2 avril 2025
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Hocine Zahouane, militant de la cause nationale et des droits humains, s’éteint

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Me Hocine Zahouane, figure emblématique de la lutte pour la liberté et les droits humains en Algérie, est décédé dans la nuit du lundi 17 mars, à l’âge de 89 ans.

« Je l’ai vu lundi dernier à l’hôpital, toujours lucide mais épuisé par une maladie soudaine qui a eu raison de lui », a témoigné Chawki Salhi,  leader de l’Organisation socialiste des travailleurs (OST) et ami du défunt à qui il a rendu un vibrant hommage (*) sur les réseaux sociaux.

Un engagement précoce pour l’indépendance

Dès son jeune âge, Hocine Zahouane rejoint le Parti du Peuple Algérien (PPA) et devient un témoin privilégié du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954.

Arrêté peu après, il participe à une grève de la faim des détenus politiques avant de rejoindre le maquis dans sa région natale de Draâ Ben Khedda. Rapidement, il est nommé commissaire politique de la wilaya III.

C’est lui qui rapporte à Krim Belkacem les tragédies liées à l’opération de manipulation coloniale connue sous le nom de « Bleuite », qui a décimé de nombreux cadres de la Révolution.

Un acteur clé de l’Algérie indépendante

À l’indépendance, Hocine Zahouane s’investit activement dans la construction de la Fédération d’Alger du FLN. Il joue un rôle majeur dans le soutien aux initiatives d’autogestion, aussi bien dans l’agriculture que dans l’industrie. Défenseur acharné de ce modèle économique instauré par les décrets de mars 1963, il s’oppose aux tentatives de centralisation et de mise au pas.

Avec Mohamed Harbi, il forme le binôme dirigeant de l’aile gauche du FLN. En 1964, il intègre le Bureau politique du parti, dans le sillage du Congrès de la Charte d’Alger.

Une opposition résolue au coup d’État de 1965

Lorsque le 19 juin 1965, Houari Boumédiène renverse Ahmed Ben Bella, Hocine Zahouane rejoint la résistance en cofondant, avec Mohamed Harbi, Bachir Hadj Ali et Abdelhamid Benzine, l’Organisation de la Résistance Populaire (ORP). Il en devient le porte-parole, insistant toujours sur le caractère provisoire de cette fonction.

La répression impitoyable qui s’abat sur les cadres et militants de l’ORP entraîne son démantèlement. Arrêté et placé en résidence surveillée dans le sud du pays, Hocine Zahouane s’évade en 1973 avec Mohammed Harbi et trouve refuge en Europe.

Combats pour les droits humains

De retour en Algérie dans les années 1980, il s’installe comme avocat et devient un défenseur acharné des prisonniers politiques, notamment ceux incarcérés à Berrouaghia.

Tout au long des décennies suivantes, il poursuit son engagement en faveur des droits humains, d’abord comme vice-président puis président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH). Il s’impose comme une voix forte, refusant de céder aux pressions et aux influences étrangères.

Un militant anti-impérialiste et fidèle à ses idéaux

Hocine Zahouane demeure un anti-impérialiste inébranlable, dénonçant les agressions contre Gaza et la destruction de la Libye. Son refus de se plier aux discours dominants lui vaut des inimitiés internationales, mais il reste fidèle à ses convictions.

Se revendiquant toujours de gauche, il se considérait avant tout comme un militant au service des travailleurs et des masses populaires. Il rêvait d’une Ligue Populaire où les droits naturels primeraient sur les libertés formelles.

Hocine Zahouane laisse derrière lui un héritage de lutte et de résilience. Son engagement indéfectible pour la justice sociale et la dignité humaine restera gravé dans la mémoire collective des Algériens.

La rédaction

*) Éléments biographiques tirés de l’hommage rendu par Salhi Chawki au défunt militant sur les réseau sociaux m.

Crise diplomatique algéro-française : quand Alger et Paris tirent profit des tensions

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Si la crise diplomatique entre Alger et Paris n’existait pas, certains acteurs politiques des deux côtés auraient sans doute trouvé un moyen de la provoquer. Paradoxalement, cette détérioration des relations bilatérales semble servir les intérêts des cercles du pouvoir en Algérie comme en France.

Plutôt que d’œuvrer à l’apaisement, chaque camp semble tirer profit de l’escalade, exploitant la tension comme un levier stratégique.

Une surenchère mutuellement bénéfique

Dans une joute verbale qui s’apparente à une guerre d’usure, ni Alger ni Paris ne montrent de volonté réelle de désescalade. Chaque partie instrumentalise les déclarations et les postures de l’autre pour alimenter sa propre rhétorique politique.

L’Algérie refuse obstinément d’accueillir ses ressortissants en situation irrégulière en France, une position qui offre au ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, un prétexte idéal pour adopter des mesures de rétorsion graduelles. De son côté, le gouvernement algérien brandit ces menaces comme une nouvelle preuve de l’arrogance française, renforçant ainsi son discours souverainiste et nationaliste.

Tebboune et la quête de légitimité

Le président Abdelmadjid Tebboune trouve dans cette crise une opportunité de redorer son image sur la scène nationale. Confronté à une perte de crédibilité, à une situation économique difficile et à une détérioration du pouvoir d’achat, il mise sur la rhétorique anti-française pour détourner l’attention des problèmes internes.

Ce positionnement lui permet de s’attirer les faveurs des islamistes et des ultranationalistes, qui dénoncent avec virulence « le parti de la France » et prônent une rupture définitive avec l’influence française en Algérie. La surenchère anti-française devient ainsi un instrument politique, mobilisé aussi bien par le pouvoir que par ses opposants les plus radicaux.

France : rivalités politiques et calculs électoralistes

En France, la crise avec l’Algérie est également exploitée à des fins électorales, notamment à l’approche de la présidentielle de 2027. La droite dure et l’extrême droite en font un cheval de bataille, attisant les discours identitaires et souverainistes.

Bruno Retailleau et d’autres figures des Républicains adoptent une posture intransigeante pour tenter de s’imposer face à une ultra  droite de plus en plus radicalisée.

