27 novembre 2024
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A Riyad, les dirigeants arabes et musulmans dénoncent le «génocide» en cours à Gaza

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Gaza

Lundi 11 novembre, Riyad a convié les 22 pays de la Ligue arabe et la cinquantaine d’États réunis au sein de l’Organisation de la coopération islamique. Une rencontre consacrée aux conflits en cours dans la région sur laquelle plane aussi l’ombre de Donald Trump qui s’apprête à retrouver le Bureau ovale de la Maison Blanche.

Dès l’ouverture du sommet consacré aux guerres que mène Israël dans la bande de Gaza et au Liban, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman a utilisé le terme « génocide » pour qualifier les opérations militaires d’Israël dans la bande de Gaza. « Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités […] en mettant immédiatement un terme aux attaques israéliennes contre nos frères en Palestine et au Liban. »

C’est une première. Il a fallu 13 mois d’une guerre dévastatrice et plus de 43 000 victimes civiles pour que les têtes couronnées et potentats arabes et musulmans commencent à bouger les lèvres.

Les dirigeants arabes et musulmans réunis donc à Riyad ont repris la même position vis-à-vis d’Israël, condamnant le « génocide » et les « crimes horribles et choquants » de l’armée israélienne à Gaza, « en particulier dans le nord de la bande ». Ils ont dénoncé la torture, les exécutions, les disparitions et le « nettoyage ethnique », selon le communiqué final de la réunion.

Mohammed ben Salman, hôte du sommet de Riyad, a également appelé Israël à « respecter la souveraineté territoriale de la République islamique d’Iran » et « s’abstenir d’attaquer son territoire ». La plupart des membres de la Ligue arabe comme de l’Organisation de la coopération islamique se retrouveront autour de ces déclarations très fermes. Même si de fortes divergences existent entre les pays qui ont normalisé leurs relations avec Israël et ceux qui s’y opposent, à commencer par la République islamique.

« République sœur »

Le prince héritier, dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, a d’ailleurs qualifié l’Iran de « République sœur », signe du réchauffement des relations entre les deux puissances du Moyen-Orient, qui ont longtemps soutenu des camps opposés dans la région, notamment en Syrie et au Yémen.

L’Iran, pays à majorité chiite, et l’Arabie saoudite, monarchie sunnite, ont rétabli leurs relations diplomatiques en mars 2023 après sept ans de rupture, dans le cadre d’un accord négocié sous l’égide de la Chine.

Les deux pays ont multiplié les contacts depuis le déclenchement, en octobre 2023, de la guerre à Gaza, après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. L’Iran soutient le mouvement islamiste palestinien tandis que l’Arabie saoudite cherche à contenir l’expansion du conflit.

À ce sommet des pays arabes et musulmans, le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, a qualifié les assassinats des dirigeants du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais par Israël de « terrorisme organisé ». « Les opérations qualifiées avec l’expression trompeuse d' »assassinats ciblés », au cours desquelles des élites palestiniennes et des dirigeants d’autres pays de la région sont tués un par un ou en masse, ne sont rien d’autre que du terrorisme organisé », a-t-il affirmé.

Lors de sa prise de parole lundi, le Premier ministre libanais Najib Mikati a, lui, affirmé qu’une crise « sans précédent » menaçait l’existence de son pays. Il a également appelé la communauté internationale à « continuer d’envoyer de l’aide au Liban » et appelle de ses vœux la fin de toute ingérence « dans ses affaires internes ». Fin octobre, Najib Mikati avait critiqué pour la première fois « l’ingérence flagrante de l’Iran », des accusations rejetées par Téhéran.

Un État palestinien n’est pas « aujourd’hui » un projet « réaliste »

La réunion de ce lundi entre dirigeants de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) se déroule moins d’une semaine après l’élection de Donald Trump, alors que les pays de la région s’interrogent toujours sur les intentions de ce dernier. Le prochain président américain s’efforcera-t-il de mettre fin aux conflits en cours comme il l’a promis ? Ou sera-t-il un soutien inconditionnel d’Israël, dans la guerre comme dans son projet de torpiller toute perspective d’établissement d’un État palestinien ?

L’Arabie saoudite conditionne toute éventuelle normalisation avec Israël à la création d’un État palestinien, au côté d’Israël. Cette solution à deux États est voulue par une grande partie de la communauté internationale en vue d’un règlement du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies. Or, vouloir établir un État palestinien n’est pas « aujourd’hui » un projet « réaliste », a estimé lundi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, lors d’une conférence de presse à Jérusalem.

Les dirigeants arabes et musulmans maintiennent toutefois leur position : l’État d’Israël doit se retirer des territoires occupés s’il veut la paix. « Une paix juste et globale dans la région (…) ne peut être obtenue sans mettre un terme à l’occupation israélienne de l’ensemble des territoires occupés », conformément aux résolutions de l’ONU et plan arabe de paix de 2002, lequel stipule qu’Israël doit rendre tous les territoires occupés depuis 1967. Les dirigeants ont, par ailleurs, condamné les « des attaques continues des autorités israéliennes et de leurs représentants contre l’ONU et son secrétaire général », Antonio Guterres.

