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vendredi 18 juillet 2025
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Arguments de propagande particuliers aux dirigeants d’Israël

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Bonnes feuilles

Arguments de propagande particuliers aux dirigeants d’Israël

Suite à la publication de l’appel, paru en France, intitulé « Contre le nouvel antisémitisme », il est utile de porter à la connaissance ces « bonnes feuilles » d’un livre de notre collaborateur Kaddour Naïmi, concernant le passé et le présent de cette propagande.

« Le passé.

– Les Juifs, fuyant du génocide nazi, sont allés en une terre, la Palestine, où il y avait peu de population, arabo-palestinienne, où des terres furent achetées de manière régulière et pacifique. Suite à la première guerre israélo-arabe de 1949, la majorité de cette population a choisi de quitter la Palestine.

En réalité, ce n’étaient pas les Palestiniens qui ont commencé la guerre contre Israël, mais ce furent les extrémistes sionistes, voulant la création de l’État d’Israël, à commencer la guerre contre les Palestiniens. L’année 1948, année de la création de l’État d’Israël, a été celle que les Palestiniens appellent la “Nakba” (catastrophe), à cause de ce fait : environ 800.000 à un million de Palestiniens ont été, avec la terreur armée des groupes terroristes sionistes Stern, Irgoun et Hagannah, chassés de leurs villes et villages, avec des massacres de civils et la destruction de centaines de villages palestiniens.

Témoignage de Ilan Pape, membre des nouveaux historiens israéliens : « En tant qu’enfant juif, né à Haïfa dans les premières années cinquante, je n’ai jamais rencontré le terme nakba (catastrophe), ni j’en connaissais la signification. (…)

« Successivement, comme jeune étudiant de doctorat à la Oxford Université j’ai choisi 1948 comme argument de ma thèse. (…) je découvris par hasard dans les archives israéliennes et britanniques des preuves qui, mises ensemble, me donnèrent pour la première fois une claire idée de ce qu’a était la nakba. Je trouvai de fortes preuves de l’expulsion systématique des Palestiniens de la Palestine et je fus saisi de surprise par la vitesse avec laquelle fut porté en avant la judaïsation des villages et des quartiers qui étaient auparavant palestiniens.

« Ces villages, dont la population palestinienne avait été expropriée en 1948, furent désignés par un autre nom et repeuplés en peu de mois. Cette image contrastait non seulement avec ce que sur 1948 j’avais appris à l’école, mais aussi avec ce que sur 1948 j’avais compris à propos du Moyen Orient dans mes études de licence à la Hebrew Université de Jérusalem, bien qu’un bon nombre des mes leçons concernaient l’histoire d’Israël. Sans le vouloir, ce que j’avais trouvé contredisait aussi les messages qui m’avaient été transmis comme citoyen d’Israël durant mon initiation dans l’armée, dans les événements publics tels le jour de l’indépendance et dans les discours quotidiens dans les médias du pays sur l’histoire du conflit israélo-palestinien.

« Quand je retournai en Israël en 1984 pour commencer la carrière académique, je découvris le phénomène de la négation de la nakba dans mon nouvel environnement. En réalité, il faisait partie d’un phénomène plus grand – c’est-à-dire l’exclusion de tous les Palestiniens de la discussion académique locale. (…)

« Peu après, à la fin des années quatre-vingt, certains académiciens, moi inclus, ont attiré l’attention du public en publiant des livres scolaires qui défiaient la version israélienne généralement acceptée sur la guerre de 1948. Dans ces livres, nous accusions Israël d’avoir expulsé la population indigène et d’avoir détruit les villages et les quartiers palestiniens (…) l’État juif avait été construit sur les ruines de la population indigène de Palestine, dont les moyens de subsistance, habitations, culture et terre avaient été systématiquement détruits.

« (…) Cependant, au niveau supérieur, l’establishment fit tout le possible pour réprimer ces premiers germes d’auto-conscience israélienne et d’admission du rôle d’Israël dans la catastrophe palestinienne, une admission qui aurait pu aider les israéliens à comprendre mieux l’actuel point mort dans le processus de paix. » (1)

Parmi ceux qui sont au courant du massacre commis par les nazis contre les Juifs du ghetto de Varsovie en 1943, combien savent ce qui s’est passé, seulement cinq années après, dans la localité palestinienne de Deir Yassine ?

Voici ce qu’on lit sur le site www.deiryassin.org/mas.html (2)

« Deir Yassine Remembered.

« Tôt dans le matin du vendredi 9 avril 1948, des commandos de l’Irgun, dirigés par Menachem Begin, et de la bande Stern attaquèrent Deir Yassin, un village d’environ 750 habitants palestiniens. Ce fut plusieurs semaines avant la fin du mandat britannique. Le village était hors de la zone que les Nations Unies recommandèrent d’inclure dans le futur État juif. Deir Yassin avait une réputation pacifique et un journal juif avait dit aussi que Deir Yassin avait éloigné certains militants arabes. Mais il était localisé sur un terrain élevé dans le corridor entre Tel Aviv et Jérusalem, et un plan, resté secret pendant plusieurs d’années, appelait à sa destruction et à l’évacuation de ses habitants pour faciliter la voie à un petit aéroport pour les résidents juifs assiégés de Jérusalem.

« Depuis lors plus de 100 personnes, dont la moitié étaient des femmes et des enfants, avaient été systématiquement tués. Quatre assaillants furent tués par les résistants palestiniens qui utilisaient de vieux mausers et des mousquets. Vingt cinq villageois mâles furent chargés sur des camions, fait défiler à travers le quartier de Zakhron Yosef à Jérusalem, puis portés dans une caverne de pierre le long de la route entre Givat Shaul et Deir Yassin, et tués. Le reste des autres habitants fut déplacé à Jérusalem Est arabe.

« Ce soir-là les membres de l’Irgun et de Stern ont escorté une partie des correspondants étrangers dans une maison à Givat Shaul, une installation juive voisine fondée en 1906. Outre au thé et aux gâteaux ils ont amplifié les détails de l’opération et l’ont justifiée, en disant que Deir Yassin était devenu un point de concentration pour les Arabes, y compris Syriens et Irakiens, qui planifiaient une attaque contre les banlieues occidentales de Jérusalem. Ils ont dit que 25 membres de la milice Haganah avait renforcé l’attaque et affirmé qu’un Juif parlant l’arabe avait, d’un haut-parleur monté sur une auto blindée, mis en garde les villageois. Cela fut dûment reporté dans le New York Times le 10 avril.

« Un compte final de 254 corps fut reporté par le New York Times le 13 avril (…) Une étude de 1987 effectuée par le Centre de Recherche et Documentation de l’Université de Birzeit sur la Société palestinienne, déclara que « le nombre des ces tués ne dépasse pas 120 ».

«  Les dirigeants de l’Haganah ont admis que le massacre « ternit la cause des combattants juifs et déshonore les armes et le drapeau juifs. » ils ont minimisé le fait que leur milice avait renforcé l’attaque des terroristes, même s’ils n’ont pas participé à la barbarie et au saccage durant les opérations successives de « ratissage ».

« Ils ont aussi minimisé le fait que, dans les paroles de Begin, « Deir Yassin fut capturé avec la connaissance de la Haganah et avec l’approbation de son commandant » comme une partie de son « plan pour la création d’un aéroport. »

« Ben Gurion envoya aussi une excuse au roi Abdullah de Trans-Jordanie. Mais cet horrible acte a bien servi le futur État d’Israël. Selon Begin : Les Arabes à travers tout le pays, induits à croire les sauvages récits de « boucherie Irgun, » ont été pris de panique et ont commencé à fuir pour leur vie. Cette masse en est vite arrivée à une fuite désordonnée, folle et incontrôlable. La signification politique et économique de ce développement peut difficilement être surestimée.

