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Le scanner de Boumediene !

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Tribune

Le scanner de Boumediene !

Avec nos tyrans, quarante-deux ans sont passés et on a l’impression de vivre la même histoire que celle de notre jeunesse. Quarante-deux ans qu’une drôle d’histoire de scanner avait fait la conversation de tout un peuple sans qu’il puisse avoir accès à la moindre information quant à la maladie de son tsar.

J’étais déjà étudiant en France lorsque la douce nouvelle nous est parvenue, celle de la mort d’un psychopathe qui avait condamné l’Algérie à la damnation éternelle. Mais à cette époque-là encore, je pouvais rentrer pendant certaines vacances scolaires. Et c’est comme cela que tout avait débuté.

C’est d’abord cette phrase que le souvenir retient. De celles qu’on prononce en chuchotant, après une rotation de l’œil afin de s’assurer que personne n’est présent à une distance d’écoute. La voix était tremblante car elle n’ignorait pas qu’elle portait des paroles dangereuses. Elle finit par sortir furtivement de la bouche « il paraît qu’ils ont ramené un scanner à Alger ».

Il faut bien comprendre que même si le mot était connu, il n’était franchement pas dans le vocabulaire courant, encore moins dans celui de la bureautique dont le nom n’existait pas plus que l’ordinateur individuel.

Ce mot étrange de «scanner » courait les rues, de bouche à oreille (de bouche à bouche dirions-nous dans la version arabe) toujours le dos courbé, l’œil attentif et la voix murmurée.

« Il est immense, presque tout l’étage » disait l’un. « Non, c’est pas plus grand qu’une valise » rétorquait l’autre. Mais c’est sûr que cette histoire de l’étrange venue du scanner pour tenter de diagnostiquer le grand Boumédiene, c’était du pain béni pour les conversations.

C’est qu’à cette époque les distractions n’étaient pas nombreuses, la RTA et sa chaîne unique, El Moudjahid et sa parole unique, le FLN, parti unique. Alors il fallait bien occuper le peuple qui se passionnait pour ce scanner mystérieux, une innovation à la pointe du miracle. La science au chevet de notre bien aimé dirigeant, une gloire de plus pour ce pays qui croyait avoir converti la planète à toutes les vertus.

Quarante-deux ans plus tard, ce n’est plus le scanner qui vient à Alger avec une armada de spécialistes étrangers, c’est notre président qui se déplace en Suisse, à Grenoble et ailleurs. C’est que la fierté nationaliste, c’est comme l’économie moderne, elle s’est mondialisée.

Nous n’en savons pas plus aujourd’hui qu’à l’époque de ce fameux scanner mais il y a trois constances que nous pouvons relever. La maladie du tyran n’est pas l’affaire du peuple. L’appel à l’étranger est toujours sur les finances de ce pauvre peuple. Et nos grands pontes de la médecine, fiers comme Artaban, qui ont fait fortune dans ce pays, n’ont pas plus la capacité de soigner un président. Même un homme grabataire, essoufflé par la vie trépidante du pouvoir arbitraire.

Au final, le scanner de Boumediene ou la visite à Genève de Bouteflika, ne prouvent qu’une chose, on est voué à la conversation, aux supputations et aux conjectures. La maladie des despotes n’est pas de l’ordre humain, elle nous échappe.

Pour l’anecdote, un jour, vers la fin des années soixante-dix en France, une infirmière m’avait dit que le bureau du médecin qui m’attendait était juste après la salle du scanner.

Ne le répétez à personne mais vous vous imaginez bien que j’ai attendu de très longues minutes devant la porte avant qu’elle ne s’ouvrît. Je voulais savoir ce qu’était ce grand mystère. J’avais enfin, en une seconde, aperçu la «chose», celle qu’on avait ramenée spécialement à mon homonyme, en avion cargo, en bateau ou démontée dans des caisses, pensions-nous à l’époque.

J’étais bien jeune et c’était bien la seule douceur qui me revient de cette époque dont on nous abreuve de mérites nationalistes et qui ne fut que l’horreur d’un tyran qui avait droit à l’importation d’un scanner, inconnu pour les mortels algériens qui pouvaient mourir d’une simple infection.

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene, enseignant

 




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L’ES Sétif bat le MC Alger 2-1 et se qualifie en quart de finale

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Ligue des champions d’Afrique:

L’ES Sétif bat le MC Alger 2-1 et se qualifie en quart de finale

L’ES Sétif s’est qualifiée en quarts de finale en battant le MC Alger sur le score de 2 à 1 (mi-temps : 2-1), mardi au stade 5-Juillet d’Alger, pour le compte de la 6e et dernière journée de la phase de poules (Gr. B) de la Ligue des champions d’Afrique de football.

Les buts de la rencontre ont été inscrits par Djahnit (5′) et Bouguelmouna (27′) pour l’ES Sétif, alors que Derrardja a réduit la marque pour le MC Alger (41′, sur penalty).

Cette victoire permet aux Sétifiens de composter leur billet pour les quarts de finale de la Ligue des champions avec un total de 8 points, alors que l’aventure africaine du MC Alger s’arrête en phase de poules avec 5 points et une 4e et dernière place du groupe B.

Dans l’autre match du groupe, les Marocains du Difaâ Hassani El-Jadidi, qui comptaient le même nombre de points que le MCA et l’ESS avant cette journée (5), se sont contentés du nul à Lubumbashi face au TP Mazembe(1-1).

A l’issue de la 6e et dernière journée, le TP Mazembe est leader et se qualifie avec 12 points, accompagné de l’ES Sétif (8 pts), alors que le Difaâ Hassani El-Jadidi a terminé à la 3e place avec 6 points et le MC Alger ferme la marche avec 5 unités.

