16 mars 2025
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La fête tourne à la violence à Bruxelles !

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Qualification du Maroc au Mondial

La fête tourne à la violence à Bruxelles !

Les scènes de liesse qui ont accompagné la qualification du Maroc pour la phase finale de la coupe du monde de football 2018 ont dégénéré en violences samedi soir dans le centre de Bruxelles, où des véhicules ont été incendiés et 22 policiers blessés.

Scènes de pagailles et de violence à Bruxelles. Des petits groupes ont commencé à dégrader les installations du Marché de Noël qui sont en construction. La présence policière a alors été renforcée. Des policiers, en tenue de protection, équipés de boucliers et matraques ont été déployés sur les lieux. La situation dégénère rapidement. Des voitures ont été renversées et incendiées, des vitrines brisées dans le centre de la capitale belge. La police a fait usage de canons à eau pour disperser la foule devant la Bourse de la ville.

Il s‘agit de la première qualification du Maroc pour un mondial de football depuis 20 ans.

Aucune arrestation n‘avait été effectuée dimanche matin, a déclaré le parquet. Le ministre belge de l‘Intérieur, Jan Jambon, a déclaré à la station Radio 1 que les responsables de ces troubles “inacceptables” devraient rendre des comptes.

Mille cinq cents personnes s’étaient rassemblées dans le centre pour fêter la qualification du Maroc grâce à sa victoire 2-0 sur la Côte d‘Ivoire, et 300 d‘entre elles se sont livrées à des violences et ont attaqué des policiers et des pompiers accourus pour éteindre les feux de voitures et de poubelles.

Auteur
Avec Reuters

 




Un livre coup-de-poing

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« Indignations chroniques » de Kacem Madani

Un livre coup-de-poing

Dans chacune de ces chroniques publiées par Kacem Madani dans Le Matin pour l’essentiel, il y a comme une colère inentamée. L’œil vigilant, la plume corrosive, Kacem Madani cultive une certaine jubilation extatique à nous rappeler et à nous ouvrir les yeux.

Les indignations de Kacem Madani, ce sont 370 pages d’une langue ravageuse, sans concession. Une langue trompée dans une colère droite et sans haine. L’auteur est de ceux qui écrivent avec une plume souveraine. Libre. Sans fil à la patte.

« Kacem Madani écrit en état d’ébriété. Avec l’ivresse d’un jeteur de pavés. Cela tombait plutôt bien : Le Matin n’avait d’autre vocation que celle de rester, à jamais, le couvent des âmes pécheresses, celles qui, dans notre société asservie à toutes sortes de religions, commet le délit d’écrire, de remuer le couteau dans la plaie, de ressusciter les amis assassinés pour délit d’adultère avec la plume », écrit Mohamed Benchicou dans sa préface.

Un regard sans langue de bois ni concession donc, porté sur les siens et tous ces empêcheurs de vivre en paix. Les chroniques de cet ouvrage, rédigées au fil de 7 années d’actualité, sur un ton délibérément incisif et provocateur démontrent combien les Nords-Africains républicains se sentent concernés par tout ce qui trouble la quiétude de la France. Ces cris d’indignation et de colère sont à feuilleter, sourire aux lèvres et l’esprit en alerte, par tous ceux qui adhérent à l’idée que l’unique étendard de réconciliation entre l’Orient et l’Occident, entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest, se doit de porter des couleurs d’égalité, de fraternité, et de tolérance. Indignés de tous âges et de toutes origines, découvrez cet ouvrage

Pour les lecteurs du Matin en ligne, le nom de Kacem Madani n’est pas un inconnu. C’est d’abord un chroniqueur volubile au style particulièrement apprécié, c’est aussi un débatteur hors pair du forum du quotidien en ligne.

Pour ceux qui ne le savent pas il fait partie de ces dizaines de milliers de diplômés algériens qui ont quitté leur pays, au lendemain de la légalisation par Chadli des partis islamistes comme le FIS. Il s’est exilé avec femme et enfants dans le but de les extraire de ce système dans lequel il ne souhaitait pas les voir vivre.

Y. K.

« Indignations chroniques » de Kacem Madani publié par les Editions Verone.

Pour acheter l’ouvrage c’est sur cultura.com (4 jours de livraison) et chapitre.com (6 jours), dont voici les liens :

https://www.cultura.com/catalogsearch/result/?q=kacem+madani&classification=0

https://www.chapitre.com/BOOK/madani-kacem/indignation-chronique-s-t-1-les-raisons-de-la-colere,77019765.aspx

 

Auteur
Yacine K.

 




« On m’a coupé la publicité pour me punir pour mes positions politiques »

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Hadda Hazem (directrice d’El Fajr)

« On m’a coupé la publicité pour me punir pour mes positions politiques »

Hadda Hazem, directrice et fondatrice d’El Fajr, entamera dès demain lundi une grève de la faim pour sauver son journal. C’est la première fois dans l’histoire de la presse indépendante qu’une responsable de journal en arrive à cette action pour préserver les emplois de ses salariés. C’est une femme déterminée qui s’apprête à mener un combat inédit pour sauver son entreprise et faire accepter les règles commerciales pour le marché publicitaire. Car comme il est rappelé si justement par la directrice d’El Fajr, les dés sont pipés en la matière. Et en filigrane, Hadda Hazem va mener en réalité le combat de toute cette presse qui souffre du contrôle vertical de la manne publicitaire par une seule agence (l’ANEP) dont le seul objectif est de répondre à l’agenda et au desiderata du pouvoir.

Le Matin d’Algérie : Vous entamez lundi une grève de la faim comme ultime moyen pour vous faire entendre.

Hadda Hazem : J’aurais aimé que les appels soient entendus. Car je ne suis pas suicidaire, je veux sauver El Fajr, je veux que les pressions que nous subissons cessent. On m’a coupé la publicité pour me punir suite à une déclaration que j’ai faite sur France 24 où j’ai demandé où se trouvait le centre du pouvoir en Algérie. Depuis rien, plus aucun annonceur ne veut mettre sa pub chez nous. Déjà en 2004, on m’a coupé aussi l’accès à la pub de l’ANEP pour mes positions politiques, mais à l’époque il n’y avait encore des entreprises privées qui nous proposaient leur pub, mais maintenant même celles-là ne le font plus par prudence. Quand on démarche une entreprise, elle nous pose la question sur nos relations avec l’ANEP, et dès qu’on répond qu’elles sont mauvaises on refuse de nous fournir de la pub. Les entreprises ont peur de déplaire au pouvoir.

