18.9 C
Alger
vendredi 19 septembre 2025
Accueil Blog Page 2050

Bouteflika donne son aval pour un musée en hommage à Matoub Lounès

0
A la demande de Malika Matoub

Bouteflika donne son aval pour un musée en hommage à Matoub Lounès

Le président Bouteflika a « approuvé le financement et le soutien » pour la « réalisation d’un musée dédié au patrimoine culturel et artistique du défunt chanteur Matoub Lounes », au village de Taourirt Moussa, à Ait Mahmoud (wilaya de Tizi Ouzou), et ce à la demande de Malika Matoub, présidente de la fondation « Matoub Lounes », a indiqué un communiqué du ministère de la Culture.

« Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a approuvé cette demande et donné ses instructions pour le financement et le soutien en faveur de ce projet culturel qui vise la préservation de la mémoire de l’artiste Matoub Lounes, qui a contribué à la promotion de la chanson et de la musique algériennes dans sa dimension amazighe et au renforcement de l’identité nationale », lit-on dans le communiqué du ministère.

Le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, chargé par le Premier ministre, a reçu Mme Malika Matoub et l’a informée de la décision du président de la République.

Lire aussi: Colloque international à Béjaïa autour de Lounes Matoub, biographie et œuvre
A ce propos, M. Mihoubi a fait savoir que la présidente de la fondation a exprimé sa reconnaissance quant à cette noble attention, et estimé que la décision du Président Bouteflika constituait un « soutien à la culture ayant pour objectif la préservation de la mémoire de ses symboles et artisans ».

La fondation Matoub Lounes avait commémoré le 25 juin dernier le 20e anniversaire de la disparition de l’artiste. A cette occasion, elle a émis le souhait que soit réalisé un musée à proximité de la résidence de la famille du défunt dans un délai n’excédant pas un an, a rappelé la même source.

Matoub Lounes est né le 24 janvier 1956 à Beni Aissa. Il a été assassiné le 25 juin 1998 par un groupe armé. Il était connu pour ses textes engagés contre le pouvoir, l’arabo-islamisme et pour la reconnaissance de tamazight officiellement.

 

Auteur
Avec APS

 




- Publicité -

Tamellaht pleure ses enfants victimes du terrorisme et proteste

0
Après une attaque au « hebheb »

Tamellaht pleure ses enfants victimes du terrorisme et proteste

Dimanche, dans la commune d’Ahnif (wilaya de Bouira), la population a sorti les banderoles, lors de l’enterrement d’un  des petits garçons tués dans l’attaque à la roquette artisanale de samedi soir. Les habitants, en colère, ont exigé que l’armée lance un ratissage pour traquer les terroristes qui sévissent encore sur les hauteurs de Bouira.

tamellaht

Les faits.

Le scénario de l’attaque n’est pas clair cependant. Une source avance qu’un groupe terroriste a tiré une roquette artisanale (hebheb) en direction du terrain vague dans lequel jouait un groupe d’enfants samedi soir. L’autre source parle d’un engin artisanal enterré dans le sol du terrain vague qui aurait explosé. A-t-il été manipulé par ces garçons.

Ce qui est sûr en revanche c’est que cette ignoble attaque a tué deux garçons, dont un de 13 ans et quatre blessés. Dont deux ont été amputé à l’hôpital de Bouira. Cette attaque contre des enfants, voire des civils, est une première en Algérie depuis le début des années 1990.

tam

Auteur
La rédaction

 




- Publicité -

« Hizb fransa » (le parti de la France) a bon dos pour le pouvoir !

0
Regard

« Hizb fransa » (le parti de la France) a bon dos pour le pouvoir !

Nos décideurs sont presque toujours en état de repousser avec pertes et fracas toute proposition venant de l’opposition ou de la société civile qui n’arrange guère leurs intérêts. Et pour contrecarrer l’avis de ceux qui les dérangent, ils n’hésitent jamais à battre parfois le rappel de quelques préjugés sciemment entretenus depuis longtemps pour discréditer toute démarche ne provenant pas du cœur du système (la main de l’étranger, les ennemis de l’Algérie, «hizb fransa» (le parti de la France), etc.). L’erreur est là, et elle est gravissime! 

Les lecteurs de cette chronique seront, peut-être, tentés de tenir cette vue pour excessive. Or, les exemples du recours de notre nomenklatura, ces dernières années, à des procédés et à des ruses politiques de ce type dans l’unique objectif de manipuler et de récupérer facilement le peuple sont légion. Il est clair toutefois que dresser ce dernier contre des ennemis virtuels lesquels sont capables, comme on le prétend, de faire tout pour comploter et saboter la maison-Algérie, est un rituel usé à l’heure des réseaux sociaux et de la technologie numérique de pointe. D’autant que ceux-ci mettent aujourd’hui à portée de clic d’ordinateur l’actualité du monde à la disposition de chaque citoyen. 

C’est pourquoi le seul engagement valable que doit tenir le pouvoir actuel est de se réformer sérieusement et au plus vite afin d’éviter un printemps social d’ampleur qui peut naître du sentiment d’humiliation général des Algériens. Démarche d’autant plus urgente que l’hypertrophie sociale se paie de l’immobilisme institutionnel, de la réduction des facteurs du développement humain, du délabrement de notre système éducatif et de celui de la santé, de la corruption endémique, de la bureaucratie.

En clair, il va falloir s’employer à simplifier et à assouplir les procédures administratives pour nos citoyens de sorte qu’elles puissent répondre à leurs attentes, et se plier ainsi aux exigences du marché économique, surtout en ce qui concerne le volet de l’investissement étranger. 

Si le populisme qui gonfle comme un ballon de baudruche, prêt à toutes les enflures politiques et au déguisement des réalités sociales avait exercé jusque-là une influence considérable chez nous, c’est parce qu’il a su cacher par euphémisme ce que vivent réellement les Algériens dans leur quotidien (misère dans tous les sens du terme, matérielle, citoyenne, culturelle, éthique, politique).

En gros, le système semble donner les éléments d’une réponse fragile et provisoire à une crise dont les implications, loin d’être simples, pourraient se retourner facilement contre lui s’il n’y réagissait pas à temps. A notre grand malheur, il n’est pas certain qu’en Algérie, on comprenne mieux l’urgence de l’heure tant les cartes sont brouillées, tant il est tant d’écrans de fumée que l’on entretient pour dissimuler les choses, à coup de discours contradictoires. 

Auteur
Kamal Guerroua

 




- Publicité -

Il faut tout un village pour élever un enfant et toute une nation pour le protéger

0
Coup de gueule

Il faut tout un village pour élever un enfant et toute une nation pour le protéger

Salsabil ne savait pas qu’elle ne reviendrait plus chez elle et qu’elle ne mettrait pas ses nouveaux vêtements de l’Aid. Elle est kidnappée, violée puis assassinée et jetée sur la chaussée. Victime de la bêtise humaine.

Victime d’un jeune né à l’aune de la réconciliation nationale. Pur produit de l’école fondamentale et d’une société hermétiquement fermée par le dogme et les interdits religieux.

L’ouest du pays est sous le choc comme l’a été la Kabylie l’année passée avec la mort, dans les mêmes conditions, de la petite Nihal et avant elle les deux garçons de Constantine il y a quelques années.

Sur les réseaux sociaux, des radicaux intégristes réclament la peine de mort et si l’Etat refuse d’appliquer le verdict populaire, ils demandent de faire la peau au coupable même dans sa cellule de prison. Le crime est grave mais les réactions sont démesurées. Œil pour œil et le monde sera aveugle, disait Gandhi. Nous savons qu’aucune sentence ne pourrait consoler une maman qui perd son enfant dans de telles conditions mais l’application de la peine de mort comme le veulent ces islamistes, souvent en embuscade, n’est pas la solution idoine pour ce  fléau qui continue d’endeuiller les familles.

