24 novembre 2024
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Le prince héritier veut une Arabie saoudite « modérée et tolérante »

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l’Arabie Saoudite promet d’abandonner le Wahhabisme!

Le prince héritier veut une Arabie saoudite « modérée et tolérante »

« Nous n’allons pas passer 30 ans de plus de notre vie à nous accommoder d’idées extrémistes et nous allons les détruire maintenant », a déclaré Mohammed ben Salmane, lors d’une conférence économique à Riyad.

Le prince héritier a promis une nouvelle Arabie saoudite, « modérée et ouverte », en rupture avec l’ultraconservatisme religieux, dans des déclarations sans détour de nature à plaire aux jeunes et à des investisseurs étrangers réunis mardi à Riyad.

Le prince Mohammed ben Salmane, 32 ans, s’est livré à une attaque frontale contre certains milieux religieux conservateurs qui exercent une influence notable sur la société depuis des décennies.
« Nous voulons vivre une vie normale. Une vie où notre religion signifie tolérance et bonté », a-t-il dit lors d’une conférence économique internationale. « Nous ne ferons que retourner à un islam modéré, tolérant et ouvert sur le monde et toutes les autres religions ».

Fils du roi Salmane (81 ans) mais considéré aujourd’hui comme l’homme fort du royaume, le prince Mohammed a estimé que son pays avait abandonné la modération en 1979 avec la montée en puissance de courants religieux extrémistes.
« 70% de la population saoudienne a moins de 30 ans et, franchement, nous n’allons pas passer 30 ans de plus de notre vie à nous accommoder d’idées extrémistes et nous allons les détruire maintenant et tout de suite », a-t-il lancé sous les applaudissements nourris des participants au forum qui a attiré 2.500 décideurs du monde entier. « Nous allons détruire l’extrémisme », a insisté le prince héritier.

Dans les années 1970, l’Arabie saoudite a connu d’importantes réformes, malgré la résistance de milieux religieux conservateurs, comme l’ouverture de l’enseignement aux jeunes filles et l’introduction de la télévision.

L’assassinat du roi Fayçal en 1975 a freiné ce mouvement dans un pays bâti sur une alliance entre l’aile religieuse, représentée par la famille al-Cheikh qui régule l’espace social, et le pouvoir politique représenté par la famille al-Saoud, qui a fondé le royaume actuel en 1932.
 

Bouffée d’oxygène 

Depuis sa nomination en juin comme prince héritier, Mohammed ben Salmane s’est attaché à desserrer le carcan des milieux religieux sur la société. Il est considéré comme l’inspirateur de la décision en septembre de lever l’interdiction qui était faite aux femmes de conduire. Mais il a dans le même temps fait arrêter plus de 20 personnes, dont deux prédicateurs religieux influents, entraînant des critiques contre son « autoritarisme » par des experts et des ONG.

Il n’en reste pas moins que sa nomination a représenté une bouffée d’oxygène pour les jeunes Saoudiens.
Ainsi l’Arabie saoudite commence à s’ouvrir aux arts, à la musique et des femmes ont été autorisées pour la première fois à participer aux célébrations de la fête nationale dans un stade de Riyad en septembre.
Les Saoudiens attendent maintenant l’ouverture de salles de cinémas et plus de divertissements, longtemps interdits par les milieux conservateurs.
 

« Prêt au changement »

Les premières réactions aux déclarations du prince Mohammed ont été positives. « Puissant », a dit Abdel Aziz, un consultant saoudien de 27 ans. « Il met l’Arabie saoudite sur la carte » du monde et fait de son mieux pour « repousser les limites de ce qui est possible ».

« Courage, vision, inspiration », a surenchéri Stephen Potter, vice-président de la Northern Trust Company, basée à Chicago, présent au forum. Le prince « envoie un message non seulement aux Saoudiens mais aussi au monde: le royaume est prêt au changement ».

Auteur d’un vaste plan de transformation de l’économie saoudienne destiné à réduire la dépendance du royaume au pétrole, Mohammed ben Salmane est venu au forum présenter un méga-projet. Il porte sur la création d’une gigantesque zone de développement économique, appelée NEOM et d’une superficie de 26.500 km2, avec des investissements projetés à plus de 500 milliards de dollars (425 milliards d’euros).

Cette nouvelle zone économique, à peine plus petite que la Belgique, sera établie au nord-ouest de l’Arabie saoudite, sur les bords de la mer Rouge. Certains secteurs seront frontaliers de la Jordanie et de l’Egypte, précise un communiqué du Fonds public d’investissement saoudien. Appuyé également par des investisseurs étrangers, NEOM concernera des secteurs aussi divers que l’énergie, l’eau, la biotechnologie, l’alimentation, le numérique, les médias et les divertissements.

Mohammed ben Salmane n’a toutefois pas abordé les difficultés économiques du royaume. Premier exportateur mondial de pétrole, le pays a enregistré d’énormes déficits budgétaires et vu ses réserves financières fondre depuis la chute mi-2014 du prix de l’or noir.

Egalement ministre de la Défense et président du Conseil économique et de développement, le prince héritier a présenté en 2016 un plan, Vision 2030, visant à diversifier l’économie.
Ce plan prévoit notamment la vente en 2018 de 5% de parts du géant pétrolier Aramco.

Auteur
Avec AFP

 




Idir chantera à Alger en janvier 2018

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Après une absence de 38 ans:

Idir chantera à Alger en janvier 2018

Idir, animera le 12 janvier prochain à Alger un concert qui marquera son retour sur scène en Algérie après une absence de 38 ans, a appris l’APS auprès de l’Onda (Office national des droits d’auteur et droits voisins).

L’interprète de l’éternelle « Avava inouva », tube planétaire interprété en 20 langues étrangères, renoue avec son public lors d’un concert à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf à l’occasion de Yennayer, nouvel an amazigh célébré le 12 janvier.

Un coffret de CD contenant les oeuvres d’Idir sera édité à cette occasion par l’Onda.

