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Mieux protéger les défenseurs des droits de l’Homme

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Tribune

Mieux protéger les défenseurs des droits de l’Homme

Merzouk Touati a suspendu sa grève de la faim après 38 jours.

Comme le montre l’actuelle profusion d’arrestations de défenseurs des droits de l’Homme en Arabie Saoudite, en Algérie et ailleurs dans le monde, les pays qui les font semblent pouvoir agir en toute impunité.

Human Rights Watch et Amnesty International dénoncent actuellement le gouvernement saoudien qui a demandé la peine de mort contre cinq militants des droits de l’homme, dont une femme qui a documenté des manifestations antigouvernementales. « Le reste du monde ne doit pas continuer de détourner le regard pendant que se poursuit cette persécution incessante exercée contre celles et ceux qui défendent les droits humains en Arabie saoudite », affirmait il y a quelques jours de cela la directrice des campagnes pour le Moyen-Orient à Amnesty International Samah Hadid.

En Algérie, Merzoug Touati qui vient de suspendre une grève de la faim de 38 jours a pour sa part été condamné à sept ans de prison pour des textes publiés sur Internet qui ne montrent ni incitation à la violence ni appel à la haine selon Amnesty International. Le gouvernement algérien reste sourd aux demandes de libérations que lui font plusieurs organismes de la société civile algérienne qui ont organisé de nombreuses manifestations.

Face à ces situations, il est actuellement évident que les mesures de protection des défenseurs des droits de l’Homme sont insuffisantes. Depuis l’adoption à Paris de la Déclaration universelle des droits de l’Homme par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 1948, ses défenseurs sont pourtant centraux à son application. En dénonçant les violations que commettent les pays, ils alertent l’ONU et méritent donc à ce titre une protection spéciale.

Pour tenter de la leur donner, une Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme a donc été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1998. Cette Déclaration ne donne cependant pas aux défenseurs de nouveaux droits. Elle tente de faciliter l’application de ceux existants déjà, de créer des synergies au niveau de la collecte d’informations et d’aider des organisations de défenseurs des droits de l’Homme.

Le nouveau manuel de protection pour les défenseurs des droits humains publié par Protection International en 2009 est éloquent à ce sujet. Cette publication soutenue par de nombreux groupes incluant l’Initiative européenne pour la démocratie et les droits de l’Homme montre comment désarmés sont ceux qui défendent ces droits humains. On y parle de comment protéger ses sources, ses informations et des procédures à prendre pour ne pas être arrêtés. Le chapitre « Détention, arrestation, enlèvement et capture d’un défenseur » se résume à trouver la manière de ne pas se faire capturer ou d’informer le plus rapidement possible ses proches et organismes de défense des droits de l’Homme que l’on vient d’être arrêté.

Si des mécanismes de protection ont été créés comme le Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs, le problème fondamental vient de la Déclaration universelle des droits de l’homme elle-même qu’il n’a que la valeur d’une proclamation de droits. D’ailleurs, dès son adoption, l’Arabie saoudite contestait l’égalité homme femme qui y était inscrite.

Or, comme l’affirme la ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström, les droits des femmes sont des droits de l’Homme. Le royaume saoudien et de nombreux autres pays continuent cependant à les violer impunément et d’emprisonner ceux qui les dénoncent.

En ce début de 21e siècle, la communauté internationale doit avoir les outils nécessaires pour empêcher les dirigeants de pays de faire de la répression ciblée contre les militants des droits de l’homme. L’ONU doit de toute urgence adopter une panoplie de règlements pour empêcher qu’ils soient agressés dans quelque pays que ce soit. Ils sont ceux qui sont sur la ligne de front et doivent se battre pour une charte qui a été dûment adoptée par les Nations Unies. Ils devraient en recevoir une protection internationale suffisante pour que tout pays y pense à deux fois avant de les attaquer.

L’Arabie saoudite doit savoir que ces emprisonnements sont non seulement dénoncée par les pays du monde entier qui respectent les droits de l’Homme, mais qu’il y aura des conséquences internationales à ces actions qui sont intolérables. Emprisonner, torturer ou exécuter une personne pour des activités liées à la défense des droits humains devrait entrainer une punition internationale si forte, que tous les dirigeants de tous pays n’osent le faire.

Auteur
Michel Gourd

 




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Choléra : deux premiers cas enregistrés à Tiaret

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DERNIERE MINUTE

Choléra : deux premiers cas enregistrés à Tiaret

Deux premiers cas suspects de choléra ont été enregistrés, dimanche 26 août, à Ksar Chellala, 116 km à l’extrême est du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, a-t-on-appris d’une source bien informée médicales locales. 

Il s’agit d’une mère de famille de 48 ans ainsi que de sa fille âgée de 25 ans. Elles ont récemment séjourné dans la région de Blida, précisent nos sources.

Elles présentent des symptômes habituels du choléra (forte diarrhée, vomissement). Les deux patientes ont été admises à l’hôpital de Ksar Chellala en attendant les résultats des analyses médicales.

La population ayant perdu confiance en le gouvernement, la panique a gagné de nombreuses wilayas. Deux personnes sont déjà décédées des suites de cette épidémie. 

Depuis le début de cette épidémie, le ministre de la Santé a brillé par son silence et son incapacité à gérer la situation.