Où en est El Fajr ?

Le journal a une soixantaine de salariés. Nous avons dû faire de drastiques économies pour tenir. Vu qu’on n’a plus de publicité, on a fait le choix douloureux de limiter le tirage à 5000 exemplaires, alors qu’on était à 30 000 il y a quelque temps. On nous a asphyxié parce qu’on dit ce que nous pensons.

Le marché de la publicité demeure un levier de pression sur les journaux qui ne rentrent pas dans les rangs.

Oui, il y a des journaux qui reçoivent de la pub alors qu’ils ne font pas un véritable travail d’information. Grand bien leur fasse. Contrairement à nous. Nous réclamons simplement l’ouverture du marché de la publicité, que les autorités lèvent la main mise sur la manne publicitaire et laissent aux annonceurs la liberté de choisir là où ils veulent passer leur publicité, à ce moment-là si El Fajr ne tient pas j’accepterai le verdict du marché. Mais là ce n’est pas le cas. J’ai créé mon journal parce que je crois à la nécessité d’informer nos concitoyens. Je crois à la liberté d’entreprendre et de donner l’information.

Il y a quelques mois Ouyahia a déclaré que celui qui veut faire une grève de la faim qu’il le fasse. Pour autant vous allez mener une grève de la faim.

Oui je mènerai au siège de mon journal une grève de la faim. Pour ce qui est d’Ahmed Ouyahia, il ne dit que ce qu’on lui demande de dire, il n’a pas d’épaisseur politique. Rappelons-nous. Il a dénoncé le terrorisme du temps de Liamine Zeroual et maintenant il s’assoit avec Madani Mezrag.

Avez-vous reçu le soutien du reste de la presse ?

Oui, j’ai le soutien de nombreux titres de la presse qui se trouvent aussi dans une situation délicate avec la distribution clientéliste de la publicité. Nous ne réclamons qu’une chose : que des règles commerciales transparents soient appliquées pour le marché publicitaire.

Auteur
Hamid Arab

 




Royal Air Maroc ironise sur les propos de Messahel

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Profitant de la qualification du Maroc au prochain mondial

Royal Air Maroc ironise sur les propos de Messahel

La compagnie aérienne marocaine Royal Air Maroc profite de la qualification du Maroc au mondial russe pour tacler avec humour le ministre algérien des Affaires étrangères Abdelkader Messahel.

Dans un tweet posté juste après la qualification de l’équipe nationale marocaine, la RAM écrit : « Effectivement nous ne transportons pas que de passagers. Nous accompagnons nos Lions en Russie… Et ça tout le monde le sait ».

Allusion faite directement aux propos du MAE algérien, qui avait accusé la compagnie aérienne marocaine de transporter « autre chose que des passagers », sous entendant qu’elle transportait également de la drogue vers les pays africains!

Pour rappel, l’EN marocaine s’est qualifiée au mondial russe après sa victoire en terre ivoirienne en battant l’équipe locale par un score de 2 buts à 0. Peut-être que le pathétique Messahel y verra encore là, un quelconque effet du hachich marocain sur les joueurs ivoiriens. Allez savoir!

Auteur
H.K

 




Le Groupe PSA annonce la création d’une co-entreprise avec 3 partenaires algériens!

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Sans évoquer la capacité de production ni le taux d’intégration

Le Groupe PSA annonce la création d’une co-entreprise avec 3 partenaires algériens!

Le groupe automobile PSA vient de confirmer officiellement la signature d’un accord avec l’Algérie pour la création d’une société de production qui sera opérationnelle « en  2019 avec une localisation progressive dès 2018. ».

Le communiqué de PSA ne précise, ni la capacité de production ni le taux d’intégration qui sera atteint.

Le communiqué explique que « Jean-Christophe Quémard, directeur de la région Moyen-Orient et Afrique du Groupe PSA, a signé à Alger avec les partenaires algériens de ce projet, un accord visant à la création d’une société industrielle basée à Oran, afin de produire des véhicules destinés au marché algérien. », pouvait-on seulement lire.

Les partenaires algériens en question sont : les sociétés Condor Electronics, Palpa Pro et l’Entreprise Nationale de Production de Machines-Outils (PMO).

« Cette signature est intervenue dans le cadre du COMEFA (Comité mixte économique franco-algérien), en présence de Monsieur Youcef Yousfi, ministre algérien de l’Industrie et des Mines et de Monsieur Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. », ajoute le communiqué.

PSA explique également que « le Groupe PSA détiendra 49% du capital de cette nouvelle co-entreprise, représentant un investissement global de l’ordre de 100 millions d’euros (…) Cette usine produira des modèles permettant aux marques du Groupe PSA de répondre à la demande des clients algériens, en leur proposant des véhicules aux meilleurs standards de qualité, de sécurité et de respect de l’environnement. », est-il mentionné.

A l’occasion de la signature de cet accord, Jean-Christophe Quémard a déclaré : « L’Algérie est un marché historique pour le Groupe PSA (…) Cet accord nous permettra de disposer de capacités de production au cœur de la région pour réaliser notre ambition d’y vendre 700 000 véhicules en 2021 ».

À noter que le Groupe français, a vendu  en 2016, quelque 383 504 véhicules  sur la région

Auteur
La rédaction

 




Lettre ouverte à Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur

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Incompétence des présidents des comités pédagogiques régionaux de spécialité

Lettre ouverte à Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur

Monsieur le ministre, permettez-nous de solliciter par la présente lettre votre autorité et votre bienveillance afin d’intervenir, selon vos prérogatives, dans la situation dans laquelle nous nous débattons depuis plus de 3 mois concernant notre formation de futurs chirurgiens spécialistes en chirurgie générale, chirurgie pédiatrique, chirurgie plastique, chirurgie thoracique, et chirurgie maxillo faciale.

