21 mars 2025
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Le nom du futur président est dans la tête de tous les Algériens

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Présidentielles

Le nom du futur président est dans la tête de tous les Algériens

Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a récemment affirmé avec emphase que le nom du futur président algérien est dans sa tête, ignorant, ou faisant semblant d’ignorer, que ce nom est dans la tête de tous les Algériens.

En effet, si dans les autres pays le nom du Président n’est connu qu’au terme d’un scrutin des plus serrés, en Algérie, en revanche, le vainqueur des élections présidentielles est connu d’avance, « le joueur étant H’mida et l’arbitre n’est autre que le même H’mida ». Du coup, même un môme pourrait conclure que le futur président sera incontestablement H’mida.

Le seul mystère qui reste à élucider pour le moment se limite à cela : est-ce que le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, briguera un cinquième mandat ? Sinon, qui sera « le candidat du consensus » entre décideurs ? Et dans les deux cas, le vainqueur est connu d’avance, pour la simple raison que l’heureux candidat sera juge et partie. Un non-événement, comme diraient d’autres.

Le plus surprenant dans l’affaire est qu’en 2019 il y aura encore des candidats-lapins qui accepteraient de jouer le jeu moyennant rétribution, tout en sachant bien sûr qu’ils n’auront aucune chance de l’emporter. Il y en a même qui sont devenus des professionnels en la matière.

Le mérite, si tant est qu’on puisse l’appeler ainsi, revient à Abdelaziz Bouteflika qui, au fil des mandats, a pu bâtir un système où l’électeur vote pour voter, le résultat étant hors de sa volonté ; et le lapin participe pour participer, son but étant de se faire un peu de publicité et beaucoup de blé.

Quant aux intérêts supérieurs de l’Algérie, ils attendront le jour où la génération de Djamel Ould Abbès laissera enfin la place à une autre. Une nouvelle génération qui se demandera sûrement qu’a-t-elle pu faire de mal pour hériter d’un tel fiasco, avec par-dessus le marché un endettement sur les bras.

C’est donc sans surprise que sera élu un président en 2019. Il fera naturellement partie de la vieille génération, celle qui croit tout savoir, alors qu’en réalité elle ne sait qu’organiser des élections où le vainqueur est connu d’avance, H’mida en l’occurrence.

Auteur
Ahcène Bettahar

 




Le chanteur Allaoua désormais interdit à l’ENTV (vidéo)

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Pour une chanson inspirée de Slimane Azem

Le chanteur Allaoua désormais interdit à l’ENTV (vidéo)

La sentence est tombée de très haut ! Le chanteur d’expression kabyle Allaoua ne passera plus sur l’ENTV, selon une source très informée à l’ENTV. Le sage Allaoua est donc devenu impertinent aux yeux des maîtres censeurs ! Il a fait donc mouche là où on l’attendait pas. La raison de cette censure ? Sa chanson « Amek anili sousta ». 

Inspirée d’une chanson de l’immense Slimane Azem, « Amek anili sousta » dresse un tableau cinglant de l’Algérie. Sur un air léger porté par des paroles très politiques, le chanteur se fait le porte-parole de la jeunesse qui souffre de mille maux depuis l’indépendance. Manifestement, un passage de la chanson où Allaoua glisse que le pays est sur un chariot a particulièrement agacé en haut lieu.  

Tant pis pour les téléspectateurs de l’ENTV, ils ne pourront pas écouter cette chanson !!!

Pour les autres, Allaoua donne rendez-vous à ses fans en plusieurs lieux. Notamment au Zénith le 20 janvier prochain. 

Auteur
La rédaction

 




Recherche sur un militant du FLN à Paris et Nanterre 1956-1961

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Appel

Recherche sur un militant du FLN à Paris et Nanterre 1956-1961

Quelqu’un peut-il mettre un nom sur ce portrait d’un militant de la Fédération de France du FLN ?

Cette recherche personnelle est un peu longue à expliquer et peut paraître aléatoire. Je n’ai su le nom mon père qu’il y a quelques années : Mohand Resal. L’orthographe peut-être mal comprise par des Français pourrait être Ghezal. Ce militant habitait à Nanterre en 1956, quand il rencontra ma mère dans sa famille à elle, en tant que relation (de travail, de militantisme syndical ?) de son père. Celui-ci était porteur SNCF à Paris, communiste. Résistant puis déporté durant la Seconde Guerre mondiale, il avait une expérience de la clandestinité – celle-ci peut contribuer à expliquer qu’il ait ensuite aidé un immigré algérien engagé qui n’était pas de sa génération, solidarité qui était rare à l’époque. Mon père militait en 1956 au FLN, parti encore minoritaire alors parmi les Algériens. Il recueillait les cotisations, ce qui en fait un militant intégré, et non seulement un adhérent ou un sympathisant. Mon père ne m’a pas reconnu.

