19 avril 2024
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N’est-il pas temps d’investir dans la diaspora ?

Diaspora

Pourquoi l’Algérie n’exploite-t-elle pas le potentiel de sa diaspora ? Pourquoi ne regarde-t-elle pas, de façon pragmatique, l’apport de cette dernière à l’économie nationale ? Et puis, y a-t-il des statistiques viables sur sa contribution réelle, notre diaspora bien entendu, dans la machine économique ? 

Il est vrai que notre pays est considéré comme l’un des plus gros perdants dans les envois de fonds des migrants vers leur pays d’origine. Selon les prévisions de la Banque Mondiale, ces envois-là devraient augmenter de 4,2% et s’élever à 630 milliards de dollars en 2022.
Or, en Algérie, aucun flux notable n’est à signaler, alors qu’au Maroc et en Egypte, les envois de fonds ont battu des records. Ce qui place les diasporas de ces deux pays respectifs  parmi les plus attractives du continent. Les experts de la B.M sont unanimes, dans le rapport rendu public le 15 mars dernier, sur le fait que les envois de fonds des migrants vers leurs pays d’origine connaissent une importante hausse qui « fait suite à une reprise économique presque record de 8,6 % en 2021 ».
Selon la même source, les pays de l’Afrique subsaharienne, de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient bénéficieront de cette tendance enclenchée depuis 2021.
A titre d’exemple, durant l’exercice précédent, les remises migratoires (envois de devises) pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) ont augmenté de 7,6 % en 2021 pour atteindre 61 MDS. Une augmentation très marquée par un record de 40% de hausse de transferts vers le Maroc et de 6,4% vers l’Egypte.
Ainsi, dans le top 10 des pays africains, l’Égypte arrive en pole position. Il est le premier pays bénéficiaire de cette manne financière, avec un montant record de 31,5 MDS. Le Nigeria, quant à lui, arrive derrière l’Égypte. Le pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 206 millions d’habitants, selon la BM) a vu les transferts de sa forte diaspora atteindre 19,2 MDS.
Quant au Maroc, il arrive à la 3e place, avec des transferts atteignant 10,4 MDS en 2021. «Cette progression, argumente-t-on dans le rapport, s’explique par la croissance économique enregistrée dans les pays d’accueil de l’Union européenne, ainsi que par les migrations de transit, lesquelles ont contribué à une hausse des envois vers des pays d’accueil temporaire comme l’Égypte, le Maroc et la Tunisie ».
Loin de pouvoir égaler le poids économique de la diaspora marocaine ou égyptienne, notre diaspora est à la peine . En 2021, les envois de fonds officiellement enregistrés vers l’Algérie ont atteint 1,8 MDS, contre 1,6 MDS en 2020. Un taux très en deçà des 10,4 MDS transférés par la diaspora marocaine ou les 31,5 MDS transférés par la diaspora égyptienne.
Plusieurs paramètres expliquent la faiblesse de ces envois de fonds : la vétusté de notre système bancaire, totalement archaïque et déconnecté des mutations financières mondiales, manque de comptes à vue et de comptes d’épargne pour les émigrés comme en Egypte par exemple, bureaucratie, etc.
Notons, enfin, que les envois de fonds des migrants constituent depuis longtemps la principale source de ressources extérieures (61 % en 2021), devant l’aide publique au développement, l’investissement direct étranger (IDE) et les flux de placement et d’endettement, indique à ce sujet la B.M.
Kamal Guerroua

7 Commentaires

  1. « ..ces envois-là devraient augmenter de 4,2% et s’élever à 630 milliards de dollars en 2022 ».

    Houla, il doit y avoir une virgule qui manque quelque part !

    630 milliards de dollars c’est x fois le budget de maman la France !

  2. Nighak a Madani, le Matin-Dized ne manque pas d’humour avec ses deux titres à la Une:

    « 11 jeunes harragas de Fouka meurent noyés en mer » et » N’est-il pas temps d’investir dans la diaspora ? « 

    • Hahaha Bien vu !
      À propos d’humour, je t’en raconte une dernière :
      Un imam, un curé et un rabbin papotent sur leurs façons de répartir les dons en espèces récoltés auprès de leurs ouailles. Quelle part revient à la paroisse, quelle est celle réservée à Dieu ?
      – Moi, dit le curé, je trace une ligne horizontale et je jette le tout parterre. Ce qui tombe vers moi est à moi, ce qui tombe de l’autre côté du trait est à Dieu.
      – Moi, dit l’imam, je trace une ligne perpendiculaire à la tienne, ce qui tombe à droite est à Dieu et ce qui tombe à gauche, je le garde.
      – Moi, dit le rabbin, je ne trace rien ! je lance le tout vers le ciel, ce qui reste là-haut est à Dieu, ce qui retombe est à moi !

  3. Inciter les émigrés à placer leurs devises en Algérie pour préparer leur retraite ou leur retour au pays… par exemple, comme on a pu l’entendre, pour soutenir notre économie… par patriotisme!

    Ubi bene ibi patria. Fameux dicton romain qui veut dire: Là où on est bien, là est la patrie.

    A croire que les « émigrés » roulent sur l’or! Mais ceci est hors sujet, évidemment.

    Quand, sans un dinar dévalué en poche, désespéré et humilié par ce que tu vis et subis journellement, quand les idéaux de liberté et de justice sont foulés aux pieds, quand le système dans lequel tu survis mène à la prédation, au gâchis, à l’infantilisation et au pillage, quand tes enfants vont à l’école de l’indigence intellectuelle…eh ! bien il arrive que tu en aies marre.

    Et tu pars.

