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G20: la guerre commerciale affectera la croissance, met en garde le FMI

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Sur fond des foucades du président Trump

G20: la guerre commerciale affectera la croissance, met en garde le FMI

En ouverture du G20 des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales, samedi à Buenos Aires, la patronne du FMI Christine Lagarde a réitéré sa mise en garde: la guerre commerciale va affecter la croissance mondiale.

« Dans le pire des cas, les mesures (commerciales) actuelles pourraient avoir un impact à hauteur de 0,5 point (de baisse) du PIB mondial » en 2020, a averti Christine Lagarde lors d’une conférence de presse.

Les Etats-Unis ont durci ces derniers mois leur politique commerciale, érigeant des barrières douanières ou menaçant de sanctions les pays commerçant avec l’Iran.

« Cette guerre commerciale ne fera que des perdants, elle détruira des emplois et pèsera sur la croissance mondiale. Nous appelons les Etats-Unis à la raison, au respect des règles multilatérales et au respect de leurs alliés », a pour sa part déclaré à l’AFP le ministre français des Finances Bruno Le Maire à Buenos Aires, où se tient samedi et dimanche le G20 des ministres des Finances.

« Loi de la jungle » 

« Américains et Européens sont alliés, nous ne pouvons pas comprendre comment nous, Européens, sommes touchés par l’augmentation de tarifs commerciaux décidés par les Etats-Unis », a dit le ministre français, qui devait rencontrer dans l’après-midi le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.

Pour la France, il est urgent de « réformer le multilatéralisme commercial. Le commerce mondial ne peut pas reposer sur la loi de la jungle. Discutons dans un cadre multilatéral. La bonne façon de régler les problèmes, c’est une discussion Etats-Unis, Europe, Chine », a insisté Bruno Le Maire.

De son côté, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a appelé la Chine et l’Union européenne à faire des concessions pour parvenir à une relation commerciale plus équilibrée, après les déclarations fracassantes de Donald Trump qui a traité d' »ennemis » commerciaux Pékin, Bruxelles et Moscou.

Les Etats-Unis sont engagés à résorber leur déficit commercial avec la Chine (376 milliards USD en 2017) et Trump a menacé d’imposer des taxes punitives sur la totalité des importations chinoises, qui représentaient 500 milliards de dollars en 2017.

Loin de minimiser les propos du président américain, M. Mnuchin a dit que c’était « réellement une possibilité réaliste ». « Nous avons été très clairs quant à nos objectifs », a-t-il ajouté à Buenos Aires. 

Il s’est notamment élevé contre les pressions chinoises de transfert de technologies par le biais de joint ventures quand des entreprises veulent s’installer et commercer en Chine.

« Il y a une grande opportunité, si nous parvenons à un accord, qui sera bonne pour la Chine, bonne pour leur économie et bonne pour les entreprises américaines ».

A l’adresse des Européens, Steven Mnuchin a renouvelé le message américain délivré lors du G7: « Si l’Europe croit dans le libre-échange, nous sommes prêts à signer un accord de libre-échange sans droits de douanes, ni subventions ».

Pékin accuse Washington de vouloir provoquer « la pire guerre commerciale de l’histoire économique » et a réagi en imposant de nouvelles taxes sur des produits américains.

Des pourparlers bilatéraux sont prévus entre Mnuchin et ses pairs français, allemand, japonais, canadien, sud-coréen, italien et mexicain.

Le protectionnisme de la Maison Blanche affecte Pékin mais aussi ses principaux partenaires tels que l’Union européenne, le Canada ou le Mexique.

 Taxer les géants du numérique

Pour tenter d’apaiser les relations avec les Etats-Unis, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker doit se rendre mercredi à Washington où il rencontrera le président américain.

D’après la chancelière allemande Angela Merkel, l’Europe est « prête » à riposter si les Etats-Unis relèvent ses taxes sur les importations de véhicules européens, une grande préoccupation pour les constructeurs automobiles allemands.

Autre tension entre UE et Etats-Unis: la demande de Washington d’isoler économiquement l’Iran est rejetée par les Européens, qui ont adopté un instrument juridique pour protéger les entreprises européennes présentes dans ce pays, qui entrera en application le 6 août, date du premier volet des sanctions américaines.

En vertu du principe d’extraterritorialité du droit américain, Washington compte pénaliser entreprises et personnes physiques qui commercent avec l’Iran. Nombre de grandes entreprises européennes, comme le groupe pétrolier Total, ont décidé de se retirer d’Iran s’ils ne sont pas exemptés des sanctions américaines.

Pour l’instant, Washington a refusé d’en dispenser les entreprises européennes après avoir dénoncé l’accord sur le nucléaire avec l’Iran.

Le G20 Finances abordera ce week-end les menaces qui planent sur la croissance mondiale et les risques de crise dans les pays émergents, ainsi que la taxation des géants du numérique, qui sont pour l’instant peu imposés.

Auteur
AFP

 




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Affaire Benalla: le président Macron toujours silencieux, la pression monte

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Scandale en France

Affaire Benalla: le président Macron toujours silencieux, la pression monte

Depuis le début de l’affaire Benalla, plus grave crise politique qu’il traverse depuis son élection en mai 2017, le président français Emmanuel Macron garde le silence, mais les appels se multiplient pour qu’il s’explique.

La crise est née de la divulgation mercredi de vidéos montrant un proche du chef de l’Etat, Alexandre Benalla, frapper des manifestants pendant la Fête du travail, en arborant des insignes de police, alors qu’il n’était que simple observateur auprès des forces de l’ordre.

L’Élysée n’a donné aucune indication sur une éventuelle prise de parole du président qui devait passer le week-end à travailler à Paris ou à La Lanterne, résidence d’État à Versailles, en région parisienne.

Pour une source proche de l’exécutif, avec les différentes enquêtes lancées par la justice, le Parlement ou la police des polices, « tous les leviers ont été actionnés » et il n’est donc « pas nécessaire » que le président s’exprime « dans l’immédiat » au sujet de son ex-collaborateur, en garde à vue pour ces violences le 1er mai.

Mais une source dans la majorité estime qu' »il aurait fallu communiquer vite et clairement pour tenter au moins d’enrayer l’affaire », jugeant le silence au sommet de l’État d’autant plus dommageable que « les télés en continu tournent en boucle avec ça ».

« Plus longtemps il se tait, plus cela alimente les interrogations », pressait un député d’opposition. « En gestion de crise, ils ont coché toutes les cases » pour un ratage, jugeait un autre.

Les ténors ont accru samedi la pression sur le chef de l’État. Pour le président du parti Les Républicains (LR, opposition de droite) Laurent Wauquiez, Alexandre Benalla « rendra des comptes à la justice, mais Emmanuel Macron, lui, va devoir rendre des comptes aux Français ». 

« Qui était au courant? Quand? Pourquoi la justice n’a-t-elle pas été saisie? Pourquoi a-t-on été jusqu’à instrumentaliser la police pour étouffer l’affaire? De quels secrets Benalla est-il le détenteur pour avoir été ainsi protégé? » s’interroge Laurent Wauqiez dans les colonnes du quotidien Le Figaro.

« Watergate » 

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise (gauche radicale), a jugé l’affaire « du niveau du Watergate » qui avait conduit à la démission du président américain Richard Nixon, quand la présidente du Rassemblement national (extrême droite) Marine Le Pen a prévenu que « si Macron ne s’explique pas, l’affaire Benalla deviendra l’affaire Macron ».

« Le président de la République devra obligatoirement parler aux Français, à la télévision », a assuré devant la presse Nicolas Dupont-Aignan (souverainiste), constatant que la majorité « ne sait pas quoi répondre » car M. Macron « a agi seul » selon lui.

Face à ce qui est déjà dénoncé par certains comme un « scandale d’État », Gilles Le Gendre, porte-parole des députés LREM (majorité présidentielle), accuse les oppositions d' »instrumentaliser » l’affaire parce qu’elles « n’ont toujours pas digéré la défaite cuisante » dans les urnes il y a un an, selon lui. 

« Rien ne sera étouffé », a-t-il affirmé sur la radio France Inter. La veille, le Premier ministre Édouard Philippe avait assuré que « l’ensemble des questions trouver(aient) leurs réponses », qui seront « claires » et « transparentes ».

Pour l’exécutif, il s’agit dans l’immédiat de préparer les auditions très attendues des prochains jours, en premier lieu celle du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb devant la commission des Lois de l’Assemblée lundi.

Pour M. Mélenchon, « le ministre de l’Intérieur est déjà disqualifié » et « bien sûr qu’il va démissionner et il ne sera pas le seul ». « Aucun fusible ne fera oublier que tout a été piloté depuis l’Élysée », tonne M. Wauquiez.

Depuis son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron a montré à plusieurs reprises qu’il n’aimait pas réagir sous la pression, notamment médiatique ou partisane.

Mais il a aussi fait évoluer sa communication ces derniers mois, passant d’une parole rare à une expression beaucoup plus fréquente, notamment lors de ses déplacements.

Lors d’une visite jeudi en Dordogne (sud-ouest), il a refusé de répondre aux nombreuses questions des journalistes lui demandant de réagir aux révélations du quotidien Le Monde.

« La République est inaltérable! », a-t-il seulement lâché en réponse à un journaliste qui lui demandait si la République n’était pas « entachée » par cette affaire.

Auteur
AFP

 




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Grandeur et misère du patrimoine (I)

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Marqueur d’identité, porteur de repères culturels et maillon de l’économie

Grandeur et misère du patrimoine (I)

Le masque de la Gorgone a été volé du site d’Hippone (Annaba) et a été retrouvé chez Sakhr Materi, gendre de l’ancien président tunisien, Ben Ali.

La problématique du patrimoine matériel et immatériel ne cesse de s’imposer dans la vie quotidienne, dans un contexte où les repères culturels et identitaires, gagnés par une mondialisation inégalitaire et un usage immodéré des nouvelles technologies de l’information et de la communication, tendent à se resserrer autour de biens, de valeurs, de pratiques et de rites jugés comme pouvant assurer le « sauvetage » de l’individu-citoyen face à une menace réelle de dilution et d’atomisation.

Si de tels réflexes primesautiers se manifestent chez des individus, des collectifs, des associations, les structures publiques, elles, agissent souvent, lorsqu’elles daignent le faire, en retard ou de façon maladroite et bureaucratique. Il en est ainsi de ce qui est appelé, en Algérie, le mois du patrimoine, s’étalant du 18 avril au 18 mai de chaque année, où se multiplient des manifestations culturelles dominées par l’esprit de prestige et le folklorisme de mauvais aloi. Ministres, directeurs, walis ou maires se mettent tous de la partie pour célébrer ce mois et se soumettre au rituel de la parade. Cela se passe un peu partout, pratiquement sur le même schéma, en convoquant les élèves pour leur faire visiter une exposition de costumes anciens ou de quelques objets d’artisanat, ou bien pour les faire assister à une danse kabyle, naïlie ou targuie, avec un esprit fleurant l’exotisme de pacotille.