« Des 144 maisons environ, 10 ont été dynamitées. Le cimetière a été ensuite rasé par des bulldozers et, comme des centaines d’autres villages palestiniens par la suite, Deir Yassin a été effacé de la carte. Depuis septembre, des Juifs orthodoxes immigrants de Pologne, Roumanie, et Slovaquie y ont été installés, avec les objections de Martin Buber, Cecil Roth et d’autres dirigeants juifs, qui ont cru que le site du massacre devait être laissé inhabité. Le centre du village fut rebaptisé Givat Shaul Bet. Avec l’expansion de Jérusalem, la terre de Deir Yassin devint une partie de la ville et, aujourd’hui, est connue simplement comme la zone entre Givat Shaul et l’installation de Har Nof sur les flancs occidentaux de la montagne.

« Le massacre des Palestiniens à Deir Yassin est un des événements les plus significatifs du 20ème siècle dans l’histoire palestinienne et israélienne. Cela non pas à cause de sa dimension ou de sa brutalité, mais parce qu’il se présente comme l’alarme la plus dure et anticipée d’un dépeuplement calculé de plus de 400 villages et villes arabes et l’expulsion de plus de 700.000 habitants palestiniens pour laisser place aux survivants de l’Holocauste et à d’autres Juifs du reste du monde.

Le présent.

« Nous n’avons pas à requinquer ces peuples […] Mais plutôt à les vider de leur substance. Nous ne voulons pas de ces peuples : nous voulons leur pays. » (3) .

– Les Juifs ont un droit légitime à occuper la Palestine parce qu’elle est la terre de leurs ancêtres, auxquels Dieu a fait cadeau, et donc il est juste que les Palestiniens aillent ailleurs, dans les pays arabes vu qu’ils sont arabes.

En réalité, les Palestiniens, bien qu’ils fassent partie de la communauté arabe, sont les habitants du territoire appelé Palestine, comme les Libanais habitent le Liban ou les Syriens, la Syrie. Donc le pays des Palestiniens est historiquement et légalement la Palestine et non un autre pays arabe. Un exemple : quelle serait la réaction des Français si un autre peuple s’installe dans leur pays et prétend que, vu que les Français sont européens, ils doivent quitter la France et aller vivre dans un autre pays européen ?

– Israël ne fait que défendre son droit à exister.

Si cela était vrai pourquoi l’armée israélienne, depuis 1967, suite à une guerre entre Israël et certains pays arabes, occupe illégalement, en violation des résolutions des Nations Unies, la partie de territoire qui revient aux Palestiniens ?

À propos de l’attaque de l’armée israélienne contre Gaza, de décembre 2008 – janvier 2009, le journaliste israélien Uri Avnery a écrit :

« Presque tous les médias occidentaux ont d’abord répété la ligne de la propagande israélienne officielle. Ils ont presque entièrement ignoré la partie palestinienne de l’affaire, ils n’ont pas mentionné les manifestations quotidiennes de la paix dans le camp israélien. Le raisonnement du gouvernement israélien ( «L’État doit défendre ses citoyens contre les roquettes Qassam ») a été accepté comme l’entière vérité. Le point de vue de l’autre côté, que les Qassams sont des représailles pour le siège qui fait mourir de faim un million et demi d’habitants de la bande de Gaza, n’a pas été mentionné du tout.

« C’est seulement quand les horribles scènes de Gaza ont commencé à apparaître sur les télévisions occidentales que l’opinion mondiale a commencé graduellement à changer. » (4)

– Israël est un pays pacifique, menacé par le terrorisme palestinien, par conséquent notre action n’est pas contre le peuple palestinien mais seulement contre les terroristes palestiniens.

Si les dirigeants d’Israël font la guerre seulement aux « terroristes », pour quel motif ils ont et continuent à entreprendre les actions suivantes, dont certaines sont à considérer, selon la législation internationale, des crimes de guerre :

– transformation de Jérusalem Est, qui est légalement territoire appartenant au peuple palestinien, pour expulser les citoyens palestiniens,

– violence illégale des colons israéliens, les “settlers », contre les civils palestiniens, violence impunie et protégée par l’armée israélienne d’occupation,

– démolitions des maisons, non seulement de celles d’auteurs d’une action violente contre les Israéliens, mais aussi d’autres maisons,

– mal-traitements, abus, humiliations et limitations à la normale circulation, en particulier avec l’existence de plus de 500 points de contrôle (check points), que l’armée israélienne fait subir aux civils palestiniens sans distinction entre celui qui est résistant et celui qui est pacifique,

– destruction, de la part de l’armée israélienne, des terrains agricoles et des arbres d’olives appartenant aux Palestiniens,

– limitations contre les Palestiniens en ce qui concerne l’accès à l’eau pour boire et pour irriguer les champs,

– restrictions aux soins médicaux pour les Palestiniens,

– construction illégale du mur de séparation, qui, en plus, ne suit pas la ligne de frontière d’Israël, reconnue par la loi internationale, mais est construit en partie sur le territoire palestinien, et d’une façon à empêcher la normale circulation des habitants palestiniens sur leur propre territoire,

– situation d’apartheid, en partie semblable à celle pratiquée dans le passé en Afrique du Sud, à laquelle est soumise la population palestinienne.

– Israël est un petit pays contraint à se défendre des autres pays arabes qui l’encerclent, auxquels il n’a fait aucun tort, mais qui veulent le détruire parce qu’ils sont méchants et anti-sémites.

Par contre, Norman G. Finkelstein, membre des nouveaux historiens israéliens, écrit :

« Pour réprimer la résistance palestinienne, un ex officier israélien au début de l’année [2002] recommandait à l’armée de « analyser et intérioriser les leçons sur (…) comment l’armée allemande a combattu dans le ghetto de Varsovie » (5). A juger du récent carnage israélien dans la Rive occidentale – viser les ambulances palestiniennes et le personnel médical, viser les journalistes, l’assassinat d’enfants palestiniens « par sport », les ratissages, mettre les menottes et bander les yeux de tous les hommes palestiniens âgés de 15 à 50 ans et le tatouage de numéro sur leurs poignet, la torture non discriminée de détenus palestiniens, l’utilisation de civils palestiniens comme boucliers humains, la destruction au bulldozer des maisons palestiniennes avec les habitants entassés dedans – à juger de tout cela il semble que l’armée israélienne suit le conseil de l’officier. En laissant de côté toutes les critiques puisque motivées par l’antisémitisme, Elie Diesel, porte-parole en chef de Holocauste Industry, a donné un appui inconditionné à Israël, soulignant « la grande peur et angoisse » supportée par son armée furieuse. » (6)

– Les Israéliens sont le peuple des victimes de la Shoah, de l’Holocauste, il faut toujours le rappeler.

Par contre, Yitzhak Laor, poète, écrivain et journaliste israélien, écrit : « Les israéliens s’occupent de punir quiconque met en danger l’image que nous avons de nous-mêmes comme victimes. Il n’est consenti à personne de nous enlever cette image, spécialement dans le contexte de la guerre avec les Palestiniens, qui combattent une guerre « dans notre maison » – c’est-à-dire, dans leur « non-maison ». Quand un ministre d’une ex république socialiste a comparé Yasser Arafat à Hitler, il a été applaudi.

« Pourquoi ? parce que c’est ainsi que le monde devrait nous voir, tandis que nous, nous soulevons des cendres. Voici pourquoi nous aimons Shoah de Claude Lanzmann (et encore plus, son dégoûtant film sur l’armée israélienne) et Schindler’s List. Parlez-nous encore de nous comme victimes, et de comment nous devons être pardonnés pour chaque atrocité que nous commettons. Comme a écrit mon amie Tanya Reinhart, « il semble que ce que nous avons intériorisé » de la mémoire de l’Holocauste « soit que n’importe quel mal de mineure portée soit acceptable ». (…)

« Il est possible qu’Israël n’ait pas un passé colonial mais certainement nous avons notre mémoire du mal. Cela explique pourquoi les soldats israéliens ont tatoué les numéros d’identification sur les bras des Palestiniens ? Ou pourquoi le très récent Holocauste day [le Jour de l’Holocauste] a tracé une ridicule comparaison entre ceux parmi nous qui étaient dans le ghetto de Varsovie assiégés et ceux parmi nous qui encerclaient les camp de réfugiés de Jénine en état de siège ? » (7)

– Israël est un pays qui a trop souffert de racisme, donc il n’est pas et ne peut pas être raciste.

