Abdelmadjid Tebboune sera absent au Sommet de la Ligue arabe qui s’ouvre ce vendredi 19 mai, a Djeddah. Il a chargé le premier ministre, Aïmene Benabderrahmane de le représenter, selon le communiqué de la présidence de la République publié dans la soirée de ce jeudi.
« Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a chargé le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, de le représenter aux travaux de la 32e session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau du Sommet, prévue demain 19 mai à Djeddah au Royaume d’Arabie saoudite, pays frère », lit-on dans le communiqué rendu public dans la soirée de jeudi. Soit moins de 24h avant le début de ce raout arabe.
L’absence de Tebboune en tant que président sortant du Sommet de la Ligue arabe peut paraître inattendue, cependant, elle peut s’expliquer par le principe de réciprocité.
En effet, ni le roi Salmane ni son fils, Mohamed Ben Salmane, alias MBS n’ont jugé utile de se déplacer à Alger, en novembre dernier, préférant se faire représenter par leur ministre des Affaires étrangères, à la 31e réunion ordinaire des chefs d’États arabes.
L’on se souvient même que le prince héritier du royaume d’Arabie saoudite qui était formellement invité, au même titre que son père le roi Salmane, comme le veut l’usage, par une lettre remise en main propre par un envoyé spécial de Tebboune s’était fait pâle pour ne pas faire le déplacement d’Alger. Ben Salmane avait invoque, dans un communiqué officiel, une otite à l’oreille qui l’empêchait de prendre l’avion. Le prince héritier avait aussi annulé une visite officielle qui devait avoir lieu en juillet dernier !
Un motif qui paraissait saugrenue, aux yeux de beaucoup d’observateurs avait provoqué un emballement médiatique et des questionnements quant à la volonté de Djeddah de faire avorter le Sommet d’Alger.
Le souverain et le prince saoudiens ont fait partie de la liste des absents, avec le roi Mohammed VI du Maroc, le roi de Jordanie Abdallah II, le président libanais, le président émirati Mohammed Ben Zayed et quasiment tous les autres souverains du Golfe, à l’exception de l’émir du Qatar. C’est pour dire qu’ils avaient tous tourné le dos à Alger.
L’initiative des Saoudiens d’organiser des réunions de haut niveau, l’une à Djaddah et l’autre à Amman, il y a un mois, pour discuter du retour de la Syrie dans le giron de la Ligue arabe, sans y inviter l’Algérie peut être l’autre raison qui aurait pu pousser Tebboune à prendre ombrage au point de sécher le Sommet de Djeddah.
Mercredi dernier, Ahmed Attaf, a pris part, comme le veut la tradition protocolaire, à la réunion préparatoire de la réunion des chefs d’Etats arabes.
Tebboune devait prendre la parole en tant que président sortant du Sommet de la Ligue arabe au même titre que le secrétaire général de la dite organisation. Un moment protocolaire au cours duquel MBS devait prendre officiellement le relais de la présidence du sommet jusqu’à la prochaine session.
Cependant, il y a un hic quand même dans cette affaire qu’on veut nous presenter comme un acte de réciprocité. Tebboune a tout de même séché tous les grands sommets internationaux : l’AG de l’ONU, le sommet Afrique-Chine, le sommet Afrique- Union européenne..
A croire que le locataire d’El Mouradia est sous ISTN, comme les milliers d’activistes du mouvement de dissidence populaire !
Samia Naït Iqbal