26 juin 2024
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L’image de l’Aïd el Kebir à Alger

Ce cliché est pris dimanche place de la Grande Poste à Alger. La dépouille d’un mouton suspendue à un arbre.

On avait les duels de moutons, on a maintenant leurs dépouilles accrochées aux arbres ! Cette image ne vous rappelle rien ?

Le spectacle se passe de tout commentaire. Et dire qu’on est à Alger ! Le mouton dont le prix caracole désormais au-dessus de 100 000 dinars fait partie du folklore locale. Mais là, il faut croire qu’on a franchi un palier !

la seconde image est prise dans un autre quartier de la capitale. On y voit la rivière de sang qui court sur la voie publique.

Que faut-il retenir de ces deux images ? Comment on en est arrivé là ?

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Sofiane Ayache

23 Commentaires

    • Que faut-il retenir ? En effet, il y a à retenir.
      Artistiquement ce sont des prises de vue réussies. Le contraste entre le sujet et le panorama de ces images est saisissant. Quoi de plus hétérogène en effet que ces superbes bâtiments hausmaniens comme fond d’image à une dépouille animale accrochée à un arbre lequel arbre est lui même assommé par le soleil méditerranéen ?
      La deuxième image est autant parlante. Peu d’images peuvent étourdir qu’une coulée de sang dans la ville au milieu de véhicules modernes. On peut imaginer les mouches se délecter au milieu de l’allégresse générale; après tout, c’est jour de fête.
      Après, sur le fond, il y a de quoi développer des thèses, faire travailler à plein temps des centres de recherche sur le caractère éphémère de la civilisation, sur ses ascensions ultra laborieuses et ses chutes ultra rapides.
      Plus concrètement, on peut traiter le sujet du point de vue de l’histoire, mais aussi de l’économie, du civisme, de la politique et de la gestion de la ville (la ville, pas la cité), de la religion, de l’inconséquence des hommes, …
      En toile de fond, il y a l’incapacité à faire le moindre bilan. En découle l’absence de regard critique sur le passé, sur ce qui nous a mené à voir les spectacles comme sur ces images. C’est de cela qu’il s’agit.
      Dans l’autre direction, il y a l’impossibilité de regarder vers l’avenir, le regard prospectif, l’absence de perspective.
      Pour revenir au passé, la culture monothéiste, messianique (ou mohemmitiste) nous a formaté sur ce qu’est l’idéal de l’individu accompli : c’est un prophète. Il ne se trompe jamais car choisi par un tout puissant qui ne se trompe jamais. Ce schéma est, au fond, sclérosant car impossible à mettre en œuvre. Et l’on sème ce modèle sur une quantité de personnes ou de générations entières d’incritiquables. Ces religions ont le chic de nous mettre dans des situations où il n’y a rien à faire. Déjà qu’à la naissance, on est endetté d’une pomme. Voyez-vous !
      Et l’on met des auréoles un peu partout sur des figures du passé… et sur nos propres actes. Certains vont au pèlerinage par exemple, se purifier disent-ils, se rapprocher au modèle messianique.
      Certes nos parents et aïeux ont fait des choses grandioses qu’il faut immortaliser; est-ce pour autant qu’on devrait toujours les regarder avec cette loupe messianique anesthésiante même s’ils nous ont mené à devoir voir ces images et ce qu’elles représentent comme société en toile de fond ?

      • « Pour revenir au passé, la culture monothéiste, messianique (ou mohemmitiste) nous a formaté sur ce qu’est l’idéal de l’individu accompli : c’est un prophète. » – Pour quelle raison penseront ils au civisme, a l’ordre et a la propreté si leur but et leur priorité sont le pardis dans l’au-dela et les 72 vierges qui y vont suivre ? Sauf qu’ils sont pris entre deux forces diamétralement opposées et de meme intensité au point ou ils ne savent plus ou donner de la tete. Ces forces sont l’islam du temps des qoresh et les attirances physiques de la vie sur terre. Cette situation a crée des monstres statiques qui ne bougent plus, mais qui attendent la force divine pour résoudre tous leurs problemes quotidiens sur terre. En gros, une societé de fénéants passifs, ou le processus est la fabrication de monstres latents frustrés qui ne savent plus ou ils sont car tout est décidé ailleurs. Une minute il fait semblant de croire en « dieu » car ila peur de la mort, la minute suivante, il est attiré par la juppe d’une fille dans la rue. Si Freud était encore vivant il aurait écri des dizaines de livres sur la frustration épidémique dans les sociétés muzz muzz.
        Mais la vraie question: Qui bénéficie et ENCOURAGE la clochardisation de la société ? Comment se fait il que des gens sortent ouvertement dans a rue du centre ville pour abbatre des moutons en plein trottoire ? Imaginez si c’était pour protester ! En 5 minute, tout le monde est jeté dans des forugons de police. Qui a donné des instructions pour laisser faire, fermer les yeux ? Ceux qui travaillent jour et nuit des les coulisses pour s’assurer que le citoyen est transformé pérpetuellement en mouton de l’aid. L’autre but ? Pour que ceux qui observent, comme nous, diront ce qu’on écrit maintenant. C’est a dire que le peuple est sauvage, incontrolable et mérite la dictature, la pauvreté. En 5 minutes, avec des exemples l’opposé de l’anarchie et la saleté que l’on voit pourra se produire.
        Mais le dénomiateur commun est que le citoyen n’a qu’a blamer son semblable car il est « le mauvais gar » et c’est a cause de sa sauvagerie que le pays DOIT devenir une dictature pour s’assurer que les moutons que nous sommes soient dociles et ne deviendront jamais des lions.

