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Le consulat de France à Alger dément les rumeurs sur le gel des visas

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Voyage

Le consulat de France à Alger dément les rumeurs sur le gel des visas

« Le lundi 23 juillet 2018, des informations erronées ont été publiées au sujet des procédures de prise de rendez-vous pour les demandes de visas pour la France auprès du prestataire VFS Global. Certains articles de presse ont fait état d’une supposée « impossibilité d’obtenir des rendez-vous de demande de visas avant juillet 2019 ».

Le Consulat général de France à Alger dément cette information et confirme qu’il n’y a aucun gel des demandes de rendez-vous pour l’année à venir concernant les demandes de visas auprès du prestataire VFS Global.

Chaque jour, entre 1.000 et 1.500 créneaux de rendez-vous sont ouverts par le Consulat général. Ainsi, sur une période de deux mois, entre 60.000 et 90.000 rendez-vous sont proposés au public.

L’accès à des créneaux disponibles est cependant difficile en raison d’un niveau élevé de la demande et de l’intervention trop fréquente d’intermédiaires indésirables qui préemptent les rendez-vous disponibles pour ensuite les revendre. Le consulat général de France et VFS travaillent à des solutions techniques visant à écarter ces derniers et invitent les particuliers à ne pas faire appel à leurs services.

Il est rappelé que la prise de rendez-vous s’effectue sur le site www.France-visas.gouv.fr sur lequel doit également être saisie la demande de visa en ligne ».

 




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L’ambassadeur US en Algérie visite l’usine Cevital à Bejaia (Vidéo)

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Visite

L’ambassadeur US en Algérie visite l’usine Cevital à Bejaia (Vidéo)

John Desrocher, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique (USA) en Algérie, a visité dimanche 19 juillet, le complexe industriel du groupe Cevital à Béjaia. Cette visite hautement symbolique intervient au moment où Issad Rebrab voit l’un de ses plus importants projet dans la wilaya de Bejaia bloqué par les autorités. 

Le diplomate US a été accueilli par Issad Rebrab, le PDG du groupe privé spécialisé dans l’agroalimentaire. Dans un protocole rodé, ce dernier a fait visiter John Desrocher, accompagné de son épouse, les différents ateliers de l’usine implantée au cœur du port de Béjaia. Au cours de cette de cette visite, Issad Rebrab a tenu à souligner à l’ambassadeur américain en Algérie que « pour tous les produits » que nous fabriquons à Bejaia, nous avons fait passer notre pays du stade importateur au stade exportateur ». 

Auteur
La rédaction

 




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Un bébé mort-né remis à son père dans une boîte en carton ! (Vidéo)

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Scandale à l’Hôpital d’Oran de l’USTO

Un bébé mort-né remis à son père dans une boîte en carton ! (Vidéo)

Un père malheureux, a eu droit dans son drame, à l’inhumanité la plus cruelle, lorsqu’on lui a remis dans une boite en carton son bébé mort-né. En effet, ce père, déjà très éprouvé par une journée éreintante, qui a du faire le tour des hôpitaux d’Oran pour que l’on accepte sa femme, qui devait être opérée en urgence. L’homme originaire d’Arzew a dû d’après ses dires, emmener sa femme en urgence à Oran depuis sa ville natale, après qu’une sage-femme à Arzew lui ait conseillé de le faire. Arrivé en premier au CHU du Plateau à Oran, il a dû rebrousser chemin puisque l’eau ne coule plus à l’hôpital Universitaire depuis 10 jours !

Il décide de tenter sa chance à l’Hôpital de l’USTO.  » J’étais content, mais dès le départ, un gardien m’a confié que le personnel était jeune et sans expérience « , raconte le père.  » On m’a refusé l’accès et on n’a laissé entrer que ma tante. Ma femme est restée assise sur une chaise sale et gorgée de sang pendant toute la nuit. Après l’accouchement, on m’a dit que l’enfant était mort. À la morgue, on m’a donné mon enfant dans une boite en carton comme s’il s’agissait d’un chat mort, sans aucune compassion, sans un mot pour apaiser ma douleur. Lorsque j’ai commencé à filmer la scène, les employés de la morgue m’ont crié de sortir et de filmer si je le voulais, sans aucune pitié pour ce que je venais de vivre », regrettait le père endeuillé. Et tout cela se passe en Algérie d' »El Izza wal Karama » (dignité) en 2018 ! Quelle déchéance!

Auteur
B. Karima

 




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Algérie : entre mirage et réalité

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Tribune

Algérie : entre mirage et réalité

Le régime se maintient grâce à la rente et la répression de tout mouvement d’opposition. 

Nous ne répéterons jamais assez que la crise algérienne est d’essence politique, son origine est éminemment politique, et par conséquent son dénouement ne peut être que politique. Depuis le coup de force orchestré par le clan d’Oujda contre le GPRA en 1962, notre indépendance est confisquée, le peuple est spolié, privé de liberté et de justice, provoquant ainsi une crise d’Etat. Le pays est plongé dans une crise profonde.

Elle a généré à la fois une crise économique, financière, identitaire et sociale. L’Algérie vit au rythme de violations et de coups d’Etat permanents. Des clans se succèdent au pouvoir et engendrent des lots de misère, de pauvreté et d’ignorance. Le régionalisme, le népotisme et le clientélisme sont érigés en mode de fonctionnement. La médiocrité, l’inculture, l’allégeance, l’appartenance familiale et la proximité régionale sont les critères de recrutement. Les compétences et les valeurs sont marginalisées, pis combattues avec hargne et acharnement.

Au fil des années, l’Algérie est dévitalisée et est devenue une propriété privée entre les mains d’une poignée de personnes prenant ainsi le pays en otage. Ils se servent sans fin, omettant juste que tout a une fin et que justement cette fin est terrible et épouvantable pour celui qui se sert sans fin. Les héritiers du clan d’Oujda sont les plus grands générateurs d’inégalités, d’injustices et de frustrations. Ils sont l’obstacle majeur à la paix, à la stabilité et au développement de l’Algérie. Ils transgressent quotidiennement les lois de la «République», ils sont sans cesse dans la guerre de clans et de succession.

Pour se maintenir et perdurer, ils ont érigé la répression et la violence en mode de gestion. Ces pratiques et comportements sont dans leurs gènes et leurs mœurs, et ce, depuis qu’ils ont fait main basse sur le pays et ses richesses. La démonstration de force et la violence inouïe avec laquelle les médecins résidents et les anciens de l’ANP ont été traités récemment sont la parfaite illustration de ce qu’ils portent en eux.

A travers cette répression, ils lancent une véritable mise en garde contre toute personne, association, syndicat et formation politique qui oserait les défier partout dans le pays, particulièrement dans la citadelle impénétrable, en l’occurrence Alger. Ils balisent et préparent le terrain en prévision de l’élection présidentielle ou anticipée à venir. Le message est clair, les voix discordantes, ne seront ni tolérées ni autorisées. En d’autres termes, circulez, il n’y a rien à voir !

Le système a organisé la soumission de la société dans un processus de désagrégation sociétal en s’appuyant sur un modèle éducatif des plus médiocres. L’école algérienne s’apparente aujourd’hui plus que jamais à une entreprise de destruction de la pensée et de la rationalité humaines. Il a relégué dans la misère l’ignorance et l’exclusion des millions d’Algériens. Cette situation est moralement inacceptable, politiquement dangereuse et économiquement intenable. Il stérilise des énergies et des talents.

A travers ses relais médiatiques et son personnel politique, le pouvoir bâtardise et clochardise le champ et l’action politiques en Algérie, exposant ainsi le pays à un véritable risque d’affrontement et embrasement social, et par ricochet à la dislocation et la partition du territoire national.

Ce système a imprimé dans la société la culture de la haine de soi et de l’autre et par voie de conséquence de l’autodestruction. Le pays est assimilé à un asile psychiatrique, ses enfants se retrouvent dans une gigantesque salle d’attente et sont assignés à résidence surveillée. Ils sont en attente permanente et quotidienne.

Certains espèrent devenir ministres, députés, maires et d’autres attendent un logement, un travail ou un visa et l’écrasante majorité est livrée à elle-même.

En face, une société sans repères, déstructurée et défigurée où les échelles de valeurs sont inversées. Des partis politiques algériens réduits à des appareils sans ancrage social, organique et politique, juste capables d’animer quelques kermesses populaires à la veille des carnavals électoraux. Ils sont une corporation d’auxiliaires affiliés et rattachés au pouvoir. Une classe politique inaudible, obsolète, finissante et agonisante. Elle est à l’image d’un cadavre au stade de décomposition très avancée.

D’ailleurs, la déliquescence de la scène politique algérienne, la méfiance et l’éloignement des citoyens de la chose politique sont liés entre autres à la présence de politicards, de carriéristes et opportunistes dans les cercles décisionnels des partis. Ils ont réduit ces derniers à des appareils politiques en état d’hibernation permanente. Ils les réaniment à l’approche de chaque rendez-vous électoral pour les replonger à nouveau dans un coma profond à la fin de la récréation politique.

Ces partis stérilisent le pluralisme politique en Algérie. Nous avons singulièrement rappelé sans cesse aux partis politique progressistes, modernistes, participationnistes, aux militants républicains, démocrates et de gauche algériens que toutes les conquêtes sociales et politiques ont été arrachées et construites en dehors du processus électoral et grâce aux luttes sociales unitaires.
Hélas, notre appel n’est jamais entendu ! Sans doute, les militants saisonniers, à temps perdu et intellectuels attentistes sont les plus exposés à l’appel des sirènes, à la tentation de la mangeoire, à la promotion sociale, du confort et des privilèges que le pouvoir leur octroie.

Que faire face à cette hécatombe ?

Il faut plaider et militer pour une triple rupture, à la fois contre le pouvoir despotique et rentier, contre l’islamisme politique, et enfin pour la dissolution de la classe politique actuelle. Cette dernière incarne l’échec total du concept de l’opposition et malheureusement l’a vidé entièrement de sa substance.

Elle représente un facteur de blocage à la construction d’une alternative démocratique et sociale. Pour dire que l’enjeu est le combat pour la modernité contre l’archaïsme et le conservatisme, de la démocratie contre le despotisme.
Il ne s’agit pas uniquement de surmonter les conséquences concrètes de la crise économique et financière. Elles touchent également aux fondements de notre société. Nous devons décider aujourd’hui plus que jamais de la manière dont nous voulons vivre et travailler dans les prochaines années et décennies.

