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vendredi, 14 novembre 2025
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36 raisons de bouger

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LE COIN DES POETES

36 raisons de bouger

Je ne sais plus où aller

Je suis toujours un étranger

Avec ou sans papier

Je déménage sans arrêt

Les autres m’ignorent

Et font de moi l’inexistant

Je n’ai pas de profil reconnu

Ni drapeau ni signe ostensible

Je ne suis pas invité

Les cultures sont clôturées

Les familles sont égoïstes

Les croyances des prisons

La malchance une punition

On m’éloigne d’un regard

Étranger aux étrangers

Je suis l’oublié

Orphelin de tous

Je parle tout seul

À moi qui suis en paix

Je souhaite le bonjour

Je m’invite à la joie

Content de moi

Tant pis pour vous

Les absents ont tort

Qui m’aime ne me suit

Mais marche à mes côtés

Solitude à mon bras

Je m’offre à connaître

À qui me quitte heureux

Le monde que j’ai connu

Y a même du Soleil

Même qu’il a plu

Je suis l’oublié

Les yeux mouillés

Je ne sais plus où aller

Je suis toujours un étranger.

 

Pierre Marcel Montmory

Cet espace est le vôtre ami(e)s poète(esse)s. Nous vous le réservons pour la publication de vos poèmes avec votre illustration. Adresse mail : redactionlematindz@gmail.com

Auteur
Pierre Marcel Montmory

 




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Louiza Hanoune qualifie l’arrestation des journalistes de « dérive dangereuse »

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OPINION POLITIQUE

Louiza Hanoune qualifie l’arrestation des journalistes de « dérive dangereuse »

Lors d’un discours devant le comité national de ses élus réuni à Zeralda, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune a qualifié l’arrestation des journalistes « dérive dangereuse » au lendemain de la lettre du président de la République aux journalistes à l’occasion de la journée nationale de la presse qui coïncide avec le 22 octobre dans laquelle il les a exhortés à contribuer à la lutte contre les fléaux qui gangrènent la société et à dénoncer certaines dérives.

« Dans sa lettre, le président les a assurés de la protection de l’État et de la Loi et de dieu, un avis que nous partageons. Mais comment traduire la cascade d’arrestations des journalistes qui intervient parallèlement avec cette lettre ? », s’est interrogé Louisa Hanoune.

« Nous sommes aux antipodes de l’esprit de la lettre du président; nous sommes devant une dérive dangereuse et il y a violation de la Constitution », ajoute-t-elle.
 

 

Auteur
Khaled Ouragh 

 




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Le GPK lance un programme d’aide à la recherche universitaire en kabyle

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INITIATIVE

Le GPK lance un programme d’aide à la recherche universitaire en kabyle

 Le Gouvernement provisoire kabyle-Anavad nous a fait parvenir le communiqué suivant.

Dans le cadre du volet de l’enseignement supérieur et de la recherche, le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (MENESR) de l’Anavad (GPK) lance le programme ‘Développement et Perfectionnement’.

Il s’agit d’initier et soutenir par un bon encadrement et un soutien financier de petits projets de recherche pour les jeunes Kabyles de niveau universitaire ayant obtenu leurs diplômes ou en fin de cycle de formation universitaire.

Les projets de recherche, envisagés dans le cadre de ce programme, sont à réaliser en équipe de chercheurs.

1- Énoncé global du programme

‘Développement et Perfectionnement’ est un programme destiné particulièrement aux jeunes Kabyles diplômés ou en fin de cycle universitaire résidant en Kabylie et désirant perfectionner leur niveau de connaissances par des travaux d’équipe sous forme de projets de recherche.

Le programme couvre tous les domaines en priorité, langue et culture kabyles, arts et métiers, sciences et technologies. Il englobe l’aide financière, le support technique à la recherche et l’encadrement pédagogique de qualité, assurés par des compétences Kabyles de niveau universitaire. L’aide financière et le projet couvrent des objectifs définis pour l’intérêt de la Kabylie et du chercheur, dont la gestion est partiellement ou totalement sous la responsabilité du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche de l’Anavad (GPK).

