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Khashoggi: deux « nettoyeurs » envoyés pour effacer les preuves

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ARABIE SAOUDITE

Khashoggi: deux « nettoyeurs » envoyés pour effacer les preuves

Deux « nettoyeurs » se sont rendus d’Arabie saoudite en Turquie pour « effacer » les preuves du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul le mois dernier, a affirmé lundi un haut responsable turc.

« Nous pensons que ces deux individus sont venus en Turquie dans le seul but d’effacer les preuves du meurtre de Jamal Khashoggi avant que la police turque ne soit autorisée à fouiller les locaux », a indiqué ce responsable sous couvert d’anonymat. 

 

« Le fait qu’une équipe de nettoyeurs a été dépêchée d’Arabie saoudite neuf jours après le meurtre suggère que de hauts responsables saoudiens étaient au courant de la mise à mort de Khashoggi », a ajouté ce responsable.

Cette même source a confirmé les informations publiées lundi par le journal progouvernemental turc Sabah selon lequel un chimiste et un expert en toxicologie sont arrivées à Istanbul le 11 octobre, soit neuf jours après la disparition de Khashoggi, pour effacer les preuves du meurtre.

Khashoggi a été tué à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul par des agents envoyés de Ryad le 2 octobre, un assassinat dont le président turc a déclaré qu’il avait été ordonné par « les plus hauts niveaux » du gouvernement saoudien.

Le parquet d’Istanbul a affirmé la semaine dernière que M. Khashoggi avait été tué dès son entrée dans le consulat et son corps démembré.

Selon Sabah, à partir du 12 octobre, le chimiste et l’expert en toxicologie se sont rendus « régulièrement » au consulat pendant une semaine. Ils ont également entrepris d’effacer toute trace du meurtre dans la résidence du consul, proche du consulat.

Les deux hommes, venus, selon Sabah, avec une « prétendue équipe d’investigation » composée au total de 11 personnes, ont quitté la Turquie le 20 octobre.

Selon Sabah, les enquêteurs turcs n’ont eu accès au consulat et à la résidence qu’après que le chimiste et l’expert en toxicologie se furent « débarrassés » du corps et eurent entrepris d’effacer toute trace.

Le consulat a été fouillé une première fois dans la nuit du 15 au 16 octobre, et la résidence le 17.

Malgré les efforts déployés par les enquêteurs turcs, le corps de Jamal Khashoggi n’a toujours pas été retrouvé. 

Un conseiller du président Recep Tayyip Erdogan, Yasin Aktay, a évoqué vendredi la possibilité que le corps du journaliste ait été dissous dans de l’acide.

Auteur
AFP

 




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Attention à la dérive !

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DEBAT

Attention à la dérive !

« Les dictatures fomentent les oppressions, la servilité et la cruauté, mais plus abominable et qu’elles fomentent l’idiotie. » Selon un auteur

Le boycott actuel de la langue arabe par les lycéens kabyles peut se révéler très dangereux pour plusieurs raisons, en ce sens qu’il intervient à un moment trouble de la situation politico-économique du pays.

En effet, à la veille de certains rendez-vous importants dans la vie politique du pays, au moment où nous assistons à des affrontements sournois et autres règlements de comptes entre certaines fractions et qui se font de plus en plus brutales, une diversion tel que ce boycott, et qui plus est, proviendrait de cette rebelle et frondeuse Kabylie serait la bienvenue, et pour cause, il légitimera ainsi pour ‘’raisons de sécurité et de l’intégrité du territoire’’ le recours à la force.

C’est du moins ma conviction, les langues et n’en déplaisent aux extrémistes de tous bords sont complémentaires et jamais antagonistes, comme présentement ils voudraient nous le faire accroire.

Nous les Amazighs, et depuis la nuit des temps, nous avons excellé par nos travaux intellectuels dans toutes les langues et plus particulièrement celles du pourtour méditerranéen. Nous avons écrit et communiqué en latin, grec, punique, libyque, arabe et français, et à aucun moment de notre très longue et riche histoire nous avons renié nos origines, nos valeurs et spécificités ou ressenti un quelconque malaise à être dans notre peau, bien au contraire.

Pour rappel à ces négationnistes ce sont les Kotamas originaires de la vallée de la Soummam qui avaient entre autres fondé la ville du Caire, ainsi que cette université tant décriée maintenant, et pour cause, qu’est El Azhar.

 Les Amazighs que sont Ibn Khaldoun, El Jazzar, Fernas, Batouta, Rachik, Algalasadi (mathématicien), Rochd ou  Averroès, pour ne citer que ceux-là, ces sommités et grands intellectuels de leur époque n’ont-ils pas fait la renommée de la culture dite arabe, en parlant bien sûr de la langue ?

Le Canadien, le Belge, le Luxembourgeois, le Suisse de culture et expression française ne se disent pas pour autant français, seuls les arabophones algériens se revendiquent et se distinguent de leurs compatriotes pour ne pas être confondus avec ces frustes de berbérophones, ces ‘’indjak, indjak’’ que nous sommes.

Qu’il en soit ainsi et grand bien leur fasse !

