À Marseille, dans le quartier d’Arenc, tout près des quais d’embarquement pour Alger, une enseigne discrète porte un nom évocateur : L’Île aux mots. Plus qu’une librairie, c’est un lieu d’ancrage et de passage. Un port d’attache pour les amoureux du livre, les chercheurs de mémoire, les exilés de papier. Un espace rare, au croisement de la littérature, de l’histoire, de l’engagement et du partage.
Fondée par Yasmina et Nadir Yacine, la librairie s’inscrit dans le paysage marseillais comme un refuge pour les voix venues des deux rives de la Méditerranée. Ici, chaque rayon est une traversée : roman, poésie, essais critiques, littérature jeunesse, récits d’exil ou d’enfance. Rien n’est là par hasard. La sélection est exigeante, vivante, nourrie par les convictions profondes des libraires.
Mais ce qui donne à L’Île aux mots son âme singulière, ce sont les rencontres humaines et littéraires. Yasmina, libraire habitée par les textes, en est souvent la cheville ouvrière. Ces derniers mois, elle a animé des échanges d’une grande richesse :
– Avec Sabri Mansouri, autour de Quand la France perd le Sud et les siens, un essai lucide sur les fractures postcoloniales.
– Avec Arezki Aït Smail, pour Afrique, ma mère, récit personnel et politique d’un attachement à la terre algérienne.
– Avec Delphine Mercier et Michel Peraldi, autour de La logistique et ses monstres, plongée dans les coulisses du commerce mondialisé depuis les ports.
Et bientôt :
– Akli Ourad, autour de De Londres à Jérusalem, récit d’errance et de conscience politique.
– Zoubeida Berrahou, pour L’invention du jeu d’échecs à Mascara, brillante traversée de l’histoire intellectuelle algérienne.
– Et Atfa Mameai, le 10 juillet, pour son premier roman, Raï Love, un cri poétique à la fois intime et générationnel.
Mais L’Île aux mots, c’est aussi une mémoire qui s’affiche et se transmet. Dès l’entrée, les murs parlent. On y croise les regards indomptables de Saïd Moukbal, Djamila Bouhired, mais aussi de Federico García Lorca, Mahmoud Darwich, Angela Davis, et du grand Kateb Yacine.
Ces portraits, collés comme des manifestes silencieux, sont signés Moustapha Boutadjine, artiste de la dignité et des résistances. Ici, la librairie devient presque un musée vivant, où les figures de la poésie, de la lutte, de la liberté, accompagnent les pas des lecteurs.
La librairie l’Île aux mots n’est jamais déserte.
Elle bruisse de voix, de lectures, de souvenirs. On y vient pour chercher un livre, mais on y reste pour une parole, une écoute, un instant suspendu. Les rives s’y rejoignent. L’Algérie n’y est pas une nostalgie : elle y est vivante, interrogée, racontée, transmise.
C’est Marseille dans sa vérité : celle des docks, des luttes, des solidarités.
Une ville traversante, où la littérature permet encore de tenir debout.
Franchir le seuil de cette librairie, c’est accepter de dériver, d’apprendre, de se retrouver. Et peut-être, au détour d’une page, entendre battre le cœur du monde.
Un drame a marqué la fin du match opposant le Mouloudia Club d’Alger (MCA) à NC Magra, ce samedi au stade du 5-Juillet. Une partie de la tribune supérieure, soutenue par une barrière métallique, a cédé sous la pression des supporters du MCA, provoquant la chute d’un groupe de fans.
Parmi eux, un supporter, membre du groupe Ultras « Hob wa Aqliya », a perdu la vie sur place. Les secours, rapidement intervenus, n’ont pas pu le réanimer. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances précises de cet accident.
En raison de cet incident tragique, la direction du Mouloudia Club d’Alger a annoncé l’annulation de la cérémonie de consécration initialement prévue après la rencontre. Le club a également exprimé ses condoléances à la famille et aux proches du défunt.
Cet événement soulève à nouveau la question de la sécurité dans les enceintes sportives en Algérie, où la ferveur des supporters peut parfois engendrer des situations dangereuses.
Les États-Unis ont mené une attaque « très réussie » sur trois sites nucléaires iraniens, larguant notamment une « charge complète de bombes » sur celui de Fordo, a annoncé dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin le président américain Donald Trump, se joignant ainsi à l’offensive israélienne contre l’Iran.
Alors qu’il a affirmé samedi encore donner « au maximum » deux semaines à l’Iran pour éviter d’éventuelles frappes américaines, le président américain a déclaré que des avions ont frappé trois des principaux sites nucléaires iraniens : Ispahan, Natanz et Fordo, sur lequel a été larguée une « charge complète de bombes ». L’Iran doit « maintenant accepter de mettre fin à cette guerre », a menacé Donald Trump, lançant : « l’heure de la paix a sonné ».
Pourquoi Trump a donc changé d’avis en quelques heures ? N’a-t-il pas soutenu pendant sa campagne électorale que les Etats-Unis n’allaient plus s’immiscer dans les conflits mondiaux ?
Jeudi la Maison Blanche déclarait que Donald Trump prendra une décision sur une éventuelle participation américaine aux frappes lancées par Israël contre l’Iran « au cours des deux prochaines semaines », car estimant « substantielle » la possibilité de négociations avec Téhéran.
