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567 romans en librairies pour la rentrée en France

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Publication

567 romans en librairies pour la rentrée en France

Selon le magazine des éditeurs Livres hebdo, 567 nouveaux titres, dont 186 titres étrangers seront publiés d’août à octobre 2018. Les littératures venant du monde noir occuperont une place privilégiée dans cette rentrée littéraire dont les premiers titres seront en librairie dès le 16 août. RFI propose en deux parties les incontournables qui feront le bonheur des aficianados des littératures issues de l’Afrique, la Caraïbe et des Amériques noires.

Avec une quarantaine de nouveaux titres, le monde noir d’Afrique, des Antilles et d’Amérique ne passera pas inaperçu en ce moment de rentrée littéraire. Parmi les têtes d’affiche cette année, le Franco-Congolais Alain Mabanckou, le Sud-Africain JM. Coetzee, l’Egyptien Alaa El Aswany ou encore la Britannique de père Jamaïcain Zadie Smith et les Algériens Boualem Sansal et Yasmina Khadra, qui reviennent sur le devant de la scène avec des récits forts, émouvants et en prise avec les violences et les dysfonctionnements de nos sociétés mondialisées. Mais ce sont les primo-romanciers qui risquent de faire l’événement cette année avec leurs textes de grande qualité, prometteurs d’un avenir fécond. Cette rentrée littéraire compte aussi des essais, des mémoires remarquables par quelques-unes des grandes plumes du monde noir telles que Ta-Nehisi Coates, Souleymane Bachir Diagne, Henri Lopes, Dany Laferrière.

L’Algérien Boualem Sansal dépeint des démocraties en perdition

L’Algérien Boualem Sansal s’est fait connaître en publiant son premier roman Le Serment des Barbares en 1999. Si ce roman a propulsé l’écrivain à l’avant-scène des lettres francophones, c’est parce qu’il a su raconter avec une distance critique et cathartique la tragédie de l’Algérie des années 1990. L’œuvre que ce romancier et polémiste talentueux a construite, depuis la parution de ce premier livre il y a 20 ans, est composée d’une dizaine de romans et d’essais. Ils creusent le thème de l’identité algérienne, s’interrogeant plus particulièrement sur l’emprise de la religion sur les esprits.

Son nouveau roman Le train d’Erlingen ou La métamorphose de Dieu qui paraît cet automne s’inscrit dans cette lignée de la critique sociale et politique. L’écrivain algérien explore, à travers une écriture allégorique qui rapproche le totalitarisme religieux du fascisme et du stalinisme, les ravages que cause le fondamentalisme religieux, écrasant sous ses bottes les valeurs humanistes de la liberté et du progrès. A Erlingen, fief cossu de la haute bourgeoisie allemande, assiégé par un ennemi mystérieux qui ambitionne de faire de la soumission à son dieu la loi unique de l’humanité, la population attend l’arrivée d’un train qui va l’évacuer. C’est le train du salut dont l’attente fiévreuse et désespérée est racontée dans le roman par une certaine Ute Van Ebert, héritière d’un puissant empire industriel. Cette histoire est reliée à celle d’une victime de l’attentat islamiste du 13 novembre 2015 à Paris…

Il est difficile de résumer Le train d’Erlingen sans le réduire à son intrigue, alors que chez Boualem Sansal le fond et la forme sont intimement liés. Très postmoderniste dans sa structure qui mêle correspondances, extraits de romans et interviews, le récit ici procède par échos et résonances entre les événements et les êtres, faisant de sa lecture, comme l’écrit l’auteur dans le prologue, « un acte initiatique ».

Le train d’Erlingen ou La métamorphose de Dieu, par Boualem Sansal. Editions Gallimard, 249 pages, 20 euros

David Diop raconte l’aventure ambiguë des enrôlés de force africains dans la Première Guerre mondiale

Les tirailleurs sénégalais sont les oubliés des célébrations cette année de la fin il y a cent ans, de la Première Guerre mondiale. Le beau et puissant premier roman du Franco-Sénégalais David Diop, intitulé Frère d’âme vient rappeler le rôle joué par les contingents africains sur les champs de bataille en Europe de l’Ouest pour hâter la fin de cette première boucherie de l’ère moderne.

Alpha Ndiaye et Mademba Diop ont 16 ans quand ils débarquent en Europe pour combattre sous le drapeau français. Le roman s’ouvre sur un drame : Mademaba tombe, blessé à mort et demande à son ami d’enfance de lui couper la gorge pour mettre fin à sa souffrance. Alpha refuse, mais finira par obtempérer. Puis, il portera dans ses bras le cadavre de son ami d’enfance jusqu’à la prochaine tranchée. Se retrouvant désormais seul dans la folie du grand massacre, Alpha perd la raison et distribue la mort, semant l’effroi. Il tranche les chairs ennemies, estropie, décapite, éventre. Sa sauvagerie scandalise, entraînant son évacuation…

Né à Paris de parents franco-sénégalais et maître de conférences à l’université de Pau, David Diop a déclaré que son livre est né de l’émotion qu’il a ressentie en lisant des lettres de poilus. Mais les tirailleurs n’ont pas laissé de lettres. Partant des documents de l’époque, il a imaginé la bravoure, le racisme, le désarroi, la folie… Cela donne un récit évocateur, époustouflant de lucidité d’analyse et d’humanité.

Frère d’âme, par David Diop. Editions du Seuil, 176 pages, 17 euros. 

Les heurs et malheurs de la société multiculturelle, avec Zadie Smith

Le prologue sur lequel s’ouvre Swing Time, le cinquième roman de la Britannique Zadie Smith, est révélateur du talent et de la maturité de son auteur. Il résume en une poignée de pages la leçon morale de ce récit et les drames intérieurs qui ont conduit le personnage-narrateur à un moment-clef de sa vie d’adulte. Réfugiée dans un appartement londonien, loin des turbulences du monde qu’elle fuit, la narratrice surfe sur le Net, et tombe sur un extrait de Swing Time (film avec Fred Astaire en rôle principal auquel le roman de Smith emprunte son titre). Elle comprend tout d’un coup le sens de ce film qu’elle avait si souvent regardé pendant son adolescence pour la beauté de la danse, sans avoir compris la moquerie et le racisme derrière « les yeux écarquillés, les gants blancs, le sourire à la Bojangles » d’un Astaire grimé en Noir ! C’est un grand moment de saisissement et de prise de conscience de soi.

Jamaïcaine par sa mère et anglaise par son père, Zadie Smith s’est fait connaître en 2000 en faisant paraître son premier roman Sourires de Loup qui est une saga tragi-comique du Londres multiculturel. Devenue romancière emblématique de l’Angleterre multiculturelle, avec à son actif des romans, des essais, des nouvelles, elle raconte dans Swing Time, l’histoire de deux jeunes filles métisses grandissant dans un quartier populaire de Londres. Elles ont en commun le rêve chevillé au corps de devenir des danseuses. La vie en décidera autrement.

Swing Time, par Zadie Smith. Traduit de l’anglais par Emmanuelle et Philippe Aronson. Collection « Du monde entier », éditions Gallimard, 471 pages, 23,50 euros. 

Dans la tête d’un kamikaze, avec Yasmina Khadra

Khalil est le nouveau roman sous la plume du prolifique Yasmina Khadra, cet ancien officier de l’armée algérienne recyclé en romancier. Et quel romancier ! Ses livres ont été traduits dans quarante-deux langues, adaptés au cinéma, au théâtre. Son nouvel opus est voué à connaître une popularité similaire, tant il est maîtrisé, profond et en résonance avec les inquiétudes de notre époque.

Le héros éponyme, Khalil, est un jeune kamikaze qui s’apprête ce vendredi 13 novembre 2015 à faire actionner la ceinture d’explosifs autour de sa taille qui est censé ensanglanter Paris. Puisant sa trame dans la réalité tragique de notre temps, le roman invite le lecteur à comprendre les motivations de son héros et nous entraîne dans les abîmes de sa conscience fragile. Avec une justesse d’analyse, le romancier algérien décrypte ici les vertiges du jeune kamikaze tombé dans les griffes d’une idéologie suicidaire. On ne sort pas indemne de cette plongée dans les ténèbres d’un monde malade de sa brutalité.

Khalil, par Yasmina Khadra. Editions Julliard, 264 pages, 19 euros.

Auteur
RFI

 




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Ouyahia vire un sénateur pour implication dans une affaire de corruption

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RND

Ouyahia vire un sénateur pour implication dans une affaire de corruption

Le secrétaire général du parti du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia a décidé de radier « définitivement » des rangs du parti, le membre du Conseil de la nation, élu à Tipasa, Boudjouher Malik pour « son implication dans une affaire de corruption », a annoncé jeudi le RND sur sa page Facebook.