Le programme est régi par un ensemble de règles, de modalités et de critères d’évaluation relatifs au projet de recherche, à l’encadrement et à la demande d’aide financière.

Le programme est destiné, en priorité, aux : Jeunes diplômés universitaires sans travail. Aux étudiantes et étudiants en fin de cycle universitaire. Aux écrivains et hommes de culture kabyles (Travaux à réaliser uniquement en langue kabyle).

Un processus d’encadrement et de suivi sera mis en place.

Un site web sera développé pour l’enregistrement des candidatures, les évaluations des dossiers, le suivi, et le travail collaboratif entre les équipes de recherche et les encadreurs.

2- Objectifs du programme

Globalement, les objectifs du programme sont :  Développer la langue kabyle dans tous les domaines aussi bien théoriques que pratiques.  Garder en activité intellectuelle nos diplômés (sans emploi).  Promouvoir la recherche en Kabylie dans tous les domaines aussi bien théoriques que pratiques.  Offrir des aides financières et des supports pédagogiques pour le perfectionnement de nos jeunes.  Rapprocher la solidarité et la fraternité kabyles.  Amorcer le transfert technologique de la diaspora vers la Kabylie.  Renforcer les relations entre les compétences kabyles.  Favoriser les partenariats entre universitaires et entreprises privées.  Promouvoir le partage du savoir entre les compétences kabyles. 

 Promouvoir la formation des futures chercheurs kabyles par l’attribution de bourses d’excellence aux étudiants des 2e et 3e cycles universitaires et à la formation des cadres compétents pour la Kabylie de demain.  Lancer le processus de perfectionnement des jeunes diplômés qui désirent intégrer les circuits de la recherche et de l’enseignement.  Établir des partenariats nécessaires pour le développement de la Kabylie.  Promouvoir l’utilisation positive des technologies de l’information (TI) pour l’apprentissage et la recherche.  Soutenir la formation des compétences et des futures élites kabyles.

 Renforcer les liens de collaboration avec le réseau de l’union des Étudiants Kabyles (Réseau UNEK).

 En collaboration avec d’autres ministères de l’Anavad : Créer des groupes de recherche au niveau de nos trois universités ayant des départements en tamazight (Tizi-Wezzu, Vgayet, Tuvirett).

3- Domaines de recherche admissibles

Les aides financières appuieront les projets de recherche et de perfectionnement voués au développement de la langue kabyle, au perfectionnement des étudiants, et aux intérêts communs de la Kabylie. 

 




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Saïd Bouhadja débarqué : imbroglio à la tête de l’Assemblée

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Crise à l’APN

Saïd Bouhadja débarqué : imbroglio à la tête de l’Assemblée

Le député du parti du Front de libération national (FLN), Mouad Bouchareb, a été élu ce mercredi président de l’Assemblée populaire nationale en remplacement de Saïd Bouhadja. Mais l’opposition a boycotté la séance d’aujourd’hui, considérant cette élection comme illégale, tout comme le président sortant.

Mouad Bouchareb a été élu nouveau président de l’Assemblée populaire nationale lors d’un vote à main levée en séance plénière. Il était l’unique candidat à ce poste. En plus de son parti, le FLN, il était également soutenu par les 100 députés du Rassemblement national démocratique (RND), le parti du Premier ministre Ahmed Ouyahya, ainsi que trois autres formations de la majorité présidentielle.

Or, selon la Constitution algérienne, seules trois conditions permettent la destitution du président de l’Assemblée populaire nationale : un décès, une incapacité ou une démission. En l’absence d’une de ces trois raisons, le poste de président de l’APN n’était donc pas vacant.

Le président de l’Assemblée Saïd Bouhadja refuse par conséquent de démissionner et se considère comme étant légitime à son poste car la procédure n’a pas été respectée. Elle ne tient compte ni de la Constitution ni du règlement intérieur de l’Assemblée.