« Le monde attend » que la future administration du président élu des États-Unis, Donald Trump, mette « immédiatement » fin aux guerres d’Israël à Gaza et au Liban, a affirmé lundi le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref. Avant la guerre à Gaza, l’Arabie saoudite était en pourparlers pour un « méga-accord » qui aurait conduit à la reconnaissance d’Israël en échange de relations sécuritaires et bilatérales renforcées avec les États-Unis. Cet accord s’inscrivait dans la continuité des Accords d’Abraham, négociés durant le premier mandat de Donald Trump.

La rédaction/RFI

France-Algérie : la crise diplomatique fait réagir les milieux d’affaires français

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Drapeau Algérie France

La dégradation des relations diplomatiques entre la France et l’Algérie suite au récent positionnement de la France favorable au Maroc dans le dossier du Sahara occidental suscite l’inquiétude des milieux d’affaires.

L’alerte est venue du représentant des hommes d’affaires français en Algérie, Michel Bisac, président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF), qui  a appelé les politiques français  à plus de prudence lorsqu’ils évoquent les relations avec l’Algérie, selon diverses sources médiatiques.

Il estime, rapportent ces sources, que les “déclarations intempestives” de certains responsables politiques français mettent en péril un partenariat stratégique avec un marché de 45 millions de consommateurs.

“Il faut que nos politiques à Paris prennent toutes les précautions quand ils parlent de l’Algérie,” a-t-il déclaré, soulignant que les déclarations médiatiques sur les reconduites aux frontières ou les Ordres de quitter le territoire français (OQTF) font souvent oublier que 99 % des Algériens en France sont bien intégrés et travaillent, selon Michel Bisac.

Malgré le démenti apporte par le chef du gouvernement algérien  aux rumeurs ayant circulé sur le suspension des transactions commerciales entre la France et l’Algerie qu’auraient décidé les autorités algériennes par mesure de rétorsion contre la reconnaissance par Emanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, l’inquiétude du secteur privé des deux rives n’est pas tombée. Une désescalade dans la tension qui caractérise les relations diplomatiques entre la France et son ex colonie est vivement souhaitee par ces milieux.

Et pour cause, les enjeux sont énormes en termes de flux financiers générés par les échanges commerciaux entre les deux pays.

En 2023, ces derniers ont atteint près de 12 milliards d’euros, dont cinq milliards d’exportations françaises vers l’Algérie. Quelque 6 000 entreprises françaises sont engagées dans des relations commerciales avec le marché algérien, selon les chiffres rapportés par tunisienumerique.com qui rappelle que 6 000 entreprises françaises sont engagées dans des relations commerciales avec l’Algérie générant près de 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

C’est dire que l’Algérie est une belle part de gâteau difficile à lâcher.

Sofiane Ayache

Quelle organisation administrative ou système politique pour l’Algérie ?

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Wilayas historiques
Les six wilayas historiques.

Le jacobinisme ayant montré toutes ses limites, quelle serait la meilleure organisation possible pour une Algérie interminablement secouée par des tiraillements idéologiques et culturels sans fin et agitée par des contradictions géopolitiques et des contraintes géostratégiques à n’en plus finir ?

Les derniers développements politiques ont démontrés « qu’il n’y a pas d’amis ou de frères en politiques, il n’y a que des intérêts communs », pour paraphraser un célèbre politicien, les forces que l’Algérie soutenait mordicus auparavant lui ayant posé des mines là où elle s’attendait à un tapis rouge.

Et ce n’est pas les Emirats arabes unis qui vont nous démentir …

Ayant tourné le dos à sa propre identité amazighe, africaine et méditerranéenne, elle est allée s’inventer des racines là où il n’y avait en fait que des épines.

Se renier a un prix, et il se monnaye très cher, la défense requérant des fonds proportionnellement « ajustables » au degré des menaces, -imaginaires ou réelles-, prévalant dans un monde de plus en plus machiavélique.

La paix intérieure ne peut s’obtenir par la force, l’oppression ou la répression ne faisant que s’enfouir des haines et des rancœurs qui risquent d’exploser à tout moment.

Fédéralisme ou régionalisation ?

Pour certaines formations politiques, ces deux concepts qui ont fait leurs preuves dans beaucoup de pays, – aujourd’hui puissances économiques ou militaires, – ou les deux à la fois-, peuvent être adoptés en Algérie : les USA et la Suisse sont les deux modèles les plus enviés par les autres peuples, mais dont les dirigeants à la formation politique désuète, qui voient des ennemis partout, et aux agissements à la limite paranoïaques ne veulent jamais entendre parler.

Toute évolution est pour eux un danger non pas potentiel mais réel, ce qui laisse penser qu’ils sont éligibles à être des patients de Sigmund Freud, dans le service des « Peureux de tout changement », toujours inhibés qu’ils sont par la phobie d’un futur pour eux toujours porteur de malheurs dans le cas où il ne serait pas une copie conforme du présent et une reproduction fidèle du passé.

Autonomie ?

La Catalogne étant un exemple de réussite pour nombre de communautés dans la même situation, mais que les États tyranniques n’entendent jamais reproduire, surtout après la déclaration d’indépendance de cette région le 17 octobre 2017, et qui a vu juste après ses dirigeants, dont son président Carles Puigdemont,  pourchassés partout en Europe comme de vulgaires malfrats, même avec le soutien massif de la majorité des électeurs catalans.

Ce qui renseigne largement sur le fait qu’aucune puissance mondiale n’est prête à soutenir l’indépendance d’une région, à moins qu’elle n’y trouve des intérêts économiques, militaires ou multidimensionnels.

