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vendredi 19 septembre 2025
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Saisie de marchandises et tabacs par les gendarmes de Theniet El-Abed (Batna)

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Justice

Saisie de marchandises et tabacs par les gendarmes de Theniet El-Abed (Batna)

Lundi, les éléments de la gendarmerie de la commune de Theniet El-Abed, située à 65 km de Batna ont mis hors d’état de nuire un individu, sous les initiales Z.A. Il était à bord d’une voiture de marque Hyundai Accent chargée de marchandises diverses, (117 cartouches de cigarettes), 500 briquets, 13 bouteilles ou flacons de parfums variés, un ensemble de flacons à base des extraits de parfums et autres marchandises dont la valeur est estimée à 206218 dinars.

Selon, le communiqué de la gendarmerie de la wilaya de Batna, l’individu a été intercepté sur la route nationale RN 87, reliant La commune d’Arris et Bouzina, selon la même source, le camion en question se dirigeait vers  la commune de Bouzina pour la commercialisation de ces produits, apprend-on.

Par ailleurs, la marchandise confisquée s’est avérée être destinée pour la commercialisation sans autorisation ni registre de commerce. Le prévenu a été relâché après qu’il eut été présenté devant le juge.

La marchandise saisie a été remise à la direction des Domaines en sus du véhicule qui a été placé à la fourrière communale, apprend-on

 

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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Batna : les dealers de la cité EPLF sous les verrous

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Justice

Batna : les dealers de la cité EPLF sous les verrous

Dans la journée de lundi, la cour de Batna a prononcé un verdict de trois années de prison ferme et 30 millions de cts d’amende à l’encontre de chacun des trois individus dealers récidivistes âgés entre 26 et 31 ans.

Selon nos sources, il s’agit d’une affaire de drogue qui remonte à quelques jours. Un groupe de dealers composé de trois individus a été interpellé par les services de la police judiciaire qui avait trouvé en sa possession des épées, des haches, de la drogue et des comprimés en plus d’une somme d’argent estimée à 18.500 dinars.

 Par ailleurs nos sources d’informations nous ont confié que les trois individus – des récidivistes – ont été arrêtés en flagrant délit de revente leur camelote dans une cité dite EPLF située à Tamachit à proximité du centre ville de Batna.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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Tunisie : projet d’égalité hommes-femmes pour l’héritage dites vous ?

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Coup de gueule

Tunisie : projet d’égalité hommes-femmes pour l’héritage dites vous ?

Le projet de loi pour l’égalité hommes-femmes en Tunisie devrait réjouir celui qui a écrit des dizaines d’articles dans la presse, aussi bien que sur les réseaux sociaux, pour dénoncer un horrible scandale, en droit comme en moralité. Il n’en est pourtant rien car je ne félicite pas ceux qui ont tout simplement arrêté l’ignominie après l’avoir acceptée pendant les soixante trois ans de ma vie.

La Tunisie vient en effet d’annoncer qu’elle prépare un projet de loi portant égalité des sexes au regard des droits de succession. Il était temps de reconnaître l’une des bases de l’humanité moderne, celles dont  se sont pourtant revendiqués les peuples dans les conventions internationales.

Dès la révolution française, il était écrit que « les êtres humains naissent libres et égaux ». Même si ce droit fut très loin d’être appliqué immédiatement, on a constaté une évolution certaine vers une égalité qui ne pouvait être refusée à la moitié de la population mondiale.

L’esclavage a été aboli au 19è siècle et dès le lendemain de la seconde guerre mondiale, la déclaration des droits de l’Homme de l’ONU reprenait le principe des rédacteurs de celle de 1789. Qu’un pays maghrébin attende 2018 pour « commencer à réfléchir sur l’éventualité » d’instaurer une égalité m’est tout simplement pénible et je ne peux contenir ma colère.

Á une époque où les avancées scientifiques accomplissent des miracles et le droit ayant atteint des sommets de prise en compte de l’humanisme, apparu au seizième siècle, il ne manquerait plus que je félicite ceux qui viennent à peine de se rendre compte qu’une petite fille qui naît à la vie dispose des mêmes droits qu’un petit garçon.

Je suis assez horrifié, depuis si longtemps, qu’il m’est impossible d’exprimer la moindre félicitation envers la Tunisie comme tout autre pays qui se réveillerait à l’humanité. Ma vie entière a été marquée par cette blessure insupportable, il ne s’agit même pas d’un refus du pardon mais d’une indifférence à une telle avancée du droit.

Et encore, je demande à voir car la disposition prévue est si encadrée par les forces rétrogrades qu’il faudra longtemps pour s’en convaincre dans sa réalité. Depuis ma tendre enfance, on me répète que notre voisin est à la pointe de l’égalité des sexes. Depuis ma tendre enfance, je n’ai fait que constater qu’il n’en est absolument rien si ce n’est dans une marginalité

La Tunisie souhaite qu’une femme ait les mêmes droits qu’un homme en héritant du travail et de la sueur de leurs parents, pourtant les mêmes. Certains lisent dans cette phrase un espoir gigantesque, moi j’y vois l’aveu d’une perte de temps de plusieurs siècles. Ce sont les militants des droits de l’Homme, hommes et femmes, que je souhaite féliciter, pas les institutions et la société dans son ensemble.

