17 mars 2025
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« Monsieur Djebbour, vous êtes l’ennemi de l’EN… Taisez-vous ! » (Vidéo)

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Rabah Madjer pète les plombs

« Monsieur Djebbour, vous êtes l’ennemi de l’EN… Taisez-vous ! » (Vidéo)

C’est un sélectionneur très tendu qui s’était présenté à la conférence de presse d’après match pourtant gagné par l’Algérie par le score de 3 buts à 0. Les hués, insultes et autres sifflés dont lui et son équipe, ont fait l’objet durant les 90 minutes de la partie, expliquent en partie le « pétage » de plomb du coach Rabah Madjer.

L’ancienne gloire de Porto,  décidément très remonté, a déversé un torrent d’insultes contre Maamar Djebbour, le journaliste sportif vedette de la radio nationale chaîne 3, l’accusant d’être l’ennemi de l’équipe nationale algérienne.

« Monsieur Djebbour, journaliste de la chaîne trois, vous êtes l’ennemi de l’équipe nationale. Moi je vous le dis devant tout le monde. Si j’ai du respect pour vous tous (les autres journalistes), moi je n’ai aucun respect  pour vous », avait-il lancé furieux en le pointant du doigt, le sommant de se taire en criant « taisez-vous » à quatre reprises, devant un parterre de journalistes, Raoul Savoy, l’entraîneur suisse de la centre Afrique et Ryad Mahrez, qui n’en croyait pas ses oreilles (Voir l’expression du visage de Mahrez sur l’image ci-dessous). Puis, de lui demander de « prendre sa retraite et de laisser la place aux jeunes »!

Mahrez médusé

Le tort de Maamar Djebbour, qu’on dit en froid avec le sélectionneur national, était d’avoir demandé au joueur de Leicester City et capitaine du jour, le pourquoi de la régression de l’équipe sur le plan du jeu par rapport à l’époque de Gourcuff.

Rabah Madjer en a vu des vertes et des pas mûres de la part de l’ensemble des journalistes, qui lui ont fait remarquer, par exemple, que les joueurs remplaçants, étaient rentrés sur le terrain sans s’échauffer! Ce à quoi, le sélectionneur répliqua que c’était faute de n’avoir pas encore trouvé…de préparateur physique pour l’EN! 

D’autres lui ont rappelé également ses critiques virulentes envers ses prédécesseurs, lorsqu’il s’était plaint des critiques dont ils fait l’objet sur les plateaux de télévisions. « moi, mes critiques étaient constructives, expliquait-il, mais revenons au match d’aujourd’hui », devait-il esquiver. 

Tout cela se passe avant qu’une dame, surgissant de nulle part, ne lui offre un bouquet de fleurs, en lui demandant pardon. « Vous êtes une star et vous resterez une star, lui dit-elle, pardonne nous! ». Surréaliste et pathétique scène qui rappelle étrangement les propagandes populistes à la Bouteflika  . « Ah, il y’a aussi de l’amour », ironisera le sélectionneur de la Centre-Afrique!

Auteur
Hebib Khalil

 




Issad Rebrab : Voilà pourquoi j’investis en Europe

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Investissements

Issad Rebrab : Voilà pourquoi j’investis en Europe

Dans un entretien à Jeune afrique, Issad Rebrab a détaillé sa stratégie d’investissement et ses objectifs à long terme. C’est un homme d’affaires qui a des ambitions de niveau mondial qui explique les secrets de sa réussite. 

« Nous avons pendant plusieurs décennies nos investissements en Algérie jusqu’à 2013. Et puis nous avons connu une croissance fulgurante les 15 dernières années depuis 1999. On est passé 39 millions de dollars à près de 4 milliards de dollars. On faisait une croissance de 30% en moyenne par an.

Puis on est arrivé à un niveau où nous avions besoin de leviers de croissance pour notre pays, et pour ça il fallait chercher cette croissance à l’extérieur. Ramener la technologie, des marques et ramener un réseau de distribution à l’échelle mondiale.

Et ce pour créer des emplois en Algérie tout en préservant les emplois dans les pays d’accueil. Dans le cas de Brandt, nous avons préservé plus de un millier d’emplois en France, une société qui était pratiquement en faillite. J’appelle ça même des entreprises qui sont arrivées dans le coma. En prenant notre activité Brandt Algérie et Brandt France, on constitue un groupe compétitif à l’échelle mondiale.

On est en train de créer 7500 emplois en Algérie. Nous sommes en train de construire une méga usine qui va produire 8 à 10 millions d’articles électroménagers par an. Elle sera parmi les trois plus grandes usines d’électroménager au monde. Toute notre stratégie est à long terme, il n’y a pas de secret. Soit vous êtes compétitif, vous produisez des produits de qualité, soit vous disparaissez. Il n’y a pas d’autre choix. C’est d’ailleurs notre politique au niveau de tous nos investissements. Il faut qu’on soit numéro un au minimum numéro deux à l’échelle régionale si ce n’est mondiale. »

A la question de comment il gère son groupe de 18000 salariés, Issad Rebrab répond : « Ce n’est pas moi qui gère tout ça, c’est un travail d’équipe, je ne suis qu’un chef d’orchestre. C’est mes collaborateurs à qui je rends hommage et que je remercie qui, réellement porte le groupe. Nous avons une équipe jeune et nous en sommes fiers et ils n’ont rien à envier aux meilleurs managers ou ingénieurs des pays développés. C’est le meilleur investissement, pas seulement les machines : l’investissement humain est extrêmement important et pour les entreprises et pour les pays. »

Après un bref retour sur son enfance, il poursuit : « D’abord il faut croire à ce qu’on fait. C’est la première des choses. Deuxièmement il faut être très ambitieux. Je ne me décourage jamais. En 1995, j’ai perdu pratiquement les 90% de mon groupe par un attentat terroriste. Mais je ne me suis pas découragé, je me suis reconstruit de nouveau. Nous réinvestissons tout le temps. Et puis maintenant nous investissons dans les dernières technologies de taille mondiale parce que c’est le seul et unique moyen pour être compétitif. Et nous investissons dans la formation des femmes et des hommes, c’est ce qui constitue la richesse du groupe ».

« (…) Nous avons fait passer l’Algérie du stade d’importateur au stade d’exportateur dans le secteur de l’agroalimentaire sucre, dans les margarines et graisse végétale. Aujourd’hui Cevital, nous sommes exportateurs dans plus de 28 pays. Et nous voulons faire la même chose pour l’Ethiopie », a-t-il déclaré..