L’Europe (comme d’ailleurs les USA, la Chine, la Russie, etc. et autres puissances ou pays) a peur du déclenchement d’autres foyers d’incendie en son sein, et ne cautionnera donc jamais l’indépendance d’une partie de son territoire, convoquant au besoin le sacro-saint « dogme facultatif » cher à l’ONU, dont la substance dit qu’on ne retrace pas des frontières déjà fixées.

Ce qui n’empêche pas ces mêmes puissances d’armer d’autres parties comme au Soudan et en Libye, l’essentiel étant que leur hégémonie et leurs intérêts soient le plus longtemps possible sauvegardés.

L’autonomie reste pourtant l’une des options privilégiées des politologues.

Quid des six wilayas dont la réussite est symbolisée par la victoire sur le colonialisme et l’indépendance du pays ?

Pourquoi l’Algérie a-t-elle abandonné cette solution qui a fait ses preuves pendant les moments difficiles de la guerre de libération ?

Un système avec six wilayas à la tête desquelles officieront des gouverneurs élus aurait été la meilleure solution après l’indépendance.

Cela aurait permis à chaque wilaya de garder ses spécificités culturelles, sociales et économiques, les mettre en valeur et de les développer au profit de toute la nation dans laquelle aucune région ne se sentirait lésée dans ses spécificités régionales, -pas seulement économiques-, créant ainsi une synergie des compétences synonyme de développement, de paix et d’harmonie.

Ayant raté ce virage, l’Algérie est aujourd’hui agitée par des considérations étroitement politiciennes et idéologiques, qui font fi de toute logique historique ou économique. Les mêmes considérations qui font que le pays donne aujourd’hui l’impression de tourner en rond à chaque élection, de se chercher, et de se croire en danger à chaque échéance importante pour le pays.

C’était le cas en 1995 où les électeurs étaient appelés à aller voter (y compris par le RCD de Saïd Sadi) pour, soutenait-il, sauver l’Algérie des périls intégristes incarnés par le FIS et le GIA. Et lors des dernières présidentielles à se rendre aux urnes (y compris par le FFS de Youcef Aouchiche) pour, dit-il, parer aux risques extérieurs et faire face aux risques de divisions intérieures.

S’il y a toujours péril, c’est qu’il y a un couac ou une fausse-note, ou même plusieurs, quelque part. Pourtant, la solution est toute simple : il faudrait opter pour une nouvelle organisation politico-administrative, – concertée de préférence -, à même d’assurer une meilleure stabilité capable de résister à toutes les menaces, qu’elles soient intérieures ou extérieures ; et de sortir ainsi une fois pour toute de cette paranoïa politique préjudiciable économiquement, socialement, culturellement et même… psychologiquement.

Youcef Oubellil, écrivain.

Wikipédia : A toute fin utile.

« Le fédéralisme est un système d’organisation, d’administration et de gouvernement dans lequel l’État est organisé en fédération et partage avec les États fédérés les diverses compétences constitutionnelles : législatives, juridictionnelles et administratives (par exemple, à des degrés différents : Belgique2SuisseAllemagneAustralieÉtats-UnisCanadaÉtats fédérés de MicronésieÉmirats arabes unisBrésilArgentineNigeriaIndeMexiqueunion des Comoresfédération de Russie). »

Presse algérienne : la servitude volontaire 

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Fake news
Image par memyselfaneye de Pixabay

La manière dont les médias algériens rendent compte quotidiennement de la vie publique révèle, si besoin en est encore, l’énorme hiatus et l’abîme qui les  sépare de la société qu’ils sont censés servir. 

Cette presse irrévérencieuse, critique née dans les limbes d’octobre 1988 aura vécu. Elle est aujourd’hui asservie, soumise au pouvoir de l’argent ( celui de l’ANEP), aplaventriste, domestiquée, connivente, médiocre, démagogue… Dans la bouche des Algériens, ces affirmations péjorativement chargées reviennent comme un leitmotiv pour qualifier une presse  algérienne irrémédiablement décrédibilisée. 

Ce que Bouteflika n’a presque pas réussi à faire, Tebboune, son ancien premier ministre l’a admirablement atteint.

 A longueur de colonnes des journaux, sur les plateaux des télévisions ou les antennes des radios, cette presse-là étale au grand jour la preuve de son aliénation. De sa prédisposition à défendre l’ordre établi contre la société. 

Nous avons affaire à une presse mineure qui a abdiqué sa liberté, son indépendance et sa neutralité, assumant volontairement son aptitude à être sous tutelle, à la servitude volontaire.

Nous vivons bien à l’ère d’un système d’information sous cloche fonctionnant à la consigne, à l’injonction. Des légions de journalistes acceptent sans rechigner d’endosser le statut peu flatteur de chiens de garde. De jouer le rôle du commissaire politique relayant la parole d’un pouvoir imbu de son autorité et défaillant. 

Cette manière dont les médias rendent compte de la vie publique révèle, si besoin en est encore, l’énorme hiatus, l’abîme qui les sépare de la société qu’ils sont censés servir. 

Ce fonctionnement qui ignore les réalités vécues par les citoyens installe définitivement dans les esprits la détestable image d’une corporation journalistique complaisamment propagandiste et tansformée en une véritable machine à désinformer, à fabriquer du mensonge.  

La couverture médiatique de la grève qui paralyse depuis près d'un mois les facultés de médecine n’est pas étrangère à cette déconnexion des réalités sociales. 

