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jeudi, 13 novembre 2025
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Le journaliste Saïd Chitour libéré après 17 mois de détention

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DERNIERE MINUTE

Le journaliste Saïd Chitour libéré après 17 mois de détention

Saïd Chitour, journaliste et fixeur algérien poursuivi pour « intelligence avec une puissance étrangère » a été condamné dimanche à 16 mois de prison ferme mais a été libéré pour avoir déjà purgé sa peine, a-t-on appris auprès de son avocat.

Collaborateur de médias anglophones dont la BBC et le Washington Post, Saïd Chitour a été condamné à 28 mois de prison, dont 16 ferme, pour avoir « livré des informations sans intention de trahir », a déclaré à l’AFP son avocat, Me Miloud Brahimi.

Cette peine étant couverte par sa détention provisoire, qui a duré 17 mois, le tribunal de Dar El Beïda (banlieue est d’Alger) a ordonné sa mise en liberté, a ajouté son avocat. Le parquet avait requis cinq ans de prison ferme.

L’organisation Reporters sans frontières (RSF), qui avait dénoncé la détention préventive « excessive » du fixeur, s’est dite « soulagée » par cette « libération attendue », sur Twitter.

Accusé d’avoir livré des documents confidentiels à des diplomates étrangers, M. Chitour avait été arrêté le 5 juin 2017 à l’aéroport d’Alger par les services de renseignement et placé ensuite en détention provisoire par un juge. 

Il avait été inculpé d’infraction à l’article 65 du code pénal qui punit de la réclusion à perpétuité « quiconque, dans l’intention de les livrer à une puissance étrangère, rassemble des renseignements, objets, documents ou procédés, dont la réunion et l’exploitation sont de nature à nuire à la défense nationale ou à l’économie nationale », avaient indiqué ses avocats.

Par ailleurs, le journaliste Adlène Mellah, directeur des sites d’information Algérie Direct et Dzair presse, incarcéré fin octobre dans une affaire de chantage sur les réseaux sociaux, a été maintenu en détention après sa comparution dimanche devant la chambre d’accusation de la Cour d’Alger, selon l’un des ses avocats.

Les juges ont refusé une demande de libération provisoire. « Ils ne nous ont pas précisé pour quel motif. Nous attendons de lire l’arrêt de renvoi », a précisé à l’AFP Me Nourredine Benissad.

Jeudi, deux journalistes, Abdou Semmar et Merouane Boudiab, rédacteur en chef et journaliste du site Algérie part, accusés de « diffamation et d’atteinte à la vie privée » avaient été remis en liberté, après 17 jours de détention, en attendant un complément d’information.

Ils avaient été placés en garde à vue le 23 octobre puis en détention préventive deux jours plus tard sur plainte d’Anis Rahmani, patron d’Ennahar TV, plus grand groupe médiatique privé algérien, et de Abdelkader Zoukh, wali (préfet) d’Alger, selon la défense.

Une vingtaine de sites algériens d’information ont dénoncé le 7 novembre une « campagne de criminalisation » de la presse électronique algérienne, dont plusieurs journalistes ont été incarcérés ces dernières semaines, ainsi que des tentatives de la « discréditer ».

 

Auteur
AFP

 




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Le chef de la DCSA et un conseiller du vice-ministre de la Défense nationale limogés

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DERNIERE MINUTE

Le chef de la DCSA et un conseiller du vice-ministre de la Défense nationale limogés

Le président Abdelaziz Bouteflika a limogé le patron de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), le général-major Belmiloud Othman, alias « Kamel Caniche », selon une source généralement bien informée.

Le général-major Belmiloud Othman a été installé officiellement en août 2018 à la tête de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) dans la foulée des changements qu’il y a eu à la tête de l’institution militaire en remplacement du général-major Tirèche Lakhdar.

Dans la même foulée des limogeages, le général-major Karoui Djamel, conseiller auprès du vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée, le général de corps d’armée Gaïd Salah, a été lui aussi démis de ses fonctions, a-t-on appris de la même source.

Comme les précédents, aucune communication officielle n’a entouré ces nouveaux limogeages.

La valse des casquettes au sein de l’Etat-major de l’armée a commencé au début de l’été, avec le limogeage de Menad Nouba, patron de la gendarmerie et du DGSN, le général-major Hamel. Suivront les chefs des six régions militaires dont certains subiront les avanies de l’emprisonnement et des accusations de détournements…

Auteur
Yacine K.

 




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Un présumé violeur d’enfant arrêté à Ksar Belezma (Batna)

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JUSTICE

Un présumé violeur d’enfant arrêté à Ksar Belezma (Batna)

Vendredi vers 22 h, les services de la brigade de la gendarmerie relevant de la commune de Ksar Belezma, située à une vingtaine de km de Batna, ont mis hors d’état de nuire un individu, âgé de 58 ans qui essayait d’attirer un adolescent le soir dans la forêt de Belezma.

Selon nos sources, l’affaire remonte à la même journée lorsque l’adolescent se trouvait sur la route pour se rendre chez ses parents. Cet individu qui était à bord de sa camionnette s’est arrêté pour le prendre en auto-stop, puis il lui a proposé une somme d’argent, soit 10.000 Da avec un numéro de téléphone, si le garçon accepterait de revenir le soir vers 22h pour les récupérer.

