10.9 C
Alger
Accueil Blog Page 2134

Salim Yezza : quand donc un juge aura le courage de cesser les honteuses compromissions ?

0
Coup de gueule

Salim Yezza : quand donc un juge aura le courage de cesser les honteuses compromissions ?

Salim est un Algérien, militant des droits de l’Homme, qui n’a commis qu’un seul crime, défendre les droits de l’humanité dans ce qu’ils ont d’intangibles. Voilà sa seule faute au regard de notre innommable régime algérien.

Le chef d’inculpation ? « L’incitation à la haine » pour le principal. À cette lecture, sans connaître le dossier, nous serions orientés vers un propos raciste, une délation, une apologie de la violence, une sédition ou toutes autres actions qui justifient habituellement ce motif d’inculpation.

Non, Salim Yezza a tout simplement agi en citoyen démocrate et humaniste que nous sommes tous lorsque nous dénonçons les injustices et les crimes perpétrés par un régime militaire, ce qui est quotidien depuis 1962. L’origine précise de son inculpation fut ses écrits sur sa page Facebook appelant à une solidarité avec les les militants de Gherdaȉa lors des événements du M’zab.

Il n’a pas assassiné, il n’a pas appelé au meurtre, il n’a pas organisé une milice ni intenté à quel que droit que ce soit. Il s’est tout simplement ému des droits de l’homme, a rédigé des mots qui exprimaient son indignation, en toute sincérité et avec son droit d’expression le plus légitime.

Mais alors, depuis 1991 que je fustige ce régime militaire, avec des mots et des accusations bien  aussi forts, notamment lorsqu’il s’agit des droit identitaires, je risque quoi avec ces juges d’un autre temps, la peine de mort ?

Salim Yezza a été arrêté car il s’est rendu en Algérie pour un événement douloureux et privé. Il est revenu sur sa terre, celle que personne ne peut lui enlever quelle que soit sa résidence en France et son parcours personnel.

Il se trouve encore des juges en Algérie qui se compromettent à une barbarie pareille. Car, arrêter un homme, le juger et, peut-être, l’incarcérer pour ses opinions, j’ai beau chercher, je ne trouve pas d’autre qualificatif que celui de barbarie.

Ce jeune homme est militant de la plus belle des causes. Je ne le connais pas et ne sais même pas si ses opinions convergent toutes vers la même direction que les miennes. Mais le simple fait de s’exprimer pour les droits des êtres humains suffit à ma solidarité et à ma détermination à être toujours du même côté que ceux qui font face à ce régime militaire ignoble.

Le procès s’est ouvert la semaine dernière pour « incitation à la haine » et « incitation à attroupement ». Ce jeune homme risque deux ans d’emprisonnement dans les geôles inqualifiables de ces barbares. Deux ans de vie, de liberté et de jouissance des droits bafoués sans scrupules. Cela me révolte.

Selon ses avocats, la publication en question est couverte par la prescription. Mais qu’est-ce le droit au pays de ces tristes individus ? Et quels juges auraient, enfin un jour, l’honneur et le courage de cesser leur honteuse compromission ?

Aucune prescription ne couvre mes articles car dès la première convocation en 1992 chez le juge pour avoir fustigé les généraux, il ne s’est pas passé un seul trimestre sans que je récidive. Pour moi, c’est plus facile car, contrairement au jeune Salim, je n’ai plus aucunement l’intention de rentrer en Algérie dorénavant. Et c’est pour cela qu’il nous est fait un devoir de les traiter de barbares et d’être solidaire avec Salim Yezza.

Arrêter un jeune homme, le juger et l’incarcérer, que voulez-vous que je retourne faire dans ce pays de monstres ? Ce n’est pas le mien.

Le mien est ailleurs, dans les rêves de liberté et d’intelligence, profondément enfouis dans mon for intérieur.

Courage, Salim, ils prendront ta place, un jour ou l’autre !

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene, enseignant

 




- Publicité -

De l’utilité d’une espèce en voie de disparition

0
Tranche de vie

De l’utilité d’une espèce en voie de disparition

L’argument abordé dans cette contribution fut déjà, d’une manière générale, exposé précédemment (1). Des commentaires de lecteurs portent à y revenir sous une autre forme d’argumentation.

Un ami algérien, invité par moi à reprendre ses éclairantes contributions écrites sur des journaux algériens qui voudraient bien l’accueillir, m’a tenu en substance ces propos : « À quoi bon ?… J’ai déjà écris beaucoup sans avoir reçu de réactions encourageantes. Ajoute à cela que l’Algérie est dans une situation lamentable dans tous les secteurs, sans espoir d’en sortir, vue l’incapacité de tout ce qui est opposition démocratique au régime. En outre, en quoi serait-il utile d’écrire quand on vit depuis de longues années à l’étranger ? Enfin, et surtout, quand on a dépassé la borne des soixante-dix années de vie, nous sommes désormais des dinosaures en voie de disparition. Or, l’Algérie est composé d’environ 70 % de moins de 35 ans, et qui pratiquent moins la langue française que l’arabe classique. Quel écrit peut-on, nous, dinosaures, leur présenter ? Et seraient-ils intéressés à le lire ? Contentons-nous de constater que nous avons échoué à réaliser notre idéal de justice sociale alors que nous étions jeunes, et que, désormais, il est trop tard pour nous, dinosaures en voie de disparition. »

Voici ce que fut, en substance, ma réponse.

Un enfant de neuf ans

Lorsque la guerre de libération nationale algérienne fut déclenchée en 1954, j’avais neuf ans. Alors, j’étais angoissé et ne comprenais pas la signification des événements. À la maison, mes parents parlaient de « moudjahidines », tandis que la radio colonialiste dénonçait les « fellaghas » au « service de puissances étrangères ». Pour ma part, je constatais simplement que j’étais un colonisé, maltraité comme tel par les occupants de ma patrie, et par leurs collaborateurs autochtones administratifs. Cependant, je n’étais pas assez instruit pour chercher et connaître par moi-même la vérité sur la situation sociale en général, et sur la mienne, en particulier.