Voici ce qu’on lit sur le site http://ifamericansknew.org (Si les Américains savaient) (8) :

« Par l’intermédiaire de l’argent et des armes fournis par les États-Unis, Israël impose une nation ethniquement discriminatoire sur une terre qui était auparavant multiculturelle. Il y a une discrimination ethnique et religieuse inhérente à son identité nationale, et une doctrine de suprématie d’un groupe sur tous les autres caractérise ses actions politiques, financières et militaires. Cela aussi n’est pratiquement jamais reporté.

– Israël est un pays civilisé.

Que savent les citoyens israéliens et du monde sur les conditions d’incarcération des Palestiniens, et, dans certains cas, de la torture ?

Le Comité Public contre la Torture en Israël (PCATI) affirme :

« Ces méthodes ont causé des dommages psychologiques et physiques irréversibles et dans certains cas la mort.

« Dégradation et torture ne sont pas limitées aux détenus palestiniens mais ont été aussi infligées à des soldats et militants politiques de gauche et de droite qui ont subi les interrogatoires du GSS, de la police et la police militaire d’investigation.

« Le Comité Public contre la Torture en Israël a reconnu l’existence d’une menace à la sécurité d’Israël mais considère l’utilisation de la torture « pour la sécurité de l’État » comme une manière cruelle et inefficace qui mine directement la nature démocratique de notre société. » (9)

À propos de la prison secrète israélienne 1391, considérée la “Guantanamo” d’Israël, comme à propos des centres de détention secrets en Israël, et de leurs prisonniers, le silence de la presse internationale est total. Pourquoi ?

– Qui critique Israël est seulement un antisémite qui hait les Juifs.

Par contre, Shraga Elam, journaliste israélien, écrit : « (…) je suis profondément convaincu que la raison principale pour la croissance de la judéophobie est fondamentalement à rechercher dans la politique criminelle qu’Israël conduit aux dommages des Palestiniens, comme dans le comportement déplorable des groupes de pression pro-Israël. (…)

« Nous pouvons constater que tous les Juifs, sans considération de leurs positions individuelles, furent retenus responsables des atrocités commises par Israël. Cela n’était pas seulement le résultat de préjugés anti-israéliens, mais aussi de la prétention, erronée, d’Israël, de représenter tous les Juifs et d’être l’État des Juifs. L’appui diffus et ostentatoire que beaucoup de Juifs dans du monde entier offrent à Israël, ne peut que renforcer l’impression que tous les Juifs sont au côté d’Israël. » (10)

– Israël est un petit pays menacé par la masse des pays arabes hostiles.

Combien savent, en Occident, en particulier aux États-Unis, l’importance des aides financières et militaires que les États-Unis fournissent à Israël, pour pratiquer sa politique d’oppression contre le peuple palestinien ? Et combien savent que la Banque Mondiale subventionne le mur entre Israël et les territoires occupés ? (11)

Du site http://ifamericansknew.org (Si les américains savaient) (12) :

« Israël est le plus grand destinataire de l’aide U.S. dans le monde entier. Il reçoit plus d’aide que celui donné à tous les pays de l’Afrique subsaharienne, l’Amérique Latine et les Caraïbes, mis ensemble.

Israël reçoit plus de 10 millions de dollars par jour de la part des États-Unis, et il est évident que le chiffre total est plus proche de 15 millions par jour. Mais cette information n’est presque jamais imprimée sur les journaux américains. La couverture du Moyen Orient en général, et d’Israël en particulier, ne reporte pratiquement jamais cette énorme connexion américaine avec cette région.

« Renforcé par l’argent américain, Israël occupe un territoire qui ne lui appartient pas, en violation de nombreuses lois internationales et conventions dont il est signataire, et pratique des politiques de brutalité qui ont été condamnées par les Nations Unies, l’Union Européenne, le Conseil National des Églises, Amnesty International, la Croix Rouge Internationale, et par de nombreux autres organismes internationaux. Cette vérité est aussi rarement reportée.

– Qui parle de lobby U.S. en faveur d’Israël dit une mensonge.

En réalité la lobby des Juifs U.S. conditionne les dirigeants U.S. à soutenir la politique israélienne, en particulier à travers le soutien financier durant les campagnes électorales U.S.

Déclaration de l’ex Président U.S. Jimmy Carter :

« Groupes de pression sur la politique US au Moyen Orient.

Pendant les dernières 30 années, j’ai été témoin et j’ai expérimenté les graves restrictions sur n’importe quelle discussion libre et équilibrée des faits. Cette réticence à n’importe quelle critique de la politique du gouvernement israélien est due aux extraordinaires efforts de lobbying du Comité d’Action Politique israélo-américain (American-Israel Political Action Committee) et à l’absence de n’importe quelles voix contraires significatives.

« Il serait presque politiquement suicidaire pour les membres du Congrès d’épouser une position équilibrée entre Israël et la Palestine, à suggérer qu’Israël respecte la loi internationale ou de parler en défense de la justice ou des droits humains pour les Palestiniens. » (13).

– Les Palestiniens qui nous agressent sont seulement des « terroristes » qui haïssent les Juifs.

Que savent les citoyens israéliens et occidentaux, d’une part, de l’action terroriste de l’armée israélienne contre les civils palestiniens, et, d’autre part, des motifs réels qui poussent certains Palestiniens à attaquer non seulement les militaires israéliens, mais aussi à entreprendre des opérations qui tuent des civils israéliens ? Les témoignages d’auteurs israéliens, auparavant mentionnés, permettent de répondre à la question : les citoyens israéliens et occidentaux savent très peu pour ne pas dire rien. »

Notes

(1) De l’article I demoni de la Nakba (Les démons et la Nakba), dans le livre collectif NOT IN OUR NAME : Ebrei e israeliani contro l’occupazione (Juifs et Israéliens contre l’occupation), Prospettiva Edizione, Rome, 2002, p. 29 et p. 303132.

(2) Visité le  25 mars 2008.

(3) Goebbels, Journal, 1938, cité dans l’article Le Califat : une entreprise totalitaire, 12 juin 2016, par Patrice GOURDIN, In diploweb.com/.

(4) Du site Uri Avnery’s Column, visité le 2 février 2009.

(5) L’auteur indique en note comme source : Ha’aretz, 25 janvier 2002 et 1 février 2002.

(6) Article Prima la carota, poi il bastone : dietro la carneficina in Palestina (D’abord la carotte, puis le bâton : derrière le massacre en Palestine), dans le livre collectif NOT IN OUR NAME : Ebrei…, p. 43.

(7) Article  Dopo Jenin (Après   Jénine), in livre collectif  NOT IN OUR NAME : Ebrei… p. 4 e p.48.

(8) Visité en 2007.

(9) Du site www.stoptorture.org.le/eng/, visité en 2007.

(10) Résident à Zurich/Suisse. Extraits du texte du rapport au Camp Anti-impérialiste de Assisi (Italie), le 2 août  2004. Du site  kelebekler.com, visité en 2007. Majuscules de l’auteur.

(11) Voir Peter Philips in « Project Censored ».

(12) Visité en 2007.

(13) Du site http://ifamericansknew.org/about_us/, visité en 2007.

Extrait de « LA GUERRE, POURQUOI ? LA PAIX, COMMENT ? Éléments de discussion pour gens de bonne volonté. » librement accessible ici : http://www.kadour-naimi.com/f_sociologie_ecrits.html

Auteur
Kadour Naïmi

 




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Accusé d’espionnage pour le Mossad, un Libérien condamné à mort

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Justice

Accusé d’espionnage pour le Mossad, un Libérien condamné à mort

Les accusés, entrés illégalement en Algérie, ont été arrêtés en janvier 2016 dans le cadre du démantèlement d’une «cellule d’espionnage au profit d’Israël» à Ghardaïa.