Le mal est très profond et nécessite un bon diagnostic afin de prescrire un traitement efficace. C’est le rôle de l’Etat, de ces législateurs à l’APN payés à coup de millions mais pas que. L’élite doit intervenir; sociologues et politiques doivent être entendus pour endiguer ce phénomène. L’Etat en tant qu’institution suprême est absent. Il a démissionné et laissé la société aux abois, et en proie à tous les dangers. Sinon comment expliquer ce mutisme qui a entouré cette affaire comme celle de la mort des garçons d’Ahnif dans la wilaya de Bouira, fauchés par une mine anti-personnels ? Les médias ont préféré parler de l’ambiance de l’Aid et des prix du mouton.

Comment peut-on être frappé de cécité au point de ne pas voir des actes d’une telle sauvagerie ? S’il faut tout un village pour élever un enfant, il faut toute une nation pour le protéger. Et cette nation n’existe pas encore. Quand on veut changer les mœurs d’une société, on le fait par des lois, disait Montesquieu.

Le drame des anciennes colonies occidentales est qu’elles ont certes arraché l’indépendance territoriale mais n’ont pas pu et su édifier un Etat, une nation. Ceux qui ont pris les commandes de notre destin n’ont pas pensé à l’élaboration d’un projet de société. Il est manifeste qu’ils n’avaient pas les attributs intellectuels. Ils étaient des militaires pour la plupart qui n’avaient qu’un seul objectif : prendre le pouvoir.

Cinquante-six ans après, on paye les conséquences et on continuera d’en payer tant qu’on n’a pas repenser notre idéal démocratique d’un l’Etat-national. Une république démocratique et sociale comme elle a été rêvée par les congressistes de la Soummam.

Un Etat de droit avec une justice indépendante, des institutions fortes et une école républicaine ouverte sur le monde qui ne produira certainement pas des sauvages comme le violeur de Salsabil ou des terroristes qui ont posé des mines pour arracher à la vie des enfants d’Ahnif.

 

Auteur
Salim Chait

 




- Publicité -

Le régime invoque « l’autorité d’Abane pour réanimer un système militaro-policier ! »

0
Document. Saïd Sadi à Aokas et Akfadou

Le régime invoque « l’autorité d’Abane pour réanimer un système militaro-policier ! »

Nous publions cette intervention de Saïd Sadi à Aokas et Akfadou portant le titre « Plateforme de la Soummam : repères historique, acquis et référents historiques. »

I- Introduction

Avant d’entamer mon propos, j’aimerais saluer l’engagement citoyen des animateurs des cafés littéraires en général et ceux d’Aokas en particulier, eux qui ont su résister à la censure et au populisme inspirés ou encouragés par les pouvoirs publics. Ces lieux de convivialité et de libre débat sont des oasis de liberté dans une société où de larges pans sont captifs des tentations clientélistes ou des bigoteries cultivant l’opportunisme et la démission civique.

Pour ce qui me concerne, je me fais un devoir, à chaque fois que cela m’est possible, de répondre positivement aux invitations qui me sont lancées par ces soldats de la citoyenneté. C’est dans cet esprit que je partage le plaisir d’être avec vous aujourd’hui, plaisir que je revivrai demain avec la même intensité et ferveur avec vos amis d’Akfadou qui lancent, à leur tour, leur café littéraire. Ces chaînons du savoir, de l’écoute et de l’échange sont les plus belles réponses que l’on puisse opposer aux démagogues, semeurs de haine et d’obscurantisme.

Nous sommes donc convenus d’évoquer aujourd’hui en cette veille de la commémoration de son 62e anniversaire les articulations historiques, les acquis politiques et les référents culturels de la plate-forme de la Soummam, premier texte qui a concrétisé l’idée nationale algérienne dans ses fondements doctrinaux, ses méthodologies politiques et ses traductions organiques et institutionnelles.

Ce texte est fondateur de l’Algérie moderne car, exception faite de la brochure Idir el Watani publiée en 1949 par un groupe d’étudiants avant la lutte armée, il n’y a pas de document qui ait fait écho avec autant de justesse, de profondeur d’analyse et de pertinence prospective à un mouvement insurrectionnel algérien. 

Texte de tous les paradoxes, il est revendiqué, ou à tout le moins évoqué, par l’ensemble des mouvements citoyens ; il fut en effet fréquemment abordé lors des débats sur la charte nationale organisés en 1976, assumé par les animateurs d’avril 1980 puis endossé en 2001. Simultanément, il est édulcoré, occulté ou franchement diabolisé par les différents pouvoirs qui se sont succédés depuis 1962. 

En fait la plate-forme de la Soummam est à la fois l’acte de naissance de la révolution citoyenne algérienne et le certificat d’incompatibilité démocratique du système.

Comment resituer cette plate-forme par rapport à l’imaginaire producteur de mythes fondateurs ?

II- Quelques rappels historiques

L’une des grandes nouveautés du texte d’août 1956 est la lucidité qui guide sa lecture de l’Histoire.

Les Royaumes berbères du Haut Moyen âge qui ont rayonné sur des espaces larges et évolutifs sont un héritage fluctuant entre le Maroc et le centre et l’ouest de l’Algérie actuelle. Ils ne pouvaient, de ce fait, constituer un socle sur lequel s’érigerait une entité spécifiquement algérienne.

La période ottomane est une mise sous tutelle fiscale, c’est à dire une occupation que les ambiguïtés sémantiques peinent à valider comme une séquence historique intrinsèque de l’épopée nationale. Hormis la marine qui avait besoin de bras pour ramer, autant dire de galériens, l’armée était interdite aux autochtones et dans la mémoire populaire, les impôts et les expéditions punitives ont laissé le souvenir d’une administration turque rarement évoquée comme l’expression d’un Etat national bienveillant.

Les réactions à la pénétration française, fragmentées et souvent peu élaborées dans leurs conceptions théoriques et leurs visions stratégiques furent vécues comme une succession d’épreuves et d’échecs.

Première organisation à revendiquer l’idée d’indépendance, l’Etoile nord africaine, par manque de cadres et compte tenu des faibles marges de développement organique concédées par la puissance coloniale n’eut pas la possibilité de formuler des propositions sur les voies et moyens à envisager pour libérer le pays ni anticiper sur les projections institutionnelles du futur Etat national.

Pour les auteurs de la plate-forme, le déclenchement du premier novembre est entendu comme un détonateur auquel il a fallu donner sens et consistance. Cette fonction de starter a autorisé les congressistes à en élaguer les aspérités religieuses et surtout à produire la chair intellectuelle et politique qui faisait défaut à une proclamation lancée dans la précipitation avec le souci tactique de mettre au pied du mur les cadres d’un appareil du MTLD déliquescent. 

Une lecture attentive de la plate-forme de la Soummam montre que s’il est pris acte d’un existant historique algérien, ses inspirateurs se gardent bien de revendiquer une quelconque filiation idéologique de ces luttes ni même de référencer formellement leur engagement par rapport aux espaces et régimes à travers lesquels cette substance protéiforme s’est révélée. 
On ne cède ni aux mystifications d’un Messali qui décrète que la nation algérienne existe depuis le 7e siècle ni à celles qui décrivent un roman national perpétuel et ininterrompu depuis le règne de Massinissa.

La légitimité de la révolution et l’Etat qui en sera issu est actée par la violence du fait colonial et c’est à ce segment historique qu’est réservé la plus grande partie de l’analyse historique. Réactionnelle, la stratégie n’en est pas moins offensive. Elle ne s’interdit aucune audace dans la mise en perspective d’un destin heurté par huit grandes invasions. Faire naitre un entité moderne à partir de souffrances et de combats erratiques suppose réflexions inédites, propositions innovantes et adaptées dans un siècle qui a laissé sur la bas côté de la route du progrès le monde musulman ; l’essentiel étant que le projet plonge ses racines dans le réel sociétal. 