Avec deux présidents à la tête de son Assemblée, le premier élu en 2017 et le second mercredi 24 octobre, l’Algérie risque de se trouver face à une nouvelle crise politique. Selon des observateurs, si le problème persiste, il conduira probablement à une dissolution de l’APN.

L’opposition dénonce une lutte politique entre clans du pouvoir et une atteinte aux institutions. Elle menace de saisir le Conseil constitutionnel et lie cette crise à la succession du président Bouteflika. Cette crise dangereuse et inédite dure depuis fin septembre. Les députés hostiles à Saïd Bouhadja mettent en avant la mauvaise gestion de l’ancien président de l’Assemblée.

Auteur
RFI

 




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Saïd Bouhadja destitué, Mouad Bouchareb élu, et après ?

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DECRYPTAGE

Saïd Bouhadja destitué, Mouad Bouchareb élu, et après ?

Le président de l’APN, Saïd Bouhadja, a été destitué et son successeur, Mouad Bouchareb, intronisé au perchoir. Mais ce n’est pas fini, cette rocambolesque opération n’étant que le prélude de choses sérieuses qui vont bientôt commencer.

Un clan plus puissant qu’un autre a gagné la bataille de la destitution du président de l’APN, certes, mais tout porte à croire que la guerre sera longue et que l’enjeu demeurera soigneusement caché au commun des Algériens, jusqu’au bon moment. Du coup, tout le monde se demande de quoi sera faite la prochaine étape.

Dans la rue, les spéculations vont bon train, et chacun y va de ses propres prévisions, pas forcément objectives. D’aucune soutiennent mordicus que le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, est en train de créer une situation à même de lui permettre de se maintenir au pouvoir sans passer par des élections présidentielles « normales ».

Abdelaziz Bouteflika aurait besoin, selon eux, d’un temps additionnel pour terminer tous ses projets, dont celui qui lui tient à cœur, la grande mosquée d’Alger, mais pas seulement. Il voudrait aussi envoyer à la retraite d’autres gradés pour avoir la mainmise sur une succession qui s’annonce problématique.

L’enjeu semble être de taille, et le temps presse. Sinon, les députés de la majorité parlementaire n’auraient jamais osé franchir le pas, celui de cadenasser, au su et au vu du monde entier, la porte d’entrée du siège de l’assemblée populaire nationale.

Autres temps, autres mœurs. Par le passé, c’est à Ahmed Ouyahia qu’on faisait appel pour les sales besognes. Dorénavant, c’est aux députés de la majorité parlementaire qu’incombera cette tâche, apparemment. Ils doivent bien mériter le salaire mirobolant qu’on leur donne !

Ne pouvant dire non pour les raisons citées plus haut, ces députés seront donc capables du pire, comme par exemple devenir des avaleurs de grosses couleuvres. Leurs prédécesseurs n’ont-ils pas violé la constitution en faisant sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels, avant de lui redonner une seconde virginité en rétablissant à deux le nombre de mandats ?

Maintenant, les Algériens retiennent leur souffle et attendent avec impatience de connaître la mission spéciale qu’on confiera au nouveau président de l’APN, Mouad Bouchareb, et à ses troupes. Une mission impossible ? Attendons pour voir !

Auteur
Ahcène Bettahar  

 




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RSF dénonce une vague d’arrestations de journalistes algériens

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MEDIA

RSF dénonce une vague d’arrestations de journalistes algériens

Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé dans un communiqué rendu public jeudi 25 octobre l’arrestation des journalistes et des éditeurs de presse électronique algeriens, Abdou Semmar, Adlène Mellah et Merouane Boudiab entre les 22 et 24 octobre 2018. Les trois journalistes ont été présentés jeudi 25 octobre devant le tribunal pénal de Said Hamdine et le tribunal correctionnel Abane Ramdane et placés en détention provisoire dans la même journée.
 