Pourtant, la définition du patrimoine, matériel et matériel, est d’une étendue et d’une noblesse qui dépassent de loin toutes les pratiques d’ostentation et les laborieux réflexes administratifs.

Le concept a subi une nette évolution au cours de ces dernières décennies, et ce, à la suite des travaux d’anthropologie culturelle, de sémiologie et d’autres spécialités connexes qui ont établi une relation intime entre la vie de l’homme d’aujourd’hui et tout le legs historique, culturel et naturel dont il est l’héritier, et au sein duquel il est appelé à jouer aussi le rôle d’acteur pour perpétuer la mémoire collective, à la manière de la conservation de l’espèce par la voie de la reproduction. L’Unesco juge que « le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaire à l’artisanat traditionnel » (1).

Pour avoir souvent utilisé un concept – celui de patrimoine matériel et immatériel – sans en approfondir la portée et l’étendue, les parties qui président aux différentes festivités font rarement l’effort de mettre en avant l’importance de ce legs dans la perpétuation de la mémoire ancestrale, dans la formation de la personnalité algérienne dans ses différentes composantes, dans les possibilités immenses qu’il offre sur le plan de son intégration sociale et économique et, enfin, dans la valorisation des circuits et sites touristiques, qui charrie naturellement tout un flux d’échanges culturels entre les différents peuples de la planète.

En dehors du grand boucan qui ponctue certaines occasions précises, le patrimoine matériel et immatériel algérien est, le moins que l’on puisse dire, mal pris en charge. Hormis les efforts de certains individus et associations, concentrés particulièrement en Kabylie, l’on est en droit de s’inquiéter du sort réservé aux différents objets et bien culturels, aux curiosités et sites naturels et aux infrastructures censées abriter la mémoire historique et cultuelle du pays (musées, par exemple), ceci pour ne pas s’appesantir sur tout ce qui relève de l’immatériel (contes et poèmes oraux, rites, cérémonies festives ou propitiatoires, traditions domestiques,…) qui est en train de subir la patine du temps, aggravée par une ouverture, sans aucune préparation, en matière de formation culturelle, sur les nouvelles technologies de l’information et de la communications.

Lorsqu’on quitte la proie pour l’ombre

Ces dernières – dont font partie le téléphone portable, l’internet, les télévisions satellitaires -, sont exploitées par les jeunes Algériens, souvent pour leur côté ludique et de spectacle, qui leur offre l’ersatz de la civilisation « universelle », au lieu de la substantifique moelle de la culture dont regorgent pourtant ces « joujoux ».

Le résultat des courses est que les lieux les plus « sacrés » de la mémoire collective algérienne font aujourd’hui l’objet de dégradation, de détérioration, voire de démolition. Pillage d’objets archéologiques au Sud et à l’Est du pays (pris sur le site ou, même parfois, dans le musée), transférés pour des transactions juteuses en Tunisie et en Europe; bétonnage de sites antiques par la mafia du foncier dans certaines villes algériennes; importations massives de faux objets d’artisanat- les derniers en date sont les objets en faux argent, rapportés de Chine, et imposant une concurrence déloyale au noble argent des Ath Yenni. Tous les objets de vannerie, qui faisaient la fierté des jeunes artisans de la Kabylie et des Hauts Plateaux, ont été remplacés par des sacs en plastique, non biodégradables, qui hypothèquent gravement l’environnement.

S’il y a lieu de mettre en relief et d’encourager les initiatives de certaines associations et de quelques personnes versées dans la protection de certaines pièces du patrimoine matériel et de quelques produits du terroir (tapis, poterie, ébénisterie, culture de la figue [qui a même pu bénéficier, dans la région de Beni Maouche, d’une labellisation de l’Union européenne]), il y a autant lieu de s’inquiéter du pillage du patrimoine archéologique algérien, aussi bien sur les sites d’origine ou dans les musées, et de la perte progressive de beaucoup d’éléments du patrimoine immatériel. Dans ce dernier segment, si un travail colossal a été accompli par Mouloud Mammeri, Taos et Jean Amrouche, Malek Ouary et d’autres passionnés du patrimoine littéraire oral de Kabylie, de grands pans demeurent encore à l’état brut, requérant exploration et exploitation pour qu’ils puissent compléter et consolider tous les efforts tendus vers la modernisation et la fertile socialisation de la littérature orale ancienne (contes, poésies, prologues,…) et d’autres aspects immatériels du patrimoine algérien.

Le défi de la préservation du patrimoine se pose donc à plusieurs niveaux, requérant la mobilisation des pouvoirs publics, du monde associatifs et de l’élite culturelle et académique de notre pays.

Sur les différents sites culturels, naturels ou historiques algériens, même sur les musées, abrités dans les milieux urbains et supposés bien protégés, pèse une multitude de risques et aléas, lesquels, au cours de ces deux dernières décennies, font partie de l’actualité la plus courante, telle qu’elle est rapportée par la presse écrite et les autres médias. Le vandalisme et les atteintes environnementales affectant des sites paysagers de première importance esthétique et touristique (plages, grottes, forêts, rivières, montagnes, lacs, chotts,…), le vol et le trafic dont font l’objet les bien culturels de haute valeur historique et mémorielle (bustes, silex, monnaies anciennes,…) et les négligences dont pâtissent certains monuments historiques (vieux bâti des cités algériennes médiévales, par exemple) constituent aujourd’hui une plaie dans l’environnement culturel et esthétique du pays, en plus des dommages collatéraux sur le plan de l’attractivité touristique.

Il y a deux ans de cela, les services de la gendarmerie ont établi les statistiques, depuis l’année 2000, des actions de répression contre les auteurs de vol et de trafic des biens culturels (pièces archéologiques ou de musée). Il y est enregistré le vol de plusieurs milliers de pièces, dont 12 000 ont pu être récupérées. Cela s’est passé pratiquement à l’échelle de toutes les régions du pays. Cependant, la prévalence revient à la région Est (Khenchela, Batna, Tébessa,…), là où se trouve le plus grand gisement de la mémoire culturelle des Algériens, particulièrement pour la période berbéro-romaine. D’ailleurs, de là, la voie est toute tracée vers la filière tunisienne où certains objets volés ont été trouvés, et vers les pays européens où sont alimentés des réseaux de collectionneurs.

Péril en la demeure

L’on se souvient que l’Algérie a pu récupérer, en 2014, un des symboles de son histoire millénaire représenté par le masque de la Gorgone. Ce dernier, d’un poid de 320 kilogrammes, a été volé à partir du site d’Hippone (Annaba) et a été retrouvé chez Sakhr Materi, gendre de l’ancien président tunisien, Ben Ali, Auparavant, ce fut le buste en marbre de l’Empereur romain Marc Aurèle, volé en 1996 du musée de Skikda, qui a été rapatrié en Algérie.

Ce fut en 2014 aussi qu’a été restituée une rare toile de peinture du grand peintre Millet, portant le nom de La Béquée, laquelle embellissait, depuis 1950, le musée Zabana d’Oran. Elle a été volée par des inconnus en 1985 et évacuée vers la France où elle été proposée, en 2002, à la vente à l’occasion d’une foire d’enchères. À l’occasion de l’événement de la récupération de cette belle toile, l’ancienne ministre de la Culture déclarait: « Je suis très heureuse que l’Algérie ait pu récupérer cette œuvre, parce que c’est le bien du peuple algérien. Il convient de savoir que le ministère de la Culture a réalisé un immense travail en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et Interpol Algérie. A cet effet, nous avons constitué des équipes mixtes (avec la DGSN, la gendarmerie, les Douanes…) pour préserver les biens culturels et immatériels de notre pays« .

Les structures chargées de la protection du patrimoine culturel sont souvent dépassées, particulièrement lorsqu’il s’agit des immensités sahariennes. Sur ces territoires justement, des projets de création de brigades mobiles à bord de véhicules tout terrain et même à dos de dromadaires sont en cours pour se déployer dans toutes les directions où la menace contre le patrimoine historique, culturel ou naturel peut provenir. De même, les pouvoirs publics comptent impliquer de plus en plus les services de sécurité dans la lutte contre le vol et le trafic des pièces de notre patrimoine. Cette action requiert des actions de formation et de sensibilisation en direction des éléments des services de sécurités sollicités pour coordonner leurs efforts avec les institutions techniques et culturelles chargées de la protection du patrimoine.

Pour la seule année 2008 et sur l’espace géographique de Djanet, 950 pièces archéologiques ont été récupérées par les services des Douanes dans l’aéroport Tiska de la ville et sont remises au musée Djebrine de la de Djanet. Ce sont des pièces prises dans les bagages de touristes qui s’apprêtaient à quitter Djanet par avion. Il est malaisé d’imaginer le nombre de pièces qui ont échappé aux mailles des services de sécurité ou des éléments de la douane.

Par-delà les efforts des pouvoirs publics, qui restent à parfaire et dont il faudra moderniser les méthodes d’intervention, il y a lieu de saluer et d’encourager les initiatives individuelles ou de groupes qui tendent non seulement à préserver les sites et les objets culturels relevant du patrimoine matériel et immatériel, mais également à aller sur d’autres recherches, d’autres sites qui n’ont pas été exhaustivement explorés pendant la période coloniale ou après l’Indépendance. Assurément, les efforts de quelques individus ou de groupes professionnels orientés vers la création et la recherche en matière culturelle nous montre sans aucun doute que tout n’est pas perdu dans un pays gagné et rongé par la fièvre politique, l’indolence économique et l’agitation sociale. La présentation, il ya deux ans, des dernières découvertes archéologiques (2006-2010) réalisées sur le site antique de Lambèse (Tazoult, à 10 km à l’est de Batna) est un message de ce à quoi devra s’intéresser la jeunesse algérienne pour retrouver ses racines culturelles et historiques, dont les repères ont été outrageusement balayés par la culture de l’amnésie et de la fausse modernité. Cette dernière ne fait voir que le clinquant de civilisations allochtones dont le joyau ne nous est que rarement accessible. (A suivre)

A.N. A.

Renvois:

(1)-http://www.unesco.org/culture/ich/fr/qu-est-ce-que-le-patrimoine-culturel-immateriel-00003

Auteur
Amar Naït Messaoud

 




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La coupe du monde a bien été remportée par… l’Afrique !