Par chance, dans mon quartier d’ »Algraba-village nègre », comme on l’appelait, à Sidi Bel Abbès, j’avais remarqué un «dinosaure ». Tous les matins, il s’asseyait devant le seuil de son ami horloger, et, sur une chaise, il lisait plusieurs journaux. J’ai approché avec politesse ce  monsieur aux cheveux blancs. Comme il connaissait mon père, le vieillard m’accueillit avec affection. Je lui demandais, vu qu’il lisait des journaux, de m’expliquer ce qui arrivait en Algérie. Il commença d’abord par vérifier du regard qu’il n’y avait pas près de nous des oreilles indiscrètes de mouchard. Ensuite, il commença à me donner des éclaircissements, et cela en dziriya (arabe algérien maternel), avec des mots simples, que j’étais en mesure de comprendre. Presque quotidiennement, j’avais alors mes leçons d’éducation sociale.

Elles m’encouragèrent à mieux maîtriser la langue française pour lire par moi-même les journaux. Mon bienveillant « dinosaure » m’apprit autre chose : savoir lire les journaux aussi bien de la propagande colonialiste que les publications démocratiques, genre « Alger républicain », si je me souviens bien. « Il faut, m’a-t-il dit, que tu apprennes à distinguer le vrai du faux, et, pour cela, tu dois lire les versions contradictoires. Ainsi, tu ne seras pas victime de la propagande, d’où qu’elle vienne. Tu dois être un esprit libre, capable d’acquérir tes libres opinions. »

Voilà comment ma conscience patriotique et critique est née. Un « dinosaure » l’avait offerte à un tout jeune garçon. Et combien d’enfants et presque enfants comme moi ne bénéficièrent pas d’une conscience pareille grâce à d’autres bienveillants et sages « dinosaures » !

Par la suite, durant mon adolescence, je lisais journaux, brochures et livres. Mes parents, conseillés par un voisin qui était moudjahid, prirent l’heureux choix de m’inscrire au lycée alors nommé « franco-musulman » de Tlemcen, en internat, loin de ma famille. « Là, avait déclaré notre voisin moudjahid à mes parents, votre enfant apprendra en même temps le français et l’arabe. Ainsi, à l’indépendance, il sera utile à son pays. » J’ai donc pu lire en langue française comme en arabe. Mon horizon intellectuel s’élargissait.

Puis, je lisais articles, brochures et livres d’autres « dinosaures », aussi bien algériens qu’étrangers. Progressivement, ma conscience sociale s’éclairait davantage.

Retour d’un dinosaure

« Rah azmâne ou ja azmâne » (un temps s’en est allé, un autre est venu), comme on dit en Algérie. Conformément à la loi biologique, je suis devenu membre du club des « dinosaures » en voie de disparition. Après une très longue absence géographique du pays, en 2012, quelques adolescents vinrent rendre visite au dinosaure que j’étais désormais. En larmes (je n’exagère rien), certains d’entre eux me tinrent en substance ces propos : « Nous sommes tellement désorientés ! Mais nous ne voulons pas nous résigner à ce que nous subissons et subit notre peuple !… Pourquoi des gens comme toi, vous nous avez abandonnés ? Même de loin, hors du pays, vous pouviez garder un lien avec nous, écrire dans un journal, nous envoyer des brochures… Nous avons besoin de connaître vos expériences et les réflexions que vous en avez tirées. Qu’importe si vous avez échoué dans la réalisation de votre idéal. Nous voulons savoir ce qu’ont été votre parcours, vos succès et vos échecs, afin d’éclairer notre présent, à nous. Nous ne voulons pas de « maîtres à penser », fournissant des recettes toutes faites ; nous avons seulement besoin de pistes de réflexion et d’action. Connaître vos échecs et leurs causes nous est précieux pour les éviter, et connaître vos succès, même éphémères, nous est également précieux pour savoir comment les reprendre et les améliorer. »

Oui ! À la vue de ces adolescents en pleurs, le dinosaure a, lui aussi, eut les yeux en larmes, comme eux. De tristesse et de joie. Tristesse du temps perdu de séparation et de silence ; joie des retrouvailles et découvrir qu’un dinosaure en voie de disparition est encore utile. Aux jeunes qui me faisaient face, j’ai reconnu ceci : bien que j’ai toujours connu et suivi la situation en Algérie, pendant de longues années j’avais estimé inutile d’intervenir par mes écrits, même en sachant que mon travail théâtral au pays était occulté, volé et que j’étais personnellement calomnié.

Devant ces adolescents, m’est revenue mon enfance. Un dinosaure avait éclairé ma lanterne sociale, sans, – il faut le souligner -, m’asservir à sa pensée, mais en m’aidant simplement à élaborer la mienne. À présent que l’enfant que j’étais est devenu un dinosaure, ne doit-il pas agir de même envers les enfants d’aujourd’hui ?… C’est là, me semble-t-il, une simple question de dette à reconnaître entre les générations, avant ma disparition de cette terre.