En 40 années de carrière, Idir, de son vrai nom Hamid Cheriet, s’est produit sur de nombreuses scènes internationales. Idir s’est associé dans son dernier album « Ici et ailleurs », sorti en avril dernier, à des chanteurs français de renom comme Charles Aznavour, Francis Cabrel ou encore Benard Lavilliers.

Auteur
Algérie Presse Service

 




« La France et l’Espagne ont une responsabilité directe dans l’intransigeance du Maroc sur la question du Sahara »

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Abdelaziz Rahabi :

« La France et l’Espagne ont une responsabilité directe dans l’intransigeance du Maroc sur la question du Sahara »

L’ancien ministre et diplomate de carrière, Abdelaziz Rahabi, estime dans un entretien accordé à El Watan que « la décision de la Côte d’Ivoire de ne pas adresser d’invitation à la RASD, membre de l’UA, pour participer au sommet UE-UA d’Abidjan les 29 et 30 novembre prochain », n’est pas du ressort du pays hôte du moment que les statuts de l’UA, interdisent une invitation sélective des membres.

« En réalité, la Côte d’Ivoire, pays hôte, n’a pas qualité pour fixer les critères ou la liste des États membres participants ; elle jouit du privilège de faire suivre les invitations », estime l’ancien diplomate.

Questionné sur l’implication éventuelle du couple « franco-marocain » dans cette nouvelle tentative pour barrer la route à la RASD, il explique que le Maroc, s’était allié avant l’adhésion à l’UA l’année dernière avec des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, ou la Guinée.

« Le Maroc avait déjà tenté de torpiller la participation sahraouie lors du sommet d’août Afrique-Japon au Mozambique… », a t-il précisé.

Il croit également qu’il est irréaliste côté marocain, « d’envisager un consensus au sein du Conseil exécutif contre la participation de la Rasd, car les décisions antérieures de l’UA sont claires et non équivoques en la matière. », ajoute, l’ancien ministre qui pense que « si le sujet est évoqué avec insistance et beaucoup de bruit, c’est parce que c’est un sommet avec l’Europe », explique-t-il

Interpellé sur l’équilibre des forces au sein de l’UA, entre le Maroc et l’Algérie, M. Rehabi se refuse de verser dans des comparaisons qui mettent le Maroc et l’Algérie dans une posture d’affrontement, tout en lançant une pique vers les pays comme la France, l’Espagne ou certains pays du golf, responsable selon lui de l’endurcissement de la position marocaine, vis-à-vis de la question sahraoui.

«…des postures antagoniques et qui ont fini par faire de la qualité des relations entre l’Algérie et le Maroc un obstacle à la promotion de nos rapports avec la France, l’Espagne et certains pays du Golfe qui ont une responsabilité directe dans l’intransigeance du Maroc sur la question du Sahara. », croit savoir le diplomate algérien, et d’ajouter « Nous n’avons pas les mêmes démarches ni les mêmes alliances, car nous tenons à préserver l’autonomie de notre décision diplomatique, ce qui donne peut-être à notre action moins de visibilité, car non portée dans des relais régionaux. Chaque diplomatie a son identité, le socle normatif de la nôtre est naturellement consubstantiel à notre parcours historique et se projette en Afrique comme une profondeur stratégique naturelle. Nous le faisons plutôt bien, mais avec nos moyens propres. », estime-t-il.

Abdelaziz Rahabi, pense que l’union africaine contrairement au conseil de l’ONU (qui peut par le jeu du veto ralentir ou bloquer le rétablissement d’un peuple dans ses droits légitimes, comme c’est le cas en Palestine), est l’organisation qui « porte le mieux les revendications l’autodétermination des peuples et l’Afrique compte le dernier territoire à décoloniser, selon les propres termes de l’ONU qui, pas plus qu’un autre État dans le monde, ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur ces territoires. », conclut-il.

Auteur
B. Karima

 




Nacer Boudiaf dénonce le blocage de son parti « L’Algérie avant tout »

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Démocratie en péril

Nacer Boudiaf dénonce le blocage de son parti « L’Algérie avant tout »

 Nacer Boudiaf, fils de feu Mohamed Boudiaf, s’insurge dans un communiqué contre le ministre de l’intérieur et ses services, qui refusent de lui octroyer un agrément pour lancer sa formation politique nommée «L’Algérie avant tout». « Refuser ma démarche renseignerait sur l’état de la démocratie en Algérie »,  écrit-il avant d’expliquer qu’il avait fait toutes les démarches « auprès du ministère de l’Intérieur et des Collectives locales aux fins de déposer le dossier de la demande de création du parti « L’Algérie avant tout ». », précise-t-il encore.

Nacer Boudiaf a mis le ministre de l’intérieur Noureddine Bedoui, devant ses responsabilités, accusant ses services de ne pas répondre au téléphone.  «J’ai moi-même pris contact avec les services de votre département ministériel (…) en appelant à un certain numéro de téléphone. Et comme je m’y attendais, il n’y a, à ce jour, aucune réponse », s’indigne-t-il encore.

Néanmoins, l’homme politique demande au ministre de l’intérieur de faire un choix : celui de se ranger « parmi le lot d’espoir que Mohamed Boudiaf voyait comme la génération digne de reprendre le flambeau, soit rien n’est fait, et Bedoui confirmerait, selon Nacer Boudiaf, « ce que disait son père, quand il avait malheureusement avoué qu’il était difficile de constituer un groupe de soixante hommes dignes de confiance», pouvait-on lire dans le communiqué. 

Il est à rappeler, que le droit de création des partis politiques est un droit constitutionnel. L’article 52 de la Constitution, stipule en effet, que «le droit de créer des partis politiques est reconnu et garanti». Nacer Boudiaf, vient seulement élargir la grande liste des partis politiques et associations qui attendent depuis plusieurs années, leur agrément afin d’exercer un droit constitutionnel.