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Mondial 2018 et polémiques ethniques

La coupe du monde a bien été remportée par… l’Afrique !

Même si l’affaire du baltaguia Benalla semble avoir noyé la polémique « patriotico-raciale » qui a entouré cette équipe championne du monde, cette dernière mérite davantage d’attention car elle dessine les contours d’un vivre ensemble beaucoup plus larges que cette affaire qui concerne un voyou au sommet de l’état. Des contours et des règles pour lesquels il est utile de se battre !

Rappelons que la controverse est née d’une surenchère de déclarations provocantes.

Maduro, le président vénézuélien, donne le « la » par un discours solennel dans lequel il énonce que « c’est l’Afrique qui a gagné la coupe du monde », en référence à tous ces joueurs blacks alignés par l’équipe de France.

Il n’en a pas fallu davantage pour que Jean Christophe Lagarde, un « frenchy » UDI bien dans ses bottes, s’emporte et annonce qu’il portera plainte contre Maduro et ses propos, jugés inacceptables sur les Bleus ! Une façon comme une autre pour un inconnu de faire parler de lui, surtout quand on sait qu’entre Macron et Maduro, il n’est pas question de bise-bises enflammées non plus, à l’inverse de ce qu’ont laissées transpirer les accolades quasi passionnelles dont la présidente Croate a gratifié le président français, sous l’œil attendri de sa petite Brigitte !

Au-delà de ces polémiques enflammées et irréfléchies entre politiques au sommet, ceux sont ces réactions de joueurs, et cette quasi-unanimité de reniement aux gènes d’origine qui s’en dégage, qui vous laissent perplexe et vous démontrent que la démagogie bien exemptée peut faire perdre raison et repères à toute forme de perspicacité !

Pourquoi glorifier ses origines africaines quand on est reconnu Français pardi ?

N’est-il pas facile de faire dire à un millionnaire « je suis Français », et pourquoi pas « sénégalais, je ne le suis pas, vous me confondez avec mes parents », pour mériter gloire, amour et beauté ?

N’est-ce pas trop facile de faire dire à des jeunes sélectionnés pour être reçus à l’Elysée « La France, c’est notre pays, nous en sommes fiers, nous y sommes nés » ?

N’est-ce pas facile de gommer le drapeau du pays de ses racines, comme vient de le faire Benjamin Mendy, pour le remplacer par celui de la France, le doux pays de sa naissance, quand on a la chance de faire partie de la crème au sommet, le portefeuille bien rempli ?

N’est-ce pas trop facile de se fendre d’une déclaration qui glorifie le pays où l’on est né, à l’image de cette sortie de Nicolas Batum, le basketteur, qui envoie paître tous ceux qui disent « bravo Africa de votre victoire », et qui en rajoute un plein de fierté de porter le maillot bleu de la France ? un maillot qui se veut désormais « black, blanc, point », faut-il le signaler ?

La France ne donne-t-elle d’ailleurs pas tous les signes d’une volonté de cantonner le beur dans sa cité, en lui intimant l’ordre de ne pas trop s’en éloigner ?

Si tel n’était pas le cas, comment expliquer que les transports en commun, bus, RER et trains de banlieues, n’ont pas circulé comme il se devait, ce dimanche 15 juillet au soir, empêchant ainsi des milliers de jeunes beurs de se rendre à Paris ? Evidemment, la raison est facile à deviner : pas de beurs casseurs et miséreux pour gâcher la fête aux Champs Elysées !  Une fête réservée au blanc et aux blacks qui baignent dans l’opulence, la richesse et la fierté d’être français !

Quand on rejoint le monde des riches, n’est-ce pas facile d’oublier celui des pauvres ?

Quand on rejoint le monde des gagnants, n’est-ce pas facile de mépriser celui des perdants ?

Quand on rejoint l’aisance du Nord, n’est-ce pas facile d’oublier la souffrance du Sud ?

Quand on a la chance de s’appeler Nicolas, Benjamin ou Alexandre, n’est-ce pas facile d’oublier que d’autres, avec les mêmes gènes d’origine pourtant, s’appellent Mohamed, Mamadou ou Mouloud ?

Quand on a la chance d’aimer la France, parce qu’on a réussi, n’est-ce pas facile d’oublier que la France tarde à sauver les enfants abandonnés des cités, eux qui voudraient tant l’aimer aussi ?

Quand on gomme le drapeau d’un pays africain pour le remplacer par le Français, n’est-ce pas trop facile d’oublier sa propre Histoire ? une Histoire remplie de désespoirs laissés derrière par ceux qui ont eu la chance de prendre le bateau bien avant que d’autres ne se laissent dériver dans des radeaux !

Après le fameux « la France, tu l’aimes ou tu la quittes », cette polémique se construit désormais sur des relents de « la France, tu la glorifies en oubliant ton Afrique ou alors tu n’appartiens plus à la république ». Une sorte de prérequis à l’intégration qui passe par le canal de la désintégration génétique, en somme !

Oui c’est l’Afrique qui a gagné la coupe du monde ! Et alors ?

Qu’il fût blanc, black ou beur, les racines des Français sont toutes plantées en Afrique avant de se ramifier vers l’Hexagone et ailleurs aux quatre coins du monde !

Si d’aucuns refusent d’admettre ce postulat, il faudra remettre en question la théorie de l’évolution, celle qui nous apprend que bien avant d’être Gaulois, le petit blanc, aux côtés du black ou du beur était africain d’abord ! N’en déplaise à Trump, Macron, ou ces Italiens forcenés qui se croient plus éloignés du singe que leurs descendants authentiques d’Afrique qui égayent leurs stades de mille et une « singeries » en marquant des buts pour faire gagner leurs équipes !

Décidément, il y encore beaucoup de chemin à faire pour que tout le monde accepte l’idée d’une génétique commune aux descendants de l’homo-sapiens, et bien au-delà, à tous les mammifères qui partagent ce petit point de l’Univers appelé planète Terre !

Même si d’aucuns refusent de l’admettre, le berceau de l’humanité c’est l’Afrique ! Le papa et la maman de Kilian M’bappé ont débarqué dans l’Hexagone juste hier, par avion ou par bateau ; les ancêtres d’Emmanuel Macron ou ceux de Marine bleu nuit, sont arrivés à pieds, des centaines ou des milliers d’années plus tôt !

Si tout le monde acceptait cette vérité, alors, il n’y aurait plus aucun complexe à énoncer que c’est l’Afrique qui a gagné la coupe du monde ! Si tant est que l’on ne dévie pas le regard de cette Afrique laissée derrière par ces « Grandes » civilisations qui ont pillée et pillent toujours ses matières premières et qui veulent s’en dédouaner en exhibant une égalité et une fraternité exclusive avec ceux qui comme M’bappé se sont surpassés tout en dissimulant la mal-vie des enfants des cités. Ces enfants laissés à la dérive, et que cette république décrétée « inaltérable » par Emmanuel Macron se refuse à sauver !

Mais au lieu de débattre de cela, les médias s’emparent du cas Alexandre Benalla, une « caille-ra » supérieure certainement recommandée au président français par les baltaguias du clan Bouteflika  !

Auteur
Kacem Madani

 




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« L’indépendance confisquée » de l’Algérie

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Débat

« L’indépendance confisquée » de l’Algérie

A défaut de président on promène son cadre à Alger

« Etre libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ». Nelson Mandela

« La pauvreté dans la liberté est préférable à la soumission dans l’opulence ». Ahmadou Kourouma

La célébration officielle de l’indépendance nationale qui a marqué les esprits des Algériens sur des générations et qui devait ouvrir la voie vers la fondation d’un Etat démocratique moderne, respectueux de toutes les libertés, est venu, le 5 juillet 2018, pour confirmer encore que le pays est entré dans une nouvelle ère : non pas celle du culte de la personnalité qu’il a pratiquement toujours connu mais tout simplement celle de la servilité et de l’iconolâtrie !

Aux antipodes des idéaux de cette indépendance, ce jour-là, de hautes personnalités politiques de ce pouvoir, se mirent en garde à vous devant un portrait de Bouteflika !

Cela me rappelle 1984 de George Orwell ou le portrait d’un certain Big Brother, omniscient et omniprésent qui surveille la cité ou nul ne peut échapper à sa vigilance.

Ensuite, une oraison dithyrambique des plus marquantes fut prononcée par un imam en l’honneur de Bouteflika ! Tels ces courtisans dont la spécialité était de chanter les éloges du calife ! Cet imam apologiste ne tarit pas d’éloge sur Bouteflika, et ne demanda pas moins au bon Dieu que de protéger notre très « cher président guide», de guider ses pas et de lui procurer santé et longue vie et d’être parmi ses gens justes, et j’en passe !

Et l’indépendance ? La liberté ? Le peuple dans tout ça ?

Algériens vous êtes ainsi comblés, Dieu vous envoyé un bienfaiteur ! Alors de grâce, soumettez-vous au risque d’encourir le courroux divin ! Vous ne pourrez jamais avoir mieux. Vous êtes indépendants mais pas libres !

Même ce pauvre imam ignore sûrement que pendant l’extermination de centaines de milliers de gens (Oran, Marrakech, etc ) par les Almohades, un Imam estimé, El Iyadh (Abdul fadhl Alquadhi ), très connu et auteur du célèbre al-Shifa bita’rif Houqouq al-Mustafa, préféra mourir, transpercé par des lances plutôt que de rédiger une lettre où il devait simplement dire qu’Ibn Tumert est infaillible ! Il répondit : je ne trahirais pas ma raison !

Malheureusement les nôtres n’ont plus cette raison !

Lors de la cérémonie de ce 5 juillet, le président Bouteflika était là, assis sur sa chaise roulante, hébété, totalement absent, les yeux hagards, ne saisissant pratiquement pas ce qui se passait autour de lui. Il marmonnait. Il arrivait difficilement à joindre ses mains et à les porter ensuite à sa bouche pour clore la Fatiha, et se délivrer enfin de cet exercice combien si éprouvant pour lui.

Puis péniblement, avec une force surhumaine, il saisit et embrassa enfin le drapeau national !

C’était ça l’image forte que transmettait l’Algérie au monde ! Un pays pétrifié, prisonnier d’une oligarchie gérontocrate malade, et au crépuscule de sa vie.

Qui fera donc confiance à un tel pays ?

Ce pouvoir s’est approprié tous les symboles, et a confisqué cette indépendance. Il s’agrippe, tel un vieillard à sa canne, au passé et aux mythes, pour justifier son existence et sa raison d’être à défaut de regarder vers l’avenir et relever les défis du siècle ! Il reste au stade des forfanteries dont il en a fait son programme politique.