Dans mon passé militant, j’ai eu l’occasion de les rencontrer souvent à Paris, je peux assurer le lecteur que leur combat fut rude et dangereux pour certains, il n’y avait aucune complaisance supposée d’un pays dont on ventait pourtant l’avancée dans les mœurs et les droits des femmes. Tout cela était légende et chaque droit devait être arraché férocement face aux mêmes conservatismes qu’ailleurs.

Les femmes dans les pays arabes vont avoir le tournis de tant de libertés soudainement acquises. En Arabie Saoudite, elles votent et conduisent dorénavant. En Tunisie, une fille héritera de la même part que ses frères. Si on continue, c’est le statut d’être humain à part entière qu’elles finiront par obtenir !

Tout cela n’est pas sérieux, à 63 ans je devrais hurler de joie et d’optimisme qu’une femme puisse, en un droit très circonscrit encore, bénéficier des mêmes avantages qu’un homme. Il ne faut pas trop m’en demander.

Que certains exultent, moi je n’y vois qu’une petite goutte dans un verre vide et qu’il reste encore des milliers de droits, dans le texte comme dans l’application, avant d’étancher sa soif d’humanisme et de libertés.

Bien entendu que tout cela est colère et que je n’en pense pas un mot, tant je suis optimiste pour la jeunesse maghrébine qui a toutes ses chances pour construire un monde humain où la femme équivaut à un homme en droits et en dignité.

Á mon âge, on passe très vite de la colère au plus grand optimisme. La future génération en rira probablement. Ce sera la contrepartie de nos larmes de désespoir, tant versées.

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene, enseignant

 




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Les talibans s’emparent de la ville de Ghazni et d’une base militaire

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Afghanistan

Les talibans s’emparent de la ville de Ghazni et d’une base militaire

Les talibans, engagés depuis cinq jours dans d’intenses combats pour le contrôle de la ville de Ghazni (Est) ont réussi mardi un nouveau fait d’armes en s’emparant d’une base militaire du Nord de l’Afghanistan.

Les insurgés ont pris le contrôle de la base de Chenaya, située dans le district de Ghormach dans la province instable de Faryab, au terme de plusieurs jours de combats, a indiqué Mohammad Hanif Rezaee, porte-parole de l’armée pour le Nord du pays.

Au moins 100 militaires se trouvaient sur le site au début de l’attaque dimanche, selon lui. « C’est une tragédie que la base soit tombée aux mains des ennemis. Des soldats ont été tués, d’autres capturés et certains se sont enfuis dans les collines à proximité », a-t-il dit à l’AFP.

Un élu local, Hashim Otaq, a fait état de 14 soldats tués et d’une quarantaine d’autres capturés.

L’assaut a coïncidé avec celui lancé jeudi soir par les talibans à l’autre bout du pays, dans la ville de Ghazni (Est), qui se poursuivait toujours mardi. 

L’attaque de Ghazni constitue la plus grande offensive talibane depuis un cessez-le-feu inédit de trois jours observé en juin. Les insurgés sont sous pression depuis des mois pour accepter d’entamer des négociations de paix avec le gouvernement afghan.

Selon Tahir Rehmani, chef du conseil provincial de Faryab, la base de Chenaya est tombée alors que ses occupants réclamaient depuis plusieurs jours du renfort et un soutien aérien de Kaboul, sans succès. « Ils (les autorités) étaient trop occupés avec Ghazni », a-t-il souligné.

 « Ville fantôme »

Ghazni, chef-lieu de la province du même nom, se trouve sur l’axe majeur Kaboul-Kandahar, qui relie la capitale aux provinces du Sud, en grande partie sous le contrôle des talibans. Elle est située à deux heures de route à peine de Kaboul.

Les autorités affirment que la ville demeure entre les mains des forces afghanes, qui y mènent des opérations pour en chasser les rebelles.

Mais des habitants ont indiqué à l’AFP que les talibans sont toujours présents dans la ville où ils incendient des bâtiments et s’en prennent aux civils.

L’ONU a fait état d’informations non confirmées selon lesquelles plus de 100 civils auraient été victimes des violences depuis jeudi soir. Outre les tirs des talibans, les habitants sont exposés aux raids aériens conduits par les forces américaines en soutien aux Afghans.

Un élu de Ghazni, Shah Gul Rezaye, a indiqué mardi que certaines zones de la ville avaient été reprises. Mais dans d’autres, « les talibans ont positionné leurs combattants dans des bâtiments élevés pour tirer sur les forces de sécurité », a-t-il dit.

Les réseaux de télécommunications demeuraient pour la plupart coupés, rendant les informations difficiles à vérifier.

« Ghazni est une ville fantôme à présent. Les talibans font du porte-à-porte pour trouver les fonctionnaires gouvernementaux et leurs familles et les tuer », a assuré un habitant, Sayed Zia. « Ceux qui le peuvent fuient ».
Un autre habitant, se présentant sous le nom d’Abdullah, a affirmé que les talibans tuaient ceux qui refusaient de les aider.

