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mardi 1 juillet 2025
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Cooptation, corruption, charlatanisme les diplômés de l’économie rentière

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Parlement
L'APN symbole d'un système sclérosé et clientéliste.

L’Algérie, comme de nombreux autres pays sous régimes autoritaires, connaît un système où certaines pratiques politiques et économiques ne sont pas seulement tolérées, mais véritablement institutionnalisées.

La corruption, la cooptation et le charlatanisme sont devenus des « métiers » à part entière dans le paysage politique du pays. Loin d’être des exceptions ou des dérives, ces comportements sont des piliers de la « mécanique du pouvoir » qui gouverne, et bien souvent étouffe, le pays.

La cooptation : un système fermé

La cooptation en Algérie, comme dans beaucoup d’autres régimes autoritaires, n’est pas simplement un mécanisme de gestion des ressources humaines au sein de l’État. C’est le fondement même d’un système politique qui ne tolère aucune alternative ou opposition. Pour accéder au pouvoir ou à des positions stratégiques, il ne s’agit pas d’avoir les compétences nécessaires, mais d’être dans les bonnes grâces des élites dirigeantes.

Les nominations sont souvent décidées en coulisses, en dehors de toute transparence ou légitimité populaire. Les « choix » faits par le régime sont le fruit de réseaux de loyauté et de promesses politiques, où la compétence n’a aucune place. Ainsi, ceux qui contrôlent les leviers de pouvoir s’assurent que le système reste entre leurs mains, sans remise en question.

La corruption : une règle tacite

La corruption n’est pas perçue comme une déviance dans ce contexte ; elle est un mode de fonctionnement normal. Les petites et grandes corruptions s’entrelacent et se justifient dans une culture où « tout se vend, tout s’achète ». Ce n’est pas une exception, mais une norme pour ceux qui veulent accéder aux ressources de l’État ou simplement survivre dans ce système. Les détournements de fonds, les pots-de-vin et les surfacturations sont monnaie courante dans de nombreuses administrations, entreprises publiques et institutions.

Le cynisme ici réside dans le fait que la corruption, loin de provoquer des scandales ou des enquêtes, est souvent vécue comme un « coût nécessaire » pour faire avancer ses projets ou obtenir des avantages. Cette banalisation de la corruption a des effets dévastateurs : elle sape la confiance des citoyens dans leurs institutions, fragilise l’économie et anéantit les principes de justice sociale.

Le charlatanisme : l’art de manipuler les masses

Enfin, le charlatanisme est devenu une compétence en soi dans ce système. Ceux qui détiennent le pouvoir ne se contentent pas de gouverner, ils doivent aussi « vendre » leur gouvernance. L’outil principal est le discours. Promesses vides, slogans creux et fausses réformes sont utilisées pour maintenir une façade de légitimité, tout en préservant un statu quo qui profite aux élites.

Le charlatanisme politique ne se limite pas au discours. Il se manifeste aussi dans la manipulation de l’opinion publique via les médias partisans et l’industrialisation de l’image politique. Les dirigeants deviennent des « vedettes », non pas parce qu’ils accomplissent des réformes réelles, mais parce qu’ils savent entretenir l’illusion de leur efficacité à travers des apparitions médiatiques, des projets symboliques, et des démonstrations de pouvoir sans contenu.

La mécanique du pouvoir : entre contrôle et inefficacité

Ces trois pratiques – cooptation, corruption et charlatanisme – sont les rouages d’un système de pouvoir où l’efficacité est secondaire par rapport à la stabilité du régime. La véritable « mécanique du pouvoir » ne réside pas dans la gestion des affaires publiques, mais dans le maintien d’un contrôle total sur les ressources et les individus. Les défis socio-économiques, tels que le chômage massif, la précarité ou les inégalités, sont systématiquement ignorés ou relégués au second plan, tant qu’ils ne menacent pas l’ordre établi.

Le rôle de l’administration, des institutions publiques, et même de l’armée, n’est pas tant de servir la population, mais de protéger ce système qui repose sur la répartition du pouvoir et des ressources entre une petite élite. Cette concentration du pouvoir rend toute réforme sérieuse quasi impossible, car elle implique de s’attaquer à ces pratiques, et donc, à ceux qui en bénéficient.

Conséquences : la stagnation et la déconnexion

Ce modèle a des conséquences désastreuses sur le long terme. L’ économie rentière , qui repose sur des rentes et des ressources naturelles, devient le seul secteur porteur de croissance, et elle est souvent dirigée par ceux qui tirent profit de la corruption et de la cooptation. La bureaucratie devient un monstre d’inefficacité qui assèche les capacités d’innovation et de développement. Les jeunes diplômés, les entrepreneurs et les citoyens honnêtes se retrouvent face à un mur de contraintes administratives, de coûts de transaction élevés, et d’une économie paralysée par les rentes.

La déconnexion entre les élites et le peuple ne cesse de croître. Tandis que la majorité des Algériens lutte contre la pauvreté et la précarité, la classe dirigeante s’enrichit grâce aux rentes, aux contrats publics et à la manipulation des ressources. L’incapacité à répondre aux besoins fondamentaux de la population génère un sentiment de frustration et de résignation, voire de révolte.

Vers un système à bout de souffle

Mais, bien que ce système semble solidement ancré, il est également terriblement fragile. Il repose sur un équilibre instable entre un pouvoir autoritaire et des pratiques corrompues qui, au final, bloquent toute réelle innovation ou réforme. À mesure que les défis économiques et sociaux deviennent plus pressants, le manque de réformes véritables devient un fardeau insoutenable.

Les protestations populaires qui secouent régulièrement l’Algérie sont un symptôme de cette frustration grandiose. Les citoyens commencent à comprendre que la véritable lutte n’est pas seulement contre des gouvernements corrompus, mais contre un système qui les fait vivre dans un état permanent de dépendance, d’injustice et de stagnation.

En conclusion, tant que la cooptation, la corruption et le charlatanisme continueront à être des métiers pris, l’Algérie restera prisonnière de ce cercle vicieux. Pour briser ce cycle et espérer un avenir plus prospère et juste, il faudra, un jour, remettre en cause la mécanique même du pouvoir.

Cependant, si l’Algérie doit réellement évoluer vers une gouvernance plus transparente, juste et responsable, il existe des obstacles profonds qui rendent cette transition extrêmement complexe. En effet, la réforme véritable ne consiste pas seulement à remplacer une figure politique par une autre ou à promettre des réajustements superficiels dans la gestion des ressources. Elle implique une révision radicale des structures de pouvoir, de l’organisation de l’État et de la gestion des relations économiques et sociales.

L’élite au pouvoir : un bloc d’intérêts irrémédiablement lié

Le principal obstacle à la réforme est l’ élite politique et économique qui tire profit du système actuel. La cooptation n’est pas seulement une question de promotion de fidèles, elle permet de maintenir une hiérarchie où les pouvoirs sont concentrés entre les mains de quelques-uns. Ces élites, qu’elles soient issues des sphères politiques, économiques, militaires ou médiatiques, sont étroitement liées entre elles par des intérêts communs. Briser ce bloc d’intérêts, c’est risquer de fragiliser l’ensemble du système et de mettre en péril les privilèges acquis.