Dans ce climat tendu, Emmanuel Macron se retrouve à naviguer entre fermeté et diplomatie, cherchant à préserver une relation stratégique tout en contenant la pression politique interne.

Face à une impopularité croissante et à la montée en puissance de ses adversaires de droite, le président français pourrait être tenté d’utiliser cette crise comme un levier pour regagner en autorité. Toutefois, cette stratégie comporte des risques : en entretenant la confrontation, il pourrait contribuer à un durcissement des positions, rendant toute normalisation plus difficile.

Entre tensions et dépendances mutuelles

Si cette crise diplomatique semble momentanément servir les intérêts des deux gouvernements, elle compromet néanmoins des relations stratégiques essentielles. L’Algérie et la France restent interdépendantes sur plusieurs dossiers majeurs : économie, sécurité, migration, coopération énergétique.

La question qui se pose est donc de savoir si cette confrontation est une simple péripétie dans une relation historiquement mouvementée ou si elle marque un tournant vers une rupture durable. Ce qui est certain, c’est que derrière les postures et la surenchère, aucun des deux pays ne peut réellement se permettre de sacrifier des liens aussi profonds.

Dans ce jeu de tensions, chacun capitalise sur la crise, mais à terme, la diplomatie de la confrontation risque de se heurter aux impératifs de la realpolitik.

Rabah Ait Abache

Le Ministère de l’Éducation nationale décidé à museler la contestation syndicale

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Dans une nouvelle démonstration d’autorité, le ministère de l’Éducation nationale a intensifié sa répression à l’encontre des enseignants en exigeant des directions de wilaya la transmission des noms des enseignants ayant refusé de publier les résultats des examens du deuxième semestre sur la plateforme numérique officielle.

En application des directives ministérielles, les directeurs de l’éducation au niveau des wilayas ont sommé les chefs d’établissements scolaires de garantir la tenue des conseils de classe dans les délais impartis et de veiller à ce que les bulletins de notes soient remis aux parents lors des portes ouvertes prévues le jeudi 20 mars. Par ailleurs, le ministère impose aux enseignants d’être présents ce jour-là pour répondre aux interrogations des parents, sous peine de sanctions.

Derrière ces injonctions administratives se cache une volonté manifeste de sanctionner toute forme de contestation. En effet, la circulaire ministérielle exige la transmission d’une liste détaillée des enseignants refusant de soumettre leurs notes, mentionnant leur nom, titre, grade, matière enseignée et même leur numéro de compte postal, ce qui laisse présager des retenues sur salaire comme mesure de rétorsion.

Un climat social tendu dans le secteur de l’éducation

Ce durcissement intervient alors que le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE) a annoncé, en début de mois, un boycott de la distribution des notes via les canaux officiels. Cette action vise à protester contre la politique répressive du ministère et le mépris affiché envers les revendications des enseignants. Toutefois, le syndicat a assuré que les élèves seraient informés de leurs résultats par d’autres moyens, notamment en salle de classe, lors des corrections de copies.

Cette fronde s’inscrit dans un mouvement de contestation plus large contre la nouvelle loi sur le statut particulier et le régime indemnitaire des travailleurs de l’éducation, jugée défavorable et imposée sans concertation avec les syndicats. Face à cette résistance, le ministère a opté pour une stratégie implacable visant à dissuader toute mobilisation, recourant à des pressions administratives, des menaces financières et des tentatives de division du corps enseignant.

A travers ces mesures coercitives, l’administration tente de faire taire les revendications syndicales et de briser toute dynamique de lutte dans le secteur de l’éducation. Mais les enseignants, bien que sous pression, ne semblent pas prêts à capituler, trouvant d’autres moyens d’exprimer leur mécontentement face à une politique jugée autoritaire et méprisante envers leurs droits et aspirations.

Pressions judiciaires contre les dirigeants du CNAPESTE : une base syndicale solidaire et mobilisée

Le mercredi 12 mars 2025, plusieurs wilayas du pays ont été le théâtre de vastes rassemblements de protestation à l’appel du CNAPESTE. Ces manifestations dénoncent les restrictions imposées à l’action syndicale et expriment une solidarité indéfectible envers Massoud Boudiba, coordinateur national du syndicat, et Boubaker Habet, secrétaire national chargé des affaires administratives, tous deux visés par des poursuites judiciaires.

À travers ces mobilisations, les enseignants réaffirment leur détermination à défendre leurs droits et leurs libertés syndicales, qu’ils considèrent comme des lignes rouges à ne pas franchir. Parmi les principales revendications figurent : le respect des droits syndicaux et de la liberté d’expression dans le secteur éducatif, l’amélioration des conditions de travail des enseignants par des réformes concrètes, l’a reconnaissance du rôle fondamental des enseignants dans la société, trop souvent relégué au second plan et l’arrêt immédiat des pressions et intimidations exercées sur les représentants syndicaux.

Vers une mobilisation nationale d’ampleur

Les manifestations du 12 mars ne sont qu’un prélude à une mobilisation plus large. Le CNAPESTE a annoncé deux journées de grève nationale, prévues le dimanche 16 mars et le mercredi 19 mars 2025, dans l’ensemble des établissements scolaires du pays. Cette montée en puissance vise à accentuer la pression sur les autorités afin d’obtenir des engagements concrets en faveur du corps enseignant.

Alors que le ministère cherche à étouffer la contestation, les enseignants, malgré les menaces, semblent plus que jamais déterminés à défendre leurs droits et leur dignité. Cette épreuve de force s’annonce cruciale pour l’avenir du dialogue social dans le secteur de l’éducation.

Samia Naït Iqbal

Plus de 400 morts à Gaza : Israël ordonne l’évacuation de plusieurs zones

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La bande de Gaza rasée par les bombardements israéliens.

Ce mardi 18 mars, la guerre reprend violemment dans la bande de Gaza. Israël a bombardé l’ensemble de l’enclave palestinienne, faisant au moins 400 morts selon le ministère de la Santé.