 

Auteur
H. Khalil

 




Les émeutiers de M’zab devant le tribunal criminel de Tiaret

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Justice :

Les émeutiers de M’zab devant le tribunal criminel de Tiaret

14 jeunes manifestants ont été condamnés à des peines allant de six mois de prison avec sursis à dix-huit mois de prison ferme.  Ils étaient notamment poursuivis pour « atteinte à l’ordre public, incitation à la haine et à la violence, attroupement illégal, attroupement armé, et destruction de biens publics ». Ces graves accusations sont passibles de peine allant jusqu’à 10 ans.

Selon l’avocat Me Dabouz, il est clair que ces deux procès sont politiques par excellence car l’incarcération des détenus du M’zab a pour base une décision politique prise au plus haut du pinacle. « Les services de sécurité et la justice ne se sont même pas souciés de la forme en agissant dans l’illégalité totale », a-t-il déclaré. 

« Pire, les dossiers de tous les détenus étant vides, les services de sécurité sont allés jusqu’à falsifier des documents afin de fabriquer des preuves. La justice, saisie de toutes ces irrégularités de ce procès, est restée muette », rajoute Me Salah Dabouz.

Pour Me Salah Dabouz, il est légitime de se poser la question suivante : « Comment peut-on expliquer que trois accusés reconnus coupables des mêmes faits, ont eu des jugements différents pour chacun. L’un d’eux a passé 15 mois de détention préventive, a été condamné à 3 ans dont 15 mois ferme, un autre détenu a passé 8 mois de détention préventive, a été condamné à 3 ans dont 8 mois ferme, pour nous c’est une ruse pour que les détenus ne demandent pas des dédommagements pour compenser les longs mois de détention injustifiée et cela prouve aussi que le tribunal n’a pas été convaincu des charges retenus contre les accusés ». 

Quant au procureur général, il n’a abordé dans son long plaidoyer, ni les charges ni les preuve, pire encore, le procureur a généralisé les accusations on accusant tous les habitants de la palmeraie d’être derrière le saccage d’un bus, estime Me Dabouz.

Par ailleurs, toutes les requêtes des détenus, aux fins de convoquer des témoins à charge dans cette affaire, sont restées lettre morte !

 

Auteur
Par Khaled Ouragh

 




Grève générale à Air Algérie

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Transport aérien :

Grève générale à Air Algérie

Avis aux voyageurs de la compagnie nationale ! De sérieuses perturbations sont signalées sur les vols de la compagnie Air Algérie. Plusieurs centaines de techniciens de maintenance des avions de cette compagnie nationale ont débrayé. Nous ignorons pour l’heure les motifs exacts de ce mouvement de grève déclenché par le syndicat national  des techniciens de la maintenance des avions. (SNTMA). 

Il faut cependant rappeler qu’Air Algérie a connu une sérieuse baisse de son chiffre d’affaires cette année. Ce qui a obligé la compagnie à augmenter les tarifs de ses billets. Le PDG du groupe, Bakhouche Allèche, a déclaré dans la presse, que «la compagnie n’échapperait pas aux conséquences de la dépréciation de la monnaie nationale. Ce qui augure des perturbations.

Sofiane Ayache

Auteur
Sofiane Ayache

 




Boudjemaâ au pays des moines

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Chroniques du temps qui passe

Boudjemaâ au pays des moines

On ne sut pas ce que Le charbonnier venait faire dans cette histoire déjà assez compliquée avec des familles des moines assassinées qui revenaient à la charge auprès de François Hollande et un juge antiterroriste, Marc Trévidic, qui persistait à vouloir de nouvelles auditions en Algérie. Sans doute le vieil artiste voulait-il parler de ce documentaire de Malik Aït Aoudia et Séverine Labat,  Le martyre des sept moines de Tibhirine, dont on a cru, trop tôt, qu’il avait rétabli une certaine vérité à propos du crime de Tibhirine et dont on découvre qu’il n’a pas du tout impressionné les familles des victimes, résolues plus que jamais, à obtenir du gouvernement algérien « la levée des entraves apportées à la poursuite de l’instruction ». Leur colère tranche avec la jubilation de nos amis algériens, journalistes et opposants, qui célébrèrent avec exubérance ce qu’ils appelèrent les « preuves irréfutables » de la culpabilité exclusive du GIA dans l’odieux assassinat. Le pouvoir algérien n’en demandait pas tant. Mais c’est là tout l’anachronisme désuet d’une façon de faire de la politique qui condamne au devoir ridicule de défendre le diable et d’un certain journalisme catéchiste et pavlovien qui se croit obligé de délivrer des prix de vertu, d’élever des statues, de condamner aux échafauds et, au final, de s’exonérer du devoir de rigueur. Dans cette controverse autour de l’assassinat des sept moines, nous avons agi avec la belle assurance des bienheureux,  sûrs de la suprématies du bien sur le mal, du patriotisme sur l’infidélité, assurance qui, en plus d’être sans conséquence du fait que tant d’abrutis la partagent, nous dépouille de toute  clairvoyance.  Car, à bien y réfléchir, si cette « vérité longtemps tronquée »  n’a pas aveuglé de son éclat les familles des moines ni le juge Trévidic, c’est d’abord parce que ce régime d’Alger que l’on cherche absolument à innocenter, n’est digne de foi pour personne, encore moins maintenant qu’il a exhibé une formidable disposition au mensonge et à la magouille, à l’occasion de cet interminable et pathétique feuilleton du Val-de-Grâce. Des hommes qui jurent recevoir des instructions de la bouche d’un président notoirement aphasique, ne sauraient s’offusquer qu’on doute de leur version des choses.