Bien entendu Netanyahu s’est empressé de remercier Donald Trump qu’il a réussi à entraîner dans cette énième guerre. « Je vous remercie, le peuple d’Israël vous remercie », a déclaré le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans un message vidéo en anglais adressé à Donald Trump. « Dans l’action de ce soir contre les installations nucléaires de l’Iran, l’Amérique s’est montrée véritablement sans égale », dit-il, jugeant que le président américain impose ainsi un « tournant historique qui peut aider à conduire le Moyen-Orient et au-delà vers un avenir de prospérité et de paix ».
« L’Iran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple », a menacé le ministre iranien des Affaires étrangères, après les frappes américaines contre trois sites nucléaires iraniens.
Radioactivité. Aucun effet radioactif n’a été détecté en Arabie saoudite ni dans les autres Etats du Golfe après l’attaque américaine contre trois sites nucléaires en Iran, a fait savoir la Commission de régulation nucléaire et radiologique saoudienne. « Aucune hausse des niveaux de radiation signalée », a également confirmé l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Et si on se disait enfin la vérité. La plus sincère de toutes, celle qui blesse les ego et pas celle qui les chatouille. Loin des torses bombés, des slogans qui vibrent et les mots qui brassent du vent ! En parlant un langage humain, sans mêler Allah ou son prophète à nos histoires de goys! Sans chanter des refrains divins, sans mektoub ni baraka !
Face aux puissances, plus avancées technologiquement, mieux armées et donc plus préparées, l’Algérie, aussi vaillante et forte qu’elle soit, aussi glorieuse et fière, ne tiendra pas un round !
Mine de rien, cet énoncé est loin de faire l’unanimité malgré la Palestine, l’Égypte, l’Irak, la Syrie, la Libye et… la débâcle promise au pays des Mollahs !
Les guerres modernes sont brèves et dévastatrices. Elles veulent soumettre et pas peupler. Veulent saigner loin de la mêlée ! L’ennemi est invisible et destructeur. Il est supersonique! Il est Mach 20 ou 30. Il est quantique ! Il est dans l’espace et fait pleuvoir le feu et la mort. Il est insaisissable, se faufile sur la toile ! Il est numérique, mine ton biper et téléphone. Il est dans tes jeux, repas et vêtements ! Il est dans tes propres armes et avions ! Il peut être dans tout ce que tu n’as pas su fabriquer, créer ou inventer!
L’ennemi, comme tu le nommes, a fabriqué l’IA et l’AIEA. Il a l’UE, et le dollar. Contrôle l’ONU, gère ton pétrole, occupe les détroits, quadrille les mers et les océans. Surveille le canal de Panama, celui du Suez, de Béring et Gibraltar.
L’ennemi a emmailloté le ciel, l’a verrouillé, l’a orné de satellites, a cartographié les exoplanètes et ton soleil, a la mainmise sur ta lune et sur Mars. Il est très en avance, des dizaines d’années-lumière d’avance !
Là où tu te soignes avec El Habba Souada, lui combat le cancer avec les cellules souches. Là où tu commandes de la pisse de chameau et les fioles zezem à ton oncle pèlerin, lui, a réussi l’immunothérapie. Là où tu bois de l’eau de crachat d’un raqi, lui a fabriqué des cœurs et des pancréas artificiels ! Là où tu exorcises des djnouns, lui te recommande une psychothérapie !
L’ennemi, comme tu le nommes, est mieux préparé, pas seulement pour la guerre, mais pour la vie. Pour ses aléas, ses maladies. L’ennemi est intelligent, car il a investi dans l’humain. Il est riche parce qu’il a misé sur sa jeunesse. Il a fait le choix du futur et pas du rétroviseur. De l’ici-bas et pas de l’au-delà! Il est fort puisqu’il a fait le serment du savoir et non de l’abrutissement! Il a choisi de ne pas craindre son monde, d’en faire un allié et sa source de puissance. Il a travaillé, a produit de la connaissance et des livres. Il ne craint pas l’alternance ou la justice! Il n’a pas peur de sa plèbe et accepte qu’elle le gouverne.
L’ennemi c’est to i! Tu es ton propre désastre ! Tu as géré ton pays comme une épicerie dans laquelle les derniers de la classe et les fous d’Allah tiennent la caisse, gouvernent tes pensées, dictent les lois, chassent, tuent ou accrochent, impunément, les scalps de tes scientifiques, physiciens et autres écrivains!
Tu es ton propre désastre, car tu as choisi une mort sans gloire et renoncé au plus grand de tous les combats : celui de vivre !
Le MC Alger est sacré champion d’Algérie pour la 9e fois de son histoire. Tenants du titre, les Vert et Rouge ont réussi à conserver leur trophée après avoir récolté le petit point qu’ils leur manquait, et ce, après avoir fait match nul face au NC Magra (0-0), ce samedi au stade du 5-Juillet 1962, à l’occasion de la 30 et dernière journée de la Ligue 1 Mobilis.
Au bout d’une saison haletante, le vieux club algérois s’offre un énième titre de champion d’Algérie.
Le rideau est tombé sur les péripéties de la saison footballistique 2024-2025, qui a tenu en haleine les passionnés du ballon rond, et s’est conclue par un nouveau sacre du MCA. Un 9e trophée de champion, qui vient garnir la vitrine du club, acté au bout du suspense et jusqu’à l’ultime manche.
