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L’instance présidentielle du FFS : l’agenda électoral n’est pas la solution

DECLARATION

L’instance présidentielle du FFS : l’agenda électoral n’est pas la solution

Le conseil national du FFS s’est réuni en session ce samedi 06 mars 2021. Tout en affirmant que le FFS est partisan du dialogue, l’Instance présidentielle du parti a fait la déclaration suivante dans laquelle elle pourfend l’agenda imposé par le régime.

Chers camarades membres du Conseil National,

Nous nous retrouvons aujourd’hui quelques semaines après la tenue de notre dernière session ordinaire afin de débattre de la situation politique et vous rendre compte de l’action menée par les instances dirigeantes du parti.

Cette volonté de réunir à nouveau notre Conseil national, répond à l’engagement de notre Instance Présidentielle de réhabiliter pleinement le Conseil national dans son rôle d’instance de délibération et de contrôle. Nous le ferons à chaque fois que cela sera nécessaire,

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Nous nous réunissons dans un contexte politique, économique et social alarmant, aggravée par une crise sanitaire et un environnement international en plein bouleversement, faisant peser sur notre pays des menaces directes sur sa sécurité et son intégrité.

Face à cette situation désastreuse, le pouvoir s’obstine à maintenir sa démarche unilatérale, et continue de refuser toute initiative politique de sortie de crise, deux ans après le déclenchement du formidable mouvement populaire qui a vu notre peuple se mobiliser pacifiquement pour rejeter le système, exiger la fin du régime autoritaire et l’avènement d’un état de droit démocratique et social.

Pour avoir rejeté et combattu systématiquement toute issue politique et démocratique à la crise, les tenants du pouvoir ont mené le pays à des dérives dangereuses et multiplié les facteurs d’implosion. Leur responsabilité est entière.

Pourtant, malgré la situation sanitaire, la paupérisation, la perte du pouvoir d’achat, le chômage endémique, les licenciements massifs qui ont placé l’écrasante majorité du peuple dans une situation de précarité insupportable, le retour de la mobilisation populaire, démontre que nos concitoyens restent déterminer à faire aboutir leurs revendications légitimes

Au lieu de lui opposer la répression et la fermeture, cette détermination de nos compatriotes, devrait inciter le pouvoir à créer, par des mesures de détentes un climat favorable au dialogue et à l’apaisement, et ouvrir un dialogue sans exclusive afin de trouver une issue consensuelle à la crise multidimensionnelle.

Partisan du dialogue depuis toujours, la direction du FFS a répondu favorablement à cette rencontre. 

Nous avons conscience qu’elle susciterait au sein d’une partie de nos militants et sympathisants, une certaine réticence voir de la désapprobation. Cette réaction, dans ce contexte de défiance légitime vis-à-vis du pouvoir et de sa politique, est parfaitement compréhensible. Elle démontre aussi que la vigilance dont ont toujours fait preuve les militants du Front des forces socialistes, est toujours intacte et préserve notre parti de tout risque de normalisation.

Mais, nous nous devions, comme nous l’avons toujours fait à chaque moment déterminant de l’histoire de notre pays, assumer et exercer nos responsabilités, car les enjeux dépassent, plus que jamais aujourd’hui les considérations de personne ou d’appareils. Il s’agit d’abord de sauver notre pays du chaos, et pour cela il est nécessaire d’interpeller, à chaque fois que nous le pouvons, le pouvoir pour le mettre face à ses responsabilités, et de proposer des solutions de sortie de crise.

Face à cette situation, l’esprit de responsabilité et le devoir de lucidité doivent primer sur les postures et les attitude démagogiques certes plus confortable dans l’instant, mais qui au final ne font que le jeu du pouvoir et des partisans du statu quo de tout bord.

Si par ailleurs, cette rencontre nous a permis de contribuer modestement à faire aboutir, malheureusement partiellement, l’une des demandes que nous avons posées, à savoir la libération des détenus d’opinion, nous ne pouvons que nous en réjouir, avant tout pour eux et leurs familles.

Nous continuerons, encore et toujours, à exiger la libération de tous les détenus d’opinion, car il s’agit là avant tout de drames humains, et non d’un fonds de commerce que certains voudraient voir perdurer éternellement uniquement pour servir leurs intérêts existentiels. 

