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jeudi, 13 novembre 2025
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Allah, Novembre et les forbans (II)

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Chronique du temps qui passe

Allah, Novembre et les forbans (II)

Glorieuse Révolution de Novembre a été une épopée pleine de sacrifices consentis par notre peuple tout au long d’une éprouvante guerre, qui a duré huit années, opposant nos populations animées d’une volonté inébranlable et d’une profonde foi en Dieu, d’une part à une puissance militaire appuyée par tous les moyens de l’Alliance atlantique, d’autre part.

Mais, Allah, le Tout-puissant, a voulu que cette guerre non-égale se solde par la victoire de l’Algérie, même si elle nous a coûté un million et demi de Chahid, des millions de blessés, d’invalides, de déplacés, d’orphelins, de veuves, ainsi que des milliers de villages détruits et des centaines de forêts brûlées par les bombardements au napalm, utilisé avec une férocité démesurée, sans oublier la torture dans les formes les plus abjectes qu’a connues l’Humanité, au fil des siècles.

Mais alors, ce combat populaire, cette résistance à une armée disposant des « moyens de l’Alliance atlantique », ce 1er novembre dont on célèbre le 64e anniversaire, ils sont venus, ils sont tous là, même le fils maudit, Ali Benflis, pour donner, une fois de plus raison à Coluche : « C’est pas compliqué, en politique, il suffit d’avoir une bonne conscience, et pour ça il faut avoir une mauvaise mémoire ! »

Conscience et mémoire : tout est là. Existe-t-il une conscience sans mémoire ? Bouteflika a, de tout, temps, laissé croire, laissé dire. Qui n’a lu ou entendu ces hommes politiques ou ces journalistes affirmer, avec gravité, et sur la foi de « sources bien informées », que Bouteflika ne postulerait pas pour un cinquième mandat. «Trop malade ! », disent-ils.

Je lis que l’entourage d’Ali Benflis juge « probable » l’hypothèse d’une annonce de la candidature de l’ancien Premier ministre pour le 1er novembre, qu’il se dit résolu et confiant puisque, clame-t-il, «Nous ne sommes plus en 2004» Vraiment ? Mais qu’y-a-t-il donc de changé, depuis l’année 2004, en dehors du calendrier, de quelques nouveaux cheveux blancs et de l’AVC du président ? L’Algérie serait-elle, entre-temps, et à notre insu, devenue un charmant pays démocratique où l’élection du chef de l’État ne dépendrait, enfin, que du scrutin populaire ?

Finis donc le trucage, le monopole des médias lourds, l’utilisation des finances de l’État pour le seul candidat officiel ?

Il faut le croire, à entendre l’entourage d’Ali Benflis ou ce groupe de 14 partis qui proclament, sans rire, leur farouche détermination à « aller aux élections avec un seul candidat de l’opposition ». Il faut le croire, à lire ces analyses savantes que nous apprennent qu’Ahmed Ouyahia entretiendrait le suspense autour de sa candidature pour 2014.

Depuis quand les élections algériennes s’accompagnent-elles de suspense ? Il en est même qui chuchotent à l’oreille des journalistes que Benflis ne compte pas entamer sa campagne « trop tôt » afin, assure-t-on avec un air tout ce qu’il y a de plus solennel, « de ne pas gâcher ses chances dans la course à la présidence. » Il y aurait donc une « course à la présidence », en Algérie, transparente, démocratique, incertaine comme toutes les grandes élections occidentales ?

Conscience et mémoire. Ce n’est pas parce qu’une élite a la mémoire courte et les dents longues, qu’elle peut s’autoriser à duper le peuple au moyen de ces mêmes fadaises grâce auxquelles, depuis 50 ans, les autocraties se sont reconduites avec les honneurs démocratiques.

En 2004, on ne savait pas, du moins pour certains. En 2018, on n’ignore plus rien. En 2004, on avait agi en ingénus. En 2018, on agit en complices.

Il faut le crier haut et fort : les présidentielles en Algérie, depuis 1962, sont des élections truquées et décorées de quelques rituels démocratiques qui servent au régime en place à se reconduire avec les honneurs d’une légitimité contrefaite, aux yeux de l’opinion internationale. Les prochaines élections de 2014, comme celles qui les ont précédées, n’apporteront aucune alternance. Elles consisteront en un référendum populaire qui viendrait consacrer un choix préalablement fait en conclave.

Cette parodie a besoin de lièvres, de bonnes pommes et de quelques tonnes d’hypocrisie. C’est ce à quoi s’emploient, consciemment ou inconsciemment, tous ceux-là qui, avec un air entendu, nous inondent de sornettes qui, au final, vont servir au clan le président B.. à exhiber aux yeux du monde une mascarade électorale « démocratiquement acceptable ».

L’attitude responsable consiste à ne pas se mêler de cette mascarade-là, à la dénoncer comme grossière manœuvre par laquelle l’État policier qui s’est imposé, par la force, en 1962, se redonne une légitimité factice.

C’est en cela, en rejoignant l’état d’esprit populaire qui, lui, ne se fait aucune illusion, que l’on contribuera à isoler ce régime de fier-à-bras et à créer les conditions d’une nouvelle république démocratique. (A suivre)

Auteur
Mohamed Benchicou

 




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Masse monétaire en circulation hors-banques : 20 milliards de dollars seulement ?

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POLEMIQUE

Masse monétaire en circulation hors-banques : 20 milliards de dollars seulement ?