On pourrait, et cela le fut, objecter : « En intervenant, tu ne fais que servir tes intérêts et ton ego ». Oh ! Si je considérais uniquement ces deux aspects, je me contenterais de cultiver mon jardin, de voyager en fonction de mes possibilités financières, de m’amuser, comme on dit, bref de jouir de la vie de manière personnelle, sans m’occuper des autres, surtout pas des gens maltraités par leurs semblables… Mais, ma voie intérieure me déclare : « Si tu peux, à présent, jouir de ta vie, c’est parce que d’autres se sont activés, et même sont morts, afin que tu puisses jouir de ton existence. N’as-tu donc pas de dette envers ces personnes ?… Et comment l’honorer autrement qu’en les imitant : accorder une partie de ton temps aux personnes auxquelles une minorité de rapaces interdit de jouir paisiblement de leur vie ?… Il y a deux sortes d’ego : l’égoïste individualiste, indifférent aux autres, et l’altruiste, soucieux de leur témoigner ce qu’il peut comme solidarité. Le second ego est plus digne, plus enrichissant, donne plus de sens à ta vie personnelle… Quant à l’intérêt, si le tien coïncide avec celui des maltraité-e-s par les rapaces, il n’est que plus respectable, surtout quand cette coïncidence n’offre pas des privilèges, mais, au contraire, des ennuis de la part de ceux dont tu remets en cause les illégitimes privilèges. »

On pourrait, également, et cela le fut également, objecter : « Tu ne fais qu’étaler tes connaissances, avec tes références, parce que imbu de ta personne, et pour nous éblouir ! » Pour ma part, je constate que des lecteurs me témoignent leur reconnaissance pour ce que j’écris. Ceci dit, est-on imbu de sa personne, quand on sait que les écrits ne procureront pas des avantages et des privilèges, mais, à part la reconnaissance de certains, feront naître des adversaires, d’autant plus méchants qu’ils seront du côté des dominateurs et des exploiteurs de leurs semblables ?

Quant à ce qui est considéré comme « étalage de connaissances », peut-on écrire sans fournir les références nécessaires aux lecteurs, afin qu’ils vérifient par eux-mêmes la validité de ce qui est dit, et, éventuellement, approfondir les arguments exposés ?

Enfin, on pourrait, et cela le fut aussi, objecter : « Mais ce que tu écris, tu ne fait que le voler à d’autres que tu n’as pas l’honnêteté de citer ! »… Là où je ne mentionne pas d’auteur, en voici le motif. La lecture des écrits des autres est la meilleure quand on ne se contente pas de les répéter, comme un perroquet, un adorateur d’icône ou pour donner un « argument d’autorité » à ce qu’on écrit. La méthode efficace est de trouver le moyen de faire soi les idées positives des autres, en les adaptant à la réalité socio-historique actuelle, selon notre intelligence. Ainsi, on est créatif et, espérons-le, original, autant que possible. Comme on l’a déjà dit, tout ou presque tout a déjà été dit, dans le domaine social ; mais il reste à adapter de manière adéquate ce qui fut exposé à la réalité actuelle. Pas facile, mais indispensable, si l’on vise réellement à progresser dans la compréhension correcte de la société et de soi-même, pour la transformer et se transformer positivement, en particulier en vue d’une société où liberté se conjugue avec solidarité (2).

La pire des prétentions est de vouloir enseigner, parce qu’on détiendrait la vérité. Il s’agit simplement, je l’ai déjà dit, de proposer des opinions dans le cadre d’un débat démocratique. Rappel à celles et ceux qui n’ont pas lu cette mise au point dans mes textes précédents :

«Ceci dit, je l’ai écrit plus d’une fois dans mes contributions, et je le répète : je ne prétends pas « enseigner». Le motif est simple : je suis et serai toujours un étudiant jusqu’à ma mort. Je fais partie de ces êtres humains conscients de l’immensité de ce qu’il y a à connaître, et qui savent qu’en mourant, ils demeurent ignorants de beaucoup de choses, peut-être même de l’essentiel. Ma devise était et demeure : l’humanité, et donc moi qui en fait partie, ne procède pas vers plus de vérité, mais vers moins d’erreur. Si les gens qui ont voulu enseigner avaient donné son importance à ce principe, tellement de maux auraient été évité à l’espèce humaine. Certes, j’eus ma phase – juvénile – de croire à des « enseignants » et, en les suivant, de le devenir à mon tour. Heureusement, la priorité que j’ai toujours accordée à la réalité concrète (mérite de mon père ouvrier et de ma mère paysanne pauvre), même quand cette réalité contredisait mes « convictions », cette priorité m’a permis deux découvertes. La première : le meilleur et le plus authentique des instruits n’enseigne pas ; simplement il communique ses expériences pratiques et les observations théoriques qu’il en a tirées, quitte aux destinataires à en faire l’emploi qu’ils jugent utile ou non pour eux. Deuxième découverte : la personne, y compris la plus bardée de diplômes universitaires, qui prétend « enseigner », finit par imposer de manière totalitaire ses vues, même quand elle prétend « éclairer et sauver l’humanité de ses erreurs » (3).

Espérons avoir montré en quoi une espèce en voie de disparition peut encore être utile à celles et ceux qui y trouvent de quoi nourrir leurs propres réflexions.

K. N.

email : kad-n@email.com

Notes

(1) « Pourquoi écrire ? », https://lematindalgerie.comquoi-bon-ecrire ;     « Pour qui et comment écrire ? », https://lematindalgerie.compour-qui-et-comment-ecrire

(2) Une prochaine contribution sera consacrée à ces deux expressions.

(3) In « Clarifications à Monsieur Mourad Remaoun », https://lematindalgerie.comclarifications-m-mourad-remaoun

Auteur
Kaddour Naïmi

 




- Publicité -

Coupure géante d’électricité à Caracas, Maduro prêt de la chute

0
Venezuela

Coupure géante d’électricité à Caracas, Maduro prêt de la chute

L’électricité revenait progressivement mardi à Caracas, après la coupure géante qui a touché 80% de la capitale vénézuélienne, à cause d’un problème technique, a annoncé le gouvernement.

« 90% du service a été rétabli à Caracas, nous sommes à l’oeuvre pour revenir à 100%. On fait état de fortes pluies sur la zone de la panne », a annoncé sur Twitter le ministre de l’Electricité Luis Motta.

Plus tôt, il avait fait état d’une « coupure électrique qui touche 80% de Caracas. Le problème vient de (la station de) Santa Teresa. Nos agents font le nécessaire pour rétablir le service ». 

