25.5 C
Alger
jeudi 10 juillet 2025
Accueil Blog Page 2060

Le QG de l’armée saoudienne frappé par un missile yéménite

0
Guerre Arabie-saoudite/Yémen

Le QG de l’armée saoudienne frappé par un missile yéménite

L’unité balistique de l’armée yéménite et des Comités populaires a tiré, ce mercredi 9 mai, un missile de type Badr sur le quartier général de l’armée saoudienne chargé de l’information et de la guerre électronique à Najran.

Le missile Badr-1 est un missile balistique à courte portée qui a été fabriqué au Yémen.

L’unité balistique de l’armée yéménite a annoncé, il y a quelques heures, avoir tiré un missile Burkan-2H sur une zone économique à Riyad, capitale saoudienne.

Plus tôt dans la journée, l’unité balistique de l’armée et des Comités populaires du Yémen a tiré un missile Badr-1 en direction de la base aérienne saoudienne de Jizan. Le missile a atteint sans problème sa cible, mentionne une source militaire yéménite.

Ansarallah a annoncé sur son site que cette attaque était une réponse aux exactions quasi quotidiennes de la coalition arabe dirigée par Riyad qui, le 7 mai, a bombardé à deux reprises les locaux de la présidence situés dans le centre de la capitale Sanaa. Les frappes ont fait 90 morts et blessés parmi les civils.

Auteur
Presstv

 




- Publicité -

Le cours du pétrole s’affole avec la crise américano-iranienne

0
Marché

Le cours du pétrole s’affole avec la crise américano-iranienne

Les cours du pétrole ont bondi mercredi à leur plus haut niveau depuis novembre 2014, galvanisés par le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien ainsi que par une nette baisse des réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 77,21 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 2,36 dollars par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour le contrat de juin a pris 2,08 dollars pour finir à 71,14 dollars.

Les prix du brut n’avaient pas beaucoup réagi mardi juste après l’annonce par Donald Trump du retrait de son pays de l’accord signé à Vienne en juillet 2015, par lequel l’Iran a accepté de brider son programme nucléaire en échange de la levée d’une partie des sanctions internationales visant la République islamique.

Washington a choisi l’option la plus radicale en rétablissant l’intégralité des sanctions levées, mais aussi en annonçant des sanctions encore plus sévères et en forçant les entreprises étrangères à choisir rapidement entre faire des affaires en Iran ou aux États-Unis.

« Même si cette décision était plus ou moins attendue, le ton particulièrement sévère de Donald Trump a peut-être ébranlé un peu les investisseurs », a souligné Andrew Lebow de Commodity Research Group.

Cependant, certains des autres signataires n’ont pas abandonné l’idée de sauver l’accord, le président français Emmanuel Macron estimant notamment que la décision du locataire de la Maison Blanche était une « erreur ».

Ce soutien des autres pays « pourrait toutefois ne pas être suffisant pour compenser le ton particulièrement agressif des Etats-Unis et la probable grande efficacité des sanctions unilatérales américaines », ont souligné les analystes de Goldman sachs en mettant en avant les récentes sanctions américaines à l’encontre de l’entreprise russe Rusal, qui ont rapidement forcé son actionnaire principal, l’oligarque Oleg Deripaska, à se mettre en retrait.

L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, a aussi déclaré qu’elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour empêcher des pénuries d’approvisionnement en pétrole.

Ryad, qui pompe actuellement environ 10 millions de barils par jour, a la capacité de pomper quotidiennement environ 12 millions de barils.

Mais, même en puisant aussi éventuellement dans les réserves stratégiques des Etats-Unis, « cela finira toujours par réduire les niveaux déjà limités des stocks de brut dans un marché déjà tendu », ont relevé les analystes de Goldman Sachs.

Le rapport hebdomadaires sur les stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis penchait en ce sens: les réserves de brut, d’essence et d’autres produits distillés ont baissé bien plus fortement que prévu dans le pays lors de la semaine achevée le 4 mai.

Les acteurs du marché gardent aussi à l’esprit les conséquences sur les réserves d’or noir de la crise persistante au Venezuela, de l’accord Opep/Russie sur la limitation de la production et de la demande solide alimentée par la croissance mondiale.

Auteur
AFP

 




- Publicité -

Riyad cherchera à se doter de l’arme nucléaire si l’Iran en acquiert

0
Le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir menace

Riyad cherchera à se doter de l’arme nucléaire si l’Iran en acquiert

L’Arabie saoudite développera son propre arsenal nucléaire si l’Iran s’y emploie de son côté, a prévenu mercredi le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir, tandis que les tensions augmentent dans la région.

Interrogé sur la chaîne américaine CNN sur l’éventualité que Ryad « construise sa propre bombe » si Téhéran utilisait le retrait américain de l’accord de 2015 pour reprendre son programme nucléaire, M. Jubeir a déclaré: « Si l’Iran se dote d’une capacité nucléaire, nous ferons tout notre possible pour faire de même ».

L’Arabie saoudite affirme depuis longtemps qu’elle s’alignerait sur tout développement de l’armement nucléaire iranien mais cette déclaration du ministre saoudien des Affaires étrangères intervient au lendemain de la décision américaine de se retirer de l’accord iranien de 2015 par lequel Téhéran a accepté de brider son programme nucléaire en s’engageant à ne jamais chercher à obtenir la bombe atomique. 

Ryad, qui n’a jamais caché ses réserves vis-à-vis de l’accord passé en 2015 entre l’Iran et six puissances mondiales, a immédiatement applaudi l’annonce faite par le président Donald Trump, son grand allié.

Au lendemain de l’annonce américaine, l’Arabie saoudite a été la cible d’une nouvelle salve de missiles balistiques tirés par les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran. 

« Ces missiles sont de fabrication iranienne et livrés aux Houthis. Un tel comportement est inacceptable. Cela bafoue les résolutions des Nations unies au regard des missiles balistiques. Et les Iraniens doivent être tenus responsables pour cela », a estimé le ministre saoudien des Affaires étrangères sur CNN. 

« Nous essayons d’éviter à tout prix une action militaire directe contre l’Iran mais l’Iran ne peut pas continuer à se comporter ainsi. Cela représente une déclaration de guerre », a poursuivi Adel al-Jubeir.

 




- Publicité -

La LADDH dénonce les représailles qui visent Ali Yahia Abdennour

0
L’ancien militant des droits de l’homme cible de « vengeurs »

La LADDH dénonce les représailles qui visent Ali Yahia Abdennour

Le Bureau national de la LADDH a appris qu’une menace d’expulsion de l’appartement qu’il occupe depuis 1962 pèse sur Maître Ali Yahia Abdennour.