Beaucoup d’enfants et de femmes sont morts sous les bombardements de l’armée israélienne dans la nuit de lundi à mardi. Le bilan de ce énième massaccre de civils est loin d’être fait. Tandis que l’État hébreu affirme viser des positions du Hamas et justifie ses frappes par le « refus » du groupe armé palestinien de libérer tous les otages israéliens, des images de civils tués ou blessés affluent du terrain. Face à l’intensité des frappes, l’armée israélienne a ordonné l’évacuation de plusieurs zones, qualifiées de « dangereuses ».

Mais toute la bande de Gaza est en réalité champ de bataille pour l’armée israélienne. Il n’y pas empan de terre sécurisé dans cette bande de terre remplie de morts et de blessés.

C’est à 2h20 ce 18 mars au matin en heure locale que la trêve dans la bande de Gaza a pris fin, écrit le correspondant de Rfi à Jérusalem. Si l’armée israélienne n’a donné aucun détail sur les bombardements, les services du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu ont déclaré que celui-ci a ordonné à l’armée israélienne de mener une « action forte » contre le Hamas.

Ces bombardements israéliens à travers la bande de Gaza interviennent « à la suite des refus répétés du Hamas de libérer nos otages, de même que son rejet de toutes les propositions qu’il a reçues de l’émissaire spécial américain Steve Witkoff et des médiateurs », ont déclaré les services de Benyamin Netanyahu. «Israël va désormais agir contre le Hamas avec une puissance militaire accrue », ont-ils ajouté dans un communiqué. Une offensive qui durera « aussi longtemps que nécessaire », ont ajouté les Israéliens.

Un porte-parole de la Maison Blanche a déclaré quelques instants plus tard sur Fox News que l’administration du président américain Donald Trump a été consultée lundi par Israël à propos de ces frappes.

« Unilatéralement »

Un représentant de haut rang du Hamas a accusé Israël de mettre ainsi fin « unilatéralement » à l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier et dont la première phase a pris fin le 2 mars. Les médiateurs de pays arabes n’ont pas réussi à faire avancer les négociations entre l’État hébreu et le groupe palestinien depuis la fin de cette première phase. La deuxième phase de l’accord devait permettre la libération des derniers otages détenus par le Hamas à Gaza et aboutir à une cessation permanente des hostilités.

Le Hamas reproche à Israël d’avoir repris son « agression » contre les civils de la bande de Gaza et de mettre en danger les otages israéliens encore détenus. « Le Hamas travaille avec les médiateurs internationaux pour freiner l’agression d’Israël », a déclaré mardi un dirigeant du mouvement à l’AFP, après une nuit de frappes intenses sur l’enclave palestinienne.

« Le Hamas a accepté l’accord de cessez-le-feu et l’a appliqué entièrement, mais l’occupation israélienne a renié ses engagements (…) en reprenant l’agression et la guerre », a-t-il ajouté, alors que le mouvement n’a jusqu’ici pas répondu militairement aux frappes israéliennes.

« Nous ne cesserons pas de combattre »

D’après la Défense civile, au moins 330 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans ces frappes israéliennes. Plus de 150 personnes ont également été blessées, alors que plus d’une trentaine de frappes ont été signalées dans la nuit. Par ailleurs, le général de division Mahmoud Abou Watfa, à la tête du ministère de l’Intérieur pour la bande de Gaza, a été tué dans les frappes israéliennes de la nuit, a appris l’AFP auprès de deux sources du Hamas à Gaza.

Trois habitations ont été ciblées à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, ont rapporté des témoins et des médecins. Un immeuble a également été bombardé dans la ville de Gaza, tandis que des frappes ont été effectuées contre des cibles situées à Khan Younès et Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne. À ce stade, c’est l’aviation israélienne qui attaque mais des sources militaires indiquent que l’opération pourrait s’élargir très rapidement. Depuis plusieurs jours, Israël affirmait que le Hamas mettait à profit la trêve pour reconstituer ses forces dans l’enclave palestinienne.

L’armée israélienne a ordonné aux habitants de Gaza d’évacuer les zones frontalières. Cet ordre concerne « spécialement » les régions de Beit Hanoun (nord), Khirbet Khuza’a, Abasan al-Kabira et Abasan al-Jadida (sud), qualifiées de « zones de combats dangereuses », a indiqué sur X le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, appelant les civils à « se déplacer vers les abris dans l’ouest de la ville de Gaza et dans la ville de Khan Younès ».

« Nous ne cesserons pas de combattre tant que tous les otages ne seront pas rentrés chez eux et que tous les objectifs de la guerre ne seront pas atteints », a déclaré le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, dans un communiqué. Parmi ces objectifs, figure, outre le retour de tous les otages (les morts comme les vivants), la destruction du Hamas comme force militaire ou politique dans la bande de Gaza.

La colère des familles d’otages

Du côté des civils, Le forum des familles, la plus grande association de proches d’otages en Israël, a demandé mardi au Premier ministre Benyamin Netanyahu d’« arrêter de tuer » leurs proches, après les frappes israéliennes de la nuit. « Les familles des otages exigent une réunion ce matin avec le Premier ministre, le ministre de la Défense et le chef de l’équipe de négociation, au cours de laquelle on leur assurera comment les otages seront protégés de la pression militaire et comment on compte les ramener », détaille leur communiqué. « Arrêtez de les tuer (…) maintenant ! », conclut le texte.

Des proches d’otages ont appelé à une manifestation devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem.

Le chef de l’ONU se dit « choqué »

Pékin a fait part de sa « profonde préoccupation » après les frappes israéliennes meurtrières de la nuit et appelle toutes les parties à empêcher une « catastrophe humanitaire ». « La Chine est extrêmement préoccupée par la situation entre Israël et la Palestine et espère que toutes les parties (…) empêcheront une catastrophe humanitaire de grande ampleur », a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning.

Pourtant, c’est bien Benyamin Netanyahu qui a rejeté la seconde phase de l’accord de cessez-le-feu, optant pour un plan de nettoyage ethnique proposé par le président Donald Trump à Gaza. Droit dans ses bottes, il fait porter la responsabilité de l’échec des négociations au Hamas.