« J’ai vu deux camions pleins de cercueils se diriger vers un cimetière de la ville. Ils semblaient être tous des civils », a-t-il dit.

« La ville est pleine de fumée. Partout où ils vont, ils mettent le feu », a-t-il ajouté, faisant état de magasins pillés et de difficultés à se procurer de l’eau et de la nourriture.

D’autres habitants ont affirmé à l’AFP avoir vu des corps abandonnés dans les rues ces derniers jours.

« Pour le moment, les combats auraient fait de 110 à 150 victimes civiles. Les chiffres doivent encore être vérifiés », a indiqué l’Ocha, le bureau de l’ONU chargé de la coordination des actions humanitaires.

Des talibans pourraient s’être cachés dans des maisons et endroits publics, « accroissant le risque de victimes civiles lors de ripostes militaires aériennes », souligne encore l’Ocha.

Lundi, le ministre de la Défense Tariq Shah Bahrami avait annoncé qu’au moins 100 membres des forces de sécurité avaient été tués dans la bataille, ainsi que de 20 à 30 civils.

Auteur
AFP

 




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La meute des loups fait sa ‘’loi’’ dans nos rues et plages

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Grand Angle

La meute des loups fait sa ‘’loi’’ dans nos rues et plages

Le meurtre d’un touriste sur une plage a soulevé du dégoût dans la population. Les journaux et les réseaux sociaux n’ont pas monnayé leur énergie pour relier ce dégoût. En revanche, les partis politiques, comme d’habitude se sont fait remarquer par leur silence. Il est vrai qu’ils sont hantés par leur seule obsession, la prochaine élection présidentielle.

L’indignation populaire contre ces malfrats des parkings et des parasols exprime un ras-le bol des citoyens refusant de se soumettre aux aberrations de l’incompétence et de l’infantilisme. Oui Ils en ont assez de la folie furieuse d’une violence qui s’installe ‘’tranquillement’’ dans leur quotidien. Sensible à ce torrent d’émotion, je veux par cette article partager quelques idées pour répondre à des questions qui taraudent je pense tout un chacun.

Que se passe t-il dans la tête d’un chien de garde d’un patron de parasols de plage pour tuer un homme devant ses enfants ? Est-ce pour vider son sac débordant de frustration et de haine et se prouver à lui-même qu’il existe ? Puise t-il son  courage dans le vertige du vide qui le vrille ou bien dans les morsures de la misère qui le démange ? Ou se prend t-il pour le Roi de la jungle où l’impunité est reine et la loi un jeu de fête foraine ? Et s’il commet une forfaiture en toute conscience, cela signifie t-il à la fois son mépris de la vie des autres et une défiance à l’encontre de l’État ?

On peut se poser sincèrement ces questions quand les autorités ne réagissent pas devant des situations qui se répètent chaque année. Et comme explication de situations et de comportements ubuesques, on nous fourgue toujours le même mensonge sorti d’imaginations arides.

Ainsi on nous vend toujours les mêmes causes de la hausse vertigineuse des  prix,  ou bien juré promis, les plages seront gratuites et les magasins seront ouverts le jour de l’aïd. Tous ces exemples passés au scanner révéleront une machine économique à bout de souffle. Pourquoi ? Pour bizarre que cela puisse paraître, le pays flotte dans un brouillard parce qu’il est orphelin d’une véritable Pensée qui insufflerait une dynamique économique et sociale. En revanche, c’est le trop plein du côté des idées archaïques et de croyances infantiles débitées sans rougir par des charlatans. Le fossé est de ce fait énorme entre les réalités et les idées archaïques qui couvrent de leurs ténèbres les merveilles et la complexité de la vie. Et la Pensée qui peut éviter le dit fossé est inconnue ou méprisée. Je nommerai plus loin quelques concepts fruit de cette Pensée qui peut faire émerger une dynamique dans une société

Pour le moment, posons la question du pourquoi de la pitoyable répétition des choses qui rythme la vie du pays. Pourquoi un peuple sorti fatigué d’une longue guerre a-t-il été mis de côté alors qu’il était prêt à quelque sacrifice pour effacer les visages hideux de la misère et de l’ignorance une fois l’indépendance acquise ? Hélas la réponse n’a pas tardé quand on a vu la dégringolade de la valeur de la monnaie (reflet de la richesse produite) qui portait atteinte au pouvoir d’achat déjà modeste. La monnaie s’érôdait et continue de chuter parce qu’elle s’appuyait et continue de s’appuyer sur des béquilles à la merci de la moindre brise (celle du marché du pétrole).

Une monnaie est comme le drapeau, un symbole de la souveraineté politique d’un pays. Et la souveraineté a son prince qui porte le nom de Machiavel qui a donné ses lettres de noblesse au Politique. Et la monnaie de la féroce économie d’aujourd’hui obéit au concept de la plus-value, magistralement théorisée par Karl Marx. Un concept qui renferme les notions du travail producteur de richesses et du profit. Mais une monnaie qui repose sur la rente (pétrolière) et gérée selon les règles comptables de l’épicerie, ne peut rendre service à une société dont l’ambition est d’entrer dans le ‘’cycle vertueux’’ du développement.

