16 mars 2025
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Devenir maire : engagement, témérité ou inconscience ?

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Elections locales

Devenir maire : engagement, témérité ou inconscience ?

La fête, le spectacle et les agapes continuent à accompagner la campagne électorale pour les élections communales et de wilaya du 23 novembre prochain. Comme on continue à enregistrer les dérives verbales, qui sont loin d’être des « peccadilles » sur les chemins d’une entreprise de persuasion, y compris de la part des hauts responsables de partis impliqués dans les joutes électorales.

Cela a commencé par l’inénarrable Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, qui est, en toute apparence, pris par une sorte de delirium tremens, prolongeant une vieille inclination à la flagornerie et aux génuflexions les moins soupçonnables devant les maîtres du moment. Les médias et les réseaux sociaux ont eu tout le loisir de rapporter les facéties de celui qui se prétend comme ancien camarade de classe d’Angela Merkel. À supposer que cela fut vrai- malgré l’énorme différence d’âge- en quoi une telle éventualité ou une telle coïncidence peut constituer un quelconque mérite ou donner lieu à un quelconque titre?

Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, s’est senti, ces derniers jours, dans l’obligation de riposter à des flèches venant du camp ami, celui précisément d’Ould Abbès, allant jusqu’à user d’un langage qui ne lui est pas coutumier, lui le manieur de chiffres et d’estocades bien dressées.

En tout état de cause, le niveau de la communication politique connaît probablement ses heures les plus sombres à l’occasion des harangues qui sont en train d’être débitées chaque jour depuis plus de deux semaines.

Ce degré zéro de la communication, les enjeux entourant les élections locales sont, le moins que l’on puisse dire, assez mal cernables dans un contexte où le pays n’arrive pas encore à bénéficier d’un minimum de visibilité quant aux chances et à la manière de dépasser la crise financière qui l’affecte depuis juillet 2014. Une crise qui, en réalité, n’est qu’une mise à nu d’une grande crise souterraine, latente, en œuvre depuis des années, laquelle a structuré tout l’appareil économique, la morale politique et le niveau culturel du pays.

Hormis la caution du taux de participation à laquelle s’attache maladivement le pouvoir politique, le scrutin du 23 novembre ne charrie que peu d’enjeux sur le plan de la gestion des affaires publiques locales, et pour cause. La limitation manifeste des prérogatives des élus par rapport à la marge de manœuvre dont disposent le wali et le chef de daïra, le déficit budgétaire chronique de plus de 1000 communes, sur les 1541 communes du pays, ainsi que la baisse drastique du niveau culturel des prétendants à la gestion des affaires publiques, tous ces facteurs et bien d’autres encore ont fini par émousser la curiosité, la détermination et l’enthousiasme des administrés-électeurs, eux qui sont majoritairement déjà échaudés par la prestation l’engagement sur le terrain des élus des mandats passés.

Le poids des archaïsmes

La présente fièvre électorale qui s’empare des candidats « récidivistes » pousse ces derniers à faire feu de tout bois, allant jusqu’à réclamer la paternité de projets sectoriels qui ne leur doivent pourtant rien. Ils s’attribuent le mérite d’avoir canalisé des projets de route ou d’électrification, souvent décidés au niveau des ministères.

Ce serait là, sans doute, un moindre mal, le clanisme et le tribalisme ne venaient pas corser la situation et lui conférer les contours d’une guerre des tranchées. Éreintés par de telles pratiques, des citoyens n’ont pas hésité à regretter les anciens délégués exécutifs communaux (DEC), sorte d’administrateurs qui avaient remplacé, en 1992, les maires issus du FIS dissous.

Ce sentiment est pourtant loin d’être mû par la volonté d’enfreindre les voies de la démocratie, dont la plus usuelle et la plus probante demeure le système électoral. Elle exprime a plutôt tendance une profonde insatisfaction, voire une grave frustration, face à la gestion locale. Les citoyens s’en prennent, à tort ou à raison, au président de l’Assemblée communale. Ce dernier, comme « la plus belle fille du monde », ne peut, pourtant, donner que ce qu’il a.

Il se trouve que depuis au moins 2015, les maires voient les plans communaux de développement (PCD) se réduire en peau de chagrin, après plus d’une décennie d’embellie financière passée, par les édiles municipaux, à refaire les trottoirs, acquérir des véhicules de tourisme et assister, impuissants, à inondations des villages et villes.

D’autres se sont livrés à des transactions douteuses, allant jusqu’à traîner des centaines d’élus en prison. En outre, le tribalisme qui nourrit les choix électoraux des populations fait que les élus ne sont pas nécessairement les plus compétents ou les plus instruits, mais, plutôt, les plus influents, disposant d’un certain « charisme », dût-il être induit par la position sociale ou une richesse matérielle dont l’origine n’est pas tout à fait établie. En d’autres termes, l’acte de vote lui-même demeure prisonnier de schémas archaïques qui font prévaloir le rang et l’argent sur les compétences managériales ou techniques. Il n’est malheureusement pas rare de rencontrer, en ce début du 21e siècle, des maires à la limite de l’analphabétisme.

