1 décembre 2024
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La Sansalomania, une spirale absurde !

On aurait pu faire simple dans l’affaire Boualem Sansal. Le remettre dans l’avion qui l’a ramené, accompagné d’une note bien sentie : “Retour à l’envoyeur”. Y ajouter une déchéance de nationalité pour sceller l’affaire, histoire de marquer le coup. Bref, une solution rapide, nette et sans vagues.

Mais non. Trop simple. Trop rationnel. À la place, on a opté pour l’option spectacle : l’arrestation théâtrale, le lynchage médiatique orchestré avec soin, et, aujourd’hui, une spirale infernale. Une spirale dans laquelle l’Algérie, et ceux qui ont pris cette décision, se retrouvent piégés, aspirés par leur propre mise en scène grotesque. D’un côté, une Algérie qui s’acharne avec une intensité frisant le ridicule. De l’autre, une mobilisation internationale massive. Jusqu’à l’ONU, où un bouclier se dresse contre cette folie. Des plumes, des politiques, des ONG montent au front.

On aurait pu éviter de tendre la joue aux gifles. Aux attaques d’une extrême droite qui sommeillait paisiblement, réveillée par l’odeur du scandale. À une droite française, désespérée, prête à tout pour se trouver une légitimité et redorer son blason. À un gouvernement au bord de l’effondrement, rongé par une faillite morale et économique. On aurait même pu éviter de réveiller un Benjamin Stora, bien occupé à arrondir son ventre d’histoires révisées, venu, comme par hasard, vendre son dernier livre en grandes pompes d’excuses.

Mais non. L’occasion était trop belle. Alors, on a déroulé le tapis rouge. Pour les chroniqueurs chassés de radio, pour les médias en mal de sensationnel, et pour les figures politiques en quête de lumière. Et ce n’est pas tout. Même les écrivains frustrés – ceux dont les livres se sont fait ignorer au SILA (Salon International du Livre d’Alger) – s’invitent au festin. Ils se jettent dans la mêlée avec l’enthousiasme des Tayabett El Hammam : ces commères de tout bord qui transforment le ragot en vocation nationale !

Et puis, il y a ceux qui semblent déconnectés de toute cette effervescence. Peut-être qu’ils n’ont pas réglé leur facture d’électricité et se retrouvent à la bougie. YK, notre cher… éteint !

C’est un divorce qui passe mal, très mal. À chaque séance, une nouvelle série d’épisodes dramatiques, parfois sentimentaux, souvent absurdes. Des antécédents impossibles à régler, dictés par l’humeur du moment. Et pourtant, malgré cette guerre froide à répétition, les départs clandestins, les demandes de visas officiels et officieux témoignent d’échanges toujours intenses.

Les mêmes qui hurlent au lynchage médiatique n’hésitent pas à passer Noël à Paris, à célébrer le Nouvel An sur les Champs-Élysées. De l’autre côté, on adore faire du tourisme, retrouver des lieux de mémoire, passer des vacances dans les ruelles où l’on a vécu, ou tout simplement traiter des affaires ensemble. Deux mondes qui se déchirent en public mais continuent de s’embrasser en coulisses.

L’Algérie, autrefois admirée pour le courage de sa diplomatie, pour ses gestes nobles comme porter secours au Liban, brillait par une parole forte et respectée. Elle récoltait une immense sympathie, sourde aux critiques sans en être affaiblie. Et aujourd’hui ? Aujourd’hui, elle se retrouve sous les projecteurs, désemparée, incomprise, incapable de contenir la tempête qu’elle a elle-même déclenchée.

Et tout ça, pourquoi ? Parce qu’un homme, la pierre à la main et le langage de rue en guise de discours, a décrété que cela devait être ainsi. Une humeur capricieuse, une impulsion mal contrôlée, et voilà tout un pays entraîné dans la boue, éclaboussé par ses propres décisions. Nos leaders se laissent gonfler par une illusion de popularité, se croyant invincibles, et finissent par tomber dans leur propre piège.

C’est là que la prétendue raison d’État dévoile son vrai visage : imprévisible, trompeuse, et capable de provoquer des séismes qui ne touchent pas qu’un individu, mais ébranlent tout un État, tout un peuple.

Agir bêtement ? Être le pantin de certains clans de l’ombre ? Vraiment ? Allons donc. Boualem Sansal n’est pas du genre à lancer des cailloux au hasard, ni à obéir aux ordres de l’invisible. Pour comprendre ce bonhomme, il suffit de lire ses écrits ou de l’écouter parler. Chaque mot est pensé, chaque geste est mesuré. Ce n’est pas de la provocation gratuite, c’est une stratégie bien rodée.

Avec le recul, on devine un double objectif : d’un côté, mettre à nu un système ; de l’autre, préparer l’après-Sansal. Parce qu’il faut bien l’avouer, rien de tel qu’un bon scandale pour bâtir une légende.

