17 mars 2025
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Bouteflika n’entend pas céder la présidence à son frère

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Farouk Ksentini

Bouteflika n’entend pas céder la présidence à son frère

C’est un Farouk Ksentini fier d’avoir parlé avec le chef de l’Etat qui s’épanche à Tsa arabi qui rapporte cette information.

Le président n’a plus besoin de s’adresser aux Algériens, il a ses porte-voix. On connaissait Amar Saadani, Ould Abbès, voilà qu’une troisième huile du pouvoir qui s’investit pour porter la « bonne parole présidentielle ». Comme pour rassurer les Algériens qui se poseraient des questions sur l’annulation du dernier conseil des ministres, Farouk Ksentini déclare qu’il a « discuté pendant une heure » avec le président, précisant qu’il l’a déjà vu trois fois au cours de l’année comme pour clouer le bec à ceux qui se disent Bouteflika isolé. Puis cette révélation qui n’en est pas une pour ceux qui connaissent le goût prononcé pour le pouvoir de l’actuel locataire de la présidence. « J’ai constaté qu’il a un grand désir de se représenter pour un cinquième mandat ».

Pour Farouk Ksentini «c’est son droit». D’ailleurs il invoque la loi fondamentale déjà révisée pour lui permettre de rester au pouvoir. « La Constitution ne l’empêche pas de se présenter pour un autre mandat ». Si l’on en croit Tsa arabi, l’option Said Bouteflika est exclue. C’est l’ultime concession du président aux Algériens. « Puisque c’est pas Saïd ce sera moi », semble avoir glissé le président. En clair, sauf grain de sable qui pourrait venir gripper la machine, en 2019 l’Algérie restera sous les Bouteflika.

Auteur
La rédaction

 




La rue rejoint les militaires pour exiger le départ de Robert Mugabe

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Zimbabwe

La rue rejoint les militaires pour exiger le départ de Robert Mugabe

Des dizaines de milliers de Zimbabwéens ont manifesté samedi dans le pays pour exiger le départ de Robert Mugabe, accentuant la pression sur le président placé cette semaine en résidence surveillée par l’armée et lâché par ses plus fidèles alliés après 37 ans au pouvoir. Il s’agit de l’une des plus grandes manifestations jamais organisées au Zimbabwe, depuis l’indépendance du pays en 1980.

A Harare, l’armée, qui a officiellement apporté son soutien à cette journée anti-Mugabe, a stoppé samedi en début d’après-midi des milliers de personnes qui se dirigeaient vers le palais présidentiel, provoquant l’incompréhension des manifestants.

« Ce n’est pas juste. Pourquoi les soldats nous empêchent-ils d’aller au palais présidentiel ?« , s’est indignée Rutendo Maisiri, une chômeuse de 26 ans. La foule s’est finalement dispersée dans le calme, sous l’oeil de militaires masqués et lourdement armés. 

Tout la journée, les manifestants ont, dans une ambiance de fête, salué l’intervention militaire contre le régime Mugabe.

« Merci les forces armées », pouvait-on lire sur des pancartes au milieu de nombreux portraits du chef d’état-major, le général Constantino Chiwenga.

Les manifestations organisées dans la capitale et la deuxième ville du pays, Bulawayo (sud-ouest), ont rassemblé des citoyens de tout bord politique: des ministres, des proches du parti au pouvoir, la Zanu-PF, mais aussi de l’opposition, des Noirs et, fait rarissime, des Blancs, tous unis contre un seul homme, Robert Mugabe.

« Trop c’est trop, Mugabe doit partir », « Repose en paix Mugabe », « Non à la dynastie Mugabe », « Au revoir grand-père », affirmaient des affiches brandies par des manifestants euphoriques dans un concert de klaxons et de vuvuzelas.

Ensemble 

« Ça fait longtemps qu’un truc pareil n’est jamais arrivé, être ensemble », la majorité noire et la minorité blanche issue des descendants de colons britanniques, s’est réjoui Stephanus Krynauw, un fermier blanc expulsé dans le cadre de la réforme agraire très controversée lancée en 2000.

