17 mars 2025
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Les soldats américains avaient pour instruction de se taire

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Esclaves sexuels en Afghanistan

Les soldats américains avaient pour instruction de se taire

Les soldats américains déployés en Afghanistan ont eu pendant des années pour instruction de ne pas dénoncer l’esclavage sexuel dans la police afghane, selon un rapport officiel publié jeudi.

Les services de l’inspecteur général du Pentagone ont lancé une enquête sur les instructions reçues par les militaires américains après une série de reportages sur le « bacha bazi » (ou « jeu avec les garçons »), pratique pédophile solidement ancrée dans la police afghane.

Plusieurs soldats interrogés ont indiqué que leurs officiers haussaient les épaules quand ils leur rapportaient de possibles cas de pédophilie.

L’un d’eux « a raconté avoir informé ses supérieurs et s’être vu répondre ‘On n’y peut rien’, ‘C’est hors de notre contrôle’, ‘C’est l’Afghanistan’ ou encore ‘C’est leur pays' », précise le rapport.

Le Pentagone n’a jamais formellement découragé la dénonciation d’abus sexuels, mais les sessions d’information sur l’Afghanistan mentionnaient la pédophilie comme une « pratique largement acceptée » en Afghanistan.

Une loi interdit le versement d’aide américaine à des unités militaires étrangères commettant de telles violations des droits de l’Homme.

L’an dernier, après des révélations de l’AFP sur ces pratiques, des élus américains avaient demandé à leur gouvernement qu’il renforce sa lutte contre l’esclavage sexuel de jeunes garçons au sein des forces armées afghanes soutenues par les Etats-Unis.

Le « bacha bazi », qui signifie « jouer avec les garçons » en dari, l’une des deux langues officielles afghanes, est une pratique encore répandue dans certaines régions de l’est, du sud et dans le nord du pays. Elle consiste à entretenir des garçons prépubères, parfois maquillés et travestis, pour en faire des danseurs et des esclaves sexuels.

Auteur
AFP

 




Après 37 ans au pouvoir, Robert Mugabe refuse de renoncer à la présidence

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Dernière minute/Zimbabwe

Après 37 ans au pouvoir, Robert Mugabe refuse de renoncer à la présidence

Le président Robert Mugabe (93 ans) a catégoriquement refusé jeudi de renoncer au pouvoir sans partage qu’il exerce depuis trente-sept ans à la tête du Zimbabwe, au cours de discussions avec l’armée qui a pris le contrôle de la capitale Harare.

Placé en résidence surveillée dans la nuit de mardi à mercredi, le chef de l’Etat, 93 ans, a rencontré pour la première fois jeudi après-midi le chef de l’armée, le général Constantino Chiwenga, au siège de la présidence à Harare, a rapporté à l’AFP une source proche des militaires.

« Ils se sont rencontrés aujourd’hui. Il a refusé de démissionner, je pense qu’il essaie de gagner du temps », a déclaré cette source sous couvert de l’anonymat.

Deux ministres sud-africains dépêchés par le président Jacob Zuma ont également participé à la réunion, selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Pretoria qui n’a donné aucun détail sur la teneur de leurs discussions.

Des images diffusées après la rencontre ont montré le président Mugabe dans une veste bleu marine et un pantalon gris aux côtés du général Chiwenga, tout sourire dans son treillis.

L’armée est intervenue quelques jours après l’éviction la semaine dernière du vice-président Emmerson Mnangagwa, qui s’était longuement opposé à la Première dame Grace Mugabe pour la succession du président.

Vétéran de la lutte pour l’indépendance et proche des militaires, M. Mnangagwa, 75 ans, faisait figure jusque-là de dauphin potentiel de M. Mugabe. Des soldats et des blindés sont déployés depuis mercredi matin autour de plusieurs points stratégiques de la capitale. 

Lire aussi : L’Algérie est très préoccupée par le respect de la Constitution

Transition

Un porte-parole des militaires, le général Sibusiyo Moyo, a expliqué que l’opération avait pour seules cibles les « criminels » qui entourent M. Mugabe, en clair les partisans de son épouse.

Ce coup de force de l’armée, l’un des piliers du régime, fait vaciller le règne du plus vieux dirigeant en exercice de la planète.

M. Mugabe avait annoncé son intention de briguer, malgré son âge et sa santé de plus en plus fragile, un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle prévue en 2018.

Jeudi, plusieurs voix de l’opposition sont sorties de leur silence pour exiger à leur tour son départ et une transition vers des élections libres.

« Dans l’intérêt du peuple zimbabwéen, Robert Mugabe doit démissionner », a déclaré Morgan Tsvangirai, le chef du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), le principal parti de l’opposition.

« Il ne fait aucun doute qu’il nous faut un accord de transition qui doit traiter de la reprise économique et de la réforme électorale », a renchéri l’ex-vice-présidente Joice Mujuru, écartée en 2014 sur ordre, elle aussi, de Grace Mugabe.

Emblème de la fronde qui a secoué le pays en 2016, le pasteur Evan Mawarire s’est dit prêt à discuter avec l’armée. « En tant que citoyens, nous ne pouvons rester les bras croisés », a-t-il plaidé sur Facebook, « nous devons participer ».

Selon les analystes, les militaires sont déterminés à sortir rapidement de la crise.

« Coup d’Etat »

La communauté internationale continue à suivre de près la situation au Zimbabwe, inquiète de l’intervention de l’armée.

