27 juillet 2024
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Mohamed Amra, alias « La Mouche », recherché par Interpol

Trafiquant impitoyable, Mohamed Amra, 30 ans, surnommé « la Mouche » a été condamné à 13 reprises. Il est en fuite depuis l’attaque violente du fourgon qui le transportait et au cours de laquelle deux agents pénitentiaires sont morts. Interpol a diffusé mercredi une notice rouge contre lui.

Il est surnommé « La Mouche ». Mohamed Amra, le détenu qui s’est évadé mardi en fin de matinée, lors de l’attaque mortelle d’un fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville, dans l’Eure, est toujours activement recherché. Mercredi 15 mai, Interpol a diffusé une notice rouge contre lui. L’avis de recherche est adressé aux 196 pays membres de l’organisation internationale de police criminelle, afin de procéder plus facilement à une arrestation à l’étranger, avant une possible extradition.

La notice permet aussi de préciser le signalement physique du fugitif : environ 1,80 m, yeux « marron foncé », cheveux « châtains » et « ondulés » et barbe. Le fugitif, Mohamed Amra, a été mis en cause à 19 reprises entre l’âge de 11 et 14 ans pour des violences, des vols, des extorsions, port d’arme prohibée, vol par ruse et implication dans une association de malfaiteurs. Tous ces faits ont été classés sans suite, selon des informations d’Europe 1. Ahurissant parcours de ce délinquant activement recherché.

Né le 10 mars 1994 à Rouen (Seine-Maritime), ce délinquant multirécidiviste a connu sa première condamnation en octobre 2009, alors qu’il n’avait que 15 ans. Yacine Arab, fondateur de l’association Espoirs jeunes, l’a connu à cet âge-là. Il l’a « vu décrocher » dans son parcours scolaire et décrit à France Télévisions « un gamin hyperactif ». 

Depuis, le casier judiciaire de Mohamed Amra s’est passablement rempli et cumule, à ce jour, treize condamnations, prononcées pour la plupart par le tribunal judiciaire d’Evreux et la cour d’appel de Rouen. Elles « portent sur des atteintes aux biens, notamment des vols avec effraction aggravés », a précisé la procureure de la République de Paris, lors d’une conférence de presse mardi soir, au cours de laquelle Laure Beccuau a confirmé que le détenu était « très connu de la justice ». En avril 2020, il avait été condamné à trois mois de prison pour des rodéos motorisés.

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Mis en examen pour meurtre en bande organisée

Mohamed Amra était en détention depuis le 7 janvier 2022. Deux jours auparavant, il avait été condamné à trois ans de prison par la cour d’appel de Rouen pour de nombreux motifs, dont vol par effraction, association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime, extorsion par personne dissimulant son visage et vol en bande organisée. Sa dernière condamnation date du 7 mai, à nouveau par le tribunal correctionnel d’Evreux, et cette fois à une peine de 18 mois d’emprisonnement, pour vol avec effraction aggravé par une autre circonstance.

Son jeune fils et la mère de celui-ci sont venus assister à l’audience, a affirmé à France Télévisions l’avocate d’un autre prévenu, jugé aux côtés de Mohamed Amra lors de ce procès. D’après elle, « les escortes de la pénitentiaire ont accepté qu’il fasse un câlin » au petit garçon.

Le trentenaire était aussi en détention provisoire pour des faits plus graves, de nature criminelle. Il est en effet mis en examen depuis le 26 janvier 2022 pour une tentative d’assassinat et d’extorsion. Des faits qu’il est soupçonné d’avoir commis à Saint-Etienne-du-Rouvray, au sud de Rouen. Mardi, au moment de l’attaque, il revenait du tribunal judiciaire de Rouen, après avoir été interrogé par un juge d’instruction dans le cadre de cette affaire.

Mais Mohamed Amra ne s’est pas cantonné à la Seine-Maritime : il est également soupçonné d’avoir commis des crimes à Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône. Dans ce dossier, du ressort du tribunal judiciaire de Marseille, il est mis en examen depuis le 26 septembre 2023 pour meurtre en bande organisée, enlèvement et séquestration d’otage, destruction par moyen dangereux, participation à une association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime.

Ainsi, il a d’abord été détenu au centre pénitentiaire de la Santé, à Paris, à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), avant d’être incarcéré à Marseille, a rapporté la procureure de Paris.

Associé au grand banditisme, Mohamed Amra a aussi été impliqué dans des affaires de drogue, affirme France 3 Normandie. Toutefois, son casier judiciaire ne comporte « aucune condamnation » liée aux stupéfiants, a souligné la procureure Laure Beccuau.

« Il était capable de tout »

Le délinquant était arrivé à la maison d’arrêt d’Evreux le 11 avril. « Le site n’est pas adapté pour accueillir des détenus comme ça car nous n’avons pas de mirador, par exemple, comme à Rouen. Il aurait dû être placé à Rouen avant son procès à Evreux. Il devait rester ici jusqu’à jeudi au plus tard », a affirmé, mercredi, le représentant local de l’Ufap-Unsa Justice à Paris-Normandie. Il devait ensuite réintégrer la maison d’arrêt des Baumettes à Marseille.

« Quand on voit le parcours de cet homme, on se doute qu’il ne sera pas simple à gérer. On a de plus en plus affaire à des détenus qui ont des profils sans foi ni loi, de sociopathes, et, sur cette évolution des profils de la population carcérale, on a le sentiment de ne pas avoir été entendus », renchérit, dans Le Monde, le secrétaire national de ce syndicat, Wilfried Fonck, qui s’étonne de ne pas voir Mohamed Amra classé détenu particulièrement surveillé (DPS).

Sur BFMTV, son avocat, Hugues Vigier, s’est dit « complètement abasourdi ». Cette attaque « ne correspond pas au profil que j’avais perçu de lui. S’il est impliqué, c’est que véritablement je m’étais trompé sur son fonctionnement et ce dont il était capable », a ajouté cet avocat habitué des dossiers de crime organisé.

Néanmoins, Mohamed Amra est aussi présenté comme quelqu’un de violent, bien qu’au sein du narcotrafic, le délinquant ait plutôt un positionnement intermédiaire et ne fasse pas partie du « haut du spectre ». 

« On se doutait qu’il était capable de tout », résume un policier, interrogé par franceinfo. Avec, visiblement, la volonté de s’évader à tout prix : au cours de sa courte détention à Evreux, Mohamed Amra a « commencé » à scier les barreaux de sa cellule. Selon Laure Beccuau, il devait être entendu très prochainement sur ces faits par les enquêteurs locaux.

Avec Francetvinfo

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