Ces manifestations anti-Mugabe clôturent une semaine de crise politique inédite au Zimbabwe, où l’armée a pris le contrôle du pays et assigné à résidence le chef de l’Etat.

L’intervention de l’armée constitue un tournant dans le long règne de Robert Mugabe, marqué par la répression de toute opposition et une grave crise économique. Environ 90% de la population active est au chômage.

A 93 ans, le plus vieux chef d’Etat en exercice de la planète se retrouve de plus en plus isolé, abandonné par ses alliés les plus précieux: après l’armée et les anciens combattants, huit des dix sections régionales de la Zanu-PF l’ont à leur tour lâché vendredi soir et ont demandé son départ.

Mais les négociations entre Robert Mugabe et l’armée, engagées jeudi, semblent piétiner. Et le président paraît décidé à s’accrocher au pouvoir.

Interrogé samedi pour connaître l’avancée des discussions, un porte-parole des militaires, le général Sibusiyo Moyo, a refusé de faire le moindre commentaire.

« Je vous tiendrai au courant plus tard », a-t-il répondu lors d’un point de presse improvisé. « Le peuple du Zimbabwe est discipliné et uni, très uni (…) On a vu une réponse nationale » lors de cette journée de mobilisation, s’est-il félicité.

Lady Gaga

Dans la nuit de mardi à mercredi, l’armée était intervenue – sans effusion de sang – à Harare en soutien à Emmerson Mnangagwa, limogé une semaine plus tôt de son poste de vice-président. 

Dans la ligne de mire de l’armée se trouve le groupe dit des G40, une faction de la Zanu-PF qui soutient la Première dame Grace Mugabe et ses ambitions présidentielles.

C’est elle qui a fait tomber Emmerson Mnangagwa, 75 ans, devenu un concurrent beaucoup trop encombrant dans sa course à la succession du président. Elle avait mené une active campagne de dénigrement de son adversaire. Elle a finalement été le catalyseur de la crise politique actuelle.

« Au revoir Lady Gaga », se félicitait avec humour un manifestant samedi.

Le nom d’Emmerson Mnangagwa, surnommé le « crocodile », circule désormais pour prendre la direction d’une éventuelle transition politique. Plusieurs manifestants brandissaient samedi son portrait et des objets en forme de reptile, devenu le symbole de cette « révolution de palais ».

Ils avaient répondu à l’appel des anciens combattants du Zimbabwe – acteurs incontournables de la vie politique – et de mouvements de la société civile, dont le mouvement ThisFlag du pasteur Ewan Mawarire, une des têtes d’affiche de la fronde anti-Mugabe réprimée en 2016 par les forces de sécurité.

La crise zimbabwéenne est suivie de près par la communauté internationale, et notamment l’Afrique du Sud voisine. Son président Jacob Zuma s’est dit « prudemment optimiste » en vue d’une « résolution amicale de la situation » et a réaffirmé son « soutien au peuple du Zimbabwe dans cette période difficile ».

Auteur
Avec AFP

 




Self-colonisation et nécessaire décolonisation

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Algérie

Self-colonisation et nécessaire décolonisation

En Algérie, en dépit du déni officiel, même les pierres témoignent de cette profondeur amazighe

L’armée romaine, usée par la résistance numide, a été chassée d’Afrique du Nord par les vandales, l’armée de Okba est repartie en Orient d’où elle est venue, les Turcs ont fui en 1830 vers Istanbul dans les bateaux du Dey Hussein et les Français ont ré-embarqué vers la France en 1962 !  

Théoriquement nous sommes donc indépendants depuis 1962 !

Malheureusement, le silence des armes n’a pas suffi pour rendre l’Algérie à l’Algérie africaine et méditerranéenne. Très tôt, notre pays a subi un encerclement insidieux et falsificateur mené par le jacobinisme français et sa bureaucratie, l’arabo-islamisme revanchard des nationalistes arabes et les socialismes multimarques (spécifique, islamique, non aligné, ‘’socialisme algérien’’, etc.).

Il n’y avait aucune place pour une réflexion nationale autonome basée sur le pays réel, son identité, son histoire, sa culture, afin d’envisager un futur en accord avec ses valeurs.