Ignoré  depuis  son déclenchement, le conflit opposant les futures médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes à leur tutelle n’a été révélé à l’opinion par la panoplie  des organes qui constituent le simulacre de paysage médiatique qu’à travers le prisme des communiqués du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Document  rendant compte de façon laconique des négociations engagées avec les représentants des étudiants grévistes. 

En plus d’être univoque et orienté, ce traitement tout à fait désincarné de l’information car faisant l’impasse sur un conflit social réel, élude complètement l’existence d’un partenaire social, les collectif autonome des étudiants en médecine déterminé à défendre les revendications légitimes des protestataires. 

Dans ce cas de figure comme dans bien d’autres, le système d’information à l’œuvre, a, au mieux, mal informé les citoyens ; au pis, il les a désinformés. 

Samia Naït Iqbal

Le pouvoir est comme une femme : il ne se partage pas !

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Présidence

Dans certaines sociétés où le pouvoir est aussi précieux qu’un joyau, il est conservé, protégé, et surtout, jalousement gardé. « Le pouvoir est comme une femme : il ne se partage pas. » Cette formule, brutale mais imagée, pourrait reprendre l’approche des régimes autoritaires et rentiers, où l’on ne badine pas avec la distribution des privilèges.

Dans ces systèmes, le pouvoir ne s’offre qu’aux plus proches et se garde comme un trésor dont on refuse de laisser quiconque s’approcher, de peur d’en perdre un éclat, un contrôle, ou même, osons dire, un morceau.

Dans ces économies où toutes les ressources et la richesse sont concentrées en un petit nombre de mains, la bureaucratie devient une forteresse. Les quelques privilégiés qui accèdent aux étages supérieurs de cette structure se dévouent, non pas au service de la population, mais au maintien du pouvoir concentré entre les mêmes mains. Comme des gardiens d’un trésor jaloux, ils veillent à ce que les ressources restent bloquées au sommet, renforçant ainsi les privilèges tout en maintenant les autres à bonne distance, dans un cercle de pauvreté et de dépendance.

Le paradoxe est pourtant flagrant. Car si la concentration de pouvoir et de richesse permet de régner sans partage, elle érode petit à petit les fondements mêmes de ce règne. Le peuple, dépossédé d’opportunités et de perspectives, voit dans ce joyau inaccessible un symbole de son exclusion. Mais l’ironie est telle que ce joyau, pourtant source de puissance, devient aussi une cage dorée pour ceux qui le peuvent : plus ils s’accrochent, plus ils s’enferment dans un isolement qui les rend sourds aux besoins et aux aspirations des d’autres.

Les voix qui appellent à une distribution plus large des ressources sont souvent ignorées, moquées, ou même réprimées. Pourtant, l’histoire est remplie d’exemples qui montrent que le vrai pouvoir ne s’affaiblit pas lorsqu’il est partagé — il se renforce. Une société où les ressources circulent, où l’opportunité est offerte au plus grand nombre, est plus stable, plus prospère, plus durable. Mais le désir de tout garder pour soi empêche cette évolution.

Ce pouvoir, comme une femme que l’on craindrait de voir partir si l’on ne la gardait sous clé, finit par devenir une obsession, une cause de méfiance et de contrôle, une énergie tournée vers elle-même, loin des réalités de la société. Et à force de refuser le partage, ce pouvoir devient finalement plus fragile que jamais.

En gardant ce pouvoir concentré et verrouillé, les dirigeants de ces régimes s’isolent progressivement du monde extérieur et du peuple qu’ils sont censés gouverner. Ils vivent dans une sorte de bulle, un royaume de privilèges, où l’illusion de maîtrise et de puissance est omniprésente. Ils oublient que le pouvoir véritable repose sur la confiance et l’adhésion du peuple, et non sur une peur rigide ou des privilèges exclusifs. Mais dans ce système, l’attachement au contrôle absolu prend des allures d’obsession, où toute remise en question, tout geste d’ouverture est perçu comme un danger.

Il y a, dans cette centralisation extrême, une logique perverse : l’accumulation de pouvoir et de richesses nourrit un cycle d’auto-renforcement, une dépendance réciproque entre les élites bureaucratiques et l’autorité centrale. Le dirigeant craint de perdre son autorité en distribuant les ressources, alors qu’il a, paradoxalement, besoin de la loyauté de ses bureaucrates pour maintenir son pouvoir. Chacun protège ses acquis avec vigilance, comme une fortune privée qui ne pourrait être diluée sans menacer l’équilibre du système. C’est ainsi que le pouvoir devient un trésor à la fois captivant et piégeant, une richesse à garder proche, comme un trésor sans partage.

Mais le peuple, témoin de cette concentration ostentatoire, ne reste pas indifférent. Derrière les murs du palais, il ya une société qui souffre d’inégalités profondes et d’opportunités étouffeées. Les jeunes voient leurs rêves frustrés, les entrepreneurs leurs projets bridés, et les citoyens ordinaires leur avenir confisqué par un système qui les relègue aux marges. La prospérité des uns devient un miroir cruel pour ceux qui n’ont rien : un rappel constant que la réussite n’est pas une affaire de mérite, mais de proximité avec les puissants.