1.- La masse monétaire en circulation en Algérie et poids des transactions informelles

Les agrégats monétaires sont des indicateurs statistiques regroupant dans des ensembles homogènes les moyens de paiement détenus par les agents d’un territoire donné, existant plusieurs niveaux d’agrégats statistiques dans la masse monétaire, selon le degré de liquidité. Nous avons M0 appelée aussi base monétaire ou monnaie centrale qui représente l’ensemble des engagements monétaires d’une banque centrale (pièces et billets en circulation, avoirs en monnaie scripturale comptabilisée par la banque centrale). Nous avons M1 qui correspond à la part pièces et billets en circulation de M0 plus les dépôts à vue, M2 qui correspond à M1 plus les dépôts à termes inférieurs ou égaux à deux ans et les dépôts assortis d’un préavis de remboursement inférieur ou égal à trois mois, M3 qui correspond à M2 plus les instruments négociables sur le marché monétaire émis par les institutions financières monétaires (IFM), et qui représentent des avoirs dont le degré de liquidité est élevé avec peu de risque de perte de capital en cas de liquidation et enfin M4 qui correspond à M3 plus les bons du Trésor, les billets de trésorerie et les bons à moyen terme émis par les sociétés non financières. Sur le plan quantitatif, la masse monétaire (M2), après avoir quasiment stagné en 2015 et 2016, a augmenté de 4,27 % au premier semestre de 2017 et de 3,83 % au second semestre (8,27 % pour toute l’année 2017). Hors dépôts du secteur des hydrocarbures, l’accroissement de M2 en 2017 a été plus faible (4,88 %), contre 14,6% en 2014, 8,4% en 2013, 10,9% en 2012 et 19,9% en 2011. Dans son rapport officiel fin 2017, la banque d’Algérie a précisé que la masse monétaire a atteint 14 574 milliards de dinars à fin 2017, contre 13 817 à fin 2016 dont 4 780 milliards de dinars, circulent en dehors du circuit bancaire .dont 1 500 à 2 000 sont thésaurisés par les agents économiques, dont les ménages, et entre 2 500 et 3 000 milliards de dinars sont échangés sur le marché informel. . Le gouverneur a souligné la nécessité d’intégrer la priorité de bancarisation de cette manne monétaire qui échappe aux banques dans la stratégie monétaire commerciale Le 31 octobre 2018, pour le Gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), pas moins de 4800 milliards de dinars (soit environ 20 milliards de dollars) échappent totalement aux banques. Selon la BA, ce montant de 4800 mds DA se décompose en deux niveaux. Le premier, c’est-à-dire 2000 mds DA environ qui sont chez les particuliers ou appelé la petite épargne qui échappe au système financier, et le reste d’environ 2800 mds DA qui irrigue l’économie nationale qu’on appelle «l’informel» Il s’ensuit que si nous prenons en compte les données précédentes, le montant circulation hors banques (14574/4780 milliards de dinars) par rapport à la masse monétaire en circulation, nous aurons le ratio de 32,8%. Le montant détenu par la sphère informelle par rapport à la masse monétaire en circulation (2500/3000) donne un ratio variant entre 17,15 et 20,59%.

2.- Faute de maîtrise du système d’information, des déclarations contradictoires des responsables économiques

Cependant il semble bien que les données soient imparfaitement maîtrisées, faute d’une vision stratégique, d’une synchronisation de la sphère réelle et financière d’une part et de la sphère économique et sociale d’autre part. comme en témoigne des déclarations contradictoires.. L’ex-ministre des finances Benkhalfa l’avait évalué dans un entretien à une télévision privée entre 40 et 50 milliards de dollars et en 2016, l’ex premier ministre Abdelmalek Sellal a donné le montant de 37 milliards de dollars (APS) et en septembre 2017, contredisant tous ces organes officiels, le premier ministre Ahmed Ouyahia donne un autre montant 17 milliards de dollars.

Selon Deborah Harold, enseignante américaine de sciences politiques à l’université de Philadelphie et spécialiste de l’Algérie, se basant sur des données de la Banque d’Algérie, l’économie informelle brasserait 40/50 % de la masse monétaire en circulation. L’ex-ministère du Commerce avait confié en 2014/2015 selon l’APS que la sphère informelle représenterait 45% de la superficie économique. Selon l’ONS l’économie informelle représente selon les chiffres officiels près de 45 % du Produit intérieur brut (PIB) et que les effectifs dans la sphère informelle peuvent varier entre 30/40% de la population active, certaines données étant reprises par le Ministère du Travail qui en 2015 donnait 30%. Récemment nous avons eu deux déclarations contradictoires. La première déclaration celle du ministre des finances algérien début janvier 2018 et celle du DG du Trésor le fin octobre 2018.

Pour la première déclaration, interrogé sur les chiffres présentés par d’anciens membres du gouvernement, ou encore l’actuel Premier ministre qui évoquait en septembre 2017 2018 des montants ne dépassant pas les 1.700 milliards de dinars, a affirmé sans ambiguïté, je le cite : «ça reste des déclarations. On n’est pas sûrs. On ne va pas dans une politique financière qu’on ne maîtrise pas».

Seconde déclaration rapportée par plusieurs agences de presse nationale et internationale, du directeur général du Trésor public, contredisant à la fois la déclaration récente du premier ministre et s en contradiction avec les données quantitatives de l’avant-projet de loi de finances 2019 pour qui le gouvernement envisagerait sérieusement d’abonner le recours au financement non conventionnel et pourrait même intervenir, dans soixante jours, c’est-à-dire à partir de janvier 2019. Or ces propos donnent l’impression d’un manque de coordination vis-à-vis de la vision future de la politique économique du pays.

3.- Pour un système d’information fiable en temps réel

Il s‘agit d’éviter des confusions et d’expliquer la méthodologie sur laquelle repose de la méthode de calcul, car plusieurs approches peuvent être utilisées pour évaluer l’activité dans le secteur informel. Là où les approches choisies dépendront des objectifs poursuivis, qui peuvent être très simples, comme obtenir des informations sur l’évolution du nombre et des caractéristiques des personnes impliquées dans le secteur informel, ou plus complexes, comme obtenir des informations détaillées sur les caractéristiques des entreprises impliquées, les principales activités exercées, le nombre de salariés, la génération de revenus ou les biens d’équipement. Le choix de la méthode de mesure dépend des exigences en termes de données, de l’organisation du système statistique, des ressources financières et humaines disponibles et des besoins des utilisateurs, en particulier les décideurs politiques participant à la prise de décisions économiques. (voir étude du professeur Abderrahmane Mebtoul décembre 2013- Institut Français des Relations Internationales Ifri 2ème Think Tank mondial en 2017)- « poids de la sphère informelle au Maghreb et incidences géostratégiques ».