Pour les Soummamiens, la modernité révolutionnaire exigeait d’intégrer la réalité historique dans ses vérités les plus crues. Il y avait lieu, en conséquence, de construire une maison commune avec des matériaux disparates dont il ne fallait ni taire les faiblesses ni maquiller les défauts. La forme, l’utilisation et l’entretien de la domiciliation nationale étaient à inventer. Dépasser et s’extraire d’un panarabisme émotionnel était une démarche intellectuelle et relevait d’une grille d’analyse politique clairement revendiquée. Et pour lever toute forme d’ambiguïtés, il sera affirmé que « la révolution algérienne n’est inféodée ni au Caire ni à Londres ni à Moscou ni à Washington ». Il serait utile de voir dans les archives égyptiennes comment ce non-alignement avant la lettre fut enregistré par les autorités égyptiennes de l’époque. 

Le qualificatif d’architecte de la révolution donné à Abane prend tout son sens. Il faut cependant relever que les congressistes ont appelé leur texte « plate-forme » ; c’est à dire un lieu terrassé permettant une modularité constructive qui laisse aux générations futures la possibilité d’amender, selon leur volonté et besoins, les dispositifs hérités de leurs aînés.

Ceux qui ont substitué au Caire en août 1957 à cette plate-forme les diktats de la bureaucratie prétorienne qui prévalent aujourd’hui encore justifient leur coup de force en arguant du fait que le texte adopté en août 1956 fut imposé par un Abane omnipotent. Cette assertion, essentiellement produite après guerre par les réseaux résiduels du MALG, héritiers et exécutants des suggestions et intrusions nassériennes, est relativisée par plusieurs faits et témoignages. 
– Des acteurs qui se sont dédit ou qui se sont tus au Caire en 1957 quand la plate- forme a été reniée étaient présents à la Soummam lors de son adoption ou en librement assumé le contenu après coup. On pense à Krim, Dahlab, Ben Khedda, Abbas, Mehri… 
– On sait aujourd’hui qu’il y a eu des débats très vifs pendant toute la durée du congrès sur plusieurs sujets et que des congressistes ont vigoureusement défendu leurs positions, y compris quand il fallait contrer celles d’Abane.
– Plus anecdotique mais significatif, on a ce témoignage de madame Abane, épouse Dehiles. Quand il a fallu décider du nom à donner à l’organe de la révolution, plusieurs titres ont été envisagés (Patriote, Combattant, El Moudjahid…). Dans le petit appartement du quartier algérois Gharmoul qui abritait la discussion, Benyoucef Benkhedda proposa le nom El Moudjahid qui emporta l’adhésion de Ben M’hidi. Madame Abane, présente sur les lieux, rapporte que Ramdane Abane avait émis de sérieuses réserves sur ce choix à cause de sa résonnance religieuse qui ne manquerait pas d’avoir des conséquences sur les développements politiques futurs. Ben Khedda insista en expliquant que cela pouvait faciliter la mobilisation des couches populaires. Ben M’hidi acquiesça. Une dernière tentative d’Abane avertissant contre les risques des associations religieuses dans les combats politiques fut sans effet. L’affaire fut soumise au vote et Abane, mis en minorité, accepta un titre de l’organe portant la parole de la révolution qui, non seulement n’était pas de son choix mais qu’il avait, vainement, essayé de retoquer. 
– Nous disposons aussi de cet avis de madame Hassani née Ben M’hidi ( sœur de Larbi ) quand à la relation qui existait entre Abane et Larbi Ben M’hidi. Elle nous déclara lors d’une université d’été organisée par le RCD à Tipaza que ce qui avait permis d’arriver à la Soummam était une entente parfaite entre Ramdane et Larbi qui échangeaient sur tout. Elle ajouta que rien n’avait pu dissocier les deux hommes. Et ce ne sont pas les tentatives qui ont manqué.

De par sa méthodologie d’élaboration et les mécanismes de son adoption, le document d’aout 1956 est sans équivalent dans l’histoire algérienne. Il fut débattu un mois durant avant d’être validé par consensus même si, nul ne le conteste, l’initiative de la réunion et la nécessité de donner un texte de référence au combat algérien est le fait d’Abane, comme le furent d’ailleurs la plus grande partie des décisions ayant rationnalisé la lutte pour faire muter l’insurrection en entreprise de libération cohérente et efficience ; ce qui fut fait par la structuration des étudiants, des commerçants ou des travailleurs.

III- Acquis politiques

« Jusqu’à ce que nous parvienne la plate-forme envoyée par Abane, nous avions toutes les peines du monde à nous faire entendre en Europe et dans le monde, y compris dans les catégories progressistes. » Ces propos sont d’Ali Haroun. Ils ont été prononcés à Aouzellaguene lors d’un colloque organisé par le RCD à l’occasion du cinquantenaire du congrès d’août 1956. Celui qui deviendra le chargé de la communication de la fédération de France du FLN avait ajouté qu’Abane était à ce point conscient de la nécessité de donner sur la scène mondiale une voix et une image de la révolution conformes aux aspirations du peuple algérien qu’il nous avait demandé de traduire la plate-forme dans un maximum de langues. Il avait aussi recommandé une version en hébreu, c’était une façon de démontrer l’immersion du FLN dans l’universalité et de rassurer la minorité juive quant à son destin dans le futur Etat national.

L’autre élément qui a marqué Ali Haroun est la réunion des différentes sensibilités autour du mot d’ordre d’indépendance. La fédération d’opinions diverses sinon divergentes pour un combat de terrain était une première dans le mouvement national. Auparavant, les autres tentatives, quand elles ont abouti, se sont limitées à la signature d’une déclaration d’intention mais rarement les partis algériens ont pu engager une activité concrète durable autour de luttes communes. 

Voici un autre témoignage qui me vient de Ben Tobbal. « Avant la Soummam, la révolution n’avait pas de repères. Plus grave les chefs locaux, livrés à eux mêmes, exerçaient leur autorité sur des territoires mal définis et de façon un peu anarchique. Ce qui provoquaient des conflits internes et des excès qui freinaient l’extension du combat et, plus ennuyeux, des situations de tensions sur lesquelles pouvaient jouer l’ennemi. »

On a souvent reproché au texte son caractère jacobin, voire un certain mimétisme avec l’Etat central français. Lorsque je rédigeais en prison le livre « Algérie, l’échec recommencé ? », j’avais remarqué que le découpage territorial en six wilayas correspondait aux régions naturelles du pays. La modernité de la plate-forme n’excluait pas une prise en compte des réalités socio-culturelles. 
Ben Tobbal aussi avait souligné que la laïcité revendiquée au congrès était une option longuement discutée, ajoutant que sur ce chapitre, notre génération ne devait rien céder. Lorsque nous nous retrouvions dans le cadre de la conférence nationale des démocrates ( CND) à laquelle il avait adhéré, il avait souvent rappelé ce choix. 

L’affirmation du caractère de libération nationale qui « n’est pas une guerre de religion » tranche radicalement avec les slogans ayant marqué les combats du passé, généralement conduits sous l’autorité ou avec la bénédiction d’un patriarche qui incarnait à la fois l’autorité et le message censés refléter la volonté et les aspirations de la communauté des croyants.
Il est important de noter que la plate-forme a été jusqu’à édicter des règles strictes en matière de justice et de sanctions. Tout accusé était en droit de se choisir un défenseur et certains traitements dégradants avaient été formellement proscrits. 
Les organes de direction issus du congrès sont des instances d’un Etat moderne avec des structures exécutives et un conseil national de la révolution algérienne qui faisait office de parlement de guerre. Il convient de souligner que malgré l’absence des Aurès, due à la disparition de Ben Boulaid tenue secrète par ses proches, les membres du CNRA étaient désignés par leur pairs, ce qui donnait à cette instance une représentativité régionale assez équilibrée. 

Cette approche rationnelle et réaliste donnera aux instruments institutionnels forgés en 1956 une pérennité que même les fossoyeurs de l’esprit et des recommandations du congrès n’ont pas pu défaire.

Ce sont ces mêmes instruments qui serviront à la conduite de la guerre. Avant la création du GPRA, c’est le CCE qui sera l’organe d’exécution de la révolution. Le CNRA restera l’institution souveraine de l’Algérie combattante jusqu’à la houleuse cession de Tripoli en 1962 dont Ali Haroun fera d’ailleurs observer dans son ouvrage « L’été de la discorde » qu’elle n’a jamais été clôturée.
L’apport politique de la plate-forme de la Soummam peut être résumé d’un mot. Le combat algérien est passé du stade de révolte à celui de révolution.

