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«Les derniers jours de Muhammad», un ouvrage décoiffant

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«Les derniers jours de Muhammad», un ouvrage décoiffant

Hela Ouardi est universitaire, chercheuse associée au Laboratoire d’études sur les monothéismes au CNRS et professeure de littérature et de civilisation françaises à l’Institut supérieur des sciences humaines de l’université de Tunis El Manar.

Précisons d’emblée qu’en prenant le risque de tenter une approche aussi critique du récit dominant de l’histoire de l’islam dès son origine, Hela Ouardi est consciente qu’elle défie en l’occurrence les lois de la prudence qui conseillent d’éviter de traiter un sujet aussi sensible et passionnel en contexte d’islam. Rares sont, avant elle, celles ou ceux qui ont osé une approche si critique des Écritures. Ce livre est déjà interdit au Sénégal.

Les auteurs qui s’y sont frottés l’ont appris à leurs dépens. À l’occasion de la publication de son ouvrage intitulé « De la poésie pré-islamique » en 1926, le célèbre romancier Égyptien Taha Hussein a déchaîné l’ire des ûlama d’El Azhar parce qu’il a osé exprimer des doutes sur, d’un côté, la sincérité de la poésie arabe pré-islamique, n’hésitant pas à écrire qu’elle avait été falsifiée à cause des rivalités tribales. De l’autre, et c’est plus grave aux yeux des religieux, il a insinué que le Qoran ne peut constituer une source fiable pour les historiens. Les critiques dont il a fait l’objet étaient tellement acerbes qu’il a perdu son poste à l’université du Caire en 1931 et son livre interdit, puis publié un an plus tard avec des modifications.

Plus dramatique est le sort réservé au théologien soudanais Mahmoud Mohamed Taha (1909-1985) qui a distingué deux sortes de normes dans le corpus normatif islamique : les normes universelles et les normes conjoncturelles. Pour ce théologien avant-gardiste, les versets révélés à la Mecque sont le cœur même de l’islam (shahada : foi de l’unicité de Dieu et de la prophétie de Mohammed, les cinq prières quotidiennes, la zakat : l’aumône légale, le ramadhan, le hadj étant facultatif). Ils sont structurels et d’une actualité permanente, ce sont ces versets qui constituent le dogme en islam, qawaîid el ibadate, (règles de croyance). Ces versets sont donc de valeur universelle, alors que les versets médinois sont conjoncturels ; ils traduisent, selon l’auteur, le mode de vie de Yathrib, l’actuelle Médine du début du VIIe siècle, aujourd’hui largement dépassé. Par conséquent, il considère que les versets de Médine peuvent être abrogés sans inconvénient.

Pour avoir osé cette exégèse audacieuse des normes coraniques, Mahmoud Mohamed Taha a connu un sort tragique : il été pendu sur la place publique par l’ex-président Djâffar El Noumeyri en 1985.

Ainsi, l’écrivain égyptien Ismaïl Adham (1911-1940) fit scandale au début des années 1930 en mettant en doute l’authenticité des hadiths (paroles attribuées au prophète Mohamed) et en publiant Pourquoi je suis athée. Citons aussi l’écrivain saoudien Abdullah Al-Qasimi (1907-1996), qui nia l’existence de Dieu et survécut à deux tentatives d’assassinat. Plus récemment, Salman Rushdie ou Taslima Nasreen persécutés à cause de leurs écrits jugés blasphématoires ou encore le blogueur saoudien Raïf Badaoui, condamné en 2013 à mille coups de fouet et dix ans de prison pour avoir critiqué l’islam.

Revenons au livre de Hela Ouardi, il est tout simplement décoiffant, écrit dans un style clair, accessible et se lit donc sans difficulté. Près d’une centaine de pages de notes bibliographiques témoigne du sérieux de la recherche de l’auteure qui a compulsé et confronté aussi bien les archives les plus anciennes de l’islam sunnite que celles de l’islam shi’îte et des sources non islamiques.

En reconstituant les derniers jours de la vie du prophète à Médine, Hela Ouardi a retracé soigneusement la maladie, l’agonie et la mort du fondateur de l’islam, et a restitué ainsi sa vie à l’histoire, au «temps du monde», selon l’expression de Jacques Berque. Hela Ouardi a réussi, non sans risque, à extraire ce pan décisif de l’histoire de l’islam du dogme religieux. Grâce à un travail d’enquête minutieusement menée, elle a su saisir la vie de Mohammed dans son humanité, sans le désacraliser pour autant.

L’ouvrage traite, notamment d’une question très sensible, celle des conditions troubles dans lesquelles a émergé l’institution califale suite à la disparition du prophète en juin 632, quand bien même le concept de califat n’est apparu réellement qu’au VIIIe siècle sous la dynastie Abasside. Le terme utilisé antérieurement est Amr ou amir. Les conditions d’intrigues et de violence qui ont marqué la succession du prophète ont inauguré une pratique du pouvoir (modalités d’accès, exercice et alternance) en terre d’islam faite d’intrigues, d’assassinats et de renversements violents… Cette crise originelle constitue en quelque sorte la matrice des problèmes de pouvoir qui secouent violemment nombre de pays d’islam encore aujourd’hui. Les cas de l’Algérie et bien d’autres pays en sont bien l’illustration.

L’auteure montre que l’origine de ce grave conflit tient à la volonté du prophète de désigner Ali Ibn Abi Taleb, son gendre et cousin, comme son successeur. D’où les oppositions venant de son entourage et ses proches compagnons qui l’ont empêché d’exprimer ses dernières volontés. Une méfiance s’était dès lors installée entre le prophète et ses compagnons. Le premier califat, qui a vu Abu Bakr Essadiq porté à sa tête, a été inauguré dans un bain de sang. Le conflit opposant Al Ançars, c’est-à-dire les Médinois aux muhadjirines, soit les Mecquois accompagnant le prophète dans sa fuite de la Mecque à Médine en 622, fut sanglant. Le cadavre de Mohammed fut abandonné pendant trois jours sans sépulture, avant d’être inhumé nuitamment (pages 15, 206), après que sa dépouille commençait à se décomposer (page 207), alors que la tradition imposait d’enterrer sans tarder les morts.

Pour régler le problème de la succession, la dépouille du prophète fut abandonnée alors même que les températures en Arabie sont caniculaires, faisant ainsi passer la question du pouvoir avant son inhumation.

Depuis lors, l’exercice du pouvoir en contexte islamique alimente trop souvent les oppositions les plus vives, allant parfois jusqu’aux affrontements les plus violents. Les modalités d’accès, d’exercice et de transmission du pouvoir d’État, restent étroitement liées à l’appartenance tribale ou clanique, et ce fut bien historiquement Quraysh, tribu mecquoise du prophète, qui a exercé le pouvoir et fondé un proto-État après sa disparition en 632. Et c’est bien Quraysh qui a monopolisé le pouvoir pendant toute la période de règne des quatre califes bien guidés (632-661 الخلفاء الراشدون), puis celle des Omeyyades (661- 750) jusqu’aux Abbassides (750-1258), descendants directs d’un oncle du prophète, Al-Abbas Ibn Abd Al-Muttalib.

