Le parquet près le tribunal de Béjaia a requis aujourd’hui, 17 mars, contre la militante, l’universitaire Mira Moknache, 6 mois de prison ferme et 50 000 dinars d’amende. Son délit ? Avoir voulu marcher le 20 avril, donc célébrer le Printemps berbère.
Le verdict de cette énième affaire arbitraire qui vise la très courageuse Mira Mokhnache est prévu le 24 mars. L’histoire de ce procès, un autre, remonte au 20 avril 2023 quand elle avait tenté de marcher seule pour commémorer le double anniversaire, celui du Printemps berbère 1980 et du printemps noir 2001.
L’universitaire Mira Mokhnache victime du harcèlement judiciaire et de pressions
L’universitaire et la militante, Mira Moknache, a été arrêtée le 20 avril 2023, à Béjaïa, quelque temps après la diffusion de son live réalisé devant l’université de Béjaïa et où elle annonçait qu’elle marchera pour ce double anniversaire que toute la Kabylie célébrait avant que la chappe autoritaire ne tombe sur le pays avec l’adoubement d’Abdelmadjid Tebboune président de la république. Auditionnée, elle a été relâchée.
Si l’on comprend le sens de ce procès, la Kabylie ne pourra plus célébrer ni le printemps berbère ni le printemps noir. Le message est clair : Tebboune et ses mentors ne supportent pas de voir les drapeaux amazighs dans la rue, encore moins des manifestants leur rappeler leur impopularité.
Ce procès de l’universitaire Mira Mokhnache est symptomatique d’un régime qui fait du contrôle totale de la société sa seule doctrine. Un régime qui craint la liberté d’expression et la combat systématiquement. Sinon comment expliquer tout ce déploiement sécuritaire contre une universitaire pacifique aux principes chevillés au corps.
L’universitaire Mira Mokhnache condamnée à 6 mois de prison ferme
Depuis la fin du Covid, le régime a imposé l’interdiction de toutes les manifestations publiques. Toutes les libertés sont confisquées. Même les salons littéraires qu’animaient les associations en Kabylie ont été tous interdits, ne laissant que de très rares manifestations culturelles encadrées par les officiels.
Le pays vit une séquence autoritaire inédite, doublée d’une propagande officielle des plus ahurissantes. L’Algérie de Tebboune-Chanegriha, ce sont essentiellement 200 prisonniers d’opinion qui croupissent sous de fallacieuses accusations dans les prisons du pays. Ce sont des milliers de citoyens placés sous Interdiction de quitter le territoire national. L’Algérie est régulièrement citée pour les nombreuses violations des libertés par les rapports des organisations de défense des droits humains.
Sofiane Ayache