Quel projet de société voulons-nous construire ? Comment le construire ? Avec qui ? Quelle Algérie voulons-nous léguer à nos enfants ? Comment anéantir définitivement les forces conservatrices et archaïques ? A quoi peut ressembler un ordre économique juste et solidaire ? Quel équilibre doit être trouvé entre Etat et marché ? Comment peut-on réussir une politique économique moderne de la démocratie sociale liée à des valeurs et des principes ?

A ces questions cruciales, l’Algérie profonde, laborieuse et travailleuse doit se mettre en mouvement pour organiser une alternative positive, démocratique, moderne et sociale, et ce, afin d’éviter aussi bien une succession clanique qu’un effondrement national. Cette l’Algérie doit d’abord être hors système.

Tout est à bâtir, à organiser. C’est à une profonde prise de conscience et à une action d’envergure que nous sommes conviés malgré les minces espaces d’expression et d’action qui s’offrent à nous. C’est faire appel à des idées novatrices. C’est rendre possible le dialogue entre nous, c’est préparer un avenir commun. Mais il exige tout à la fois, le respect de l’autre, la lucidité sur soi et le respect de soi. Cette démarche exige une orientation claire et un engagement entier et sans faille. Seul celui qui peut énoncer, sans ambiguïté, les objectifs de son action pourra ainsi les atteindre et motiver des personnes à les suivre.
Il faut d’abord dresser face à l’emprise terne et menaçante de l’uniformité et du jacobinisme du pouvoir la diversité infinie et riche de notre culture. Offrir l’imaginaire, l’inspiration, le rêve contre les tentations de désenchantement. L’exigence du décloisonnement, de l’ouverture et de la compréhension mutuelle. Rassembler toutes celles et tous ceux en Algérie et dans notre diaspora qui portent en eux les idéaux démocratiques et s’emploient à les faire progresser.

Plus que jamais le destin de l’Algérie est là : dans notre capacité à porter les uns sur les autres un regard lucide et instruit, à faire dialoguer nos différences et nos visions dans sa diversité. Nous devons nous rassembler autour des valeurs qui nous unissent réellement, loin des stéréotypes. Il est nécessaire d’imaginer un modèle original qui rende justice à l’infinie diversité culturelle de notre pays. Un projet politique qui manifeste un autre regard sur le génie du peuple algérien.

Construire un pacte politique qui renforce la cohésion sociale et qui préserve notre environnement en mettant en exergue les valeurs universelles.

Ce dialogue, comment l’instaurer ? « Comment le rendre possible » ?

La première urgence, c’est parce que rien n’est plus contraire au dialogue que le sentiment d’injustice et de marginalisation, c’est d’introduire plus de justice, plus de solidarité, plus d’attentions envers les Algériens. Nombreux sont ceux qui en Algérie ont perdu leur âme et la maîtrise de leur destinée.

Ces situations ne naissent pas du néant ; elles sont la résultante d’un sentiment d’échec social, d’une perte de confiance en soi, en son pays, en ses institutions et ses représentants. N’oublions surtout pas que le fanatisme prospère sur le terreau de l’ignorance, des humiliations, des injustices et des frustrations. Il nous faut une nouvelle approche sur la reconnaissance de la diversité de visions au sein de la famille progressiste et moderniste.

Celle qui avance, pour paraphraser feu Tahar Djaout. Cette réalité longtemps étouffée s’affirme aujourd’hui comme un facteur de plus en plus décisif dans les rapports entre nous et nos visions. Il faut être sensible et attentif à la place singulière qu’occupent ces idées dans l’Algérie. Elles les doivent aux valeurs universelles qu’elles véhiculent. Ses voix sont entendues, mais souvent combattues par le pouvoir.

Elles pèsent dans le cours des choses et de l’histoire. Elles sont dépositaires d’une vision, de valeurs, d’un idéal humaniste qu’elles portent au cœur des problèmes algériens. Une vision fondée sur une certaine idée de la femme, de l’homme, de leurs droits, de leur dignité, de leurs libertés. Bref, un idéal fondé sur la défense du modèle et principe démocratique.

C’est le destin de ce courant, et c’est sa vocation : porter une ambition mais avec la conscience de la responsabilité qui lui est assignée vis-à-vis de l’Algérie et de ses enfants. Réconcilier l’Algérie avec son histoire, son identité, sa culture et la propulser vers le monde de la modernité et l’universalité. Les grands défis qui nous attendent, nous les relèverons si nous sommes unis et solidaires.

Pour cela, nous devons nous imprégner de la modernité en imprimant dans la société la rationalité et la notion du travail. Il faut tisser un ordre social et politique dont la finalité est de mettre le citoyen au cœur de notre pays. Former un citoyen qui donne un sens à l’aventure commune, au partage, à l’égalité, au respect de la nature. Ils sont sans doute les leitmotivs des temps à venir. C’est seulement ainsi que nous pourrons mettre l’Algérie sur les rails de la démocratie et que nous léguerons à nos enfants une Algérie meilleure, une Algérie où ils pourront s’épanouir, se reconnaître et vivre ensemble.

Mustapha Hadni est porte-parole du CCLD (Collectif de coordination et de Liaison des démocrates).

Auteur
Mustapha Hadni

 




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Le CNAPEST, la ministre de l’Education et mon humble plume : éloge d’un syndicalisme

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Droit de réponse

Le CNAPEST, la ministre de l’Education et mon humble plume : éloge d’un syndicalisme

I- Trop coupable, vu l’absence de la plus minuscule preuve de culpabilité

Un article publié par Le Matin d’Algérie, le 20 mars 2018, et doté du titre aussi foncièrement militant qu’hautement philosophique de ‘Littérature et engagement. Pour qui et comment écrire’ (1), nous enseigne qu’il y a trois catégories d’auteurs, à savoir : ceux qui défendent les « exploités-dominés », ceux qui optent pour les « exploiteurs-dominateurs », et ceux qui feignent d’agir pour l’intérêt des premiers alors qu’ils ne font que servir les seconds.

Selon cet article, je ferais partie du 3° groupe, du moins digne et du plus faux des trois. J’agirais en radicale opposition à ceux qui écrivent pour libérer le peuple, et avec tellement moins de morale que ceux qui le font, ouvertement, pour légitimer le pouvoir des puissants. Etant une crapule de la plume, je me fais passer pour un émancipateur des « victimes du système social », alors que je suis au service de leurs « bourreaux ». Concrètement, je serais un opportuniste servant le « régime faussement démocratique » actuel, et un continuateur du « soutien critique » (tout aussi opportuniste) qui « s’est manifesté durant la dictature militaire ». Quant à mon langage, il est « alambiqué, manquant de cohérence alors même qu’il y prétend, accumulant les références de ‘maîtres’ en guise d’autorité incontestable alors que ces références sont totalement incongrues ».

De façon plus détaillée, j’aurais rédigé un article où, derrière l’apparence d’un soutien des grévistes du Cnapest, je servirais leur exacte opposée, la Ministre. Des nombreux exploits réussis par ce texte, en voici trois. 1) L’exploit de ne jamais me citer, si ce n’est dans une note de bas de page, alors que j’en suis la cible centrale, voire unique, puisque j’y suis le seul Algérien cité pour illustrer cette inédite et révolutionnaire théorie de l’Ecrit ; j’y suis le seul, et tous les autres, en plus d’être des non-Algériens, sont du passé (lointain ou récent) et d’une importance devant laquelle je ne serais jamais qu’un citoyen des plus anonymes. 2) L’exploit de m’avoir déclaré coupable d’une si radicale fausseté-trahison, ainsi que d’une si flagrante incohérence-impertinence, sans jamais essayer d’en donner la plus rudimentaire preuve, sans offrir le plus minuscule argumentaire où mon article, celui incriminé, serait –tout au moins, et à défaut d’être discuté- effleuré (2). 3) L’exploit de m’avoir été totalement consacré …juste pour que son auteur puisse, publiquement, se montrer doté d’une ‘méprisante’ supériorité intellectuelle … face à l’auteur – pourtant, si peu connu- que je suis (3).

Dans ce qui suit, il s’agit de montrer que tout au contraire de ce que M. Kaddour Naimi en a dit, mon article ‘Face au CNAPEST : De Rosa Luxemburg à Sidi Saïd ’ (4), celui incriminé, est, de bout en bout, une défense -on ne peut moins hésitante et on ne peut plus cohérente- du Cnapest, contre la puissante tentative qui a consisté à réduire ce dernier, afin de le discréditer, et à l’islamisme et à une volonté de faire –dans un but de privatisation- échouer l’école publique. Il en ressortira que trop occupé à refonder la critique épistémologique de ce qu’Ecrire veut dire, et ce, en fondant une science positive de ‘Pour qui on écrit’, M. Naimi a réussi à cultiver -jusqu’à la perfection !- l’ignorance de ce que Lire veut dire.

II- En se contentant du titre : ‘’ Face au CNAPEST : De Rosa Luxemburg à Sidi Saïd’’

Il est effarant qu’après avoir lu avec une telle concentration, mon écrit, qu’il a fini par lui consacrer tout un article, M. Kadour Naimi ne se soit jamais posé la 1° question que tout lecteur attentif pourrait se poser dès lecture du titre, à savoir : Le camp mis en face du Cnapest, lui est-il favorable -qu’il lui soit plus ou moins indifférent, en toute évidence, fait perdre beaucoup de son utilité, à mon écrit- ou, tout au contraire, plus ou moins clairement hostile ? Unique réponse sensée : Sidi Saïd étant le syndicaliste algérien le plus célèbre, et le plus célèbre, surtout, par son hostilité à l’usage de la grève, et le Cnapest étant le syndicat algérien qui a le plus, durant ces dernières années, recouru à la grève, il s’en suit que nul n’a besoin de me lire pour savoir que le 1° ne peut qu’être hostile au 2e . Et dans les faits, ce 1° ne pouvait, plus crûment qu’il ne l’a fait lors d’une historique invocation de la Colère divine, exprimer cette hostilité. Par conséquent, un article qui traite du Cnapest, et qui n’en traite qu’en mettant Sidi Saïd en face, ne peut soutenir la Ministre contre le 1°, qu’en défendant le 2° ! Or, avec un titre où on lit « de Rosa Luxemburg à Sidi Saïd », pour celui qui connaît tant soit peu la brillante Rosa, ledit article ne peut poser l’Algérien que comme négation de l’Allemande.