Hormis le premier calife, Abou Bakr Essadiq, âgé et fatigué, qui n’a, d’ailleurs, été calife que pendant deux ans, les trois autres califes bien guidés, originaires de Quraych, ont tous été sauvagement assassinés pour des raisons qui tiennent étroitement au pouvoir. Les prescriptions du Qoran ne répondent pas à toutes les questions que les croyants se posaient, notamment les modalités qui commandent la compétition pour le pouvoir et d’alternance. Selon la tradition sunnite, ni le prophète ni le Qoran n’ont donné de consignes organisant la succession au pouvoir d’État. On a beau compulser le Qoran, l’on ne trouve nulle trace d’une indication ou consigne claire sur la succession et les modalités d’accès au pouvoir d’État.

Les germes de la fitna ont été ainsi semés du vivant même du prophète. Très affaibli par la perte de son fils bien-aimé Brahim à l’âge de 20 mois (pages 42, 46) qu’il a eu avec sa concubine Maria El Qabtia (Marie la Copte), et par les deux défaites successives contre Byzance (rums) à Mo’ta en 629, puis à Tabûk en 631, ce qui a sérieusement ébranlé son prestige (page 40). Désobéi, malmené par son entourage, il a été empêché de dicter son testament par Omar Ibn El Khatab sous prétexte que le prophète délirait. Le prophète est donc mort ab intestat par cet empêchement. Sa fille Fatima, épouse d’Ali Ibn Abi Taleb, s’étant opposée à la succession de son père par Abou Bakr Essadiq (premier calife), elle a été violemment battue par Omar Ibn El Khatab si bien qu’elle a succombé à ses blessures. Ali Ibn Abi Taleb deviendra, certes, plus tard quatrième calife, mais il sera à son tour assassiné et ses enfants, Hassane et Husein, massacrés.

En prenant le risque d’affirmer sans détours que la croyance en un prophète analphabète est une légende, une construction, Hela Ouardi tord ainsi le cou à une idée reçue et très largement répandue en terre d’islam. Pour s’en convaincre, elle invoque le pacte d’El-Hudaybia conclu en 628 entre le prophète et les Mecquois. Au moment de le parapher les païens de Quraysh refusant de mentionner la formule « Mohammed est le messager d’Allah » et Ali son cousin refusant de consigner cette modification, le prophète avait alors saisi lui-même le qalam pour mentionner son nom : Mohamed Ibn Abdellah (page135).

Le prophète, précise-t-elle, a été formé à la religion par un moine : Serge Bahara.

L’on apprend, notamment que le prophète s’appelait jusqu’à sa mort à Médine Abul Qacim et non Mohammed, celui-ci étant un lieu béni. Et la contestation du prophète par les Qurayshites ne tient pas au monothéisme abrahamique, qu’il prêchait, comme la tradition nous l’enseigne, puisque Quraych était déjà confronté au monothéisme des Chrétiens qui y habitaient et dont le plus célèbre est Waraqa Ibn Nawfal (page 99). De même que l’auteure n’omet pas de mentionner que les tombes du prophète et des deux premiers califes (Abou Bakr Essidiq et Omar Ibn El Khatab) inhumés au même endroit n’avaient pas échappé à la destruction.

El Walid Ibn El Malik, calife omeyyade entre 668 et 715, avait ordonné à Omar Ibn Abd el Aziz, gouverneur de Médine, d’acheter les chambres des épouses du prophète, mitoyennes de la mosquée, pour agrandir cette dernière. Cette décision du calife avait alors suscité une vive émotion au sein des habitants de Médine. Le plus célèbre des opposants à la démolition des sépultures du prophète et ses deux compagnons est Khubayb ibn Abdellah Ibn Al Zubayr. Le calife en personne avait exigé son passage à tabac si bien que le malheureux Khubayb n’avait pas survécu à la torture (page 219).

Dans la mesure où rien n’a été écrit du vivant du prophète, les rédacteurs du Qoran et des hadiths n’ont pas écrit des livres d’histoire de l’islam, mais des textes de propagande dans le sens où ils étaient conçus pour propager la foi. C’est pourquoi aujourd’hui plus que jamais l’islam a besoin de travaux d’historiens. C’est bien ce type d’approche historique qui fait passer la vérité avant la fable, selon le mot de Camus, restituant la vie du prophète et celle de ses compagnons à l’histoire, au temps du monde et de l’humain, qui mérite d’être encouragé parce qu’il est de nature à aider les musulmans à sortir du miroir complaisant d’un passé largement mythifié dans lequel ils aiment à se regarder.

Un livre à lire absolument.

T. K. 

N.B. : Hela Ouardi prépare un deuxième ouvrage sur pouvoir et violence en islam dont la parution est prévue, je crois, l’année prochaine chez le même éditeur.

Hela Ouardi, « Les derniers jours de Muhammad », Albin Michel, octobre 2017, 364 pages dont 88 pages de notes bibliographiques, soit de la page 273 à 361.

Auteur
Tahar Khalfoune

 




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Eurossouk, l’illégalité légalisée par le gouvernement

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4 milliards d’euros dans le noir absolu

Eurossouk, l’illégalité légalisée par le gouvernement

Le Fonds monétaire international (FMI), s’adresse au gouvernement algérien pour lui proposer de juguler le marché du change parallèle.

Majoritairement, les spécialistes algériens de la question économique, n’avaient pas attendu jusqu’à aujourd’hui, pour tirer la sonnette d’alarme, à l’effet d’arrêter par le gouvernement cette pratique antiéconomique. Ces économistes ont suggéré l’agrémentation de comptoirs bancaires existants, en plus d’agréer des bureaux de change et de mettre à la disposition des clients une variété de devises avec une disponibilité quasi-certitude de fonds.

Le mot ‘’juguler’’ utilisé par le FMI n’est pas ferme; il peut prêter à confusion, pour vouloir dire ‘’maîtriser’’. Or, ce n’est pas de la maîtrise du marché de changes parallèles dont il s’agit mais de son étouffement, voire de son éradication totale. Il y va de l’intérêt et de la sécurité monétaire de notre pays et de la prospérité de notre économie. Il est urgent d’arrêter l’hémorragie, dans ce ‘’Souk Forex’’ à l’algérienne, où l’on permet à de jeunes cambistes de trimballer des sacs pleins à craquer de toutes sortes de monnaies : euro, dollar us et canadien, livre sterling, dirham etc.

Le gouvernement se couvre la face pour laisser libre cours à pas moins de 4 milliards d’euros dans le noir absolu, l’informel plus encore : l’Illégalité.