Cette élite a un contrôle quasi total sur les ressources naturelles du pays, les contrats publics et les infrastructures stratégiques. Ces rentes de situation sont ce qui leur permet de maintenir leur pouvoir sans avoir à répondre aux véritables besoins du peuple. En conséquence, une réforme véritable qui remettrait en cause cette concentration des richesses et des pouvoirs serait perçue comme une menace existentielle pour les acteurs du système.

L’enracinement de la culture de la corruption

La culture de la corruption, qui imprègne à la fois l’administration et les entreprises publiques, est également un frein majeur à toute réforme. La logique de corruption et de népotisme est devenue telle que, pour de nombreux citoyens et fonctionnaires, elle fait partie du fonctionnement quotidien. Une grande partie de la population, épuisée par des années de promesses non tenues, a fini par accepter, voire se conformer à cette réalité. Si le système politique semble presque figé dans cette inertie, c’est en grande partie parce qu’il trouve un écho au niveau de la société.

C’est cette normalisation de la corruption qui rend difficile l’émergence de nouveaux acteurs politiques ou économiques. Les élites économiques qui contrôlent les grandes entreprises ou les secteurs clés sont souvent les mêmes personnes qui profitent de l’absence de régulation et de transparence. Elles contrôlent l’accès aux ressources financières et aux opportunités d’affaires, et sont prêtes à défendre ce système contre toute réforme qui pourrait réduire leurs privilèges.

La politique du « petit pas » et des réformes cosmétiques

Les réformes qui ont été entreprises au fil des années se sont souvent limitées aux ajustements cosmétiques. Celles-ci cherchent davantage à calmer l’opinion publique ou à donner l’illusion de changement sans toucher aux racines du problème. Par exemple, des réformes constitutionnelles ont été annoncées à plusieurs reprises, mais celles-ci n’ont eu que peu d’impact sur la concentration du pouvoir et la persistance des pratiques corrompues.

Les réformes économiques, lorsqu’elles existent, visent surtout à maintenir une stabilité politique , tout en conservant un système économique fondé sur l’exploitation des ressources naturelles. Elles ne s’attaquent jamais aux véritables causes de la crise économique, telles que l’absence de diversification des sources de revenus, le manque d’innovation et de compétitivité, ou encore l’inadéquation des politiques sociales.

L’espoir d’une réforme par la société civile

Malgré ces obstacles majeurs, il existe des signes d’espoir. L’une des dynamiques les plus encourageantes en Algérie ces dernières années a été l’émergence d’une société civile active et de mouvements de protestation qui remettent en question la corruption systémique et réclament un changement radical. Le Hirak , ce mouvement populaire né en 2019, est un exemple frappant de ce soif de réforme et de justice. Des millions d’Algériens, de toutes générations et de toutes catégories sociales, sont descendus dans les rues pour revendiquer un changement politique profond. Leur message était clair : non à un système où la corruption et la cooptation dominent, oui à un avenir où l’État fonctionne pour le bien de tous.

Cependant, même si ces mouvements ont montré qu’il existe une volonté de changement parmi la population, il reste difficile d’imaginer une transition en profondeur sans un véritable soutien institutionnel et politique. La répression , les restrictions à la liberté d’expression et les tentatives de récupération politique menacent de freiner ces initiatives. Mais la pression populaire demeure un facteur important pour faire évoluer les mentalités et, à terme, peut-être parvenir à des changements significatifs.

Conclusion : Un changement impossible sans confrontation ?

La mécanique du pouvoir en Algérie, fondée sur la corruption, la cooptation et le charlatanisme, semble indéboulonnable, tant elle repose sur des intérêts profondément enracinés. Mais la question demeure : est-il possible de briser ce système sans confrontation, sans une remise en cause radicale de son fondement ?

La clé du changement réside dans une réforme systémique , qui devrait non seulement mettre fin à ces pratiques de pouvoir, mais aussi construire des institutions solides, transparentes et démocratiques. Cela passera par la répartition des ressources, la création d’un environnement propice à l’innovation et à l’entrepreneuriat, et surtout équitable, la réconciliation entre l’État et la société civile.

Pour ce faire, l’Algérie devra affronter la réalité d’un système politique profondément vicié et accepter de prendre des mesures audacieuses pour en sortir. Tant que la cooptation, la corruption et le charlatanisme continueront à régner en maîtres, le pays restera prisonnier de cette mécanique du pouvoir inébranlable, et l’avenir restera entre les mains d’une élite déconnectée de la réalité du peuple.

Cette suite complète la réflexion en mettant l’accent sur les défis d’une réforme en profondeur, les obstacles systémiques, mais aussi les signes d’espoir que l’on peut observer à travers les mouvements populaires. La chronique continue de dénoncer la situation actuelle tout en soulignant la nécessité d’un changement radical et en envisageant un avenir où la société civile pourrait jouer un rôle central dans la transformation du système.

Dr A. Boumezrag

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Faïd : des réformes en 2025 pour améliorer le recouvrement fiscal

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Laaziz Faid
Laaziz Faid, ministre des Finances

Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a indiqué, samedi, que plusieurs réformes seront lancées en 2025 pour améliorer le recouvrement fiscal.

Dans une déclaration à la presse au terme d’une séance plénière au Conseil de la nation, consacrée au vote du texte de loi de finances 2025, M. Faid a fait savoir que «des mesures et initiatives seront prises l’année prochaine pour améliorer le recouvrement fiscal et promouvoir la transformation numérique des finances publiques».

Après avoir salué les efforts consentis par les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) et du Conseil de la nation dans le débat et l’enrichissement de la loi de finances, le ministre a considéré que «l’adoption du texte de loi de finances 2025 par les deux chambres du Parlement reflète l’engagement de tous au service de l’intérêt national et du renforcement des fondements de l’économie nationale».

Cette nouvelle loi de finances est porteuse «d’orientations stratégiques visant à réaliser le développement durable, à renforcer la stabilité socioéconomique, à encourager l’investissement, à créer des emplois et à élargir l’assiette fiscale, en phase avec les aspirations des citoyens algériens», a expliqué le ministre.

Et d’ajouter que cette loi, qui vient couronner un long parcours de reformes, «a été élaborée de manière à préserver le pouvoir d’achat des citoyens et à garantir la pérennité des programmes de soutien social».

De plus, elle «consacre l’engagement du Gouvernement à réaliser les équilibres financiers, la transparence et la durabilité», a-t-il poursuivi.

M. Faid a en outre appelé l’ensemble des acteurs dans les secteurs public et privé à faire aboutir les réformes et à redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs tracés en faveur d’une croissance économique inclusive.

APS

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Le festival du film amazigh d’Ars-sur-Moselle se poursuit samedi et dimanche

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JIFA

Les Journées Internationales du Film Amazigh (JIFA) d’Ars-sur-Moselle, événement unique en son genre dans la région du Grand Est, fête cette année sa 8ème édition.

Ce présente plusieurs films documentaires au cinéma Union ce samedi et dimanche.