Il s’agira d’éviter cette confusion dans le calcul du montant de la sphère informelle en différenciant plusieurs méthodes de calcul qui donnent des montants différents soit par rapport au produit intérieur brut( PIB) , par rapport aux effectifs employés , par rapport à la masse monétaire en circulation et le montant des devises échangé sur le marché parallèle. Car cette cacophonie au niveau officiel, est d’une extrême gravité car sans système d’information fiable, avec la percée de la théorie de l’intelligence économique, aucune prévision et politique économique cohérente n’est possible les pertes pouvant se chiffrer en milliards de dollars.

Il s’agit d’expliciter clairement pourquoi plusieurs mesures tant des chèques que de l’obligation de déposer l’argent de la sphère informelle obligatoirement au niveau des banques algériennes, que l’emprunt obligataire malgré des taux d’intérêts élevés supérieurs à ceux des banques, ont eu un impact très limité renvoyant toujours à la confiance et au fonctionnement global de la société.

 

Auteur
Dr Abderrahmane Mebtoul

 




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Canal+ décroche les droits de diffusion du championnat anglais

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SPORT

Canal+ décroche les droits de diffusion du championnat anglais

Le groupe Canal+ a annoncé mercredi avoir acquis les droits de diffusion du championnat de football d’Angleterre (Premier league) pour les trois prochaines saisons, à l’issue d’un appel d’offres lancé par la ligue de football anglaise.

« Très fier d’annoncer que le groupe @canalplus a remporté l’appel d’offres de la Premier League qui fera son grand retour sur les chaînes @canalplus dès la saison prochaine #welcomeback #larouetourne », a tweeté Maxime Saada, président du directoire du groupe Canal+.

Cette annonce signe le retour de la « Premier League » sur la chaîne cryptée qui avait perdu en 2015 les droits de diffusion de ce championnat, le plus regardé au monde, face à RMCSports.

Le montant de la transaction, qui n’a pas été révélé, pourrait atteindre un niveau similaire à celui alors avancé par RMC Sports, soit 115 millions d’euros, selon le journal L’Equipe.

De son côté, l’opérateur de télécommunications SFR (groupe Altice), propriétaire de RMC Sports, a réagi en annonçant « travailler dès ce soir avec le groupe Canal+ dans l’esprit des accords trouvés autour de la Champions League, afin de permettre aux abonnés RMC Sport de continuer à vivre la Premier League anglaise sur ses antennes après l’été 2019 ».

Canal+ proposera sur ses antennes et sur « myCanal » les 380 matches du championnat anglais dès août 2019.

Auteur
AFP

 




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Allah, Novembre et les forbans (I)

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Chronique du temps qui passe

Allah, Novembre et les forbans (I)

Le président Bouteflika à El Alia. Archives.

Au nom d’Allah Clément et Miséricordieux, que les prières et la paix d’Allah soient sur Son Messager », a-t-il dit en préambule d’une nouvelle sournoiserie. Dieu, c’est pratique, surtout quand on s’apprête à commettre une forfaiture en son nom.

Puis il (ou ceux qui ont rédigé le communiqué à sa place) a (ont) poursuivi  : « L’Algérie célébrera, demain, le soixante-quatrième anniversaire du déclenchement de la Glorieuse Révolution de Novembre, la célébration la plus significative de notre histoire contemporaine. En effet, le Glorieux 1er Novembre est le jour où notre peuple a décrété qu’il briserait les chaînes du colonialisme inique consentant tant de sacrifices pour le recouvrement de sa liberté spoliée et sa souveraineté nationale confisquée. »

« Sa liberté spoliée et sa souveraineté nationale confisquée  » ? Ce n’était pas très utile de convoquer Dieu et les saints pour répéter un mensonge vieux de 64 ans. « Ô Vous qui allez nous juger… », lisait-on dans la déclaration du 1er Novembre 1954. Malheur à ceux qui ont cru pouvoir juger…Ou qui ont cru pouvoir accéder au pouvoir par le mécanisme démocratique. Bouteflika est de ces hommes habiles et sans scrupules pour qui Dieu, Le prophète, le Coran, les anges, sont de simples faire-valoir au service d’une ambition tristement humaine. Des hommes qui, depuis toujours, ont su confier aux martyrs la besogne de conquérir la liberté pour aussitôt s’y engouffrer, la contrôler, puis gouverner par le glaive et le mensonge et, à l’occasion supprimer les souvenirs des martyrs pour mieux l’enfourcher. Ils n’ont pas de honte à s’approprier le combat des morts, à dire « nous » en parlant des martyrs qu’ils ont fait oublier. Après tout, l’histoire des peuples n’a que faire de vérités ni de mémoire elle a juste besoin de mythes, seulement de mythes, de faux héros, de vrais mensonges et d’orgueil grandiloquent.

Ce président qui n’a connu que les putschs et qui sera resté au pouvoir 20 ans (25 ans s’il arrive au terme de son 5ème mandat), cet homme avide de pouvoir, malade de pouvoir, qui ne croit ni aux élections, ni à l’alternance, ni à la séparation des pouvoirs, cet homme qui dit le contraire de ce qu’il pense et qui pense le contraire de ce qu’il dit, ce personnage sans grande compétence, qui aime s’entendre parler – Hélas, le plus souvent pour ne rien dire – , cet homme n’a pas fini de désosser un pays qui a cru, il y a 64 ans, engager une révolution pour se libérer. Il a dilapidé l’argent du pétrole, hypothéqué l’avenir, installé une Camorra dans la périphérie du pouvoir, isolé le pays dans l’arène internationale… après 20 ans d’exercice absolu et archaïque Du pouvoir, l’Algérie est à bout de souffle. Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les journalistes étrangers Qui se plaisaient, en 1999, à dresser un portrait dithyrambique d’un président « éclairé, courageux, démocrate et talentueux » et qui, aujourd’hui, en ce 64e anniversaire de révolution de novembre, écrivent et disent tout autre chose, S’autorisant des formules dégradantes et insultantes à l’endroit de président qu’il portaient aux nues. (A suivre) 

Auteur
Mohamed Benchicou

 




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Mon Novembre

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« Novembre, la faillite démocratique »

Mon Novembre

C’est un anniversaire qu’on ne célèbre plus, une date qui indiffère ou, pis, qui embarrasse. A quand remonte la dernière commémoration du 1er Novembre 54, célébrée tambours battants ? Bien malin qui saurait répondre à cette colle.

