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Le Yémen en guerre : la famine tue à petit feu les enfants

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L’Arabie y mène une coalition arabe depuis 4 ans

Le Yémen en guerre : la famine tue à petit feu les enfants

Ahmed Hassan hurle de douleur au moment où le médecin le pose délicatement sur une balance pour le peser. Le visage et le corps décharnés, ce bébé yéménite de quelques mois est affamé.

A l’hôpital Sabaeen de Sanaa, les infirmières préparent du lait en poudre et remplissent des seringues, rationnant ainsi les portions données aux enfants malnutris qui arrivent pour des traitements d’urgence.

Parfois même incapables d’avaler tellement leur corps est affaibli, les enfants sont nourris à l’aide de sondes.

« La vie est devenue très difficile (…) mais nous faisons de notre mieux, compte tenu des circonstances », confie Oum Tarek, dont le bébé de neuf mois est pris en charge pour malnutrition.

« Nous ne sommes pas d’ici, nous louons une très vieille maison pour 10.000 riyals (environ 35 euros) à Hiziaz », au sud de Sanaa, dit-elle à l’AFP. 

Son bébé, raconte-t-elle, est tombé malade car elle n’avait plus les moyens de lui acheter du lait en poudre, compte tenu de l’importante somme que représente la location de la maison.

Les quatre années de guerre entre le gouvernement yéménite et les rebelles Houthis ont plongé le pays au bord d’une « famine géante et imminente », selon l’ONU qui estime que 14 millions de personnes – soit la moitié de la population– pourraient en être victimes. 

Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a affirmé lundi que le risque de famine au Yémen est « plus important que tout ce qu’un professionnel du secteur a pu voir au cours de sa carrière professionnelle ». 

« Porte de la mort » 

A l’hôpital de Sabaeen, le pédiatre Charaf Nachwan affirme que certaines familles n’ont même pas les moyens de payer le transport pour arriver à la clinique.

« Leurs enfants sont donc laissés des jours, des semaines, souffrant de malnutrition, jusqu’à ce que quelqu’un les aide avec un peu d’argent. A ce stade, nous faisons face à des cas très graves », se désole-t-il.

Depuis l’intervention en mars 2015 d’une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite en soutien au gouvernement yéménite, le conflit a fait selon l’ONU près de 10.000 morts – des ONG de défense des droits humains estimant que le bilan serait cinq fois plus important -, en majorité des civils, et provoqué la pire crise humanitaire au monde. 

L’ONU a réclamé cette semaine « un cessez-le-feu humanitaire » autour des installations participant à la distribution d’aide alimentaire, mais ni les rebelles soutenus par l’Iran, ni Ryad et ses alliés ne semblent avoir répondu à l’appel.

Les deux parties se disputent le contrôle du pays qui partage une frontière avec l’Arabie saoudite et possède plusieurs ports stratégique. 

Les rebelles contrôlent la capitale Sanaa et d’importantes régions dans le nord et l’ouest du pays, où se trouve notamment la ville de Hodeida. Près des trois quarts de l’aide humanitaire entrant au Yémen transite par son port.

La coalition sous commandement saoudien, qui contrôle l’espace aérien au Yémen, impose un blocus quasi-total à ce port, ainsi qu’à l’aéroport de la capitale. 

Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une baisse de 2,6% de la croissance du Yémen en 2018, tandis que l’inflation devrait atteindre 42%. 

Face à cette situation, le docteur Nachwan assure que le personnel médical fait son maximum pour sauver les enfants.

« Les cas que nous traitons ici à l’hôpital sont graves. A la porte de la mort parfois. Nous faisons notre travail, nous faisons tout ce que nous pouvons pour rendre (aux enfants) leur santé », dit-il.

« Certains s’en sortent. D’autres meurent ».

Auteur
AFP

 




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L’hélicoptère du président de Leicester City s’écrase

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PREMIERE LEAGUE

L’hélicoptère du président de Leicester City s’écrase

Le sort du charismatique président du club de football anglais de Leicester City, le Thaïlandais Vichai Srivaddhanaprabha, suscitait dimanche des inquiétudes croissantes après le crash d’un hélicoptère la veille au soir près du stade de cette ville du centre de l’Angleterre.

Selon la chaîne de télévision Sky Sports, qui a diffusé des images de l’hélicoptère en flammes, il s’agit d’un appareil appartenant au président du club.

« J’espère qu’ils vont bien. On dirait qu’ils n’ont pas eu beaucoup de chance. Ça s’est juste embrasé », a réagi un témoin auprès de Sky news.

La présence de Vichai Srivaddhanaprabha à bord de l’appareil n’a pas été confirmée.

Selon un tweet du correspondant de la BBC en Asie du Sud-Est, « une source proche de la famille » a confirmé qu’il se trouvait à bord, mais ni Leicester City ni les responsables thaïlandais de King Power, l’empire de magasins duty-free de Vichai Srivaddhanaprabha, n’ont fait le moindre commentaire.

Des images prises après l’incident montrent une zone en proie à d’impressionnantes flammes, vers laquelle convergent des véhicules de secours.

L’accident a eu lieu quelques heures après que Leicester a fait match nul 1-1 avec West Ham lors d’un match de Première League au King Power Stadium.

Selon la police du Leicestershire, l’hélicoptère est « tombé sur un parking situé près du stade peu après 20H30 » (19H30 GMT) samedi soir.

Vichai Srivaddhanaprabha a l’habitude de quitter le stade avec son hélicoptère, qui décolle du terrain, lorsqu’il assiste à un match à domicile de Leicester. Mais l’identité du pilote et des passagers à bord samedi n’a pas encore été confirmée. On ne sait pas non plus si des personnes à terre ont été blessées.

L’ancien international anglais et footballeur de Leicester Gary Lineker a déclaré sur Twitter avoir « entendu que l’hélicoptère du propriétaire de Leicester City s’était écrasé dans le parking du club ». Il a ensuite évoqué une « terrible tragédie », déclarant avoir le « coeur brisé ».

Conte de fée 

Les footballeurs de Leicester City Jamie Vardy, Ben Chilwell et Harry Maguire ont tout trois tweeté des emojis représentant des mains jointes en signe de prière. Ben Chilwell s’est dit « sans voix ».

Vichai Srivaddhanaprabha est un milliardaire thaïlandais âgé de 60 ans. Sa fortune, bâtie en ayant au départ un seul magasin de duty-free à Bangkok, était estimée en 2016 à 2,9 milliards de dollars.