Déclarations à l’issue de la victoire de l’ESS devant le MCA sur le score de 2 à 1

Hassan Hamar (Président de l’ESS): « Nous étions confiants de réaliser un résultat positif au vu de la qualité de nos joueurs et de la préparation de notre équipe qui a réussi à décrocher la qualification aux quarts de finale en battant le MC Alger. L’esprit de groupe et la solidarité de nos joueurs, assoiffés de titres, sont la force de notre équipe. Après avoir recruté des joueurs en début de saison et la signature du nouvel entraîneur, j’ai déclaré que j’assumerai toute la responsabilité en cas d’échec. Il n’y a pas de miracle dans le football. Maintenant, nous allons gérer cette compétition match par match et tout est possible ».

Rachid Taoussi (Entraîneur de l’ESS): « Nous avons marqué dès le début de la rencontre, un scénario que nous avions préparé lors de la préparation. Nous sommes parvenus à inscrire deux buts en 1ère mi-temps. En deuxième période, j’ai demandé aux joueurs de continuer à presser avec un bloc haut pour ne pas subir le match. Les matchs de Ligue des champions sont d’un niveau technique très haut et avec un rythme de jeu soutenu, d’autant plus que nous avons disputé le match à 14h00. Nous sommes revenus de très loin dans cette compétition africaine et les joueurs comme le staff technique et le président Hamar sont à féliciter pour tous les efforts fournis afin de décrocher cette qualification aux quarts de finale ».

Bernard Casoni (Entraîneur du MCA): « Nous avons très mal entamé le match en encaissant le premier but sur un coup de pied arrêté à la 5e minute et le deuxième avant la demi-heure de jeu, ce qui nous a compliqué la mission. Nous avons essayé de corriger nos erreurs, notamment en deuxième mi-temps ou nous nous sommes créés plusieurs occasions de marquer, mais nous avons manqué de réalisme devant le but. Je suis très triste et déçu après notre élimination. Les joueurs ont donné le maximum durant toute la rencontre, mais la chance n’était pas de notre côté, c’est le football. Félicitation à Sétif qui mérité cette qualification. Nous allons continuer à tout donner dans toutes les compétitions ou nous sommes engagés, mais la vérité est que nous n’avons pas les armes pour jouer sur quatre fronts. Le président a déclaré qu’il a réuni tous les moyens pour réussir, cela veut dire que j’ai failli dans ma mission ….c’est tout ce que j’ai à dire ».

Le point du groupe B

Point du groupe B de la Ligue des champions africaine de football, après le déroulement de la sixième et dernière journée de la phase de poules, mardi.

MC Alger (Algérie) – ES Sétif (Algérie) 1-2

TP Mazembe (RD Congo) – Difaâ Hassani El-Jadidi (Maroc) 1-1

Classement                   Pts    J

1) TP Mazembe               12    6    QUALIFIE’ en 1/4 de finale

2) ES Sétif                      8      6    QUALIFIEE  en 1/4 de finale

3) Difaâ El-Jadidi             6      6

4) MC Alger                    5      6

Auteur
APS

 




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La Mosquée d’Al Azhar condamne le harcèlement sexuel

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Egypte

La Mosquée d’Al Azhar condamne le harcèlement sexuel

En Egypte, la grande mosquée d’al-Azhar, une des plus hautes autorités morales de l’islam sunnite, a condamné le harcèlement sexuel et ceux qui le justifient. Dans son communiqué, al-Azhar précise que « l’habit ou le comportement de la femme ne doit en aucun cas justifier un tel acte ».

Ce communiqué répond à une récente tendance sur les réseaux sociaux justifiant le harcèlement sexuel en rejetant la faute sur des femmes non voilées, accusées de provoquer la libido des hommes par leur accoutrement dénudé et leur comportement.

Un discours que certains prêcheurs salafistes justifiaient religieusement. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été un hashtag appelant à « couvrir de honte les dévergondées » en publiant leurs photos accompagnées d’un geste obscène du doigt. Un hashtag qui a provoqué une vague de condamnations et des interrogations sur le silence des autorités religieuses et qui a poussé al-Azhar à réagir.

Trois femmes sur cinq victimes de harcèlement

Depuis 2014, une loi inflige une peine de prison a quiconque est condamné pour harcèlement, par parole ou par action. Une brigade anti-harcèlement a même été créée pour juguler ce qui était devenu un phénomène de société.

Selon une étude de l’ONU publiée en 2017, quelque 60% des femmes ont été victimes de harcèlement en Egypte, où elles sont quotidiennement confrontées aux remarques obscènes voire aux attouchements, rappelle l’Agence France-Presse. Les trois quarts des hommes attribuent ces actes à la tenue vestimentaire de la femme, selon cette étude.

Auteur
RFI

 




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Mohamed Adjroud, le nouveau commandant de la 6e RM installé

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Armée

Mohamed Adjroud, le nouveau commandant de la 6e RM installé

Le général de Corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’État-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a présidé mardi la cérémonie d’installation du nouveau Commandant de la 6e Région militaire à Tamanrasset, le général-major Mohamed Adjroud en succession au général-major Meftah Souab, nommé Commandant de la 2e Région militaire à Oran, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).

Cette installation est intervenue « au nom du Président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, et conformément au décret présidentiel du 16 août 2018« , précise le communiqué. Après la cérémonie d’accueil à l’entrée du siège de la Région, le général de Corps d’armée « a observé un moment de recueillement à la mémoire du défunt Moudjahid Hibaoui El Ouafi, dont le siège de la Région porte son nom, où il a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative et a récité la fatiha du Saint Coran à la mémoire des vaillants Chouhada« .