Alors que tous les locataires du même immeuble ont pu bénéficier, conformément à la réglementation, du droit d’acquérir leur logement qui est géré par l’OPGI, cela a toujours était refusé à Maître Ali Yahia Abdennour par mesure de représailles contre le militant pour les droits humains qu’il a toujours était et qu’il est toujours malgré son âge avancé.

Ainsi après avoir donné le meilleur de sa personne lors de la période de la colonisation et après milité depuis fort longtemps pour exiger la démocratie dans l’Algérie indépendante sans faire de sa fonction un moyen d’accumulation frauduleuse ou d’accaparement, les autorités, plus précisément ceux qui sont derrière les autorités, tentent de se venger parce qu’il est resté propre.

Ce comportement qui lui est infligé interpelle  tous les hommes et les femmes libres de notre pays.

Le Bureau national de la LADDH dénonce cet acte de vengeance et d’arbitraire, elle se tient résolument aux côtés de Maître Ali Yahia avec tous ceux et toutes  celles qui ont décidé de ne pas permettre cela.

 Oran le 08-05-2018

P/ Bureau national le Vice président

Kaddour Chouicha                                    

 




- Publicité -

Sonatrach s’offre une raffinerie et trois terminaux ExxonMobil en Italie

0
Energie

Sonatrach s’offre une raffinerie et trois terminaux ExxonMobil en Italie

La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a signé, mercredi à Rome, un accord avec Esso Italiana (filiale du groupe américain ExxonMobil) pour l’acquisition de la raffinerie d’Augusta et de trois terminaux pétroliers en Italie, a indiqué Sonatrach dans un communiqué.

« Faisant suite à l’accord des autorités algériennes et de son conseil d’administration, Sonatrach annonce mercredi avoir signé un accord avec Esso Italiana Srl (filiale à 100% d’ExxonMobil) portant sur l’achat de la raffinerie d’Augusta (Sicile) et de trois terminaux pétroliers situés à Augusta, Naples et Palerme ainsi que de leurs systèmes d’oléoducs associés », précise le communiqué.

Cet accord « est le fruit d’une procédure de mise en vente concurrentielle. Le transfert de la propriété de la raffinerie et de ses actifs à Sonatrach interviendra à la fin de l’année 2018, sous réserve du respect de certaines conditions, notamment l’approbation de cette vente par les autorités en charge de la concurrence », note Sonatrach.

« Capable de traiter à la fois du Sahara Blend ainsi que du fuel résiduel issu de la raffinerie de Skikda, la raffinerie d’Augusta s’intégrera directement dans le système de raffinage de Sonatrach. Elle pourra également traiter directement des produits qui sont excédentaires en Algérie en vue de réimporter des produits aujourd’hui en déficit comme le gas oil et l’essence », détaille le communiqué.

Selon les termes de cet accord, Sonatrach « travaillera également en étroite collaboration avec Esso Italiana Srl et ExxonMobil pour assurer la continuité effective de l’exploitation de la raffinerie d’Augusta pendant la période de transition ainsi qu’à son issue », poursuit la même source.

Avec l’acquisition des ces trois terminaux, « l’autonomie de la consommation en diesel et en essence de l’Algérie est, quant à elle, augmentée de plusieurs jours de consommation », ajoute le communiqué.

A l’occasion de la signature de cet accord, le P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a déclaré: « Nous sommes extrêmement fiers de réaliser notre premier investissement dans le raffinage international en Italie. Avec la proximité géographique de l’Italie et les relations privilégiées qui ont toujours lié Sonatrach à ce pays, il est naturel que notre première acquisition dans le raffinage se fasse en Italie ».

En outre, a-t-il fait valoir, « la raffinerie d’Augusta représente un actif idéal sur le plan géographique et sur le plan des synergies envisageables avec la raffinerie de Skikda. Nous entendons assurer la continuité de son management, la stabilité de l’emploi et continuer à faire progresser ses standards déjà élevés en matière de santé, de sécurité et de respect de l’environnement ».

La compagnie Sonatrach, a-t-il avancé, « entend également établir et nourrir un dialogue ouvert et permanent avec l’ensemble des parties prenantes dans cette opération ».

Par ailleurs, le communiqué explique que dans le cadre de sa stratégie de couverture des besoins nationaux en carburants et en attendant la mise en place de nouvelles capacités de traitement et de transformation d’hydrocarbures localement, Sonatrach, après avoir obtenu l’accord des autorités algériennes, a ainsi répondu favorablement à la consultation lancée par ExxonMobil à la fin août 2017 pour la vente de sa raffinerie de 198.000 bbl/j, située à Augusta en Sicile (Italie).

La raffinerie d’Augusta est une raffinerie qui traite des bruts légers à l’instar du Sahara Blend algérien, de l’Arabian Light (Arabie Saoudite) ou de l’Azeri (Azerbaïdjan).

Elle est dotée d’une capacité de traitement de 10 millions de tonnes par an. Ce qui en ferait la deuxième raffinerie de Sonatrach.

Grâce à ses unités de production d’huile de base et son FCC, cette raffinerie est dotée d’un indice de complexité relativement plus élevé que l’indice de complexité moyen des raffineries exploitées en Algérie.

Sur le bassin méditerranéen, Augusta est surtout connue pour être le premier producteur d’huiles de base de cette région.

Durant les années 90, cette raffinerie s’approvisionnait régulièrement auprès de Sonatrach en Zarzaitine qui offre un bon rendement en huile de base.

Jusqu’en 2009, cette raffinerie s’approvisionnait également en fuel à basse teneur en soufre issu de la raffinerie de Skikda.

La raffinerie d’Augusta permettra de couvrir les déficits algériens en essences et en gas oil sur toute la période du plan à moyen terme 2018-2022, et ce, même dans l’hypothèse d’un décalage de 2 années dans la mise en service des nouveaux projets de reforming de naphta, du projet d’hydrocrackage de fuel à Skikda et de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud, avance Sonatrach dans son communiqué.

La raffinerie d’Augusta constitue un « bon bridge » entre le processing virtuel lancé en 2018 par Sonatrach et l’arrivée de nouvelles capacités de raffinage en Algérie.

En effet, note la même source, Sonatrach pourra processer physiquement son pétrole brut pendant les périodes de déficit et utiliser cette raffinerie comme source d’optimisation avec les raffineries algériennes.

Les terminaux de carburants de Naples, Palerme et Augusta (inclus dans la transaction) offrent une capacité de stockage supplémentaire de 565 kb (565.000 barils) de gas oil et 309 kb (309.000 barils) d’essence.