M. Ouyahia s’est référé dans sa décision aux dispositions des statuts du parti adopté lors de son 5e Congrès, ainsi qu’au règlement intérieur adopté par son Conseil national, a-t-on ajouté de même source. Le sénateur élu à Tipasa a été « définitivement » radié des rangs du parti, suite à « son implication dans une affaire de corruption portant atteinte à la réputation du RND, de ses militants et élus« , précise la même source

Auteur
APS

 




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Un centre d’entraînement des renseignements attaqué par Daech en Afghanistan

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Après une attaque contre des civils

Un centre d’entraînement des renseignements attaqué par Daech en Afghanistan

Une attaque contre un centre d’entraînement des services de renseignement afghans, revendiquée par l’organisation Etat islamique, n’a pour une fois pas fait de victimes civiles jeudi à Kaboul, où l’EI avait commis la veille « un crime de guerre » en tuant des dizaines d’étudiants, selon Amnesty international.

« L’opération de nettoyage est terminée », a annoncé le porte-parole de la police de Kaboul, Hashmat Stanikzai. « Deux assaillants étaient impliqués. Tous deux ont été tués. Il n’y a pas d’autres victimes. »

Les deux hommes armés étaient montés dans un immeuble en construction, d’où ils avaient visé un camp d’entraînement du NDS (Direction nationale de la sécurité, les services de renseignement afghans). Ils avaient ensuite échangé des tirs pendant des heures avec les forces de sécurité venues les déloger, ont raconté plusieurs responsables.

Des images filmées par la télévision privée Tolonews avaient montré des véhicules militaires patrouillant dans la zone, que survolait un hélicoptère.

L’assaut, revendiqué par l’Etat islamique via son canal de propagande Amaq, intervient au terme d’une semaine déjà sanglante pour l’Afghanistan.

Il s’est produit moins de 24 heures après un attentat-suicide fatal à au moins 37 personnes contre une école d’un quartier chiite de Kaboul, déjà revendiqué par l’EI.

Des lycéens pour la plupart âgés de 16 à 18 ans, d’après l’Unicef, y préparaient les concours d’entrée de l’enseignement supérieur. 

« Des enfants ne sont pas, et ne doivent jamais être, les cibles de violences », a souligné l’agence onusienne, qui a qualifié l’attentat de « déplorable ».  « Viser délibérément des civils et des lieux d’éducation est un crime de guerre », a dénoncé Amnesty international dans un communiqué.

Les gouvernements occidentaux qui renvoient les migrants afghans « par milliers » vers leur pays d’origine, qui n’est « sans aucun doute (…) pas sécurisé », commettent des « violations du droit international », a-t-elle ajouté. 
 

« Ils nous tuent » 

Les proches et les familles de neuf victimes, très émus, ont assisté jeudi à un enterrement collectif. Une pelleteuse a creusé neuf tombes dans le sol aride. Certains pleuraient, d’autres étreignaient les cercueils.

« Il tuent nos personnes éduquées. Tous les jours, ils nous tuent… Mort à votre cessez-le-feu et à vos négociations de paix fantôme », a hurlé l’une des personnes présentes, en référence aux velléités de négociations de Kaboul avec les talibans pour mettre un terme à 17 années de guerre. 

Les insurgés sont sous pression depuis des mois pour accepter d’ouvrir des négociations de paix avec le gouvernement afghan.

Les talibans avaient observé en juin un cessez-le-feu inédit de trois jours à l’occasion de la fin du ramadan, relançant les espoirs de paix après quelque 17 années de guerre.

« Chaque jour, nous sommes témoins d’attaques meurtrières à Kaboul et dans d’autres grandes villes. Je pense que les talibans ne croient pas en des discussions de paix », a pourtant estimé Shahenshah Shahin, un petit commerçant rencontré dans Kaboul.

« Les talibans vont essayer d’avoir l’ascendant pendant ces discussions, donc on ne peut pas exclure davantage d’attaques d’ici à un cessez-le-feu », a indiqué l’analyste Rahimullah Yusufzai, spécialiste des talibans.

« C’est la saison des combats et les talibans voudront accumuler les victoires avant l’hiver », a-t-il ajouté.

Jeudi dernier, ils avaient lancé un assaut sur Ghazni, que l’armée afghane, appuyée par des raids aériens américains, a mis plusieurs jours à repousser. Un calme précaire est revenu mercredi dans cette ville stratégique située à deux heures de route de Kaboul.

D’après l’ONU, des rapports font état de 150 civils tués dans ces combats.

De petits quartiers de Ghazni commençaient à recevoir de l’aide humanitaire jeudi, alors que les téléphones portables se remettaient progressivement à fonctionner après des jours sans accès au réseau.

Les insurgés ont aussi réussi à s’emparer mardi d’une base militaire dans la province de Faryab (Nord-Ouest), dans laquelle au moins 100 militaires étaient stationnés.

D’après l’ONU, le conflit a tué près de 1.700 civils sur les six premiers mois de l’année, un record depuis dix ans. La moitié de ces victimes sont mortes dans des attentats, attribués majoritairement à l’EI.

Auteur
AFP

 




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Meursault et les parkingueurs  

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La chronique naufrage

Meursault et les parkingueurs  

Aujourd’hui, Zoubir Aissi est mort.

Le jeune Algérien  a disparu dans la fleur de l’âge, tabassé à mort par des parkingueurs dans une plage de Bejaia. Il a laissé une famille orpheline et traumatisée pour avoir refusé de payer le parking sauvage. Paix à son âme !

Le ministre de l’Intérieur a maintes fois insisté sur la gratuité des plages. Oui, mais derrière une caméra. Le littoral est colonisé par  la mafia qui squatte encore les plages. Des groupes de lâches ont pu défier une République ! Et quand une mafia réussit, ça prouve que l’Etat est «faible». Que l’anarchie l’emporte sur la loi. C’est la logique.

Les déclarations des responsables ne deviennent ainsi que blabla et marivaudage. Ils ne s’inquiètent pas parce qu’ils ne passent pas leurs vacances sur les plages publiques parmi les victimes ; ils adorent plutôt cette «Algérie vue du ciel» qui cache sa misère et tue ses  propres enfants. Il faut regarder l’Algérie d’en bas pour sentir le poids d’une mort pour quelques dinars.

Le terrorisme  de l’espace public est né et il faut désormais commencer à faire l’inventaire des victimes  en commençant par Zoubir !

En Algérie, le verbe tuer a été «gracié» tout comme ces condamnés lors de la fête d’Indépendance. Il ne signifie rien. La mort de Zoubir a valu quelques minutes de tristesse hypocrite, de deuil virtuel, et un silence éternel. Il y a eu des morts avant lui, dans l’espace public, pour une banalité. Et il y en  aura après lui aussi. L’impunité et l’insouciance règnent. Chaque jour vécu est un échappement à la mort. Autrement dit, le citoyen ne vit pas mais échappe à la mort tant que la menace le guette quotidiennement. Et c’est pourquoi l’Algérie est un pays absurde.

Les islamistes ne se manifestent pas pour ce genre d’affaires. Ils prient dans la rue pour annuler une activité artistique, jamais pour dénoncer un meurtre. Leur hypocrisie leur fait oublier ce verset qui dit que sauver une âme est comme sauver toute l’humanité. La vie ne les intéresse pas ; ils pensent à la mort qui leur offrira houris et miel.

Vu sa profondeur, la mort de Zoubir ressemble à un roman. Un roman précis : L’Etranger de Camus. Les deux ont des points communs : une plage, un soleil de plomb et un meurtre.

La fiction a été  publiée en 1942. Meursault tue un Arabe sur une plage d’Alger et accuse le soleil brûlant. Il sombre ensuite dans la philosophie de l’indifférence pour faire face à l’absurdité de la vie. Une remarque : le narrateur a décrit la plage mais n’a pas parlé des parkings sauvages et des parasols et tentes à louer. Dans les années 1940, il suffisait donc d’un short et d’une serviette pour aller à la plage.

Avec le temps, le roman a été dénaturé en Algérie pour devenir un complexe postcolonial. Un document politique, pas une œuvre littéraire. Tant d’Algériens détestent Camus et ses personnages de papier ; celui qui aime sa littérature est un harki littéraire, un partisan de l’Algérie-française, et un Algérien qui nourrit les fantasmes colonialistes. Leurs arguments  sont les suivants : le meurtre sans raison et la non-dénomination de la victime (Arabe) sont la preuve que Camus a effacé l’identité algérienne et qu’il était contre l’Indépendance de l’Algérie. Voilà est une analyse mythique qui se lègue d’une génération à l’autre.

Le roman n’est pas le sujet de cette chronique. Tout ce petit rappel a été fait pour arriver à  ce constat : depuis 1942, Meursault, un personnage fictif, dérange la conscience algérienne par son homicide commis dans un contexte colonial;  en 2018, dans une Algérie indépendante, Zoubir Aissi, un être humain en chair et en os, a été assassiné par des Algériens et sa mort ne dérange personne.

Contrairement à la victime  de Meursault, Zoubir avait une famille, une vie, une histoire, une identité, et surtout un NOM. Paradoxalement, l’Algérie se souviendra éternellement de Meursault,  jamais de Zoubir ou ses semblables, morts étrangers dans leur propre pays. L’Algérie est un pays absurde parce que la fiction dérange sa population plus que la réalité amère.

Sur la pierre tombale de Zoubir, il vaut mieux graver ce vers paraphrasé de Baudelaire : «Homme libre, toujours tu craindras la mer !»