En effet, Monsieur le ministre, durant la 2e année de notre cursus, nous sommes affectés pendant deux semestres consécutifs dans les différents services de chirurgie traumatologique, et de chirurgie pédiatrique du pays, avec des objectifs pratiques à atteindre, énumérés dans nos carnets de stage.

Nous sommes aussi censés bénéficier de cours magistraux, assurés par des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, avec un programme de cours et de travaux dirigés communiqué en début d’année, comme c’était le cas durant notre 1ère année de formation où nous étions affectés dans les services de chirurgie générale.

C’est avec déception que nous avons découvert, au fur et à mesure de l’avancement de nos stages, que nous n’étions que des « non optionnistes », comprendre : des résidents dont la future spécialité n’est pas celle du service. Nos activités au bloc opératoire étaient de ce fait limitées par rapport à celles des « optionnistes », qui eux, étaient déjà dans leur spécialité, et étaient donc naturellement prioritaires dans l’apprentissage des gestes chirurgicaux faisant partie de l’activité opératoire courante de ces services.

C’est aussi avec étonnement que nous avons constaté que le programme de cours de traumatologie n’était pas en harmonie avec nos objectifs de stage, puisque la majorité de ces cours concernait les futurs chirurgiens orthopédistes, et non pas les « non optionnistes » que nous sommes, futurs chirurgiens généralistes, thoraciques, pédiatriques, maxillo faciales et plastiques.

Le flou qui entourait le déroulement des épreuves d’évaluation de fin d’année était flagrant, puisque dans nos différents services, nous avons eu plusieurs versions. Certains chefs de services affirmant qu’il s’agirait d’évaluations dans les services, d’autres d’un examen régional classant, et d’autres d’un examen national sanctionnant.

Concernant la chirurgie pédiatrique, aucun programme de cours magistraux n’a été communiqué, certains chefs de services se sont donné la peine d’assurer des travaux dirigés à leur échelle, pendant que d’autres se sont contenté de traiter les résidents « de passage chez eux » comme de la main d’œuvre, faisant face à l’accueil aux pavillons des urgences, sans jamais se soucier de leur formation, ni théorique, ni pratique.

Ceci témoigne de l’anarchie dans laquelle baignent les comités pédagogiques de ces spécialités.

Pire encore, nos aînés, de nos futures spécialités, ne cessent de nous affirmer que la 2e année de chirurgie n’est qu’une perte de temps pour nous, et que malgré des objectifs pratiques ambitieux, impossibles à atteindre sur le terrain, ces derniers ne nous seraient pas utiles à l’avenir dans notre futur exercice, et que la suppression de cette 2e année est en cours de discussion dans les comités pédagogiques nationaux et régionaux de spécialité.

C’est suite à des menaces de la part de certains chefs de service contre leurs résidents, leur promettant de les recaler à l’examen de fin d’année, de manière totalement arbitraire, arrogante et tyrannique, que nous sommes montés au créneau pour dénoncer l’incapacité de ces professeurs à gérer notre formation, et pour dire « stop » à cette injustice que nous avons subie plusieurs mois.

Nos appels sont restés sans réponse, et malgré plusieurs actions, dont une grève de plusieurs jours, de multiples sit-in, pendant plus de deux mois, nos efforts pour apporter un changement sont restés vains. Le boycott à 100% des deux examens à caractère sanctionnant le 20 et 27 septembre, puis le 18 octobre, était notre ultime recours afin de nous faire entendre. Un examen sanctionnant, et régional, dont les futurs orthopédistes étaient dispensés.

Nous avons été déclarés ajournés, sans aucun écrit, sans aucune note officielle, sans PV ni affichage, juste oralement, par les présidents de CPRS, qui, fidèles à leurs méthodes, préfèrent ajourner une promotion entière de futurs chirurgiens, que d’être attentifs et à l’écoute des problèmes qu’ils tentent de dénoncer. Ajournés et sommés de refaire une année que tout le monde s’accorde à affirmer inutile pour notre future pratique !

Nous voilà aujourd’hui, depuis le 1er novembre, date à laquelle nos précédentes affectations ont expiré, au chômage ! Oui, au chômage Monsieur le ministre ! Après une année d’efforts et de travail, et avec des stages validés par les chefs de service, 189 résidents du centre au chômage. Ni ajournés, puisque nous n’avons pas été réaffectés dans les terrains de stage de 2e année, ni admis, puisque les présidents de CPRS n’ont pas encore trouvé de moyen légal de nous affecter dans les terrains de stage de 3e année, qui sont donc vidés de leurs résidents depuis que les 3e années ont rejoint leurs terrains de 4e années. Un statu quo qui n’a que trop duré.
Un statu quo qui affecte aussi les résidents de 1ere année, qui sont plus de 200, admis en 2e années, qui sont eux aussi toujours sans affectations, depuis que les nouveaux résidents admis au résidanat 2017 ont intégré leurs postes le 2 novembre dernier, car ces mêmes CPRS refusent de les répartir dans les services d’orthopédie et de chirurgie pédiatrique. De quel droit les tiennent-ils en otage ?!

Pour la région Ouest, la situation n’est pas meilleure, puisque ces mêmes examens ont été boycottés, également à 100%, et pour les mêmes raisons suscitées, aux dates du 18 et 19 octobre, et à ce jour, les résidents observent une grève illimitée sans aucune réponse à leurs revendications.

Notre démarche initiale, restée sans réponse, avait pour unique but l’amélioration de notre formation, et donc nos futures compétences. La situation actuelle dans les services est sans précédent, des services hospitalo-universitaires vidés de leurs résidents, ce qui se répercute négativement sur l’activité aux urgences et sur la prise en charge des patients. Malgré nos efforts et notre travail durant l’année écoulée, malgré les appréciations favorables de nos chefs de services à notre égard, nous sommes aujourd’hui dans le flou total concernant notre avenir professionnel.

Vu le mutisme de notre tutelle et la répression dont on a fait l’objet depuis plusieurs mois, nous vous sollicitons, Monsieur le Ministre, afin de prendre les mesures qui s’imposent et faire le jour sur l’incompétence dont nous sommes victimes.