Ce qui permettra, vu leur proximité de l’Algérie, d’assurer 3 jours supplémentaires d’autonomie de stockage par rapport à l’autonomie qui existe en Algérie à travers les capacités de Naftal et de Sonatrach.

De surcroît, assure Sonatrach, l’un des éléments importants du cahier des charges d’ExxonMobil réside dans l’exigence de reprendre la production d’huile de base à travers un contrat d’offtake de 10 ans.

Cette condition permet non seulement d’avoir une source de revenus garantie pour les huiles de base, mais surtout d’avoir ExxonMobil comme partenaire de fait pendant au moins dix ans.

 

Auteur
APS

 




- Publicité -

Le triangle dramatique du système Bouteflika

0
Manipulations au sommet

Le triangle dramatique du système Bouteflika

Stephen Karpman en 1968 a imaginé dans un de ses célébré article : « Fairy Tales and Script Drama Analysis » un jeu psychologique entre deux personnes capables de jouer les trois rôles : un persécuteur, un sauveur qui attire dans ce qu’il a décrit comme triangle dramatique une victime et enclencher ainsi un jeu paradoxal dans un but qui arrange le déclencheur du scénario.

Ce persécuteur agit sur la victime. Si le persécuteur tente de nouer cette relation avec une potentielle victime, celle-ci pourra réagir différemment : adopter une position de victime ou ne pas se laisser faire. Mais ce qui pourrait être plus surprenant, c’est lorsque cette victime accepte de jouer ce rôle, alors elle peut avoir dans ce cas une part de responsabilité dans le fait d’y rester telle que.

Malheureusement,  la manipulation devient perverse lorsque la motivation du jeu est l’amertume de la victime. C’est selon toute vraisemblance ce qui est en train de se passer dans notre pays. Les sources anonymes qui ont balancé à Huffingtonpost Maghreb le mécontentement de Bouteflika qui reporte une réunion d’un conseil des ministres à cause d’une augmentation des taxes qui rentrent dans le cadre de la feuille de route du gouvernement qui non seulement applique le programme de ce président mécontent mais aussi c’est la seule solution pour renflouer les caisse de l’Etat pour payer les fonctionnaires et soulager un peu la planche à billets, n’est pas anodine et la manipulation est flagrante.

Toute la question reste : Est-ce qu’un homme très malade  dans un âge avancé, peut monter ce jeu de rôle très compliqué uniquement pour demeurer à ce poste qu’il assume difficilement voilà maintenant plusieurs années ? 

Croire à cette thèse parfois intentionnelle, c’est, rentrer dans le jeu propagandiste de ceux qui veulent dichotomiser les alternatives pour refroidir la passion citoyenne pour un tel rendez-vous, dévier le champ politique de sa cible et lui faire rater une occasion historique de changement. Ce n’est pas Bouteflika qui s’accroche au pouvoir mais c’est le système rentier qui s’agrippe à lui. Ce système est formé d’opportunistes du parti unique et de ses excroissances qui en voulant perpétuer l’ordre établi, refusent, voire même  résistent aux changements.

Depuis plus d’une année la composante de ce système pratique un jeu ouvert, ce qui n’est certainement pas en sa faveur parce qu’il ne le cache plus. Un gouvernement dirigé par un commis de l’Etat, Tebboune n’a pas tenu trois mois parce qu’il s’est attaqué à l’oligarchie, colonne vertébrale de ce système à travers ces nouveaux riches. Aujourd’hui, on comprend mieux pourquoi Ouyahia était le responsable idoine pour préparer la perpétuation du système quand bien même les frères et sœurs de Bouteflika n’en voient pas l’opportunité.

Cette histoire de présenter l’ex-DRS comme un « bourourou », ce personnage mythique avec qui on fait peur les  enfants pour les faire dormir n’est qu’un conte qui commence à ennuyer.

Déjà à l’aube du  mandat précédent, on analysait la DRS (01) comme ayant déterré les dossiers de corruption de Sonatrach  pour nous dit-on affaiblir le clan de Bouteflika afin de transférer le pouvoir d’un clan à un autre. Résultat : Bouteflika est là ! Et aucun remplaçant n’a été trouvé pour prendre sa place. Même malade, il leur sert de tremplin pour faire durer l’ordre établi dans lequel, désormais chacun trouve son compte, même une frange importante des citoyens aveuglée par le présent.

L’accélération des événements depuis la nomination du nouveau gouvernement est édifiante. Ouyahia annonce depuis Arzew la reprise par  Sonatrach de l’exploitation du gaz de schiste que de nombreux experts jugent non encore rentables et divise la société par ses inconvénients écologiques, Bouteflika vient en sauveur par faire lire une lettre par le ministre de l’Energie qui recadre l’exécutif en le renvoyant en priorité aux ressources conventionnelles. Il feigne réorganiser le secteur public par une privatisation, de suite rappelé à l’ordre avec une très forte médiatisation citant l’intervention personnelle de Bouteflika.

Le spectre de l’année blanche dans l’éducation nationale a été sauvé in extremis par Bouteflika qui a ordonné à l’exécutif de dialoguer.

Le comble et comme par hasard Mourad Zemali, invité de la chaine 3, le 8 mai, annonce que ce n’est pas lui alors que c’est de ses prérogatives « institutionnellement » que c’est Bouteflika qui a décidé de revaloriser les pensions des 3 166 903 retraités de 0,5 à 5% alors qu’il s’agit là de leur droit annuel. Calcul fait, cette revalorisation après déduction de l’IRG variera entre moins de 800 dinars toute catégorie de pension confondue. Que représente ce petite valeur lorsqu’on lui fait signer une loi complémentaire de finances qui augmentera la taxe douanière sur un produit importé de 200% et qui se répercute directement sur ce consommateur qu’on a arrosé avec un pipi de chat ?                      

R. R.

Renvoi

(01) Article de Mélanie Matares paru sur le site du Figaro.fr le 03 mars 2013

 

Auteur
Rabah Reghis

 




- Publicité -

Les massacres du 8 Mai 1945 : un événement polymorphe

0
Tribune

Les massacres du 8 Mai 1945 : un événement polymorphe

Après l’incident à Ksar Chellala(1), Messali Hadj, président du PPA (Parti du peuple algérien) est déporté au Congo-Brazzaville, le 25 avril 1945.

Cet incident annonce sans ambiguïté que l’insurrection en gestation risque d’exploser à tout moment à travers le pays. Quelques jours plus tard, éclatent en effet des émeutes à Sétif, au Nord du Constantinois, en Petite Kabylie et ailleurs. Ce mouvement insurrectionnel, par certains endroits, spontané, et, par d’autres, sous la direction du PPA, a duré plusieurs semaines.