Auteur
Tawfiq Belfadel, écrivain-chroniqueur

 




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La désignation élective présidentielle d’avril 2019 ((IV)

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Manoeuvres au sommet

La désignation élective présidentielle d’avril 2019 ((IV)

Le pouvoir commettra une grave erreur si d’aventure il n’écoutait pas les clameurs (1) qui ont surgi, du stade du 5-Juillet, à l’occasion de la finale de la coupe d’Algérie 2018.

Le Président de la république, qui d’habitude honorait de sa présence physique cette manifestation, a certainement eu la bonne idée d’éviter d’assister à cette cérémonie ! Mais deux symboles, du pouvoir en place, étaient représentés, lors de cette manifestation toute sportive (2). Le Premier ministre A. Ouyahia (3), pour la face civile du pouvoir et le chef d’état-major A. Gaïd-Salah pour celle militaire, chacun venant saluer les équipes finalistes de la coupe d’Algérie de football, version militaire et civile. La foule déchaînée a « scandé » des slogans hostiles à l’institution militaire, l’accusant d’avoir « ruiné le pays », par son implication (ou non) directe ou indirecte dans la gestion du pouvoir, depuis l’indépendance au moins.

S’agissant, du Premier ministre, cette même foule s’en est pris à sa propre personne et à sa famille, pour définitivement lui indiquer qu’il n’avait aucune chance d’accéder au pouvoir suprême, s’il lui restait encore quelques lueurs d’espoirs (4). En même temps, s’agissant en grande partie de supporteurs de la Jeunesse Sportive de Kabylie, natifs de la même région que lui, le message avait une double lecture, l’une intuitu personae et l’autre s’il tentait de vendre au pouvoir l’adhésion de la Kabylie à sa personne, si l’on considère qu’il reste encore une partie des services de sécurité qui serait enclin à l’adouber. En effet, ces insultes personnelles très vulgaires l’excluent de toutes crédibilités de la dimension régionale implicite qu’il a toujours tenté de leur vendre et lui ôtent toute possibilité de représentativité, de quelque nature qu’elle soit.

Pour ceux qui l’ont créé depuis l’ENA (une partie des services de sécurité) il est clair, plus que jamais auparavant, qu’ils devront trouver, dans leurs scénarii de la désignation élective d’Avril 2019, un profil qui suscite moins de rejet de la population en général et de la Kabylie, en particulier, même si tout le monde sait que ce n’est pas le vote populaire qui désigne les Présidents, dans notre pays, depuis l’indépendance (5) ! Un candidat plus « neutre », moins engagé dans l’affairisme réel ou supposé, jouissant d’un minimum de respect d’Est en Ouest, du Sud au Nord et protégeant les intérêts, biens compris, des puissances étrangères qui comptent pour notre pays (USA, France, pays du Golf), est désormais l’oiseau rare à trouver (si ce n’est déjà fait), pour résoudre rapidement l’équation algérienne (6).

Cette démarche s’inscrit dans le cas, de plus en plus plausible, d’un renoncement forcé ou suggéré (7) du Président elliptique à un cinquième mandat, ce qui suscite une agitation particulière, à quelques mois de l’échéance d’Avril 2019. Pour l’instant, les appareils du pouvoir (8) et notamment le « couple maudit » FLN (9) et le RND, sont conscients du fait qu’ils ont le plus à perdre, en cas de renoncement à un cinquième mandat (ou un premier (10), c’est selon). Ils forcent leur destin en faisant mine de démarrer la campagne du 5ème mandat et tentent même, avec un timing précis, de « passer en force » pressant le Président (11) et son premier cercle de sortir de leur mutisme. La « cour présidentielle » avec toutes ses composantes est consciente qu’elle sera sacrifiée à l’Autel du « changement démocratique » sans exception. Elle aura donc à subir, seule, les « procès de la débouteflikation » qui ne manqueront pas de se dérouler, comme de tradition, après chaque changement de Président (12), dans notre pays, depuis l’indépendance (13).

Dès lors et afin d’imposer le cinquième mandat « pour qu’il vienne couronner de succès, le parachèvement de l’œuvre présidentielle (14) depuis 1999 », les grandes manœuvres symboliques ont déjà  commencé, sans grands succès certes et avec des valses hésitations. C’est ainsi que dans ce registre, ont été programmées des «visites algéroises » de terrain dite d’inauguration, d’inspection et de lancement de divers projets, des décisions de valorisation des pensions et retraites (15), des opérations de distributions de logements subventionnés (16), des décisions d’annulation des mesures impopulaires d’augmentation des prix et des tarifs des produits sensibles (17), des taxes sur les actes et documents administratifs, des mesures de financement personnalisé (sur concours définitifs) des zaouïas les plus influentes et enfin, l’édition et la distribution, tout azimut, d’affiches, portraits, tableaux, peintures, cadres, d’émissions audiovisuelles (18) et autres gadgets, intégrant le portrait du Président, dans toutes les activités du pays en remplacement de sa présence physique qui devient pour lui, de plus en plus pénible.

D’autres mesures, comme celle de l’officialisation de tamazight, prise en Conseil des ministres du 27 décembre ou celle de l’annulation des articles autorisant les investisseurs étrangers à bénéficier de concessions agricoles (dans la LFC 2018) et celles interdisant la vente des villa de l’EGT Sahel… s’inscrivent parfaitement dans ce contexte de défiance réciproque (19) qui règne, entre les divers clans au pouvoir, ceux tapis en son sein et ceux apparents, sans compter les lièvres qui viennent d’éclore (20).

Enfin, une nouvelle idée géniale vient de germer au sein des communicants du pouvoir et qui consiste à afficher des cadres et autres portraits du Président de la république, en remplacement de sa présence physique, lors de la célébration et la commémoration des fêtes et autres manifestations officielles (économiques, sociales, culturelles, religieuses, nationales et internationales). Il s’agit donc de combler le vide physique par la présence virtuelle, d’un Président ne pouvant visiblement plus prendre part, à ces manifestations, compte tenu de son état de santé. Cadres, portraits, affiches, gadgets, pin’s… à son effigie, tentent de le remplacer  et sont honorés par la garde prétorienne des différents cercles du pouvoir, dignitaires et « populations mobilisées » triées sur le volet, pour la circonstance et certainement alléchée par quelques oboles « sonnantes et trébuchantes ».

L’objectif unique de l’importation de ces nouvelles techniques, est l’accréditation de la thèse, tant au niveau national qu’international, que le Président « est en pleine possession de ses moyens physiques et intellectuels », malgré son handicap apparent et évident. Les « visites par encadrement photographique présidentiel », dans toutes les wilayas et même dans certaines capitales étrangères, en substitution à sa présence physique (21), ont été lancées et serviront de socle médiatique pour sa campagne présidentielle, par défaut. Auparavant, une opération semblable a été tentée par l’organisation de fréquentes « visites de courtoisie de personnalités » comme L. Brahimi (22) mais sans grand succès. Il est fort probable que les communicants du pouvoir programment la combinaison des deux opérations, de nouveau, pour permettre au Président elliptique, de rassurer « la population et toutes les chancelleries ».

Entretemps, Ahmed Ouyahia, le bouc-émissaire programmé, tente de se maintenir à flot et de jouer au plus malin avec le roi de la roublardise (le Président elliptique) en jouant la carte de «l’ennemi intime» et du « fusible consentant ». Or, pour mieux le neutraliser, sachant qu’il demeure le candidat de l’institution militaire, en cas d’émeutes généralisées, le Président de la république s’acharne à lui faire porter, seul, toutes les inepties de la gestion chaotique de cette période de « vaches maigres », en ne ratant aucune occasion pour le désavouer et si possible en l’humiliant (23).

L’opération est simple à comprendre, il s’agit de lui mettre sur le dos un maximum de décisions impopulaires, jusqu’à atteindre la masse critique du socio-politiquement tolérable puis de le répudier en le présentant, aux yeux de l’opinion publique et de la classe boulitique, comme le seul coupable, de cette situation, le «Chitane ».

Nous ne cesserons jamais de penser que les chances d’Ahmed Ouyahia d’accéder à la Présidence de la république, un jour, ne peuvent se réunir que dans la mesure où notre pays s’oriente vers une situation d’émeutes généralisées et que l’institution militaire se trouve contrainte à recourir à l’empêchement constitutionnel, pour destituer le Président de la république. Dans cette fenêtre de tir, une désignation élective présidentielle peut être organisée autour de sa personne, en emportant le consensus des chefs de l’institution militaire, des hommes d’affaires, des pays étrangers qui comptent… le reste de la société « suivra », puisque non concerné, le spectre de la décennie noire étant encore vivace dans l’inconscient collectif de la population. Les fortunes nouvelles, qui se sont constituées, depuis ces vingt dernières années, trop contentes de n’avoir de compte à rendre à personne, sur l’origine de leur fortune passée et prêtes à rempiler pour les vingt prochaines années, viendront en courant en procession, financer tout le montage.