Dans l’attente d’une réponse favorable, veuillez agréer, Monsieur le ministre, l’expression de notre profond respect.

Les médecins résidents en 2e année de chirurgie de la région centre

 




Pourquoi le projet SH2030 de Sonatrach ne sera qu’un effort vain (III)

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Stratégie

Pourquoi le projet SH2030 de Sonatrach ne sera qu’un effort vain (III)

 3- Par une même approche, Khelil a achevé l’œuvre d’Abdelhamid Brahimi  

Contrairement à ce qui est dit ici et là, Chakib Khelil n’est pas revenu en Algérie dans les bagages de Bouteflika lors de son voyage aux Etats-Unis mais non seulement il y était déjà et pourrait en être l’artisan principal dans la préparation de ce deuxième voyage d’un président algérien dans ce pays durant ce week-end du début de juillet 2001.

Pour rappel, à peine six mois après son investiture le 15 avril 1999, Bouteflika fait appel à Chakib Khelil d’abord comme conseiller le 1er novembre 1999 puis ministre de l’Energie et des Mines moins d’un mois après. Il faut préciser que ce responsable prend sa retraite anticipée  de la Banque mondiale en octobre 1999 pour se présenter en Algérie le 1er novembre de la même année. C’est la preuve par 9 que son retour dans le pays a été bien préparé et relève d’un choix délibéré suite à des propositions alléchantes dont bien entendu le premier responsable du pays en est l’auteur. La problématique est simple, Bouteflika promettait aux Algériens qui voteraient pour lui de réhabiliter l’Algérie pour améliorer sa réputation à l’international, il a donc confié les dossiers économiques épineux à des hommes de confiance dont celui de l’énergie. Les dossiers économiques, notamment dans le domaine énergétique, semblent avoir été l’élément essentiel du programme de la visite du président aux USA pour valider son accord et ouvrir la voie à son ministre de l’énergie et des mines afin de crédibiliser sa démarche dans ce pays. Ce désengagement du président de la politique intérieure s’explique par son insistance de vouloir mettre au service de l’Algérie son expertise dans la diplomatie. On se rappelle son rôle très actif dans le Nepad et l’Union Africaine. Le règlement des conflits Ethiopie /Erythrée, la paix en Somalie, la réhabilitation de la Libye, sa médiation au Soudan et entre l’Iran et les USA etc. Pendant ce temps Khelil appliquait en toute liberté sa stratégie car même les chefs de gouvernements qui se sont succédé n’avaient que peu d’autorité sur ce que les médias ont appelé les hommes du président. C’est le seul responsable qui affiché avec une certaine fierté cette appartenance de différentes manières.

4- Quelque mois ont suffit à Khelil pour acculturer Sonatrach 

Son bref passage de plusieurs mois à Sonatrach en cumulant en même temps la fonction de ministre lui a largement suffit pour et, il n’est pas exagéré de le dire, procéder à un « viol »  de la structure des valeurs de base que l’entreprise développées depuis près de 40 ans  et qui lui a permis de surmonter ses problèmes d’adaptation externe ou d’intégration interne. Il a acculturé l’entreprise pour avoir imposé des procédures ramenées d’ailleurs et pour lesquelles l’entreprise n’était pas encore prête à accepter. N’oublions pas que Sonatrach est la mamelle de tout le circuit économique et social. Les brainstormings et les « R » qui marginalisent le code des marchés publics. Il voulait en faire d’un bien public, une entité qui obéissait au droit privé. Ayant déjà travaillé dans le secteur de l’énergie par le passé, il connaissait les points faibles de certains cadres et leur schème motivationnel et surtout le moteur de leurs  prédispositions.  Il a réussi à reproduire le schéma d’en haut  à la perfection. Il est le seul membre du gouvernement à s’impliquer directement dans la politique et ouvertement dans la campagne électorale à travers des contributions personnelles et non en tant que ministre dans les journaux nationaux. La première au moment du déclenchement de la polémique sur  la maladie de Bouteflika. Dans cette contribution, il vantait les mérites du président sous la forme d’une vraie précampagne dans laquelle il s’engage au point où de nombreux observateurs le donnaient comme le prochain chef du gouvernement. Dans la seconde, il livre un bilan perspectif de secteur de l’énergie et des mines. A le lire, il semblait très content que les hydrocarbures continuent de représenter 98% des recettes du pays. Il prétend avoir tiré les leçons de la crise asiatique pour « concevoir une politique nationale, notamment en matière d’hydrocarbures ». Il retrace l’historique avec en tout petit  la période 2005- 2006 pour certainement éviter de montrer son échec dans l’élaboration de la loi sur les hydrocarbures. Il donne les chiffres sur le  paysage énergétique comme s’il en est l’auteur alors qu’il s’agit d’un programme amorcé quelques années après l’indépendance. Il passe en revue l’ensemble des lois qu’il a produit depuis  celle de la maîtrise de l’énergie jusqu’au projet de loi sur le nucléaire. Il promet que l’Algérie réalisera des recettes de 55 milliards de dollars/an jusqu’à 2040 pourquoi spécialement 2040 ?