Il se trouve aussi que, dans une grande partie des cas, les partis politiques moulent leur action et leur stratégie dans ces archaïsmes sociaux, au point de ne pouvoir proposer comme candidats aux élections locales qu’une catégorie de personnels assoiffés de promotion sociale via la gestion des affaires locales. Afin de corriger quelque peu les distorsions issues des choix électoraux, le gouvernement a essayé d’encadrer les élus par des formations rapides dans le domaine de la gestion administrative et comptable et dans le domaine de la passation des marchés publics.

Représentation problématique et défaut de management

Lorsque les présidents d’APC ont été convoqués pour plusieurs séances de formation à partir de 2007, les concernés et les citoyens qui tiennent à la réhabilitation du poste et de la fonction du responsable de la première cellule de base de la République, ont applaudi à une initiative qui avait réellement tardé à prendre forme. Mieux valait, sans doute, tard que jamais, avaient estimé les citoyens qui étaient en attente de l’amélioration des services publics et du cadre de vie. Le management dont il était question avait porté sur différents domaines liés à la législation, la comptabilité, la gestion de l’environnement et des autres services publics.

Les élus municipaux- le maire et les membres de l’exécutif communal- sont censés greffer à l’habit d’une représentation politique, caractérisée jusqu’ici par une effrayante vacuité, un contenu palpable, susceptible de se traduire dans la vie économique et sociale des citoyens. On a admis presque par fatalité une certaine division du travail au sein des assemblées communales, où la routine se joint à la médiocrité pour aboutir à une perversion qui participe au statu quo général du pays. Ainsi, le pivot de la mairie se trouve être le secrétaire général sans que son poste et les missions techniques qui lui sont dévolues soient correctement valorisés.

Les mairies souffrent du déficit en ressources humaines affectant leurs services techniques (urbanisme, hygiène espaces verts, agriculture, travaux publics,…). Le président de l’APC, de son côté, cumule les attributs de la représentation politique, les fonctions de premier magistrat de sa commune et de président de l’exécutif communal, ainsi que la symbolique de représentation sociale (famille, aârch, village,…). Trop étendues ou pas assez claires, les attributions du maire sont, en tout cas, tronquées de cette exigence que l’on cherche chez tous les candidats à des postes de gestion. Assurément, ici, plus qu’ailleurs, les valeurs morales et les compétences managériales du titulaire du poste engagent l’avenir de la communauté et du territoire qu’il administre.

De là, se posent aussi avec grande acuité les critères qui peuvent servir de base du choix du maire par les électeurs. Dans une société où les appartenances tribales et le poids du statut social du candidat ont une terrible avance sur les critères de compétence et de rectitude morale, la gestion moderne de la municipalité ne peut que ressentir, dans ses différentes articulations, ce retard culturel et sociologique. À ces écueils et obstacles de toutes sortes, nourris par des réalités sociales pas toujours au niveau escompté, s’ajoutent les effets d’une hypercentralisation historique de l’Etat, qui réduit la marge de manœuvre des élus à la portion congrue.

Les présupposés d’une mutation positive

La gestion du pays et de ses différents territoires étant très longtemps focalisée sur la seule machine administrative de l’État, personne n’y trouve réellement son compte, si on excepte les fils réticulés de la corruption et les gisements de clientélisme, lesquels exploitent à leur avantage la concentration des pouvoirs et de l’opacité de gestion qui lui est intimement liée. Signe des temps, cinq ans après sa révision, on compte encore réviser une nouvelle fois le code de la commune.

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia en a fait l’annonce il y a deux semaines de cela. Mieux ou pire, le gouvernement, depuis le début de la crise financière, est hanté par l’idée d’assigner aux communes des missions de développement, d’animation du mouvement d’investissement et de création de richesses. Le moins que l’on puisse dire est que, sur tous les plans – économie, finances, mode de recouvrement fiscal, législation, aménagement du territoire,…etc.-, le contexte se prête difficilement, et c’est un euphémisme, à de telles ambitions. L’on sait pertinemment que presque rien n’a changé, de façon substantielle, dans le sens de l’amélioration, pour que de telles missions aient la garantie optimale d’être prises en charge de façon efficace et correcte. Imparablement, au-delà de la simple révision du code communal, la crise multidimensionnelle que vit le pays requiert des changements plus profonds, où la décentralisation est supposée ne pas être un vain mot et où le système même de la représentation politique est censé bénéficier d’une mutation qui le mettrait au diapason des aspirations de la société et des défis de la modernité politique.

A. N. M. 

Auteur
Amar Nait Messaoud

 




Le coup d’Etat a déjà eu lieu

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Chroniques du temps qui passe

Le coup d’Etat a déjà eu lieu

En recevant le message de félicitations signé Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion du 14 juillet (*), François Hollande s’en est-il amusé ou vexé ? Un homme convalescent qui a la force et la lucidité de rédiger un si long texte protocolaire est donc sorti d’affaire et cela devrait réjouir le président français qu’on a entendu souhaiter un rapide retour d’Abdelaziz Bouteflika dans son pays. Mais non ! Bouteflika ne rentre toujours pas chez lui. Il prolonge un interminable séjour à l’établissement de santé des Armées des Invalides à Paris où, dit-on, il suit des séances de « rééducation » après son hospitalisation à l’hôpital du Val-de-Grâce. 

Est-ce la vérité ?  On ne sait pas. On ne sait plus. Personne ne sait d’ailleurs, sauf un cénacle très fermé, d’où émerge la tête du frère cadet du président, Saïd Bouteflika, 56 ans, qui fait office d’intendant de la République. Mais personne ne croit à la fable du malade assez rétabli pour adresser un message de félicitations à l’occasion du 14 juillet, mais pas suffisamment guéri pour regagner sa maison.