Sauf que ce garçon a préféré le dénoncer d’abord à son père qui ensuite est allé alerter les gendarmes de la commune.

Un guet-apens a été minutieusement dressé par les services de la brigade qui ont fini par l’intercepter en flagrant délit en train d’attendre sa victime. Le présumé violeur a été arrêté puis présenté devant le procureur près le tribunal de Merouana.

Il est à savoir à ce propos que des recherches sur les agressions sexuelles envers les enfants sont complexes car ce type de violence reste un sujet tabou et difficile à dénoncer dans beaucoup de milieux surtout lorsqu’elles s’exercent sur des adolescents et adolescentes.

On ne les signale pas car il n’y a pas de soutiens adaptés, selon les gendarmes. C’est une violence peu connue, elle est moins visible que celle qui s’exerce sur les adultes.

De ce fait, il y a un certain déni de la société quant à l’existence de ce type d’agression sachant que ce qui est invisible n’existe pas. D’ailleurs, lorsque la violence est le fait de l’un des deux parents ou d’un membre direct de la famille, la maman le cache par honte ou par peur des représailles. Ce qui n’est pas le cas de ce jeune adolescent de moins de 18 ans qui par son courage a préféré dénoncer son bourreau au moment  propice, le lieu et l’heure qu’il faut. 

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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Les Sciences au service de…l’Inconscience !

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De la Der des Ders à son commémoré centenaire

Les Sciences au service de…l’Inconscience !

 Les enfants font partie des victimes des ravages de la guerre  que mène l’Arabie saoudite au Yémen.

Chaque année, la France et le monde commémorent en commun le souvenir et la mémoire de ces millions de poilus tombés dans les tranchées de la sale guerre ! Chaque année, on s’étend sur les décomptes macabres et les atrocités que les hommes ont fait subir à d’autres hommes ! Mais si ces souvenirs servent à alimenter et élever les consciences individuelles, il n’est pas certain qu’un impact quelconque atteigne les consciences collectives ! Pour preuves, l’émergence des populismes aveugles un peu partout sur la planète, ceux-là même qui ont failli faire agenouiller le monde devant les adeptes du poussez-vous-tous-de-là que je m’y mette et m’y installe sans votre déplaisante compagnie !

Se souvenir c’est bien, commémorer aussi, mais un siècle après la Der des Ders, l’Homme a-t-il vraiment tiré les bonnes leçons pour éviter d’en découdre encore une fois avec les autres, ces frères ennemis qui gênent sa petite vie de supérieur terrestre et/ou céleste, ces cieux bénis qui ont donné une couleur de peau blanchâtre et pure pour les uns, un message noirâtre tout aussi limpide pour les autres, et rien de rien pour les oubliés de l’humanité ?

Comment oser espérer que oui au vu de cette course effrénée aux armements enclenchée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ? Ces équipements guerriers de plus en plus sophistiqués ont atteint le summum de la bêtise. Car le défi consiste maintenant à se doter d’armes « intelligentes » capables de tuer des hommes, des femmes et des enfants tout en sauvegardant les meubles et les butins à récupérer par le vainqueur de ces jeux morbides et immoraux.

Le plus insupportable dans cette course aveugle aux ultimes armes de destructions massives c’est de se rendre à l’évidence que c’est une race, au sens éminent du terme, celle des hommes de Sciences, à l’intelligence supposée supérieure, qui en concocte les ingrédients et les formules pour les offrir à des hommes de pouvoir pour lesquels la vie et la mort d’un être humain et celle de milliers ou de millions d’autres ne représente guère que des nombres et des chiffres muets étalés sur des tableaux mémoriels !

Mort pour la patrie : Dieu quelle pierre tombale peut supporter telle ineptie en ton vaste paradis ? Mort pour défendre un territoire, un petit morceau de caillou disputé par des lilliputiens sur un grain de sable soumis aux aléas et aux lois de l’Univers ! Bonté divine, c’est-y quoi ça ?

C’est dur à dire, c’est dur à écrire, mais les hommes de Sciences portent, en grande partie, le fardeau de l’irresponsabilité dans la surenchère de massacres qui ont emportés plus de 18 millions de poilus ! Sans parler de la suite, des chambres à gaz, d’Hiroshima, de Nagasaki…

Le manifeste des 93 scientifiques

La palme d’or du scientifique de service revient certainement à Fritz Haber. Ce chimiste allemand qui a reçu le prix Nobel de chimie en 1918 pour des travaux portant sur la synthèse de l’ammoniac, à l’origine de l’Ypérite, ce « fameux » gaz moutarde qui ravageait la peau et les entrailles des poilus à petit feu, et contre lequel il a fallu inventer des combinaisons et des masques pour en prémunir les soldats des tranchées !

Un chimiste qui s’est donné corps et âme pour inventer de l’arsenal militaire au nom et au service de la suprématie de son pays, la grande Germanie, sans savoir que quelques années plus tard, ces gaz de la mort allaient servir le dessein d’un tyran qui a fait de l’extermination des juifs une lubie primaire ! Et comble de l’ironie de l’Histoire, Fritz Haber était juif aussi !