Aussi, s’il peut prendre un certain nombre d’initiatives qui vont dans le « bon sens », sur le plan intérieur, il n’hésitera pas à le faire (24), c’est du reste la lecture que l’on peut faire d’un certain nombre de décisions, pour le moins inopportunes, en période préélectorale. N’ayant pas échappé à la vigilance du clan présidentiel, elles ont toutes été gommées, in extremis, avant même leur examen pour adoption, par les organes idoines. Sur le plan international, sa trouvaille, lors de sa visite à Paris (certainement renouvelée à Nouakchott), relative aux « pieds-noirs », montre bien qu’il est prêt à donner des gages aux pays qui comptent dans le processus de succession en l’Algérie, s’ils venaient à soutenir sa propre candidature.

En effet, la résolution des contentieux algéro-français, qui empoisonne les relations entre les deux pays, depuis les accords d’Evian, est très sensible et peut faire basculer le choix français, sans aucune hésitation. D’ailleurs, le retour de l’ambassadeur X. Driencourt à Alger, est entièrement inscrit dans le cadre des élections d’Avril 2019 et de la « caution » que la France accordera au futur candidat, en fonction de la consolidation de ses intérêts dans notre pays. Dans cette affaire, la « France éternelle » ne peut se permettre de se tromper dans ses choix ni dans la manœuvre à mettre en place car les USA sous l’administration Donald Trump ne leur feront aucune concession, le slogan de campagne « America first » étant de rigueur.

Ils sont déjà à pied de guerre, puisque le secrétaire d’état adjoint est venu déposer sa feuille de route (25), le mois passé, prenant acte du retour des firmes américaines dans le secteur de l’énergie après la nomination d’A. Ould Kaddour (26) à la tête de la Sonatrach. C’est premier état, qui compte sur l’échiquier algérien, à se prononcer sur les élections d’Avril 2019, de manière très diplomatique avec des mots strictement pesés, par lesquels, il a défini le cadre précis dans le quel les prochaines échéances devront se dérouler.

L’institution militaire, refusant soigneusement de faire de l’entrisme dans le débat politique (27), tente d’établir les règles du jeu de la prochaine désignation élective d’avril 2019, sans apparaître ou le moins possible, tout en indiquant les lignes rouges à ne pas dépasser, de manière à maintenir l’illusion d’un « pouvoir civil », concept alibi que le Président A. Bouteflika, a manié avec ruse pour justifier la restructuration opérée au sein du DRS et dans les autres institutions sécuritaires, après que lui-même, fut intronisé, en 1999, par cette même institution militaire.

Décryptant cette autre ruse, le MSP d’A. Makri (28), fidèle à ses traditions politiques, demande à l’institution militaire, tous corps confondus, que lui soit indiquée la direction à suivre lors des prochaines présidentielles, du fait qu’il est persuadé que le choix final est bien entre ses mains. Il use d’un langage codé, sous la forme d’une proposition consensuelle «d’une transition pilotée par l’armée » pour déminer cette échéance électorale. Cette démarche, en même temps qu’elle le remet aux premières loges du jeu boulitique actuel, elle oblige également tous les autres acteurs boulitiques à se déculotter, majorités et oppositions confondues (29) ! Cependant, cette même demande est embarrassante, puisqu’elle oblige l’institution militaire à se déclarer partie prenante dans le processus du choix du prochain président, ce qui remet en cause l’équilibre précaire scellé entre le Président elliptique et le vice-ministre et chef d’état-major de l’ANP. La réaction cinglante de ce dernier fut immédiate puisqu’il va réaffirmer « sa fidélité pleine et entière au Président de la république » et bien évidemment la neutralité de l’institution militaire, ce qu’A. Makri, après avoir rencontré tous les chefs des parties boulitiques, engagés dans le processus, va reprendre, magistralement à son compte, ne se sentant pas concerné par la déclaration d’Ahmed Gaïd Salah… mais la suspicion a fait son chemin et le chef du MSP n’a plus qu’à savourer les fruits de sa démarche politique victorieuse, en réussissant, d’une main de maître, à ouvrir la « boite à Pandore ». Comment le pouvoir va donc gérer ses propres contradictions (30) ? C’est le feuilleton de la rentrée.  

M. G.

Notes

(1) Sans justifier la vulgarité des propos tenus ni partager le contenu de ces insultes, il s’agit simplement d’analyser l’état d’esprit d’un échantillon assez large de la population algérienne, à un moment donné de son évolution, lors d’une manifestation sportive. Mais A. Ouyahia a déclaré savoir qui a organisé cette séance d’insultes et combien il a financé l’opération, sans divulguer de noms promettant ni de porter l’affaire en justice… On verra bien s’il tient ses promesses !  

(2) Faut-il noter une fois encore l’absence du Président de la république, qui d’habitude est toujours présent. Sa présence aurait été une occasion unique de mesurer objectivement « sa popularité » et le lien réel qu’il entretient avec la population.

(3) Pour découvrir les contours du personnage, le témoignage de son chef de cabinet serait utile, in  « Ahmed Ouyahia «raconté» par son directeur de cabinet », par Ghania Oukazi, Le Quotidien d’Oran, 23 juin 2015.

(4) Il vient de déclarer au conseil national du RND : « «Je l’ai déjà dit et je le répète aujourd’hui : je ne me présenterai pas à la présidentielle», ajoutant qu’il soutiendra le Président…« pour un 5e mandat, s’il décide de se présenter, car il fait du bon travail » !

(5) La caution intérieure étant définitivement consommée, il ne reste au Premier ministre qu’à aller rechercher celle extérieure. Ses dernières déclarations à Paris, assumées malgré les puissantes protestations des rentiers de la révolution, relatives aux « pieds-noirs » et à leur rôle futur dans la consolidation des relations algéro-françaises, entrent de pleins-pieds dans cette démarche.

(6) Cette hypothèse n’a de sens que dans la mesure où, le Président actuel ne pourra pas assumer physiquement et intellectuellement un autre mandat.

(7) Les tentatives éparses de différentes origines, comme l’association el mowatana, demandent au Président de renoncer au cinquième mandat, de manière de plus en plus intense, bien que leur démarche est ne soit vaine. En effet, en face, il y a un puissant appareil, avec de grands moyens multiples qui œuvrent à valider le fait que sa candidature est acquise et qu’il n’attend de la dévoiler que le moment propice. Reste donc trois inconnues, son état de santé, l’institution militaire et l’étranger.

(8) Le dernier en date, après le FLN, le RND et TAJ, comme il fallait si attendre, c’est A. Sidi Saïd, au « nom des travailleurs », suivi d’A. Bensalah, Président du Sénat, qui a demandé au Président de la république de se représenter au nom du… Sénat !  Le choix délicat, du directeur de campagne, sera le signal déterminant du choix présidentiel pour l’option du 5ème mandat. Beaucoup de noms sont avancés mais il semble que celui d’A. Sellal soit le plus indiqué selon la formule connue « on ne change pas une équipe qui gagne » !  

(9) La désignation, sans vote de D. Ould-Abbès comme SG du FLN est entièrement dédiée à la mission de contrecarrer, par tous les moyens, les velléités présidentielles du Premier Ministre A. Ouyahia. Mais cette mission est contestée par A. Belayat  qui considère qu’il est plus « expérimenté » pour mener à bien ce genre de missions (sans frasques), que l’actuel SG, d’où l’agitation actuelle.

(10) F. Benabbou explique que le président de la République est malade. Par conséquent, nous allons nous retrouver dans une situation de défaillance présidentielle qui serait un facteur de risque. J’ajoute que le cinquième mandat serait inconstitutionnel. En 2016, le président a fermé le verrou des mandats après l’avoir ouvert en 2008. Désormais, la Constitution ne parle que de deux mandats pour chaque président. Car il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas eu de nouvelle Constitution en 2016, mais une simple révision, de surcroît, adoptée par un pouvoir constitué et non par le pouvoir constituant, qui appartient exclusivement au peuple. Si le président se représente, alors, pour un cinquième mandat, il risque de se retrouver dans une situation inconstitutionnelle. L’armée va finir par entrer en jeu et arbitrer. La société algérienne est très hétérogène. Elle a besoin de s’identifier à la personne du président. Il ne faut pas que le choix se fasse ailleurs et qu’on demande au peuple de le ratifier.

(11) A. Benyounes s’insurge: « Personne ne doit forcer la main et ne doit obliger le président à se représenter pour un autre mandat, comme personne n’a le droit d’empêcher ou d’interdire au président de la République de se porter candidat, en dehors du Conseil constitutionnel». Le MPA est le seul parti qui ne s’est pas prononcé publiquement en faveur d’un 5ème mandat en 2019. Cependant, le MPA est opposé à toute idée de transition et rejette toute idée de crise. Mais, en aucun cas, l’armée ne doit s’immiscer dans les joutes électorales.

(12) Tout le monde se souvient des « procès de la déboumedienisation », menés le sable au clair par une magistrate émérite (Mme Aslaoui) qui a vu des dizaines de cadres incarcérés pour « mauvaise gestion » en application abusive de l’article 421 ! Puis, ce fut le tour des « procès de la déchadlisation » avec son lot de procès en sorcellerie, qui vont également emporter des lampistes, comme d’habitude, dans une opération salutaire dénommée ironiquement « mains propres » !