Aussitôt, la Turquie dénonce une « nouvelle phase » dans la politique israélienne. « Le massacre de centaines de Palestiniens lors des attaques israéliennes contre Gaza ce matin démontre que la politique génocidaire du gouvernement Netanyahu est entrée dans une nouvelle phase », accuse le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. Ankara appelle la communauté internationale à adopter une position ferme contre Israël, exigeant un cessez-le-feu permanent et un accès humanitaire sans entrave. « Il est inacceptable qu’Israël provoque une nouvelle spirale de violence », ajoute le communiqué.

L’ONU réagit également. Antonio Guterres est « choqué par les frappes israéliennes » à Gaza, a indiqué mardi un porte-parole des Nations unies. « Il lance un appel pressant pour que le cessez-le-feu soit respecté, que l’aide humanitaire soit rétablie sans entrave et que les otages restants soient libérés sans condition. »

Sur la scène internationale, tout le monde le sait, mais personne ne le dit officiellement, rapporte le correspondant de Rfi à Jérusalem. Sous couvert d’anonymat, une source diplomatique affirme : « Dès qu’ils le peuvent, les Israéliens mettent un coup de pied dans le processus de trêve en espérant tout faire capoter. » Ce mardi matin, ils viennent de passer à l’action.

La crise politique couve en Israël

Limogés les uns après les autres. En l’espace de quelques mois, Benyamin Netanyahu a mis fin aux fonctions de son ministre de la Défense, a remplacé le chef d’état-major de son armée et s’attaque désormais au chef des renseignements intérieurs, le Shin Bet. « Sur le papier, ce n’est pas illégal », souligne Claude Klein. Mais pour le professeur de droit à l’Université hébraïque de Jérusalem, reste à connaître les véritables motivations du Premier ministre. « Ce qui importe à Netanyahu est de rester au pouvoir, avance-t-il. La question est simplement de savoir s’il n’y a pas de conflit d’intérêt, qui pourrait provoquer une véritable crise constitutionnelle ». 

Un conflit d’intérêt, car Benyamin Netanyahu renvoie Ronen Bar, le chef des renseignements intérieurs, suite à un rapport publié par le Shin Bet au sujet des failles sécuritaires du 7 octobre. Or, ce rapport pointe clairement la responsabilité de Benyamin Netanyahu. C’est lui qui a voulu et facilité le financement du Hamas par le Qatar depuis 2018. Et le rapport va plus loin : certains proches collaborateurs du Premier ministre sont accusés d’avoir perçu de l’argent qatarien pour faire la promotion de cette monarchie du Golfe. 

« Les plus proches conseillers du Premier ministre sont impliqués. Et ce que tout le monde dit ici : c’est qu’il n’est pas possible que le Premier ministre n’ait pas été au courant. Donc c’est là que se situe le nœud de l’affaire », pointe le professeur. En Israël, Benyamin Netanyahu est poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance. Le Premier ministre israélien est recherché par la Justice internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Rfi/agences

Etat de droit à construire, démocratie à conquérir 

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Hirak
Crédit souvenir : en hommage à Zineddine Zebar qui avait confié gratuitement les crédits de nombre de ses photos au Matin d'Algérie.

L’Algérie semblait destinée à un avenir démocratique prometteur, dotée de tous les atouts nécessaires pour réussir une transition politique pacifique vers un Etat de droit où la souveraineté populaire s’exercerait pleinement.

Son architecture institutionnelle adaptée s’adosse à une Constitution d’essence démocratique, et un cadre juridique pensé et conçu pour garantir l’équilibre des pouvoirs et à favoriser l’épanouissement des libertés fondamentales.

Un pluralisme politique, certes imparfait, s’était développé, avec des partis couvrant un large spectre idéologique, tandis qu’une presse libre et incisive se distinguait par sa rigueur et sa vitalité, contrastant avec l’uniformité du paysage médiatique de nombreux Etats voisins. 

Toutefois, le plus grand atout de l’Algérie réside dans la détermination de son peuple à reconquérir sa pleine souveraineté. Cette aspiration profonde à une transformation politique véritable s’est exprimée avec éclat lors du soulèvement pacifique du Hirak.

Loin de céder aux provocations et à la violence, le peuple algérien a opposé à l’arbitraire un civisme exemplaire et formulé des revendications légitimes, empreintes de dignité et de pertinence.

Cependant, malgré ces atouts indéniables, l’Algérie demeure empêtrée dans un système autoritaire. En somme, bien que riche de potentialités, le régime en place entrave obstinément toute dynamique d’émancipation, en écrasant les libertés et en muselant les voix dissidentes.

Acharné ainsi contre toute velléité de changement, ce pouvoir mobilise des moyens considérables pour annihiler toute contestation. La répression étatique, doublée de l’instrumentalisation de l’islamisme politique, sous-traité en tant qu’outil d’endoctrinement et de maintien de l’obscurantisme, constitue l’un des principaux freins à toute avancée démocratique. 

Propulsés à la tête de l’Etat par la ferveur du Hirak, qui les a affranchis de leur condition de serviteurs zélés d’un président grabataire, les nouvelles figures du pouvoir incarnent un mal insidieux et corrosif, en couvant de leurs soins l’agent pathogène de cette maladie qui n’est autre que le régime politique dénué de toute légitimité démocratique.

Aussi, l’Algérie est aujourd’hui malade, rongée par une déliquescence politique inquiétante. 

Détournées de leurs objectifs, les réformes législatives initiées par l’actuel président ont perverti l’ensemble du cadre juridique, en gangrénant l’espace politique et plongeant le système institutionnel dans un état de dégénérescence totale, tant au plan structurel que fonctionnel. Ces réformes législatives, loin d’insuffler une vie politique dynamique et féconde, approfondissent le vide abyssal qui règne dans la sphère publique. 

Plutôt que de revitaliser le paysage politique moribond, elles le figent dans une configuration immuable, où ne survivent que les partis inféodés au pouvoir. 

Au lieu de garantir et protéger les libertés fondamentales, de renforcer les contre-pouvoirs et d’ouvrir l’espace aux partis politiques d’opposition, elles confortent le contrôle absolu de la vie politique, consacrant la mainmise autoritaire sur l’Etat. 

