16 avril 2024
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L’Algérie s’enfonce encore dans le classement mondial de la liberté de la presse

Reporters sans frontières

L’Algérie s’enfonce encore dans le classement mondial de la liberté de la presse

L’Algérie est classée à la peu enviable 136e place sur 180 pays retenus par le classement mondial de la liberté de la presse qu’établit tous les ans Reporters sans frontières. Elle est juste derrière le Maroc, mais très loin de la Tunisie (97e). L’Algérie a reculé de six place par rapport à 2017, lequel classement l’avait déjà fait dégringoler de 5 places.

Pourtant, les autorités ne sont pas avares de discours sur le respect de la liberté de la presse et d’expression. A leur charge, depuis une quinzaine d’années, l’espace médiatique s’est terriblement affaibli. Le contrôle, voire le chantage vertical par la publicité et la gestion hiératique de certains titres ont rendu la situation de la presse des plus précaires. De nombreux titres ne payent plus leur journalistes qu’au bout de quelques mois. Certains ont dû fermer, d’autres ont préféré réduire la voilure en attendant des jours meilleurs.   

Lire ci-après le communiqué et le classement de RSF.  

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« L’édition 2018 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) témoigne de l’accroissement des sentiments haineux à l’encontre des journalistes. L’hostilité revendiquée envers les médias, encouragée par des responsables politiques et la volonté des régimes autoritaires d’exporter leur vision du journalisme menacent les démocraties.

Le Classement mondial de la liberté de la presse, qui évalue chaque année la situation du journalisme dans 180 pays, révèle un climat de haine de plus en plus marqué. L’hostilité des dirigeants politiques envers les médias n’est plus l’apanage des seuls pays autoritaires comme la Turquie (157e, -2) ou l’Egypte (161e), qui ont sombré dans la “média-phobie” au point de généraliser les accusations de “terrorisme” contre les journalistes et d’emprisonner arbitrairement tous ceux qui ne leur prêtent pas allégeance.

De plus en plus de chefs d’Etat démocratiquement élus voient la presse non plus comme un fondement essentiel de la démocratie, mais comme un adversaire pour lequel ils affichent ouvertement leur aversion. Pays du Premier amendement, les Etats-Unis de Donald Trump figurent désormais à la 45e place du Classement, en recul de deux places. Le président adepte du “media-bashing” décomplexé, en qualifiant les reporters d’“ennemis du peuple”, use d’une formule utilisée autrefois par Joseph Staline.

Dans certains pays, la frontière entre la brutalité verbale et la violence physique est de plus en plus ténue. Aux Philippines (133e, -6), le président Rodrigo Duterte, coutumier des insultes et des menaces à l’encontre des médias d’information, a prévenu : être journaliste “ne préserve pas des assassinats”. En Inde (138e, -2), les discours de haine envers les journalistes sont relayés et amplifiés sur les réseaux sociaux, souvent par des armées de trolls à la solde du Premier ministre Narendra Modi. En l’espace d’un an, dans chacun de ces deux pays, au moins quatre journalistes ont été froidement abattus.

Les violences verbales des leaders politiques à l’encontre de la presse se sont multipliées aussi sur le continent européen, pourtant celui où la liberté de la presse est la mieux garantie. En République tchèque (34e, -11), le président Milos Zeman, s’est présenté, en octobre dernier, à une conférence de presse muni d’une kalachnikov factice sur laquelle était inscrite l’expression “pour les journalistes”. En Slovaquie (27e, -10), Robert Fico, Premier ministre jusqu’en mars 2018, traitait les journalistes de “sales prostituées anti-slovaques” ou de “simples hyènes idiotes”. Un journaliste, Jan Kuciak, a été assassiné en février dans ce pays d’Europe centrale, après la mort de Daphne Caruana Galizia dans l’explosion de sa voiture à Malte (65e, -18).

“La libération de la haine contre les journalistes est l’une des pires menaces pour les démocraties, constate le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire. Les dirigeants politiques qui alimentent la détestation du journalisme portent une lourde responsabilité, car remettre en cause la vision d’un débat public fondé sur la libre recherche des faits favorise l’avènement d’une société de propagande. Contester aujourd’hui la légitimité du journalisme, c’est jouer avec un feu politique extrêmement dangereux. »

En 2018, la Norvège et la Corée du Nord conservent leur première et dernière place

Auteur
Yacine K avec RSF.

 




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