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jeudi 17 juillet 2025
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Dirigeants de l’État et guerre de libération nationale algérienne

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Contre l’idéologie harkie, pour la culture libre et solidaire (V)

Dirigeants de l’État et guerre de libération nationale algérienne

Dans les parties 3 et 4 (1) furent examinées les attitudes des dirigeants (et des peuples) successivement chinois et vietnamiens concernant leurs  respectives guerres de libération nationale. Ces deux exemples permettent d’éclairer la question : est-ce que les dirigeants algériens, et cela depuis l’indépendance, honorent convenablement et maintiennent correctement vive la mémoire de la guerre de libération nationale algérienne ? Précisons qu’ici l’examen ne consiste pas uniquement à savoir comment, ce que tout le monde constate, mais surtout et principalement le pourquoi de l’attitude des dirigeants algériens. Alors, les incompréhensions et les étonnements laisseront place à l’explication rationnelle.

Une première constatation s’impose. Chez les Chinois et les Vietnamiens, la guerre de libération nationale s’est caractérisée par une cohésion quasi totale (parmi les résistants), tant sur le plan idéologique, politique que militaire. Certes, hors des ranges du parti communiste dirigeant la lutte, les dissidents durent soit s’y rallier, soit être neutralisés sinon assassinés : principalement, les trotskystes et les anarchistes (2). Pour le reste, le parti maintint l’hégémonie sur le peuple durant toute la période de la guerre, et la conserva de manière continue après l’indépendance. Ainsi, les respectifs « pères » de l’indépendance, Mao Tsé Toung et Ho Chi Minh, dirigèrent chacun son pays, entouré par un groupe cohérent et uni, toutefois relativement en ce qui concerne la Chine. Dans ce dernier cas, des conflits de leadership surgirent, et furent réglés de manière totalitaire, au profit de Mao Tsé Toung.

En Algérie, tout au contraire, déjà durant la guerre de libération nationale, les représentants les plus authentiques de la lutte furent… assassinés. D’une part, il y eut des morts mystérieuses. Larbi Ben M’hidi fut « découvert par hasard » par l’armée coloniale, qui le « suicida » ; il s’était distingué par la promotion de la Charte démocratique de la Soummam. Le colonel Amirouche trouva la mort dans une embuscade, là, aussi, apparemment due au hasard ; il se rendait en Tunisie pour régler certains problèmes avec le groupe dirigeant qui se trouvait là-bas. Le colonel Lotfi, à son tour, tomba dans une embuscade de la même manière ; il avait exprimé des inquiétudes sur l’intégrité politique de certains dirigeants de la guerre, en parlant de « mentalité fasciste » (3). Abane Ramdane, lui, fut carrément assassiné par ses « frères » de combat, et même son corps fut occulté ; avec Ben Mhidi, il avait promu la Charte démocratique de la Soummam.

Puis, une fois l’indépendance acquise, au prix des luttes et des sacrifices des combattants et combattantes de l’intérieur (notons-le !) des frontières, c’est une armée formée à l’extérieur des frontières qui envahit l’Algérie, massacra les combattants de l’intérieur qui s’opposaient à son coup d’État, et s’emparèra du pouvoir d’État.

L’Algérie se trouva aux mains d’un groupe (dit d’Oujda) doublement illégitime. D’une part, il n’avait pas combattu à l’intérieur du pays, mais s’était limité à constituer, à la frontière ouest de  l’Algérie, une armée bien dotée matériellement, et hiérarchiquement soumise à son chef, le colonel Boumediène. D’autre part, ce même groupe, après l’indépendance, s’empara du pouvoir par les armes, en massacrant les combattants de l’intérieur qui s’y opposaient au nom de l’authentique légitimité démocratique de la guerre de libération nationale. Ceci est histoire véridique et non allégations gratuites.

Ajoutons ces autres faits. Afin de conquérir et consolider leur pouvoir, les dirigeants usurpateurs ont eu recours aux Algériens qui étaient officiers de l’armée coloniale. Cet acte fut contesté par le plus jeune colonel, combattant de l’intérieur de l’armée de libération nationale. Il fut condamné par une cour militaire et fusillé. Il s’appelait Mohamed Chaâbani, âgé d’à peine 30 ans (4). Quant au plus jeune ministre des Affaires Étrangères de l’Algérie indépendante, Mohammed Khemisti, il contesta l’autoritarisme du premier chef de l’État, Ahmed Ben Bella ; il fut assassiné par un « inconnu »(5). D’autres assassinats de dirigeants de la guerre de libération suivirent : Mohamed Khider, Krim Belgacem, sans parler des arrestations avec menace d’être assassiné en prison : Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf (qui finit par être tué publiquement). Tous avaient un point commun : défendre une légitimité démocratique, en faveur du peuple.

Dès lors, peut-on s’attendre, de la part de ce genre de détenteurs de l’État, à les voir honorer convenablement et maintenir correctement la mémoire de la guerre de libération nationale ?… Afin de s’emparer du pouvoir et en tirer les privilèges, ces gens avaient versé trop de sang de patriotes authentiques, fidèles au peuple. On a même découvert ce forfait : le colonel Boumediène, une fois devenu chef de l’État, encore une fois par un coup militaire, cacha le cadavre du colonel Amirouche dans les locaux d’une gendarmerie ! Comme, auparavant, les chefs de Boumediène avaient fait disparaître le cadavre d’Abane Ramdane !(6)

Les « mystères » persistent jusqu’à aujourd’hui. Actuellement, le plus « curieux » concerne Ould Abbès, le Secrétaire Général du parti F.L.N., l’un des partis principaux soutenant le chef de l’État. Ce personnage est incapable de fournir les preuves de ce qu’il a déclaré publiquement : avoir été condamné à mort par l’administration coloniale durant la guerre de libération nationale.

Enfin, concernant le chef de l’État actuel, il a été écrit quel fut son rôle d’intermédiaire entre le colonel Boumediène et les deux dirigeants de la guerre de libération nationale, Ben Bella et Mohamed Boudiaf,  comment le second rejeta avec indignation la proposition de s’emparer du pouvoir par un coup d’État, tandis que le premier s’engagea dans le complot, et devint le premier chef d’État de l’Algérie indépendante, sous la houlette du colonel Boumediène.