Les difficultés rencontrées par l’alternative soummamienne furent nombreuses et complexes. On peut néanmoins les classifier en deux grandes catégories. Les obstructions internes et celles menées ou inspirées de l’extérieur, les deux pouvant avoir des connexions entre elles. 
Parmi les attaques internes il y a eu celles qui seront rapidement lancées par Ben Bella pour des raisons de leadership et des considérations idéologiques. 

Là dessus se sont greffées des alliances tactiques qui n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. Des témoins toujours en vie assurent que lorsque la nouvelle de l’assassinat d’Abane est parvenu à la prison de la santé où étaient détenus les dirigeants capturés dans le détournement de l’avion qui devait les mener à Tunis, Boudiaf et Ben Bella s’étaient réjoui de la disparition de l’homme de la Soummam et ceci pour des raisons très éloignées. Ben Bella était un opposant déclaré du projet de société soummamien, alors que Boudiaf avait des rapports tendus avec Abane qui ne manquait pas de le rappeler, et de le ramener, à sa mission de pourvoyeur d’armes quand il était à la délégation extérieure.

Parmi les autres oppositions il faut s’attarder sur celles des conjurés du Caire en août 1957 qui, eux aussi, étaient opposés à Abane mais pour des motivations ne relevant pas toujours des mêmes causes. Si à l’époque Boussouf était un relais de Ben Bella, Krim était d’abord animé par des ressentiments à l’encontre d’Abane dont il est n’est pas facile de définir la part de subjectivité. En effet, le fond du document ne pouvait pas poser problème au futur négociateur des accords d’Evian puisqu’en tant que congressiste, il avait débattu et entériné le contenu des résolutions.
Les interférences extérieures ont aussi renforcé les pressions qui ont conduit à l’avortement de la mise en œuvre su projet soummamien.

Nasser et De Gaulle, chacun pour des raisons qui lui sont propres, pèseront de tous leur poids pour éliminer les hommes pouvant conduire aux destinées d’une Algérie « non inféodée au Caire… ».

Pour Nasser, manager en chef du panarabisme, la Soummam et son architecte étaient sa hantise. Faire monter Ben Bella, cornaqué par Fathi Dib, le chef de ses services spéciaux, était une priorité et un impératif absolus.

De son coté, De Gaule, déjà dans l’antichambre du pouvoir, préparait le coup d’après. L’histoire post-coloniale écrite ultérieurement à travers la France Afrique ne pouvait s’accommoder ni d’un Abane ni d’un régime démocratique où l’arbitrage du citoyen pouvait déjouer les accords tacites ou explicites passés avec des despotes à portée de pressions et chantages ou sujet aux tentations. A ce propos, il serait utile de vérifier avec plus de précisions la nature des rapports noués par certains hauts responsables du MALG basés au Maroc avec Oufkir, officier de l’armée française installé au Palais royal pour « accompagner » la gestion de la phase transitoire ayant précédé l’indépendance du Maroc. Tout en gardant à l’esprit qu’il s’agit d’un ouvrage écrit par le fils du général de Gaulle, il est intéressant de relever ce que l’auteur a entendu de son père quant à la façon dont l’émergence puis la suprématie du MALG a été suivie et appréciée. 

L’avortement du projet soummamien est la conséquence d’une double contrainte toujours en cours : celle qui oppose les démocrates algériens aux adhérents du panarabisme et aux tenants des reliquats post coloniaux, les liaisons entre ces deux tendances ayant été vérifiées à chaque fois qu’un équilibre historique favorable à l’émancipation algérienne venait à être à l’ordre du jour. La dernière manifestation de cette complicité étant l’alliance objective qui a vu des socialistes français apprécier l’avènement d’un régime théocratique comme un accomplissement naturel du destin algérien.

IV- Référents culturels

Initialement les assises du FLN devaient se tenir dans le nord constantinois si l’on se réfère au premier courrier d’Abane adressé sur ce sujet à la délégation extérieure. Pour des questions de capacité d’accueil ( sécurité, logistique, lieu central répartissant équitablement les distances à parcourir.) le congrès se tint à Ifri pendant le mois d’aout 1956.
On sait aujourd’hui qu’après l’annulation du site de la Qalâa des Ait Abbas, retenu en première intention, suite à l’incident de la mule qui avait fui vers une caserne de l’armée française avec les documents et une somme conséquente d’argent, Amirouche offrit d’accueillir le congrès dans l’ensemble de villages de la région les plus acquis au FLN. 
En plus de la protection militaire qui a mobilisé plus de cinq cents hommes, il y avait lieu d’assurer la discrétion à un regroupement rassemblant des hommes dont beaucoup ne connaissait pas le terrain et les coutumes locales. Ce sont essentiellement les membres de comités de villages, déjà sensibles à la cause nationale, que le lieutenant Hocine Salhi intégrera dans le dispositif de la logistique et de la communication.
Ce fut une gageure de tenir pendant près d’un mois un regroupement réunissant la quasi totalité des dirigeants de la révolution à quelques jets de pierre de l’une des plus grandes casernes de l’armée française basées dans la région.
S’agissant de la façon dont ont été gérés les débats, les récits des survivants autorisent quelques rapprochements avec les assemblées de villages. Certes, un président ( Ben M’hidi ) et un secrétaire du congrès ( Abane ) avaient été désignés mais Ouamrane raconte que quand ces deux personnes « devaient d’exprimer en leur nom personnel, leur charge ne pesait pas lourd ». Chacun défendait ses positions et opinions indépendamment de toute hiérarchie. Il ne faut pas systématiquement forcer les analogies mais évoquer l’esprit djemâa dans les joutes oratoires du congrès peut avoir du sens.

Rappelons ici que l’on a souvent insisté sur l’esprit jacobin de Abane qui aurait détient sur la philosophie de la plate-forme. Les valeurs de 1789 exaltant la citoyenneté et la quête d’exigence républicaine caractérisent plus d’un chapitre du document. Les fondamentaux de la modernité et de l’universalité sont les bases de la plate forme. Mais la détermination à combattre les féodalités et les archaïsmes n’est pas synonyme d’idéalisme et n’exonère pas de pragmatisme. Pour preuve, ce découpage territorial, véritable régionalisation avant l’heure. Ces délimitations, en plus de la souplesse décisionnelle qu’elles autorisent, permettent de mobiliser pour des missions de combat révolutionnaire les structures traditionnelles plus opérationnelles car plus familières pour l’habitant.

Enfin, on sait que les châtiments dégradants, infligés aux récalcitrants avant le congrès avaient été souvent décriés par d’anciens militants comme autant de mesures révoltant des populations ayant inscrit la vendetta dans « leur code pénal » mais qui ont récusé l’atteinte à l’intégrité de l’Homme. On peut voir dans l’interdiction du recours aux sanctions mutilantes la volonté d’inscrire les droits de l’homme dans l’Algérie future mais aussi le souci de faire honneur à une valeur humaine de la cité algérienne. 
Reste la question de la condamnation à mort des messalistes et des berbéristes signés par l’ensemble du CCE. Relevons d’emblée que la confusion de ces deux entités étaient politiquement erronée et moralement injustifiée. Les messalistes étaient réfractaires au soulèvement du premier novembre. Par la suite, ils seront équipées par l‘armée française pour livrer une lutte sans merci au maquis du FLN alors que les berbéristes, qui figuraient parmi les précurseurs de la libération par les armes, posaient des problèmes politiques quand au devenir de l’Algérie indépendante. Dans sa préface à l’opuscule Idir El Watani, Mabrouk Belhocine, écrira à ce sujet que la plupart des militants impliqués dans la crise de 1949 « rejoindront le FLN dès 1955 ». Les membres du CCE, au premier rang desquels Abane, étaient parfaitement avertis de tout cela.