Auteur
La rédaction

 




Tazmalt : comment sortir de taseffit, le clanisme politique ? (II)

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Lettre de Kabylie

Tazmalt : comment sortir de taseffit, le clanisme politique ? (II)

Comprendre le clan comme survivance institutionnelle coloniale réactivée, expliciter le clanisme comme pratique politique dominante et l’esprit de clan comme idéologie qui a prospéré avec les bouleversements sociaux induits par les affrontements économiques et culturels imposés par les colonisateurs successifs, notamment les deux derniers, l’empire Ottoman et la république française ; telle est la problématique de cet article. Lire cette deuxième partie.

At Melikeche tribu unie sans Tassefit

A l’époque où les At Melikeche avaient été chassés de la Mitidja par les Beni Merine et les Taalba (fin du 15ème siècle), ils s’étaient installés provisoirement sur leur site actuel dans les contreforts du versant méridional du Djurdjura dominant la vallée de la Soummam (Lire Ibn Khaldoun in Histoire des Bèrbères). Ils espéraient retourner à Boufarik reconquérir les terres des ancêtres ! Ils avaient alors battu le rappel des anciens alliés de toute la Kabylie ! De nombreux volontaires avaient rejoint l’armée des Melikeche. Venus de Bordj Mira, de Kherata, des At Bimoun, dans les Babors, de l’Akfadou, des tribus des Bibans (At Aidel, At Abbas, At Mensour, At Sidi Braham, d’At Mensour de l’Akfadou et celles du Djurdjura méridional (Iwaqorène, Imcedallen, At Kana, Iazounène, At Waghlis …) et du haut Djurdjura ( Illiltene, Iferhounene, …). La mémoire collective a retenu de nombreuses alliances par le mariage des At Melikeche avec Iazounene, la tribu voisine de l’est ! (Le patronyme Amlikech signifie Fourmilière en amazigh ancien, Tamlikecht est la fourmi noire, alors que Tamchedalt est la fourmi rouge)

L’arrivée de Sid Lmoufaq en 1500

Chassé d’Andalousie après la Reconquista de 1492, la famille de Sidi Lmoufaq s’installa chez les Melikeche, d’où son arrière-ancêtre kabyle était parti avec les troupes de Tariq Bnou Zyad ! Ils étaient nombreux les lettrés comme El Moufaq à être retournés sur les terres leurs aïeux ! Sidi Lmouhouv, Sidi Ouali, à Bgayet, Sidi Lkheyer à Setif, Sidi Aich dans la vallée de la Soummam… et Sidi Lmoufaq avait rejoint la tribu de ses ancêtres chassés de la Mitidja ! Il fut adopté et intronisé comme guide spirituel de la tribu qui reconnut l’un de ses fils savants chassés par les Chrétiens d’Espagne ! (Lettré dans la sociologie et l’exégèse musulmane, El Moufaq nous laissa plusieurs livres, l’un traitant de l’explication du Coran (Tifsir el Qor’an) et l’autre du droit social et de l’organisation de la tribu indépendante (Loufaq et Taalaqt n Sidi lmoufaq), un troisième ouvrage était relatif au calendrier agraire de Courdoue.

Les Melikeche lui érigèrent la première école à Lemsella et le premier mausolée (Lemqam n sidi Lmoufaq) entre Iagachen et Lemsella ! Sous l’autorité du parlement de la tribu (Tajmaat n laarch) et la guidance spirituelle de l’Agora (Agraw) de Sidi Lmoufaq, la tribu se recomposa avec les nouvelles alliances des nombreux clans, mais fonctionnait comme république villageoise laïque comme la dénommait Karl Marx, communauté Amazighe où le religieux ne s’immisçait pas du monde profane, avec de nombreuses Agoras villageoises (Tajmaat n Taddart) et une Agora de la tribu (Tajmaat n Laarch). Leur droit coutumier avait traversé des milliers d’années pour être affiné et raffiné jusqu’à devenir une culture qui se transmettait entre générations, un ensemble de conduites et de comportements individuels ayant pour règle la primauté du collectif sur l’individuel et comme finalité la préservation de la tribu. Les Melikeche constituaient une petite république d’une quinzaine de villages gouvernés par un parlement «Tajmaat Laarch» où siégeaient les représentants des villages élus, chacun dans son agora locale, Tajmaat n Taddart. Le clan sociologique, lignage patriarcal apparent construit sur un lignage matriarcal souterrain, a naturellement existé comme dans les peuples n’ayant pas encore connu le capitalisme et le salariat. Le clan ne constituait nullement une institution politique mais une partie dynamique de l’équilibre de la tribu.

Les Melikeche sans Taseffit

La mémoire régionale a retenu un certain nombre de faits historiques où le Arch des Melikeche avait fonctionné comme tribu sous l’autorité de Tajmaat Laarch (l’agora de la tribu) pour contrer un agresseur extérieur, ou pour aplanir un différend local de nature à atteindre les équilibres étiques et socioculturels de la Tribu ! Tassefit était un fait sociologique sans portée politique ! Les actes politiques relevaient de Tajmaat n Laarch, qui représentait l’ensemble de la tribu ! Aucun clan ne pouvait avoir d’expression politique ! Seule la tribu avait pouvoir de décider du sort de tous les villages !

At Melikeche, tribu indépendante

Sous l’occupation turque, deux royaumes kabyles se disputaient la suprématie régionale. Le royaume de Koukou (1515-1638) créé par Ahmed Ou Lqadi régnait sur le haut Sebaou au nord donc des terres des At Melikeche et le royaume d’At Abbas créé par les princes hafsides de Bougie (1510-1624) régnait sur la chaîne montagneuse des Bibans avec pour capitale la Kelaa n’At Abbas, séparé des terres des Melikeche par la grande rivière qui se déverse au golfe de Bougie. Cette tribu Melikchie, est demeurée indépendante de toute influence, vis-à-vis de ces royaumes et de leurs alliances alternatives avec l’occupant turc. Elle était si puissante qu’aucun des deux royaumes n’osait la combattre ou l’avoir en ennemi. Il n’y avait alors aucun clan politique, ni d’en bas ni d’en haut !