Dans ce rush où l’argent coule à flots et où les règles du jeu sont établies à la guise des cambistes, nous assistons à des transactions qui dépassent parfois, la barre des 15.000 euros et ce, au vu et au su de tout le monde, officiels compris. Plus encore, nous remarquons la présence même de grands entrepreneurs, de députés, de cadres supérieurs … qui viennent acheter la devise au square d’Alger ou à d’autres places semblables.

Est-ce légal tout ça, ou c’est de l’illégalité légalisée ? Toute la question est là malheureusement.

Nous ne voulons pas trop nous aventurer dans le pourquoi du comment de ce business, ni développer les raisons qui ont fait que le taux de change parallèle est de loin supérieur au taux de change officiel appliqué par la banque d’Algérie.

Nous affirmons cependant que des montants colossaux en devises fortes sont manipulés informellement, sur nos places publiques et autres trottoirs de grandes villes du pays, à l’ombre des gouvernants complices.

Il faudra rappeler que les fonds en devises dont dispose la banque centrale proviennent à 99% des seules recettes des hydrocarbures exportés.

Les devises qui circulent en dehors des circuits officiels, proviennent elles des retraites d’émigrés rentrés définitivement au pays, de fonds envoyés par la diaspora, de la fausse facturation et surfacturation des importations, des dépenses effectuées en devises par des touristes sur le sol algérien etc.

La question cruciale que nous désirons poser à notre gouvernement, c’est de savoir, entre le marché officiel et le marché parallèle de devises, lequel finira par avoir le dernier mot et dans combien de temps, en terme de volume monétaire et taille du marché. À moins de vouloir les rapprocher pour en faire un seul, tout en acceptant, chacun, de perdre quelques plumes.

Ce mariage ne pourra pas se concrétiser ; les conditions nécessaires ne sont pas réunies, du moins actuellement. La volonté politique est absente, les décideurs ne sont pas si pressés que ça. Ils semblent trouver un malin plaisir à développer ce marché illégal. Ils voient dans la pratique de ce business informel du marché des changes, une sorte de soupape de sécurité qui permet de satisfaire toutes les demandes de toutes les catégories de clients. Un des ministres a même qualifié ce marché d’important, il a une fonction sociale selon ses dires ! N’est-ce-pas là de la fuite en avant ?

En tout cas, qu’on le veuille ou pas, l’instrument de mesure de la santé économique de notre pays, c’est inévitablement le taux de change opéré au square d’Alger et non celui de la Banque centrale.

Auteur
Ahcène Moussi, économiste au Canada

 




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Ahmed Ouyahia évoque le scénario catastrophe du FMI

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Hyperinflation

Ahmed Ouyahia évoque le scénario catastrophe du FMI

Ahmed Ouyahia, le Premier ministre, a estimé dans une conférence de presse que les prévisions économiques négatives émises par le FMI à l’égard de l’économie algérienne sont dues au fait que l’Algérie a refusé de recourir à l’endettement extérieur. Le responsable a réagi au dernier rapport publié le 16 juillet par cette institution internationale.

En réponse au rapport du FMI, publié le 16 juillet sur son site officiel, concernant la situation économique en Algérie, Ahmed Ouyahia, le Premier ministre du pays que les prévisions économiques catastrophistes de cette institution internationale sur l’avenir de l’Algérie sont dues au fait qu’Alger a refusé de recourir à l’endettement extérieur.

«L’Algérie est le mauvais élève du FMI», a affirmé le Premier ministre lors d’une conférence de presse devant les cadres de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND).

Faisant allusion aux rapports négatifs répétés de cette institution concernant l’évolution de l’économie en Algérie, en particulier après le début de la crise financière dans le pays suite à la chute des prix du pétrole en 2014, le chef de l’exécutif algérien a affirmé que les experts du FMI sont pessimistes «parce qu’elle a [l’Algérie, ndlr] opté pour l’endettement intérieur qui lui garantit une souveraineté totale sur sa politique économique et financière».

«Cette souveraineté intègre le plein contrôle de la valeur de la monnaie nationale, l’entière liberté de subventionner les produits de première nécessité et le maintien total de l’équilibre social, principal indice d’appréciation de la gouvernance de n’importe quel État de la planète», a-t-il ajouté selon le quotidien.

S’exprimant sur le danger de l’hyperinflation que risque l’économie algérienne à cause du recours au financement par l’impression de billets par la Banque centrale d’Algérie, le responsable a expliqué que «plus de 7 mois après l’emprunt réalisé par le Trésor auprès de la Banque d’Algérie de plusieurs centaines de milliards de dinars et l’injection de tout cet argent dans les circuits de l’économie nationale, il y a lieu de constater, et les experts eux-mêmes l’attestent, que les équilibres macroéconomiques demeurent solides.»

Dans le rapport du FMI, les experts de cette institution ont noté qu’en Algérie «le taux d’inflation moyen s’établissait à 5,6 %, contre 6,4 % en 2016, du fait du ralentissement de l’inflation pour les produits manufacturés et les services, et il était de 3,4 % en glissement annuel en avril 2018». «Si les réserves restent abondantes, elles ont diminué de 17 milliards de dollars, pour s’établir à 96 milliards de dollars (hors DTS, les droits de tirage spéciaux). La dette extérieure reste négligeable, mais la dette publique intérieure a considérablement augmenté depuis 2016, tout en demeurant modérée», ont-ils ajouté.

Concernant les finances publiques, ces mêmes experts «conviennent dans l’ensemble qu’il serait possible de mener un assainissement progressif des finances publiques dès 2018 sans recourir au financement par la banque centrale, mais en s’appuyant sur une variété de mécanismes de financement, dont l’emprunt extérieur pour financer des projets d’investissement sélectionnés avec soin». «Une dépréciation progressive du taux de change, accompagnée de mesures visant à éliminer le marché de change parallèle, favoriserait les mesures d’ajustement», ont-ils affirmé.

 

Auteur
Sputniknews

 




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Omar Racim et l’histoire du soldat Cheikou Cissé (II)

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La Guerre de 1914 -1918

Omar Racim et l’histoire du soldat Cheikou Cissé (II)

Huit années plus tard, c’est au tour du ministre des Colonies de faire savoir que l’administration pénitentiaire avait proposé Cheikou Cissé pour une mesure gracieuse. Mais dans les faits le même ministère et son Gouvernement de l’Afrique coloniale française, redoutaient le retour de celui que les militants des droits de l’homme et ceux du monde syndical nommaient le camarade Cissé. Déjà avec la publication par La Lutte sociale de son nom comme étant un détenu d’opinion et illégalement condamné, Cheikou Cissé sera transféré de Barberousse (Alger) à Nouméa (Île Nou), et de là vers Cayenne où Les Annales Coloniales (du 17/3/1936), confirment sa déportation à vie en Guyane. 