 

 

Auteur
Khaled Ouragh

 




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Le bioterrorisme politique attaque Blida : imagine et vérifie…

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Débat

Le bioterrorisme politique attaque Blida : imagine et vérifie…

Quand la science et l’éducation sont absentes, il faut s’attendre au pire. Soyons sérieux et revenons à la raison.

En période d’incertitude, le public se tourne souvent vers les élus pour des conseils et pour être rassuré. Est-ce que nos élus sont capables de nous rassurer quand le flou nous gouverne ?

Blida a souffert du terrorisme durant 15 ans. Les habitants de Blida sont devenus une cible politique facile.

Mon esprit est libre et n’a aucune tendance politique. Je suis un homme de science. La science ne peut se développer sans imagination et hypothèses. L’imagination n’est pas interdite. Les hypothèses sont nécessaires pour  le progrès de l’humanité.

J’ai lu et j’ai oublié. L’histoire du choléra à Blida m’a rafraichi la mémoire. Je sais qu’en France on est arrivé à la réalisation d’aérosols, d’obus et de bombes chargés de cultures bactériennes sous forme liquide pour disséminer des pathogènes. Les bactéries étudiées sont les agents du charbon, de la peste, du choléra, de la brucellose, de la dysenterie et de la typhoïde.  Imagine et vérifie. Tout est possible.

Dès la plus haute antiquité, des matériaux biologiques tels qu’ordures, cadavres, carcasses d’animaux, poisons (de scorpions, serpents, champignons) ont été utilisés de façon empirique comme armes pour affaiblir l’ennemi ou disséminer la mort.  Peut-être les déchets de l’Aïd tels que les peaux de moutons et autres sont devenus une arme dévastatrice. Imagine et vérifie. Tout est possible.

L’histoire nous informe : On a accusé l’Allemagne d’avoir utilisé les bactéries du choléra et de la peste respectivement en Italie et en Russie. Imagine et vérifie. Tout est possible.

J’imagine, je suppose, je vérifie mes suppositions pour arriver à une conclusion.

L’intérêt récent et rapide pour le bioterrorisme s’est traduit par l’émergence d’une profusion d’informations sur les différents aspects de cette question, mais dont la qualité est toutefois extrêmement variable. Le crime ou tout simplement le manque d’informations, associés à la peur que provoquent les attentats terroristes, ont fait naître un certain nombre de mythes qu’il convient aujourd’hui de propager.

Les attentats terroristes à l’arme biologique inquiètent le monde.  Au nombre des armes biologiques possibles figurent des bactéries et des virus ainsi que des toxines et divers poisons d’origine biologique. Peut-être les controverses  du cinquième mandat sont dans une souche de Vibrio cholerae introduite à Blida. Imagine et vérifie. Tout est possible.

Je justifie le titre en me référant à Renaud Piarroux et Stanislas Rebaudet (Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille) dans leur compte-rendu de juillet 2016. « Le choléra en Haïti historique de l’épidémie et de la lutte Perspectives Recommandations ».  

« Les modalités d’introduction du choléra en Haïti expliquent l’ampleur initiale de l’épidémie. En effet, la contamination massive du fleuve Artibonite par une souche de Vibrio cholerae importée du Népal a provoqué l’infection simultanée de milliers de personnes qui ont bu l’eau de l’Artibonite et des canaux qui en partent. En l’espace de quelques jours, soit le temps nécessaire pour l’incubation de la maladie, plus de 10.000 cas suspects de choléra ont été recensés dans les structures de soins situées le long du fleuve ».  La pollution du fleuve Artibonite avait une relation avec les élections Haïtiennes. Imagine et vérifie. Tout est possible…..

En 1981, le rapport Haig (rapport des Nations unies sur les armes chimiques et microbiologiques) dénonçait l’utilisation par les Soviétiques et leurs alliés, de mycotoxines, les pluies jaunes», pendant les campagnes du Laos, du Cambodge et d’Afghanistan.  Imagine et vérifie. Tout est possible…..

En 2001, après les attentats terroristes du 11 septembre de New York, des lettres mystérieuses, contenant des spores de Bacillus anthracis, furent expédiées à diverses adresses : la première, une semaine après, à une agence de presse en Floride, puis, les semaines suivantes, d’autres à plusieurs agences de presse à New York et à deux sénateurs à Washington DC. Une vingtaine de personnes furent infectées, dont cinq décédèrent. Imagine et vérifie. Tout est possible…..

C. O. M., professeur

Références

  1. Medical Aspects of Biological Warfare 2012. Army Medical Department Center and School (AMEDD&S). U.S. Army Health Readiness Center of Excellence (HRCoE)

  2. http://www.cs.amedd.army.mil/Portlet.aspx?ID=66cffe45-c1b8-4453-91e0-9275007fd157

  3. Arnon S.S., Schechter R., Inglesby T.V. et al. 2001. Working Group on Civilian Biodefense. Botulinum Toxin as a Biological Weapon : Medical and Public Health Management. JAMA 285(8):1059-70

  4. Berche P. 2009. L’histoire secrète des guerres biologiques : Mensonges et crimes d’État. Robert Laffont Ed., Paris. 396 p.