Je dirais, dans cette Sansalomania, il est le vainqueur. Un coup de maître, une pièce montée à l’algérienne. Avec un simple revers de la main – bien huilé de Zit Ezitoune locale – il relègue Kamel Daoud dans un coin poussiéreux : “Un Goncourt, c’est tout ce que tu as ? Regarde, moi, je fais trembler le monde !”

Et voilà Boualem, pas loin de décrocher la totale : une rue à son nom, un prix Nobel de la paix, une chanson populaire, et pourquoi pas un jour férié. Provoque un Algérien, et tu n’as pas une réaction, tu déclenches une éruption. Khalatt fi Djazayri, comme le dit si bien l’adage.

Za3im

17 Commentaires

  1. Et si Sansal fait office de drone kamikaze contre le pouvoir en algerie ? Voilà Simple écrivain qui fait semblant de remettre en cause les frontières d’un pays mondialement reconnues , ce même monsieur prend le risque d’aller se jeter dans la gueule du loup en se rendant en algerie, c’est étonnant ! Non? Encore une fois, le pouvoir en place est aller vite en besogne, il va se retrouver vite piégé et toute la nation algerienne sera piégé par la même occasion.

    • Renseignez-vous sur l’histoire de l’Afrique du Nord avant de vous précipiter au lynchage d’un homme déjà à terre(lâcheté!) et enfin,cultivez-vous pour ne pas verser dans le complotisme.

    • La « nation algérienne » est en train de se faire désintegrer par la dictature au pouvoir.
      Rassures toi que si demain il y a une guerre, en dehors des naifs qui ne connaissent pas l’histoire, personne ne se sacrifiera pour faire pérdurer encore des dictateurs.
      En tout les cas, nous sommes colonisés quelque soit ce que l’on fait.
      Le fait de voir des jeunes risquer leur vie en fuyant la nouvelle algérie vers l’Europe est un bon précurseur sur le degré de « nationalisme » qui reste chez les gens.
      Ils ne reste aucun nationalisme dans les coeurs quand des dictateurs goinfres et oppressifs – dont le peuple est leur ennemi No.1 – sont au pouvoir eternel.

  2. Toujours dissocier entre un régime de corrompus, qui se croit propriétaire et légataire légitime de l’Algérie, et la nations Algérienne qui, elle, ne fait pas dans les faux-semblants. Bientôt sonnera l’heure des comptes. Patience.

  3. Ne connaissant le sans sel et jamais lu un de ses livres et quand j’ai vu les soutiens venir de Zemmour,Caroline fourest,pascal praud et compagnie (cette fois BHLn’etait pas là,peut-être occupé à signer son contrat de président à vie à Arte),je me suis dit qu’il était coupable ce BOUALEM et qu’il mérite la PRISON pour apprendre son histoire qu’il ne maîtrise pas!

  4. Iiiiiiiiih ! Soubhanek ya 3adhim echène ay gue3lay anda seflène!
    Non Môssieur , je ne suis ni sansalopathe ni sansalophile, ni sansalophobe. Et encore moins pouvoiropathe ,pouvoirophile, ou pouvoirophobe et surtout pas pouvoiromane comme vous. Je ne souffre d’aucune aliénation culturelle ,intellectuelle, philosophique, idéologique ou politique.

    Descendez donc de votre nuage, pour vous rendre compte que nous vivons au temps des réseaux du supra-dialogisme et de l’intertextualité. Il n’y pas plus de sansalomania chez moi que chez vous ! Je ne suis pas une une lumière mais je ne suis pas plus absurde que vous

    Cher Za3im je n’extrapolerai pas à partir de votre nom ou de votre pseudo, ou un peu seulement, mais vous me semblez regardez de très haut pour que les baves d’en bas puissent vous atteindre. Ou est-ce parce que vous êtes comme celui qui est juste au-dessus de vous : clément et miséricordieux ? Vous n’avez sans doute pas vu la vidéo de Sansal ni suivi ses sorties pour comprendre qu’il puisse blesser une bonne partie des Algériens.
    A titre personnel je ne suis ni de ses bigots ni de ses contempteurs mais quand j’ai vu la vidéo je ne pouvais pas en sortir avec, comme vous, un sentiment indifférent. Bien au contraire, je me suis dit : mais qu’est-ce qui lui a pris, il va morfler s’ils le choppaient. Car celui qui connaît les uns et les autres ne saurait dire que ses propos ne sont pas blessants, méprisants, cyniques, envers ceux à qui il les a adressés et que cela n’a pas été fait intentionnellement. D’autant plus que ces propos ne sont pas un dérapage involontaire mais intègrent une idéologie générale bien nourrie où même ses pourvoyeurs les plus osés ne sont pas parvenus à pousser l’injure contre l’Algérie à un tel niveau.

    Si Sansal n’a pas dit : Dans l’histoire L’ Algérie était une petie m… et le Maroc un grand Etat avant tous les autres , et pas qu’au détour d’une phrase mais avec forts arguments je ne vois pas comment il faut le comprendre autrement.