« Nous n’accepterons jamais le coup d’Etat militaire« , a averti jeudi le chef de l’Etat guinéen Alpha Condé, président en exercice de l’Union africaine (UA). « Nous exigeons le respect de la Constitution, le retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il ajouté.

Fidèle soutien de M. Mugabe, le président sud-africain Jacob Zuma s’est dit dès mercredi « très préoccupé » par la situation.

A l’issue d’une réunion en urgence au Botswana jeudi, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qu’il préside a appelé les protagonistes de la crise « à régler les défis politiques par des moyens pacifiques » en respectant la Constitution du Zimbabwe.

L’organisation régionale a annoncé la tenue d’un « sommet extraordinaire urgent » à une date à préciser.

A Harare, l’intervention des militaires a été accueillie avec flegme par les habitants, qui ont continué jeudi à travailler ou à vaquer à leurs occupations comme si de rien n’était.

Certains se sont réjouis d’entrevoir le départ du président.  « Nous espérons que le Zimbabwe sera meilleur une fois sorti de l’ère Mugabe », a confié à l’AFP Tafadzwa Masango, un chômeur de 35 ans. « Notre situation économique se dégrade de jour en jour, il n’y a plus d’emploi, plus de travail. »

Le Zimbabwe est plongé depuis le début des années 2000 dans une crise économique et financière catastrophique qui nourrit la colère de la population contre le régime.

Auteur
Avec AFP

 




Benflis entre un fauteuil roulant et le DRS

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Chroniques du temps qui passe

Benflis entre un fauteuil roulant et le DRS

Faut-il toujours parler de l’après-Bouteflika ? Autrement dit, un homme qui rentre dans son pays sur une chaise roulante après 80 jours de soins en France, peut-il raisonnablement postuler à la présidentielle de 2014 ? Au risque de décourager les impénitents rêveurs qu’on voit se presser autour des « futurs candidats » Benflis et Benbitour, la réponse est oui. Dans un système estropié comme le nôtre, un chef d’État partiellement hémiplégique peut très bien s’imposer à un pays totalement paralysé. Du reste, à la différence de Benflis ou de Benbitour, Bouteflika n’a pas besoin de se mettre sur ses deux jambes pour monter, une quatrième fois, une nation dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle est déjà à terre. Il n’a peut-être même pas besoin des deux béquilles, le peuple ou le DRS, pour cela. Tant pis si nous brisons un peu de la bonhomie des partisans de Benflis. C’est certes toujours réjouissant de savoir qu’il existe parmi nos compatriotes des esprits incurablement optimistes, cela nous change un peu de la morosité contemporaine. Seulement voilà : une humeur jubilatoire, même partagée par des milliers d’âmes, ne fait pas forcément un temps radieux.

Nous aurions volontiers canonisé Benflis ou Benbitour enfants du miracle, s’il y avait dans le ciel politique algérien la moindre empreinte d’un prodige qui eût constaté leur sainteté. Mais rien ! Il n’y a rien ! Le seul thaumaturge connu s’appelle Toufik et il était absent, neutralisé ou complice en 2004 et lors du viol constitutionnel de 2009. Le miracle n’a pas eu lieu ; Bouteflika est rentré pour l’échéance 2014 parce que son cercle compromis dans les affaires en a besoin et parce que notre système politique est toujours fermé à l’alternance et au fonctionnement démocratique. Faute d’avoir remis l’Algérie dans la position debout, c’est-à-dire d’avoir redonné la parole au peuple et d’en avoir fait le centre de la décision politique, faute d’être retourné aux fondements originels de la « république » dont on rappelle qu’elle provient du latin res publicae qui signifie au sens propre « chose publique » et désigne l’intérêt général comme essence de l’État, les présidentielles de 2014 ne serviront qu’à « légitimer » le président sortant. Oui, faute d’avoir remis l’Algérie dans la position debout, il est illusoire de prétendre la faire marcher vers de nouvelles destinées démocratiques. Seule une Algérie debout, nous semble-t-il, peut élire des Benflis ou des Benbitour ! Une société qui place ses espoirs de changement entre les seules mains des généraux ou du DRS, se dirige vers de pénibles désillusions. Notre ami Benbitour formule le souhait que les présidentielles de 2014 soient « justes ». Par quel enchantement ? La volonté du peuple ? Il est réduit au silence et, conscient que sa voix ne sert nullement à désigner les dirigeants dans ce pays, il ne vote plus, préférant se tenir loin de ces mascarades électorales mises en scène par le pouvoir.

L’influence du DRS ? Les services de renseignements et les chefs militaires algériens n’ont rien de leurs homologues turcs qui défendent un socle de principes laissé par Attaturk. Ils n’ont sans doute rien de leurs homologues égyptiens, non plus. Ils réfléchissent en tant qu’institution sécuritaire composée d’individus concrets, voire de groupes, imbriquée dans l’architecture politique algérienne édifiée par le MALG à la fin des années cinquante et doivent craindre de troquer ce système dont ils comptent parmi les principaux fragments contre un autre « démocratique » qui leur serait étranger et dans lequel ils pourraient ne pas avoir d’existence possible. Il nous faut sortir de l’ingénuité qui consiste à croire que le DRS s’oppose à Bouteflika pour les mêmes raisons que nous. Ce que reprochent les services algériens à Bouteflika, c’est leur affaiblissement consécutif au démantèlement de l’État mené depuis 1999. Les intérêts du DRS et de la caste militaire ont cessé de coïncider avec les intérêts de l’administration Bouteflika pour la raison essentielle que ce dernier dirige un État incohérent faiblement relié à une société marginalisée.