Ce modèle rentier et bureaucratique, où tout converge vers le sommet, ne peut prospérer qu’à court terme. Car une société qui ne distribue ni les ressources, ni les responsabilités, finit par s’affaiblir de l’intérieur. L’absence de partage tue l’innovation, réduit les talents au silence, et empêche l’épanouissement d’une véritable classe moyenne. Or, c’est précisément cette classe moyenne qui constitue le moteur de développement dans une société ouverte, capable de relancer la machine économique et d’apporter une stabilité à long terme. Mais ici, le « joyau » du pouvoir est si jalousement gardé que toute dynamique de croissance est asphyxiée.

Le paradoxe est là : en tentant de préserver une autorité indiscutable, les régimes autoritaires créent les conditions de leur propre fragilité. Ils se coupent de la réalité, des aspirations et des besoins de la population, et créent un système où la légitimité se fait de plus en plus rare. Loin de l’image d’une force unifiée et invincible, le pouvoir devient un fragile château de cartes, bâti sur l’exclusion, le contrôle et la peur.

Le pouvoir, comme une femme qu’on s’efforcerait de garder par la force, finit par devenir une contrainte pour celui qui s’y accroche. À force de vouloir contrôler, de refuser l’ouverture, et d’éviter tout partage, on finit par se retrouver captif de ses propres obsessions. Et lorsque le désir de liberté fini par éclater, il est souvent trop tard pour rappeler les morceaux. Comme toute chose précieuse, le pouvoir gagne en force lorsqu’il est partagé et enrichi par la confiance et l’adhésion de ceux qu’il gouverne.

En définitive, l’obsession de tout contrôler et de tout garder pour soi, dans un système où le pouvoir est traité comme un bien rare et précieux qu’on ne peut partager, s’avère être une impasse. Ce modèle autoritaire et rentier, où l’autorité et la richesse sont si concentrées qu’elles étouffent la société elle-même, ne crée qu’une illusion de force. Car le vrai pouvoir, celui qui peut durer, repose sur une relation de confiance et de respect mutuel avec le peuple.

Partager les ressources, ouvrir des perspectives à tous, et construire un système où chacun peut contribuer : c’est là que réside la véritable puissance, celle qui ne se brise pas au premier souffle de contestation.

Refuser le partage ne conduit qu’à la fragilité. Les dirigeants enfermés dans cette logique de rétention finissent isolés, prisonniers de leurs propres murs, éloignés de la réalité et du potentiel d’une société inclusive. Le pouvoir, comme la confiance et l’amour, ne se réduit pas quand on le partage ; au contraire, il se multiplie et prend racine.

En s’ouvrant, en redistribuant, on élève non seulement le peuple, mais aussi l’autorité elle-même. Finalement, la plus grande force d’un dirigeant n’est pas de posséder un pouvoir absolu, mais de savoir, avec sagesse, qu’un pouvoir partagé est un pouvoir renforcé.

« Le pouvoir véritable ne s’affaiblit pas lorsqu’il est partagé, il se renforce. Celui qui s’accroche à son autorité par crainte de la perdre finit toujours par en devenir prisonnier. »

Cette phrase met en lumière l’ironie du pouvoir concentré : en refusant de s’ouvrir, on devient captif de son propre besoin de contrôle, oubliant que la légitimité et la durabilité résident dans la confiance et le partage.

« Un pouvoir gardé pour soi s’appauvrit, tandis qu’un pouvoir partagé prospère. »

Ce message souligne que le véritable pouvoir ne réside pas dans la concentration et le contrôle exclusif, mais dans la capacité à unir, à inspirer et à permettre à d’autres de grandir. En se fermant au partage, un dirigeant construit les fondements d’une fragilité qui, tôt ou tard, le rattrapera. À l’inverse, en partageant, il cultive un pouvoir durable, enraciné dans la force collective et l’adhésion de ceux qu’il gouverne.

Cette parabole nous rappelle que la jalousie et le contrôle excessif, bien qu’ils naissent souvent de l’amour, finissent par détruire ce qu’ils cherchent à protéger. À force de surveiller et de restreindre l’autre, on l’éloigne et on la pousser à chercher ailleurs ce qui lui est nié : la liberté et la confiance. La véritable force dans une relation, comme dans tout pouvoir, réside dans la confiance mutuelle, non dans l’étreinte étouffante de la méfiance.

Dr A. Boumezrag

France-Israël : 4 000 membres des forces de l’ordre mobilisés

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Quelque 4 000 membres des forces de l’ordre seront mobilisés jeudi 14 novembre au Stade de France pour le match de Ligue des nations France-Israël, a annoncé ce dimanche le préfet de police de Paris Laurent Nunez.

Pour ce match, les supporters sont prévenus. Il sera interdit de pénétrer avec un drapeau palestinien. Seuls les drapeaux français et israéliens seront admis.Peur sur un match en France !

Pas seulement. Toutes les polices sont en état d’alerte dans la persective de ce France – Israël, sans enjeu sur le plan footballiste. Car un autre match aura lieu dans les tribunes et autour du stade. A cette occasion, c’est la guerre que mène l’armée israélienne à Gaza et au Liban qui s’invite en France.

« On travaille dans le cadre de ce que la loi nous permet. Je rappelle qu’il y a des criblage qui sont rendus possibles pour un certain nombre d’évènements, mais qui ne concernent jamais les spectateurs, qui concernent tous les prestataires, tous les intervenants, jamais les spectateurs (…) ça c’est la loi française. Par contre, ce qu’on peut faire, c’est ce qu’on va faire, donc il y aura un dispositif autour du stade qui sera extrêmement conséquent. Il y a un double contrôle, il y a un périmètre de sécurité d’abord autour du stade, un périmètre de protection anti-terroriste », a déclaré Laurent Nunez sur BFMTV.