Plutôt que de favoriser l’émergence d’une médiation politique crédible, capable de pallier à la crise chronique de représentation et de restaurer la confiance entre les citoyens et les institutions, elles entérinent une volonté autocratique implacable. 

En étranglant la vie politique, ces réformes étouffent l’intelligence collective, accélèrent l’exode des compétences, vident les partis de leur substance militante et les transforment en simples instruments de dépolitisation.

Quant à la presse libre, elle a depuis longtemps rendu l’âme, victime d’un monopole impitoyable, d’un chantage incessant lié à la manne publicitaire et d’une asphyxie financière savamment orchestrée.

Ainsi, en substituant une légalité factice à la légitimité populaire, cette refonte des lois façonne un cadre juridique qui, sous des dehors constitutionnels, entérine la confiscation du pouvoir. Par cet arsenal législatif répressif, il ne s’agit plus de réguler la vie politique, mais de la verrouiller dans ses moindres rouages, perpétuant ainsi un système fermé où toute perspective de changement demeure, par essence, illusoire.

En procédant de la sorte, le néo-pouvoir ne fait que reconduire les méthodes de ses prédécesseurs, confirmant ainsi la nature clanique de l’alternance qui, loin d’être une rupture, s’inscrit dans la continuité du régime du président déchu.

Dès les premiers signes de raidissement du régime, marquant la fin du Hirak, un emballement général, quasi-simultané, s’est emparé de l’ensemble des démembrements de l’Etat. Dans un réflexe pavlovien, chaque entité s’aligne, dans le périmètre de ses attributions, sur cette orientation, ignorant toute considération d’ordre légal. 

Pourtant, la question des garanties des droits et du respect des libertés, tant individuelles que collectives, occupe une place centrale dans la Constitution algérienne. Elle constitue l’un des fondements du pacte entre gouvernants et gouvernés, impliquant une responsabilité inaliénable de l’exécutif : celle de garantir, défendre et préserver les principes énoncés dans la loi fondamentale, notamment en matière de libertés publiques et de droits. 

Cette réaction unanime illustre la suprématie du politique sur le droit et la toute-puissance de l’Etat profond échappant à tout contrôle du pouvoir politique.

Ironie du sort, c’est la cour constitutionnelle elle-même, institution censée être la gardienne de la Constitution et le rempart ultime contre les dérives du pouvoir, qui ouvre la voie aux atteintes aux libertés.

Amputée du rôle de protecteur des libertés fondamentales, en la maintenant à l’écart des convulsions de la société par une restriction du droit de saisine aux seules entités autorisées, elle se fait complice des dérives autoritaires.

Lors du contrôle à priori obligatoire, elle délivre sans réserve un quitus de conformité aux textes de lois, même lorsque leur caractère liberticide et attentatoire au pluralisme est manifeste. 

Dès lors, la Constitution ne devient plus qu’un socle factice, une façade destinée à projeter sur la scène internationale, l’illusion d’un Etat de droit. Les multiples triturations et violations qu’elle a subies, au gré des intérêts du pouvoir, témoignent de sa malléabilité face aux exigences successives de chaque président.

Réduite à un simple rouage d’un ordre juridique purement virtuel, elle compromet toute possibilité d’instaurer un véritable État de droit – un État où s’applique la loi, rien que la loi, et toute la loi, dans le respect des libertés fondamentales.

L’inefficience de la cour constitutionnelle en tant que garante du respect de la Constitution, ainsi que la défaillance de l’ensemble des mécanismes censés protéger l’Etat de droit, les libertés et la démocratie, illustrent le verrouillage du système. Dans ce schéma, les contre-pouvoirs, vidés de leur substance, ne sont plus que des instruments de légitimation d’un pouvoir autoritaire.

Ce constat conduit à une logique implacable : une Constitution qui n’est pas l’émanation des dynamiques profondes de la société ni l’expression d’un consensus fondateur ne peut fonder un véritable Etat de droit, où tous les pouvoir publics agiront dans les limites prévues par la Constitution et les lois et que le processus d’élaboration de la loi soit transparent, démocratique et strictement encadré par les dispositions de cette même constitution.

Loin de constituer un rempart contre l’arbitraire, elle devient alors un simple instrument au service d’un ordre établi, incapable de promouvoir les outils nécessaires à sa protection.

Cette situation souligne l’urgence d’un changement profond. Il s’agit de repenser la relation entre les citoyens et le pouvoir dans le cadre d’un véritable système démocratique. La réhabilitation de la Constitution et la consolidation des garanties constitutionnelles sont des préalables essentiels à l’instauration d’un Etat de droit et d’une société équitable, fondée sur le respect des principes assurant la dignité et les libertés fondamentales de chaque individu.

Pour ce faire, il est indispensable, dans un premier temps, d’engager une délibération collective en vue de doter le pays d’une déclaration constitutionnelle fondatrice. Celle-ci établirait les bases solides d’un Etat de droit et démocratique, enraciné dans les aspirations légitimes du peuple. 

Un tel acte marquerait une étape décisive sur la voie incontournable d’un processus constituant souverain, permettant au peuple, dans toute sa diversité, de reprendre en main son destin politique.

L’objectif est de consacrer, une fois pour toutes, les libertés fondamentales, l’égalité des droits sans distinction de genre, d’identité ou de langue, et de repenser en profondeur les institutions, afin de restaurer leurs attributions et garantir que les principes constitutionnels ne soient plus de simples proclamations, mais des réalités vécues par chaque citoyen.  

Cependant, face à un pouvoir qui criminalise toute initiative en dehors des cadres qu’il impose, cette démarche, seule capable de briser le statu quo mortifère, ne saurait aboutir sans un renouveau organisationnel et stratégique. Dans ce contexte où les barrières physiques et politiques se renforcent, et où la répression écrase systématiquement les mobilisations pacifiques, la refondation ne peut s’appuyer que sur une dynamique de masse.