Ce qui, aujourd’hui, alarme et irrite les chefs de l’armée et le DRS, c’est moins l’irresponsabilité du pouvoir de Bouteflika que le fait que cette irresponsabilité ne soit pas assise sur des bases consolidées, c’est-à-dire sur un régime réellement fort. Le DRS s’est trouvé fragilisé sous Bouteflika à partir du moment où ce dernier a démoli l’État hérité de Zéroual sans pouvoir lui substituer un État « bouteflikiste » fort et cohérent. Ajoutons à cela la stratégie conspiratrice du président qui a mis en place son DRS-bis, et vous aurez un peu des raisons réelles de l’animosité des chefs militaires à l’endroit du chef de l’État. Si une partie de la caste militaire et du DRS cherche à en finir avec l’autocratie bouteflikienne, c’est parce que cette dernière a cessé d’être une solution à la décadence et au déclin d’un système. Bouteflika n’a plus de solution de rechange mais refuse d’abandonner le pouvoir absolu. D’où les divergences autour du projet de révision constitutionnelle.

Du coup, on ne sait plus si le DRS enquête sur la corruption de l’administration Bouteflika dans le but de fermer la parenthèse Bouteflika qui a compromis l’avenir ou dans celui de « ramener Bouteflika à la raison ». L’idée qu’on pourrait « récupérer » Bouteflika en le découplant des mauvais génies qui l’entourent, devrait être encore d’actualité au sein des services. C’est la raison pour laquelle l’ex-capitaine Aboud Hicham et néanmoins directeur de deux quotidiens a publié un brûlot contre Said Bouteflika tout en épargnant le grand frère président.

Pour tout cela, il convient de se demander si les « faiseurs de roi » sont toujours opérationnels. En tant que fragment de l’ancien système, le DRS doit sans doute regretter le temps où le FLN, parti unique, imposait sa discipline et son encadrement à la société, assurant une certaine coordination à tous les rouages du système bureaucratique et des appareils économiques, sociaux et culturels. Aujourd’hui, « les déterminants de la décision politique » comme disent les politologues, ne sont peut-être plus entre les mains du DRS comme on serait enclin à le croire. Sous Bouteflika, ils se sont déplacés au profit de puissants lobbies pétroliers et financiers algériens et étrangers ainsi que d’une voyoucratie qui est au pouvoir, celle-là qui a dépouillé Sonatrach et le trésor algérien et qui nous vaut l’avant-dernière place dans le classement mondial sur la corruption. En 2004, nous n’avions pas vu que les élections se jouaient aussi …au Texas, et que l’enjeu était la loi sur les hydrocarbures écrite sous la dictée des grands groupes de la pègre pétrolière internationale et dont le rédacteur ne serait autre que Bob Pleasant, «le juriste» américain que Chakib Khelil a recruté au ministère de l’Energie dès son installation, en 1999. En 2009, nous n’avions pas remarqué la fulgurante emprise des nouveaux milliardaires algériens sur Bouteflika. Ils s’étaient « occupés » de tout, même de la campagne du candidat Bouteflika dont ils avaient pris en charge le soutien logistique, le siège, le transport, le traiteur, le téléphone, les supports de communication, les affiches, les posters, les tee-shirts, les fascicules… Ainsi, la « villa blanche », la compagnie de sécurité privée, les supports médias, les lignes téléphoniques mobiles, le transport et même le site internet officiel (bouteflika2009.com), appartenaient à l’homme d’affaires Rédha K., 36 ans,réputé proche du frère du Président, Saïd.

Aujourd’hui, pour les présidentielles de 2014, nous ne voyons pas, non plus, que les milliardaires de l’informel, sont en train d’imposer leur loi : Ils ont « acheté » le FLN, cette vieille coquille à l’intérieur de laquelle tout se joue, le FLN, parti au pouvoir, parti du président Bouteflika, celui qui coopte les futurs chefs d’État. Ce FLN-là n’est pas loin d’échapper au contrôle du DRS. Il est aujourd’hui la « propriété » de quelques milliardaires : Tliba Bahaeddine, surnommé « L’émir de Qatar d’Annaba », qui en est devenu vice-président du groupe parlementaire et qui s’est distingué en fin novembre 2012 en s’offrant une page publicitaire en couleur dans El-Khabar et dans laquelle il exhortait le président Abdelaziz Bouteflika à se présenter pour un quatrième mandat ; Cherif Ould El Hocine, président de la Chambre nationale de l’agriculture, propulsé membre du Comité central avant de se faire élire à l’Assemblée comme député sur la liste du FLN et finir ensuite président de la commission de l’agriculture au Parlement ; Mohamed Djemaï, Crésus de Tébessa, qui a acheté sa place au Comité central du FLN puis son mandat de député à l’Assemblée nationale où il sera non seulement élu mais propulsé chef de groupe parlementaire du FLN avant que de véhémentes protestations des militants fassent reculer la direction du parti ; Ahmed Djellat, le milliardaire de Blida, Ali Hamel, le milliardaire d’Adrar, Dilmi Abdelatif, le milliardaire de M’sila , sont les autres « propriétaires » du FLN, pour ne citer qu’eux…

Ce sont eux qui empêchent la désignation d’un nouveau chef du FLN « neutre » et qui persistent à vouloir imposer un homme acquis à Bouteflika : Amar Saïdani, ancien joueur de gasba devenu président du Comité national de soutien au candidat Bouteflika lors de l’élection présidentielle de 1999 et de 2004 puis président de l’Assemblée nationale, entendu par un juge de Djelfa pour avoir détourné des fonds publics à l’aide de sociétés écrans. Ils travaillent pour que rien ne change. Surtout pas ce régime qui les préfère aux patrons investisseurs, qui leur aménage des portes cochères pour grignoter leur part des recettes pétrolières.