Ma mère s’est mariée cinq ans plus tard (après quatre années de sanatorium pour tuberculose). Dans cette famille recomposée où je vécus de cinq à quinze ans, ce fut le silence total, hostile même, sur mon histoire. Dans les quelques papiers de ma mère trouvés après son décès, figure l’adresse qu’elle déclarait en 1957 : 105, rue des Fontenelles à Nanterre. Je ne pense pas qu’elle y ait vraiment habité. Peut- être espérait-elle se rattacher à ce qui serait l’adresse de mon père, ou du moins une adresse de contact. Ni le nom de ma mère ni celui d’aucun Algérien ne figure dans la liste des habitants officiels (assiette fiscale) de cet immeuble. Figure un Français syndicaliste à l’usine Simca de Nanterre, qui se présentera bien plus tard sur une liste électorale d’extrême gauche. Cet immeuble pourrait avoir été squatterisé une fois abandonné par la majorité de ses propriétaires français… Il y a enfin un fait étrange. Me renseignant plus largement que je n’avais fait sur cette époque, j’ai regardé le film « Octobre à Paris » de Jacques Panijel. Et dans la scène reconstituant une réunion préparatoire de militants du FLN à la manifestation du 17 octobre 1961, un intervenant me frappe, ainsi que tout mon entourage, par son extrême ressemblance avec moi-même jeune et avec mes fils, traits, attitudes. Ma mère qui ne m’en parla qu’une seule fois, vers mes quinze ans, m’avait dit que je lui ressemblais. Or ce film a été tourné en partie à Nanterre, et cette scène dès fin octobre. Ce qui impliquerait (sauf si l’identification est fantasmatique, mais elle semble encore plus sûre à des personnes de mon entourage qu’à moi-même) que mon père vivait encore, et dans ce secteur, à cette époque.

C’est le même milieu qu’à mes origines (militants français « dissidents » de la minorité soutenant les indépendantistes et, parmi ceux-ci, des Algériens ayant des liens avec ce cercle français, peut- être via l’Agta). Cet homme intervient plutôt comme interprète pour la compréhension du film en France, puisque les autres militants s’y expriment presque toujours en arabe (ou en berbère?). D’où le signe en outre que mon père, qui savait écrire, s’exprimait bien en français. Je rechercherais donc témoignages, documents de cette époque, de ces conditions particulières. Je remercie toute personne qui pourrait me communiquer des souvenirs, m’indiquer des pistes.

J.-L. M. P.

PS : Je porte le patronyme de mon beau-père français, et en second prénom, que ma mère m’a donné à ma naissance, le prénom de mon père. pauljeanlouis@orange.fr

Auteur
Jean-Louis Mohand Paul

 




Un chant d’amour kabyle

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« La religion de ma mère », de Karim Akouche

Un chant d’amour kabyle

J’avoue avoir commencé ce roman avec la plus grande circonspection, persuadé, dans les premières pages, d’avoir affaire à une sorte de remake de L’Étranger de Camus. Même « Je-narrateur » (quoique Karim Akouche nous prévienne en exergue que « Celui qui dit Je n’est pas l’auteur »). Mêmes phrases simples et sèches. Même événement de départ :

« Le téléphone retentit. Il tue l’amour. C’est frangin qui appelle. L’enterrement, c’est dans deux jours. »

Même pays : l’Algérie.

Mais très vite, on se rend compte que celui qui parle dans La Religion de ma mère  n’a absolument rien d’un Meursault, ce dernier s’insurgeant contre l’absurdité de la vie tandis que le narrateur d’Akouche, lui, proteste contre celle d’un système politique.  Ainsi, il n’est aucunement détaché de sa terre natale même s’il vit désormais à Montréal car :

« Vivre en exil, c’est errer au milieu d’un champ où les fleurs n’ont pas d’odeur. »

Très vite, le texte se mue en un chant d’amour pour la mère, la langue et la terre, mère qui vient de décéder et que le narrateur va rejoindre pour l’accompagner à sa dernière demeure. L’habileté suprême de l’auteur consiste à ne nous donner à voir (fort brièvement d’ailleurs) le corps allongé dans la mort qu’à mi-livre. Chapitre après chapitre, il nous fait attendre, patienter, se remémorant celle-ci vivante, ses souffrances, son courage face à un mari violent, son travail de potière, les beaux poèmes qu’elle récite lors des fêtes, elle qui ne sait ni lire ni écrire. La faim qui taraude. Les oiseaux que l’on capture pour la tromper. Le « Je », dont on finit par apprendre qu’il se nomme Mirak, se fait enfant qui arpente les villages et montagnes de sa Kabylie natale car c’est aussi un chant d’amour pour une terre niée et une langue gommée :

« J’ouvre mon passeport et ma carte d’identité… C’est injuste. Il n’y a pas ta langue, ma mère. Ces documents ne nous nomment pas. Ils nous renient… A la naissance, on nous a collés l’étiquette « arabe ». À la mort, on nous serons enterrés « musulmans ».

Mais cette remémoration de la terre d’enfance vole en éclats dès que le narrateur, que ses compatriotes surnommeront « le Canadien », a posé le pied dans son pays. Là, c’est violent ! Les phrases sont dures. Terribles. Chacune d’elles tire des rafales d’indignation et de colère :

« Les arbres, nus. Les pylônes électriques, tordus. Les terres, en jachère. Les vignobles, arrachés. Les mamelles des vaches, avachies. Le lait en poudre est importé de Hollande. Les puits de pétrole fument dans le désert. Ils veillent sur la paix sociale. L’élite est éblouie par l’argent. Les commis de l’État sont dévorés par l’ambition…Il y a des trous dans le goudron. Il y a des impacts de balle dans les murs… »