Le général de Corps d’armée a tenu, par la même occasion, une rencontre avec le Commandement et les cadres de la Région et a prononcé une allocution, suivie via visioconférence par toutes les unités des 6e et 4e Régions militaires, et à travers laquelle il a rappelé « les efforts laborieux qui ne cessent d’être consentis par les unités de la 6e Région militaire déployées le long de nos frontières Sud, pour la sécurisation et la protection du pays contre tous les fléaux et menaces, notamment le terrorisme aveugle, la criminalité organisée et la contrebande avec toutes ses ramifications« .

Auteur
APS

 




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Des chalets pour combler le déficit en classes ! annonce Benghabrit

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Rentrée scolaire

Des chalets pour combler le déficit en classes ! annonce Benghabrit

Plus de 20 millions d’élèves vont reprendre, le 5 septembre prochain, le chemin de l’école, une rentrée marquée par des surcharges de classes dans certaines localités du pays, signale, mardi, la chaîne 3 de la Radio Algérienne, imputant ce problème aux opérations de relogement effectuées au cours de ces derniers mois.

Commentant cette situation, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit l’a expliquée par le rythme lent des constructions d’établissements d’enseignement, « qui ne suit pas, dit-elle, celui de la natalité ».

Pour faire face à cette contrainte, elle a annoncé la construction de chalets spécialement équipés pour y recevoir provisoirement les élèves, au sein desquels, a-t-elle expliqué, seront en outre organisées des doubles vacations d’enseignement.

S’agissant de la prise en charge scolaire d’élèves aux besoins spécifiques, Mme Benghebrit a, d’autre part, annoncé l’impression au profit de jeunes aveugles scolarisés, de 18.000 manuels imprimés en caractères Braille, un nombre qu’elle a cependant jugé en deçà des besoins.

La ministre a, par ailleurs, qualifié de « rumeurs non fondées » des assertions selon lesquelles les enseignants auraient été contraints par son ministère de signer des engagements leur enjoignant à ne pas donner de cours particuliers payants.

Elle n’en a pas moins considéré que la question relative à ces types de cours  est un sujet nécessitant un travail de réflexion mais aussi de sensibilisation auprès des parents d’élèves, en particulier.

Auteur
APS

 




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Le cholera n’est pas une fatalité !

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Tribune

Le cholera n’est pas une fatalité !

La vérité est simple. Tout peuple de haute civilisation aspire à déguster des biens précieux que sont l’éducation, la santé, l’habitat, l’environnement propre et sain, la nourriture, la liberté et le respect de la personne humaine. Chaque peuple vaut ce qu’il est.  

En 1884, un préfet, Eugène Poubelle, oblige les Parisiens à utiliser un récipient spécial pour déposer leurs ordures ménagères devant leurs portes afin qu’elles ne soient plus éparpillées dans la rue avant d’être ramassées par les services municipaux. Les Parisiens nomment ce récipient «Poubelle» ! Nos messieurs Poubelle doivent lire Jean-Claude Beaune avant de se regarder au miroir.

Une loi est établie pour être respectée. Une police a pour but de protéger la loi et défendre l’ordre. La loi n° 03-03 du 17 février 2003 relative aux zones d’expansion et aux sites touristiques et la loi n° 01-19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets existent. Elles regardent Messieurs Poubelle au miroir.

Le reflet du miroir est honteux. Le miroir met en relief les écrits de Jean-Claude Beaune : «La Casbah et d’autres médinas du temps de leur splendeur avaient jadis inauguré l’ère des jardins suspendus… Aujourd’hui, à Alger, on entre dans la période des ordures surélevées… On quitte La Casbah la tête pleine de souvenirs, les yeux pleins d’horreurs. C’est triste de voir des maisons prestigieuses céder la place à des dépotoirs». La lecture de Jean-Claude Beaune me donne réflexion.

Elle me serre le cœur comme un étau et me pousse à voyager librement dans mon imagination. L’élaboration d’une loi est une coutume et sa violation est une tradition banale. La tristesse des faits m’oblige à accepter la saleté comme une réalité et mon éducation la refuse en tant que culture.

Je ne suis ni ministre de l’Education habilité à préfacer des rapports éducatifs de type poubelle pour l’Unesco, ni un élu communal peu capable de gérer les ordures, sans poubelles, entassées dans les coins de rues de sa localité.

Je continue… Je ne suis ni ministre de l’Environnent dont la fonction permet d’embellir de roses, de lilas ou même de jasmins les allées de nos villes, ni ministre de la Santé vêtu d’un tablier blanc en mesure de dénoncer le danger des odeurs des ordures. Une négation de plus néglige la culture dans un espace de ruines romaines. Un espace de guinguettes et de mélodies où les ordures se cultivent.

Je suis tout simplement un éducateur apolitique qui aime lire les avant-propos et interpréter les résultats après action. La Vérité est mon objectif. J’ai un savoir qui me permet de dire : les ordures ménagères sont une richesse si elles sont bien exploitées. J’enseigne les procédés et je crois en leur efficacité. Les incinérateurs utilisent les ordures comme énergie et donnent des calories capables de dessaler l’eau de mer et les eaux saumâtres. La chaleur des déchets peut éclairer les lieux sombres de nos rues et réchauffer les lieux publics. Nous pouvons construire des usines de production de fuel fabriqué à base des déchets. Les ordures ménagères, une fois recyclées, ont la particularité de pourrir rapidement.

En jargon académique on les appelle déchets organiques biodégradables. Elles sont utilisées dans l’agriculture en Afrique du Sud pour leur grande capacité à amender le sol. Après transformation, les ordures ménagères deviennent compost. Ce compost amende le sol, améliore nos plantes et participe à la protection de notre environnement. Les ordures qui s’entassent dans nos rues sont mieux que les engrais chimiques. A titre d’exemple, je cite la France et l’Angleterre. En France, l’usine de méthanisation de Varennes-Jarcy (Essonne), mise en service en 2003, produit à la fois de l’électricité – de quoi alimenter une ville de 5000 habitants – et du compost. Les Anglais couvrent 15% de leurs besoins en électricité, de l’énergie obtenue par biodégradation de leurs ordures ménagères.