Le bal des vampires s’est mis en place dès les premiers mois de la libération du pays en 1962, dans la violence et le non-débat(1).

L’histoire est connue diront certains, et que faire maintenant avec ce qui reste ?

Une autre question vient immédiatement à l’esprit : en reste-t-il quelque chose ?

Lorsque le débat, partant du simple citoyen au plus haut responsable politique, se positionne dès les premiers mots sur le prix du baril de pétrole, il y a effectivement lieux de se poser la question fondamentale : l’Algérien est-il un citoyen d’un pays souverain, l’Algérie, ou simple rentier apatride dont le niveau de vie est indexé sur la bourse de New York où se négocie le prix du baril ?

Ce statut de ‘’parasite’’ et non de citoyen crée aujourd’hui un malaise dans la société. Il est réel et profond même chez ceux qui travaillent durement, produisent et participent à la création du savoir et des richesses dans notre pays.

Cette situation est bien évidemment l’aboutissement de 50 ans de privatisation du pays par les colonels, depuis les ‘’3B’’, et plus tard par les généraux et leurs relais, au nom d’idéologies sectaires utilisées comme simple paravent afin de dissimuler leur illégitimité, l’incompétence et le désir de prédation sans limites des richesses nationales.   

L’Algérie se retrouve ainsi dans un état de self-colonisation(2), dans laquelle la puissance de l’État est utilisée comme sous-traitant au profit d’une idéologie étrangère. Pour être plus clair, il n’y a pas d’armée d’occupation mais il y a colonisation du pays par l’arabo-islamisme lié à l’affairisme spéculateur pour promouvoir l’économie de bazar, la loi du plus fort, et pire, la vassalisation de notre pays.  

C’est très loin de la citoyenneté d’une ‘’République démocratique et sociale’’(3), de l’identité nationale, du développement équilibré du territoire national par la production de richesses et une répartition équitable dans le respect de notre fragile environnement. Ainsi, la désertification actuelle est un danger réel qui nécessite, pour la contrer, l’intelligence et les efforts de tous.

Ce sont ceux qui pompent les puits de pétrole, qui ont bétonné la Mitidja, détruit la steppe, exilé l’oxygène des villes par la privatisation et le bétonnage des espaces publics, qui projettent aujourd’hui de polluer de manière irréversible le sous-sol saharien par l’exploitation du gaz de schiste, contre l’avis exprimé par les populations des régions concernées.

N’est-ce pas du colonialisme intérieur pratiqué par une caste qui vit et se reproduit ‘’hors sol’’, sans partage d’un lien filial avec le pays, son Histoire et le souci de son devenir.

S’opposer et réduire cette self-colonisation que nous vivons, c’est d’abord, pour chacun, se sentir lié profondément par ce vaste territoire que nous ont légué nos ancêtres, de l’Atlantique au désert libyen, par son histoire multimillénaire et par les enjeux mondiaux auxquels nous ne pouvons nous soustraire. C’est seulement ainsi que nous (et nos descendants) pourrons parler de notre libération accomplie, de notre propre décolonisation.

N’est-ce pas Kateb Yacine qui avait dit : « Il faut que l’Afrique retrouve son nord » ?

A.U. L.

Notes :

(1) La gestion autoritaire et violente était déjà une pratique courante pendant la guerre de libération nationale. L’assassinat d’Abane Ramdane en 1957 constituait un palier important : « Cette mort (d’Abane), donnée traîtreusement dans l’horreur par des mains fratricides, est un crime fondateur. Elle est en effet le signal fort annonciateur d’une militarisation autoritaire d’un pouvoir qui va perdurer au-delà de l’indépendance. Une dérive qu’Abane avait lui-même pressentie et dénoncée en présentant le rapport du CCE à la session du CNRA du 20 août 1957 au Caire […] L’élimination d’Abane permet aux colonels… d’accaparer totalement les leviers de la révolution, pour se mettre on pôle position en prévision de l’indépendance. » (Belaïd Abane, l’assassinat d’Abane Ramdane, vérités sans tabous, Éditions Dar el Othmania, Alger 2017, p.156.