Le journaliste et rédacteur en chef d’AlgériePart Abdou Semmar ainsi que son collaborateur Merouane Boudiab ont été arrêtés le 23 octobre à Alger par la gendarmerie nationale.

Le directeur des médias en ligne Algérie Direct et Dzairpresse Adlène Mellah a, quant à lui, été interpellé au soir du lundi 22 octobre 2018.

Selon RSF, ces arrestations font suite à un dépôt de plainte en diffamation par Anis Rahmani le directeur d’Ennahar TV pour des articles qu’il a jugés diffamatoires parus il y a quelques semaines dans AlgériePart et Dzair Presse. Abdou Semmar et Adlene Mellah sont depuis détenus par la brigade de gendarmerie de Ben El Jedid à Alger et Merouane Boudiab a quant à lui été relaché. Ils comparaissent aujourd’hui devant le tribunal pénal de Said Hamdine et le tribunal correctionnel Abane Remdane. Les avocats des journalistes ont été jusque-là interdits de les voir.

Selon RSF, “aucun journaliste ne devrait se retrouver en prison pour des faits de diffamation, déclare Souhaieb Khayati directeur du bureau Afrique du Nord de RSF ». « Est ce comme cela que les autorités célèbrent la journée nationale de la presse ? En arrêtant les journalistes ? », s’interroge l’ONG. 

RSF a qualifié leur interpellation d’une grave atteinte à la liberté de l’information, elle demande leur libération immédiate.

Faut-il le rappeler que, Adlene Mellah et son rédacteur en chef Khelaf Benhadda ont déjà été arrêtés et détenus en juin dernier pour avoir couvert l’affaire de la saisie de 701 kg de cocaïne, ils sont toujours sous contrôle judiciaire.

L’Algérie est 136e place au classement mondial de la liberté de la presse 2018, ajoute RSF

Auteur
La rédaction

 




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Affaire du journaliste Abdou Semmar et Merouane Boudiab : le vrai du faux

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MEDIA

Affaire du journaliste Abdou Semmar et Merouane Boudiab : le vrai du faux

Les deux journalistes du site Algeriepart, Abdou Semmar et Merouane Boudiab, ont été placé, ce jeudi après-midi, en détention provisoire à la prison d’El Harrach, comme nous l’avons rapporté dans notre précédent article.
 

Selon une déclaration de son avocat Me Zakaria Benlahreche à notre confrère TSA, Abdou Semmar est poursuivi pour diffamation par voie de diffusion, menaces et atteinte à la vie privée des gens, selon la même source contrairement à ce qui diffusé dans la chaîne Ennahar TV et le journal en ligne Alg24 qui ont affirmé que les deux journalistes sont poursuivis pour chantage et extorsion de fonds à l’encontre de personnalités et d’hommes d’affaires.

«Mon client était choqué et ne savait pas ce qui lui arrivait», a témoigné son avocat auprès de Tsa.

Jeudi en fin de journée, l’avocat de Semmar n’avait toujours pas eu accès au dossier et ne savait sur quelles bases son client a été arrêté. Ils doivent à nouveau comparaître le 8 novembre devant le tribunal de Bir Mourad Raïs.

Auteur
La rédaction

 




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Le FFS apporte son soutien à son fédéral El-Hachemi Litim

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Dans une déclaration

Le FFS apporte son soutien à son fédéral El-Hachemi Litim

Le FFS condamne énergiquement l’incarcération et la condamnation de notre camarde El-Hachemi Litim, responsable du parti à la fédération de Laghouat, à une année de prison ferme, aujourd’hui par la cour de Laghouat.

Le FFS exige la libération immédiate du militant des droits de l’Homme et prend à témoin l’opinion nationale et internationale devant toute atteinte à son intégrité physique ou morale.

Le FFS reste solidaire du militant El Hachmi Litim et sera à ses côtés avec sa famille dans leur combat pour la dignité et la justice.