La guerre civile est passée par là. Celle qui a opposé les islamistes au pouvoir militaire et qui a fait près de cent mille morts. Prise en étau, la population, notamment celle de la Kabylie, a souvent servi de victime expiatoire pour chacun des deux camps. Le village natal s’est déglingué. L’école où Mirak est allé n’est plus que ruines. Chaque personnage de son enfance est désormais pris de folie ou éclopé ou désabusé ou devenue prostituée comme celle qu’il aimât jadis, la belle Nora. Autant la première moitié du roman exhibait de la douceur, par le truchement d’une mère extraordinaire, autant la deuxième moitié prend le lecteur littéralement à la gorge. Chaque phrase est une claque. Chaque paragraphe un coup de fouet. Chaque chapitre le galop d’un cheval fou :

« Notre corps se décompose. Nos pas s’estompent dans le sable. Notre voix est étouffée. Nous chantons : « Nous sommes des hommes libres », alors que nous avons des maîtres. Nous avons effacé notre mémoire et effacé celle des autres. Nous sommes des Arabes pas tout à fait arabes. Nous sommes des Africains pas tout à fait africains. Nous sommes des Blancs pas tout à fait blancs. Notre vraie couleur, c’est la liberté. Notre vrai avenir, c’est le passé. »

La charge est sans concessions. Alors roman berbériste ? Pamphlet politique ? Ode à la mère et à la Terre-mère ? Chant profond d’un peuple qui se voit peu à peu disparaître ? Appel à la conscience universelle ? Le roman d’Akouche est un peu tout cela à la fois. Un grand écrivain, un jeune (il est né en 1978) et grand écrivain, est né. Il a su forger son propre style encore que ce terme soit par trop galvaudé aujourd’hui. Qui entre dans La Religion de ma mère en sortira bouleversé, non pas converti à une quelconque cause ou idéologie, mais désormais habité par une voix, sorte de rumeur de chagrin, dans laquelle se mêlent les chants berbères, le vent et ses jeux, les mille et un piaillements, coassements ou cris des innombrables bêtes et bestioles qui peuplent le texte (chacals, rossignols, coqs, serpents, bourricots etc.) et la parole fracassée des humains :

« Les chacals rôdent dans les fourrés. Ils ont faim. Je devine leur souffle. Les rapaces s’approchent. J’ai peur qu’ils me dévorent des yeux ».

Karim Akouche a le souffle des aèdes de jadis…

R. C.

Bio express :
Né en 1951 au Lorrain, en Martinique, l’un des chefs de file du mouvement littéraire de la créolité avec Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, actuel doyen de la faculté de Lettres de l’université d’Antilles-Guyane, a publié en créole avant de rencontrer le succès avec ses romans en français (Le Nègre et l’Amiral, prix Antigone 1988 ; Eau de café, prix Novembre 1991 ; Adèle et la Pacotilleuse, 2005 ; Le Bataillon créole, 2013). Écriture a publié son essai-manifeste Aimé Césaire, une traversée paradoxale du siècle (2006), ainsi qu’une dizaine de romans, dont les deux premiers tomes de la saga Les Saint-Aubert (2013-14).

Auteur
Raphaël Confiant

 




Les Français rigolent aux larmes !

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Macron se fend la pêche en Afrique

Les Français rigolent aux larmes !

Cette blague n’a fait rire personne sinon Emmanuel Macron et Laurent Joffrin, pressé de venir à son secours (cf. son billet du jour plus bas). Il a aussi peut-être fait pisser de rire le président Kaboré.

Les blagues de F. Hollande a si peu fait rire les Français qu’ils se sont empressés de le mettre dehors, bien avant qu’il fasse mine d’entrer.

Les hommes politiques français et leurs porteurs d’eau médiatiques, croient faire rire.

A défaut d’hommes d’Etat sérieux qui solutionnent leurs problèmes et qui la représente dignement, la France est dirigée par des rigolos.

Ils n’ont pas l’air de se rendre compte à quel point les Français s’esclaffent à voir leur chômage s’enflammer (malgré les manipulations statistiques et les pressions exercées sur les chômeurs au point qu’ils finissent par renoncer à solliciter un emploi auprès d’une administration qui meure de rire), le commerce extérieur faire naufrage, les investissements sombrer, les parts de marché se rétrécir, l’industrie sombrer, le prestige et l’image du pays abaissés.

Les Français s’en dilatent la rate à en mourir. Mais rira bien qui rira le dernier.

Macron fait une blague

La lettre politique, de Laurent Joffrin, sur Libération, J. 30 novembre 2017

D’incident diplomatique, il n’y eut donc point. Répondant à une étudiante burkinabée sur la pénurie d’électricité qui interrompait la climatisation à l’université, Emmanuel Macron a souligné qu’il n’était pas l’incarnation d’une «présence coloniale» et que la production d’électricité dans le pays n’était pas son affaire, pour ajouter : la climatisation, «c’est le travail du président Kaboré». Lequel président s’est soudain levé et a quitté la salle. Voyant cela, l’orateur dit en souriant : «Il est parti réparer la climatisation !» 

Impair ? Gaffe tragique ? Humiliation infligée à l’hôte burkinabé ? En France, plusieurs commentateurs courroucés, Nicolas Dupont-Aignan, des représentants du FN ou de La France insoumise, ont aussitôt en enfourché ce fragile destrier pour stigmatiser le mépris macronien à l’égard d’un chef d’Etat africain.