(2) L’intégration des pays d’Europe de l’Est dans l’Union Européenne, lors de son dernier élargissement, a été menée par les experts de Bruxelles et les gouvernements des pays concernés à un rythme de transformations digne du type ‘’colonial’’, d’où le concept inventé de ‘’self-colonization’’. Ce chamboulement a été parfois incompris et mal vécue par les populations et les administrations des pays concernés. Au moins, pour eux, c’était pour la bonne cause !

(3) cf. Plateforme de la Soummam, (Congrès de la Soummam, août 1956).

Auteur
Aumer U Lamara

 




Le wali multiplie les sorties sur le terrain

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Tiaret

Le wali multiplie les sorties sur le terrain

Le wali de Tiaret, M. Bentouati Abdesalam, a repris, en ce mois novembre, son bâton de pèlerin pour effectuer une série de sorties de travail et d’inspection qui l’a conduit à travers plusieurs localités de la wilaya accompagné des membres de l’exécutif de la wilaya.

Objectif ? Insuffler une dynamique au programme de développement consacré à la wilaya.

Le programme inscrit pour ces nouvelles visites était l’inspection des grands chantiers en cours de réalisation qui sont répartis à travers le territoire de la wilaya et dont la plupart sont achevés, cette initiative a suscité une grande satisfaction auprès de la population qui attendait avec impatience le coup d’envoi d’une nouvelle attribution conformément au planning arrêté par le wali en août dernier.

Selon une source bien informée, un grand quota de logement de type logement public locatif (social), qui totalise pas moins de 1400 unités seront distribués juste avant la fin d’année au chef-lieu de wilaya.

Auteur
Khaled Ouragh

 




L’Arabie saoudite rappelle son ambassadeur à Berlin

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Crise diplomatique

L’Arabie saoudite rappelle son ambassadeur à Berlin

L’Arabie saoudite va rappeler son ambassadeur à Berlin pour protester contre des déclarations du ministre allemand des Affaires étrangères laissant entendre que le Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri était retenu contre son gré à Ryad, a annoncé samedi l’agence officielle saoudienne SPA.

« L’Arabie saoudite a décidé de rappeler son ambassadeur en Allemagne pour consultations et va remettre une lettre à l’ambassadeur d’Allemagne auprès du royaume protestant contre ces déclarations malencontreuses et injustifiées », a indiqué la SPA en citant un porte-parole du ministère saoudien des Affaires étrangères.

Peu avant de quitter Ryad pour Paris, M. Hariri a affirmé, dans un tweet adressé au ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, qu’il ne lui était pas interdit de quitter l’Arabie saoudite. Le désormais ancien premier ministre libanais est arrivé aujourd’hui samedi en France, accueilli en fanfare par le président Emmanuel Macron.

Dans un communiqué diffusé samedi, le ministère allemand des Affaires étrangères a « expressément salué (…) le voyage de M. Hariri à Paris et son retour imminent au Liban ».

Jeudi, M. Gabriel a déclaré lors d’une conférence de presse à Berlin avec son homologue libanais Gebran Bassil que « le Liban risque de retomber dans de graves confrontations politiques et peut-être militaires ».

« Afin de prévenir ceci, nous avons en particulier besoin du retour du Premier ministre actuel », a-t-il souligné, en estimant que le Liban « ne doit pas devenir un jouet de (…) la Syrie, de l’Arabie saoudite ou d’autres ».

« Le signal commun doit venir d’Europe que nous ne sommes plus prêts à accepter en silence cet aventurisme qui s’est propagé ici ces derniers mois », avait également déclaré M. Gabriel.

« Cet aventurisme a maintenant atteint son apogée avec cette façon de procéder (…) avec le Liban », avait ajouté le ministre.

« Ces déclarations sont hasardeuses, basées sur des informations erronées et ne servent la stabilité dans la région », a commenté le porte-parole du ministère saoudien des Affaires étrangères, cité par l’agence SPA.

« Elles ont provoqué l’étonnement de l’Arabie saoudite (…) qui considère qu’elles ne représentent pas la position du gouvernement allemand ami, qui est un partenaire sûr dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme et dans l’action pour établir la sécurité dans la région », a ajouté le porte-parole.