Novembre 54, une des plus fabuleuses guerres de décolonisation du 20e siècle, a fini dans l’amnésie, le déni ou le dépit.

Une insurrection dont on ne sait plus si elle a été gagnée ou perdue.

Il est loin en effet le temps des années 60 quand la « Moutonnière» s’animait, aménagée avec tribunes et tréteaux pour admirer avec le Président de la République, le défilé des « forces vives de la nation » clôturée par la parade militaire. 

Chefs de famille avec femmes et enfants convergent vers la route nationale de la Sablette pour renouveler la flamme patriotique et entretenir le souvenir : il est encore frais le sang versé durant la guerre de libération par les martyrs d’une nation qui est à présent une réalité en devenir et les larmes de leurs enfants orphelins coulent encore au souvenir de l‟absent. On fait serment de ne pas oublier. On ne peut pas oublier. Les stigmates de la guerre sont présents partout, qui témoignent de l’horreur vécue.

 Dans les salles de classe, rappelons-nous, les manuels de lecture mettaient en avant le courage de Fouroulou, Le Fils du pauvre de Mouloud Feraoun, d’Omar, l‟apprenti-tisserand de Mohamed Dib, celui aussi de Gavroche et de Cosette de Victor Hugo sans oublier l’admirable élève aveugle du Caire du Livre des Jours, Taha Hussein. Leurs destins héroïques face à l‟adversité gravent de leur empreinte notre conscient collectif, nous élèves de l‟indépendance. Ils rejoignent nos icônes révolutionnaires si belles, aux regards fébriles ; qui habitent nos chants patriotiques, tellement émouvants qu’on en pleure à chaque fois qu’on les entonne : yaoumi 3lash tebki 3aleya, yashahid el watan, étaient nos préférés chantés dans la cour ou lors de saynètes censées marquer une date nationale.

De l’hymne national appris par cœur revient sans cesse le message « nous avons fait le serment », insiste notre instituteur.

Un rectangle partagé en deux, le gauche en vert, le droit en blanc, le centre orné d’un croissant et d’une étoile à cinq branches rouges, notre séance de coloriage nous familiarisait avec un drapeau, notre drapeau, le plus beau, forcément.  Dans  la  cour  de  récréation,  une  comptine  française  se terminant par « bleu ! blanc ! rouge ! » récupérée pour nos jeux se voyait contrefaite par  un « vert ! tonitruant suivi des blanc et rouge inchangés. C‟était notre modeste apport à l‟engagement patriotique tellement inaccessible de nos héros.

C‟était avant que ne vienne le temps du désapprentissage de Novembre. Nos enfants grandissent dans la méconnaissance de ce qui fut grand. On les préfère ainsi, égarés dans la haine de soi et dans la désespérance.

Dans l‟armoire familiale, commencent à jaunir drapeaux, calots et petites tenues  improvisées portées par les enfants le jour de l’indépendance. Peu après, au cinéma, le succès de Hassan Terro le couard transformé en héros de la bataille d‟Alger malgré lui, nous fait quand même prendre conscience, avec le sourire, sur la relativité des slogans consensuels sur l’engagement nationaliste. Mais qu’importe ! L’avenir s’annonce prometteur. L’entrée futuriste en fer forgé de la 1re Foire internationale d‟Alger en forme d’étoile nous en fait l‟autre serment : on va décrocher la lune ! Et puis vinrent les joyeuses années 70. Ce sont les stades qui désormais accueillent la grand-messe de la célébration nationale du 1er Novembre  peu  après le spectacle de « La Moutonnière » dont le bitume accueille à présent l’armement lourd et les nombreux bataillons de l‟armée nationale populaire qui paradent fièrement derrière les carrés formés par les Moudjahidine rescapés de l‟ALN, dont elle est l‟héritière.

Les temples du sport rassemblent autour des Algériades, charmant néologisme désignant les mouvements d‟ensemble des jeunes écoliers un peuple encore curieux et fier des progrès engagés vers ce qui apparaît comme un destin d‟exception tant l‟influence de l‟Algérie rayonne dans le concert des nations, en faveur notamment de la libération des peuples et de la lutte anticolonialiste. « Souviens-toi de la réputation de l’Algérien des années 70 dans le monde, dit Benamar Mediène. J’ai  voyagé au  Zimbabwe, au  Mozambique dans  les années 80. Me présentant comme Algérien, on embrassait presque mon passeport ».

Le peuple tutoie les stars progressistes, salue Fidel Castro qui descend en son célèbre treillis la rue Didouche Mourad avec Boumediene, accueille les Black Panthers et la Résistance chilienne, et la salle Harcha fraîchement construite est bondée d’étudiants lors d’un concert mémorable de Joan Baez. Et viva la Revolucion ! C‟est l’Algérie des premiers triomphes sportifs, des participations glorieuses aux Jeux Méditerranéens, aux championnats internationaux d’athlétisme et de la sympathique équipe nationale de handball menée par Lamjadani qui nous a valu tant de fierté. Il y a aussi les premières grandes industries qui sortent de terre,  et autres symboles du développement fruit des trois Révolutions (industrielle, agraire, culturelle).

Est-ce à cette époque qu‟a été produite par un membre du sérail, la fameuse « nous étions au bord du précipice, Dieu merci nous avons  fait  un pas  en avant » ? Son auteur a fait l’objet des plus belles plaisanteries, Les premières blagues commencent à ridiculiser la classe politique, même si elles réservent la part belle au Président. Il n‟empêche qu‟il faisait bon être Algérien n‟est-ce pas ? Tout nous réussit. Même le tourisme, qui l’eût cru ? Les nouveaux complexes construits par Pouillon accueillent des milliers de touristes européens, Les Vacances de l‟Inspecteur Tahar faisant foi pour qui en douterait aujourd‟hui.

