24 avril 2024
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L’émigration algérienne, une vache à traire du pouvoir

Hirak de Paris

Si tu te fais ver de terre, ne te surprends pas si on t’écrase avec le pied, du philosophe allemand Emmanuel Kant.

La majorité de la diaspora nationale à l’étranger a fuit le pourrissement du pays et la tyrannie d’un régime illégitime qui a pris l’Algérie en otage.

Aujourd’hui, elle est rattrapée dans ses cieux cléments par la vindicte de ce dernier, qui veut mater une population sans défense, par ses abus et son arbitraire.

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Lors de la guerre de libération nationale, l’argent de l’émigration à l’étranger était destiné à équiper l’ALN de l’intérieur, mais a été parfois détourné par le clan d’Oujda. Il a servi à armer l’armée de l’extérieur, pour les besoins des coups d’Etat pour le pouvoir.

Après être déniée de ses pleins droits d’accéder à des postes de hautes, responsabilités étatiques, maintenant cette diaspora est sommée de remplir les caisses que ce régime a vidées.

Pour se rendre dans sa patrie natale, l’émigré.e doit débourser des sommes astronomiques pour le confort luxueux du pouvoir. La rente colossale des hydrocarbures ne lui suffit pas.

Les prix de billets d’avion ou de bateau ont atteint le summum exclusif dans le monde. 800 à 1000 euros un Paris-Alger,  un tarif prohibitif loin d’être à la portée de chacun. Pour se faire délivrer un quelconque document administratif, le demi-citoyen émigré est parfois confronté à une bureaucratie surannée des services consulaires. Ensuite, il paye le timbre fiscal qui est le triple de sa valeur.

Tout émigré.e se rendant en Algérie accompagné.e de son conjoint étranger, doit casquer jusqu’à 120 euros pour le visas, plus une assurance et les tracasseries. Ensuite, arrivent les désagréments du favoritisme d’Air Algérie.

Parfois, un client avec un billet valable n’est pas embarqué, parce que sa place est attribuée à quelqu’un bénéficiant les faveurs du sérail.

Les tâches qui sont assignées aux représentants consulaires dignes de ce nom sont celles de servir avec des égards leurs administrés, ce qui fait défaut dans les consulats algériens. Le personnel de ces dernières donne parfois l’impression qu’il est à l’étranger en roi, où l’émigré doit être à son service, pour un séjour agréable et à se faire des affaires. Le «diplomate» est favorisé dans ses voyages en Algérie par le népotisme traditionnel du régime, et en première classe d’Air Algérie s’il vous plait. Reste à savoir, s’il paye, et la totalité du prix de billet imposé au reste des algériens (enes).

En résumé, le combat contre la corruption est seulement un slogan de circonstance, puis que les ripoux continuent leurs basses besognes.

Par le biais des médias maison domestiqués, toute la nation apprend que l’autoproclamé chef d’Etat et son pouvoir de façade, se soucient de la diaspora nationale. Chers «journalistes» ce peuple n’est pas dupe, ayez un peu de dignité !

L’émigration algérienne est composée de millions d’Algériennes et d’Algériens dans le monde. Pas seulement la Scala, les progénitures et les allégeances du régime, qui sont entourés de toutes les attentions des représentations diplomatiques et consulaires.

Mais, comme le culte de la personnalité excelle sur la majorité nationale, notre pays a un Etat d’épouvantail et des institutions illégitimes et sans ancrage, mais validées par des intrus au pouvoir.

La nouvelle Algérie claironnée sur tous les toits affiche depuis un an et demi ses facettes, de bruit de bottes tyranniques, de violence et du casernement du peuple. En violation de la législation et des conventions internationales signée par notre pays, près de 300 patriotes croupissent dans les geôles, pour leur amour de l’Algérie et de la liberté.

La régression, l’archaïsme, la dictature et le bigotisme fanatique sont les ingrédients idéologiques qui s’annoncent et sur les quels elle sera édifiée.

La moralité, les vertus et la probité propre à l’Algérie ancestrale ont déserté les palais du régime gérontocratique en place, qui est montré en permanent du doigt par les ONG internationales. Humilié devant la communauté étrangère, mais têtu, il ne se déroge aucunement de sa turpitude conduite, qu’il dénomme feuille de route.