« Nous avons en raison de la situation actuelle (au Moyen-Orient) de grandes inquiétudes quant à la stabilité de la région et appelons toutes les parties à réduire les tensions », a indiqué un porte-parole du ministère, cité dans le communiqué.

« Parler de cela de façon ouverte est possible et naturel entre partenaires internationaux proches », a-t-il ajouté.

Auteur
Avec AFP

 




Bouteflika, Mugabe et putschiste à la fois (I)

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Chroniques du temps qui passe

Bouteflika, Mugabe et putschiste à la fois (I)

Ses conseillers préparent une nouvelle communication du mensonge : le scénario Mugabe n’a aucune raison de produire en Algérie où le coup d’État est impensable. Bouteflika, « légitimement élu », est le symbole de l’État de droit. La vérité est toute autre. Le président algérien est une créature du pouvoir militaire.

Historiquement, Abdelaziz Bouteflika a toujours été présent dans les épisodes où le pouvoir civil a dû céder du terrain au pou- voir militaire.

« Est-ce que vous pensez que je suis un civil ou un militaire ? Voilà des notions bien relatives… », s’interroge-t-il, faussement dubitatif, devant le journaliste du Die Welt (2) avant de clarifier ses propos par une très significative parabole :

« Peu importe que le chat soit gris ou noir, l’essentiel, me semble-t-il, c’est qu’il attrape les souris. » Etre militaire ou civil ne serait, en somme, qu’une question de couleur !

Cette nature bicéphale qu’il n’a pas résolue intérieurement et qu’il n’a jamais assumée allait déteindre sur tout le premier mandat présidentiel 1999-2004 et en expliquer en bonne partie la déconfiture : Bouteflika cumulait dans une même performance les tares du militaire et du civil sans disposer de quelque grâce de l’un ou de l’autre. Il a oublié d’avoir du militaire, n’en ayant pas accompli les sujétions, le sens de la subordination aux devoirs majeurs, une certaine grandeur dans l’humilité et l’attachement à la discipline. Il a soigneusement hérité du reste : l’arrogance, le mépris, la tentation totalitaire, le penchant monarchiste et le goût des règlements de comptes. Il en usera et abusera durant cinq ans jusqu’à en faire la griffe principale de son règne.

Le quiproquo autour du faux civil Bouteflika entraînera, chez les observateurs, une lourde erreur d’analyse : on a interprété les divergences qui l’opposaient aux militaires comme des désaccords classiques qui naissent habituellement entre un président civil, attaché à des réformes démocratiques et une hiérarchie militaire agrippée à ses privilèges et qui mettait tout son poids pour le contrarier. Il n’en est rien des brouilles entre Bouteflika et les généraux : elles sont exclusivement dues à la tenace volonté du président algérien de s’octroyer par la force un pouvoir absolu. Bouteflika ne désirait pas de réformes démocratiques, il cherchait, en bon putschiste de carrière, à asseoir un pouvoir personnel, à changer la Constitution afin d’y consacrer le pouvoir présidentiel, à éliminer les contre-pouvoirs qu’elle prévoyait.

« Il me faut récupérer d’abord mes attributions constitutionnelles qui ont été dispersées à partir de 1989, il faut que je reprenne mon rôle présidentiel, avouait-il déjà en 1999. Ce régime algérien, il n’est ni présidentiel ni parlementaire. Le président est élu sur la base d’un programme, il nomme un Chef de gouvernement qui, lui, présente un programme au Parlement. Donc, cela peut être un deuxième programme. Il y a une contradiction immense, immense. » (Europe 1, le 7 novembre 1999)

Ahmed Benbitour, qui fut, en tant que Chef de gouvernement, victime de ces velléités autocratiques du président, est sans nuance dans son jugement : « Nous vivons sous un totalitarisme d’une autre ère, s’appuyant sur le culte de la personnalité, le mépris du peuple et la profanation permanente de la Constitution et de ses institutions. »

Quant à l’avocat Ali-Yahia Abdenour, ancien président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, il révélera, en octobre 2003, un décompte déroutant : le président Bouteflika a violé soixante-deux fois la Constitution en quatre ans !