En effet, ce titre tant convoité par tous les acteurs de la Ligue 1 Mobilis s’est joué, et résumé dans sa globalité, en un duel à distance entre le Mouloudia et le CR Belouizdad, à l’image de la saison dernière. Toutefois, le MCA n’avait pas 12 points d’avance cette fois-ci et s’est vu contraint d’attendre la dernière journée et un semi-échec face au NC Magra pour fêter son sacre comme il se doit.
Un vrai parcours de champion
Afin de garder son titre, et enchaîner deux trophées de champion de suite, comme ce fut le cas lors de ses années dorées (1975, 1976 et 1978, 1979), le MCA a rendu une copie quasi-parfaite.
Avec un parcours très similaire à celui réalisé lors de l’exercice précédent, les camarades du capitaine Abdelaoui bouclent la saison avec un bilan très satisfaisant de 16 victoires, 13 nuls et seulement 2 défaites, une dans chaque phase.
Face au NCM, l’enjeu a clairement pris le dessus sur le jeu. A trop vouloir bien faire, et apporter de la joie à leurs supporters venus en masse, les Bangoura et autres Bouras ont certes pris le contrôle total de la partie, toutefois leur domination a été stérile face à une équipe venue pour créer l’exploit afin d’éviter le purgatoire.
La JSK termine à la 2e place, le CRB complète le podium
À Tizi-Ouzou, l’ambiance est à la fête également. Et pour cause, la JS Kabylie a validé son ticket pour la prochaine édition de la Ligue des champions après avoir terminé sur la seconde marche du podium. Une place de dauphin assurée à la faveur de sa courte, mais précieuse, victoire acquise à domicile face à l’ASO Chlef (1-0).
Unique buteur de cette confrontation, Benchaa (17’) permet aux Canaris de chiper la 2e place (56 pts) au CR Belouizdad et s’assurer de jouer la plus prestigieuse des compétitions continentales.
Pour sa part, le CR Belouizdad complète le podium (3e – 55 pts). Longtemps logé à la 2e position, le Chabab devait gagner hors de ses bases face à l’Olympique Akbou pour conserver sa place de dauphin, mais les Rouge et Blanc n’ont pas réussi à faire mieux qu’un match nul (0-0).
Le NC Magra accompagne l’US Biskra en Ligue 2 amateur
Si les Mouloudéens célèbrent un nouveau sacre, les joueurs du NC Magra en revanche ont fait leurs adieux à la L1, car ils joueront la saison prochaine en Ligue 2 amateur.
Avant-dernier du classement (15e – 31 pts), le Nedjm n’a pas brillé cette saison et accompagnera l’US Biskra, lanterne rouge (16e – 20 pts), dont le sort était scellé depuis un bon moment déjà.
Egalement concernée par le maintien, l’ES Mostaganem est parvenue à sauver de justesse. De retour en Ligue 1 Mobilis cette saison, les coéquipiers de Benlamri ont évité le purgatoire grâce à leur succès arraché en déplacement face au Paradou AC (3-1).
Pour terminer, il convient de rappeler que le coup d’envoi de la saison 2025-2026 de la Ligue 1 Mobilis sera donné le jeudi 21 août et qu’à l’issue de cette dernière les clubs classés 14e, 15e et 16e rejoindront le palier inférieur.
Alain Barbero est un photographe français dont l’approche conjugue contemplation et humanisme. Son travail s’ancre dans une quête visuelle de la mémoire des lieux, de la trace imperceptible et du silence qui habite les espaces. Formé aux arts visuels, il façonne depuis plusieurs années une œuvre qui oscille entre documentaire et poésie visuelle, explorant les territoires délaissés : marges urbaines, sites oubliés, friches silencieuses. Sous son regard, ces lieux deviennent des témoins en suspens, des fragments d’histoire qui s’effacent lentement mais conservent une présence vibrante.
Barbero porte une attention particulière aux interstices du réel — ces espaces que l’on traverse sans vraiment les voir, mais qui conservent une charge émotionnelle et une mémoire enfouie. Sa photographie ne cherche pas le spectaculaire, mais capte l’écho discret d’une présence absente. Dans ses séries, les bâtiments désertés, les terrains vagues ou les bords de ville révèlent une beauté sobre et mélancolique. Son exigence formelle se traduit par un cadre précis, une lumière mesurée et un temps suspendu, donnant à ses images une intensité silencieuse qui invite à l’introspection.
Par ce prisme, Alain Barbero interroge notre rapport au temps, à l’oubli et à la disparition. Ses photographies sont autant de fragments d’un monde en mutation, où chaque image devient le témoin fragile d’une transformation. À travers elles, il explore la trace humaine sous ses formes les plus subtiles, saisissant la fin d’un cycle ou l’attente d’un renouveau.
Son travail est régulièrement exposé dans des festivals et galeries, et il développe également une œuvre éditoriale à travers des publications où texte et image s’entrelacent pour construire des récits immersifs. Son univers et ses projets sont à découvrir plus en détail sur son site web ici.
Mais plus qu’un photographe de l’abandon, Barbero est un révélateur d’atmosphères. Il capte ce que le regard distrait ne remarque plus : les empreintes du temps, les failles de l’espace, la poésie fragile de ce qui s’efface.