Un juif « supérieur » qui jouissait d’une telle notoriété qu’il avait, sans le moindre mal, acquis le soutien de 93 Scientifiques de son niveau pour l’encourager à redoubler d’efforts afin d’inventer et de perfectionner les meilleurs moyens de semer la mort. Le fameux manifeste des 93 que Haber avait lui-même signé !

En parcourant la liste des signataires, j’avoue avoir eu la chair de poule de découvrir des noms prestigieux, des prix Nobel adulés tels que Max Planck, Adolf von Baeyer ou encore celui de Emil von Behring le père du vaccin contre la diphtérie !

Qu’édicte donc ce manifeste, cet appel au monde civilisé, signé par 93 sommités au temps des poilus, concocté en arsenal d’injonctions et de sommations en tous genres sur fond de vocabulaire ahurissant d’inconscience et de cécité intégrale ? Deux petites phrases suffisent à en délimiter les contours :

«Ceux… qui ne craignent pas d’exciter des mongols et des nègres contre la race blanche » !!

« Croyez que dans cette lutte nous irons jusqu’au bout en peuple civilisé, en peuple auquel l’héritage d’un Goethe, d’un Beethoven et d’un Kant est aussi sacré que son sol et son foyer » !!! Vous voilà donc éliminés de l’héritage de l’humanité ma pauvre Oum Keltoum et mon pauvre Abdelhalim Hafez !

Jusqu’au bout, ils y sont allés les bougres ! Ils en ont même dépassé les frontières de la démesure en termes de chicane ces Nobel prize de la Physique, de la Chimie, de la Médecine et autres thématiques des Sciences exactes !

Que dire, que conclure à la lecture cette proclamation honteuse sinon que même l’intelligence peut jouer de sacrés tours à la civilisation des « Zhommes » quand elle se « Manifeste » sous forme d’interférences catastrophiques entre des individus issus de la meilleure des races ! Dit autrement, les interactions entre les hommes les plus intelligents du monde peuvent produire des désordres interférentiels collectifs dévastateurs pour des peuples aux services de leurs maîtres. Des maîtres souvent élus et proclamés en toute démocratie, un peu partout sur cette petite planète bleue perdue dans l’Univers ! Une pauvre petite planète qui étouffe et suffoque à petit feu, dépassée par les excès de sa petite créature « supérieure » !

Signalons néanmoins que parmi ces 93 signataires, une bonne soixantaine s’est dit avoir regretté son geste après coup, et que certains n’ont pas hésité à avouer qu’ils n’avaient même pas lu le Manifeste qu’ils ont signé !? Question bête et directe : ces honorables scientifiques auraient-ils fait vœu de quelconque regret si l’Allemagne belliqueuse d’antan était sortie vainqueur du conflit ?  Il est permis d’en douter ! Comme quoi, d’instinct ou de nature, l’homme fonctionne comme une girouette qui tourne et se retourne au gré des vents qui soufflent d’est à l’ouest et du nord au sud.

Kamel Daoud, Jamal Khashoggi et les donneurs de leçons

Des manifestes, il y en a toujours eu ! À chaud, n’importe qui peut signer et adhérer à n’importe quoi ! Pas très loin dans le temps, en février 2016 nous avions eu droit à un manifeste signé par une bonne vingtaine d’intellectuels (historiens, sociologues, anthropologues, pour la plupart inconnus du grand public) pour dénoncer « l’orientalisme » de Kamel Daoud, concernant les agressions de Cologne », tout simplement parce que notre intellectuel du terroir avait su titiller la fibre sensible de nos croyants et osé faire référence à  “la misère affective dans le monde arabo-musulman” pour expliquer à sa façon les dessous des débordements survenus à Cologne dans la nuit de la Saint Sylvestre 2015.

Plus de deux ans après, nous aimerions bien savoir si quelconque idée de repentance traverse parfois les esprits de nos honorables intellectuels, notamment suite à la barbarie perpétrée par les gardiens du temple Saoudien contre le pauvre Jamal Khashoggi. Ce journaliste assassiné, découpé en morceaux et dissous dans de l’acide, par les envoyées de la famille royale d’Arabie.  Ah si nos honorables intellectuels pouvaient nous pondre un manifeste sur l’horreur que ces mêmes gardiens du Temple commettent au Yémen, sous l’œil froid de l’oncle Sam et de l’ensemble du monde civilisé qui leurs procurent des armes sans s’encombrer du moindre état d’âme !

Depuis la Der des Ders de 1918 à 2018, l’Homme a accompli des bonds fabuleux dans la plupart des domaines scientifiques : à mi-parcours entre ces deux dates, l’Homme s’est baladé dans l’espace, il a marché sur la lune, prospecté la plupart des planètes de notre système solaire ; que d’images fantastiques livrées par les télescopes Kepler et Hubble, avec ces piliers de la création qui s’étendent sur des millions d’années lumières, rajoutés à la découverte de milliers d’exo planètes qui laissent subodorer l’idée extraordinaire que nous ne serions pas seuls dans l’univers, au grand dam de ceux qui se prosternent devant un créateur créé à leur image ! C’est le côté clair d’une Science qui avance dans le bon sens !