Du reste, les récentes images tournées à l’occasion de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et du chef d’Etat-major de l’armée, le général-major Ahmed Gaïd Salah au président de la République le 12 juin dernier, sont éloquentes. Les Algériens avaient découvert sur leur télévision un homme totalement amoindri, visiblement aphasique et peut-être même partiellement hémiplégique. Comment croire qu’une personne si handicapée puisse diriger les affaires de l’Etat ? Et le ferait-il qu’il serait hors-la-loi. C’est une dame encore inconnue du grand public qui vient de nous l’apprendre : le pouvoir algérien, déjà illégitime, est désormais illégal. Depuis près de trois mois, il dirige les affaires du pays en totale violation de ses propres lois. La constitutionaliste Fatiha Benabou révèle, en effet, que les actes de gouvernement ne peuvent être décidés à partir d’un territoire étranger. « Le sceau de l’Algérie ne doit pas sortir du territoire national. C’est une question de souveraineté nationale », nous dit-elle, disqualifiant, du coup, toutes les dernières décisions prises par le président Bouteflika à partir de Paris. 
Nous sommes donc bien face à une usurpation de prérogatives présidentielles par un groupe on identifié qui décide à la place d’un président malade. Cette coterie, qui fait signer le président ou qui signe à sa place, cherche à gagner du temps, remplir le vide, jusqu’à la guérison d’Abdelaziz ou, tout au moins, une amélioration qui permettrait de donner l’illusion qu’il est toujours à la tête du pays. C’est capital pour contourner l’article 88 de la constitution algérienne qui prévoit le cas d’empêchement du Président de la République « pour cause de maladie grave et durable ». Cette conjuration, dont on ignore tout, semble décidée à affronter la loi biologique. Elle veut vaincre ce vieux cauchemar de potentats : la mort ! La mort si aveugle, si humiliante, « la mort uniformisatrice, la mort niveleuse . Mors aequat omnia  ! La mort qui rend tout égal… » Elle crie comme le Caligula d’Albert Camus.« Ce monde, tel qu’il est fait, n’est pas supportable. J’ai donc besoin de la lune, ou du bonheur, ou de l’immortalité, de quelque chose qui soit dément peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde ». Elle revendique la fortune, la gloire et les années immortelles… C’est autour de cette « gloire éternelle », c’est-à-dire de cette illusion fatidique de l’immortalité du Grand Parrain, que se sont formées les coteries prédatrices autour du « Président Dieu vivant ». Immortalité a commencé, alors, à rimer avec impunité.

Nous assistons à un  transfert de souveraineté à des groupes mafieux qui profitaient déjà du pouvoir irresponsable de Bouteflika mais qui, depuis la maladie de ce dernier, se sont emparés des dernières manettes qui leur manquaient.
Les affidés du cercle présidentiel qui hurlent au « coup d’Etat médical », savent bien que le vrai coup d’Etat a déjà eu lieu et que, faute d’un sursaut salutaire, nous sommes repartis pour 50 autres années d’hégémonisme. Avec le pétrole en moins.

M. B.

(*) Chronique parue le jeudi 18 juillet. 2013 

Auteur
M. B.

 




Fellag sera le 18 novembre à Nogent-sur-Oise

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Humour

Fellag sera le 18 novembre à Nogent-sur-Oise

La ville de Nogent-sur-Oise dans les hauts de France, un événement  exceptionnel qui a nécessité une préparation exceptionnelle. Cette ville limitrophe de la ville de Creil abrite une communauté amazighe dynamique qui s’agglomère autour d’une association culturelle très active, l’ACBO (Association Culturelle des Berbères de l’Oise).

Après avoir réussi l’hommage à Matoub, l’organisation d’une semaine culturelle en février 2016 dédiée à la culture berbère avec tout un programme riche et varié où des participants dans différents domaines venus spécialement d’Algérie ont eu à exposer chacun dans son domaine, cette fois-ci, elle invitera l’imprésentable Fellag. Ce spectacle est programmé en accord avec «  Arts et spectacles production ».

« De grands moyens logistiques et médiatiques sont mis en œuvre pour réussir ce rendez-vous inespéré pour nous et pour notre diaspora. Le pari d’une grande soirée artistique et spectaculaire est lancé et nous le réussirons » nous déclare avec une certaine assurance Mr Karim Bazziz, président de l’ACBO.

« Avec cette artiste émérite, démiurge de son genre, qui fait l’unanimité autour de lui,  nous sommes sûrs de réaliser une fête inoubliable au château des Rochers de Nogent-sur-Oise. Durant la soirée du samedi 18 novembre prochain, il sera question de retrouvailles, d’osmose et de convivialité » assure de son côté Aidene Omar, un autre membre actif de l’ACBO. Cette jeune association est en passe de devenir incontournable dans l’hexagone par le sérieux de sa démarche et par les gigantesques  objectifs qu’elle s’assigne. « Notre seul but est de bâtir un pont entre le pays d’accueil et le pays d’origine de la majorité d’entre nous les expatriés», renchérit Ahcene Ouanes, un autre membre actif de l’ACBO.

