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Des températures atteignant plus de 40° au nord de l’Algérie vendredi

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Canicule

Des températures atteignant plus de 40° au nord de l’Algérie vendredi

La canicule touche les wilayas du Sud depuis plus d’une semaine avec des températures atteignant plus de 50°, elle s’étendra aux régions côtières et proches côtières du centre et de l’est du pays jusqu’à vendredi avec des températures qui dépasseront localement 40 degrés, selon un BMS de l’Office national de météorologie (ONM).

Des températures maximales atteindront ou dépasseront localement 40 degrés durant les prochaines 48 heures notamment sur les régions proches côtières et intérieures dans les wilayas de Tizi Ouzou, Bejaïa, Jijel, Skikda, Annaba et El Tarf, selon ce BMS valable du jeudi à 12h00 au vendredi à 21h00, précise l’ONM.

Par ailleurs, la même source souligne que suite à la persistance de la vague de chaleur sur le Sahara central, les températures maximales atteindront ou dépasseront localement 48 degrés dans les wilayas d’Adrar et le nord de Tamanrasset, jusqu’à vendredi à 21h00.  

Ces températures auront inévitablement de terribles répercussions environnementales, humaines mais aussi économiques. Outre le manque d’eau, l’électricité va tourner à plein régime avec notamment l’utilisation systématique dans le sud du pays de climatiseurs. Ce qui risque de créer des délestages, voire des chutes de tension. Une chose est claire : les réseaux de Sonelgaz seront soumis à une rude épreuve.

Auteur
Avec la Chaîne III

 




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Nicaragua : l’opposition marche et défie le dictateur Daniel Ortega

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Malgré « l’opération nettoyage »

Nicaragua : l’opposition marche et défie le dictateur Daniel Ortega

Drapeaux nicaraguayens bleu et blanc au vent, des milliers d’opposants défilent jeudi à travers le pays pour exiger le départ du président Daniel Ortega, malgré la crainte de nouveaux affrontements avec les forces de l’ordre, après les violences de ces derniers jours.

« Justice ! », « Pas un pas en arrière ! », Le peuple uni ne sera jamais vaincu ! », scandaient-ils le long du parcours au sud-est de Managua. Pour l’heure, aucun incident n’était à déplorer.

La manifestation, organisée par l’Alliance civique pour la démocratie et la justice, coalition de l’opposition qui inclut des secteurs de la société civile, est baptisée « Ensemble nous sommes un volcan ».

Carolina Aguilar, 52 ans, marche car elle « en a marre de ce gouvernement qui tue impunément ». « On ne peut pas vivre avec un assassin », ajoute-t-elle.

« Nous voulons que ce gouvernement s’en aille. Ce que nous voulons c’est la liberté et la démocratie. Ca fait 11 ans qu’on le supporte. Le peuple est fatigué », a lancé un homme de 40 ans au visage dissimulé par un foulard, souhaitant rester anonyme par peur d’être dénoncé par les supporters du pouvoir.

« Je suis ici car je suis mère et ça me fait mal de voir que des jeunes sont morts dans cette lutte contre cet homme sans pitié. Je demande son départ ?, explique à l’AFP Rosa Martinez, 59 ans.

Pour l’opposition, cette marche est le point de départ d’une série d’actions pour accentuer la pression sur le président Daniel Ortega, avec notamment une journée de grève générale prévue vendredi.

Des camionnettes des forces anti-émeutes qui circulaient dans le même secteur de la marche provoquaient l’inquiétude des habitants et des manifestants.

En réaction, le gouvernement prépare une marche en mémoire de la révolution sandiniste de 1979, vendredi vers Masaya, la ville la plus rebelle du pays, à une trentaine de kilomètres de Managua.

Ce projet du gouvernement suscite aussi des craintes dans le quartier indigène de Monimbo, au sud de Masaya, où les barricades sont toujours debout, malgré le renforcement de « l’opération nettoyage », ordonnée par le gouvernement ces dernières semaines.

Situation critique 

« Ils ne vont jamais entrer, à moins qu’ils nous tuent tous », assure à l’AFP un homme cagoulé sur une de ses barricades, chemise et casquette vert olive.

Depuis le 18 avril, les manifestants anti-gouvernementaux exigent le départ de Daniel Ortega, au pouvoir depuis 11 ans, accusé d’instaurer une dictature au Nicaragua avec sa femme, Rosario Murillo, la vice-présidente.

La situation au Nicaragua est critique, a estimé mercredi la Commission interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH), devant le conseil permanent de l’Organisation des Etats américains (OEA) à Washington, dénonçant l’aggravation de la répression et chiffrant à 264 le nombre de morts causés par la vague de violence en près de trois mois de protestation.

En réponse, le ministre des Affaires étrangères nicaraguayen, Denis Moncada, a estimé que le rapport de la CIDH faisait preuve de « préjugés et manquait d’objectivité ». « On ne peut pas confondre un mouvement de protestation pacifique et des actes terroristes », a-t-il répliqué.

Très influente au Nicaragua, l’Église catholique joue le rôle de médiatrice entre le gouvernement et l’opposition, en demandant notamment des élections anticipées, mais sans succès: le président Ortega a rejeté samedi cette éventualité.

Le week-end dernier, 14 personnes sont mortes à la suite de violents raids des forces de l’ordre dans les villes de Diriamba et Jinotepe, dans le sud-ouest du pays.