C’est la première fois depuis 1830 que l’Algérie a unanimement manifesté des sentiments anti-coloniaux, les régions se soulevaient auparavant séparément pour s’opposer à la conquête coloniale et à la spoliation des terres. L’insurrection de Mai 1945 fut un autre élan patriotique dans le long processus séculier de la lutte pour l’émancipation nationale.

Question de l’insurrection générale

Le PPA organise des manifestations à Alger, Blida et Oran, le 1er mai 1945, en demandant la libération de Messali Hadj et l’indépendance de l’Algérie. A Sétif, les «Algériens musulmans», profitant de l’audience particulière donnée à la journée du 8 Mai 1945, décident par des manifestations de rappeler leurs revendications. La marche tourne rapidement à l’émeute, lorsqu’un manifestant portant le drapeau national est tué. La mobilisation s’étend rapidement au nord de Constantine, Bône, Biskra et en Kabylie alors que le monde entier fête la fin de la Seconde guerre mondiale et la victoire des Alliés sur les forces de l’Axe et «l’axe du mal», pour reprendre l’expression galvaudée des néo-conservateurs et des néo-réactionnaires, sous la houlette du président américain Georges W. Bush.

La participation des Algériens à la libération de la France a fait que la victoire sur les nazis signifiait pour eux la fin du statut de l’indigénat, de l’arbitraire et de l’injustice. Les promesses politiques ne sont pas tenues, une fois encore. Le pouvoir colonial reste intransigeant sur la question nationale, il fera autant en justifiant la création de l’Etat d’Israël par le slogan mystificateur, «Une terre sans peuple pour un peuple sans terre».

L’ordre donné dans la précipitation d’étendre les émeutes sur tout le territoire national pour la nuit du 23-24 mai est annulé finalement. Selon la direction du PPA, l’analyse de la situation n’est pas propice à l’insurrection générale : «Militants hésitants, impréparation, démantèlement de l’organisation, arrestations massives et, craignant le pire, un carnage, ils prirent, dans un grand déchirement, de revenir sur celle déjà prise et donnèrent le contre-ordre».(2) Le mouvement national, en perpétuelle réorganisation sous les coups du boutoir de la répression, n’était pas en mesure de s’engager dans une aventure aux lendemains incertains. Mais l’insurrection du 1er Novembre 1954 serait-elle pour autant pensée scrupuleusement et organisée soigneusement pour éviter qu’elle soit à nouveau marquée par des violences incontrôlées et ne provoque une répression massive ?

Externalisation de la violence

Une campagne répressive est menée partout avec acharnement dans les régions où les insurrections ont eu lieu, comme à Guelma, Aïn Abid, Sétif, Kherrata, Aïn Kebira ainsi que dans plusieurs villages en Kabylie. Selon un participant-témoin, Kateb Yacine, «en fuyant Sétif, je suis monté à l’avant du car et j’ai vu alors à ce moment-là des choses terribles, parce que le peuple venait de toutes parts. J’ai vu cela vraiment comme une fourmilière. La terre devenait une véritable fourmilière, vraiment je me demandais d’où venaient tous ces gens, comment j’avais pu ne pas le voir avant ! On avait l’impression qu’ils sortaient de la terre… Il y a eu des scènes de viols, il y a eu encore des massacres. On voyait les corps allongés dans les rues.»(3)

Toutes les troupes, militaires et civiles, sont réquisitionnées pour réprimer les «troubles à l’ordre public». Les Européens s’organisent en milice pour prêter main-forte aux gendarmes et aux militaires. La marine et l’aviation bombardent et rasent plusieurs agglomérations dans le

Constantinois. Une cinquantaine de mechtas sont incendiées. Des vagues d’arrestations ont eu lieu dans les milieux intellectuels, y compris parmi ceux prônant l’assimilation. Les exécutions sommaires, bombardements, massacres et enfin les humiliantes cérémonies de soumission organisées par l’armée contre les «Algériens musulmans» laisseront des traces indélébiles dans les corps et les cœurs. Ces actions d’une extrême brutalité ont semé manifestement les graines de la guerre de Libération (1954-1954).

Si on connaît le chiffre des victimes européennes, 103 morts, celui des victimes algériennes reste problématique. Selon le journaliste Yves Courrière, l’auteur de La Guerre d’Algérie, ces émeutes ont fait 15 000 morts. Le chiffre de 40 000 sera avancé par les milieux nationalistes, puis par le gouvernement algérien. Ce dernier, commémorant ces massacres chaque année, estime à 45 000 morts les massacres de Sétif.

Ce chiffre est retenu finalement par l’opinion publique. Belaïd Abdesslam, participant à l’époque, déclare dans El Khabar Hebdo que le chiffre officiel est choisi à des fins de propagande. Le nombre de victimes durant la guerre de Libération d’un million et demi de martyrs soutient également le même objectif. Le chiffre de

400 000 martyrs, selon de nombreux historiens, est très proche de la réalité. Ce chiffre reste néanmoins très élevé sur une population de 8 millions d’habitants, soit 5% de la population. Les données macabres comptent peu sur la portée de la Révolution algérienne dans le monde puisqu’elle reste un grand événement historique dans les annales de la décolonisation.

Historiquement, la démocratie occidentale, pour paraphraser Achille Mbembe dans son essai Politiques de l’inimitié, a toujours cherché au fond à externaliser sur les colonies une violence en réserve qu’elle n’a pas voulu exercer à l’intérieur de ses frontières. Le colonialisme se comprend très difficilement, écrit le théoricien de la violence, Frantz Fanon, sans la possibilité de massacrer, de torturer ou de violer. «La violence est une modalité des relations occupant-occupé», constate-t-il.(4)

Le discours mettant en exergue l’action militaire au détriment de l’action politique est rehaussé dans la période postcoloniale. La construction de l’Etat-nation se fait beaucoup plus par la violence prétorienne que par la pluralité politique et le multiculturalisme. En Algérie, l’ALN (Armée de libération nationale) est créée par le FLN au terme d’une longue lutte politique des militants nationalistes. Au lendemain de l’indépendance, l’ALN, baptisée ANP (Armée nationale populaire), s’est appropriée de la légitimité historique du FLN-ALN pour construire un Etat-nation, un Etat dans l’Etat, indépendant de la mêlée, de la lutte des clans. Une modernisation autoritaire et forcenée ne pouvait produire dans de telles circonstances qu’une modernité inachevée, pervertie.