Ce faisant, je ne peux ne pas considérer que la pratique (syndicale) de celui-là constitue une trahison de ce dont celle-ci demeure, à ce jour, au nombre des plus grands théoriciens et des plus nobles défenseurs. En somme, comment pourrais-je défendre dans l’article, ce que je déclare, dès le titre, être une trahison ? Par ailleurs, la Ministre aimerait-elle se voir soutenue contre le Cnapest, par un écrit qui, dès son titre, affirme que Sidi Saïd représente la plus farouche hostilité au même Cnapest ? Et en est-il autrement pour ceux qui l’ont défendue au nom de vocables comme Modernisme, Anti-islamisme, Ecole, Ecole publique, République … ? Relevons qu’une telle question n’a rien à voir avec le fait de savoir si le puissant patron du plus important syndicat national, l’UGTA, a été, ou non, un très puissant appui pour la Ministre, dans cette bataille, et qu’elle garde toute sa pertinence, même si on poussait jusqu’à oser affirmer que les deux Patrons (la Ministre et Sidi Saïd) défendent la même conception du syndicalisme. Pour finir, je crois que si j’avais voulu écrire pour la Ministre et contre une organisation aussi (franchement) syndicale que le Cnapest, mon quotient intellectuel –malgré mon incompétence politique- m’aurait exigé de le faire en m’interdisant la moindre référence, que celle-ci soit positive ou négative, au Chef de l’ex-syndicat unique.

Maintenant, oublions le titre, et oublions, aussi, les si expressifs sous-titres, pour consulter le corps du texte.

III- Dans la 1° section ‘’Constat : Rosa Luxemburg ou le spectre de la contre-révolution’’

 Ici, j’avance que le très fort soutien apporté à la Ministre contre le Cnapest, par des francophones dont je fais partie, s’auto-justifie comme suit. Ce dernier n’est (5) que le produit d’un complot contre une Ministre dont le courage et les lumières ont fait remporter, à l’Algérie, d’incontestables victoires contre l’obscurantisme islamiste, avec son projet d’Etat fasciste, et nous aura fait avancer jusqu’au seuil « de l’école qui nous propulsera dans le futur des grandes nations ». Par ailleurs, au vu de ce justificatif et du profil d’une majorité d’entre ceux qui en usent, je relie ladite Ministre à feue Luxemburg –qui, en plus d’être femme, a été une brillante intellectuelle et une militante qui s’est donnée corps et âme pour l’avènement de ce qu’elle regardait comme le plus beau futur sociétal. Ceci étant, on peut passer outre le fait qu’oublieux de ce que les modes de conjugaison offrent dans la langue de Molière, on puisse vous faire endosser la défense de nombre de thèses que vous énoncez en usant du conditionnel. Passons outre, aussi, le fait qu’on puisse être capable de ne rien voir de tout ce qui se dégage de propos comme l’autocitation qui termine l’avant-avant-dernière phrase, ou comme « sauvetage moderno-révolutionnaire de l’institution scolaire », ou, encore, comme « Ici, serait le siège de la vérité essentielle et de la seule vérité digne de notre intelligence ». Et poussons jusqu’à accepter que lorsque j’écris « Avec une telle culture de l’esprit de synthèse, et cette puissance condensatrice qui rendrait ce dernier si supérieur au vieil art de l’analytique, il y a de quoi se croire [….] », on me fasse dire le contraire de ceci : Les attaques lancées contre le Cnapest, et en faveur de la Ministre, ne pénètrent jamais dans la sphère du détail et l’art de l’argumentaire. Mais, comment tolérer qu’on lise une adhésion à la thèse affirmant que le Cnapest serait de l’islamisme lancé contre la Ministre et le modernisme révolutionnaire qu’elle représenterait, dans un article qui s’y oppose jusqu’à identifier ladite thèse à un miracle de l’alchimie -« l’intégrisme, prenant conscience de sa mort prochaine, fit réunir les esprits –ses hauts cadres et ses stratèges- qui le réincarnèrent dans le Cnapest »- ? Comment réussit-on à autant mal lire …un article qu’on attaque en lui consacrant tout un article ?

Au final, lorsque je conclus cette 1° section par « En janvier 2019, on l’assassine (Rosa) afin […..] que l’horreur hitlérienne finisse par s’abattre sur le pays […]. En février 2018, le Cnapest paralyse l’éducation nationale afin que l’horreur islamiste s’abatte sur nos têtes. », rien ne peut voiler l’ironie qui -en exprimant une déception transformée en douleur- s’y trouve.

IV- Dans la 2° section : ‘’Problème : et la théorie luxemburgiste de la grève ?’’

Sans transition, et faisant comme si cette ironie conclusive était insuffisamment criante, la 2° section poursuit en laissant voir que les soutiens de la Ministre ont agi pour une cause qu’on ne peut -sans une singulière méprise, voire traitrise- associer au nom de l’allemande-polonaise. C’est pour ce faire que j’en use : pour relever que celle-ci s’est imposée au centre de la théorie traitant du phénomène syndical, et qu’elle y demeure toujours, un siècle après sa mot ; et pour ajouter qu’elle a réussi ce double coup de maitre tout en nous laissant, de ce phénomène, et l’une des plus brillantes défenses (théoriques) qui puissent s’imaginer, et une conceptualisation dans laquelle la notion de ‘Grève de masse’ constitue l’un des lieux les plus forts.

A présent, voici deux questions : 1) Que devais-je écrire de plus pour dire qu’on devrait s’interdire, par éthique, la moindre référence, de près ou de loin, explicite ou implicite, à Rosa, quand on s’attaque –et pour défendre un Ministre, de surcroit !- à un mouvement de protestation syndical représenté par des dizaines de milliers de grévistes …et qui a duré des semaines et des mois ? 2) Et que devais-je dire de plus sur Rosa, en limitant mon écrit au propos que j’y ai tenu sur celle-ci, pour montrer qu’entre le Cnapest et ceux qui l’ont présenté comme un danger national, un ennemi de la patrie, j’opte pour le premier ? Avant d’y répondre, en voici une troisième : Afin que ‘Rien’ soit l’unique réponse sérieuse à ces deux questions, avais-je besoin de cette 2° section …étant donné que dès la 1° , j’invite à relever que l’illustre Rosa a payé de sa vie la radicalité (et l’éthique) de son positionnement en faveur du syndicalisme …et qu’elle a été assassinée, un jour de janvier 1919, afin que cessent les grèves qui avaient fait trembler l’Allemagne d’alors ?

En somme, il était absolument rationnel que toute cette 2° section –avec son comparatif Luxembourg-Sorel ainsi que ses renvois à Hegel, Marx, Proudhon, Bergson et Gramsci- se termine en regrettant que ‘nous’ (Soutiens Anti-Cnapest) ayons fait pire que refuser « le moindre signe de sympathie [….] à une grève qui a duré des semaines à l’échelle nationale [….] », puisque nous sommes allés « jusqu’aux frontières du diffamatoire et de l’injurieux à l’égard de dizaines de milliers de travailleurs ».

V- Dans la 3 ° section : « Solution : Socialisme ou Barbarie »

De la lettre adressée par le Ministère aux élèves et à leurs parents, la 3° section dit : 1) Pour sauver la République, « il était devenu impérieux que le peuple sache …et qu’on cesse de lui cacher que le combat mené contre le Cnapest, est un combat mené pour lui et rien que pour lui ». 2) Alors que son auteur « s’apprêtait à faire radier plus de 19.000 enseignants », la lettre se conclut (et se résume) par un vibrant « Vive l’Ecole algérienne : Publique Et Gratuite ». 3) Ce faisant, elle nous fait découvrir que les dizaines de milliers de grévistes revendiquaient « la privatisation de l’école publique …, de celle-là même qui leur verse leurs salaires ». 4) Certes, on n’en trouve nulle trace dans nulle des déclarations faites par les grévistes, pas plus qu’on n’y trouve trace de leur islamisme », mais « l’essentiel est de demeurer concentré sur la fin prise comme but, le fatras des détails ne pouvant jamais être autre qu’un lieu d’exténuation pour la conscience ». 5) L’essentiel est, aussi, qu’en annonçant qu’on peut « militer pour privatiser la source publique d’où l’on tire sa propre soupe quotidienne et celle de ses enfants » …et être « si nombreux à le faire », elle annonce « un signe » qui, « même s’il n’est certainement pas celui de la fin des temps », « est un de ces signes qui ne descendent que sur la terre d’Algérie ». 6) Quoiqu’il en soit, une fois cette impossible vérité si puissamment dévoilée, il était absolument mérité que « nous » poussions notre soutien jusqu’à presque crier « ‘’Victoire !’’ lorsque les décisions de radiation se sont mis à se prendre à la pelle ». Aucun de ces six énoncés ne contredit aucun des cinq autres. Quant à leur unité –outre qu’elle exprime, absolument, une défense du Cnapest-, elle est conforme à tout ce que la même 3° section dit par ailleurs, et confirme, avec une parfaite cohérence, tout ce que mon article défend. 

VI- La 4° Section «Finalité : la voie algérienne du moderno-syndicalisme, enfin découverte»

La 4° et dernière section, enfin, clôture l’article en comparant entre ‘nous’ et celui qui, à la suite de cette lettre ministérielle et lors d’une célébration doublement historique, a poussé l’anti- syndicalisme jusqu’à invoquer -en tant que patron du plus grand et plus historique syndicat algérien- la colère d’Allah contre les dizaines de milliers de grévistes et leurs familles. Cependant, trop occupé à rendre publique la science de ‘Pour qui et comment écrire’, M. Naimi est en droit de ne pas savoir me lire quand j’use d’un langage comme : « Quant à ce qui nous distingue » de Sidi Saïd, « ne fait-il pas penser à ces arbres qui n’auraient poussé que pour assurer la préservation d’une certaine intimité nécessaire –à défaut de préservation écologique explicite- à la pérennité de la forêt ? ».

Quand le but est de m’attaquer, en publiant, il peut être exténuant même de déchiffrer aussi clair que : « Qu’il (Sidi Saïd) danse, par ailleurs, sur une chanson de Lounis Ait Menguellet, le chantre de l’identité berbère, n’est qu’un détail qui a de quoi nous suggérer, par l’exemple de la décision d’enseigner tamazight, de prendre nombre de victoires remportées par le Régime d’Alger, pour des victoires que notre anti-islamisme aurait, à ce dernier, arrachées ». Naturellement, il est un exploit ….de pousser la négation de ce que lire signifie, jusqu’à se méprendre, aussi, quand j’écris : « l’essentiel, pour qui veut se retrouver entre cette Ugta officielle et nous, ne réside-t-il pas dans le partage de ces postulats premiers ? Quoi qu’il en soit, en contemplant M. Sidi Saïd laisser éclater sa joie jusqu’à danser lors du 62° anniversaire de l’Ugta, tandis que les mises en demeure (avant radiation) pleuvaient et que les radiations effectives tombaient comme la grêle sur la tête des grévistes, la tentation est grande de nous imaginer festoyant l’unité, enfin conquise, du syndicalisme ‘à l’algérienne’ et de notre modernisme …au grand bonheur du sens de la Nation, enfin, retrouvé ».