Il a acheté Leicester City pour environ 40 millions de livres en 2010 quand personne ne pariait sur ce club anglais qui évoluait alors en deuxième division.

Il est parvenu à en faire le plus improbable champion de Première League de tous les temps, en 2016, faisant vivre au petit club un véritable conte de fée. C’est la première fois que Leicester City a décroché ce titre depuis la création du club en 1884.

Vichai Srivaddhanaprabha est très populaire auprès des supporters du club. En avril dernier, il leur avait offert des bières et des bouteilles d’eau pour célébrer son soixantième anniversaire.

Émus par le drame, des fans arrivaient dimanche matin aux abords du stade, apportant pour certains des fleurs.

« Je n’ai pas pu dormir de la nuit », a confié à l’AFP Anti Patel, la voix brisée. Vichai Srivaddhanaprabha a « fait beaucoup pour le club ». « Je ne sais pas quoi dire, je n’arrive pas à m’en remettre ».

Vichai Srivaddhanaprabha, qui est aussi amateur de polo, est un familier des puissants de Thaïlande, au premier rang desquels la famille royale. Son nom, Srivaddhanaprabha, lui a été attribué en 2013 par le roi de Thaïlande.

Ce fervent bouddhiste est père de quatre enfants. Son fils Aiyawatt Srivaddhanaprabha, surnommé « Top », est vice-président du club.

Auteur
AFP

 




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Les pratiques hors-la-loi dans les campus universitaires

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DECRYPTAGE

Les pratiques hors-la-loi dans les campus universitaires

Sait-on que bon nombre d’organisations estudiantines s’efforcent d’imposer leurs lois aux campus ? Sait-on les motifs profonds pour lesquels elles s’évertuent à imposer leurs lois d’airain  aux recteurs des universités ? En effet, les leaders de ces organisations, notamment l’UGEL (l’Union générale des étudiants Libres), d’obédience MSP, ex-Hamas, s’ingèrent en permanence dans la gestion de nos universités, et s’emploient à doubler  même le pouvoir des recteurs dans le but d’infléchir leur conduite dans le sens qu’ils désirent. L’UGEL n’est pas la seule, tant s’en faut, à agir en ce sens. D’autres nébuleuses aux étiquettes politiques bariolées tendent vers les mêmes objectifs plus ou moins avoués.

Sept organisations estudiantines aux couleurs bariolées dominent le campus et font la loi. Outre l’UGEL, il ya six autres dénominations, à savoir : ONEA (l’Organisation nationale des étudiants algériens), SNE (le Syndicat national des étudiants), UGEA (l’Union générale des étudiants algériens) ; LNEA  (la Ligue nationale des étudiants algériens),  AREN (l’Alliance pour le renouveau estudiantin national), ONSE (L’Organisation nationale pour la solidarité estudiantine ; le REA (le Rassemblement des étudiants libres).Toutes ces organisations ne sont en vérité que de simples appendices des partis politiques qui s’en servent selon leurs objectifs stratégiques. 

Les intérêts communs effacent les clivages idéologiques

L’objectif visé par toutes ces organisations est le même : obtenir de l’université des faveurs ( passe-droit, rachat, obtention de notes indues de TD, de cours …). Elles s’ingèrent même dans les concours de recrutement des agents … Si ces demandes ne sont pas satisfaites, elles s’empressent systématiquement de bloquer les accès du rectorat, exigent de « monter voir le recteur » et demandent à ce que celui-ci « descende » les voir en « bas ». L’usage du chantage au suicide et à la grève des cours est souvent agité.

Les exemples de Batna, de Khemis Miliana, de Boumerdès et de bien d’autres établissements, sont l’illustration parfaite de cette quasi-immunité dont bénéficient ces organisations.

A Khemis Miliana, les étudiants, selon nos sources, ne reconnaissent pas les décisions prises par le recteur, et la section UNEA locale, exige d’être reconnue comme l’unique interlocuteur de l’administration. A Boumerdès, L’AREN, a pu bloquer durant trois semaines le campus au motif qu’on devrait « racheter les étudiants avec six  de moyenne » !! A Bouira, les étudiants mettent la pression sur le recteur pour qu’il accepte de faire passer les étudiants en master. A M’sila, les mêmes revendications et les  mêmes pressions se sont font sentir sur le recteur et le rectorat pour qu’ils accèdent sans rechigner à toutes les demandes émises par les étudiants.

Le type de chantage  utilisé par les organisations estudiantines pour faire plier en quatre les recteur

Les menaces du suicide deviennent une des formes de chantage partout usitée. Le 22 octobre 2018, un étudiant en économie de l’université de M’sila, monte sur le toit de la Faculté muni d’un bidon d’essence, et menace de s’enflammer s’il n’était pas admis à s’inscrire en master. Exploitant cet évènement dramatique, et transcendant leurs clivages idéologiques, les représentants des huit organisations estudiantines déjà citées, se précipitent au rectorat et demandent à être entendus par le recteur, qui les reçoit. Ils lui demandent clairement  et uniment de donner consigne à tous les doyens pour qu’ils inscrivent tout le monde en Master…Ceux-là étaient « trop gentils», comparés à leurs pairs de Bouira…

Laxisme  de l’Etat ou  laisser-faire de la tutelle ?

L’usage de la violence physique et les menaces verbales deviennent presque les seuls modes de « régulation » des rapports sociaux. A Bouira, le 8 février 2018, un étudiant en sociologie, avait été grièvement poignardé au cou par des étudiants.

Dans le même établissement, la section locale de l’UNEA s’est comporté  en mars 2018 envers le doyen de la faculté des sciences économiques et sciences de gestion  de manière franchement  terroriste. En lui promettant de subir le même sort que celui de Mouammar El Khaddafi s’il n’accédait pas à leurs revendication -celles d’augmenter les notes aux étudiants -, le malheureux doyen qui se trouvait déjà séquestré depuis six heures, avait pris peur et sauta du second étage vers 22 heures. Il eut plusieurs fractures de gravité variable et se trouverait toujours en convalescence. Qui plus est , le 23 octobre 2018, s’est tenue une Assemblée générale au campus de Bouira, à l’initiative de huit organisations syndicales aux étiquettes politiques opposées.

A cette occasion, le recteur a été sommé d’accorder le Master à tous, sans quoi on le ferait dégager dans les 24 heures ! ce langage martial de la part d’organisations prétendument syndicales, que dénote-t-il ? Absence de l’Etat ou laxisme de la tutelle ?
Mais que recommande celle-ci ? Rien, sinon le dialogue avec les  boutefeux, pour ne pas dire les « hors-la-loi », et cela au grand dam du respect des lois et de ces pauvres recteurs qui pourraient être sacrifiés à tout moment sur l’autel de la raison d’Etat et comme lampistes en cas de dérapage !!!