Nous sommes, cela dit, nombreux à avoir succombé à ce journalisme adolescent qui se gavait de certitudes et n’accordait aucune place au doute. Nous avons tous été, pendant un temps, otages de nos emportements, théoriciens de l’arrogance, parfois adulateurs du maquereautage politique, ennemis personnels de la vérité, ses Antéchrist même. Mais, aujourd’hui que nous approchons d’une certaine grâce de l’âge dont on dit qu’elle dispense enfin de l’obligation d’être sot, pourquoi s’obstiner à toujours témoigner de cette assurance excessive dans des débats cruciaux qui font appel à l’intelligence et à la rigueur plutôt qu’au reflexe du panégyriste ?  Au lendemain de la diffusion du documentaire sur France 3, nos amis eurent l’allégresse prompte et la jubilation facile, exultant à propos d’une « révélation explosive » qui n’en était sans doute pas tout à fait une. Dans leur enthousiasme débordant, ils ont oublié, en effet, que les chefs islamistes ont toujours reconnu la responsabilité du GIA de Zitouni dans l’assassinat des sept moines. Mais pour ajouter, aussitôt, que le dit Zitouni était sous l’influence des services algériens ! Dans le documentaire de Malik Aoudia et de Séverine Labat, Ali Benhadjar n’a ainsi fait que répéter ce qu’il avait déjà dit en 1997 http://www.algeria-watch.org/farticle/tigha_moines/benhadjar.htm « Lorsque se produisit la dérive du GIA sous la conduite de Zitouni manipulé par les services de sécurité avec des fetwas et des directives aberrantes, ils annulèrent nos engagements et dévièrent de notre voie en rendant licite le sang, les biens et l’argent de ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux. Il n’y a pas à s’étonner si ces valets honteux en arrivèrent à enlever les moines et à les tuer » Le film de n’apporte donc pas vraiment d’éléments nouveaux, sauf que le sieur Benhadjar a omis de réitérer que Zitouni avait agi sous influence du DRS. Comment expliquer cette distraction ? Je ne vois que la sournoiserie, n’osant pas imaginer la censure  

Oui, vu sous cet angle, le film de Malik Aït Aoudia et Séverine Labat, est à l’exact opposé du Charbonnier qui, lui, ne prétendait rétablir aucune autre vérité que celle du cinéma. C’est, du moins, ce que l’on retient de l’émouvant livre que lui consacre Boudjema Kareche, L’héritage du charbonnier,  « le livre à voir », nous dit Ghada Hamrouche, ma petite reporter préférée au Matin, petite femme effacée que je voyais mûrir dans la perplexité, aujourd’hui rédactrice en chef d’un quotidien que Kheireddine avait bâti sur le doute avant de nous quitter et de le laisser orphelin d’une incertitude. Peut-être est-elle faite pour ce journal elle qui a trop douté d’elle-même, de ce doute de soi dont je souhaite pour elle qu’il ne se limitera pas à l’humilité et qu’il prendra assez vite la forme la plus exaltée, presque délirante de l’orgueil, celle-là qui caractérisa Kheireddine, c’est à dire croire et douter à la fois, douter par une répulsion de sa propre intelligence. Alors oui, « un livre à voir », façon de rappeler que Boudjemaâ est l’enfant du cinéma et que, gagné aujourd’hui par une cécité quasi-totale, il a troqué le réflexe, communément humain, de regarder vivre les hommes contre le privilège divin de seulement les sentir. Les sentir douter, parfois espérer, souvent se chercher. C’est pourquoi il faut lire et écouter Boudjemaâ : il ne raconte pas l’existence qui s’affiche sous nos yeux, mais celle, authentique, qu’il traverse dans le noir de sa solitude. C’est cette existence-là qui obsède les créateurs, de Zinet à Beloufa, et donc de Bouamari. Une vie dans Alger que lui seul, Boudjemaâ sait encore évoquer, parce qu’Alger ne se visite pas, il n’y a jamais rien à y voir, Alger se surprend, se pénètre. Alger se devine ! Elle se devine à un parfum, à une glycine têtue, à un bruissement, à ses fontaines imperturbables, à sa menthe obstinée, à ses putains désespérées, oui, écoutez-le raconter Alger, l’Alger qui se capte à un vertige andalou, à une dernière prière de la dix-huitième mosquée et vous saurez pourquoi la cité n’est jamais aussi belle que dans ses tourments. C’est ainsi qu’Alger en est venue à forcer les hommes au génie.  Le génie dont parle Boudjemaâ, c’était celui de faire du cinéma sous Boumediene et le parti unique sans s’abandonner aux créations plates et démagogiques, insultes à l’homme et ses espoirs les plus hauts. C’est à cela pourtant, que semble vouloir nous contraindre aujourd’hui Madame Toumi dont je ne désespère pas qu’elle réalise un jour que s’occuper de la culture d’un peuple, c’est-à-dire de sa mémoire, de sa conscience collective, de sa continuité historique comme a dit un grand esprit, de son mode de penser et de vivre, s’occuper de la culture d’un peuple ce n’est pas la régenter, c’est tenter de la frôler dans sa gravité. La plus impardonnable façon de trahir, c’est de vouloir soumettre la liberté à la culture et la culture à la liberté.  Du temps de la dictature, nous eûmes une mère, Nedjma, parce que des esprits clairvoyants ont frayé un chemin à la création dans le ventre hideux du système autoritaire. Des artistes ont pu ainsi s’évader à l’intérieur de l’imaginaire d’un peuple, nous laissant Nahla, Tahia ya Didou et, bien entendu, Le charbonnier. Aujourd’hui, à l’époque de la supposée démocratie, sous un gouvernement qui a peur de sa propre société, il n’y a plus de place que pour des prestataires cinématographiques, sous l’ombre de quelques pâles apostrophes de Femmes savantes, sans Molière pour caricaturer ces nouveaux personnages solidement sots  qui confondent des impressions primitives, naïves, avec l’authenticité et qui appellent leurs opinions « convictions ». Le nouveau pouvoir a compris qu’à elles deux, la culture et la liberté, imposeraient leur loi, l’une parlant pour l’autre, et qu’à l’inverse, séparées, elles seraient progressivement réduites à rien. C’est pour cela que Nedjma n’enfante plus.

C’est ainsi qu’on est venu à oublier même la saison des mimosas. Impardonnable.

Eh bien oui, c’est aussi cela l’héritage du charbonnier.

C’était 25 ans avant l’assassinat des moines.