Amar Issad

8 Commentaires

  1. L’algérien, probablement plus que tout autre sur terre, est affligé de la nostalgie de son pays à vie. Je connais des gens d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine qui ont émigré aux USA sans aucun regret. Des russes, des chinois, des indiens, des grècs, des arabes de tous les pays. Une fois installés aux Amériques ou en Europe, ils n’ont plus de regrets, ni de nostalgie. Pour eux, le « vieux » pays n’est plus qu’un lointain souvenir et leurs enfants ont encore moins d’attaches au pays d’origine de leurs parents. Je connais bien quelques algériens comme ça, mais ils sont extrêmement rares. Presque tous ceux que je connais portent « le pays » en eux comme un fardeau, ou pire, une blessure. Une blessure béante et purulente, incurable. Pour paraphraser un dicton américain, un algérien peut sortir de son pays, mais ne peut pas faire sortir son pays de lui. L’algérien a le même rapport avec son pays qu’il a avec sa mère: on n’en a qu’une seule, et quels que soient ses défauts, on a beau haïr ces défauts, on continue de l’aimer. La raison nous dit que c’est absurde, mais le cœur n’y peut rien.
    Plusieurs lecteurs ici – sans les nommer – y compris votre serviteur, vous diront qu’ils sont à l’étranger depuis plus de 40 ans, y vivent très bien matériellement, mais qu’ils traînent ce boulet de pays dérrière eux chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour et de chaque nuit.
    C’est sur ce sentiment que joue le Pouvoir pour essayer mettre la diaspora à sa botte.

  2. Certains algériens à l’étranger sont atteints d’une forme de schizophrénie.
    Quand il es t à l’étranger , il pense au bled en permanence quant il est au au pays il pense à le quitter rapidement.il est prêt à payer une fortune pour un billet d’avion pour l’Algérie sans parler de cette manie de sortir le drapeau algérien pour la moindre occasion.
    C’est l’une des raisons pour laquelle une bonne partie des algériens ont des difficultés de s’intégrer dans les pays hôtes à la différence des autres peuples.
    A mon avis , Certains souffrent terriblement de l’immigration avec les difficultés d’adaptation mais paradoxalement ,refuse tout projet de retour au pays.

  3. Oui a Kichi , ce rapport au pays est quelque peu pathologique. Mais je ne crois pas qu’il est spécifique aux Algériens ou, comme le dit SiMoh, c’est à cause des difficultés d’adaptation. Cela concerne toutes les catégories soociales. D’autres zimmigris se sacrifient pour leurs proches encore plus que nous. Et comme tu le sais les Algériens sont les zimmigri qui envoient le moins d’argent au piyé.

    Moua quand j’ai quitté le piyé, il y a sakata , j’avais pris un aller simple , et je ne me suis jamais senti dépaysé nulle part. Et je t’avoue que je n’avais aucune attache affective pour notre société ni même pour ma famille. Mais j’y étais pathologiquement lié. Ce lien m’a fortement handicapé ,y compris professionnellement, même si je n’ai pas à me plaindre de ce coté car ce ne sont pas les autres qui m’ont gêné mais mouamim, à cause de ce foutu rapport au piyé où pourtant je ne pas dire que j’y ai vécu de bons moment car mon enfance et ma jeunesse furent exécrables.

    Je crois que la seule démarche rationnelle c’est quand on quitte son piyé pour vivre mieux . Jean Amrouche disait apipri :  «  je fais tout en français, sauf pleurer, je ne sais le faire, qu’en Kabyle ». Je crois qu’il y a un lien émotionnel dont on ne sait pas se défaire. Ce n’est pas typique aux Algériens. Cette rupture n’est pas plus acceptable intellectuellement , non du point de vue de la raison, mais humainement.

    • Dans mon expérience personnelle, après plus de 40 ans d’éxil volontaire, jen’ai pas rencontré beaucoup d’autres immigrés qui aient ce même rapport à leur pays d’origine que nou-zotes algériens. J’ai des amis chinois, iraniens, indiens, pakistanais, mexicains, arabes du moyen-orient, etc., etc., et je ne vois pas cette nostalgie pathologique chez eux. Je ne dis pas qu’ils n’ont plus aucun intérêt dans leurs pays d’origine, loin de là, mais ils ne l’ont pas comme nous. J’en ai discuté maintes fois avec eux et je leur ai posé la question. Généralement ils me répondent qu’ils ont bien un peu de nostalgie mais que ça ne leur pèse pas outre-mesure sur le cœur et l’esprit. Chez nous, s’adapter ailleurs et y être heureux équivaut pratiquement à une trahison dans notre esprit. On se sent coupable d’abandonner son passé, comme le dit la chanson d’Arezki Bouzid, qui ne fait que chanter un sentiment général dans la société : Ah yedja yemmas – Yetsou ayen i3eddan fellas. (Il a abandonné sa mère, oublieux de son passé.) Dans notre culture traditionnelle, oublier le passé – c’est à dire ses racines – est une forme de trahison. Cela nous a été inculqué dans notre enfance. Je n’ai vu ce genre de rapport au pays chez personne d’autre que les algériens, sauf peut-être les palestiniens, mais chez eux ça se comprend, bien évidemment. Enfin, je dis ce que je vois, personnellement. Il se peut que je me trompe…

      • J’ai dit : « quelque peu » pathologique, pas totalement. Je comprends parfaitement que quelqu’un qui est né et a vécu dan un s pays en porte à vie le souvenir et y reste attaché surtout quand ses liens familiaux sont restés au pays mais je comprends moins celui qui n’y est pas né sans lui interdire de s’y intéresser.