Le Premier Secrétaire

Mohamed Hadj Djilani

 

 




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Entre l’odeur de la chkara et les parfums de l’Eden, il faut choisir !

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DECRYPTAGE

Entre l’odeur de la chkara et les parfums de l’Eden, il faut choisir !

Tahkout et Haddad, deux des oligarques du clan au pouvoir.

L’opinion médusée a assisté en spectatrice à une pièce de théâtre de boulevard jouée par des députés !!!…  qui ont transformé l’APN en arène de cirque. Cet événement dit des choses sur la vision et la pratique politique qui se sont enraciné dans la société.

Pratique politique hélas devenue une habitude parce qu’on a détourné un processus historique (la guerre de libération) qui devait déboucher sur une Algérie tant rêvée et espérée. Ce détournement n’est pas le travail d’individualités, pas même de clans dont on nous rabâche les oreilles. Le coupable c’est un manque d’intelligence de l’histoire face aux nombreux conflits qui ont jalonné l’histoire récente du pays.

Depuis le congrès de la Soummam jusqu’à la prise du pouvoir à Alger à l’indépendance, les conflits étaient de nature essentiellement politiques mais les satanées valeurs féodales et l’attrait du pouvoir qui fait chavirer les cœurs et les esprits sont venus polluer cet intelligence de l’histoire qui sert de boussole pour résoudre des conflits pour éviter l’irrémédiable….

Voilà pourquoi, à petite dose, les rêves de tout un peuple se sont évaporés. La guerre de libération ne pouvant, par magie, briser toutes les chaînes de la colonisation, le pays se trouva devant des obstacles ‘’autochtones’’ coriaces, ceux du conservatisme politique et du charlatanisme religieux. Ces idéologies étaient incapables de mesurer et encore moins d’être à la hauteur des bouleversements engendrés par l’indépendance : économie, démographie galopante, l’urbanisation anarchique etc… La société se voyait alors livrer à l’ignorance, productrice de rumeurs et de mensonges. Ceux qui avaient échappé à cette malédiction finissent, comme dans le roman ‘’L’angoisse du gardien de but’’  de Peter Handke, par sombrer dans la solitude et n’eurent d’autres possibilités que le silence chez eux ou les chemins de l’exil où leur peine trouvait quelque soulagement dans la mélancolie des souvenirs des premières années de l’indépendance…

Ces rêveurs connaissaient les difficultés du pays mais avec le temps ils voyaient des murs qui se dressaient autour de la société. Et derrière ces murs les incompétents faisaient la loi et les petitesses d’une vision des choses s’enracinaient. Le vide idéologique ouvrit alors des autoroutes aux médiocrités politiques et au charlatanisme sous couvert de religiosité. Durant la guerre de libération, le courage, l’âpreté de la lutte, la qualité et l’envergure de la dimension des dirigeants constituaient la solidité des lignes de combat face à l’ennemi.  

Religiosité et régionalisme

Mais hier ne ressemble pas à aujourd’hui hélas ! Le pays de nos jours est abreuvé de religiosité et de régionalisme et les événements sont déformés par l’utilisation abusive et imbécile des notions de complots de la main de l’étranger, de la puissance et l’omnipotence des clans. Cette façon de voir n’aide nullement à éclairer les situations. En surestimant le rôle du régionalisme et en sous-estimant le facteur politique, on alimente le poids d’une vision féodale au lieu de s’appuyer sur les facteurs de modernité qui tente de se frayer un chemin. Cette vision ‘’métaphysique’’ ressemble à la sociologie américaine qui ne jure que par les catégories ethniques ou religieuses.

On en voit le lamentable échec en Irak et en Syrie des Américains qui ont surfé sur l’histoire millénaire de la région. Ainsi ladite vision métaphysique empêche une lecture rationnelle de la dynamique qui rythme la vie de toute société. Et c’est cette dynamique qui explique l’émergence chez nous de nouvelles catégories sociales arrogantes dont le sentiment d’exister se mesure à l’accumulation de richesses symbolisées par la laideur de villas à x étages….