Côté obscur, Hiroshima et Nagasaki sont passés par là, pendant que l’Arabie saoudite, aux noms de ténébreuses croyances, détruit les populations Yéménites par des armes livrées par tonton Trump sous l’œil distant, voire bienveillant, de tonton Macron et de tata Merkel !  Sans parler de la Syrie et de l’Afghanistan. Ces pays devenus terrains de combats lointains et d’expériences « scientifiques » suprêmes dans lesquelles Russes, Américains, et parfois…Français, font affronter leurs connaissances des armes à coups d’essais sur des cobayes humains, des petites filles afghanes nées pour dévorer la vie de leurs yeux rayonnants, transformées en simples objets de manœuvres entre les aliénés d’Allah et les fous des cartels économiques, des banques et des armes !

Il y en a tant à dire sur ce monde qui avance à reculons ! Mais je m’arrête là ! Une balle ou un verset perdu pourrait bien fermer le clapet pour de bon ! Quoique, après tout, mourir pour ses idées, n’est-ce pas une idée excellente, selon tonton Brassens ?

Peut-être est-il utile de signaler que la rédaction de cette chronique n’aurait sans doute pas eu lieu si le hasard du « téléphone arabe », lequel se pratique souvent et assez gaiement en France aussi, n’avait fait propager jusqu’à mon bureau, ce jeudi 8/11 au matin, la tenue d’une conférence sur les apports et méfaits de la « Chimie » pendant la sale guerre 1914-18, exposée in-situ par une collègue chimiste dans l’après-midi de ce même jeudi.

Une conférence qui franchit allègrement le cap du simple exposé scientifique pour verser dans celui d’une belle leçon d’humilité ! Une conférence qui expose les faits sans le moindre parti-pris patriotique, comme pour relever et attirer notre attention sur le fait que la guerre est avant tout une affaire de bêtise humaine et une irresponsabilité partagée. Et sur ce terrain, parmi les belligérants personne ne baignait vraiment dans l’innocence ! Quel beau recul ! quelle belle vision ! Une position juste et objective à saluer, car qui disconviendrait du fait que c’est bien souvent d’un patriotisme godiche que naissent ces populismes qui nourrissent toutes sortes d’extrémismes néfastes pour tous, et surtout pour les successeurs en charge de nos lendemains ?

À méditer, à cogiter, à ruminer… jusqu’aux bouts de moult nuits et de conscience torturée !

Auteur
Kacem Madani

 




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Presse : « Le dernier qui s’en va éteint la lumière »

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MEDIA et REPRESSION

Presse : « Le dernier qui s’en va éteint la lumière »

La légende attribue à cette phrase une origine argentine lorsque les opposants, quittant un à un l’Argentine et son effroyable dictature, l’avait inscrite sur l’un des murs de l’aéroport. Elle en a certainement d’autres mais elle convient parfaitement à la situation des journalistes algériens.

Le journalisme algérien, je suis l’un de ceux qui l’ont violemment critiqué. Mais en même temps l’un de ceux qui ont toujours pris la plume pour exprimer leur indignation lorsqu’un d’entre eux souffrait d’une mise à l’écart, de brimades ou d’emprisonnement.

Depuis 1991, pas une fois je n’y ai dérogé, en commençant par Mohammed Benchicou avec lequel nous avions de gros différents, aujourd’hui ressentis, avec le recul du temps, comme des mesquineries qui ont fait perdre du temps aux partis d’opposition de l’époque.

C’est en fait la nature même du sujet qui clive autant, c’est normal. Chacun souhaitant que la médiatisation soit conforme à l’opinion qu’il a de l’événement. Probablement existe-t-il une frange de journalistes qui méritent notre violente critique, surtout ceux qui servent un régime politique auquel nous avons le plus légitime des mépris.

Mais les journalistes, c’est tout ce qu’il nous reste lorsque nous avons perdu toute forme de liberté d’expression. Ils demeurent, malgré tout, la petite fenêtre qui évite le basculement intégral dans le noir des ténèbres et les abysses du silence.

Ces derniers temps, journalistes et blogueurs ont payé un lourd tribut à la politique liberticide du régime militaire. Comme il est naturel qu’il le fasse, ce régime a relâché des généraux majors, lavés de tous soupçons. Les procureurs n’ont pas pu faire la preuve d’une évidence, l’extraordinaire train de vie et niveau de fortune immobilière, d’eux-mêmes et de leur progéniture, alors que cela saute aux yeux du dernier des débiles.

En revanche, ils ont miraculeusement pu trouver matière à condamnation en invoquant le droit de la diffamation suite à des actes délictuels commis, selon leur interprétation, par des journalistes et blogueurs. En cette matière les preuves pleuvent dans les bureaux des procureurs qui retrouvent leur lucidité d’une manière étonnante.

Honte à un pays qui laisse, sans exprimer la moindre indignation, ses journalistes et blogueurs indépendants se faire menacer par la justice pour avoir exprimé des propos libres et justes tant ils sont évidents pour tout Algérien.

Mais il y a paradoxalement dans cette frénésie judiciaire à interpeller les journalistes quelque chose qui nous rend optimiste. C’est que ce régime est à bout de souffle et entre dans une panique sans précédent. Le nombre d’interpellations et de condamnations ainsi que les emprisonnements démontre au monde entier la fébrilité de ceux qui ressentent le chant du cygne, la fin annoncée de leur pouvoir.