Encore une fois, dans ces conditions, de tels détenteurs de l’État peuvent-ils honorer convenablement et maintenir vive la mémoire de la guerre de libération nationale ?… En effet, établir partout en Algérie des monuments et des musées, organiser des visites régulières de toutes les catégories de citoyens, produire des documentaires, des films et des téléfilms relatant correctement cette épopée (7), tout cela les dirigeants d’après l’indépendance algérienne, peuvent-ils le réaliser sans dénoncer leur propre illégitimité ?… Par conséquent, n’est-ce pas là que réside la cause principale et fondamentale qui explique l’occultation et l’indigne traitement dont est victime l’épopée libératrice nationale algérienne ?

En 2012, j’ai regardé à la télévision nationale l’opéra théâtrale censée rendre hommage au cinquantenaire de l’indépendance, en glorifiant la guerre qui l’a permise. L’actuel chef de l’État y assistait. Moi, je fus soulevé… d’indignation ! Je voyais une ridicule et stupide opérette, genre « Folies Bergères » parisiennes, mise en scène par un larbin venu du Moyen-Orient, sans doute grassement payé avec la rente pétrolière. Ma mère et ma sœur, effarées, s’exclamèrent : « Mais qu’est-ce que c’est ça ?! » Une immonde caricature ! Un outrageant mépris ! Une infâme insulte à celles et ceux qui ont donné leur vie durant cette guerre libératrice !

En 2015, j’ai visité le « Musée du Moudjahid » à Oran. Un espace créé et géré non par l’État mais par des volontaires, ex-combattants de la guerre de libération nationale. Ce simple et modeste lieu est absolument à visiter. Alors, on se rend compte de ce que fut la guerre de libération nationale : un élan extraordinaire de toutes les catégories du peuple algérien, jeunes et vieux, hommes et femmes, contre un système colonial absolument et ignoblement criminel. Cet espace de mémoire est, indirectement, la dénonciation la plus criante contre l’attitude des détenteurs de l’État algérien, en ce qui concerne ce que fut cette guerre patriotique et démocratique.

Certes, les dirigeants étatiques algériens ont donné des noms de combattants et combattantes à des lieux et édifices publics, et ils ont édifié un très haut monument dans la capitale. Est-ce suffisant pour honorer et entretenir vive la mémoire de la vérité historique ?

Heureusement, notamment depuis la fin du règne du colonel Boumediène, des écrits et des témoignages paraissent, fournissant les vérités sur la guerre de libération nationale (8). Bien que le nombre de ces témoignages est insuffisant, il montre combien cette lutte armée populaire fut victime de trahisons et d’impostures, et combien celles-ci expliquent le comportement négatif des détenteurs de l’État algérien, et cela depuis l’indépendance.

Faut-il, dès lors, s’étonner de l’incapacité des usurpateurs à édifier une société à la mesure des espérances des combattants et combattantes de la guerre de libération nationale ? Ces usurpateurs, trop occupés à se constituer et à se consolider comme caste dominatrice-exploiteuse, ne pouvaient pas faire appel aux authentiques patriotes (qu’ils neutralisaient d’une manière ou d’une autre), mais uniquement à ceux qui répondaient à leur intérêt oligarchique, parce que leur Dieu véritable est l’occupation de postes administratifs, pourvoyeurs d’enrichissement matériel (9).

Voilà pourquoi, s’il est juste de se scandaliser et dénoncer le méfait, il n’y a pas à s’étonner de voir, par exemple, nommé, précédemment, un Yasmina Khadra, comme directeur de l’officiel Centre culturel algérien de Paris, et, aujourd’hui, un Slimane Bénaïssa comme commissaire d’un Festival International de théâtre à Béjaïa (10). Les respectifs ministres de la « Culture » qui ont pris ces décisions ont été, à leur tour, choisis par le chef de l’État, dont le parcours politique est connu par ceux qui honorent la vérité historique. C’est que, dès l’indépendance, ceux qui s’emparèrent de l’État transformèrent toutes les personnes disponibles en béni-oui-oui, en nouveaux aghas, bachaghas, caïds et harkis, au service du nouveau régime. Moyen classique : l’argent corrupteur, à travers l’octroi de postes de « responsabilité ». On permit aux uns de s’emparer des biens « vacants », abandonnés par les coloniaux, transformant ainsi leur militance pour l’indépendance en vil affairisme. À d’autres, on offrit des strapontins dans le système étatique, en échange d’un « soutien critique ». Ainsi, grâce à cette base sociale corrompue ou opportuniste, les détenteurs illégitimes du pouvoir parvinrent à le rendre légitime et même « révolutionnaire ». Toute résistance fut jugulée par la neutralisation administrative, sinon par la violence.

À présent, il reste aux authentiques défenseurs du peuple d’Algérie à poursuivre l’œuvre de clarification historique, afin que la guerre de libération algérienne soit connue par les générations actuelles et futures pour ce qu’elle fut : malgré ses carences, un extraordinaire élan libérateur du peuple contre un système colonial absolument ignoble (11). Aussi, la meilleure manière d’honorer celles et ceux à qui est redevable cette indépendance est de faire connaître leur épopée, sans occulter ses carences (qui doivent servir de leçons), afin de maintenir vive la mémoire de l’énorme prix qu’a coûté la libération par rapport au « civilisé » criminel impérialisme français.

Ceux qui affirment, qu’ils soient français (12), algériens ou d’origine algérienne, que « malgré tout », le colonialisme a eu ses « bons aspects », qu’évoquent-ils ?… L’instruction ?… La majorité du peuple fut tenu dans l’analphabétisme. Les trains, hôpitaux, barrages, entreprises, agriculture, etc. ? Ils furent créés dans l’unique but de servir l’oligarchie coloniale. La démocratie ?… Elle profitait uniquement à la population coloniale, et les autochtones qui voulaient en profiter finissaient en prison ou assassinés. L’égalité ?… Les indigènes furent toujours réduits à des citoyens de seconde zone. La liberté ?… Uniquement celle des coloniaux pour faire « suer le burnous » des autochtones. Si des Algériens ont pris quelque chose d’utile, ce n’est pas du colonialisme, mais de la tradition anti-coloniale française : droits universels humains et du citoyen-ne, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (13).