Cet incident provoquait d’importantes perturbations dans les transports en commun, la signalisation et les services de communication, a constaté l’AFP, dans cette agglomération de près de six millions d’habitants. L’aéroport international de Maiquetia, qui dessert Caracas, a été affecté près d’une heure.

« Nous sommes restés au niveau des services de l’immigration durant près de 40 minutes, il n’y avait pas de réseau téléphonique ni de wifi », a déclaré à l’AFP Estefania Freire, qui devait prendre un vol international. 

Les coupures d’électricité sont fréquentes au Venezuela, particulièrement en province. Dans plusieurs Etats de l’ouest du pays, comme dans celui de Zulia, le courant est rationné et les interruptions peuvent durer jusqu’à 12 heures. 
Le président colombien Juan Manuel Santos, qui achève son mandat le 7 août, a estimé que la chute du gouvernement vénézuélien de Nicolas Maduro était « proche » malgré la « répression » de la population.

La chute de Maduro est « proche », estime le président colombien

« Elle est proche, je pense. (Dans) un pays avec l’inflation que connaît le Venezuela -1.000.000% d’ici à fin 2018, selon le FMI-, le régime va s’effondrer », a déclaré M. Santos dans un entretien à l’AFP, lundi soir au siège du gouvernement. 

A quelques jours de la passation de pouvoir à son opposant Ivan Duque (droite), le chef de l’Etat centriste estime que la meilleure option pour la Colombie et le Venezuela, qui partagent une frontière de 2.200 kilomètres, est que Maduro s’en aille, espérons-le « de manière pacifique ».

Si cela n’est pas encore arrivé, c’est parce que, selon M. Santos, le gouvernement vénézuélien exerce une « répression toujours plus efficace ». « Il existe un paradoxe: plus la population souffre, plus elle est susceptible d’être réprimée. C’est cela qui a maintenu le régime de Maduro en place », a ajouté le président colombien.

En cas de chute du gouvernement vénézuélien, « dès demain, j’espère », « la Colombie serait vraiment disposée à aider de toutes les manières possibles ». 

Il a rappelé avoir plusieurs fois offert à Maduro « de l’aide humanitaire, des aliments et des médicaments » pour les Vénézuéliens « qui sont en train de mourir de faim ».

Mais le dirigeant socialiste du pays voisin est « dans un état de négation qui est de l’ordre de l’irrationnel, car il dit qu’il n’y a pas de crise, qu’il n’a pas besoin d’aide. Face à cette situation, il est très difficile de faire autre chose qu’exercer une pression (diplomatique) pour qu’il y ait un changement de régime le plus tôt possible ».

La Colombie est un acteur-clé de la pression internationale contre le gouvernement vénézuélien. Elle se trouve aussi confrontée à la plus forte arrivée de Vénézuéliens sur son territoire de son Histoire, avec un peu plus d’un million d’entre eux venus en Colombie ces 16 derniers mois pour fuir le crise économique.

Auteur
AFP

 




- Publicité -

Van Marwijk n’entraînera pas l’équipe nationale algérienne

0
Il a débuté avec le PSV Eindhoven

Van Marwijk n’entraînera pas l’équipe nationale algérienne

Annoncé comme éventuel successeur de Rabah Madjer à la tête de l’équipe nationale de football, le technicien néerlandais Bert Van Marwijk a entamé son travail mardi en tant qu’entraineur-adjoint du PSV Eindhoven (Div.1 néerlandaise) et met fin ainsi aux rumeurs l’annonçant du côté des Verts.

Van Marwijk (66 ans) a dirigé l’Australie lors de la dernière Coupe du monde 2018 disputée en Russie, avant de quitter son poste à l’issue de l’élimination des Socceroos au premier tour de la compétition.

Le président de la fédération algérienne de football (FAF) Kheireddine Zetchi a laissé entendre lundi à la presse, peu après la fin des travaux du Bureau fédéral tenus au Centre technique national de Sidi Moussa, que le successeur de Madjer serait un « mondialiste ».

Kheireddine Zetchi, a en effet effectué une précision importante en soulignant que le nouveau sélectionneur est « un entraîneur mondialiste (qui était au Mondial 2018, ndlr) ».

Puis d’ajouter : « Le seul détail qui manque pour l’officialisation est l’accord financier. Comme vous le savez, après la Coupe du monde plusieurs entraîneurs ont demandé à prendre des vacances et on respecte leur choix, mais je vous confirme qu’il sera officialisé lors des prochains jours », a assuré Zetchi.

Gernot Rohr coupe court aussi

Le sélectionneur franco-allemand de l’équipe nigériane Gernot Rohr, qui constituait le plan B de la FAF, a coupé court aux rumeurs, en décidant de poursuivre sa mission avec les « Super Eagles » : « Quand vous avez une équipe qui joue aussi bien, en battant l’Islande (au mondial 2018) qui est classée 20ème dans le monde, une équipe qui était proche de mettre l’Argentine au KO. Qui penserait à démissionner de cette équipe ? Vous auriez besoin de remettre en question votre propre travail. Non, il est hors de question pour moi maintenant », a indiqué Rohr lundi dans un entretien accordé au quotidien nigérian The Guardian.

Selon une source proche de la FAF, le nom du technicien portugais Carlos Queiroz, dont le contrat avec la fédération iranienne expire ce 31 juillet à minuit, tient la corde et devrait succéder à Madjer. Queiroz était tout proche de mener l’Iran aux 1/8es de finale de la dernière Coupe du monde.

« Nous sommes en contact permanent avec le futur sélectionneur qui est très chaud à l’idée de travailler en Algérie. Je ne peux dévoiler son identité tant que les négociations sont toujours en cours. Il reste quelques détails financiers à régler avant l’annonce officielle », a déclaré le patron de la FAF lundi à la presse.

L’équipe nationale reste sur quatre défaites de rang en amical sous la conduite de Madjer, dont la dernière concédée le 7 juin dernier à Lisbonne face au Portugal (3-0).

