L’écrivain et journaliste Farid Alilat a publié, ces derniers jours, chez les éditions Plon « Un crime d’Etat », avec le sous-titre « règlements de comptes au coeur du pouvoir algérien ». Une biographie-enquête qui démonte méthodiquement l’assassinat de Krim Belkacem, l’ancien chef de la délégation du GPRA aux accords d’Evian.

Que sait-on aujourd’hui sur Krim Belkacem ? Qui sont ses assassins le 18 octobre 1970 dans une chambre de l’Intercontinental de Francfort (Allemagne) ? Le journaliste Farid Alilat nous plonge dans une enquête enlevée sur la vie de ce chef historique qui a mené sa vie sur le fil du rasoir. 54 ans après son assassinat, en Algérie, on continue d’entretenir le flou et le mensonge.

Bien sûr la dépouille de Krim Belkacem a été rapatriée sous Chadli Bendjedid le 24 octobre 1984 pour être enterrée à El Alia, pas loin de l’un deq donneurs d’ordre de ses… assassins.

Si l’Algérie officielle ne reconnaît pas l’assassinat de celui qui symbolise la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, elle n’a jamais pour autant appelé à une enquête internationale pour l’élucider. Curieux tout de même ! On inhume Krim Belkacem dans le carré des martyrs (martyr de qui ?), on donne son noms à des boulevards mais on tait son parcours et les raisons de sa disparition…

S’appuyant sur des documents exclusifs, Farid Alilat lève un coin du voile sur ce meurtre d’un grand chef de la révolution. Mais plus encore…

Cet ouvrage d’enquête historique est préfacé par le romancier Kamel Daoud. Il plonge non seulement dans la vie de Krim Belkacem, mais nous rappelle aussi d’autres crimes, comme celui d’Abane Ramdane et Mohamed Khider.

L’auteur ne se contente pas de rappeler ce qui est connu du commun des intéressés de ces sombres affaires qui continuent d’éclabousser le régime algérien, il va jusqu’à retracer les derniers instants de ces grands chefs de la Révolution, tués par des hommes de main du régime de Boumediene et va jusqu’à donner des noms. Saisissant.

Nous reviendrons prochainement avec plus de détails sur cet ouvrage capital.

H. A.

Farid Alilat a déjà publié Idir un Kabyle du monde aux éditions du Rocher, Bouteflika, une histoire secrète (éditions du Rocher) et Vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts, un brûlot écrit avec Shéharazade Hadid, sur la répression sanglante du printemps noir.

5 Commentaires

  1. Tous savent que c’était un crime d’État! Encore du réchauffé à point! Si le régime a longtemps tenu ce n’est que grâce au fait qu’il a su vendre les intérêts des multinationales et des puissances économiques contre le soutien et maintien du pouvoir.

    Comme par hasard, pas un mot sur l’assassinat de Mecili, symbole du lien entre une certaine France/Arabie, que l’on veut épargner? On est toujours dans la logique ancienne qui utilise la mémoire des algériens comme levier au service d’enjeux qui se trouvent ailleurs.
    Alilat aurait pu  » dévoiler  » ce secret de polichinelle, avant, pourquoi maintenant que les tensions entre les deux rives sont au plus bas? Je n’ai rien contre ce Mr, ni contre la France que j’aime, je ne peux toutefois ne pas douter vu ce timing!
    À la France il faut vouloir du bien, parce qu’il y a un peuple en commun, s’ y offrir pour alimenter des tensions ne joue ni dans les intérêts de la France encore moins dans celui de la vérité!

  2. Intéressant ! Avec la mémoire algérienne, il n’est en effet jamais temps d’en parler.
    Vous savez écrire, faites-le même qui vous semble opportun.

  3. Pourquoi pas donc « …… » !? @
    Tu dis,  » l’assassinat de Mecili ( avocat de la figure historique Ait Ahmed), symbole du lien entre une certaine France/Arabie  »,…… alors que cet article ne parle ni de la France , ni de l’Arabie, ceci dit personne ne t’empêche d’écrire sur Meceli pour dénoncer le régime illégitime depuis 62 , ce n’est jamais du réchauffé que de dire et redire la vérité à un régime purement criminel qu’il est illégitime encore et encore, j’espère qu’il sera traduit en Arabe pour que les jeunes de l’école fondamentale de l’amnésie connaissent leur vraie histoire, quand aux méthodes utilisées par ce régime, ces jeunes ne les connaissent que très bien, eux qui peuvent aller en prison pour un simple hashtag. Quand à la diaspora Algérienne, elle ne le sait que de trop, tous savent que les consulats sont des sanctuaires de la fameuse SM qui depuis a changée de nom mais dont les pratiques toujours les mêmes qui sont même d’actualité.
    Le vrai peuple qui avait fait la révolution comme les Kabyles dont je peux témoigner étant issu d’une famille révolutionnaires hommes et femmes engagés , que donc les gens qui ont fait vraiment la guerre veulent bien sûr que les Algériens sachent leur histoire mais c’est nullement contre la France. C’est depuis 62 que les Kabyles difficiles à tromper par le régime, même s’il y en quelques manipulés, ne sont pas dans un esprit de vengeance vis à vis de la France encore moins des nouvelles générations des deux côtés qui n’ont plus rien à voir avec ce passé douloureux. Passer à autre chose, ne veut pas dire oublier.
    Tu dis,  » Je n’ai rien contre ce Mr, ni contre la France que j’aime, je ne peux toutefois ne pas douter vu ce timing!  »
    J’aimeras bien savoir pourquoi et comment tu aimes la France ?

    • J’ aime la France par sa liberte’ et la laicite’. Il y a un substrat culturel et conceptuel similaire. C’ est a’ partir de cette constatation sociologique et culturelle que l’ intellectuel devrait s’ offrire comme resource. Ne me dites pas que l’ on choisit par hasard un Moment brulant pour sortir ce rechauffe’. Ca ne sert pas la Kabylie ni la France . Aux prochaines elections francaises ceux qui sont au pouvoir disparaitront, entre- temps, le climat politique franco- Algérien aura change’ dramatiquement, EN defaveur des Algériens EN France, dont une bonne partie de kabyles. Nous faire la chair a’ Canon aux service d’ interests, ni de la france populaire ni de l’ Algérie ou meme de la Kabylie. LES laics Algériens, surtout de Kabylie devraient proposero des solutions de sortie de crise entre LES deux pays, ceci renforcerait leur credibilite’ Plutôt que de se faire utiliser par LES una ou LES autres. L’ histoire est implacabile…

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