Chers camarades,

Le dialogue et les conditions de sa réussite sont désormais incontournables car le pays se trouve aujourd’hui dans une situation d’impasse intégral, du fait avant tout du refus du pouvoir de répondre aux exigences démocratiques, de liberté, de justice et de progrès économique et social de notre peuple, mais aussi de certains cercles qui veulent détourner l’esprit du Hirak afin de pousser à la confrontation et au chaos.

A ces derniers nous adressons un message de fermeté et de détermination : Nous continuerons à préserver notre autonomie de décision et à agir en pleine responsabilité, afin de donner les prolongements politiques et confirmer notre soutien aux revendications de la révolution populaire pacifique.

C’est cet objectif que nous poursuivons avec notre projet de Convention nationale, qui s’inscrit dans la continuité de notre démarche politique qui vise à changer radicalement ce système, en restituant au peuple algérien le libre exercice de son droit à l’autodétermination, pour instaurer un Etat de droit démocratique et social, fondement de la 2ème république.

Chers camarades,

Notre parti porte aujourd’hui une très lourde responsabilité.

Plus que tout autre acteur politique, notre action, nos prises de position, nos décisions, impactent la vie politique et le devenir notre pays. Nous mesurons chaque jour les attentes de nos concitoyens, mais aussi l’espoir qu’ils placent dans le FFS. Nous avons pu aussi constater lors de nos rencontres avec les acteurs politiques et sociaux, ainsi qu’avec les acteurs internationaux, le rôle central de notre parti dans cette période déterminante.

Nous devons être à la hauteur de nos devoirs envers notre pays, avec responsabilité et humilité.

Nous devons continuer à affirmer la nécessité d’une solution politique par le dialogue sans exclusive et persévérer avec détermination dans cette démarche car elle est la seule voie possible et réaliste.

Nous aurons prochainement aussi à débattre des échéances électorales que veut nous imposer le pouvoir. Nous réaffirmons qu’elle ne saurait constituer une solution à la crise et que les conditions minimales de leur tenue ne sont pas réunies.

Le Conseil national, une fois ces échéances convoquées, aura à en débattre et à prendre position. Mais nous le ferons comme, nous l’avons toujours fait, en toute indépendance. Personne ne pourra nous imposer ni notre calendrier ni notre décision.

Nous devons continuer à faire preuve de lucidité face aux dangers réels qui pèsent sur notre pays. Nous devons, continuer à affirmer, comme nous le faisons notamment auprès des partenaires étrangers de l’Algérie que nous rencontrons, que tout en restant ouvert au dialogue aux critiques et à la coopération, nous resterons inflexibles face à tout désir d’ingérence, et d’atteinte à la souveraineté et à l’intégrité de notre pays.

Nous devons, même dans ce contexte difficile, continuer à œuvrer, à notre modeste niveau, pour la construction maghrébine, et maintenir avec tous nos compatriotes maghrébins, un dialogue fraternel, mais aussi de vérité et de franchise, comme nous avons eu à le faire encore récemment avec nos frères marocains.

Sur le plan interne du parti, nous devons continuer à réhabiliter le débat politique et la confrontation des idées au sein de nos structures. Nous devons accepter avec humilité la critique, et faire preuve en permanence de pédagogie et d’explications. Toutefois, cela doit aussi s’accompagner d’une exigence de discipline interne car sans elle aucune construction ne sera possible.

Chers camarades,

Malgré cette situation difficile, nous devons garder espoir et aborder l’avenir avec optimisme. La force de notre pays est dans son peuple et notamment dans sa jeunesse. 

Malgré toutes les épreuves que notre pays a subies tout au long de son histoire, le peuple algérien est resté debout. Il a toujours su transcender les faux clivages, éviter les manipulations de toute nature et démontrer sa maturité politique.

Il continue de signifier aux ultras de tous bords son profond attachement à la paix civile, à la justice sociale et au pluralisme politique et linguistique.

Il nous appartient, en tant que force politique, de porter leurs revendications et de leur apporter les solutions politiques. Notre prochain congrès ordinaire sera une nouvelle étape déterminante pour réorganiser notre parti et actualiser notre projet politique.

Vive le FFS

Gloire à nos Martyrs

 




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