« Autour du stade, on aura en tout 4 000 personnes », a annoncé le préfet de Paris, précisant que par rapport à un match normal, « c’est beaucoup plus ».

« Il y aura 1 600 agents de sécurité également engagés par la Fédération française de football. En moyenne, c’est 1200, 1300 pour les matchs de l’équipe de France quand on est à stade à guichets fermés, donc il y aura énormément de monde », a-t-il encore indiqué.

Evoquant « un match à haut risque », dans « un contexte géopolitique très tendu », Nunez signale qu' »aucun débordement » ne sera toléré.

Environ 20 000 spectateurs sont attendus, pour une capacité de 80 000 places. Il est ainsi toujours possible de se procurer des billets sur le site de la fédération pour des prix allant de 23 à 145 euros. Ces billets sont « strictement » nominatifs avec une contrainte de deadline. 

Pour rappel, le collectif « Stop Génocide » a indiqué, dans un communiqué, avoir demandé mardi dernier l’annulation du match France-Israël, et ce lors d’une rencontre avec le directeur général de la Fédération française de football (FFF), au lendemain d’une mobilisation au siège de la FFF, où les militants du collectif avaient occupé les locaux.

La FFF aurait affirmé à la délégation « comprendre » la colère suscitée par cet événement, selon les propos rapportés par Stop Génocide.

Les responsables de l’institution auraient même reconnu avoir exprimé dès le début de la compétition leur « inquiétude » quant à cette rencontre auprès de l’UEFA, l’organisation européenne du football, ainsi qu’auprès des autorités françaises.

Malgré cela, ils estiment que la décision leur échappe et pointent l’UEFA comme seule décisionnaire, affirmant que la France « avait l’ordre » de maintenir le match, en dépit des tensions suscitées par la situation en Palestine.

La rédaction

Vladimir Poutine promet un « soutien total » aux pays africains

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Moscou ne s'embarrasse pas à soutenir les dictateurs africains.
Moscou ne s'embarrasse pas à soutenir les dictateurs africains.

Le président russe Vladimir Poutine a promis dimanche un « soutien total » de Moscou aux pays africains, à l’occasion d’une conférence ministérielle Russie-Afrique qui se tenait à Sotchi (sud-ouest).

La France chassé de nombreux pays, les USA plus préoccupée sans doute par l’Asie, c’est la Russie qui se dispute le continent africain avec la Chine et parfois la Turquie. Le sommet de Sotchi révèle l’entregent de Moscou en la matière.

Pour opérer en Afrique, la Russie utilise deux instruments d’influence particulièrement redoutables. Outre sa diplomatie agressive, les interventions militaires par le biais d’Africa Corps constitue un atout sans commune mesure auquel sont particulièrement sensible nombre de dictateurs africains, soucieux de survie politique.

Des moyens à quelle fin ?

« Notre pays va continuer d’apporter son soutien total à nos amis africains dans différents domaines », a déclaré M. Poutine dans une adresse lue par son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, devant les participants à la conférence.

Il pourra s’agir du « développement durable, de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, des maladies épidémiques, du règlement des problèmes alimentaires ou des conséquences des catastrophes naturelles », selon la même source.

Cette conférence, organisée avec de hauts responsables de pays africains samedi et dimanche sur les rives de la mer Noire, fait suite à deux sommets Russie-Afrique, qui ont eu lieu en 2019 (Sotchi) et 2023 (Saint-Pétersbourg).

Selon M. Lavrov, grâce au « rythme qui a été donné » par ces deux sommets, les relations russo-africaines se renforcent « de plus en plus ».

« Nous voyons du progrès dans tous les domaines de la coopération », s’est-il félicité.

Avec cette conférence à Sotchi, le Kremlin entend apporter une nouvelle illustration du « monde multipolaire » qu’il veut promouvoir dans son face-à-face avec les Occidentaux.

Elle fait suite au sommet des BRICS en octobre à Kazan (Russie), où Vladimir Poutine avait voulu démontrer l’échec de la politique d’isolement et de sanctions engagée contre son pays par les pays occidentaux après l’assaut russe en Ukraine en février 2022.

« La Russie n’est pas une puissance coloniale » et « n’a jamais été une puissance coloniale », se rassurait samedi le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, en marge de la conférence Russie-Afrique. « Bien au contraire, elle a été aux côtés de peuples africains et d’autres peuples dans le monde pour les aider à sortir du système colonial », a-t-il soutenu. Pourtant, ce diplomate ne peut ignorer la mainmise de plus en plus importante d’Africa Corps dans son pays.

De nombreux responsables occidentaux accusent, eux, Moscou de mener un conflit de nature impérialiste en Ukraine, une ex-république soviétique. Comme les Occidentaux, les Russes ne répugnent pas à soutenir les dictateurs africains pour leurs intérêts.

On ne peut aussi qualifier la terrible Russie de pays philantrophe, ces bonnes promesses de soutiens ne peuvent advenir sans contreparties sonnantes et trébuchantes. La richesse du sous-sol africain constitue entre autres un intérêt non négligeable pour Moscou.