LE CHEMIN NOIR
Long-métrage, documentaire de Abdallah BADIS | FR 2009 | 80 mn.
De la campagne paisible aux paysages sidérurgiques sinistrés de lorraine, sur la trace d’un passé enfoui, le chemin noir traverse la France d’aujourd’hui et celle d’hier. À travers un destin individuel s’y raconte une histoire collective, celle de l’immigration algérienne en France. A 13h30

FOUROULOU
Long-métrage, fiction de Ali BERKENNOU |ALG 2024 | 93 mn | VOSTF .
Le film retrace le parcours de Fouroulou Menrad, le personnage principal du premier roman de Mouloud Feraoun (1913-1962), Le Fils du pauvre, publié en 1950. L’ouvrage, où l’auteur a introduit des éléments autobiographiques de son enfance au village Tizi Hibel, retrace la vie de Fouroulou, l’enfant berger né dans une famille pauvre, dans un petit village de Kabylie, et qui deviendra instituteur.
EN PRÉSENCE D‘INTERVENANTS EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR. A 16h

RACHID TAHA, ROCKEUR SANS FRONTIÈRES
Long-métrage, documentaire de Thierry GUEDJ |FRA 2024 | 55 mn.
Déboulant sur la scène rock française des années 80, Rachid TAHA a incarné pendant plus de 30 ans une musique métissée et euphorisante. Affirmant son identité d’enfant de l’immigration avec une énergie punk, ce film raconte Rachid le libre penseur, sa place dans la vie musicale et politique française, et Rachid le rocker, au succès international.
EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR A 18h

HOURIA
Film fiction de Mounia MEDDOUR | FR – ALG 2023 | 104 mn | VOSTF.
Alger. Houria est une jeune et talentueuse danseuse. Femme de ménage le jour, elle participe à des paris clandestins la nuit. Mais un soir où elle a gagné gros, elle est violemment agressée par Ali et se retrouvl’hôpital. Ses rêves de carrière de ballerine
s’envolent. Elle doit alors accepter et aimer son nouveau corps. A 20h45

Dimanche

AMUSSU

de Nadir BOUHMOUCH | Maroc 2019 | 99mn| VOSTF.

Imider, sud-est du Maroc. Une mine d’argent a siphonné l’eau des aquifères locaux pendant des décennies, asséchant les amandiers d’une communauté amazighe. Craignant que leur fragile oasis ne disparaisse, les villageois se sont pacifiquement rebellés en 2011 et ont fermé un important pipeline d’eau se dirigeant vers la mine. Huit ans plus tard, ils continuent de résister avec le peu de moyens dont ils disposent. Malgré les nombreuses arrestations, leur camp de protestation s’est transformé en un petit village fonctionnant à l’énergie solaire.
EN PRÉSENCE DES MEMBRES DE L’ÉQUIPE DE TOURNAGE. A 17h

NEK D’ILLELI
Court-métrage de Célia BENAKLI |FR 2023 | 11mn. Film mettant en avant la culture Amazigh, ancestrale et riche de promesses. Le symbole Amazigh représentant l’homme libre traverse diverses situations artisanales. Grâce aux témoignages des femmes, le spectateur peut découvrir les véritables valeurs de cette culture…
EN PRÉSENCE DE LA RÉALISATRICE. A 20h45

SOUND OF BERBERIA
Long-métrage fiction de de Tarik El Idrissi | Maroc 2023 | 90 mn | VOSTF.
Le film présente deux musiciens qui parcourent toute l’Afrique du Nord à la recherche du véritable son amazigh, transcendant tous les obstacles et risquant leurs vies. Il montre ainsi la richesse de la musique berbère dans les zones secouées par les conflits religieux et politiques.
EN PRÉSENCE DU COMPOSITEUR DE LA MUSIQUE DU FILM. A 21h

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Pourquoi gouverner quand on a des pétrodollars ?

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Tebbouine
Tebboune et son précarré, un monde ancien dépassé par les réalités.

Dans un monde où la gouvernance démocratique et responsable devient un idéal de plus en plus recherché, certains régimes semblent trouver une réponse simple à cette question : pourquoi gouverner lorsque l’on possède une richesse aussi immense que les pétrodollars ?

C’est une question qui soulève des paradoxes intéressants sur la relation entre la richesse naturelle et l’exercice du pouvoir politique, en particulier dans les régimes autoritaires ou semi-autoritaires.

Une tentation facile : la richesse comme substitut de gouvernance

L’idée que des ressources naturelles abondantes peuvent suffire à assurer la stabilité d’un régime n’est pas nouveau. L’exemple des pétrodollars, cette manne financière provenant des exportations de pétrole, illustre parfaitement ce phénomène. Les pays riches en pétrole ont souvent un levier puissant pour maintenir leur pouvoir, non pas en bâtissant des institutions solides ou en répondant aux besoins de leur population, mais en utilisant leurs ressources pour acheter la stabilité, faire taire la dissidence et maintenir une apparence. de légitimité.

Pourquoi prendre la peine d’établir un véritable dialogue démocratique ou d’améliorer les conditions de vie des citoyens lorsque l’on peut simplement utiliser l’argent généré par les exportations de pétrole pour acheter des alliés, financer des projets superficiels et maintenir un contrôle sur l’économie, la politique, et même la société civile ? En d’autres termes, pourquoi se fatiguer à gouverner de manière juste, transparente et responsable quand on peut utiliser à la richesse comme un substitut à la véritable gouvernance ?

La fragilité d’un pouvoir basée sur la répression

Mais derrière cette apparente stabilité, il y a une fragilité qui menace d’éclater. Gouverner un pays uniquement avec des pétrodollars, sans tenir compte des aspirations populaires, des exigences démocratiques ou des réformes structurelles nécessaires, n’est pas sans conséquence. Certes, le contrôle des ressources naturelles peut offrir un certain pouvoir, mais il n’offre pas une légitimité durable. La véritable légitimité, celle qui permet à un régime de perdurer et d’être respecté sur la scène internationale, repose sur la capacité de répondre aux besoins de la population, de promouvoir la justice sociale et de garantir un minimum de transparence dans la gestion des affaires publiques.

Or, dans de nombreux pays où les pétrodollars sont utilisés comme palliatif à la gouvernance, la répression et la censure sont monnaie courante. Plutôt que de prendre des mesures pour répondre aux attentes des citoyens — en matière d’éducation, de santé, d’infrastructure ou de libertés individuelles — les régimes qui s’appuient sur la richesse du pétrole préfèrent utiliser leurs ressources pour renforcer leur pouvoir, acheter le silence et maintenir des institutions corrompues. Le contrôle des ressources devient ainsi l’unique mécanisme de maintien du pouvoir, et la gouvernance, dans son sens le plus profond, disparaît peu à peu.

Une jeunesse éduquée et connectée : la nouvelle donne

Mais tout pouvoir basé sur la répression et la richesse à une durée de vie limitée. Dans un monde de plus en plus interconnecté, où les jeunes générations sont éduquées, ouvertes sur le monde et souvent désireuses de voir leur pays se moderniser, un tel système ne peut que se heurter à des aspirations de plus en plus fortes pour le changement.

Les jeunes d’aujourd’hui, éduqués et connectés, sont moins enclins à accepter un pouvoir qui se contente de distribuer des miettes à coup de projets d’infrastructures sans impact réel sur leur vie quotidienne. Ces jeunes sont informés, critiques et surtout, de plus en plus déterminés à prendre leur destin en main. Ces jeunes générations se sentent exclues du processus décisionnel, lorsqu’elles constatent que la richesse naturelle du pays ne profite qu’à une élite corrompue, lorsqu’elles se tournent vers des mouvements de contestation, souvent amplifiés par les réseaux sociaux.

Un futur incertain : la chute du régime ?

La résistance s’intensifie souvent lorsque les ressources naturelles commencent à se raréfier ou à être mal gérées, ou encore lorsque les influences extérieures — notamment géopolitiques — exercent une pression supplémentaire sur le régime. La richesse pétrolière ne suffit pas à maintenir éternellement la stabilité si le peuple ne voit aucune tangible dans ses conditions de vie.