Durant le séjour de Bouteflika, ils se sont réunis tous les soirs dans une villa de Sidi Yahia, faisant savoir qu’ils s’opposaient au projet de destitution du chef de l’État après son admission à l’hôpital de Val-de-Grâce. Ce sont eux, conjurés aux manitous du pétrole mondial, aux émirs du Golfe, à quelques capitales occidentales, qui semblent détenir les clés pour 2014. Depuis trois jours, ils reprennent du poil de la bête. C’est pourquoi on lit dans les colonnes de Tsa que le « le retour de Bouteflika déclenche une guerre de positions au FLN », et que l’homme des milliardaires, Tahar Khaoua accuse le coordinateur du FLN, Abderrahmane Belayat, de mener une chasse contre les proches de Bouteflika. L’enjeu est immense : mettre le FLN à la disposition de Bouteflika pour 2014.

Alors, tout est-il joué ? Sans doute pas. Face au système Bouteflika qui s’est structuré autour de la prédation, devenant un bloc uni par la forfaiture, il faut un autre bloc uni par ce qui peut s’appeler « l’intérêt national ». Face à la diaspora du cynisme qui va des salafistes à Amar Ghoul, en passant par Amara Benyounès et Abdelaziz Belkhadem, et qui appelle à un quatrième mandat pour Bouteflika, il faut une conjuration de patriotes qui impose une « pause démocratique », une période de transition pour remettre l’Algérie debout. S’engager dans les élections de 2014 dans un tel état de délabrement politique, ce serait faire le jeu de l’arc des suceurs de sang et de leur logique charognarde qui est de profiter de ce que le pays soit à genoux pour l’achever et obtenir, pour les uns l’impunité, pour les autres plus de reconnaissance de l’islamisme…

Une union démocratique, c’est maintenant ou jamais.

M. B.

Cette chronique a été publiée jeudi 18 juillet 2013

Auteur
M. B.

 




Nécessité d’investir le traitement automatique des langues

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Intégration du kabyle dans les outils numériques

Nécessité d’investir le traitement automatique des langues

Les projets de kabylisation des outils numériques grand public lancés par la communauté kabylophone indépendamment des structures académiques ne pourront pas à eux seuls être une réponse au manque de visibilité de la langue de Mammeri sur le web ou les systèmes numériques en général.

A la frontière de l’informatique, la linguistique et l’intelligence artificielle, le domaine du traitement automatique des langages naturels (TAL) est une discipline qui permet d’automatiser certains traitement pour simplifier l’intégration du kabyle sur tous les outils faisant partis des disciplines modernes liées aux sciences de la langue dont :

  • Reconnaissance vocale ou de la parole, spectrogrammes, sonagrammes, outils de segmentation de la parole…etc., qui traitent  des domaines de la phonétique et phonologie (son, phonème, syllabe et intonation).

  • Segmentateurs (tokenizers), racinisateurs, lemmatisateur, délimiteurs des éléments d’une phrase  qui traitent du domaine de la morphologie et analyse lexicale (mots, affixes: préfixe et suffixe, genre grammatical, nombre grammatical, conjugaison et déclinaison).

  • Analyseurs syntaxiques et Chunkers qui traitent du domaine de la Syntaxe (phrase, proposition, groupe de mot, mot).

  • Désambiguïseurs des sens des mots et analyseurs des rôles sémantiques qui traitent du domaine de la sémantique (Prédicat, représentation logique, sens des mots).

  • Analyseurs d’émotion, outils de cohérences rhétorique et Outils de reconnaissance d’entités nommées qui traitent des domaines de la pragmatique, la théorie du discours, la rhétorique et la théorie des actes du langage (type du discours, genre, théorie de l’acte du langage, émotion).

Contrairement aux projets de localisation des interfaces des outils grand public dont les navigateurs web, les réseaux sociaux, des  applications à usage divers (partage, collaboration, échange de données), systèmes d’exploitation…etc. qui ne nécessitent pas des compétences particulières de haut niveau si ce n’est la compréhension de la langue et les références lexicales adéquates (manuels, lexiques officiels…), les outils de traitement automatique des langues nécessitent des compétences hautement qualifiées et pluridisciplinaires sur le plan académique pour produire des outils de haute qualité.

Les départements de langue kabyle en kabylie ou ailleurs pourront se pencher d’avantage sur ces domaines car le monde où nous vivons tend vers la numérisation généralisée. Nous devenons de plus en plus dépendants de l’Internet, du PC et aujourd’hui s’ajoute le paramètre de la mobilité :

  • Services en ligne : Messagerie, météo, opérations bancaires, réservation d’hôtel, enseignement….

  • Interfaces vocales : Centre d’appels robotisés (assistance vocale), authentification vocale….

  • Authentification digital : Biométrie.

  • Traduction automatique,

  • Robotique…

Nos universités de Tizi-Ouzou, Béjaia et Bouira ne manquent pas de compétences si l’on se réfère aux publications riches en nombre et en qualité constatées ces dernières années dans le domaine des sciences du langage. Il est nécessaire aujourd’hui de créer des interfaces de collaboration entre les départements de langue kabyle et ceux des départements de l’informatique de ces mêmes universités pour  lancer des projets de recherche ou de réalisation/développement en commun qui permettront une intégration rapide et plus scientifique du kabyle dans l’ère du numérique et guideront les contributeurs libres en dehors de l’universités à localiser davantage de systèmes, outils et applications en langue kabyle.