La prochaine sortie officielle des Verts est prévue le week-end du 7 au 9 septembre en déplacement face à la Gambie à Banjul, dans le cadre de la 2e journée (Gr.D) des qualifications de la CAN-2019, dont la phase finale aura lieu au Cameroun.

Auteur
Avec APS

 




- Publicité -

Mohamed VI : cher peuple, que puis-je faire pour les damnés ?!

0
Politique fiction 

Mohamed VI : cher peuple, que puis-je faire pour les damnés ?!

Le discours d’un roi, « c’est toujours sur démission collective que les tyrans fondent leur puissance”.

Il s’agit pour moi de parodier ce qui est utopique. Un versant de double discours rablaisien : utopique dans le sillage de Thomas More (1) imaginant la société marocaine avec un gouvernement du Roi idéal, désirable bien qu’irréalisable, et parodique puisqu’il oriente les sujets les plus sérieux tels que les centaines d’années de prison vers une possible amnesty d’un régime au despotisme oriental fortement manifesté (2). 

Je me demande alors si ce double mécanisme utopie-parodie ne qualifie pas le mieux les promesses – échecs de Mohamed VI et son incapacité à faire autre chose que son père avec un discours « social ».

Commencer un discours par la stigmatisation les négatifs et des nihilistes, ou une relecture négative de l’être et du néant dirait un ami, quand on a été absent et concentré sur des affaires conjugales, montre le grand décalage par rapport aux affaires du pays.
En attendant, j’aurais aimé entendre cet esprit !

Cher mon peuple, 
Peuple de ma suzeraineté
Peuple de mes protections de ma souveraineté.
Après l’hiver et notre déplaisir, le printemps sans désir, tu attends du souverain de te parler sans begayer, sans éviter mot, sans monnayer.
Tu m’as confié un patrimoine, légué ta confiance tel à un moine 
Ai-je répondu, ai-je défendu, ai-je été l’idoine?
A Jerada, ou Zagora, ou dans le Rif
Tes cris, tes hurlements, tes aboiements, 
Que mes vizirs en excès d’attermoiment ont mal accepté, me renvoient à mes absences et mes larmoiements
Je n’ai pas fait le seul voyage à faire, celui de tes douleurs.
Tes misères accrues, tes humiliations recrues, tes souffrances absolues
Je les vois, je les sens 
Je les conçois, je les comprends

Tu m’as légué un pays, que j’ai légué à mes délégués, qu’ils ont relégué aux bans des nations.

 Je ne peux rien te cacher.
Ton éducation oubliée,
Tes libertés décriées,
Ta dignité altérée vous a abasourdie.
La rue, les tréfonds des mines, les aridités de vos montagnes vous étouffent 
Les lendemains qui ne chantent ne donnent que précaires et malbouffe.

Cher mon peuple
J’ai consenti il y’a un an que les 18 ans à te commander étaient échecs et désillusions 
J’ai nommé des responsables aux formidables illusions.

J’ai décidé de reprendre la main, de redevenir ton monarque, ton absolu, ton suprême.

Mais tout n’est pas paradis 
Entre celui qui cumule les dollars 
Et celui qui n’a pas le moindre radis
Celui qui se soigne sans soucis 
Et celui qui n’a que le linceul comme abris 
Celui qui vit dans les palais
Et celui qui se cloître dans le gourbi 
Celui qui éduque à Harvard 
Et celui qui résiste dans les taudis 
Celui qui cumule richesse et bonheur 
Et celui qui ne vit.

Rien de tout ce que j’ai promis n’est construit

Damnés sont tes enfants
Damnés sont tes cris 
Damnés sont tes âmes souffrances 
Mais que puis- je faire de plus que je n’ai pu faire ?

J’ai confié le pays à mes confidents 
Les reines de mes pensées à mes confesseurs.

Les idées les plus belles aux redresseurs
Mais, cher mon peuple, tu ne vois que profiteurs, indignes casseurs.

Tu l’as remarqué et tu t’es manifesté
Tu sais bien que dans le pays de ma majesté, rien ne saurait être tolérable sans ma suprême volonté.

Ta fleur de jeunesse, ta ressource de femmes, ton capital d’appartenance ont enfanté ta dignité que des indignés ont élevé en hymne à la vie.

Alors que puis-je pour tes damnés ?
Si je les libère, je te libère et je condamne mon pouvoir.

Si je les embastille encore, je t’embastille et je condamne mon pouvoir.

Cher mon peuple,
J’ai décidé de me libérer de tes charges et te céder ton pouvoir.
J’ai décidé de me demettre de tes affaires pour me concentrer sur mes affaires.

 
Je serais ton Roi et toi mon pouvoir, nous demissionnerons collectivement.

 
Cela, certains le qualifient de démocratie
Je ne m’occuperais plus de tes questions citoyenne.

Quand à tes vilipendeurs, tu sauras t’en occuper.

Parmi tes enfants, il y’a ceux qui seront plus dignes de ta sollicitude.

Crois moi cher mon peuple, j’ai compris.

Je te laisse

Ton monarque d’hier et d’aujourd’hui
Demain on verra !

M. T.

Notes
(1) Discours utopique, discours parodique: le paradigme thélémique du Silène inversé, François Rigolot, seizième Siècle, No. 2 (2006), pp. 43-55
(2) « Le despotisme oriental », Karl Witfogel, 1957 : Oriental Despotism: A Comparative Study of Total Power, New Haven, Connecticut, Yale University Press. En français, « Le Despotisme oriental », traduit par Michèle Pouteau, Paris 1964, 1977.

Auteur
Mohamed Bentahar

 




- Publicité -

Affaire Salim Yezza : le verdict renvoyé à mardi prochain

0
Justice

Affaire Salim Yezza : le verdict renvoyé à mardi prochain

Prévu initialement aujourd’hui mardi, le verdict dans l’affaire de l’activiste chaoui Salim Yezza a été renvoyé au mardi 7 août apprend-on de son avocat Me Kouceila Zerguine.  