Enquête effectuée, il apparaît que le départ du président n’était pas dû à une indignation soudaine mais à une «pause technique». Le président soi-disant humilié avant fait un détour par les toilettes situées à 200 mètres de là. Il est d’ailleurs revenu aussitôt, souriant et serein. La faute diplomatique n’était qu’un «pipigate» et les procureurs compatissants étaient surtout… des pisse-froids. Les autorités du Burkina Faso se sont d’ailleurs bien gardées de critiquer la blague de Macron, en la prenant comme telle, de bonne grâce.

Ce qui pose la question de l’indignation pavlovienne d’une partie de la presse et de l’opinion dès qu’un homme politique se risque à faire une blague. Les mêmes qui déplorent les discours convenus et la «langue de bois» de la classe politique se drapent dans une hautaine indignation dès qu’un de ses membres en sort pour plaisanter. L’inconvénient de la vertu, c’est l’ennui qu’elle distille et le ridicule des donneurs de leçon solennels. Faut-il se plaindre si les élus ont assez d’intelligence pour faire rire leur auditoire ? Drôle de vie politique qui obligerait tout responsable politique, par devoir professionnel, à se changer en bonnet de nuit…

Il faut toutefois, pour être complet, distinguer entre esprit et humour. L’esprit, en général, consiste à se moquer des autres et l’humour, souvent, à se moquer de soi-même. En France on pratique souvent le premier et dans les pays anglo-saxons le second. C’est même une règle aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, que de commencer un discours par un trait d’humour qui humanise l’orateur et établit une complicité empathique avec le public. Tous le pratiquent avec plus ou moins de talent, même ceux qui, en France, sont tenus pour des présidents simplets ou trop agressifs. George W. Bush, martial et sommaire décideur, en est un exemple.

Connu pour son manque de culture et ses diplômes de seconde zone, il commence ainsi un discours prononcé dans une prestigieuse université : «Je vous recommande de travailler dur. Ceux qui réussiront leurs examens occuperont des responsabilités éminentes. Et ceux qui les rateront, comme moi dans ma jeunesse, pourront devenir président des Etats-Unis.»

Moqué pour ses expressions approximatives et prenant souvent un mot pour un autre, le même Bush entame ainsi une intervention aux côtés d’Arnold Schwarzenegger, affligé d’un épais accent autrichien et d’un anglais souvent incertain. «Nous avons un point commun, le gouverneur Schwarzenegger et moi : nous maîtrisons mal la langue anglaise Churchill pratiquait l’esprit et l’humour à haute dose et ses bons mots emplissent un volume entier. «De Gaulle, disait-il, toujours altier et susceptible, me fait penser à un lama qu’on surprend nu dans son bain.»

Mais s’adressant après la Libération à une foule immense au cours d’une visite en France, il débute par ces mots qui soulignent son accent souvent incompréhensible : «Mesdames et messieurs, prenez garde ! Je vais parler français.» Les Français, il faut le dire, sont moins drôles. François Hollande, grand producteur de blagues, en a souvent pâti dans sa carrière. Un peu dédaigneux, Laurent Fabius l’avait même surnommé «Monsieur petites blagues.» Il vient de prendre sa revanche : un jury de journalistes lui a décerné le Grand Prix de l’humour politique et il en a profité pour théoriser l’usage de la plaisanterie, qui ait mieux passé les idées que les discours laborieux : «Il y a un rapport étroit entre humour et démocratie. Les fanatiques n’ont pas d’humour A méditer… On sera donc indulgent avec les plaisanteries d’Emmanuel Macron, comme avec celles des autres politiques. Avec un soupçon de réserve, toutefois : le Président n’hésite pas à se moquer des autres, ce qui rehausse son verbe. Il lui reste aussi à se moquer de lui-même, un terrain sur lequel il s’avance rarement.

Auteur
Djeha et Libération

 




Ahmed Ouyahia étrille l’Union européenne

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Sahel

Ahmed Ouyahia étrille l’Union européenne

 L’occasion du sommet de l’Union africaine avec l’Union européenne d’Abidjan était trop belle aux yeux Ahmed Ouyahia pour la laisser filer. Sur le terrorisme et le Sahel, le représentant du président Bouteflika a lancé quelques phrases vipérines en direction de l’Europe et surtout la France qui se veut en première ligne dans cette sous-région. 

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a indiqué jeudi à Abidjan que l’Algérie a octroyé plus de 100 millions de dollars pour aider cinq pays de la sous-région du Sahel à lutter contre le terrorisme. Soit le double de toute l’aide octroyée par toute l’UE pour le projet G5 qui tarde à voir le jour.

Et de préciser que l’Algérie n’a pas attendu l’UE pour agir au Sahel. « Sur sept ou huit ans, l’Algérie a dépensé plus de 100 millions de dollars d’aide à cinq pays (Tchad, Mali, Niger, Mauritanie, Libye) de la sous-région du Sahel pour former une dizaine de compagnies de forces spéciales et leur donner d’énormes équipements », a plastronné encore Ahmed Ouyahia.

Bien entendu pour faire pièce au fameux G5 cher à Emmanuel Macron, Ahmed Ouyahia a sorti le Cemoc, un appareil militaire de forces conjointes avec les pays limitrophes à l’Algérie qui n’a pas fait montre d’une grande efficacité.  

Auteur
La rédaction

 




Un réseau national spécialisé dans le vol de voitures sous les verrous

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Barika (wilaya de Batna)

Un réseau national spécialisé dans le vol de voitures sous les verrous

Tout a commencé par le coup de filet mené il y a une dizaine de jours (lire le Matin d’Algérie ici), qui a permis la neutralisation d’un réseau national spécialisé dans le vol de voitures.