M. B.

Consultant ERP

Localisateur de systèmes numériques en langue kabyle

Email : belkacem77@gmail.com

Auteur
Mohamed Belkacem

 




Sabria Dehilis: « J’organise ce sit-in en tant que journaliste qui soutient une consœur »

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Sit-in de soutien à Hedda Hazem, devant l’ambassade d’Algérie à Paris

Sabria Dehilis: « J’organise ce sit-in en tant que journaliste qui soutient une consœur »

La journaliste et ex-présentatrice du JT à l’ENTV, Sabria Dehilis, organise avec d’autres consœurs et confrères du métier, devant l’ambassade d’Algérie à Paris, un sit-in de soutien à Hedda Hazem, qui est à son quatrième jour de grève de la faim.

« J’organise ce sit-in entant que journaliste qui soutient une consœur. Ce rassemblement n’aura aucune couleur politique. Je réuni un grand nombre de journalistes, de défenseurs de droit de l’homme, d’écrivains d’artistes algériens, maghrébins, et autres nationalités », nous a-t-elle expliqué dans une brève entrevue.

Sabria Dehilis explique que ce sit-in bénéficiera d’une large couverture médiatique. « Avec bien entendu la couverture de plusieurs medias qui seront présents », nous a-t-elle confié avec assurance.

Enfin, elle invite tous ceux qui sont intéressés, les démocrates et les militants des droits de l’homme et de la liberté de la presse, de venir les rejoindre en la contactant directement via son adresse mail: sabriadehilis@gmail.com.

Pour rappel, Hedda Hezzam a entamé une grève de la faim, afin de sauver son journal qui est privé depuis trois mois, de publicité étatique, « à cause de ses positions politiques » qui ne plaisent pas au pouvoir en place.

Auteur
Hebib Khalil

 




Weaving a cédé sa participation au sein d’Aigle Azur

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Investissements

Weaving a cédé sa participation au sein d’Aigle Azur

Le groupe Weaving a annoncé jeudi avoir cédé sa participation minoritaire de 32% au capital de la compagnie aérienne Aigle Azur, deuxième transporteur aérien français, à l’entrepreneur spécialisé dans le secteur David Gary Neeleman. « Notre exigence était double dans la sélection du nouveau partenaire: d’une part, donner de nouveaux moyens à la compagnie pour qu’elle écrive une nouvelle page de son histoire, d’autre part, s’appuyer sur un nouvel actionnaire qui connaisse parfaitement le secteur et soit en mesure de pérenniser l’entreprise. Ces conditions sont aujourd’hui réunies », a indiqué Meziane Idjerouidene, président de Weaving, cité dans un communiqué.

 David Gary Neeleman, un membre de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours (Mormon), a servi une mission de deux ans au Brésil quand il avait 19 ans. Il a créé et développé quatre compagnies aériennes indépendantes – Morris Air, WestJet, JetBlue et Azul – et est entré au capital de TAP Air Portugal en 2015. Weaving (ex-GoFast) avait racheté Aigle Azur en 2001 et décidé d’ouvrir son capital en 2010 afin d’étendre son modèle sur le secteur long-courrier. En 2012, le groupe chinois HNA était entré au capital de la compagnie française.

Le groupe Weaving est présent dans différents secteurs d’activité tels que le transport et la logistique (GoFast Freight Forwarding, GoFast Travel, Hélifirst), la communication (Dagobert) et l’investissement (Weaving Invest).

Deuxième transporteur français après Air France, Aigle Azur, créée en 1946, emploie quelque 1.200 salariés. La compagnie dessert l’Algérie, le Portugal, le Mali, la Guinée, le Liban, la Chine et le Sénégal et transporte quelque 2 millions de passagers par an. Les 68% restants du capital sont détenus par Lu Azur (20%) et HNA (48%).

Auteur
Avec AFP

 




Hedda Hazem : « On m’a transporté à l’hôpital pour des douleurs au niveau de la poitrine »

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Un sit-in de soutien sera organisé devant l’ambassade d’Algérie à Paris

Hedda Hazem : « On m’a transporté à l’hôpital pour des douleurs au niveau de la poitrine »

Hedda Hazem, journaliste et directrice du journal El Fadjr, entame son quatrième jour de grève de la faim pour protester contre la « mise à mort programmé de son journal ».

Tôt le matin, Maghreb Émergent annonçait que son état de santé s’était brutalement dégradé, ce qui a nécessité son transport à l’hôpital. « Hadda Hazem, a eu des difficultés respiratoires et commence à s’affaiblir, a indiqué à Maghreb Emergent Montassir Oubetroune, chercheur en histoire et ami de Hadda Hazem rencontré sur les lieux de la grève de la faim, à la maison de la Presse Tahar Djaout (1er Mai, Alger) », pouvait-on lire.

Nous avons contacté directement la concernée, qui nous a confirmé l’information. « J’ai ressenti une douleur au niveau de la poitrine, c’est pour cela que j’ai été transporté à l’hôpital pour consultation », explique-t-elle. Courageuse, Hadda Hazem se voulait rassurante, mais ses amis et proches s’inquiètent de son état de santé de plus en plus fragile.