(13) Cette opération a déjà débuté dans les rangs de deux institutions sensibles, parties prenantes du pouvoir, que sont la police et la gendarmerie. Des charrettes sont en préparation, pour convoyer vers la guillotine des responsables dans d’autres institutions importantes du pouvoir, que sont la magistrature, les collectivités locales, la haute fonction publique (notamment économique et financière) ainsi qu’un certain nombres d’entreprises privées qui ont joui de énormes rentes, dans le cadre des politiques d’investissements publics massifs, mise en œuvre par le pouvoir. Le spectacle promet d’être sanglant… comme d’habitude !

(14) Il ne faut pas oublier que les tenants du pouvoir, tous confondus (civil et militaire) ont une seule hantise, c’est celle de devoir rendre des comptes sur les fortunes colossales accumulées durant ces vingt dernières années. Malgré leurs querelles qui portent uniquement sur le partage entre eux de la rente, ils ne franchiront jamais la ligne rouge qui consiste à permettre un changement systémique, seul capable de donner de l’espoir à la jeunesse de notre pays, par l’introduction des réformes structurelles, même s’il faut mettre le pays « à feu et à sang » (ils l’ont déjà fait).  

(15) Bien que dérisoire et ne rattrapant certainement pas le taux d’inflation, l’arrêté portant revalorisation des pensions, allocations et rentes de sécurité sociale, les revalorise aux taux fixes suivant : 5% pour les pensions et allocations dont le montant est inférieur à 20.000 DA ; 2,5% pour le montant compris entre 20.000 DA et 40.000 DA ;1,5% pour le montant compris entre 40.000 DA et 60.000 DA ; 1% pour le montant compris entre 60.000 DA et 80.000 DA et 0,5% pour le montant égal ou supérieur à 80.000 DA. Ces taux  s’appliquent aussi au montant mensuel de la pension d’invalidité.

(16) Toutes les formules de logements, subventionnés ou pas, ont été additionnées dans cette manifestation, quasi-divine, de distribution de 50.000 logements, puisque programmée Leïlet El-Kadr, sous La haute autorité du Président elliptique, représenté par un cadre peint, en tenue de Targui !

(17) La saga de la LFC 2018 est digne d’un mauvais feuilleton de sciences fictions. En effet, cette dernière est confectionnée en catimini par le Premier ministre puis fuitée dans le presse, programmée en Conseil des ministres, renvoyée en deuxième lecture, vidée de toute sa substance par le Président pour enfin être adoptée en Conseil des ministres et certainement signée par… ordonnance.    

(18) Une simple vidéo, tournée au siège du parlement européen, par une journaliste L. Haddad, relative à la présidentielle de 2019 et à l’état de santé du Président qui ne pourra pas assumer cette charge, a montré la fragilité et l’incompétence des responsables de la communication du Président. En effet, en réagissant de manière exagérée, ils ont suscité le buzz sur cette vidéo et cette journaliste.

(19) Le Pr Nacer Djabi considère qu’« il y a des mutations dans la société qui font peur au régime ».

(20) Quatre « candidats » lièvres viennent déjà de déclarer leur volonté de se présenter à la candidature suprême, après avoir certainement négocié avec le pouvoir cette dernière.

(21) Cette opération a été inaugurée lors de la commémoration des cérémonies du 5 juillet, fête de l’indépendance, qui a vu toutes les personnalités du pouvoir, se mettre au garde-à-vous et rendre hommage au portrait géant du Président de la république. Les réseaux sociaux s’en sont donnés à cœur joie.  

(22) Lire notre dernier article intitulé : LA DESIGNATION ELECTIVE PRESIDENTIELLE D’AVRIL 2019 (III), in Le Matin. DZ.  

(23) Les désaveux du Premier ministre ne manquent pas, notamment lors de la réorganiser du secteur de l’automobile en rendant publique une liste ne comprenant que cinq (5) constructeurs autorisés à s’installer en Algérie puis en se trouvant forcé d’élargir cette liste afin d’introduire une quarantaine de marques. Ensuite, l’engagement du pacte de Partenariat Public-Privé (PPP), a été désavoué, publiquement, par le FLN, parti de la majorité parlementaire. Enfin, la relecture de la LFC pour 2018, vient couronner cette série de désaveux.

(24) Il vient de répudier du RND, un de ses mentors, A. Bouchouareb, sans doute trop encombrant ou après avoir été informé sur ses relations d’affaires compromettantes.  Finies donc les relations fraternelles du Club des Pins et les soirées intimistes, seule la route du pouvoir compte.

(25) En visite à Alger, jeudi 28 juin, John Sullivan, secrétaire d’État américain adjoint a déclaré « Nous voulons que la volonté populaire des algériens s’exprime à travers une opération démocratique transparente, libre et ouverte ». « Nous voulons travailler ensemble sur les questions de la sécurité dans la région ». « Il est profitable à nos deux pays que l’Algérie soit un marché ouvert pour les IDE ». « Nous voulons augmenter le nombre entreprises qui veulent travailler en Algérie comme Honeywell, Boeing, Pizza Hut… et  élargir le partenariat ». (26) Les relations entre les compagnies pétrolières américaines et la Sonatrach, sous l’autorité d’Oud Kaddour, prennent une dimension toute particulière et il ne serait pas surprenant que la compagnie Haliburton ne revienne sur le marché algérien, ayant contribué à tellement de projets, à l’époque de BRC !

(27) Dans l’éditorial de la revue El-Djeïch, l’ANP réaffirme une nouvelle fois qu’elle est « apolitique » et rappelle ses missions « constitutionnelles ».

(28) L. Dris Ait Hamadouche  considère que, « historiquement, le pouvoir algérien a toujours trouvé le moyen de se recycler et que l’actuel Président de la République, pour singuliers que soient sa politique et son parcours, ne représente pas un cas à part dans l’histoire politique de l’Algérie. Autrement dit, ce n’est pas Bouteflika qui pose problème pour les décideurs mais son éventuel successeur. Dés lors, se pose le problème de la succession et c’est sur sa succession qu’il peut y avoir des dissensions jamais sur sa propre candidature.

(29) En plus de quatre candidats déclarés, quinze petits partis s’unissent pour d’une nouvelle candidature de Bouteflika pour un 5e mandat, après que l’UGTA, par le RND, le TAJ, l’ANR, les organisations estudiantines et les enfants de Chouhada, eurent tôt fait de demander au Président de se « sacrifier » une cinquième fois.

(30) En catimini, le pouvoir pense avoir verrouillé le Conseil Constitutionnel, en faisant prêter serment à cinq nouveaux membres, devant le Président de la République. Le Conseil constitutionnel est composé de 12 membres, dont 4 sont désignés par le président de la République, 2 élus par l’Assemblée populaire nationale (APN), 2 élus par le Conseil de la nation, 2 élus par la Cour suprême et deux élus par le Conseil d’Etat.

 

Auteur
Mourad Goumiri, professeur associé

 




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Big Brother, une référence du totalitarisme

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Conseil de lecture aux jeunes

Big Brother, une référence du totalitarisme

Nous voici encore une fois face à un monument mondial de la littérature. Qui pourrait disserter sur les régimes autoritaires sans faire allusion à la célébrissime expression « Big Brother » ? George Orwell a écrit un roman qui n’est pas seulement incrusté dans la littérature mais est devenu une référence absolue dans l’analyse philosophique et politique.

Et lorsqu’on parvient à ce niveau d’osmose entre un très grand plaisir de lecture, qui reste notre objectif premier dans cette chronique d’été, et une référence culturelle incontournable, c’est que l’œuvre a atteint des sommets. C’est assurément le cas de ce fabuleux roman que je propose aujourd’hui aux jeunes lecteurs, «1984 » de l’écrivain anglais George Orwell.

La lecture de «1984» prouvera, encore une fois, que les thèmes les plus sérieux et les plus formateurs peuvent être instillés par une histoire qui vous submerge d’attention captivante. Les cours d’histoire ou de sciences politiques sont certainement indispensables pour ceux qui veulent aller plus loin dans leur formation mais les jeunes lecteurs peuvent déjà construire avec ce livre une base de culture tout en prenant un plaisir immense. C’est le miracle de la littérature.

George Orwell a publié le roman en 1949, ce n’est donc pas un roman prémonitoire comme le fut la célèbre parodie de Chaplin dans son film « Le dictateur » mais l’analyse des totalitarismes qui ont sévi et sévissent encore à son époque. Ils on mené au désastre de la grande guerre et continuent de menacer le monde en 1949 avec la victoire du parti communiste et son installation encore plus solidement assurée qu’elle ne le fut depuis Lénine et Staline.

Orwell

L’histoire du roman se déroule en 1984, période lointaine dans le futur lorsque fut publié le livre,  alors que le monde est divisé en trois grandes régions géopolitiques (bien que portant des noms irréels, chacune correspond à une région du monde bien identifiée par le lecteur). Ces trois régions sont dirigées par des régimes communistes qui, au départ, voulaient libérer les peuples et qui ont finalement fait abattre une chape de plomb sur la société.

George Orwell ne décrit donc pas tout à fait un monde imaginaire comme certains résumés l’ont souvent répété. Il s’agit bien d’une fiction mais partant de faits tout à fait réalistes comme le fut le monde communiste d’après-guerre. Orwell s’appuie également, nous l’avons déjà précisé, sur l’expérience que l’humanité avait de l’installation des régimes autoritaires avant la seconde guerre mondiale, soit pour les principaux, le IIIe Reich, l’Italie et le Japon. Il n’y fait pas mention mais on les reconnaît à la première description.