Cette opération a permis aux éléments d’enquêtes et d’investigations de Batna, de lever le voile sur plusieurs autres affaires. A commencer par l’arrestation de trois individus incriminés dans le vol de plusieurs voitures de différentes marques telles qu’une voiture de marque Accent appartenant à la société Condor, volée, dans la matinée de mardi à  Alger puis aussitôt récupérée dans un garage situé dans la région de Jezzar.

La minutieuse enquête menée par les mêmes éléments de la gendarmerie, à leur tête le colonel Seddak Abdelkader, a abouti à l’arrestation de trois individus activant dans la région de Jezzar relevant de la localité de Barika. Selon la même source, cette opération s’est soldée par la récupération d’un ensemble de véhicules de différentes marques (Chery- QQ, Chevrolet et autres véhicules portant des plaques d’immatriculation de différentes wilayas, signalés volés. Une grande quantité de pièces de rechange, carrosseries et accessoires de voitures, ainsi que des  armes à feu avec munitions, cartouchière (cartouches calibre 16 mm et 12 mm) en plus de un kg de poudre noire ont été récupérés, indique la même source. Les présumés coupables ont été arrêtés puis présentés devant le procureur de la république près le tribunal de Barika pour association de malfaiteurs et vol en  bande organisée. L’enquête se poursuit.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




Rabah Saadane dévoile ses plans

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Développement du football algérien

Rabah Saadane dévoile ses plans

La nouveau directeur technique national, Rabah Saadane a convié ce jeudi matin la presse pour dérouler le programme d’actions qu’il compte mettre en place afin de développer la pratique du football en Algérie.

En préambule, Saadane a annoncé la création d’une Ligue nationale de football des jeunes. Elle aura pour mission d’organiser les compétitions au niveau des jeunes catégories. C’est la base, à ses yeux, pour mettre en action l’ambitieux programme de formation des jeunes footballeurs. Dans l’état actuel des choses, « certaines ligues bouclent les compétitions des jeunes au bout de deux mois » révélera-t-il devant la presse. Impossible d’assurer une formation solide pour un sportif compétitif pendant deux mois et « au chômage » les dix mois suivants, précise le DTN. Cette nouvelle ligue verra le jour sans doute la saison prochaine mais pour l’heure, tout un programme attend les différents staffs techniques nationaux en place depuis un peu plus d’un mois. Charef, en sa qualité de directeur des équipes nationales des jeunes a lui aussi pris la parole lors de ce point de presse. Il a expliqué comment il compte mettre en place une seule et unique façon de jouer au niveau des différentes sélections de jeunes. Lui même en charge de la sélection U21, il a déjà commencé son travail en organisant deux stages avec la présence à ses côtés des encadreurs de la sélection U19.

Les staffs des U17 inviteront à leurs stages les formateurs des U15. Le but étant, expliquera Charef, d’uniformiser les méthodes de travail tout en adoptant une même et commune philosophie de jeu. Ceci sur le plan théorique alors que sur le plan pratique, le chantier est encore plus grand. Après avoir dressé un tableau noir sur l’état du football national au niveau des jeunes, Rabah Saadane a esquissé les mesures à prendre afin de sortir de cette situation de marasme total dans lequel se trouve la formation des pépites de demain. Comme annoncé par le président de la FAF juste après son élection,  il y aura la création de quatre centres de formations régionaux. Le premier sera sans doute implanté à Mascara comme l’a laissé entendre le DTN ce matin. Mais avant, il faut d’abord entamer un gros travail de prospection et de détection. Des collaborateurs seront recrutés et formés pour s’acquitter de cette tâche.Il en sera de même pour les futurs pôles de développement régionaux prévus à l’est, au centre et au Sud du pays.

En parallèle, la DTN signera des conventions d’accord avec les clubs disposant de centres de formations. Ces clubs seront aidés financièrement mais devraient suivre à la lettre le processus de formation établi par la FAF. L’instance fédérale prévoit aussi des formations continues et des stages de recyclages pour les entraîneurs des jeunes catégories car comme le soulignera Boualem Charef, l’Algérie manque cruellement d’encadreurs spécialisés dans la formation des jeunes footballeurs. Ces premières mesures n’apporteront leurs fruits que dans quelques années. « Nous n’allons pas changer le football algérien en un an. Nous mettons en place un schéma de travail à long terme », avertit le DEN surtout que ce schéma nécessite de gros moyens. Saadane reconnaîtra que le projet n’est pas encore budgétisé mais le Ministère de la Jeunesse et des Sports est disposé à financer le projet. Non pas en allouant les enveloppes nécessaires pour le fonctionnement de la structure ou la mise en place des quatre pôles de formation mais surtout  accélérant la construction des infrastructures de base. Sur ce point justement, Saadane admet que l’erreur première commise par les décideurs du football national est le fait d’avoir lancé le professionnalisme sans l’infrastructure qui devait l’accompagner. Les milliards dépensés par les clubs n’ont à aucun moment bénéficié aux jeunes catégories. D’ailleurs sur cette question, Saadane a reconnu que la DTN ne pourra en aucun cas forcer les clubs à se retourner vers la formation s’ils ne le décident pas d’eux mêmes.