Les Algériens s’attendaient avec cette indépendance à être enfin vraiment libres, en sécurité, dans une Algérie démocratique et plurielle, mais ils déchantèrent assez vite.

Depuis 1962, ce ne fut qu’une suite de luttes de clans pour le pouvoir ! En 2018, ils sont toujours emprisonnés de leurs opinions, leurs idées, leurs cultes et surtout considérés comme mineurs et à la merci d’un pouvoir arbitraire.

Ce dernier a tout balisé. L’Algérien n’est rien d’autre qu’un simple sujet au lieu d’être ce citoyen à part entière. Il vit dans la terreur et la hantise, avec l’épée de Damoclès suspendue sur sa tête ! Au moindre mot, critique, parole il est arrêté !

Le pouvoir, en détournant cette indépendance de son but final frustre terriblement les Algériens ! Et l’enthousiasme du début, a vite laissé place au désenchantement.

Qui a un instant pensé sous la colonisation qu’après l’indépendance, les enfants (même les compétences) de l’Algérie ne penseraient qu’à la fuir en risquant leur vie en mer, sur des barques de fortune ? C’est plus qu’un signal de détresse : un désaveux !

Les vingt ans de règne de Bouteflika ont gravement compromis les derniers espoirs de plusieurs générations. La jeunesse a décroché et se désintéresse de tout. Certains ne savent même pas ce que signifie le 5 juillet ! Et c’est la triste vérité. Il suffit de faire un petit sondage dans son entourage pour s’en rendre compte !

A trop tirer sur la corde, ce pouvoir a fini par la rompre !

Ainsi, toute commémoration a fini par être assimilée, dans le subconscient des Algériens, à une fête du pouvoir !

Comme on dit, chat échaudé craint au froide. L’Algérie a fini par devenir otage d’un certain passé mythique, sciemment entretenu et imposé, afin que la léthargie persiste assurant ainsi la pérennité du système et arrangeant ses affaires.

Ce pouvoir utilise les mêmes méthodes que celles des extrémistes religieux : mensonge, diversion, falsification, culpabilisation du citoyen pour qu’il ne prenne pas conscience des vrais enjeux politiques et ne puisse remettre en causes leur logique.

En culpabilisant l’Algérien, en utilisant le sacré, en le désinformant et en cultivant un nationalisme biaisé et chauvin, on l’isole des autres cultures et peuples. On lui ôte toute capacité de résistance et d’analyse objective des faits et évènements.

Ces «fabulateurs » se targuent de mener l’Algérie à bon port, vers un avenir radieux ! Bien sûr en se partageant ses richesses !

Bouteflika, en s’exposant (ou exposé) dans ce piteux état, a ainsi donné le coup de grâce à cette journée mémorable ! Il a éteint le flambeau sacré de tout idéal rêvé par la jeunesse.

Vous avez tout falsifié ! Et vos mensonges se transmettent à certains et s’incrustent doucement mais sûrement dans leurs mémoires par le biais de l’école, la mosquée, la redondance de vos « exploits » si « grands » !

Tout vous est permis ! Vous avez « l’immunité » du passé, vous pouvez donc faire ce que vous voulez, même vous installer en France ! C’est normale pour un simple Algérien pas pour vous. Car vous avez floué le peuple!

Pour vous, nous sommes les damnés ! Nous garderons le temple pour vous, quand vous serez loin ! Bien loin ! Ou dans un hôpital français ! Nous crèverons ici dans le dénuement total et que vive l’indépendance ! C’est ce que vous vouliez qu’on répète ici à votre place !

Messieurs, vous n’avez pas le monopole de l’indépendance ! Ni de la guerre de libération ! Car vous avez trahi les idéaux du 1er Novembre !

Que certains ne joue pas à la vierge effarouchée ou les patriotes invétérés !

C’est ça l’Algérie d’aujourd’hui, celle de ces jeunes qui se noient au large du pays. Mais vous, vous n’existez déjà plus, même en détenant le pouvoir et la baïonnette.

En considérant tous les Algériens comme des moutons de Panurge, et pas comme des citoyens «indépendants » et libres, en les traitant comme des mineurs, avec arrogance, mépris, injustice et en entretenant la corruption, le blanchiment d’argent et maintenant même la cocaïne, vous ne pouvez que les pousser soit vers le nihilisme, le terrorisme islamiste ou la fuite de ce pays !

Mais résumons. Si l’indépendance n’avait pas été confisquée et les vrais héros évincés, il n’y aurait jamais eu d’adorateurs de portrait, ni un président impotent et aphone, ni des jeunes qui fuient leur pays, ni des intellectuels qui s’installent sous des cieux plus cléments, ni des milliardaires grâce à la dilapidation des richesse et à la corruption, ni, ni etc. Car nos vrais héros sont jaloux et honnêtes pas des « affairistes » !

Dans tous les pays oligarchiques et particulièrement arabes et ceux qui se disent arabes, les dirigeants ne quittent le pouvoir que morts ou chassés par leurs peuples. Ce n’est donc qu’une question de temps.

Auteur
Rachid B.

 




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Est-ce dans ce monde que nous voulons survivre (4)

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Grand Angle

Est-ce dans ce monde que nous voulons survivre (4)

«Il ne suffit pas de changer le monde. Nous le changeons de toute façon. Il change même considérablement sans notre intervention. Nous devons aussi interpréter ce changement pour pouvoir le changer à son tour. Afin que le monde ne continue pas aussi à changer sans nous. Et que nous ne retrouvions pas à la fin dans un monde sans hommes. » (1)

Ainsi parlait le philosophe qui réussit à échapper aux nazis. Qui refuse d’écrire de la philosophie pour les philosophes. Qui refuse toute carrière et tout poste universitaire préférant vivoter de petits boulots. Il finit dans les oubliettes de l’Histoire. Ressuscité, tout récemment, dans un monde où sa prophétie est en train de se réaliser. Mort en 1992, avant 2001, l’année où on est devenu tous des terroristes soupçonnés, dans chaque aéroport, de renouveler le 11 septembre. Avant 2008, l’année où, sans être ni traideur ni banquier encore moins l’élu du peuple, on est accusé d’avoir ruiné la Banque et condamné à être plumé jusqu’au dernier souffle.   

Le Pr Séralini n’est pas un « complotiste » comme les autres. C’est un expert international qui n’hésite pas à risquer sa vie  pour secouer la nôtre: « Lorsqu’on voit un enfant se noyer, on plonge ! …Parce que j’ai peu à peu compris…la fragilité de nos corps aux prises avec les rouages d’un système destructeur et malsain, j’ai voulu mettre en place une action d’un autre genre…C’est en secret qu’il m’a fallu la mener…On aurait multiplié les pressions et empêché qu’elle soit réalisée, comme on a tenté de le faire pour certaines de mes études antérieures…cette expérience scientifique unique par son coût, par les soutiens qu’elle a trouvés…Elle fait d’ores et déjà apparaître de nombreux résultats, alarmants pour la santé humaine , celle des femmes au premier chef…les systèmes d’évaluation des OGM et des pesticides  et par contrecoup de tous les produits chimiques autorisés de manière similaire , sont criminels et aussi scandaleux que l’affaire Madoff avec laquelle ils ont en commun l’absence de transparence des contrôles et même, l’absence de contrôle digne de ce nom…Les seules études réalisées par les industriels pour l’autorisation de mise sur le marché d’une plante transgénique alimentaire n’ont jamais dépassé trois mois…Comment les anges de la médecine réglementaire sont-ils devenus des démons ? » (2) Après 90 jours, le Professeur constate les premières tumeurs chez ses cobayes, des rats, dont l’espérance de vie est de 2 ans. À l’échelle humaine, il aurait fallu que les « démons » attendent, pour commercialiser leur poison, au moins 15 ans quitte à trafiquer les résultats. 

«Aux USA, dans les années 1980, le laboratoire IBT ( Industrial Bio-Test Labs) de Northbrook, l’un des principaux laboratoires chargés de la réalisation des tests sur les pesticides en vue de leur homologation, fait l’objet d’une enquête de l’EPA ( Environnement Protection Agency). En examinant les archives du laboratoire, les agents de l’EPA constatent une « falsification routinière des données » destinée à cacher un « nombre infini de morts chez les rats et les souris » testés. Parmi les études biaisées se trouvaient 30 tests conduits sur le seul principe actif du Roundup, le glyphosate. »(3) Dans les années 2000, les choses ont évolué : ce sont les agents de l’IBT qui examinent les archives de l’EPA. Le président Obama n’avait pas moins de 50 conseillers de Monsanto. Quand sa femme a voulu faire un jardin bio à la Maison-Blanche, ce dernier lui a fait un procès et il l’a gagné (4). Quelle importance a le cumul des mandats face au cumul des « savoirs » quand le chimiste se modifie « génétiquement » pour se retrouver politicien et vice-versa. On ne sait pas qui a dit qu’il ne faut pas compter les voix, mais les peser. Avant d’être aux commandes des Fonds, la patronne du FMI,  avocate de Monsanto, fait une brève apparition en tant que ministre de l’agriculture le temps d’imposer aux Français le bio mélangé à 0,99 % d’OGM du Boss. On ne sait pas quel procédé a été utilisé en Algérie, mais déjà dans les années 80, du temps de la famine en Inde, le FMI avait conditionné son aide à un accord avec Monsanto. Pour finir au procès de ce dernier accusé d’être responsable du suicide de dizaines de milliers de paysans par an.

Acculés à boire le glyphosate dans leur solitude ou en finir la main dans la main : «  OGM : suicide collectif de 1500 fermiers indiens. » (5) Grâce au même scénario, le FMI a obligé l’Ukraine à se convertir au blé transgénique au grand dam de la voisine, la Russie. Les cobayes de Séralini dévorés par des tumeurs aussi grosses qu’un pamplemousse ont fait le tour du monde. 200 rats partagés en 4 groupes : un lot témoin nourri normalement ; le 2e et 3e avec du maïs OGM. Pour l’un, une eau pure et pour l’autre, contenant des traces de glyphosate. Quant au dernier, c’est l’inverse : maïs bio et boisson contaminée. Soumis à 1 ou 2 Terminators, aucun cobaye n’a échappé au cancer…  Des études de l’université de Caen «…ont prouvé que même à des doses extrêmement diluées (jusqu’à 100000 fois ou plus), le Roundup programme la mort cellulaire en quelques heures, par les dommages qu’il cause aux membranes et à l’ADN… » Pire : « le produit de formulation des nombreux Roundup qu’on trouve sur les rayonnages des magasins amplifie l’action de l’ingrédient actif, le glyphosate. » Des rats qui ont la malchance d’être peu coûteux et posséder une physiologie proche de celle des humains. 