A Diriamba, la tension est encore montée d’un cran lundi: une centaine de partisans du président Ortega et de paramilitaires ont agressé des prélats catholiques, dont le nonce apostolique (ambassadeur du pape) Stanislaw Waldemar Sommertag, dans une basilique.

Pourtant, le Vatican a fait savoir jeudi qu’il n’entendait pas protester auprès du gouvernement. « Le nonce a su très bien gérer la situation. Nous n’allons pas protester », a expliqué le cardinal Pietro Parolin, le cardinal secrétaire d’État à la chaîne catholique italienne TV 2000.

Les évêques nicaraguayens ont annoncé qu’ils convoqueraient des sessions plénières dans les prochains jours, estimant que le dialogue était la seule voie pour résoudre la crise.

Auteur
AFP

 




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Annaba: arrestation de deux personnes impliquées dans l’affaire de l’agression d’un enfant sub-saharien

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La vidéo de l’agression a fait réagir les autorités

Annaba: arrestation de deux personnes impliquées dans l’affaire de l’agression d’un enfant sub-saharien

Deux personnes ont été arrêtées jeudi à Annaba dans le cadre de l’enquête déclenchée suite à une plainte contre X déposée par les services de la  wilaya d’Annaba dans l’affaire de l’agression d’un enfant sub-saharien, a-t-on appris auprès de la cellule de communication de  la wilaya.

Les personnes appréhendées sont  l’agresseur et l’instigateur de cette agression, a précisé la même source, ajoutant que la personne qui a filmé cette scène de maltraitance de l’enfant a  été identifiée et « demeure activement recherchée ».

La plainte contre X a été déposée mercredi par les services de la wilaya suite à une  vidéo diffusée sur les réseaux sociaux  montrant un enfant sub-saharien se faire agresser par un adulte à la gare routière d’Annaba, rappelle la même source.

Auteur
APS

 




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2022. Gagnons-là puisque nous sommes des Fennecs !

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FOOTAISES de Meziane Ourad

2022. Gagnons-là puisque nous sommes des Fennecs !

Mea culpa. Bien sûr que c’est Umtiti, un Camerounais arrivé dans le cinquième arrondissement de Lyon à l’âge de deux ans, qui, d’une tête démente a envoyé la France  en finale. Il l’a mise en orbite. Cette France pleine d’orgueil et rarement triomphante a de fortes chances, cette fois-ci, vingt ans après y avoir été guidée par Zidane, de voir son vaisseau se poser sur les Champs-Elysées.

J’ai écris Varanne Raphaël, fils de Gaston, le Martiniquais parce qu’il a éclaboussé cette rencontre face à la Belgique  de sa classe.

Mon cerveau en était plein, il l’a occupé tant il a rayonné dans sa surface. Comme a brillé cette jeune équipe française pleine de rage positive, depuis le début de cette étonnante coupe du monde. Ces enfants qui ont poussé dans les halls des barres des cités me parlent. Ils sont pétris de volonté, de détermination, de conviction, mais aussi d’humanité.

Pogba vient de dédier la victoire de ses potes en demi-finale, aux douze gamins de Tham Luang, en Thaïlande, et à leur entraîneur. Treize footballeurs qui, par une incroyable ironie du sort, se sont retrouvés prisonniers sous terre, dans un labyrinthe inondé par les eaux durant les deux premières phases de ce Russie 2018 ! 

Ils ont été enterrés durant dix-sept jours. Leur condition physique et l’abnégation de leur éducateur leur ont permis de survivre et de se tirer d’affaire. On les appelait les « sangliers sauvages », c’est, pourtant, les biens domestiqués et professionnels plongeurs thaïlandais, aidés par quelques étrangers, qui les ont sauvés. Une coupe du monde se jouait en Russie, un drame lié au football se déroulait, en direct et en simultané, en Thaïlande.

Pogba a une pensée, au beau milieu d’un moment extatique – la qualification pour une finale de mondial – pour ces jeunes qui étaient sur le point de périr. Il sait d’où il vient. De la forêt guinéenne, tout entière mobilisée depuis le 14 juin. 

M’Bappé n’a pas fait moins. Il a convaincu bon nombre de ses coéquipiers de verser leurs primes à des associations communautaires ou caritatives à l’issue de la compétition.

Ces jeunes ont de la mémoire. Contrairement aux nonagénaires qui dirigent notre pays ou, plutôt devrais-je dire, ne le dirigent pas, puisqu’il dérive à vue depuis l’indépendance, et qui se livrent à de sauvages batailles pour ramener les quelques miettes que laissera Bouteflika lorsqu’il sera parti.

L’inénarrable Ould Abbès, notre « médecin humanitaire » vient nous raconter ses guerres vécues sous les tentes avec un stéthoscope à la main dans différentes régions du monde. Il dirige le Front de Libération nationale, le parti fondé par des héros aujourd’hui disparus, souvent assassinés. Que nous a-t-il parlé de ses exploits dans le maquis algériens et des balles qu’il aurait tiré contre l’ennemi qu’il passe son temps à vilipender ? 

Certains lecteurs ne sont pas loin de me traiter de nostalgique de « l’Algérie française ». J’avoue que j’ai aimé aller chez les pères-blancs et me retrouver sous la coupe de maîtres d’école aux noms à consonance française au lendemain de l’indépendance. Il m’ont appris à lire, écrire et compter. Ils m’ont appris le respect de mon prochain. Ils m’ont expliqué la décence et l’humilité. Ils m’ont inculqué le goût de l’effort Et ce mot, désormais désuet : le respect. 