VII- Triple réponse immédiate à M. Kaddour Naimi

Comme M. Naimi est investi dans une démarche épistémologique associée à une volonté, d’une part, de repenser la thématique relative au lien littérature-engagement, et, d’autre part, de fonder la science positive de ‘Pour qui on écrit’, je tiens à simplifier la réponse ci-dessus par celle, extrêmement courte, qui suit : 1) Le Cnapest représente l’une des plus belles et des plus authentiques expériences syndicales vécues par l’Algérie depuis l’accession à l’indépendance nationale –et c’est un tel sentiment qui m’a fait écrire l’article tant incriminé par M. Naimi. 2) Au sein de tout ce que le Ministère de l’Education Nationale a entrepris depuis les lendemains des Présidentielles d’avril 2014, le combat contre le syndicalisme –et contre le Cnapest, plus particulièrement- constitue l’une des actions les plus contraires à l’intérêt de l’Algérie. 3) J’ai décidé de rédiger cette réponse, après avoir appris que la Ministre dont je serais un Avocat par ma plume, selon M. Naimi, serait programmée pour prendre la tête du Ministre de l’Enseignement supérieur [Ministère auprès duquel, j’ai deux requêtes en cours].

M. R.

Notes :

1- Kadour Naimi : https://lematindalgerie.compour-qui-et-comment-ecrire

2- Effarante absence de la moindre trace (renvoi, référence, citation) de nul détail de ce que j’ai pu écrire, et qui pourrait ne serait-ce qu’illustrer le trop dont je suis jugé coupable.

3- Pour M. Naimi, j’appartiens à la plus crapuleuse espèce d’auteurs, je suis un opportuniste et un auteur de service ; et outre ma criante incohérence, je suis ridicule par ma prétention à la pertinence (vu « l’incongruité » de mes références). Non satisfait de tout ceci, M. Naïmi pousse l’étrange mépris pour ma personne jusqu’à –quand il daigne me citer dans une note de bas de page- me traiter en ces termes : « Un exemple récent de ce langage est le texte d’UN CERTAIN Mourad Remaoun en défense de la ministre de l’ ‘éducation’ nationale ». Le « UN CERTAIN », qui demeure sur son blog, n’a disparu de la publication parue dans Le Matin d’Algérie que grâce, certainement, à la Rédaction de ce dernier.

4- https://lematindalgerie.comface-au-cnapest-de-rosa-luxembourg-sidi-said

5- Ou n’est plus, puisque sa naissance est antérieure à toute possibilité dudit complot.  

Auteur
Mourad Remaoun

 




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Que cachent les changements dans les services de sécurité ?

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Présidentielle 2019

Que cachent les changements dans les services de sécurité ?

Ahmed Gaïd Salah, le patron de l’Armée.

En Algérie, d’importants changements surviennent dans les services de sécurité algériens à 10 mois de l’élection présidentielle. Une source bien informée a confié à L’Orient-Le Jour que ces remplacements, qui ont commencé après la saisie de cocaïne à Oran, seraient liés à la guerre succession du Président Bouteflika.

Lancée après la saisie de 701 kilos de cocaïne le 29 mai dans le port d’Oran, la vague de changements qui secoue les services de sécurité algériens, serait aussi liée à la guerre de succession du Président Abdelaziz Bouteflika à l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2019. C’est ce qu’a laissé entendre une source bien informée, qui a requis l’anonymat, au site d’information L’Orient-Le Jour.

Tout en rappelant que «le quatrième mandat de Bouteflika est le fruit d’un consensus entre la classe politique, l’administration et les militaires», la source, citée ce 24 juillet par le site d’information, a relevé que les principaux leviers de pouvoir dans les institutions sécuritaires du pays ont changé de mains.

Après l’éviction du directeur de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, le 26 juin, le nouveau chef de la police algérienne, fraîchement nommé par le Président de la République, le colonel Mustapha Lahbiri, a procédé à d’autres changements dans les directions de la sûreté de plusieurs wilayas (Alger, Oran et Tipaza). Il a aussi limogé le directeur national des renseignements généraux RG. «En effaçant toute trace de M. Hamel des services de police et en plaçant des hommes de confiance aux postes-clés de la sécurité intérieure, Mustapha Lahbiri redessine la DGSN à son image», écrit l’Orient-Le Jour.

Concernant le limogeage du commandant en chef de la gendarmerie nationale, le général-major Menad Nouba, la source a affirmé au site d’information que ce dernier aurait été contraint à quitter son poste au moment où l’armée aurait remis le dossier de l’enquête sur la cocaïne à la gendarmerie. «L’armée a toujours unilatéralement imposé sa vision, bien qu’elle déclare ne jamais s’immiscer dans la vie politique», a expliqué la source en précisant que «même si aucun lien avec l’affaire n’est avéré, la direction voulait sûrement un homme de confiance».

Évoquant le lien entre tous ces changements, dans les services de sécurité algériens, et l’élection présidentielle d’avril 2019, L’Orient-Le Jour écrit qu’«en désavouant M. Hamel, le « clan Bouteflika » a perdu un allié de taille, qui faisait partie des candidats non officiels à la succession du président», tout ajoutant que «tout porte à croire» que c’est l’état-major de l’armée algérienne «qui a forcé la main au palais présidentiel» pour procéder à ce limogeage.

Selon la source citée par le site d’information, même si l’armée algérienne jouit d’un poids important dans la vie politique du pays, «il est toutefois peu probable que le scénario égyptien se produise en Algérie. Ahmed Gaïd Salah [le chef de l’état-major de l’armée algérienne, ndlr] peut difficilement aspirer à la fonction suprême, compte tenu du fait que le président Bouteflika a rompu la tradition militaire [que le Président de la République soit issu de l’institution militaire, ndlr]».

Pour rappel, Abdelaziz Bouteflika, qui préside aux destinées de l’Algérie depuis 1999, n’a pas encore déclaré ses intentions quant à l’élection présidentielle de 2019, bien que les deux partis politiques au pouvoir, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), l’aient tous les deux appelé à briguer un 5e mandat.

Auteur
Avec Sputniknews

 




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Le gouvernement Bouteflika : un changement dans la continuité !

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Présidentielle 2019

Le gouvernement Bouteflika : un changement dans la continuité !

Après le retour des vacances, l’équipe d’Ahmed Ouyahia devra se pencher sur l’examen de nouveaux projets de lois inscrits dans son agenda comme le code des collectivités locales, la loi sur les hydrocarbures, la réorganisation des crèches et du transport en commun. 

Ce qui a fait dire à un journaliste d’un quotidien proche des cercles du pouvoir qu’il n’y aura pas de remaniement gouvernemental à court terme. Les Algériens devront-ils pour autant s’interdire de penser à la nature et aux contours du gouvernement qui, forcément, s’installerait au palais du docteur Saâdane, au lendemain des élections présidentielles d’avril 2019 ?

Le président de la République qui sortirait des urnes, va-t-il, encore une fois, puiser dans le corps des walis pour nommer ses ministres, faire confiance, aux technocrates ou s’en remettre aux partis politiques qui l’auraient soutenu dans sa campagne pour former son gouvernement ?

Autant de questions qui préoccupent les observateurs de la vie politique qui rappellent que l’Algérie ayant opté pour un système présidentiel, la désignation du premier ministre reste du ressort exclusif du président de la République ce qui enlève tout suspens quant à celui qui conduirait l’exécutif contrairement aux ministres qui composeraient son staff.

Rappelons déjà qu’avec l’arrivée d’Abdelmalek Sellal à la tête du gouvernement, les walis sont entrés au gouvernement en nombre sans cesse croissant. Il y a eu, tout d’abord, Nouria Zerhouni et Abdelkader Kadi nommés respectivement au ministère du Tourisme et de l’artisanat et au ministère des Travaux publics. Expérience non concluante, qu’on peut résumer comme suit : « trois petits tours et puis s’en vont ! ».

On pensait, alors, que le président de la République allait renoncer à rechercher des ministrables dans la filière des walis. Il n’en fut rien et à la surprise générale Mohamed Ghazi, Abdelmalek Boudiaf, Abdelouahab Nouri et Abdelkader Ouali ont intégré le gouvernement.

Le premier nommé a été placé à la tête du ministère chargé de la Réforme du service public : ça sera un « ministère transversal » qui se nourrirait des propositions qui seront portées par les départements ministériels et les institutions concernées, avait affirmé Abdelmalek Sellal, lors de la cérémonie d’installation de Mohamed Ghazi. A la surprise générale, le ministère a été supprimé à la faveur du remaniement ministériel qui s’en est suivi et son titulaire qui, pourtant, n’avait aucun bilan à faire valoir, s’est vu attribuer le portefeuille du ministère du travail à partir duquel il a réussi le tour de force de s’aliéner et de mettre à la rue, l’ensemble des syndicats à la faveur de la très contestée « loi sur la retraite ». N’étant pas à l’évidence l’homme de la situation, surtout pas l’ « expert » qui serait en mesure de porter « le code du travail », il a été débarqué !

Le deuxième wali à être nommé ministre, c’est Abdelmalek Boudiaf. Pour tout le monde, notamment médical, ce n’était pas l’homme de la situation. Contesté par toutes les corporations du secteur, il a tenu bon malgré le scandale du fameux « RHB ». Son limogeage a été accueilli avec soulagement.

Abdelouahab Nouri, quant à lui, après avoir été nommé au ministère de l’hydraulique et des ressources en eau a atterrit à la tête du ministère du tourisme et de l’artisanat. N’étant pas expert en la matière, il a contribué par son manque d’imagination au grand gâchis touristique qui fait, par ailleurs, le bonheur de nos voisins de l’Est et de l’Ouest et qui à inscrire en lettres noires sur le registre des faillites de l’Algérie indépendante. Le nom des ministres qui l’ont précédé et qui ont mal géré le secteur et contribué à sa ruine aussi. Abdelkader Ouali après un passage éphémère au ministère des Travaux publics, s’est retrouvé au ministère de l’Hydraulique et des ressources en eau sans pour autant faire avancer les questions de « tri sélectif » des déchets et des milliers d’emplois qui en découleraient, de réalisation de « retenues collinaires » là où le relief le permet, d’éradication des « décharges sauvages » et d’ « envasement des barrages ». Avec son collègue de l’agriculture, il avait également l’objectif de valoriser les terres irrigables et de porter leurs surfaces à 1 million d’hectares, conformément au programme du président de la République. Les deux ministres ont payé cash leur défaillance.