Auteur
Par Mohamed Benchicou

 




La tendresse et l’humour d’un auteur hors-pair

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Bruce Jay Friedman

La tendresse et l’humour d’un auteur hors-pair

« De tous les membres de l’école juive américaine, Bruce Jay Friedman est, paradoxalement, l’un des plus célèbres aux Etats-Unis et l’un des moins connus en France. Mais peut-être Friedman a-t-il le tort de ne ressembler à personne. Si l’on voulait lui découvrir des parentés, il faudrait imaginer une   sorte d’accouplement des contraires, quelque chose comme l’enfer de Flannery O’Connor traversé par le rire de Mark Twain ou la visite des Marx Brothers. » C’est ce qu’a écrit Claude Bonnefoy dans le Nouvel Observateur du lundi 27 octobre 1969 lors de la sortie de « L’imprésario de l’au-delà » aux éditions du Seuil.
Sous une couverture qui représente un immense cercueil noir d’où émerge un soutien-gorge rose, Bruce Jay Friedman a publié en 1965 une « Anthologie de l’Humour Noir ». Il était un des écrivains les plus qualifiés pour cette entreprise. Ses deux romans « Stern » et « Mom » ainsi que son recueil de nouvelles, « L’imprésario de l’au-delà », tous parus au Seuil et tous traduits par Solange Lecomte, sont en effet d’excellentes illustrations de ce genre, à la fois pathétique et comique, qui doit beaucoup à une certaine tradition juive qui nous rappelle parfois le meilleur de Gogol et de Charlie Chaplin.

« Stern » est le récit d’une crise dans la vie d’un jeune bourgeois new-yorkais. Le héros de ce roman a trente-quatre ans. Il possède une maison avec jardin en banlieue, une situation, une femme, un enfant, un chien. La pelouse est miteuse, la maison est à vingt-cinq minutes de la gare et la gare est à plus d’une heure de train du bureau, et, finalement, rien ne lui plait plus. Stern est mordu par les chiens du voisin, un autre voisin a bousculé sa femme et traité son fils de youpin. Le gosse n’a pas de camarades de jeux dans cette banlieue « chrétienne ». Stern trouve son métier intolérable. Avide d’être aimé, il a une femme laide, négligente, larmoyante… Il n’arrive pas à se faire des amis et n’a réussi  ni socialement, ni professionnellement ni sentimentalement.

Stern tombe malade — ou se croit malade, ce qui revient au même — et fait une crise nerveuse. Comme le dit très justement Saul Bellow, Stern est « un Schlemiel scrupuleux mais inefficace dont les émotions brûlantes et réprimées se transforment en ulcère d’estomac. Faible, innocent, plein de bonnes intentions, Stern est la victime toute indiquée pour perdre la bataille contre ses voisins et contre le monde… »

Cette tentative d’exploration, sur le mode tragi-comique, d’une vie privée dans un quartier de la périphérie new-yorkaise, se rattache à d’autres romans américains de ces années tels que « L’homme de gingembre » de James Patrick Donleavy (qui vient de mourir au mois de septembre 2017). Ce qui fait l’originalité de « Stern », c’est peut-être le ton de l’auteur, qui réussit, avec le minimum d’artifices, à amuser — et à effrayer en même temps — le lecteur moyen. Le roman, cependant, n’est ni désespéré ni désespérant. Bruce Jay Friedman sait choisir le détail comique, accumuler les évènements originaux, laisser le lecteur sur une impression d’humour et de tendresse.

« Mom » a été moins bien accueilli que « Stern » par les critiques et les lecteurs. Le livre, moins original, moins achevé que le précédent, emprunte peut-être davantage à la réalité quotidienne et, à ce titre, mérite l’attention de tous ceux que fascinent les aspects divers de l’American way of life.

On pourrait résumer en quelques mots l’intrigue de « Mom » : c’est, d’un certain point de vue, le récit de quelques mois de la vie d’un jeune américain encore entortillé dans le cocon maternel.

Joseph, un petit israélite new yorkais, a dix-sept ans. Il a terminé, sans gloire, ses études secondaires. Il a déposé une demande d’inscription à l’université de Columbia mais ne connaîtra la décision du comité des admissions que dans le courant de l’été. En attendant, il accepte un job mal rémunéré dans un camp de vacances. Il s’y ennuie et se fait renvoyer au bout de quelques semaines. Il s’est blessé dans ce camp. Il soignera, pendant des jours, son bras malade. Cet été est vraiment très pénible pour lui à tous les points de vue.

Columbia refusant de l’admettre en son sein, Joseph essaie d’entrer dans un autre établissement d’enseignement supérieur. Il réussit finalement à se faire admettre dans une des deux mille universités américaines, l’une des moins exigeantes et des moins brillantes du Middle West, Kansas Land. Il y débute sa carrière d’étudiant, sous l’égide de sa mère, qui l’a accompagné et qu’il ne renverra chez elle qu’à la fin du premier trimestre.  Joseph, cependant, n’est pas le héros du livre. Celui-ci est dominé par le personnage de la mère, la redoutable « Mom », dont le personnage a été déjà dessiné dans le roman précédent sous les traits de la mère de Stern — « une grande femme voluptueuse » qui porte « des pantalons de Toréador » — et sera repris dans d’autres œuvres de Friedman. Mom a quarante-cinq ans et une plantureuse féminité. Elle a un mari — un artisan qui fabrique des canapés et qui vient d’acquérir une voiture —, une fille d’une vingtaine d’années, vaguement fiancée. Ni l’un ni l’autre ne comptent à ses yeux. Elle méprise son mari, qui est une sorte d’impuissant, et elle ne s’intéresse qu’à son fils, qu’elle protège contre tous les ennemis, toutes les embûches possibles, et dont elle guide à tous les tournants l’éducation et la carrière. « Mom » force tous les retranchements. Elle oblige le directeur du camp de vacances à donner un emploi de serveur à Joseph. Elle s’installe en face du camp, de l’autre côté du lac, pour surveiller la situation. Elle obtient d’une divorcée récidiviste qu’elle intervienne auprès d’un officier de marine qui a des relations avec les gens de Kansas Land. Elle essaie de séduire le commandant Vanderhuysen — et y réussit presque trop bien. Finalement, elle inscrit Joseph à Kansas Land, l’accompagne en avion, reste avec lui pour guider ses premiers pas. Débrouillarde, autoritaire, totalement dépourvue de tact, elle s’impose auprès de tous, même auprès de ceux qui la trouvent un peu trop voyante.