Non ! Je ne suis pas nostalgique, sinon du football algérien, du temps où il ressemblait à une fête. Tous les stades d’Algérie étaient des salles de spectacle. Driassa, Chaou, Guerrouabi, Aït Menguellet, Akli Yahyaten Saâdaoui et bien d’autres y étaient diffusés sur des phonographes sonorisés avant les coups d’envoi et pendant les mi-temps. Des zerdas infinies, jouissives ! Les Algériens s’aimaient en ce temps-là.

C’est, depuis que les Egyptiens et leurs voisins moyens-orientaux ont commencé à nous livrer des « malles de kif », comme le disait si bien mon ami Lounès Matoub, que tout s’est gâté.

C’est, depuis qu’on nous a imposé de transcrire tout ce que nos pauvres cerveaux avaient amassé durant plusieurs années, en arabe, que tout est parti en vrille. Depuis que le « x » est devenu le « sin ». 

Foutaises ! On a brûlé, en plein vol, les ailes des enfants des paysans qui découvraient dans les décombres de la France coloniale des indices qui pouvaient les guider vers le savoir. Quelques-uns ont réussi à passer à travers les mailles des filets. Ils auraient pu sauver l’Algérie. On les a chassés. On a gardé Kamel « le boucher » et ses sbires installés sur les minbars des mosquées qu’il a financées. On sait depuis longtemps que les islamistes sont des bazaris. En 1990, lorsqu’ils avaient raflé les communes d’Algérie, ils avaient installé des paillotes payées avec une patente de 1 000 DA (moins de 5 euros) où ils vendaient des strings, de la sardine ou du melon.

Depuis ils ont appris. Ils bannissent les buveurs de vin et bénissent les fumeurs d’herbe. Ce sont des narcotrafiquants. Les satellites qui gravitent autour du pouvoir l’ont bien compris. Ils s’allient à eux et avec eux, vomissent les démocrates diabolisés. Encouragés à partir. Condamnés à l’exil.

On tourne en rond. La revue « El Djeich » rappelle à l’Algérie l’indivisibilité de l’Algérie. A-t-elle besoin de cacher son jeu et de sceller le nom de Ferhat Mehenni, le président de l’Anavad, qui revendique l’indépendance de la Kabylie ? Entre humains censés et intelligents, il est de tradition qu’on se mette autour d’une table et qu’on discute. Même l’inimaginable revendication du leader d’Imazighen Imoula doit être posée, doit être entendue. Il a des choses à dire, à proposer . Il a tout tenté, avant de prendre le maquis, dans les salons de cette Europe qui lui ouvre quelques portes.

Qu’on l’écoute.

Je reste, pour ma part, à l’écoute de la FAF. La coupe d’Afrique, c’est pour bientôt. Alors Quieroz, Halilhodzic, Renard, Benmadi ? 

Faites vite Monsieur Zetchi, je sais que nous allons rater la CAN. Je souhaite, quand même qu’on aille en novembre 2022 chez nos frères qataris. Ils nous haïssent. Ils savent que nous ne sommes pas arabes. Alors pourquoi ne pas lancer ce défi ? Gagnons cette coupe, dans leur désert, puisque, parait-il, nous sommes des Fennecs.

Image retirée.

Auteur
Meziane Ourad

 




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Le terroriste Djamel Beghal sera expulsé vers l’Algérie

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Selon Richard Ferrand

Le terroriste Djamel Beghal sera expulsé vers l’Algérie

Djamel Beghal ici entouré de policiers va quitter sa cellule la semaine prochaine.

« Un accord a été pris » pour l’expulsion de l’islamiste Djamel Beghal vers l’Algérie, a affirmé jeudi Richard Ferrand, président du groupe La République en Marche à l’Assemblée nationale.

« Un accord a été pris par le quai d’Orsay et les autorités algériennes », a déclaré le député du Finistère lors de l’émission Questions d’info LCP-Le Point-AFP alors que l’islamiste algérien doit sortir de prison le 16 juillet.

« Il y a lieu de penser qu’un accord a été pris puisque cet individu, qui avait d’ailleurs été déchu de la nationalité française, a 20 ans de prison à aller purger dans son pays d’origine, puisqu’il avait été recherché et condamné pour des activités délictueuses et criminelles », a précisé Richard Ferrand.

« Il regagnera son pays d’origine », a-t-il poursuivi.

Considéré comme le mentor de Chérif Kouachi et d’Amédy Coulibaly, deux des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris, Djamel Beghal, 52 ans, est dans le viseur des autorités françaises depuis le milieu des années 1990. Il a été déclaré expulsable en 2007, deux ans après avoir été condamné à 10 ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste.

Il termine de purger une seconde peine de 10 ans de prison pour un projet d’évasion en 2010 de Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé algérien (GIA) condamné à perpétuité pour l’attentat à la station RER Musée d’Orsay en 1995 à Paris.

« Nous travaillons avec les Algériens pour qu’ils accueillent Beghal qui n’a plus la nationalité française », mais « si l’Algérie n’en veut pas, il sera assigné à résidence », a indiqué la garde des Sceaux, Nicole Belloubet. Selon elle, les choses peuvent « tout à fait se résoudre » d’ici à sa sortie du centre pénitentiaire de Rennes-Vézin.

Djamel Beghal lui-même est favorable à cette option. « Il y a 10 ans, nous avions bloqué son expulsion vers l’Algérie en raison du risque de torture encouru. Le climat lui apparaît désormais plus apaisé », a expliqué à l’AFP son avocat Bérenger Tourné.