Lors d’un procès en appel, le Tribunal criminel de Ghardaïa a condamné à mort un Libérien pour espionnage au profit d’Israël. Six autres individus accusés de complicité ont écopé de dix ans de prison ferme et d’une amende d’un million de dinars.

Sept ressortissants africains ont été condamnés en appel par la justice algérienne le 23 avril, à des peines de mort et de prison pour espionnage pour le compte d’Israël et pour formation d’une organisation criminelle, selon l’Agence algérienne de presse (APS).

La Cour criminelle de Ghardaïa, chargée du jugement, a prononcé la peine de mort contre le principal accusé, Aalam Eddine Fayçal, un Libérien d’origine libanaise. Les six autres accusés, trois Maliens, deux Guinéens et un Ghanéen, ont quant à eux écopé d’une peine de dix ans de prison ferme et devront s’acquitter d’une amende d’un million de dinars algériens (plus de 7 000 euros).

Les accusés, entrés illégalement en Algérie, ont été arrêtés en janvier 2016 dans le cadre du démantèlement d’une «cellule d’espionnage au profit d’Israël» à Ghardaïa (600 kilomètres au sud d’Alger), théâtre alors de violences interethniques, entre Arabes et Berbères mozabites.

Selon le procès-verbal dressé par la police, une liste de noms de gradés des services israéliens ainsi qu’un lot de matériel sophistiqué destiné à l’espionnage a été saisi lors de leur arrestation. Aalam Eddine Fayçal, ainsi que les six autres accusés, ont plaidé non coupable et ont expliqué au juge être entrés illégalement sur le territoire algérien dans le but de gagner l’Europe.

Auteur
RT

 




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Mégaprojet SH2030 : la montagne qui accouche d’une souris !

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DÉSINTOX

Mégaprojet SH2030 : la montagne qui accouche d’une souris !

Le site Algériepart vient de publier des documents d’un secret de polichinelle de la stratégie SH2030 qui lit-on devra faire de ce mastodonte algérien « un véritable groupe de fonctionnement selon les normes d’un géant mondial non seulement des hydrocarbures mais aussi de l’énergie ». Cette entreprise dit-on « semble renaître de ses cendres grâce au travail continu de la nouvelle direction générale conduite par son Président directeur général, Ould Kaddour.« 

Cependant, lorsqu’on parcourt ces documents, au demeurant connus de tous les travailleurs, une première remarque de pure forme montre déjà l’arnaque des deux compagnies qui ont élaboré ce projet, à savoir l’américain BCG et le célèbre McKinsey & Company. Depuis quand une réorganisation réussit lorsqu’elle est faite dans le secret totale comme on tente de le présenter ? 

Quelques cadres, sous la conduite du nouveau PDG imposent à plus de 120 000 agents du groupe un organigramme et on pense qu’il réussira. C’est un échec garanti car la particularité de Sonatrach en tant mamelle de tout le pays doit être approchée comme une institution adaptée à ses différents environnements : social, économique sociétal, juridique, partenarial etc. L’originalité de cette vision est que l’entreprise doit être conçue à la fois comme une organisation et comme une institution, ces deux notions étant intimement liées. Sur cette base, l’analyse de la coordination nécessite de combiner les dimensions cognitives et politiques des règles constituant l’entreprise et, d’autre part, que la compréhension de l’entreprise ne peut être isolée de celle de la structure institutionnelle de la société et de sa dynamique historique.

Sonatrach, l’est désormais par ses objectifs politiques mêmes. Elle ne pourra obéir à d’autres importés, imposés ou éventuellement concoctés comme c’est le cas. Les deux sociétés en charge du projet ne connaissent l’entreprise que par son aspect vache à lait, alors comment pensent-ils mettre en place une organisation qui n’est pas débattue par les principaux acteurs pour lesquels leur adhésion est plus que nécessaire ? 

Sur le fond maintenant, que ce soit ce PDG lui-même ou le ministre de l’Energie lors de leurs différentes interventions, certainement sur la base d’un diagnostic, ont relevé, et ils n’ont pas tord, une forte bureaucratie. Ce même PDG constatait publiquement, le premier jour de son arrivée à son cabinet, qu’il a eu la surprise de trouver sur le bureau de son prédécesseur, des dizaines de parapheurs. Et il s’est demandé, selon ses propres termes, «est-ce cela le métier de PDG de Sonatrach ? »

De nombreux experts l’ont approuvé en lui recommandant de motiver l’encadrement pour susciter leur engagement dans le sens des objectifs de  l’organisation et les dévier de leur renfermement. On peut alors logiquement se demander en quoi l’absence d’une direction d’achat, la centralisation de l’ingénierie, le pilotage des holdings, celui de la transformation, du risque et plus grave des ressources nouvelles peuvent-ils contribuer à redynamiser les ressources humaines et susciter leur patriotisme et les motiver pour faire avancer le groupe ?

Le changement dans une organisation est peut-être un mal nécessaire mais c’est la seule solution pour optimiser les performances d’une entreprise. Malheureusement pour M. Ould Kaddour ce changement ne peut avoir de répercussions positives sur les performances que lorsqu’il existe une implication de l’ensemble du personnel. Est-ce le cas ?                                             
                                                                                          

Auteur
Rabah Reghis

 




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Graves inondations dans la wilaya de Tiaret (Vidéo)

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Intempéries

Graves inondations dans la wilaya de Tiaret (Vidéo)

Les fortes pluies qui sont abattus sur la wilaya de Tiaret ont causé mercredi 25 avril, d’énormes inondations. Ce qui n’a pas été sans provoquer un vent de panique parmi la population.

En effet, en quelques heures de précipitations, plusieurs routes ont été rendues impossible à la circulation a travers la wilaya. Même le centre ville du chef-lieu de wilaya n’a pas été épargné par les inondations.

crues

Les images de routes sous les flots qui ont envahi les réseaux sociaux montrant des dégâts considérables.

La plupart des zones touchées sont des constructions délabrées où les services de la protection civile sont intervenus toute la nuit de mercredi à jeudi pour pomper les eaux pluviales. Les mêmes services ont également sauvé plusieurs personnes bloquées dans leurs foyers.

Plusieurs appartements situés en rez-de-chaussée ont été infiltrées et inondés provoquant beaucoup de dégâts.

Par ailleurs, beaucoup de citoyens se sont indignés auparavant sur les réseaux sociaux du fait de l’absence des services de l’APC de Tiaret. Encore une fois, ces précipitations ont montré l’incapacité des services concernés à trouver une solution aux innombrables avaloirs bouchés voire supprimés récemment pendant le bitumage des ruelles. Ce qui évidemment a provoqué d’énormes dégâts.

tiaret

A Tousnina, situé à 38 km au sud du chef-lieu de wilaya, un jeune homme a été emporté par un violent courant d’une route inondée. Les habitants de ce village alors se sont jetés à l’eau pour porter secours au jeune homme devant l’indifférence des éléments de la protection civile. 

Une dizaine de jeunes sont alors encordés autour de leur taille pour descendre à la rivière et approcher la corde près de l’homme coincé dans sur le toit de sa voiture, ce dernier a été heureusement hissé par ses concitoyens.

Auteur
Khaled Ouragh

 




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« Le pays semble maintenant promis au choc final », estime Soufiane Djilali

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Jil Jadid

« Le pays semble maintenant promis au choc final », estime Soufiane Djilali

Jil Jadid a rendu public le communiqué suivant

« Depuis plusieurs mois, le pays est entré dans une phase critique. Le niveau de vie générale, l’ambiance et le moral sont tous en berne. L’Algérie est comme frappée d’une fatalité malheureuse. Le forcing en faveur du statu quo et surtout d’un surréaliste cinquième mandat avec l’utilisation abusive et immorale d’un homme en souffrance a profondément heurté les sentiments et le moral de la Nation.