Fellag viendra à Nogent-sur-Oise présenter son  nouveau one man show « BledRunner ». « Nous insistons sur la nécessité de réserver au préalable avant le jour J. Les billets sont sur le réseau de distribution  habituel, à savoir la FNAC, AUCHAN, etc., pour éviter les désagréments de dernière minute. Les places sont limitées et le château s’avérerait, peut-être, exigu pour contenir une grande foule. Les réseaux sociaux s’affolent pour ce grand spectacle » s’inquiète Karim Bazziz.

 

Auteur
B.A.B.

 




Le chef de l’armée menace Robert Mugabe d’intervenir

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Zimbabwe

Le chef de l’armée menace Robert Mugabe d’intervenir

Le potentat zimbabween, Robert Mugabé menacé par l’armée.

 

Le chef de l’armée zimbabwéenne a dénoncé lundi l’éviction du vice-président du pays, Emmerson Mnangagwa, et réclamé la « fin » de ce qu’il a qualifié de purge au sein du parti présidentiel Zanu-PF, prévenant que l’armée pourrait « intervenir ».

M. Mnangagwa, longtemps pressenti comme un possible dauphin du président Robert Mugabe dont il est un de ses anciens fidèles, a été démis de ses fonctions de vice-président la semaine dernière, après un bras de fer avec la première dame, Grace Mugabe, qui se retrouve désormais en position idéale pour succéder à son époux âgé de 93 ans.

« La purge actuelle qui vise clairement les membres du parti (Zanu-PF) qui ont été engagés dans la guerre d’indépendance doit cesser immédiatement », a déclaré le général Constantino Chiwenga lors d’une conférence de presse au quartier général de l’armée. Environ 90 hauts responsables de l’armée y ont assisté.

« Nous devons rappeler à ceux derrière ces dangereuses manigances que lorsqu’il s’agit de protéger notre révolution, l’armée n’hésitera à intervenir », a-t-il martelé.

Cette déclaration particulièrement forte et rare du chef de l’armée intervient alors qu’Emmerson Mnangagwa, 75 ans, a fui le Zimbabwe pour l’Afrique du Sud, selon ses proches. M. Mnangagwa, qui a reçu le soutien des anciens combattants de la guerre d’indépendance au Zimbabwe, entretient des liens étroits avec les militaires.

Après son éviction, il avait promis de défier Robert et Grace Mugabe, les accusant de se prendre pour des « demi-dieux ». Il a assuré qu’il « reviendrait au Zimbabwe pour diriger » la Zanu-PF, qui n’est pas « la propriété personnelle » des Mugabe.

La réponse du régime ne s’est pas fait attendre: quelques heures plus tard, il a été exclu du parti, qui tient son congrès en décembre. A cette occasion, Grace Mugabe, une figure très controversée, pourrait être nommée à un des deux postes de vice-président qui est désormais vacant.

Robert Mugabe contrôle d’une poigne de fer le Zimbabwe depuis près de quatre décennies, mais l’éviction d’Emmerson Mnangagwa pourrait avoir des répercussions incontrôlables à l’approche des élections générales de 2018.

M. Mugabe a déjà été investi par la Zanu-PF en dépit de son grand âge et sa santé fragile. Il est aujourd’hui le plus vieux dirigeant au monde.

Auteur
AFP

 




Lettre ouverte à la population de M’sila

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Nacer Boudiaf

Lettre ouverte à la population de M’sila

La statue de Mohamed Boudiaf devenue un vulgaire mur d’affichage pour les candidats.

C’est dans le dos que Mohamed Boudiaf, l’Homme de novembre est tombé sous les balles assassines, le 29 juin 1992, jour de  « l’acte isolé », et c’est dans son dos sur la statue érigée au centre-ville de M’Sila  que des personnes, au comportement inqualifiable, ont collé des affiches relatives aux élections du 23 novembre.

Les murs de M’sila qui pleurent si Tayeb El-Watani ne suffisent-ils plus pour recevoir lesdites affiches ? Ou bien alors, ce sont les enfants de M’sila qui se mettent à tuer, encore une fois, Mohamed Boudiaf en ridiculisant sa statue,  statue qui en fait ne ressemble à rien et encore moins à Si Tayeb El-Watani.

Où est  passé le FLN qui ne l’a pas défendu contre ses assassins ? Où est le FLN qui n’a jamais réclamé la vérité sur son assassinat, l’assassinat du Fondateur du FLN ? Où est le FLN pour laisser la statue de Mohamed Boudiaf, titulaire de la carte numéro 1 du FLN historique, se transformer en cirque ?

Indignez-vous  enfants de M’sila et appelez à un meilleur respect pour Boudiaf et pour tous les Chouhadas de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954.

N’acceptez plus que des mains malsaines viennent salir les semblants de statues érigées à l’effigie des Hommes qui ont donné toute leur vie pour que vive l’Algérie.

Dites non aux mauvais traitements des images et statues de ceux qui sont morts pour avoir dit : « l’ennemi d’hier est l’ennemi d’aujourd’hui ».

Faites pour que l’Algérie soit « L’Algérie avant tout”. Dont acte 

N. B.

Auteur
Nacer Boudiaf

 




Le chaoui, l’Afri et quelques autres

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Donner un nom, autonomase et ethonymie

Le chaoui, l’Afri et quelques autres

Il y a au moins deux éléments importants qui nous ont incités à nous poser la question de la concordance d’un fait préhistorique avec une branche de la linguistique (l’onomastique). Il s’agit de la traduction sociologique d’une réalité néolithique et d’un ethnonyme.