Avec la rente, les tentations des dépenses des nouveaux riches sont nombreuses et tant pis pour les douleurs du lendemain. Les rentiers puisent dans le grenier où s’entasse cette richesse réelle mais qui s’évapore très vite. Normal, le processus de travail producteur de richesses, ces messieurs ne connaissent pas.  Ça rappelle l’histoire de l’Espagne qui a pillé les mines d’or de l’Amérique du sud pour mener la belle vie en achetant tout chez ses voisins. Résultat des courses, la rente/trésor finit par fondre pour satisfaire les estomacs et la grande Espagne de Charles Quint finit quelques siècles plus tard par se coltiner Franco. Cette métaphore de la rente qui perd ses plumes et ses attraits avec le temps, on la retrouve chez les aristocrates français qui dormaient sur les lauriers de leur économie de la rente et ne voyaient pas venir la révolution qui libéra leurs serfs. Le travail salarié contenu dans la fameuse plus-value ouvrit les portes du pouvoir aux bourgeois/capitalistes méprisés par la caste oisive des aristocrates….

Ainsi nous sommes partis de nos plages où l’on ôte la vie à un brave père de famille pour arriver à la rente et aux rentiers qui se goinfrent en distribuant des miettes et laissant à l’abandon nos rues et nos plages dans les mains des laissés pour compte. Pour des miettes, ces derniers sont prêts à tout pour fructifier leurs misérables gains au prix de la dignité et même de la vie de leurs concitoyens que l’on terrorise en bande. Quel courage !

Y a-t-il une relation entre le garde-chiourme qui se prend pour le Roi-Lion de la jungle et Machiavel, l’auteur du Prince. Non car contrairement au Roi-Lion qui use de sa force animale, Machiavel avait conseillé au Prince d’un royaume, de faire appel à l’intelligence politique afin de s’éviter que l’on vienne le sortir de son lit à l’heure du laitier. L’intelligence du Prince (1) est le contraire du machiavélisme du rentier qui lui chérit la fameuse devise ‘’jouir des belles choses aujourd’hui et après moi le déluge’’.

Quant à la plus-value produite par le travail mais qui va dans la poche du propriétaire du capital, elle n’a pas évidemment la faveur des rentiers. Ces derniers ne sont pas de véritables capitaines d’industrie pour accumuler du capital en vue d’investir. Investir et attendre les fruits de ce travail pour en jouir, ça ne cadre pas avec leur mentalité de la jouissance à la va vite, gourmands et gloutons qu’ils sont.

Pour compléter cette réflexion il n’est pas inutile de faire un détour par Lacan célèbre psychanalyste. Ainsi Lacan a-t-il fait appel à la plus-value de Marx pour comprendre la spécificité d’une certaine folie qui enfante de la perversion dans la société d’aujourd’hui. Constatant que la plus-value en économie capitaliste entraîne un patron dans une course effrénée pour faire toujours plus de profit, Lacan y trouve une ressemblance avec le pervers qui court toujours derrière un gain supplémentaire de jouissance. La ressemblance s’arrête là. Le gain « dans une entreprise, c’est la ‘’norme’’ obligatoire (pour ne pas se faire éjecter du marché). Quant au pervers, victime de carence affective et autres traumatismes, il trouve de l’apaisement éphémère dans la recherche obsessionnelle d’un gain ».

Aussi, il ne faut pas négliger les ingrédients qui nourrissent la folie détrônant le Droit dans l’espace public. Cette insupportable situation est le résultat du couple politique/économie à l’origine de la misère sociale et affective. Pareille situation dans le beau pays qui est le nôtre favorise l’éclosion de la meute des loups et les litanies sirupeuses et soporifiques des charlatans quand ces derniers ne rencontrent pas de résistance.

A.A.

Note

(1) « Le Prince » est le titre d’un traité de philosophie politique de Machiavel, né à Florence le 3 mai 1469. Avec cette œuvre Machiavel est entré dans le cercle restreint des philosophes de la science politique, le Politique qu’Aristote a qualifié d’art suprême. Cela veut dire que le Politique se pense dans le long terme, qu’il maîtrise les rapports de force et que le prince ne méprise pas les forces politiques qui représentent des portions de la souveraineté. Du reste on désigne tout grand politique de Florentin un habitant de Florence où est né Machiavel. En France François Mitterrand passe pour un Florentin de haute voltige.   

 

Auteur
Ali Akika, cinéaste

 




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Libération d’une personne séquestrée et arrestation de ses ravisseurs à Draa Benkhedda

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Tizi-Ouzou

Libération d’une personne séquestrée et arrestation de ses ravisseurs à Draa Benkhedda

 Une personne séquestrée a été libéré et les deux auteurs de l’enlèvement arrêtés, samedi soir, dans la ville de Draa-Ben Khedda (11 km à l’Ouest de Tizi-Ouzou), rapporte lundi un communiqué de la Sûreté de wilaya.

La personne enlevée, un commerçant de son état, a été contacté par ses ravisseurs, avec qui il était en affaire, peu avant leur forfait. Alerté par le père de la victime vers 18h30, les forces de police de la sûreté de Daïra de draa-Ben Kheda ont immédiatement entrepris des recherches qui ont permis sa libération, sain et sauf, et l’arrestation de ses ravisseurs au centre-ville de Draâ Ben-Khedda vers 22h00.