Par ailleurs, elle nous informe qu’un sit-in, initié par la journaliste et ex-présentatrice du JT à l’ENTV, Sabria Dehilis, aura lieu bientôt devant l’ambassade d’Algérie à Paris, afin de soutenir son action. La date sera, selon elle, communiquée prochainement.

 

Auteur
Hebib Khalil

 




Très préoccupée, l’Algérie réclame le respect de la Constitution !!!

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Situation au Zimbabwe

Très préoccupée, l’Algérie réclame le respect de la Constitution !!!

 L’Algérie suit « avec préoccupation » les développements de la situation au Zimbabwe et exhorte l’ensemble des acteurs en présence à « veiller au respect de l’ordre constitutionnel« , a indiqué jeudi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif. 

Nous suivons avec préoccupation les derniers développements de la situation au Zimbabwe », a affirmé M. Benali Cherif dans une déclaration à l’APS.

« Nous appelons au calme et à la retenue et exhortons l’ensemble des acteurs en présence à veiller au respect de l’ordre constitutionnel et à éviter tout dérapage susceptible d’être préjudiciable au Zimbabwe et à son peuple », a-t-il ajouté.

« Nous appuyons les efforts entrepris par les pays de la région dans le cadre de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) pour favoriser un retour rapide à la normalité », a conclu M. Benali Cherif.

Auteur
APS

 




Le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Mostaganem agresse verbalement une avocate

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Tiaret

Le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Mostaganem agresse verbalement une avocate

Aujourd’hui, jeudi, une avocate a bravé la loi du silence pour dénoncer « une agression verbale » de la part du bâtonnier du conseil de l’ordre des avocats de la région de Mostaganem, (barreaux de Mostaganem, Tiaret, Relizane et Tissemsilt)

En effet, Maître Chaib Leila a été prise à partie par le bâtonnier de l’ordre des avocats de la région de Mostaganem. Ce dernier, apparemment agacé, a eu des mots très durs envers Me Chaib Leila. Son tord ? Il lui reproche de l’appeler maître au lieu de « Monsieur le bâtonnier » ! Après l’intervention de plusieurs personnes présentes dans son bureau pour ramener le calme, « Monsieur bâtonnier » a pu regagner son bureau sans avoir autre chose à déplorer de « cette agression verbale », rappelle la victime.

Dans une lettre de protestation adressée au bâtonnier de l’ordre des avocats algériens dont le Matin d’Algérie  à obtenu une copie, Me Chaib Leila réprouve l’agression verbale dont elle a été la cible, au sein du bureau du bâtonnier, « lors d’une visite de courtoisie suite à mon transfert du barreau d’Alger à l’ordre des avocats de Tiaret », lit-t-on dans la requête.

« Par-dessus les slogans hostiles et les propos offensants et contraires à l’éthique tenus à l’encontre de cette avocate au cours de sa visite, le bâtonnier Me Karim Amar, l’aurait traitée  de mal éduquée et menacé de la traduire au conseil de discipline », affirme-t-elle.

Auteur
K. O.

 




De la guerre sociale armée au 2ème putsch militaire (V)

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Abdelhafidh Yaha : témoignage d’un homme vrai

De la guerre sociale armée au 2ème putsch militaire (V)

Devant la répression impitoyable de l’opposition politique du F.F.S., ce parti fut obligé de compléter son action politique, devenue clandestine, par la résistance armée. Elle naquit dans les maquis où fut menée la guerre anti-coloniale. Cette deuxième fois, la lutte était organisée contre la dictature indigène qui remplaça la domination étrangère.

Bien entendu, le régime a répondu selon la logique de sa nature : la mobilisation de l’armée contre les révoltés. Là, notons un fait significatif. De la même manière qu’en Russie, les contestataires de la dictature bolchevique ne voulurent jamais être les premiers à recourir à la violence, pour ne pas assassiner leurs propres camarades de l’armée « rouge », les combattants du F.F.S. ont refusé d’être les premiers à employer les armes contre leurs frères de l’armée dite « nationale populaire ». Si Lhafidh écrit :

« Nos ordres étaient clairs : pas question de tirer les premiers ».

Un peu plus loin, il en explique le motif :

« C’est le régime qui est plutôt notre ennemi, car il a intérêt à ce qu’on s’entre-tue entre militaires. »

Et, comme en Russie bolchevique, ce fut le régime « socialiste » algérien qui lança son armée contre les contestataires de sa dictature.

Encore le problème de l’union de l’opposition.

Une première tentative eut lieu. C’est là une deuxième preuve (la première fut indiquée dans la partie précédente) que le F.F.S. n’était pas une manifestation régionaliste kabyle.

« Juillet 1964.

Depuis sa libération de prison en novembre 1963, Mohamed Boudiaf s’est rapproché de notre mouvement. Les premiers contacts avec Boudiaf et son parti, le PRS [Parti de la Révolution socialiste], remontent à l’hiver 1963, pendant la trêve armée avec le pouvoir. Je suis en compagnie de Hocine Aït Ahmed lorsque Boudiaf est venu au village d’Ath Ali Ouharzoune [en Kabylie], pour envisager avec nous le rassemblement de l’opposition. »

Une décision a suivi :

« Boudiaf invite ses sympathisants à quitter l’armée et à rejoindre le maquis, sur les hauteurs de Collo. Moussa Hassani renonce alors à son poste de ministre des Postes et télécommunications pour diriger un maquis d’une centaine d’hommes dans le Constantinois [Est algérien]. »

Mais, hélas !, encore une fois intervint l’habituelle tradition négative : l’ambition d’être le chef. Elle porta à des décisions unilatérales.