        • J’hésite toujours à généraliser le mot citoyen – j’ai peut-être tort – à des endroits que je ne connais pas bien, alors j’ai parlé de ´ville’ au lieu de ´cité’. A la base.
          Pour blâmer, je ne blâme pas du tout. J’ai parlé des angles possibles : histoire, économie, gestion de la ville, politique, religion, qui relèvent des décideurs notamment dans les pays extrêmement étatiques. J’ai parlé aussi, il est vrai, de civisme et d’inconséquence des hommes car, voyez-vous Si Khouna, les victimes se transforment parfois en bourreaux. Excités par ceux-là même qui les ont créés, ça donne la décennie 90… et le spectacle de ces images. Alors dans ce cas, on fait quoi, on s’arrête sur leur statut de victimes ? Que faire dans pareil cas ? Revenir uniquement aux causes premières et s’arrêter la ? Ok. Mais dans ce cas, allons plus loin, plus loin encore : en plus des politique, parlons aussi de ceux qui nous ont menés au désastre actuel avec les meilleurs intentions du monde, ceux que nous continuons à mettre sur un piédestal et sans nuances.
          En attendant, certains citoyens nous offrent le charmant spectacle dont témoignent ces images, spectacle qui est le moindre ce qu’offre la collection du quotidien.

          • @Bon pour moi – Cest le mot « formaté » qui a attiré mon attention pour m’étendre un peu plus. Personnellement je crois toujours que tout n’est pas perdu car qu’il suffirait d’exemples positifs successifs et quotidiens – dans les médias – pour que le peuple comprenne et change de comportement. On a vu cette discipline et cette solidarité pendant presque 2 ans avec le HIRAK. Le seul obstacle est que le système ne fait que tendre des pièges continus pour que toute forme de progrès et de compéhension soient bloqués et détruits. Le peuple ne doit pas avoir le temps pour penser a autre chose qu’a la religion, la mort, le paradis et comment trouver un sachet de lait. Le seul travail qu’ils font est le conditionnent des citoyens. Il fudrait toujours inventer quelque chose pour leur faire peur, pour les faire fuir ou pour les transformer en tubes digestifs ambulants. Tout semble être planifié pour que tout stagne afin que les citoyens arrivent a s’entretuer pour ne blamer qu’en même. Le but est de ne plus s’occuper ni de politique ni de ce qui se passe. Ils s’en chargent. Sinon comment se fait il que les scenes de boucherie que l’on voit en plein jour alger centre soient tolérées ? Y a t-il un maire ? A moins que les gens sur les photos fassent parti de ceux qui nous droguent a longeur d’année.

            • Vous avez raison peut-être, Sikhouna.
              Pour autant les images du hirak où l’on attend la sortie des mosquées pour s’ébranler ne sont pas ce qui donne de l’espoir. Pas parce que les gens prient; ça ça les regarde,m; mais parce que ces gens prient là où les décideurs décident de l’endroit où ils doivent prier et derrières les imams que le pouvoir paie pour les guider au paradis ou je ne sais où.
              Je ne sais pas qui a théorisé la rupture culturelle; il s’appelle Grasci, je crois. Le gars a raison. De même, les protestants au temps de la répression ont préféré enseigner leurs enfants dans des écoles sous les arbres dans la forêt plutôt que de les confier à l’enseignement catho. A ça donne quelque chose. On ne peut pas partager les symboles, les certitudes, les races, le récit et les structures mises en place par l’oppresseur et dire en même temps qu’on veut rompre avec lui. Tant qu’on arrive pas à comprendre ça, ça va être comme ça. A l’époque coloniale, la rupture culturelle est naturelle est inhérente au système et est entretenue des deux côtés. Là, ce sont les travaux d’Hercule qu’il faut ou un événement tectonique qui ne sera pas de notre fait.

