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Les pervers narcissiques fleurent la rosserie méphitique (2)

TRIBUNE

Les pervers narcissiques fleurent la rosserie méphitique (2)

Le PN avance toujours masqué. Il endosse plusieurs personnalités machiavéliquement construites pour les besoins de ses manœuvres manipulatrices. Il est fâché avec la sincérité. En permanence, il cultive le mensonge, sur lequel il compte récolter sa vérité.

C’est un fieffé et invétéré menteur. Il peut mentir avec aplomb, comme il peut dire Sa vérité avec aplomb ou l’imposer à coup de plomb, voire de largage de bombes. C’est un spécialiste de la brouille, de l’embrouille et de la débrouille. Il peut aisément, avec virtuosité, dans le même propos, mélanger le mensonge, la sincérité et la franchise.

C’est un virtuose de l’inversion accusatoire, cette technique prisée par tous les oligarques et dictateurs. C’est une stratégie consistant à retourner la situation contre la victime (le peuple opprimé), transformée en coupable devant se justifier, prouver son innocence. Cette posture victimaire permet aux PN (dirigeants) de sortir indemnes des situations embarrassantes (des conflits sociaux, des protestations politiques), sans avoir à se justifier ni à se remettre en question (ni à assouplir leur politique répressive, ni à réviser leur stratégie économique destructrice). L’art des PN (des gouvernants) est d’oser accuser l’autre (le peuple) de leurs propres perfidies et dépravations, carences et incuries, intrigues et complots. C’est ce qui se s’appelle, en termes freudiens, verser dans la projection.

C’est une stratégie d’attaque-défense systématiquement employés par les PN, notamment les politiciens et les gouvernants, ces grands enfants qui prétendent être aptes à gouverner les autres alors qu’ils sont incapables de gérer leur équilibre psychique perturbée, conduire leur personnalité clivée.

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D’un tempérament mégalomaniaque, narcissique jusqu’à l’outrance, le PN aime être valorisé (trait caractéristique des gouvernants). Toute atteinte à son image suscite en lui méchanceté et agressivité (arrestation et incarcération de tout auteur d’un écrit ou d’une vidéo diffusée sur sa page Facebook).

Le PN n’éprouve de la jouissance que dans l’humiliation et la souffrance de sa victime (de son peuple réduit à la mendicité et la malnutrition, à l’obéissance servile et à la détresse psychologique), souvent enfermée (enchaînée) dans une relation de dépendance à l’égard de son bourreau le PN. Ne supportant pas la contradiction (l’opposition), il se montre incapable de mener une discussion (débat politique) constructive dans le respect.

Enclin à l’emportement, il use fréquemment en guise d’arguments de dénigrements, d’insultes, de menaces, voire d’agressivité physique, souvent à l’abri des témoins (par les coupures d’internet par exemple, pour pouvoir sévir en toute invisibilité et impunité) pour ne pas être percé à jour, ne pas dévoiler sa véritable personnalité, ou s’arrange à perpétrer sa violence par ses sbires (ses mercenaires, ses forces de l’ordre nazifiées, des recrues à l’image de leurs employeurs étatiques, psychopathes capables de tuer froidement des innocents manifestants ou opposants politiques). Devant témoins, il est très ingénieux dans le recours aux subtiles allusions perfides dévastatrices, invisibles aux regards non avertis. Il a l’art de faire passer son fiel pour du miel (sa dictature pour une démocratie pure).

En matière de communication, le PN cultive l’ambiguïté (le complotisme). Il s’arrange toujours pour laisser planer le doute, la confusion dans ses discours. Ses échanges sont enveloppés d’obscurité. Il se plaît à semer autour de sa personne l’opacité, pour occulter son incapacité, sa rapacité (de domination, du pouvoir). En outre, pour mieux désarmer la défense de la victime (de ses opposants), anéantir la personnalité de sa victime (du peuple), le PN s’acharne en permanence à la ridiculiser, l’humilier, souligner ses défaillances, stigmatiser ses défauts (infantiliser et inférioriser le peuple), pour lui ôter toute confiance en elle. Le PN use également de calomnies, de mensonges, de malveillances pour détruire psychologiquement sa victime (d’accusations calomnieuses pour discréditer ses opposants).

Pour parachever son entreprise de démolition psychologique (anéantissement politique), le PN s’arrange pour isoler sa victime (la confiner), l’écrouler (l’écrouer), l’éloigner de sa famille (de ses frères de lutte), de ses proches (de ses camarades de combat), pour mieux la tenir sous sa dépendance (assignée à résidence, incarcérée dans les geôles).

Autre technique efficace employée par le PN : elle consiste à pousser sa victime (le peuple) à la faute (à l’émeute, à l’anarchie), pour la disqualifier (justifier le durcissement autoritaire, les restrictions des libertés, la militarisation de la société, la répression policière, le musèlement politique), la rabaisser (réduire au silence par la censure), écorner son image (diffamer son combat par des accusations complotistes). Et si la victime (le peuple) se rebiffe contre son bourreau, aussitôt la mielleuse tendresse manipulatrice laisse place à l’hostilité déclarée, la violence physique (la répression policière, voire militaire). Le PN, devant la menace de rébellion, dévoile sa nature violente et entame la phase ultime de destruction (de despotisme meurtrier). Qui peut aller jusqu’à l’anéantissement psychique ou physique de sa victime (le génocide de son peuple).