Pour la traduction sociologique, il revient à C. Roubet d’avoir entrepris une ethnologisation des Néolithiques aurasiens tandis que pour l’ethnonyme (Chaoui) il est un thème récurrent que nous rencontrons régulièrement chez beaucoup d’auteurs.(1) A ce jour, la plus importante investigation sur la vie sociale des Néolithiques nord-africains est l’œuvre de R. Roubet. Son travail inaugure une série d’études portant sur les néolithiques de l’Aurès. La sociologie des Néolithiques aurasiens est une forme élaborée de l’introduction par A. Leroi-Gourhan de l’ethnologie en préhistoire et de ses conséquences méthodologiques sur la pratique archéologique. Pour ne retenir que quelques éléments de ses travaux, un intérêt particulier s’est porté sur le rythme et le système social des pasteurs aurasiens. En ce sens, la vie agro-pastorale des Néolithiques aurasiens a engendré un cadre d’échanges avec d’autres entités néolithiques non identifiées par la préhistorienne française. Nous pensons à leurs « fournisseurs » en objets technologiques qui résidaient dans le Sud de l’Aurès. Ce lieu de résidence, nous fait penser aux Zibans à cause de l’alternance des périodes chaude et froide auxquelles étaient soumises les communautés agro-pastorales. C’est vraisemblablement à travers le rythme de la vie agro-pastorale qu’ils rencontraient leurs interlocuteurs.

A la rencontre des autres communautés sahariennes, une question se pose, est-ce qu’ils parlaient uniquement en tamazight et si c’est le cas en quelle variante? Bref, le « statut de berger des communautés atlasiques, néolithisées » porte dès 7000 BP, le nom de Chaoui. Quant à E. Masqueray, il donne une indication suspecte en disant que « le mot Chaoui est arabe ( il signifie peut-être pasteurs). Son équivalent berbère est Mazir, que j’ai entendu à Haidous. »(3) Bien entendu cette indication nécessite une étude linguistique plus approfondie afin de déterminer l’étymologie et l’histoire du mot chaoui. Pour le moment nous nous contentons seulement de la signification donnée par Emile Masqueray sans contrevenir aux usages scientifiques qui tendent à surcharger le lexique par d’inutiles approximations du type Mazig, Masias, Amzig, Mazig, etc.

La mise en place de tout un système social des communautés agro-pastorales des Néolithiques capsiens, tend à rendre plus complexe les relations sociales entre groupes néolithiques et une complexification de plus en plus accrue des échanges économiques. Certes, il ne nous revient pas ici, de parler de tous ces phénomènes qui ont une importance considérable du point de vue de l’histoire et par ricochet de l’Etat de la civilisation -terme utilisé par Ibn Khaldoun bien avant N. Elias- de l’Afrique du Nord et du Sahara. Nous nous sommes assignés comme but de nous concentrer uniquement sur les formes du discours de l’Etat social des anciennes communautés humaines. Si nous accordons, un certain crédit à l’adjonction du nom (Chaoui) à la fonction économique et sociale (Berger), il va de soi que tout concorde à que ce vieux terme désignant la population de l’Aurès, est une réalité socio-économique réifiée par l’appellation. Il en tout autrement du mot Afri qui apparaît dans la littérature gréco-latine. C’est un mot équivoque qui désigne soit les Afer antiques situés dans le territoire de l’actuelle Tunisie par J. Desanges soit une catégorie de la population nord-africaine romanisée.(3) Or, la journaliste d’El Watan fait dire à F. Benramdane que le mot Afri dérive de Troglodytes et que par conséquent, il désigne les Banu Ifrane, nom composé provenant de la terminologie de la généalogie musulmane et de Ifri, caverne en berbère. Si nous admettons bien volontiers qu’historiquement la dérivation du mot provient de la tradition gréco-latine, il n’en demeure pas moins qu’une conjonction aussi bien mythologique que sourcelogique, a largement contribué à la prégnance nominale du nom « Afri-ca ou Afriqua » qui remplacera l’ancienne appellation, la Libye des anciens Egyptiens et Grecs.

En l’occurrence, la connaissance géo-historique ne nous permet pas de déterminer l’existence des Banu Ifrane dans l’antiquité et à plus forte raison durant la période néolithiques. De plus, la plupart des Capsiens nord-africains occupaient des grottes. Il va s’en dire que la filiation mythologique ne reflète aucunement la réalité historique. De de fait et en toute logique, la pratique autonomasique aurait dû englober tous les communautés néolithisées et non pas une et seulement la tribu des Afer. Il semble que l’ethnonyme Banu Ifrane est une désignation tardive et que l’autonomase comme exercice de style est une autre forme de péjoration dont la plus connue et qui est lourd de surcroît à porter, est l’appellation: Berbère qui vient de barbare. Entre la version mythologique des traditions gréco-latine et arabo-musulmane et l’historique du mot Afer, il y a une étroite correspondance dont il faut se méfier parce qu’elle définit l’altérité du regard comme seule réalité des populations autochtones (4).

F. H.

Références:

1- C. Roubet, Statut de berger » des communautés atlasiques, néolithisées du Maghreb oriental, dès 7000 BP, L’anthropologie, no 107, 2003.