Un régime qui repose sur les pétrodollars et la répression pourrait donc être en train de construire sa propre tombe, en ignorant l’une des règles fondamentales de toute gouvernance : celle de répondre aux aspirations de son peuple. Même un pays riche en ressources peut se retrouver fragilisé par la résignation de sa population, par une opposition croissante ou par des crises économiques dues à une mauvaise gestion des ressources.

Le temps joue contre qui ?

Il n’y a pas de stabilité durable sans légitimité populaire, et la jeunesse, éduquée et connectée, est le moteur du changement. La richesse pétrolière peut bien acheter une certaine tranquillité, mais elle ne peut pas offrir une gouvernance juste, ni garantir une stabilité sociale à long terme. À moins de réformer en profondeur les structures politiques, économiques et sociales, le pouvoir autoritaire finira par se heurter à l’indignation d’un peuple qui exige à la fois des opportunités et une participation active à son avenir.

Alors, la véritable question n’est pas « Pourquoi gouverner quand on a des pétrodollars ? » , mais plutôt : « Combien de temps un pouvoir fondé sur les pétrodollars peut-il survivre sans légitimité ?

« Un gouvernement qui perd sa légitimité morale et politique, même avec le contrôle des ressources et du pouvoir, finira par être balayé par l’histoire, car la volonté du peuple finit toujours par triompher de la répression. » John F. Kennedy

Cette citation souligne l’importance de la légitimité, de l’intégrité et de la réponse aux besoins de la population. Même un pouvoir appuyé sur la force et les ressources peut se trouver vulnérable face à la volonté collective de changement, surtout lorsque les aspirations d’une nation sont réprimées.

Dr A Boumezrag

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L’Algérie : entre autoritarisme et aspirations démocratiques  

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Hirak répression
Le sytème répressif mis en place étouffe chaque jour un peu plus le pays.

En Algérie, la crise politique s’éternise. Cette crise, apparue dès les premiers pas de l’indépendance, se prolonge près de sept décennies plus tard. Ses racines plongent dans le dévoiement du projet national.

Né de l’élan révolutionnaire de Novembre 1954, le projet national esquissait la genèse d’un Etat démocratique ambitieux, fondé sur la liberté, l’égalité, la solidarité, et la modernité. Le congrès de la Soummam (1956), étape cruciale dans l’organisation de la révolution algérienne, avait par ailleurs consolidé cet idéal en posant ses bases fondamentales.

Cependant, cet idéal démocratique a rapidement été sacrifié par des luttes de pouvoir au sein du FLN, initiant ainsi un tournant autoritaire dans l’histoire de l’Algérie. De toute évidence, iIl ne convenait pas à des factions du FLN (Front de Libération Nationale) qui refusèrent de subordonner le pouvoir politique à l’autorité du droit. Influencées par le modèle autoritaire du régime égyptien et cédant aux appétits de pouvoir, ces factions avaient renoncé aux idéaux révolutionnaires, étouffant ainsi ce projet pour instaurer un système bureaucratique aux pratiques de gestion patrimoniale.   

L’usurpation du pouvoir et homogénéisation nationale

Les fossoyeurs de la révolution s’emparèrent du pouvoir par la force. S’appuyant sur des contingents de l’ALN (armée de libération nationale) qu’ils avaient détournés du combat libérateur en les cantonnant aux frontières durant la guerre, ils ont écarté les instances légitimes de la révolution ainsi que ses véritables architectes. En conséquence, en mettant en échec les valeurs démocratiques initiales, ces nouveaux dirigeants instaurèrent un régime totalitaire où la terreur, érigée en système politique, est devenue la pierre angulaire du contrôle politique et social dans l’Algérie postindépendance. Ce contrôle s’est rapidement étendu aux aspects culturels, visant à homogénéiser la société et à nier les particularismes régionaux.

Le processus d’homogénéisation, prétendument destiné à unir la nation, a profondément affecté tous les aspects de la société. Il vise un contrôle total sur chaque sphère de la vie individuelle.  Ancré dans une idéologie arabo-islamique rigide, ce processus vise à couper le lien avec les origines et l’ancestralité, à dissoudre les particularismes culturels et à exercer une totale domination pour ne produire qu’un individu uniformisé, qui soit un rouage parfaitement intégré dans une machine étatique, dénuée d’aspérités.   

Ce contrôle total s’est notamment manifesté dans le domaine éducatif, transformé en outil d’endoctrinement idéologique où l’esprit critique, l’ouverture au monde et les échanges interculturels sont rigoureusement proscrits. Le musèlement de la liberté d’expression, la censure des œuvres littéraires censurées, les activités culturelles interdites, les libertés académiques attaquées et les récentes descentes inquisitoriales régulières des inspecteurs de l’administration centrale dans les écoles privées sont un aspect de cette dérive.

Dans cette volonté de contrôle absolu, le régime ne tolère aucune forme d’organisation autonome de la société. Des associations et des partis politiques sont persécutés ou dissous s’ils osent remettre en question le pouvoir en place. Même les structures sociales traditionnelles, telle que l’agora du village, jadis tolérées sous l’occupation, se trouvent désormais menacées de disparaitre par le chantage sur l’agrément, délivré à discrétion par l’administration.

Au-delà de la dimension culturelle, cette volonté de contrôle total s’étend également à la condition des femmes, maintenues dans une position de subordination légale. Elles demeurent victimes d’une oppression systémique, assignée par un Code de la famille qui les confine dans un statut de mineures permanentes, renforçant davantage leur marginalisation.

Ce processus d’uniformisation est désormais hors de contrôle ; des agents, infiltrés dans la société et dans les institutions, ont en perdu toute mesure. Un aveuglement collectif, auto-alimenté, entraîne inéluctablement le pays sur une despotique semblable à celle des Talibans. 

En témoignent la chape de plomb qui maintient le peuple en servitude, la généralisation des censures et des interdits dans les domaines littéraire, scientifique et culturel, ainsi que l’absurde volonté d’éradiquer la langue française, induisant la cacophonie dans le choix des langues d’enseignement. 

La persécution, instrument de contrôle du régime

Outil central du maintien du régime, motivé par des considérations mêlant des facteurs politiques, socio-économiques et idéologiques, la persécution s’impose comme un mécanisme d’aliénation qui asphyxie le potentiel créatif et le génie du peuple. Elle inflige au nom d’une identité fabriquée des traitements systémiques aux opposants, aux défenseurs de la démocratie et à ceux et celles qui résistent à la matrice idéologique empruntée à l’orient.

Elle se déploie sous diverses formes, allant de restrictions des libertés, censure, déni culturel et identitaire, falsification de l’histoire, arrestations pour délit d’opinion, maltraitance psychologique, exclusion politique et discours de haine.

Son intensité s’est renforcée par l’adoption de lois criminalisant l’opposition, offrant ainsi une base légale à la répression sous couvert de sécurité nationale.

Cependant ce système, en institutionalisant la répression, alimente également les préjugés et les stéréotypes, contribuant ainsi à exacerber les tensions et à accentuer les fractures au sein de la société algérienne.

La stigmatisation  

Dans cette répression systématique, la Kabylie, utilisée comme levier de division et de contrôle social, a particulièrement souffert de cette uniformisation forcée.