élites et Compromis historique

La répression fut en effet terrible à travers le Nord Constantinois ainsi qu’en Petite Kabylie. Personne n’a pu y échapper. Tous les nationaux sujets sans distinction de statut social sont logés à la même enseigne. Une fraction importante de l’élite politique, y compris les groupes intégrationnistes/autonomistes qui dirigera l’appareil du FLN-ALN, fut incarcérée lors de ces événements. Notons Ferhat Abbas, le Dr Ahmed Francis, Ahmed Boumendjel, Me Sattor Kaddour, Cheikh Bachir El Brahimi, Mohamed Khider, Abdallah Fillali, Larbi Ben M’hidi, Benyoucef Benkhedda. Ferhat Abbas, arrêté le 8 mai 1945, n’est libéré que 6 mois plus tard à la suite de l’amnistie votée par l’Assemblée nationale.
La réforme du système colonial de l’intérieur s’est avérée finalement une diversion, une aliénation. Le mode électoral, même défavorable aux autochtones, ne leur permettait pas l’accès aux organes décisionnels. Le jeu légaliste, très structuré, ne pouvait que consolider le statu quo et l’impasse. Cette situation sera confirmée, une fois encore, en 1947 par les élections «Naegelen»(5) marquées par d’outrageuses fraudes et une répression aveugle.

La puissance coloniale en butte à des contradictions internes et externes n’était pas en mesure de céder aucune parcelle de ses prérogatives comme le pouvoir israélien le fera plus tard en entamant des négociations induisant concession après concession jusqu’au point où la solution des deux Etats est devenue tout simplement une fiction, une farce de mauvais goût.

Tant recherché, le «compromis historique», entre le mouvement national et la puissance coloniale, et entre le peuple algérien et la colonie européenne, apparaît désormais comme un vœu pieux. Il est reporté à chaque nouvelle conjoncture aux calendes grecques. La répression sanglante sonna le glas à une cohabitation déjà très fragile entre nationaux sujets et nationaux citoyens. Un des protagonistes de ce compromis, Albert Camus, très amer, écrit dans, Combat, en mai 1945 : «Les massacres de Sétif et de Guelma ont provoqué chez les Français d’Algérie un ressentiment profond et indigné. La répression qui a suivi a développé dans les masses arabes un sentiment de crainte et d’hostilité».(6).

Le fossé entre les Algériens et les Européens s’est creusé irrémédiablement après les émeutes, d’autant plus que le pouvoir colonial n’était pas en mesure de transcender ses contradictions internes et ses conflits avec Paris.

Les fervents protagonistes de la cohabitation ont définitivement perdu tout espoir d’une Algérie paisible évoluant en symbiose dans un environnement multiethnique et multiculturel animé par une pluralité politique unique dans la région. La guerre de Libération fractura profondément la cohabitation entre les différentes communautés, le terrorisme de l’OAS(7) finira par la défaire complètement.

L’évolution des événements a clairement illustré une absence de vision stratégique de la part des élites et des acteurs indépendants. Abderrahmane Farès, président de l’Exécutif provisoire, prononçait de l’ancien bureau du gouverneur général des paroles qui résumaient tristement bien des événements du passé : «Les relations entre l’Algérie et la France sont un cimetière d’occasions manquées». Certes, les hommes font leur propre histoire, comme nous l’enseigne Karl Marx dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte ; ils ne la font pas toutefois dans des conditions choisies par eux seuls.

La répression qui s’est également abattue sur les partis politiques, PPA-MTLD, UDMA, PCA, Oulémas et autres groupes n’est pas parvenue à anéantir pour autant le mouvement national. Il renaîtra de ses cendres après une longue période d’intenses luttes politiques qui aboutira au déclenchement de la lutte armée. Cette période, inédite, est très riche en luttes politiques et activités culturelles.

Naissance de la génération 54 et écriture de l’histoire

C’est lors des massacres du 8 Mai que «mon nationalisme se cimenta», dira Kateb Yacine. Il y a un avant et un après Mai 1945. Le 1er Novembre a bien commencé le 8 mai 1945, estime, pour sa part, Mohammed Harbi. Le traumatisme de ces émeutes radicalisera inexorablement le mouvement national.

Les massacres de 1945 marquent à tout jamais une nouvelle génération, d’esprit et d’âge. La «génération 54», âgée de quinze à trente ans, a conclu dans son analyse de la situation que la solution finale au fait colonial réside dans «El Thawra» (La Révolution) afin de récupérer les terres spoliées pour permettre aux «damnés de la terre» de vivre dans «El azza ouel karama» (La fierté et dignité), pour reprendre le slogan fétiche du président Abdelaziz Bouteflika lors de la campagne électorale présidentielle 1999. Le colonisé, en paraphrasant Frantz Fanon, pour accomplir son humanité, doit tout d’abord «allumer la mèche» (Larbi Ben M’hidi). Le mouvement d’émancipation se prendra par la suite — selon la logique des révolutionnaires professionnels — en charge lui-même. Cette vision candide s’avérera problématique dans le champ de la lutte armée.

Le déclenchement de la lutte armée, le 1er Novembre 1954, n’est pas né ex-nihilo, c’est le résultat d’un nouveau mouvement de mobilisation qui s’est déclenché au lendemain des massacres. Dès le congrès constitutif du MTLD, en février 1947, l’OS (Organisation spéciale), en tant que «bras armé» du PPA-MTLD, est créée sous la direction de Mostefa Ben Boulaïd. L’Organisation est en charge de préparer une autre forme de lutte politique, la lutte armée.

Les événements de la période allant de 1945 à 1954 sont passés dans l’ensemble sous silence dans l’histographie institutionnelle. Notons la création de l’OS en 1947, les luttes électorales, le scoutisme, les joutes oratoires, la défense de la langue arabe et de l’islam, le hold-up de la poste d’Oran en 1949, la tentative de destruction de la stèle honorant la mémoire de l’Emir Abdelkader érigée par les autorités françaises à Mascara, les grèves de faim, les manifestations dans l’espace public, l’affaire de Tébessa en 1950, les grands procès de l’OS, et les altercations avec les agents de l’ordre, pour ne citer que quelques faits saillants.

Il semble qu’aucun événement ne soit digne d’être mis en avant dans l’histographie institutionnelle. Elle a occulté des héritages et des luttes politiques d’une grande importance pour la compréhension de la période actuelle. Regarder le passé avec la rigueur académique, comme nous le conseille le père de la Chine moderne, Sun Yat Sen, c’est comprendre l’avenir. Le discours dominant a également tendance à effacer l’apport des partis autonomistes et personnalités au profit du parti indépendantiste radical. Le discours dominant a mis en exergue un récit national linéaire, lisse. Cette filiation unique part de la résistance de l’Emir Abdelkader pour aboutir au FLN en passant par l’ENA-PPA-MTLD. Ce ne sont pas seulement certains courants qui sont occultés dans l’évocation du mouvement national, mais également des périodes entières.