Faut-il conclure, s’agissant des walis promus ministres, qu’ils n’ont pas été à la hauteur des attentes ? Faux, si l’on se réfère aux bilans du ministre de l’intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement territorial Noureddine Bedoui qui a engrangé un réel succès grâce « au choc de simplification des procédures administratives » et à « la réanimation du service public » qu’il a mené de main de maître, du ministre de l’habitat Abdelouahid Temmar qui a réussi  « à sortir de terre » tous les programmes d’habitat que son prédécesseur (l’ex wali d’Annaba) n’a pas su dynamiser ou encore le ministre de l’agriculture Abdelkader Bouazgui qui se démène pour réduire les factures d’importation alimentaire !

De ce qui précède, peut-on encore prétendre que la filière des walis reste, malgré tout, un vivier de compétence ? Oui, semble-t-il, car malgré leurs échecs successifs, on continue en haut lieu à puiser dans le corps ! Et de les affubler de technocrates. Alors qu’ils ne sont que des grands commis de l’Etat qui ont, pour la plupart, « touché à tout » sans être pour autant experts dans un domaine précis.

D’ailleurs et dès l’annonce de la formation ministérielle d’Abdelmadjid Tebboune, les observateurs se sont précipités à parler d’un gouvernement de technocrates. Evidemment, ce n’est pas vrai, même si certains ministres comme Abderrahmane Raouya, Mustapha Guitouni, Mourad Zemali et Mokhtar Hasbellaoui entre autres peuvent s’en revendiquer.

Dans un gouvernement de technocrates, ce sont ces derniers qui décident de tout et restent impuissants devant les problèmes de société ! L’idée d’une technocratie demeure pourtant hypothétique, même si des nations ont, par le passé, été considérées comme soumises à une forme de gouvernement des experts.

Pour fermer la parenthèse, le phénomène semble aussi facile à expliquer que la théorie de la relativité d’Einstein, expliquait un politologue.

Mais sinon, un gouvernement politique à 100% est-il envisageable pour 2019 ? Une réédition de l’alliance présidentielle FLN-RND-MSP ? Un gouvernement de « Salut Public » ? C’est ce que les observateurs ont cru déchiffrer de l’initiative menée par le chef du MSP Abderrezak Mokri qui, coup sur coup, a été reçu par les deux poids lourds du paysage politique qui ont accepté de le recevoir  suite, à en croire ce qui se dit, à une instruction venue « de très haut » pour montrer que le pouvoir est favorable au dialogue politique.

Le message de Makri a consisté à dire à ses interlocuteurs qu’aucun parti n’arriverait à gouverner seul en 2019 ! Ould Abbès & Co qui ont été obligés de l’écouter « poliment », n’en pensent pas moins de son initiative et sont en tous les cas d’accord pour que « le changement ait lieu, mais qu’il se passe dans la continuité ! ».

Auteur
Cherif Ali

 




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Un détenu décédé à la prison de Tiaret

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Dernière minute

Un détenu décédé à la prison de Tiaret

Un détenu de la prison de Tiaret âgé de 41 ans, originaire de la wilaya de Sidi-Bel Abbès, est mort mardi matin suite à une attaque cardiaque, avant d’être transporté à l’hôpital de la ville Youcef Damardji, a t-on appris de source bien informée.

H.M. a été retrouvé inanimé face contre terre, il a été pris en charge par des surveillants pénitentiaires ainsi qu’un médecin de la maison d’arrêt. Il a été transporté à l’hôpital de la ville en début de matinée où il est finalement décédé. Une autopsie a été ordonnée afin de déterminer les causes exactes de son décès

Auteur
K. O.

 




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Faut-il s’en attrister ou en rire ?

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Kadour Naïmi répond à Abdellali Merdaci

Faut-il s’en attrister ou en rire ?

Pardon au lecteur pour la longueur de ce texte ; je suis contraint de répondre à tous les points qui l’exigent, afin d’éviter à mon interlocuteur (pour employer un terme élégant), et éventuellement au lecteur, de m’accuser de dérobade.

Dans l’antiquité, deux philosophes étaient fameux, entre autre, par un trait de caractère opposé : devant les malheurs et imbécillités des gens, l’un pleurait (Héraclite) et l’autre préférait rire (Démocrite). Montaigne, dans ses « Essais » a pris le parti de Démocrite, avec l’argument suivant : pleurer devant les stupidités des gens, c’est leur donner une importance qu’ils ne méritent pas, alors, autant en rire pour les neutraliser par le ridicule. Je suis de cet avis, au bénéfice de ma santé physique et mentale.

Encore une fois, je ne réponds au dernier texte (1) (pour rester dans l’élégance des mots) de Merdaci que pour montrer la situation dans laquelle se trouve un enseignant d’une université algérienne, dont on sait déjà l’état lamentable.

Où il est bon de rire

Commençons par un rappel de mots employés par Merdaci pour me décrire et décrire mon  étude sur l’idéologie harkie : « infinie tromperie » (le titre même de l’article), « pas à la mesure d’un débat d’idées contradictoire », « habituel verbiage », « insulteur », «attaque ignominieuse », « démarche simplement perverse », « mensonge », « publie effrontément », « donneur de leçons », « pervers » (une deuxième fois), « berner les lecteurs », « alambiqué », « duplicité », « demi-lettré », « au cœur de la trahison », « proche de la potence des reîtres ».

Et tous ces termes sont employés par celui qui se déclare lui-même : « Je suis, pour ma part, face aux Algériens, en toute responsabilité dans mon effort quotidien et dans la loyauté, dans le respect des valeurs qui ont forgé l’histoire de mon pays. »  Notons les mots : « responsabilité », « effort quotidien », « loyauté », « respect des valeurs », « mon pays ». Il reste cependant à savoir ce que l’auteur met dans ces mots. « Responsabilité » et « loyauté » devant qui : les dominateurs ou les dominés ? « Respect de quelles valeurs » ? Celles des dominateurs ou des dominés ? Celles qui appellent à la « potence » ?… Et ce « mon pays » ? Est-il celui des dominateurs ou des dominés ? Est-ce le pays des trafiquants de drogue, des affairistes milliardaires, des harkis nouveaux au service du néo-colonialisme, des mandarins universitaires privilégiés, ou le pays des jeunes harragas, des jeunes médecins tabassés, des chômeurs empêchés de manifester, des syndicalistes réprimés, des militants luttant pour les droits citoyens, des enseignants réprimés à cause de leur activité syndicale autonome ?… Mais peut-être que ces termes « dominateurs » et « dominés », « nantis » et « démunis », « exploiteurs » et « exploités », « réprimés » ne font pas partie du vocabulaire de Merdaci. En effet, jamais, dans toute cette polémique, il ne les a utilisés. Or, l’observation empirique montre que les intellectuels qui évitent ce genre de termes soit ignorent la réalité sociale fondamentale (dès lors, que serait leur intellectualité ?), soit sont du côté des dominateurs, profiteurs et exploiteurs.

À propos, monsieur Merdaci : êtes-vous adhérant à un syndicat d’enseignants ? À un syndicat autonome ? Quel rôle y assumez-vous ? Quelle répression avez-vous subie dans votre activité syndicale ?

Quand au vocabulaire employé par Merdaci, que le lecteur aille lire les discours de Jdanov contre celles et ceux qui contestaient le caractère anti-populaire du régime stalinien. Que le lecteur lise aussi les discours du nazi Joseph Goebbels contre les opposants au nazisme. Que le lecteur lise également les discours des Talibans d’Afghanistan contre leurs opposants démocrates. Ce lecteur trouvera les mêmes termes de stigmatisation de l’adversaire, et les mêmes termes d’éloge de soi. Parce que la mentalité de ces gens est totalitaire. L’emploi du terme « potence » par Merdaci en est la preuve la plus révélatrice parce que… sanglante.

Cependant, comme Georges Orwell l’a montré dans son roman « 1984 », les plus malins de ces totalitaires appellent, pour reprendre les termes de Merdaci, « responsabilité » la calomnie, « effort quotidien » l’ignorance des écrits de la personne qu’on accuse, « loyauté » la délation de l’adversaire sans preuves. Quant au « respect des valeurs », ces deux derniers textes de Merdaci montrent ce qu’elles sont pour lui.

On lit également de Merdaci : «  Écrivez en toutes lettres et en majuscule : « JE NE SUIS PAS ITALIEN ». Et signez. »… Que le lecteur aille lire les documents des procès staliniens et nazis contre les opposants à ces régimes. Voilà ce qu’il trouvera, en substance : « Écrivez en toutes lettres ceci… et signez ». Cependant, Merdaci dépasse les procureurs staliniens et fascistes : lui exige de sa victime d’écrire « en majuscules » ! Glissons sur l’expression « en toutes lettres », car, enfin, qui écrirait sans toutes les lettres, sinon un débile mental ou un semi-analphabète ? Le suis-je pour le « professeur » Merdaci ?

Mais pourquoi devrais-je écrire « « JE NE SUIS PAS ITALIEN ». Et signez. » ?… J’ai choisi la nationalité italienne sans renoncer à l’algérienne, parce que les deux États le permettent. J’ai participé à mes devoirs de citoyen italien selon ma conscience et du côté du peuple italien, comme je l’ai fait vis-à-vis du peuple algérien, dont je suis originaire. Comme je l’ai fait durant mon séjour  en France, notamment en mai 1968. Comme je le ferai pour n’importe quel peuple de cette planète où je séjournerai. Et s’il existait un passeport mondial, je le demanderai, car, comme toutes les victimes de l’injustice qui aspirent à la dignité humaine sur cette planète, je récuse les frontières quand elles sont synonymes d’égoïsme nationaliste chauvin et de guerres entre les peuples. Dans tout ce comportement et cette conception, où est la « trahison » du peuple algérien ?