Selon les éléments de l’enquête, « les deux individus ont recouru à ce procédé pour recouvrer une somme d’argent que le commerçant leur devait suite à une transaction commerciale« , indique le texte. Présentés au Parquet de Tizi-Ouzou dimanche, ils ont été condamnés à une peine de 06 mois de prison avec sursis pour séquestration d’un individu, conclut le communiqué.

Auteur
APS

 




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Le clash Trump-Poutine est-il proche ?

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USA/RUSSIE

Le clash Trump-Poutine est-il proche ?

Moins d’un mois après le sommet entre Poutine et Trump à Helsinki en Finlande, où le président républicain avait tenu des propos pro-Poutine ayant suscité l’embarras des militaires et de diplomates américains, le verdict des sanctions anti-russes est tombé tel un couperet. Inquiétant les marchés financiers russes, ces sanctions-là seront applicables, selon le département d’Etat américain, dès le 22 août prochain.

Elles s’ajoutent à une série d’autres sanctions, prises par le Congrès en avril, visant des oligarques russes dans les secteurs énergétique, des denrées agricoles et des métaux comme l’aluminium.

En conséquence, le rouble recule à 66 pour un dollar, au plus bas depuis 2016, et la Bourse russe a perdu du terrain devant le dollar. Mais quelle est la raison de cette volte-face «trumpienne» ?

En effet, l’administration américaine est convaincue que le Kremlin est derrière l’empoisonnement au Novitchok, début mars dernier, de l’agent double Sergueï Skripal au Royaume-Uni.

Puis, Trump veut, paraît-il, réduire la pression exercée «at home» sur son administration pour soutenir les sanctions proposées par un groupe de sénateurs, en lien avec l’interférence présumée de Moscou lors de la présidentielle de 2016. Première réaction officielle russe : la porte-parole de la diplomatie, Maria Zakharova, a assuré que la Russie se penche, elle aussi, sur l’élaboration de mesures de rétorsion à cette nouvelle démarche inamicale de Washington.

Pas de lune de miel en perspective, donc, entre les capitales des deux puissances alors que les Russes subissent déjà des sanctions très dures depuis l’annexion de la presqu’île de Crimée en 2014 et pourraient être affectés, cette fois-ci, pour des centaines de millions de dollars de pertes économiques et voir la confiance des investisseurs étrangers envers Moscou sapée.

Si une récente note de la banque russe Alfa précise que les sanctions en elles-mêmes ne sont pas destructrices, elle affirme toutefois qu’elles pourraient porter un coup à l’appétit des investisseurs, en sapant leur confiance dans l’économie russe.

N’empêche, des sources américaines anonymes parlent de probables sanctions américaines, allant jusqu’à la rupture diplomatique entre la Russie et les USA, un événement qui sera, s’il se produit, inédit dans les relations internationales. Il semble que Donald Trump veut satisfaire les vœux d’une large partie du Congrès, favorable au durcissement de ton envers Moscou ! 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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Emile Zola : Gervaise condamnée par le déterminisme social

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Conseil de lecture aux jeunes

Emile Zola : Gervaise condamnée par le déterminisme social

En France comme dans la majorité des pays francophones, combien de frontons d’écoles, de collèges ou de lycées portent le nom d’Émile Zola ? On pourrait se poser la même question pour les rues, les places et les parcs tant ils sont innombrables. Ce nom résonne aussi fortement la littérature francophone qu’il en est devenu un emblème de la république.

L’œuvre d’Émile Zola est intarissable et comme nous l’avions précisé pour Steinbeck et Hemingway, le nom de l’auteur est dans l’esprit des jeunes lecteurs, collégiens ou lycéens, confondu avec celui de Balzac, autre sommet de la littérature. Mais la confusion s’arrête au statut des deux auteurs, elle ne pourrait être présente lorsqu’on identifie les œuvres respectives, absolument différentes.

Le conseil habituel, ne jamais craindre de lire ces immenses auteurs classiques en raison d’une difficulté de lecture supposée. Elle n’est pas justifiée si on possède un minimum de formation en français et c’est bien le cas de tous ceux qui se sont aventurés à lire le présent article dans un journal francophone.

Certes, les grands auteurs classiques ont une excellence d’écriture, c’est évident, mais ils ont la « patte » de tous les grands, celle de mettre leur parfaite maîtrise linguistique au service d’une facilité de compréhension que beaucoup de jeunes ignorent tant ils ont fui ces auteurs, à la notoriété trop « lourde », pensent-ils à tort.

Alors, laissez-moi vous prendre la main pour vous entraîner vers ce monde merveilleux de Zola et ses histoires inoubliables. Mais pour cela, il faut un effort préalable de quelques lignes de lecture  pour connaître (ou se remémorer) un minimum de l’auteur et de son œuvre car c’est le point d’entrée indispensable au livre recommandé aujourd’hui, « L’Assommoir ».

La principale partie de l’œuvre d’Émile Zola, la plus notoirement connue, est contenue dans un recueil de vingt romans intitulé « Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire ». Zola raconte la saga d’une famille en ses deux branches d’où le nom beaucoup plus connu de la série, les « Rougon-Macquart ».