Concernant les auteurs harkis, algériens ou d’origine, qui affirment leur « nostalgie » pour une certaine France, voilà ce qu’il convient de savoir :

«Je mets en cause le pouvoir politique français en prouvant que 56 dirigeants parmi les principaux ont soit protégé soit soutenu des groupes terroristes des années 1990 à ce jour ; et, d’autre part, je montre comment la plupart de ces médias ont trompé l’opinion publique en se contentant de reproduire les communiqués officiels du pouvoir sans même chercher à vérifier les faits. Ce ne sont plus des journalistes mais des chargés de communication de l’Elysée-Matignon. Ils ont la vérité sous les yeux mais se refusent à la voir car ils sont, volontairement ou non, impliqués dans le mensonge d’Etat. Le rôle des journalistes est de rapporter la vérité vraie, les faits que je dénonce sur les amitiés franco-terroristes, et non de broder un roman en fonction de leurs préjugés ou des communiqués d’un pouvoir politique, quel qu’il soit. » (14)

Seulement en étant pleinement conscientes de l’ensemble de ces vérités historiques, occultées par les néo-colonialistes étrangers et leurs harkis indigènes, les générations algériennes actuelles et futures sauront comment affronter les défis qui se présentent et se présenteront à elles. Voilà pourquoi la guerre patriotique passée doit revenir à l’ordre du jour, être finalement connue pleinement, dans tous ses aspects.

Mais, cette fois-ci, il est indispensable de dévoiler et mettre en évidence sa plus grave carence : avoir permis la création d’une caste de privilégiés, parvenue au pouvoir par l’assassinat des représentants authentiques de la guerre de libération nationale, et par le soutien des nouveaux harkis qu’elle s’est fabriqués. Seulement, alors, les générations actuelles et futures, en découvrant ce que fut réellement la guerre de libération nationale,  sauront y puiser les leçons nécessaires et l’indispensable résolution pour affronter le présent. Il se manifeste sous forme de guerre nouvelle : la lutte contre l’actuel impérialisme-néo-colonialisme-sionisme. L’histoire enseigne : seulement en ayant la correcte conscience de ces menaces, le peuple algérien réalisera finalement l’idéal désiré : édifier une société réellement démocratique, libre et solidaire. À suivre.  

K. N.

Email : kad-n@email.com

Notes

(1)  https://lematindalgerie.comla-guerre-de-liberation-nationale-chinoise et  https://lematindalgerie.comles-guerres-de-liberation-nationale-vietnamienne

(2) Pour la Chine http://www.persee.fr/doc/perch_1021-9013_1993_num_16_1_1674  et  https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Anarchisme_en_Chine

(3) Voir témoignage de son épouse : https://www.lesoirdalgerie.com/entretien/le-colonel-lotfi-etait-peine-de-voir-la-direction-que-prenait-la-revolution-2963

(4) Voir « Colonel Chaâbani, rendez-vous avec la mort », de Kamal Chehrit, Alger-livres éditions 2016, 132 pages. Compte-rendu ici : https://www.liberte-algerie.com/culture/colonel-chaabani-rendez-vous-avec-la-mort-261173

(5) Voir note 3.

(6) À ma connaissance, seul la C.I.A. et ses harkis boliviens ont agi de la même manière : une fois qu’ils avaient assassiné le guérillero Che Guevarra, ils firent disparaître son cadavre, par crainte de le voir honoré par des patriotes anti-impérialistes.

(7) Voir note 4. L’ex-épouse du colonel Lotfi, à propos d’un film sur lui, réalisé par le cinéaste Ahmed Rachedi, mandarin du régime, lui reprocha son imposture vis-à-vis de la réalité historique. Contre ce même personnage, une autre combattante de la guerre de libération, Djamila Bouhired, dénonça son comportement mystificateur, concernant un autre film sur la vie de cette résistante. Voir http://www.lematindz.net/news/24706-salut-respect-et-merci-soeur-djamila-bouhired.html

(8) Voir, par exemple, Dossier : ABDELHAFID YAHA, UN HOMME VRAI in https://lematindalgerie.comverites-sur-la-guerre-de-liberation-nationale-i

(9) Je présentai cette analyse déjà en 1973. Voir Annexe 23, Livre 5 « Ethique et esthétique au théatre et alentours », disponible ici : http://www.kadour-naimi.com/f-ecrits_theatre.html

(10) Voir https://lematindalgerie.comreponse-et-questions-au-professeur-merdaci-sur-le-fonctionnariat  et A. Merdaci, in https://www.algeriepatriotique.com/2018/03/31/non-letat-pouvoir-ne-peuvent-etre-dedouanes/  

(11) Voir https://www.revue-ballast.fr/tuer-pour-civiliser-au-coeur-du-colonialisme/

(12) Voir note précédente.

(13) « En Syrie, Monsieur le Président, les bombes de vos « frappes » ont surtout ciblé nos valeurs et ceux qui les partagent. Personnellement, j’ai honte chaque fois que je rencontre tous les Syriens et notamment les Chrétiens vivant sur place, au Liban ou en Europe, qui me disent leur incompréhension, m’interpellant sur l’aveuglement de notre politique étrangère. Eux savent que les rebelles armés dits « modérés », « laïcs », sinon « démocratiques », sont une parfaite imposture, fruits d’une propagande relayée par des grands médias occidentaux dont on ne comprend pas non plus la partialité et le manque de professionnalisme. » Richard Labévière, Rédacteur en chef, 23 avril 2018, http://prochetmoyen-orient.ch/monsieur-le-president/

(14) Jean-Loup Izambert, journaliste d’investigation indépendant: « il faut briser le mur du silence imposé par les puissances occidentales », in https://reseauinternational.net/syrie-jean-loup-izambert-il-faut-briser-le-mur-du-silence-impose-par-les-puissances-occidentales/

 

Auteur
Kaddour Naïmi

 




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Le comité de soutien aux travailleurs de Cevital écrit une 3e lettre à Bouteflika

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Après deux courriers sans suite

Le comité de soutien aux travailleurs de Cevital écrit une 3e lettre à Bouteflika

Comme les deux précédentes n’ont pas eu d’écho auprès du concerné, la Coordination nationale des Comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques vient de rendre publique la troisième lettre ouverte au Président de la République.