Il faudra bien qu’un jour, lorsque les démocrates se seront enfin réveillés en quittant les institutions officielles, comme cette pitrerie qu’est l’Assemblée nationale, que les procureurs nous expliquent ce que faisaient des hommes libres de leur opinion dans leurs bureaux, avec une condamnation pénale au bout du processus.

Tous les journalistes algériens ont mon soutien et mon respect, même ceux qui se sont laissés à une dérive condamnable. Tout être humain à le droit à l’erreur, dès lors qu’il s’amende et retrouve l’honneur de sa mission.

Elle est belle et nous en aurons besoin. Que le dernier qui s’en va (dans le sens de l’abandon et non du départ à l’étranger) éteigne la lumière derrière lui. Ce pays n’est plus le nôtre.

Le nôtre est à reconstruire, avec eux, au même endroit.

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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Le géant pétrolier ExxonMobil épinglé pour fraude aux USA   

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Ancien propriétaire d’Augusta

Le géant pétrolier ExxonMobil épinglé pour fraude aux USA   

Rex Tillerson, PDG d’Exxon Mobil et Chakib Khelil.

Une procédure est lancée aux Etats-Unis contre le géant pétrolier, accusé d’avoir sciemment désinformé le public  et d’avoir menti à ses propres actionnaires à propos de l’impact de ses activités sur le changement climatique.

Rappelons que ce géant pétrolier est présent  en Europe à travers sa filiale Esso dont celle Italiana qui a vendu la vieille raffinerie d’Augusta à Sonatrach au premier semestre de l’année 2018. La municipalité de cette ville avait dès lors averti les dirigeants du mastodonte algérien des dégâts environnementaux considérables causés par cette raffinerie. Des dégâts que la filiale d’Exxon Mobil est tenue d’assainir sous peine d’une poursuite judiciaire par le parquet de la région.

Sonatrach s’est entêtée de l’acheter en prenant en charge les travaux d’assainissement qui ont gonflé son prix d’achat de 580 millions de dollars à près d’un milliard de dollars.

Selon le quotidien français «Libération », ExxonMobil est rattrapé par ses 40 ans de mensonge sur les données qu’il a gardées secrètes sur le changement climatique. Cette fois-ci, il ne s’agit plus de phoques englués comme lors du naufrage sur les côtes de l’Alaska en 1989 mais d’un « d’un mensonge présumé sur l’impact réel de ses activités dans le monde en général et particulièrement sur le sol américain sur le réchauffement climatique ». L’influence politique  de son PDG, Rex Tillerson qui a occupé le poste de secrétaire d’Etat sous l’administration Trump de février 2017 à mars 2018 n’a pas suffi face à la détermination la procureure générale de l’Etat de New York, Barbara Underwood qui a déposé le 24 octobre dernier une plainte devant la Cour suprême de l’Etat contre ExxonMobil.

Certes, l’information est passée inaperçue, même aux Etats-Unis, mais elle marque une grande avancée pour la justice climatique. C’est une première mondiale.

Depuis 2007, la direction d’Exxon Mobil assure présenter à ses investisseurs et au public des estimations de ses revenus pondérées par un prix interne donné à la tonne de dioxyde de carbone (CO2) émise. Prix censé être croissant sur les prochaines décennies pour s’aligner sur les politiques publiques en faveur du climat. Seulement, en faisant les calculs, l’entreprise a compris que ces estimations seraient trop dommageables à son image et a donc fait des prévisions faussées, détaille cette plainte. Résultat de trois ans d’enquête, la procureure de New York a réussi à obtenir plus de deux millions de documents internes à la multinationale. Ceux-ci montrent comment la hiérarchie d’Exxon Mobil est au courant, depuis plusieurs décennies, des conséquences de l’exploitation du pétrole et du gaz sur le réchauffement de la planète. Ainsi que de ce que cela signifiait pour leurs revenus si des politiques pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) étaient mises en place. Exxon Mobil a trente jours pour répondre à la plainte soit moins de deux semaines   

Qui est Exxon Mobil ?

Exxon Mobil est une vieille entreprise américaine, descendante de la Standard Oil Company, née en 1870, et résultat de la fusion de Mobil Oil et Exxon en 1972. Plus grande société pétrolière et gazière cotée en Bourse, elle possède 45 raffineries pétrolières et 42 000 stations-service dans une centaine de pays. En France, ExxonMobil est plus connu sous le nom de sa filiale Esso, qui commercialise également les huiles Mobil. Le géant texan se félicitait il y a une semaine de son bénéfice  pour le premier semestre 2018 qui a augmenté de 57 %. Qu’elle semble toujours selon ses commentaires  sortir définitivement du plongeon dû à la chute des cours fin 2014. Son chiffre d’affaire est passé 373 milliards de dollars en 2014 pour entamer une chute à partir de 2015 à 246 puis 208 en 2016 pour profiter en 2017 et 2018 de la reprise des cours dans la fourchette qui a franchi la barre des 80 dollars le baril.

Auteur
Rabah Reghis

 




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Un terroriste se rend à l’Armée à Tamanrasset

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SECURITE

Un terroriste se rend à l’Armée à Tamanrasset

Un terroriste, en possession d’un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov et d’un chargeur garni de munitions, s’est rendu, jeudi, aux autorités militaires à Tamanrasset, indique vendredi le ministère de la Défense nationale dans un communiqué.