Les Melikeche à Sidi Ferruch

A l’arrivée des Français à Sidi Ferruch en juillet 1830 avec la puissante flotte de l’amiral De Bourmont, parmi les bataillons Kabyles partis défendre la terre amazighe des ancêtres, il y avait le bataillon des Melikeche ! L’unité de la tribu n’était contrariée par aucun clan politique. Le génie organisationnel et l’esprit collégial avait prévalu sous l’autorité du conseil tribal, Tajmaat n laarch. L’armée des Melikeche était déjà bien connue dans la région de la Haute Soummam et à l’instar des autres tribus elle avait un territoire à défendre et des alliances avec les autres organisations militaires tribales du Djurdjura. Les bataillons kabyles ne furent pas décimés par la puissance de la flotte française mais par la trahison des Turcs qui quelques mois plus tard remirent les clés d’Alger aux militaires français.

Boubeghla chez les Melikeche

1854, Boubeghla révolutionnaire anticolonial fut adopté par les Melikeche. L’armée tribale des Melikeche avait pour secrétaire général le poète Mohand Said Mélikech, dénommé Prince des Poètes par Mouloud Mammeri ! Le commandement de cette armée était assuré par le conseil de la tribu qui nommait les chefs militaires au nombre de quatre : Hmed Ousolla d’Iagachen à l’est , Ali Ait Oudia de Taghallat au nord, El Hadj Daha de Tiharqatine au sud et El Hadj Mhidine d’Aguentour à l’ouest. Les Melikeche sont restés indépendants, bien après la mort de Boubeghla à Tablazt en 1854. L’armée des At Melikeche, dirigée encore par Mohand Said Amlikech, fut démantelée après la défaite de Lejva n’Tewrirt , par le colonel Camou et la signature de la reddition à Irvahen en 1858 .

Les Melikeche avec Fadhma N Soumer

En 1857, les Melikeche reconstituèrent leur armée après la mort de Boubeghla et répondirent présent à l’appel de Fadhma n Soumer lors de la bataille d’Icheridhen ! Le bataillon Melikeche subit de lourdes pertes ! Plus de 600 soldats avaient trouvé la mort ! Les dépouilles rapatriées sont actuellement enterrées au cimetière de Si Lhadj Amar ! Le carré est dénommé « Les sépultures d’Icherriden » ! Il n’y avait ni clan sud, ni clan nord mais seulement le Arch des Melikeche !

Les Mélikeche dans l’insurrection du Cheikh Aheddad 1871

At Melikeche, après avoir renvoyé l’émissaire du Bachagha Mokrani, qui refusa de les aider contre Ben Ali Cherif en 1851, avaient répondu à l’appel du Cheikh Aheddad, lancé au marché de Seddouk le 8 avril 1871. Ils étaient parmi les 250 tribus mobilisées dans « Trad n’ 71 » pour renvoyer les colonisateurs français d’où ils étaient venus. Le poète Mohand Said Amlikech nous a laissé de nombreux textes où il exhortait les combattants et où il faisait le bilan catastrophique de l’insurrection. (Lire à ce sujet Mouloud Mammeri in Poèmes Kabyles Anciens). Elles sont nombreuses les tombes des insurgés dans chaque cimetière familial dans le territoire d’At Melikech. Il y eut également de nombreux déportés en Nouvelle Calédonie et à Cayenne. Le seul revenu dans les années 1920 est un membre de la famille Ibezouitene.

Lire aussi : Tazmalt : comment sortir de tasefit, le clanisme politique (I)

Les At Melikeche dans les guerres européennes

Les At Melikeche ont participé malgré eux à la guerre de Crimée en 1854, ils avaient servi dans le corps des Tirailleurs algériens de chair à canon et de bouclier humain pour les soldats français contre l’armée russe. L’un d’eux fut officier dans ces escadrons de sacrifiés ! La mémoire locale a retenu qu’à son retour miraculeux, la tribu l’appelait Lioutna et une auguste famille de la commune de Tazmalt porte aujourd’hui ce nom « At Lioutna ». Quinze ans après cet épisode tragique qui affleure de la mémoire ancienne, de nombreux jeunes paysans de la tribu furent enrôlés dans le corps des Spahis pour la guerre de Prusse ! Un autre officier des At Mlikech fut décoré. Revenu de cette guerre européenne il fut dénommé par « Oulprouss », le Prusse ! Ces descendants habitent encore aujourd’hui à Rhoda.

Les At Melikeche dans la guerre de Madagascar

La grande défaite de 1871 fut suivie de plusieurs années de famine. La misère poussait les jeunes à s’enrôler dans les rangs de l’armée pour garantir une pitance incertaine à leurs familles en partant loin vers des contrées inconnues.

En 1895, un contingent de 3000 Kabyles fut enrôlé par l’armée française comme porteurs et guides muletiers dans la conquête de Madagascar. Parmi eux des paysans d’At Mlikeche enrôlés certains étaient revenus de guerre avec les fameux foulards de Madagascar, que les femmes dénommaient « Timehremt n MadamKaskar » restées dans les mémoires féminines. Certains récits qui nous sont parvenus de bouche à oreille racontent qu’ils étaient nombreux à être revenus malades atteints d’une maladie honteuse (sexuellement transmissible) qui avait fini par tuer leurs femmes.

Tazmalt, commune coloniale de plein exercice

Tazmalt a été édifiée entre 1880 et 1900 avec l’ouverture du chemin de fer Béni Mansour-Bougie, qui reliait le port de Bougie à la grande ligne ferroviaire Alger-Bône, comme Akbou-Metz, et de nombreux villages de colonisation qui avaient vu le jour dans la vallée de la Soummam. Tazmalt, ancien caravansérail de la cavalerie Melikchie, dénommé Tazerajt, fut érigée en village de peuplement autour de familles venues d’Alsace et de Loraine (les Cartailler, les Lille, les Barbeau, les Georges, les Jules, les Riquet, les Berhard) rejointes par des familles juives venues de Marseille, Constantine et Alger (les Hamaoui, les Bouaziz, les Vejjou, les Chabri, les Bachi,…). Les terres des Melikech et des At Abbas séquestrées après la terrible défaite de 1871, furent offertes à ses familles venues d’ailleurs ! Les At Melikeche avaient racheté leurs propres terres après trois générations de labeur dans les mines de …Loraine et les fermes d’Annaba !

Après un siècle de colonisation, le premier maire de Tazmalt était Jules Barbeau, (1930), le dernier avant le déclenchement de la Guerre de Libération était Gilbert Lille.