 

Auteur
AFP

 




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Le cimetière, asile d’une catégorie de société…

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Regard

Le cimetière, asile d’une catégorie de société…

On connaît l’histoire des cimetières du Caire où des êtres en chair et en os dormaient au milieu des tombes. Les bruits de l’agitation de cette humanité démunie, marginalisée par une caste d’affairistes au pouvoir, ne dérangeaient pas les morts dont le repos était assuré par le silence du  »royaume de l’éternité’’.

Tournons notre regard vers un cimetière de chez nous qui sert d’asile à des gens chassés, non pas forcément par la misère matérielle, mais par la blessure de leur âme. C’est ce que raconte le film ‘’Jusqu’à la fin des temps’’ de Yasmine Chouikh qui s’ouvre sur une séquence d’un enterrement dans un cimetière où l’aridité de la terre rivalise avec la sécheresse des cœurs de notre société. Les personnages du film ont choisi de se ‘’sédentariser’’ dans ce cimetière pour y finir leur vie. Laissons de côté le traitement cinématographique du film pour nous appesantir sur cette métaphore du cimetière comme un endroit ‘’protecteur’’.

De tout temps et partout ailleurs, un cimetière offre aux accompagnateurs du défunt à sa dernière demeure, l’occasion de réfléchir quelques instants sur le sens de la vie pendant que d’autres philosophent sur la transcendance ‘’impalpable’’ mais si envahissante. Chez nous donc, ce ne sont pas ces spéculations philosophico-métaphysiques qui occupent l’esprit de ces singuliers habitants dans ce lieu si particulier. Ce sont plutôt ces mille et une misérables petites choses du quotidien qui polluent les relations entre les gens.

Des gens qui, comme dans le film de Yasmine Chouikh, préfèrent alors enterrer les morts et entretenir leurs tombes tout en continuant de vivre parmi eux. Paradoxale situation d’un pays où des habitants choisissent de cohabiter dans ces lieux réservés au ‘’sommeil éternel’’. Oui paradoxe car ces êtres vivants ont fui la laideur des sentiments et la violence des relations sociales quand ils ont vu les rêves de leur enfance se volatiliser :

Jardins suspendus des princesses d’antan

 Aujourd’hui livrés aux herbes folles.

Hiver long et rude,

Nuits sans la lumière des étoiles.

Le mot amour effacé de la langue.

Que faire sinon

 s’exiler dans des contrées plus clémentes ?

Un cimetière pardi ! Pourquoi pas se disent

Les rêveurs des princesses d’antan.

 C’est le cas dans le film en question d’un vieux monsieur dont les rides du visage ne témoignent pas sur son âge mais sur l’image d’un pays labouré par tant de refoulements. On comprend alors pourquoi ce brave homme n’a jamais voulu se marier.  Il en est de même de cette femme ‘’stérile’’ expulsée de chez elle par sa ‘’belle’’ ou plutôt laide famille après le décès de son mari. Tout au long du film, je n’ai pas été perturbé par l’angoisse de la mort mais j’ai suffoqué de rage  et de honte. La rage contre la vision archaïque dominante et asphyxiante, contre les pesanteurs sociales qui brisent la vie de tant de gens. La honte devant notre impuissance collective à stopper cette machine infernale conduite par des zombies. Et tout naturellement dans mon esprit, une question est venue alimenter la longue litanie des interrogations que tout le monde se pose, le pourquoi de cette opaque malédiction qui enveloppe le corps balafré du pays. Malédiction fruit empoisonné qui attise des colères sourdes se noyant dans la mer de l’indifférence alimentée par les eaux boueuses de ce fameux ‘’fleuve détourné’’ si bien décrit par le regretté Rachid Mimouni. J’ai regardé le film de Yasmine Chouikh avec les lunettes du grand poète  Paul Eluard pour qui ‘’le mot frontière est un mot borgne. L’homme a deux yeux pour voir le monde’

Ainsi nous ne voulons pas voir le monde d’aujourd’hui et préférons nous consacrer à ériger sans complexe moult frontières pareilles à celles du Moyen-âge. Ce sont des frontières invisibles mais infranchissables. Ce sont ces idées rances qui irriguent les mentalités. Elles ont pour nom régionalisme, tribalisme, ‘’Arabes’’ contre ‘’Kabyles’’ et inversement. Elles ont aussi  un autre nom, chitane (le diable), entendez la femme, l’obsession de tous les névrosés biberonnés aux malsaines et infantiles bigoteries. Tous ces noms se couvrent d’un voile honteux pour ne pas nommer les maux qui rongent la société. Et on laisse les charlatans débiter leurs balivernes pour nous faire oublier les vraies causes de ces blessures intérieures, de la haine de l’Autre et autres frustrations. Oui c’est le rôle des charlatans de ‘’valoriser’’ leurs archaïsmes pour mieux masquer leur peur panique face à la fureur du monde en perpétuel mouvement. Lesdits charlatans tentent d’imposer une lecture de la vie avec leur propre logique, creuse comme une citrouille. Ils exploitent ainsi les failles ou fragilités des gens qui perdent alors leur autonomie de jugement.