La rédaction/AFP

Ligue 1 Mobilis : les résultats complets et classement

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Stade

Résultats complets et classement à l’issue des matchs de la 8e journée du championnat de la Ligue 1 Mobilis de football, disputés jeudi, vendredi et samedi.

Jeudi, 7 novembre :

            MC Oran- ES Sétif                                  1-0

Vendredi, 8 novembre :

            ASO Chlef – MC El Bayadh                     2-0    

            Paradou AC – USM Khenchela               4-0

            CS Constantine- Olympique Akbou        2-1

Samedi, 9 novembre :

            JS Saoura – NC Magra                          1-0

            JS Kabylie- USM Alger                           0-0

            MC Alger – US Biskra                            0-0

            ES Mostaganem – CR Belouizdad         0-2

Classement :               Pts       J

1). CS Constantine          15         8

2). MC Oran                    14         8

3). MC Alger                   13         7

–). USM Alger                 13         7

–). JS Kabylie                13         8

6). Olympique Akbou      11        8

–). ES Sétif                     11        8

8). JS Saoura                  10       7

–). ES Mostaganem       10        8

10). Paradou AC              9        8

–). USM Khenchela         9        8

–). US Biskra                 9        8

13). ASO Chlef                8        8

14). CR Belouizdad                         7       7

– MC El-Bayadh             7        8

16). NC Magra                6        8

Saïd Chanegriha, un président bis ?

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Tebboune et Chanegriha
Tebboune et Saïd Chanegriha

La présence médiatique du général-major Saïd Chanegriha est devenue un sujet de débat en Algérie, soulevant des questions sur l’équilibre des pouvoirs dans le pays. Depuis la mort d’Ahmed Gaïd Salah, l’ancien chef d’État-major, Chanegriha a rapidement consolidé son influence au sein des institutions militaires et politiques, devenant une figure de premier plan.

Il est impossible rater ses nombreuses sorties. Le général-major chaperonne Tebboune dans les messes officielles et tient seul ses réceptions, n’hésitant pas à s’afficher accueillant des diplomates, ministres….

Passer sous silence le rôle prépondérant que joue Chanegriha aux côtés du président Abdelmadjid Tebboune, c’est avoir un regard de borgne sur le pouvoir en place. À chaque apparition publique du président, Chanegriha semble toujours présent, agissant comme une ombre protectrice. Ce phénomène suscite des interrogations quant à la réelle dynamique du pouvoir en Algérie.

 Malgré le statut constitutionnel de Tebboune en tant que chef des armées, la prééminence de Chanegriha semble indiquer une sorte de présidence bis, où le général exerce une influence considérable sur les décisions politiques. Mieux, certains le disent au milieu de toutes les décisions capitales. Ainsi, le guerre froide avec le Maroc serait son oeuvre. Comme celle d’avoir permis aux mercenaires russes de Wagner de s’implanter au Sahel

La relation entre Tebboune et Chanegriha est marquée par une ambivalence. D’un côté, le chef de l’Etat, lesté d’une impopularité sans pareil, apparaît souvent en position de faiblesse, tandis que le général, fort de son expérience et de ses liens au sein de l’appareil militaire, semble dicter le tempo. Cela pose la question : qui, en réalité, dirige l’Algérie ? Le verdict des manifestants du Hirak est clair : pouvoir civil pas militaire. La rue algérienne n’est pas dupe, elle sait l’importance de l’institution militaire dans l’écosystème de gouvernance en Algérie.  Et en l’espèce, Saïd Chanegriha n’est que la pointe de l’iceberg.

Une longue mainmise sur les leviers de décision

En Algérie, l’armée n’est pas seulement un acteur de la défense ; elle est un pilier fondamental sur lequel repose l’édifice de l’État. Ce phénomène trouve ses racines dans l’histoire tumultueuse du pays, marquée par la guerre d’indépendance et les luttes internes qu’elle

Depuis l’indépendance en 1962, l’armée algérienne a joué un rôle central dans la définition de la politique nationale. Les dirigeants militaires ont souvent été les véritables détenteurs du pouvoir, influençant non seulement les décisions stratégiques, mais également les orientations économiques et sociales du pays. Cette influence se manifeste à travers les institutions qui, bien que civiles, sont souvent perméables aux pressions militaires. La situation actuelle, où Saïd Chanegriha, bien que chef d’État-major, semble avoir un poids décisionnel supérieur à celui d’État-major.

En vrai, l’importance de l’armée se révèle également dans le contexte des crises politiques. Lors des manifestations du Hirak en 2019, l’armée sous le commandement de Gaïd Salah a poussé Bouteflika à la démission et conduit le premier cercle du clan Bouteflika en prison. Son rôle a été ambivalent, la preuve ? Les déclarations contradictons d’Ahmed Gaïd Salah. Elle a d’abord soutenu le mouvement populaire (pour ses intérêts), mais a rapidement repris les rêves du pouvoir pour assurer la continuité du système.

Ahmed Gaïd Salah mort, Saïd Chanegriha a émergé comme un acteur clé dans ce processus, renforçant son image dans une période d’incertitudes où la boite noire du système a montré encore une fois une puissance malgré les secousses qui le touchent cycliquement. Le dernier en date est l’arrestation de Bencheikh, ex-patron de la police algérienne, pour «trahison».