Les At Melikeche dans les deux guerres mondiales

Ils furent très nombreux, les hommes de la tribu, à avoir servi dans les armées qui ont libéré l’Europe et le monde du nazisme ! Enrôlés de force comme citoyens colonisés, ils furent de toutes les batailles contre l’armée allemande. Il n’y a pas une famille qui n’a pas un de ses fils qui a contribué à la victoire sur le fascisme ; Ali Ladjoudan, Hmed Lkavran, … tels étaient les surnoms des survivants revenus de ces guerres exterminatrices. Les vieux de Tazmalt nous racontent encore l’aventure de Si Ali At lhadj, officier de cavalerie qui avait fui d’une prison allemande. Les exploits de soldats des Melikeche sont encore sur les langues et des familles bénéficient encore de nos jours de pensions de leurs ancêtres morts pour la Liberté du monde contre le fascisme !

Les At Melikeche le 8 mai 45 à Kherrata

L’espoir de la fin de la colonisation et de l’indépendance né de la participation massive des Algériens à la victoire des armées alliées sur le nazisme, avait lancé des milliers d’Algériens dans un soulèvement de la dignité à Kherrata, Sétif et tout le sud de la Kabylie. Les At Melikeche avaient naturellement participé à cette première bataille pour l’indépendance. Encore une fois, ce sont les cimetières qui parlent de l’engagement de familles entières. Les tombes des martyrs de Kherrata sont souvent orphelines dans tous les cimetières et les mémoires locales villageoises.

Les At Melikeche unis dans le mouvement national et durant la guerre de liberation

Des années 1930 à 1953, Tazmalt le chef-lieu communal de la tribu était une Petite Algérie ! Tout le mouvement national avec sa diversité politique y était présent. Dénommée « La mère des cités » par Ben Badis, Tazmalt était le refuge des Messalistes, du PPA-MTLD, des oulémas musulmans, de l’UDMA de Ferhat Abbas. C’était le refuge de Mohamed Boudiaf et d’Abane Ramdane ! Hocine Ait Ahmed y avait des beaux-parents. Le mouvement national algérien mené principalement par le PPA regroupait autour de Larbi Oulebsir tous les nationalistes, sans clan, ni Seff ! Il y avait les nationalistes indépendantistes et une minorité européanisée de collaborateurs de l’administration coloniale. Durant la guerre de libération, les clans s’étaient mis au service du projet d’indépendance, sous le commandement de l’ALN à sa tête Azouaou Amrane, Mira Abderahmane et de nombreux officiers de la tribu Melikeche. On dénombre autant de chouhadas et de moudjahidines dans chaque clan !

Auteur
Rachid Oulebsir

 




Des chars s’approchent d’Harare après des menaces du chef de l’armée

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Zimbabwe

Des chars s’approchent d’Harare après des menaces du chef de l’armée

 Un convoi militaire en mouvement a été vu mardi près de la capitale zimbabwéenne, Harare, ajoutant au climat de tension au lendemain d’une mise en garde sans précédent du chef de l’armée à l’encontre du président Robert Mugabe.

« J’ai vu un long convoi de véhicules militaires, dont des chars (…) Je ne sais pas dans quelle direction ils allaient », a déclaré à l’AFP une vendeuse près du centre commercial Westgate, à environ 10 km du centre de la capitale.

Une deuxième témoin, au même centre commercial, a confirmé à l’AFP avoir vu le convoi. Plusieurs autres personnes ont également témoigné mardi sur les réseaux sociaux l’avoir vu. 

La raison de la présence de ce convoi n’était pas claire dans l’immédiat. Le porte-parole de l’armée n’était pas joignable pour le moment. 

Ces événements ajoutent à l’incertitude régnant dans le pays depuis la décision la semaine dernière du président Mugabe, 93 ans, de révoquer le vice-président Emmerson Mnangagwa, longtemps pressenti comme dauphin du président.

« On voit très rarement des chars dans les rues. Normalement, ils se déplacent peu », a relevé auprès de l’AFP Derek Matyszak, analyste à l’Institut des études sécuritaires, basé à Pretoria. « Chiwenga (chef de l’armée, NDLR) a lancé un défi à Mugabe (…) Mugabe n’a pas répondu dans l’immédiat mais il serait opportun pour Chiwenga d’organiser des manoeuvres militaires pour faire monter les enchères », a-t-il estimé.

Pour sa part, le parti du président Mugabe a accusé mardi le chef de l’armée de « conduite relevant de la trahison » après que ce dernier eut adressé lundi une mise en garde sans précédent au chef de l’Etat. Dans un communiqué, ce parti, la Zanu-PF, affirme que les critiques du chef de l’armée sont « clairement destinées à perturber la paix nationale (…) et démontrent une conduite relevant de la trahison de sa part étant donné que cela a été fait pour encourager au soulèvement ».

L’ancien vice-président Mnangagwa, 75 ans, a été humilié et démis de ses fonctions et a fui le pays, après un bras de fer avec la première dame, Grace Mugabe, 52 ans. Figure controversée connue pour ses accès de colère, Mme Mugabe compte de nombreux opposants au sein du parti et du gouvernement.

Dans une mise en garde sans précédent, le chef de l’armée, le général Constantino Chiwenga, a dénoncé lundi l’éviction du vice-président du pays et prévenu que l’armée pourrait « intervenir » si cette « purge » ne cessait pas au sein du parti présidentiel.

Ses déclarations semblent viser les efforts de plus en plus offensifs de Grace Mugabe pour se rapprocher du pouvoir et critiquer ses opposants, dont M. Mnangagwa. Avec l’éviction de ce dernier, elle se retrouve en position idéale pour succéder à son époux.

– « Tournant majeur » –

A la tête depuis 37 ans d’un régime autoritaire et répressif, Mugabe a été investi par la Zanu-PF pour la présidentielle de 2018, malgré son grand âge et sa santé fragile. Sous son régime, le Zimbabwe s’est considérablement appauvri et traverse une grave crise économique.

Réagissant à la menace du chef de l’armée, le principal parti d’opposition zimbabwéen, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), s’est clairement positionné contre une prise du pouvoir des militaires.