Forcément, on se pose des questions quand plus de 95 % du maïs commercialisé dans le monde est modifié génétiquement. Notamment quand nos experts nous affirment que cette star mondiale des pesticides est utilisée en Algérie d’une façon « abusive et incontrôlée ». On comprend pourquoi le maïs ne connait aucune pénurie y compris sur les rayons diététiques: huile, farine, pâte, couscous. Sans oublier les pop corn couleur naturelle ou sanguine à la grande gourmandise des enfants d’une école qui offre pas moins de 3 mois de vacances pour s’en gaver.  Il ne reste qu’à rêver aux 5 % restants qui bénéficient aux hors- catégories. Il ne reste à la majorité, ce roseau dépensant à défaut d’être pensant, qu’à se nourrir d’aliments auto-subventionnés grâce au génie des laboratoires. On reproche à Monsanto de servir exclusivement du bio dans sa cafétéria. Explication : par respect de la démocratie, il évite d’imposer ses produits au personnel. Mais la vérité est dans la plus basique loi du marché : le prix. À tout seigneur, tout honneur. Contrairement au bio, les transgéniques de saint-Monsanto sont accessibles à tous. Par exemple, en Europe, le prix du miel peut varier de 2 à 800 euros. Trafiqué ou pas, on devine qui nage dans ses pesticides. Le problème c’est qu’on nous a vendu le progrès avec des arguments inversés. Le kilo de miel fait gratuitement par des bestioles aurait dû coûter moins cher que le kilo mielleux fabriqué par des ouvriers payés week-end et vacances compris. Sans parler des énergies en amont et en aval que nécessitent la matière première et la destination du produit fini. En répudiant le passé des barbares, l’avenir des civilisés promettait de retrouver l’Eden avec, en bonus, la virginité de l’Arbre. Nous voilà au stade d’une masse qui bouffe des « transformés » et des « natures » grâce à une science et une pub sournoise s’adressant aux retardés mentaux : 5 fruits et légumes par jour contre ou pour le cancer ?! Foule en transe pour un match de foot où des millionnaires, à l’alimentation étudiée au microscope, frappent un ballon avec les pieds. Le cauchemar ne peut venir qu’au réveil. C’est à peine si la foule remarque que, pendant le spectacle planétaire, la Terre continue à tourner et les prix de s’envoler pour graisser les rouages d’un mécanisme dément qui a saboté le frein. Il faut dire que le foot tient bien ses promesses. Sport anglais, médiéval, né violent et sans règles. Idéal pour distraire à peu de frais, loin des universités et des champs. Au moment où les caïds s’unissent et se reproduisent dans leur sérail.

Au moment où les questions de survie se posent en urgence, la santé se dérobe dès le berceau. Ce sont les « mongoliens » en pleine forme qui mènent le débat pour les aveugles avec le langage des sourds-muets.  Combien ont envahi les Champs-Elysées pour protester contre l’empoisonnement de 90 % d’Antillais sur 20 générations par le pesticide ultra-toxique, le chlordécone utilisé dans les bananeraies depuis 1972. Classé cancérigène possible en 1979 par l’OMS (6) ? Interdit aux USA en 1975 et en France en 1990. Pas aux Antilles où le commerce juteux des bananes rapporte des centaines de millions par an. Tout le monde savait depuis les années 70 et les lanceurs d’alerte n’ont pas manqué. Combien ont manifesté quand le président Hollande a donné 3 millions d’euros à Monsanto pour faire un procès au Pr Séralini accusé d’avoir fait son expérience sans l’avertir. Comment, dans les grandes démocraties, a-t-on pu faire passer une loi scélérate «  le droit à l’erreur » où c’est les contribuables qui paient l’indemnisation aux victimes ?

En Algérie, on a les bananes sans bananeraies. Pourquoi compliquer le simple et s’empoisonner la vie quand les pastèques sont là. Enormes, juteuses et parfaites pour abreuver nos tristes et flambants étés. Etant donné que l’Algérie n’est plus une colonie française encore moins un pays pour touristes blonds, aucune étude scientifique indépendante ne s’y est intéressée. Il faut se contenter de l’info locale qui ajoute l’inquiétude à l’omerta (7) : «Dopée Mazoutée Greffée. La pastèque algérienne dans tous ses états…certains pseudos agriculteurs s’orientent vers d’autres moyens moins orthodoxes et parfois franchement criminels…Partir sur la piste des nombreuses agressions subies par …la pastèque revient à entrer par effraction dans un monde clos, avec ses propres lois et ses codes…on peut toujours manger une pastèque en priant qu’elle ne soit ni mazoutée avec des eaux usées ou dopée aux vitamines animales et qu’elle n’ait pas le goût d’une citrouille. » On soupçonne la métamorphose de ce fruit, si utile à la santé, à un dopage au forchlorfenuron, un accélérateur de croissance et de couleur. Fiche technique de ses dangers (8) : « – Nocif- Dangereux pour l’environnement – Susceptible de provoquer le cancer- Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme – Nocif en cas d’indigestion – Utiliser l’équipement de protection individuel requis. » Le spécialiste des hormones de croissance est Bayer. Si on tape Bayer Algérie, on ne peut lui échapper. Il est partout : dans l’agriculture, les médicaments et même la météo comme son sulfureux et récent « conjoint » Monsanto. On doit le croire s’il nous dit que le ciel est gris à cause des poubelles remplies d’aliments importés ou fabriqués localement grâce à l’importation, des particules échappées de voitures au même pedigree et du méthane des vaches qui assurent à peine le ravitaillement des caïds locaux. Et dire qu’on nous culpabilise pour la possession d’une voiture lambda alors que les 15 plus gros conteneurs du monde polluent autant que le parc automobile mondial estimé à 760 millions.  On doit aussi à Bayer, spécialiste des médicaments sans ordonnance, l’aspirine. La star de ses inventions. Pourtant, des études néerlandaises et anglaises la suspectent de provoquer, à long terme y compris à doses minimes, des hémorragies cérébrales et intestinales. (9)Il faut donc, pour se débarrasser de la migraine et de l’infarctus, subir des saignements aux mauvais endroits. Bayer, grand bailleur de fonds de la campagne d’Hitler et acheteur de lots de femmes à Auschwitz pour ses expériences. Ce qui fait dire à certains experts que sans l’industrie chimique, la Deuxième Guerre mondiale n’aurait pas été possible. En 2017, Bayer fut classé 3eme dans le Top 100 des plus grands pollueurs de l’atmosphère aux USA. Il est impliqué dans le scandale du sang contaminé, des contraceptifs dangereux (Yasmin…), de l’huile frelatée, de la disparition des abeilles, etc.(Wikipedia)  On lui doit la découverte du gaz moutarde arme chimique de la Première Guerre mondiale, l’héroïne, le tabun ( gaz neurotoxique)…En 2017, aux USA, le lobbying a coûté au monstre germanique plus de 10 millions de dollars. Lancée, la machine infernale diminue la distance en boostant le carnage.

Il y a 3 ans, le New York Times évoquait des vaccins à ADN (ou IGT) : «le gène synthétique est incorporé dans l’ADN du receveur …Pas seulement une « visite ». Résidence permanente. Et une fois que l’ADN d’une personne est modifié, il vivra avec ce changement…pour le reste de sa vie…L’émergence de cette technologie de Frankenstein s’accompagne d’une poussée aiguë vers des vaccins obligatoires, à tous les niveaux, tant pour les enfants que pour les adultes. La pression et la propagande s’étendent à toute la planète. La liberté…de refuser des vaccins a toujours été vitale. Elle est plus vitale que jamais. » Chose faite en 2017 : «  La FDA approuve le premier vaccin OGM contre la grippe. » (10). En Suède, on se modifie sans vaccin : 3000 citoyens se sont fait implanter des puces. Des nanorobots commandés par « on ne sait qui » pour enregistrer «  on ne sait quoi ». Officiellement, pour aider à l’identification sans badge, clés, carte bancaire, billet de transport et cetera.

Pour deux raisons, les femmes doivent être plus séduites que les hommes : 1- principales victimes des agressions. 2- une occasion de se débarrasser du sac à main ou risquer sa perte avec un minimum de dégâts. Contrairement aux femmes cobayes des camps de concentration, elles sont volontaires. Et dire qu’il faut rendre inconsciente une bête pour pouvoir lui introduire une puce sous la peau. Comment un pays comme la Suède en est arrivé à ce genre de « cannibalisme » ? Que font les autres pays ? Par exemple la Chine a commencé à tester les OGM sur un million de personnes. Constatant les résultats, elle renvoie Monsanto pour prendre sa place. Il faut dire que le pays de Mao c’est 1/5 de la population mondiale avec 7 % des terres cultivables et une population habituée aux ordres à la verticale. Le problème avec le bâton, c’est quand il se casse, le maitre n’a plus qu’à crever avec son esclave.… Bien que plus de 70 à 80 % de Chinois sont anti-OGM et dans certaines régions, l’armée, soucieuse de la santé de ses soldats, les interdit. Le pays fidele à Confucius incite au juste milieu et à copier « intelligemment ». Par exemple, l’achat de la société suisse, Syngenta. Pour que les dirigeants chinois exportent leurs OGM et promettent à leurs administrés, le miracle : l’union avec zéro rejet du plus adoré (le bio) et du plus haï ( les OGM ).  