A l‟école,au temps du socialisme spécifique,les cours d‟histoire tressent des lauriers à … Marx ? Lénine ? Che Guevara ? Eh bien non. Les continuateurs des pères fondateurs américains, les présidents Monroe et Wilson, nous brandissent leurs principes : le premier, père de la doctrine « L’Amérique aux Américains » dénonçant l‟impérialisme européen, le second, chantre du « droit des peuples à l’autodétermination ». Sauf qu’en plein guerre du Viêt-Nam, cela prend une saveur particulière. Curieux non ? Quand la Révolution algérienne rejoint l‟américaine dans ses principes fondateurs. Il est vrai que l’Algérie est devenue le porte étendard des non alignés. « Ni Moscou, ni Washington, ni le Caire ». Cela vous rappelle quelque chose ? Le congrès de la Soummam, eh oui ! Donc résumons-nous : la révolution algérienne est l’héritière des communards français, des marxistes, et des Américains qui ont dégagé les Tuniques rouges. Voilà qui est dit. L’air léger et vaporeux du début des années 70 cède la place à la lourdeur issue des appareils et des apparatchiks qui les gèrent.

Le FLN n‟est plus ce sigle révolutionnaire accroché fièrement au revers de nos cols, le parti-état prend de l’étoffe, s’insinue partout et de plus en plus dans les rouages administratifs et se transforme en une formidable bureaucratie oppressive.

Pendant ce temps, les artisans de Novembre, Djamila Boupacha, Djamila Bouhired, Boubnider, Yaha Abdelhafidh, Azzedine Zerrari et tant d’autres, traversant nos existences en survivants désabusés avec cette solitude glaciale qu’on porte dans le cœur, à l‟insu du monde, loin des regards et des miséricordes, seuls au milieu des tornades et des giboulées de forfaitures, accablés par le spectacle de la patrie qu‟ils ont libérée, celle-là autrefois fantasmée et qui n’est plus, aujourd’hui, que la patrie de la peur et du silence. Quand Mechati, l‟un du groupe des 22 initiateurs de Novembre, crie « Nous n’avons pas fait Novembre pour ça ! », il rappelle ce constat terrible de Georges Guingouin, résistant français à l’occupation nazie, le plus célèbre maquisard de France : «La philosophie de l’Histoire m‟a appris que les précurseurs ont toujours tort et que les guerres de libération nationales, menées exclusivement par des volontaires, sont les plus cruelles qu‟aient à subir les nations. Le sacrifice de leurs meilleurs fils atteint irrémédiablement la fibre morale des peuples et, l‟épreuve passée, c‟est le temps des habiles et la revanche de ceux qui manquèrent de courage. Le temps de la décadence morale succède au temps où l’homme s’élève face à l’événement »

Les commémorations nationales perdent de leurs éclats : les fillettes des algériadesremisent pompons et jupettes aux placards, on met plus volontiers en avant les groupes de scouts aux cérémonies de dépôt des gerbes de fleurs sur les monuments aux morts. Pour accéder à certains postes, il faut être « légitime » révolutionnairement parlant. Du coup, l’inflation moudjahidiste version 54 est impressionnante. « On aurait gagné la guerre en deux ans ! » ironisait il y a quelques semaines Louisette Ighilahriz.

«Le pouvoir depuis une vingtaine d’années a eu le génie de transformer le mouvement en inertie, constate Benamar. Nous somme l’un des rares pays à  faire de l’inertie son programme politique. Faire de l’agitation pour l’agitation, mais qui revient au même. On s’agite et on n‟avance pas. L’inertie c’est la garantie de la pérennité de ce type de pouvoir. ».

L’année 80 ouvre le cycle des « printemps » écarlates quoique sans fleurs. La révolte berbère commencée en avril 80 a de fait abouti le 5 juillet 1985 à un crime de lèse-majesté : deux groupes d’enfants de Chouhada, l’un à Tizi-Ouzou, le second à Alger au cimetière d’El Alia ont commémoré le jour de l’indépendance séparément des cérémonies officielles par un dépôt de gerbes de fleurs au monument aux morts. Déférés devant la Cour de Sûreté de l’Etat de Médéa, ils ont été jetés en prison pour attroupement et création d’une  association illégale…

Ce groupe de jeunes gens nés pendant la guerre, éduqués pendant l‟indépendance, nourris par le sacrifice filial, rend hommage aux libérateurs du pays en une cérémonie débarrassée du rituel froid, mécanique, vidée de son sens qui est désormais de mise depuis. Pourtant y avait-il  plus  légitime ? «Nous avons fait le serment ».

Entretemps, anciens combattants de la guerre de libération, enfants de martyrs devenus adultes et organisés, composent à présent une caste, la famille révolutionnaire. Elle gère en toute « légitimité » tout aussi «révolutionnaire »  les hommages et autres commémorations ; une couronne de fleurs déposée au pied du monument aux morts après la récitation de la Fatiha, puis limonade et petits fours : devoir accompli, paix à leurs âmes. « Novembre est une insurrection qui a permis à l’Algérie de récupérer son indépendance, et qui normalement aurait dû donner à la population le droit de disposer de son sort. Ce n’est pas le cas. Il y a ceux qui estiment avoir libéré le pays, qui est à eux, qui  est leur propriété, et les autres qui n’ont qu’à s’y soumettre », nous dit Bourboune, comme si cette espèce de mythe du héros en acier inoxydable qui apporte la liberté à son peuple avait pu exister.

Des « acteurs » de la lutte armée pour l’indépendance  se relaient sur l‟écran de l’«Unique » et racontent de hauts faits d’arme surréalistes qui le lendemain sont la risée de tout un peuple incrédule. «Comme si cette espèce de mythe du héros en acier inoxydable qui apporte la liberté à son peuple avait pu exister », s‟amuse Bourboune (Lire)

La marche vers le discrédit de la Révolution est bien entamée.

Octobre 88, le séisme. Provoqué ou spontané ? Peu importe ; à supposer qu‟il soit manipulé, l‟étincelle de la révolte ne demandait qu‟à surgir des tisons de la colère qui l’entretenaient. Des morts, par dizaines, des jeunes en majorité. Et le Traumatisme : l’ANP a tiré sur eux, elle l‟Héritière de l‟ALN. La société civile ; une expression que l‟on entendra souvent à présent ; tient à se  prendre  en charge. Le modèle était Novembre. La jeunesse algérienne qui s‟en est nourrie au berceau, compose à présent avec sa rime Octobre, sa propre légitimité, ses martyrs, ses héros, ses hauts faits d‟arme. Quitte à ce que cela prenne parfois des accents d‟opérette.