Militaire dans sa tête, Abdelaziz Bouteflika ne croyait rien devoir à la société civile qu’il méprisait précisément parce qu’elle ne disposait d’aucun pouvoir comparable à celui des généraux et dont il eut pu tirer dividende. Il le confirme lui-même en évoquant l’épisode de janvier 1994 celui de la première cooptation ratée :

« Je voulais être en effet le candidat de l’Armée. Uniquement de l’Armée. Je ne voulais avoir de fil à la patte ni avec la société civile ni avec la mouvance islamiste. En tant que candidat de l’Armée, je me présentais en réconciliateur. »(2)

Elisabeth Shemla, qui rapporte ces aveux présidentiels, poursuit :

« Bouteflika confirme qu’au dernier moment, à l’époque, “ils avaient même fixé l’heure et le cérémonial de la prestation de ser- ment”, mais qu’il s’était retiré, refusant de s’incliner devant les civils de la Conférence de l’entente qui, d’une main agile, voulaient faire du chef de l’Etat le fondé de pouvoir d’un conseil d’administration puis- sant qui lui donnerait des instructions! » (3)

Bouteflika, avec son souverain dédain pour ses compatriotes civils, ambitionnait de ne partager le pouvoir qu’avec les militaires.

Historiquement, Abdelaziz Bouteflika a toujours été présent dans les épisodes où le pouvoir civil a dû céder du terrain au pou- voir militaire. Il est l’homme lige auquel les chefs militaires ont fréquemment dû avoir recours pour concevoir, puis mener et, enfin, expliquer et légitimer des pronunciamientos qu’ils soient directs ou maquillés. Il eut souvent une conception plus militaire des événements que les militaires eux-mêmes.

Sa première grande mission réussie au bénéfice des militaires date de décembre 1961. L’indépendance de l’Algérie devenait imminente et le débat sur le futur Etat algérien s’installait alors avec la passion et les calculs qu’on devine. Pouvoir civil ou militaire ? L’interrogation divisait l’état-major général de l’ALN, dirigé par le colonel Houari Boumediène et le Gouvernement provisoire de Benyoucef Benkhedda. Pouvoir civil ou militaire ? (A suivre)

M.B.

Notes

1. Die Welt du 27 août 1999.

2. Elisabeth Shemla, Mon journal d’Algérie, novembre 1999 – janvier 2000, Flammarion, 2000.

3. Elisabeth Shemla op. cité, pages 238 et 239.

 

Auteur
Mohamed Benchicou

 




Le maire de la ville de Clichy « soulagé », les fidèles vent debout (Vidéo)

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Interdiction des prières de rue par le préfet

Le maire de la ville de Clichy « soulagé », les fidèles vent debout (Vidéo)

Suite à une interdiction préfectorale, il n’y aura pas de prière de rue à Clichy le 17 novembre. Le problème n’est pas réglé pour autant : ayant refusé la salle proposée par la mairie, les fidèles envisagent une nouvelle prière de rue le 24 novembre.

Au lendemain de l’interdiction de la prière de rue décrétée par le préfet des Hauts-de-Seine, le maire de Clichy-la-Garenne Rémi Muzeau s’est déclaré «soulagé» au micro de RT France. «Je suis soulagé parce que c’était un trouble à l’ordre public dans ma ville», a confié à notre correspondant l’édile Les Républicains (LR) de Clichy-la-Garenne, le 17 novembre. 

Soulignant que la prière de rue bloquait la circulation pendant des heures et handicapait les commerces, il a rappelé que la mobilisation d’élus d’Ile-de-France avait été nécessaire pour que le préfet finisse par l’écouter.

«On ne provoque pas la République de cette façon», a martelé Rémi Muzeau, satisfait qu’une décision ait finalement été prise par les autorités.

Le préfet des Hauts-de-Seine, Pierre Soubelet, s’est en effet engagé le 16 novembre à mettre un terme au rassemblement de musulmans dans la rue. Un important dispositif policier a été déployé sur place afin de faire respecter cette interdiction, comme a pu le constater notre correspondant sur place.