L’extraordinaire roman de George Orwell n’a jamais connu une baisse d’intérêt à travers le monde depuis sa publication. Comme toujours, mon conseil est d’entrer dans le roman avec le seul objectif de passer un moment palpitant. Il est évident qu’avec ce livre se construit une partie de l’esprit critique des jeunes par une référence littéraire solide pour comprendre les mécanismes du totalitarisme.

Le personnage principal du roman, Winston Smith, travaille au « Ministère de la vérité », c’est déjà tout dire de la suite et du propos de George Orwell. Dans ce pays sévissent la délation à outrance, la négation de toute sensualité entre les citoyens, une police de la pensée et de la langue, des diffusions permanentes de propagandes par micros et quelques autres dispositions assez reconnaissables des totalitarismes (tiens, cela ne vous rappelle pas un pays?).

Fonctionnaire au service de ce ministère, Smith va rencontrer Julia et commettre l’irréparable, avoir une relation sentimentale. Comme il nourrissait déjà quelques doutes sur le système totalitaire en place, la liaison intime entraînera davantage le couple à combattre clandestinement les idées et le système du parti et espérer un véritable soulèvement de la population.

Trahis par « un ami », terme qui ne correspond pas exactement aux codes sociaux du pays en question, la tentative échoue. Emprisonnement et torture auront raison de la résistance de Smith qui finira par renier Julia.

Mais cette émouvante histoire atteindra le niveau du chef-d’œuvre intemporel par l’existence d’un autre acteur, celui qui va donner au dispositif totalitaire toute sa puissance, soit le fameux « Big Brother ». Le célébrissime « Big Brother » est un système de caméras qui pénètre jusque dans  l’intimité profonde des citoyens pour les réduire à un état de néant. L’être humain est condamné à une existence végétative et mécanique, surveillé à tout instant de son existence. Il n’est plus un être conscient doué d’une intelligence et d’une sensibilité, encore moins un être libre.

Le roman de George Orwell est fondamental, non pas pour connaître l’existence des mécanismes des totalitarismes mais pour mieux les cerner dans une synthèse qui glace le sang. En effet, chaque lecteur les reconnaîtra dans son environnement immédiat même s’ils ne sont pas aussi extrêmes ou visibles que ceux décrits dans 1984. Et les identifier représente la première étape pour mieux les combattre car dans la vie courante des pays totalitaires, ils sont souvent insidieux, noyés dans des objectifs supposés de bonheur et de bien-être de la population et donc peu perceptibles par ceux qui n’ont pas une formation pour les débusquer.

On pourrait penser que l’obsession de George Orwell à propos du système bolchevique en fait un « anticommuniste primaire ». Si les écrits, tout autant que le milieu social de l’écrivain anglais, peuvent le faire supposer, il ne s’agit certainement pas d’une position épidermique dénuée de tout raisonnement. George Orwell est certes le produit de ses racines familiales mais son passage dans le  prestigieux Collège d’Eton, entre autres aptitudes personnelles, en font un intellectuel qui va analyser, décortiquer et traduire le système totalitaire dans ce qu’il a d’objectif et pas seulement à travers les fantasmes et les craintes qu’il suscite.

Si ce livre vous captive, comme il y a des chances qu’il le fasse, précipitez-vous ensuite sur le second chef-d’œuvre du même auteur, « La Ferme des animaux », publié quatre années auparavant. Un livre tout aussi connu qui est également une parodie de la révolution russe et du système communiste au travers d’une communauté d’animaux vivant dans une ferme. D’apparence légère, je ne recommande pourtant pas dans l’immédiat ce livre aux jeunes lecteurs algériens s’ils n’ont pas encore une formation assez poussée. Ils ne retiendraient que l’aspect burlesque de l’histoire, ce qui serait dommage.  

Revenons à 1984 et le conseil tellement réitéré dans notre chronique d’été, ne lire dans un premier temps que pour le plaisir du moment, rien que pour cela. Le reste s’incruste sans effort et sans apporter un ennui quelconque ou gêner les positions et convictions des uns et des autres. La littérature ne fait pas de politique, elle donne du plaisir, à chacun d’en tirer ce qu’il en a perçu, bien plus en amont que dans l’instant de la lecture. Elle ne fait pas de politique mais prépare le lit de la formation des esprits à la libre pensée et critique, passage indispensable à la prise de position politique.

Et si dans ce second temps, votre esprit critique n’a pas été éveillé sur ce qui vous environne, alors laissez tomber la littérature et la culture ainsi que tout ce qui s’y rapporte, plus rien ne peut vous atteindre.

Bien entendu, je suis persuadé du contraire, alors courez lire ce sommet de la littérature mondiale. Personne ne vous demande d’être un Winston Smith, ce n’est pas l’objectif du plaisir de lire, mais au moins vous ne serez jamais dupes des totalitarismes, ce qui est déjà une étape fondamentale de protection.

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene, enseignant

 




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Le pétrole sous la pression de stocks abondants et d’un dollar fort

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Marché

Le pétrole sous la pression de stocks abondants et d’un dollar fort

Les cours du pétrole, déjà sous la pression d’une hausse du dollar depuis plusieurs séances, ont plongé mercredi après un bond surprise des stocks américains de brut dans un rapport hebdomadaire.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé à 70,76 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,70 dollar par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour le contrat de septembre a cédé 2,03 dollars à 65,01 dollars.

Lors de la semaine achevée le 10 août, les réserves commerciales de brut ont progressé de 6,8 millions de barils pour s’établir à 414,2 Mb, alors que les analystes interrogés par l’agence Bloomberg prévoyaient un recul de 2,5 millions de barils, d’après l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA).

Les cours, qui reculaient déjà un peu, ont nettement accéléré leur plongeon après cette nouvelle, d’autant que les stocks du terminal pétrolier de Cushing, servant de référence à la cotation du pétrole new-yorkais, ont également augmenté pour la première fois depuis le mois de mai.

« Les chiffres sur les stocks sont extrêmement négatifs pour les marchés d’autant qu’en cette période de vacances on assiste généralement à une baisse » liée aux nombreux déplacements estivaux en voiture des Américains, a affirmé Bill O’Grady de Confluence Investment.

« Malheureusement nous nous approchons de la fin de la saison estivale, ce qui s’annonce négatif pour les cours car les stocks devraient remonter », a ajouté M. O’Grady.

Le gonflement des stocks est d’autant plus surprenant actuellement selon lui que les raffineries ont fonctionné à plus de 98% de leur capacité lors de la semaine écoulée et auraient dû logiquement faire baisser les stocks en transformant davantage de pétrole.

Le specialiste insiste toutefois sur la forte progression des importations de brut pour justifier la hausse de inventaires, celles-ci ayant augmenté de plus d’un million de barils par jour sur la semaine à 9,01 millions de barils par jour.

Alors que depuis plusieurs semaines le marché hésite sur la direction à prendre, tiraillé entre un assombrissement des perspectives économiques mondiales et une future baisse de l’offre, provoquée par le retour des sanctions américaines sur l’Iran, la récente morosité des prix s’explique également par « un dollar plein d’entrain », selon Stephen Brennock, analyste pour PVM.

Le billet vert a touché mardi un plus haut depuis 13 mois face à un panier de monnaies constitué des principales devises internationales. Il évoluait près de l’équilibre mercredi.

L’or noir étant libellé en billet vert, un renchérissement de celui-ci accroît le coût du pétrole pour les acheteurs utilisant d’autres devises.

Auteur
AFP

 




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Affaire Nasser Zefzafi : Sir, vous êtes au coeur du mépris du citoyen !

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Coup de gueule

Affaire Nasser Zefzafi : Sir, vous êtes au coeur du mépris du citoyen !

En écoutant une vidéo de Nasser Zefzafi diffusée sur les réseaux sociaux, une espèce d’étouffement m’envahit et une émotion moribonde me ronge.

Voilà une jeune homme, qui n’a rien de méchant, encore moins déloyal et plutôt aimant ses contemporains et son pays natal, qui se retrouve enfermé avec ses semblables pendant 20 ans dans des geôles réservées aux délinquants.

Ce pays va mal, très mal ! Il n’y a pas besoin d’idéologie ou de politique pour ressentir ce qu’il ressent. Et pourtant je ne supporte aucune idolâtrie !

Que dit-il qui ne saurait être autre chose qu’un point de ralliement à ce dont il souffre et qu’il exprime avec tant de simplicité et de clarté ?

Ce pays va mal !

Le chef de tous et de toute chose vivante ou disparue dans ce pays, le roi suprême se rend chez les Rifains pour leur parler des problèmes des autres régions ! 

Qu’a-t-il dit sur les usines qui manquent ?

Qu’a-t-il dit sur l’hôpital qui manque ?

Qu’a-t-il dit sur l’école qui ne répond plus ?

Qu’a-t-il dit sur les routes inexistantes pour relier ces contrées au monde de plus en plus communicant ?

Qu’a-t-il dit sur ces cancers abondants et non soignés ?

Qu’a-t-il dit sur ces forçats du travail, infirmières, médecins, personnels servant dans le service public ?