  5. Berche P. 2005. Vers des armes biologiques de nouvelle génération. Persée 70(1):137-146

  6. Binder P. & Lepick O. 2002. Les armes biologiques. Editions Puf.

  7. Bozza W.P, Tolleson W.H., Leslie A., Rosado L.A., Zhang B. 2015. Ricin Detection : Tracking active toxin. Biotechnology Advances 33 :117-123

  8. Christopher G.W., Cieslak T.J., Pavlin J.A., Eitzen E.M. 1997. Biological warfare : a historical perspec-tive. JAMA 278(5):412-417

  9. Deloye F., Schiavo G., Doussau F., Rossetto O., Montecucco C., Poulain B. 1996. Modes d’action molé-culaire des neurotoxines botuliques et tétanique. Médecine/sciences 12 :175-82

  10. Grmek M.D. 1979. Ruses de guerre biologique dans l’Antiquité. Revue des Études Grecques 92(436):141-163

 

Auteur
C.O.M.

 




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Deux morts à Blida, 46 cas confirmés parmi les 139 hospitalisés depuis le 7 août

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Choléra

Deux morts à Blida, 46 cas confirmés parmi les 139 hospitalisés depuis le 7 août

Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a indiqué samedi qu’à la date du 24 août 2018, 46 cas de choléra ont été confirmés parmi les 139 cas hospitalisés depuis le 7 août au moment où un deuxième décès a été confirmé à Blida tandis que l’eau de source de Sidi El Kebir (Tipaza) a été déclarée « interdite à la consommation ».

Le ministère de la Santé a ainsi précisé qu’à la date du 24 août 2018, 46 cas de choléra ont été confirmés parmi les 139 cas hospitalisés depuis le 7 août, relevant que 3 cas ont été enregistrés à Bouira, 25 cas à Blida, 12 cas à Tipaza, 5 cas à Alger, 1 cas à Médéa et 1 cas suspect à Ain Defla. Le ministère qui fait état de deux décès à Blida, a assuré que tous les malades « sont pris en charge » au niveau de l’Établissement hospitalier (EHS) El Kettar et l’Etablissement hospitalier public (EPH) de Boufarik. Il a ajouté également que 39 malades ont été mis sortants et que les cas restants hospitalisés, « évoluent favorablement« .

Eau contaminée

Dans le même sillage, l’eau de source de Sidi El Kebir (Tipaza) a été « condamnée et interdite à la consommation« , après avoir révélé la présence du vibrion cholérique, souligne samedi le ministère de la Santé, dans un communiqué, relevant que le contrôle bactériologique de l’eau de source Hamr El Ain (Sidi El Kebir) de la wilaya de Tipaza a révélé la présence du vibrion cholérique. 

De son coté, le Directeur général de l’Algérienne des Eaux (ADE),Ismaïl Amirouche, a rassuré que l’eau du robinet, qui a soulevé les craintes de certains citoyens, redoutant une contamination de cette eau par un vibrion cholérique, est parfaitement potable est ne présente aucun risque pour la santé. « L’eau du robinet distribuée via les réseaux publics de l’ADE et de la Seaal à travers tout le territoire national est contrôlée quotidiennement. Elle est parfaitement saine, potable et de bonne qualité« , a déclaré M. Amirouche à l’APS, réfutant tout lien entre cette eau et l’épidémie du choléra.

Le directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Fourar, avait annoncé jeudi dans une conférence de presse à Alger, que les cas de choléra enregistrés dans les wilayas d’Alger, Blida, Tipaza et Bouira, étaient des cas « isolés et limités à des familles« , soutenant que la situation était « maîtrisée« .

Le Directeur général de l’Institut Pasteur, Zoubir Harrath, avait affirmé pour sa part que les analyses bactériologiques effectuées par l’Institut sur des échantillons prélevés sur des personnes atteintes, ont confirmé que l’épidémie du choléra s’est propagée à cause du « non-respect des règles d’hygiène » en matière de consommation de certains aliments, excluant, cependant, une contamination liée à la consommation d’eau.

Auteur
APS

 




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Certificat de non-contamination : L’ambassade de France dément les rumeurs

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Choléra

Certificat de non-contamination : L’ambassade de France dément les rumeurs

L’ambassade de France en Algérie a rendu public dimanche 26 août le communiqué suivant.

« Certaines rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux, relayées par certains médias, font état de mesures qui auraient été mises en place par le ministère français des Solidarités et de la Santé, s’agissant des voyageurs en provenance d’Algérie.

Ces rumeurs évoquent la nécessité pour les voyageurs de présenter « un certificat médical de non contamination par la maladie choléra », en l’absence duquel « une visite médicale payante serait obligatoire à l’arrivée dans les aéroports français ».

L’Ambassade de France en Algérie dément ces rumeurs sans fondement et précise qu’aucune mesure de ce type n’a été mise en place par le ministère des Solidarités et de la Santé.

 




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Héros de guerre et figure politique atypique, le sénateur John McCain est mort

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Etats-Unis

Héros de guerre et figure politique atypique, le sénateur John McCain est mort

Le sénateur John McCain, pilote torturé pendant la guerre du Vietnam, candidat à la Maison Blanche et figure non-conformiste de la politique américaine, est mort samedi à l’âge de 81 ans, des suites d’un cancer du cerveau.

Le bureau du sénateur républicain a annoncé samedi soir qu’il était décédé dans l’après-midi, entouré de son épouse, Cindy, et de sa famille, après avoir « servi fidèlement les Etats-Unis d’Amérique pendant soixante ans ».