Aucune organisation politique ne peut, à elle seule, impulser le changement, ce remède indispensable au mal profond qui ronge le corps politique et social du pays. L’heure n’est plus aux certitudes solitaires ni aux postures dogmatiques ; il faut cesser de se vanter d’avoir raison seul, sous peine de s’enliser dans l’impuissance. Seule une mobilisation unitaire des démocrates pourra ouvrir une brèche dans l’espace étriqué du seul jeu politique que le pouvoir tolère.

C’est en adoptant cette dynamique de masse que le combat démocratique pourra, de manière pacifique, déconstruire le régime autoritaire en place et désarmer les acteurs opportunistes qui ont rejoint les partis, non pas pour défendre les idéaux démocratiques, mais pour les plier aux intérêts du pouvoir et préserver leur position et leurs privilèges.

Hamid Ouazar, ancien député de l’opposition

La réponse de Bruno Retailleau à l’Algérie est-elle réaliste ?

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Bruno Retailleau.

L’Algérie a fait savoir lundi qu’elle ne donnerait pas suite à la liste d’une soixantaine de ressortissants à expulser que la France lui a soumise il y a quelques jours.

Les relations entre la France et l’Algérie continuent de se dégrader. Ce n’est pas le ministre des Affaires étrangères qui répond à l’Algérie, mais Bruno Retailleau qui semble faire de l’Algérie un dossier personnel.

Quelques heures après le communiqué des Affaires étrangères algériennes, le ministre de l’Intérieur français a annoncé « une riposte graduée », lundi 17 mars, après le rejet par l’Algérie d’une liste d’une soixantaine de ressortissants à expulser soumise par la France il y a quelques jours. 

« Je regrette que l’Algérie refuse d’appliquer le droit international », a déclaré le ministre sur X. Dans un communiqué publié quelques minutes plus tôt, les autorités algériennes avaient « invité » Paris « à suivre le canal d’usage [pour une telle procédure], en l’occurrence celui établi entre les préfectures et les consulats ».

Fin des passeports diplomatiques

« Cette réponse graduée » signifie, notamment, affirme le ministre de l’Intérieur, la fin des « accords de 2007 pour l’exemption de visas aux détenteurs de passeports diplomatiques ». Auprès de BFMTV, un proche du ministre affirme : « Emmanuel Macron et Bruno Retailleau se sont parlé le 5 mars et ont calé les choses. Le président de la République est tout à fait prêt à être ferme. » Il reste à savoir si vraiment cette énième déclaration est réaliste. Elle ne va, en tout cas, pas dans le sens d’un apaisement prochain.

Des mesures individuelles à la remise en cause des accords de 1968

Bruno Retailleau avait déjà assumé dans un entretien au Figaro être favorable à « une riposte graduée » à l’encontre de l’Algérie et affirmait : « Elle est la plus efficace. Elle permet d’abord d’aller sur des mesures individuelles, notamment vis-à-vis de membres de la nomenklatura algérienne ».

Selon une source proche du dossier, c’est ce qu’il s’est passé pour la femme de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, interdite d’entrée sur le territoire français au motif qu’elle « n’avait pas tous ses documents de voyage ».

Depuis l’été dernier, les relations franco-algériennes se résument à des déclarations comminatoires, à des coups de mentons. Le soutien français au plan marocain du Sahara occidental a déclenché la première crise majeure avec rappel par l’Algérie de son ambassadeur. S’ensuivirent d’autres clashs diplomatiques comme l’affaire des pseudos-influenceurs qui promettaient l’enfer pour les opposants algériens réfugiés en France. Puis il y a eu les Algériens sous OQTF que les autorités algériennes refusent d’accueil. Maintenant ce sont les diplomates algériens qui seront soumis au régime de visas. A ce niveau, on est bien loin de la reconnaissance par Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara occidental.

Quelle sera la suite ?

Avec agences

Des membres du Congrès mondial amazigh (CMA) accusent

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Kamira Naït Sid

Neuf éminents membres de la direction du Congrès mondial amazigh ont signé ce communiqué qui s’adresse aux Amazighs du monde entier.

A l’attention des Amazighs, de l’opinion publique internationale et des instances internationales

Le 14 mars 2025, s’est tenue une réunion du Bureau Mondial du Congrès Mondial Amazigh (CMA) où des sujets cruciaux concernant notre organisation et la situation des Amazighs dans les pays de Tamazgha ont été abordés.

 – Situation et dysfonctionnements

Au cours de cette réunion, les membres du Bureau ont examiné les problèmes internes qui affectent notre organisation et ont souligné l’urgence de rétablir le CMA dans le respect de sa ligne directrice, de ses fondements, de ses statuts et de son règlement intérieur.

Il a été décidé, à une majorité absolue, de suspendre  Mr. Belkacem Lounes et Rabah Issadi de leurs mandats respectifs : Secrétaire général, pour le premier, et Vice-président pour la diaspora, pour le deuxième. 

Nous tenons à informer l’opinion publique, tant amazighe qu’internationale, que ces deux individus ne sont plus autorisés à s’exprimer au nom du CMA. 

Toute déclaration ou participation à des rencontres de leur part ne sauraient engager notre organisation. 

Nous demandons, par ailleurs, à nos partenaires, aux instances internationales ainsi qu’aux associations amazighes de ne pas répondre aux sollicitations de Belkacem Lounès et Rabah Issadi qui sont suspendus de leurs fonctions au sein du CMA. En effet, ils ont eu à agir en violation de nos statuts et de notre règlement intérieur, entrainant de graves conséquences. Ils sont auteurs d’initiatives qui ont nuit à la crédibilité du CMA et qui a sérieusement altéré la confiance des Amazighs envers notre structure.

Aussi, M. Belkacem Loubes et Issadi Rabeh ont pris des décisions unilatérales sans consulter les membres élus du Bureau et du Conseil fédéral ; ils ont introduit des personnes extérieures au CMA en leur confiant des responsabilités  dont ces derniers ont usé pour agir en violation de nos statuts. 

Il s’agit là d’une instrumentalisation du CMA à des fins qui nuisent à notre organisation et à la cause amazighe.