Ceci constaté, il n’en demeure pas moins que ce sont nos compatriotes et même s’ils sont effectivement des Arabes de souche, quatorze siècles de présence parmi nous sont amplement suffisants pour prétendre à la nationalité algérienne, ne nous en déplait voire nord-africaine.

Même si nous exprimons différemment, notre culture qu’elle soit d’expression amazighe ou arabe est spécifiquement algérienne, le chaâbi, le raï et tous ces chants, danses, cuisines de nos régions etc ne se retrouvent nulle part ailleurs et surtout pas dans cette péninsule arabique d’où ils seraient originaires.

Et comme disait Martin Luther King : « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ».

Par fidélité à nos us et coutumes et à toutes ces valeurs que nous avons hérité de nos ancêtres nous sommes et demeurons un peuple hospitalier, accueillant, tolérant et surtout respectueux de l’autre et de sa culture.

Certes, il est des situations et menées intolérables orchestrées par des individus qui ne peuvent exister que par la haine et le scandale, faudrait-il pour autant descendre et patauger avec eux dans leurs fosses septiques, d’où d’ailleurs ils ne devraient jamais sortir.

Non me semble-t-il, car nous valons mieux que ça !

Et nous devons surtout nous ressaisir pour ne pas faire d’amalgame avec le reste de la population qui nous admire et pour laquelle nous représentons cet espoir, cette petite lueur de voir le pays renouer avec ses vieilles traditions, particulièrement par nos récentes actions à travers ces dernières réalisations dans nos villages.

Le nombre de visiteurs ayants fait le déplacement au village de Tiferdoud, pendant le festival Racont’Art l’été dernier, nous renseigne sur leurs aspirations à voir quelque chose de dissemblable que ce spectacle mortifère de leurs régions et de découvrir que cette région tant décriée est accueillante, fraternelle, à la hauteur des attentes par ses réalisations et surtout prometteuse de progrès.

Pour conclure, boycotter la langue arabe parce que des insanes d’imbéciles d’une obscure école refusent que leurs enfants apprennent la langue amazigh, c’est agir comme eux.

Auteur
Mohamed Aouli

 




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Lettre ouverte à un ami, Abdou Semmar

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REGARD

Lettre ouverte à un ami, Abdou Semmar

Je me souviens la première fois que j’avais lu un de tes papiers, il m’a immédiatement convaincu. Toi, l’opposant frontal à ce régime, tu n’as pas hésité à t’insurger contre cette immonde attaque qui avait visé la ministre de l’éducation nationale, une insulte gratuite et misérable la traitant de juive.

Ta réponse fut celle que je n’ai jamais cessé de déclamer depuis des décennies, notamment envers mes compatriotes berbérophones ou tout ce qui présentait une différence à la norme d’un état autoritaire, « Et alors ? ».

Oui, nous combattons férocement ce régime mais tu avais raison de rappeler que nous sommes des démocrates et des humanistes. Nous les attaquons pour leurs actes, pas pour des raisons qui ne peuvent appartenir ni à nos valeurs ni à notre éducation.

Alors je me souviens que tu m’as immédiatement ouvert les colonnes de ton média, sans aucune hésitation. Puis, j’avais cessé d’y participer pour des raisons qui n’ont rien à avoir avec une bouderie ou une opposition d’idées. J’ai cessé car j’avais immédiatement compris que l’angle par lequel tu mettais ton journalisme au service de la démocratie ne correspondait pas tout à fait à mes compétences.

Je me souviens à ce propos, et j’en souris amicalement, que tu m’avais vertement engueulé dans un mail (vraiment engueulé) car j’avais contribué à un article portant sur une question sociétale en France. Une question que j’estime être de la même nature que celles qu’on doit poser en Algérie. Mais ta réponse fut cinglante, je la reproduis approximativement « Ici, on se bat tous les jours pour arracher la vie dans une terrible guerre, nous n’avons pas le temps de traiter de tels sujets, ne perdons pas notre temps ».

Je crois que tu as tort mais comment reprocher à quelqu’un qui a voué sa vie à la lutte contre la dictature et la corruption qu’il a tort ? Assurément tu es dans la vérité de ton combat. J’aurais voulu y participer plus longuement mais il me manquait, par rapport à toi, la compétence journalistique et la connaissance des hommes et des réseaux sur le terrain.

La grande différence qu’il y a entre mon combat antérieur lorsque j’avais rejoint la direction nationale d’un parti d’opposition et toi, c’est la différence de génération et, surtout, la connaissance du terrain. Mais on ne peut reprocher à un militant de l’extérieur son attachement pour son pays et son militantisme, à sa façon.

En revanche, il est vrai que je n’ai pas la même connaissance du pays et de ses acteurs pour prétendre avoir un rôle déterminant dans ton média. Je reconnais que nous n’avons ni le même âge ni la même histoire.

Mais sache, Abdou, que nous te sommes extrêmement reconnaissants pour ton travail qui est absolument indispensable pour sortir de ce bourbier national.