Parallèlement à son travail photographique, Alain Barbero coanime le blog Café Entropy avec l’écrivaine autrichienne Barbara Rieger. Ce projet bilingue (français & allemand) conjugue littérature et photographie, mettant en lumière l’échange entre auteurs et espaces publics.
Chaque mois, le blog publie un portrait d’écrivain dans un café emblématique — à Paris, Lausanne, Londres ou Neuchâtel. Le décor devient un élément narratif où le comptoir, les fauteuils et les lumières tamisées façonnent une mise en scène intime. Barbero orchestre ces instants à travers ses photographies, où le dialogue entre l’écrivain et son environnement compose une mémoire visuelle du lieu et du moment.
Cette dynamique a donné naissance en 2017 au livre Melange der Poesie, réunissant portraits et textes de 57 écrivains dans 55 cafés viennois. Une œuvre qui prolonge le blog en un objet imprimé et tisse une mémoire collective café-culturelle.
Café Entropy ne se limite pas au numérique : il se décline en événements, soirées littéraires et expositions, comme la présentation du livre à Paris (2019, Café Otto, XVIIIᵉ), mêlant lectures, échanges et rencontres. En 2025, le blog célèbre ses 10 ans avec une série d’événements littéraires et gourmands en Suisse et en France.
Alain Barbero possède également un site web, où il présente son travail photographique et ses projets artistiques. Son site met en avant ses séries d’images, son approche esthétique et sa démarche autour de la mémoire des lieux et du silence visuel. Il y partage également des informations sur ses expositions, ses collaborations éditoriales et son blog Café Entropy, qui explore le lien entre photographie et littérature.
À travers ce projet, Barbero inscrit la photographie dans un dialogue vivant avec la littérature, l’espace public et l’art de la rencontre. Son regard se pose sur les visages, les récits oraux et l’atmosphère des lieux, prolongeant naturellement sa démarche artistique vers une photographie à plusieurs voix.
Dans cet entretien, Alain Barbero partage son regard sur les lieux oubliés, le silence et la photographie comme trace sensible du réel. Entre mémoire intime et errance urbaine, il nous invite à plonger dans un univers où chaque image porte en elle un fragment suspendu d’humanité.
Le Matin d’Algérie : Votre travail semble empreint d’une grande mélancolie et d’un rapport intime au temps. Comment choisissez-vous les lieux que vous photographiez ?
Alain Barbero : Mes photos, surtout celles des cafés, semblent avoir été prises à une autre époque, et mon travail sur les ombres et les lumières accentue l’aspect nostalgique. Je choisis des lieux qui laissent une grande place à l’évocation, un espace où je peux re-créer une image, écrire une histoire. Je me suis toujours attaché à styliser et épurer pour donner une impression d’intemporalité et d’immobilité, quelques clichés de cafés viennois montrent d’ailleurs des horloges murales arrêtées.
Comme le dit le photographe Ansel Adams : « Vous ne prenez pas une photographie, vous la créez. »
Le Matin d’Algérie : Qu’est-ce qui vous attire dans les espaces abandonnés ou en transition ? Est-ce une manière de faire parler le silence ?
Alain Barbero : Ces espaces à l’abandon, désertés, me séduisent particulièrement par leur théâtralisation. Mes séries allemandes, autour des usines désafectées de la Ruhr, ou des plages désolées d’Usedom, ou encore d’une rue commerçante vide à Bielefeld suggèrent une certaine dramaturgie. Ces images invitent d’abord à la contemplation, puis à l’interrogation d’un passé oublié ou d’un avenir incertain. En tout cas, oui, cette vacuité, ce silence, laisse toute latitude à l’imaginaire.
Le Matin d’Algérie : Vos photographies ont souvent une grande sobriété formelle. Quelle place accordez-vous à la composition et à la lumière dans votre processus de création ?
Alain Barbero : Je me suis beaucoup inspiré du style épuré de la photographie publicitaire et de mode des années 30, avec ses compositions élaborées inspirées du constructivisme, et ses modèles très élégants parfois héroïsés. Je recherche le dépouillement esthétique, je m’appuie sur la géométrie des lignes, je joue des ombres et des lumières. La composition de la photo est pour moi essentielle : je prends soin du cadrage, des lignes de fuite, je me risque parfois à des angles de prises de vues à la manière d’un Orson Welles. Ensuite, c’est le précieux moment du post-traitement, comme du temps de l’argentique, où je poursuis mon travail sur les ombres et la lumière, c’est là que je peux apporter toute la charge dramatique voulue, les ombres mettent parfois quelque chose en lumière.
Le Matin d’Algérie : Peut-on dire que votre travail constitue une forme d’archéologie visuelle ou de mémoire collective ?
Alain Barbero : Oui, je pense que le projet Café Entropy raconte un peu du patrimoine culturel à travers les rencontres d’artistes dans des lieux chargés d’histoire que sont les cafés.
Le Matin d’Algérie : Comment percevez-vous l’évolution de la photographie contemporaine à l’ère du numérique et des réseaux sociaux ? Votre approche semble à contre-courant.