        • Hiya bidhat, exactement ça et juste une petite question sous forme de réflexions, pour compléter ce qui a été dit :
          S’agit-il de vrais citoyens Algérois « ouled l’bahja » (mais cela j’en doute) ou de simples individus arrivistes, incultes et bornés sans limites, ni respect ?
          Avant le regard interloqué et moqueur du
          visiteur étranger d’un jour, le citoyen que je
          suis déplore cela et par amour jaloux de l’image que mérite nôtre capitale l’Âssima, je dénonce
          de tout mon moi le plus profond cela, c’est une décadence à pas de nom, une agression barbarie à ciel ouvert et qui nous relègue dans les bas fonds des pays civilisés et modernes.
          Ahchouma âlikom.

  1. Alger, jadis ce n’est pas ça.
    Je suis triste pour le sort de cette magnifique ville que je connais parfaitement bien.
    C’est la régression des mentalités et des comportements citadins parfois inadaptés.
    On assiste à un changement radical des populations avec un nouveau mode de vie arriéré dont ils sont fiers et revendiquent à tout va.
    Mais le problème , c’est la faute a ceux qui ont quitté le pays très nombreux essentiellement des cadres et ils ont laissé le champ libre aux partisans de la régression du fait de leurs ignorances et du manque de patriotisme.
    L’Algérie souffre de l’absence d’une élite et des guides, facilitant ainsi le peuple de tomber dans les griffes de l’islamisme radical et du système rentier fait de corruption et de spoliation des richesses du pays.
    L’Algérie a besoin d’un sursaut de la diaspora et ceci nécessite de s’impliquer directement dans le changement du pays avec beaucoup de sacrifice car il s’agit de confronter un système violent et anti démocratique qui n’abandonnera jamais sans confrontation direct car beaucoup d’intérêts sont en jeu.

  2. Rien ne va plus dans ce pays. Ni civisme, ni organisation, ni compétence, ni propreté, ni éducation. Où sont partis toutes ces choses. Vraiment c’est malheureux d’on arrivé à ça.

  3. Comme beaucoup j’ai eu la chance de connaître et même d’y être né dans la vraie Algérie. Alger la blanche, Tizi avec son petit marché, Tikjda, les plages du petit paradis, Aokas, Cap Carbon etc….
    Je reste là dessus,et je vous laisse volontiers votre nouvelle alkherie.
    Je préfère mourir avec ces beaux souvenirs.
    Je me souviendrai toujours du Dôme à Alger ou la bière était bonne et fraîche, fort de l’eau et bien d’autres endroits. Je vous laisse vos mosquées et tout ce que mon pays est devenu, j’ai eu du mal, mais j’ai réussi à couper ce satané cordon.

    • Dans les années 70, les restaurants étaient ouverts durant le ramadan et servent meme de la biere et du vin. La brasse, juste en face des facultés d’alger en est un exemple.
      Quand je vois la saleté de cette rue, le sang et l’anarchie humaine, je vois le Bangladesh de la nouvelle algerie remplacer la possible vraie Algérie, celle de la diversité et de la laicité.

  4. Azul…
    Ou est le maire dans tout ça ? Ou sont les règlements ??? Ça se résume aux règlements et infractions / pénalités établies par les municipalités ….comme les ordures/ déchets etc jetés partout dans laéature – rues – quartiers etc…
    Les autorités devraient instaurer un règlement, avec mesures coercitives, face au sus-cité et pénaliser chaque personne négligente ….celui quintette et ou salit paye une pénalité….tout simplement, éventuellement ils vont se ressaisir avant de jeter ou de salir…

  5. La république de bananes est a des années lumieres mieux que la république arrogante, dictatoriale, répressive, corrompue et islamiste d’Anegérie de teboune. Belle image qui dit beaucoup sur les tenants du pouvoir. Cette image devrait etre soumise pour dissertation aux étudiants du monde entier. Je gage que la classe pourritique du pays sera ravie d’avoir de quoi s’occuper, eux qui ne savent meme pas c’est quoi le travail.

  6. ATTENTION la 2eme photo est fausse, c’est tout sauf l Algérie. Je suis triste de lire un article pareil, tout pour nuire, faire du mal, j ai même maintenant un doute sur la première photo, peut être faite exprès, par ce journaliste, qui a accroché sa carcasse juste pour la photo …. désolé mais je ne peux pas finir mon commentaire sans dire Merde alors, avec toutes mes excuses aux lecteurs

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