Tu es impétueux, impatient, incisif et tu portes en toi la nouvelle génération. Je me souviens de ton reportage lors d’un voyage, aux États-Unis si ma mémoire ne fait pas défaut. La manière dont tu traites les sujets est justement ce qui marque ta génération, sa fougue et ses compétences de communication. J’en suis resté à Rouiched et au gros téléphone fixe, noir, au milieu du couloir. Mais nous formons une chaîne dans le relais à travers notre malheureuse histoire nationale.

Mon cher Abdou, le juge qui va te recevoir devra affronter le regard accusateur d’une foule considérable qui t’accompagne. Au milieu d’elle, un vieux prof inconnu mais résolu à ne jamais abandonner la plume pour dénoncer ce régime et sa corruption. Je n’oublie pas, bien évidemment, le second journaliste qui t’accompagne dans cette entrevue inacceptable avec la justice. Il a ma reconnaissance et mon soutien.

Tu sais que ce genre d’intimidations ne peut plus déboucher sur un drame car il n’en ont plus les moyens. Le nouveau journalisme algérien, les nouvelles technologies et l’époque ne peuvent plus t’entraîner vers un destin tragique qu’ont connu bien d’autres dans le passé.

Cela ne te réconfortera pas plus mais je suis avec toi auprès de ce juge. Dis-lui qu’un jour, les places seront inversées car c’est lui qui aura à répondre à la question « Que faisaient deux démocrates, journalistes libres, dans votre bureau ? ».

Un seul jour de prison pour un journaliste et c’est la condamnation éternelle qui attend le juge car cela m’est insupportable et reste en dehors de toute humanité.

Mes sincères amitiés et mon soutien.

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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La situation politique en six questions

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DECRYPTAGE

La situation politique en six questions

Dans un discours face aux députés de son parti, le secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbès a affirmé dimanche 28 octobre qu’Abdelaziz Bouteflika serait le candidat du FLN lors de la prochaine élection présidentielle d’avril 2019.

Que signifie une nouvelle candidature de Bouteflika ?

Le président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, a le droit de se présenter une nouvelle fois, selon la Constitution qui a été révisée en 2016. Le texte avait déjà été modifié en 2008 par Abdelaziz Bouteflika pour lui permettre de briguer un 3e et un 4e mandat. Entretemps, il y a eu l’AVC d’avril 2013.

 Cette annonce montre tout d’abord que la question de sa succession n’a toujours pas été réglée. Faute de candidat, les proches du président soulignent régulièrement que son bilan et très positif et préparent l’opinion à l’éventualité d’un cinquième mandat. Pourtant, la situation s’est gravement détériorée. En dépit des assurances des membres du gouvernement et leurs relais traditionnels tels que l’UGTA ou le patronat, l’Algérie de 2018 n’est plus celle de 2014.  

Pourquoi n’a-t-il pas annoncé sa candidature lui-même ?

Les images de sa sortie lors du 1er Novembre sont accablantes. Elles ont montré combien sa santé ne s’est nullement améliorée comme le répètent à longueur de discours les thuriféraires du régime.

Par ailleurs, faut-il rappeler – le comble pour un dirigeant d’un pays – que le président Bouteflika n’a pris la parole en public qu’une fois depuis son accident vasculaire cérébral en 2013. C’était lors de la prestation de serment après sa réélection en 2014. Il a à peine à cette occasion prononcé quelques phrases avec un débit qui montrait déjà combien il était malade. Déjà faut-il le rappeler en 2014, l’annonce a été faite par ceux qui le soutiennent, car ce sont eux qui vont animer la campagne électorale si le président officialise sa candidature.

Djamel Ould Abbès, le secrétaire général du FLN, a toujours exprimé son soutien au président. Il affirme régulièrement que l’état de santé du président est bon.N’a-t-il pas d’ailleurs déclaré il y a quelques mois que le président Bouteflika allait parler aux Algériens…

En serviteur patenté, Ould Abbès sait comme d’ailleurs tous les porte-voix du clan que leur destin est lié à celui du président. Aussi, c’est pour cela qu’ils veulent que le statu-quo demeure, même au risque de créer des tensions dans le pays.

Donc il est presque naturel que l’inimitable Ould Abbès soutienne que le bilan d’Abdelaziz Bouteflika est positif pour le pays.N’a-t-il pas aussi soutenu que le président dirigeait le pays « comme un maestro ». Ces déclarations vont de pair avec d’autres déclarations de soutien d’organisations proches du pouvoir comme la centrale syndicale l’UGTA ou les patrons du FCE avec à leur tête Ali Haddad.

L’opposition est-elle unie et a-t-elle des figures fortes pour avoir un candidat ?

Depuis plusieurs années, le président Bouteflika s’est employé à neutraliser l’opposition, en l’empêchant tantôt de se réunir, ou en interdisant ses rassemblements. L’espace public est interdit à toute expression politique de l’opposition de 2002. Et les médias publics sont contrôlés et acquis au pouvoir en place.

Ce qui a coupé l’opposition de son substrat populaire et de sa base. Les partis se contentent d’attendre les élections pour profiter de la brèche afin de mener campagne. Ce qui a affaiblie nombre de partis jadis très populaires.