À l’évidence, le PN éprouve une grande jouissance à utiliser l’autre comme un objet (sa partenaire, son subalterne, ses administrés, son peuple), à le ravaler à une posture d’infériorité et d’impuissance pour mieux le démolir. Pour assurer son emprise (empire), affermir sa domination psychologique, morale et intellectuelle (politique) sur sa victime (ses citoyens).

Une fois les résistances de sa victime vaincues, neutralisées, la relation de domination est totale, la gouvernance despotique assurée. Dès lors, toute velléité d’opposition devient impossible. La victime (le peuple) devient même complice de son oppression, de son bourreau. Chosifiée, elle perd toute pensée personnelle. Totalement soumise, elle exécute sans rechigner tous les désirs de son bourreau. Se plie à tous les caprices de son maître. Même les plus extravagants, les plus pervers au plan intime, au plan religieux quand la religion lui sert d’aphrodisiaque pour stimuler l’érection de son pouvoir impuissant.

Le PN est psychotique asymptomatique, structurant son équilibre en déchargeant sur un autre (son partenaire, son employé, son peuple) la douleur qu’il ne ressent pas, la haine enfouie qu’il éprouve pour lui. Un PN est une coquille vide, qu’il comble en éviscérant le bonheur des autres. Dépourvu d’existence propre, il se complait à salir celle des autres. Il est obligé de se construire un jeu de miroirs pour se donner l’illusion d’exister.

Nul doute, l’expansion vertigineuse de la perversité au sein des familles, des entreprises et du monde de la politique et du pouvoir est la traduction de l’accroissement effréné de l’individualisme exacerbé et de l’esprit de prédation.

Dans une société fondée sur la lutte des classes, l’argent, la loi du plus fort et du plus retors, les pervers sont rois. Il n’est donc pas surprenant que toutes les structures de la société, depuis la famille jusqu’à l’entreprise en passant par le monde politique et le pouvoir, abrite une grande majorité de pervers narcissiques. En outre, la perversion narcissique est l’antichambre des organisations mafieuses, des régimes dictatoriaux. Ces instances constituent pour le PN son havre de guerre, son asile sadique paradisiaque, au sein desquelles sa bellicosité et sa perversité s’épanouissent avec un raffinement de jouissance orgasmique.

De manière générale, au sein du monde de l’entreprise comme de l’univers politique, sans oublier les instances étatiques, le PN s’arrange toujours afin de rendre coupables les autres des désastres provoqués par leurs agissements, leurs mesures politiques : pour mieux se présenter ensuite en sauveur suprême et s’emparer du pouvoir. Aussi, une fois l’opération de conquête du pouvoir assurée, la domination du Pervers Narcissique s’exerce sans scrupules. Avec l’assentiment et les sentiments de ses victimes (son peuple) consentantes et contentes.

Aujourd’hui, avec la crise multidimensionnelle marquée par l’effondrement économique et la pandémie du Covid-19 politiquement instrumentalisée, la perversion des gouvernants se démasque. Comme l’ont écrit Maurice Hurni et Giovanna Stoll dans leur livre intitulé « La haine de l’amour – La perversion des liens » : « Les dirigeants pervers, loin de s’efforcer d’aplanir ou de résoudre les conflits inhérents à tout groupement humain (ou pandémie virale, NDA), vont au contraire s’employer à les amplifier, eux-mêmes se posant […] toujours à l’extérieur du désastre relationnel qu’ils déclenchent. » « Les dirigeants pervers disent toujours le contraire de ce qu’ils font : ils prétendent vouloir le bien des pauvres, répartir mieux les richesses, gérer plus efficacement les affaires, punir les escrocs, faire des économies.

En réalité, ils n’énoncent ces slogans que pour leur vertu séductrice, voire comme incantation socialement hypnotique, et surtout pour la légitimité qu’ils s’accordent à eux-mêmes ». « (…) Le pervers défigure les problèmes qu’il prétend résoudre (comme nous le vivons actuellement avec la pandémie du Covid-19, la crise économique et sociale, NDA). Cette forme de séduction et de démagogie escamote et court-circuite le travail parfois ardu de la pensée et l’élaboration réaliste des difficultés ; elle engage l’interlocuteur à son insu dans une forme d’idéologie. Ainsi le dirigeant pervers prétendra-t-il « réorganiser » alors qu’il veut désorganiser, « réunir » alors qu’il aspire à disloquer, « moderniser » alors qu’il ne souhaite que dévaster, « prévenir » alors qu’il ne songe qu’à précipiter, « apaiser » lorsqu’en réalité il excite ».

« Tous les dirigeants pervers ont régulièrement fait exactement le contraire de ce qu’ils prétendaient faire (l’ordre, rétablir la morale, faire des économies etc.) ». (C’est ce qui se passe en Algérie comme dans de nombreux pays en proie à la folie du chaos perpétrée par des gouvernants pervers narcissiques œuvrant à la destruction de leur pays et à la paupérisation de leur population, mais prétendant s’employer au redressement de la nation, au relèvement de l’économie, à la régénération de la société, au renforcement de la démocratie, NDA).

Auteur
Khider Mesloub

 




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