Cayenne, le bateau blanc, l’Ile du Diable et la mort qui s’oublie

A la fermeture du bagne de la Nouvelle-Calédonie en 1931, le territoire de la Guyane se transforme en terre française de déportation. De cette transposition d’une aire géographique en un vaste espace pénitencier, Georges Ferré du journal Le Matin, publie une série de reportages sur les bagnes et prisons de la France coloniale et au numéro du 13 décembre 1931, il est en Guyane, face à des constructions qui n’ont plus de toit et où «à l’intérieur des cours, la brousse s’enfle et grandit. Entre les blocs de cette maçonnerie rouge et blanche, pétrie de sang et d’ossements, qui, de la Guyane à l’Ile Nou, en passant par Poulo-Condor, caractérise infailliblement l’architecture pénitentiaire, des lianes jaillissent comme une poignée de couleuvres » (p. 2).

Et de poursuivre, à la vue de l’hôpital et du cimetière :

« Un étrange champ de morts, une terre truffée d’ossements qu’on heurte du pied et qui font des taches blanches parmi les ronces. La mer battait doucement cette rive macabre ».

Le long de cette contrée, le ministère des colonies en a fait un espace où se matérialise l’imaginaire de centaines de millions d’individus. Bien au-delà de cet imaginaire, le territoire de la Guyane avait accueilli quelque 67000 déportés entre 1852 et 1938 entre bagnards transportés de prisons de la Métropole et ceux que l’on appelait les relégués (les multirécidivistes). Parmi les transportés de France un homme enclenchera les vérités vécues sur la Guyane pénitentiaire, le long d’un ouvrage-témoignage de 64 pages qui mettra à nu l’idéologie carcérale de l’œuvre humaniste de la colonisation.

Nous parlons de l’ouvrage de l’ex-détenu Paul Roussenq (5), qui a brûlé son treillis de 50 francs en 1908 alors qu’il se trouvait en 1929 toujours en Guyane après avoir expiré intégralement sa peine de 20 ans et qu’à sa libération n’arrivant pas à se réadapter complètement à sa nouvelle vie, il se suicide, en 1952, en se jetant dans l’Adour à Bayonne (Pays basque français). Cet ex-bagnard fut cité dans un ouvrage d’Antoine Mesclon (6) et où il écrit :

« Albert Londres apprend au public que vous avez pu, pendant quinze ans infliger trois mille sept cent soixante !dix !neuf jours plus dix-ans et quatre mois de cachot à Roussenq » (p. 308).

Albert Londres fut journaliste au Petit Parisien qui mena en 1923, une enquête sur le bagne de Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane) et qu’il dénommé le « cul-de-sac du monde ».

Mais revenant au cas Cheikou Cissé : il semble que son devenir dans cet univers de l’oubli carcéral, est lié à un navire qui le transporta la première fois d’Alger à Nouméa via le Canal de Suez et la seconde fois de Nouméa à Saint-Laurent-du-Maroni. Ce « pied de biche », comme l’on nommé les relégués et qui s’est inscrit aussi et à jamais dans le parler algérien (kraâ lemiz) embarquait sur La Martinière (le Bateau blanc, comme le surnommé l’imaginaire populaire algérien, El-babour labyad). Le cargo-prison en question appartenait à la Compagnie Nantaise de Navigation à Vapeur (CNNV) et qui dès le mois de mai 1932, remplaça La Loire, il accostait toujours à l’entrée du port d’Alger devant la darse du Feu Rouge. Le navire fétiche de Cheikou Cissé – hasardions-nous de le nommer ainsi- fut aussi l’objet d’un roman inédit de Georges Simenon, Le Locataire (1934) et publié en séries sur la revue littéraire Marianne, de même qu’un reportage signe par Albert Camus sur Alger-Républicain du 1 er décembre 1938, sous un titre évocateur, Ces hommes qu’on raye de l’humanité. 57 relégués ont quitté avant-hier Alger pour le bagne. La cargaison de forçats était en route pour Cayenne.

Le nom de Cheikou Cissé s’est aussi associé à un bon nombre de militants internés ou déportés. Un Français notamment, Léon Chareyron, mobilisé en 1914, quitte les tranchées et se réfugie en Suisse. Revenant en France, il sera arrêté et traduit devant un Conseil de guerre pour intelligence avec l’ennemi en temps de guerre, rappelant le cas de l’Algérien Omar Racim. Lui évitant la condamnation à mort, il sera envoyé à l’Ile du Diable (Iles du Salut, Guyane), tout comme l’officier Dreyfus. Le 6 avril 1933, le SRI français et à travers son secrétaire, Jean Chauvet, une lettre est adressée avec quelques secours à Cheikou Cissé qui fut parrainé par la ville de Bondy, région parisienne. La lettre, expédiée du bureau de poste de Paris le 7 avril 1933, arrivait à Cayenne le 26 mai 1933 et elle en repartait le 24/6/1933 pour revenir au siège du SRI avec une mention imprimée et manuscrite de l’administration carcérale : DECEDE.

Au plus tard le 28 juillet 1933, le Comité local du SRI -Bondy recevait une lettre de Cheikou Cissé. Etait-elle de lui ? S’interroge-t-on à l’époque. Le 1er février 1933, il avait bien envoyé une lettre écrite par un de ses compagnons de bagne, où il disait entre autres :

« Je crois qu’après quinze ans de captivité pour n’avoir en fait contre la France, il serait temps de penser que l’on est venu me chercher dans mon pays pour la défense. J’espère, camarades, que vous ferez ce qu’il est possible de faire pour me faire revenir près de ma femme et mes miens ». (7)

Le député communiste de l’époque Jacques Doriot, devenu un fasciste notoire en 1936, avait posé la question au ministre des Colonies, à savoir si Cheikou Cissé est toujours vivant ? Le 29/9/1933, le ministre répondait qu’il n’a pas été avisé du décès et qu’il vient d’être proposé par l’administration pénitentiaire pour une mesure gracieuse. Le ministre en question n’était autre que l’amiral Darlan (enterré à Oran en Algérie) et ainsi le Front populaire faisait le terrassement du front fasciste de Vichy qui avançait aussi sur le corps du soldat Cissé.

1933 semble être l’année de la mort pour ce citoyen malien du 4e Régiment des Tirailleurs Sénégalais. Tout laisse croire que son souffle de vie s’est éteint en cette année comme étant le dernier bagnard de la Nouvelle-Calédonie. Et pourtant ? L’histoire le liera à jamais à un autre Algérien et cette fois en Guyane.

Note :

1 – Roman paru en 1995 dans la série Fleuve Noir, collection « Aventures sans frontières », N° 7, 228 pages.

2 – In, Le Courrier de Tlemcen, Algérie, du 10/12/1915.