(*) Ahmed Rouadjia est Professeur d’histoire et de sociologie politique

Auteur
Ahmed Rouadjia (*)

 




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Le groupe parlementaire du FFS suspend toutes ses activités au parlement

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APN

Le groupe parlementaire du FFS suspend toutes ses activités au parlement

Les parlementaires du Front des Forces Socialistes se sont réunis, en marge de la conférence nationale des élus qui s’est tenue à Zéralda les 25,26 et 27 octobre 2018, après concertation avec la direction nationale du parti, en vue de débattre de la situation prévalant à l’assemblée populaire nationale.

Les députés du FFS se sont comportés avec la loi du fait accompli des institutions dont la légitimité est mise en cause, le groupe parlementaire du FFS s’est comporté avec elle comme une institution du fait accompli, illégitime dans toutes ses instances, y compris sa présidence.

Depuis le début de la mandature, le FFS s’est démarqué de l’ancien président de l’assemblée, et se démarquera de l’actuel président, tous les deux illégitimes, mais s’est comporté comme un groupe parlementaire élu par le peuple, représentant du peuple et de ses préoccupations.

Le groupe parlementaire du FFS tient sa légitimité de ses électeurs, il n’est le résultat ni d’un quota ni de la fraude.
Le groupe parlementaire du FFS a dénoncé à maintes reprises la mainmise du pouvoir exécutif sur le législatif, que les partis de l’allégeance et leurs supplétifs ont transformé en simple comité de soutien aux politiques défaillantes qui ont mis en péril l’avenir du pays et des générations, et hypothéqué tous les espoirs de changement. Comme il a dénoncé également le comportement des présidents des deux chambres à l’égard de l’opposition en l’accusant de semer le désespoir, le doute et l’incitation contre les institutions et les symboles de l’état.

L’opinion publique découvre aujourd’hui que c’est la majorité usurpée, sur insinuation du système corrompu qui constitue la menace et le danger réel sur la stabilité des institutions et du pays, et le piétinement de la constitution et des lois en vigueur, en ayant recours encore une fois, aux coups de force et à la violence comme moyen de se maintenir au pouvoir et d’accéder aux responsabilités.

Le pouvoir et ses partis étaient disposés à faire passer la loi de finances 2019 en outrepassant l’assemblée populaire nationale en légiférant par ordonnance. Le dernier acte de leur pièce théâtrale qui a débouché sur l’élection d’un nouveau président de l’assemblée, a fait en sorte qu’ils accélèrent la présentation de la loi de finances devant la commission habilitée et ensuite en session plénière d’une manière expéditive, ce qui constitue un manque flagrant de sérieux dans la gestion des affaires publiques.
Vu le flou qui entoure la gestion de la crise de l’assemblée populaire nationale, le groupe parlementaire du FFS suspend toutes ses activités au parlement dans ses deux chambres.

Tout en suivant l’évolution de la situation, les parlementaires du FFS consacreront leurs activités aux sorties sur le terrain à travers les différentes wilayas pour rencontrer les citoyens, être à leur écoute et se solidariser avec les syndicalistes, les militants des droits de l’Homme, les militants victimes d’harcèlements et de poursuites judiciaires d’une manière abusive.
Les parlementaires du FFS s’engagent à poursuivre la lutte pour la construction de l’état de droit et des institutions, de la justice sociale et de la gouvernance, un état souverain qui garantit les droits et les libertés des citoyens, et la consécration du principe d’alternance au pouvoir et la lutte contre la corruption et la gestion violente des institutions.

Le chef du groupe parlementaire
Sadek Slimani

 




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La démocratie n’est pas faite pour l’Algérie !

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REGARD

La démocratie n’est pas faite pour l’Algérie !

En 19 ans de pouvoir, Bouteflika a fait fuir des dizaines de milliers de cadres du pays.

Ce qui se passe ces derniers temps en Algérie est digne d’une tragicomédie de la scène politique et de ses coulisses. Grand générateur d’histoires grotesques, impayables, vaudevillesques, le pouvoir algérien est en passe de devenir un sujet de risée et de raillerie, en même temps, un objet de moquerie. Que peut-on retenir des parlementaires qui mettent sous scellé la première chambre ? Quelle légitimité peut-on donner à un gouvernement aux antipodes des attentes du peuple ?

Manipulations mystiques

En Algérie, le processus de démocratisation a trébuché dès ses premiers pas. Étant donné le caractère essentiellement exogène de ce processus, les acteurs politiques locaux s’aménagent des couloirs clairs-obscurs dans lesquels ils adaptent la démocratie à leurs stratégies internes de conquête du pouvoir. Les élections sont entourées de rituelles qui montrent souvent une rencontre de rationalités différentes.

En effet, les élites n’hésitent pas à recourir aux manipulations mystiques pour conserver ou pour s’assurer de leur maintien au pouvoir. Le moment des élections est le moment où l’élite se rend compte de la nécessité du peuple et fait appel à lui. Ce dernier n’hésite pas à le rançonner autant que faire se peut, car c’est le seul moment où la population se sent prise en considération par l’élite. Toute la pitrerie caricaturale « orchestré » par le régime, jouant sur la subversion et le louvoiement, avant les prochaines joutes électorales, vise en filigrane à détourner l’opinion des véritables maux qui gangrène cette Algérie.  

Ainsi l’investissement dans le sacré n’est pas inutile. L’arbitraire érige en règle du jour la loi de la jungle, la loi du plus fort. Les inégalités de rang ? Naturelles. L’oppression ? Volonté du sort ! Le pouvoir peut désigner, humilier, écraser, torturer, embastiller… C’est ainsi, puisqu’il appartient au plus puissant de faire vivre ou de faire mourir. « Le pouvoir se mange en entier », n’est-ce pas, et, à qui détient le pouvoir donc : tous les droits ! Et aux autres ? Soumission, obéissance et docilités.

Au début des années 90, l’Algérie a connu de profondes aspirations politiques, économiques, sociales. Ces mouvements ont eu pour conséquences l’avènement du renouveau démocratique avec la restauration du multipartisme et la résurgence des élections libres et compétitives.