En psychanalyse cette technique manipulatoire s’appelle la perversion. Et la perversité de ces ‘’douktours’’ des ténèbres pousse souvent leurs victimes à se fracasser la tête dans le mur de la réalité. Et quand certaines de leurs victimes arrivent à échapper à leurs griffes, elles ont quelque peu honte de ne pas s’être laissé envahir plutôt par la parole du poète qui depuis la nuit des temps incite à mieux regarder le monde pour jouir de ses merveilles. Et pour accéder à ces richesses, l’Homme a inventé l’art qui lui a permis de ne pas sombrer dans la folie. L’histoire enferme dans ses livres le cas de contrées qui ont disparu après avoir fait subir leur folie à leur environnement. Il est bon de le savoir et de cultiver la beauté au lieu de se bercer d’illusions d’un futur qui n’a aucune relation avec le TEMPS.

Puisque le film porte le titre ‘’Jusqu’à la fin des temps’’, il est urgent que notre société se crée et codifie son rapport au temps. Commencer par comprendre que le temps n’a pas de fin. C’est la science qui nous l’apprend et nous révèle qu’il roule plus vite que la vitesse de la lumière et en avançant il engendre de l’espace où fourmillent des milliards planètes. Et pour finir écoutant le philosophe Spinoza qui nous dit que l’homme impuissant devant le temps se venge sur l’espace. Il nous reste à éviter de choisir un cimetière comme espace d’un asile protecteur pour fuir nos malheurs

Soyons modeste et acceptons notre humaine condition face au temps. Ce dernier nous demande simplement d’avancer au rythme de notre époque. Ça évitera aux femmes et aux hommes d’aller rejoindre les cortèges déjà nombreux des  malheurs où se retrouvent dans  des no man’s land (zone interdite) tous les cabossés de la vie, les enfants abandonnés, les divorcé(e)s, les sans logis et autres victimes de la bêtise et de l’ignorance….

Vivre notre époque pour que nous puissions retisser du lien social brisé par une vision étriquée du monde. Les enfants, nos enfants utiliseront enfin sans rougir mais avec élégance les mots d’amour, de désir… Dans leur quête amoureuse, ils jouiront alors des délices de l’envol des corps, et le sourire éclatant en se promenant dans le jardin suspendu de leur rêve, ils auront plus de chance de croiser une princesse comme dans les contes de fée… Et ne penseront jamais à un cimetière pour tenter de vivre une histoire d’amour comme dans le film de Yasmine Chouikh.

Auteur
Ali Akika, cinéaste

 




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SMIC et logement convenable, deux conditions cumulatives pour les étrangers

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Regroupement familial en France

SMIC et logement convenable, deux conditions cumulatives pour les étrangers

Le regroupement familial est une procédure qui permet à un étranger résidant en France, de manière régulière, de faire venir sa famille auprès de lui.

L’étranger qui souhaite se faire rejoindre par les membres de sa famille sur ce fondement devra remplir un certain nombre de conditions, cela en vertu des dispositions des articles L. 411-1 à L. 411-7 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. Parmi ces conditions existe celle du montant des ressources dont doit justifier le demandeur au regroupement familial. Les revenus pris en compte sont ceux des douze mois précédent le dépôt de la demande, le demandeur doit gagner au minimum le Salaire Minimum interprofessionnel de croissance (SMIC)

Mais contrairement aux Français, et comme l’a souligné la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité dans sa délibération n° 2007-370 du 17 décembre 2007, un étranger souhaitant bénéficier d’une procédure de regroupement familial ne disposera pas de ressources suffisantes, cela malgré le fait qu’il ait une rémunération s’élevant au montant du Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC). En effet, cette rémunération pourra être considéré comme insuffisante au regard de la taille de sa famille.

Il existe en ce sens un système de modulation du montant des ressources en fonction de la taille de la famille du demandeur.

L’autorisation de regroupement familial est également subordonnée à une deuxième condition : un logement convenable. On entend par logement convenable « … un logement considéré comme normal pour une famille comparable vivant dans la même région géographique » ; définition retenue par l’article L411-5 2°) du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. La salubrité et la superficie du logement entre donc en compte dans le calcul opéré par l’OFII.

En ce sens, le logement doit répondre à des exigences d’hygiène, de sécurité et de confort conformément au décret n° 2002-120 du 30 janvier 2002 relatif aux caractéristiques du logement décent.

Mais le logement doit également être assez grand pour pouvoir accueillir toute la famille, le calcul de la superficie est determiné par l’article R 304-1 du Code de la construction et de l’habitation en fonction d’une classification en zones A, A bis, B1, B2 et C du territoire français.

Ainsi le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC) peut être regardé comme un revenu insuffisant au regard de la taille de la famille. Mais même avec un SMIC considéré comme suffisant, la demande de regroupement familial peut être rejetée en fonction du logement tenu par le ressortissant. On comprend donc que ces deux conditions sont cumulatives et indépendantes l’une de l’autre.

L’arrêt récent du 17 mai 2018 confirme cette règle, la 6ème chambre de la Cour administrative d’appel de Lyon a statué sur un refus relatif à une demande de regroupement familial présentée par un ressortissant algérien.

En l’espèce, le requérant, de nationalité algérienne et vivant en France avec son épouse et ses deux enfants, a sollicité un regroupement familial en faveur de ses trois autres enfants le 28 novembre 2013. Le Préfet du Rhône a, par décision du 12 Juin 2014, rejeté sa demande pour insuffisance de ressources et logement inadapté. Le requérant a alors contesté ce rejet devant le Tribunal administratif de Lyon qui, dans un jugement du 16 Mai 2017, a rejeté sa demande tendant à l’annulation de la décision litigieuse. Le requérant a donc interjeté appel de ce jugement devant la Cour administrative d’appel de Lyon.