« Nous nous adressons à vous encore une fois au sujet d’un crime commis contre l’économie nationale, sous les yeux indignés de nos concitoyens, et sous les yeux indifférents des responsables de nos institutions, à tous les niveaux. Ce crime a pour théâtre Béjaïa, cette région, en mal d’investissements et d’emplois, qui vit depuis plus d’un an cette situation incompréhensible. Il s’agit du blocage injuste du projet d’une usine de Cevital de trituration de graines oléagineuses. Notre coordination s’est déjà adressée directement à vous, après avoir épuisé toutes les voies de recours qui lui étaient offertes. N’ayant reçu aucune réponse de votre part à ce jour, nous revenons vers vous, aujourd’hui, avec ces mêmes interrogations que partagent tous les Algériens soucieux du développement économique de leur pays.

Monsieur le Président,

Ce blocage injuste prive les Algériens de 1000 emplois directs et de plus de 100 000 autres indirects. Comment peut-on expliquer cette perfidie commise à l’encontre de notre jeunesse qui, frappée de plein fouet par le chômage, réclame à cor et à cri des emplois durables ? Notre pays ne mérite-t-il pas une économie diversifiée qui le sorte de sa situation critique, en le faisant passer du statut d’importateur à celui d’exportateur par le développement des exportations hors hydrocarbures ? Peut-il se permettre une telle aberration qui fait perdre chaque année 2.25 milliards de dollars à sa balance de paiement ?

Comment peut-on appeler nos concitoyens à un sursaut patriotique pour sauver leur économie, quand, au même moment, aucune autorité n’intervient pour lever le blocage d’un projet porteur d’espoir et de prospérité comme celui de Cevital à Bejaia ?

Monsieur le Président,

En cette veille de la Journée mondiale du travail, les travailleurs algériens, particulièrement ceux de Cevital-Béjaia, les demandeurs d’emplois qui se comptent par centaines de milliers dans notre pays et par dizaines de milliers à Bejaïa, notre jeunesse et tous les citoyens algériens, épris de justice et de progrès, seraient réjouis de vous voir mettre un terme à cette forfaiture. Vous êtes leur ultime recours et ils attendent un dénouement heureux de ce conflit qui n’a que trop duré, et un geste fort de votre part. Par ce geste, Monsieur le Président, ils sauront, alors, que leur voix est enfin entendue ! Notre jeunesse attend, l’Algérie attend et le monde nous observe.

Bejaia le 29 avril 2018

P/ la Coordination nationale, le porte-parole, Mourad Bouzidi 

Auteur
le porte-parole, Mourad Bouzidi 

 




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L’Europe et ses temporalités

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Chronique de Recherches internationales

L’Europe et ses temporalités

À l’approche des élections européennes chacun formule déjà ses propositions d’une autre Union européenne, tant l’actuelle construction – pour différentes raisons – suscite un sentiment de sourde hostilité. Car malgré l’apparence d’un vote à la proportionnelle à un tour, il s’est insinué depuis la dernière élection la pression délétère d’un « vote utile » : le Président sera désigné par le groupe qui aura le plus d’élus.

Or celui-ci joue un rôle loin d’être négligeable face à ceux de la Commission et du Conseil. C’est pourquoi beaucoup s’activent à se rassembler pour y aller ensemble.

L’ombre du vote de 2005

Les termes du débat restent pour l’essentiel structurés par l’immense confrontation qui avait saisi et passionné la France en 2005 lors du du référendum constitutionnel sur l’Europe. Le NON l’emporta nettement et cliva la France en deux blocs portant la division jusqu’au sein des socialistes et des gaullistes. Chacun avait compris que ce qui se jouait serait durable parce que « gravé dans le marbre » pour reprendre une expression qui fit florès à l’époque. Effectivement, inscrire dans la constitution des pans entiers de politique économique signifiait les sortir des aléas du débat et de la conjoncture politiques et ainsi les sanctuariser pour les tenir loin des errances populaires.

Les États membres pourraient virer à gauche à loisir sans que cela influence la politique européenne. Les bourgeoisies et les oligarchies financières du continent avaient ainsi inventé une mécanique géniale les mettant à l’abri du risque de l’oscillation du balancier politique désormais devenu homéopathique car limitée dans ses conséquences par les traités qui s’étaient empilés – Acte unique, Maastricht, Pacte de stabilité – le tout repris et rassemblé dans le corset du Traité de Lisbonne et complétés et aggravés par ceux découlant de la gestion de la monnaie unique prévoyant à travers le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) l’obligation aux gouvernements de faire viser par Bruxelles leur projet de budget avant de le soumettre à leur propre Parlement.

Le « cercle de la raison » avait de beaux jours devant lui. Ainsi Jean-Claude Juncker, président de la Commission, put s’adresser aux Grecs rétifs vis-à-vis du plan de la Troïka, en leur assurant « qu’il ne pouvait y avoir de choix démocratique contre les traités européens déjà ratifiés » confirmant ainsi que le « Mur de l’Europe » avait remplacé le « Mur de l’argent » des années 20 et que les Traités européens représentaient le nouveau plafond de verre pour la démocratie et le changement social.

Le NON était composite car un référendum impose une réponse binaire et laisse peu de place aux nuances. Ainsi se mélangea dans les urnes un NON de gauche et un NON de droite portés par des partis qui avaient compris que leur programme n’était pas eurocompatible et, que parvenus au pouvoir, Bruxelles ne leur laisserait jamais l’appliquer. Pour les uns politique économique, monétaire et sociale, pour les autres valeurs sociétales et dérives identitaires faisaient obstacle. L’urne mêla eurosceptiques et anti-européens.

Dix ans plus tard, le score du Front national, qui arriva en tête aux élections européennes, révélera que les seconds avaient réussi à hégémoniser le NON en leur faveur. Les diverses élections que connurent les États membres confirmèrent cette tendance.