Il est certain qu’elle exagère dans ses rapports avec son fils. Elle se vante devant lui un peu trop souvent des compliments, réels ou imaginaires, que lui valent ses attraits. Elle croit que tout le monde l’admire et, sans doute, croit-elle aussi de bonne foi qu’elle met tout en œuvre pour aider son fils. Or, celui-ci, blessé par cet étouffement, ce débordement d’amour, finira par en avoir assez. Quand sa mère s’en va, il éclate : « …il se mit à crier des injures à sa mère, d’abord d’une voix normale, puis de toutes ses forces, pour se libérer : « Pour qui te prends-tu ?… Tu n’as vraiment rien de formidable !… Je n’ai jamais pu te supporter, même une seconde », hurla-t-il encore et il continua sur le même ton jusqu’à ce que le sifflement du train fût devenu trop faible pour couvrir sa voix… »

    Mais est-il vraiment libéré de sa mère ? Serait-ce un inceste larvé et inavoué ? Restera-t-il toute sa vie une victime de sa mère ? « Mom » n’est pas seulement le roman de la femme juive accaparante et inconsciemment incestueuse. On pourrait même affirmer que Bruce Jay Friedman a reculé devant le sujet, peut-être parce qu’inconsciemment il craignait plus ou moins d’offenser sa propre mère. Le roman vaut aussi par les autres monstres qu’il nous décrit. Les personnages secondaires sont presque tous aussi affreux et fascinants.

Lorsque Joseph, au camp, trouve un flirt, c’est une jeune fille étrange que son propre père appelle Dracula, et dont le cou se démanche quand on la caresse, avec un « drôle de bruit » de tuyau qui se dévisse :

« Après avoir jeté un regard du côté de la salle, Joseph posa les lèvres, à travers le soutien-gorge, sur les bords des seins de la jeune fille dont la tête pivota alors violemment sur ses épaules, tandis que sortait de sa gorge une sorte de « Brrrrr » ressemblant à ces bruits de tuyauterie qui vous réveillent parfois la nuit.

    — Qu’est-ce qui t’arrive ? demanda Joseph en délaissant son sein.

    — C’est une des choses que je ne peux pas empêcher, dit-elle. N’y fais pas attention.

    …le père vient à leur rencontre.

    — Eh bien, demande-t-il, ma petite Dracula n’est-elle pas une personnalité délicieuse ? »

Le père de Joseph est plus qu’un monstre : un tragique. Un jour, Joseph l’accompagne à son travail. Le père montre à son fils l’endroit où il achète tous les jours le journal. Dans le métro, il précise : « D’habitude, je me mets au fond, de ce côté-ci, et je me tiens à la courroie. » Il fait visiter à Joseph le lugubre atelier où il fabrique des divans, lui présente son patron qui offre à l’adolescent un morceau de cuir en souvenir. Après quoi, le père montre à Joseph un vieux Grec tout voûté :

— Celui-là, c’est moi qui suis son patron.

A midi, père et fils vont prendre un sandwich, en vitesse, dans une cafétéria inconfortable et encombrée. La journée terminée, le père déclare :

— Cela fait vingt ans que je suis dans le métier.

Et, reprenant le métro :

L’humour de Bruce Jay Friedman a été rarement aussi noir que dans ces deux ou trois pages consacrées au père. N’allez pas croire que tout, dans ce livre, est noir. « Mom » est aussi et surtout un roman amusant mais souvent affreusement triste. Pour avoir une idée plus complète de l’œuvre de Friedman, il faut lire ses nouvelles.

Dans « L’imprésario de l’au-delà », nous trouvons plusieurs personnages qui ont des traits communs avec « Mom » : l’ennemie, pour beaucoup de personnages de Friedman, c’est la femme, qui ampute ou étouffe, et pas seulement dans des œuvres telles que « Mom » ou que la nouvelle intitulée, d’une façon précise, « L’ennemie ».

Lotito est la victime de plusieurs filles qui le poursuivent et se jouent de lui. Celle qui lui arrache ses derniers quatorze derniers dollars et l’entraîne dans un cimetière de voitures, refuse, après l’avoir provoqué, de se soumettre à lui et l’abandonne blessé, meurtri par un sentiment d’humiliation profonde. Dans une autre nouvelle, Stefano, écrasé de dettes, trompé et abandonné par sa femme, a besoin de quelqu’un à qui parler de ses problèmes : il engagera un  jardinier noir pour lui servir de psychanalyste.

« Scuba Duba » est une histoire douce-amère qui abonde en traits comiques. Le héros est, comme Stern, un malheureux névrosé, et comme Joseph, une victime de sa mère.

Ce jeune américain, en vacances en France sur la Côte d’Azur, a une bonne situation dans la publicité et aime, à sa façon sa femme et ses deux enfants. Sans s’en rendre compte, il est absolument insupportable. Sa femme en est venue à lui préférer la présence d’un plongeur sous-marin noir, puis d’un autre noir, poète celui-là, avec lequel elle refera sa vie. Il ne peut accepter cette situation. Il consulte sa mère et son psychiatre, essaie de faire revenir sa femme, se fâche contre les amants de sa femme,  oublie son « libéralisme » pour devenir carrément raciste et repousse les consolations d’une jeune voisine en bikini. L’art de Bruce Jay Friedman est de nous montrer le tragique du personnage à travers une atmosphère de comédie et de farce — parfois un peu crue.

Formé comme Salinger à l’école du New Yorker, Friedman a, tout comme l’auteur de « L’attrape-cœurs », un domaine de prédilection limité. Il sait, toujours comme Salinger, fabriquer et rendre vraisemblable n’importe quel genre de dialogue et construire ses personnages à l’aide d’une conversation habilement reproduite — ou de quelques répliques échangées.