Décolonisation ratée et Guerres mémorielles

Le général de Gaulle, président du Conseil provisoire, ordonne au gouverneur général Yves Chataigneau de mater les indigènes sans distinction de sexe, d’âge ou des groupes politiques. Il affirme dans un message au gouverneur «la volonté de la France victorieuse de ne laisser porter aucune atteinte à la souveraineté française en Algérie». Auparavant, à la veille de l’amnistie, il a ordonné de transférer Messali Hadj de Goléa au Congo-Brazzaville. Dans le même état d’esprit de l’époque, François Mitterrand, ministre de l’Intérieur, un socialiste, déclare au lendemain du 1er Novembre : «L’Algérie, c’est la France.

Et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne»(8)Jusqu’en 1956, la question coloniale reposait sur un consensus national pour le maintien de l’Algérie comme un département français. L’intégration, tant revendiquée par le mouvement national, toutes tendances confondues, ne fut inscrite en réalité dans aucun agenda.
La France humaniste ne proposa guère aux Algériens une intégration ingénieuse dans une France aux valeurs universalistes, comme Ferhat Abbas et d’autres ont demandé dans les années 1930 et 1940.

La solution intermédiaire avant la déportation de Messali Hadj au Congo-Brazaville était une autre occasion ratée qui aurait évité les massacres des populations et les guerres. Un consensus aurait pu être mis en place qui «à la fois acceptait avec réalisme l’indépendance algérienne, mais dans des formes qui ménageaient certains intérêts émotionnels français afin de faire coexister une Algérie indépendante à un progressisme français dans le monde».(9)

La décolonisation de la France en Afrique et ailleurs, comme dirait Bertrand Badie, fut un retentissant échec, un processus raté, à la fois pour la France et les colonies. La France de puissance mondiale, avec la montée de l’hégémonisme américain, perd brutalement ce statut pour une puissance moyenne. La construction de l’Etat-nation dans les colonies a par la suite abouti à l’émergence d’un nouveau type d’Etat autoritaire reposant sur un puissant et omniprésent appareil sécuritaire. Cet Etat qui a failli à ses missions pérennes est dominé par une tribu, des clans, une famille, un individu. La réforme de cet Etat, de l’intérieur ou l’extérieur, reste problématique pour la génération des réseaux sociaux.

Plus de sept décennies après le début de la décolonisation, les guerres mémorielles alimentées par la montée des communautarismes, particularismes, archaïsmes et intégrismes de tous acabits se sont intensifiées à la faveur de la révolution des TIC. Comme dans les anciennes colonies, bien que sous différents aspects et angles, la question identitaire se pose également avec une grande acuité à la plus vieille nation européenne. Les humiliés d’hier sont devenus des acteurs internationaux dans un environnement géopolitique en ébullition et en pleine mutation.

La loi du 23 février 2005 affirmant les bienfaits de la colonisation reste toutefois très problématique au regard des faits du 8 Mai 1945 et d’autres. La guerre mémorielle va jusqu’à énoncer dans les programmes scolaires français «le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord». L’incinération des corps des Algériens tués dans les affrontements du 8 Mai est une autre tache indélébile de la colonisation. Ces fours sont comparables «aux fours crématoires des nazis».(10) Le général Raymond Duval, dédaigneux et arrogeant, estima qu’il a éradiqué toute velléité de révolte pour dix ans. Quant au taux de scolarisation, le véhicule de la «mission civilisatrice», il était inférieur à 10% !

La période post-émeutes de 1945 ressemble à bien des aspects à celle d’aujourd’hui. La question nationale se trouvait, selon la génération 54, dans l’impasse. Pour débloquer la situation, une rupture radicale avec le pouvoir colonial et de son système de hogra s’imposait de jure et de facto aux hommes épris de paix, de justice et de liberté. Le développement du capitalisme agraire a abouti finalement à fractionner le pays en deux mondes séparés et antagonistes. Il y avait, d’un côté, la majorité des habitants évoluant dans une société pauvre et fermée sur elle-même, et de l’autre, la minorité des habitants vivant dans une société riche et ouverte sur la modernité. Rien ne rapprochait les deux mondes en apparence, si ce n’est l’exploitation de la première par la seconde société.

Aujourd’hui, l’Algérie est duale comme par le passé, une société pauvre et une société riche. A la différence, les acteurs qui ont débloqué la situation par le passé se trouvaient au sein de la plèbe, comme des poissons dans l’eau. Aujourd’hui, les éléments susceptibles de porter à bras-le-corps le changement pour le progrès social se trouvent dans l’autre camp, dans le camp des nouveaux riches. L’ouverture de l’autoritarisme, faite dans l’antichambre du pouvoir prétorien, les a pris en otages après les avoir apprivoisés dans l’économie de bazar. L’intelligentsia algérienne, de par sa genèse et sa socialisation, a été de tout temps en retard sur le mouvement national et social. La grogne populaire qui a envahi le champ politique depuis le Printemps arabe permettrait-elle à la nouvelle génération représentant plus de 70% de la population de guérir de son aliénation afin d’instituer une nouvelle forme de gouvernance de la cité ?

Dr Rachid Tlemçani

Prfesseur, relations internationales et sécurité régionale

Notes :

1)- Le 18 avril 1945, quatre messalistes sont arrêtés, il s’ensuit une intervention de la foule pour les délivrer. Les autorités répliquent en incarcérant Messali Hadj à Goléa, l’atmosphère générale de la population est à la révolte. Il est déporté rapidement au Congo-Brazzaville.
2)- Benyoucef Benkhedda, Les origines du 1er Novembre 1954, Editions Dahlab, 1989, Alger, p.103
3)- Transcription de l’émission de Patrice Gélinet sur France Culture, «La Guerre d’Algérie vingt-cinq ans après : la gestation 1945-1954 ». http://www.fabriquedesens.net/La-guerre-d-Algerie-vingt-cinq-ans
4)- Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, Ecrits politiques, La Découverte, 201, p. 73
5)- Rachid Tlemçani, Dictionnaire du vote, Entrée, Algérie, sous la direction de Pascal Perrineau et Dominique Reynié, PUF, 2001 Paris
6)- Benjamin Stora, Contribution à l’histoire interne de la Révolution algérienne. La différenciation entre le FLN et le courant messaliste, Eté 1954- Décembre 1955. https://www.persee.fr/doc/camed_0395-9317_1983_num_26_1_937
7)- Les actions forcenées de l’OAS (Organisation Armée Secrète) ont marqué les villes algériennes dès que s’est affirmée la possibilité d’une issue négociée à la guerre d’indépendance. L’OAS, créée le 11 janvier 1961, a perpétré au total 6000 attentats en Algérie. Voir, Mohand-Tahar Zeggagh, Vérités sur les crimes de l’OAS en Algérie, Dossier spécial archives et contribution à la mémoire historique du peuple algérien (1961/1962), Editions ANEP, 2017
8)- Allocution de François Mitterrand exprimant le 7 novembre 1954 à la radio la position du gouvernement sur «La Toussaint rouge». Notons les interventions militaires françaises qui ont lieu en Afrique et au Moyen- Orient depuis le début de ce siècle obéissent à la même philosophie politique que celle du passé.
9)- Rachid Ouaïssa, Les carnets de Hartmut Elsenhans. La guerre d’Algérie par ses acteurs français. Postface de Hartmut Elsenhans, Casbah Editions, 2009, Alger, p.552.
10)- Discours du président Bouteflika à l’occasion du soixantième anniversaire des émeutes de Sétif du 8 Mai 1945.
 