« Personne ne veut voir de coup d’Etat – et je ne dis pas qu’il va y en avoir un. Il n’est pas souhaitable que l’armée prenne le pouvoir. Cela donnera un coup d’arrêt à la démocratie, et ce n’est pas sain pour le pays », a déclaré un haut responsable du parti, Gift Chimanikire.

La branche jeunesse de la Zanu-PF a également fait savoir qu’elle s’opposait vivement à une prise de pouvoir de l’armée.

Mardi à Harare, les rumeurs allaient bon train sur une possible révocation par Mugabe du chef de l’armée, qui est considéré comme un allié de M. Mnangagwa. Le général Chiwenga, 61 ans, et M. Mnangagwa ont tous deux été des figures majeures – tout comme Mugabe – de la lutte pour l’indépendance du Zimbabwe.

M. Mnangagwa était vu comme l’un des lieutenants les plus fidèles de Mugabe, ayant travaillé à ses côtés depuis plus de 40 ans, et l’ancien vice-président entretient des liens étroits avec les militaires.

Cette crise « marque une nouvelle étape alarmante dans la course à la succession » de Mugabe, a relevé l’analyste politique Alex Magaisa. « (Mugabe) a déjà par le passé demandé à l’armée de rester à l’écart de la course pour prendre la tête de la Zanu-PF. Son autorité sur l’armée n’a jamais été testée à ce point. S’il ne fait rien, cela pourra être interprété comme un signe de faiblesse. S’il intervient, cela pourrait déclencher une confrontation ouverte ».

Auteur
AFP

 




Bouteflika importera des imams du Golfe et d’Egypte

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Prédication

Bouteflika importera des imams du Golfe et d’Egypte

C’est le Président Bouteflika en personne qui aurait donné instructions, selon plusieurs médias, pour que des imams soient importés d’Arabie Saoudite, du Yémen et autre Egypte. Cette décision est pour le moins étrange. L’Algérie serait-elle donc en manque d’imams ? 

En effet, le ministre algérien des Affaires Religieuses, Mohamed Aïssa, a indiqué que son département va faire appel à des imams de la mosquée El-Azhar d’Egypte, de la mosquée de la Mecque, du Yémen et du Bahreïn pour « former les imams » qui vont officier à la grande mosquée d’Alger. Il a en outre souligné que son département va exiger à ce que « le référent religieux national » soit enseigné lors de ces sessions de formations.

Les Algériens savent les dégâts causés par les enseignants et imams ramenés d’Egypte et autres pays arabes dans les années 1970, il est pour le moins curieux que les autorités décident de recourir encore une fois à des imams d’Orient dont les référents religieux et culturels ne sont pas les mêmes que ceux des Algériens. Aussi, si l’on observe, les pays cités sont déjà en proie à la propagation d’un islam salafiste des plus rétrogrades. 

Les plus persifleurs vont rappeler que l’Algérie importe tout, pourquoi pas les imams ?

Auteur
La rédaction

 




Les recettes pétrolières en nette hausse au 1er semestre 2017

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Fiscalité

Les recettes pétrolières en nette hausse au 1er semestre 2017

Les recettes de la fiscalité pétrolière effectivement réalisées au 1er semestre 2017 ont enregistré une hausse de près de 27% par rapport à la même période de 2016, tandis que les dépenses budgétaires ont connu une tendance baissière, a appris l’APS auprès du ministère des Finances.

Entre janvier et fin juin 2017, les recettes fiscales pétrolières recouvrées ont augmenté à 1.121,3 milliards de dinars (mds DA) contre 883,14 mds DA sur la même période de 2016.

Cette hausse intervient dans le sillage de l’augmentation des cours pétroliers qui avaient largement dépassé les 50 dollars au 1er semestre sachant que la Loi de finances 2017 (LF 2017) a été élaborée sur la base d’un prix référentiel de baril de pétrole à 50 dollars.

Pour rappel, la LF 2017 table sur une fiscalité pétrolière annuelle de 2.200 mds DA.

Quant aux ressources ordinaires, elles ont enregistré une forte hausse de l’ordre de 75% en se chiffrant à 2.500,8 mds DA au 1er semestre 2017 contre 1.433,4 mds DA au 1er semestre 2016.

Dans le détail, les ressources ordinaires sont composées de recettes fiscales ordinaires (1.433,6 mds DA contre 1.335,8 mds DA), de recettes ordinaires (137 mds DA contre 94,62 mds DA), des recettes d’ordres, dons et legs (15 millions de DA contre 21 millions de DA) ainsi que des recettes exceptionnelles (930,4 mds DA contre 3 mds DA).

Ainsi, les recettes budgétaires globales (fiscalité pétrolière et ressources ordinaires) effectivement réalisées ont atteint 3.622,05 mds DA contre 2.316,6 mds DA, en hausse de plus de 56% entre les deux périodes de comparaison.

La LF 2017 prévoit des recettes budgétaires annuelles de 5.635,5 mds DA.

Pour ce qui est des dépenses budgétaires effectivement engagées entre janvier et fin juin 2017, il est constaté qu’elles ont connu un recul de plus de 5% par rapport à la même période de 2016.

En effet, elles se sont établies à 3.876,5 mds DA contre 4.100,3 mds DA avec un recul à la fois des dépenses de fonctionnement et celles d’équipement.

Les dépenses de fonctionnement ont diminué à 2.473,16 mds DA contre 2.527,7 mds DA, en baisse de 2%.

 

 

Auteur
APS

 




Le président Macron sera à Alger le 6 décembre

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Algérie-France

Le président Macron sera à Alger le 6 décembre

Emmanuel Macron se rendra en Algérie le 6 décembre. C’est le président français en personne qui l’a annoncé en réponse à un habitant qui l’interpellait lors d’un bain de foule pendant une visite dans le nord du pays, à Tourcoing. L’information n’est pas passée inaperçue, cette visite a été le sujet d’échanges et spéculations. 

Lire aussi : Bouteflika-Macron : beaucoup de bavardage pour peu de choses 

Il faut dire que son dernier déplacement à Alger avait marqué les esprits.  « J’ai toujours condamné la colonisation comme un acte de barbarie. La barbarie fait partie d’un passé que nous devons regarder en face en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes », avait-il soutenu à la chaîne Echourouk News avant son élection à la présidence française. 

Cette déclaration lui a valu de nombreuses attaques de tous les camps politiques, à droite comme à gauche. C’est dire que la question du passé colonial français demeure un sujet explosif parmi la classe politique et l’opinion. 