Nos ordures ménagères sont de meilleure qualité, mais l’ignorance évite le naturel et encourage l’importation du synthétique toxique, facile à écouler dans un marché de consommation peu contrôlé. L’industrie de transformation des ordures ménagères est un moyen efficace dans la création d’emplois durables. La technologie transforme la mauvaise odeur des ordures en énergie qui se vend en dollars parfumés.

Soyons conscients ! L’énergie et l’argent débordent de nous poubelles. Les gestionnaires de nos affaires doivent encourager l’investissement dans ce domaine. Le savoir-faire existe dans nos universités, l’argent s’entasse et stagne dans nos banques, mais la volonté de bien faire fait défaut. Chez nous, comme chez les autres, les analyses palpables sont plus utiles que les grandes synthèses philosophiques inutiles.

Les exigences de la raison pratique doivent l’emporter sur les séductions du bavardage politique plat et pompeux. Regardons le réel et faisons notre bilan. C’est en rétablissant les vérités que nous verrons en plus clair la Vérité. La conformité de ce que vous dites et ce que vous pensez avec la réalité quotidienne du peuple ne vous permet pas d’être un politicien démagogue. Cette conformité vous donne la carte de politicien démocrate à part entière. Votre nationalisme, votre courage, votre sincérité et surtout votre honnêteté vous permettent de faire un constat juste et loyal. Un constat loin des contraintes politiques de parti ou même des influences de clans.

En éducation, l’éducateur pédagogue de métier croit en sa mission et fait de bonnes choses avec une tête librement pensante et consciemment responsable. Il souhaite voir la Vérité autrement faite que le portrait actuel. Il se bat pour le bien-être de ses semblables. En politique, le démagogue de métier ne croit jamais en sa mission et ne voit jamais les choses dans le réel. Il planifie les rêves et plane dans ses illusions. Il utilise une malice tangente à la fausseté pour brouiller des idées tangibles qui brillent dans les têtes pensantes et conscientes. Il s’en fout du bien-être de ses concitoyens. Pour le dire en plus clair, je rapporte les idées d’un Algérien libre de toute contrainte politique de clan, un Algérien réaliste, souple de pensée et tolérant de nature.

«Le vrai éducateur est humain par sa tête pensante et rationnelle. Le démagogue est un animal pourvu d’une langue pendante et fourchue. Une langue qui barbote dans tous les pots saucés». C’est le clouage durable au siège de responsable politique qui pousse souvent les humains à exercer le métier de démagogue. Malheureusement, certains cadres, au niveau national comme au niveau local, ne se gênent plus d’employer cet outil pour rester poireauter en poste bidon, comme un fumier canadien jusqu’à la dégradation totale.

Dans un café maure, un habile orateur raconte à ses copains son histoire avec les ordures.

Ecoutez ! «J’ai suivi attentivement les paroles du chef de l’Etat et j ai très bien entendu ses paroles : ‘‘54% des déchets ménagers et assimilés seront traités en 2014 ; en plus, tous les efforts qui ont été engagés au titre de l’aménagement du territoire visent l’amélioration du cadre de vie et le bien-être du citoyen ». Je remercie Dieu ! Je suis libre dans mon pays. Je suis libre de dire tout haut ce que je pense des ordures qui s’entassent hors de la poubelle. Chez nos voisins, qui ne sont pas plus propres que nous, on ne peut même pas chuchoter ordures ‘‘hors-la-loi » de la vie quotidienne. Je suis un citoyen docile et discipliné. Un citoyen qui ramène ponctuellement son sac poubelle, tous les matins, pour le déposer dans la montagne poubelle qui pue les roses et les lilas, non loin de la descente qui nous pousse vers la placette de Bir Mourad Rais.

Cette placette est intelligemment embellie par la statue d’une femme algérienne portant sa cruche d’eau sur l’ épaule. Une statue très élégante, elle me rappelle mes origines et marque notre civilisation. Faute de paroles, cette statue laisse couler une eau douce de sa cruche pour figurer les larmes qui expriment sa tristesse face à un environnement de laisser-faire malsain. C’est dans cette montagne d’ordures que j’ai découvert un document de l’Unesco parlant des réformes du système éducatif de mon pays. C’est devant cette montagne de pourriture que je rencontre quelques respectueux responsables. Ils accompagnent leurs ordures en voiture vers cette montagne. Comme un cartable d’écolier, le sac poubelle matinal, transporté dans une voiture «dernier cri», est désormais un signe d’éducation et de savoir-vivre.

Devant cette montagne nommée Sainte-Pourrie, on s’attroupe et discutaille. On se salue et on se dit «sabah el khair ya oudjouh el khair». On converse, un laps de temps, ordures de la vie quotidienne. On parle du pain, des augmentations de salaire. On parle même des objets encore utiles mais exposés dans nos ordures. On salue la petite statue et on s’excuse devant elle de notre laisser-aller. On chuchote de peur qu’elle nous entende, «nos ordures sont un indice de niveau de vie de chaque quartier. Nos ordures dévoilent le niveau d’éducation des gens qui habitent le même quartier». La préface de ce document classé dans les ordures, un document inexistant dans les rayons des bibliothèques nos universités, commence comme suit :

«Aujourd’hui, le plus léger retard sur l’évolution des savoirs scientifiques approfondit le fossé qu’une histoire tumultueuse a creusé entre nous et le monde dit développé et, dans le nouvel ordre mondial qui se construit, aggrave la menace de disqualification qui pèse sur les générations à venir…

L’Algérie ayant résolu d’opérer sur son système éducatif la réforme profonde qu’il requérait, a opté pour l’approche dite par les compétences. Outre de mettre en œuvre un programme rénové, actualisé, alliant savoir, savoir-faire et savoir-être, il était impératif d’inscrire les modifications qui allaient être opérées sur un registre attrayant pour l’apprenant, rationnel et efficient pour le formateur».