Alain Barbero : Le numérique a rendu la photographie plus accessible et plus créative. Elle a développé de nouvelles possibilités en termes de capture, et surtout de traitement. C’est principalement sur ce dernier point, le post-traitement, que je me suis approprié l’outil numérique, les produits chimiques de développement et de tirage photos noir et blanc devenaient inaccessibles. Mais je ne trahis guère mes origines car tout mon traitement numérique s’attache à redonner à mes photos l’aspect d’un traitement argentique. De quoi renforcer la nostalgie de mes images.
En revanche l’outil numérique n’est pas du tout sollicité dans la part créative de ma démarche photographique, peut-être suis-je là à contre-courant.
Beaucoup de jeunes qui se lancent dans la photographie aujourd’hui, veulent redécouvrir le développement et le tirage noir et blanc, ce retour à l’argentique est une manière de redevenir l’artisan du processus de révélation de la photo.
Si l’accessibilité, la simplification technique invitent plus de personnes à photographier, elles ne se revendiquent pas pour autant artistes, elles veulent tout simplement « prendre », et non « faire » des photos. En aucun cas cette massification ne doit être perçue comme une destitution de la photographie de son statut d’art. Il y a plutôt une diversification des formes artistiques, liée à cette « démocratisation » de l’acte photographique, il suffit de voir les nombreuses expositions.
Le Matin d’Algérie : Le blog Café Entropy, que vous coanimez avec l’écrivaine Barbara Rieger, propose une rencontre singulière entre photographie, littérature et lieux de sociabilité. Comment cette collaboration est-elle née, et en quoi le café, à la fois lieu physique et symbole, nourrit-il votre démarche artistique ?
Alain Barbero : Cette collaboration avec Barbara Rieger a débuté à Vienne en 2013 et est née d’une rencontre d’un élève avec sa prof d’allemand, d’un photographe avec une écrivaine, d’un français avec une autrichienne. Au cours d’une leçon d’allemand Barbara a eu l’idée d’un livre qui puisse lier photographie et littérature dans le cadre des cafés viennois. Ainsi est né il y a bientôt 12 ans le blog photo-littéraire bilingue Café Entropy qui met en scène un ou une auteur(e) dans son café : une photo noir et blanc, avec un texte, une interview et une biographie de l’auteur. De ce blog ont été publiés deux livres en Autriche : Melange der Poesie (Ed. Kremayr & Scheriau, 2017) et Kinder der Poesie (Ed. Kremayr & Scheriau, 2019). Il poursuit toujours sa route à la rencontre de poètes, romanciers, journalistes, historiens et essayistes dans des cafés, bistrots et brasseries, dans toute l’Europe.
Ce lieu de convivialité est donc devenu pour moi le lieu de mes mises en scène d’auteur(e)s, dans un décor qui leur est familier. Le café raconte une part de leur histoire, fait partie du patrimoine culturel et a une valeur symbolique dans l’histoire de la littérature.
Le Matin d’Algérie : Avez-vous un projet ou un lieu rêvé que vous n’avez pas encore eu l’occasion de photographier ?
Alain Barbero : Un lieu, je ne sais pas, ce sont plutôt des personnes que j’aimerais rencontrer et mettre en lumière dans mon noir et blanc. Je veux parler des hommes et des femmes qui, face au monde en dérive, s’engagent dans des missions, des luttes, que ce soit dans le champ de l’environnement, du social ou du politique, pour changer les choses. Il s’agit de journalistes, chercheurs, militants, activistes.
Je commence d’ailleurs à en inviter sur Café Entropy, mon rêve serait de faire un livre avec eux, pour répondre au fameux « Que faire ? ».
Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être
Alain Barbero : Je le laisse volontiers au photographe Andri Cauldwell : « Voir en couleur est un plaisir pour l’œil, mais voir en noir et blanc est un plaisir pour l’âme. »
Nouvel exploit pour la jeune prodige algérienne Kaylia Nemour, qui a remporté ce samedi la médaille d’or à la poutre lors de la Coupe du Monde Challenge FIG à Tachkent (Ouzbékistan), avec un score de 13.300.
Ce sacre confirme une fois de plus le talent exceptionnel de l’athlète de 17 ans, déjà plusieurs fois titrée sur la scène internationale. Grâce à sa précision, sa grâce et sa maîtrise technique, Kaylia continue d’honorer les couleurs algériennes dans une discipline où l’excellence est reine.
Cette victoire arrive à quelques semaines des Jeux olympiques de Paris 2024, où l’Algérie placera de grands espoirs en elle. Depuis son passage sous les couleurs algériennes, Kaylia Nemour ne cesse d’impressionner, devenant l’une des figures majeures de la gymnastique artistique féminine.
Elle n’a pas grandi dans les salons du pouvoir, mais dans un bidonville de l’Estaque, au nord de Marseille. Kaouther Ben Mohamed, petite-fille de Mohsen, immigré tunisien courageux et silencieux, n’a rien oublié de ses racines populaires, ni de ce que l’entraide signifie. Le 5 novembre 2018, quand deux immeubles s’effondrent au 63 et 65, rue d’Aubagne, tuant huit personnes et plongeant Marseille dans l’effroi, elle n’hésite pas une seconde : elle descend dans la rue, rassemble les vivants, soutient les sinistrés, et fonde l’association Marseille en Colère. Sa voix porte, dérange, insiste. Elle ne lâche rien.