Pas seulement. Les partis politiques traditionnels d’opposition, le FFS et le RCD font face à de profondes divisions internes. Ensuite, l’alliance qui s’était mise en place pour s’opposer au quatrième mandat rassemblant, entre autres, des partis islamistes, dont celui de Abderrazak Makri, l’ancien chef de gouvernement Ali Benflis et des universitaires semble avoir implosé.

Aujourd’hui, Ali Benflis, bien que président du jeune parti Talaie el Hourriat, n’a que très peu d’audience. Il en est de même pour Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, qui a pourtant intégré la coalition Mouwatana, seule organisation qui a dénoncé publiquement l’éventualité d’un cinquième mandat, lors de rassemblements publics.

On parle de « guerre des clans », qu’est ce que cela veut dire ?

Traditionnellement, dans l’Algérie indépendante, plusieurs groupes d’intérêts différents se sont opposés lorsqu’il s’agissait de choisir qui obtiendrait le pouvoir. On distingue habituellement trois groupes : l’armée, les services de sécurité et la présidence. Mais ces limites ont été bouleversées par une série de décisions prises ces dernières années. Les services de sécurité sont, selon les textes, désormais sous le contrôle de la présidence.

En revanche, l’opposition entre différents groupes a été rendue visible par deux événements principaux. D’abord, à l’été 2017, le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune est démis de ses fonctions à peine trois mois après son arrivée : il avait annoncé une série de mesures visant de grands patrons. « La vision du Premier ministre ne cadrait pas avec la vision du président », avait alors expliqué à l’AFP une source gouvernementale. Le deuxième épisode a lieu à l’été 2018, lors de la découverte de 700 kilos de cocaïne dans un navire au large d’Oran. Dans les semaines qui ont suivi, de hauts responsables militaires et sécuritaires ont été démis de leurs fonctions, sur fond de lutte contre la corruption.

Aujourd’hui, selon le journaliste et écrivain Hocine Belalloufi, il existe une division qui peut donner lieu à cette lutte entre groupes d’intérêts différents : « il y a ceux qui veulent se diriger vers plus de libéralisme économique, et ceci rapidement, et ceux qui veulent plus de libéralisme, mais souhaitent le mettre en place plus lentement ».

 Quel est le rôle de l’armée ?

Dans l’histoire de l’Algérie, l’armée a toujours eu un rôle important. L’armée d’aujourd’hui est l’héritière de l’organisation armée qui a combattu l’armée française lors de la guerre d’indépendance. En janvier 1992, l’interruption du processus électoral a été décidée après une réunion des officiers de l’armée. Aujourd’hui, le président de la République assume les responsabilités de ministre de la Défense et le général-major Ahmed Gaïd Salah est réputé proche du président Abdelaziz Bouteflika.

Mais, après plusieurs appels publics pour que l’armée joue un rôle dans la situation politique actuelle, Ahmed Gaïd Salah a répondu au mois de juillet dernier qu’il n’en était pas question : « l’Armée nationale et populaire est une armée qui agit dans le cadre de ses prérogatives constitutionnelles et qui ne peut en aucun être entraînée dans des luttes partisanes et politiques et s’impliquer dans des conflits stériles ».

Pourtant actuellement il est donné comme l’homme le plus puissant du pays. Sa proximité avec le président Bouteflika qui l’a repêché d’une mise à la retraite qu’il n’a pas digéré lui a permis de s’imposer, notamment après le limogeage (ou retraite) de Mohamed Mediene (ancien patron du DRS). Les derniers réaménagements au sein de l’Armée ont également renforcé la position de Gaid Salah. Et enfin, les limogeages en série au sein des régions militaires suivie de l’arrestation de cinq généraux-majors sont là pour montrer qu’il est au centre de la décision au côté de Saïd Bouteflika dont les relais au sein du patronat ne sont pas à négliger pour avril 2019. 

Auteur
La rédaction avec RFI

 




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Ould Kaddour : un baril de pétrole entre 70 à 80 dollars « est plus juste pour l’Algérie »

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Marché

Ould Kaddour : un baril de pétrole entre 70 à 80 dollars « est plus juste pour l’Algérie »

 Le Président directeur général (P-dg) du Groupe Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a affirmé dimanche à Hassi-Messaoud (900 km au Sud d’Alger), que le prix du baril de pétrole oscillant entre 70 à 80 dollars est « le plus juste pour l’Algérie ».

« Le prix (du baril du pétrole) le plus juste pour nous est entre 70 et 80 dollars », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée au terme des travaux de la conférence nationale du Groupe Sonatrach.

Il a estimé que si les cours actuels du pétrole qui dépassent les 70 dollars le baril se maintiennent, ca sera  » très positif » pour l’économie du pays, ajoutant qu’il pensait que les « prix vont se maintenir dans cette fourchette ».

Concernant le partenariat, M. Ould Kaddour a relevé que Sonatrach a signé des contrats « très intéressants » et « extrêmement importants » avec ses différents partenaires, ajoutant que « le groupe va se lancer dans l’offshore et d’autres projets » qui rendront la compagnie et « par conséquence le pays, plus attractif ».