Le OUI rassembla tous ceux qui avaient compris le piège de la constitution sanctuarisée et y adhéraient parce que leur parti politique se trouvait en phase avec les orientations proposées et y voyait un moyen de les pérenniser. Le texte adopté pourrait servir de rempart sur lequel s’adosser pour imposer leurs projets de réformes de mises en cause d’importants acquis sociaux et débarrasser ainsi la société française de ses scories qui la rendaient, aux dires du patronat, impropre à affronter la concurrence internationale ou celle, « libre et non faussée » de l’Union européenne. La révision des traités nécessitant l’unanimité des 27, le verrouillage était parfait et ces traités pouvaient s’apparenter à un« réducteur d’incertitude ».

Repenser le rapport à l’Europe

Pour l’essentiel, malgré la crise de l’euro, les désordres migratoires, l’expérience grecque, le Brexit, le cadre de l’analyse qui s’est dégagée en 2005 reste valable. Deux choses ont néanmoins changé : le renforcement les courants nationaux-populistes et la prise de conscience qu’il n’y aurait pas de « grand soir » européen tant la machine européenne présentait une force d’inertie redoutable. Les deux dernières présidentielles ont révélé des questionnements sur la possibilité d’appliquer un programme dans le cadre d’une Union européenne hostile et capable de résister à aux changements voulus. La réflexion s’est infléchie et a invité dans le débat la question du rapport à l’Europe et non plus seulement la question de sa nature. Bref, en attendant qu’elle change quels types de rapports entretenir avec elle ? Il en va de la crédibilité de tout programme.

Ainsi la question européenne s’est dédoublée en deux volets : quelle autre Europe et comment y parvenir ? Quelle relation entretenir avec elle en attendant qu’elle change ? Chaque question relève d’une temporalité différente. L’urgence des changements nationaux ne permet plus de les conditionner aux changements espérés à Bruxelles.

La première question découle du constat que la nature de la construction européenne trouve son origine dans ses fondements historiques qui ont marqué durablement son ADN en donnant la priorité au marché sans considération aucune de la démocratie ou du social. L’Europe devait ainsi toujours avancer, mais sans que l’on sache vers quoi. Comme si les buts devaient être dissimulés. Jacques Delors osa même affirmer qu’il fallait « avancer masqué » au risque évident de faire chuter le « sentiment européen » et l’adhésion des peuples. Reprendre sur de toutes autres bases le processus de la construction européenne réclame une grande patience et relève de la politique des petits pas, avec des avancées et des reculs. Cela exige de préserver pour chaque pays l’éventail des possibles et rendre l’Europe compatible avec ces aspirations voulues par le peuple de tout État-membre. Chaque peuple doit pouvoir choisir son destin et disposer du droit de ne pas se sentir engagé par une décision européenne qu’il refuse dans sa majorité. La démocratie doit pouvoir peser contre les traités européens. L’Europe ne doit plus être une Sainte alliance opposée à toute volonté de changement, mais doit devenir permissive de toute espérance.

Le continent européen constitue l’espace du monde où l’interdépendance, l’imbrication des économies, les dépossessions des décisions ont été les plus poussées. C’est la zone où la mondialisation a été la plus exacerbée au point d’en devenir le laboratoire avancé condensant tous ses excès. L’invocation d’une Europe protectrice de la mondialisation – qu’on croyait encore heureuse hier ! – s’avère une tromperie, comme l’idée qu’elle pourrait adoucir une mondialisation brutale. En s’élargissant à 27 pays, l’Europe a brutalement modifié les conditions de la concurrence en créant un espace ou les salaires varient de 1 à 10, rendant la concurrence délétère. Elle change de visage dans un ensemble disparate. Le choc n’est pas entre des marchandises mais entre les conditions dans lesquelles elles sont produites. On importe ainsi dans le fonctionnement de l’Union européenne les pires travers de la mondialisation.

La mise en œuvre d’une véritable alternative de gauche porte en elle les germes d’un affrontement avec le carcan européen constitutionnalisé. Elle est lourde de désobéissances, de résistances, de bras de fer, de confrontations, de renégociations. Aucun programme politique de gauche ne sera crédible s’il n’explore pas cette temporalité. Celle qui, sans abandonner l’espoir de changer la nature de l’Europe, pose la question de l’application d’un programme de changement social malgré l’Europe telle qu’elle est. Mitterrand tint deux ans avant de troquer le changement social contre la construction européenne et d’ouvrir la parenthèse de l’austérité, Jospin résista trois semaines et Hollande 48 h. Il s’agit de définir les mesures structurantes qu’il conviendra de prendre dans les cent premiers jours, probablement face à Bruxelles. C’est dire combien le débat doit être public pour associer l’opinion. Aujourd’hui, la gauche doit tenter de donner une réponse convergente à cette question et surtout ne pas chercher à l’éluder au prétexte qu’elle pourrait diviser.

Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

Michel Rogalski est directeur de la revue Recherches internationales

Site : http://www.recherches-internationales.fr/

Auteur
Michel Rogalski

 




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Le MDS a désigné son candidat à la présidentielle de 2019

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A l’issue de son congrès

Le MDS a désigné son candidat à la présidentielle de 2019

Le congrès extraordinaire qui était programmer les 27 et 28 avril à la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction, n’a été accordée qu’au bout de quatre mois d’attente, et avec peu de moyens, le MDS a été obligé de se contenter d’une seule journée afin de tenir son congrès. L’ordre du jour comprenait l’adoption du rapport moral du parti, l’adoption du programme d’action et l’élection du bureau national.

Mais à la surprise générale, le porte-parole en exercice du Mouvement démocratique et social (MDS), M. Fethi Ghares, a été investi candidat du parti à l’élection présidentielle d’avril 2019.

Par ailleurs, le congrès du parti a réélu M. Hamid Ferhi comme coordinateur national du parti. En effet, Hamid Ferhi a réussi à convaincre les militants et militantes du parti. Il s’est exprimait aussi devant une assistance, entre autres, de militants, des syndicalistes partisans du boycott dont Ahmed Badaoui (ex-PAGS et syndicaliste douanes-UGTA), Me Salah Dabouz, président de la Ligue des droits de l’homme (LADDH), et l’avocat Mokrane Aït Larbi (ex-sénateur, membre fondateur du RCD), et des personnalités publiques. On relève aussi la présence d’une représentant du Front Polisario, et de Palestiniens dont le délégué de l’ambassadeur de Palestine en Algérie, et des représentants du FDLP, du FDLP, et du Fateh. 