Situation des Amazighs dans les pays de Tamazgha 

Les membres  se sont penchés sur la situation alarmante des Amazighs dans les divers pays de Tamazgha. Il a été constaté que les conditions des Amazighs se sont considérablement détériorées, marquées par la spoliation de leurs terres et de leurs ressources naturelles. Les violations des droits fondamentaux, notamment le droit à la liberté d’expression, de réunion, ainsi  les violations systémiques de leurs droits fondamentaux, culturels, politique et socioéconomiques, sont de plus en plus préoccupantes. Les défenseurs des droits des Amazighs font face à des persécutions, sont souvent emprisonnés et se retrouvent dans des situations de danger accru. 

Dans ce contexte, les membres ont convenu de la nécessité d’actions concertées et coordonnées pour faire face à ces injustices et améliorer la situation des Amazighs dans toute la région. 

Préparation des prochaines assises 

Au vue de la conjoncture et des enjeux majeurs et afin d’unifier les rangs et d’insuffler une dynamique nouvelle inspirée des valeurs Amazighs ancestrales, les prochaines assises doivent être l’occasion de rassembler tous les Amazighs de tous les pays de Tamazgha sans exception et inclure toutes les compétences amazighes capables de contribuer significativement à notre mission de défense des droits des Amazighs et des droits humains. 

Une commission a été mise en place, composée des membres élus lors du dernier congrès à Tunis en 2018. 

Cette commission inclut les co-présidents, les vice-présidents d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, du Mali, du Niger, de Libye ainsi que d’un représentant  de la diaspora et la trésorière, élargie aux membres du Conseil Fédéral. 

La réunion s’est conclue sur l’engagement de chacun à œuvrer pour le bien-être et les droits des Amazighs, et à préparer les prochaines étapes de notre action collective.

Nous appelons tous les Amazighs, ainsi que l’opinion publique internationale et les instances concernées, à soutenir notre démarche pour défendre nos droits et notre identité. 

 Afrique du Nord (Tamazgha), le 14/03/2025

Pour le Bureau Mondial  

Les coprésidents, Kamira Nait Sid  et Khalid Zerrari

Vice-président Charif Adardak  (Maroc) 

Vice-président Jallol Ghaki (Tunisie) 

Vice-président Ali Atinboukti  (Mali) 

Vice-président Mohamed Khalilou (Niger)

Vice président Rachid Belkiri (Algerie)

Vice-président Abughacem Achour (Libye)

La trésorière Nadia Akkar  (Diaspora)

Demande  française des OQTF d’Algériens :  fin de non-recevoir de l’Algérie 

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France Algérie

Un nouvel épisode de tensions diplomatiques marque les relations entre l’Algérie et la France. Le Secrétaire Général du ministère des Affaires étrangères algérien, M. Lounès Magramane, a reçu aujourd’hui le Chargé d’Affaires de l’ambassade de France en Algérie pour lui remettre une réponse officielle aux décisions françaises concernant l’éloignement de ressortissants algériens.

Cette rencontre fait suite à une audience tenue en France le 14 mars, au cours de laquelle le Chargé d’Affaires de l’Ambassade d’Algérie avait reçu une liste de ressortissants algériens concernés par ces mesures d’expulsion. Face à cette initiative, les autorités algériennes ont réagi fermement en rejetant la démarche française aussi bien sur la forme que sur le fond.

Un rejet catégorique des autorités algériennes

Dans sa réponse officielle, l’Algérie a exprimé son opposition aux « menaces, velléités d’intimidation, ultimatums et langage comminatoire » de la France. Elle a également critiqué l’approche sélective adoptée par Paris en matière d’application des accords bilatéraux et internationaux.

L’Algérie a rappelé qu’elle ne répondait qu’aux obligations qui lui incombent et qu’elle veillait avant tout à la protection consulaire de ses ressortissants. À ce titre, elle a refusé de valider la liste des personnes concernées par les décisions d’éloignement.

Un différend sur les procédures établies

Sur le plan formel, Alger a dénoncé la volonté de la France de modifier unilatéralement le processus de traitement des dossiers d’éloignement, en court-circuitant le canal habituel de communication entre les préfectures françaises et les consulats algériens. Le gouvernement algérien a exhorté Paris à respecter la procédure convenue et à procéder au cas par cas selon les pratiques établies.

Par ailleurs, l’Algérie a insisté sur le respect du Protocole d’Accord de 1994, qui ne peut être dissocié de la Convention de 1974 encadrant les relations consulaires entre les deux pays. Selon Alger, toute modification unilatérale porterait atteinte à l’équilibre des relations diplomatiques et pourrait être perçue comme un déséquilibre au détriment d’une partie.

Un appel au respect des engagements bilatéraux

En conclusion, les autorités algériennes ont pris la décision de ne pas donner suite à la liste transmise par la France et ont invité les autorités françaises à suivre les procédures établies entre les préfectures et les consulats. Cette position souligne la volonté d’Alger de maintenir le respect des accords bilatéraux et de protéger les droits de ses ressortissants.

Ce nouvel épisode témoigne des tensions récurrentes entre les deux pays sur les questions migratoires, un sujet qui reste un point sensible dans les relations franco-algériennes.

Samia Naït Iqbal

Cherif Mellal en grève de la faim depuis 15 jours

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Cherif Mellal
Cherif Mellal paie cher son courage.

Cherif Mellal est en détention depuis le 19 janvier 2023. Il observe une grève de la faim depuis le 3 mars 2025.

Une condamnation à une peine de quatre ans de prison ferme a été infligée à Cherif Mellal par jugement rendu par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi M’hamed en date du 23 octobre 2024, jugement confirmé dans toutes ses dispositions par arrêt rendu par la chambre pénale près la cour d’Alger en date du 25 février 2025, rapporte son avocate et militante des droits humains, Me Fetta Sadat.

Plusieurs personnalités publiques et hommes politiques ont appelé à sa libération ainsi que celle des autres détenus d’opinion. En vain, le régime campe sur ses positions et nie l’existence d’Algériens et d’Algériennes embastillés pour leur opinion.