Pour rappel, Salim Yezza qui est revenu de France où il réside pour assister aux obsèques de son père, a été arrêté le samedi 14 juillet 2018 par les services de la police aux frontières  à l’aéroport Mohammed Khider de Biskra alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol vers Paris. Cette arrestation inattendue intervient en vertu d’un mandat d’arrêt émis par le tribunal de Ghardaïa.

Les chefs d’inculpation retenus contre Salim Yezza sont «incitation à attroupement » et «incitation à la haine » pour une publication sur son Facebook remontant à 2014 dans le sillage des événements tragiques qui ont secoué la région du M’zab à cette époque. Lors du procès, le procureur a requis des peines très lourdes contre l’activiste : deux ans de prison ferme et une amende de 100 000 DA .

Son avocat, Maître Zerguine quant à lui, avait dénoncé plusieurs vices de forme et a plaidé l’acquittement de son client.

A noter qu’une large campagne de solidarité avec le militant a vue le jour sur les réseaux sociaux et sur le terrain où de nombreux rassemblement exigeant sa libération ont été organisés aussi bien en France qu’en Algérie.

Auteur
Jugurtha Hannchi

 




- Publicité -

L’Algérie et nos égarements

0
Regard

L’Algérie et nos égarements

L’image tutélaire d’un président absent.

Manifestement rien ne fonctionne dans cette Algérie en perte de repères. Mais qu’est-ce qui se passe au juste? Pourquoi tout ça ? Voilà ce qui doit être aujourd’hui l’objet de notre examen de conscience.

La morosité s’est emparé de toute la société, nos jeunes sont déprimés, nos cadres sont dégoûtés, nos militants et nos journalistes préoccupés par la tournure autoritaire du régime, nos fellahs déçus de ces rentiers qui ne les regardent que quand les caisses sont vides, nos femmes inquiètes d’un pays qui se referme de plus en plus dans ses tabous et sa misogynie, notre diaspora en colère contre des tarifs de voyage excessifs qui l’empêche, en plein été, de regagner le bercail, etc. Et cerise sur le gâteau, certains prophètes de malheur nous parlent même maintenant de faillite. Mais de quoi ? De nous-mêmes ! De tout ce qui reste à cette Algérie, devenue réservoir de nos frustrations collectives.

Le décor n’invite, hélas, personne à l’euphorie et il va falloir maintenant nous demander ensemble pourquoi, en quelques mots, nous continuons à errer dans ce couloir du pessimisme pathétique, pourquoi nous formulons toujours négativement les choses, pourquoi nous nourrissons le soupçon, au lieu d’encourager ce qui est bon en nous, pourquoi nous choisissons de dire du mal et de dénigrer notre pays, au lieu d’en dire du bien. C’est cela qui doit nous ouvrir les yeux sur nous-mêmes d’autant qu’il nous met, sans aucune échappatoire possible, face à nos contradictions, nos incohérences, nos responsabilités. 

Nous sommes allés loin dans la division sociale en Algérie, nous avons laissé pendant longtemps prospérer la pauvreté et s’aggraver nos fractures internes, nous avons ignoré le savoir, la compétence, la culture, le génie, nous avons baissé les bras devant la dégradation du cadre de vie de nos citoyens, laissé les pires maux se généraliser, nous avons ouvert la voie à la médiocrité et à la médiocratie !

Puis, nous ne nous sommes pas débarrassés de nos anachronismes et de nos rhumatismes. Quel aveuglement collectif ! D’emblée, il nous faut faire le ménage à la maison, évacuer tout ce qui nous gêne dans nos démarches vers la résolution de cette crise monstre qui nous coupe l’oxygène, nous étrangle. Le défi n’est pas aussi impossible si l’on met un point d’honneur à souligner en caractères gras que toute réforme sociale passe par l’éducation, la transparence dans la gestion, le courage d’initiative, la critique constructive, le sérieux, l’objectivité, la bonne gouvernance… Au boulot, vite ! 

Auteur
Kamal Guerroua

 




- Publicité -

Un quatrième terroriste éliminé par l’ANP à Skikda

0
Terrorisme

Un quatrième terroriste éliminé par l’ANP à Skikda

 Un quatrième terroriste a été abattu lundi et un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov et une quantité de munitions récupérés suite à l’opération de recherche et de ratissage menée par un détachement de l’Armée nationale populaire (ANP) dans la localité de Bissy, commune d’Azzaba, wilaya de Skikda, indique mardi le ministère de la Défense nationale dans un communiqué. 

« Dans le cadre de la lutte antiterroriste et suite à l’opération de recherche et de ratissage dans la localité de Bissy, commune d’Azzaba, wilaya de Skikda (5ème Région militaire), un détachement de l’ANP a abattu, le 30 juillet 2018, un quatrième terroriste et récupéré un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov et une quantité de munition », précise la même source.

Ainsi, le bilan de cette opération, qui est toujours en cours, s’élève à la neutralisation de quatre terroristes et la récupération de trois pistolets mitrailleurs de type Kalachnikov, un fusil semi-automatique de type Simonov et une quantité de munitions, conclut le MDN.  

Cependant, selon plusieurs sources, sept soldats ont perdu la vie au cours de ces combats.

Auteur
APS

 




- Publicité -

Qui sème le chaos récolte la tempête !

0
Regard

Qui sème le chaos récolte la tempête !

Benyamin Netanyahu et Donald Trump : deux va-t-en-guerre.

Le chaos, une notion chère à la philosophie moisie du conservatisme continue à avoir des partisans comme si notre monde était toujours une jungle où la force brutale est un passage obligé pour solutionner un problème politique. Ses partisans provoquent eux-mêmes le chaos pour atteindre leur but politique.