  5. Bonjour ,
    j’ai posté à 2 reprises deux commentaires l’un dimanche et l’autre aujourd’hui qui sont correct et respectueux qui ne vont pas dans le sens que vous voulez (votre ligne éditoriale) et sont censurés !
    Vous critiquez le régime algérien qui n’est démocratique et vous faites pareil (faites ce que je vous mais ne faites pas ce que je fais)
    Je comprends que vous êtes vous aussi comme les médias mainstream français !
    Cordialement

  6. Tebboune serait bien inspiré pour une fois dans sa vie de faire quelque chose d’intelligent : remettre Sensal dans l’avion. Quand même en France, seul un cercle limité connait sensal. Seul un cercle limité connaît la revue d’extrême droite dans laquelle il s’est exprimé. Quasiment personne n’avait entendu parler de ses propos. Pourquoi leur faire tant de pub ? Pourquoi se salir avec cette histoire ? Tebboune est un gros con c’est tout. Il faut le débrancher au plus vite.

    • « Pourquoi se salir avec cette histoire ? Tebboune est un gros con c’est tout. Il faut le débrancher au plus vite. »
      Tu peux dire ça ici . et croire que personne ne t’a entendu ça s’arrêtera là. En plus tu es protégé par un pseudo. Mais si jamais on te découvre reste où tu es!

  7. Honte à toi, Za3im (tu n’as de Za3im) que le pseudonyme, et même pas le courage de signer avec tes nom et prénom). La haine et le mépris dégoulinent de ton torchon!
    C’est Boualam SANSAL (lui mériterait qu’on l’appelle Za3im, mais il n’en voudra pas, tout modeste qu’il est) qui te dérange ? Tu viens au secours de ceux qui ont déjà crucifié ce GRAND ECRIVAIN. Tu t’achernes sur un homme à terre et tu oses t’appeler Za3im ?

    Encore une fois, HONTE à toi… Au lieu de Za3im, je t’appellerai Ma3iz.

    • Quand les ulcères lisent à l’envers
      « Comme quoi, avant de parler, il est prudent de s’assurer de ce que les gens vont entendre. » disait Boualem Sansal. Sage parole, mais apparemment pas à la portée de tous. Parce que parfois, ce n’est pas l’article qu’on lit à l’envers, mais l’ulcère qui lit pour nous. Et lui, il adore faire des raccourcis, inventer des mots entre les lignes, ou carrément réécrire le texte dans notre tête. Alors oui, peut-être que ton ulcère t’a fait sa propre version, un peu dramatique, un peu acide. Peut-être qu’il n’a lu que le début, ou qu’il a sauté directement à la conclusion, parce qu’il aime bien se faire des films. Mais parfois, il faut prendre une grande inspiration (et un antiacide, si nécessaire), puis prendre la peine de lire. Vraiment. Du début à la fin.
      Parce que, soyons honnêtes : ce n’est pas l’article qui est mal écrit, c’est souvent l’interprétation qui est mal digérée.

      • Le pouvoir en place ou la dictature militaire encaisse périodiquement toutes les recettes du pays, sonatrach en premier.
        Alors qu’y a t il encore a encaisser encore du peuple ?

  8. « Si l’on doit empêcher les hommes d’exprimer leurs sentiments sur une question qui peut entraîner les conséquences les plus graves et les plus alarmantes qui puissent inviter l’humanité à y réfléchir, la raison ne nous est d’aucune utilité ; la liberté de parole peut nous être retirée, et, muets et silencieux, nous pouvons être conduits, comme des moutons, à l’abattoir. »
    Georges Washington.

  9. Merci El Khorti de citer la parole du grand et sage georges Washington. Réponse juste et précise à cet article qui justifie une solution de fuite en avant et qui nie tout le saccage qui mène à la ruine de tout un pays; je ne dirai pas géré mais dirigé par une bande d’eunuques médiocres, violents et stupides. Ce pouvoir mafieux, s’est laborieusement mis à l’oeuvre d’écarter et d’élliminer tout citoyen de ce pays, qui a le malheur de posséder la raison et le pouvoir de justement réfléchir et qui a pardessus tout a le courage de l’exprimer, comme justement le fait Boualem Sansal. Ce régime fait la promotion des idiots et des médiocres, mais éllimine les gens brillants et courageux qui le lui font savoir.

    • En effet, ce pouvoir oppressif et mafieux nous donne 3 choix a faire:
      1/ Les idolatrer et se mettre a plat ventre
      2/ Aller en prison
      3/ Fuir le pays

      Sinon on est quoi ? Traitres, sionistes, harki, la 5ieme colonne – Ils ont de beaux termes les sangsues !
      Alors nous sommes TOUT ce que vous voudrez qu’on soit.
      Et après ? Qu’est ce cela change a ma situation, ou a mon avenir ? Rien, c’est kif kif.
      Vous faites semblant « d’aimer » zaama l’Algérie car elle vous appartient et vous vous servez a votre guise.

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