Merdaci déclare, en outre, à mon propos qu’il « démasque sa [c’est-à-dire ma] nationalité italienne ». Mais je l’ai déclarée dans mon ouvrage sur le théâtre (2), et même expliqué les conditions de ce choix. Encore une fois, un professeur digne de ce nom, ou simplement un honnête homme sachant ce que le mot « loyauté » » signifie, ne devrait-il pas d’abord respecter « l’effort » de lire ce livre avant d’écrire sur moi, d’autant plus que j’ai signalé cet ouvrage à maintes reprises dans mes contributions de presse, et même dans ma réponse à sa première « mise au poing » ? Pourquoi donc Merdaci n’a-t-il pas pris le temps de lire mon livre sur le théâtre, lui qui déclare produire un « effort quotidien » et « respecter les valeurs » ?

Merdaci écrit encore, à mon propos : « L’Algérie, il l’a définitivement quittée », « tourné le dos à son pays d’origine ». Où est la preuve concrète et vérifiable par le lecteur ?… Que sait  Merdaci de mes séjours en Algérie pendant ces quarante années ?… S’il avait lu mon livre sur le théâtre, il aurait eu quelques informations.

Là où la rigolade est plus franche c’est de lire Merdaci déclarer à mon encontre : « Italien ». Ce qui implique « pas Algérien ». Pire encore : Merdaci déclare que j’ai « fait défection à l’Algérie » et que je suis « au cœur de la trahison », donc « si proche de la potence des reîtres »… Heureusement que Merdaci n’est pas président de la République, sinon il m’aurait privé de ma nationalité d’origine que je n’ai pas reniée : l’algérienne, puis pendu comme « traître » et « reître ».

Jusque-là on peut franchement rigoler.

Où il est plus difficile de rire

Merdaci me traite d’«athée».

Puisque Merdaci soulève un problème religieux, a-t-il lu ma contribution sur « Le Matin d’Algérie » où je défends la foi religieuse, qu’elle soit musulmane ou autre, quand elle est manifestée de manière tolérante, pacifique et bénéfique pour la communauté sociale ? (3)

Venons-en à présent à l’accusation comme telle d’”athéisme”. Quel lecteur algérien ne sait pas ce que cette accusation signifie en Algérie, et les conséquences que la personne qui en est accusée risque de la part de certains « religieux » ?… N’est-ce pas de la délation pure et simple pour un lynchage physique ? N’est-ce pas employer un langage de mufti obscurantiste intégriste, et désigner la personne visée à la haine de ses suiveurs obscurantistes intégristes ? Rachid Boudjedra en sait quelque chose. Avant lui, Kateb Yacine n’a-t-il pas été traité d’ « athée » par des intégristes islamistes, puis, à sa mort, par un clerc religieux qui lui refusait une sépulture dans un cimetière musulman ? Avant et durant la « décennie sanglante », combien d’Algériens ne furent pas assassinés parce que dénoncés par quelqu’un comme « athées » ?… Merdaci ! Te rends-tu compte de la gravité de ton accusation ?

Merdaci affirme, aussi, à mon encontre : « Activiste de l’extrême gauche italienne ». Si c’était  vrai, n’est-ce pas encore de la délation ? Et s’étonnerait-t-on que ce genre de délation fasse resurgir en moi une image infâme ? Celle de ce harki encagoulé qui, lors d’une rafle militaire durant la guerre, nous entassant au milieu de la rivière Mekerra, à Sidi Belabbès, nous obligeait à passer l’un après l’autre devant ce délateur, et voir ceux qu’il désignait du doigt être immédiatement embarqués à coups de crosse dans un des camions militaires pour la cruelle et criminelle destination que nous savions tous.

Cependant, concernant cet activisme dont m’accuse Merdaci, où sont les preuves concrètes et vérifiables par le lecteur ?… Le fait d’avoir déclaré personnellement, dans mon ouvrage sur le théâtre, que je critiquais le Parti communiste italien pour son choix du « compromis historique » suffit-il pour me traiter d’«activiste » ?… Si je l’étais réellement, l’État italien aurait-il été tellement stupide pour m’accorder la nationalité, ou ses services secrets auraient-ils été tellement déficients pour ne pas avoir découvert mon « activisme » ?… Ceci dit, cette accusation de Merdaci répète exactement l’accusation portée contre moi dans les années 1969-1973 par des éléments du PAGS. Ils m’accusaient publiquement dans les bars d’Oran d’être un « gauchiste » parce que je sympathisais avec le P.R.S. de Mohamed Boudiaf, et avec la révolution chinoise. Et l’Algérien qui a vécu à l’époque en question sait très bien ce que coûtait ce genre d’accusation à la personne qui en était qualifiée.

Où l’on peut de nouveau rigoler

Relevons, en passant, ceci. Dans son texte précédent (4), Merdaci écrit : « Comment Kadour Naïmi peut-il s’étaler aussi longuement sur les « harkis » ? Quelle est sa compétence pour traiter de ce sujet ? Est-il historien, sociologue, psychologue ? Il n’y a rien, en vérité, qui puisse l’accréditer à publier un feuilleton de seize numéros sur un thème qui lui échappe, qu’il nourrit de ses fantasmes politico-culturels. » Tandis que dans le texte présent, Merdaci me reconnaît cette qualité :  « Naïmi en [de l’activisme d’extrême-gauche] maîtrise les techniques de subversion des masses ». Selon Merdaci, j’aurais donc une « compétence », qu’il me niait dans son texte précédent. Là, on peut rigoler à gorge déployés, car l’allégation manque de preuves concrètes et vérifiables par le lecteur.

Cependant, il faut dire autre chose chose sans rigoler. Heureusement que la police politique algérienne ne se contente pas du genre de dénonciation publique faite par Merdaci. Ce dernier se limite à avancer comme « preuves » à mon encontre, concernant la « subversion des masses » : « Il l’a fait à « Algérie patriotique », il le fait au « Matin d’Algérie ». »

C’est, alors, considérer les responsables de ces deux journaux soit des complices de mon action de « subversion des masses », soit des imbéciles qui se sont laissés manipuler par moi. Que les lecteurs qui n’ont pas lu mes contributions sur ces deux journaux les lisent, et décident de la véracité de l’affirmation de Merdaci. Essentiellement, je défends l’idée de la validité de remettre à l’ordre du jour l’autogestion sociale, de la pratique de la non violence, des bienfaits sociaux de la liberté conjuguée à la solidarité. J‘ai, en outre, écrit que ces aspects ont marqué le début de notre indépendance nationale, et assuré la production agricole et industrielle après l’abandon des entreprises et des fermes par les propriétaires coloniaux, leurs ingénieurs et leurs administrateurs. Défendre ces idées, est-ce de la « subversion des masses » ? Ne serait-ce pas simplement le droit d’un citoyen d’exprimer librement ses opinions à ses concitoyens, sur la base de son expérience sociale, et proposer dans le débat démocratique des pistes de réflexion et d’action ?

Quant à me présenter comme « s’érigeant en donneur de leçons », là, aussi, Merdaci ne fournit pas de preuve démontrant son allégation. Il reste au lecteur à lire mes contributions à ces deux journaux pour se faire sa propre opinion.

Pai ailleurs, pourquoi parler de « troublant cheval de Troie » ?… Là où j’ai mentionné cet animal, mon propos ne serait donc pas clair ?… Qu’est-ce qui est « troublant » ?… Passons sur l’erreur d’écriture du « professeur de français de l’enseignement supérieur » quand il répète un même mot dans un morceau de phrase : « berner les lecteurs de deux sites d’information en ligne et leurs lecteurs ». Cela prouve que le « professeur » ne relit-il pas attentivement ce qu’il écrit avant de le proposer aux lecteurs. Est-ce là les respecter ?… Pourtant, l’auteur déclare effectuer un « effort quotidien » et pratiquer le « respect des valeurs ».

Quant à accuser la direction d’ « Algérie patriotique » de m’avoir « informé » sur un « droit de réponse » de Merdaci, là encore, où est la preuve concrète et vérifiable par le lecteur ?… En vérité, je ne bénéficie pas de cette importance auprès de la direction de ce journal, et je ne la prétends pas, et je ne vois pas pourquoi elle me l’accorderait, surtout si je dispose, selon Merdaci, de la « maîtrise de subversion des masses ».

Merdaci écrit encore : « Il me rétorque par un poème testamentaire alambiqué ». Ce « professeur » ignore, alors, ce qu’est la poésie. Il la confond avec un testament. En outre, je n’ai pas « rétorqué », mais répondu à sa condamnation cléricale obscurantiste wahabite, – je la confirme -, d’inviter mes amis au choix à m’ensevelir « au soleil et tout prêt de la mer » où à m’incinérer et  répandre mes poussières dans l’air.

Merdaci écrit : « Naïmi souhaite se faire incinérer, c’est son droit et je ne l’ai jamais discuté pour être à ce propos accusé de fatwa saoudienne. ». J’invite le lecteur à lire ou relire la partie du  texte de Merdaci à ce propos : « Dans les pratiques funéraires musulmanes, il n’y a pas d’incinération, admise dans les rites chrétiens ou agnostiques. Là est la duplicité de Naïmi » (5). Est-ce là « jamais discuté » ? Que vient faire ici la « duplicité » ?

Pour une fois, Merdaci n’affirme pas mais pose une question : « De quel clerc et de quelle trahison parle-t-il »… Je l’ai déjà dit dans la réponse précédente: « Comme quoi, à la conception élargie et actualisée du terme « harki », que j’ai proposée au débat, j’ajoute celle que me suggèrent les deux textes mentionnés de Merdaci à mon encontre. Il existe aussi une catégorie particulière de harkis : concernant les faits, ils choisissent de servir le mensonge au détriment de la vérité, parce que cet asservissement sert des intérêts individuels ou de clan, masqués sous de « bons » sentiments, du genre « Je suis plus algérien que toi ! » (6) … N’est-ce pas clair, même pour un lycéen capable de lire le français ? Et dans ce dernier texte de Merdaci, ne constate-ton pas la confirmation de ce que j’ai dit ? Mais, alors, je n’avais pas imaginé le pire. Dans son dernier texte, Merdaci va plus loin : il affirme d’être « dans le respect des valeurs qui ont forgé l’histoire de mon pays », autrement dit un authentique algérien, et moi rien d’autre qu’un « italien » et un « traître » (7).