Prenons les émeutes d’octobre 88 (1) qui peuvent servir de repère à la dynamique sociale qui s’est mise en marche. Je prendrai un repère connu et contrôlable de tous. C’est le fameux, inattendu  et violent discours du 19 septembre 88 du président de l’époque Chadli Bendjedid.

Dans ce discours fait devant les cadres de la nation, le chef de l’Etat  a pris à partie les responsables des blocages à l’intérieur de l’appareil de l’Etat. Il faut dire que le pays était étranglé par la chute du prix de pétrole et il devenait urgent d’initier des réformes économiques. En clair et la suite des événements le confirmera, il fallait couper le cordon ombilical avec le socialisme ‘’spécifique’’ et s’ouvrir à l’infitah, le libéralisme économique triomphant à l’aube de la mondialisation. A l’évidence, les graves attaques du chef de l’Etat contre ceux qui mettaient des obstacles à une nouvelle politique étaient des responsables dans les sphères des décisions politiques. Et la décision politique à cette époque était partagée entre le FLN et l’Etat.

L’Etat sortit vainqueur de ce bras de fer. Cette victoire était somme toute logique car on se souvient que le président Boumediene était habité par la mystique de l’Etat en affirmant la nécessité de construire ‘’un Etat qui survit aux hommes’’(1). L’autre acteur de la confrontation, le FLN fut le perdant et le limogeage de Mohamed-Cherif Messaâdia symbolisa son affaiblissement.

La nomination de Mouloud Hamrouche au poste de premier ministre pour appliquer les réformes économiques, amender la constitution pour légaliser le multipartisme, annonçait un nouveau cycle politique. C’est à cette époque que l’on a vu un privé décomplexé  dans la sphère économique aux côtés des entreprises publiques. Le tremblement de terre d’octobre 88 n’était donc pas un simple replâtrage ou rééquilibre des pouvoirs à l’intérieur de l’Etat.

L’irruption de l’islamisme politique et sa marche vers le pouvoir est la preuve que des forces sociales ne se contentaient pas de grignoter une place dans le supposé champ du régionalisme ou dans le précarré des clans mais jouaient la carte de la religion pour appliquer un projet ambitieux et totalitaire sur tout le territoire.

En dépit de l’exemple d’octobre 88 qui annonçait l’émergence de ce qu’on appelle aujourd’hui ‘’les privés de la chkara’’, les théories du complot, des clans adossés à l’armée, au régionalisme restent vivaces… Ce sont des écrans de fumée permettant à tous les ‘’chkarates’’  résidants dans les quatre points cardinaux du pays de s’adonner tranquillement à leur bizness. Bien sûr, comme partout dans le monde, ces nouveaux ‘’chefs’’ d’entreprises s’associent entre eux en fonction de leur apport dans la corbeille du marié ou de la mariée, un minimum de compétences techniques acquises ou achetées, carnet d’adresses des politiques, mariage entre ben et bent familia, bref une association qui repose sur des intérêts mesurés en monnaie sonnante et trébuchante et non sur les mirages ou chimères de liens familiaux ou tribaux qui devenaient anachroniques de jour en jour….

C’est pourquoi la mise à la retraite en 2015 du chef du DRS, bras armé de l’Etat, étonna sans que personne à ma connaissance, ne signale que l’événement renfermait en son sein un potentiel et futur tremblement de terre politique. Trois ans plus tard la mise à la retraite puis l’arrestation de chefs militaires au plus haut niveau de l’appareil militaire sidéra le pays mais personne ne revint sur les étonnements lors de l’épisode du départ du chef du DRS. Ah la politique des rumeurs et des clans et qui explique et passe à côté de l’essence des événements…

Cependant avec les événements incongrus  et insolites qui se sont déroulé dans l’APN, des voix mesurent le danger potentiel quand on touche à une institution en méprisant un autre temple censé être le gardien des lois du pays, le conseil constitutionnel. Pendant ce temps, les habituels adeptes de la cuisine politicienne s’intéressaient plus à l’appartenance géographique du futur président de l’APN au lieu de s’interroger sur la gravité de la situation et ses possibles développements. Par leurs attitudes et leur forme de pensée, ces adeptes s’imaginent que les lois de la philosophie politique du Prince de Machiavel fonctionnent uniquement ailleurs mais pas en Algérie.