2- E. Masqueray, Documents historiques recueillis dans l’Aurès, Revue africaine no 122? 1877.

3- J. Desanges, Catalogue des tribus africaines de l’antiquité classique à l’ouest du Nil, IFAN, Dakar 1962. la carte 1, p.161 ne mentionne aucun nom de ce genre. les tribus connues sont: les Metagonitae, les Sokossii, les Masikes, les Lixitae, les Maurensii, les Ouerouies, les Ouerbikae, les Zengressii, les Baniuobae, les Ouoloubiliani, les Salinae, les Baquates, les kauni et les Macenites.

-R. Rebuffat, Les tribus en Maurétanie Tangitane, AA, no 37, 2002, Fig, 1, p.29.

4- Wikipédia, les références de l’étymologie dans Origine du mot Afrique.

Auteur
F. Hamitouche, anthropologue

 




Les Berbères à l’époque romaine (300 ans avant J.C)

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Conférence à l’Association de Culture Berbère

Les Berbères à l’époque romaine (300 ans avant J.C)

Conférence à l’Association de Culture Berbère sur

Les berbères à l’époque romaine
(300 ans avant J.C)
les royaumes Massaesylis et Massyles en Numidie

Dans le cadre de la série de conférence « L’Histoire des berbères » Mercredi 15 novembre 2017 À 19h

Conférence de Omar Hamourit animée par Belaïd Addi

Il y a une raison majeure d’étudier l’histoire, car le lien au passé est fondamental dans la perception de soi et des autres. La conférence portera sur le troisième et le deuxième siècle avant JC, de l’histoire antique berbère et plus précisément sur la naissance et le développement, en Numidie, du royaume Massyle (partie orientale) et leur roi légendaire Massinissa et du royaume des Massaessyles (partie occidentale) et leur roi Syphax.

Aussi bien en Algérie qu’au Maroc, l’histoire antique est peu enseignée et peu connue. Certains la déconsidéraient même. Dans les manuels scolaires, les berbères sont mentionnés comme de « simples anciens habitants de l’Afrique du Nord ». Pour construire une vision qui leur permettra d’envisager leur existence actuelle et future d’une manière cohérente, il importe que les berbères sortent leur histoire de la périphérie dans laquelle elle a été placée.

Omar Hamourit :
à étudié la philosophie à la Sorbonne Paris 1. A, rédigé une thèse universitaire sur l’histoire et l’épistémologie des sciences ainsi que plusieurs articles et conférences sur l’impact de la science sur la culture.

Passionné de l’antiquité, de l’histoire en général et de la culture du Moyen-Age et plus particulièrement ceux du Maghreb. Il a écrit plusieurs articles sur le processus d’islamisation de l’Afrique du Nord.

ACB : 37 bis rue des Maronites 75020 Paris 
 M° Ménilmontant. Tél : 01.43.58.23.25 . Mail : contact@acbparis.org

 




La durée de prolongation d’un accord Opep/non-Opep en discussion

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Pétrole

La durée de prolongation d’un accord Opep/non-Opep en discussion

Les pays producteurs de pétrole devraient prolonger à l’unanimité fin novembre un accord de réduction de la production, mais la période de prolongation fait encore l’objet de discussions, a indiqué lundi le ministre de l’Énergie des Émirats arabes unis.

M. Suheil al-Mazrouei a salué lors d’une conférence pétrolière à Abou Dhabi le consensus des producteurs autour de cet accord. « Je pense qu’ils continueront à faire ce qu’il faut pour » rééquilibrer le marché, a-t-il déclaré.

Selon lui, il existe une quasi-unanimité aujourd’hui sur la prolongation entre les 24 producteurs Opep et non-Opep qui s’étaient mis d’accord il y a un an pour réduire la production de 1,8 million de barils par jour afin de rééquilibrer le marché, engorgé par une surabondance de l’offre.

« Je n’ai pas entendu une personne parler » d’une non-prolongation de cet accord, mais la période de prolongation « fera l’objet de discussions lorsque nous nous rencontrerons », a-t-il ajouté.

« J’espère que nous parviendrons à un accord qui conduira à une plus grande stabilisation et davantage d’investissements dans le marché », a poursuivi le ministre des Émirats, quatrième producteur de l’Opep.

Du fait des réductions de production, les prix du brut sont remontés à plus de 64 dollars le baril, contre 40 il y a un an, et les stocks accumulés depuis 2014 ont considérablement diminué.

Les ministres de l’Opep doivent se réunir formellement fin novembre à Vienne pour discuter d’une prolongation de l’accord de réduction de la production au-delà de mars 2018. L’Arabie saoudite et la Russie, autre grand producteur mondial de pétrole, y sont favorables.

Auteur
AFP

 




La saison théâtrale

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Chroniques du temps qui passe

La saison théâtrale

Maintenant que l’on sait que l’Égypte ce n’est pas de la rigolade et qu’il nous faudra nous passer des pitreries d’Adel Imam et de Fouad Mouhandess pour meubler les soirées de ramadan, mesurons la chance de pouvoir disposer de si désopilants dirigeants politiques capables de surpasser, en drôlerie, les comiques du Caire. C’est toujours dans les moments de grande impasse politique que se révèlent les talents drolatiques des politiciens, notamment chez ceux parmi les moins dotés d’intelligence et les plus enclins au cynisme. Leur brillant handicap les empêche de saisir la gravité de l’instant ; leur ambition les jette dans les bras du ridicule. Ils sont ainsi quelques-uns à brillamment assurer le spectacle, ce qui compense un peu de leur impuissance à assurer leur mission.