« Dans le cadre de la lutte antiterroriste et grâce aux efforts des Forces de l’Armée nationale populaire (ANP), un terroriste s’est rendu, le 8 novembre 2018, aux autorités militaires à Tamanrasset (6ème Région militaire) », note la même source, précisant qu’il s’agit en l’occurrence du dénommé « Abadi El-Hoceini » dit +Mohamed+, qui avait rallié les groupes terroristes en 2014. Le terroriste était en possession d’un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov et d’un chargeur garni de munitions.

Jeudi 8 novembre, un terroriste accompagné de trois familles composées de 12 personnes, et deux autres terroristes, se sont rendus aux autorités militaires à Skikda et Djanet, indique jeudi un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). Le terroriste était « accompagné de trois familles composées de douze personnes », précise la même source.

Il s’agit en l’occurrence du terroriste Filali Bilel dit « Abou Aymane Thabet », de sa famille composée de sa femme et leurs 5 enfants (deux garçons et trois filles), ainsi que des familles de deux terroristes qui avaient été abattus lors d’opérations précédentes, composées de deux femmes et leurs trois (03) enfants », souligne le MDN.

Auteur
APS

 




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Maroc: le journaliste Taoufik Bouachrine condamné à 12 ans de prison ferme

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MEDIA et REPRESSION

Maroc: le journaliste Taoufik Bouachrine condamné à 12 ans de prison ferme

Le journaliste et directeur du très influent journal privé Akhbar al-Youm, Taoufik Bouchrine, a été condamné à 12 ans de prison ferme par la chambre criminelle de Casablanca.

Le verdict est tombé tard dans la nuit de vendredi à ce samedi 10 novembre, au terme d’un procès très suivi puisqu’il concerne l’un des patrons de presse les plus influents du Maroc, connu pour ses billets critiques envers des personnalités marocaines.

Sur la base de témoignages à charge et d’une cinquantaine de vidéos saisies, l’homme a été reconnu coupable de « traite d’êtres humains », « abus de pouvoir à des fins sexuelles » et de « viol et tentative de viol ». La défense dénonce un procès politique et annonce qu’elle fera appel de cette décision.

Huit mois d’audience, de multiples rebondissements, des déclarations contradictoires… C’est au terme d’un procès hors norme, tenu pour sa quasi-totalité à huis clos, que le verdict a été prononcé ce samedi.

Le huis clos, décidé par le juge, qui a tenu la presse à l’écart, a rendu très difficile le décryptage et le suivi du procès. Tantôt des fuites dans la presse jugeaient abjectes et perverses les vidéos à charge projetées au tribunal, tantôt d’autres fuites, favorables cette fois-ci à la défense, parlaient de montages vidéos grossiers ne permettant pas de confirmer l’identité du journaliste.

Taoufik Bouachrine avait déjà eu affaire à la justice, cette fois-ci pour ses écrits dans les colonnes d’Akhbar al-Youm. Il avait été condamné, peu avant son arrestation spectaculaire de février dernier, à verser l’équivalent de 40 000 euros à l’actuel et influent ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, pour diffamation.

Neuf ans plus tôt, il avait été poursuivi pour avoir publié une caricature jugée irrespectueuse envers l’entourage royal. Dans le cadre de cette affaire, la gravité des faits reprochés a rendu difficilement audible le mouvement de soutien à ce journaliste, fût-il considéré comme engagé et indépendant.

Auteur
RFI

 




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Pourquoi Merzouk Touati est transféré à la prison de Blida ?

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JUSTICE

Pourquoi Merzouk Touati est transféré à la prison de Blida ?

Merzouk Touati (30 ans) a été transféré par les autorités pénitentiaires de la prison de Bouira à celle de Blida. Selon une information rendue publique par El Watan, la mère Merzouk Touati n’a pas été prévenue de ce transfèrement. 

« Je suis allée ce matin, avec mon jeune fils, rendre visite à Merzouk à la prison de Said Abid (Bouira) mais je ne l’ai pas trouvé. Nous sommes allés ensuite à la prison de Ain Bessam où on m’a informé qu’il a été transféré à la prison de Blida », a confié la maman de ce jeune blogueur incarcéré depuis janvier 2017 pour un entretien avec un officiel israélien qu’il a publié sur son blog.

En clair il est accusé “d’espionnage avec des agents étrangers dans l’objectif de porter atteinte à la position diplomatique de l’Algérie”.

Pourtant, la mère de Merzouk Touati a obtenu des services de la Cour de Béjaia une autorisation pour rendre visite à son fils dans une prison de Bouira où il a été transféré, déjà la semaine dernière,. Le tout après 22 mois à la prison d’Oued Ghir (Bejaia). Pourquoi ces changements de prison intempestifs ? 

Auteur
La rédaction

 




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Soutenir la lutte démocratique, sur tous les terrains

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DEBAT

Soutenir la lutte démocratique, sur tous les terrains

Fethi Gharès, candidat du MDS à la présidentielle.

Les derniers événements survenus, depuis cet été, sur la scène politique nationale illustrent à la fois l’aiguisement des contradictions et l’obstination du pouvoir à contrarier l’essor de la lutte démocratique. Sans surprise, l’affaire de la cocaïne et les arrestations de personnalités civiles et militaires qui lui font suite trouvent des prolongements dans les forces politiques, au sein desquelles les décantations s’accélèrent.