 

Auteur
APS

 




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Affaire Khashoggi : nausée et perception bien singulière des droits humains

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ARABIE SAOUDITE

Affaire Khashoggi : nausée et perception bien singulière des droits humains

Dévastatrice offensive-coalisée au Yémen. Mise en quarantaine du Qatar, séquestration du premier ministre Libanais Saad Hariri. Purge de richissimes dignitaires saoudiens dans une hallucinante prison dorée (Hotel Ritz Carlton de Riyad). Répression contre des opposant(e)s et des religieux saoudiens. Plan de paix (Accord du Siècle) concernant la Palestine endossé par l’Arabie Saoudite. Tension avec l’Iran et diabolisation du parti chiite Libanais, le Hezbollah. Ces différents faits d’armes portent la marque déposée de l’impulsif et sulfureux jeune prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane dit MBS. Trente-trois ans, beau gosse, « Roi »» très pressé, MBS est un adepte des méthodes expéditives et brutales, il est présenté comme un réformateur (1), un sauveur, un messie voir un visionnaire (2).

Un plan surréaliste et barbare : « Massacre à la tronçonneuse »

Tout commence au consulat saoudien à Istanbul, le mardi 2 octobre 2018, 13h 14mn, Jamal Khashoggi 59 ans, célèbre journaliste (entre autres, chroniqueur au Washington Post) opposant-soft saoudien, un peu anxieux et préoccupé (il sait que sa dernière chronique publiée au Washington Post a drôlement mécontenté le prince MBS) salue sa fiancée turque Matice Cengiz, lui donne ses deux téléphones portables et pénètre au consulat d’Istanbul pour récupérer des documents lui permettant de l’épouser. Depuis, Il n’en est pas ressorti…, en tout cas pas sur ses deux pieds !

La première version saoudienne affirme que Jamal a quitté le consulat peu après y avoir pénétré. La presse turque, nourrie des fuites des services de renseignement  turcs (vraisemblablement le consulat est sous très haute surveillance électronique), donne la version suivante macabre et glaçante digne des meilleurs films d’horreur: Jamel en entrant au consulat supposé ‘sanctuaire’ pour le commun des mortels, tombe dans un guet-apens barbare et surréaliste, orchestré depuis Riyad, tendu par un commando de voyous,  sadiques et psychopathes, comprenant entre autres des officiers (3) de forces spéciales et de l’armée de l’air saoudiens, des membres supposés de la sécurité rapprochée de MBS et d’un médecin légiste militaire artiste dans l’art de disséquer les ‘vivants’. Jamal est d’abord saisi par deux hommes du commando (4), puis traîné dans une pièce pour être interrogé (juste quelques minutes de répit), puis torturé (amputation des doigts !) ; il est démembré vivant! Au moyen d’une scie électrique!, opération effectuée par le colonel légiste!, sur fond musical! (non vous ne rêvez pas !). L’affaire sordide et expéditive aurait duré sept longues minutes. In fine, et pour couronner le tout du tout, Jamal Khashoggi aurait été décapité. Les quinze “touristes” auraient pris dans leurs valises la tête du journaliste ! (trophée de guerre !) pour être offerte à MBS. Cette exécution dans les règles de l’art version ‘Daech’ débouchera sur une crise mondiale majeure sans précédent. Les neuf cent millions de dollars/an dépensés par les Saoudiens en relations publiques, ne serviront dorénavant à rien.

Indulgence coupable et criminelle du monde à l’égard des excès de MBS

Force est de constater que l’onde de choc mondiale de l’affaire Khashoggi a peu ou pas touché les pays arabes. Cette indulgence coupable à l’égard du dernier écart de MBS (pour ceux qui ne le savent pas, MBS n’avait pas hésité à faire séquestrer sa propre mère) voit son explication dans la main mise du royaume wahhabite sur les gouvernements arabes.

La majorité du monde arabe fait bloc derrière l’Arabie Saoudite et soit dit en passant souscrit aveuglément à n’importe quelle explication farfelue soit-elle concernant le cas Khashoggi.

La piètre indifférence, et le silence coupable des pays arabes vis-à-vis du massacre à ciel ouvert qui est la guerre au Yémen est sidérante et scandaleuse. Les pays arabes soutiennent cette guerre horriblement atroce et justifient cela par l’argument débile en relation avec la sainte ‘guerre’  que mènent les sunnites contre leurs meilleurs ennemis qui sont les chiites. C’est le type de guerre asymétrique et lâche, où les soldats du royaume tellement mauvais, n’osent pas affronter dans les montagnes les Houthis et recours aux services de mercenaires.

En vérité la guerre sur le Yémen (l’un des pays les plus pauvres au monde) est considérée ni plus ni moins comme le nouveau ‘Vietnam’ de l’Arabie Saoudite.

Après plus de trois ans de génocide, aucune solution n’est envisagée, l’ONU parle de la plus grave crise humanitaire jamais connue ces dernières décennies (crimes de guerre, plus de 10000 morts sous les bombes-cadeaux saoudiennes et émiraties, famine, apparition du choléra …).

L’Arabie Saoudite est très riche, elle est honteusement riche, grâce bien sur à son pétrole (plus grand producteur et exportateur de l’or noir) et aux dividendes astronomiques liées aux lieux saints (cette fortune tombée du ciel, et c’est le cas de le dire puisque c’est du religieux qu’il s’agit, est un véritable business et représente pas moins de 8 milliards d’euros/an). Elle tient à bout de bras plusieurs économies, entre autres égyptienne, jordanienne, et libanaise.