À vrai dire, dans ce domaine, les Chinois sont devenus aussi compétents que les Américains. Pour les vaccins, c’est moins reluisant. On ne compte plus les procès des responsables corrompus par BigPharma et les scandales sanitaires. Quant à la Russie de Poutine, elle ne veut pas des OGM dont ses biologistes assurent qu’ils stérilisent l’espèce en trois générations. Par contre, elle accepte les vaccins en s’impliquant dans leur fabrication si prometteuse pour l’enrichissement. Pour les autorités japonaises, malgré leur corruption et leur docilité à l’Oncle Sam comme les autres, elles doivent compter avec l’hostilité de leur opinion publique. Le pays du Soleil levant continue de bouder aussi bien les vaccins que les céréales OGM. Quand on voit les catastrophes qui frappent ce géant, on se demande comment il a osé se mettre à dos les dieux terrestres et leurs homologues célestes. On estime à 10 millions le nombre de Japonais menacés par un cancer à la suite du tsunami de 2011. Et dire qu’avant qu’il ouvre ses portes à la médecine et à la bouffe de l’Oncle Sam, le cancer y était pratiquement inexistant et la mortalité infantile proche de zéro…

Quant à l’Allemagne, c’est plus subtil, plus habile, un peu à la chinoise avec des Allemands en plus. Pas d’OGM, pas d’obligation vaccinale sauf, sans doute, pour les migrants susceptibles de porter d’autres pathologies. Comme un royaume saoudien, qui sans pression populaire, exige des pèlerins vaccinés tout en offrant le choix à ses sujets soulignant ainsi la baraka exceptionnelle dont il jouit. En Algérie, les responsables, soucieux de notre santé, nous parle d’un Monsanto bio, de vaccins qui protègent des maladies les générations à venir et des migrants soupçonnés de véhiculer des maladies et /ou abonnés à un dangereux trafic. Dommage, ils parlent un langage qui ne nous parle pas. On ne sait pas s’ils veulent nous liquider ou nous sauver. Comment discerner l’encensement de la malédiction quand les regards ne se croisent jamais ? Mais laissons parler les liquidateurs des pays amis de la Régence : « Si j’étais réincarné, je souhaiterais retourner sur Terre comme un virus tueur pour diminuer la population humaine. » (Prince Phillipe, duc d’Edimbourg) ; «  La dépopulation devrait être la plus haute priorité de la politique étrangère américaine envers le tiers-monde. » (Kissinger) ; « La société n’a pas à permettre que des dégénérés puissent reproduire leur espèce.» (Theodore Roosevelt) ; «  Une population mondiale totale 250-300 millions de personnes, soit une baisse de 95 % par rapport aux niveaux actuels, serait l’idéal. » ( Ted Turner, magazine Audubon) ; « Il y a un thème unique derrière tous nos travaux, nous devons réduire les niveaux de la population ; soit les gouvernements font à notre façon à travers de belles méthodes de nettoyage , ou ils obtiendront les types de désordre que nous avons au Salvador ou en Iran ou à Beyrouth…Pour vraiment réduire la population rapidement, vous devez retirer tous les hommes dans les combats et vous devez tuer un nombre important de femmes d’âge fertile. La meilleure façon de réduire la population est par la famine comme en Afrique, ou par la maladie, comme la peste noire. » (Thomas Ferguson, Departement d’Etat, bureau de la population des USA) ; « Le monde d’aujourd’hui a 6,8 milliards de personnes. Il se dirige vers les 9 milliards. Maintenant, si nous faisons un très bon travail sur les nouveaux vaccins, les soins de santé, les services de santé, nous pourrions réduire par peut-être 10 ou 15 % la population, mais là, nous avons une augmentation d’environ 1,3. » (Bill Gates, TED Discuter)  (11) Une année à peine après les subprimes, alors qu’on s’attendait à un Nuremberg des banquiers, le rapport du FMI concluait le 18/11/2009 à Copenhague que le réchauffement de la planète ne peut être « endigué que par une réduction massive de la population mondiale. » Au même moment le rapport du LSE ( London School of Economics) à la demande de l’OPT ( Optimum Population Trust) une ONG britannique calculait que le problème serait résolu si la population mondiale se réduisait à 500 millions. Pourtant, pour l’ONG Oxfam , les 10 % les plus riches émettent 50 % des gaz à effet de serre. Les 1% des plus riches (Américains, Luxembourgeois, Saoudiens…) sont responsables de 200 tonnes de CO2/an. C’est-à-dire 2000 fois plus que les plus pauvres du Honduras, du Mozambique et du Rwanda… D’après les Amis de la Terre International, la fortune, des 782 humains les plus fortunés, pourrait fournir à l’Afrique, l’Amérique latine et la plupart des pays d’Asie de l’énergie à 100 % renouvelable. Et comble de la malchance, ce sont ces derniers qui sont menacés de disparaître pour payer l’addition des autres. Le plus perturbant, c’est l’attitude des ONG dont les rapports viennent toujours en retard. Elles savent que la barque est pourrie, elles ne font rien pour nous empêcher d’y monter. Et quand on est au large en train de couler, de loin, elles nous reprochent notre aveuglement. Où sont passés les poids lourds comme Greenpeace, Anonymous, Transparency…dans la polémique concernant les vaccins, les épandages aériens, les OGM, l’aspartame, le traitement du cancer, du cholestérol etc.

Pas facile de réduire la population de pays milliardaires en habitants comme la Chine et l’Inde. Ce dernier n’hésite pas, après Monsanto, à faire un procès à son pote Bill Gate pour avoir vacciné, sans le consentement parental, des millions de filles avec le vaccin le plus meurtrier, le Gardasil. Pour les Chinois qui rêvent d’une vie au niveau occidental, on estime que leur nombre ne peut dépasser les 300 millions sans coloniser une autre planète. Pour le moment, on a la preuve que le nombre de leurs milliardaires dépasse les 300. (12) Quant au milliard restant du pays du Milieu, on ne peut que constater que les dirigeants chinois sont plus intelligents que leurs homologues occidentaux.

Par exemple, pour décrocher des marchés en Afrique, ils préfèrent offrir des stades que des pots-de-vin aux seuls dictateurs. Quant aux fiers mastodontes germaniques et nippons, ils optent pour l’auto-diminution… Mansonto : « La Société la plus malfaisante du Monde. » (E. Hanzai ) En 1901 John Francis Queeny, membre de l’ « ordre des Chevaliers de Malte » pharmacien de 30 ans marié à Olga Monsanto, fonde son entreprise. Il commence son œuvre avec la saccharine (E954) qu’il vend à Coca-Cola comme édulcorant artificiel. Déjà à l’époque, le gouvernement américain savait la toxicité de la chose et intenta un procès en ce sens. Mais la justice de l’Oncle Sam donna raison au Malin. C’est ainsi que dans la plus grande démocratie au monde, le feu vert fut lancé… Avant la boucherie de la Première Guerre mondiale, Monsanto était là avec son compère, l’allemand Bayer. Il ne restait qu’à investir dans l’audio-visuel pour déshumaniser l’humanité. Face à la TV, comment discerner un désœuvrement d’un loisir cloné indéfiniment à lui-même ? La société est un ensemble de familles et «  la famille est désormais structurée comme un public en miniature, le salon familial est devenu une salle de spectacle en miniature et la salle de cinéma est devenue le modèle du foyer…Le fait est qu’elle (famille) est bel et bien dissoute : car ce qui désormais règne à la maison grâce à la télévision c’est le monde extérieur, réel ou fictif, qu’elle y retransmit…

Quand le fantôme devient réel , c’est le réel qui devient fantomatique. »(13)  Pourquoi, on a si peu résisté, se demandait le rescapé du Goulag, Soljenitsyne. On sait simplement comment ils ont fait : «…on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration de la peur, qu’il faudra l’entretenir, sera celle d’être exclu du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.  »(14) Ce qui explique pourquoi l’armée américaine a investi 1000 milliards dans l’audiovisuel, et peiné durant 50 an pour créer Google. Sans oublier l’investissement de Disney dans la NASA. Quand le fabricant d’un monde parallèle qui n’existe pas promet la conquête d’un monde parallèle qui existe, le conditionnement mène illico au trépas des « croyants ». C’est mathématique. (suite)

M.M.

Notes

(1)- L’Obsolescence de l’Homme (Günther Anders)

(2) – Tous Cobayes ! OGM, Pesticides, Produits Chimiques (Gilles-Eric Séralini)

(3)-  Ibid

(4)- Pandora I, II ( Philippe A. Jandrok)

(5)- Mediapart (05/08/2015)

(6)- Le Monde.fr ( 06/05/2018)

(7)- Liberté ( 17/07/2018)

(8)- Fiche de données de sécurité ( Santa Gruz Biotechnology, Inc, date de révision 30/03/2016

(9)- Dangers de l’Aspirine ( Doctissimo 25/ 04/ 2013)

(10)-  La FDA (US Food and Drug Administration ) :  Sante-nutrition.org ( 10/03/2017)

(11)- Pandora I, La Bible du Vivre et laisser Mourir  (Philippe A. Jandrok)

(12)- Figaro.fr ( 11/09/2017)

(13) Ibid (1)

(14) Ibid

 

Auteur
Mimi Massiva

 




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624 cartes Chifa blacklistées à Tiaret

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Campagne de sensibilisation contre leur utilisation frauduleuse

624 cartes Chifa blacklistées à Tiaret

Intervenant lors d’une campagne de sensibilisation contre l’utilisation frauduleuse de la carte Chifa organisée par l’agence CNAS de la wilaya de Tiaret, M. Kouadria Amine, chargé de communication, a indiqué que « des abus ont été constatés par nos services dans l’utilisation des cartes Chifa ».

En effet, l’utilisation frauduleuse de cette carte inquiète les Caisses et les pertes liées à ces pratiques ne sont pas des moindres. 

«Ce genre de problème étant généralement réglé à l’amiable, il y a rarement lieu de recourir à la justice», a-t-il précisé, appelant toutefois les citoyens détenteurs de cette carte à faire preuve d' »honnêteté» dans l’usage de la carte Chiffa, qui est «strictement personnelle».

Notre interlocuteur nous a fait savoir que la Caisse nationale des assurances a perdu plus de 1499 751, 35 DA au cours de l’année 2018. Elle n’a pu récupérer qu’une partie, soit 793 521,01 DA, avec des procédures en cours pour récupérer le reste. 

Pas moins de 1028 assurés ont été recensés au premier semestre de l’année 2018 grâce au contrôle a posteriori, alors que 624 cartes ont été «blacklistées» (listes noires) de manière permanente ou temporaire et des procédures sont en cours pour 484 cas en instances, a-t-il souligné. 

Le même responsable a appelé les titulaires de la carte Chifa à ne pas la laisser chez quiconque quelles que soient les circonstances, car cela peut entraîner une utilisation frauduleuse.

Auteur
Khaled Ouragh

 




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Une 2e étoile africaine pour la France

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Coup de gueule

Une 2e étoile africaine pour la France

Observez cette photo : tous les blancs devant et les noirs derrière….

Il a fallu un Africain des Amériques pour qu’enfin un débat émerge sur le devant de la scène et que les yeux se décillent et s’écarquillent. (Lire doc joint ci-dessous).

Il n’y a que les industriels médiatico-macroniens de la manip pour ne pas voir que la couleur de l’équipe de France est NOIRE et pas « bleue ».

Tout le monde voyait à l’évidence ce que les aveugles ont tout fait pour ne pas voir : la coupe du monde remportée par une équipe africaine entraînée par un étranger.