Perçue comme une menace au régime en raison de son soutien historique au Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA), cette région a en effet longtemps servi de bouc émissaire et d’ennemi commun pour fédérer le reste de la population autour d’une identité forgée et normative. Ses particularismes linguistique et culturel, source de tension avec le régime, la mettent en dehors de la norme établie.  

Stigmatisée sur la base de sa singularité culturelle, linguistique et identitaire de façon à avoir le soutien des autres populations, elle a été la première victime du profond processus de transformation, inscrit dans cette stratégie de domination à laquelle le régime veille scrupuleusement.

Même les velléités de remplacer la langue française par l’anglais participent de cette logique de domination culturelle et d’exclusion socio-politique.

Mais loin de produire l’unité escomptée, cette politique où l’on confond l’unité linguistique et religieuse et l’unité politique ne fait qu’accentuer les clivages et entraver l’intégration socio-économique et culturelle du pays, fournissant alors aux ennemis qui cherchent à déstabiliser l’Algérie la possibilité d’exploiter ces minorités comme des leviers de division.  

L’extension de la persécution à l’échelle nationale

Avec l’essor des mouvements démocratiques, ce mécanisme de répression, d’abord concentré en Kabylie, région frondeuse, dont des raisons historiques ont en fait le bastion de la résistance et des luttes démocratiques, s’est peu à peu étendue à l’ensemble de l’Algérie. La mobilisation du 22 février 2019, catalysé par des décennies de frustration et d’oppression, a marqué un tournant en unissant des millions d’Algériens contre l’autoritarisme du régime. Pour être hérétique au régime totalitaire, l’ensemble de la population est désormais pénalisé.  

Cette dynamique, marqué par l’intrusion du Hirac dans la scène politique, a ainsi poussé le pouvoir à intensifier la répression, notamment avec l’adoption de l’article 87 bis, qui criminalise toute tentative de réforme en l’assimilant à de la subversion ou du terrorisme, prétendant que ces réformes s’écartent du cadre constitutionnel strictement défini.

Le régime ne respecte, aujourd’hui, plus aucune règle démocratique, même en apparence. 

Porté depuis la guerre en Ukraine par des alliances qui légitiment son autoritarisme sous couvert de spécificités culturelles, Il se sent, dans son outrance, protégé des pressions internationales.

Un impératif de réforme   

Cependant, sans réformes démocratiques profondes, l’Algérie s’expose aux chaos des révolutions et de l’anarchie, alors que l’Etat est déjà fragilisé par la nature chaotique des successions au pouvoir, souvent régie par des dynamiques claniques.  

En somme, après ces décennies de persécution et de répression, le temps est venu pour le pays de transcender l’héritage du congrès de Tripoli et de bâtir une citoyenneté véritable, soutenue par une armée soustraite à l’informel, comme l’a évoqué Abderrahmane Hadj Nacer, ancien gouverneur de la Banque centrale.

Une transformation profonde est impérative pour bâtir une Algérie émancipée de la tyrannie des factions, et résolument tournée vers un avenir de justice et de démocratie. 

Le potentiel du peuple algérien, riche d’histoire et de résilience, est immense pour initier ces réformes démocratiques et tracer un chemin vers un renouveau national. Comme d’autres nations ayant surmonté des épreuves similaires, l’Algérie doit à son tour s’engager dans un processus de réforme pacifique, inspiré par les valeurs universelles de liberté et de dignité, et offrir ainsi aux générations futures un pays uni et prospère.

Hamid Ouazar, ancien député

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Marine Le Pen empêchée de se présenter à la présidentielle en 2027 ?

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Marine Le Pen et son père
Marine Le Pen et son père

Le réquisitoire dans l’affaire des assistants d’eurodéputés RN (ex-FN) fait grand bruit en France. Marine Le Pen, soupçonnée de détournement de fonds publics, pourrait être interdite de se présenter à la prochaine présidentielle.

Outre deux ans de prison ferme aménageables, cinq ans d’inéligibilité sont également requis par le parquet contre la présidente du Rassemblement national. Ce qui pourrait donner l’opportunité à Jordan Bardella de se présenter.

Le risque pour Marine Le Pen est en effet réel. Si, en début d’année prochaine, les juges du fond suivent à la lettre les réquisitions du parquet – deux ans de prison ferme aménageables et cinq ans d’inéligibilité – elle ne pourrait pas concourir à une quatrième présidentielle de suite. Il y aurait ce que l’on appelle en droit une « exécution provisoire », c’est-à-dire l’impossibilité de suspendre la peine prononcée même en faisant appel. En l’occurrence, cinq ans sans pouvoir se présenter à une élection, à moins d’un nouveau jugement plus favorable. Et encore, il faudrait qu’il soit rendu avant la présidentielle de 2027.

« Empêcher la favorite à la présidentielle de se présenter ne serait pas digne d’une grande démocratie comme la France », a déclaré, un brin inquiet, le député RN Thomas Menagé. L’élu d’extrême-droite se dit toutefois convaincu que le dossier contre le RN est « bancal ». Selon lui, « il n’y a pas eu d’enrichissement personnel » de la part de Marine Le Pen. Il est reproché à la présidente du RN d’avoir orchestré, en tant que cheffe de parti, un système dans lequel les assistants de députés européens financés par l’UE étaient surtout utilisés pour des activités liées au RN, au détriment de leur mission parlementaire à Strasbourg.

Une classe politique divisée

La possible absence de la candidate Le Pen en 2027 inquiète en partie, y compris les adversaires les plus résolus. L’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, écrivait dès ce mercredi sur X : « Combattre Marine Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs […] évitons de creuser le fossé entre les citoyens et les élites ». 

Chez le MoDem, qui a également été soupçonné de détournement de fonds publics via ses élus au Parlement européen, certains partagent cette position. « Je pense qu’elle ne doit pas être condamnée. Ça n’est pas juste et on pourrait penser qu’il y a une République des juges », a déclaré Richard Ramos, député centriste pourtant connu pour des joutes très frontales avec l’extrême-droite dans l’hémicycle.

À gauche, cette levée de bouclier n’a pas du tout été suivie, au contraire. « Si Marine Le Pen ne peut pas se présenter, c’est parce qu’elle aura détourné des centaines de milliers d’euros d’argent public et qu’elle aura été condamnée pour cela. C’est l’un des principes fondamentaux de notre République, la même loi pour tous, puissants ou misérables », aestimé le député PS Arthur Delaporte. Il est rejoint par des personnalités de droite comme Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France et dont l’accession à Matignon cet été avait été en grande partie empêchée par Marine Le Pen.

Les juges doivent rendre leur décision dans le courant du premier trimestre 2025. L’une des grandes questions à trancher : les faits reprochés au RN sont-ils suffisamment graves pour empêcher leur porte-voix, Marine Le Pen, qualifiée deux fois au second tour de la présidentielle, et pesant près de 11 millions de voix, de se présenter aux élections ? Dans tous les cas, les conséquences seront lourdes. Mais gageons que si cela arrivait le RN trouverait toujours une parade.

Avec RFI

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Villar Luc Rafaël, l’Algérien, inhumé à Larbaa Nath Irathen

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Viillar Luc Raphael

Villar Luc Rafaël, l’Algérien, le combattant de l’indépendance, repose enfin chez lui, dans sa terre d’adoption à At Aggouacha, au cœur des montagnes d’At Yiraten. Ce jeudi, il a été accompagné vers sa dernière demeure, lui, l’Algérien de cœur, né en Andalousie, dont la vie s’est teintée des couleurs de la liberté et de l’amour d’une terre à jamais sienne.