« Aujourd’hui c’est le premier congrès public que nous tenons depuis le congrès constitutif en 1999, le 2e en fait depuis le congrès constitutif de ce parti, en 1999, durant l’ère El Hachemi Cherif », a-t-il rappelé. 

Pour rappel, le MDS a échoué dans ses tentatives de participer aux élections législatives et locales passées sachant que ses listes de candidatures n’ont pas été validées ce qui est dû à l’absence de candidats et la collecte des signatures. Il faut relever le cas de la fédération de la wilaya de Tiaret où il étaient dans l’obligation de collecter plus de 2700 signatures d’électeurs. 

Auteur
Khaled Ouragh

 




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Les hospitalo-universitaires maintiennent leur mouvement de grève

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Appel du SNECHU

Les hospitalo-universitaires maintiennent leur mouvement de grève

Nous avons été invités mercredi 25 avril 2018, à une réunion co-présidée par Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique et Monsieur le Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.

Concernant le glissement catégoriel des Maitres-assistants et la revalorisation de l’indemnité hospitalière ; les deux Ministres s’engagent à saisir la hiérarchie pour mettre en place une commission intersectorielle regroupant, en plus de nos deux tutelles, la Fonction Publique, le Ministère des Finances et le Ministère du Travail.

Concernant la régularisation de la pension de retraite, il a été rappelé que le principe du manque à gagner est acquis. Il a été demandé au SNECHU de saisir le Ministre du Travail pour plus de précisions.

Concernant la projection hospitalière des enseignants des sciences fondamentales, une réunion interministérielle se tiendra le lundi 30 avril 2018 au niveau du MESRS et à laquelle nous avons été invités.

Concernant la journée pédagogique, ce point sera également étudié dans le cadre de la commission intersectorielle, en introduisant la notion d’aménagement des horaires d’activité des soins pour les Maitres-assistants en thèse comme, en est le cas pour les activités d’enseignement.

Concernant l’activité lucrative, le Ministre de la Santé s’engage à traiter cette question dans le cadre des textes législatifs et réglementaires en vigueur.

Lors de cette réunion, nous avons saisi le Ministre de la Santé sur la décision des résidents d’arrêter les gardes et sur l’impossibilité des Maitres-assistants à continuer à travailler dans ces conditions ; le Ministre nous a répondu que des mesures seront prises.

Mes chers collègues et amis, dans le cadre de nos obligations, nous rappelons que notre statut en vigueur, qui définit nos tâches, nous confère le devoir d’effectuer des soins de haut niveau ; de ce fait, la garde doit être effectuée au service et notre tâche n’est pas d’assurer le tri dans un pavillon des urgences. Pour cela, nous interpellons encore une fois l’administration pour trouver rapidement des solutions pour le bon fonctionnement des urgences.

Mes chers collègues et amis, dans l’attente de la mise en place de cette commission intersectorielle et de la concrétisation de nos revendications, l’appel à la grève des activités pédagogiques à partir du 29 avril 2018 est maintenu. Cette grève, qui ne concerne pas les activités de soins, portera sur l’arrêt de tout enseignement théorique et pratique, ainsi que sur l’organisation et la surveillance des examens de graduation et de post-graduation.

Soyons unis pour la dignité de l’hospitalo-universitaire.

Pour le Bureau national du SNECHU

La Présidente : Pr. W. Ouahioune

 




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27e journée : le MO Bejaïa a un pied dans la Ligue 1

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Ligue 2

27e journée : le MO Bejaïa a un pied dans la Ligue 1

Le MO Béjaïa, leader du championnat national de Ligue 2, a franchi un nouveau pas vers son retour en Ligue 1 en allant chercher le point du match nul face à l’ASO Chlef (1-1), ce samedi pour le compte de la 27e journée.

Le Mouloudia de Béjaïa continue sa marche en avant, direction la Ligue 1. Invaincus depuis la 20e journée, les Crabes ont réussi à glaner un bon point à Chlef face à l’ASO (1-1). Les Vert et Noir auraient pu aspirer à mieux si Boucherit n’avait pas raté un penalty en première mi-temps.

Le retour en Ligue 1 pour le MOB (1e – 53 pts) n’est plus qu’une question de jours. Alors qu’il ne reste plus que trois journées à disputer, les protégés de Azzedine Ait Djoudi joueront deux fois chez.

De son côté, la JSM Béjaïa s’est réappropriée la 2e place au classement (49 pts) après avoir étrillé l’Amel Boussaâda (3-0). En plus de sa victoire, l’autre formation de la vallée de la Soummam a profité de la surprenante défaite de l’AS Aïn M’lila battue chez elle par le MC El Eulma (1-2). De ce fait, l’ASAM recule à la 3e place (48 pts) tandis que le MCEE réalise une très bonne affaire dans sa lutte pour le maintien (12e – 31 pts).

L’autre bénéficiaire du faux pas de l’ASO et de la contre-performance de l’ASAM est le CRB Bordj Bou Arreridj. Vainqueurs en déplacement face au CRB Aïn Fekroun, lanterne rouge, les Criquets s’installent, en embuscade, au pied du podium (4e avec 47 pts) et s’invitent dans la course à l’accession.

Le GCM et le CAB gardent espoir

Dans sa lutte pour la survie, le GC Mascara, premier relégable (14e avec 28 pts), a réalisé une victoire salutaire chez le voisin du RC Relizane, dans le derby de l’Ouest (0-2). Pour sa part, le CA Batna, deuxième relégable (15e – 28 pts), a réalisé l’essentiel lors de la réception du ASM Oran (1-0).

A trois journées du terme de la saison, le GCM et le CAB peuvent encore se sauver surtout que le premier non relégable, à savoir, le WA Tlemcen, comptabilise 30 unités. Les joueurs de la capitale des Zianides ont été battus, à Alger, par le RC Kouba (2-1) qui s’éloigne de plus en plus de la zone rouge.