« Début juillet 1964, Boudiaf nous envoie une déclaration dans laquelle il annonce la création du CNDR [Conseil National pour la Défense de la Révolution, ndlr]. Il a désigné un conseil de 13 personnes ; parmi les responsables de notre mouvement, Boudiaf a retenu Hocine Aït Ahmed et le Colonel Si Sadek pour représenter le FFS. Une décision unilatérale, pour laquelle nous n’avons pas été consultés ! Pour nous, la surprise est totale ; aucun des deux dirigeants du FFS n’a jamais participé à une quelconque réunion pour prendre une décision pareille.

Pour aller plus loin : Vérités sur la guerre de libération (I) 

Après cette déclaration, Mohamed Boudiaf coupe les contacts avec nous. »

Mais voilà plus grave, et plus surprenant (les « amères vérités » révélées par Si Lhafidh) de la part d’une personnalité telle que Mohamed Boudiaf :

« Parti en France, il laisse ses partisans dans les maquis sans nouvelles, ni moyens. Au bout de quelques semaines à crapahuter dans les monts de Collo, Moussa Hassani nous dépêche un agent de liaison avec une lettre alarmante : Nous sommes démunis, sans argent et sans contact avec la population, s’inquiète-t-il.

La lettre de Hassani est un véritable appel de détresse. Manifestement, les partisans de Boudiaf étaient mal préparés à une entreprise de guérilla. La solidarité des maquis nous pousse naturellement à répondre à leur appel ; Hocine Aït Ahmed leur envoie une importante somme d’argent. De là, nous restons en contact avec eux jusqu’à la mi-octobre 1964. »

C’est dire que les combattants de la région kabyle étaient mieux organisés et mieux préparés.

Voici plus grave encore :

« Profitant de la création du CNDR, Boudiaf tente de récupérer les militants du FFS dans l’émigration ; Benyounès refuse de le laisser faire. Il nous envoie un courrier pour nous faire part de cette tentative de caporalisation de notre organisation. Nous lui expliquons que Boudiaf agissait seul et qu’il n’était pas mandaté pour parler en notre nom.

Quelque temps après, Boudiaf abandonne le sigle du CNDR pour reprendre celui du PRS. »

Par contre, un autre dirigeant historique de la guerre de libération eut un comportement différend, positif, de collaboration unitaire. Si Lhafidh dit :

« Par une déclaration à la presse, le 30 juin 1964 à Paris, Mohamed Khider coupe les amarres avec le régime et dresse un réquisitoire implacable : « Depuis avril 1963, ma rupture avec le régime se précisait à mesure que le pouvoir s’engageait dans une politique de déviation, de démagogie et de falsification. Cette rupture, je dois le dire, est devenue aujourd’hui totale. D’où mon refus de cautionner par ma présence le prétendu congrès d’avril 1964, qui n’était destiné en réalité qu’à masquer la faillite du régime et la trahison de notre révolution. (…) La situation économique, psychologique et politique est catastrophique. L’autorité minée par les dissensions de clans à l’intérieur du système rend celle-ci tellement diffuse qu’elle s’exerce dans l’incohérence et l’arbitraire. Cette situation découle de la tendance de plus en plus affirmée au pouvoir absolu et personnel. »

Question : le peuple algérien est-il, aujourd’hui, en 2017, sorti de cette situation ?

Puis, M. Khider exprime son soutien à l’opposition armée :

« J’admets que le FFS prenne les armes parce qu’il est acculé à cela. (…) Il a été étouffé quand il a voulu faire de l’opposition légale au parlement. Il ne lui restait plus que cette voie.

Les couteaux sont tirés ; l’engagement de Khider est désormais public, et la lutte ouverte jusqu’à … la mort. »

M. Khider ne resta pas aux déclarations verbales.

« Homme de principes, c’est aussi un politique avisé. Après avoir rompu avec Ben Bella, il nous rend visite à plusieurs reprises, à Mekla et à Michelet, et devient un fidèle soutien du FFS.

A l’automne 1963, il rencontre discrètement Mohand Oulhadj [l’un des dirigeants du FFS] à Djemâa Saharidj. Après avoir longuement discuté avec le Colonel, il lui remet une certaine somme d’argent pour notre Mouvement. »

La logique de caste dominante

Dès lors, comment réagissent les détenteurs du pouvoir ? Comment peut le faire un pouvoir né et maintenu par les armes et la police politique ?

D’abord par la répression policière.

« La déclaration de Mohamed Khider ne laisse pas indifférents ses anciens compagnons au pouvoir qui sortent les grands moyens. Soupçonnant un regroupement de l’opposition, le régime décide de réprimer plusieurs personnalités politiques. Amar Bentoumi, l’ancien ministre de la Justice est arrêté ; Ferhat Abbas est interpellé à l’aéroport et reconduit, sous bonne escorte, à son domicile à Kouba (Alger), où il sera assigné à résidence. »

Et encore :

« Juillet 1964.

Au comité central du FLN, c’est l’heure des purges. Hocine Saci, Mohamed Djeghaba, Saïd Abadou, Tahar Ladjal et Mohamed Chaoufi, tous considérés comme des proches du Colonel Chaâbani sont exclus du FLN. Onze députés, dont Moussa Hassani qui, au demeurant, avait déjà démissionné, Amar Bentoumi et Brahim Mezhoudi sont déchus de leur mandat.