La DTN se chargera elle même  de former les pépites qui porteront, demain, le maillot national. Dans le même registre, Saadane dira que “si nous voulons former des joueurs pour nos différentes séléctions, les joueurs formés hors de nos frontières,essentiellement en Europe auront les mêmes chances d’endosser le maillot vert”. D’ailleurs, la DTN possède déjà une liste de jeunes joueurs qui seront suivis et bien évidemment convoqués dans différentes équipes nationales. Cela a met, momentanément, un terme à la polémique naissante provoquée par un tweet de la FAF, hier mercredi, selon lequel le Bureau fédéral a fixé deux critères de sélection pour les binationaux: Soit un engagement inconditionnel en faveur de l’Algérie et être techniquement supérieur au joueur exerçant au pays.

R.S.

Auteur
Rédaction sportive

 




Renaissance de la tradition du nettoyage public

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Lettre de Kabylie

Renaissance de la tradition du nettoyage public

Nous assistons en Kabylie à la résurgence salvatrice de pratiques socioculturelles de retissage de la communauté villageoise telles qu’elles étaient entreprises par nos ancêtres. Le volontariat de nettoyage est l’une de ces coutumes qui réunissait le village autour d’actes d’assainissement à des dates précises de l’année. Si aujourd’hui les comités de villages et les associations agissent dans l’urgence, elles réactivent in extremis des réflexes anciens de notre culture. La mémoire collective des paysans de Kabylie a retenu dans l’année trois dates du calendrier agraire  où le nettoyage des espaces publics et privés est une opération obligatoire de reconsolidation du tissu social. Décidés par Taddart, organisés par Tajmaat,  les travaux ont des objectifs précis et visent des espaces déterminés  selon la période de l’année. Chacune des trois dates est consacrée au nettoyage d’espaces de vie définis. Ces habitudes annuelles d’assainissement des champs, des routes ,des rivières ,des maquis  et des villages sont entrées dans la culture locale et codifiées par le droit coutumier .Tous les moyens des familles sont mis à disposition du village, des groupes sont organisés et affectés à des tâches précises sur des territoires indiqués. Aucune absence ni dérobade n’est tolérée, sous peine de fortes amendes ou pire de mise en quarantaine

1. Le nettoyage d’octobre

Lors de l’ouverture de l’année agraire, durant la deuxième quinzaine d’octobre, c’est la préparation de l’arrivée de l’hiver qui dicte la nature du nettoyage à entreprendre. La cérémonie festive dite Iwedjiven qui ouvre les travaux agricoles de l’année est accompagnée d’un débroussaillage méticuleux des champs, des oliveraies, des maquis, des sentiers animaliers, des chemins, des passages, des accès. On s’occupera spécialement du curage des rivières, des sources et des ruisseaux pour éviter les inondations de l’hiver qui s’annonce. On nettoiera également des toitures, des granges, des étables, des écuries extérieures, des caravansérails, des espaces marchands, si le village dispose d’un marché. On n’oubliera pas les agoras, les mausolées, les mosquées et tous les espaces communs qui pourraient recevoir des sans abris.

2. Le nettoyage de janvier

Lors de l’entrée de l’année solaire julienne le 12 janvier, la fête de Yennayer est célébrée par un nettoyage total des habitations. Yennayer est un invité exigeant, il n’entre pas dans les demeures insalubres. Les villageoises terminent les métiers à tisser, les cuissons de poteries et autres travaux de l’année qui finit pour accueillir dignement la nouvelle année. Elles organisent un nettoyage Intra muros général des maisons, des greniers, des étables. Tout comme elles rivaliseront dans la  réfection des peintures, de la décoration intérieure, le changement de la tapisserie, de la vaisselle,…Les hommes profiteront d’un arrêt de la récolte des olives pour refaire les toitures, reconsolider les chemins, rouvrir les routes barrées par la neige et rendre l’accès au village fluide. Des vigilants sont chargés de donner l’alerte et de réactiver les équipes en cas d’épisode neigeux.

3. Le nettoyage de juillet

La date du 7 juillet est dite Lainsla, c’est le jour du solstice d’été le. Après  la sortie du printemps le nettoyage d’été anti-feu s’impose. L’été est là avec ses vents chauds, sa sécheresse et ses feux dévastateurs. Extra muros, des groupes d’hommes spécialisés sont affectés au débroussaillage des champs, des maquis, des forêts, des fossés pare-feux pour éviter les incendies d’été. D’autres groupes de connaisseurs s’occuperont, des sources, du désherbage et du pavage des chemins, de la réouverture des accès aux pâturages de montagne, de la correction des haies, des aires à battre et des espaces économiques comme le souk si le village dispose d’un marché. Un troisième groupe s’occupe des espaces cultuels, mosquées,  mausolées et agoras. Les artisans sortent leur matériel au soleil et nettoient leurs ateliers.

Intra muros avec la sortie du printemps, le travail est organisé par les femmes : les habitations, les écuries, les étables, les granges, les fontaines, tous les espaces de vie sont passés en revue et méticuleusement nettoyés.

Nos ancêtres maîtres de leur espace et de leur temps, organisaient facilement la reproduction de leur système de vie dans une harmonie parfaite avec les rythmes de la nature. L’hygiène participait des valeurs d’ensemble de la civilisation. C’était une question d’honneur, l’homme maîtrisait la nature et ne badinait pas avec sa santé.