Né le 15 décembre 1938 à Torredonjimeno, fils d’une famille de Républicains espagnols qui a fui les griffes de la dictature franquiste, il a d’abord fui vers la Catalogne avant de se réfugier en Algérie, l’Algérie qui était alors accablée par le joug colonial. D’abord égaré dans les rangs de la Légion étrangère, il est affecté en Indochine avant d’être rapatrié en Algérie où il se retrouve chef de l’armurerie à Skikda. Il a refusé de rester spectateur de la violence coloniale.

Petit à petit, Villar Luc Rafael a vidé l’armurerie de ses armes, pour les mettre au service des maquis de l’ALN. Sa révolte était silencieuse mais retentissante, jusqu’au jour où il lui a fallu déserter la caserne, abandonner l’uniforme de la Légion étrangère pour revêtir celui de l’insoumission. Il a assumé jusqu’au bout le choix de se battre du côté de l’histoire que dicte la justice. Intégré aux effectifs de la Wilaya II, sous le commandement du colonel Boubnider, il est devenu instructeur au sein de l’ALN.

En 1962, après avoir accompli ce qu’il estimait être son devoir, il s’apprêtait à regagner son Andalousie natale. Mais l’Algérie l’avait adopté, et ses compagnons de lutte, notamment le moudjahid Belaïd Grib dit « Japan », l’ont convaincu de rester, lui qui était déjà des leurs. C

‘est à Larbaâ Nath Irathen qu’il s’est établi dans ce qu’il appelait « le plus beau pays d’Afrique ». Il a fondé une famille avec Saliha Demou, moudjahida originaire de Lakhdaria (Palestro).

Villar Luc Rafaël fit des études pour devenir architecte et établit son cabinet à Larbaâ Nath Irathen, dédiant son savoir-faire à la reconstruction d’un pays meurtri, dévasté par la guerre.

Partout où il y avait un besoin, partout où la société demandait à se remettre en mouvement, Villar Luc Rafaël était là : sur les chantiers de la reconstruction, dans les équipes sportives naissantes, au côté de ceux qui, comme lui, étaient prêts à bâtir, pierre après pierre, cette Algérie naissante.

Homme libre, sa religion était celle d’aimer l’humanité. Son amour transcendait les différences, et c’est cette même abnégation qui l’a guidé tout au long de sa vie. Convoqué dans le cadre de la procédure de naturalisation, il était accompagné de son ami Mustapha Lounis.

À la question de savoir s’il s’était converti à l’islam, il eut une réponse décapante, sincère, à l’image de l’homme qu’il était : « Si c’est être musulman comme Mustapha, oui, je suis musulman ». Il devait algérianiser son nom. Il choisit Takfarinas comme prénom et Khemisti comme nom.

Son corps est revenu vers cette terre qui l’a tant aimé, et c’est entouré des siens qu’il a été mis en terre. Comme il se doit, les moudjahidates l’ont salué de leurs youyous, alors que les honneurs militaires ont été rendus à minima à ce combattant. Il repose chez lui, à Larbaâ Nat Iraten.

Il a été un cadeau rare, Villar Luc Rafaël, présent pour nous, avec nous. Alors que certaines plumes, par ignorance ou peut-être même par une certaine imbécillité, le qualifient d' »ami de l’Algérie » ; si Ouali Aït Ahmed a cette sentence sans appel : « Nous enterrons un frère de combat. Un frère de combat, c’est plus qu’un frère de lait et plus qu’un frère de sang.« . C’est une fraternité au-delà de tout

Qu’il repose en paix, cet homme qui a tant donné sans jamais rien attendre en retour, qui a choisi l’Algérie comme sa patrie, et qui l’a servie avec tant de passion et de grandeur. Repose en paix, l’Algérien, Villar Luc Rafaël – Takfarinas Khemisti.

Mohand Bakir

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Quand la rente fait le travail, gouverner devient un jeu d’enfant

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Tebboune

Dans un monde où les dirigeants se sont habitués à s’asseoir confortablement sur les rentes naturelles ou économiques, la gouvernance devient-elle une tâche aussi complexe qu’on nous la vend ? La réponse est peut-être plus simple qu’on ne le croit : non. Dans une économie rentière où l’essentiel des ressources provient de rentes passives, gouverner cesse d’être un art de gestion complexe et se transforme en un jeu d’enfant.

Mais qu’entend-on par économie rentière ? Il s’agit d’un modèle économique où les revenus proviennent principalement de ressources naturelles (pétrole, gaz, minéraux, etc.), de rendements financiers ou d’autres sources de richesse qui ne nécessitent pas un investissement direct en termes de travail productif.

Ce modèle semble idéal à première vue : des ressources qui se génèrent presque d’elles-mêmes, sans que l’État n’ait besoin d’agir activement pour les créer. La rente se charge de tout, et l’État, qui contrôle ces ressources, en récolte les fruits sans véritablement devoir prendre des décisions difficiles.

Mais alors, pourquoi gouverner ? Pourquoi investir dans des politiques publiques ambitieuses ou des réformes économiques profondes quand la rente suffit à remplir les caisses de l’État ? La tentation est grande de ne rien faire et de laisser le système tourner tout seul, en prélevant une partie de ces revenus. Pourquoi se donner la peine d’innover, de gérer la complexité sociale, économique et environnementale quand la seule chose qu’il faut savoir faire, c’est s’assurer que la rente continue de tomber dans les bonnes poches ?

Cela nous amène à une question provocante : quand la rente fait tout le travail, à quoi sert un gouvernement ? La réponse, dans de nombreux cas, semble être : à rien … ou presque. Les dirigeants, dans ce contexte, ne sont plus de véritables gestionnaires ou visionnaires. Leur rôle se limite à maintenir un statu quo confortable pour eux-mêmes et pour les élites qu’ils soutiennent. Gouverner devient alors une formalité : une succession de décisions superficielles, d’ajustements cosmétiques et de politiques de communication destinées à donner l’illusion de l’action.

Ce n’est pas un hasard si, dans de nombreux pays rentiers, la bureaucratie se gonfle, les dépenses publiques explosent, mais les résultats concrets sont rares. Les gouvernements semblent fonctionner davantage comme des entités administratives lourdes, détachées des véritables préoccupations du peuple.

Le pays avance – ou plutôt, survit – grâce à la rente, mais sans gouvernance véritable. Le leadership devient un art de l’inaction, et la gestion du pouvoir se résume à une question : Comment faire durer le système sans le perturber ?

Pire encore, cette inertie ne fait que renforcer les inégalités. Tandis que les rentes alimentent un petit cercle d’élites, la majorité de la population se retrouve confrontée à un déclin des services publics, à une stagnation de l’économie réelle et à un avenir incertain. Dans une telle configuration, gouverner ne devient plus qu’une formalité qui profite surtout à ceux qui sont déjà au sommet.

Il est donc ironique, voire absurde, de constater que gouverner devient, dans ce cadre, un véritable jeu d’enfant . Il suffirait de quelques coups de pinceau pour donner l’illusion d’un pouvoir actif, de déclarations vibrantes sur la « stabilité » et de quelques réformes superficielles. La véritable gouvernance, celle qui se soucie de l’avenir d’un pays, de sa population et de son environnement, disparaît peu à peu sous le poids d’une rente qui fait tout le travail.