Cependant, il n’en fallait pas beaucoup de temps pour que le rêve soit un cauchemar. Sinon, comment expliquer qu’un quart de siècle s’est écoulé depuis la pseudo-ouverture politique pour que l’Algérie de 2018 soit réduite à une « République bananière ». Y a-t-il un commandant à bord du bateau Algérie ? La démocratie a-t-elle existé dans ce pays, ou juste une chimère ? Et pourtant ! La démocratie enseigne qu’aucun pouvoir, dit-elle, n’est absolu, sacré ; tout pouvoir est construction humaine – donc muable ; donc changeable. La démocratie refuse, congédie le pouvoir d’un seul sur tous. Elle proclame le pouvoir des citoyens sur eux-mêmes ; elle postule les libertés politiques et civiles ; affirme le respect de la pluralité, la pratique du débat contradictoire et l’égalité devant la loi. Elle est constitutionnalité, principes et règles de vie commune partagés. Elle est ce processus – certes toujours litigieux, certes toujours difficile – d’élaboration de règles qui font sens, de règles qui donnent sens, de règles qui lient dans l’égalité et la liberté. Liberté de penser, liberté d’expression, liberté de parole.

Démocratie : la triche permanente

La démocratie libère la raison critique. Elle libère la parole muette, la parole mutilée, la parole interdite, la parole étouffée, étranglée, écrasée. Parler, exprimer son opinion, ouvrir sa gueule n’est ni un délit ni un crime, tel est l’un de ses crédos. Mais depuis que l’Algérie a fait l’option du multipartisme et de la démocratie, sous la pression, peut-on dire, notamment les événements d’octobre 88, l’idée de Mao selon laquelle « le pouvoir est au bout du fusil » est devenue pratiquement une hérésie, et a été combattue comme telle. Même si l’antidote des régimes comme celui de l’Algérie est la démocratie, la vraie, cette dernière tarde à venir.

Or, tant que le pouvoir triche avec la démocratie, badine avec les libertés, bricole avec l’économie, le changement n’est pas pour demain. De même, les élections y sont juste organisées pour s’assurer la bienveillance de l’Occident et amuser la galerie. Les institutions telles que le parlement, le Sénat, la justice…sont artistiquement taillées à la mesure des princes régnants, et la Constitution constamment charcutée en leur faveur. Le résultat est que la politique se sclérose et l’alternance est, à chaque élection, renvoyée aux calendes grecques. De ce point de vue, l’on pourrait dire que le lendemain s’annonce des plus sombres si le régime persiste à charrier le pays aux abysses. Les mouvements incessants de harraga, le chômage endémique avec son chapelet de conséquences désastreuses peuvent être lus comme un acte de désespoir contre un régime dont la gouvernance politique est aux antipodes de tous les fondamentaux de la démocratie.

Le vrai problème est que nous avons adopté la démocratie, mais sans que nos hommes y soient préparés parce que la mise en œuvre de la démocratie suppose une culture démocratique que malheureusement le gouvernement n’a pas.

La démocratie ne pourra réellement jouer son rôle de tremplin pour le développement que si les autorités et le peuple acquièrent cette culture démocratique, ce qui suppose l’éducation des citoyens, l’instruction civique, la lutte contre l’impunité, etc.

En effet, l’Algérie traverse une crise multidimensionnelle qui en dit long sur le malaise collectif de la nation. Une débâcle qui s’ébauche d’ores et déjà sous nos yeux : les masses noyées sous les flots du pathos et gagnées par l’angoisse sont dans l’expectative d’une voie du salut et «les décideurs», dans l’impasse, s’accrochent quoiqu’il leur en coûte au pouvoir! Énième ratage de cette Algérie qui se fourvoie dans ses contradictions. Or, pour faire œuvre utile, une élite gouvernante qui se dit à cheval sur les principes démocratiques ou au moins prétend les défendre devrait chercher «une synergie vitalisante» basée sur la confiance, le débat contradictoire et le respect populaire. Mais force est de constater que le fossé qui sépare les gouverneurs des gouvernés est tellement gigantesque qu’il parait difficile de sortir de ce « trou noir ».

 Il suffit de voir comment est administré le pays pour comprendre que la démocratie est aux antipodes de ce mode de gouvernance ancestrale. Au demeurant, le pouvoir algérien donne l’impression d’avoir du mal à se connecter avec la réalité amère du bas people. À y regarder de près, le régime plonge ses racines dans cet imbroglio sans fin, nourri et maintenu par ce même système. Après avoir obtenu le pouvoir par des voies « officiellement démocratiques », ledit régime s’ingénie à confisquer ce pouvoir en multipliant la conformité mimétique aux principes démocratiques pour faire résonnance auprès des nations, lesquelles ne prêtent attention qu’aux seules richesses du pays, s’il en reste.

Pendant ce temps, une partie du peuple qui ne reçoit de l’exercice politique en cours que les méfaits et les nuisances diverses se détournent de la chose publique et trouve dans la famille, dans le clan et parfois dans l’ethnie le seul endroit où ses intérêts sont pris en compte. Même les membres des élites politiques qui parviennent à préserver le lien avec le peuple qui leur a cédé le pouvoir utilisent abusivement ce pouvoir sur des questions essentielles en prenant des décisions qui échappent au plus grand nombre et qui ne profitent qu’à quelques individus. Le cas des députés, censés représenter le peuple, est un cas édifiant de ce qu’est devenue l’Assemblée nationale.

C’est malheureusement ce à quoi on assiste en Algérie. Outre la nonchalance du peuple, il y a également la soif du pouvoir de ces cacochymes qui ne veulent aucunement lâcher du lest. Alors, ne demandez pas à ces hommes de demander aux peuples par voie d’élections de lui donner la possibilité de gouverner. C’est ancré en lui, pour qu’il soit président, il faudrait d’abord que ça vienne de lui. C’est comme ça en Algérie, le peuple est inhibé, chloroformé…Il est donc normal qu’une fois arrivé au sommet de l’exécutif du pays, il ne daigne pas écouter les revendications du peuple, puisqu’il ne lui doit rien. Autre raison bien de chez nous,

L’Algérien n’aime pas être contredit, abhorre le changement ! raison pour laquelle les débats politiques tournent vite aux règlements de comptes. C’est pourtant un des fondements de la démocratie, débattre des idées ! Ne dit-on pas que « de la discussion jaillit la lumière », mais chez nous, la haine dame le pion. C’est ce qui explique ce long sommeil.