3 – In, L’Echo d’Alger, du 1/7/1923.

4 – La revue La Défense, organe du Secours Rouge International – Section française, numéro du 17/8/1934, p.3.

5 – Paul Roussenq, Vingt-cinq ans de bagne, Préface de François Vittori, Paris, édition La Défense, 1934. 64 p ; Réd. En 2009, L’enfer du bagne, Préface de Jean-Marc Delpech et une postface d’Albert Londres, Paris, Libertalia, 129 p.

6 – Antoine Mesclon, Comment j’ai subi quinze ans de bagne, Editions « France et Humanité », A. Mesclon, éditeur, Paris (18e), 1932, 438 pages.

7 – In, L’Humanité du 4/10/1933.

 

Auteur
Karim Assouane

 




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2039 perquisitions par la police dans la wilaya de Batna

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Sécurité

2039 perquisitions par la police dans la wilaya de Batna

La cellule de communication de la Sûreté nationale de Batna vient de faire connaître le bilan des activités de ses structures à travers la wilaya concernant le mois de juin 2018.

Selon Benachi Mohamed, premier responsable de la cellule de communication de la police, 2039 perquisitions réalisées durant le mois de juin, dont 126 opérations de descentes, 1146 opérations de contrôle de véhicules. Dans le lot on apprend l’arrestation de 79 personnes pour 19 mandats de dépôt.

En matière de crimes et délits, l’on apprend que 713 affaires diverses ont été enregistrées dans lesquelles 571 personnes ont été interpellées dont 74 placées en détention provisoire et le reste soumis à des poursuites judiciaires.

Les crimes contre les biens figurent en tête de ces affaires au nombre de 317, avec 167 personnes impliquées dont 21 écrouées. En seconde position viennent les atteintes contre les personnes physiques et leurs biens mobiliers lesquelles ont enregistré 292 affaires dans lesquelles 274  personnes sont impliquées. Une quinzaine a fait l’objet de détention seulement. Outre 36 autres affaires liées  aux biens publics impliquant 54 personnes dont 15 individus d’entre eux ont été écrouées.

En outre, la police a traité 20 dossiers d’ordre économique et financier. Y sont  impliquées 23 personnes dont 09 ont été écrouées. Toujours dans le même volet, on enregistre 12 affaires diverses impliquant 12 personnes dont six arrêtées. S’agissant de drogue et des psychotropes, il n’y a eu que 29 affaires, 17 touchant à la possession et consommation et onze affaires de commercialisation et propagation.

Il faut signaler aussi que sur 29 délits de drogue selon Benachi Mohamed, premier responsable de la cellule de la communication de la sûreté de la wilaya de Batna, ont eu pour auteurs 38 personnes arrêtées. 

Par ailleurs, on note 29 affaires de drogue et stupéfiants. 427 grammes de kif et 204 comprimés ont été saisis sur 38 personnes entre consommateurs et dealers; 08 d’entre eux ont été écroués.

En ce qui concerne les accidents de la circulation, on enregistre 60 personnes blessées  tandis que 2003 PV ont été infligés, selon les degrés de la faute. 357 permis de conduire ont fait l’objet de retrait, 14 PV concernant l’hygiène et la protection de l’environnement ont été établis, alors qu’au registre des constructions illicites, on relève 20 PV.

Aussi, il a été procédé à trois démolitions d’habitations  notamment à Batna sur ordre des autorités administratives.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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Riposte internationale : « Salim Yezza n’est ni un terroriste ni un vendu »

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L’ONG s’élève contre les pratiques du régime

Riposte internationale : « Salim Yezza n’est ni un terroriste ni un vendu »

Riposte internationale a rendu public le communiqué suivant suite à l’arrestation à Biskra du militant Salim Yezza.

« La politique de la matraque, de la peur et des geôles est le langage courant des régimes dictatoriaux et totalitaires envers les militants pacifiques, car rien ne fait trembler les despotes plus que le pacifisme et la non-violence qui les mettent toujours à nu. Malheureusement, ce langage assourdissant de la répression et de l’injustice ne fait pas brancher les pays qui chantent sur tous les toits la liberté et les droits de l’homme.

La dernière victime de cette répression aveugle et revancharde est l’Algérien Salim Yezza. Ce militant qui a rejoint sa terre natale dans des circonstances douloureuses pour enterrer son père a été arrêté abusivement à l’aéroport d’Alger est jeté dans une geôle comme un vulgaire criminel ou un dangereux collaborateur qui menace la sécurité de l’État.

Salim Yezza n’est ni un terroriste ni un vendu, mais juste un militant que ne rate aucune occasion pour dénoncer l’injustice, la répression et la tyrannie et qui avait soutenu ses frères de Ghardaïa durant la révolte des Mzab contre le racisme, l’abus du pouvoir et l’arbitraire. Pour les décideurs d’Alger, ce genre de position est un crime impardonnable.

Le régime algérien est en train de sanctionner abusivement et sévèrement ce militant pour qu’il serve d’exemple à tous ceux qui oseront dénoncer ses pratiques répressives et tyranniques et un message pour tous les opposants de l’intérieur et de l’extérieur qui auront l’audace de faire face à sa machine diabolique et destructrice qui broie sur son chemin tous les droits et toutes les conventions.

Riposte internationale dénonce avec force et vigueur ces indignes pratiques et appelle les autorités algériennes à cesser ces agissements qui violent la convention internationale des droits de l’homme et qui touchent à la dignité de l’être humain et réclame la libération immédiate et inconditionnelle du militant Salim Yezza. Et cesser toutes les poursuites judiciaires et policières à l’encontre de ce militant et tous ceux qui sont poursuivis pour leurs opinions, leurs écrits ou leurs déclarations : militants, journalistes, blogueurs ou simples citoyens.   

Riposte internationale soutient de toutes ses forces Salim Yezza et tous les membres de sa famille.

Paris le 20 juillet 2018

Le président

Ali Aït Djoudi

Auteur
Le président, Ali Aït Djoudi

 




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La force des documents établis avant l’indépendance de l’Algérie renforcée

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Français de statut civil de droit commun

La force des documents établis avant l’indépendance de l’Algérie renforcée

Pour les personnes réclamant leurs droits obtenus avant l’indépendance de l’Algérie, il est aujourd’hui difficile d’obtenir les productions des documents authentiques rendues par les autorités françaises de cette époque ; parce qu’ils ont été égarés, mal conservés ou tout simplement qu’ils n’ont pas été rapatriés en France.

Ainsi, bien souvent, les documents délivrés par les autorités algériennes restent la seule alternative pour obtenir une copie de ces documents.

Mais il arrive parfois que le caractère probant de copies délivrées par les autorités algériennes après l’indépendance de l’Algérie soit remis en cause. En ce sens, certaines autorités françaises continuent d’exiger les productions des documents authentiques rendues par les autorités françaises concernant les documents produits avant l’indépendance d’Algérie.