Il n’y a que les « noix de coco » en service commandé (comme il se doit, noires à l’extérieur et blanches à l’intérieur) pour relayer les instructions de la Fédération Française de Foot et de son sergent major sélectionneur pour donner le change et parader, alors que leurs semblables sont parqués dans les quartiers du 9-3, de la Courneuve… et de la France bananière des « quartiers » périphériques de la Républiques. Sans oublier le néocolonialisme qui exploite copieusement leur « pays d’origine »… dirigés par des « Rois nègres ».

Les rebus ultimes des tribus africaines qui ont donné un coup de main aux esclavagistes post-controverse de Valladolid (1550), sommés de hurler à tue-tête les strophes sympathiquement pacifiques de la Marseillaise.

Je passe sur les doublures, les blancs plus ou moins foncés qui se morfondent sur la touche et qui mendient quelques minutes de jeu en fin de partie, lorsque tout est joué, pour leur donner la possibilité de justifier leur choix…

Dans son billet du 16 juillet dans Libé (« L’équipe du 14 juillet »), Laurent Joffrin fait mine de s’étonner :

« Se sont-ils donné le mot en cette veille de 14 juillet ? Griezmann : «Il faut être fier d’être français, c’est un beau pays.» Mbappé : «Je veux tout donner pour la France.» Pogba : «C’est ça la France, il y a beaucoup d’origines. C’est ça qui fait une belle France.» Une équipe de bisounours ? Ou bien l’expression d’une conviction collective, encouragée par le coach ? »

Des bisounours ? Tu parles Charles. Le plumitif fidèle du quotidien des Rothschild nous prend pour des canards sauvages.

Une scène semblable s’était déroulée en 1945, il y a de cela plus de 70 ans : les combattants africains, ceux qui restaient de la chair à canons qui a combattu pour la Libération de la France et de l’Europe avaient été interdits de défiler sur les Champs-Elysées.

On les a dépouillés de leurs uniformes pour bien signifier que la France avait été seulement libéré par ses « enfants », français de souche.

Voir le documentaire édifiant de Jean-Baptiste Dusséaux (France 3, Toute l’Histoire, 2015) sur « le renvoi et le remplacement des soldats noirs venus d’Afrique par des recrues blanches pour la dernière étape de la Libération » : « Le blanchiment des troupes coloniales » accessible à cette adresse : https://www.dailymotion.com/video/x4swf55

Durant l’automne 1944, sur ordre du général de Gaulle, les 15 000 tirailleurs sénégalais des 9e division d’infanterie coloniale et 1re DMI sont remplacés (« blanchis ») par des FFI au sein de la 1re armée française. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Blanchiment_des_troupes_coloniales)

 

Victoire « africaine »: un animateur aux Etats-Unis provoque l’ire de l’ambassadeur de France- AFP

L’animateur de l’une des émissions phares de la télévision américaine, The Daily Show », s’est attiré les foudres de l’ambassadeur de France à Washington pour avoir affirmé que l’Afrique avait remporté la Coupe du monde après la victoire de la France.

Le Sud-Africain Trevor Noah, l’un des humoristes et présentateurs les plus connus des Etats-Unis, avait félicité « l’Afrique » pour cette victoire en raison des origines immigrées de beaucoup des Bleus.

L’ambassadeur de France à Washington, Gérard Araud, lui a sèchement répondu mercredi dans une lettre que « rien ne pourrait être plus éloigné de la réalité ».

« Les origines riches et variées de ces joueurs sont le reflet de la diversité de la France », a écrit M. Araud dans cette missive également publiée par l’ambassade sur Twitter. « Contrairement aux Etats-Unis, la France ne se réfère pas à ses citoyens en fonction de leur race, de leur religion ou de leur origine ».

« Pour nous, il n’y a pas d’identité avec des traits d’union, les racines sont une réalité individuelle », a poursuivi l’ambassadeur. « En les qualifiant d’équipe africaine, il semble que vous niiez leur identité française ».

« Même sous forme de plaisanterie, cela légitime l’idéologie qui revendique le fait d’être blanc comme la seule définition de l’identité française ».

La réponse de Trevor Noah n’a pas tardé.

« Quand je dis qu’ils sont Africains, je ne le dis pas pour les exclure de leur identité française », a-t-il lancé pendant son émission. « Je le dis pour les inclure dans mon africanité ».

Tout en reconnaissant que l’extrême droite en France et aux Etats-Unis utilisait l’argument des origines pour attaquer les immigrés, Trevor Noah a dit trouver « étrange » de laisser entendre que les joueurs ne pouvaient être à la fois Français et Africains.

« Pourquoi ne peuvent-ils pas être les deux? Pourquoi cette dualité est-elle seulement permise à un petit groupe de personnes? », a-t-il ajouté sous les applaudissements du public.

« Donc ce qu’ils affirment ici, c’est que pour être français vous devez effacer tout ce qui est africain?« , a-t-il poursuivi en disant s’opposer « avec véhémence » à cette assertion.

« Je continuerai à les louer en tant qu’Africains parce que je pense qu’ils viennent d’Afrique –leurs parents sont africains– et ils peuvent être français en même temps », a-t-il ajouté.

« Et si les Français disent qu’ils ne peuvent pas être les deux, alors je pense que c’est eux qui ont un problème, pas moi« .

Auteur
Djeha

 




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«Les derniers jours de Muhammad», un ouvrage décoiffant

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Publication

«Les derniers jours de Muhammad», un ouvrage décoiffant

Hela Ouardi est universitaire, chercheuse associée au Laboratoire d’études sur les monothéismes au CNRS et professeure de littérature et de civilisation françaises à l’Institut supérieur des sciences humaines de l’université de Tunis El Manar.

Précisons d’emblée qu’en prenant le risque de tenter une approche aussi critique du récit dominant de l’histoire de l’islam dès son origine, Hela Ouardi est consciente qu’elle défie en l’occurrence les lois de la prudence qui conseillent d’éviter de traiter un sujet aussi sensible et passionnel en contexte d’islam. Rares sont, avant elle, celles ou ceux qui ont osé une approche si critique des Écritures. Ce livre est déjà interdit au Sénégal.

Les auteurs qui s’y sont frottés l’ont appris à leurs dépens. À l’occasion de la publication de son ouvrage intitulé « De la poésie pré-islamique » en 1926, le célèbre romancier Égyptien Taha Hussein a déchaîné l’ire des ûlama d’El Azhar parce qu’il a osé exprimer des doutes sur, d’un côté, la sincérité de la poésie arabe pré-islamique, n’hésitant pas à écrire qu’elle avait été falsifiée à cause des rivalités tribales. De l’autre, et c’est plus grave aux yeux des religieux, il a insinué que le Qoran ne peut constituer une source fiable pour les historiens. Les critiques dont il a fait l’objet étaient tellement acerbes qu’il a perdu son poste à l’université du Caire en 1931 et son livre interdit, puis publié un an plus tard avec des modifications.

Plus dramatique est le sort réservé au théologien soudanais Mahmoud Mohamed Taha (1909-1985) qui a distingué deux sortes de normes dans le corpus normatif islamique : les normes universelles et les normes conjoncturelles. Pour ce théologien avant-gardiste, les versets révélés à la Mecque sont le cœur même de l’islam (shahada : foi de l’unicité de Dieu et de la prophétie de Mohammed, les cinq prières quotidiennes, la zakat : l’aumône légale, le ramadhan, le hadj étant facultatif). Ils sont structurels et d’une actualité permanente, ce sont ces versets qui constituent le dogme en islam, qawaîid el ibadate, (règles de croyance). Ces versets sont donc de valeur universelle, alors que les versets médinois sont conjoncturels ; ils traduisent, selon l’auteur, le mode de vie de Yathrib, l’actuelle Médine du début du VIIe siècle, aujourd’hui largement dépassé. Par conséquent, il considère que les versets de Médine peuvent être abrogés sans inconvénient.

Pour avoir osé cette exégèse audacieuse des normes coraniques, Mahmoud Mohamed Taha a connu un sort tragique : il été pendu sur la place publique par l’ex-président Djâffar El Noumeyri en 1985.

Ainsi, l’écrivain égyptien Ismaïl Adham (1911-1940) fit scandale au début des années 1930 en mettant en doute l’authenticité des hadiths (paroles attribuées au prophète Mohamed) et en publiant Pourquoi je suis athée. Citons aussi l’écrivain saoudien Abdullah Al-Qasimi (1907-1996), qui nia l’existence de Dieu et survécut à deux tentatives d’assassinat. Plus récemment, Salman Rushdie ou Taslima Nasreen persécutés à cause de leurs écrits jugés blasphématoires ou encore le blogueur saoudien Raïf Badaoui, condamné en 2013 à mille coups de fouet et dix ans de prison pour avoir critiqué l’islam.

Revenons au livre de Hela Ouardi, il est tout simplement décoiffant, écrit dans un style clair, accessible et se lit donc sans difficulté. Près d’une centaine de pages de notes bibliographiques témoigne du sérieux de la recherche de l’auteure qui a compulsé et confronté aussi bien les archives les plus anciennes de l’islam sunnite que celles de l’islam shi’îte et des sources non islamiques.

En reconstituant les derniers jours de la vie du prophète à Médine, Hela Ouardi a retracé soigneusement la maladie, l’agonie et la mort du fondateur de l’islam, et a restitué ainsi sa vie à l’histoire, au «temps du monde», selon l’expression de Jacques Berque. Hela Ouardi a réussi, non sans risque, à extraire ce pan décisif de l’histoire de l’islam du dogme religieux. Grâce à un travail d’enquête minutieusement menée, elle a su saisir la vie de Mohammed dans son humanité, sans le désacraliser pour autant.

L’ouvrage traite, notamment d’une question très sensible, celle des conditions troubles dans lesquelles a émergé l’institution califale suite à la disparition du prophète en juin 632, quand bien même le concept de califat n’est apparu réellement qu’au VIIIe siècle sous la dynastie Abasside. Le terme utilisé antérieurement est Amr ou amir. Les conditions d’intrigues et de violence qui ont marqué la succession du prophète ont inauguré une pratique du pouvoir (modalités d’accès, exercice et alternance) en terre d’islam faite d’intrigues, d’assassinats et de renversements violents… Cette crise originelle constitue en quelque sorte la matrice des problèmes de pouvoir qui secouent violemment nombre de pays d’islam encore aujourd’hui. Les cas de l’Algérie et bien d’autres pays en sont bien l’illustration.