Auteur
Rachid Tlemçani

 




- Publicité -

Les maladies animales transfrontalières inquiètent les vétérinaires

0
4e congrès international du groupement technique vétérinaire Algérien (GTVA)

Les maladies animales transfrontalières inquiètent les vétérinaires

Après Alger et Constantine, le 4e congrès international du groupe technique vétérinaire Algérien a eu lieu, cette année à la salle de conférence de l hôtel Benyahia, en présence de 20 wilayas et des spécialistes de, France, Tunisie, Maroc.

Le Groupement technique vétérinaire algérien (GTVA) est une association nationale d’une quarantaine de membres à leur tète Benyahia Seddik. Créé initialement pour assurer leur formation continue, le GTVA a eu pour mission de fédérer les vétérinaires, chargés de recherche ou responsables de laboratoires, spécialisés en élevage, en hygiène alimentaire ou en médecine et chirurgie de gros ou de petits animaux…

“Le GTVA est une association à but non lucratif, à caractère purement professionnel qui veille à la mise en œuvre au sein de la profession vétérinaire de bonnes pratiques et de dispositifs permettant d’améliorer constamment l’intervention du praticien dans les différents domaines de son travail à travers la formation continue, la remise à niveau et le perfectionnement”, soutient Seddik Benyahia.

L’idée du groupement technique vétérinaire en Algérie a germé en janvier 2012 et l’association a vu le jour en mai 2013 fondée par un groupe de vétérinaires originaires de différentes régions du pays, soucieux de l’avenir de la médecine vétérinaires dans le pays et voulant relever le défi d’améliorer le niveau de la profession et désireux de partager leur savoir-faire et leurs acquis. Le thème de ce congrès a été “les maladies transfrontalières et les enjeux et moyens  de lutte”,

Benyahia Seddik a toutefois indiqué que les maladies animales transfrontalières ont des impacts non seulement sur la santé humaine mais aussi sur la santé publique. De ce fait, chaque pays doit répondre aux risques qui menacent ses cheptels, de même pour celui qui porte la menace également à ceux des pays voisins.

Benhadid Mostefa, président de l’Association des vétérinaires de la wilaya de Batna a indiqué lors de son intervention, que l’aviculture est l’un des secteurs qui a connu une croissance fulgurante au cours de ces dernières années en Algérie, mais ce développement est souvent freiné par certaines épizooties comme la grippe aviaire. Pour rappel, la grippe aviaire est une infection provoquée par des virus grippaux de type A et en particulier par les sous types H5, H7,H9. Cette infection peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux sauvages ou domestiques. Selon des participants, le virus de la grippe aviaire peut parfois infecter d’autres espèces animales comme le porc et d’autres mammifères dont l’homme. En raison de son caractère transfrontalier, la grippe aviaire, hautement pathogène, constitue une menace réelle pour la santé non seulement animale mais aussi humaine.

En outre, et en vue de la politique européenne de la lutte contre les maladies transfrontalières, la rage reste un vrai défi de l’inspection frontalière aéroportuaire a exprimé le docteur Lamara Said, vétérinaire inspecteur à l’aéroport de Roissy France, les maladies transfrontalières, notamment la rage, sont une vraie menace pour les autorités sanitaires européennes. Pour prévenir l’introduction de ces maladies, la commission européenne a consacré des moyens humains et financiers considérables afin de renforcer le rôle de 1er rempart des différents postes frontaliers de l’hexagone. D’autre part, plusieurs participants à ce congrès ont fait part d’échange d’une ou des expériences pratiquées sur terrains.

Abdessemed Halim,vétérinaire et responsable technique de la société VETAM, a indiqué au Matin d’Algérie, que les aviculteurs de la région, à l’exception de deux unités de production d’œufs (grande envergure) appartenant à Salah Benharkat et M Ouchen qui ont atteint un taux de production de 100 %. les autres opérateurs installés dans la région ont un taux de production qui a plutôt chuté de 70 %. “Ceci est dû généralement au manque de vaccins, on les procure difficilement et de manière très chère à travers le marché parallèle, via Tunis”, ajoute-t-il.

 

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




- Publicité -

Le comité de soutien aux travailleurs de Cevital appel à une marche le 14 mai

0
Après le silence du président Bouteflika

Le comité de soutien aux travailleurs de Cevital appel à une marche le 14 mai

La Coordination Nationale des Comités de Soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques nousa fait parvenir le communiqué suivant appelant à une marche à Bejaia.

Citoyennes, citoyens

Sur instruction du directeur du port de Béjaia, l’EPB refuse, depuis mars 2017, l’accès au port à tout navire transportant des équipements destinés au projet d’une usine de trituration de graines oléagineuses du groupe Cevital, prévue à l’extérieur de l’enceinte du port de Béjaia. Une décision sans fondement légal ni règlementaire et qui prive la région de Béjaia de 1000 postes d’emplois directs et 100 000 emplois indirects.

Depuis mars 2017, nous avons posé, et de manière incontestable et irréfutable, le problème de la répartition équitable des richesses du pays. Nous avons dénoncé la politique de deux poids deux mesures et la marginalisation économique qui frappe de plein fouet la wilaya de Bejaia en particulier et la Kabylie en général.

Après trois marches populaires de plusieurs milliers de citoyens et trois lettres adressées à l’actuel Premier ministre et aux deux Premiers ministres qui l’ont précédé, nous nous sommes adressés au Président de la République en sa qualité de dernier arbitre dans ce conflit.