Mais cette exigence est-elle justifiée devant cette impossibilité à se les fournir ?

Pour les ressortissants de nationalité algérienne dont les ascendants étaient devenus Français de statut civil de droit commun avant l’indépendance de l’Algérie, le jugement du Tribunal de grande instance de Paris rendu le 13 juillet 2018 sera intéressant.

En l’espèce, une femme de nationalité algérienne souhaitait obtenir la nationalité française par filiation, son arrière-grand-père ayant été admis en qualité de citoyen français par un tribunal civil de 1e instance algérien en 1920 et avait ainsi le statut civil de droit commun.

Toutefois, sa demande lui fut opposée par le service de la nationalité des Français nés et établis hors de France pour manque d’authenticité du document joint par la requérante.

Cette dernière avait en effet joint une copie dactylographiée délivrée par les autorités algériennes dudit jugement rendu avant l’indépendance de l’Algérie par les autorités françaises. Ainsi le ministère public exigeait « la production de la décision authentique de l’époque rendue par les autorités françaises. »

Devant ce problème, le tribunal de grande instance de Paris a rappelé, le 13 juillet 2018, qu’aux « termes de l’article 1er de l’ordonnance du 21 juillet 1962 devenu l’article 32-1 du Code civil, les Français de statut civil de droit commun domiciliés en Algérie à la date de l’annonce officielle des résultats du scrutin d’autodétermination, soit le 3 juillet 1962, ont conservé de plein droit la nationalité française tandis que les personnes de statut civil de droit local originaires d’Algérie qui se sont vu conférer la nationalité de cet État ont perdu la nationalité française le 1er janvier 1963, sauf si elles justifient avoir souscrit la déclaration récognitive prévue aux articles 2 de l’ordonnance précitée et 1er de la loi du 20 décembre 1966 ».

Ainsi, il est rappelé qu’il appartient à la requérante de prouver l’appartenance de son ascendant au statut civil de droit commun, ainsi que le lien de filiation. 

Et l’apport de ce jugement est majeur en ce qu’il précise que les décisions judiciaires rendues avant l’indépendance de l’Algérie par les autorités françaises n’ont pas été protégées particulièrement et que les archives n’ont pas été rapatriées en France, et qu’ainsi, on ne peut pas reprocher à la requérante de ne pas produire la décision authentique ; le tribunal reconnaît d’ailleurs qu’il est possible que sa famille n’ait pas pu la conserver. 

Cette décision est une avancée importante pour les algériens, descendants de français de statut civil de droit commun, puisqu’il facilite l’administration de la preuve de ce statut. En renforçant la force probante des copies délivrés par les autorités algériennes après l’indépendance d’Algérie, le tribunal d’instance de Paris a permis de faciliter la preuve de la citoyenneté.

Pour ce qui est de la condition tenant à la preuve du lien de filiation, le Tribunal va dans le même sens en estimant qu’elle peut se faire au moyen d’actes algériens, l’absence d’actes d’état civil européens ne contrevenant pas à la preuve du statut civil de droit commun.

Auteur
Me Fayçal Megherbi, avocat au barreau de Paris

 




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Quand le cinquième mandat devient caduc !

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Rebond

Quand le cinquième mandat devient caduc !

Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, ont tous appelé le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à briguer un cinquième mandat, oubliant que rien n’est définitivement acquis dans notre pays, le président Liamine Zeroual pouvant en témoigner.

C’est Abdelkader Bensalah, en se mettant de la partie au nom de l’auguste institution qu’il préside, qui avait rendu l’option du cinquième mandat quasi certaine, mais c’était sans compter avec un grain de sable qui allait enrayer une machine pourtant bien huilée. Vous l’avez deviné, il s’agit bien sûr de l’affaire des 701 kg de cocaïne.

L’affaire est maintenant entre les mains de la justice, des têtes ont commencé à tomber, et tout porte à croire qu’on n’en restera pas là. Les scénarios les plus invraisemblables sont évoqués. Même le coup d’Etat, qu’on croyait révolu, fait un retour en force dans les discussions du citoyen lambda.

C’est le plan B, toutefois, qui semble être, pour le moment du moins, la solution idoine pour parer au plus pressé. Mais évoquer le plan B est une chose, le mettre en place en est une autre.

On est presque dans la même situation que ces souris qui avaient trouvé une astuce pour pouvoir voir venir le chat. «On lui met une clochette autour du cou», a suggéré judicieusement l’une d’elles. «Oui, mais qui ira la lui mettre cette clochette ?» a rétorqué une autre.

La peur est dans tous les camps. Ce qui est arrivé au désormais ex-DGSN, le Général Abdelghani Hamel, est dans tous les esprits. Du coup, tout le monde parle pour ne rien dire, à l’image du clown de la République, Djamel Ould Abbès pour ne pas le nommer.

Avril 2019 se profile déjà à l’horizon, mais rien n’a encore été décidé. Comme d’habitude sûrement, la décision sera prise en catimini, dans un cercle restreint et fermé, peut-être même dans la précipitation, au grand dam des amateurs d’une élection présidentielle ouverte.

Des lignes ont bougé après l’affaire des 701 kg de cocaïne. La rentrée sociale s’annonce chaude, très chaude, et une surprise n’est pas du tout à écarter. Pourvu que ceux qui mettent  en garde contre le dépassement des lignes rouges ne dépassent pas eux-mêmes ces lignes.                                                                                    

Auteur
Ahcène Bettahar      

 




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Le FMI s’alarme et avertit sur les perspectives de l’économie algérienne

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Dans son dernier rapport

Le FMI s’alarme et avertit sur les perspectives de l’économie algérienne

Le rapport du mois de juillet 2018 du Fonds Monétaire International interpelle les plus hautes autorités qui doivent analyser avec lucidité les perspectives de l’économie algérienne en fonction des contraintes internes et externes et ne plus naviguer à vue. En ce mois de juillet 2018, l’Algérie n’est pas au bord de l’effondrement contrairement aux vues de sinistrose. Mais il faut être réaliste et ne pas verser dans la démagogie.

La situation pourrait prendre une autre dimension et s’aggraver sans un changement sérieux dans le système de gouvernance s’adaptant tant aux nouvelles mutations internes et mondiales.

Il y a une unanimité des experts nationaux et internationaux : le gouvernement doit se rendre à l’évidence : il manque de vision stratégique et l’Algérie dans son ensemble souffre du manque de prospective. Le plus grand ignorant est celui qui n’écoute pas, qui croit tout savoir devant approfondir la culture de la tolérance et privilégier les intérêts de l’Algérie et non les intérêts personnels.