Enfin pour lui l’homme est la première et ultime richesse du pays et il en fait son credo. L’opinion publique n’était pas dupe, elle constate de visu que ce ministre s’implique plus dans l’opérationnel que le stratégique. Il a étouffé les deux grandes entreprises du secteur de l’énergie en s’ingérant directement dans leur gestion. Les énormes investissements à consentir par Sonatrach pour ramener les capacités de production du brut à 2 millions de baril / jour et le gaz à 85 milliard de m3  ont été contestés par de nombreux  experts qui en voient un gaspillage des ressources naturelles, gage des générations futures contre des dollars qui font l’objet d’un recyclage dans le trésor américain. Il a donc, avec des cabinets étrangers, brillé dans la confection des lois, domaine dans lequel il excelle pour l’avoir appris et utilisé dans le cadre de sa mission d’expert à la banque mondiale. La loi sur l’électricité n’a non seulement attiré aucun investisseur mais plongé le pays dans le noir par le délestage fréquent. Quant à celle sur les hydrocarbures, tous les Algériens connaissent son cheminement. Si la mise en œuvre de ces deux lois n’a rien donné de concret, comment croire sur les projets futurs : projet de loi sur le nucléaire etc. ? Mais ce qu’il ne donne pas, c’est le  bilan  de la période de sa présidence de Sonatrach. Il semblerait selon les témoignages qu’il a fait de Sonatrach et Sonelgaz un vrai terrain de bataille. Profitant de la campagne électorale, il s’est débarrassé de tous les anciens PDG et cadres dirigeants qui contestaient sa politique de gestion. Il a procédé à un vrai noyautage de l’entreprise. Il nomme à Sonatrach  ses collaborateurs au ministère pour avoir en 4 ans jugés de leur docilité et obéissance. D’abord, il désigne le secrétaire général de l’entreprise, ensuite le PDG de Sonatrach lequel fait monter son fils du simple magasinier au poste de cadre supérieur, aujourd’hui condamné par la justice dans l’affaire  Sonatrach 01. Il confie la direction des ressources humaines et communication du groupe Sonatrach à son assistante, elle même cooptée de Sonelgaz. Il profite de l’accident survenu à Skikda pour limoger le vice président aval et nomme son ancien directeur des ressources humaines et communication, condamné lui aussi par la justice et ainsi de suite. Dans ce climat de noyautage total, le ministre règne en maître absolu. Il dirige mais n’encourt aucune responsabilité. Dès qu’il y a un problème, les enquêtes n’aboutissent à aucun écrit de sa part et donc c’est les lampistes qui payent : cas BRC, dossier des pièces de rechange aval, affaire Sonatrach 01 et bien d’autres.

Aux dernières nouvelles, selon Ouyahia, la justice algérienne l’a lavée de tout soupçon. Dans cette configuration de noyautage, de suspicion, de psychose et surtout d’injustice, les cadres fuient par centaines les deux entreprises et ceux qui obéissaient aveuglement ont lourdement payé leur applaventrisme.  

 

Auteur
Rabah Reghis, Consultant et économiste pétrolier

 




Tazmalt : comment sortir de taseffit, le clanisme politique ?

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Lettre de Kabylie

Tazmalt : comment sortir de taseffit, le clanisme politique ?

Comprendre le clan comme survivance institutionnelle coloniale réactivée, expliciter le clanisme comme pratique politique dominante et l’esprit de clan comme idéologie qui a prospéré avec les bouleversements sociaux induits par les affrontements économiques et culturels imposés par les colonisateurs successifs, notamment les deux derniers, l’empire Ottoman et la république française ; telle est la problématique de cet article.

Prenant pour exemple la tribu des At Melikèche dans le Djurdjura méridional, et Tazmalt son chef-lieu l’objectif de cette approche est d’étudier Taseffit dans son fonctionnement pour mettre en évidence, à partir de ses contradictions internes, des possibilités de dépassement et d’évolution vers sa propre mort.

Trois parties constitueront cette contribution. Une première partie historique traitera de l’origine du clanisme politique, de la mutation historique du clan sociologique en clan politique. La deuxième partie relatera l’histoire de la tribu des At Melikeche au temps où Tasefit n’avait pas de caractère politique, et une troisième partie expliquera la renaissance du clanisme du fait du pouvoir central et de son économie rentière et suggérera des propositions de dépassement du clanisme et de la construction d’un pouvoir local citoyen sur la base des institutions modernes inspirées de la collégialité kabyle ancestrale.

Première partie

De la genèse du clanisme comme pratique politique

Le clan sociologique est un phénomène démographique primitif, expression d’un particularisme culturel kabyle face aux menaces, aux prétentions ou aux dominations extérieures, rempart contre les agressions, défenseur du groupe et de ses particularités, mais aussi fixateur des mécanismes qui consolident la tribu et ses institutions ! De par sa propre spécificité et dans les rapports de forces avec les autres groupes, le clan sociologique perpétuait une culture fédératrice et unificatrice, même dans les moments difficiles, tout au long de l’histoire de la Kabylie. Les exemples d’unité sacrée des clans abondent.

Ce n’est qu’avec une alliance avec un adversaire externe qu’un clan trahit l’ordre tribal et arrive à s’imposer à l’autre !

Du clan sociologique au clan politique

De nombreuses versions de l’origine du clan en Kabylie sont retenues par la mémoire collective et transmises dans le patrimoine culturel immatériel comme explication à la naissance et la formation originelle du clan au sein de la tribu. La thèse spatiale est celle qui est encore relatée dans le Djurdjura méridional. Une tribu chassée de la plaine par une autre plus puissante se refugia en haute montagne. Pour sécuriser l’espace occupé, le chef de la tribu attribua à l’un de ses fils le haut de la montagne pour surveiller au loin toute venue d’étranger et à l’autre fils le bas du domaine où coulait la rivière et son eau précieuse pour la vie du village ! Avec le temps, deux ensembles de familles associées par la parenté se formèrent sur ces deux espaces distincts. Les siècles passant, les membres de chaque clan donnèrent à leur origine un caractère mythique autour de l’image symbolique de l’ancêtre éponyme ! Un clan est donc un ensemble de familles associées par une parenté réelle ou fictive, fondée sur l’idée de descendance d’un ancêtre commun.

Le clan d’en haut et le clan d’en bas, sous l’autorité du chef de la tribu et de son agora, se partageaient le travail, les richesses et le pouvoir à parts égales dans le cadre des institutions villageoises primitives. Tout se régulait et se décidait dans l’agora de la tribu, Tajmaat, jusqu’au jour de la disparition du patriarche !

A la mort du chef, les deux clans se disputèrent le pouvoir sur la tribu. La lutte pour la chefferie finit par diviser la tribu en deux groupes antagoniques, ceux d’en haut et ceux d’en bas ! Mais l’agora arrivait toujours à trouver un équilibre pour la survie de la tribu. La rivalité clanique ne dépassait pas le cadre tribal, tout ce qui touchait la tribu de l’extérieur était géré en commun par les deux clans.