Pluralité de partis ne veut pas dire pluralisme

Si l’un des critères de démocratie pour un État est le pluralisme politique notamment l’existence des partis politiques, l’Algérie répond bien un peu trop bien : il y a une floraison des partis politiques. Le pays s’est illustré par un pullulement des partis politiques dont le nombre a souvent atteint des chiffres faramineux et dont l’objectif principal était uniquement la conquête du pouvoir et dans une moindre mesure le partage du gâteau national. Sans idéologies ni stratégie commune, les partis politiques ont des difficultés à se fédérer derrière une idéologie commune et de peser de tous leurs poids face à un appareil gouvernemental dont le principal objectif est la survie et la pérennité au pouvoir. Ce fameux multipartisme est un symbole aigu d’une entente tacite visant le maintien du tohu-bohu. Bon nombre de partis participent aux élections dans l’unique objectif de faire de la figuration, car ils savent pertinemment qu’ils ne vont jamais « gagner ». La pièce maîtresse du dispositif de cette escroquerie consiste à promouvoir le clientélisme, le népotisme tout en réduisant le peuple au rôle de simple spectateur.  

La démocratie implique une grande implication du peuple. Ce dernier doit donc être suffisamment éduqué et civilisé pour jouer à fond sa partition dans la langoureuse mélodie qu’est à la démocratie. Si le peuple n’est pas prêt, alors il se fera voler son pouvoir par les autorités. Malheureusement, c’est le cas en Algérie !

Auteur
Bachir Djaider (Journaliste et écrivain)

 




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Talaie El-Hourriyet dénonce « le vide politique au sommet de l’Etat »

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Dans un communiqué

Talaie El-Hourriyet dénonce « le vide politique au sommet de l’Etat »

Le Bureau Politique de Talaie El Hourriyet a tenu sa réunion mensuelle ordinaire, le samedi 27 octobre 2018, au siège national du Parti, sous la présidence de Monsieur Ali Benflis, Président du Parti.

A l’entame de ses travaux, le Bureau politique s’est référé à la date du 17 Octobre 1961 qui symbolise les sacrifices consentis par notre communauté résidant à l’étranger durant la lutte de libération nationale et lui a rendu un hommage appuyé et s’est incliné à la mémoire des martyres de cette journée.

Le Bureau politique a, également, évoqué l’anniversaire du glorieux Premier novembre que le peuple algérien se prépare  à célébrer dans le recueillement et la reconnaissance à tous ceux qui se sont sacrifiés pour le recouvrement de l’indépendance nationale mais également avec la frustration légitime de constater que 64 ans après la Déclaration du 1er Novembre 1954, la « restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social » est toujours à l’état de  projet.

Le Bureau Politique a, ensuite, procédé à l’évaluation de la situation politique, économique et sociale prévalant dans le pays.

I- Situation politique

1-Analysant la situation politique, le Bureau politique a constaté avec inquiétude l’exacerbation de la lutte entre différents centres de décision du pouvoir en place, avec comme résultante l’accélération de la dégénérescence de ce qui reste du peu de crédibilité et de stabilité des institutions de la République.

La crise inédite survenue au sein de l’Assemblée Populaire Nationale est significative de l’exacerbation de cette lutte, avec comme ligne de mire l’échéance présidentielle et comme enjeu, le contrôle du pouvoir, après 2019.

L’APN, déjà fortement discréditée par son déficit de légitimité et de représentativité, est le théâtre d’un « pugilat » indigne d’une partie « des représentants du peuple », que se livrent des groupes antagonistes du même pouvoir politique en place et qui renseigne sur les causes  du  désintérêt du citoyen vis-à-vis de la politique.

Pour le Bureau Politique, cette crise est instructive à plus d’un titre ;

a – la lutte qui se déroulait au sein du sérail du pouvoir politique  a débordé les enceintes de celui-ci pour s’étaler en plein jour,

b – présentée comme une crise institutionnelle, il s’agit fondamentalement d’une crise politique qui renvoie à l’échéance électorale,

c – elle lève le voile sur le mode de prise de décision au sommet de l’Etat qui ne s’embarrasse pas du principe démocratique de la séparation des pouvoirs,

d – le vide politique au sommet de l’Etat fait que le pouvoir politique en place n’arrive même plus à gérer ses contradictions et à transcender ses clivages,

e – le risque de déstabilisation des institutions et par là même du pays ne peut être le fait des partis de l’opposition qui multiplient les appels et les initiatives convergeant vers la proposition d’un dialogue inclusif pour une sortie de crise, mais bien le fait du pouvoir politique en place qui continue à nier l’existence même de la crise et met en péril la stabilité et la sécurité nationale,

f – au-delà de la question de sa légalité, l’éviction du président de l’Assemblée Populaire Nationale, est un véritable coup de force institutionnel mené par la « majorité parlementaire » en violation de la loi fondamentale  que cette même « majorité parlementaire » avait fait adopter par un coup de force constitutionnel en 2016.

Le Bureau politique salue, à cet égard, l’attitude responsable et légaliste de l’opposition parlementaire tout au long de cette crise.

2 – Le Bureau Politique constate, par ailleurs, que l’impasse politique dont souffre le pays a  atteint un seuil de gravité, sans précédent, qui met en danger la République et interpelle tous les acteurs politiques pour un sursaut salutaire afin d’épargner à notre pays des dérapages aux conséquences d’une ampleur imprévisible sur la stabilité, la sécurité, l’unité et la cohésion de la Nation.   

3-  Au chapitre des droits et libertés ,le Bureau politique relève, avec indignation  que les autorités publiques continuent à violer, sans scrupule, le droit constitutionnel des Partis politiques de tenir des rencontres pacifiques, dans des lieux fermés, et d’organiser des rassemblements tout aussi pacifiques dans des lieux publics.

Talaie El Hourriyet, qui craint que l’on s’achemine vers une sanctuarisation de la capitale et une interdiction pure et simple, qui ne dit pas son nom, de toute activité politique publique de l’opposition, par un recours systématique des pouvoirs publics aux pressions , à l’intimidation, et  à l’empêchement de l’organisation d’activités publiques , condamne fermement l’attitude des autorités responsables de ces abus de pouvoir caractérisés .

Une telle attitude est révélatrice de l’acharnement du pouvoir politique en place à museler l’opposition et à l’isoler de la population .Une opposition à laquelle, aux dires des tenants du pouvoir politique en place, la Constitution de 2016 était censée donner plus de prérogatives et qui, en fin de compte, s’est traduite par un verrouillage encore plus serré du champ politique et médiatique. Le refus de l’agrément à des Partis politiques participe de cette même démarche de verrouillage de l’espace politique.