Ce drame, qu’elle vit comme une déflagration intime, mais aussi comme la conséquence d’un abandon institutionnel ancien et profond, donne naissance à un engagement quotidien qui ne se contente pas de dénoncer, mais qui construit. Parce qu’elle sait que derrière les chiffres, il y a des vies, et que derrière les murs effondrés, il y a des humiliations accumulées.
Dans son livre 63 et 65, rue d’Aubagne – Le drame d’une ville méprisée, publié chez Gaussen le 3 novembre 2023 (160 pages, broché), elle revient sur cette tragédie et sur la mobilisation exceptionnelle qu’elle a suscitée. Elle y mêle sa propre voix à celles des habitants, des victimes, des soutiens. Une polyphonie de résistance et de dignité.
Dans cet entretien, Kaouther Ben Mohamed revient sur ces jours de chaos, sur la solidarité inédite qui a suivi, sur les silences politiques, sur la fatigue des luttes, mais aussi sur la colère comme moteur de vie et sur la fierté de s’être imposée, seule, dans un monde qui n’attendait rien d’elle. Sans parti, sans syndicat, mais avec détermination. « Je suis comme ça », dit-elle. Et cela suffit.
Le Matin d’Algérie : Le 5 novembre 2018, deux immeubles s’effondrent rue d’Aubagne à Marseille, causant la mort de huit personnes. Où étiez-vous ce jour-là, et comment avez-vous vécu ces premières heures du drame ?
Kaouther Ben Mohamed : Lorsque les immeubles se sont effondrés, j’étais chez moi. Et puis j’ai reçu 3 appels en moins de 5 minutes qui m’indiquaient ce qui venait de se passer. Sans trop y croire, je me suis rendue immédiatement sur les lieux. Et là, l’horreur, la stupeur et l’effroi ont envahi tout mon être. Je crois qu’ils ne m’ont pas quittée depuis.
Le Matin d’Algérie : Très rapidement, vous avez pris la parole publiquement et fondé l’association Marseille en colère !. Qu’est-ce qui vous a poussée à passer à l’action si vite ?
Kaouther Ben Mohamed : La nécessité d’être solidaire avec ces centaines de familles évacuées immédiatement après cet effroyable et tragique effondrement. Il fallait nous organiser pour les accompagner et trouver des solutions rapides et pérennes à la fois.
Le Matin d’Algérie : Quels ont été les premiers besoins des délogés à ce moment-là ? Et comment s’est structurée la solidarité autour d’eux ?
Kaouther Ben Mohamed : Les premiers besoins étaient de survie. Ces personnes étaient évacuées de leur domicile en urgence absolue et n’avaient même pas le temps de récupérer papiers d’identité, CB / argent, vêtements et chaussures… Elles étaient dénuées de tout. Il fallait donc tout récolter, trier, distribuer et aussi les nourrir. Il est à souligner la mobilisation hors norme des Marseillais de toute la ville et de toutes catégories sociales, ainsi que celle de la majorité des habitants de notre département. Ils ont tous été aussi mobilisés que généreux.
Le Matin d’Algérie : Vous avez grandi dans les quartiers populaires de Marseille, de l’Estaque à Air Bel. En quoi ce vécu personnel a-t-il façonné votre engagement ?
Kaouther Ben Mohamed : Cette question m’est souvent posée, mais je vous avoue qu’elle me laisse toujours sans voix. Je suis comme ça. L’entraide, la solidarité, le partage font partie de mon éducation, celle que j’ai reçue dans le bidonville où je suis née. Et j’en suis très fière.
Le Matin d’Algérie : Dans ce livre, vous mêlez votre voix à celles des habitants, des victimes, des militants. Pourquoi ce choix du récit collectif ?
Kaouther Ben Mohamed : À mes yeux, il est essentiel de partager la parole avec les familles concernées, celles qui sont victimes de ces drames et de ce mépris, ainsi qu’avec une partie de leurs soutiens. Ce combat, je le mène sans relâche et il fait partie intégrante de celle que je suis, mais je ne le mène pas seule, même si je donne, en toute humilité, beaucoup, beaucoup plus que les gens normaux.
Le Matin d’Algérie : Depuis l’effondrement, plus de 20 000 personnes ont été évacuées de leur logement à Marseille. Comment expliquez-vous l’ampleur de cette crise ?
Kaouther Ben Mohamed : Marseille est une ville merveilleuse. Une ville à haut potentiel qui a historiquement été méprisée par ses édiles qui n’ont jamais su prendre soin d’elle et investir en elle. Quand la politique du logement et du développement au niveau de l’urbanisme est insuffisante, voire inexistante pendant 50 ans, il est normal qu’un jour, elle finisse par commencer à s’effondrer.
Le Matin d’Algérie : Parlez-nous du rôle des institutions, des élus, de l’État. Avez-vous eu l’impression de faire face à du mépris ? De l’ignorance ? De l’inertie ?
Kaouther Ben Mohamed : L’état de notre ville n’est que le résultat du mépris que subissent les plus précaires d’entre nous. Ce mépris est entremêlé à une certaine incompétence de certains responsables politiques et institutionnels. Et quand vous y ajoutez une certaine complaisance entre cols blancs, nous atteignons un niveau d’irresponsabilité qui mène tôt ou tard à ce type de drame.