Le contenu de ce document bien préfacé et mal déposé permet à l’artiste libre, maître du chef-d’œuvre, de graver en lettres dorées sur la cruche : La femme élégante statue vous dit «Les élus font souvent des rêves un peu bizarres et oublient l’éducation réelle. A leur tour, dans leur rêve éveillé, les électeurs regardent bizarrement leurs poubelles qui fument le jasmin et critiquent ouvertement l’éducation de leurs représentants mal choisis par leurs partis».

Il termine son discours méthodiquement par cette phrase : «C’est le devoir des élus de dire à haute voix : ‘‘la santé et la saleté se rencontrent aux intersections de nos rues ». Cet Algérien est conscient de la situation et nous enseigne une morale. Le fait qu’un nouveau monde est en train de se construire, nos élus doivent être conscients de notre valeur propre, dans cet espace dit monde de l’évaluation de soi-même.

Je connais l’Est et je peux bien parler de l’Ouest. Le Sud est ma demeure, le Nord était, pour un moment, mon transit. C’est entre ces bornes mal placées ou artificiellement imposées que les civilisations se cognent et les sciences et technologies se recherchent des origines. C’est dans cet espace borné où les ordures et éducation se gèrent et se discutent.

La vérité est simple. Tout peuple de haute civilisation aspire à déguster des biens précieux que sont l’éducation, la santé, l’habitat, l’environnement propre et sain, la nourriture, la liberté et le respect de la personne humaine. Chaque peuple vaut ce qu’il est. Chaque citoyen est image de la valeur du peuple auquel il appartient, comme chaque poubelle est l’écho de son éducation et même de son niveau de vie.

Il n’existe pas de peuple prédestiné pour éviter de dire un peuple choisi et être taxé d’antisémite. Il existe seulement des peuples disciplinés et déterminés à vivre tête haute dans ce monde qui se construit.

Je dis souvent à mes étudiants que la qualité d’un homme politique se mesure au degré d’influence de son génie et de ses innovations dans l’éducation de son peuple. De la même manière, la qualité de l’éducation se confirme dans l’état des toilettes et des ordures au sein de nos écoles et universités. Nous parlons aussi de la force d’une gouvernance éducatrice d’une nation.

Une force mystérieuse qui mesure le niveau de conscience absolue atteint dans les processus d’accumulation des savoirs et des valeurs humaines. Cette force de conscience est le nerf de vie dont toute nation doit se prévaloir pour préserver une survie dans un monde de plus en plus inégalitaire et en changement vertigineux pour ne pas dire en transformation éclair.

Mais quand l’éducation devient politique de vitrine, la politique de coups de poing et d’insultes devient sans faute la méthodologie du négociant élu, sans bagages et sans savoir, qui n’arrive même pas de gérer nos ordures journalières.

Dans cette situation alarmante, le comptoir de ce négociant symbolise l’éducation et la Sainte-Pourrie devient une référence de sa culture. Hélas, les ordures dessinent l’éduction et le sommeil est une école où ronfle la culture.

Malheureusement, dans cette école, le rêve d’un avenir brillant, d’une démocratie exemplaire, d’un projet de société moderne, d’une éducation adéquate avec la technologie et la gouvernance rationnelle de sages est impossible. Même si ce rêve était possible, il ne serait jamais interprété ou même exposé dans la vitrine politique des deux chambres parlementaires dans mon cher pays. Dans un territoire de commerce de miracles politiques, les soi-disant braves, honnêtes et conscients se retirent. Ils se détachent de la réalité quotidienne comme des lilas fanées et desséchées par le sirocco des ordures. Ils jouent aux muets et rêvent sur les ruines d’un royaume idéal.

Conscients ou inconscient de leur rêve, ils pleurent les restes d’une éducation européenne et vivent l’imaginaire dans une culture de Misérables de Victor Hugo. Ils mémorisent la vie dans un royaume détruit et dépassé dans un monde trop rapide et moderne. Ils acceptent les lamentations devant la Sainte-Pourrie et exaltent les arômes, les parfums et les odeurs émanant de ses temples. Ils fuient leurs responsabilités et meurent en incapables. En contraste, les démagogues prospèrent dans un marché bâti sur le même territoire. Ils ignorent l’éducation et la morale et entassent les ordures en montagnes. Leurs maquignons ferment les yeux et se bouchent le nez devant la Sainte-Pourrie. C’est un marché conclu dans une vie lamentable. Les ordures s’entassent et les lamentations durent.

En science des rêves, voir l’avenir autrement sans ordures et odeurs, c’est vouloir changer la vitrine du présent. Mais quand nous vivons passivement avec les ordures, notre environnement devient sans doute une ordure complexe dans le temps. Notre société civile se transforme en bétail d’esclave obéissant aux plaisirs du ventre. Un bétail inconscient qui fait pleuvoir ses ordures des étables et des écuries étagées.

En conclusion, comme dans un espace vectoriel, l’éducation d’un peuple a deux composantes : une composante positive évidente et une composante négative cachée.La composante éducative positive évidente représente le fait d’être libre de dire, sans aucune contrainte physique ou morale, ce que vous pensez d’une situation politique, économique ou sociale de votre pays. Cela représente ce que vous, toutes choses prises en compte, êtes capable ou incapable de formuler des solutions aux problèmes qui se posent à la société.