L’agenda des réceptions officielles à Alger est fonction de l’état de santé du président Bouteflika. On se souvient qu’Angela Merkel a dû annuler sa visite à Alger à la dernière minute. Depuis mars 2013 et les nombreuses hospitalisations en France, le chef de l’Etat (80 ans) ne reçoit que très rarement des officiels étrangers. 

Auteur
Avec AFP

 




La création du FFS et la résistance politique (IV)

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Dossier. Abdelhafidh Yaha : un homme, un vrai :

La création du FFS et la résistance politique (IV)

 Yaha Abdelhafid (à gauche) avec Aït Ahmed et l’aspirant Si Arezki. Photo prise pendant le maquis du FFS.

Dans la partie précédente, nous avons examiné la situation qui portait à la naissance de formes de résistance citoyenne au putsch militaire de 1962, malgré les retournements de veste de personnalités politiques et militaires, et les compromissions du P.C.A. [Parti «communiste» algérien]. Ils ont préféré profiter, chacun à sa manière, de la situation arbitraire créée.

Concernant le P.C.A., on constate qu’il est dans sa nature idéologique même de « louvoyer » avec le pouvoir, sous prétexte de « soutien critique ». Ce genre de parti, depuis Karl Marx (1), aime trop le Pouvoir et l’État, pour savoir s’en distancer de manière convenable, en choisissant résolument le peuple dominé. Nous avons déjà eu le parti « communiste » français qui mit un certain temps avant de reconnaître la légitimité de la guerre de libération nationale algérienne. Il en fut de même de sa « succursale » algérienne. Par la suite, dans la « logique » de ce parti, vint le « soutien critique » aux chefs de la dictature nouvelle, masquée de « socialisme spécifique ».

Alors, demanderait-on, comment expliquer qu’un Si Lhafidh et d’autres de ses compagnons n’ont pas suivi le courant s’’”adaptant” à la nouvelle situation de dictature militaire ? Voici l’explication. Elle est fondamentale et constitue une des clés de l’histoire algérienne jusqu’à aujourd’hui :

« Malgré nos uniformes (2), nous nous considérons toujours comme des militants. Tout occupés à résoudre les problèmes de la population et à édifier notre État, nous ne réfléchissions pas en militaires mais en militants. »

Et cela, au point qu’ils ont transformé des casernes en… écoles !

Ainsi, naquit un nouveau parti. Dans une première phase, sa lutte était limitée au domaine politique.

« Contre le coup de force, le Front des Forces Socialistes avait refusé le bâillon comme étendard de l’Algérie indépendante en se dressant, en cet été trouble de 1963, contre l’arrogance des nouveaux maîtres du pays. La dictature en marche nous avait contraints, nous, combattants de l’intérieur, à reprendre le chemin des maquis pour jouer les prolongations.

Ce livre [le tome 2] est l’histoire du FFS, feu sacré entretenu pendant un quart de siècle pour résister à la dictature des faussaires. Au crépuscule de ma vie, j’estime qu’il est temps d’en faire l’inventaire et de dire des vérités. Y compris les plus amères… »

Toute l’originalité de ce témoignage, par rapport à d’autres, est précisément la révélation totale, preuves concrètes à l’appui, des vérités « les plus amères ». Résultat ? Nous verrons le prix que leur auteur aura à payer, même de la part de personnages les plus surprenants.

Mais revenons à la création du F.F.S (voir plus bas la vidéo). Abdelhafid Yaha explique les motifs fondamentaux de sa création.

« L’Algérie qu’incarne le pouvoir politique n’est pas celle dont nous avions rêvée dans les maquis. Installés à la tête de l’État par la force, ces hommes représentent tout ce qui nous était étranger : le clanisme, la prédation, le clientélisme et l’usurpation des symboles de la Révolution.

L’Algérie mérite mieux et nous ne pouvons nous taire plus longtemps. Après quelques mois d’observation, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait agir. Car, ne rien faire, c’est renier notre combat et trahir le serment fait à nos martyrs.

Nous décidons alors de créer un mouvement d’opposition comme réponse politique aux errements autoritaires d’un pouvoir de fait accompli imposé par la force. Le FFS est proclamé le 29 septembre 1963. »

Si Lhafidh en explique ainsi la genèse :

« Fidèle à mes convictions j’ai très tôt pris mes responsabilités pour poursuivre la lutte. Il était dans le droit fil de la plate-forme de la Soummam de nous opposer au pouvoir personnel. Afin de continuer le combat inachevé pour la liberté et la démocratie, je me suis dressé, avec d’autres anciens militants nationalistes, contre le régime autoritaire de Ben Bella-Boumediene. En juin 1963, à l’initiative du colonel Mohand Oul Hadj, Krim Belkacem et moi-même nous avons décidé de lancer un mouvement d’opposition. Deux mois plus tard, celui-ci prendra le nom du Front des Forces socialistes. » (3)

Régionalisme ou patriotisme ?

Si Lhafidh fournit, alors, la première des informations occultées, au sujet de ce parti d’opposition :

« Contrairement aux allégations de la propagande officielle qui tente de nous isoler, ce n’est pas une région d’Algérie qui s’est dressée contre le reste du pays. Car, cette terre est la nôtre dans toute sa splendide immensité. Au demeurant, la présence parmi nous de femmes et d’hommes originaires de plusieurs régions, révoltés par le pouvoir personnel, l’arbitraire et la chasse aux contestataires, atteste de notre volonté commune de freiner l’autoritarisme en marche. »

La réalité sur laquelle la propagande officielle jouait était celle-ci : « La Kabylie devient très vite la plaque tournante de l’opposition. »

Nous avons là une explication sur l’une des manières de la caste dominante indigène, bonne élève de la caste colonisatrice passée, d’appliquer la règle de l’empire romain : « diviser pour régner ». Cette règle consiste à manipuler le régionalisme, en l’occurrence Kabyles-« Arabes », pour perpétuer sa domination.

En effet, supposons que le mouvement d’opposition du FFS fusse né en Oranie. Aurait-on dit que ce sont les Oranais qui « se dressent contre le reste du pays », notamment contre les Amazighes ? La réalité est simple. La Kabylie fut l’une des régions, avec les Aurès (deux territoires montagneux où sévissait la plus grande misère), qui a souffert le plus lors de la guerre de libération nationale. Dans le premier tome, Si Lhafidh en fournit les preuves ; toutefois, jamais il n’en tire une quelconque « fierté régionaliste », mais, en authentique patriote algérien, il a toujours en vue l’ensemble du territoire national. Vue l’importance de l’argument, aujourd’hui, répétons son affirmation, à peine mentionnée ci-dessus : « cette terre est la nôtre dans toute sa splendide immensité ».