    Maintenant soyons réaliste, placer son argent au pays en prévision de sa retraite…tout le monde sait que, vu la gestion catastrophique du pays, c’est de la pure inconscience. Pour revenir pour finir la vie au pays? Et dans quelles conditions? Quand tu es vieux, tu as besoin d’un système de santé correct et de médicaments…ce qui n’est pas toujours le cas ici…

    Depuis 58 ans le peuple ne décide rien et n’a jamais eu voix au chapitre. Ceux qui décident se trouvent quelque part au niveau d’une nébuleuse militaire. Notre république dite démocratique n’a jamais représenté la volonté populaire (voir les conditions des élections et les magouilles qui les accompagnent), quant au premier ministre, il fera ce que l’état major lui permettra et lui commandera de faire.

    On fait comme si on vivait dans une démocratie. Mais il n’en est rien et c’est ce qui développe chez certains une sorte de désespérance et de résignation. On ne croit plus en rien sauf en la religion et aux « prêches pour guérir de la prostate, du cancer ou de la stérilité en avalant une eau inconnue vendue par correspondance et vantée par des présentateurs ébahis, aux heures de grande écoute à la télévision » ! C’est comme ça et pas autrement.

    Au fil de 60 années d’indépendance, on nous a construit une société arabo islamique. Une société qui rejette officiellement tout ce qui est occidental, et particulièrement cette société française avec sa laïcité, son mariage pour tous, sa dépravation supposée, son rejet des religions, son racisme, ses dirigeants corrompus et corrupteurs… en oubliant que dans cette société « pourrie » vivent quelques trois millions de musulmans qui n’ont jamais eu l’intention de fuir cette patrie du diable. Au contraire, la polémique au sujet des visas démontre que la plupart d’entre nous, ne sont pas à une contradiction près en exigeant des visas pour s’y rendre.

    Mais le paradoxe ne s’arrête pas là. En effet, tout le monde a l’air de s’accommoder de notre mode de vie lui-même imprégné de violence, de déviance sexuelle, de féminicides, de sorcelleries, du délire de l’attaque imminente d’un ennemi et d’un complot international contre nos intérêts orchestré par la France. De toute évidence, nous sommes encore en guerre contre la France.

    Aujourd’hui, la comédie continue. Les acteurs ont changé. Le texte a été revu mais la trame de l’intrigue est toujours présente: une caste gouverne l’Algérie en s’appuyant sur la religion et à son seul profit. Ne laissant que des miettes au peuple. C’est le gouvernement de la parole… on va faire, on va signer, on va construire, on va réformer, on va… et en définitive il ne se passe rien. Le Président instruit, décide, ordonne, il commande, et le bon peuple continue d’attendre la venue de jours meilleurs, sans se faire d’illusions, car telle est leur vie. مَا شَاءَ ٱللَّٰهُ

    C’est la jeunesse algérienne qui devrait être l’avenir de ce pays, et non les Émigrés et leurs éventuels envois de devises. Et encore moins le pétrole et le gaz.
    Tout ce qui est énuméré est exact dans l’article précédent mais n’apporte rien aux multiples questions qui nous préoccupent.

    Quand on veut combattre le sous-développement, quand on a la charge d’une nation et, partant, de ses citoyens, on commence par mettre en place une école de la République qui soit performante et capable de former les filles et les garçons sur un socle de connaissances acquises par une pédagogie développant esprit d’analyse et de synthèse. Avec en corollaire l’initiation au civisme et au sens des responsabilités qui sont les bases du fonctionnement d’un état de droit. Et un état de droit est la condition sine qua none pour qu’une nation s’épanouisse, s’adapte et progresse au bénéfice de ses citoyens.

    Combien de mirifiques contrats nous étaient annoncés comme une victoire à chaque visite d’une délégation étrangère qui passait par Alger et qui se terminait par… aucune réalisation ! Le « win win » qui était mis à toutes les sauces de projets mirifiques où les seules gagnants étaient les entreprises chinoises et les intermédiaires algériens de la sphère gouvernementales.

    En son temps, Ahmed Ouyahia ancien premier ministre, et, à l’occasion, vendeur de 60 lingots d’or pour un montant de l’ordre de 350, millions de DA, actuellement derrière les barreaux, n’avait-il pas préconisé, lui aussi, d’inviter la diaspora à participer à la construction de l’Algérie. Au nom du patriotisme et de notre Algérie bien aimée comme il se doit !

    1962. 60 années ont passé. Le pays est à l’image de notre belle Casbah d’Alger qui s’écroule chaque jour un peu plus. Des générations de jeunes algériens sont voués à prendre la mer pour un ailleurs imprévisible alors que tout est à imaginer, à faire, à construire dans ce pays. La crise alimentaire, le problème de l’eau, la désertification qui gagne, le changement climatique dont nous allons être victimes, notre sous développement économique et industriel qui perdure, notre dépendance technologique, la démographie, le pétrole et le gaz qui vont se tarir… tous ces thèmes de réflexion qui devraient être mis sur la place publique et être pris en considération et débattus par les citoyens sont complètement négligés. Palestine, Sahara occidental, Russie voilà les sujets qui nous importent !

    2035. Dans 13 ans. L’Algérie aura près de 60 millions d’habitants. Et alors ? Qui vivra, verra.

  4. alors que la majorité de la population n’a qu’une seule idée en tête ‘c’est de fuir le pays’ et que les politichiens très patriotes placent leurs chkara d’argents sales à l’étranger où ils mènent grand train on veut nous faire croire que émigrés indigents viendront investir l’argent qu’ils n’ont pas en Algérie! on est vraiment au pays d’Ubu!

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