En revanche, la composante éducative négative cachée se caractérise par le «j’m’en foutisme», le laisser-aller, le «ce n’est pas mon problème», l’égoïsme, de «après moi le déluge». Elle chante à longueur de journée les idées des rois fainéants aux culottes à l’ envers. La composante positive veut le bien-être et la paix des citoyens. La composante négative est responsable de nos ordures et de tous les maux sociaux dans notre pays.

Un peuple qui perd la composante positive éducative et vit uniquement dans la composante négative cachée perd sa souveraineté et égare sa qualité de peuple libre. La souveraineté du peuple et sa liberté sont des qualités complémentaires. Nos pères et nos mères ont donné leurs vies pour que nous vivions sous la liberté et la dignité sur une terre sainte et noble. Nous n’avons pas le droit de perdre ces qualités.

Ce texte a été rédigé en 2010

Référence El Watan et le Quotidien d’Oran

Auteur
Professeur Omar Chaalal

 




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Yazid Ait Hamadouche s’est éteint mardi (Vidéo)

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Animateur de « Serial Taggeur » de la radio Chaine 3

Yazid Ait Hamadouche s’est éteint mardi (Vidéo)

L’animateur de l’émission « Serial Taggeur » de la radio Chaine 3, Yazid Ait Hamadouche, est décédé mardi 28 août à l’hôpital de Kouba (Alger) lors d’une opération chirurgicale des suites d’une occlusion intestinale avant de plonger dans un coma. L’enterrement est prévu aujourd’hui au cimetière de Sidi M’hamed à Alger.

« J’ai choisi de vivre au lieu de rester à me plaindre de mon handicap », disait-il. Ingénieur en informatique, animateur et réalisateur à la fois, Yazid a ému tous ceux qui l’ont connu par son engagement sans faille dans la société et son attachement à tout ce qui est culturel et artistique.

Notre animateur est célèbre auprès des auditeurs de la Chaine 3, notamment les jeunes fans de son émission connue pour son intérêt à révéler les jeunes talents et doués des arts.

Humainement sensible aux actions sociales, le défunt Yazid a été le concepteur et animateur de plusieurs initiatives à l’instar des campagnes de sensibilisation comme « main dans la main » contre le sida ou celle concernant la collecte de sang organisées chaque année.  

Paraplégique depuis ses huit ans, il a réussi à défier son handicap et forcer le destin pour s’imposer dans la sphère de l’animation radiophonique.

 




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Mouloud Feraoun, un « fils du pauvre » mais si majestueux

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Conseil de lecture aux jeunes

Mouloud Feraoun, un « fils du pauvre » mais si majestueux

Bien entendu, j’avais lu pendant ma jeunesse algérienne, finalement très courte, « le fils du pauvre » de Mouloud Feraoun. Pour être honnête, je n’ai plus souvenir si j’avais lu le roman dans son intégralité ou en une multitude d’extraits comme cela se faisait beaucoup à l’époque dans notre apprentissage à la littérature.

Pour cette chronique d’été, je suis allé à la Fnac pour l’acheter et je m’en veux terriblement de ne l’avoir fait bien plus tôt, moi l’amoureux des livres. Ce ne fut pas seulement un grand plaisir de lecture retrouvé, comme je me l’imaginais dans les restes de mon souvenir, mais véritablement un choc.

J’ai été bouleversé au point d’avoir voulu modifier le titre de ce rendez-vous auprès des jeunes lecteurs, « Mouloud Feraoun, mon Algérie à moi ». Mais ma présence dans des articles politiques très rudes sur Internet aurait brouillé le message que je souhaite extrêmement chaleureux avec la jeunesse algérienne, pour laquelle j’ai rédigé cette série d’articles, dépouillée de toute autre considération. Restons donc dans la littérature avec cet inoubliable livre de Mouloud Feraoun.

Tout d’abord, pour construire un grand roman, il faut plusieurs ingrédients qui transforment le mélange en une alchimie miraculeuse. Nous reviendrons sur les principaux tout au long de cette évocation mais il en est un, introductif, qui se retrouve souvent chez les grands romanciers, commençons par lui afin de vous persuader du plaisir que vous ratez si vous passez à côté de ce très grand conteur.

Cet ingrédient est l’apparition d’un personnage truculent, hors norme et qui attire immédiatement l’attention du lecteur. Celui qui est habitué à la littérature sait que par ce personnage toute l’histoire va se décliner, c’est l’entrée en scène de l’acteur principal après qu’une introduction ait planté le décor préparatif de son intervention.

Si vous avez un jour l’occasion de lire ou relire « Le père Goriot » de Balzac, vous rencontrerez l’un des exemples les plus célèbres de la littérature dans le sens que je viens de décrire avec l’apparition de  madame Vauquer, la tenancière d’une auberge de même nom. Après une description de l’auberge dont Balzac est le maître absolu, il fait apparaître la dame Vauquer et entame sa description en terminant par cette célèbre remarque que je cite de mémoire « Toute la pension est dans madame Vauquer et madame Vauquer est cette pension ».

Même si Mouloud Feraoun fait entrer en scène dès le départ du roman sa grand-mère Tassadit, on ressent bien l’association qu’il veut marquer entre le lieu et celle qui le représente si bien car l’un et l’autre sont indissociables dans sa mémoire d’enfance. Elle était tout, par elle passait tout et rien ne pouvait se décider si ce n’est par son consentement, sa décision ou son ordre. On ne remet pas en cause son verdict même si elle fait état de ses erreurs, y compris dans le choix des épouses de ses fils. Ainsi, elle déteste sa première belle-fille, épouse de son fils préféré mais apprécie celle de l’autre (on utilisera plutôt le verbe tolérer en cette circonstance bien habituelle de l’âme humaine).