Terrorisés à l’idée de perdre leurs strapontins, les voilà qui revendiquent l’immortalité pour leur protecteur et partent en guerre, telle la conjuration des sots, contre le vieux cauchemar de potentats : la mort ! « Ce monde, tel qu’il est fait, n’est pas supportable. J’ai donc besoin de la lune, ou du bonheur, ou de l’immortalité, de quelque chose qui soit dément peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde », crie le Caligula d’Albert Camus. Ils l’ont entendu. Rien ne les décourage. Pas même les premiers signes de lassitude de notre premier ministre Abdelmalek Sellal qui, après nous avoir inondé pendant deux mois, de nouvelles «rassurantes» sur l’état de santé du président, nous apprend dans un style «fellaguien » qu’il n’est pas le «médecin de Bouteflika». Le poste de « médecin de Bouteflika » n’en devient pas pour autant vacant, puisqu’il est âprement revendiqué par l’inclassable Louisa Hanoune et l’ami Amara Benyounès qui n’est, heureusement pour nous et pour l’humour, solennel que lorsqu’il parle de sachets en plastique.

La présidente du Parti des travailleurs et le chef du Mouvement populaire algérien (MPA), deux formations politiques qui disposent d’une résonance inversement proportionnelle à leur envergure réelle, persistent dans l’exercice illégal de la médecine et s’obstinent à vouloir nous persuader de la bonne santé du président. La palme revient incontestablement à l’ami Amara qui décrétait, l’autre soir à la salle El Mouggar, que « Bouteflika peut continuer à assumer ses fonctions», martelant que l’article 88 de la Constitution ne peut pas s’appliquer au chef de l’Etat « puisqu’il parle de maladie grave ou chronique, ce qui n’est pas le cas dans la situation du Président ». Face à de si implacables diagnostics médicaux, il n’y a plus rien à dire.

Mais, puisque c’est ramadan, comptons sur l’ami Amara pour nous rappeler qu’à la douzième année du règne de Abdelaziz 1er, nous mangeâmes de la viande indienne. Que Krishna nous pardonne, mais l’idée était originale. Quoi de plus opportun, je vous le demande, qu’une vache sacrée pour marquer un mois sacré ? Et puis, avait-on le choix ? A la douzième année du règne de Abdelaziz 1er, il n’y avait toujours pas suffisamment de viande pour tous. Oh, il y a bien eu le PNDA, plan national pour le développement agricole, un bidule qui a coûté à l’Etat près de 217 milliards de dinars et qui ne garantit toujours pas la chorba de 2013. Il y a bien eu le plan de relance économique 2004-2009, dit « plan du président de la République », un truc ambitieux qui devait créer un million de logements, abolir le chômage et assurer le steak quotidien, un plan avec des spécialistes et tout et tout, qui est passé successivement de 55 milliards de dollars fin 2004 à 200 milliards de dollars à fin 2009. Mais tout ça c’était pour le troisième mandat ! Personne ne saura dans quelle poche a fini l’argent puisque nous n’avons eu ni le million de logements ni le steak quotidien et que nous ne savons pas ce qu’est devenu ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat. Mais l’essentiel, n’est-ce-pas, est que Abdelaziz 1er ait été réélu haut la main. Ce ne sont pas les plans qui manquent. La preuve : on parle déjà de « l’imposant plan de relance agricole, doté d’une importante enveloppe financière de 1 000 milliards de dinars pour la période 2014-2018 dans le cadre du programme quinquennal » Je sais, tout ça vous promet de la viande de Guinée-Equatoriale pour le Ramadhan 2014, mais rendons grâce à Abdelaziz 1er des efforts qu’il déploie pour maintenir l’Algérie dans le peloton de tête des pays les plus corrompus de la planète. Sans grandes enveloppes, où pourrait se nicher le bakchich ? Amara Benyounès, Louisa Hanoune, Bensalah, ont raison. Qu’importe si Bouteflika restera dans l’histoire comme le président sous le règne duquel ont été commis les plus grands pillages de fonds publics, qu’importe si durant les trois mandats du «pouvoir civil» de Bouteflika, il a été détourné l’argent du présent et celui du futur. Notre président ne fait, après tout, que rétablir les anciens sacrifices védiques célébrés par les brahmanes, du temps où la vache était encore un animal de sacrifice. Les fidèles se partageaient la viande, mais les meilleurs morceaux revenaient bien sûr aux brahmanes. L’offrande sacrificielle était à base de beurre fondu généralement, d’où, sans doute, la formule appropriée « faire son beurre » qui est restée dans le lexique du commerce international. Et puis, en cette année de vache mythique, recueillons-nous, pour l’instant sur le ragoût de 2013. N’oublions pas, quoiqu’il arrive, que Khamdenu, la vache sacrée de Krishna, huitième incarnation de Vishnou, cette vache-là exauce tous les vœux. C’est ce que disent les textes sacrés très anciens, les puranas auxquels je vous invite à croire sans craintes. Diable ! Quand on a gobé au plan de relance économique du président de la République qui devait créer un million de logements, abolir le chômage et assurer le steak quotidien, pourquoi ne pas croire aux puranas ? Et aux bobards de nos amis ? Ça ne coûte rien. En tout cas pas plus de 200 milliards de dollars.