A ce dépérissement général, des citoyens réagissent, autant qu’il leur est possible, pour remédier à ce triste destin. Des secteurs en entier se mettent en mouvement. Ces derniers mois, des grèves et des manifestations ont émaillé sans discontinuité notre quotidien, dans l’espoir de faire sortir les autorités publiques de leur logique anachronique et hautement risquée. Sans succès pour l’instant !

Pendant que la société entame sa ré-initiation à l’action de terrain, le pouvoir se barricade, s’arme et passe à l’action en réprimant tous azimuts. Les syndicats sont ainsi acculés à l’illégalité, les partis d’opposition censurés, les grévistes malmenés, les activistes arrêtés. Ainsi, le CNAPEST qui a mené des grèves massives dans l’enseignement, est d’un coup considéré comme non représentatif et donc dépossédé de la légalité de son existence. Les médecins résidents, organisés au sein du CAMRA (lui aussi non-reconnu) font, encore une fois, l’objet d’une répression policière autant inutile qu’indigne.

L’élite du pays, sacrifiée sur l’autel du pouvoir, est sommée de se soumettre à un système pour le moins injuste mais sur lequel prospère le discours populiste. Des citoyens, à l’image de Abdelhamid Madani et de bien d’autres encore, sont convoqués par la justice, juste pour avoir dénoncé, sur les réseaux sociaux, la répression contre des contestataires.

Dans les semaines à venir, malgré la remontée des cours du pétrole, le pourrissement menace notre système de santé, à bout de souffle, l’université, en déliquescence, l’éducation, en pleine errance, les retraités etc… Le pays semble maintenant promis au choc final, patiemment préparé par deux longues décennies de gabegie, de corruption institutionnalisée, de fuite en avant, de liquidation des élites, de transfert des richesses publiques vers le privé, de concessions sans contrôle pour les soutiens étrangers…

Les semaines et les mois à venir vont être de plus en plus violents, désespérants mais déterminants pour l’avenir du pays. Jil Jadid mesure toute la gravité de la situation et appelle la société civile, les syndicats, les activistes à faire fi de leurs divergences, malgré tout secondaires, pour se donner la main et offrir au pays une alternative d’espoir.

Le président, Soufiane Djilali 

 




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Le patriotisme économique : serait-ce la recette miracle du gouvernement ?

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Après la critique de la commissaire européenne

Le patriotisme économique : serait-ce la recette miracle du gouvernement ?

La sortie de la Commissaire européenne au commerce, Cecilia Malstrom, jugeant les mesures prises par le gouvernement algérien pour réduire sa facture d’importation de « non conformes à l’accord de libre-échange », n’a pas manqué de susciter des réactions « patriotiques »de l’UGTA et du FCE qui se sont dits « préoccupés »

Pour sa part, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, s’est contenté d’affirmer concernant les mesures de restriction prises par l’Algérie qu’ « elles pèseront transitoirement sur les exportations de nos fournisseurs traditionnels et nous espérons leurs compréhension » .

Ces mesures procèdent, a priori, d’une bonne intention, selon les observateurs. Elles témoignent de la volonté du gouvernement de stopper l’hémorragie des devises et la chute des prix du pétrole. Elles ont, au moins, ce mérite d’éveiller les consciences sur l’impérieuse nécessité de réduire les importations qui ont dépassé le seuil du tolérable.

Est-ce à dire que notre gouvernement a enfin trouvé la «recette miracle», le patriotisme économique à même de nous faire «gagner la bataille de la production nationale», si chère à Sidi-Saïd, le secrétaire général de l’UGTA ? Et partant, de nous inciter à consommer « local » ?

Si nous ne consommons pas algérien et n’accordons pas la priorité à nos produits, nous allons avoir de sérieux problèmes économiques, a commencé à avertir le ministre du Commerce qui, en plus, a déploré le fait que le consommateur préfère acheter des produits importés alors que le produit local existe. Lui emboîtant le pas, celui de l’Industrie invite les entreprises «à améliorer la qualité de leurs produits pour garantir la compétitivité». Et pour ne pas être en reste, le ministre de l’Agriculture , au sortir des assises qu’il vient d’organiser en grandes pompes ,en appelle au «sursaut patriotique» pour sauver l’économie nationale !
Mais la problématique du consommateur algérien est plus complexe qu’il n’y paraît et la question du «made in Algeria» ne peut se résumer à cette vision un peu simpliste de l’offre rencontrant la demande dans des conditions idéales.

Les ménages algériens ne rechignent pas à consommer le produit local, dans l’absolu, mais quand ils hésitent, c’est parce que l’offre pêche par l’absence de qualité aux normes universelles et peine à soutenir la concurrence étrangère.

Parmi les autres questions soulevées figurent aussi la capacité réelle des industriels et de nos entreprises à produire «national» tout en restant compétitifs et performants ou l’impact d’un prix plus élevé sur le budget des Algériens et les conséquences que cela peut avoir sur d’autres pans de l’économie nationale.

Il existe, en définitive, très peu de chiffres concernant le «made in Algeria» ! Peut-on, vraiment, dire qu’on assiste à son retour, comme le clament, d’une même voix, Ali Haddad , Sidi-Saïd, et nombre de responsables qui ont bien voulu quitter leur tour d’ivoire pour nous inviter, à travers un clin d’œil qui se veut complice, de «consommer algérien» ?

Le patriotisme et le sens de l’abnégation ne se décrètent pas à coup de slogans auxquels même les initiateurs de cette opération ne croient pas.

A-t-on déjà croisé un ministre ou un responsable algérien dans un marché populaire ? A-t-on vu tel autre responsable s’habiller et se nourrir «algérien» ? Ou passer ses vacances en Algérie ? Se soigner au pays ? Inscrire ses enfants dans les universités locales ? Ou plus encore, opter pour la «Symbole» sortie de l’usine de Tlélat ?

Ceci, pour dire que ceux qui doivent donner l’exemple, pêchent eux-mêmes par manque de patriotisme ! Une directive de ce type ne peut réussir et soulever l’adhésion populaire que si elle réunit certaines conditions objectives en amont et en aval du marché de la consommation

Il est certes vrai que dans l’ensemble, les consommateurs algériens se disent prêts à acheter «local» ; seulement voilà, de l’autre côté, des industriels ne font rien, ou pas grand-chose, pour les satisfaire et, partant, pérenniser leur propre activité. Le tout, avec l’indifférence des autorités qui ne réagissent que sporadiquement pour porter des slogans sans plus.

Comme ceux qui viennent d’être proférés lors des Assises du secteur de l’Agriculture !

Au moment même où la disponibilité et la qualité des produits peinent à suivre. Sans compter les prix. Quand on sait, par exemple, que la viande bovine était importée d’Inde et d’Argentine quand ce n’est pas du Brésil, et que l’oignon nous est arrivé tout droit des Emirat arabes unis, l’urgence serait plutôt de diversifier notre économie et de nous consacrer à l’agriculture, plaident les experts.
Cela à d’ailleurs fait réagir le Président de la république ,Abdelaziz Bouteflika, qui a fait part de ses remarques comme suit, dans une lettre lue en son nom :

– faiblesse de l’activité agro-alimentaire

– vieillissement de la main d’œuvre

-manque de structuration qui expose l’activité agricole à la spéculation

– rareté de réseaux de distribution

-absence de transformation de l’activité export

Maintenant que les sources viennent à tarir, on en appelle au patriotisme ! Au point de dire que le slogan «consommons algérien» visant à exploiter les potentialités locales de production, juguler les importations, suffirait à inciter les ménages à consommer algérien; A faire oublier aussi les importations ubuesques, les devises dilapidées en gadgets inutiles et dérisoires, sans oublier les fortunes colossales érigées grâce à «l’import-import», à l’ombre de responsables peu regardants quand l’or noir coulait à flot.
Etonnant de constater, par exemple, que les importations de chips ont atteint les 2 millions $ par an, ou celles de la mayonnaise qui étaient de l’ordre de 36 millions $, soit l’équivalent des exportations algériennes de dattes !