De nos jours, d’autres ressorts sont actionnés par les hommes et les femmes de bonne volonté organisés en associations, en comités de village, en groupes de volontaires éphémères. La fierté villageoise semble être le levier essentiel qui pousse la jeunesse d’une contrée à rivaliser avec celle du village voisin. Les assemblées départementales élues  (APW ) organisent annuellement le concours du village le plus propre de la wilaya . Cette année à Tizi-Ouzou, c’est le plus haut village habité du Djurdjura qui a triomphé dans cette course à la propreté. Tiferdoud, après de nombreux autres villages a bien renoué avec la culture des ancêtres.

Il restera à organiser le concours de nettoyage des espaces inter-villageois : les routes, les souks, les champs, les maquis, les passages forestiers pare-feux, les rivières… Si nous nettoyons nos espaces convenablement personne ne pourra mettre le feu à notre territoire. Si nous laissons les broussailles et les immondices au bas de nos maisons, ne pleurons pas si les gens mal intentionnées mettent le feu à nos demeures !  

R. O.

Auteur
Rachid Oulebsir

 




Le commandant Azzedine parle

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Mort suspecte de son gendre, affaires financières…

Le commandant Azzedine parle

Le Matin d’Algérie : La mort suspecte de votre gendre survient dans la foulée de l’affaire financière qui a marqué l’été. Qui donc accusez-vous de cet assassinat ?

Le commandant Azzedine : Sans hésitation aucune, je vous l’affirme, il s’agit d’un meurtre. Car comment appeler cela autrement ? Il a été enlevé dans un lieu public, précisément dans le service de cardiologie de l’hôpital Mustapha, où, accompagné de son épouse, ma fille, il rendait visite, à son père qui avait été opéré dans la matinée de mercredi 22 décembre. Samedi 25, la brigade de gendarmerie de Bab Djedid, nous remet un certificat de décès et un permis d’inhumer, sans aucune explication, je pense qu’eux-mêmes en ignorent les causes et les circonstances.

Jusqu’à présent je suis dans l’incapacité absolue de vous donner la ou des raisons de ce kidnapping et encore moins celles de sa suppression. De ce fait, je ne puis lier cet assassinat, à ce que vous appelez, « l’affaire financière de l’été dernier« .

Quant à savoir qui est responsable de ce crime, il ne faut pas être grand clerc pour dire que ce sont ceux qui l’on enlevé qui l’ont tué. Ils ne s’en cachent d’ailleurs pas. Ils essayent de s’abriter derrière leur petit doigt, pour soutenir la thèse grotesque du suicide. Aussaresses n’a pas fait mieux. Un suicide ! Un jeune homme de 31 ans, en pleine santé, mentale et physique qui se donne la mort ! Pitoyable défense pour des criminels qui considèrent que la vie d’un citoyen vaut moins que celle d’un chien qu’on écrase sur la route !

Comment expliquez-vous cette mort suspecte de votre gendre ? Détenait-il des informations délicates tu qui auraient pu en faire un homme à abattre…

Savez-vous qui était mon gendre Hamza Hadjouti ? Des journaux et des journalistes qui ne s’informent pas aux sources convenables, ont dit de lui que c’est un « homme d’affaires » ! Il n’en est rien. Hamza était un fellah, un agriculteur qui s’occupait d’agriculture. Oui il était très compétent dans le domaine qui était le sien : les fruits et légumes. Quelles informations sensibles, au point où elles intéresseraient les « services de sécurité » de l’Etat, pourrait détenir un autodidacte, familier du marché de gros de Hatatba ? Il achetait quotidiennement deux journaux en langue arabe pour lire la page des faits divers et l’internationale et les infos sur l’Egypte car il aimait beaucoup ce pays et sa civilisation.

Comment compter réagir la famille après cet assassinat

Comment voulez-vous réagir quand vous perdez un jeune fils à la fleur de l’âge ? Un époux dévoué et fidèle, et un père tendre et affectueux, car il laisse deux enfants de trois et quatre ans. La peine est double : la douleur de la mort et la colère de ses circonstances.

Avez-vous reçu des menaces avant cet assassinat ?

Jamais.

Des institutions de l’État vous ont-elles fournit des explications officielles à propos de la mort de votre gendre ?

Jusqu’à l’heure à laquelle je vous parle, ni moi ni son épouse ou sa famille n’avons reçu la moindre correspondance officielle. Ni la direction des « services » ni le ministère de la Justice, ne se sont manifestés ne serait-ce que pour de banales condoléances. Le citoyen est tenu dans le mépris du silence.

Quel est votre sentiment profond sur cette affaire ? Y Voyez-vous une main politicienne ?

Qui dans la famille fait dans la politique ? Personne. Depuis ma démission du Conseil de la nation je n’ai pris aucune position. Je néglige même mon devoir électoral.
Je n’en discute même pas avec mes amis. Nos débats tournent essentiellement autour de l’histoire du mouvement national et de la guerre de libération.

Existe-t-il selon vous un lien avec un événement politique présent ou à venir.

S’il y en a un, j’avoue que je l’ignore. A moins que les auteurs de cette tragédie qui nous a happés, ne m’en prête à mon insu. Dans ce cas je tiens à m’en démarquer avec la plus grande vigueur.

Vous avez parlé de mafia qu’entendez-vous par là ?