À travers cette épopée, c’est toute l’histoire du second Empire qui nous est racontée en arrière plan dans chaque roman, son urbanisme, son système de  transports, ses usages politiques et bien d’autres aspects de cette période historique française. C’est la France que nous voyons évoluer en même temps que se déroule l’histoire des deux familles. À chaque descendant marquant des deux branches, homme ou femme, est consacré un volume du recueil.

Tout débute avec l’ancêtre, Adélaïde Fouque, une femme qui épousa un homme équilibré, Rougon. L’adjectif « équilibré » donne immédiatement le ton à propos de la branche dite « légitime » de la descendance (équilibrée intellectuellement mais peu scrupuleuse moralement). À la mort de Rougon, Adélaïde prit un amant, Macquart, un homme rustre et contrebandier, touché par tous les vices dont celui de l’alcool.

De Macquart, vous l’avez deviné, est donc issue la branche « illégitime » de la lignée familiale. Gervaise, personnage principal du roman « L’Assommoir » est un pur produit de la branche des Macquart, celle sur laquelle le sort s’acharne, de génération en génération.

Pour le plaisir de la lecture, je milite toujours à ce qu’elle ne soit pas alourdie par une érudition « préparatoire » mais faisons une exception, dans la plus grande des concisions, pour restituer le sens profond de l’œuvre de Zola dans sa globalité. Cela permet une compréhension beaucoup plus facilitée de « L’Assommoir ».

Émile Zola est un membre du courant « naturaliste ». À cette époque du 19ème siècle, les naturalistes ont voulu aller au-delà du « réalisme », c’est à dire décrire la société telle qu’elle était dans son quotidien y compris dans ce qu’elle a de plus détestable.

Ainsi, les naturalistes ont voulu, comme la démarche scientifique et médicale naissante de cette période, étudier les êtres humains jusqu’à leur physiologie, notamment en mettant en lumière les « tares familiales » qui se transmettraient aux enfants, selon leur point de vue. Et, bien entendu, c’est dans les familles pauvres que la question était la plus évidente à observer.

Nous dirions aujourd’hui qu’il y aurait un « déterminisme social » plutôt qu’un déterminisme physiologique héréditaire qui condamnerait les enfants des pauvres à ne jamais réussir autant que ceux des riches. Comme une fatalité que la république et le système éducatif ont justement pour principale mission d’éliminer afin de gommer les différences dues à la naissance et au milieu social.

Émile Zola avait compris qu’il fallait accentuer la démonstration en introduisant dans cette histoire familiale une injustice commise dès le départ, la racine de la détermination fatale qui poursuivra tous les descendants. Dès la genèse de l’histoire familiale, un Macquart fut victime d’une arnaque financière de la part d’un Rougon dont les héritiers n’ont cessé de s’enrichir, perpétuant tous les artifices et roublardises que le monde financier sait manier, surtout avec la proximité du pouvoir politique et le soutien à tout ce qui va dans la direction du vent du moment. Il en a été tout le contraire pour les descendants de la branche Macquart, projetés dans un destin de misère et de dérives.

Et si j’ai choisi aujourd’hui le roman «L’Assommoir », c’est qu’il me semble, à titre personnel, représenter le mieux le sens général de l’œuvre d’Émile Zola, ce déterminisme qui colle aux personnes comme un fléau difficile à combattre. La pauvre Gervaise en est une parfaite illustration dans sa malédiction que rien ne semble pouvoir exorciser même par ses efforts les plus acharnés pour s’en sortir.

Gervaise a vingt-deux ans lorsqu’elle fuit sa ville, Plassans, avec son amant, Auguste Lantier, ouvrier chapelier avec lequel elle eut deux enfants, chacun étant le héros d’un roman de la saga. Claude sera le peintre dans « L’œuvre » et Étienne, le principal personnage du roman très connu, probablement le plus connu auprès du public, « Germinal ».

Jolie et travailleuse, Gervaise se donne toute entière à la tâche mais Auguste Lantier n’a pas du tout  pour projet le travail. Il la quitte assez rapidement pour une autre et voilà que le premier épisode du malheur survint.

Puis Gervaise rencontre l’ouvrier zingueur Coupeau. Après une période forcenée de travail, le couple semble réussir avec un projet de location d’une boutique. Leur bonheur donne naissance à une fille, Anna, dite Nana, l’héroïne du roman qui porte ce surnom. Mais le mauvais sort revient frapper à la porte de la descendante des Macquart lorsque Coupeau tombe du toit et se casse la jambe.

La courageuse Gervaise veut éviter l’hôpital à ce dernier et s’occupe de lui à la maison. Mais, celui-ci, déprimé, finit par fréquenter l’établissement « L’Assommoir » où les démons habituels du monde ouvrier l’avalent entièrement dans une débauche d’alcool. L’ivrognerie et la brutalité reviennent dans le quotidien de l’infortunée Gervaise.