Toutes ces tensions ne pouvaient pas manquer d’atteindre la presse qui a déjà dû supporter tant de coups et qui devra affronter les nouvelles épreuves, justement parce qu’elle a résisté et tente de conquérir de nouveaux espaces de liberté. Un premier procès contre certains journalistes de la presse électronique vient heureusement de donner lieu aux libérations que la société exigeait. Mais cette densification de la lutte politique jette la lumière sur le sens à donner à la présidentielle de 2019.

Les néo-libéraux adossés à la rente contrôlent l’APN

La crise mûrit dans une situation nouvelle. L’APN vient de donner le pouvoir législatif aux tenants du national-libéralisme ; aux anciens intérêts néolibéraux adossés à la rente, il reste une arène pour mener des affaires, ils devront juste respecter de nouvelles règles ; seule la parole des partisans du changement radical ne s’y fait pas entendre. Ils ont pourtant besoin, eux aussi, de ce type de tribune institutionnelle. Ils ont besoin de la campagne électorale pour mener, dans la société, la lutte autour de la rupture. Et ils ont besoin d’une organisation capable de diriger le travail politique dans son ensemble, c’est-à-dire dans les institutions et dans les mouvements de protestation, dans les grèves et dans les différents cadres que la société se donne. Et il faut être aveugle pour ne pas voir que ceux qui refusent de se hisser au niveau de ces exigences, confondant nihilisme et radicalité, ne sont que les fruits du chaos et de la désagrégation de la classe politique suite à l’avancée du bouteflikisme.

Avec l’aiguisement de la crise, nous voyons de mieux en mieux se dessiner les contours des trois courants qui se manifestent dans le champs politique.

Nous avons les partisans de la rupture, dont – petit à petit – les idées gagnent du terrain, nous avons les néolibéraux adossé à la rente qui veulent le statu quo et enfin le national-libéralisme qui lutte contre le statu quo et contre la rupture, ce que les nihilistes voient mal et comprennent tout aussi mal. Et, parce qu’ils hésitent – finalement – entre un nouveau compromis et la rupture, les nihilistes rejettent l’idée d’un 5ème mandat, mais sans s’exprimer clairement sur toute candidature issue du système. Et il ne faudrait pas s’étonner si, au final, ils se retrouvent un jour au gouvernement, rappelant ceux qui avaient boycotté la dernière fraude du siècle, avant de se laisser convaincre de soutenir la politique de Concorde civile.

Le national-libéralisme, qui dispose de l’initiative, souhaite occuper le centre d’une alliance pour la réforme et disposer de forces d’appoints à sa droite et sa gauche.

A sa droite, il est en voie de se soumettre le néolibéralisme adossé à la rente, après une campagne d’arrestations qui aura affaibli son hostilité au changement. Il sera difficile aux tenants de la rupture de ne pas céder à la tentation qui emportera vite, très certainement, les nihilistes et les mettra en situation d’être la force d’appoint de gauche. Mais si on voulait, de force, leur mettre ce choix en main,  les partisans de la rupture sauront se rappeler que leur esprit de responsabilité sera jugé, en dernier ressort, sur leur faculté à faire aboutir le changement radical et non pas sur leur capacité à faire des compromis, même si ceux-ci ne sont pas mécaniquement synonymes de compromission.

Les tenants authentiques de la rupture se sont donnés, quant à eux, pour tâche d’utiliser la lutte du national-libéralisme contre le despotisme néolibéral adossé à la rente et de neutraliser ses hésitations et sa volonté de faire l’impasse sur l’objectif de rupture. Pour cela, les forces du changement radical prennent soin de ne pas se retrouver sur les mêmes orientations que le pouvoir qui assimile radicalisme et nihilisme, qui dénonce le populisme et la démagogie et finit par justifier le réformisme et le compromis. L’action pour la rupture étant présenté comme incantation et inaction  et le soutien au pouvoir comme action et garantie d’accumulations mécaniques. La société a l’expérience de ses pratiques du pouvoir, elle en connaît les tenants et les aboutissants, elle peut se prémunir des mauvaises conclusions.

Les tenants de la rupture utilisent donc la lutte électorale du national-libéralisme pour le pouvoir, sans aucunement laisser la société se mettre à croire dans le national-libéralisme, tout cela afin de développer, de renforcer la poussée en faveur de la rupture. C’est la tactique du MDS.

En présentant Fethi Gharès comme candidat à la présidentielle de 2019, il poursuit, sur le terrain électoral, sa  lutte contre l’idéologie islamo-conservatrice du despotisme néolibéral adossé à la rente qu’il faut déloger des institutions et contre l’opportunisme des tenants du national-libéralisme. Il en fait un champ de confrontation entre deux conceptions du rassemblement, d’une part le large gouvernement du travail dont il fait la promotion et d’autre part le front populaire que veut construire le pouvoir. De là, les mots d’ordre de séparation du politique et du religieux, de changement de monnaie et de rejet de l’amnistie pour les prédateurs qui pillent notre pays, pour faire contrepoids à ceux qui, au nom de la réconciliation nationale, souhaitent poursuivre la politique de compromis avec l’islamisme en l’élargissant aux forces de l’argent sale.