« Ça a été une sacrée aventure », écrivait-il dans dans des mémoires publiés en mai 2018, « The Restless Wave »

« J’ai connu des grandes passions, vu des choses merveilleuses, me suis battu dans une guerre et ai aidé à apporter la paix. Je me suis fait une petite place dans l’histoire de l’Amérique et l’Histoire de mon temps ».

John McCain était soigné depuis juillet 2017 pour un glioblastome, une forme de cancer très agressive avec un très faible taux de survie. Sa famille avait annoncé vendredi qu’il avait décidé de cesser tout traitement, face à l’avancée inexorable de la maladie. Il est mort le lendemain.

A Washington, les drapeaux flottant sur la Maison Blanche et le capitole ont été mis en berne. Immédiatement, les réactions ont afflué pour saluer la mémoire de ce monument républicain, qui s’est fâché avec beaucoup de monde y compris au sein de sa famille politique, mais dont le dévouement patriotique était reconnu par tous.

« John et moi venions de générations différentes, avions des origines complètement différentes, et nous nous sommes affrontés au plus haut niveau de la politique », a déclaré l’ancien président démocrate Barack Obama, qui l’a battu à l’élection présidentielle de 2008.

« Mais nous partagions, malgré nos différences, une fidélité à quelque chose de plus élevé, les idéaux pour lesquels des générations entières d’Américains et d’immigrés se sont battus et se sont sacrifiés ».

Quant au président Donald Trump, qui était en conflit larvé avec le sénateur républicain, il a tweeté un court message de condoléances, sans un mot sur la carrière et la vie de l’homme:

« Mes condoléances et mon respect le plus sincère pour la famille du sénateur John McCain. Nos coeurs et nos prières sont avec vous ! », a écrit M. Trump.

A l’inverse, la plupart des élus et anciens élus américains ont publié un communiqué dans les minutes suivant l’annonce du décès, l’ancien président George W. Bush saluant par exemple un « homme de profonde conviction et un patriote au plus haut degré ».

Mépris pour Trump 

John McCain était soigné dans son Etat de l’Arizona, où ses amis et collègues défilaient depuis des mois pour faire leurs adieux, conscients que la fin était proche.

Malgré son traitement puis son absence de Washington depuis décembre dernier, il était resté relativement actif politiquement. L’été 2017, il avait défié le président Donald Trump, pour les manières et les idées duquel il n’a jamais caché son mépris, en votant contre sa réforme du système de santé.

Il le critiquait ouvertement, le qualifiant de « mal informé » et d' »impulsif » et avait affirmé qu’il ne voulait de lui à ses funérailles.

Et dans ses mémoires, il dénonçait une nouvelle fois la sympathie apparente du président américain pour Vladimir Poutine, le président russe qu’a pourfendu John McCain depuis le Sénat. Lui-même a d’ailleurs été sanctionné par la Russie en représailles à des sanctions de Washington, un motif de fierté pour le vieux sénateur, qui en plaisantait souvent.

John McCain, fils et petit-fils d’amiraux, a d’abord été pilote de chasse, engagé dans la guerre du Vietnam où il fut blessé et emprisonné pendant plus de cinq ans. 

Il fut torturé par ses geôliers, et deviendra au cours de sa carrière politique un farouche opposant à la torture, dénonçant la CIA pour ses pratiques d’interrogatoires « musclés » sous la présidence de George W. Bush.

Après son retour aux Etats-Unis à la fin de la guerre du Vietnam, il se fait élire à la Chambre des représentants, puis est élu sénateur en 1986, un siège qu’il a conservé depuis, sa dernière réélection, en novembre 2016, ayant été la plus difficile, une partie de l’électorat conservateur ne lui ayant pas pardonné d’avoir critiqué Donald Trump.

Il a longtemps cultivé l’image d’un républicain indépendant au franc parler, mais il échoue aux primaires républicaines en 2000 face à George W. Bush. En 2008, il emporte cette fois l’investiture de son parti, mais perd face à Barack Obama.

Il était ensuite resté au Sénat, sa deuxième maison depuis plus de trente ans.

Considéré comme un interventionniste en politique étrangère, persuadé que l’Amérique devait défendre ses valeurs dans le monde entier, il avait été un des partisans les plus farouches de la guerre d’Irak, et continuait à promouvoir un rôle militaire américain fort à l’étranger, se marginalisant au fil des années dans un parti républicain désireux de se recentrer sur les priorités domestiques.

Dans les années 2010, il a assisté consterné à l’ascension de la mouvance du Tea Party au sein de son parti, qu’il n’a pu contenir. Il défendait inlassablement une hausse du budget militaire, et dirigeait jusqu’à sa mort la commission des Forces armées du Sénat.

D’autres causes ont animé sa carrière, notamment la réforme du système d’immigration, ou encore celle du financement électoral.

Auteur
AFP

 




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L’extrême droite vers un score historique aux législatives de Suède

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Extrémisme

L’extrême droite vers un score historique aux législatives de Suède

Sauf immense surprise, l’extrême droite devrait réaliser un score historique aux législatives du 9 septembre en Suède où elle prospère sur l’exaspération d’électeurs qui s’estiment menacés par l’arrivée de centaines de milliers de demandeurs d’asile.

A deux semaines du scrutin, les Démocrates de Suède (SD), parti anti-immigration, arriveraient en deuxième ou troisième position avec environ 20% des suffrages.