Et le plus révoltant, c’est qu’on nous «balance» à la figure ces sommes astronomiques comme si c’était la faute des consommateurs? Et puis cette question : y-a-t-il une liste des produits algériens s’est interrogé un journaliste qui s’est engagé à s’y soumettre éventuellement ? Il s’agirait aussi d’amener les importateurs à importer ce qui n’est pas offert par la production nationale. Tout un programme.
Consommons algérien ! Dans un passé récent, on nous invitait à goûter au «mentoudj bladi», un flop qui a fait long feu ! Quid aussi de l’orange de la Mitidja , de la pommes de terre de Mascara ,du costume Sonitex ,de la mobylette de Guelma ou plus encore ,du sucre de Miliana ,du blé de Tiaret ou de la fameuse datte de Tolga. Avons-nous à faire, en définitive, à une opération de com préméditée par le gouvernement ? Si Ahmed Ouyahia , comme d’autres avant lui, s’est emparé du sujet du patriotisme économique , c’est qu’il représente un enjeu, à la fois économique et social, et par conséquent politique.

1. Enjeu économique, car encourager la consommation nationale, c’est aussi et surtout, donner un coup de pouce aux PME/PMI et tous les artisans qui font tourner l’économie et luttent pour rester en course. Assez logiquement, le «consommons algérien» trouve donc une résonnance encore plus forte en période de crise, où chaque emploi sauvé, où chaque entreprise créée sont autant de bonnes nouvelles !

2. Enjeu social, car si les Algériens viendraient à manifester l’envie de consommer «local»,ils le feraient pour deux bonnes raisons au moins : donner un sens à leur acte d’achat et faire des économies même substantielles

3. Enjeu politique, aussi, car encourager l’économie nationale, en temps de crise pétrolière comme celle qu’on vit aujourd’hui, est au cœur de la mission d’un gouvernement et plus généralement de la classe politique tout entière. Même s’il est vrai qu’il s’agit là d’un débat de nature à irriter nos partenaires européens qui se sont emportés contre les mesures de restriction frappant leurs produits

L’objectif du gouvernement est donc d’amener les citoyens à privilégier les produits algériens dans leur consommation courante pour ce qui concerne notamment les produits lourds comme l’électroménager, l’automobile et l’électronique. Pour le reste, c’est-à-dire l’agroalimentaire, l’habillement et autres produits à usage courant, c’est surtout la publicité et la sensibilisation qui en feront la preuve.

Les producteurs nationaux sont prêts, nous affirme-t-on, à redoubler d’efforts pour mettre sur le marché des produits compétitifs sur le plan qualité/prix et pour satisfaire le consommateur algérien de plus en plus exigeant.

Le problème pour l’Algérie réside dans la faiblesse de l’offre, et les experts se sont accordés pour dire que «le modèle keynésien de relance de la production par la consommation qui part de l’hypothèse de l’existence d’une offre sous-utilisée n’est pas transposable à l’Algérie qui souffre d’absence de facteurs de production compétitifs en termes de coût/qualité, et non pas d’un refus de consommation locale exprimé par les Algériens».

La tâche n’est pas aisée, car le «made in là-bas», est toujours associé à la qualité. C’est même le premier critère cité spontanément ! Très «design», les produits «made in» ont du style ! Ils sont élégants, créatifs, et ont une véritable personnalité, une espèce de «je ne sais quoi» d’étranger qui fait la différence !
Seulement voilà, les riches ne changeront rien à leurs habitudes de consommation. Quant aux bourses modestes, elles n’ont pas attendu cette campagne pour consommer algérien. Pas forcément par patriotisme, mais par réalisme. Et aussi par dépit !

Pour l’heure, le nouveau ministre du Commerce s’est engagé à assurer aux algériens un Ramadhan des plus paisibles. Ce qui a fait réagir : pourquoi doit on prendre des « mesures spéciales » pour nourrir les algériens que nous sommes pendant un mois dans l’abondance ?Pourquoi aussi doit on « veiller »à ce que les prix ne flambent pas ?Pourquoi également le ministre du commerce s’attache-t-il à assurer la disponibilité de produits qu’on trouve paradoxalement toute l’année ?Pourquoi aussi monsieur Djellab le nouveau ministre du commerce s’engage à contrôler les prix qui en fait sont censés être libres de part la loi ?

A toutes ces interrogations qui ont trituré nombre d’observateurs, il n’y a qu’une réponse possible, et elle est politique : 2018 est une année préélectorale ou la quête de la paix sociale est une exigence absolue !

 

Auteur
Cherif Ali

 




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Il est trop tard pour déserter, Monsieur Nezzar !

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Les mémoires courtes du général

Il est trop tard pour déserter, Monsieur Nezzar !

Aux dernières nouvelles, vous seriez blasé de la politique, elle ne vous intéresse plus, vous avez même eu cette réponse hautement philosophique à l’adresse d’un journaliste qui voulait connaître votre avis sur le 5ème mandat de Bouteflika : « Cela ne m’intéresse pas, je m’en lave les mains, khatini, je suis dans l’obscurité comme toi ! » Khatini ? Vous ? Avez-vous réfléchi à l’impact de vos propos ? Cela revient à dire aux Algériens : « Débrouillez-vous avec les coquins qu’on a installés à la tête du pays. Pour nous, c’est l’âge du jardinage, des coquelicots et des mots croisés. » Vous oubliez juste qu’il est des hommes qui n’ont pas droit à la lassitude, à une retraite apaisée ni peut-être même à une mort tranquille.

Vous faites partie de ces hommes-là. Vous avez trop longtemps dirigé, trop parlé, trop agi, trop écrit, pour subitement vous murer dans un silence sous le prétexte de l’âge. Les chefs militaires algériens devront avaler ce pain de vieillesse qu’ils ont si longuement pétri pendant la jeunesse. Mais tout cela, vous le savez, M. Nezzar…J’allais dire « Mon général ».

La dernière fois que je vous ai appelé « Mon général », c’était cette matinée de septembre de l’année 1998 où vous aviez téléphoné au journal Le Matin pour « prévenir les Algériens de la malédiction qui allait s’abattre sur le pays, la malédiction Bouteflika ». Vous étiez alors un peu plus indigné, sans doute un peu plus jeune, probablement un peu moins riche mais, j’en témoigne, très remonté. Ce jour-là vous avez fait publier dans Le Matin le fameux communiqué décrivant Bouteflika comme une « marionnette roulant dans le burnous de Boumediène » et qui allait soulever une terrible controverse. Vous étiez allés à l’encontre d’une grande partie de la hiérarchie militaire qui s’apprêtait alors à commettre l’irréparable, faire démissionner Liamine Zéroual pour placer l’homme qui allait organiser les funérailles du pays.

J’avais trouvé votre texte trop dur et je me rappelle parfaitement de votre commentaire : « Tu ne connais pas Bouteflika, il nous a trahi en 1994 alors que le pays avait besoin de lui, il nous trahira encore.» Je peux affirmer que votre communiqué avait déstabilisé Bouteflika. Le lendemain, le journal reçut par fax un texte extrêmement violent intitulé « Réponse au général Nezzar » et signé Abdelaziz Bouteflika. Avant de le publier, je voulus m’assurer de la véracité de la signature, et j’ai laissé un message sur le répondeur du futur président, à son domicile algérois, le priant de confirmer ou de démentir la paternité du texte. Une heure plus tard, déboulait au siège du journal le jeune frère Saïd Bouteflika, celui qui passe aujourd’hui pour le vrai maître du pays et dont je me rappelle le ton prévenant, le sourire embarrassé et la mine chafouine : « Je viens de la part d’Abdelaziz, me dit-il, qui vous transmet ses amitiés et vous dit qu’il n’a rien à voir avec cette lettre, que ce n’est pas sa nature de polémiquer. Il m’a chargé de vous faire part de sa gratitude pour la peine que vous avez prise en l’appelant et souhaite longue vie à la presse algérienne… »

La suite, vous la connaissez, Monsieur Nezzar. Deux mois plus tard, vous changiez d’avis, converti à la raison supérieure, une de celles qui ne se discutent pas. Vous accordiez alors le bénéfice du doute à Bouteflika et aviez couvert de votre silence la besogne qui consistait à troquer une ligne patriotique contre une aventure qui allait transformer le pays en eldorado pour mercenaires. Vous aviez alors justifié votre choix en ces termes bien suffisants : « Nous connaissions les pages pas très nettes de son passé, mais nous n’avions pas le choix et nous restons attentifs. » C’était le temps où la hiérarchie militaire, ciblée par de curieuses campagnes internationales, était accusée d’avoir pris part aux carnages de sa propre population.