Aujourd’hui, bien que saisi puis relancé par deux fois au sujet de notre demande légitime de débloquer le projet et d’encourager l’Algérie qui produit, le Président de la République s’est emmuré dans un silence lourd de sens ; un silence qui vaut, au mieux, encouragement et au pire complicité avec les lobbies destructeurs de l’investissement productif. Seul le directeur du port s’est manifesté, dans une vaine tentative d’intimidation et de musèlement, par un dépôt de plainte contre le porte-parole de notre coordination, Mourad Bouzidi, qui a été jugé pour « diffamation » et condamné en première instance et dont le procès en appel se tiendra le 20 mai prochain.

Le silence de nos gouvernants ne fera qu’accentuer le sentiment de ségrégation, de régionalisme et de favoritisme économique qui prévaut dans plusieurs régions du pays. Les chiffres sur la répartition de la richesse dans notre pays font froid dans le dos. Ils sont une porte grande ouverte au sentiment d’exclusion de la Kabylie et de certaines régions de la collectivité nationale.

La wilaya de Béjaia n’a bénéficié d’aucun projet structurant d’envergure et les rares projets publics inscrits pour son compte sont à ce jour inachevés pour certains ou carrément gelés pour d’autres (3000 milliards de centimes de projets gelés). Les seuls investissements économiquement visibles et politiquement lisibles dans la région sont dédiés à la répression : une base de la gendarmerie, une école des cadets, une prison et un asile psychiatrique à Oued Ghir!

Le régionalisme économique, qui se matérialise par les blocages des projets structurants et ceux de Cevital, est une réalité aujourd’hui irrécusable. Nous appelons à y mettre un terme en urgence car ceci constitue, par-dessus tout, une véritable menace à l’unité nationale. Nos gouvernants et décideurs sont plus que jamais interpellés pour assumer leurs responsabilités devant l’histoire.

Citoyennes, Citoyens

Face à ce mutisme qui a trop duré, nous appelons tous les Algériens, tous les travailleurs de tous les secteurs confondus, tous les industriels et investisseurs, tous les commerçants, tous les acteurs politiques et associatifs, tous les artistes et surtout tous les étudiants et tous les chômeurs, à venir massivement, le lundi 14 mai 2018 à 10 heures, à la Marche de l’Espoir.

À partir de Cevital-Béjaïa vers le siège de la wilaya, soyons nombreux pour défendre l’emploi et l’investissement et pour crier haut et fort :

Oui au déblocage de l’usine de trituration de Cevital-Bejaia !
Oui au déblocage de tous les projets structurants !
Oui à la répartition équitable des richesses de l’Algérie ! 
Oui à l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l’encontre des membres de la coordination !
Non à la politique de deux poids deux mesures !
Non au chômage ! Oui pour des emplois décents et durables ! 
Non au sabotage de Cevital et de l’Algérie qui produit ! 
Non à l’instrumentalisation de la justice !

Béjaia le 07 mai 2018

 




- Publicité -

A la recherche de l’identité perdue

0
« La langue de personne » de Sema Kiliçkaya

A la recherche de l’identité perdue

« Je reviens de très loin, de la lande de l’exil. Pendant longtemps, je suis passé à côté de liberté. Nos rêves… le plus grand drame
est de ne pouvoir se hisser à leur hauteur. Pendant des années, impuissante, je n’ai fait qu’assister au spectacle de ma servitude.
Nul sursaut de dignité pour m’en libérer. »
Sema Kiliçkaya

Après un quart de siècle passé aux Etats-Unis entre Californie, Oklahoma et des virées sur New York, Fatma revient dans sa cité HLM dans une petite ville française pour revoir son père grièvement malade. Elle ne reconnait ni son monde ni l’environnement de ce monde qu’elle a toujours pourtant connu. Tout a changé. De son adolescence, elle a gardé ce goût prononcé pour «l’intégration» dans la culture du pays qui a accueilli ses parents qui n’ont jamais pu se faire à cette langue si difficile à assimiler.

Fatma se retrouve dans cette transplantation de la Turquie, de ses coutumes, de ses codes et de ses rites. Tanguant entre le pays natal, le pays où elle a forgé sa personnalité et le pays où elle a décidé de s’établir,  la narratrice ne peut que constater que sa propre identité est hétéroclite. Sur fond des problèmes visibles (maladie des parents, soumission de la sœur Elif aux dictats de son mari… ), de la banalité du quotidien jusqu’à l’écœurement, de la platitude des lieux jusqu’à l’épuisement, d’un monde de non-dits, de promenades médiocres sur des sentiers forestiers à la recherche de champignons, du passé forcément présent du pays des ancêtres, l’héroïne se focalise sur le sens des mots et des formules.

«Les toponymes pénétraient mon imaginaire, ils y bourdonnaient comme dans une ruche, pollinisant nos rêves, et j’en récoltais des émerveillements, des aspirations, des interrogations. »  Aucun ornement superflu, des phrases courtes, directes, une mélancolie continue. Fatma, l’héroïne, se meut dans cet univers en s’accrochant à cet ami d’enfance installé depuis dans le sud et qui l’aidait à vivre.

Dans une succession de courts chapitres, dans lesquels se posent la voix poétique d’un vieil homme à la fin de son voyage terrestre et à celle, plus tourmentée, d’une mère malade « de la tête », Sema Kiliçkaya nous offre un roman prenant dont on sort troublé et enivré. L’auteure file le parfait amour avec cette langue qui lui appartient au-delà de tout acte de propriété et fait des mots qu’elle emploie le prolongement de son aptitude à s’en servir.

Fatma réunira enfin les pans de cette identité lorsque les femmes de la famille prennent conscience de leur valeur : « A cet instant, je sais précisément qui nous sommes. Nous les bâtisseuses d’un nouveau monde. Contre celle des titans, nous forgeons notre propre langue. »

K. B.

La langue de personne de Sema Kiliçkaya, Editions Emmanuelle Collas, 2018. A l’évidence, un très beau roman à lire.

 

Auteur
Kamel Bencheikh

 




- Publicité -

DERNIERS ARTICLES

Essia Benbakir

Constantine, l’élégance en héritage : rencontre avec Essia Benbakir

0
Peintre, autrice et gardienne d’un patrimoine précieux, Essia Benbakir fait revivre dans son livre Jadis – Les atours de la femme dans le Constantinois tout un...

LES PLUS LUS (48H)

Essia Benbakir

Constantine, l’élégance en héritage : rencontre avec Essia Benbakir

0
Peintre, autrice et gardienne d’un patrimoine précieux, Essia Benbakir fait revivre dans son livre Jadis – Les atours de la femme dans le Constantinois tout un...