Henry Kissinger fut un  »brillant avocat de cette stratégie politique (1). Cette ‘’subtile philosophie’’ prône donc le chaos pour faire bouger les lignes comme se plaisent à le dire ses idéologues. Kissinger mit en pratique cette notion dans le conflit Israël/pays arabes qui entraina le retrait d’Israël du Sinaï et d’une partie du Golan syrien (2).

Trump en boutefeux !

De nos jours, un autre républicain, mister Trump applique les  leçons de Kissinger en donnant un coup de pied dans la fourmilière dans le camp même de ses alliés (OTAN, guerre commerciale) sans parler de la Palestine où il ressemble à un éléphant dans un magasin de porcelaine. Ainsi cette politique du chaos, l’Occident aujourd’hui l’expérimente de nouveau au Moyen-Orient. Il pense réitérer son exploit de la première guerre mondiale quand cette région était alors sous la coupe de l’empire Ottoman (Accords Syces/Picot 1916). Sauf que beaucoup d’eau a coulé depuis dans le fleuve de l’Euphrate et, comme le disait le général Giap,  l’impérialisme est un mauvais élève, il n’apprend rien des leçons de l’histoire. Primo, en 1916 l’Occident vainqueur de la guerre 14/18 était le maître absolu de la région, manipulant une myriade de tribus pour créer des États qui le laissaient siphonner leur pétrole en contre partie d’une garantie de leur sécurité. Aujourd’hui, d’autres joueurs extérieurs à la région (Russie, Chine) mais aussi des acteurs autochtones qui ne ressemblent pas du tout aux féodalités de la belle époque de Sices/Picot (Iran, Irak, Syrie) déjouent d’ores et déjà son petit jeu avant de le ramener à la raison. Ainsi la ‘’géniale’’ trouvaille du chaos  est en train de se retourner contre cette Occident dont son arrogante certitude lui fait croire qu’il est dans son droit au nom de ses hautes valeurs ‘’politiques’’ et ‘’humanistes’’.  Fermons cette petite parenthèse pour nous pencher sur la nouvelle carte qui se dessine au Moyen-Orient sur le plan géopolitique et géostratégique.

1) Sur le plan géopolitique, on voit, d’ores et déjà, que nombre de pays qui ont foncé tête baissée derrière les USA /Israël tout en faisant ‘’plaisir’’ aux États féodaux du Golfe, descendre de quelques étages de leur piédestal. Cette ‘’mise à l’écart’’, ils vont la payer par une douloureuse facture sur le plan diplomatique et économique. Ils perdront leur influence politique et cerise sur le gâteau, ils verront, les milliards pour la reconstruction de la Syrie dévastée, leur passer sous le nez. Ils comprendront alors, si pour eux, l’argent n’a pas d’odeur, il n’en est pas de même pour les peuples qui mettent leur dignité au dessus de tout. En revanche, les pays qui ont assimilé l’intelligence de l’histoire voient leur horizon se dégager pour atteindre leurs objectifs en symbiose avec les réalités du monde en mouvement mais dont les buts sont aussi dictés à la fois par des impératifs de sécurité nationale et plus prosaïquement par des intérêts économiques. Les pays en question, jadis ‘’écartés’’ des routes de commerce et des mers chaudes, vont ainsi multiplier à l’avenir leurs capacités économiques et militaires de grandes puissances (re)devenues (Russie, Iran, Chine).

Ces bouleversements géopolitiques ont fait perdre leur latin à ‘’nos spécialistes’’  assistant au spectacle des alliances, ici contre nature, ailleurs insolites ou bizarres, entre acteurs dans la région. Comme à leurs habitudes, ces ‘‘spécialistes’’ le nez dans le guidon saoulent l’opinion avec leurs analyses à mille lieues des réalités des champs de bataille. Ils continuent à débiter leurs balivernes loin, très loin des faits historiques qu’ils moulinent avec les ‘’théories’’ de l’apparence des choses et de la technique banale de comparaisons incongrues.

Un peu d’ignorance mélangée à de la conviction quelque peu ‘’travaillée’’ leur assurent la paix de l’âme. Comme par exemple dénoncer le terrorisme (chez soi) qui se cache derrière une religion et fermer les yeux sur des ailleurs quand des pays soutiennent ouvertement et allégrement les mêmes terroristes. Il est vrai que le commerce juteux avec ces pays nécessitent que l’on fasse quelques sacrifices. Il est vrai aussi que dans leur représentation du monde, les morts n’ont pas le même prix… toujours la théorie du monde comme jungle livrée à la bestialité.

Quant aux bouleversements géostratégiques, il n’y a qu’a entendre les menaces des USA à l’encontre de l’Iran et la guerre menée par l’Arabie saoudite au Yémen. Quant à Israël, il n’y a qu’à observer l’agitation diplomatique et militaire de son premier ministre et de son armée.l. Sur le plan diplomatique, les nombreux voyages de Netanyahou à Moscou et ses demandes de protections non pas aux USA (déjà acquises) mais à la Russie, sont des signes à la fois d’inquiétudes et de glissements des rapports de force.

Israël : la peur-panique

Oui les données stratégiques de la guerre ont changé et la peur panique d’Israël quant à la présence iranienne en Syrie en est la cause. Il faut avoir en tête la faiblesse stratégique d’Israël en raison de l’absence d’une profondeur géographique dans son territoire. Ironique paradoxe et arrogance maladive, Israël supplie, exige, mendie auprès de la Russie de lui garantir une  »profondeur stratégique » sur… sur le territoire de son pire ennemi, la Syrie. Un éloignement » géographique de 100 kms de l’Iran des  »ses frontières (2) )et qui plus est démunie de toute arme de type missile. Bref jusqu’ici,  Israël a compensé cette faiblesse ou handicap par deux facteurs, la suprématie de son aviation et la capacité à porter la guerre sur le territoire des autres. En 2006, la guerre au Liban contre le Hezbollah ouvre une fissure dans cette  stratégie. Le Hezbollah n’avait ni palais ni usines à perdre avec les bombardements de l’aviation ennemi.