Comble du malheur, Lantier revient s’installer dans le domicile du couple et les deux hommes vivent du travail de Gervaise. Mais on finit toujours par glisser dans les travers de ce qui vous environne quotidiennement. Un jour qu’elle allait chercher Coupeau à l’Assommoir, Gervaise prit un verre, puis deux puis en prit goût définitivement avec le temps. Voici venu, pour elle-même cette fois-ci, le temps de la déchéance et de la paresse. La chute du couple est inévitable avec la perte de la boutique et la folie de Coupeau qui finit par être interné à l’hôpital.

Pourtant, dans de rares moments de lucidité, Gervaise nourrissait le rêve d’acheter une boutique et de reprendre pied dans la vie. Mais Gervaise finit par agacer le lecteur car elle construit elle-même son malheur. Le déterminisme social du milieu familial s’avère plus fort que tout. L’agacement est encore plus perceptible lorsqu’elle dédaigna l’amour de son voisin, un honnête homme, le forgeron Goujet, sobre et travailleur, qui lui venait en aide durant son malheur.

Gervaise est incorrigible, les racines du mal sont dans son ADN, dirions-nous de nos jours. C’est bien entendu, pour notre époque et notre culture, aujourd’hui éclairées par toutes les études scientifiques, une thèse que nous devons rejeter et ne garder de la pensée de Zola que la raison sociologique. La mission de l’éducation nationale comme des autres services de l’État est justement de combattre farouchement les méfaits du déterminisme social, nous l’avons déjà précisé.

Il est, hélas, encore présent même si nous savons qu’en aucun cas on ne pourrait l’interpréter comme une hérédité physiologique. Gervaise, comme tous les Macquart, porte le poids de la fatalité familiale mais d’une manière encore plus marquée, raison pour laquelle, je le répète, c’est le roman que j’ai voulu choisir pour les jeunes lecteurs algériens.

Tout cela relève de la réflexion, très utile dans la formation intellectuelle, mais n’y pensez certainement pas au moment de la lecture. Jouissez seulement du moment de bonheur qu’elle suscite. Et comme toujours, je ne vous le rappellerais jamais assez, la formation de votre culture et l’esprit critique éclairé viendra s’insérer dans ce plaisir de lecture, sans que vous les ayez invités. La culture et l’opinion libre ne se décrètent pas, elles s’instillent dans un plaisir immense qu’apporte, entre autres sources, la littérature et ses histoires magnifiques.

Courez lire « L’Assommoir », un grand plaisir vous attend.

S.L.B

Remarque :

Ceux qui me suivent dans cette chronique d’été auront peut-être compris que mon but n’est pas de rédiger des fiches de lecture, disponibles sur Internet en abondance. L’objectif est bien entendu de discuter « indirectement » avec ce jeune public algérien et essayer, aussi modestement que possible, de lui démontrer que la littérature n’est pas un ennui, certainement pas un cours de morale, mais des histoires merveilleuses qui apportent plaisir et sérénité.

Je n’agis donc pas en tant qu’enseignant mais en militant d’une si belle chose qu’on appelle un roman. Car un pays dans lequel la jeunesse a le plaisir de la littérature ne peut éternellement être le prisonnier des fléaux du moment.

 

Auteur
Si Lakhdar Boumediene, enseignant

 




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Décès de l’économiste Samir Amin, figure de l’altermondialisme

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Disparition

Décès de l’économiste Samir Amin, figure de l’altermondialisme

L’économiste franco-égyptien Samir Amin, figure de proue de l’altermondialisme, est décédé dimanche à Paris à l’âge de 87 ans, suscitant des réactions de la part de personnalités du monde économique et politique.

« La pensée économique contemporaine perd une de ses illustres figures », a affirmé le président sénégalais Macky Sall lundi sur son compte Twitter, présentant ses condoléances « au nom de toute la nation » et saluant un homme qui a « consacré toute sa vie au combat pour la dignité de l’Afrique, à la cause des peuples et aux plus démunis ».

M. Amin, qui vivait à Dakar, est décédé à Paris, selon un communiqué du président sénégalais publié dimanche.

Il s’est éteint « après une brève période de perte de mémoire causée par une tumeur au cerveau et des souffrances », a écrit pour sa part l’économiste sénégalais Chérif Salif Sy sur le réseau social LinkedIn, soulignant que « le monde a perdu un grand penseur et militant ».

Présenté comme un théoricien des relations de domination Nord-Sud, du marxisme et du maoïsme, Samir Amin était l’une des figures de proue des mouvements altermondialistes.

Il a beaucoup écrit sur le droit, la société civile, le socialisme, le colonialisme et le développement, particulièrement en Afrique et dans le monde arabe. En 1973, il a notamment publié « Le Développement inégal: Essai sur les formations sociales du capitalisme périphérique ».

Né au Caire en 1931, formé à Paris dans les années 1950, Samir Amin a travaillé de 1957 à 1960 dans l’administration égyptienne du développement économique puis au sein du gouvernement malien, avant d’être nommé professeur aux universités de Poitiers, Dakar et Vincennes, selon le site des éditions de Minuit.

En France, sa mémoire a été saluée par les communistes français: « Les internationalistes que nous sommes se sentent aujourd’hui un peu orphelins », a indiqué Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, dans un communiqué.