L’autre motif qui fit de la Kabylie la région qui s’opposa le plus à la dictature militaire, notamment par rapport aux Aurès, fut l’existence de militants plus conscients, influencés par la conscience plus profonde et plus éclairée des émigrés algériens, notamment kabyles, en France.

Ainsi, le F.F.S., contrairement aux allégations officielles du régime, fut une réaction de la partie la plus consciente, la plus résolue et la plus proche du peuple algérien, dans son ensemble. Preuve en sont les faits que Si Lhafidh fournit dans son témoignage.

Lire aussi : Du putsch militaire de 1962 à la veille de la création du FFS (III)

À propos d’un chef historique

On arrive à une autre révélation de Si Lhafidh. Il s’agit des comportements assumés par Hocine Aït Ahmed, l’un des dirigeants historiques de la guerre de libération nationale.

Une première fois, Si Lhafidh et ses compagnons, notamment Mohand Oulhadj, ex-colonel de la wilaya III, durant la guerre anti-coloniale,  lui proposent de se joindre à eux pour la formation du parti. Il refuse et propose un … « coup de force militaire ». Les deux autres le rejettent. Si Lhafidh écrit :

« Mohand Oulhadj ne cache pas sa déception :

– Ce n’est pas la première fois qu’Aït Ahmed refuse d’être à nos côtés. Même lorsque le clan d’Oujda est entré de force avec l’armée de l’extérieur, il n’a pas voulu être parmi nous pour défendre la légitimité du GPRA [Gouvernement Provisoire de la République Algérienne]. A l’époque, rappelez-vous, on l’avait invité à nous rejoindre, mais il a préféré partir en France.

C’est la deuxième fois qu’il nous fait faux bond… « 

Finalement, Hocine Aït Ahmed finira par accepter d’être le secrétaire général du F.F.S. Mais il faut lire le compte-rendu des événements qui le portèrent à ce poste, et quel fut l’importance du rôle de Si Lhafidh dans cette promotion. Ainsi, l’on découvrira une certaine manipulation de la vérité, au profit de Aït Ahmed, et au détriment du second. Les motifs de cette occultation seront présentés dans la dernière partie de ce dossier.

Ceci dit, il est très instructif de lire la déclaration de proclamation du FFS. Voici le début :

« La résistance du peuple algérien au coup de force constitutionnel a acculé le régime à découvrir son véritable visage. Les tenants du pouvoir ont recouru aux méthodes coloniales de corruption et de menaces les plus basses et les plus odieuses afin de bâillonner et de truquer la volonté populaire.

Le masque est tombé. La légende du zaïm [en arabe, le chef « génial et infaillible »], du militant suprême, du super-khalife [en référence aux souverains des dynasties arabes du passé] a crevé comme un ballon de baudruche. Par son abstention, encore plus massive, le peuple algérien a dit, le 15 septembre, un NON net et vigoureux au despotisme oriental et à ses instruments néofascistes. Les deux mascarades électorales ont clarifié la situation politique et fait apparaître l’opposition d’un homme assoiffé de pouvoir aux traditions révolutionnaires et démocratiques de notre peuple, d’une minorité d’usurpateurs à la majorité des citoyens, d’un clan à la nation, d’un groupe d’inconditionnels à l’ensemble des militants, pour qui la construction du socialisme est inséparable du respect de la personne humaine, de la liberté et de l’adhésion consciente.

Le potentat règne malgré le peuple et contre le peuple, et déjà en violation flagrante de la pseudo-constitution. La torture sévit dans les locaux de la PRG [Police des Renseignements Généraux], de la gendarmerie et de la sécurité militaire. La pseudo-constitution rejoint les serments de carrefours, les promesses de coulisses et les innombrables engagements solennels pris et trahis par Ben Bella. »

À la lectrice et au lecteur de constater quelles sont les différences et les ressemblances entre cette époque de 1963 et l’actuelle de 2017. Ainsi, on découvre la logique et la nature des régimes qui ont dominé l’Algérie depuis l’indépendance.

Du colonialisme au néo-colonialisme

Le 30 septembre 1963, revient sur le devant de la scène le problème des ex-officiers de l’armée française, dans une déclaration publique du FFS :

« Le cycle est bouclé. Après l’enlèvement du Colonel Saout El-Arab il y a deux mois, après le relèvement de ses fonctions du Colonel Si Othmane, après la mise sur la voie de garage du Colonel Zbiri et devant les menaces qui pèsent sur le Colonel Chaâbani, la séquestration du Colonel Si Hassan et de ses frères de combat dans le but de leur extorquer, malgré leur qualité de députés, et en violation de leur immunité parlementaire, des déclarations incompatibles avec leur dignité et leur honneur de militants, un des derniers chefs de l’intérieur, le Colonel Mohand Oulhadj, vient d’être relevé de ses fonctions (…) Ainsi apparaît la volonté du pouvoir d’éliminer définitivement tous les militants révolutionnaires de l’intérieur au profit des ex-officiers de l’armée française. »

Pendant ce temps :

« (…) des dizaines de militants ou sympathisants du FFS seront jetés en prison, sans le moindre procès. Pire encore, l’Algérie qui avait interpellé la conscience universelle sur l’usage de la torture pendant la guerre de libération nationale, se retrouve dans le camp des tortionnaires contre ses propres enfants. Le cri des suppliciés du centre d’interrogatoire de Notre-Dame d’Afrique dirigé par le sinistre commissaire Hamadache, hante encore les cauchemars des centaines de patriotes qui ont subi « la question ». Chef d’une police parallèle dépendant de la Présidence et assuré d’une totale impunité, Hamadache n’a pas hésité à enlever des militants, à pratiquer les pires tortures et à commettre de nombreux assassinats. »

En présence d’une telle situation générale (domination de caste, et répression des opposants voulant réellement la démocratie en faveur du peuple), ceux qui se proclamaient « progressistes » et « démocrates » sont restés sinon dans un silence assourdissant, du moins ont formulé des paroles accommodantes, au nom du sacro-saint « soutien critique », dont le nom réel est compromission.