Près de 240 prisonniers d’opinion croupissent dans les prisons algériennes. Le nombre d’Algériens placés sous interdiction de quitter le territoire national est inconnu, mais selon plusieurs avocats, ils se comptent par dizaines. Et cela concerne toutes les couches professionnelles : hommes politiques, journalistes, avocats, activistes, anciens hauts fonctionnaires de l’Etat…

Depuis plusieurs années, l’Algérie est régulièrement accusée de violations des droits humains et de répression des libertés individuelles. Jamais en effet ces 30 dernières années l’Algérie n’a autant été pointée du doigt par les ONG de défense des droits humains.

Bien que le pays ait ratifié plusieurs conventions internationales garantissant les droits fondamentaux de ses citoyens, la situation interne soulève de vives préoccupations tant au niveau national qu’international.

En effet, la diarchie Tebboune-Chanegriha a choisi l’autoritarisme et donc la remise en cause de nombreux articles de la Constitution qui assure le respect des libertés, toutes les libertés.

L’un des aspects les plus préoccupants est la répression systématiques des voix dissidentes et le piétinement des lois qui garantissent justement la parole libre et la pratique démocratique.

Depuis le printemps 2020, les forces de l’ordre ont multiplié les arrestations, les détentions arbitraires et les violences policières à l’encontre des manifestants pacifiques.

Des leaders du mouvement de dissidencepopulaire, ainsi que des journalistes et des militants, ont été emprisonnés sous des accusations souvent floues, comme « atteinte à l’unité nationale » ou « incitation à la violence ». Cette répression montre une volonté des autorités de museler toute forme de contestation et de préserver un système politique verrouillé.

La liberté de la presse a vu sa liberté remise en cause, produisant des médias uniformes et aux ordres. Pire, les journaux ne reportent plus aucune arrestation arbitraire. Le gouvernement exerce un contrôle étroit sur les médias, notamment en bloquant des sites internet, en fermant des journaux et en harcelant des journalistes.

Les médias indépendants, bien que présents, font face à des pressions constantes, à des intimidations et à des poursuites judiciaires. En 2020, l’Algérie était classée parmi les pays où la liberté de la presse est gravement entravée, selon Reporters Sans Frontières.

Les violations des droits des minorités, notamment les Berbères et les Amazighs, ne sont pas en reste. Bien que ces populations constituent une part importante de la société algérienne, elles font régulièrement face à des discriminations dans les domaines de l’éducation, de la culture et de l’emploi. Depuis l’interdiction des drapeaux par l’ancien chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, porter ce drapeau est synonyme d’arrestation et de lourdes accusations.

Le régime a instauré un climat de peur, dans lequel les citoyens se sentent souvent contraints à l’autocensure. Toute forme de critique contre le gouvernement, même sur les réseaux sociaux, peut entraîner des arrestations. Ainsi, des militants et des activistes sont régulièrement jugés pour leurs opinions politiques ou leurs publications sur Internet.

En clair, les violations des droits humains en Algérie et la remise en cause systématique des libertés fondamentales sont des réalités qui affectent profondément le quotidien des Algériens. La répression des libertés individuelles et l’absence de véritable opposition démocratique conduisent à une situation où le gouvernement reste sourd aux appels à une réforme politique en profondeur. L’avenir de la démocratie en Algérie est compromis sous la diarchie aux affaires. Elle dépend de l’évolution de cette situation et de la capacité de la société civile à se faire entendre face à un pouvoir central qui semble de plus en plus réfractaire aux changements.

Yacine K.

La liste des Algériens sous OQTF refusée par les autorités algériennes

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MAE

Le Secrétaire Général du Ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Lounès Magramane, a reçu, lundi au siège du Ministère, le chargé d’Affaires de l’Ambassade de la République française en Algérie, a indiqué un communiqué du ministère.

« Cette audience fait suite à celle accordée au chargé d’Affaires de l’Ambassade d’Algérie en France le 14 mars courant. Le Chargé d’Affaires algérien s’est vu remettre, à cette occasion, une liste de ressortissants algériens faisant l’objet de décisions d’éloignement du territoire français », lit-on dans le communiqué.

Selon la même source, le Secrétaire Général du Ministère des Affaires étrangères a remis au Chargé d’Affaires français une note verbale contenant la réponse officielle des autorités algériennes.

« Dans cette réponse, l’Algérie réaffirme son rejet catégorique des menaces et des velléités d’intimidation, ainsi que des injonctions, des ultimatums et de tout langage comminatoire. En outre, l’Algérie désapprouve l’approche sélective de la France vis-à-vis des accords bilatéraux et internationaux liant les deux pays. Elle réaffirme qu’en ce qui la concerne, l’Algérie n’est animée que par le souci de s’acquitter de son devoir de protection consulaire à l’égard de ses ressortissants », affirme le texte.

« S’agissant de la démarche de la partie française, celle-ci a été rejetée par les autorités algériennes sur les plans de la forme et du fond. Sur la forme, l’Algérie a fait valoir que la France ne pouvait, unilatéralement et à sa seule discrétion, décider de remettre en cause le canal traditionnel de traitement des dossiers d’éloignement », souligne le communiqué.

La partie française a, par conséquent, « été invitée à respecter la procédure établie en la matière, en suivant le canal d’usage, celui entretenu entre les Préfectures françaises et les Consulats algériens compétents, et en préservant la manière de traitement habituelle, celle de procéder au cas par cas », a-t-on expliqué.

« Sur le fond, la réponse algérienne a souligné que le Protocole d’Accord de 1994 ne peut être dissocié de la Convention de 1974 sur les relations consulaires qui demeure le cadre de référence principal en matière consulaire entre les deux pays. De ce point de vue, la mise en œuvre de l’un ne doit pas se faire au détriment de l’autre, notamment lorsqu’il s’agit de la nécessité de veiller au respect des droits des personnes faisant l’objet de mesures d’éloignement », poursuit la même source.

Pour toutes ces raisons, conclut le communiqué, « les autorités algériennes ont décidé de ne pas donner suite à la liste soumise par les autorités françaises. Celles-ci ont été invitées à suivre le canal d’usage, en l’occurrence celui établi entre les Préfectures et les Consulats ».

APS

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