Pourquoi donc cette décision injuste et humiliante. Krim, qui sera installé à la tête de la Kabylie à la place de Benaï Ouali après la crise de 1949, n’intégrera que que tardivement l’importance de la question identitaire alors même s’il avait déjà eu à mesurer la méfiance envers le Kabylie quand il a du se battre pour éviter que cette région ne soit divisée pour être répartie entre Alger, pour sa partie occidentale, et Constantine pour la région de Bougie.

Abane, tout aspiré par l’objectif de l’émergence de la république algérienne, n’a pas accordé de grande importance à la problématique identitaire, peu en vogue, il est vrai, à l’époque. 

Les raisons et ressorts qui ont conduit à cette faute sont nombreux et complexes et il faudra des recherches méthodiques et rigoureuses pour parvenir à dénouer les fils de cette tragédie. On peut néanmoins tenter d’ors et déjà quelques éléments d’explication. Faire admettre le package modernité laïcité et éliminer les messalistes seuls qui disposaient encore d’un réel soutien dans les milieux traditionnalistes n’était certainement pas chose aisée pour des congressistes affrontant un ordre colonial dont les principaux relais étaient recrutés dans les féodalités. De plus, condamner uniquement des messalistes, qui, par ailleurs, comptaient parmi eux bon nombre de Kabyles, pouvait donner du grain à moudre, à la machine anti kabyle déjà en œuvre. Sur ce coup, les enjeux étaient certainement trop grands pour tous. Pour une fois, et probablement la mort dans l’âme, même Abane, pour ne citer que lui, a dû accepter un aspect tactique, et ô combien tragique de la lutte, lui si radical et si intransigeant en matière de principes. Sauver ce qui parait essentiel au risque de commettre envers les siens une injustice doublée d’une humiliation, c’est aussi la culture des montagnards avec un rigorisme qui peut contraindre tout un chacun à devoir se faire violence.

V- Conclusion

Finalement, sur plusieurs aspects, la plate-forme de la Soummam reste à analyser. Viatique de l’aspiration citoyenne face à la machine oligarchique, le document impacte notre présent par les réponses qu’il a apportées à la construction d’une nation hachée par les turbulences historiques et il nous alerte, aujourd’hui encore, par les opérations qui en ont empêché l’accomplissement et qui continuent de grever notre destin. 

Le texte n’est pas une recette qui peut se consommer en toutes circonstances mais c’est une grande leçon qui apprend à dégager des compromis dans des phases historiques où le plein exercice de la citoyenneté n’est pas encore possible, avec toujours le souci d’indexer les politiques concernant l’intérêt général par les invariants démocratiques. Et dans cette passe politique où le pays exprime ses colères et ses aspirations en dehors des institutions, avec les risques inhérents à toute démarche de violence ou d’impatience si légitimes soient-elles, la leçon de la Soummam est une belle pédagogie car elle rappelle la primauté de la réflexion partagée qui doit nécessairement nourrir l’action collective. 
Deux évènements, l’un péjoratif, l’autre structurant, viennent opportunément nous informer que des points de vue méthodologiques et stratégiques, la Soummam est d’une brulante actualité pour l’avenir immédiat du pays et la construction démocratique de l’Afrique du nord. 

Il y a quelques semaines, le vice-ministre de la défense a baptisé du nom d’Abane Ramdane l’annexe d’une académie militaire au moment où, selon toute vraisemblance, l’armée algérienne s’emploie à faire place nette pour relancer un régime qui illustre jusqu’à la caricature les reniements du projet de la Soummam. Invoquer l’autorité d’Abane pour réanimer un système militaro-policier ! L’Algérie aura vécu tous les outrages. 

Il y a quelques jours, Beji Gaid Essebsi, président tunisien, fait une intervention historique au cours de laquelle il affirme l’Etat laïc comme une donnée consubstantielle de la Tunisie, insistant sur la nécessité impérieuse de ne pas impliquer le religieux dans le champ politique. 
Par ses recommandations comme par ses avertissements, sur la scène nationale comme sur l’espace nord africain, la pensée soummamienne n’a pas fini de nous interpeller.

Auteur
Saïd Sadi

 




- Publicité -

Le PT : « L’orientation économique mise en œuvre depuis 2015 doit être stoppée »

0
Dans un communiqué

Le PT : « L’orientation économique mise en œuvre depuis 2015 doit être stoppée »

Le secrétariat du bureau politique du PT (SBP) s’est réuni en session ordinaire aujourd’hui 19 août 2018. 

Il a inscrit à l’ordre du jour de ses travaux les développements politiques tant au plan national qu’international et l’état d’avancement de la campagne politique nationale ininterrompue pour l’Assemblée nationale constituante. Après plusieurs réunions des bureaux de wilaya et des assemblées animées par les dirigeants du parti à Tindouf, Annaba, Bechar, Souk Ahras, Jijel, Khenchela, Alger, Constantine, Skikda, Chlef, Tissemsilt, Boumerdès, Blida, Mostaganem, Skikda, Béjaïa…, le SBP enregistre, malgré la période des vacances et le climat caniculaire, des résultats significatifs de la campagne de collecte de signatures sur la lettre adressée au président de la république.

La détermination des militants du parti est renforcée par l’accueil positif de la campagne pour l’assemblée nationale constituante par la majorité des citoyens qui aspirent au changement du système. Les discussions et le contenu des débats avec les citoyens que font remonter les militantes et militants du Parti sur les sujets qui préoccupent le pays entier (jeunesse en danger, corruption galopante, pouvoir d’achat laminé, justice absente, mafiotisation de l’économie, austérité, atteintes aux libertés fondamentales…) montrent un degré de maturité politique important chez la population. Il relève en ce moment charnière pour la nation l’accentuation de la détresse sociale en raison de l’absence de possibilités d’emploi pour l’immense majorité de la jeunesse livrée à elle-même, accentuant à nouveau le phénomène tragique de la harga.

La flambée effarante des prix des produits de large consommation qui s’ajoute à une dévaluation du DA (-50% depuis 2015) laminent le pouvoir d’achat de la majorité de la population avec une rare violence. Le stress hydrique qui touche plusieurs wilayas du pays, la tragique mort de citoyens sur des litiges de parkings sauvages… accentuent la détresse des citoyens Par ailleurs, le SBP prend acte de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sanitaire, publiée dans le journal officiel le 14 août 2018.

Le SBP rappelle le rejet de cette loi par le PT et plusieurs syndicats du secteur car ouvrant la voie à la privatisation/prédation du secteur public de santé et à terme à l’effondrement du système de santé et de sécurité sociale et à la remise en cause de la gratuité des soins à travers le désengagement financier de l’Etat. Il réitère son appel pour son abrogation et l’ouverture d’un large débat pour le sauvetage et le redressement du secteur de la santé, du système de sécurité sociale et des retraites menacé par cette loi.

A la veille d’une rentrée sociale des plus difficiles pour la majorité des citoyens coïncidant cette année avec la fête de l’Aïd El Kebir, le SBP interpelle les autorités sur la nécessité de prendre des mesures énergiques pour arrêter la descente aux enfers en stoppant net la politique d’austérité qui plonge le pays dans un marasme total, en soutenant le pouvoir d’achat de la majorité de la population (indexer les salaires et retraites sur le coût de la vie, contrôle strict des prix…). L’orientation économique mise en œuvre depuis 2015 doit être stoppée par la levée immédiate du gel des recrutements et des projets, des mesures qui doivent être inscrites dans la loi de finances 2019.

Pour le SBP, plus que jamais les enjeux de la situation actuelle exigent des mesures d’apaisement afin d’éviter l’irréparable. Evoquant les dernières intempéries qui ont touché plusieurs régions du pays qui ont causé des pertes en vies humaines et d’énormes dégâts matériels, le SBP rappelle que loin d’être une calamité naturelle leurs conséquences sont le résultat logique du désengagement de l’Etat et de l’austérité qui frappe le secteur des travaux publics ainsi que les disparités régionales en matière d’équipements. Il appelle une nouvelle fois les pouvoirs publics à doter les wilayas de parcs d’intervention rapide contre les situations d’urgence (inondations, feux de forêts, neige, séisme…) et de renforcer la protection civile en moyens humains et matériels.