Une influence nouvelle que ce surgeon de la nébuleuse néonazie en quête de fréquentabilité entend chèrement monnayer.

Les « Sverigedemokraterna » auront toutefois du mal à arracher des concessions programmatiques. Car malgré certaines tentations à droite, aucune coalition potentielle ne semble à ce stade disposée à mendier leurs voix tant ils font figure d’épouvantail auprès d’une majorité d’électeurs.

Le parti à l’anémone bleue avait fait son entrée en 2010 au parlement monocaméral en recueillant 5,7% des suffrages, puis plus que doublé son score en 2014 à 12,9%, raflant 42 sièges sur 349.

Il avait décroché une des trois vice-présidences du parlement, occupée par Björn Söder, un militant de la première heure qui déclarait en juin que les juifs suédois constituent une « minorité » n’appartenant pas à « la nation ».

Créé en 1988, le parti dirigé depuis 2005 par Jimmie Åkesson séduit les jeunes et des déçus de la social-démocratie, habitants des campagnes désindustrialisées où ferment l’une après l’autre écoles et maternités.

Les sociaux-démocrates du Premier ministre Stefan Löfven resteraient le premier parti de Suède tout en enregistrant leur plus mauvais score depuis l’introduction de la proportionnelle en 1911. Ils sont crédités de 24 à 25% des intentions de vote, un recul de six à sept points en quatre ans.

Inégalités sociales 

Si les voyants économiques sont au vert – le chômage à son plus bas niveau depuis dix ans, la croissance attendue autour de 3% cette année -, les inégalités se creusent plus que dans tout autre pays de l’OCDE.

« Il est impératif de prendre ces inégalités sociales émergentes à bras le corps pour maintenir la cohésion sociale et faire reculer l’extrémisme », a prévenu vendredi auprès de l’AFP l’ancien chef de gouvernement social-démocrate Göran Persson, aux affaires de 1996 à 2006.

Principale force politique depuis les années 1930, le Parti ouvrier social-démocrate paye aussi et surtout l’arrivée de 300.000 demandeurs d’asile depuis 2015 – la plus forte proportion d’Europe par habitant – qui ont fait passer la population du royaume nordique à plus de dix millions.

Au pic des arrivées à l’automne 2015, le gouvernement s’est retrouvé dépassé: migrants entassés dans des gymnases, services sociaux saturés, centres d’accueil pour réfugiés incendiés…

Trois ans plus tard, la situation s’est considérablement améliorée. Le chaos promis par les opposants à l’accueil des réfugiés n’a pas eu lieu, mais la Suède se trouve maintenant confrontée au défi de l’intégration.

Le gouvernement a depuis resserré les critères d’accueil et Stefan Löfven entend conduire s’il obtient un second mandat « une politique migratoire qui ait le soutien de la population ».

Pour SD, sa politique migratoire a « divisé la société, nourri l’exclusion, asséché l’Etat-providence » et « porté atteinte à la sécurité » du pays qui en avril dernier a connu son premier attentat lorsqu’un demandeur d’asile ouzbek débouté a lancé un camion dans une rue piétonne de Stockholm, faisant cinq morts.

Cordon sanitaire fissuré

Le match pour le poste de Premier ministre devrait se disputer entre le sortant Löfven, un métallo parvenu aux plus hautes fonctions grâce à la méritocratie syndicale et partisane, et le dirigeant conservateur Ulf Kristersson dont le parti des Modérés est donné au coude-à-coude avec l’extrême droite.

Ce communicant a succédé en octobre 2017 à Anna Kinberg Batra, démissionnaire, à qui une frange des Modérés reprochait d’avoir rompu l’union sacrée contre SD en se déclarant favorable à des alliances « au cas par cas » avec les Démocrates de Suède.

Ulf Kristersson, de son côté, maintient jusqu’ici l’objectif d’une alternance avec les trois autres partis de droite et du centre, sans SD, y compris pour les municipales et les régionales qui se tiennent en même temps.

Une consigne restée lettre morte dans certaines circonscriptions où des édiles de droite se coalisent avec SD pour battre la gauche.

A Sölvesborg (sud), ville natale de Jimmie Akesson, chrétiens-démocrates et SD ont ouvert des négociations. La section locale des Modérés a laissé entendre qu’elle voulait en être.

Au niveau national, le bloc « rouge-vert » (sociaux-démocrates, parti de Gauche et écolos) devance l’Alliance de droite (conservateurs, libéraux, centristes et chrétiens-démocrates) dans les sondages.

Auteur
AFP

 




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Un administrateur de la daïra de Mghila arrêté pour escroquerie

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Tiaret

Un administrateur de la daïra de Mghila arrêté pour escroquerie

En effet, un fonctionnaires de la daïra de Meghila, 58 km au nord-ouest du chef-lieu de wilaya de Tiaret, a été appréhendé par les éléments de la brigade de la gendarmerie de Sidi Hosni à la veille de l’Aid pour escroquerie.

Et cela, suite à des plaintes déposées par six personnes originaires de Sidi Hosni. Lesquels, selon nos informations, auraient été arnaqués par ce malfrat.

Le prévenu en question cherchait ses victimes parmi les demandeurs de logement social en leur faisant croire qu’ils figuraient sur les listes des bénéficiaires et qu’ils devaient verser les droits de cautionnement au niveau de la daïra au lieu de l’OPGI.