Le poids pris par Saïd Chanegriha est inédit. La moindre de ses visites ordinaires est largement relayée par tous les médias. Même Ahmed Gaïd Salah n’a pas eu le temps d’avoir autant de lumière médiatique, lui qui a viré Bouteflika et mis une partie de son clan en prison. Gaïd Salah n’a pas eu le temps de jouir du pouvoir absolu.

Les médias lourds peuvent toujours lester Abdelmadjid Tebboune de tous les titres de président et de ministre de la Défense, Saïd Chanegriha apparait inévitablement – et jusqu’à preuve du contraire, autrement dit un limogeage pour départ à la retraite par exemple pour sauver les apparences – comme le véritable maître des horloges en Algérie.

Yacine K.

Etat et pouvoir : entre maison en montagne et cabane en bord de mer

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Macron Tebboune
Entre Tebboune et Macron, deux Etats aux passés et stratégies bien trop éloignées

L’État français et le pouvoir algérien, bien que tous deux exercent une autorité sur leur territoire, incarnent des logiques profondément différentes dans leur construction et leur pérennité.

Si l’on devait les comparer à des habitations, l’État français serait une maison construite en haute montagne, imposante et stable, tandis que le pouvoir algérien ressemblerait davantage à une cabane fragile, posée sur le sable au bord de la mer.

L’État français est une construction qui repose sur des siècles d’histoire et de traditions. Il est incarné par des institutions stables, une Constitution solide et une hiérarchie administrative bien établie. Cette maison, métaphoriquement, s’habille en haute montagne, offrant une vue d’ensemble et une perspective claire. Elle est solideet pérenne, bâtie sur des fondations profondes.

Les murs de cette maison sont les principes républicains, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et la centralisation des institutions. Ce n’est pas une structure éphémère, mais un édifice qui a résisté aux tempêtes de l’histoire – des révolutions, des guerres mondiales, des crises économiques et sociales.

La maison française s’élève progressivement au fil des réformes et des évolutions politiques. Chaque pierre posée représente un progrès vers une gouvernance plus inclusive et transparente, bien que parfois lente, elle est toujours guidée par la logique de continuité.

L’État français s’inscrit dans une durée, une vision à long terme de la stabilité, et même dans ses moments de crise, il s’efforce de se maintenir en équilibre grâce à ses institutions solides.

En revanche, le pouvoir en Algérie pourrait être comparé à une cabane construite sur le sable, au bord de la mer. Elle semble fragile, éphémère et vulnérable aux vagues des événements politiques.

Contrairement à l’État français, où la stabilité institutionnelle est au cœur du système, le pouvoir en Algérie repose sur des réseaux informels et des figures de pouvoir qui se maintiennent souvent par des mécanismes d’allégeance personnelle, plus que sur des principes juridiques ou des valeurs partagées. Cette cabane peut résister à un temps, se reconstruire après chaque tempête, mais elle ne peut se comparer à la solidité d’une maison bâtie sur des bases profondes.

Les racines du pouvoir algérien ne sont pas ancrées dans des institutions solides et durables, mais dans des jeux d’alliance, des compromis politiques et parfois des pratiques de cooptation.

Ce pouvoir est souvent perçu comme mouvant, manœuvrant à travers des individus ou des groupes influents, dont l’objectif principal est la préservation de leur domination, plutôt que la consolidation d’une nation au service de l’intérêt général. Il s’appuie davantage sur des logiques émotionnelles et personnelles que sur des institutions rigides et des lois impartiales.

Ainsi, même si cette cabane peut paraître stable pendant un temps, elle demeure vulnérable aux changements politiques et sociaux, aux chocs internes ou externes qui peuvent, à tout moment, provoquer son effondrement.

La différence entre ces deux constructions symboliques réside donc dans leur conception du pouvoir et de la pérennité. L’État français est orienté vers la durabilité des institutions et la protection de l’intérêt général, même s’il doit se réformer pour s’adapter aux nouveaux enjeux du monde contemporain.

La maison en haute montagne, bien que difficile d’accès et parfois rigide, est conçue pour résister aux épreuves du temps. Elle est bâtie pour durer, et son entretien passe par des réformes systématiques.

Le pouvoir algérien, en revanche, n’a pas la même approche. Il repose sur des individus, souvent perçus comme inamovibles, et sur des structures informelles qui se régénèrent selon les nécessités du moment. La cabane sur la plage est constamment exposée aux vagues, aux tempêtes et aux remous. Elle ne peut se maintenir durablement que si le pouvoir réussit à éviter de se faire emporter par les forces sociales et politiques qui l’entourent.

Alors, le véritable défi pour l’Algérie est de transformer cette cabane fragile en une maison véritable solide. Cela implique un travail de fond, la construction d’institutions pérennes, et la mise en place de mécanismes transparents et équitables qui ne dépendent pas uniquement de la personne au pouvoir, mais de structures collectives.

Si l’Algérie veut véritablement devenir un État souverain et stable, elle doit se doter d’une architecture institutionnelle qui s’apparente davantage à une maison en haute montagne qu’à une cabane fragile. Ce processus n’est pas simple ni rapide, mais il est essentiel pour assurer la stabilité à long terme et préserver l’intérêt général.

Comme toute grande construction, cela nécessitera de la patience, des réformes structurantes et une volonté collective de bâtir un avenir durable pour la nation. Mais une fois ce travail accompli, le pays pourra se tenir fermement, non plus comme une cabane sur le sable, mais comme une maison solide, prête à affronter les vents du changement sans se laisser ébranler.

Dr A Boumezrag

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