Le dernier texte de Merdaci sur mon « infinie tromperie » m’oblige d’ajouter une précision. Ce dernier écrit, comme j’espère l’avoir démontré, non seulement manifeste une mentalité de harki servant les calomnies au détriment de la vérité des faits (8), mais, comme les harkis de l’époque coloniale, il est délateur. Les harkis coloniaux dénonçaient les patriotes algériens comme « fellaghas » ; Merdaci me traite d’ « activiste de l’extrême gauche italienne ». Les colonialistes français parlaient, concernant les dirigeants de la lutte de libération nationale, de  « maîtrise les techniques de subversion des masses » ; Merdaci me porte la même accusation. Les colonialistes accusaient certains des patriotes algériens de « communistes et athées » ; Merdaci me traite d’ « athée ». Merdaci n’a pas employé le terme « communiste », car il a déjà reconnu dans un texte auparavant que je critiquais des « communistes » en leur niant cette qualité.

Une avant-dernière remarque. J’envoie régulièrement mes contributions à « Algérie patriotique » et au « Matin d’Algérie ». Mon motif est le suivant : la plupart des lecteurs de ces deux journaux  lisent l’un mais pas l’autre. Selon moi, c’est dommage, car c’est seulement en prenant connaissance de versions différentes que l’esprit critique se forme. J’estime donc utile de m’adresser aux lecteurs des deux journaux. Que Merdaci nous dise, lui, pourquoi il a commencé par envoyer sa première attaque contre moi uniquement à « Algérie patriotique », et ne s’est résigné à envoyer la seconde au « Matin d’Algérie » que parce que AP lui aurait censuré, selon ses dires, son « droit de réponse ». Alors qu’en fait « Algérie patriotique » avait publié sa « mise au poing » (9), puis mon « droit de réponse » (10). Fallait-il encore que ce journal prolonge cette polémique avec un nouveau « droit de réponse » de Merdaci, lequel, à sa lecture sur « Le Matin d’Algérie », ne fait que rabâcher sa première « mise au poing », de façon plus hargneuse, donc ridicule ?

Enfin, Merdaci m’accuse de « berner les lecteurs ». Pour ma part, mon respect de leur intelligence me porte à les laisser libres de juger qui les berne réellement.

Une dernière observation. Dans son texte précédent, déjà mentionné, Merdaci parle de « querelle de mots » (11). Ce n’est pas dire toute la vérité, c’est ignorer ou occulter sa partie la plus importante. En effet, les mots sont socialement déterminés. Ils expriment, dans le domaine intellectuel (idéologique, si l’on veut), l’une des deux positions fondamentales qui caractérisent une société : soit celle des dominateurs-exploiteurs (et de leurs mandarins ou encore harkis), soit celle des dominés-exploités (et de leurs défenseurs, que les harkis mandarins considèrent comme ayant la « maîtrise de la subversion des masses »). Au lecteur, donc, de décider, en considérant les mots employés par Merdaci et par moi, quelles sont nos respectives positions sociales. Celui qui accuse quelqu’un d’autre d’être un « athée », un « activiste d’extrême-gauche », de « maîtriser la subversion des masses », de « trahison » et de « potence », est-il du coté des dominés-exploités ?… Cela signifie que A. Merdaci et K. Naïmi ne se réduisent pas à leur seule individualité spécifique, mais représentent des forces sociales particulières antagonistes. Avec cette différence que moi, je ne  réserve à aucun, pas même au traître, la potence, étant convaincu que ce n’est pas la violence, mais la conviction qui est la seule manière de résoudre les conflits sociaux (12).

Où il est bon de sourire

Dans ces trois derniers textes de Merdaci, celui à « Algérie patriotique » et ces deux derniers sur « Le Matin d’Algérie », où est le débat clair et contradictoire sur les mots et les concepts, avec emploi de la raison, des preuves concrètes vérifiables par le lecteur, des mots adéquats, un équilibre psychique et une élégance stylistique ? Où sont, dans vos textes, monsieur Merdaci, les qualités de « professeur », de « critique » et d’«écrivain », pour ne pas parler simplement de l’honnête homme ou, encore, de l’Algérien exemplaire devant ses compatriotes ?

Pour l’aspect sémantique, Merdaci n’a fait que reprendre, en le rabâchant, un argument que j’avais déjà évoqué et discuté, en mentionnant une amie qui m’avait présenté des objections, celles-ci censées (13). Merdaci ne l’a pas mentionnée. Est-ce honnête ? Est-ce universitaire ?

Ceci dit, en comparant la partie consacrée à la discussion sémantique à celle où Merdaci s’attaque à ma personne, il est facile de constater quelle est la part la plus grande, et en quoi elle consiste : calomnies et délations. Pourquoi ? Au service de qui ?

Désolé, monsieur Merdaci, avec ces trois textes de votre part, vous m’avez contraint à « tirer sur une ambulance », et je sais combien c’est blessant, humiliant. Mais vous ne m’avez pas laissé un choix meilleur, que j’aurais préféré. Même si mes projectiles ne sont que des mots, employés avec raison gardée, j’avoue que cela me fait de la peine de les avoir employés contre non pas votre personne, mais au sujet de vos textes. J’aime aimer et non haïr ; je l’ai dit dans mes « Mots d’amour » (14). Et dans mon étude sur les harkis, j’espère n’avoir pas utilisé des mots de haine (inutiles et rabaissant), mais simplement tenté de raisonner (ce qui est indispensable) sur une idéologie et ses représentants, passés et actuels. En outre, dans tous mes écrits, je m’efforce d’éviter la violence, la vulgarité et la bassesse, sinon où serait la « alhnana » (tendresse) que contient le titre de ma dernière pièce théâtrale en Algérie, en 2012, ou, si l’on veut, « al rahma » (la compassion) ? J’aspire à unir et non diviser. L’autogestion rassemble pacifiquement un peuple et les peuples ; le capitalisme est division et guerre sociale au sein des peuples, et guerre militaire entre les pays.

Ceci étant dit, et pour conclure, Merdaci a fait une chose merveilleuse, sans le savoir, et que tous mes ennemis en Algérie et ailleurs auraient évité : une publicité qui m’a obligé d’informer les lecteurs sur mon parcours existentiel et sur mes idées, d’une part ; d’autre part, Merdaci m’a offert l’occasion d’approfondir davantage ma conception du harkisme actuel, en Algérie. Je viens d’en découvrir sa forme de délateur public sous l’étiquette de « professeur universitaire, critique et écrivain ».

Au moins pour cela, je dois remercier ce dernier. S’il persévère, l’utilité serait de permettre encore plus aux lecteurs, s’ils en ont la patience et l’intérêt, de constater ceci : les fléaux du peuple algérien ne sont pas seulement les plus apparents, parce que spectaculaires, mais également ceux d’un certain langage d’ « universitaire ». Ceci dit, je trouve qu’un « mtourni » est moins dangereux et moins, – utilisons le mot adéquat pour une fois -, méprisable qu’un délateur public, en plus sans preuves. Voilà où en est, aussi, l’Algérie. N’est-ce pas là un motif afin que tout Algérien, de l’intérieur ou de l’extérieur du pays, possédant le seul passeport algérien ou d’autres encore, contribue, dans la mesure de ses convictions et possibilités, à dévoiler toutes les formes de mentalité totalitaire qui mine le peuple algérien, et l’empêche de vivre de manière libre et solidaire, en coopération pacifique et réciproquement bénéfique avec tous les peuples de ce caillou qui vogue dans l’immense univers : la planète Terre ?

K. N.

Email : kad-n@email.com

Notes

(1) https://lematindalgerie.comlinfinie-tromperie-de-kadour-naimi

(2) « Éthique et esthétique au théâtre et alentours », librement disponible ici : http://www.kadour-naimi.com/f-ecrits_theatre.html

(3) Voir « Musulman et laïcité », http://www.lematindz.net/news/25036-musulman-et-laicite.html

(4)  https://lematindalgerie.compour-en-finir-avec-la-querelle-de-mots-de-la-caducite-la-verite-du-sens

(5) https://lematindalgerie.compour-en-finir-avec-la-querelle-de-mots-de-la-caducite-la-verite-du-sens

(6) https://lematindalgerie.comla-verite-des-faits-est-dans-mes-ecrits

(7) Sur ce thème se référant à la nationalité, je publierai prochainement une contribution titrée « Chauvinisme nationalisme et patriotisme internationaliste », afin de continuer, selon Merdaci, ma « subversion des masses ».

(8) Voir https://lematindalgerie.comla-verite-des-faits-est-dans-mes-ecrits

(9) https://www.algeriepatriotique.com/2018/07/11/mise-point-a-propos-concept-mtorni/

(10) https://www.algeriepatriotique.com/2018/07/15/droit-de-reponse-a-mise-point-de-m-merdaci/

(11) Ignorons le reste du titre “de la caducité à la vérité du sens ». De ce genre d’expression chewing gum, aussi sonnante que… vide de sens, sont friands certains universitaires pour faire croire que leur langage de « femmes savantes » ne serait pas celui des « précieuses ridicules », qui désignaient une chaise par « les commodités de la conversation ».

(12) C’est le sens même de la pièce théâtrale que j’ai réalisée en 2012 à Béjaia, dont le titre est clair : “Alhnana, ya ouled !” (La tendresse, les enfants !). J’y évoque nommément Gandhi et sa conception non-violente. Voir détails sur mon livre sur le théâtre, déjà cité, livre 4.

(13) Voir https://lematindalgerie.comlideologie-harkie-du-passe-bourreau-et-victime

(14) In https://lematindalgerie.commots-damour

Auteur
Kadour Naïmi

 




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Boycott Maroc

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Abdelmajid Baroudi répond à des « intellectuels »

Boycott Maroc

Le boycott de la centrale laitière, cédée en 1981 de la holding royale ONA à  Danone, dure depuis 5 mois au Maroc. Ce boycott populaire est accompagné de celui de l’eau Sidi Ali appartenant à une richissime marocaine et de Ifriqia, propriété du tout puissant Aziz Akhennouche, un homme d’affaire qui a bâti sa fortune sur le dos de réformes fiscales car il était député, président de parti et actuellement ministre de l’Agriculture. Le PDG de Danone voyant ses pertes s’accumuler s’est rapproché de quelques intellos et a proposé une revue des prix trop élevés du litre du lait à l’origine du boycott. Résultat ? 42 intellos marocains se sont fait duper par cet homme d’affaire. S’en est suivi un débat orageux entre ces 42 et le reste des soutiens du boycott.

Nous publions le point de vue d’Abdelmajid Baroudi, ancien militant de Ila Elamam et Nahj El Dimocrati, sur l’appel à la suspension de la campagne du boycott du lait. 
 