Le mis en cause a été présenté devant le parquet et mis sous mandat de dépôt.

Auteur
K. O.

 




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Les assurés sociaux ou la vache à lait de la CNAS

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Déremboursement de médicaments, bureaucratie…

Les assurés sociaux ou la vache à lait de la CNAS

Lorsqu’il a fini de passer les « examens » périlleux du système de santé, le travailleur algérien malade, ou ayant un malade à sa charge, doit affronter, avec beaucoup de patience et de courage les pénibles, et humiliantes, épreuves des assurances sociales.

L’affiliation à la sécurité sociale est obligatoire pour le travailleur algérien ; le travail dissimulé est même sanctionné par la loi. Les prélèvements obligatoires au profit de la sécurité sociale représentent 35% du revenu du salarié dont 9% à la charge de l’assuré. Ces cotisations obligatoires représentaient 29% durant les années 1980 (24% à la charge de l’employeur et 5% à la charge du salarié) : on constate une augmentation de 6% dont 4% à la charge du salarié. Une partie de ces prélèvements alimente la branche des assurances sociales (CNAS).

La Cnas, le tiroir-caisse à profits

L’Etat oblige le salarié à cotiser et institue un organisme de solidarité en ce qui concerne les assurances sociales comme il le fait aussi pour les retraites avec la CNR. Logiquement, l’assuré est en droit d’attendre des prestations qui couvriraient ses dépenses de santé ; mais qu’en est-il dans la pratique ?

Le système de santé publique est de plus en plus défaillant, pour ne pas dire agonisant. Le secteur public ne répond pas à la demande de soins de la population. Il s’occupe en priorité de ceux qui ont des relations dans le système et des malades qui lui sont recommandés par ceux qui sont « habilités » à recommander. Il y a aussi le petit et moyen calibre de la nomenklatura qui passe en priorité (le gros calibre se soigne à l’étranger aux frais de l’Etat). Pour le modeste malade (je n’ose pas dire « citoyen »), il faut que son état soit grave et urgent pour espérer une prise en charge dans un hôpital public. Il ne reste aux pauvres non pistonnés que le secteur médical privé qui pratique, de plus en plus, des prix hors de leur portée.

La CNAS rembourse les actes médicaux, paramédicaux ainsi que les examens biologiques et radiologiques, jusqu’à présent, sur la base des tarifs fixés par un arrêté interministériel du 4 juillet 1987 !

A titre d’exemple, le tarif de référence de la consultation chez le médecin généraliste est de 50 DA et celui du spécialiste est de 100 DA alors que le patient débourse entre 500 DA et 1000 DA chez le premier et entre 1200 DA et 2000 DA chez le second. Les remboursements des examens radiologiques et biologiques sont tout aussi ridicules. Je n’ose pas aborder la question des remboursements des actes médicaux et des hospitalisations qui se font dans les cliniques privées. La CNAS aurait dû réévaluer ses tarifs de référence et l’Etat aurait dû encadrer les prix des actes médicaux du secteur privé pour permettre l’accès aux soins aux assurés sociaux. Mais cela ne préoccupe ni la CNAS ni l’Etat.

Déremboursement de médicaments

Depuis plusieurs années, on ne cesse de voir la liste des médicaments non remboursés, et celle des médicaments qui ne sont remboursés qu’en partie, s’allonger interminablement. La nomenclature pharmacologique se réduit aussi. La langue de bois de la CNAS assure que sa nomenclature est suffisante pour soigner les malades en Algérie. Le parti unique n’a pas fini de faire des petits : après la Pensée unique, Livre unique à l’école avec des questions et des réponses uniques, etc., la CNAS invente le Médicament unique ! On sait depuis longtemps que les êtres humains ne répondent pas tous de la même façon aux médicaments : c’est cela qui a fait qu’il existe différents médicaments pour traiter une même maladie. Les médecins qui établissent la nomenclature de la CNAS se moquent de la santé des Algériens : leur mission est la répression des malades de ce pays. C’est vrai que le serment d’Hippocrate, qui fait la fierté que des médecins occidentaux, doit être illicite pour eux.

Pour faire des économies, la CNAS et l’Etat doivent imposer des règles au marché du médicament, notamment aux importateurs qui surfacturent les produits qu’ils importent. Mais ces derniers doivent bénéficier de la bénédiction du gouvernement : c’est plus facile de taper sur les malades.

Même si la CNAS a laissé se réduire considérablement les tarifs de référence des actes médicaux et paramédicaux ainsi que ceux des examens biologiques et radiologiques (en ne les réévaluant pas), et si elle a réduit fortement les taux de remboursement de beaucoup de médicaments et exclu de tout remboursement énormément d’autres, il reste toujours quelque chose à rembourser pour les assurés sociaux. Pour économiser encore plus, la CNAS met en place une politique matérialisée par des dispositifs qui incitent au découragement des assurés en attente de prestations.

Pour des dépenses de quelques centaines de DA, il faut que les ordonnances passent au contrôle médical ; pour quelques milliers de DA, c’est le patient et son ordonnance qui se soumettent au contrôle médical. Dans les guichets d’accueil, l’assuré affronte des agents, souvent arrogants, qui se comportent comme de véritables épouvantails.