Abordant la situation internationale, le SBP salue une nouvelle fois la résistance du peuple palestinien qui fait face à la politique d’extermination que mène l’entité sioniste, poste-avancé de l’impérialisme dans la région. Les manifestations massives organisées en Palestine et plus particulièrement à Ghaza, sous blocus meurtrier, montrent l’attachement viscéral du peuple palestinien au droit au retour des réfugiés chez eux. Ce droit inaliénable prend tout son importance au moment où les autorités sionistes viennent d’adopter une loi raciste faisant de l’entité sioniste un « Etat-nation juif ».

Par ailleurs, le SBP, saisi par l’horreur absolue suite à la tuerie d’une cinquantaine d’enfants au Yémen lors du bombardement par la coalition criminelle dirigée par l’Arabie saoudite, s’interroge sur le silence assourdissant du gouvernement sur cet acte barbare alors qu’il n’a pas manqué de réagir promptement pour se solidariser avec les autorités saoudiennes contre le gouvernement canadien au sujet d’une question relevant des droits de l’homme.

Pour le SBP cette prise de position exprimée par le ministère des affaires étrangères est incompréhensible d’autant plus qu’il s’agit d’une question de droits de l’homme à dimension universelle et qui ne saurait donc être assimilée à de l’ingérence dans les affaires internes d’un pays. Aussi, le SBP suit avec beaucoup d’appréhensions les développements mondiaux générés par la crise du système capitaliste mondial dirigé par les Etats-Unis d’Amérique amenant le président D. Trump à multiplier des mesures et des sanctions économiques contre tout un ensemble de pays, y compris ses alliés traditionnels.

Après avoir mis devant le fait accompli ses alliés européens, en dénonçant unilatéralement l’accord sur l’uranium iranien et le renouvellement du blocus sur ce pays en interdisant à toutes les entreprises qui ont des intérêts aux Etats-Unis d’investir en Iran (principalement des entreprises des pays de l’Union européennes), D. Trump vient de cibler la Turquie, membre de l’OTAN et son allié dans la prétendue lutte contre le terrorisme, en augmentant les taxes douanières sur l’acier et l’aluminium turcs, les passant du simple au double, ce qui a immédiatement provoqué une chute vertigineuse de la monnaie locale (livre turque) et des pertes abyssales pour son économie. Le SBP suit également avec attention les développements politique en Amérique latine marqués d’un côté par une offensive oligarchique soutenue par l’impérialisme et de l’autre par une résistance farouche des travailleurs et des peuples. Le SBP exprime sa solidarité avec le peuple Vénézuélien et ses dirigeants à la suite de la tentative d’assassinat du président légitime N. Maduru. Le SBP salue la détermination et le combat du peuple brésilien pour sa souveraineté nationale qui vient de s’exprimer par le dépôt du parti des travailleurs du Brésil de la candidature de Luis I. Lula, injustement maintenu en prison, à la présidentielle d’octobre prochain. Enfin, le SBP souhaite au peuple algérien une joyeuse fête de l’Aid El Kbir.

Le Secrétariat du bureau politique Alger, le 19 août

Auteur
PT

 




- Publicité -

« Nous militons encore pour le droit du peuple algérien à l’autodétermination »

0
Le FFS à Ouzellaguène

« Nous militons encore pour le droit du peuple algérien à l’autodétermination »

Nous publions ci-après le discours d’Ali Laskri tenu au meeting d’Ouzellaguène samedi 18 août.

« Nous nous retrouvons aujourd’hui à l’occasion du 62ème anniversaire du Congrès de la Soummam, cet évènement qui a organisé la stratégie de la révolution algérienne pour l’indépendance du pays.

Nous nous retrouvons aujourd’hui, sous le signe de la Fidélité au serment de Novembre et à la plate-forme de la Soummam, sous le signe de la fidélité au combat de Abane, Ben M’hidi et de leurs compagnons, sous le signe de la fidélité aux résolutions de la Soummam, principalement la primauté du politique sur le militaire.

C’est en restant fidèle au serment de Novembre et à la plate-forme de la Soummam que les Algériennes et les Algériens ont construit le consensus pour la libération du pays. C’est en restant fidèle au serment de Novembre et à la plate-forme de la Soummam que Hocine Aït Ahmed a compris l’importance de continuer l’œuvre de Libération Nationale par l’œuvre de la Construction Démocratique. Et c’est dans ce but de Fidélité et de Construction que le FFS a été créé.

Pour nous, militants du Front des Forces Socialistes, le 20 août est un repère historique, politique auquel nous réaffirmons chaque année, chaque jour, notre attachement et fidélité. Sans repères, les peuples sombrent dans la manipulation et le chaos.

C’est par fidélité à t la plate-forme de la Soummam que nous poursuivons notre combat pour la démocratie, pour les droits de l’Homme, les droits politiques, économiques, sociaux, identitaires. Pour le droit d’avoir des droits.

C’est par fidélité à la plate-forme de la Soummam que nous luttons pour libérer l’Homme, construire le Maghreb démocratique des peuples, car ce sont des dettes qui restent à honorer.

Chers  camarades,

62 ans après la Soummam, 56 ans après l’indépendance du pays, nous militons encore pour le droit du peuple algérien à l’autodétermination, à travers l’élection d’une assemblée nationale constituante.

Notre feu président Hocine Ait Ahmed disait le 20 août 2003 : « La fondation de la deuxième république est la seule perspective de sortie de crise ; elle n’est loin d’être utopie, pour peu que ceux qui détiennent la réalité du pouvoir accepte de renoncer aux fausse solutions notamment à la perversion du suffrage universel. La seule manière de se réconcilier avec ce principe sans lequel il n’y aurait plus de civilisation est de restituer aux Algériens individuellement et collectivement les libertés et les droits qui leur permettent d’élire en toute souveraineté une Assemblée Nationale Constituante ».

62 ans après la Soummam, 56 ans après l’indépendance du pays, les algériens et les algériennes rêvent encore de voir se concrétiser les engagements et le serment de Novembre, l’instauration d’un Etat démocratique et social.

62 ans après la Soummam, 56 ans après l’indépendance du pays, les algériens et les algériennes  assistent à la privatisation de l’Etat et des institutions, à la dépossession des citoyens de leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels.

Les biens publics et les ressources nationales échappent au peuple qui assiste impuissant à la cession par les prédateurs algériens et étrangers de son territoire foncier, des terres agricoles, miniers. L’avenir du pays ne peut être décidé par l’oligarchie mais ne peut se concevoir que par la participation sans exclusion de tous ses enfants.

La direction prise par ce pouvoir pour un état libéral est en contradiction avec l’esprit de Novembre et de la Soummam.

Le projet révolutionnaire du FFS vise l’instauration d’un Etat social où l’homme est considéré le centre et la finalité du développement. Ses valeurs fondamentales sont la justice sociale, la répartition équitable des ressources, la solidarité, l’intérêt général partagé et prévalent sur les intérêts individuels.

C’est la raison pour laquelle la construction du consensus national qui s’est forgée pendant la guerre de libération nationale, est incompatible avec la voie libérale.

Nous avons donc désormais deux lignes politiques, que le peuple aura à départager à l’avenir soit par les urnes soit par la rue : la ligne du socialisme démocratique au bénéfice de la majorité de notre peuple et la ligne du libéralisme autoritaire au profit d’une minorité bourgeoise naissante liée au grand capital national et étranger.

Chers camarades,

Le consensus que nous portons est un consensus populaire sain et sincère, et non un consensus d’appareil. Le consensus du FFS, sa version est de gauche, social et non de droite libérale, ultra libérale.

Le consensus que nous portons prône le changement du système, ce qui n’est pas le cas avec celui se conjuguant avec l’affairisme.

La version de notre consensus est d’abord politique.

le FFS inscrit son action dans la durée avec la mobilisation des citoyens et des acteurs autonomes de la société civile pour expliquer sa ligne politique , y faire adhérer la majorité du peuple  et créer un rapport de force favorable à un consensus national répondant à l’aspiration de tous pour mettre fin au régime actuel  et permettre l’avènement d’une deuxième république fondée sur le droit et la démocratie.