Le Matin d’Algérie : En tant que femme issue des quartiers populaires, comment avez-vous été perçue dans l’espace médiatique et politique ?
Kaouther Ben Mohamed : Évoluer dans l’espace médiatique et politique est compliqué pour toutes les femmes. Ça l’est un peu plus quand on est issue de l’immigration post-coloniale et que nous ne sommes soutenues ni par un parti politique, ni par un syndicat. Ce qui est mon cas. Mais à force de travail, d’abnégation et encore de travail acharné, j’ai fini par m’imposer dans ces espaces qui sont un des maillons essentiels pour communiquer, mobiliser et trouver des solutions.
Le Matin d’Algérie : Six ans après, où en est la lutte ? Que reste-t-il de la mobilisation née de la rue d’Aubagne ?
Kaouther Ben Mohamed : Comme dans toutes les luttes, la mobilisation de la société civile finit par s’essouffler. C’est normal. Le procès tant attendu s’est tenu de manière exemplaire du 7 novembre au 18 décembre dernier. Avec les familles de victimes et les concernés, nous attendons beaucoup du délibéré qui aura lieu le 7 juillet. Peut-être un peu trop. Mais c’est normal aussi. Si ces crimes restent impunis, toutes les victimes de marchands de sommeil et de logements insalubres se sentiront définitivement méprisées et abandonnées par le système.
Le Matin d’Algérie : La colère, chez vous, semble être une force de construction autant que de dénonciation. Comment la cultivez-vous sans qu’elle vous brûle ?
Kaouther Ben Mohamed : Je ne la cultive pas. Elle est là. Parfois elle me porte, parfois elle me fait mal. Mais elle reste là, intacte, parce que malheureusement, encore aujourd’hui, les injustices persistent et le mépris ne faiblit pas.
Le Matin d’Algérie : Si vous deviez ne laisser qu’une seule phrase, un cri, un vœu ou une trace de votre combat, que diriez-vous ?
Kaouther Ben Mohamed : Que le travail finit toujours par payer, même si ça prend du temps, et qu’il ne faut jamais, JAMAIS, baisser le regard et avoir peur de défendre son droit à vivre dignement !
Abdelmadjid Tebboune ou la panne généralisée de l'Algérie.
Il flotte sur l’Algérie comme une brume d’anesthésie. Une paralysie non pas due à la canicule mais au règne crépusculaire de Tebboune et ses acolytes.
Cette torpeur est savamment organisée et entretenue par le pouvoir, dans laquelle l’absurde côtoie l’arbitraire, et où le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune règne non pas en chef d’État, mais en gardien d’une citadelle qui s’effrite.
Officiellement, il est le président du « nouvel Algérie ». Mais pas seulement. Il est l’intendant d’un système aussi vieux que fossilisé, recyclant les routines autoritaires avec la régularité d’un métronome soviétique. Son mandat, commencé dans l’ombre des manifestations du Hirak, s’est mué en une suite de purges feutrées, d’arrestations absurdes et de discours qui sentent la naphtaline. Un pouvoir qui jette la jeunesse en prison, emmure les voix libres et promeut le troisième âge aux plus éminents postes.
Redisons-le pour les oublieux. En Algérie, l’arbitraire n’est pas une simple dérive : c’est une méthode de gouvernement. Rien ne doit être banal dans l’Algérie de la Soummam.
On arrête des journalistes pour avoir tweeté, on jette des militants en prison pour avoir marché. On embastille des universitaires, des avocats, des opposants … On censure, on harcèle, on fait taire, mais toujours avec le sourire d’un pouvoir qui vous explique que « la démocratie avance ». Elle avance, oui, mais dans une impasse. L’irréparable est devant nous.
Au risque de déplaire, rappelons cette autre vérité : Tebboune gouverne à coup d’oukases, de décisions improvisées – la dernière preuve : la fumeuse allocation touristique -, comme un homme qui distribuerait des rustines sur un radeau troué. Il parle d’économie, de réalisations pharaoniques pendant que les jeunes et les moins fuient par milliers. Ceux qui restent n’ont pour seul horizon que cette Europe que brocarde une presse aux ordres. Tebboune et Chanegriha brandissent la souveraineté alors que le pays dépend de ses importations.
Fabuliste en diable, Abdelmadjid Tebboune multiplie les grandes promesses comme un illusionniste distrait, oubliant à chaque discours ce qu’il avait promis la veille. Le logement ? Une priorité depuis 2020.
L’agriculture ? Stratégiquement vitale depuis l’époque antédiluvienne de Boumediene mais toujours en attente de lancement. L’investissement étranger ? Une symphonie qu’on rejoue à chaque forum en costume-cravate, pendant que les entrepreneurs algériens croulent sous la corruption, le clientélisme et un système bancaire hors d’usage.
Quant à la justice, elle a fini par se prendre les pieds dans sa propre robe. On y juge des opposants sans preuves mais avec zèle, on y condamne des manifestants pour avoir crié « État civil, non militaire ». Un écrivain de 80 ans, Boualem Sansal, condamné à 5 ans de prison, un autre écrivain, Kamel Daoud, est recherché par la justice, un ancien président de la JSK lui aussi embastillé parce que trop amoureux de sa région, la Kabylie…
Pendant ce temps, les oligarques recyclés et autres clientèles népotiques sirotent leurs cafés et leur whiskies à Hydra en feignant l’amnésie et la paix retrouvée.