Ils ont évidemment oublié que les événements d’octobre 88 ont quelque peu débroussaillé le terrain (neutralisation du FLN devenu une simple machine électorale et légalisation du multipartisme) (2), les services secrets remaniés, des chefs importants de l’armée mis à la retraite.

Quant aux événements actuels de l’APN, ils ne se rendent pas compte que l’on joue à quitte ou double quand on voit l’assemblée nationale censée représenter la souveraineté populaire cadenassée comme un vulgaire lieu du crime le temps de vider des gêneurs et effacer les traces du crime en question.

Octobre 88 avait dessiné le périmètre de l’activité du parti FLN. Octobre 2018, l’armée comme bastion reste intouchable mais pas les individus à son service comme soldat deviennent des justifiables. Le pays va-t-il connaître un nouveau cycle libéré du charlatanisme politique et religieux ? Si cela advenait réellement, les rêveurs qui ressemblent aux personnages du roman de Peter Handke déjà cité, assisteront avant de quitter ce monde à l’entrée du pays dans une époque ‘’normale’’.

Rêvons cependant avec lucidité car l’avenir n’est jamais inscrit à l’avance. Ayons en tête que d’éventuelles tempêtes sont possibles et risquent de faire tanguer le navire Algérie et donner le mal de mer à la société.

A. A.

Notes

(1) j’ai pris le repère d’octobre 88 parce les contradictions politiques avaient éclaté au grand jour au sein de l’appareil d’Etat. En l’absence d’archives, il est difficile d’être crédible sur la totalité des événements de 88 aussi bien du côté des émeutes populaires que de celui de l’appareil d’Eat. Certains essais et certains contributeurs avaient leur ‘’préféré’’ parmi leurs comploteurs en dépit de la faiblesse de leurs arguments.

(2) ‘’un Etat qui survit aux hommes’’ était la devise chère au président Boumediene, On connaît sa mystique de l’Etat fort à l’image de l’armée qu’il dirigea à l’Etat-major à Gardhimaou (en Tunisie) pendant la guerre de libération. Lecteur parait-il de grands théoriciens de la philosophie politique comme Machiavel, il investissait toute son autorité et dépensait tout son temps à consolider et l’armée et l’Etat. Il n’a jamais dirigé le Bureau politique du FLN et a présidé rarement le conseil de la révolution, instance créé lors du coup d’Etat du 19 juin 65.

(3) La valse des secrétaires généraux du FLN en sont les symboles.

Auteur
Ali Akika, cinéaste

 




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Les journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab placés en détention provisoire

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DERNIERE MINUTE

Les journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab placés en détention provisoire

Arrêtés mardi dernier par les gendarmes, le journaliste Abdou Semmar et le cameraman Merouane Boudiab ont été présentés aujourd’hui, jeudi 25 octobre, devant le procureur de la république près le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger).

Si l’on en croit la chaîne Ennahar qui rapporte l’information, les enquêteurs de la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale ont découvert un courriel dans lequel Abdou Semmar menaçait le wali d’Alger. Par ailleurs, l’enquête aurait également révélé l’existence de chefs d’entreprises qui financeraient Abdou Semmar. Ces derniers seront probablement convoqués dans les prochains jours.

Selon nos informations, les deux journalistes ont été présentés devant le juge en citation direct sous l’accusation de chantage et extorsion contre des personnalités publiques, le magistrat a ordonné leur mise en détention provisoire et l’audience a été reporté.

Auteur
K. O.

 




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