Résultats des rencontres :

ASO Chlef – MO Béjaïa                                                 1 – 1

AS Aïn M’lila – MC El Eulma                                          1 – 2

JSM Béjaïa – Amel Boussaâda                                      3 – 1

CRB Aïn Fekroun – CA Bordj Bou Arréridj                      0 – 1

JSM Skikda – MC Saïda                                                 1 – 0

RC Relizane – GC Mascara                                            0 – 2

RC Kouba – WA Tlemcen                                               2 – 1

CA Batna – ASM Oran                                                    1 – 0

Auteur
APS

 




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Seules 30 organisations syndicales sur 65 ont répondu au ministère du Travail

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Représentativité

Seules 30 organisations syndicales sur 65 ont répondu au ministère du Travail

Trente organisations syndicales de travailleurs sur 65 ont répondu favorablement aux demandes de renseignements publiées sur le site officiel du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale sur la représentativité, dans le délai légal, soit le 31 mars 2018, a indiqué hier le ministère dans un communiqué.

Ce constat a été établi après l’examen des dossiers de représentativité des organisations syndicales de travailleurs enregistrées, conformément aux dispositions de la loi n°90-14 du 2 juin 1990, modifiée et complétée, relative aux modalités d’exercice du droit syndical, a-t-on précisé de même source.

Le ministère du Travail a rappelé que 17 sur les 30 organisations syndicales ont adhéré et transmis les éléments de représentativité, selon les nouvelles formalités, en renseignant et en transmettant les informations, soit en téléchargeant le nouveau canevas d’information à partir du site officiel du ministère, ou dans le CD-ROM qui leur a été transmis. Il s’agit des organisations syndicales suivantes :

– l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), présidée par Sidi Saïd Abdelmadjid ;
– le Syndicat national autonome des personnels de la l’administration publique (Snapap), présidé par Felfoul Belkacem ;
– le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l’éducation nationale (SNCCOPEN), présidé par Bahar Ali ;
– le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), présidé par Wahiba Ouahioune ;
– le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), présidé par Mohamed Yousfi ;
– le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), présidé par Lyes M’rabet ;
– le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy), présidé par Khaled Keddad ;
– le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), présidé par Lounes Ghachi ;
– Le Syndicat national des professeurs de l’enseignement paramédical (SNPEPM), présidé par Benyoucef Benyoucef ;
– le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l’administration publique (SNVFAP), présidé par Saida Akali ;
– le Syndicat national des magistrats (SNM), présidé par Djamel Aidouni ;
– l’Organisation nationale des journalistes sportifs algériens (Onjsa), présidée par Youcef Tazir ;
– le Syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA), présidé par Karim Ourrad ;
– le Syndicat national des techniciens de maintenance avions (SNTMA), présidé par Ahmed Boutoumi ;
– le Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA), présidé par Karim Seghouane ;
– le Syndicat national des magistrats de la Cour des comptes (SNMCC), présidé par Ahmed Chikhaoui ;
– le Syndicat national du personnel de la circulation aérienne (SNPCA), présidé par Djamel Aït Abdelmalek ;

En revanche, 13 organisations syndicales ont transmis leurs dossiers «sans respect du nouveau canevas d’information». Il s’agit, selon le ministère du Travail, des syndicats ci-après :

– le Syndicat autonome des personnels des affaires étrangères (Sapae) ;
– l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef) ;
– le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) ;
– le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) ;
– le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) ;
– le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) ;
– le Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMGSP) ;
– le Syndicat national des journalistes (SNJ) ;
– le Syndicat national des électroniciens et électrotechniciens de la sécurité aérienne (Snesa) ;
– Le Conseil national autonome des imams et des fonctionnaires du secteur des affaires religieuses et wakfs (CNAIFSARW).

 

Auteur
APS

 




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UGTA : de quelle souveraineté économique parle-t-on ?

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Bilan de 20 ans de règne de Bouteflika

UGTA : de quelle souveraineté économique parle-t-on ?

L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a annoncé, samedi, qu’elle consacrera la célébration du 1er Mai, fête internationale du Travail, à travers tout le territoire national, au thème  de « la souveraineté économique et la promotion de la production nationale ».

Cette organisation historiquement acquise au pouvoir tente de se rassurer en arguant que «conscients de cet enjeu, les travailleuses et les travailleurs sont mobilisés et solidaires pour porter la promotion de l’industrie national, moteur de la production nationale, facteur de création d’emplois et d’amélioration du pouvoir d’achat ».

A l’approche de la présidentielle, tout le monde s’y met, Ould Abbes approche les étudiants, les partis de la coalition, la société civile et maintenant le syndicat, les travailleurs. Tout porte à croire qu’aucune occasion ne sera laissée au hasard d’ici avril 2019 pour assurer une large victoire au président de la république comme à l’accoutumée. Seulement dans une tendance économique globalisée tant budgétaire que monétaire, les crises sont systémiques, tandis que la gestion des crises est totalement, voire exclusivement, nationale.

Par ailleurs, dans une économie caractérisée par une croissance du type extensive, fortement dépendante des fluctuations du prix du baril, de celles du dollar qui constitue le seul moyen d’échange et enfin de la pluviométrie pour réduire sa facture alimentaire, la production nationale sera promue, si l’on veut réellement qu’elle le soit, uniquement avec la créativité. Or, le secteur privé ancre ses ventouses autour de celui public pour sucer la rente et, souvent au détriment de ce dernier.

Comment peut-on encore parler de souveraineté économique dans un pays rongé par la gabegie, la corruption et surtout l’absence de justice sociale qui accentue le renfermement sur soi toujours au détriment de l’intérêt général. Lorsqu’on en arrive à ce mode de gouvernance où les étrangers règnent en maîtres et les devises sortent du pays par paquets faudrait-il parler de patriotisme économique ou  de vain signe de souveraineté économique ? Si l’on se réfère aux politiques économiques en vigueur dans le pays depuis les années 1990, on se rend compte que le système de gouvernance navigue à vue sans aucun choix stratégique claire qui pourrait garantir cette symbolique vide de « souveraineté économique ». Même, les dernières mesures du « tout conventionnel » tendent à conforter ce sentiment de confusion. Face donc à ces approches itératives à l’occasion, les acteurs nationaux comme les privés utilisent le marché de consommation algérien pour ramasser de l’argent qu’ils investissent ou garantissent outre mer.