Que fut, alors, la réaction des militants du F.F.S. ? Elle sera exposée dans la partie suivante.

K. N.

Email : kad-n@email.com

Notes 

(1) Voir la critique de Michel Bakounine contre le concept de « dictature du prolétariat » (en

réalité, une formule inédite pour justifier l’existence de l’État, sous une autre forme) et contre le parlementarisme (pratiqué par K. Marx et F. Engels, au détriment de l’opposition radicale).

(2) Si Lhafidh était officier l’A.L.N., Armée de Libération Nationale, combattant à l’intérieur.

Les mots entre crochets sont les miens ; ils fournissent les clarifications aux personnes non familiarisées avec les faits présentés.

(3) Citation extraite du tome 1, déjà cité dans la première partie de ce dossier.

 

Auteur
Kadour Naïmi

 




Lakhdar Madjen prend la tête du club en attendant…

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Jeunesse sportive de Kabylie

Lakhdar Madjen prend la tête du club en attendant…

Longtemps sous le contrôle d’un Hannachi connu pour sa proximité du pouvoir, la JSK vient de passer sous la présidence d’un autre homme du pouvoir, Lakhdar Madjen, cadre de l’ancien parti unique, candidat malheureux à de nombreuses élections à Tizi-Ouzou.
L’ère Hamid Sadmi a duré deux mois seulement. Elle aura finalement servi surtout à éliminer Mohand Cherif Hannachi pour laisser sur un plateau le club cher aux supporters du Djurdjura à un cacique du pouvoir et néanmoins hommes d’affaires prospère. Devant la complexité de la situation, l’ancien défense de la JSK s’est montré incapable de redresser le club, trahi sans doute par des hommes qui lui avaient miroité de renflouer les caisses du club. 

Depuis le début novembre, Lakhdar Madjène est installé à la présidence appuyé par deux adjoints, Azeddine Ait Djoudi et Mohamed Zaououi. Mais rien ne semble définitivement acquis. Le capital de la JSK pourrait être ouvert pour attirer les capitaux des industriels locaux. Comme le patron de Cevital qui a montré son intérêt pour le club par le passé. Une réunion de l’AG est prévue pour le 21 novembre. Là encore rien n’est acquis puisqu’on sait qu’Issad Rebrab est en conflit feutré (pour l’heure) avec le clan qui tient la présidence. Ce dernier, chatouilleux sur les symboles, et surtout quand on connaît toute la symbolique que porte la JSK pour la Kabylie, pourrait lui barrer la route encore une fois. 

Auteur
Sofiane Ayache

 




Eliminée par la Suède, l’Italie n’ira pas en Russie

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Mondial-2018

Eliminée par la Suède, l’Italie n’ira pas en Russie

L’Italie éliminée du Mondial 2018. Photo AFP

Le Mondial en Russie aura lieu sans les volubiles italiens. Sans Buffon qui ne deviendra pas le premier joueur à disputer six Coupes du monde, sans les guerriers Chiellini et Barzagli, sans les promesses Insigne, Belotti ou Verratti. L’Italie n’a pas réussi à battre la Suède lundi en barrage retour à Milan (0-0) et elle ne jouera pas le Mondial l’été prochain en Russie, du jamais vu depuis 1958 en… Suède. Le ticket revient donc à la Suède qui, sans Ibrahimovic et en ayant fait extrêmement peu en 180 minutes, retrouve la Coupe du monde pour la première fois depuis 2006 à la faveur de sa victoire 1-0 de l’aller. 

L’Italie toute entière ou presque va donc découvrir l’année prochaine à quoi ressemble une Coupe du monde sans « sa » Squadra Azzurra ». Ca n’est arrivé que deux fois, en 1930 et en 1958, autant dire que le souvenir est assez flou. Mais il n’y a pas que dans la Péninsule que cette élimination va faire un vide. Car l’Italie est un géant de la compétition, avec quatre titres, deux finales et deux places dans le Top 4. L’Italie pourtant est déjà allée en Coupe du monde avec des équipes simplement moyennes et elle y a même souvent très bien figuré. Mais ne pas parvenir à marquer un but en deux matches à ces Suédois tout justes solides est une faute grave.

Le sélectionneur Gian Piero Ventura, qui aura choisi de mourir avec ses mauvaises idées et n’aura donné qu’un quart d’heure de jeu en deux matches à Lorenzo Insigne, son plus grand talent, n’y survivra sans doute pas. Mais c’est toute l’Italie du football qui ne pourra désormais pas s’épargner une vaste réflexion sur son organisation et sur sa formation, même si cela semble paradoxal à un moment où la Serie A se porte nettement mieux qu’il y a quelques années.

Avant la désolation et les larmes du coup de sifflet final, l’ambiance à Milan a tout de même été superbe et a confirmé que le choix de San Siro, qui a réussi son avant-match, était le bon. Pendant que le vaisseau milanais tremblait, secoué par les sauts et les hurlements de plus de 70 000 tifosi, les joueurs italiens ont tenté de faire leur part de travail et de renverser le robuste 11 suédois. Ils ont failli y parvenir en fin de première période, avec deux occasions très franches signées Immobile (40e) puis Florenzi (45e). Ils ont mis du rythme, un peu plus en tout cas que lors du match aller, joué à une lenteur terrifiante. Mais ils ont beaucoup raté, encore, avec des centres imprécis et peu de jeu dans l’axe malgré les efforts de Jorginho.

Bouffon en larmes

Le match alors était surtout tendu, avec des penalties réclamés des deux côtés, quatre avertissements avant la pause, de l’inquiétude pour Bonucci qui a joué un bon quart d’heure sur une jambe et beaucoup de contestations. En seconde période, Bonucci a enlevé le masque qui protégeait son nez cassé à l’aller et c’est tout San Siro qui a poussé encore un peu plus fort. Florenzi d’une belle volée (63e), Immobile (64e) ou surtout El Shaarawy, frustré par une belle parade d’Olsen (87e), ont cru marquer et offrir à Buffon au moins 30 minutes de plus sous le maillot Azzurro. Mais l’Italie, globalement décomposée depuis sa défaite en septembre en Espagne (3-0) n’a pas marqué et Buffon a commencé à pleurer. Pour lui, l’heure de la retraite internationale est arrivée, à 39 ans et après 175 sélections. Un autre vide immense est à combler.

Auteur
Avec AFP

 




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