Le poids du clan dépend de sa population et des alliances interfamiliales avec l’autre clan de la tribu. Si la démographie est un paramètre crucial de la force d’un clan dans la conduite de la tribu, c’est souvent l’utilité d’une ou d’un groupe de personnes, d’un corps de métier, qui fait sa valeur. Aucun clan n’avait le pouvoir politique à lui tout seul, la Tajmaat fonctionnant toujours à l’unanimité des membres délégués par les familles, cellules de base du village. Une seule voix discordante et l’assemblée se trouvait contrainte à de nouvelles délibérations.

Défensif dans son essence et défenseur d’un ordre immuable, le clanisme sociologique se voulait le garant conservateur d’une société simple, immobile, dont l’organisation et les structures millénaires garantissaient la reproduction, la pérennité et la sécurité face à l’agression extérieure. La tribu, avec ses clans familiaux, a traversé des siècles d’Histoire sans grands bouleversements ! Aucun clan ne pouvait survivre en dehors de sa tribu originelle.

Le clanisme et les alliances externes

A l’arrivée des Turcs ,au début du 16ème siècle, chaque Arch kabyle était composé d’au moins deux clans sociologiques, ensembles de lignages familiaux formés de générations successives, cohabitant dans les villages, partageant sur un espace socio-économique vital l’ingratitude de la terre , une origine commune, souvent un ancêtre éponyme ou un guide spirituel mythique et l’imaginaire cosmogonique et culturel

Les affrontements militaires avec la régence Turque d’Alger et les bouleversements radicaux introduits par la colonisation française de peuplement ont profondément altéré l’ordre tribal médiéval dans son essence. Le nouveau mode de production capitaliste avec l’introduction de la propriété privée de la terre, celle du salariat et de l’émigration, la généralisation des valeurs marchandes avec l’usage de la monnaie, a transformé de fond en comble la société Kabyle.

Ces deux colonisations vont induire une mutation du Clanisme d’un fonctionnement social vers un fonctionnement politique, dans le sens où un clan de la tribu aidé par cette force coloniale externe sort de l’ordre collégial tribal pour imposer l’hégémonie sur la confédération villageoise. La culture de cette hégémonie et sa transmission comme culture politique s’appelle le Clanisme ! Système immobile et paralysant, le clanisme s’est longtemps imposé à un peuple exsangue, sous-développé, dans un pays sans perspectives économiques, à forte tertiairisation et où la réussite passait immanquablement par l’exil.

Tasseffit ou l’esprit de clan

L’esprit de clan est un ensemble d’idées qui concourent à instaurer et perpétuer le règne d’un clan sur toute la tribu, en s’appuyant sur un allié externe ! La recherche de cet allié puissant et protecteur est l’essence même de la culture clanique. Durant la colonisation turque, le clan politique au pouvoir dans une tribu kabyle était l’allié du Beylik protégé par l’Odjak (armée turque).

Durant les 132 ans de présence française, la même règle plus affinée était de mise. Le clan allié du colonisateur régnait et soumettait le clan adverse à l’oppression du colonisateur.

Après l’indépendance le parti unique avait adopté le clanisme comme culture politique, il l’enroba des oripeaux d’un nationalisme sectaire pour en faire son idéologie au niveau local. Le FLN avait organisé un semblant d’alternance pour ne pas voir se structurer une opposition sur le sentiment d’exclusion ! Depuis 1967, ce fut le régime de l’alternance sous le règne externe du parti unique. Du simulacre électoral résultait un mandat pour le clan A et le suivant pour le clan B. Un contre-pouvoir interne est désigné en la personne du chef de la kasma, cellule politique de base du parti unique au pouvoir ! Quand le maire est du clan A, on désigne le chef de la kasma dans le clan B et inversement.

Le clan au pouvoir dans la localité (APC) était toujours sous la protection de l’Etat central avec pour mission de contenir et réduire toute opposition politique au parti Unique, le FLN.

Le clan politique, une création coloniale

L’Etat colonial turc qui vivait de la rapine et de l’impôt avait réussi avec le temps à fractionner les tribus par le harcèlement militaire et une politique fiscale discriminatoire. Dans une même tribu un clan était taxé alors que le clan rival n’était pas concerné par cet impôt. Pour prévenir toute alliance horizontale des clans soumis à l’impôt, les stratèges de la Régence, inversaient le choix du clan à soumettre à l’impôt dans la tribu voisine ! Durant près de quatre siècles, la Régence d’Alger avait cultivé et exacerbé les contradictions claniques à l’intérieur des tribus par des techniques d’alliances fractionnelles. Les tribus avaient été systématiquement coupées en deux. L’une des deux parties, alliée et gardienne locale des intérêts de la Régence, était désignée par tribu makhzen, l’autre partie soumise au séquestre et à l’impôt rejoignant les tribus résistantes, désignées par tribus Siba.

La conquête militaire française totale de la Kabylie, après la défaite des troupes de Fadhma N Soumer à Icheridhen en 1857, fut suivie de la mise en place d’une administration hiérarchisée en remplacement des institutions horizontales kabyles suspendues puis interdites. Le phénomène clanique sera progressivement érigé en système de gouvernance villageoise. Il fut construit, en perfectionnant les méthodes turques, sur la désignation de notables et de lettrés locaux à la place des représentants élus par les quartiers villageois dans Tajmaat n’Taddart et des élus des villages dans Tajmaat n Laarch interdite en 1868. L’administration coloniale sapera définitivement les fondements millénaires de l’indépendance tribale après la grande insurrection de 1871 qui, signe des temps, avait vu les chefs Kabyles défaits déportés en Nouvelle Calédonie en même temps que les Communards de Paris.

Une des caractéristiques essentielles du clanisme politique est d’être né contre l’ordre tribal égalitariste et collégial comme le serviteur et le protecteur zélé du nouvel ordre établi par la puissance coloniale qui l’utilisera dès lors comme force-tampon et courroie de sa politique en Kabylie.

Le clanisme : un fonctionnement peu connu

Après avoir été utilisé par la colonisation française pour figer la Kabylie dans la résignation, le fatalisme et le pessimisme après la défaite de 1871, le clanisme a survécu aux grandes transformations historiques connues par la Kabylie, notamment, la guerre de libération, dont les forts bouleversements n’ont pas touché la nature clanique de la tribu. Il est très peu connu dans ses mécanismes et son fonctionnement soumis à la loi du silence et au secret des initiés.