La  tâche que s’est donné le MDS est de préparer les citoyennes et les citoyens et cela en chaque lieu, à chaque instant, dans toutes les formes de travail, dans tous les domaines de la vie sociale,  dans toutes les situations où pourraient nous mettre les manœuvres du despotisme néolibéral adossé à la rente, une victoire sans partage du national-libéralisme ou un rebondissement de la crise au niveau international. Il veut mettre à bas les illusions. Il veut permettre à la société de cristalliser la conscience démocratique la plus élevée. Il veut l’aider à se donner les cadres de lutte dans lesquels s’exprimera cette conscience.

Regardez les nihilistes. Ils crient haut et fort : nous sommes des démocrates. Mais ils s’acoquinent avec les islamistes. Ils peuvent se réunir au siège du MDS ou avec le MDS, mais ne peuvent pas clairement mettre en évidence le caractère réformiste du national-libéralisme qu’ils accusent de conservatisme au moment où eux-mêmes se tournent vers des forces archaïques et sanguinaires.

Pourquoi refusent-ils de reconnaître ce caractère réformiste ? Parce qu’il est essentiellement dirigé contre l’alternative de rupture dont ils ne perçoivent pas comment elle permettra de réaliser leurs intérêts spécifiques, pourtant méprisés par le pouvoir. Pour faire illusion, leur rejet du 5ème mandat est alors présenté comme l’expression la plus « élevée » de leur hostilité au conservatisme. Mais quant ils ignorent le travail du MDS et les épreuves du MDS – dont le candidat vient d’être acquitté suite aux poursuites dont il était l’objet à Ghardaïa,- quant ils ne font aucun effort d’organisation de la société, ne sont-ils pas objectivement dans le sabotage du travail long et patient d’encadrement et d’orientation de la société en faveur de la rupture ? En travaillant à démobiliser la société, y compris sur le terrain électoral, ne favorisent-ils pas l’option réformiste qui apparaît, alors, comme la seule alternative au statu quo ?

Le MDS, quant à lui, travaille à édifier l’alternative au statu quo ainsi qu’au réformisme et voit, dans le déploiement actuel du national-libéralisme, l’expression indirecte de l’essor démocratique, dont l’ampleur justifie les efforts du pouvoir à le contrarier. Le Mouvement démocratique et social  utilise la lutte contre le national-libéralisme ainsi que contre le néolibéralisme adossé à la rente et ne cède pas à des mots d’ordre qui aboutiront à une capitulation devant le national-libéralisme, comme risquent de s’y résoudre les nihilistes. Sa tâche est de développer l’essor démocratique, de prendre soin des forces nouvelles acquises à l’idée de changement radical qui se développent de manière nouvelle dans une Algérie nouvelle, celle de la jeunesse. Il cherche à devenir vigoureux et vaincre en dépit du national-libéralisme, parce que, sans cela, aucun triomphe de ce dernier n’apportera de changement sérieux à la situation en Algérie.

Il est dorénavant incontestable qu’il existe un essor démocratique. Il progresse d’une manière plus pénible, plus lente, plus compliquée que nous l’aurions désiré, mais il progresse quand même. C’est lui qu’il faut soutenir de toutes nos forces et développer par un travail électoral et d’autres actions. C’est en s’organisant, en contribuant à forger les autres forces démocratiques, en critiquant sans pitié le nihilisme, en encourageant l’émergence d’un mouvement démocratique libéral progressiste indemne des fautes de ses prédécesseurs, mais surtout et avant tout en empêchant, qu’en son sein  des évolutions ne soient interprétés comme un soutien au national-libéralisme, en développant le travail dans la société et en renforçant le débat démocratique dans ses rangs, que le MDS va enraciner ses orientations dans la société.

Des forces commencent à se demander si l’option du 5ème mandat n’était pas une diversion et un ancien président de l’APN avance même le nom d’un éventuel candidat alternatif à Bouteflika.

Ce n’est pas la fin des illusions mais c’est le début de nouvelles illusions qu’on tentera de répandre, une fois encore, au bénéfice du national-libéralisme. Le MDS est engagé, quant à lui, depuis son dernier congrès, dans la construction d’une alternative de rupture au plan électoral. Fethi Gharès, son candidat à la candidature, mène courageusement une pré-campagne, qui vise à construire l’organisation qui lui permettra de défendre le projet de rupture dans l’arène électorale en 2019 et au delà. 

Le projet de rupture s’imposera-t-il face aux options de réforme ou de statu quo ? Comment se résoudra la crise qui est en train de mûrir ? Cela ne dépend pas du MDS, mais de milliers de causes comme l’état d’esprit de la société, une nouvelle prise de conscience dans la classe politique, le repli national-conservateur qui permettrait aux puissances hégémoniques d’affronter des États isolés et affaiblis, dont le comportement chauvin et égoïste mettra en échec toutes leurs aspirations au multilatéralisme, les tensions internationales entre puissances globales ou une  crise économique mondiale ; par contre ce qui dépend du MDS, c’est de mener dans la société un travail conséquent et sans défaillance, inspiré de ses meilleures traditions. C’est le seul travail qui laisse toujours des traces. C’est le travail dans lequel il est engagé.

Alger, le 10 novembre 2018

(*) Yacine Teguia est membre du bureau national du MDS

Auteur
Yacine Teguia (*)

 




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