Et je peux multiplier les précarisés, les precarités et les multiples abandonnés..

C’est ce dont parle Nasser Zefzafi, 

C’est ce dont ont parlé trois de ses compagnons condamnés à vingt ans de prison pour «atteinte à la sécurité de l’Etat», un motif passible de la peine de mort, selon les textes.

Zefzafi a juste été citoyen fier et aimant son RIF natal .

Mais Sir, et ne voyez pas une impolitesse dans ma qualification à votre égard, vous gérez des entreprises et vous êtes au fait de la gestion des grands projets et des stratégies en cas d’échec. 

Zefzafi vous a fait pointer sous votre nez les échecs de vos chargés de missions. 

Vous n’en pipez mot ! 

Vous avez même usé de ce qui peut être vu et interprété comme une sacrée provocation : vous discourez sur les nihilistes et les brasseurs de vents à El Hoceima quand vous faites preuve d’une très mauvaise gestion de l’entreprise Maroc ! 

Et on pourrait être tentés de ne pas en rajouter si sous vos pieds ne sied le nid de la corruption et de la dégradation de toute responsabilité de l’État  dont vous avez la charge sans qu’on vous oblige !

Votre serviteur Akhchichen, je dirais Kachine tout court, est confondu par ricochet d’abus d’usage des biens collectifs.

Vous me direz que vous le Roi  et le Roi est au-dessus de tout ça ! Mais vous avez des ambitions énoncées pour notre pays, car il ne faut pas oublier que ce pays est le nôtre aussi, ambitions de modernité et de modèle de gouvernance. 

Vos relais perroquisés nous squattent l’encéphale en vous mimant ….

Mais vous donnez à tous l’impression que vous ne gérez pas le pays dont vous avez la charge et en le rendant rentable comme vous le faites avec vos affaires fructueuses de sept fois depuis votre accession au trône.

Un autre exemple

Vous  avez dispensé un de vos ministres, ce sont vos mots, de ses charges alors qu’il ne répond à aucun critère pour être recruté pour ces différentes missions abouties à l’échec.

Même dans une PME, il n’aurait pas tenu un mois d’essai.

Vous vouez une confiance aveugle envers votre serviteur, ministre omnipotent, président de parti et régnant en votre nom sur la gouvernance du pays. Vous savez tout sur ses opérations fiscales qui privent l’État marocain de ressources financières importantes..

Et pour tout vous dire, vous n’y êtes plus et vous devriez vous dire comme le dit Kantorowicz, citant Richard III (1) : « Je m’étais oublié…Ne suis-je pas roi ? Réveille-toi, majesté fainéante ! Tu dors. Est-ce que le nom roi ne vaut pas vingt mille noms, Aux armes, mon nom, un chétif sujet s’attaque à ta gloire suprême » !

Des sujets de vous, puisqu’ils ont fait ce choix d’allégeance contrairement aux millions de citoyens qui ne voudraient que la reconnaissance de leur citoyenneté pleine et entière, usent et abusent du bourg à la grande métropole sous vos yeux…et vous narguez les plus démunis en les ignorant….

Kantorowicz rappelle que le roi qui ne meurt jamais meurt toujours et subit la mort plus cruellement que les autres morts. Vous discourez quand d’innocents citoyens croupissent dans les geôles et des voyoux impétueux jouissent de vos protections !

De vos deux corps, naturel et immortel, aucun n’est légal. Disparues aussi, la fiction constatée des prérogatives royales de toutes sortes, et ce qui reste, se fond dans les privilèges de vos voyoux assermentés.

Alors, Sir, jetez de côté le respect, la tradition, l’étiquette et la déférence cérémonieuse, car par votre absence de pertinence, vous êtes au coeur du mépris du citoyen. Comme il vit sans pain, il sent le besoin, il éprouve la douleur (2) 

M. B.

Note

1) Kantorowicz « Les deux corps du roi » – page 676

2) Opus cité – page 678

Auteur
Mohamed Bentahar

 




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Des devoirs de vacances pour nos ministres !

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Regard

Des devoirs de vacances pour nos ministres !

Les membres du gouvernement se contenteront cette année de congés au format japonais. Ils ne bénéficieront que d’une courte pause estivale. 

Pour le président de la République, le premier ministre et le gouvernement, les vacances sont, quasiment, réduites à leurs portions congrues ! Deux semaines pour les ministres et une seule semaine pour le premier ministre et le président.
Le premier ministre promet, quant à lui, de rester «en vigilance » et compte imposer des vacances « minimalistes » pour ses ministres. Il s’emploie, déjà, à convaincre son équipe de ne pas s’éclipser trop longtemps. «Ne pars pas en vacances », aurait-il déjà écrit à plusieurs de ses ministres. Tous les membres du gouvernement ont été priés de rester « joignables et mobilisables » et si possible, à moins de deux heures de la capitale !Image retirée.

Chacun aussi devra avoir en tête «une rentrée chargée en défis, et intense, avec des sujets aussi majeurs pour les citoyens que la réforme des retraites, qui doit être présentée au conseil des ministres dès le 18 septembre, le financement de la protection sociale, l’assainissement des finances publiques, mais aussi la réforme de la formation professionnelle».       

Le président de la République a demandé, par ailleurs, à chacun de ses ministres, de se pencher, pendant l’été, sur la thématique “le pays, à l’horizon 2023″ et de lui faire des propositions en conséquence.

«Ça va vous faire des devoirs de vacances ! », aurait-il plaisanté à l’issue du dernier conseil des ministres qu’il avait présidé.     

«Des devoirs, on savait qu’on en avait, des vacances, on ne savait pas !», aurait lancé, avec humour, l’un des ministres proches du président de la République.

Crevés, les ministres ? Ils sont plusieurs, -tous en off-, à regretter de ne pas pouvoir profiter d’une pause plus marquée. On n’est pas des surhommes, encore moins des mécaniques, aurait  soufflé l’un d’eux !

Il faudra pourtant se contenter du minimum de vacances et si possible, rester au pays, a affirmé le président de la République. 
Mais pourquoi le gouvernement a-t-il décidé de faire aussi sobre pour ses vacances ?  Il y a, au moins, deux raisons à cela :

La première, c’est que les années précédentes, les ministres ont donné le sentiment qu’ils ne démarraient pas assez vite après leur nomination et la formation du gouvernement ; donc ça a cassé une dynamique ! 

Et la deuxième raison, c’est qu’en période de crise, on ne va pas, évidemment, étaler sa richesse ; qu’il y ait une mise en scène de la cohérence entre le gouvernement et la société qui souffre, semble quelque chose de normal. Et puis le chômage lui, il ne part pas en vacances. 
Ces ministres qui râlent en off, bombent, en public, le torse pour dire à l’unisson : «nous ne pouvons pas nous plaindre, nous avons été appelés à une tâche difficile et nous considérons que c’est un honneur que de servir le pays.»

Comment aussi les ministres, vont il passer leurs vacances ?

Le ministre de l’industrie a dit qu’il allait se consacrer à l’écriture et entamer le troisième chapitre, de son nouveau livre. 
Celui de l’agriculture pour sa part, prendra des vacances « dans son patelin », avec un ouvrage de l’historien Fernand Braudel, sous le bras. 
Tel autre, occupera le terrain médiatique, par des interviews et des communiqués qu’il postera sur son blog. 

Avec tout ça, un ministre, parmi les plus diserts, a refusé de se dire « crevé », au risque d’être traité de fayot par les autres membres du gouvernement, il s’appliquera lui aussi à occuper le terrain, à travers d’incessants déplacements dans le pays profond. Ce même ministre a ajouté en souriant : « Toutes ces spéculations sur les vacances des ministres font sourire. C’est quand même la gauche, qui a inventé les congés payés ! C’est un comble », ajoute-t-il. 

Vous me semblez surpris amis lecteurs ! vous pensez vraiment qu’il s’agissait de nos ministres ? Que nenni ! Ce sont de ceux de « Fafa », qui se sont exprimés dans leurs journaux, pour livrer leurs sentiments sur les restrictions qui leurs ont été imposées par leur président, en matière de vacances, et « les devoirs studieux » qui leurs ont été assignés par ce même président. 

Et puis, franchement, si un de nos ministres, pendant ses vacances, s’attaquerait au 3e chapitre de son livre, ça se saurait, d’autant plus que ça serait, totalement, inédit ! 

Les nôtres, j’y viens ! Comme leurs collègues d’Outre-mer, ils piaffaient d’impatience « de décrocher » de leurs bureaux et d’aller faire trempette dans des lieux paradisiaques pour sortir de la monotonie du Club des Pins et de Moretti ! 
       
A en croire des sources sûres, beaucoup d’entre eux, n’ont pu programmer des vacances avec leurs familles, selon quelques indiscrétions  recueillies, avant que le président n’intervienne, pour semble-t-il, mettre fin au  suspense : 15 jours pour tous les membres du gouvernement !

Le premier ministre Ahmed Ouyahia, a clairement fait savoir  qu’il ne comptait pas prendre de congé personnellement, pour  préparer la rentrée sociale  qui s’annonce des plus chaudes.

Va-t-il pour autant assigner des devoirs de vacances aux membres de son exécutif ?