Il a rendu hommage à un « militant des luttes anti-coloniales et pour l’indépendance des peuples du « Tiers Monde » », qui a « contribué à briser le joug des aliénations sous toutes leurs formes ».

 

Auteur
AFP

 




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Tunisie : un projet de loi pionnier pour l’égalité homme-femme dans l’héritage

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En rupture avec le dogme islamique

Tunisie : un projet de loi pionnier pour l’égalité homme-femme dans l’héritage

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a annoncé lundi son soutien à un projet de loi inédit dans le monde arabe pour rendre hommes et femmes égaux en matière d’héritage, un texte qui divise car il déroge à un principe inspiré du Coran.

La loi tunisienne actuelle, qui s’appuie sur le droit islamique, prévoit qu’en règle générale, un homme hérite le double d’une femme du même degré de parenté.

Le dépôt d’un projet de loi établissant l’égalité est une « avancée majeure, inédite » a salué la présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, Yosra Frawes. 

« Nous donnons de l’espoir à toutes les femmes dans le monde arabe », s’est réjoui de son côté Bochra Belhaj Hmida, la présidente de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), mise en place par le président. La Colibe a fait de cette égalité une de ses propositions phares pour moderniser la société tunisienne. 

Elle a espéré que « le Maroc prenne la suite ». Longtemps tabou, le débat sur l’héritage a également surgi dans ce pays ces derniers mois. 

Quelques heures après l’annonce du président tunisien, deux mille personnes, selon la police, dont de nombreuses femmes, ont manifesté dans le centre de Tunis.  « Nous sommes redescendus dans la rue pour l’égalité », ont clamé les manifestants. De nombreuses femmes ont arboré ou se sont drapées dans le drapeau tunisien rouge et blanc, a constaté une journaliste de l’AFP.

Samedi, une manifestation hostile aux propositions de réforme sociétales de la Colibe avait rassemblé plus de 5.000 personnes à Tunis.

 « Inverser la situation »

« On va inverser la situation », en faisant de l’égalité la règle, et de l’inégalité une dérogation, a déclaré le président tunisien dans un discours télévisé à l’occasion de la journée de la femme tunisienne.

L’égalité dans l’héritage est l’une des mesures les plus débattues parmi une série de réformes sociétales proposées par la Colibe afin de traduire dans la loi l’égalité consacrée par la Constitution de 2014, adoptée dans la foulée de la Révolution ayant mis fin à la dictature.

Le projet de loi prévoit néanmoins de laisser la possibilité au testateur « soit d’appliquer la Constitution soit de choisir la liberté », a-t-il précisé. Le patrimoine familial serait partagé par défaut de façon égale entre héritiers hommes et femmes. Le propriétaire du patrimoine aurait toutefois la possibilité d’aller chez un huissier-notaire afin de répartir son bien selon la règle des deux-tiers pour l’homme, un tiers pour la femme.

Ysra Frawes a regretté que le président ne soit « pas allé jusqu’au bout », en rendant l’égalité obligatoire. Le débat s’annonce houleux au Parlement, surtout à l’approche des scrutins législatif et présidentiel prévus en 2019.

Difficile toutefois d’évaluer les chances que ce texte soit voté à courte échéance: peu d’élus ont pris position clairement sur un sujet qui divise au sein même de chaque parti, alors que des dizaines de lois sont toujours en attente d’être votées par une assemblée dont les travaux avancent péniblement, en raison des clivages et de l’absentéisme.

L’annonce survient alors que le parti au pouvoir, Nidaa Tounès, fondé par M. Caïd Essebsi en 2012, est profondément secoué par des luttes de pouvoir, et tente de regagner du terrain face au parti d’inspiration islamiste Ennahdha, aujourd’hui principale formation au Parlement.

Le président, insistant sur le fait que la Tunisie est « un Etat civil », a appelé les élus d’Ennahdha à voter le projet de loi qui doit être présenté aux députés dès la fin des vacances parlementaires selon lui.

 « Les rôles ont changé » 

Même si, selon M. Caïd Essebsi, Ennahdha lui a exprimé par écrit « des réserves » sur certaines réformes notamment sur l’égalité successorale, la formation islamiste n’a pas pris position explicitement sur ce sujet.

Un dirigeant d’Ennahdha, l’ancien Premier ministre Ali Larayedh, s’est borné à déclarer lundi que le combat pour les droits des femmes « n’est pas contre la religion et l’identité, mais se fait dans le cadre des enseignements de la religion ».

Nidaa Tounès, dont les élus semblent divisés sur la question, a assuré dans un communiqué dimanche que « la réalisation de l’égalité totale demeure un objectif noble et que les conditions pour l’atteindre sont aujourd’hui réunies ».

En Tunisie, ceux qui soutiennent l’inégalité dans l’héritage la justifient en considérant que l’homme doit être avantagé car c’est à lui de subvenir aux besoins du foyer.

Pour Hlima Jouini, membre de l’Association tunisienne des femmes démocrates, « les rôles ont changé, maintenant la femme est responsable de ses parents, de sa famille, l’homme n’est plus le seul responsable ou le chef de la famille donc il faut que la législation se conforme à ce changement ».
 

Auteur
AFP

 




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