En revanche de simples casemates d’où sortaient ses combattants a suffi à ces derniers de faire des ravages dans les colonnes de tanks israéliens Merkava. Leurs lance-roquettes faciles à manier et à déplacer mais néanmoins redoutables tombaient dans des campements militaires en Israël même. Cette guerre de 2006 a calmé les ardeurs de cette armée israélienne qui s’est abstenu depuis d’entrer au Liban quand et comme bon  lui semblait. Si le ‘’petit territoire’’ du Hezbollah au Liban fait réfléchir Israël, qu’en est-il de la Syrie installée dorénavant sur le plateau du Golan ayant la vue sur les kibboutz et les bases militaires israéliennes ? Si l’on ajoute son allié iranien lourdement équipés d’armes sophistiquées, il n’est pas difficile de deviner pourquoi Israël mobilise sa diplomatie et pourquoi son armée cherche des parades pour maintenir ses avantages stratégiques. Quand bien même son aviation garde sa suprématie dans les airs, elle n’a plus les moyens de se balader sans risque dans le ciel de la Syrie (DCA plus performante acquise chez son allié russe).

Et plus grave encore, comment faire la guerre en territoire ennemi plein de pièges et sans protection de l’aviation ? Et enfin, Israël a un ennemi invisible et redoutable, le TEMPS. Il lui difficile de faire une guerre longue pour des raisons liées à sa structure économique, démographique et la vulnérabilité de ses métropoles à portée de tir de missiles.Voilà donc les redoutables problèmes militaires et politiques à résoudre. Ce sont du reste ces problèmes à la fois militaires et politiques qui font réfléchir le gouvernement israélien avant d’envahir éventuellement Gaza infiniment plus fragile. Les militaires en bon stratèges donne la priorité au front nord syrien car faire la guerre à Gaza mobiliserait des forces sans réel but militaire et risqué sur le plan politique. L’opinion internationale ne comprendrait pas le pourquoi d’une guerre contre une population dans une prison à ciel ouvert alors que l’on s’abstient d’affronter au Nord le  »dictateur Assad ». En vérité, comme toujours, Israël n’écoute pas cette opinion internationale. Il écoute ses généraux qui font leur job de stratège. Aujourd’hui, ce sont eux qui poussent Nétanyahou à calmer le jeu à Gaza pour qu’ils puissent résoudre la difficile équation stratégique composée de variables inconnues, nombreuses et complexes. Révolu le temps où l’on pouvait détruire toute une aviation égyptienne stationnée sur un terrain à l’air libre. Fini le temps des agressions sans riposte de l’ennemi.

La guerre du Liban en 2006 et celle de Syrie depuis 2011 ont changé les données de la guerre. Leurs effets commencent à se faire sentir. Et ce n’est pas la théorie du chaos qui va venir en aide aux partisans de la force brutale. L’éternité si tenté qu’elle existe est un élément aléatoire dans l’art de la guerre et des rapports de force. C’est Giap qui a raison et non Kissinger. Et son élève Trump se familiarise peu à peu avec cette vérité.Il a commencé avec la Corée du Nord et aujourd’hui même, il continue avec l’Iran.

A. A.

Notes

(1) Henry Kissinger, secrétaire d’Etat de Nixon plus politique que diplomate ne raisonnait que selon le rapport des forces imposé par la brutalité et la puissance des moyens engagés. Il appliqua sa théorie au Vietnam dont le peuple coriace et résistant a fini par l’obliger signer la paix quand le ‘’grand’’ Kissinger pressentit que l’armée américaine allait connaître le sort des Français à Dièn Bièn Phu.

(2) »Ses frontières », c’est lui qui les trace comme le Golan occupé, réserve d’eau inestimable dans une région où l’eau a plus de valeur que le sang…

(3) En contrepartie de l’évacuation du Sinaï, l’Egypte signa un traité de paix avec Israël. Quant à la Syrie, elle refusa de suivre l’exemple de l’Egypte. C’est du reste une des raisons de la guerre actuelle qui a vu Israël aider les ‘’rebelles’’ pour occuper et garder ‘’éternellement’’ le Golan.

Auteur
Ali Akika, cinéaste

 




- Publicité -

Sept soldats tués dans un accrochage avec un groupe armé à Azzaba

0
Terrorisme

Sept soldats tués dans un accrochage avec un groupe armé à Azzaba

Lundi 30 juillet, sept soldats sont tombés dans un violent accrochage à Besi, dans la daïra de Azzaba, située dans la wilaya de Skikda, ont révélé plusieurs sources d’information. D’autres soldats ont été également blessés dans les combats.

S’il a annoncé l’élimination de trois terroristes dans un communiqué rendu public lundi, le ministère de la Défense reste silencieux sur les pertes de l’ANP au cours de ce ratissage.  

Le 14 février 2018, cinq militaires ont été tués et deux autres blessés dans l’explosion d’une mine à Tebessa.

Mais la plus grosse perte dans les rangs de l’ANP depuis l’embuscade a eu lieu à Aïn Defla en janvier 2015 où 14 soldats sont tombés dans une embuscade revendiquée par le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Au moment où ces jeunes soldats menaient leur opération contre les terroristes, le ministre de la Justice, Tayeb Louh dissertait à Alger sur les vertus de la « réconciliation nationale ». 

Auteur
La rédaction

 




- Publicité -

DERNIERS ARTICLES

Récolte des olives en Kabylie

Quand les olives tombent, la Kabylie se lève

0
Il existe en Kabylie une saison qui n’est écrite dans aucun calendrier officiel, mais que tout le monde reconnaît immédiatement : la cueillette des...

LES PLUS LUS (48H)

Récolte des olives en Kabylie

Quand les olives tombent, la Kabylie se lève

0
Il existe en Kabylie une saison qui n’est écrite dans aucun calendrier officiel, mais que tout le monde reconnaît immédiatement : la cueillette des...