Chers camarades,

Le FFS dérange !

Le régime prônant la continuité, poursuivant l’option de l’alternance clanique en opposition à l’alternative démocratique, ne cesse de discréditer la véritable opposition, de l’isoler afin de la couper de la population, de la diaboliser en utilisant tous les moyens notamment médiatiques (réseaux sociaux, sites électroniques, blogs, presse…).

Parce que la ligne politique du FFS inviolable dérange au plus haut point le régime.

Elle dérange parce qu’elle exige avec détermination et intransigeance le respect du droit à l’autodétermination du peuple algérien.

Elle dérange par le combat pour la protection des droits de l’Homme, le respect des libertés individuelles et collectives, la vérité et la justice. Elle dérange par la consécration du principe d’égalité et de justice.

Elle dérange par la protection de l’état social en opposition à l’état libéral conformément à la déclaration du 1er novembre 1954, dont le serment a été trahi.

Elle dérange en revendiquant la primauté du politique sur le militaire, sachant que l’armée détient le pouvoir et investit qui elle veut des prérogatives de ce pouvoir. Elle dérange par l’autonomie du FFS, par ses principes, ses valeurs intangibles, non négociables.

Elle dérange par le rappel sans cesse de l’illégitimité des institutions et de leurs dirigeants non élus démocratiquement. Elle dérange par le refus de Hocine Ait Ahmed d’être enterré par ce régime. Il a eu droit à des funérailles grandioses et populaires.

La ligne du FFS reste inviolable, parce qu’écrite par le sang de ses valeureux martyrs, elle dérange parce que ses militants, vous et moi, avons prêté serment pour la fidélité et la démocratie.

PAR DEVOIR DE MEMOIRE, nous devons nous souvenir que la génération de novembre s’était engagée à libérer le pays, à édifier une république démocratique et sociale et à réaliser l’unité du Maghreb démocratique des peuples.

PAR DEVOIR DE TEMOIGNAGE, nous témoignons que le premier objectif a été réalisé et que les deux autres restent des engagements, des dettes que nous devons honorer. Libérer l’Homme, construire le Maghreb démocratique des peuples.

PAR DEVOIR D’ENGAGEMENT, nous nous engageons à défendre :

  • L’unité nationale, la cohésion nationale. Nous avons au moins un million et demi de raisons de vivre ensemble dans une Algérie unie et indivisible.
  • La république et la démocratie ; il n’y a de légitimité que la légitimité populaire donnée par le suffrage universel librement exprimé dans l’accession à l’exercice du pouvoir.
  • La justice sociale, le droit à une vie digne dans la sécurité et dans l’intégrité physique et morale est un droit naturel et inaliénable. Nous nous devons d’être à coté et au milieu des « humbles gens », des « honnêtes gens » et des « braves gens ». C’est notre terreau, c’est notre peuple, c’est notre société. C’est notre communauté.
  • Notre identité forgée par les siècles et faite d’humanité, d’universalité, d’amazighité, d’arabité, d’islamité et de liberté.
  • L’Etat et ses institutions qui doivent respecter la discipline légale : leitmotiv de tous et pour tous. Rendre l’Etat à la Nation et cesser les pratiques de l’Etat contre la Nation. Lutter contre les « abus du pouvoir » d’où qu’ils viennent et quelles que soient les victimes qui les subissent.

Par devoir de fidélité

En ce lieu et en ce moment, et dans l’esprit de Novembre et de la Soummam, nous nous engageons à œuvrer pour la reconstruction d’un consensus national.

En ce lieu et en ce moment, et dans l’esprit de Novembre et de la Soummam, nous nous engageons à lutter pour l’avènement de la deuxième république à travers un processus constituant et l’élection d’une assemblée nationale constituante.

En ce lieu et en ce moment, et dans l’esprit de Novembre et de la Soummam, nous nous engageons à contribuer selon nos moyens dans les forums privés et publics, locaux, nationaux, régionaux et internationaux, à fédérer toutes les énergies, les volontés, les forces qui croient aux valeurs de novembre et de la Soummam, des droits de l’Homme, de la démocratie et souscrivent à l’éthique suivante : celle qui dit NON à la politique de la force, OUI à la force de la politique.

Pour cela, nous nous engageons et vous invitons à vous engager avec nous pour faire du Front des Forces Socialistes l’instrument de l’alternative démocratique.

Vive l’Algérie

Vive le FFS

Gloire à nos martyrs

 

 




- Publicité -

En Algérie : « Nous sommes les meilleurs au monde… ! »

0
Regard

En Algérie : « Nous sommes les meilleurs au monde… ! »

Terrible régression : un panneau interdisant aux hommes d’entrer à la fontaine.

Banale cérémonie de mariage au village. L’imam était en train de débiter son discours ; certains l’écoutaient poliment, pendant que d’autres, à l’écart, prenaient des nouvelles les uns des autres à l’occasion des retrouvailles, en attendant la fin.

Au moment de clore son discours et d’empocher les quelques centaines ou milliers de dinars, l’imam partit dans un discours aussi inattendu qu’intarissable : « Nous sommes les meilleurs au monde…. la victoire certaine du monde musulman sur le monde des mécréants… ! ».

Peu dans l’assistance avait suivi le changement de registre du cheikh de village, loin de l’union matrimoniale pour laquelle il était pourtant convié et rétribué.

Nous écoutions, quelques-uns, pour apprendre de la part de l’orateur, les arguments de cette suprématie nouvelle :

– Est-ce une avancée civilisationnelle faite de démocratie des États musulmans modernes et modèles, de moralité, de justice sociale, de respect des citoyens les uns des autres, de propreté de nos villes, de nos villages et de nos routes ?

– Est-ce une avancée technologique améliorant la qualité de vie des humains de tous pays et de la protection des ressources de la planète ?

– Est-ce une performance de notre enseignement-recherche scientifique qui dépasserait les prestigieuses universités du MIT, Yale, Normale Sup., Polytechnique ?

– Est-ce une avancée dans les domaines sportifs, de la production culturelle dans les arts, la littérature, le cinéma, etc. ?

Rien de tout cela.

L’imam ne s’embarrassa pas de nous livrer les arguments de son affirmation. Pour lui, dit et redit jusqu’à saturation au moyen de formules alambiquées en arabe classique que très peu comprenaient  : « Nous sommes les meilleurs au monde… parce que nous sommes musulmans et proches de Dieu…  » !

C’était tout. Le cheikh exterminateur empocha quelques billets de 1000 DA pour trente minutes de speech et partit (1). C’était peut-être cela la performance la meilleure du monde !

Cet événement qui a eu lieu ce mois-ci dans un petit village de Kabylie révèle à quel point est parvenue l’influence des ‘’salafistes mondialistes’’, cette prétention nouvelle de refaire la carte du monde sur la base religieuse et ‘’raciale’’(2).

L’imam de village n’avait probablement pas conscience de son embrigadement dans un mouvement mondial de régression qui le dépasse.

Aussi, il n’avait probablement jamais appris l’histoire de tous ces massacres et génocides/ethnocides faits au nom de cette « suprématie divine, religieuse et/ou raciale » propres aux guerres de religions et aux impérialismes : la disparition des civilisations Aztèque et Maya, l’extermination des Indiens en Amérique, la chasse à l’indigène en Algérie du côté des Illilten un certain juin 1857 et les enfumages de grottes dans le Dahra, les massacres des Chinois par les Japonais, le massacres des juifs par Hitler (l’exécrable ‘’solution finale’’), et plus récemment le gazage des Kurdes à Halabja, l’extermination des citadins par Pol Pot au Cambodge,  les non-Serbes par les Serbes, les Tutsis par les Hutus au Rwanda, la persécution des Coptes en Égypte parce qu’ils ne sont pas musulmans, etc.