« J’ai été victime d’une imposture dont je n’ai pas pris conscience immédiatement.Je voyais mes enfants grandir, se marier, mes petits-enfants naître, et l’Algérie tomber en poussière. Elle nous décevait comme un amour brisé. Il y a quelque chose d’atroce de voir cette élite politique à la fois corrompue et arrogante. Qui t’insultent autant qu’ils insultent l’histoire, les martyrs qui sont morts pour cette idée de liberté. Il n’y avait pas seulement l’indépendance, mais les libertés qui en sont la substance. La substance de l’indépendance, c‟est la liberté. Or, on a suturé la source de cette substance, la sève vivifiante.

Les chants révolutionnaires sont détournés : ikhwani la tansawchouhada li matou fi octobre, est chanté en chœur par les supporteurs chaussés de Stan Smith, dans les stades pendant les matchs du championnat.

Avec le multipartisme décrété, d’anciens héros de l‟ancienne guerre sont réhabilités, des rues débaptisées et des aéroports rebaptisés : Krim Belkacem, Messali Hadj, Ferhat Abbas, Khider…La tempête d‟octobre 88 précède l‟ouragan de la décennie 90. Dévastateur. Le peuple, héroïque encore une fois, résiste à l‟hydre islamiste : tomberont les enseignantes de Sidi-bel-Abbès qui bravaient le décret des chefs terroristes, tués les gens des médias qui ne désertent pas les rédactions tel qu’attendu, brûlés les villages et villageois qui ne les soutiennent pas. Policiers, soldats, médecins,  tous fonctionnaires de l‟Etat meurent par centaines.

Le peuple a tenu, l’Etat ne s‟est pas effondré, la résistance a payé en dépit du blocus international qui ne disait pas son nom. Les devises de la république arrachées retrouvent les frontons des mairies. Le drapeau ignoré, brûlé, retrouve ses couleurs éclatantes. Les commémorations des fêtes nationales prennent désormais un goût de cendre, les sangs nouveaux se sont mêlés aux sangs anciens fécondant de nouveau cette terre en mal de justice.

C’était avant qu’ils n’utilisent Novembre pour justifier l’innommable retour des idéologies barbares et la connivence avec l’assassin. Quand on réussit à se sortir de ça, l‟avenir ne peut qu‟être positif, pensions-nous. Nous avions vaincu, seuls, le plus effroyable des adversaires. Las ! A l‟inverse des mythes américains qui consistent à faire de leurs défaites des victoires éclatantes, le triomphe du peuple algérien sur le plus monstrueux terrorisme mondial allait se transformer par décret en une défaite totale, absolue. Celle de l‟abjuration du serment.

S. K.

* Cet article, qui a servi d’écrit de présentation au livre « Novembre, la faillite démocratique, » (Edition Marguerite-Alger-2016), est l’oeuvre de la talentueuse Samia Khorsi qui fut, avec l’inoubliable Ghania Hamadou, l’une des deux rédactrices en chef du quotidien Le Matin, à son lancement, en 1991. Ces deux dames de la plume n’écrivent plus nulle part. L’époque est aux prestataires-journalistes. Ce métier où l’on passe  la moitié de sa vie à parler de ce qu’on ne connaît pas et l’autre moitié à taire ce que l’on sait, n’est plus celui de Samia ou de Ghania. Nejma n’enfante plus. 

* Le livre « Novembre, la faillite démocratique » est en vente en librairie en Algérie 

 Pour la  France – Europe – Canada : sur commande : matinlivres@gmail.com

Auteur
Samia Khorsi

 




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Le coordinateur de Mouwatana « enlevé par la police » à Constantine

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URGENT

Le coordinateur de Mouwatana « enlevé par la police » à Constantine

Le Mouvement Mouwatana a annoncé ce 31 octobre qu’un de ses membres a été arrêté à Constantine.

« Le coordinateur Mouwatana de Constantine et membre de l’instance de coordination du mouvement Mr Abdelkrim Zeghileche vient d’être enlevé par la police, il a été placé en mandat de dépôt en prévision de sa traduction devant un tribunal le 13 novembre. Motif : inconnu », lit-on dans un tweet.

 




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Novembre noir, masques blancs

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La chronique Naufrage

Novembre noir, masques blancs

Le premier Novembre approche. Fête de déclenchement de la Guerre de Libération en Algérie. Le jour où les montagnes ont répété le même mot : la guerre. L’on commence déjà à laver les routes et les trottoirs, à étendre des kilomètres de drapeaux multicolores, à aiguiser les larynx pour lancer des youyous stridents, à préparer des statuts pour les réseaux sociaux, et à astiquer les fusils pour lancer des balles dans l’air.

Vue du ciel, l’Algérie est une fête, un manteau d’Arlequin.

La terre alourdit ses mouvements. Le Premier Novembre arrive lentement mais ce n’est pas un Godot. Des réunions. Tous âges. Des responsables. Des jeunes ramassés de partout. Des moudjahidines dont certains énoncent d’amples mensonges pour justifier l’encaissement d’une pension de militaire. Des imams expliquent la guerre, l’identité algérienne et ses aspirations par des versets et des dits prophétiques en projetant la charia sur le Panthéon de l’Histoire.

Des scouts étranglés par leur cravate, attendant la distribution des pâtisseries. Des porteurs de fusils, flottant dans des djellabas pour ressusciter les martyrs bâillent déjà en attendant minuit pour cribler le ciel. Chacun prétend connaître l’Histoire et ses acrobaties. Enfin, tout est à sa place, l’amour du pays se reflétant dans chaque visage.

Minuit arrive. Des youyous. Des tirs. Odeur de souffre. Certains fusils tirent en retard, car inutilisés depuis longtemps. L’hymne national givre les jambes et fait des frissons. On s’embrasse. On pleure. On mange. On prend des selfies. On profite notamment de l’occasion pour passer aux responsables des messages sur le logement d’un frère, le permis de la sœur, ou la parcelle du père. Minuit est éternisé.

Les réseaux sociaux sont déjà envahis de publications sur le Premier Novembre ; les internautes copient et collent des images et des statuts volés çà et là. Tu n’as aucun sens de l’Algérianité si tu ne laisses pas un commentaire.