L’assuré qui se présente avec un arrêt maladie est systématiquement dirigé vers le contrôle médical où il va affronter le médecin-policier qui se fera un plaisir de rejeter le congé prescrit par un vrai médecin ou de culpabiliser le malade. La contestation de la décision de rejet d’un arrêt maladie donne lieu à une expertise pour laquelle on désigne des médecins loin de la résidence du malade pour le décourager.

Dans une espèce de lâcheté qui caractérise sa politique, la CNAS s’acharne sur le maillon le plus vulnérable de l’assurance maladie : le malade.

En matière de contentieux, la législation a évolué pour être défavorable à l’assuré. A titre d’exemple, la loi n° 83-15 du 2 juillet 1983 relative au contentieux en matière de sécurité sociale obligeait la CNAS à notifier une décision de rejet dans un délai de huit (8) jours alors que l’assuré disposait d’un mois pour la contester. Lorsque cette loi a été modifiée en 2008, la CNAS n’a plus aucune obligation de délai et celui de l’assuré a été réduit de moitié.

Police médicale

Il m’est impensable de considérer ces « médecins » de la CNAS comme de véritables médecins. La vocation d’un médecin est de soigner les malades et de soulager leurs souffrances, non le contraire. Le mépris de la police médicale pour les assurés sociaux est supérieur à celui des autres agents de la CNAS : question de statut, sans doute ! Mais, ne sont capables de projeter du mépris sur des humains que ceux qui se méprisent eux-mêmes.

Ceux qui ont des relations à la CNAS ou qui sont recommandés, les assurés qui ont un statut social important sont évidemment bien accueillis et ne « bénéficient » pas des tracasseries des épouvantails des guichets et des policiers médicaux. Le piston est indispensable si on veut bénéficier sans souci des prestations de cette institution qui est censée être au service de tous les assurés sociaux. Mais si on interrogeait la question du recrutement des personnels, on comprendrait mieux cette culture du «piston».

Les effectifs des personnels de la sécurité sociale sont passés de 2000 en 1963 à près de 35000 en 2011. Il n’y a jamais d’annonce de concours de recrutement.

Dans la fonction publique, on organise, très souvent pour la forme, des concours de recrutement : les résultats sont connus à l’avance même s’ils ne sont pas publics, comme cela se passe pour les élections. Mais à la sécurité sociale on ne prend même pas le soin de « maquiller » les magouilles du recrutement. Certes, les organismes de la sécurité sociale fonctionnent comme des EPIC mais là il s’agit de la gestion de l’argent des cotisations salariales et patronales : c’est la sueur des travailleurs qui y est déposée et cela mérite de la transparence. Mais il faut dire que c’est un privilège de travailler à la CNAS où les salaires ont de quoi faire rêver les autres travailleurs algériens. Alors, ces postes de travail sont « réservés ». Dans un entretien au quotidien Liberté du 13/08/2018, un ancien administrateur de la CNAS, Noureddine Bouderba dit : « En 2017, les frais de fonctionnement et d’investissement de la Cnas se sont élevés à 65,21 milliards de dinars dont 16,12% proviennent des recettes de cotisation affectées à la Cnas. Un ratio énorme comparativement à celui des pays d’outre-mer où il ne dépasse pas les 4%. À eux seuls, les frais de personnel se sont élevés à 48,6 milliards de dinars. Un coût qui s’explique par le recrutement des copains et des fils des copains. » (https://www.liberte-algerie.com/actualite/la-cnas-doit-reguler-ses-frais-de-gestion-298137#.W3Hi2qqFH3I.facebook) Il a le mérite d’être très clair.

Le travailleur affilié, obligatoirement, à la CNAS, se retrouve dans une situation paradoxale. Lorsqu’il est malade et qu’il a besoin de bénéficier de l’argent de ses cotisations (donc, son argent), il se retrouve face a un système qui a confisqué ses cotisations et qui a mis en place un dispositif qui le spolie de ses droits tout en l’humiliant. Ses représentants dans le conseil d’administration de la CNAS font peut-être la sieste pendant les réunions. A moins qu’ils n’aient toujours la bouche pleine ! Les syndicats qui revendiquent et agissent pour des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail pour les travailleurs qu’ils représentent ne peuvent-ils pas revendiquer des droits et de la dignité pour les assurés sociaux (que sont ces travailleurs) ? La dignité humaine mérite toutes les luttes nécessaires à son recouvrement. Mais il ne faut rien espérer de l’UGTA qui doit être occupée à préparer un soutien actif pour le 5ème mandat de Bouteflika. Et puis le chef de l’UGTA ne va quand même pas commettre le sacrilège d’appeler à la lutte à partir de Club des pins ! Il faut espérer que les autres syndicats se pencheront, sérieusement, sur cette question.

Lorsqu’on se voit confier l’argent des travailleurs (et des employeurs qui cotisent pour leurs employés), il y a une exigence de transparence. A commencer par les salaires et primes de départ à la retraite (qui peuvent donner le vertige à la majorité des affiliés) des employés de la sécurité sociale. Les autres dépenses de fonctionnement ainsi que celles consacrées à l’investissement doivent aussi être transparentes.

Si les cotisations étaient volontaires on aurait pu dire que cela ressemble à une arnaque. Mais comme elles sont obligatoires, on peut dire que cela ressemble à du racket.