Le Bureau politique reste convaincu que la crise multidimensionnelle qui affecte notre pays ne peut être dépassée, de façon durable, qu’au moyen d’un dialogue politique inclusif, qui place l’intérêt de notre pays et les aspirations du peuple algérien au-dessus de toute considération.

II – Situation économique

1 – Le Bureau politique regrette que dans un contexte de détérioration continue de la situation économique et sociale, les questions économiques connaissent un  déclassement sur l’agenda du pouvoir politique en place, concentré davantage sur le maintien du statu quo qui assure la pérennité du régime.

Le projet de loi de finance pour 2019 procède de cette attitude dommageable qui consiste à passer le cap de l’échéance présidentiel et à renvoyer les véritables problèmes qui ne pourront que s’aggraver, à l’après- 2019.  

2 – Le Bureau Politique exprime son inquiétude quant à la stagnation et aux perspectives inquiétantes de l’économie nationale pour les prochaines années avec une croissance faible  pour la période 2018-2020, selon les prévisions concordantes des institutions économiques et financières internationales et des experts nationaux et la préoccupation de la Banque d’Algérie ,elle-même , appelant le gouvernement à “un vaste programme de réformes structurelles pour libérer le fort potentiel de croissance de l’économie nationale et diversifier l’offre domestique et les exportations de biens et services”. Une croissance qui, selon les avis des experts, ne sera pas suffisante pour créer assez d’emplois et renverser la courbe du chômage, dont le taux pourrait atteindre des proportions inquiétantes.

Le  Bureau Politique  considère que cette dégradation de la situation économique n’est que le résultat logique de quatre années d’inaction, de tergiversation, d’hésitation , de revirements, d’instabilité juridique et institutionnelle, alors que les risques sur les positions financières, sur la croissance, ainsi que sur le chômage et l’inflation vont en s’amplifiant, le gouvernement se contentant de scruter les prix sur le  marché pétrolier et s’appuyant sur la planche à billets, au risque de provoquer une inflation incontrôlée, une dépréciation accentuée de la monnaie nationale et une dégradation du pouvoir d’achat du citoyen, plutôt que d’engager les réformes indispensables pour mettre sur mettre en œuvre  une stratégie de diversification de l’économie nationale et relancer la croissance.

Le Bureau Politique constate que rien n’est fait pour relancer la croissance par des investissements productifs. Les flux d’IDE baissent ,les investisseurs étrangers étant dissuadés par un climat des affaires difficile, l’instabilité juridique, le risque politique et la corruption .Ce même climat des affaires dissuade les investisseurs nationaux qui de plus souffrent d’une discrimination sur la base de leur attitude vis-à vis du pouvoir politique en place.

Enfin, le Bureau Politique, dénonce une fois de plus, la corruption qui, par son ampleur, sa tendance à la propagation dans les rouages de l’Etat,  sa banalisation scandaleuse, et l’impunité qui protège les responsables véreux, menace les fondements de l’Etat républicain.

III-Situation sociale

Le Bureau Politique dénonce le recours systématique des autorités publiques à la force pour réprimer toute velléité de contestation citoyenne et de revendication pacifiques de droits légitimes de citoyens impuissants face par toutes sortes d’abus et de dénis de droits du pouvoir politique en place, et d’exclusion de l’accès à la jouissance d’un minimum de bien-être social .Le Bureau politique rappelle que le dialogue, la concertation et la négociation sont le moyen idoine pour le règlement des conflits sociaux et l’instauration d’une société sereine, harmonieuse et solitaire

L’attention du Bureau Politique a été attirée par la situation  les milliers de jeunes promoteurs Ansej, Cnac et Angem dont les entreprises ont fait faillite, victimes d’un dispositif d’aide aux jeunes qui a échoué qui crient leur désarroi et leur détresse et vivent dans  la précarité face au harcèlement des banques et de la justice. Le bureau politique considère que les autorités publiques qui ont financé ces promoteurs, sans accompagnement, pour acheter la paix sociale, portent l’entière responsabilité de ces faillites et se doivent de  trouver des solutions novatrices pour venir en aide à ces jeunes et ne pas leur laisser comme seule alternative l’aventure périlleuse de la harga.

Le Bureau politique relève, à cet égard, avec inquiétude et indignation que, de jour en jour, le phénomène de « la harga  »  prend de plus en plus d’ampleur. Les cas rapportés par les médias nationaux de harragas qui sont allés jusqu’à s’asperger d’essence, menaçant de s’immoler par le feu, après l’interception de leur embarcation, plutôt que de retourner en terre ferme, nous interpellent tous et en premier lieu le pouvoir politique en place qui doit se rendre à l’évidence que l’approche  sécuritaire et judiciaire a montré ses limites dans la mesure où elle n’a pas ralenti le flux des départs et que la clé de la solution réside dans des politiques qui redonnent espoir à une jeunesse avide de vivre son temps . Image retirée.

Le Bureau politique exprime la même inquiétude face à l’hémorragie que constitue le départ massif de cadres, notamment ceux de certains secteurs névralgiques comme le secteur médical et celui de l’énergie, pour des pays qui leur ouvrent grandes les portes et leur offrent, la considération, des conditions de travail adéquates, des opportunités d’épanouissement et de progrès dans l’exercice de leurs fonctions et les moyens pour une vie décente, qu’ils n’ont pas trouvé dans leur propre pays. (…)

 




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Le coup de force de Saïd Bouteflika

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DECRYPTAGE

Le coup de force de Saïd Bouteflika

Des arrestations en cascade de journalistes, d’éditeurs électroniques, d’animateurs d’émissions télévisées, d’un ancien joueur de football et d’un comédien, le tout au lendemain de la journée nationale, le 22 octobre, de la presse, instaurée il y a 5 ans par le Président Bouteflika. 

Qu’ont-ils tous en commun ? Leur affaire est en lien, selon les déclarations des avocats, avec Anis Rahmani, qui se targue par le biais de sa chaîne de télévision Ennahar et de son journal du même nom d’être l’instigateur de ces arrestations, en passant en boucle à longueur de journée des images montrant leur interpellation, leur présentation devant le procureur et même leur transfert à la prison d’El Harrach. Du jamais vu !

Des mandats de dépôt ont été décidés à la hâte à l’encontre de la majorité des interpellés. Un fait rare et contraire à la loi en matière de délit de presse et quasi-inexistant dans les annales quand il s’agissait d’une plainte en diffamation émanant d’une tierce personne.