Et puis, dans cette Alger désabusée qui redoute parfois de ne plus avoir le cœur à rire, comment ne pas rendre grâce à nos amis d’avoir rendu la salle El Mouggar à sa vocation première : le cinéma..

 

Chronique parue le 7 juillet 2013

Auteur
M. B.

 




Le bilan monte à 328 morts et plus de 2.500 blessés en Iran

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Un séisme de 7,3 aux confins de l’Iran et de l’Irak

Le bilan monte à 328 morts et plus de 2.500 blessés en Iran

 Au moins 213 personnes ont été tuées et plusieurs centaines blessées dans un tremblement de terre de magnitude 7,3 qui a frappé dimanche soir le nord-est de l’Irak et des régions frontalières en Iran et en Turquie.

Pour l’heure seul l’Iran a annoncé un bilan officiel provisoire, qui n’a cessé d’augmenter au fil des heures. En Irak, où se situait l’épicentre du séisme, les responsables locaux ne parlent pour l’instant que de six morts. En début de matinée côté iranien, il s’élevait à 207 morts et environ 1.700 blessés, tous recensés dans la province occidentale de Kermanshah, limitrophe de l’Irak.

Les autorités iraniennes s’attendent à ce que ces chiffres augmentent compte tenu de la difficulté des secours à atteindre certaines zones reculées.

Selon l’Institut géologique américain (USGS), la secousse a été enregistrée à une profondeur de 25 kilomètres à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la ville d’Halabja, dans une zone montagneuse de la province irakienne de Souleimaniyeh.

Elle a eu lieu à 18h18 GMT et a également été ressentie en Iran ainsi qu’en Turquie où ni dégâts ni victimes n’ont été enregistrés, selon les autorités.

Les médias publics iraniens ont appelé la population au calme. « La situation est sous contrôle dans les zones frappées par le séisme », dans l’ouest de l’Iran, a assuré la télévision d’État.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a ordonné au gouvernement et aux forces armées de mobiliser « tous leurs moyens » pour venir en aide à la population.

Nuit dehors

En Irak, ce tremblement de terre a fait six morts dans la province de Souleimaniyeh, dans le Kurdistan irakien, selon des responsables locaux.

Dans l’ensemble de la province, des personnes sont sorties dans les rues au moment de la secousse et des dégâts matériels ont été signalés, d’après un correspondant de l’AFP.

La secousse a été ressentie pendant une vingtaine de secondes à Bagdad et parfois pour des durées plus longues dans les autres provinces d’Irak, qui ont toutes été touchées, ont témoigné des journalistes de l’AFP.

Selon le site internet de l’Institut de géophysique de l’Université de Téhéran, le séisme a été suivi par une centaine d’autres secousses, les plus fortes atteignant 4,7 sur l’échelle de Richter.

Côté iranien, la ville la plus touchée est Sar-e Pol-e Zahab, avec 142 morts. La ville d’Islamabad et le poste-frontière de Qasr-e Shirin, tous deux également dans la province de Kermanshah ont aussi été touchés.

Selon le dernier recensement, les cantons formés par ces trois villes comptaient 259.000 habitants au total en 2016.

D’après l’agence officielle Irna, une trentaine d’équipes de secouristes du Croissant-Rouge iranien ont été envoyées dans l’ouest de l’Iran. 

Selon plusieurs médias iraniens, des centaines d’ambulances et des dizaines d’hélicoptères de l’armée ont été mobilisés pour les opérations de secours notamment dans les zones rurales.

Des tentes, des couvertures, des produits alimentaires et de l’eau ont été distribuées aux population des différentes villes, qui ont passé la nuit à la belle étoile, selon les images de la télévision d’État.

Dans la ville irakienne de Darbandakhan également, les autorités avaient appelé les habitants à dormir à l’extérieur des maisons par précaution. 

Écoles fermées

Les écoles devaient rester fermées lundi dans plusieurs provinces iraniennes frontalières de l’Irak, notamment celle de Kermanshah, où trois jours de deuil ont été décrétés.

La secousse a également été ressentie dans le sud-est de la Turquie, une région bordée par l’Iran et l’Irak, et, dans la ville de Diyarbakir, des habitants ont quitté leurs maisons au moment du tremblement de terre, mais y sont revenus peu après.

En décembre 2003, un séisme avait anéanti la ville historique de Bam en Iran, dans la province de Kerman (sud-est). Au moins 31.000 personnes avaient été tuées.

En avril 2013, l’Iran avait subi à quelques jours d’intervalle deux séismes de magnitude 6,4 puis 7,7, la plus forte secousse depuis 1957 dans ce pays. Ils avaient fait une quarantaine de morts en Iran et autant au Pakistan voisin.

En juin 1990, un séisme d’une magnitude de 7,4 en Iran près de la mer Caspienne (nord) avait fait 40.000 morts, plus de 300.000 blessés et 500.000 sans-abri. En quelques secondes, une superficie de 2.100 km2, comprenant 27 villes et 1.871 villages repartis sur les provinces de Ghilan et de Zandjan, avait été dévastée. 

Auteur
Avec AFP

 




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