On prélève les cotisations sans demander l’avis des salariés (ni des employeurs). Cet argent sert d’abord à payer les salaires (élevés) et les avantages des personnels pléthoriques recrutés sur la base du piston, à enrichir ceux qui ont le monopole de l’importation du médicament ou à engraisser ceux à qui profitent les investissements. Sans compter la participation (obligatoire) à l’achat de la paix sociale par le régime. Les affiliés doivent se contenter de miettes servies par un dispositif humiliant.

Auteur
Nacer Aït Ouali

 




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Le dictateur Franco prié d’aller se faire inhumer ailleurs

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Espagne

Le dictateur Franco prié d’aller se faire inhumer ailleurs

Le dictateur Franco n’en finit pas de hanter l’Espagne. Un décret vient d’être signé par le gouvernement socialiste espagnol afin d’autoriser l’exhumation de la dépouille du général du mausolée où il avait été enterré en 1975, à côté des victimes du franquisme.

Toute l’incongruité de l’affaire est dans cette fin de phrase, absolument étonnante et révoltante « à côté des victimes du franquisme». Nous savons l’horreur que fut la guerre civile espagnole, fratricide et meurtrière, entre les partisans du général Franco et les Républicains. Et nous savons aussi la féroce dictature qui s’est installée pour ne jamais quitter cette pauvre Espagne jusqu’à la mort du sanglant dictateur, dans son lit, entouré de l’affection des siens et d’une partie des espagnols.

Les victimes du bourreau étaient donc honorés mais placés pour l’éternité devant le dictateur qui a eu raison de leurs libertés et de leurs vies. C’était devenu intolérable pour les familles des victimes et le parti socialiste ne pouvait hésiter de prendre une décision qui n’avait que trop tardé à être prise.

Une telle idée d’avoir associé les mémoires des deux camps antagonistes dans un même mémorial, celle des meurtriers et celle des victimes, s’explique par une croyance initiale à laquelle s’était résolue l’Espagne. Tout avait été fait en 1977 pour éviter de diviser le pays meurtri par de longues décennies et de choisir l’oubli pour s’engager dans la démocratie et l’expansion économique, notamment par l’adhésion à l’Europe.

Mais ce fut une grossière erreur, très lourde, car il fallait écouter des personnalités comme le juge Garzon, qui n’ont cessé de proclamer que l’oubli et la sérénité ne pouvaient être assurés que par le passage légitime et salvateur de la justice.

L’Espagne a mis son histoire sous le tapis, à l’abri d’un réveil qui la sortirait de son rêve de paix et de prospérité. Mais l’histoire, elle-même, nous apprend qu’il ne faut jamais faire le deuil du passé sans en avoir extirpé les blessures profondes. Et cela passe par un travail de justice et de recherche de la vérité des faits.

L’Espagne a cru à l’apaisement et depuis des décennies cette histoire la ronge et revient périodiquement ternir la paix civile. On croyait que la jeune génération avait d’autres préoccupations que revenir sur un passé qui ne représenterait plus rien pour elle, c’est pourtant elle qui exige des comptes.

D’affaires en affaires, depuis les découvertes de charniers jusqu’à celle des bébés enlevés à leurs mères, la période franquiste faisait remonter périodiquement son odeur pestilentielle. Et à chaque fois, le parti populaire (PP) au pouvoir, l’enfant spirituel de Franco, reconverti à la démocratie, avait toujours refusé d’ouvrir un tel dossier pour raison de réconciliation nationale.

Le parti socialiste avait été longtemps au pouvoir mais avait toujours refusé de s’engager dans cette voie, lui également. Il semble aujourd’hui décidé à ne pas reproduire la même erreur, surtout avec l’affaire catalane, autrement plus importante.

En effet, on pourrait croire que l’immense risque de rupture territoriale avec la crise catalane mettrait en arrière plan toutes les tentatives de demandes de justice sur la période franquiste. Il n’en est rien car beaucoup ont oublié que le franquisme est à l’origine de la farouche volonté des catalans à se distinguer d’un pays encore marqué par le culte de leur ennemi historique le plus haï, le général Franco.

Il y a longtemps que la Catalogne revendique une république souveraine à cause de sa particularité linguistique et culturelle et cette demande avait été sévèrement réprimée par Franco. Nous voyons bien que les attaques des nationalistes catalans ne ratent jamais l’occasion de rappeler l’attachement de l’Espagne au franquisme. La Catalogne a souffert du franquisme, que des victimes du franquisme soient enterrés à côté du dictateur alimentait fortement ses arguments.

Depuis l’installation de ce lieu de mémoire, il avait été constaté que de nombreux espagnols nostalgiques du franquisme venaient en famille honorer la tombe de leur défunt leader, celui qu’ils refusent d’oublier. On a même vu des parents demander à leurs jeunes enfants de les suivre dans un salut fasciste, le bras tendu.

Pour la mémoire et l’honneur des morts du franquisme, c’est tout simplement inadmissible et la situation ne pouvait durer. Ce décret n’est donc pas une irrévérence au culte des morts mais le rattrapage bien tardif d’une immense erreur.

J’ai entendu dire que les riverains du cimetière d’El Alia entendaient la nuit la complainte des morts valeureux et honorables dénonçant l’affront et l’insulte à leur égard pour avoir été enterrés aux côtés des bourreaux de l’Algérie.

Pour mon dernier repos, il n’est pas question de partager une terre, pourtant qui m’a vu naître, avec ceux qui ont été des bourreaux et auxquels le pays rend encore hommage.

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene, enseignant

 




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