Elle est la gardienne et la manager des stocks dans les jarres, elle distribue le travail, contingente les plaisirs et les dépenses. Tassadit est la matrice de tout ce monde vivant dans la maison humble et pauvre que fut celle de l’enfance de l’auteur. Les sentiments, les alliances, les inimitiés, tout est de la volonté de la grande prêtresse des lieux. Quand on est pauvre et dans le besoin, il faut une direction ferme, Tassadit tient la barre et ne semble à aucun moment avoir des états d’âme.

On en vient à se demander parfois si c’était bien la société des hommes qui dominait à cette époque mais au contraire celle du matriarcat que nous avons tous connu (cette réflexion ne peut cependant être développée sans d’autres considérations qui renversent souvent l’analyse du tout au tout). Certes, officiellement la décision du mari et des hommes fait office de loi, mais dans le règne familial de cet enfant de Kabylie, comme partout en cette Algérie lointaine, la survie est d’abord un courage décisionnel et une farouche volonté de la grande « générale en chef » de la maison.

Je rassure immédiatement le lecteur, l’expression « mon Algérie à moi » doit être prise avec la plus grande des précautions. J’ai vécu une jeunesse algérienne dans la joie et le bonheur avec l’essentiel et même le superflu, gâté comme il n’est pas possible de l’être. Mais Mouloud Feraoun est de la génération qui nous a précédés, qui a eu une formation dont nous allions encore bénéficier et qui manie la langue française comme nous l’avons connue (mais à un niveau de compétence bien plus haut pour ce grand virtuose de la langue française) ainsi qu’un pays qui fut, à peu près identique au notre dans ses grandes caractéristiques sociales.

Il ne faut pas se méprendre sur le propos, la jeunesse algérienne actuelle doit vivre son époque et apprécier la littérature qui colle à ses envies. Ainsi, lire « Le fils du pauvre » de Mouloud Feraoun n’est pas se réfugier dans une nostalgie du passé car les grands romans sont universels et intemporels c’est à dire qu’ils peuvent parler à toutes les générations. Le talent des grands écrivains construit toujours ce qui est pérenne et accompagne le plaisir de la lecture en toutes époques. Lire « Le fils du pauvre », c’est vivre l’optimisme du moment présent de la jeunesse en passant un bon moment de lecture.

En choisissant ce livre, comme je l’espère, vous ne serez pas submergés par un misérabilisme que suggère le titre du roman autobiographique. Mouloud Feraoun porte un regard féroce d’humour sur son enfance de pauvre car il avait compris trois considérations qui semblent être oubliées par ceux qui invoquent perpétuellement le passé.

La première est dans le regard distancié, d’où le second degré de sa merveilleuse plume. J’ai l’habitude de dire sur les réseaux sociaux que l’humour avec lequel nous traitons de l’Algérie de l’époque n’est pas une irrévérence hautaine mais le seul moyen d’atteindre l’inatteignable, ce que nous avons perdu, ce qui s’est perdu en une grande implosion. C’est le second degré qui peut, seul, l’atteindre, le comprendre et, au final, lui dire que nous l’aimons, ce pays qui nous a vu naître.

La seconde considération est un regard sans complaisance sur la société algérienne de cette période dans tous les aspects terrifiants que peut avoir le comportement humain. Mouloud Feraoun décrit sans détours les relations au sein de sa famille et de son village. La mesquinerie, les calculs intéressés, les batailles ancestrales entre les clans sont les fondements de ce qu’il a pu constater.

Il ne les nie pas mais, au contraire, il en fait la substance de sa grande tendresse car il s’agit toujours de démontrer l’amour qu’il a des siens et de son village. Il ne se drape pas derrière un « c’était mieux avant » ou le rappel des sempiternelles « valeurs » que l’on met toujours en avant lorsqu’on parle d’un passé virtuel, pour mieux dissimuler leur inexistence ou tout simplement parce qu’on les a mises de côté.

Mouloud Feraoun aime ces gens, parfois très rustres, mais qui sont l’humanité de son enfance, celle dont il a gardé le plus beau des souvenirs. Il n’a pas honte de ce qu’il était pour vouloir déformer une réalité sous le couvert de l’amour des siens, de la patrie et de n’importe quel faire-valoir de façade que nous brandissent certains avec ostentation, du matin au soir.

C’est sa jeunesse, son Algérie à lui, sa Kabylie natale, il la prend et la décrit comme elle était avec un extraordinaire recul qui fait de lui un écrivain qui n’a aucun compte à régler, aucun message grandiloquent à faire passer mais seulement le désir de nous emmener vers l’extraordinaire monde du conteur.

La troisième considération est qu’il n’essaie pas de recouvrir ses écrits d’un tissu de grandes paroles alambiquées. Il ne tente pas de nous abreuver de grands messages philosophiques, il raconte tout simplement cette tranche de vie de son village natal, dans le dénuement de sa pauvreté et ainsi, de sa vérité.

Et pourtant, comme je n’ai cessé de vous le répéter tout au long de cette chronique d’été, les messages philosophiques et moraux pleuvent à chaque page lorsqu’il s’agit d’un grand écrivain, sans qu’il s’efforce artificiellement d’encombrer le récit. Ils sont étourdissants de beauté car les grands écrivains ne tentent pas d’en rajouter pour prouver le haut niveau intellectuel qu’ils ont atteint. Avec Mouloud Feraoun comme avec tous les romanciers de grand talent, les phrases qui se reprennent en citations connues à travers les générations s’instillent naturellement dans l’énoncé du récit.

Il est de ceux que nous avons perdus car il ne signerait probablement pas, comme certains, d’une présentation trois fois plus longue que le bras s’il avait eu à rédiger des contributions dans la presse actuelle. Il avait pourtant un niveau en français aussi impressionnant que sa dimension intellectuelle et, d’ailleurs, conforme au parcours académique qui fut le sien.