L’interdiction de prier dans la rue a été respectée vendredi. Mais un appel a déjà été lancé pour reprendre les prières dès vendredi prochain, en dépit d’une nouvelle médiation qui doit se tenir lundi. C’est dire que le sujet demeure non résolu.

Auteur
Avec RT

 




Un pari incertain pour plusieurs générations d’Algériens

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Alphabétisation

Un pari incertain pour plusieurs générations d’Algériens

Le dossier de l’alphabétisation continue à s’entourer d’un flou artistique, aussi bien dans ses objectifs stratégiques que dans les moyens mobilisés pour une telle mission. Pourquoi appeler des adultes à rejoindre les bancs de l’école, au moment où l’école régulière, destinés aux élèves en âge d’être scolarisés « se dérobe » de sa mission? Quel est le bilan de l’école fondamentale qui a « juré » par tous les saints de ne pas déscolariser un élève avant l’âge de 16 ans?

Pourquoi aucun recensement scientifique n’a été mené pour identifier les personnes qui sont vraiment dans le besoin d’être alphabétisées et identifier, en même temps, le niveau d’enseignement qu’il convient de prodiguer à chaque groupe de personnes? Trop de questions sont charriées par une opération dont on ne cesse d’étaler les résultats « positifs » à la télévision. Et, afin d’être dans « l’air du temps » et conférer un vernis de « crédit » à cette entreprise claudicante, on a intégré l’alphabétisation en tamazight à partir de 2015.

Il semble que la politique d’alphabétisations ne soit pas encore sortie de l’habillage populiste qui en neutralise les effets et la portée. Dans plusieurs communes, l’opération se mue en un décor folklorique, où sont regroupés dans une belle kermesse, vieilles femmes, jeunes adultes, anciens élèves précocement déscolarisés, des personnes qui n’ont jamais mis les pieds à l’école,…etc. Aucun tri n’est opéré. En outre, l’enseignement est, jusqu’à l’année passée, dispensé exclusivement en arabe. Le bilan de l’enseignement des adultes en tamazight, dans quelques régions du pays, n’est pas encore établi.

Aucune place pour le français

Une question: pourquoi limiter l’alphabétisation aux deux langues nationales? Le français occupe encore une place importante dans le pays, malgré les revers qu’il a connus dans le système d’enseignement. La ministre de l’Éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit, vient de proposer que l’enseignement des matières scientifiques au collège et au lysée se fasse en français. C’est dire l’échec de la langue arabe dans ce segment de l’enseignement, d’autant plus que les études universitaires, pour les matières scientifiques, sont poursuivies en français. On estime que la raison principale de redoublement de la première année à l’université- avec un taux effarant dépassant les 50 %-, est due au changement de langue d’enseignement. Les élèves arrivent en première année universitaire avec un bagage squelettique en langue française.

L’année passée, le directeur de l’Office national d’alphabétisation et d’enseignement pour adultes (ONAEA), Kamal Kherbouche, avait déclaré que l’Algérie abordera bientôt la stratégie de 2e génération dans les opérations d’alphabétisation. Ce qui signifie, d’après lui, le maintien de son personnel, constitué de 12 000 contractuels.

Les inquiétudes des employés travaillant sous le régime du contrat au sein de l’Office s’étaient manifestées en 2016 du fait que le gouvernement avait fixée pour l’année en question la fin de la stratégie d’alphabétisation de première génération, correspondant à l’apprentissage des connaissances primaires en lecture et écriture pour adultes. Au-delà de cette échéance, rien de bien palpable ne s’est profilé. Le directeur de l’ONAEA, expliquait que la mission de son établissement et des agents contractuels, allait se poursuivre et s’étoffer la stratégie d’alphabétisation de la 2e génération, consistant à aborder le monde numérique et l’alphabétisation culturelle.