1.- Le rapport du FMI de juillet 2018

Pour le FMI dans son dernier rapport reste confrontée à des défis importants, posés de la baisse des prix du pétrole il y a quatre ans . Les choix économiques risquent également de « compliquer la gestion macroéconomique, « nuire à la croissance » et « aggraver les risques pour la stabilité financière à moyen terme » En dépit d’un ajustement budgétaire important en 2017, les déficits budgétaire et du compte courant extérieur demeurent élevés. L’activité économique globale a ralenti, bien que la croissance hors du secteur des hydrocarbures soit restée stable. Les politiques actuelles du gouvernement algérien selon le FMI affaiblissent la résilience de l’économie au lieu de la renforcer. Aussi, sans réformes profondes , ces mesures risquent de conduire le pays dans l’impasse horizon 2020/2022.

Malgré les mesures visant  à éponger une partie des liquidités injectées au moyen du financement monétaire, la Banque d’Algérie qui a relevé le taux de réserves obligatoires de 4 % à 8 % en janvier et repris ses opérations d’absorption en prenant des dépôts bancaires à sept jours et envisageant également une augmentation modérée du taux directeur, le recours à la planche à billets pour financer le déficit budgétaire risque d’aggraver les déséquilibres, accentuer les tensions inflationnistes et accélérer la perte de réserves de changes. notamment par le recours à la planche à billets pour financer le déficit budgétaire qui selon la banque d’Algérie, les montants prêtés au Trésor seraient de l’ordre de 5723,1 milliards de dinars à fin mars 2018.

Certes, la poussée inflationniste n’a pas (encore) eu lieu et même la croissance devrait connaître un net rebond cette année à 3%, contre 1,6% en 2017, mais pour le FMI le financement non conventionnel représentant 23% du PIB qui aura permis le financement au premier trimestre 2018, pour près de 50% des crédits à l’économie au secteur public aura aussi atteint ses limites à partir de 2020 avec des taux d’inflation record. Je cite le rapport du FMI : « L’augmentation de la liquidité va stimuler la demande, ce qui se traduira par une hausse des prix à court terme en raison de l’insuffisance de l’offre intérieure et des possibilités d’épargne.

Dans le même temps, le durcissement des barrières à l’importation risque d’alimenter les pressions inflationnistes en réduisant l’offre – voire en débouchant sur des pénuries pour certains produits. Les attentes en matière de salaire et de prix pourraient s’ajuster rapidement et se renforcer mutuellement. Les autorités pourraient alors se trouver obligées de recourir au financement monétaire au cours des années suivantes, ce qui risquerait d’entraîner l’économie dans une spirale inflationniste ».

Le Fonds monétaire international conseille de «recourir à un large éventail d’instruments de financement, notamment l’émission de titres de dette publique au taux du marché, des partenariats public-privé, des ventes d’actifs et, idéalement, d’emprunts extérieurs pour financer des projets d’investissements bien choisis Une dépréciation progressive du dinar « combinée à des efforts visant à éliminer le marché parallèle des changes favoriserait aussi l’ajustement».

2.-Deux facteurs stratégiques: la pression démographique et l’évolution des réserves de change

 La population algérienne a évoluée ainsi : 1950 8,87 millions d’habitants – 1960 11,27, – 1970 14,69, -1980 19,47, -1990 26,24, -2010 à 37,06 -au 1er janvier 2016 , 40,61 -au 1er janvier 2017, 41,3 -au 1er janvier 2018, 42,4 millions d’habitants et selon les extrapolations de l’ONS environ 51,026 millions 2030 et plus de 70 millions horizon 2050.. L’on devra créer 350.000/400.000 emplois productifs par an avec un taux de croissance réel de 9/10% sur plusieurs années pour éviter de vives tensions sociales. Or, le blocage de l’investissement en Algérie ne réside pas en des changements de lois ou d’élaboration de stratégies utopiques, vision bureaucratique, comme on ne combat la sphère informelle par des mesures administratives autoritaires, mais en s’attaquant au fonctionnement de la société, devant nous orienter vers une société participative et citoyenne.

D’où l’urgence d’un discours de vérité car les réserves de change ont évolué ainsi : 162,2 milliards de dollars en 2010, 182 en 2011, 190 en 2012, 194 en 2013, 180 en 2014, 144 en 2015, 114 en 2016. 96 milliards de dollars (hors DTS) fin 2017 et hors réserves d’or, l’Algérie possédant 173 tonnes d’une valeur, au cours de l’once actuel, d’environ 7 milliards de dollars allant vers 85/87 milliards de dollars fin 2018 avec le risque d’épuisement 2021/2022.. Selon le FMI en 2022, les réserves de change permettront moins de 5 mois d’importation estimées et en 2023 estimées à 12 milliards de dollars moins de 3 mois d’importation. La croissance devrait ralentir très fortement dès 2020 en provoquant une augmentation du taux de chômage. Elle se traduira aussi par la persistance des déficits budgétaires et surtout des déficits externes qui vont éliminer progressivement toutes les marges de manœuvre dont dispose l’Algérie . Selon le Fonds monétaire international (FMI) , l’Algérie avait besoin d’un baril à 87,6 USD pour atteindre son équilibre budgétaire en 2016 contre 60 dollars en 2007 , 80 dollars en 2009, 125 dollars en 2010 140 dollars en 2012, 110 dollars/baril en 2015, Pour 2017, dans le cadre de la Loi de finance 2017, le niveau est proche de 75 dollars sur la base des dépenses du déficit clôturé. Pour 2018, au vu du de la Loi de finances complémentaire de 2018, approuvé le 5 juin 2018 , par le Conseil des ministres prévoit une enveloppe de 500 milliards dinars supplémentaire ( environ 4,4 milliards de dollars) en autorisations de programme, de la dépense publique actuelle, des dépenses improductives, des subventions généralisées sans ciblage, des surcoûts et une mauvaise gestion pour ne pas dire corruption, il faut un baril dépassant les 100 dollars, pour ne pas puiser les réserves de change et éventuellement les augmenter.

Conclusion

Le retour à la confiance et de la croissance dans le cadre des valeurs internationales, condition de la stabilité politique, sociale et économique

Pour relever les défis futurs, se projeter sur l’avenir, loin de tout populisme dévastateur, un une nouvelle gouvernance, un langage de vérité et la moralité des gouvernants s’imposent. Il y va de la sécurité nationale. Avec grande rigueur budgétaire, une meilleure gouvernance, un changement de cap de la politique économique actuelle, avec un baril entre 60/70 dollars, l’Algérie peut sens sortir, possédant des atouts. L’endettement est faible, 20% du PIB, la dette extérieure 2,5% du PIB.

Mais surtout l’Algérie a besoin d’un retour à la confiance pour sécuriser son avenir, de s’éloigner des aléas de la mentalité rentière, de réhabiliter le travail et l’intelligence , de rassembler tous ses enfants et toutes les forces politiques, économiques et sociales, évitant la division sur des sujets secondaires, d’apprendre à respecter nos différentes sensibilités et donc les opinions d’autrui, par la culture de la tolérance. C’est ainsi que l’Algérie éternelle peut réaliser, le serment du 01 novembre 1954, un développement durable conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale à laquelle je suis profondément attachée.