Tebboune, en bon produit du sérail, n’a pas changé le système. Il l’a resservi avec des rideaux neufs ou presque. Il a troqué les bottes contre les mocassins, mais la main reste aussi lourde. Derrière chaque réforme annoncée, il y a un juge prêt à sévir, un ministre prêt à plier, un wali prêt à obéir, un journaliste disposé à tresser les lauriers aux locataires d’El Mouradia.
Tout va bien en Algérie… Les 250 détenus d’opinion qui croupissent dans l’ombre poisseuse des prisons sont une inventions des défenseurs des droits humains, des ennemis de l’Algérie, si l’on en croit la propagande officielle… Et pourtant.
L’Algérie de 2025 ressemble à un théâtre fermé au public, où les acteurs répètent seuls dans le noir une pièce que plus personne ne veut voir. Le peuple ? Spectateur lassé, entre cynisme et résignation. Les jeunes ? En partance vers d’autres rives. La société ? En état de veille, comme si elle attendait que le rideau tombe enfin sur ce pouvoir qui joue à se survivre.
A 80 ans, Tebboune ne gouverne pas : il gère une panne historique. Et pendant que le pouvoir continue de parler en boucle à sa propre image, l’Algérie s’éloigne, doucement mais sûrement, d’elle-même. Des valeurs de la Soummam et du serment fait par les moudjahidine dans les montagnes et les refuges pendant les années de feu.
Rabah Aït Abache
Cette chronique est dédiée à tous les détenus d’opinion et aux emmurés du système.
L’ES Sétif, vainqueur à domicile face à l’US Biskra (1-0), a mis fin à sa série noire, alors que l’USM Alger a chuté lourdement en déplacement face au MC Oran (4-0), lors de la première partie de la 30e et dernière journée du championnat de Ligue 1 Mobilis de football, disputée vendredi, devant se clôture samedi.
Devant des gradins pratiquement vides, l’ES Sétif a mis fin à une mauvaise série historique de cinq revers de rang, en battant petitement la lanterne rouge, l’US Biskra (1-0). L’Entente s’en est remise à son capitaine, Djahnit, auteur de l’unique but de la partie (23e). De son côté, l’USB quitte la Ligue 1 sans gloire, en alignant six défaites de suite.
A l’Ouest, le MC Oran s’est baladé face à une équipe de l’USM Alger largement remaniée, qui a la tête tournée vers la finale de la Coupe d’Algérie, face à son voisin le CR Belouizdad.
Les Oranais, qui ont assuré leur maintien lors de la 28e journée, ont ouvert le score peu avant la pause par Moulay (40e), avant de dérouler en fin de match en marquant trois autres buts, par Moulay (84e), Jobe (90e+1), et Benatia (90e+4).
A l’issue de ce résultat, le MCO qui termine sur une bonne note, rejoint l’USM Alger à la 7e place au tableau, avec 40 points chacun.
De son côté, la JS Saoura, sur sa lancée, est allée tenir en échec à Constantine le CSC (2-2), alignant un septième match sans défaite.
Pourtant, tout a mal commencé pour les gars de Béchar, qui ont concédé l’ouverture du score signée Temine (37e), avant d’égaliser avant la mi-temps (45e+2) par l’Ivoirien Bidi.
Les Constantinois, qui restaient sur deux revers de suite, ont repris l’avantage par Bouteldja (73e), mais c’était sans compter sur la détermination de la JSS, qui a remis les pendules à l’heure grâce à Bentaleb (79e).
Un nul qui permet à la JSS de conserver provisoirement sa position au pied du podium (4e, 43 pts), alors que le CSC glisse à la 9e place (39 pts).
Le match USM Khenchela-MC El-Bayadh, qui devait se jouer ce vendredi, a été décalée à samedi (17h00), en raison de l’arrivée tardive de la délégation du MCEB à Khenchela.
Dans la deuxième et dernière partie de cette ultime journée, prévue samedi, c’est l’heure du verdict aussi bien dans la course au titre que pour le maintien.
Le leader le MC Alger (1e, 57 pts), sera en ballotage favorable à domicile face au premier relégable, le NC Magra (15e, 30 pts), pour conserver son titre reconquis la saison dernière, après 14 ans de disette.
Le « Doyen » n’aura besoin que d’un seul point pour être sacré champion pour la 9e fois de son histoire. Pour espérer se maintenir parmi l’élite, le « Nedjm » doit non seulement créer l’exploit face au Mouloudia, mais attendre une défaite ou un nul de l’ES Mostaganem (14e, 31 pts), en appel pour affronter le Paradou AC.
Le CR Belouizdad (2e, 54 pts) et la JS Kabylie (3e, 53 pts), mèneront une course à distance haletante pour la deuxième place, qualificative à la prochaine édition de la Ligue des champions.
Même si mathématiquement le CRB reste en course pour le titre, son destin n’est plus entre ses mains, puisqu’il doit non seulement s’imposer à Béjaïa mais espérer une défaite du MCA à domicile.
De son côté, la JS Kabylie partira favorite à la maison face l’ASO Chlef (13e, 34 pts), assurée du maintien lors de la précédente journée.
Nous utilisons des cookies pour optimiser notre site web et notre service.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.