Le clanisme est une domination d’une famille puissante sur un ensemble de familles partageant le lignage et l’ancêtre mythique. La puissance de cette famille est acquise par alliance avec des centres du pouvoir central et par introduction de ses enfants dans l’administration locale voire centrale. Au nom de L’Anaya, le devoir tribal de protection, la famille puissante protège les autres membres du clan contre toute agression externe. Elle leur offre emploi et logement et autre assistance de nature sociale tout comme elle les accompagne dans leurs déboires face à la justice aux ordres et dans les démarches administratives .Contre cette protection, les demandeurs doivent obéir politiquement à la famille dominante et appliquer ses choix et ses directives.

Le chef du clan lié au pouvoir central

Le clan politique est constitué d’un chef, véritable potentat lié au pouvoir central, assisté d’un cercle d’initiés gardiens de l’esprit de clan, et d’une clientèle structurée en cercles concentriques autour du premier cercle savant.

Le chef de clan se prévaut de la connaissance des tenants du pouvoir central, des décideurs du pouvoir réel et règne sans partage sur une population asservie, de plus en plus aliénée et totalement subjuguée par les jeux politiciens et les mirages du pouvoir que lui renvoie le maître qu’elle aimerait bien imiter, le cas échéant. Ayant été le récipiendaire de l’esprit de clan que lui ont inculqué «les caciques initiés», il utilisera et exploitera toutes les ressources de l’antique cellule communautaire kabyle, la tribu, par la perversion de ses valeurs, imposera progressivement à la place des lois ses lois non écrites de la tribu, des règles nouvelles fondées sur l’obéissance, la reconnaissance et la fidélité à vie, de génération en génération, au potentat local.

Le clanisme politique s’est édifié sur la confusion de l’intérêt général avec des intérêts très particuliers, le mépris du bien public, l’individualisme et le particularisme diviseurs. De véritables dynasties se sont constituées au fil des décennies, qui ont régné et continuent de sévir par le népotisme, la prévarication, le chantage, la corruption et l’opportunisme politique en méprisant les oppositions idéologiques. Encouragés par l’État central algérien qui tient là un moyen de domination déjà expérimenté par les derniers colonisateurs turcs et français, le système clanique et ses représentants n’ont jamais été inquiétés, bien au contraire.

Le néo-clanisme

La vulgarisation d’un discours politique critique diffusé avec l’irruption des médias dans le paysage politique depuis la décennie 1990 avait quelque peu jugulé le clanisme traditionnel. Mais, avec la suprématie de l’économie rentière et la mainmise de l’idéologie arabo-islamiste fataliste sur la société, la désaliénation culturelle entamée dans les années 80 marque le pas. Bien que toujours présent, le clanisme politique traditionnel mue progressivement en néo-clanisme clientéliste ! Le clan ne se forme plus uniquement autour du mythe de l’ancêtre commun mais autour d’un chef intronisé par le pouvoir central tenant les manettes de la distribution de la rente. Ce sont les clans des Kabyles de service !

Les tenants du néo-clanisme, moins enracinés culturellement, sont d’abord des alliés du pouvoir central. Jouissant de la légitimité historique en héritage (fils d’un colonel de la révolution ou d’un chef politique du parti unique ) ou de l’aura technocrate acquise dans le sérail algérois, ils recourent à certains des mécanismes anciens, mais offrent un profil beaucoup plus actuel, et surtout plus souple, perméable à la constitution de clientèles hors clan pouvant conforter leur assise. Cultivant l’illusion de la modernité, ces néo-clanistes sont beaucoup plus pernicieux que leurs aînés.

Le développement du mouvement berbériste à travers la Kabylie depuis la décennie 80/90 a certes permis d’ébranler le système clanique mais l’Etat jacobin a progressivement développé et fidélisé une clientèle qui a normalisé le paysage politique.

Clanisme et multipartisme

Avec l’avènement du multipartisme à l’entrée de la décennie 1990, le clanisme politique s’est immédiatement adapté aux nouveaux contenants politiques. En Kabylie, les deux partis rivaux, FFS et RCD, ont été squattés respectivement par les familles des clans rivaux. Quand dans une commune le clan Nord occupe le récipient FFS, le clan sud s’accapare le contenant RCD et inversement dans la commune d’à côté ! Dans de nombreuses communes et durant la période électorale le parti politique cède le pas à une famille maitresse d’un clan, pour lui servir de couverture moderniste, de tremplin ou de tapis rouge pour accéder au pouvoir local. Une fois les élections passées, les partis reprennent une activité végétative comme gardiens de l’esprit de leur clan, loin des statuts de leur formation politique. Leurs adhérents les considèrent comme des mausolées inertes où ils viennent par convenance rituelle déposer des oboles appelées cotisations. Les partisans gardent et nourrissent le cheval de bataille, en attendant les prochaines élections et sa mise en service pour le triomphe du clan et de son candidat. (A suivre)

R. O.

Auteur
Rachid Oulebsir

 




Désaffection et indifférence de la population

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Elections locales à Tiaret

Désaffection et indifférence de la population

Comme lors des législatives, la majorité de la population a préféré faire l’impasse sur cette campagne. Ces élections locales interviennent, certes dans un contexte de lassitude générale, générée par une crise financière et une gestion catastrophique des affaires de l’État et l’absence d’un véritable dialogue social entre administrateurs et administrées à même de remobiliser la société face aux nombreux menaces qui entourent le pays.

Une campagne de communication particulièrement agressive a été menée par les pouvoirs publics et les candidats pour inciter les électeurs à aller voter. Mais dans les rues de la capitale rostémide, l’intérêt pour l’élection est vraiment très faible. 

Affichage anarchique

Pour cette deuxième semaine de campagne, nous avons pu avoir des éclairages, particulièrement à Tiaret où le FLN et le RND ont l’habitude d’avoir le vent en poupe. Pour autant, la campagne a connu une ambiance de à marée-basse.