Dans son arrêt du 17 mai 2018, la Cour administrative d’appel de Lyon a considéré que, bien que les revenus du requérant soient supérieurs au SMIC, le logement contenant seulement deux chambres était inadapté pour héberger le couple et ses cinq enfants.

Par suite, la Cour administrative d’appel de Lyon a reconnu que les revenus du ressortissant algérien étaient suffisants « c’est à tort que le préfet a estimé que les ressources de M. B. n’étaient pas suffisantes au sens des stipulations précitées ; » après quoi la requête a tout de même été rejetée pour faute de logement convenable et adapté.

Cela démontre clairement que le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC) est une condition requise mais insuffisante à la délivrance de l’autorisation de regroupement familial, au regard de la taille de la famille d’une part mais aussi d’autre part à la qualité et à la superficie du logement tenu.   

Auteur
Me Fayçal Megherbi, avocat au Barreau de Paris

 




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Mondial-2018: la Croatie affrontera la France en finale

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Football

Mondial-2018: la Croatie affrontera la France en finale

Deux décennies plus tard, l’heure de la revanche a sonné: la Croatie, renversante en demi-finale contre l’Angleterre (2-1 a.p.) voudra venger sa génération 98, contre la France en finale du Mondial-2018, dimanche à Moscou.

A l’époque, les coéquipiers de Davor Suker, actuel président de la Fédération croate, avait terminé à la troisième place de la Coupe du Monde 1998 après une défaite 2-1 en demi-finale contre la France, sur un doublé de Lilian Thuram. 

« Thuram… Cela a été le sujet de discussion des 20 dernières années! », confirme Zlatko Dalic, actuel sélectionneur de la Croatie. Mais vingt ans après, la bande de Luka Modric a décroché la première qualification en finale de l’histoire de la jeune nation balkanique. 

La sélection aux damiers, a longtemps cru revivre le même cauchemar après l’ouverture du score anglaise de Kieran Trippier sur coup-franc (5e). Mais la Croatie a réussi à forcer son destin grâce à des buts d’Ivan Perisic (68e) pour arracher la prolongation, et Mario Mandzukic (109e) pour faire la décision, sur une passe du même Perisic, désigné homme du match.

Être enfin en finale d’un tournoi majeur, c’est déjà une consécration pour la génération d’Ivan Rakitic. Mais la Croatie ne voudra pas en rester là, dimanche dans le même stade Loujniki de Moscou, d’autant plus que le souvenir de Thuram et de la cruelle défaite en demi-finale a traumatisé un pays tout entier…

Le défenseur français, qui avait inscrit un doublé sorti de nulle part, ne sera plus là. Mais gare à la nouvelle vague de défenseur-buteur français : après Benjamin Pavard en huitièmes, Raphaël Varane en quarts, c’est Samuel Umtiti qui a fait la différence en demies contre la Belgique.

Au tour donc de Lucas Hernandez, seul défenseur à ne pas avoir encore marqué, d’endosser les habits du héros lors de la troisième finale mondiale de l’équipe de France en 20 ans (une gagnée en 1998, une perdue en 2006) ? Quoi qu’il en soit, la sélection de Didier Deschamps, vice-championne d’Europe en titre, partira avec l’étiquette de favori.

Mais elle devra faire attention à un homme qu’elle a elle-même enfanté au niveau footballistique: Ivan Perisic. 

Car si Mario Mandzukic a délivré les 4,1 millions de Croates en marquant le but de la victoire (109e), le grand bonhomme de la rencontre est l’ailier de l’Inter Milan, auteur d’un but et d’une passe décisive, qui a débuté chez les professionnels… à Sochaux. « J’ai eu ma mère au téléphone, elle rêvait que la France et la Croatie jouent la finale, c’est devenu réalité », a-t-il confié mercredi soir. 

L’état de fraîcheur physique décisif ?

En attendant les retrouvailles, la France, qui a battu la Belgique mardi (1-0), pourra bénéficier d’un jour supplémentaire de repos par rapport à son adversaire. 

A contrario, la Croatie est venue à bout de l’Angleterre en prolongation (2-1), la troisième qu’elle a disputé dans la phase à élimination directe de ce Mondial, soit l’équivalent d’un match en plus dans les jambes.

De là à donner constituer un avantage pour la France ? Car au-delà de l’aspect physique, les Croates ont consommé beaucoup d’influx nerveux avec leurs deux séances de tirs au but d’affilée en leur faveur en huitième contre le Danemark puis contre la Russie en quart.

Les coéquipiers de Dejan Lovren ont en effet semblé un peu émoussés contre l’Angleterre, ratant quelques gestes simples a priori. Mais le talent technique global de cette équipe est trop important pour ne pas créer du danger à un moment.

France-Croatie sera enfin une histoire de duels. Entre les deux coéquipiers du Real Madrid Modric et Varane, les deux anges gardiens Danijel Subasic et Hugo Lloris, ou encore les deux colosses en pointe Mandzukic et Olivier Giroud. Première ou deuxième étoile, réponse le 15 juillet !

Auteur
AFP

 




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3200 ha de terres agricoles déclassés pour devenir des zones industrielles

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Selon le Journal officiel

3200 ha de terres agricoles déclassés pour devenir des zones industrielles

Des parcelles de terres agricoles ont été déclassées et affectées pour la réalisation de zones industrielles dans neuf wilayas, indique un décret exécutif publié au Journal officiel no 39.