        Mais je ne pense pas que cet attachement au pays est spécifique aux Algériens. Beaucoup d’émigrés s’organisent en communautés , pas nous. Ceci explique peut-être cela .

        Il faut du temps pour s’intégrer et parfois des générations, surtout quand on a une religion différente de celle du pays d’accueil. Et je dis intégrer pas assimiler. Sans omettre le fait que l’intégration est confondu avec réussite sociale. Les Irlandais, les italiens, ont mis des générations ,pour s’intégrer aux états unis. Et à propos des juifs qu’on cite comme exemple d’assimilation réussie , je dirais qu’il suffit de lire la littérature du 19 siècle pour se rendre compte comment ils sont intégrés. Un avocat d »origine Juive connu en France disait que les juifs ne sont pas assimilés mais intégrés seulement.

        Parfois , souvent, presque toujours, la société d’accueil ne facilite pas l’intégration, Certaines sociétés préfèrent plutôt leur communautarisation que d’assimiler les nouveaux arrivants qui n’ont de choix que de ne pas se renier et de porter bessif le fardeau de:leurs origines. Sans parler des sociétés complètement fermées.

        Alla khati pas la société kabyle : https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=Hox2IJFqn8Y

        • Il se peut aussi que ça dépende du pays d’accueil. La France et les autres pays européens ne sont pas des pays quasi-entiérement peuplés d’immigrés comme le sont les USA, le Canada, l’Australie et certains pays d’Amérique du sud. Dans ces derniers, pays du Nouveau Monde, tout le monde est immigré ou descendant d’immigré. Ce n’est qu’une question de nombre de générations. Il est peut-être surprenant d’apprenre que le plus gros groupe ethnique aux USA n’est non pas anglais mais…allemand. Il y a plus d’américains ayant des ancêtres allemands qu’anglais. La plupart sont venus à la deuxième moitié du 19ème siècle et début du 20ème. Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, ils se sont battus contre l’Allemagne avec autant de haine et de hargne que les descendants d’anglais, bien qu’ayant pour certains d’entre eux des aïeux encore vivants qui sont venus d’Alllemagne. Même chose pour les scandinaves, les irlandais, les français, etc. Ils se sont sentis américains et non plus du « vieux pays. » Les irlandais se disent toujours fiers de leur origine irlandaise, mais c’est quasi-entiérement du folklore, je peux te le dire par expérience personnelle. Je connais des dizaines d’irlandais, et ils déclarent tous leur Irish Pride (fierté irlandaise) mais je ne connais pas un seul qui connaisse un traître mot d’irlandais ou qui ait jamais mis les pieds en irlande ou qui ait des attaches dans ce pays.
          On m’a parlé d’un kabyle qui a émigré aux USA en 1912 ou 1914 à l’âge de 16 ans, je crois, de Fort National. Il est revenu une fois en 1978 pour revoir son village avant de mourir. Il parlait le kabyle avec un très fort accent américain – je ne l’ai pas rencontré mais c’est ce qu’on m’a dit – et ne savait pas que les français étaient partis! Kacem Madani en a peut-être entendu parler s’il lit mon commentaire? Enfin, bref, ses enfants ne sont jamais venus au pays et leur origine algérienne/kabyle n’est qu’une petite curiosité pour eux.
          Mais je comprends que dans un pays européen ça puisse être différent. Devenir américain ou canadien, c’est tout simplement se mêler au groupe et y disparaître. Les autres américains se contrefichent de tes origines et ils s’attendent à ce que tu te mélanges dans le groupe, tandis que devenir français ou allemand, c’est devenir français ou allemand pour de vrai…si on te le permet.

          • Aux Etats-Unis c’est l’inverse qui s’est passé. Les nouveaux venus ne se sont pas assimilés ou intégrés. Mais au contraire. C’est pratiquement ce qui s’est passé avec nos bienfaiteurs arabes qui eux ont heureusement réussi mieux que les Romains et les Français et qu’on ne remerciera jamais assez si on n’était pas que des ingrats

  4. il est plus facile de casser l’atome que de changer les mentalités! (Albert Einstein) comment opérer un changer de mentalité et de pratiques en Algérie? la tâche semble impossible!
    Comment faire pourque ce pays aux mille et une qualités et richesses sorte du bourbier où il est perclus depuis 1962? le peuple algérien mérite un bien meilleur sort!!!

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