Les vieux réflexes sont de retour. Et pour cause, l’affichage anarchique a fait son apparition, dénotant ainsi le peu d’égard des formations politiques pour les dispositifs de la loi électorale qui punissent de tels agissements. Et dire que les candidats font de l’environnement leur cheval de bataille. Et pourtant la wilaya de Tiaret a mis à leur disposition un nombre considérable de panneaux d’affichage. 

Les candidats sur le pied de guerre

Au chef-lieu de wilaya, l’enjeu électoral semble serré entre les grosses cylindrées. Pour le tête de liste APW du FLN, la confiance est renouvelée pour le P/APW sortant, Bouriah Tahar.

Quant au parti d’Ouyahia, il a engagé Chadli Mohamed, membre du directoire de la JSMT dont il était déjà président et membre du Forum des Chefs d’Entreprise (FCE) comme tête de liste APW.

Le maire sortant, Bouteldja Rabah, est tête de liste du Front de Libération nationale FLN, autrement dit, il prone « la continuité » pour sa propre succession à la présidence de l’APC de Tiaret.  A l’en croire, ses chances d’être réélu sont optimisées, un choix qui a suscité des remous tant parmi les candidats écartés que chez la base militante, sauf que cette fois, le parti d’Ould Abbès risque de trouver des embûches sur sa route. Notamment, un adversaire de taille. LE RND a mis le paquet sur la présidence de l’APC de Tiaret en accréditant à Hallouz Mohamed Amine, un ex-maire d’obédience FLN, qui s’est converti récemment au RND.

Meeting d’Ouyahia

Tiaret, a été aussi marquée vendredi par l’arrivée du secrétaire général du RND qui a animé à la salle omnisports Belarbi Abdallah un meeting populaire.

Un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé à l’intérieur et aux alentours de la salle pour assurer une sécurité maximale à ce déplacement, 

Durant meeting, Ahmed Ouyahia s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité. Il a fait une brève rétrospective sur les efforts consentis par Bouteflika, « initiateur de la réconciliation nationale », qui « a ramené le pays au calme en le réhabilitant sur le plan international ». Évoquant ensuite les listes de son parti pour les prochaines locales, il déclare : « Nous nous sommes engagés dans ces joutes avec des hommes et des femmes crédibles et des idées novatrices ». 

Abordant le recours à la planche à billets, il a soutenu que cette mesure était la seule solution pour éviter l’endettement extérieure.

Violente campagne

La campagne se poursuit dans une ambiance morose et violente. Des affrontements violents ont opposé, hier, à la mi-journée, à Medrissa, au sud ouest du chef-lieu de wilaya, et juste après le retour des militants du RND du meeting animé par Ouyahia, des militants du FLN à ceux du RND, une bataille rangée, durant laquelle des armes blanches ont été utilisées. Le fils du responsable du FLN de cette commune a porté des coups de couteau au niveau de l’abdomen à l’un des militants du RND, la victime a été admise à l’hôpital Youcef Damardji de Tiaret, a-t-on appris auprès d’une source locale.

Auteur
Khaled Ouragh

 




Le Maroc et la Tunisie seront du voyage en Russie (Vidéo)

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Coupe du monde 2018

Le Maroc et la Tunisie seront du voyage en Russie (Vidéo)

Le Maroc et la Tunisie se sont qualifiés au mondial Russe de 2018 après respectivement 20 et 15 années d’absence.

Le Maroc s’est qualifié pour la Coupe du monde 2018 en Russie en allant battre la Côte d’Ivoire 2 à 0 (mi-temps: 2-0) samedi à Abidjan.

Le dernier Mondial disputé par le Maroc remontait à 1998, en France, alors que l’équipe ivoirienne avait disputé les trois dernières Coupe du monde. Les « Lions de l’Atlas », entraînés par le Français Hervé Renard, se sont imposés sur des buts de Dirar (25) et Benatia (30).

Les Marocains disputaient une sorte de « finale » du groupe C en allant défier la Côte d’Ivoire à Abidjan.
L’entraîneur des « Lions de l’Atlas », le Français Hervé Renard, connaissait particulièrement bien son adversaire du jour puisqu’il a dirigé la sélection ivoirienne par le passé.

Et ses joueurs n’ont laissé aucune chance à leurs adversaires en inscrivant deux buts en cinq minutes pour assommer une Côte d’Ivoire brouillonne et inefficace. Dirar ouvrait le score sur un centre que personne ne touchait, surprenant Gbohouo (1-0, 25e).
Et Benatia profitait du laxisme de la défense ivoirienne pour doubler la marque en reprenant tranquillement aux six mètres un corner de Boussoufa (2-0, 30e).
Les Marocains, qui n’avaient plus goûté aux joies d’une Coupe du monde depuis celle organisée en France en 1998, exultaient.
Mais l’atmosphère était en revanche bien lourde dans les tribunes à Abidjan: les Ivoiriens avaient disputé les trois derniers Mondiaux et étaient favoris sur leur terrain. Les joueurs de Marc Wilmots ont manqué ce rendez-vous capital: ils n’ont adressé leur premier tir cadré qu’à la… 87e minute.

La Tunisie 15 ans après…

La Tunisie s’est qualifiée pour la Coupe du monde 2018 en Russie en décrochant un match nul contre la Libye (0-0), samedi à Radès.

Ce résultat est suffisant pour envoyer « les Aigles de Carthage » à leur premier Mondial depuis celui disputé en Corée du Sud et au Japon en 2002. Le nul de la Tunisie élimine en revanche la République démocratique du Congo, qui pouvait encore se qualifier si la Tunisie s’était inclinée.

La Tunisie a largement dominé la Libye mais a dû se contenter d’un petit match nul (0-0) samedi à Radès, suffisant pour se qualifier.
« Les Aigles de Carthage » restaient sous la menace de la République démocratique du Congo et ils n’avaient pas le droit à l’erreur: en cas de résultats défavorables ils pouvaient voir leur rêve s’envoler.
D’autant que la RDC s’est imposée de son côté 3-1 contre la Guinée: le moindre but libyen aurait été catastrophique pour la Tunisie.
Mais Mathlouti et ses partenaires ont été assez maîtres de leur sujet et se sont procuré le gros des occasions, butant régulièrement sur un Nachnouch excellent dans le but libyen.

Auteur
AFP

 




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