La désignation de Bouteflika est-elle le résultat d’un marchandage entre les chefs de l’armée et ses tourmenteurs ? Y avait-il urgence à se débarrasser de Zéroual ? Que s‘est-il passé entre le 20 août 1998, date du discours ambitieux et résolu du président et le 11 septembre de la même année où il annonça sa décision de démissionner ?

L’affaire de l’AIS explique-t-elle tout ? Voilà 19 ans qu’a été commis le forfait. Dix-neuf ans qu’on se raconte la fable de l’armée qui aurait rejoint les casernes et laissé le pouvoir à un civil…choisi par elle. Cet avril 1999 il y a eu trafic de recel de vol : les chefs militaires ont offert à un homme qui n’en demanadait pas tant, un pouvoir qui ne leur appartenait pas et qu’ils avaient pris de force à l’indépendance. Vous le dites vous-même, « sans le peuple, il n’y aurait jamais eu de victoire ». Mais alors pourquoi les chefs militaires avaient-ils fait le choix de l’ignorer, ce peuple, et de rétrocéder à un civil choisi par eux, un pouvoir qui, dans les textes fondamentaux de la République, appartenait au peuple

Aujourd’hui, on sait que le transfert du pouvoir à un « pouvoir civil » n’a généré qu’un « pouvoir irresponsable », celui-là qui a conduit à l’effritement de l’État algérien, ou de ce qu’il en reste, et à son enlisement dans le sable mouvant de la corruption. Dans le contexte d’opacité et de faux-semblants qui est le nôtre depuis l’indépendance, cela ne pouvait déboucher que sur cela. les chefs de l’Armée ont joué, en 1999, le destin de l’Algérie à la roulette russe.

 

Auteur
Mohamed Benchicou

 




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Ahmed Ouyahia et le labyrinthe…

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Présidentielle

Ahmed Ouyahia et le labyrinthe…

«Ça y est, aurait dit récemment Ouyahia à l’un de ses proches collaborateurs au palais du gouvernement, j’ai rêvé la veille que j’étais à la porte d’un labyrinthe, un grand labyrinthe ! Ah si tu te rends compte de mon malaise au réveil ! Derrière moi, une meute d’émeutiers dresse des barricades avec deux gros sacs remplis de cailloux, de vrais galets de granit, il y avait des pneus brûlés, du feu, de la fumée, etc. Devant, un précipice creusé, me semble-t-il, par des employés dépêchés spécialement par le FMI.

Que choisir ? Problème ! J’en ai déduit que je ne dois pas partir à la présidentielle de 2019, c’est trop risqué pour moi… enfin, si ! Mais je dois assurer d’abord mes arrières quand même ! «Et que s’est-il passé après?» s’interroge le collaborateur, curieux. J’ai avancé prudemment, semant un à un les cailloux des deux sacs derrière moi.

Mais il se trouve que ceux-ci sont trop lourds et la voie au palais est totalement bloquée. «Le palais ?» «oui, le palais d’El-Mouradia ! Sur le moment, je suis allé droit devant. J’étais sûr que je finirai par trouver une quelconque issue. De toute façon, il n’y a pas lieu de s’égarer pour rien. Une idée géniale de Nicolas Machiavel m’a trotté alors dans l’esprit :» snober tout le monde et n’en faire qu’à sa tête pour vaincre ses adversaires». «Et alors ?» «J’ai choisi de marcher malgré tout. Cependant, au-dessus de moi, le ciel est gris, lourd de menaces, sans aucun couvercle. Et puis, à un croisement de routes, j’aperçois un panneau de signalisation sur lequel brille une inscription en caractères gras «1 an de survie» à côté d’un téléphone de secours branché directement à la présidence». «Mais à quoi ça sert celui-là ?», reprend le collaborateur, dubitatif. «Déjà, grâce à lui, j’ai pu semer le premier sac de cailloux !» «Tu es soulagé alors ?»

Là, le silence d’Ouyahia semble comme absolu, ce qui ne l’aurait pas empêché tout de même de poursuivre son récit. «En vérité, sur le coup, je n’étais ni soulagé ni angoissé, je me suis dit qu’il fallait seulement poursuivre le chemin, quoique rien n’indique que ma cible soit là, tout près. Fort aiguisé, mon instinct m’a guidé à travers les multiples possibilités qui me sont offertes : nord, sud, est, ouest. Mon choix est vite tombé : entrée ouest. Là où se trouve une sentinelle plutôt gentille à mon égard».

«Et après ?» «J’avais attendu droit comme un «I» que le signal résonnât pour rentrer, mon cœur palpitait fort. Cette porte-là est en effet étroite et glissante, l’accès n’est pas du tout aisé. Toutefois, dans la naïveté totale, les concurrents se poussent les uns les autres. Au début, on a trouvé, tous, marrant de nous bousculer et faire des combinaisons à l’infini pour rentrer dedans. Or, j’ai regardé au coin de chaque angle, à gauche, à droite, personne : il n’y a que le chef assis dans son fauteuil, maladif et taciturne.

En dernière année de vie, il compte les jours, les heures, les minutes mais n’est pas toujours d’accord avec les conseils que lui lancèrent les sentinelles (elles sont environ quatre ou cinq à chacune des entrées). Du coup, beaucoup d’entre nous sont déjà éliminés, y compris moi, je pense. Certes, on trouvait tous ça injuste mais c’est inévitable, il paraît qu’en plus de jouer la comédie, notre sacrifice est nécessaire à l’évolution du moral du chef et au développement de sa personnalité ! Un exercice de routine, quoi !

Auteur
Kamel Guerroua

 




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L’Algérie s’enfonce encore dans le classement mondial de la liberté de la presse

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Reporters sans frontières

L’Algérie s’enfonce encore dans le classement mondial de la liberté de la presse

L’Algérie est classée à la peu enviable 136e place sur 180 pays retenus par le classement mondial de la liberté de la presse qu’établit tous les ans Reporters sans frontières. Elle est juste derrière le Maroc, mais très loin de la Tunisie (97e). L’Algérie a reculé de six place par rapport à 2017, lequel classement l’avait déjà fait dégringoler de 5 places.

Pourtant, les autorités ne sont pas avares de discours sur le respect de la liberté de la presse et d’expression. A leur charge, depuis une quinzaine d’années, l’espace médiatique s’est terriblement affaibli. Le contrôle, voire le chantage vertical par la publicité et la gestion hiératique de certains titres ont rendu la situation de la presse des plus précaires. De nombreux titres ne payent plus leur journalistes qu’au bout de quelques mois. Certains ont dû fermer, d’autres ont préféré réduire la voilure en attendant des jours meilleurs.   

Lire ci-après le communiqué et le classement de RSF.  

« L’édition 2018 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) témoigne de l’accroissement des sentiments haineux à l’encontre des journalistes. L’hostilité revendiquée envers les médias, encouragée par des responsables politiques et la volonté des régimes autoritaires d’exporter leur vision du journalisme menacent les démocraties.

