Vendredi 28 mai 2021
Les soldats bleus en maîtres d’Alger !!!
En ce 119e vendredi du Hirak Alger de 2021 ressemble à s’y méprendre à Alger de 1957 lors de la « bataille d’Alger » comme filmé par le célèbre cinéaste Gillo Pontecorvo pendant le coup d’Etat du 19 juin 1965.
Les brigades de Bencheikh en tenue bleue ou en civil quadrillent Alger. En ce vendredi, il ne fait pas bon de s’aventurer pour flâner dans les rues.
La capitale appartient à la police. Les policiers y sont plus nombreux que les passants. On ne voit qu’eux. Des policiers partout. Où que l’on se tourne. Ils sont à tous les carrefours, les rues, les avenues…
Aux points névralgiques des camions anti-émeute et des fourgons sont stationnés, prêts aussi à bouger. Des groupes de policiers en uniforme ou en civil occupent l’espace. Quelques rares passants, souvent des personnes âgées se déplacent furtivement et tête baissée, avec la crainte d’être interpellées. Ils vaquent à leurs occupations la peur au ventre. Alger appartient à la police. Les habitants préfèrent emprunter la voiture quand ils en possèdent une.
A El Harrach, les manifestations sont cantonnées dans le secteur par un impressionnant dispositif policier. Pas question que les manifestants empruntent les avenues.
Même au plus fort du terrorisme Alger n’offrait pas un tel triste spectacle. C’est la facette la plus hideuse de la capitale algérienne depuis l’indépendance qu’a exhibé aujourd’hui le régime représenté par Abdelmadjid Tebboune qui, en l’espace d’une vingtaine de jours, sera passé de Mzaouar (usurpateur) au petit dictateur mzaouar.
Le régime qui tente un énième « ripolage » au demeurant raté à travers ces élections choisit une manière encore plus dépassée que lui : la répression aveugle.
En criminalisant l’acte de s’exprimer pacifiquement en marchant le système pousse les Algériens à l’intériorisation d’une haine qui ne fait que croître. Elle finira inévitablement par s’extérioriser in jour. Dieu seul sait de quelle manière !