Le 7 juillet 1964, l’ancien président de l’Exécutif provisoire de Rocher Noir, Abderrahmane Farès, l’ex ministre du Commerce, Mohamed Khobzi, et le député Boualem Oussedik sont arrêtés. Pour Ben Bella, le temps « des prisons vides » est bien révolu. Désormais, il faut faire taire toute velléité d’opposition. Même si ces personnalités ne constituent pas une menace sérieuse et imminente pour le régime, leur arrestation révèle les dérives, qui vont se multiplier, d’un régime aux abois. »

L’arbitraire policier et politique se complète par une forme de répression radicale. L’Armée « nationale populaire » envahit les maquis, où elle remplace l’armée coloniale, avec le même but et les mêmes méthodes : ratissages, arrestations, emprisonnements, tortures, punition de la population qui aide les combattants des maquis, bref, éliminer la révolte en faveur de la démocratie sociale.

Si Lhafidh résume ainsi l’action générale et multiple des détenteurs du pouvoir :

« Pour faire face à notre Mouvement, le pouvoir a établi une judicieuse répartition des rôles : l’armée pour étouffer les maquis, la police pour arrêter les militants, et les idéologues pour les traîner dans la boue afin de les discréditer, y compris par le recours au mensonge le plus grotesque. A ce jeu, Hocine Zehouane, porte-parole du Bureau politique, fera preuve d’un zèle démesuré. Dans une déclaration à la presse, il accuse le FFS d’être composé « de harkis et d’anciens soldats, qui touchent 40 000 anciens francs par mois. On peut se demander d’où vient cet argent. »

Ce comportement du nouvel idéologue du régime porte le F.F.S. à dévoiler un autre mécanisme utilisé par la caste au pouvoir pour dominer, à savoir quel genre de personnage elle emploie, avec quel passé particulier :

« L’accusation nous a beaucoup affectés. Nous traiter de « harkis », nous, anciens maquisards de la guerre de libération ? Nous ne pouvons laisser Hocine Zehouane insulter nos militants, dont la plupart sont d’anciens militants du PPA/MTLD [partis politiques ayant préparé la naissance du F.L.N., organisateur de la guerre de libération nationale] et de courageux moudjahidine de l’ALN, sans réagir. Nous décidons de répliquer en rendant publics quelques éléments du parcours quelque peu énigmatique de cet homme pendant la guerre de libération. Dans les réunions, nous révélons que « cet ancien officier a déserté les rangs de l’ALN, abandonnant le maquis et les moudjahidine, pour s’enfuir à l’étranger. Il ne réapparaîtra qu’à l’indépendance, aux côtés de Ben Bella. »

Quelque soit le pays, l’époque et la couleur politique (« libérale », « rouge communiste » ou « brune fasciste »), les personnages de ce genre sont nombreux, au service de la caste dominante, et leur passé soigneusement occulté, tout en constituant un argument de chantage contre eux de la part de leurs maîtres.

La caractéristique du coq

Les dictateurs ont une âme de coq. Ils ne peuvent tolérer l’existence de deux coqs dans le même poulailler. Ainsi, Adbelhafid Yaha fournit toutes les péripéties concernant les contradictions au sein des membres de la caste dominante, pour la mainmise totale sur l’État, en l’occurrence entre le chef de l’État Ben Bella, et le chef de l’armée Boumediène.

Ainsi, Abdelhafidh Yaha relate pourquoi et comment, entre autre, une personnalité particulière est arrêtée puis fusillée.

« Juillet 1964.

Proche de Mohamed Khider et plus jeune colonel de l’ALN à l’indépendance (il avait 28 ans en 1962), Mohamed Chaâbani ne cache ni sa méfiance ni son mépris à l’égard des DAF, les déserteurs de l’armée française qui avaient rejoint l’ALN plus ou moins tardivement. Mainte fois, il a demandé leur renvoi de l’armée nationale, ce qui n’a pas manqué d’irriter Boumediene, le ministre de la Défense qui les avait désignés pour l’encadrement de l’armée de l’extérieur. »

En effet, que peut-on attendre d’officiers ayant déserté l’armée coloniale « plus ou moins tardivement » ? N’est-ce pas une obéissance absolue au nouveau maître, pour continuer à jouir des bénéfices qu’ils avaient dans l’armée coloniale ? Par conséquent, constituer, dans l’Algérie indépendante, une nouvelle institution militaire, jouissant de privilèges, coupée du peuple et le dominant ?

Si Lhafidh montre comment, entre les membres de la caste dominante, les conflits deviennent inconciliables, pour le contrôle absolu du pouvoir sur le « poulailler » Algérie. Pour contraster la puissance de l’armée, contrôlée par son « allié », en réalité rival Boumediène, Ben Bella crée une milice armée, dépendante directement de lui. Parallèlement, il commence à éjecter de postes de responsabilités les partisans de Boumediène. Le dernier de ceux-ci n’est autre que… l’actuel chef de l’État, alors ministre des affaires étrangères. C’est la goutte qui fait déborder le vase. Les ambitions de Ben Bella sont telles qu’il s’aliène les soutiens indispensables, jusqu’à provoquer sa destitution par un putsch militaire, en 1965. Son auteur ? Le même que celui du putsch militaire de 1962 : le chef de l’armée, Boumédiène. Il est devenu assez fort pour ne plus avoir besoin de se légitimer derrière un dirigeant historique de la guerre de libération nationale.

Dès lors, ce que deviendra la lutte armée du F.F.S. sera exposée dans la partie suivante.

K. N.

Email : kad-n@email.com

Auteur
Kadour Naïmi

 




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