Bruce Jay Friedman possède un don remarquable d’humour et nous fait sourire souvent. Ce romancier comique qui peut dépeindre des situations affreuses et exposer ses personnages à de cruelles souffrances n’est jamais monstrueux ni cynique. Il aime ses congénères, il aime la nature, il regarde l’homme avec indulgence et sympathie.

Cet humoriste est, au fond, un tendre.

Auteur
Par Kamel Bencheikh

 




Algériens, la note du 25 octobre pour l’acquisition n’a rien changé !

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Naturalisation française

Algériens, la note du 25 octobre pour l’acquisition n’a rien changé !

Cette note avait été, rapidement, relayée par la communauté algérienne sur les réseaux sociaux. L’espoir de pouvoir obtenir la nationalité française s’est transformé en désillusion. Il me semble indispensable de revenir dessus et d’en faire une explication de texte. Quelles conditions fallait-il remplir pour pouvoir y prétendre ?

La première, être né en France ou dans un territoire ou département d’outre-mer (DOM et TOM) avant le 1er janvier 1963.

La seconde, être né d’un parent lui-même né en Algérie.

La troisième condition, être mineur au moment de l’indépendance de l’Algérie (en 1962, la majorité pour les Algériens était fixée à 18 ans et non à 21 ans contrairement aux citoyens Français).

La quatrième, et pas des moindres, être titulaire, au moment de la demande, d’un titre de séjour et non d’un simple visa de court ou long séjour.

Alors, qui est concerné par cette note ministérielle ?

Très souvent interrogé par des ressortissant algériens, désireux de savoir si cette note du ministre français de l’Intérieur du 25 octobre 2016 est venue bouleverser le droit à l’acquisition de la nationalité française, il me semblait indispensable d’y apporter un éclairage.

Soyons clairs, ce texte n’a absolument rien changé !

Il n’est qu’une note d’informations à l’attention de l’ensemble des préfets de France et des DOM TOM en vue de rappeler la procédure en matière de réintégration de la nationalité des personnes appelées « les Chibanis ».

D’ailleurs, ce texte n’est que l’interprétation de l’article 21-13-1, alinéa 1 du code civil français.

En effet, cet article dispose que « Peuvent réclamer la nationalité française, par déclaration souscrite en application des articles 26 à 26-5, les personnes qui, âgées de soixante-cinq ans au moins, résident régulièrement et habituellement en France depuis au moins vingt-cinq ans et sont les ascendants directs d’un ressortissant français ».

Bon nombre d’Algériens se sont précipités sur cette note espérant pouvoir réintégrer la nationalité française. Il n’en est rien !

Ce texte ne concerne donc que les Algériens, résidents en France de longue date, et remplissant plusieurs conditions.

La première, et donc celle qui écartera un très grand nombre de candidats vivant hors de France et des DOM TOM, séjourner en France, « dont la résidence en France est souvent ancienne et qui témoignent et qui témoignent d’un attachement fort à notre pays » rappelle le ministre de l’Intérieur dans sa note, et être en possession d’un titre de séjour (généralement une carte de résident de 10 ans) depuis au moins vingt-cinq années.

La deuxième condition, être âgé de plus de 65 ans.

La troisième condition, être le parent d’un enfant français.

Ces trois conditions cumulatives ne peuvent donc pas être remplies par les Algériens résidant en Algérie ou à l’étranger.

En effet, la condition de présence effective sur le territoire français sera attentivement examinée, en situation régulière et en possession d’un titre de séjour.

Cette note, contrairement à ce que certains avaient annoncé n’a absolument rien bouleversé pour les Algériens vivant en Algérie.

Farid Messaoudi est juriste

Ex-Responsable du service juridique de la LDH e t ex-Chargé de mission auprès de la FIDH

Auteur
Par Farid Messaoudi

 




Les prévisions des ministres des Finances et du Commerce sont difficilement réalisables

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Abderrahmane Mebtoul:

Les prévisions des ministres des Finances et du Commerce sont difficilement réalisables

 Prenant en compte dans l’évaluation des importations, l’assurance et le fret (CAF) et pour les exportations, évaluées FOB (sans assurance et sans fret), selon la Banque d’Algérie, seule source donc officielle autorisée, les exportations FOB  ont été de 34,57 milliards de dollars en 2015 et 29,05 milliards de dollars en 2016. 

1- Les importations FOB ont été  de 52,65 milliards de dollars en 2015 et 49,44 milliards de dollars en 2016..Ainsi le solde global de la balance des paiements  a été négatif de 27,54 milliards de dollars en 2015  et 26,59  milliards de dollars pour 2016. 

Selon les documents du FMI analysant la balance des paiement  seul document valable contrairement à la balance commerciale quo ne fait que mentionner les importations/exportations des biens,  les sorties net de service  seraient de 7,0  en 2017  pour une sortie totale de 10,4  milliards de dollars en 2017, pour 2018 une sortie totale de services  de 9,8 milliards de dollars avec un solde net 6,5 milliards de dollars, une sortie totales de devises services en 2019 de 9,8 milliards de dollars avec un solde net de 6,5 milliards de dollars  et pour 2020 une sorties totale de 9,8 milliards de dollars pour un solde net de 6,2 milliards de dollars. 

Quant aux transferts légaux de capitaux par  les firmes étrangères,  entre trois/quatre   milliards dollars an entre 2017/2020, tout en ne prenant pas  en compte durant cette période  des nombreux projets rentrant dans le cadre de la généralisation de la règle 49/51%.

2– Qu’en est-il des neuf premiers mois  de 2017 du solde de  la balance commerciale ?  Selon  les statistiques douanières reprises par l’APS,  le  déficit commercial de l`Algérie a atteint 8,14 milliards de dollars contre un déficit de 13,11 milliards de dollars sur la même période de 2016, soit une baisse de près de 38% avec un  taux  de couverture des importations par les exportations,  de  76% contre 62% à la même période de 2016. 