La nuit ensevelit l’Algérie sous un drap de souffre et de souvenirs. Novembre se promène solennellement dans les quartiers, s’installe partout, et commence à semer le doute et l’inquiétude.

Le jour suivant, après des heures déjà, les rues puent de déchets, les trottoirs sont poussiéreux et envahis par les commerçants, les langues s’alourdissent de mensonges et d’hypocrisie, les boîtes de Pandore s’ouvrent et répandent leur parfum mythique, les consulats sont asphyxiés par la queue, les masques sont recollés au visage. En somme, le musée de l’hypocrisie qui s’est fermé la veille de novembre est largement ouvert aujourd’hui, affichant de nouvelles collections.

Auteur
Tawfiq Belfadel, écrivain-chroniqueur

 




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SILA : Koukou Editions cible d’une tentative de censure !

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LIVRES

SILA : Koukou Editions cible d’une tentative de censure !

Mardi 30 octobre vers 18 heures, cinq individus en costard se disant « membre de la commission de lecture du ministère de la Culture » se sont présentés au stand de Koukou Editions, au Sila (pavillon central, stand N° D 31). Prétextant un problème de coordination entre le Commissariat du Sila et le ministère de la Culture, ces fonctionnaires ont tenté de saisir deux ouvrages, pourtant légalement édités en Algérie. Il s’agit de :

1-  » Les derniers jours de Muhammad, enquête sur la mort mystérieuse du Prophète » de l’universitaire tunisienne Hela Ouardi ;

2- « Démoctature, des événements d’octobre 88 au 4e mandat » ( en arabe ) de l’avocat algérien Mokrane Aït-Larbi

Ha

Après avoir rappelé aux préposés à la censure que l’interdiction éventuelle d’un livre relevait de la seule compétence du pouvoir judiciaire, nous leur avons opposé un refus catégorique de leur remettre les livres « litigieux », sans une décision émanant d’un magistrat.

L’article 44 de la Constitution est pourtant clair :  » (…) La mise sous séquestre de toute publication, enregistrement ou tout autre moyen de communication et d’information ne pourra se faire qu’en vertu d’un mandat judiciaire. Les libertés académiques et la liberté de recherche scientifique sont garanties « .

Au-delà du nécessaire débat qu’appellent les livres « litigieux », cette tentative de censure – pour l’instant avortée – est une violation de la Loi fondamentale.

Parce que nous sommes respectueux des seules lois – écrites – de la République,

– Nous refusons de nous soumettre à l’arbitraire des bureaucrates qui tentent d’usurper les prérogatives du magistrat.

– Nous userons de tous les moyens légaux pour faire respecter nos droits d’éditeur, et nos libertés de citoyen.  

Alger, le 31 octobre 2018.

Arezki Aït-Larbi

Journaliste et directeur de Koukou Editions.

Auteur
Arezki Aït-Larbi

 




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Pour une transition nationale et républicaine confortée par l’ANP !

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Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD)

Pour une transition nationale et républicaine confortée par l’ANP !

L’Algérie aurait dû être en fête ce premier novembre 2018 ! 64 ans déjà que le peuple a pris les armes contre le colonialisme français pour recouvrer sa dignité et sa place dans le monde. Mais la liesse populaire, celle que l’Algérie avait exprimée au lendemain de l’indépendance, est aujourd’hui loin d’être au rendez-vous.

La situation nationale est apocalyptique. Le pays s’enlise dans une crise généralisée qui touche tous les secteurs d’activité mais celle-ci est avant tout profondément politique. Elle est caractérisée par une dangerosité exceptionnelle et extrême dont le marqueur le plus spectaculaire est la vacance du pouvoir.

Le sommet de l’Etat n’est pas le seul à connaître la paralysie, ses centres les plus névralgiques sont aussi à l’arrêt. A un moment aussi critique, aucun conseil des ministres n’est convoqué et les activités de centres de réflexion, aussi cruciaux que le Conseil National Economique et Social (CNES) (sa présidence est vacante depuis deux ans !), ou le Conseil National de l’Energie (CNE) sont gelées depuis des mois, voire des années. Les choses vont de mal en pis. On assiste à toutes sortes de manœuvres et de gesticulations dans la scène politique, signes avant-coureurs d’un système en pleine décomposition, qui exhalent les miasmes de la rumeur, la corruption et la violence.

Cinq hauts gradés de la hiérarchie militaires (Généraux Majors et Chefs de régions) visés par une « opération mains propres » ont été démis de leur fonction, mis en examen, puis arrêtés, mais nul ne sait exactement quels sont les tenants et les aboutissants de ce coup de filet sans précédent.

Depuis plus deux semaines, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une véritable foire d’empoigne entre de pseudo-représentants du peuple. Manipulés par des partis-Etats biberonnés aux pratiques maffieuses et putschistes, ces derniers se sont invectivés et battus comme des chiffonniers pour empêcher l’accès de l’APN à son actuel président, pourtant issu du même sérail et chose inédite dans son histoire, la présidence de l’Assemblée nationale se retrouve avec …deux prétendants,dont l’un vient d’en être déchu à la hussarde tandis que l’autre, y a été parachuté de façon cavalière. Mais quel sera le dénouement de cette scabreuse affaire ?

Ces comportements de malfrat touchent aujourd’hui toute la classe politique, laquelle ne s’embarrasse plus à afficher publiquement ses visées prédatrices et à se vautrer au grand jour dans la reptation pour étaler devant tous sa soumission au pouvoir.

Cette situation ubuesque est exacerbée par l’avènement d’une échéance, les présidentielles lesquelles rebattent les cartes au quotidien, alimentent la scène politique en rebondissements inattendus, plongent le pays dans l’incertitude et l’instabilité et risquent de le livrer au chaos. Ces élections devraient avoir lieu en toute probabilité en avril 2019 mais qui, aujourd’hui dans cette opacité ambiante, est en mesure de se prononcer avec suffisamment de certitude sur leur tenue à la date indiquée ou sur leur éventuel report ?

L’alerte est dans le rouge depuis bien longtemps. Certaines personnalités politiques « crédibles» du système sont inquiètes de la tournure périlleuse du contexte politique et sont montées au créneau pour appeler au changement mais le pouvoir semble rétif à toute inflexion politique et décidé à camper sur le statu-quo. La preuve en est, les arrestations arbitraires de journalistes et de blogueurs, au moment même où la journée de la presse est fêtée en grande pompe par le pouvoir.