Il s’agit de la réalisation de zones industrielles dans les wilayas de Chlef, Oum El Bouaghi, Bouira, Tlemcen, Tizi-Ouzou, Constantine, Mostaganem, Oran et Souk-Ahras. La superficie globale est de plus 3.200 hectares.

Par ailleurs, un décret exécutif, paru dans le même Journal officiel, a porté sur la déclaration d’utilité publique l’opération relative à la réalisation de zones industrielles dans ces neuf wilayas.

Le caractère d’utilité publique concerne les biens immobiliers et/ou les droits réels immobiliers servant d’emprise à la réalisation de l’opération en question.

Les travaux à engager au titre de cette opération concerne la réalisation des voiries, des réseaux divers et des équipements publics des zones industrielles.

La mise en oeuvre de la procédure d’expropriation est assurée par les walis concernés.

Les crédits nécessaires aux indemnités à allouer au profit des intéressés pour les opérations d’expropriation des biens et/ou droits réels immobiliers nécessaires à l’opération de réalisation de zones industrielles, doivent être disponibles et consignés auprès du Trésor public.

 

Auteur
APS

 




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Femmes de Hassi Messaoud, une mémoire confisquée

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Analyse

Femmes de Hassi Messaoud, une mémoire confisquée

Le 13 juillet 2001, à Hassi Messaoud, c’est comme c’était hier. Dessin d’Ahmed Medjani. 

«Alors que nous battions le sable, des bruits étranges nous sont parvenus de loin. Au début, nous ne comprenions pas. Puis, les mots sont devenus plus précis. Une foule se rapprochait en scandant : Allahou akbar […] Ils font la guerre à minuit ? »

C’est en ces termes que témoignent Rahmouna et Fatiha, dans leur livre intitulé Laissées pour mortes. Le lynchage des femmes de Hassi Messaoud (1). Persécutées et blessées, ces survivantes d’un viol collectif ont été forcées de revenir, par hasard, dans le monde des vivants pour nous livrer leur descente aux enfers. Elles y retracent leur voyage au bout de la nuit du châtiment où tout a basculé*.

Au milieu de cette nuit du 12 juillet 2001, des femmes furent atrocement violentées, violées, torturées et massacrées par une centaine d’hommes armés. Les agresseurs ont adhéré radicalement, semble-t-il, au discours d’un imam du quartier Al-Haïcha (« la bête » en arabe) pour accomplir une véritable besogne de purification des femmes jugées «indésirables». C’est ainsi que ces hommes pervertis ont déversé leurs frustrations et leur folie sur la femme, considérée comme responsable du malheur qui régnait à Hassi Messaoud.

Cette ville au Sud de l’Algérie apparaît comme le symbole de la misère au cœur de l’or noir. «Maudits soient les peuples qui croisent les mains et accusent les jambes des femmes» dirait Kamel Daoud (2). Bien souvent, le discours social – à caractère religieux notamment – est utilisé pour dénaturer l’identité de la femme lorsqu’il est question de l’évolution de son statut. Des hommes ordinaires et raisonnables se transformeront alors en brute barbare et sans pitié : « Il fallait sévir […], il fallait être féroce» (1). Radicalisés, ces agresseurs sexuels ont échappé au travail de culture, c’est-à-dire à la sublimation des pulsions agressives et/ou sexuelles. C’est toute une « psychologie du mal » qui se développe pour s’en prendre au corps de la femme. On ne naît pas bourreau, on le devient.

Condamnées à mourir vivantes, les femmes de Hassi Messaoud ont été confrontées à une situation du « tout était permis » conjuguant impuissance et non-sens : « Où fuir ? On ne pouvait pas sortir. Nous étions encerclées » (1). Bien évidemment, cette guerre psychologique révèle à ciel ouvert le désir d’emprise et surtout d’humiliation : « Plus jamais femme ! »

Les bourreaux suscitent alors la peur parmi la communauté féminine toute entière qui résistait déjà à la nébuleuse intégriste, ô combien sombre. Ce récit de mort, recueilli par la comédienne Nadia Kaci, nous invite aussi à réfléchir à la dureté de la condition féminine en Algérie. Chacun sait que le recours à la violence physique et/ou sexuelle est un moyen redoutable pour dominer et même terroriser durablement l’imaginaire féminin. Ce processus se fonde sur une logique de déculturation et surtout de destruction globale, et du féminin et du lien social. Mais il fallait réaffirmer cette « autorité masculine », au cœur de la tradition patriarcale.

Un tel héritage puise toute sa force et toute sa signification dans le Code de la famille promulgué en 1984. Voilà comment la vie des Algériennes – placées sous tutelle – a basculé dans l’exclusion et la discrimination.

À ce titre, le lynchage des femmes de Hassi Messaoud nous rappelle que la violence culturelle est d’abord une violence institutionnelle. Le féminin s’efface alors sous l’épreuve du déni de l’altérité : « Avec du sable et des dalles de trottoir arrachées, ils l’ont enterrée jusqu’au cou » (1). Cette atteinte à l’intégrité physique et psychologique provoque parfois une souffrance psychotraumatique qui engendre de profondes séquelles pouvant aller jusqu’au suicide. Dans l’après-coup, l’épreuve du viol est ressassée constamment sous forme de souvenirs ou de cauchemars… Comme si c’était hier. Au demeurant, le bourreau est tout autant au-dedans qu’au-dehors : « Il m’a interdit de crier […], jusqu’au moment où il a commencé à relever ma jupe. […] Un visage que je garderai en mémoire toute ma vie » (1). Au stade ultime de cette cruauté, l’enveloppe psychique, ou ce que Didier Anzieu (1923-1999) appelle le Moi-Peau, se trouve cliniquement parlant trouée, voire fissurée. Ce qui laisse l’individu incontinent et incapable de restituer une intimité en ruine. D’autant que tout amour de l’Autre et toute compassion ont disparu pour laisser place à l’horreur. Comment faire confiance, désormais, à la vie quand le semblable s’est brutalement transformé en bourreau ?