Les méthodes utilisées et les moyens déployés, dont des institutions mises en branle, la mobilisation du commandement national de la gendarmerie, des procureurs à la carte et le tout soutenu par un service de propagande, nous rappellent l’épisode sombre des poursuites engagées aux débuts des années 90 contre les journalistes pour atteinte aux corps constitués.  .

Quels que soient les faits qui leur sont reprochés, leur détention et les moyens mis en service, en matière sécuritaire, de justice et de propagande, démontrent de l’existence d’une machination politique obéissant à un agenda, qui est celui de l’élection présidentielle. En en l’espèce Anis Rahmani n’est qu’un instrument chargé de la sale besogne, comme ce fut le cas en 2014 en s’illustrant par sa campagne à travers sa télé visant les militants de Barakat et les opposants au 4ème mandat de Bouteflika. 

Il y a lieu de rappeler à cet effet ses méthodes en matière d’innovation professionnelle : il avait sur la base des contacts sur les réseaux sociaux des militants fait des montages pour leur inventer des supposés liens avec des organisations internationales, même avec les sionistes et le Mossad ; des images qui étaient diffusées à longueur de la journée. Aucune plainte déposée par les victimes de ces calomnies à la McCarthy n’a abouti jusqu’à aujourd’hui.

Anis Rahmani est dans son rôle de « missionnaire », comme l’a montré la mise en scène filmée, enregistrée puis diffusée dans sa télé, de son « altercation » avec un officier de la caserne Antar, l’un des subalternes du général major Athmane Tartag, dit Bachir, coordonnateur de DSS (Département de Surveillance et de Sécurité, héritier de DRS qui était rattaché à la présidence). Tout était programmé. C’était la séquence préparant sa « croisade » contre des journalistes et des sites ayant publié ou divulgué certaines informations le concernant, sur son passé ou sur son statut de « chien de garde ».  Il sied, en vérité, à ce rôle depuis que le DRS l’avait collé en 1995 aux basques de Mahfoud Nahnah, ancien président du parti islamiste Hamas, comme journaliste dans son organe central.

L’habillage du 5ème mandat  

Contrairement à 2014, le groupe Ennahar est parti en guerre à l’avance et ce n’est pas une erreur de timing, mais pour baliser le terrain aux annonces officielles ultérieures qui risquent de mettre le patron réel du groupe et le « parrain » aux devants de la scène. Puisque le frère du Président, Said Bouteflika, est Président de la République de fait depuis des années et ce, sans aucune légalité constitutionnelle. Il ne reste cependant qu’à introduire un amendement constitutionnel lié au poste du vice-président qui sera adopté par les deux chambres. 

L’affaire dite de cocaïne a accéléré le processus et dans la foulée, il y a eu la liquidation de tous les récalcitrants dans les institutions à la personne de Said Bouteflika comme vice-président. La destitution de Said Bouhadja, le président de l’Assemblée nationale (APN), et la crise qui a secoué cette dite institution fait partie de l’habillage général. 

Bien que personne parmi les généraux-majors emprisonnés ou remerciés ne conteste un 5ème mandat pour Abdelaziz Bouteflika, certains ont payé pour leur proximité avec tel ou tel qui avait une ambition pour occuper le poste convoité par Saïd Bouteflika. Et d’autres auraient refusé, pour des raisons liées à l’histoire du pays et son image à l’extérieur, de cautionner la tentation d’une présidence héréditaire et transmise dans la famille. Mais il aurait fallu compter sur un adversaire de taille en la personne de Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre de la défense, qui jure fidélité à la famille. 

Reconnaissant envers le Président Bouteflika pour l’avoir « repêché » alors que feu Mohamed Lamari, ancien chef d’état-major l’avait mis à la retraite et surtout, conscient de ce qu’il est arrivé en 2004 à ce dernier quand il a soutenu une autre option que celle du Président, Gaïd Salah a organisé la plus grande purge, parmi ses camarades les plus puissants, de l’histoire de l’armée algérienne pour satisfaire les caprices de son Président omnipotent.

Ne pouvant s’accommoder d’une présidentielle anticipée en plein 5e magistrature, le régime a commencé à réfléchir sérieusement à un aménagement constitutionnel pour introduire le poste du vice-président. Il n’y a pas mieux indiqué pour occuper ce poste que le frère du Président, qui est la voix et le maître à El Mouradia depuis la maladie du Président.

Il est manifeste que le 5ème mandat est acquis depuis longtemps et il y a autour un consensus général au sein du système. Abdelaziz Bouteflika mourra sur le trône. Pour ceux qui en doutent encore, il faudra se poser la question : depuis quand le système a reculé sur son choix après avoir actionné toute une armada de partis croupions, FLN, RND etc…, et les organisations clientélistes comme l’UGTA, patronat, les zaouïas et toute l’oligarchie ?   

Il y a une donnée fondamentale : les régimes autoritaires organisent des messes électorales pour les gagner.

La présidentielle renvoyée aux calendes grecques

Il fallait au régime seulement rassurer les capitales occidentales et ce qui est primordiale pour lui. Il semble que tout est rentré dans l’ordre. Les réticences françaises ont été tempérées en leur faisant savoir de changer de partenaire en matière d’importation de céréales. Pour rappel : l’Algérie est le premier importateur des céréales et du blé français, alors qu’il est de qualité moindre et plus cher.     

Quant à l’Allemagne, Angela Merkel est repartie d’Alger il y a quelques semaines avec un accord d’expulsion de 4 000 Algériens clandestins. Politiquement fragile depuis la dernière élection, la chancelière allemande avait besoin d’un tel accord de coopération pour tenter de rassurer au sein de sa majorité et gagner en popularité au sein des milieux hostiles à sa politique sur les migrants. Elle aurait également signé un contrat de vente d’armement à l’Algérie.

Les Américains, quant à eux, continueront à pomper notre sous-sol et ils ont eu ainsi comme gage de garantie pour leurs affaires lors de cet 4ème mandat de Bouteflika, la réhabilitation et la désignation de Abdelmoumen Ould Kaddour à la tête de Sonatrach après avoir passé trois ans dans une prison militaire pour espionnage à leur profit.

Sur le plan interne, le procédé est simple : mater toute voix discordante en mobilisant toutes les institutions. La répression va se poursuivre pour étouffer toute velléité de l’opposition. Car le régime est en panne d’idées et de discours. Sa rhétorique ancienne s’articulant autour de l’ennemi étranger et de la stabilité du pays ne porte plus. Il ne produit donc que la répression pour imposer à coups de matraques, de cabales et d’emprisonnement, le scénario en préparation.