J’ai plutôt évoqué les méthodes mafieuses. Comment appeler autrement de telles pratiques. Sont-ce celles d’un Etat de droit ? On enlève votre enfant, on le séquestre, on le torture, et on vous demande d’aller le chercher à une morgue d’hôpital. Sans autre forme de procès. Et pour explication vous n’avez droit qu’aux spéculations de la presse ou aux fausses informations savamment distillées par des organes aux ordres ou complaisants. Comment peut-on qualifier ces méthodes je vous le demande ?

Comment l’ancien combattant illustre que vous avez été interprète ce qui se passe autour de lui aujourd’hui ?

L’amour que je porte à l’Algérie, loin de l’apaiser, intensifie au contraire, la douleur qui est la mienne, comme elle exacerbe mes désillusions. J’ai dans la bouche l’amertume de la désespérance.

Parlez-nous de cette affaire financière, ce que l’on a appelé scandale financier et qui ébranlé les Algériens durant les derniers mois.

En 2011, je me suis embarqué dans une galère qui m’est apparue comme une affaire tout ce qu’il y a de plus régulier. Une entreprise d’apparence convenable. Il s’agissait, m’avait-on dit, de livrer de l’eau au complexe cellulosique de papier et d’emballage, situé dans la zone industrielle de Bou-Ismail (Tipaza). La chose était d’une simplicité enfantine. Il fallait faire l’acquisition de camions-citernes pour assurer la livraison. J’étais à mille lieues de penser qu’une combine avait été montée à mon insu, vu ma méconnaissance en matière de gestion d’entreprise.

J’ai chuté, à mon corps-défendant dans une chausse-trappe habilement échafaudée par une conjuration criminelle que la police n’a jusqu’à présent pas démasquée.

Ignorant de ce qui se passait réellement au-dessus de ma tête, convaincu que l’argent ne rentrait pas dans mon compte en raison de lenteurs bureaucratiques, je pris la décision de m’adresser par écrit au Président de la République. La réponse ne tarda pas et en juin 2015, je fus reçu par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, dans son bureau.

Il m’avait assuré, devant témoins, et ce sont ses termes : « Le président Bouteflika m’a dit : Je veux que tu me règles dans les meilleurs délais, le problème du commandant Si Azzedine, mon ami et compagnon de lutte« .

Mais, après consultation de mon avocat j’ai fini par me rendre compte que je faisais l’objet d’une filouterie à grande échelle, sans équivalent dans les annales du crime en Algérie.

Sur conseil de M. Sellal, je déposais plainte auprès de la police de Tipaza. Alors que l’enquête de police était en cours et qu’elle n’avait livré encore aucun résultat, la justice embrayait sa mécanique.

Je réponds aux convocations qui me sont parvenues. Mes forces physiques me trahissent. Mon âge et surtout les opérations chirurgicales successives que j’ai endurées, m’éreintent. Je me défends mal.

Je me pose toujours la question qui consiste à savoir pour quelles raisons cette affaire était traitée en pénal puisque il s’agissait après tout d’une affaire de mauvaise gestion.

La justice m’a donné tort.

Depuis 1966 j’exploite un immeuble rue Hammani (ex-Charasse). En effet le propriétaire français, quittant l’Algérie, me l’a confié avec autorisation de le sous-louer. Je l’avais bien sûr signalé aux biens vacants. Je n’ai jamais manqué à mes devoirs d’exploitant du bien en question. Aussi me suis-je toujours acquitté avec une rigueur notariale, de mes redevances et impôts, depuis 1966 jusqu’à aujourd’hui.

La vente de cet immeuble de rapport, était pour moi, la solution pour rembourser rubis sur l’ongle tous ceux qui avaient mis de l’argent dans la malheureuse société qui a mal terminé. C’était mon dernier espoir pour que tous mes tourments cessent une fois remboursées les sommes en liquide que ma famille dont ma femme et la famille de mon gendre ainsi que mes amis m’avaient confié en toute confiance et en échange d’aucun document.

Le règlement était simple. Avant que des personnes qui avaient un plan derrière la tête n’en fassent une affaire d’Etat, la transaction devait se passer entre les domaines et moi-même, autrement dit l’exploitant, en usant de mon droit de préemption. J’ai donc accompli les démarches nécessaires pour en faire l’acquisition. C’est là que les choses ont été sciemment compliquées. Il y avait blocage.

Où donc se situait-il ? D’une surprise à l’autre jusqu’à ce que j’apprenne qu’une transaction avait été passée en catimini, entre « l’Etat« , allez savoir qui, et le propriétaire français !

Alors que j’en étais l’occupant sous toute la présidence de Houari Boumediène, celle de Chadli Bendjedid, Mohamed Boudiaf, Ali Kafi, le Président Liamine Zeroual et le Président Bouteflika du moins jusqu’à 2015.

Que s’est-il donc passé pour qu’une situation qui a marché normalement depuis 51 ans se grippe subitement ?

Mon erreur, si cela peut s’appeler erreur, c’est de n’avoir pas acquis auparavant ce bien qui me faisait vivre depuis un demi-siècle.
Tant que j’exploitais cet immeuble et que je bénéficiais de l’usufruit, tout allait selon leurs prévisions. Autrement dit à ma mort « ils » comptaient s’emparer de ce bien.

S’agit-il selon vous d’une manœuvre pour salir votre nom et votre passé et vous discréditer et vous faire payer vos choix politique.

Je me permets de vous retourner la question : à votre avis ?

Auteur
Wahiba Rochd

 




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