Outre la mort dans le silence, nombreuses sont les rescapées du viol qui ont été désignées comme coupables. On sait combien il est difficile de survivre avec une étiquette de « femme de mauvaise réputation » dans une société marquée par la haine et le meurtre du féminin. Une fois stigmatisée, la victime se voit, au fil du temps, dépossédée de sa capacité à revendiquer ses droits (respect de la dignité humaine, sécurité…). C’est une double peine ! Quoi qu’il en soit, la question de la reconnaissance de la victime en tant que telle se pose ici avec acuité. Toujours est-il que la solution aux violences intentionnelles passe par la reconnaissance des préjudices subis. C’est alors un moment essentiel de toute réparation individuelle et/ou collective, de nature à ouvrir un débat « sincère » sur la question féminine. Or, cette violence extrême manifestée à l’égard des femmes actives a été occultée, paraît-il, par des promesses non tenues. De présumés coupables ont été relâchés sans subir de procès faute de législation répressive.

À ce propos, le Réseau Wassila et al. (2010) a écrit : «Le traitement de l’affaire de Hassi-Messaoud s’est réduit à une parodie de justice reléguant cette tragédie au rang de vulgaire fait divers » (3). Nous voilà donc soumis au principe de la « banalité du mal ».

Qu’on le veuille ou non, une société imprégnée de tabous et de non-dits sombre inévitablement dans la violence intergénérationnelle. Ne dit-on pas que la violence engendre la violence ? Confisquer la mémoire des victimes, c’est obéir consciemment ou inconsciemment à la logique du bourreau. Il émerge dès lors un « Grand désenchantement » catalyseur d’une misogynie néfaste, voire mortifère.

C’est aussi le cas des femmes violées par les terroristes sous couvert de zawaj el- mout’a (mariage de jouissance). Elles ont été sacrifiées au nom d’un conflit politico-religieux : «Préparez vos femmes et vos filles ! ». À cette époque, tout prête à confusion : «Qui viole qui ? » « Qui humilie qui ? « Qui tue qui ? ». Bien que la violence sexuelle soit un crime répréhensible, le viol collectif demeure impuni. Souvent, les victimes de la décennie noire sont abandonnées et rejetées par leur famille et leur communauté comme des démons.

Du patriarcat étouffant à l’intégrisme accablant, en passant par une violence quotidienne, la loi du silence est imposée aux femmes « souillées ». En réalité, ces survivantes aux vies « endommagées » sont plus traumatisées que jamais, d’autant que les bourreaux ont été graciés et même récompensés au nom de la paix sociale : « [..] Jamais ils ne m’imposeront le mot pardon […] Les terroristes nous ont endeuillés alors que nous voulions vivre […] Combien ma blessure est encore vive au vu des gens qui croient […] à la paix des cimetières » (4).

Est-il possible de se résigner à cette situation de non-repère, dépourvue de tout sens ? Quelle réponse apporter à des souffrances « d’origine sociétale » qui deviennent parfois pathologiques ? Et comment construire une histoire des femmes d’Algérie, si difficile à entendre ? Par son intensité, « le viol est tel un meurtre qui laisse la victime vivante » (5).

Il faut donc réparer vite ce qui a été morcelé, anéanti, détruit et dénié. En quête de survie, les femmes de Hassi Messaoud affrontent, malgré tout, l’horreur à travers l’écriture. Cette histoire Laissées pour mortes met en évidence une souffrance féminine sublimée en « Grande parole vivante » qui s’adresse à nous tous. C’est un véritable travail de résistance à la culture de la haine et de l’oubli pour éclairer une société aussi intolérante que conservatrice.

Chérifa Sider est Docteur en psychologie 

* Je dédie ce texte à toutes les femmes et à tous les hommes blessés au plus profond de leur être. Et plus particulièrement aux femmes algériennes, résilientes et résistantes.

Blog de l’auteur : www.prevention-suicide-algerie.fr  

Références

[1] Maamoura, Fatiha, Rahmouna Salah, et Nadia Kaci. Laissées pour mortes. Le lynchage des femmes de Hassi Messaoud. Paris : Max Milo, 2010, pp. 7-127-131.

[2] Daoud, Kamel. « Le rêve monstrueux d’une Algérie sans jambes ». Le Quotidien d’Oran, 25 mai 2015.

[3] Réseau Wassila et al. « Hassi-Messaoud – Halte à la fatalité de la terreur à l’encontre des femmes ! », 13 avril 2010. http://www.prochoix.org.

[4] Zouani, Houria. « Arrêtez de tendre vos mains aux égorgeurs ». Le Soir d’Algérie, 09 2005. [5] Bessoles, Philippe. Le meurtre du féminin. 1re éd. Saint-Maximin : champ social éditions, 2003.

Auteur
Cherifa Sider

 




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