En fin de compte, la question reste la même : dans une telle économie rentière, à quoi sert un gouvernement ? Certainement pas à gérer l’avenir du pays, mais à maintenir l’illusion d’un pouvoir sans effort, où l’inaction devient la norme et où la rente, plus qu’une ressource, devient la véritable maîtresse du jeu.

Mais cette illusion de stabilité à un prix. Loin d’être un modèle durable, l’économie rentière nourrit à la fois une dépendance et une fragilité. Tant que la rente coule à flots, tout semble aller pour le mieux. Mais le jour où les prix des ressources naturelles chutent, ou lorsque les recettes deviennent plus difficiles à capter, les structures fragiles d’un gouvernement rentier risquent de se fissurer. C’est là que la grande illusion de « gouverner sans gouverner » se heurte à la réalité de l’instabilité.

Dans de tels systèmes, la gouvernance devient une mécanique de survie, non pas un projet de développement ou de transformation. La bureaucratie, loin d’être un levier de gestion, devient une fin en soi, multipliant les couches administratives et les procédures sans impact concret sur la vie des citoyens. Chaque nouvelle loi ou réforme semble être une réponse à une pression extérieure, mais sans ambition véritable de changer les choses en profondeur. C’est une gouvernance de façade, une politique de survie et de gestion de l’urgence, sans vision claire à long terme.

Les élites politiques, économiques et militaires, souvent cooptées dans ce système, jouent également un rôle essentiel pour maintenir le statu quo. Elles s’entendent pour préserver leurs privilèges et veiller à ce que le système ne remette pas en question leurs positions. Le résultat ? Une stagnation totale, où la richesse se concentre toujours plus dans les mains de quelques-uns, et où la majorité de la population est laissée à l’écart, observant le spectacle de la gouvernance vide de sens.

Les conséquences sont visibles à plusieurs niveaux. Les sociétés, soumises à des politiques inefficaces, voient leur tissu social se déliter, leur économie se contracter et leur futur s’assombrir. Sans une véritable gouvernance active, sans une stratégie pour diversifier l’économie ou améliorer les institutions, le pays reste coincé dans un cycle où la rente est la seule choisie qui « fonctionne ». Mais à long terme, cette rente est une illusion, car elle est vulnérable aux fluctuations des marchés mondiaux, à la raréfaction des ressources, ou encore aux crises géopolitiques. Les États qui s’en remettent exclusivement à cette rente finissent par perdre leur capacité à se réinventer.

Il est donc urgent de remettre en question cette idée que gouverner devient un jeu d’enfant lorsque la rente fait tout le travail. Il est impératif de réaffirmer que la gouvernance, loin d’être un luxe ou une tâche futile, est avant tout un engagement vis-à-vis de la société et de son avenir. Gouverner ne doit pas être une posture confortable, mais une mission de transformation active, de gestion des ressources humaines, naturelles et financières dans le mais de préparer un avenir plus résilient et plus équitable.

Il est temps que les dirigeants, et les citoyens qui les élisent, prennent conscience que l’inaction n’est pas un choix viable à long terme. Gouverner n’est pas simplement un privilège ou un jeu. C’est un devoir, une responsabilité envers la société et les générations futures. Car, à moins de se contenter de l’apparence d’une gouvernance, un jour viendra où la rente cessera de faire le travail. Et ce sera alors trop tard pour espérer que les institutions ou les élites puissent rattraper le temps perdu.

Lorsque la rente cesse de « faire le travail », la fragilité du système devient évidente. À ce moment-là, il n’y a plus de base solide sur laquelle s’appuyer, et les carences accumulées dans la gestion publique, dans l’investissement en infrastructure, dans l’éducation et dans les services sociaux, deviennent des points. de rupture. L’illusion de gouverner sans gouverner s’effondre en même temps que les ressources naturelles ou les flux financiers viennent à manquer.

C’est alors que les dirigeants, souvent déconnectés de la réalité des citoyens, se retrouvent face à une crise qu’ils ne sont pas préparés à affronter. Les failles du système sont exposées au grand jour : une économie dépendante d’une seule source de revenus, une société où la cohésion a été sacrifiée au profit des élites, et des institutions publiques fragilisées par des années d’inaction. Le résultat ? Un pays vulnérable aux crises externes, aux chocs économiques, ou même aux révoltes internes.

Mais que faire face à ce vide de gouvernance ? Pour éviter la catastrophe, il est impératif de revenir à l’essence de ce que signifie gouverner : une gestion responsable, proactive et orientée vers le long terme. Cela passe par un engagement sincère à diversifier l’économie, à investir dans le capital humain, et à mettre en place des institutions solides et transparentes. Cela signifie également rétablir une relation de confiance entre les citoyens et leurs dirigeants, en les engageant dans des projets qui profitent à tous, pas seulement à une élite.

Cela nécessite une véritable vision politique, une stratégie qui dépasse les intérêts à court terme pour construire des bases économiques et sociales plus résilientes. Gouverner ne doit plus être une tâche facile, un « jeu d’enfant », mais un acte de responsabilité envers ceux que l’on est censé servir.

Dans ce contexte, il devient de plus en plus évident que l’absence de vision à long terme, la corruption et la complaisance sont les véritables ennemis du progrès. Si la rente suffit à maintenir une façade de stabilité pendant un temps, elle ne pourra jamais remplacer un véritable projet de société. L’illusion de gouverner sans gouverner ne fait que repousser l’inévitable : un jour ou l’autre, la crise viendra rappeler que gouverner, ce n’est pas simplement encaisser des rentes et distribuer des miettes. C’est construire des institutions solides, agir face aux défis de demain, et prendre des décisions difficiles mais nécessaires pour le bien-être de la population dans son ensemble.

L’heure est lieu de remettre l’humain et le développement durable au cœur de l’action gouvernementale. Car lorsque la rente cesse de faire le travail, il est trop tard pour se rendre compte qu’on a oublié de gouverner. Il ne reste plus qu’un pays en déclin, où la passivité des dirigeants n’a fait qu’empirer la situation.

En fin de compte, gouverner n’est pas un jeu d’enfant . C’est un engagement qui nécessite de prendre des décisions courageuses et visionnaires, de remettre en question les systèmes établis et de lutter pour un avenir meilleur, plutôt que de se contenter d’une existence figée sur les rentes d’hier. Le temps de l’action est maintenant, avant que l’illusion ne se transforme en désastre.

En conclusion, gouverner sans gouverner dans une économie rentière, où les ressources naturelles ou les rentes assurent la stabilité apparente d’un système, mène inévitablement à une impasse. Tant que les rentes tombent sans effort, il peut sembler que l’État fonctionne, que le paye « d’avance ». Pourtant, cette façade de gouvernance cache une réalité bien plus fragile : une société vulnérable, une économie dépendante, et des institutions qui, en l’absence d’action réelle, se dégradent lentement.

Gouverner n’est pas un jeu d’enfant, et ce n’est pas une tâche que l’on peut déléguer à la chance des rentes. Les défis d’aujourd’hui et de demain nécessitent une gouvernance active, des politiques réfléchies, des réformes structurelles et une vision à long terme. Il est crucial de se rappeler que si la rente peut nourrir un temps l’économie, elle ne suffit pas à construire une nation résiliente et durable.