« Je suis de loin et avec intérêt les réactions qui ont suivi l’appel à suspendre le boycott de la centrale laitière. Il ne m’appartient pas de juger ces réactions, mais une chose est sûre, c’est que cet appel mérite de faire l’objet de débat. Cela dit, ma modeste contribution à ce débat vise à s’en distancier en posant des questions sur le texte, le prétexte et le contexte de cette initiative.
L’une des questions qui me taraudent et marquent la divergence de la perception de ce que cet appel avance est la suivante : Le texte a-t-il convaincu ou persuadé ? Il me semble que le texte avait pour objectif de persuader. Du coup, la discrimination entre convaincre et persuader nous aide à élucider le caractère persuasif de l’appel. Que dit le dictionnaire Français facile ? Le verbe convaincre signifie : amener à admettre la vérité d’un fait, alors que persuader veut dire : convaincre quelqu’un, réussir à lui faire croire quelque chose, à lui faire faire quelque chose.

Il est clair de par les justifications avancées dans l’appel qu’il veut nous faire croire en la vérité de quelque chose. Or l’expérience ou la réalité ne prouve pas que cette chose existe. Ce qui m’intéresse le plus c’est cette définition que propose le Centre National de Ressources textuelles et lexicales du verbe, persuader et dans laquelle la probabilité du sentimental peut l’emporte sur le discursif censé renforcer la logique sur laquelle doit se baser un discours afin qu’il soit convaincant. « Persuader, c’est amener (quelqu’un) à être convaincu (de quelque chose) par une argumentation logique ou faisant appel aux sentiments.» (1) Cette définition nous renvoie à la distanciation, laquelle nous permet d’affronter la réalité à la logique tout en sachant que cette dernière n’est pas forcement compatible à la réalité. Autrement dit, c’est notre conscience indépendamment de toute projection affective qui nous dicte la vérité qui, dans ce cas précis , n’est pas l’émanation d’une construction formelle, mais elle est la traduction d’un fait à condition que le discours , en l’occurrence l’appel en question soit convaincant et réponde aux objectifs du boycott. Qui plus est, la distanciation par rapport à cet appel assigne à la preuve son sens formelle et non pas matériel qui n’existe pas et sur lequel arc-boutent les signataires en avançant des arguments d’ordre persuasif. Toutefois, la direction de la centrale laitière jusqu’à preuve du contraire n’a pas fait preuve de réponses concrètes aux revendications des boycotteurs. Au contraire, en s’attaquant aux droits sociaux et économiques des ouvriers, le responsable de cette firme a prouvé qu’il n’a qu’un souci, c’est celui de préserver les intérêts de sa multinationale.

Arrêtons-nous sur le texte de l’appel dans le but d’en extraire le côté persuasif et se demander si cette persuasion a eu un impact sur la majorité des boycotteurs. Le pourquoi de cet appel à la suspension du boycott du lait pour dix semaines ne peut être perçu, qu’en tant que proposition au sens je dirais formel, c’est-à-dire une thèse qui se veut convaincante dès lors qu’elle contextualise son appel , mais en mettant en avant l’efficacité du boycott et ses limites . Et ce pour justifier la proposition de l’appel de crainte que la campagne du boycott s’essouffle, tout en y introduisant la volonté du responsable de la centrale laitière et son engagement à revoir le prix du lait, voire à faire participer le consommateur dans la détermination des prix. Je cite : 
Une campagne de boycott ne peut s’éterniser, si elle n’apporte pas des résultats concrets, sans perdre son souffle et sa puissance ou sans avoir des répercussions regrettables. 
• Cette semaine le PDG de la marque de lait cible du boycott, en déplacement au Maroc pour le sujet, a pris publiquement trois engagements : 
o La marque s’engage à vendre le lait frais pasteurisé sans aucun bénéfice. 
o Pratiquer la transparence totale sur la structure des prix de tous les produits de la société et sur la qualité 
o Initier une démarche pour inventer un nouveau modèle de gestion de la marque, de façon à faire participer les consommateurs dans le processus de détermination des prix. 

L’argumentaire, pour ne pas dire l’argument d’autorité selon lequel la probabilité de l’essoufflement du boycott, lié mécaniquement à la volonté du PDG de la firme en question, objet de ce boycott est-il convaincant ? Persuasif, il peut l’être au sens qu’on lui a attribué expliquant que le sentimental ou le manque de distanciation facilite la persuasion. Convainquant, je ne pense pas. Car ce raisonnement est, à mon avis, démuni de preuves qui consistent à réfuter ce que l’expérience nous a appris concernant le pragmatisme qui régit ce genre de multinationales dont le bénéfice prime plus que d’autres objectifs. Qu’on le veuille ou pas, à moins si l’on est victime de naïveté, ce qui n’est pas le cas pour les signataires, la logique capitaliste de ces grandes entreprises cible le cumul du capital. Le fait de s’engager à impliquer le citoyen dans la détermination du prix du lait sans bénéfice aucun relève de la bêtise tautologique que les éléments de langage peuvent formuler en vue de soigner la communication, surtout que les premières sorties des responsables de cette centrale étaient provocatrices et contre productives. Depuis quand la centrale laitière est-elle devenue citoyenne ?

La légitimité de cette question trouve sa légalité dans l’expérience comme je l’ai déjà évoqué, c’est-à-dire que le jugement ne se limite pas à la volonté mais il doit se baser sur des faits, chose que le directeur général de la centrale laitière a prouvée. Il a en effet opté pour la menace au lieu de préserver les droits de ses ouvriers et répondre aux exigences du boycott. Oublions la menace et concentrons-nous sur l’engagement.

A mon humble avis, l’engagement d’un responsable, notamment celui d’un directeur général d’une grande entreprise une fois institutionnalisé, et donc signé, on peut alors croire en sa crédibilité et sa légalité. Autrement, la volonté de s’engager ne suffit pas car elle n’a tout simplement rien de contraignant et ne se soumet pas à la loi. Si non, qui y a-t-il de contraignant dans une conférence de presse ? D’où la différence entre promesse et engagement ? On est en droit de poser la question sur les modalités de la mise en œuvre de la bonne volonté du directeur de la centrale laitière. A-t-il signé un papier traduisant sa volonté citoyenne en engagement et sa nouvelle « philosophie à but non lucratif» ?

Dans quel cadre ? Quels sont les acteurs habilités à assurer la faisabilité de ses engagements ? Au final, la communication ne remplace pas l’action.

Dire qu’«une campagne de boycott ne peut s’éterniser, si elle n’apporte pas des résultats concrets, sans perdre son souffle et sa puissance ou sans avoir des répercussions regrettables. » est une proposition au sens formelle dont le sujet qu’est la campagne de boycott est conditionnée par des résultats concrets, si non, elle est vouée à l’essoufflement. Si l’appel s’était arrêté à ce niveau d’analyse en piochant sa pérennité et son devenir, ce serait logique. Mais le raisonnement a perdu son élan dès lors que le prétexte de la demande de la suspension de la campagne du boycott du lait est apparu comme alternative de la probabilité de l’essoufflement et dans le même temps il nous force de le concevoir en tant que concrétisation des résultats escomptés de ce boycott. Toutefois, se poser des questions sur le devenir de cette campagne nous rapproche de la réalité et nous éclaire sur l’impact de ce mouvement si j’ose dire. D’autant plus que l’imprévisible, puisqu’il s’agit dans ce cas de figure d’un phénomène social et donc humain, échappe aux formules tautologiques car, il est difficile d’en discriminer le subjectif de l’objectif.

Par ailleurs, il est à mes yeux indispensables de diligenter des études sur cette compagne pour répondre aux questions relatives au boycott. Quel est le taux de participation au boycott ? Son impact sur l’économie ? Quelle est la marge de perte des firmes objet de ce boycott ? La campagne, s’accélère-t-elle ou ralentit ? Quelles répercussions du boycott sur les petits commerçants, les ouvriers, les employés et les agriculteurs ? Quelles sont les représentations de la société relatives au boycott ? Quel positionnement du politique par rapport au boycott ? j’aurais bien aimé que cette proposition formulée par les signataires de l’appel à la pause concernant le constat les résultats de la campagne soit présentée sous forme d’étude économique et sociologique susceptible de répondre aux questions posées sur la campagne du boycott tout en sachant que parmi ces signataires figurent des économistes , des sociologues et des chefs de bureaux d’études munis d’un savoir leur permettant d’apporter des réponses à ces questions.

Mon humble entendement me dit que le boycott écrit son histoire dans l’inidentifiable, sans s’intéresser à nos appréciations et nos calculs. Comme s’il nous disait : gardez vos questions et vos analyses politiques et stratégiques pour mesurer la volonté des détenteurs de la vérité économique et leur pouvoir sur la société. On dirait que cet agir social s’est inspiré du On Heideggérien dont la différence entre le Je et Autrui se dissipe. « Le « on » qui n’est personne de déterminé et qui est tout le monde, bien qu’il ne soit pas la somme de tous, prescrit à la réalité quotidienne son mode d’être. »(2) Sauf que le On ou l’inidentifiable du boycott n’impose au Je aucune règle grégaire car il émane d’une conscience collective que l’existence sociale a forgée pour reprendre la formule marxiste. Si le On Heideggérien « retire à l’être-là toute responsabilité concrète »(3) puisqu’il s’agit d’une situation d’indistinction qui favorise sa dictature, le On du boycott prend sa légitimité de l’imprévisible que les calculs ont raté. Je ne boycotte pas parce que tout le monde boycotte à l’image de ce que le On Heideggérien exerce sur moi, mais je boycotte parce que cette outil me permet de dénoncer pas physiquement, mais virtuellement la cherté de la vie. Du coup, le On du boycott de par le fait qu’il est né loin de la formule qu’exige la structure, laisse la liberté sans l’exprimer à tout un chacun et chacune d’y adhérer ou s’en distancier. Et c’est cette liberté spontanée si je puis dire qui lui a permis de durer sans se préoccuper ni de son essoufflement ni de sa pérennité. Toutefois, l’appel à la suspension de la campagne du boycott du lait raisonne selon des concepts en se servant d’un lexique dont la traduction se veut rationnelle et stratégique s’alimentant d’un argumentaire, charmeur d’une élite, diffère du On majoritaire du boycott qui refuse de s’engouffrer dans le préétabli. D’où la naïveté de la question : l’appel à la suspension du boycott du lait, que vise-t-il ?

Abdelmajid Baroudi

Notes
(1) Centre de ressources textuelles et lexicales
(2) Heidegger
L’être et le temps pages : 195-160
(3) Ibid
Pages : 159-161

Auteur
Abdelmajid Baroudi

 




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