Les exportations totales ont été évaluées à  25,78 milliards de dollars (mds usd) contre 21,82 mds usd sur la même période de 2016 (+18,2%) soit au même rythme fin 2017 34,37 milliards de dollars. Les exportations d’hydrocarbures se sont établies à 24,41 milliards de dollars contre 20,52 milliards de dollars durant la même période en 2016, enregistrant ainsi une hausse de 19%, représentant un montant de 3,89 milliards de dollars surtout  par l’effet  prix. Les exportations hors hydrocarbures sont marginales, 1,38 milliard de dollars, avec la prédominance des produits dérivées des hydrocarbures  pour  973 millions de dollars en demi-produits, soit  70% du total.  

Les importations se sont  en s’établit durant les neuf premiers mois de 2017  à 33,92 mds usd contre 34,93 mds usd. Au même rythme, les importations de biens, malgré toutes les restrictions,  s’établiront fin 2017 à 45,23 milliards de dollars, montant auquel,  il faudra ajouter le solde net du transfert des services et  des mouvements de capitaux hors Algérie.  

3- Dans ce cas que penser de la déclaration du ministre des finances  intervenant en ce mois d’octobre 2017 ( source APS)  devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) pour qui  le déficit du Trésor public couvert principalement par le recours au financement non conventionnel qu’à l’horizon 2020,

 Dans ce cadre, les besoins de financement sont estimés à 570 milliards de dinars en 2017, 1815 milliards de dinars en 2018 et 580 milliards de dinars en 2019. Le déficit du Trésor devrait connaître des baisses successives en passant de 2 344 milliards de dinars en 2017 à 1 963 milliards de dinars en 2018 puis à 55 milliards de dinars en 2019.Toujours selon le ministre,  les réserves de change de l’Algérie devraient baisser à 85,2 milliards de dollars à fin décembre 2018 et à 76,2 milliards de dollars à fin 2020.

Le ministre des finances a déclaré officiellement que les réserves de change établies à 102 milliards de dollars en septembre 2017 clôtureront à 97 milliards de dollars fin 2017, le FMI prévoyant 93 milliards  de dollars  et moins de 60 milliards de dollars fin 2018.  Dans ce cas les sorties de devises durant l’année 2018 seront seulement de  85 milliards de dollars moins 97 milliards de dollars soit  12 milliards de dollars et entre 2018 et 2019  seulement 9 milliards de dollars.

4- Les prévisions du niveau des importations à 30 milliards de dollars et  des réserves de change 2018 de 85,2 milliards de dollars du ministre des finances ne   peuvent être réalisées qu’à six conditions:

  •  La première condition, que le financement non conventionnel s’adresse aux segments productifs et que par  ailleurs cette mise à la  disposition du dinar ne permette pas  à certaines entreprises dont Sonatrach et Sonelgaz ou autres   d’importer en devises  ce qui est utopique ;
  •  La deuxième condition, concerne une restriction des  importations de biens et services ne dépassant pas 25/30 milliards de dollars avec le risque d’étouffer tout l’appareil productif dont le taux d’intégration  secteur d’état et secteur privé ne dépasse pas 15% et également le risque de tensions sociales avec les effets inflationnistes
  • La troisième  condition, pour atténuer le déficit budgétaire : continuer le glissement du dinar à la baisse tant par rapport au dollar qu’à l’euro (inflation importée) et favoriser l’émission monétaire, grâce à la modification de la loi sur la monnaie et le crédit, par une inflation interne, l’inflation étant un impôt indirect réalisant une épargne forcée. Mais là aussi  cette politique ne risque-elle pas  de conduire à de vives tensions sociales d’autant  plus qu’elle pénalise les revenus  fixes et nivelle par le bas les couches moyennes qui n’ont d’autres revenus  que leurs salaires?
  • La quatrième condition, de profondes réformes structurelles dont les effets attendus sont de 4/5 ans, si on commence aujourd’hui, permettant une dynamisation des  exportations hors hydrocarbures, notamment par une révision de la politique des subventions généralisées et l’intégration progressive de la sphère informelle au sein de la sphère réelle. Or, nous sommes à une  année et demi de l’élection présidentielle, la préoccupation étant  de stabiliser le corps social et   un projet en phase de maturité met en Algérie entre trois à quatre années si des projets rentables (cout/qualité selon les normes internationales), sont lancées en 2018, ils seront opérationnels horizon 2022 ;
  • La  cinquième  condition, un prix du pétrole minimum de 70 dollars, le pétrole et gaz de schiste n’étant pas  rentable avant 5 à 10 ans ;
  • La sixième condition, une augmentation de la production de Sonatrach  d’environ 30% entre 2017/2019.

5- En résumé, l’Algérie en ce mois d’octobre 2017, ne connait pas encore de crise financière mais une crise de gouvernance. Mais le risque sans correction de l’actuelle politique économique est d’aller droit vers le FMI horizon 2019/2020 ou cohabiteront crise financière et crise de gouvernance. La  solution la plus sûre  est d’avoir une vision stratégique, loin de tout replâtrage, les tactiques  pour paraphraser les experts militaires, devant  s’insérer au sein d’une fonction objectif stratégique ce qui fait cruellement défaut actuellement, le ministre de l’industrie venant  de faire savoir officiellement aux assises du FCE en ce mois d’octobre que l’on ne peut élaborer de véritable stratégie notamment industrielle sans données fiables inexistantes selon lui.

Or, l’Algérie a un répit de seulement trois ans pour changer de cap et éviter de vives tensions  sociales 2018/2020. Les sorties de devises biens-services-transferts légaux de capitaux ont été d’environ de  60 milliards de dollars en 2016. En fonction des données précédentes les sorties de devises pour 2017, biens-services-transferts légaux de capitaux devraient s’établir à environ 55 milliards de dollars  pour une entrée de devises variant entre 33/34 milliards de dollars. A moins d’un sursaut national les prévisions des ministres tant du commerce que  des finances quant au niveau des importations de biens et services  et des réserves de change entre 2018/2019 sont difficilement  réalisables et risquent d’être démenties. Les lois économiques sont souvent insensibles aux slogans politiques. 

Auteur
Abderahmane Mebtoul

 




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