Auteur
Youcef Rezzoug

 




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36 raisons de bouger

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LE COIN DES POETES

36 raisons de bouger

Je ne sais plus où aller

Je suis toujours un étranger

Avec ou sans papier

Je déménage sans arrêt

Les autres m’ignorent

Et font de moi l’inexistant

Je n’ai pas de profil reconnu

Ni drapeau ni signe ostensible

Je ne suis pas invité

Les cultures sont clôturées

Les familles sont égoïstes

Les croyances des prisons

La malchance une punition

On m’éloigne d’un regard

Étranger aux étrangers

Je suis l’oublié

Orphelin de tous

Je parle tout seul

À moi qui suis en paix

Je souhaite le bonjour

Je m’invite à la joie

Content de moi

Tant pis pour vous

Les absents ont tort

Qui m’aime ne me suit

Mais marche à mes côtés

Solitude à mon bras

Je m’offre à connaître

À qui me quitte heureux

Le monde que j’ai connu

Y a même du Soleil

Même qu’il a plu

Je suis l’oublié

Les yeux mouillés

Je ne sais plus où aller

Je suis toujours un étranger.

 

Pierre Marcel Montmory

Cet espace est le vôtre ami(e)s poète(esse)s. Nous vous le réservons pour la publication de vos poèmes avec votre illustration. Adresse mail : redactionlematindz@gmail.com

Auteur
Pierre Marcel Montmory

 




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Louiza Hanoune qualifie l’arrestation des journalistes de « dérive dangereuse »

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OPINION POLITIQUE

Louiza Hanoune qualifie l’arrestation des journalistes de « dérive dangereuse »

Lors d’un discours devant le comité national de ses élus réuni à Zeralda, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune a qualifié l’arrestation des journalistes « dérive dangereuse » au lendemain de la lettre du président de la République aux journalistes à l’occasion de la journée nationale de la presse qui coïncide avec le 22 octobre dans laquelle il les a exhortés à contribuer à la lutte contre les fléaux qui gangrènent la société et à dénoncer certaines dérives.

« Dans sa lettre, le président les a assurés de la protection de l’État et de la Loi et de dieu, un avis que nous partageons. Mais comment traduire la cascade d’arrestations des journalistes qui intervient parallèlement avec cette lettre ? », s’est interrogé Louisa Hanoune.

« Nous sommes aux antipodes de l’esprit de la lettre du président; nous sommes devant une dérive dangereuse et il y a violation de la Constitution », ajoute-t-elle.
 

 

Auteur
Khaled Ouragh 

 




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Le GPK lance un programme d’aide à la recherche universitaire en kabyle

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INITIATIVE

Le GPK lance un programme d’aide à la recherche universitaire en kabyle

 Le Gouvernement provisoire kabyle-Anavad nous a fait parvenir le communiqué suivant.

Dans le cadre du volet de l’enseignement supérieur et de la recherche, le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (MENESR) de l’Anavad (GPK) lance le programme ‘Développement et Perfectionnement’.

Il s’agit d’initier et soutenir par un bon encadrement et un soutien financier de petits projets de recherche pour les jeunes Kabyles de niveau universitaire ayant obtenu leurs diplômes ou en fin de cycle de formation universitaire.

Les projets de recherche, envisagés dans le cadre de ce programme, sont à réaliser en équipe de chercheurs.

1- Énoncé global du programme

‘Développement et Perfectionnement’ est un programme destiné particulièrement aux jeunes Kabyles diplômés ou en fin de cycle universitaire résidant en Kabylie et désirant perfectionner leur niveau de connaissances par des travaux d’équipe sous forme de projets de recherche.

Le programme couvre tous les domaines en priorité, langue et culture kabyles, arts et métiers, sciences et technologies. Il englobe l’aide financière, le support technique à la recherche et l’encadrement pédagogique de qualité, assurés par des compétences Kabyles de niveau universitaire. L’aide financière et le projet couvrent des objectifs définis pour l’intérêt de la Kabylie et du chercheur, dont la gestion est partiellement ou totalement sous la responsabilité du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche de l’Anavad (GPK).

Le programme est régi par un ensemble de règles, de modalités et de critères d’évaluation relatifs au projet de recherche, à l’encadrement et à la demande d’aide financière.

Le programme est destiné, en priorité, aux : Jeunes diplômés universitaires sans travail. Aux étudiantes et étudiants en fin de cycle universitaire. Aux écrivains et hommes de culture kabyles (Travaux à réaliser uniquement en langue kabyle).

Un processus d’encadrement et de suivi sera mis en place.

Un site web sera développé pour l’enregistrement des candidatures, les évaluations des dossiers, le suivi, et le travail collaboratif entre les équipes de recherche et les encadreurs.

2- Objectifs du programme

Globalement, les objectifs du programme sont :  Développer la langue kabyle dans tous les domaines aussi bien théoriques que pratiques.  Garder en activité intellectuelle nos diplômés (sans emploi).  Promouvoir la recherche en Kabylie dans tous les domaines aussi bien théoriques que pratiques.  Offrir des aides financières et des supports pédagogiques pour le perfectionnement de nos jeunes.  Rapprocher la solidarité et la fraternité kabyles.  Amorcer le transfert technologique de la diaspora vers la Kabylie.  Renforcer les relations entre les compétences kabyles.  Favoriser les partenariats entre universitaires et entreprises privées.  Promouvoir le partage du savoir entre les compétences kabyles. 

 Promouvoir la formation des futures chercheurs kabyles par l’attribution de bourses d’excellence aux étudiants des 2e et 3e cycles universitaires et à la formation des cadres compétents pour la Kabylie de demain.  Lancer le processus de perfectionnement des jeunes diplômés qui désirent intégrer les circuits de la recherche et de l’enseignement.  Établir des partenariats nécessaires pour le développement de la Kabylie.  Promouvoir l’utilisation positive des technologies de l’information (TI) pour l’apprentissage et la recherche.  Soutenir la formation des compétences et des futures élites kabyles.

 Renforcer les liens de collaboration avec le réseau de l’union des Étudiants Kabyles (Réseau UNEK).

 En collaboration avec d’autres ministères de l’Anavad : Créer des groupes de recherche au niveau de nos trois universités ayant des départements en tamazight (Tizi-Wezzu, Vgayet, Tuvirett).

3- Domaines de recherche admissibles

Les aides financières appuieront les projets de recherche et de perfectionnement voués au développement de la langue kabyle, au perfectionnement des étudiants, et aux intérêts communs de la Kabylie. 

 




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