  

Auteur
Dr Abderrahmane Mebtoul

 




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Communiquer, collaborer, planifier, c’est aussi possible avec la langue kabyle

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Langues et outils de productivité

Communiquer, collaborer, planifier, c’est aussi possible avec la langue kabyle

Les équipes localisatrices des outils numériques en langue kabyle avancent doucement mais surement dans un domaine où seules les langues prises en charge par les gouvernements arrivent à s’installer et à s’imposer, un domaine extrêmement récent.

Mais la prise de conscience des jeunes localisateurs kabylophones d’aujourd’hui, due certainement à la croissance de la demande issue de la culture numérique et du Web, confirme l’envie chez la communauté de voir leurs outils de travail, de communication et de collaboration déclinés dans leur langue maternelle. Ces localisations permettent d’ailleurs d’installer un nouvel usage de la langue kabyle hors littérature, poésie, chant, théâtre, enseignement, et pratique quotidienne.

Les équipes ont réussi un challenge de taille, celui de produire des interfaces totalement kabylisées de deux outils très répandus dans le monde du travail et même grand public.

Il s’agit de l’outil de gestion de la messagerie électronique Thunderbird, soutenu par la fondation Mozilla et de l’outil de collaboration et de partage de notes, Evernote, de l’entreprise portant le même nom. Les deux organismes sont tous les deux basés aux USAs.

Thunderbird est un outil gratuit, disponible en langue kabyle pour Windows, Linux et masOS. L’aisance de sa manipulation le rend parmi les outils de gestion de la messagerie  électronique les plus prisés dans les entreprises et les institutions. Le pack linguistique kabyle est intégré depuis la version 45 (La version courante étant 52). Il dispose d’un calendrier grégorien complètement en langue kabyle. L’équipe pense même à greffer dessus le calendrier agraire kabyle avec intégration des correspondances aux périodes et dates grégoriennes.

La fonction principale de Thunderbird étant la gestion de la messagerie, hormis l’envoi et la réception des messages, d’autres fonctionnalités telles que l’archivage, planification d’envoi de mails automatiques… sont aussi disponibles. Il est aussi possible d’installer le correcteur orthographique Imseɣti n tira n teqbaylit sur Thunderbird. Le correcteur est  basé sur le dictionnaire Issin et réalisé par Dr Kamel Bouamara &Paul A. et une équipe d’académiciens du DLCA de l’université de Bgayet. Il s’agit d’une extension disponible en libre téléchargement. Le correcteur permettra de corriger les messages avant leur envoie.

tamazight

Avec Thunderbird,  Il est possible de maintenir son carnet de contact, planifier des activités et des rappels. Il est équipé d’un mécanisme de recherche rapide simplifiant ainsi la  tâche aux usagers. Le tout dans un kabyle simplifié et accessible même aux débutants. L’ensemble des fonctionnalités peuvent être consultées sur le site qui se décline lui-même en langue kabyle, fruit de l’équipe localisatrice, sur cette adresse : https://www.thunderbird.net/kab/features/

L’outil peut aussi être téléchargé directement sur cette adresse : https://www.thunderbird.net/kab/

A noter que le site internet et l’outil lui-même, sont localisés sur la plateforme Pontoon (disponible aussi en kabyle) de Mozilla où l’équipe de la locale (langue) a pu lancer 27 projets, tous initiés par Mozilla.

Ceux qui souhaitent rejoindre l’effort de correction et de traduction, peuvent créer un compte sur https://pontoon.mozilla.org/kab/ et contacter les administrateurs de la locale kabyle pour prise de contact, orientation et diverses informations avant de se lancer dans l’aventure de la localisation.

A noter que ce projet ne saurait voir le jour sans le concours des localisateurs dont : Slimane AMIRI, Uccen Marzuq, Farés Bensadi, Hocine Benamer, Farid Alem, Linda DIB, Amazigh BEDAR, yazid bouhamam, Nacira Abrous, ButterflyOfFire, samir_t7, Mhenni Xalifi, Yuba Ǧuwwadi, agrakal, hociben, wina20156, oudjedy, azizi lamia, Mustapha Lateb

L’autre outil aussi prisé par les collaborateurs dans les entreprises et en particulier les équipes organisées en projet, est Evernote. Il est disponible en kabyle pour Windows, Android et iOS. Il est téléchargeable gratuitement depuis le site de l’éditeur sur cette adresse  https://evernote.com/. Le Pack linguistique kabyle est disponible dans les paramètres avancés de l’outil une fois installé. Evernote est disponible en version gratuite mais aussi payante pour bénéficier de fonctionnalités encore plus poussées pour les utilisateurs avancés. La version gratuite suffit largement pour les usages quotidiens.

Evernote permet de partager des prises de notre en ligne. On peut insérer tout type de document. Le tout synchronisé automatiquement vers tous les périphériques connectés de l’auteur. Les prises de notes peuvent aussi être partagées via une réunion en live avec prise en charge du son et de la vidéo.

D’autres fonctionnalités liées à la recherche minutieuse, l’indexation et autre traitement sur les documents sont aussi disponibles. Cela permettra aux pratiquants de la langue kabyle de découvrir un usage très scientifique de leur langue loin des usages traditionnels connus à ce jour.

L’investissement des outils de collaboration permettra d’installer la  langue kabyle dans le milieu de l’entreprise ce qui pourra dans le futur, générer d’autres services liés à l’industrie linguistique qui de plus en plus prend dans l’ampleur dans notre monde globalisé. Cela permettra aux générations futures d’ouvrir des opportunités de travail ou d’investissement loin des cercles habituels.

Le site officiel de l’éditeur et la version Web de l’outil Evernote sont en cours de localisation en langue kabyle. Toute personne désirant rejoindre les efforts de l’équipe kabyle pour aider dans la correction et le maintien des traductions, peuvent se connecter sur la plateforme de traduction en ligne en créant  un compte sur https://translate.evernote.com/kab/ pour participer aux différents projets lancés.

A la fin, il est important de signaler que grâce à ces projets, le lexique spécialisé ayant été produit depuis des décennies, a enfin trouvé sa place dans ces outils modernes, qui non seulement sera vulgarisé, mais trouvera d’autres usages adaptés au contexte d’aujourd’hui, celui des nouvelles technologies.

Nos remerciements vont à toutes et tous ceux qui ont collaboré autour de ces projets, que ce soit les producteurs/auteurs de lexiques, ou la jeune équipe des localisateurs volontaires kabylophones qui s’est tracé un riche et long programme de localisation et de production de solutions déclinées dans leur langue maternelle.

Auteur
Belkacem Mohamed

 




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