La monarchie saoudienne, géant mondial du pétrole et détentrice planétaire et autoproclamée de la foi-musulmane, dépense sans compter, arrosant à coup de pétrodollars les gouvernements arabes bienveillants.

A Washington, la liquidation de J. Khashoggi fait grand bruit dans la presse, (le New York Times et plus particulièrement le Washington Post sont à la manœuvre et activent leurs meilleures plumes sur l’affaire, la presse US n’aime pas trop que l’on découpe en morceaux ses collaborateurs‘) et au sein de l’opinion publique, elle embarrasse particulièrement la Maison Blanche. Mais cette dernière reste prudente : un certain 11 septembre est passé par là, où 15 des 19 terroristes étaient saoudiens. 450 milliards de dollars de contrats sont en jeu entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite.

On comprend pourquoi alors, le président Trump reste prudent et muet (pour sa première déclaration à la presse, il suggère que la disparition de Khashoggi pourrait être le fait de « Rogue killer » ou assassins voyous). De plus, ce dernier compte énormément sur MBS pour vendre son plan de paix ’foireux’ afin de convaincre nos pauvres amis Palestiniens et les arabes de reprendre de plus belle les négociations avec Israël. Embarras aussi en Europe, partenaire des saoudiens principalement en matière d’armement. La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne demandent laconiquement, très poliment et timidement, des éclaircissements.

La décapitation : une pratique largement révulsée et difficilement admise

Devant l’indignation internationale du meurtre extrajudiciaire du journaliste, le gouvernement saoudien reste de marbre face à ce meurtre brutal et abject. Le pouvoir de l’Arabie Saoudite n’arrive pas à admettre pourquoi la torture et la décapitation sont soudainement une bêtise impardonnable pour ses alliés occidentaux, une pratique dont les Saoudiens sont coutumiers depuis la conquête de Nedjd. « Nous torturons des dissidents et décapitons des critiques malvenus depuis des décennies », déclare le prince héritier Mohamed Ibn Salman à Riyad. «Les coups, les exécutions publiques et la répression violente de la rébellion n’ont jamais été un problème ».

Cette nostalgie devant les pratiques brutales et chaotiques (fitna) de conquête du pouvoir entre factions antagonistes, entre Omeyyades, Hachémites, Kharijites et Abbassides lors des successions califales, engendra chez les Saoudiens d’aujourd’hui un sentiment de mégalomanie ; ils devinrent cyniques et cupides et leur fourberie remplaça peu à peu la fierté, la générosité et l’honneur des gouvernants d’Arabie.

Mohamed Es-Seghir Ferhat

Enseignant universitaire

Références

1) A accordé tout récemment aux femmes le droit de conduire sans lever le tutorat : l’Arabie Saoudite détenait le triste privilège d’être le seul pays au monde interdisant la conduite aux femmes. Bonne nouvelle pour les fêtards, les concerts, les cinémas et les feux d’artifice ne seront plus interdits, mise en berne de la redoutable police religieuse. L’une des principales discriminations à l’égard des femmes saoudiennes réside dans le système du tutorat mâle (wali al-Amr). L’Arabie saoudite n’a pas défini d’âge de majorité légal pour les femmes : les pauvres malheureuses resteront donc mineures à vie.

2) Ou Cité du futur, ce n’est sûrement pas une vision divine qu’a eu MBS, en fait ce sont des cabinets Anglo-saxons qui ont réussi à lui vendre ce plan, qui est censé libérer le pays de sa dépendance vis-à-vis du pétrole et concerne les hautes technologies, les nanotechnologies, les énergies renouvelables…

3) Les assassins sont arrivés le matin et partis le soir, ce sont ce que l’on pourrait appeler des ‘Daechs cinq étoiles’, voyagent en  jet privé, portent des passeports diplomatiques, roulent dans voitures de luxe….

4) Dans la deuxième version saoudienne, tout ce beau monde censé être des touristes!, s’est rencontré par hasard, et toujours par hasard, les quinze touristes ayant trouvé Jamel, le raisonnement pour le ramener at home, et suite à une rixe qui a mal tourné, Jamel décède accidentellement!

 

Auteur
Mohamed Es-Seghir Ferhat

 




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Les avoirs des enfants de l’EX-DGSN Abdelghani Hamel sous la loupe

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Nouveau rebondissement dans l’affaire Kamel Chikhi

Les avoirs des enfants de l’EX-DGSN Abdelghani Hamel sous la loupe

L’affaire des 701 kg de cocaïne, au centre de laquelle se trouve Kamel Chikhi, influant promoteur immobilier et un des principaux importateurs de viande en Algérie, connaît de nouveaux développements. Il y a quelques jours, le juge de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé, qui siège au tribunal de Sidi M’hamed, a entendu Ameyar Hamel, fils de l’ex-patron de la police,Abdelghani Hamel.