Pourtant l’Algérie renvoie l’image d’une situation sociale désastreuse. Au lieu d’apporter des solutions sérieuses aux problèmes soulevés par les citoyens, le pouvoir laisse pourrir les conflits sociaux.

Ce qui provoque jacqueries, climat insurrectionnel et mine le tissu socio-économique du territoire national.

En l’absence de vision stratégique l’économie est clouée au sol, l’inflation dérape, les prix s’envolent et en dépit du redressement sensible du prix du baril, la paupérisation a gagné de larges couches de la société. Le chômage massif reste le lot d’une jeunesse qui souvent est ravagée par les méfaits de la drogue. Même lorsque celle-ci sort des universités, l’accès au marché du travail reste très difficile et son ultime chimère est la recherche d’un ailleurs improbable sur la rive nord de la méditerranée.

Faute de pouvoir disposer de capacités d’accueil à la hauteur de la poussée démographique, l’Ecole n’arrive plus à absorber les vagues de nouveaux élèves. Ce qui nuit aux conditions de l’apprentissage mais le plus grave est que l’Ecole continue de fonctionner par l’entonnoir du prêche et de l’endoctrinement. Rien d’étonnant dans ces conditions que les effets de l’obscurantisme se fassent sentir au quotidien, conduisent au saccage du patrimoine, comme cela s’est produit à Sétif lors de la destruction de la statue de Ain El Fouara et à la profanation de tombes dont celle du père de Kamel Daoud au nom de la « pureté » …islamique !?

L’Algérie a atteint un tel seuil de vulnérabilité et de faiblesse politiques que certaines puissances étrangères ne cachent ni leur prétention de (re)conquête, ni leur agressivité pour faire basculer l’Algérie dans leur giron. Les Etats-Unis lorgnent du côté du marché algérien des armes, qui jusqu’à présent est détenu pour l’essentiel par le partenaire russe tandis que la France voit d’un mauvais œil que ses parts de marché chutent à son détriment dans les échanges commerciaux avec l’Algérie.

Le système n’a pas tiré toutes les leçons des dernières décennies. Ses compromissions avec l’islamisme politique ont ruiné les espoirs de paix en Algérie et livré le peuple à une barbarie islamiste impitoyable dont le pays souffre jusqu’au jour d’aujourd’hui.

Mais force est de constater que le système n’a pas l’apanage de la cécité politique puisqu’un mouvement démocrate comme bien d’autres avant lui, El Mouwatana, n’hésite pas, dans sa course vers les présidentielles, à frayer dans les eaux fangeuses de l’islamisme politique, fusse t-il en faisant porter sa campagne électorale par les canaux de chaînes islamistes et en compagnie d’une figure tristement célèbre de l’ex-FIS, Mourad Dhina, dont les responsabilités sont avérées dans la boucherie des années 90.

Nous ne voulons être ni les otages de ceux qui pensent posséder la Vérité en exclusivité et l’imposer aux autres, ni les captifs de ceux qui pensent avoir été choisis à jamais par l’Histoire. Le peuple veut sortir des mâchoires de cet étau infernal pour en finir avec l’autoritarisme, l’instabilité chronique et la gabegie et enfin regarder sereinement vers l’avenir.

Jusqu’à quand l’Algérie sera-t-elle un bateau en perdition, sans capitaine à la barre ? Jusqu’à quand aura-t-elle pour institutions, des coquilles vides ? L’heure n’est ni au lifting, ni aux changements cosmétiques. L’Algérie a besoin d’un électrochoc. Il ne s’agit plus de réaménager le système ou de colmater ses failles. Ce système est caduc. Il a pour vocation d’aller à la casse car l’Algérie a besoin d’un horizon radicalement nouveau.

Il y a une nécessité impérieuse de repenser la politique comme une communauté de destin mue par la défense du bien commun et de l’intérêt suprême de la nation, et non comme un moyen d’assouvir des projets personnels.

C’est le moment où jamais de dire stop à un système qui a fait faillite, de prononcer la dissolution officielle de toutes ses institutions et ses sigles, pour permettre au pays de repartir sur de nouvelles bases. Il n’y a donc pas tâche plus urgente pour les forces républicaines et patriotiques, que celle de construire ensemble une transition nationale démocratique.

Dans un contexte de crise aiguë marquée par l’obsolescence de tout l’édifice institutionnel, seule l’ANP qui est encore républicaine, épine dorsale du pays et dernier rempart de l’Etat, est éligible en tant que force organisée et garante de l’unité de la nation, à mener ce processus politique à son terme et à assurer son caractère pacifique et républicain.

Il y a urgence à entamer une transition avant l’implosion du pays !

Alger, le 27 octobre 2018.

Le Bureau National du PLD.

 

 




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Russie : un mort dans une explosion dans une antenne régionale du FSB

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TERRORISME

Russie : un mort dans une explosion dans une antenne régionale du FSB

Une personne a été tuée et trois autres blessées par une explosion mercredi dans une antenne régionale des services russes de sécurité (FSB) à Arkhangelsk, dans le nord du pays, a annoncé à l’AFP un porte-parole du gouverneur local.

« Un engin explosif a détoné », a déclaré ce porte-parole, Artiom Botyguine, ajoutant qu' »une personne a été tuée et trois autres ont été hospitalisées ».

L’explosion a eu lieu juste avant 09H00 locales (06H00 GMT), selon le gouverneur de la région d’Arkhangelsk, Igor Orlov, qui s’exprimait devant des journalistes. « Le type d’explosif utilisé est en train d’être déterminé », a-t-il ajouté.

Il a refusé de se prononcer sur l’état des blessés et a ajouté que l’identité du mort était en cours de vérification.

« Nous prenons des mesures pour augmenter la sécurité des civils et des bâtiments publics dans la région d’Arkhangelsk », a-t-il ajouté.

Les attaques contre la police ou les services de sécurité sont rares en Russie, sauf dans le Caucase du Nord, région majoritairement musulmane où les autorités font face à des rebelles islamistes.

Auteur
AFP

 




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