Le message aux jeunes lecteurs, soyez simples dans vos écrits et soignez simplement votre forme d’écriture en conformité avec vos ressentis. La beauté d’un roman est dans cette simplicité qui finit par parler aux sentiments.

Encore et encore une fois, ne vous laissez pas manipuler par ceux qui vous présentent la littérature   comme une affaire de spécialistes pour lesquels il faut rédiger des circonvolutions incompréhensibles. Cet état d’esprit ne sert à certains qu’à déclamer la longueur de leurs titres universitaires et la volonté d’en tirer un pouvoir. L’étude académique de la littérature est absolument nécessaire et l’université le fait très bien mais il faut toujours faire la part des choses entre l’étude érudite d’un texte, d’un auteur, et le plaisir de lire. C’est uniquement ce dernier objectif qui est le mien dans cette chronique d’été.

Pour ce qui est de l’histoire autobiographique du roman, je vous laisse la découvrir. Après la première partie extraordinairement plaisante d’humour, une seconde viendra décrire la terrible pauvreté de ce milieu paysan, harassé par le travail. Je le répète, ce contraste ne dévoile pourtant aucun misérabilisme de la part de l’auteur.

Quant à la dernière partie, celle qui raconte l’envol du jeune adolescent vers les « grandes études » (l’école normale était à cette époque le Graal pour un si pauvre fils de paysan), c’est un des plus beaux récits sur les valeurs républicaines de la « promotion par le mérite » qu’il m’a été donné de lire.

Courez lire ce monument de la littérature algérienne francophone, cela vous changera des idées préconçues et convenues de ce qu’est et doit être son pays natal et son enfance lorsqu’on les raconte.

Mouloud Feraoun est notre regret car la mort, dans des conditions horribles et indignes, nous l’a arraché. De là-haut, peut-être, je n’ose m’imaginer son immense chagrin de ce qu’on a fait de ce merveilleux pays de son enfance, de son projet et de ce haut niveau intellectuel qui fut le sien.

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene

 




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Irrigation avec des eaux usées : Une pratique répandue

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Santé publique

Irrigation avec des eaux usées : Une pratique répandue

Face aux inquiétudes exprimées par des représentants d’associations de protection des consommateurs quant aux pratiques d’irrigation de fruits et légumes avec des eaux usées, le ministère de l’Agriculture a réagi. «Les eaux destinées à l’irrigation des fruits et légumes sont saines et ne peuvent en aucun cas être à l’origine de la propagation de l’épidémie de choléra», a assuré lundi le ministère de   l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, dans un communiqué de presse.

Le ministère de la Santé a retenu la contamination de la source de Sidi El Kebir, dans la wilaya de Tipasa, comme cause principale de cette maladie.

Le président de l’association Amane de protection des consommateurs a indiqué, dans un entretien à El Watan, il y a quelques jours, que les résultats des analyses concernant les produits agricoles sont attendus. L’association avait pointé du doigt des risques de contamination et des intoxications dues à la consommation de pastèque. Les services agricoles sont d’ailleurs interpellés par cette association à «déclarer la guerre à ces personnes qui portent atteinte à la sécurité des Algériens.

Nous avons eu l’épisode de la pastèque génétiquement modifiée, puis celle irriguée à l’essence et maintenant celle irriguée aux usées et si elle n’est pas à l’origine de la contamination aujourd’hui, elle le sera demain. La santé du consommateur est tout le temps menacée», a soutenu M. Menaouer. 
La direction nationale de la gendarmerie indique à El Watan que le bilan des infractions au droit des eaux recensées du 1er janvier au 20 août 2018 fait état de 1532 affaires. La même source précise que 1744 personnes ont été interpellées durant cette période. Ces infractions concernent l’exploitation d’eaux souterraines sans autorisation, l’utilisation de produits polluants et l’irrigation avec des eaux usées.

Auteur
El Watan

 




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Blida: décès d’une femme suspectée d’être infectée par le choléra

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Le bilan s’alourdit

Blida: décès d’une femme suspectée d’être infectée par le choléra

Une femme suspectée d’être infectée par le Choléra est décédée, lundi soir, à l’hôpital de Boufarik (Blida), a-t-on appris, mardi, auprès des services de la wilaya.

Agée de 43 ans, la victime, originaire de la wilaya d’Ain Defla et atteinte de trisomie, a rendu l’âme, lundi, à l’hôpital de Boufarik, a indiqué le chef du cabinet du wali, Ait Ahmed Tahar, dans une déclaration à l’APS, ajoutant que les analyses concernant cette femme sont actuellement en cours, au niveau de l’Institut Pasteur, en vue de déterminer les causes à l’origine de son décès.

Le même responsable a signalé le rétablissement de 31 malades du choléra sur 47 atteintes confirmées au niveau de l’hôpital de Boufarik, et originaires de Blida, Tipasa, Alger et Ain Defla.

Parallèlement, il a fait cas de 91 autres cas, dont 16 confirmés de choléra, issus de Blida (9), Tipasa (3) et Alger (4), actuellement en cours de prise en charge au niveau du même établissement hospitalier.

Depuis l’apparition de l’épidémie à la mi-août courant, le staff médical de cet hôpital a examiné quelque 922 personnes, parmi lesquelles 152 ont été placées en isolement, et leur analyses en laboratoires effectuées par l’Institut Pasteur ont confirmé 47 d’atteintes par le choléra.

L’épidémie du cholera est à l’origine du décès de deux personnes, un homme de 46 ans et une femme de 53 ans, originaires de Blida, rappelle-t-on.

Auteur
Avec APS

 




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