Convoqué en tant que témoin, il a été entendu par le magistrat instructeur sur son activité commerciale liée à son entrepôt sous douane avec chambres froides situé à Oran, où les cargaisons de viande importées du Brésil par Kamel Chikhi (dont celles où étaient dissimulés les 701 kg de cocaïne) étaient acheminées pour y être stockées, en attendant les formalités douanières.

Il faut dire que depuis quelque temps, le juge d’instruction s’intéresse de très près aux activités des trois enfants de
l’ex-Directeur général de la Sûreté nationale. Sur son instruction, une enquête est ouverte sur tous les biens, sociétés et participations financières de la fratrie désormais dans le viseur de la justice, apprend-on de sources judiciaires.

Néanmoins, le juge reste muet, à ce jour, concernant la demande d’audition de Abdelghani Hamel, déposée par les avocats de Kamel Chikhi il y a plus de deux mois. Dans une déclaration à El Watan, faut-il le rappeler, ces derniers, à leur tête Me Saïd Younsi, ont jugé «très importants» les propos tenus par Abdelghani Hamel alors qu’il était toujours à la tête de la police. Il avait réagi à la mise sous mandat de dépôt de son chauffeur personnel, dans le cadre de cette affaire, mais aussi au fait que le nom de son fils ait été évoqué durant l’enquête préliminaire.

Lire la suite sur El Watan

Auteur
El Watan

 




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Togo: manifestation pour la libération d’opposants

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Afrique

Togo: manifestation pour la libération d’opposants

Quelques milliers de personnes ont manifesté samedi dans Lomé pour demander la libération des personnes arrêtées pendant les grandes manifestations de l’opposition au président Faure Gnassingbé depuis un an au Togo.

A l’appel du Front Citoyen « Togo Debout » (FCTD) – qui rassemble de nombreuses organisations de la société civile togolaise – les manifestants ont convergé vers un parc de la capitale togolaise. Les opposants manifestent très régulièrement dans Lomé.

Selon eux, une cinquantaine de personnes sont toujours détenues dans les prisons togolaises depuis les manifestations organisées ces derniers mois par la coalition pour demander la démission du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père, qui a lui-même dirigé le pays pendant 38 ans.

« Nous manifesterons jusqu’à satisfaction de notre revendication. Les personnes encore en détention doivent être libérées immédiatement et sans condition », a déclaré à l’AFP David Dosseh, porte-parole du Front.

Le FCTD exige également l’arrêt du processus électoral, en vue des élections législatives, prévues le 20 décembre conformément à la feuille de route de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).

« Nous ne nous associons pas à ce simulacre de processus électoral. Pour le Front, il n’est pas question d’organiser les élections le 20 décembre, car nous avons vu les conditions dans lesquelles le recensement a été fait. Il faut arrêter le processus électoral et repartir sur de nouvelles bases », a indiqué M.Dosseh.

La principale coalition de l’opposition avait appelé ses partisans à boycotter le recensement électoral qui a pris fin le 25 octobre.

 




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Un « dangereux » terroriste éliminé par l’ANP à Collo

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SECURITE

Un « dangereux » terroriste éliminé par l’ANP à Collo

Un dangereux terroriste a été éliminé samedi matin par un détachement de l’Armée nationale populaire et ce, grâce à l’exploitation efficiente des renseignements et suite à une embuscade tendue dans la zone de Kerkera dans la commune de Collo (wilaya de Skikda), indique un communiqué du ministère de la Défense nationale.

« Dans le cadre de la lutte antiterroriste, grâce à l’exploitation efficiente des renseignements et suite à une embuscade tendue dans la zone de Kerkera commune de Collo, wilaya de Skikda, (5ème Région militaire), un détachement de l’Armée nationale populaire a abattu, la matinée de ce samedi 03 novembre 2018, un (01) dangereux terroriste. Il s’agit en l’occurrence du criminel Sahli Ali dit +Abou el Baraa+ qui avait rallié les groupes terroristes en 2010 », note la même source.

Cette opération qui à permis « la saisie d’un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov, deux chargeurs, deux téléphones portables et une quantité de munitions ».

« Cette opération menée par des unités de l’Armée nationale populaire dénote de la ferme détermination de nos forces armées à extirper le fléau du terrorisme de notre pays », ajoute le communiqué.

Auteur
APS

 




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Vivement un cinquième mandat pour Bouteflika !!!

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DIGRESSION

Vivement un cinquième mandat pour Bouteflika !!!

Je suis consterné que le droit à la candidature de notre grand Président soit aussi contesté dans un pays qui ne semble pas avoir de mémoire et veut jeter aux orties un homme qui est notre passé, notre présent et notre avenir.

Abdelaziz était le plus jeune homme politique de la bande de résistants à qui l’on doit notre fière indépendance. Chaque jour je rends hommage à celui qui a mis sa vie en danger pour notre dignité. Je le vois encore dans cette rude vie dans le maquis, le danger permanent qui guette, dans le froid et la crainte de la mort.

Il a souffert dans son exil politique au fin fond d’une contrée lointaine, aux frontières de son pays natal. Sa hargne de combattre n’avait d’égal que son objectif à mourir pour la patrie. C’est que les rues d’Oujda étaient redoutables, de celles qui créent les héros !