Chiffres aléatoires

Selon une les estimations de 2008, faites par l’ONAEA, le taux d’analphabétisme était de 22 % sur l’ensemble de la population algérienne, après qu’il fût situé à 26,5% en 2002. En 2013, l’ancien directeur de l’Office, Noureddine Belabed, avait annoncé un taux de 16,3 % de personnes analphabètes. Il comptait neutraliser le phénomène de l’analphabétisme en 2016. Cette échéance étant déjà passée, le moins avisé des observateurs ne risquerait pas de s’aventurer à affirmer que l’analphabétisme est vaincu en Algérie.

De son côté, Mme Aïcha Barki, président de l’association Iqraa, était plus prudente, en projetant, en 2009, réduire de moitié, à l’horizon 2016, le taux de 22 % enregistré en 2008. Aux efforts de l’ONAEA et de l’association Iqraa pour alphabétiser le maximum d’adultes, ce sont greffés, en 2015, les nouveaux projets d’alphabétisation en tamazight auxquels s’associe le Haut conseil à l’amazighité (HCA).

Cependant, des analystes n’ont pas manqué, dès le lancement des grandes opérations d’alphabétisation au début des années 2000, de relever les insuffisances grevant le contenu des programmes et la population ciblée. Car, outre les grands adultes qui n’ont pas eu la chance de fréquenter l’école, de jeunes adolescents, ayant été trop tôt déscolarisés, ne sont pas mieux lotis sur le plan de la lecture et de l’écriture. Leur intégration optimale dans la société d’aujourd’hui requiert une immersion dans le monde de l’écrit et de la communication de premier niveau.

Paradoxe

Le directeur de l’Office national d’alphabétisation et d’enseignement pour adultes a annoncé l’année dernière qu’une l’évaluation de la stratégie nationale de l’alphabétisation allait être menée. Au-delà de cet horizon, a-t-il expliqué, l’Algérie s’attèlera à la stratégie de deuxième génération qui est censé améliorer le contenu des programmes, en l’adaptant aux besoins de familiariser les populations ciblées à la réalité numérique qui est en train d’envahir la vie quotidienne de la société, et en l’ouvrant sur les volets de la formation culturelle.

Incontestablement, la définition donnée en 1951 par l’Unesco pour une personne « alphabétisée » [à savoir, une personne « capable de lire et d’écrire, en le comprenant, un exposé simple et bref des faits, en rapport avec sa vie quotidienne« ], est quelque peu bousculée par la réalité d’aujourd’hui et le progrès prodigieux accompli par la technologie numérique et le développement de la culture.

Cependant, s’agissant des opérations d’alphabétisations menées en Algérie, l’on est fondé à se poser la question de savoir, comment ce qui n’est pas bien ancré dans l’école régulière – sur le plan de la formation aux domaines de la culture générale et à la modernité numérique -, peut-il l’être dans les établissements d’alphabétisation ? C’est là un criant déficit soulevé depuis plusieurs années par des pédagogues et qui n’a pas, à ce jour, trouvé de voie royale pour sa concrétisation.

Auteur
Amar Naït Messaoud

 




Ryad Mahrez: « Je ne m’attendais pas à ça » (Vidéo)

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Tout en défendant Rabah Madjer

Ryad Mahrez: « Je ne m’attendais pas à ça » (Vidéo)

Dans une entrevue accordée à SFR Sport, Ryad Mahrez, défend son coach tout en exprimant son étonnement de ce qui s’était passé lors de la conférence de presse d’après match Algérie – Centrafrique

« C’est vrai que j’étais à côté de lui. Je ne m’attendais pas à ça. C’est le coach, ça peut arriver des fois. En Algérie les journalistes sont très difficiles, et ils sont beaucoup contre l’équipe nationale, On peut comprendre sa réaction », explique en souriant le ballon d’Or Africain de 2016.

Par ailleurs, Mahrez croit que c’est l’instabilité dont souffre l’EN depuis deux ans, qui a causé la non-qualification de l’Algérie au mondial Russe. « Nous sommes aussi responsable. On va essayer de se rattraper lors de la prochaine CAN », a-t-il promit.

Pour rappel, Rabah Madjer avait traité le journaliste sportif, Maamar Djebbour, lors de cette conférence de presse, « d’ennemi de l’équipe nationale », le sommant violemment de se taire.

Auteur
H. K

 




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Auteur
La rédaction

 




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