En la matière, il y a à faire. Le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Noureddine Bedoui, doit par exemple trouver les moyens pour mettre fin aux incivilités sur les plages et les parkings sauvages et surtout nommer des responsables capables d’exécuter ses directives. Il s’est, d’ailleurs, très vite attelé à la tâche en préparant un mouvement dans les rangs des walis, ceux notamment qui ont été défaillants dans la gestion des revendications des populations des zones du sud du pays et des contestations qui s’en suivirent.        

Le ministre de la justice, lui aussi, est aussi concerné  par les affaires liées à l’ordre public et dans ce qu’il doit préparer comme «ressources humaines » aptes à cerner les affaires de corruption, notamment.       

L’Education, la Santé et aussi, les Postes et Télécommunication sont des secteurs en crise depuis longtemps déjà et dont les responsables doivent apporter les réponses adéquates aux revendications de leurs travailleurs, au risque de voir le front social s’exacerber davantage. 

Le ministre des affaires religieuses n’est pas en reste, lui dont le département «ferme ses portes» en juillet, août mais aussi les mois qui suivent pour cause de «Hadj » et du départ de tous ses cadres en Arabie Saoudite. Pourtant il a à faire avec cette montée des « Salafistes » qu’il faut contenir.     

Que dire aussi du ministre du Tourisme qui n’essaye même pas de mettre à profit les crises sévissant en Egypte et en Tunisie, pour réajuster, en conséquence sa politique touristique : ne dit-on pas «Maçayeb qom inda qom akhar Faouaid »? Ou celui de l’habitat, qui gagnerait à s’occuper de la Ville, maintenant que les classements mondiaux nous font porter les « Bonnets d’ânes » !
Le ministre des sports qui est aussi celui de la jeunesse, faut-il le lui rappeler,  devra aussi affiner sa stratégie en la matière maintenant qu’une étude réalisée par un cabinet conseil américain a fait ressortir que 84% des jeunes algériens interrogés sont prêts à s’expatrier si un emploi a l’étranger leur est garanti ! De quoi l’interpeller lui et l’ensemble du gouvernement auquel il appartient.

Le ministre de l’enseignement supérieur soutenait que l’université algérienne n’a pas besoin de prix Nobel. N’ayant pas mesuré l’absurdité et le ridicule de ses propos, il gagnerait à investir dans la recherche, lui qui s’est contenté, jusqu’à maintenant, de gérer uniquement  les flux d’étudiants !

Celui de la culture devra quant à lui expliquer comment il compte  mettre en pratique sa déclaration par laquelle il a affirmé haut et fort que « l’Etat est présent et qu’il ne tolérera pas de désert culturel en Algérie ».

Le Commerce enfin, dont il est attendu une intervention ferme, pour mettre fin aux hausses vertigineuses des prix  des viandes blanches et rouges, et autres fruits et légumes ! l’envolée inexpliquée des prix laisse conclure que sa médication prônée le ramadhan passé est totalement inopérante tout comme celle du ministre de l’agriculture qui est interpelé sur l’argument de l’offre et de la demande pour la simple raison qu’il est irrecevable, le pays n’étant en situation de sécheresse et la production abondante. Y compris en ce qui concerne les moutons à sacrifier pendant l’aïd.  
Ahmed Ouyahia, en toute responsabilité, a tranché : pas de congé pour lui  est ses proches collaborateurs ; dans la conjoncture actuelle, ce type de sacrifice risque soit de lasser, soit de susciter la critique. 
Il risque de lasser, car déjà entendu les exercices précédents. Et puis présenter l’idée de «  s’arrêter de travailler »comme un mal, comme quelque chose de négatif est incongrue pour ne pas dire démagogique. Il ne suffit pas de jouer aux «  besogneux » pour monter dans l’estime de la population et puis, à contrario, on ne voit pas en quoi le fait d’empêcher, en pratique, les autres de se reposer va améliorer la gestion du pays. 

Il risque, aussi, de susciter la critique car beaucoup seront enclins de dire, si les résultats ne sont pas là, qu’il ne s’agit que de «gesticulations» et «d’enfumage». 
A moins que le premier ministre n’ait décidé de maintenir quelques responsables en place, en perspective d’un changement qu’on dit imminent, ce qui serait de nature à faciliter « les passations de pouvoir ».

Pour l’heure, il n’y a plus de temps à perdre, en matière : 

      – d’économie nationale qui se caractérise, encore, par l’absence de l’Etat, en tant que régulateur du marché. 

– d’encouragement de l’investissement privé national, de stimulateur des I.D.E, de mise en place d’un réseau dynamique de P.M.E P.M.I, de lutte contre l’économie informelle, de l’économie de l’import-import, de celle qui est à l’origine de l’hémorragie des devises. 

– de réforme des finances et de la fiscalité locales à même de dynamiser les collectivités locales et, notamment, toutes ces communes moribondes qui ne survivent que grâce «aux subsides » du FCCL. 

– du mode de fonctionnement des attitudes acquises et des comportements quotidiens de l’administration, centrale et locale, prise en otage par ceux se croyant indétrônables, du fait de leurs soutiens, souvent familiaux, ou de leur appartenance à une corporation qui se veut élitiste  

– de communication, tout azimut, pour régler tous ces conflits, qui montent en puissance, faute d’écoute, d’absence de politique de proximité et de prise en charge adéquates.  

Franchement, qui pense à laisser son maroquin vacant et aller en farniente, alors que les clignotants aux frontières, sont en mode warning ? Parler donc de vacances à ce niveau frôle l’insouciance voire l’indécence.
 

Auteur
Cherif Ali

 




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« De sang et d’espoir » de Ghamina Ammour : Des mots contre l’amnésie

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Publication

« De sang et d’espoir » de Ghamina Ammour : Des mots contre l’amnésie

Ghamina Ammour est un amour de femme. Le jeu de mots est facile mais il vaut son pesant de vérité. Enarque en Algérie, ancienne administrative et banquière, elle a fait un jour la nique à sa carrière pour mettre les voiles vers le pays des mots et de la mélodie. Elle est habitée par la révolte et la rime. Par le sens. Toute colère étouffée, elle narre sans complaisance les drames vécus par le pays qui l’a vu naître, l’Algérie, dans un recueil paru, il y a quelques semaines, aux éditions Wallada.

Comme une évidence, elle l’intitule « De sang et d’espoir. » C’est un peu cela le lot de cette patrie tant tourmentée.

                               » J’ai besoin de croire

                                encore une fois

                                en cette terre ancestrale

                                et me dire que jamais

                                elle ne devra plier.

                                J’ai besoin de me dire

                                encore une fois :

                                ses enfants affranchis

                                feront briller de mille feux

                                les joies de la liberté. »

Ses mots sont simples mais toujours porteurs d’une charge émotionnelle ravageuse. Parce que trop vraie. Trop vécue. Trop sincère.

Fille de sa mère et mère de ses enfants, Ghamina a su, malgré une itinérance douloureuse, et tenu à téter le verbe de l’ancêtre pour le transmettre à la descendance.

Ce n’est sûrement pas un hasard si elle a choisi de publier ce deuxième recueil de dense et ardente poésie chez Wallada, des éditeurs libertaires engagés dans les combats pour la dignité humaine, la promotion des cultures plurielles et les libertés démocratiques. Cette édition qu’a pris le nom d’une princesse arabo-berbéro-andalouse du 11ème siècle, fille du dernier khalife de Cordoue, poétesse célèbre et libre aimée d’Ibn Zeydoun, lui a frayé un chemin au cœur d’un territoire gangréné par les ronces de l’injustice et de la violence meurtrière.

Elle l’a pris sans hésiter, douleurs et espérances en bandoulière pour aller en quête de certitudes nouvelles. De raisons de croire encore en l’être.

Dans le baluchon qui l’accompagne sur les sentes torturées de l’exil, elle emmêle un fatras de souvenirs sanguinolents et d’horizons brumeux.

                             « Je suis une transplantée,

                                j’ai poussé et mûri

                                sur la terre d’autrui.

                                Mes racines sont intactes

                                mais mes fleurs ont changé.

                                Elles ont pris la couleur

                                d’un nouvel arc-en-ciel.

                                J’ai faim de tous les maux

                                de l’humain écrasé.

                                Je suis la sentinelle

                                seule, qui garde la paix,

                                et dans ma solitude

                                je suis une rescapée. »

 

Ghamina va trop vite depuis qu’elle a pansé ses multiples blessures. Elle viole le temps pour y caser les anciennes déchirures et y puiser la force d’inventer le nacre du futur. La tête restée bien ancrée sur les épaules malgré les violentes tornades traversées par sa terre, elle a abandonné ses fonctions de scribe pour aller vers la torrentielle vie d’artiste. Dramaturgie, peinture, poésie et colère? mesurée dans ses pas, elle avance.

Désormais ressuscitée, elle s’est délestée de ses peurs et des atermoiements. Elle ne jure plus que par la couleur des mots.

Des mots qui dans ce nouveau recueil, « De sang et d’espoir », déferlent pour célébrer le souvenir.

Combattre l’amnésie et ériger une stèle à l’espérance.

Auteur
Meziane Ourad

 




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