Si les dirigeants continuent de se reposer sur la rente et l’illusion d’une gouvernance passive, le système finira par s’effondrer. Il est donc impératif de réinventer l’acte de gouverner, de le réactiver pour le bien commun, de remplacer l’humain et l’avenir au cœur des préoccupations publiques. Le véritable pouvoir réside non pas dans l’inaction, mais dans l’engagement, la responsabilité et la capacité à anticiper et à répondre aux défis avec courage et détermination.

Ainsi, le temps de la gouvernance invisible et passive doit céder la place à un leadership audacieux, capable de transformer les ressources en véritables opportunités pour tous, et d’assurer un avenir plus juste, plus équitable et plus prospère. Car un gouvernement qui ne gouverne pas fini par devenir une simple ombre, une entité sans fonction réelle, incapable de répondre aux besoins et aux attentes de son peuple.

Dans un monde où les crises se multiplient, où les inégalités s’accentuent et où les défis globaux, qu’ils soient climatiques, économiques ou sociaux, exigeant des réponses audacieuses et coordonnées, gouverner sans gouverner devient une erreur fatale.

En conclusion, gouverner sans gouverner dans une économie rentière n’est pas une stratégie viable à long terme. Tandis que les rentes peuvent masquer temporairement les défaillances d’un système politique et économique, elles ne peuvent pas remplacer l’engagement d’une véritable gouvernance. La tentation de se reposer sur des revenus passifs, d’ignorer les réformes nécessaires et de maintenir un statu quo confortable pour une élite est une illusion dangereuse.

Le vrai défi pour tout gouvernement réside dans sa capacité à se réinventer face aux défis contemporains : diversifier l’économie, renforcer les institutions, réduire les inégalités et préparer la société aux crises futures. Gouverner, ce n’est pas juste encaisser des rentes et distribuer des miettes, c’est bâtir des institutions solides, anticiper l’avenir et s’engager activement pour le bien-être de tous.

Le temps est venu de redonner un sens profond à la gouvernance, d’en faire un acte de responsabilité, de vision et de transformation.

Sinon, la rente finira par s’épuiser, et l’illusion d’un pouvoir qui se repose sur l’inaction s’effondrera, laissant un vide que personne ne pourra combler. La vraie gouvernance exige de la volonté, du courage et de l’action.

« Un gouvernement qui ne gouverne pas est comme une voile sans vent : il flotte, mais il ne va nulle part. »

Cette citation résume bien la situation des régimes rentiers, où l’État semble présent mais est en réalité passif, ne remplissant plus son rôle actif de gestion, de transformation et de préparation face aux défis futurs. Elle met en lumière les conséquences de cette inaction : même si l’État semble « fonctionner », il reste stagné, incapable de progresser vers des objectifs.

Dr A Boumezrag

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Grève des étudiants en médecine : Ahmed Dabbahi, pharmacien, enlevé

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Ahmed Dabahi
Le Dr Ahmed Dabahi enlevé

Depuis quelques heures, un faiseau d’informations rapportent que le Dr Ahmed Dabahi a été enlevé par des individus non identifiés pour l’heure. Serait-ce un moyen de faire peur pour étouffer le mouvement de contestation des étudiants en médecine en Algérie ?

De la théorie du complot à l’enlèvement. Tout est, visiblement, entrepris, pour saborder le mouvement de grève des étudiants des sciences médicales. Ce mouvement de contestation qui paralyse les facultés de médecine depuis plusieurs jours connaît des développements inquiétants, courant de l’après-midi de ce jeudi

En effet, la page « Facultés de médecine en Algérie » a annoncé « l’enlèvement par des parties inconnus » du Dr Ahmed Dabahi, pharmacien qui est l’un des administrateurs de la dite page. 

« L’un des administrateurs de la page, Ahmed Dabbahi, (un docteur en pharmacie) a été enlevé il y a quelques instants sur les lieux de son travail à la pharmacie. Les raisons sont inconnues, même ceux qui l’ont arrêté sont inconnus », écrivent les animateurs de la page qui alertent sur la possibilité de subir le même sort que leur camarade.

« Si nous ne publions pas ou si nous sommes absents, sachez que tous les administrateurs de la page sont confrontés à des problèmes ou peut-être font face à des accusations qui n’ont aucune fondement », avertissent les administrateurs de cette page Facebook engagés dans la lutte des étudiants grévistes. 

En effet, la page était connue pour suivre l’actualité des étudiants et diffuser des vidéos de la grève organisée par les étudiants en sciences médicales dans un certain nombre de wilayas. Elle était également connue pour publier les derniers développements sur la question et partager des messages de manifestants dans les facultés de médecine du pays.

Dialogue sur fond de théorie du complot

Les services du ministère de l’Enseignement Supérieur et la recherche scientifique ont ouvert un dialogue avec les représentants des grévistes en vue de trouver un terrain d’entente. Cependant, les solutions préconisées par la tutelle sont loin de satisfaire les étudiants qui poursuivent leur mouvement de protestation pour leur quatrième semaine. 

Non contentes de faire capoter le mouvement de grève, le régime a actionné ses satellites mélangeant pressions et menaces diverses.

C’est le moment choisi par deux syndicats universitaires (le Snapap et le Cnes) et des organisations estudiantines proches du FLN et du RND pour rentrer en scène. Ces organisations ont été actionnées pour accréditer l’idée relayée par les médias selon laquelle le mouvement des étudiants est infiltré par des parties étrangères. Même certains médias n’ont pas hésité à le faire. Le quotidien arabophone El Khabar a annoncé sur sa une que le Maroc manipule le mouvement. Des trolls sont aussi lancés sur les réseaux sociaux pour saper le moral des grévistes et les faire douter.

L’objectif derrière la propagation de ces accusations fallacieuses est de discréditer le mouvement des étudiants qui seraient le  jouet de la manipulation du Makhzen marocain, est de les obliger à reprendre les cours. Jusqu’où iront ces manoeuvres ? Verra-t-on des arrestations massives parmi les étudiants ? Possible quand on connaît la brutalité des autorités.

Sofiane Ayache

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Mohand Taferka a quitté la prison de Koléa

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Mohand Taferka.
Mohand Berrache a passé arbitrairement une année de prison.

Après une année de détention arbitraire, Barache Mohand Akli dit Mohand Taferka retrouve la liberté. Il a quitté la prison de Kolea ce jeudi 14 novembre avec Khelaf Aït Chebib, un autre détenu d’opinion.

C’est un vieil homme marqué par ces mois de prisons que nous découvrons. Il en ressort libre, mais ses geoliers, ses juges demeureront prisonniers de leur univers arbitraire. Mohand Taferka est un militant de la cause amazighe. L’association qu’il président à Montreuil, dans la banlieue parisienne, a accueilli des centaines d’artistes, d’écrivains, de militants de l’amazighité.

L’homme est fait d’un bloc. Entier. Grand défenseur de l’identité millénaire, avec des convictions bien chevillées au corps, il a toujours gardé les portes ouvertes de cette association. Ce soir, il dormira chez lui plus libre que jamais.

Khelaf Aït Chebib, cousin du militant politique de Bouaziz Aït Chebib, a été condamné par le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida à 3 ans de prison ferme assortis d’une amende.

Il reste plusieurs dizaines d’Algériennes et d’Algériens derrière les sinistres murs des prisons. Leur tort ? Avoir dit ce qu’ils pensent. Et les arrestations se poursuivent malheureusement.

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