L’auteure montre que l’origine de ce grave conflit tient à la volonté du prophète de désigner Ali Ibn Abi Taleb, son gendre et cousin, comme son successeur. D’où les oppositions venant de son entourage et ses proches compagnons qui l’ont empêché d’exprimer ses dernières volontés. Une méfiance s’était dès lors installée entre le prophète et ses compagnons. Le premier califat, qui a vu Abu Bakr Essadiq porté à sa tête, a été inauguré dans un bain de sang. Le conflit opposant Al Ançars, c’est-à-dire les Médinois aux muhadjirines, soit les Mecquois accompagnant le prophète dans sa fuite de la Mecque à Médine en 622, fut sanglant. Le cadavre de Mohammed fut abandonné pendant trois jours sans sépulture, avant d’être inhumé nuitamment (pages 15, 206), après que sa dépouille commençait à se décomposer (page 207), alors que la tradition imposait d’enterrer sans tarder les morts.

Pour régler le problème de la succession, la dépouille du prophète fut abandonnée alors même que les températures en Arabie sont caniculaires, faisant ainsi passer la question du pouvoir avant son inhumation.

Depuis lors, l’exercice du pouvoir en contexte islamique alimente trop souvent les oppositions les plus vives, allant parfois jusqu’aux affrontements les plus violents. Les modalités d’accès, d’exercice et de transmission du pouvoir d’État, restent étroitement liées à l’appartenance tribale ou clanique, et ce fut bien historiquement Quraysh, tribu mecquoise du prophète, qui a exercé le pouvoir et fondé un proto-État après sa disparition en 632. Et c’est bien Quraysh qui a monopolisé le pouvoir pendant toute la période de règne des quatre califes bien guidés (632-661 الخلفاء الراشدون), puis celle des Omeyyades (661- 750) jusqu’aux Abbassides (750-1258), descendants directs d’un oncle du prophète, Al-Abbas Ibn Abd Al-Muttalib.

Hormis le premier calife, Abou Bakr Essadiq, âgé et fatigué, qui n’a, d’ailleurs, été calife que pendant deux ans, les trois autres califes bien guidés, originaires de Quraych, ont tous été sauvagement assassinés pour des raisons qui tiennent étroitement au pouvoir. Les prescriptions du Qoran ne répondent pas à toutes les questions que les croyants se posaient, notamment les modalités qui commandent la compétition pour le pouvoir et d’alternance. Selon la tradition sunnite, ni le prophète ni le Qoran n’ont donné de consignes organisant la succession au pouvoir d’État. On a beau compulser le Qoran, l’on ne trouve nulle trace d’une indication ou consigne claire sur la succession et les modalités d’accès au pouvoir d’État.

Les germes de la fitna ont été ainsi semés du vivant même du prophète. Très affaibli par la perte de son fils bien-aimé Brahim à l’âge de 20 mois (pages 42, 46) qu’il a eu avec sa concubine Maria El Qabtia (Marie la Copte), et par les deux défaites successives contre Byzance (rums) à Mo’ta en 629, puis à Tabûk en 631, ce qui a sérieusement ébranlé son prestige (page 40). Désobéi, malmené par son entourage, il a été empêché de dicter son testament par Omar Ibn El Khatab sous prétexte que le prophète délirait. Le prophète est donc mort ab intestat par cet empêchement. Sa fille Fatima, épouse d’Ali Ibn Abi Taleb, s’étant opposée à la succession de son père par Abou Bakr Essadiq (premier calife), elle a été violemment battue par Omar Ibn El Khatab si bien qu’elle a succombé à ses blessures. Ali Ibn Abi Taleb deviendra, certes, plus tard quatrième calife, mais il sera à son tour assassiné et ses enfants, Hassane et Husein, massacrés.

En prenant le risque d’affirmer sans détours que la croyance en un prophète analphabète est une légende, une construction, Hela Ouardi tord ainsi le cou à une idée reçue et très largement répandue en terre d’islam. Pour s’en convaincre, elle invoque le pacte d’El-Hudaybia conclu en 628 entre le prophète et les Mecquois. Au moment de le parapher les païens de Quraysh refusant de mentionner la formule « Mohammed est le messager d’Allah » et Ali son cousin refusant de consigner cette modification, le prophète avait alors saisi lui-même le qalam pour mentionner son nom : Mohamed Ibn Abdellah (page135).

Le prophète, précise-t-elle, a été formé à la religion par un moine : Serge Bahara.

L’on apprend, notamment que le prophète s’appelait jusqu’à sa mort à Médine Abul Qacim et non Mohammed, celui-ci étant un lieu béni. Et la contestation du prophète par les Qurayshites ne tient pas au monothéisme abrahamique, qu’il prêchait, comme la tradition nous l’enseigne, puisque Quraych était déjà confronté au monothéisme des Chrétiens qui y habitaient et dont le plus célèbre est Waraqa Ibn Nawfal (page 99). De même que l’auteure n’omet pas de mentionner que les tombes du prophète et des deux premiers califes (Abou Bakr Essidiq et Omar Ibn El Khatab) inhumés au même endroit n’avaient pas échappé à la destruction.

El Walid Ibn El Malik, calife omeyyade entre 668 et 715, avait ordonné à Omar Ibn Abd el Aziz, gouverneur de Médine, d’acheter les chambres des épouses du prophète, mitoyennes de la mosquée, pour agrandir cette dernière. Cette décision du calife avait alors suscité une vive émotion au sein des habitants de Médine. Le plus célèbre des opposants à la démolition des sépultures du prophète et ses deux compagnons est Khubayb ibn Abdellah Ibn Al Zubayr. Le calife en personne avait exigé son passage à tabac si bien que le malheureux Khubayb n’avait pas survécu à la torture (page 219).

Dans la mesure où rien n’a été écrit du vivant du prophète, les rédacteurs du Qoran et des hadiths n’ont pas écrit des livres d’histoire de l’islam, mais des textes de propagande dans le sens où ils étaient conçus pour propager la foi. C’est pourquoi aujourd’hui plus que jamais l’islam a besoin de travaux d’historiens. C’est bien ce type d’approche historique qui fait passer la vérité avant la fable, selon le mot de Camus, restituant la vie du prophète et celle de ses compagnons à l’histoire, au temps du monde et de l’humain, qui mérite d’être encouragé parce qu’il est de nature à aider les musulmans à sortir du miroir complaisant d’un passé largement mythifié dans lequel ils aiment à se regarder.

Un livre à lire absolument.

T. K. 

N.B. : Hela Ouardi prépare un deuxième ouvrage sur pouvoir et violence en islam dont la parution est prévue, je crois, l’année prochaine chez le même éditeur.

Hela Ouardi, « Les derniers jours de Muhammad », Albin Michel, octobre 2017, 364 pages dont 88 pages de notes bibliographiques, soit de la page 273 à 361.

Auteur
Tahar Khalfoune

 




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Eurossouk, l’illégalité légalisée par le gouvernement

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4 milliards d’euros dans le noir absolu

Eurossouk, l’illégalité légalisée par le gouvernement

Le Fonds monétaire international (FMI), s’adresse au gouvernement algérien pour lui proposer de juguler le marché du change parallèle.

Majoritairement, les spécialistes algériens de la question économique, n’avaient pas attendu jusqu’à aujourd’hui, pour tirer la sonnette d’alarme, à l’effet d’arrêter par le gouvernement cette pratique antiéconomique. Ces économistes ont suggéré l’agrémentation de comptoirs bancaires existants, en plus d’agréer des bureaux de change et de mettre à la disposition des clients une variété de devises avec une disponibilité quasi-certitude de fonds.

Le mot ‘’juguler’’ utilisé par le FMI n’est pas ferme; il peut prêter à confusion, pour vouloir dire ‘’maîtriser’’. Or, ce n’est pas de la maîtrise du marché de changes parallèles dont il s’agit mais de son étouffement, voire de son éradication totale. Il y va de l’intérêt et de la sécurité monétaire de notre pays et de la prospérité de notre économie. Il est urgent d’arrêter l’hémorragie, dans ce ‘’Souk Forex’’ à l’algérienne, où l’on permet à de jeunes cambistes de trimballer des sacs pleins à craquer de toutes sortes de monnaies : euro, dollar us et canadien, livre sterling, dirham etc.

Le gouvernement se couvre la face pour laisser libre cours à pas moins de 4 milliards d’euros dans le noir absolu, l’informel plus encore : l’Illégalité.

Dans ce rush où l’argent coule à flots et où les règles du jeu sont établies à la guise des cambistes, nous assistons à des transactions qui dépassent parfois, la barre des 15.000 euros et ce, au vu et au su de tout le monde, officiels compris. Plus encore, nous remarquons la présence même de grands entrepreneurs, de députés, de cadres supérieurs … qui viennent acheter la devise au square d’Alger ou à d’autres places semblables.

Est-ce légal tout ça, ou c’est de l’illégalité légalisée ? Toute la question est là malheureusement.

Nous ne voulons pas trop nous aventurer dans le pourquoi du comment de ce business, ni développer les raisons qui ont fait que le taux de change parallèle est de loin supérieur au taux de change officiel appliqué par la banque d’Algérie.

Nous affirmons cependant que des montants colossaux en devises fortes sont manipulés informellement, sur nos places publiques et autres trottoirs de grandes villes du pays, à l’ombre des gouvernants complices.

Il faudra rappeler que les fonds en devises dont dispose la banque centrale proviennent à 99% des seules recettes des hydrocarbures exportés.

Les devises qui circulent en dehors des circuits officiels, proviennent elles des retraites d’émigrés rentrés définitivement au pays, de fonds envoyés par la diaspora, de la fausse facturation et surfacturation des importations, des dépenses effectuées en devises par des touristes sur le sol algérien etc.

La question cruciale que nous désirons poser à notre gouvernement, c’est de savoir, entre le marché officiel et le marché parallèle de devises, lequel finira par avoir le dernier mot et dans combien de temps, en terme de volume monétaire et taille du marché. À moins de vouloir les rapprocher pour en faire un seul, tout en acceptant, chacun, de perdre quelques plumes.

Ce mariage ne pourra pas se concrétiser ; les conditions nécessaires ne sont pas réunies, du moins actuellement. La volonté politique est absente, les décideurs ne sont pas si pressés que ça. Ils semblent trouver un malin plaisir à développer ce marché illégal. Ils voient dans la pratique de ce business informel du marché des changes, une sorte de soupape de sécurité qui permet de satisfaire toutes les demandes de toutes les catégories de clients. Un des ministres a même qualifié ce marché d’important, il a une fonction sociale selon ses dires ! N’est-ce-pas là de la fuite en avant ?

En tout cas, qu’on le veuille ou pas, l’instrument de mesure de la santé économique de notre pays, c’est inévitablement le taux de change opéré au square d’Alger et non celui de la Banque centrale.

Auteur
Ahcène Moussi, économiste au Canada

 




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