Le Classement mondial de la liberté de la presse, qui évalue chaque année la situation du journalisme dans 180 pays, révèle un climat de haine de plus en plus marqué. L’hostilité des dirigeants politiques envers les médias n’est plus l’apanage des seuls pays autoritaires comme la Turquie (157e, -2) ou l’Egypte (161e), qui ont sombré dans la “média-phobie” au point de généraliser les accusations de “terrorisme” contre les journalistes et d’emprisonner arbitrairement tous ceux qui ne leur prêtent pas allégeance.

De plus en plus de chefs d’Etat démocratiquement élus voient la presse non plus comme un fondement essentiel de la démocratie, mais comme un adversaire pour lequel ils affichent ouvertement leur aversion. Pays du Premier amendement, les Etats-Unis de Donald Trump figurent désormais à la 45e place du Classement, en recul de deux places. Le président adepte du “media-bashing” décomplexé, en qualifiant les reporters d’“ennemis du peuple”, use d’une formule utilisée autrefois par Joseph Staline.

Dans certains pays, la frontière entre la brutalité verbale et la violence physique est de plus en plus ténue. Aux Philippines (133e, -6), le président Rodrigo Duterte, coutumier des insultes et des menaces à l’encontre des médias d’information, a prévenu : être journaliste “ne préserve pas des assassinats”. En Inde (138e, -2), les discours de haine envers les journalistes sont relayés et amplifiés sur les réseaux sociaux, souvent par des armées de trolls à la solde du Premier ministre Narendra Modi. En l’espace d’un an, dans chacun de ces deux pays, au moins quatre journalistes ont été froidement abattus.

Les violences verbales des leaders politiques à l’encontre de la presse se sont multipliées aussi sur le continent européen, pourtant celui où la liberté de la presse est la mieux garantie. En République tchèque (34e, -11), le président Milos Zeman, s’est présenté, en octobre dernier, à une conférence de presse muni d’une kalachnikov factice sur laquelle était inscrite l’expression “pour les journalistes”. En Slovaquie (27e, -10), Robert Fico, Premier ministre jusqu’en mars 2018, traitait les journalistes de “sales prostituées anti-slovaques” ou de “simples hyènes idiotes”. Un journaliste, Jan Kuciak, a été assassiné en février dans ce pays d’Europe centrale, après la mort de Daphne Caruana Galizia dans l’explosion de sa voiture à Malte (65e, -18).

“La libération de la haine contre les journalistes est l’une des pires menaces pour les démocraties, constate le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire. Les dirigeants politiques qui alimentent la détestation du journalisme portent une lourde responsabilité, car remettre en cause la vision d’un débat public fondé sur la libre recherche des faits favorise l’avènement d’une société de propagande. Contester aujourd’hui la légitimité du journalisme, c’est jouer avec un feu politique extrêmement dangereux. »

En 2018, la Norvège et la Corée du Nord conservent leur première et dernière place

Auteur
Yacine K avec RSF.

 




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Le pétrole au plus haut : doit-on pour autant se réjouir du massacre des Houthis ?

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Moyen-Orient

Le pétrole au plus haut : doit-on pour autant se réjouir du massacre des Houthis ?

Dans sa lutte contre l’Iran, l’Arabie saoudite joue la déstabilisation du Yémen.

L’ensemble de la presse saoudienne dans les deux langues (anglaise et arabe) s’est réveillée, mardi matin, euphorique en annonçant  l’assassinat du chef politique de ce qu’elle qualifie de rebelles au Yémen par une frappe de la coalition que leur pays mène contre ce pays.

Le plus important, ce n’est pas  la réussite belliqueuse de l’offensive mais ce que s’est passé à Londres car le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 74,71 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 65 cents par rapport à la clôture de vendredi. En terme simple, c’est le plus haut niveau depuis sa chute vertigineuse en 2014. Cette situation n’est pas spécifique dans cette ville mais dans toutes les places mondiales.

En effet,  sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTIWTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l’énergie) pour la même échéance, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, a gagné 24 cents à 68,64 dollars.

Les analystes du monde entier  y compris les nôtres dont le plus controversé Chakib Khelil, se sont focalisés en perspective sur les prix de l’énergie sans le moindre regret sur ce conflit que se livre par procuration que sous l’égide du Royaume d’Arabie Saoudite, leader de la coalition arabo-sunnite, et l’Iran chiite semble enfoncer progressivement la petite république yéménite dans une guerre qu’on dit « confessionnelle ». D’ailleurs, tout ce qui touche les sunnites est d’ordre confessionnel alors que dans le fond rien ne les rapproche.

En effet, une division politique durable aux conséquences humanitaires désastreuses perdure au vu et au su du monde entier. Pourtant, initialement le résultat d’une contestation interne entre les partisans du gouvernement légitime du président Hadi, chef du parti yéménite des Frères musulmans Al-Islah, et les soutiens de l’ancien président du Yémen unifié, Ali Abdallah Saleh, les deux forces régionales que sont l’Iran et l’Arabie Saoudite savent très bien que leurs influences sont  en constante rivalité. Depuis le printemps arabe de 2012 et la chute de Saleh, les Zaïdistes, composant une branche chiite de l’islam, sont regroupés sous l’autorité d’Abdel Malek Al-Houthi – d’où l’appellation de «Houthistes » – et se sont fermement opposés au nouveau gouvernement des frères musulmans et au projet de découpage fédéral qu’ils jugent biaisé. Longtemps réprimés, ils se réorganisent à la manière d’un Hezbollah libanais.

Les Houthistes marchent fin 2014 sur la capitale Sanaa marquant ainsi le départ d’un conflit issu de quatre ans de tensions politiques latentes. Les savantes analyses diplomatiques se concentrant sur les aspects confessionnels, militaires et diplomatiques ne manquent pas. Toutefois, force est de constater que la dynamique belligérante reposant sur les «forces profondes » est sous-exploitée par les médias. Notamment Sawt Al Arab manipule cet exercice afin de compléter la grille de lecture du conflit yéménite : une guerre froide idéologique entre deux forces régionales, certes,  mais qui s’inscrit dans indéniable pragmatisme géostratégique. L’annonce par les Saoudiens de la nouvelle phase “restaurer l’espoir” dans cette offensive médiatique ne signe en rien l’arrêt des offensives anti-rebelles. L’issue diplomatique semble d’autant plus infime que le conflit cristallise de puissantes tensions stratégiques.

Avec la visite du président français aux Etats Unis, l’Iran pourrait également de nouveau être empêché d’exporter son pétrole si les Etats-Unis sortaient de l’accord sur le nucléaire iranien, comme Donald Trump envisage de le faire. Il est clair que ce nouveau pic de tensions impliquant à la fois le Yémen, l’Arabie saoudite et l’Iran a fait grimper les prix car cela ravive le conflit entre d’importants pays producteurs de brut.

Parallèlement, la production vénézuélienne reste toujours aussi perturbée, et il demeure un risque de sanction américaine après les élections du 20 mai dernier. C’est autant de possibilités de voir l’offre de brut sur le marché mondial diminuer. Le rôle de l’OPEP est limité car l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et dix partenaires se sont à cet égard réunis vendredi pour discuter de leur accord de limitation de la production destiné à faire remonter les prix du brut. Cet accord, en place depuis 2017, doit pour l’instant s’achever fin 2018, mais les marchés attendent de voir s’il sera à nouveau renouvelé lors de la prochaine réunion officielle de ses participants, en juin à Vienne. Il semblerait cependant que la position des deux poids lourds de l’accord, l’Arabie saoudite et la Russie, commence à diverger, avec le premier défendant un prix du baril plus élevé que son partenaire.

De son côté, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zangeneh, a ainsi affirmé lundi que si les prix continuaient d’augmenter, prolonger, l’accord ne paraîtrait pas nécessaire. Dans cette configuration purement géostratégique, Trump accuse l’Arabie saoudite de pousser le prix du baril vers le haut artificiellement et Bill Clinton l’a qualifié bien avant lui « d’économie stupide » alors ! A qui profite l’embrasement du Moyen-Orient ?

 

Auteur
Rabah Reghis

 




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