Les partenaires étrangers doutent de la tournure des réformes qu’ils jugent comme incertaines et manquent de crédibilité. La désertion des compagnies de la recherche et la prospection des hydrocarbures dans un domaine minier où le taux de succès dépasse les 50% en est édifiante.

Le syndicat maison, lui, appelle au verrouillage tout azimut et de l’autre côté fréquente l’oligarchie qui pille les richesses nationales.

Résultat : les trois niveaux de verrouillage ont été et continuent de l’être, pervertis : L’accès au marché algérien à des opérateurs étrangers, l’entrée des produits importées, et le financement des importations. En favorisant l’un ou l’autre ou les trois à la fois, l’effet est paradoxal et se répercute sur le pauvre travailleur qu’on appelle aujourd’hui par une détérioration de son pouvoir d’achat sans limite.

Doit-on comprendre que cette symbolique utilisée en la circonstance refléterait un rapport de force entre la vision dirigiste qui privilégie l’intervention de l’Etat pour faire perdurer l’ordre établi où chacun trouve son compte sauf l’intérêt général, et des courants réformateurs qui prônent l’ouverture style ultralibéraliste, quelquefois par pur mimétisme occidental.

Entre ces deux débats stériles, l’expression souveraineté sert d’artifice purement spéculatif pour ne pas dire populiste pour tenter de neutraliser les tensions sociales qui semblent perturber le 5e mandat.
                                                                                                               

Auteur
Rabah Reghis

 




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« Jil Bouteflika », est la dernière annonce de l’octogénaire Ould Abbès

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Présidentielle 2019

« Jil Bouteflika », est la dernière annonce de l’octogénaire Ould Abbès

Une coordination de jeunes pour soutenir le cinquième mandat du président Bouteflika (81 ans). Qui l’eût cru ! C’est la nouvelle trouvaille. Six organisations sorties de nulle part annoncent leur ralliement au mandat éternel. 

Le clan au pouvoir va s’employer à utiliser cette « fidèle » jeunesse pour garder Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’Etat au-delà des deux décennies pendant lesquelles il aura régné sans partage.. 

L’heureuse annonce a été faite par l’inoxydable SG FLN Djamel Ould Abbes et le ministre de l’Enseignement supérieur Tahar Hadjar. Le clan doit être bien nostalgique de l’époque des organisations de masse où l’on manipulait à tour de discours l’actualité et l’on tordait le coup à la vérité. 

 

Auteur
La rédaction

 




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Constantine se souvient de Nourredine Saadi

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Hommage

Constantine se souvient de Nourredine Saadi

« J’ai toujours imaginé ma ville de naissance venue de la nuit des temps, comme un des signes de la création attestée. Attestée par trois mille ans – stèles, outils de pierre ou de métal, lampes votives, meules à grain, squelettes, manuscrits -, elle poursuivit son éphémère éternité et, après tant de sièges destructeurs, tant de tremblements de terre, elle semble impassiblement vivre dans l’attente du dernier qui détruirait son rocher. » Nourredine Saadi, La nuit des origines

La ville de Constantine a rendu hommage ce samedi 28 avril 2018 à l’un de ses enfants parmi les plus brillants. Il s’agit de Nourredine Saadi, écrivain et universitaire, décédé à Paris le jeudi 14 décembre 2017 à Paris des suites d’un cancer.

L’hommage s’est déroulé dans la librairie Média-Plus, rue Abane Ramdane en plein centre-ville en présence de la famille de Nourredine Saadi, de quelques amis, d’universitaires, de chercheurs en littérature, d’anciens camarades syndicalistes ou militants, et d’écrivains

Animés par Arezki Metref et Hafid Hamdi-Chérif, la présentation de l’écrivain disparu et le débat qui s’en est suivi n’ont laissé personne indifférent tant la personnalité de Nourredine Saadi était inclassable.

Touche à tout prolifique, il a été tour à tour ou en même temps, syndicaliste étudiant à l’UNEA, il refuse de cautionner le coup d’Etat militaire du 19 juin 1965 de Boumediene ; militant du PAGS, il est arrêté au début de l’année 1970 ; professeur de Droit à l’université d’Alger, il est élu secrétaire général du SNES (Syndicat national de l’enseignement supérieur) avant de quitter l’Algérie en 1994, en pleine décennie noire, suite aux assassinats massifs de ses amis et des menaces proférées contre lui. Installé en France avec sa famille, il obtient un poste de professeur de Droit à l’université de l’Artois à Douai.

Journaliste au quotidien Le Matin, romancier, essayiste, Nourredine Saadi a été, de par ses différentes activités, un grand témoin de la vie de son pays.

    Né donc à Constantine en 1944, il a été très tôt orphelin de mère. De Constantine, sa ville nourricière, il « émigre » à Alger la capitale pour une vie professionnelle, syndicale et militante bien remplie. Puis vient l’exil forcé. Il traverse contraint la Méditerranée et s’installe tout naturellement en France. Se réveille alors de l’autre côté de la mer un lien secret qu’il maintenait avec la littérature.

Sa première tentative est une réussite : « Dieu-le-fit » paraît en 1996 chez Albin Michel et obtient le prix Kateb-Yacine.  Ensuite, il publie « La maison de lumière », en 2000, toujours chez Albin Michel. Le troisième roman sort en 2005 aux Editions de l’Aube et a comme titre « La nuit des origines ».  Ce dernier roman obtient le prix Beur FM.  S’ensuit un recueil de nouvelles intitulé « Il n’y a pas d’os dans la langue » (Editions de l’Aube, 2008).  « Et Boulevard de l’abîme » aux Editions Barzakh en 2017.

Ne se contentant pas de fiction, Nourredine Saadi a également publié des essais parmi lesquels « Koraichi, portrait de l’artiste à deux voix » (Actes Sud, 1998), « Matoub Lounès, mon frère » avec la participation de Malika Matoub (Editions Albin Michel, 1999), « Denis Martinez, peintre algérien » (Le Bec-en-l’air/Barzakh, 2003), « Houria Aïchi, dame de l’Aurès » (Editions Chihab, 2003) et des participations aux ouvrages collectifs Alloula, vingt ans déjà ! (Editions Apic, 2014) et Les années Boum (Editions Chihab, 2016).

 

Auteur
Kamel Bencheikh

 




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