Et l’Algérie n’est pas en reste avec le massacre de près de 300 000 personnes ; des villages détruits à jamais, des familles disloquées, des blessures physiques et morales inguérissables. Le tout pour la mise au pas de la société au nom du fascisme islamiste du qamis-hidjab oriental et du retour au moyen-âge.

La société algérienne et nord-africaine est-elle frappée d’amnésie en effaçant de sa mémoire collective les horreurs islamistes du FIS, GIA, GSPC, AQMI, Djound Oqba Ibn Nafaâ, … pour ouvrir aujourd’hui les portes aux prédicateurs et prosélytes islamistes qui grignotent des espaces chaque jour par la construction de mosquées-otages, le financement de boutiques de ‘’produits islamiques’’ et d’écrits de propagande presque offerts aux passants-adeptes potentiels, le noyautage des associations de citoyens et des administrations, … ?

Après la méthode dure du couteau, de la bombe et de la kalachnikov, les islamistes investissent aujourd’hui dans la méthode soft tout en avançant résolument afin de contrôler la société et l’État (tous les États).

Le reste de la société feint de fermer les yeux, pendant que d’autres s’alignent par opportunisme sur la omra-business ou se détruisent tout en détruisant le pays avec, dans la prédation, l’alcool et la saleté de l’environnement.

Cette voie est sans issue ; comme on dit, ça serait comme l’expérience de la mort : il n’y aura pas d’alternative.  

Les générations futures parleraient alors de « La mort absurde des Amazighs en Afrique du Nord » (3).

A U L

Notes :

(1)  Entendu à la fin de cette cérémonie de mariage : l’un des convives avait confié en aparté qu’il était « désolé » que tous les présents à cette cérémonie ne répétaient pas d’une seule voix le mot ‘’amin’’ (amen) habituel que l’on prononce à voix haute à la fin de chacune des prières de l’imam. A la vue de la mine grave de cette personne qui se dit « pas islamiste du tout», on devine aisément qu’il n’avait seulement pas les moyens de l’imposer à l’assistance. Dans sa tête il y avait certainement une kalachnikov virtuelle à 2 chargeurs couplés… en attendant de disposer d’une milice aux ordres, bien réelle, pour cela.

Il y a déjà un précédent : pendant la guerre de libération nationale en Algérie, quelques officiers zélés de l’ALN avaient imposé la prière obligatoire aux maquisards et aux hommes dans certains villages de Kabylie. L’un de ces villageois, Dda X., aligné malgré lui avec les autres pour prier dans la mosquée, avait trouvé la formule, devenue célèbre : «Attan a Rebbi bessif » (au nom de Dieu par la contrainte) !  

L’un de ces officiers supérieurs avait terminé sa vie comme… membre fondateur du FIS en 1989.

(2) Derrière l’islamisme il y a toujours ‘’l’arabo-islamisme’’, idéologie politique du pan-arabisme et modèle de société d’essence arabo-bédouine, pilotée et financée par les monarchies du Golfe, après l’affaiblissement des frères musulmans Égyptiens.

(3) « La mort absurde des Aztèques », de Mouloud Mammeri.

Auteur
Aumer U Lamara, écrivain

 




- Publicité -

L’Iran va dévoiler un nouvel avion de combat

0
Défense

L’Iran va dévoiler un nouvel avion de combat

L’Iran va dévoiler dans les prochains jours un nouvel avion de combat et améliorer ses capacités balistiques pour répondre aux « menaces » d’Israël et des Etats-Unis, ses ennemis jurés, a annoncé Le ministre de la Défense Amir Hatami cité dimanche par l’agence Tasnim.

« Notre priorité est notre capacité balistique et nous devons la renforcer (…) au vu des efforts (fournis par) nos ennemis dans le domaine de la défense antimissiles », a affirmé M. Hatami dans une interview télévisée tard samedi soir, selon l’agence de presse iranienne Tasnim.

Le programme balistique de l’Iran est une question épineuse avec les grandes puissances, particulièrement les Etats-Unis, mais Téhéran estime qu’il est crucial pour ses capacités défensives dans une région instable.

Selon M. Hatami, une démonstration de vol du nouvel avion de combat aura lieu « pendant la Journée nationale de l’Industrie de la Défense » en Iran, qui tombe mercredi.

Il a affirmé que le programme de défense iranien était motivé par le souvenir des attaques aux missiles dont son pays avait été la cible pendant la guerre contre l’Irak (1980-1988), ainsi que par les menaces répétées d’Israël et des Etats-Unis, qui répètent que « toutes les options sont sur la table » quand il s’agit de traiter avec l’Iran.

« Nous avons appris pendant la guerre (Iran-Irak) que nous ne pouvions compter que sur nous-mêmes (…) et que personne ne ferait preuve de clémence envers nous », a souligné M. Hatami.

« Nos ressources sont limitées », mais « nous mettons à niveau nos missiles en fonction des menaces et des actions de nos ennemis, comme moyen de dissuasion ou de riposte dévastatrice », a-t-il ajouté.

Auteur
AFP

 




- Publicité -

Il est temps que l’Arabie saoudite libère Raif Badawi et sa sœur

0
Droits de l’homme

Il est temps que l’Arabie saoudite libère Raif Badawi et sa sœur

Que l’Arabie saoudite ait gagné les hostilités contre le Canada ne change rien au fait que ce pays devrait libérer Raif Badawi et sa sœur, ne serait-ce que pour ses propres intérêts.

Depuis déjà plusieurs décennies, l’Arabie saoudite est une plaie internationale au niveau de son non-respect des droits de l’homme et de l’État de droit. Trois choses permettent aux dirigeants de ce pays de se maintenir dans cette situation qui est pour le moins particulière et anachronique. La première est qu’ils possèdent une ressource non renouvelable que le monde entier convoite, le pétrole. La deuxième est qu’ils sont liés stratégiquement et politiquement aux États-Unis.

Or ces deux piliers de son pouvoir s’effritent actuellement. Le pétrole qui est toujours encore très utilisé est cependant de moins en moins un pouvoir géopolitique protecteur. Non seulement plusieurs autres pays en produisent de plus en plus, mais d’autres sources d’énergie plus écologiques le remplacent tranquillement. Le deuxième de ces piliers, soit l’appui des États-Unis, devient de moins en moins pertinent en raison de la perte de pouvoir autant économique que politique de la dernière superpuissance mondiale.

Il ne reste donc vraiment que le pouvoir de l’argent comme protection du mode de vie archaïque que maintient ce pays avec des armes ultramodernes. C’est ce pouvoir qu’il a fait jouer contre le Canada, petit pays faible, qui a été sonné et dont les dirigeants se perdent actuellement en bassesses et rampent jusqu’aux portes du royaume pour essayer de se faire pardonner et récupérer une partie des investissements qu’ils ont perdus.

Mais même ce dernier grand pouvoir ne contrôle pas tout et perd de sa force. Non seulement l’augmentation de la masse monétaire mondiale rend la fortune de l’Arabie saoudite relativement de moins en moins importante, mais les humanistes commencent à donner de la voix contre ce récidiviste et accumuler des appuis autour de la planète. Ceux-ci commencent d’ailleurs à comparer l’Arabie saoudite à son ennemi juré, l’Iran, au niveau du respect des droits de l’homme pour voir lequel mérite vraiment leurs appuis, surtout dans la guerre au Yémen. Mohammed ben Salmane aurait donc tout intérêt à calmer le jeu et trouver une bonne excuse pour libérer Raif Badawi, sa sœur et quelques autres militants des droits de l’Homme dans son pays.

Auteur
Michel Gourd

 




- Publicité -

DERNIERS ARTICLES

Nacer El Djen

Le général Nacer El Djen, fantôme ou fugitif ?

0
Les réseaux sociaux algériens se sont transformés ces derniers jours en un vaste salon de rumeurs, voire d'informations les plus folles. La dernière bombe...

LES PLUS LUS (48H)

Nacer El Djen

Le général Nacer El Djen, fantôme ou fugitif ?

0
Les réseaux sociaux algériens se sont transformés ces derniers jours en un vaste salon de rumeurs, voire d'informations les plus folles. La dernière bombe...