Puis ce jeune homme, à la moustache des plus glorifiantes, avait l’ambition d’un Napoléon qui, du haut de sa stature, eut un destin national des plus brillants. Abdelaziz aimera, plus tard, raconter aux journalistes étrangers sa connaissance et son admiration pour le grand homme.

Très clairvoyant, il a su s’entourer de bonnes fréquentations, notamment de son camarade Ben Bella, un philosophe démocrate, discret et résolu à fonder une patrie libre, sous le soleil d’un pays qui lui tendait les bras.

Dès ses débuts, le jeune cadre a compris que le pragmatisme du devoir d’État devait toujours l’emporter et il participa à la mise à l’écart de son vieil ami en lui ôtant la liberté pendant de nombreuses années. Perspicace et visionnaire, il avait choisi un autre ami pour la fondation d’un pays libre et épanoui.

Un grand escogriffe, ténébreux et au regard qui assassine, c’était le bon choix. Prendre le pouvoir par les armes, quoi de plus logique pour ce baroudeur de l’Atlas, ce conquérant des libertés, protecteur de la veuve et de l’orphelin.

Il comprit rapidement qu’il fallait s’entourer d’une administration et d’experts compétents, des plus solides, de ceux qui font la stabilité, soit les colonels, grands commis de l’État. Il avait effectivement compris qu’une société avait besoin de sécurité pour s’épanouir, il participa à la lui donner, ce fut la sécurité militaire, la bien nommée.

Puis ce fut l’envol pour une carrière internationale brillante. Un jet Falcon, un pantalon pattes d’éléphant et des cheveux aussi longs que ceux d’une rock star, le voilà parti pour voyager autour de la planète, douze mois sur douze. Il n’était pas inquiet, la sécurité militaire veillait sur les enfants de la patrie restés au foyer national.

Les chefs d’Etat et les plus prestigieuses têtes couronnées de l’époque le recevaient avec respect et tapis rouge. Ils avaient compris l’importance de ce grandissime personnage. Abdelaziz n’avait pas la vulgarité de sentir le pétrole, non, il faisait régner autour de lui flagornerie et admiration par sa seule stature d’homme d’État cultivé.

Puis, comme tous les grands hommes de l’histoire, un jour, il connut l’exil et s’enfonça dans une traversée du désert, seul et mal compris par cette déplorable ingratitude des Algériens. On le disait être partout. Certains affirmaient l’avoir rencontré à la sortie du grand hôtel de Genève, d’autres dans une librairie de la Fnac (où pouvait-il être d’autre, ce grand intellectuel ?) et surtout dans des aéroports. C’est que notre homme déchu et dépité ne pouvait fréquenter que des lieux à la hauteur de son prestige national.

Exilé, oui, mais pas dans une chambre d’un immeuble d’une banlieue mal fréquentée. La dignité du personnage était intacte, de la prestance même dans le chagrin et les difficultés de la vie.

Enfin, comme dans les livres d’histoire, ce peuple ingrat le rappela au triomphe et lui accorda le seul fauteuil qui pouvait lui correspondre, celui de Président de la république. Avec Abdelaziz, le fauteuil était consubstantiel à sa grandeur, avec ou sans roulettes.

Et la saga du personnage mythique continua dans une version encore plus prestigieuse que son passé glorieux. Les millionnaires sont devenus milliardaires et les généraux avaient remplacé les colonels à la tête du haut fonctionnariat. La police des mœurs, des affaires médiatiques, des affaires criminelles et des affaires financières, comme disait notre excellent et regretté commissaire Tahar, s’est développée avec un élan aussi véloce qu’Internet et les techniques modernes.

Abdelaziz, cela fait 53 ans qu’il est dans ma vie. Il était déjà présent auparavant mais son image ne m’est devenue perceptible qu’au début de l’adolescence. Je ne connais que lui, c’est ma madeleine de Proust, la mesure de l’écoulement de ma vie.

Lorsque nous avons eu notre première télévision, il était là. Lorsque j’eus mes premiers émois amoureux, jamais il ne ne s’est dérobé pour me réconforter de sa présence. Toujours des messages par la RTA, pas un seul jour où il ne m’oublia. Étudiant à Paris, il fut toujours là, y compris pendant son exil. Et lorsque le mien avait commencé, ce brave compatriote a repris symboliquement ma place dans ce beau pays, comme pour me prouver qu’il serait toujours pour moi le lien avec la terre natale.

Non, je ne pourrais pas vivre sans la lumière de ce phare qui illumina mon chemin, il représente mon existence et mes références dans chacun de mes souvenirs. Je ne subsisterais pas à son départ du pouvoir. Ce serait comme le néant qui me guetterait, ce vide qui vous précipite vers la mort. Car Abdelaziz est notre raison de vivre, nos images et nos tourments, il est la référence du temps pour nous qui n’en avons pas connu d’autres.

Vous êtes tous des inconscients à vouloir lui ôter le fauteuil car, pour lui, une vie sans fauteuil, c’est la mort assurée.

Bande de gredins, vous êtes les fossoyeurs de mon pays en lui refusant la poursuite d’un mandat qui lui appartient éternellement.

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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