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Reddition de trois terroristes à Tamanrasset

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Selon le ministère de la Défense

Reddition de trois terroristes à Tamanrasset

L’ANP maintient son niveau de vigilance dans la lutte antiterroriste très élevé.

« Dans le cadre de la lutte antiterroriste et grâce aux efforts fournis par les unités de l’Armée nationale populaire, trois terroristes se sont rendus, aujourd’hui 5 juillet 2018, aux autorités militaires à Tamanrasset (6e Région militaire) », précise la même source.

« Il s’agit en l’occurrence des dénommés: « Leksir Ahmed » dit « Charaf Eddine », qui avait rallié les groupes terroristes en 2012, « Lansari El-Taib » dit « Abou Hamza », qui avait rallié les groupes terroristes en 2012 et « Sekkouni Mohamed » dit « Abou Yahia », qui a rallié les groupes terroristes en 2014″, ajoute le communiqué.

« Ces opérations ont permis, également, de récupérer trois (3) pistolets mitrailleurs de type Kalachnikov et huit (8) chargeurs de munitions garnis ».

Par ailleurs, et dans le cadre de la lutte contre la contrebande et la criminalité organisée, des détachements de l’ANP « ont intercepté, lors d’opérations distinctes menées à Bordj Badji Mokhtar et In Guezzam (6e RM), (5) orpailleurs et saisi un (1) camion, un (1) véhicule tout-terrain, (2,9) tonnes de denrées alimentaires, (400) litres de carburant, (9) groupes électrogènes et (7) marteaux piqueurs ».

En outre, dans le même contexte, des Garde-côtes « ont saisi, à Mostaganem (2e RM), (30) kilogrammes de kif traité », tandis que des éléments de la Gendarmerie nationale « ont arrêté un individu en possession de deux (2) fusils de confection artisanale à Batna (5e RM) ».

Auteur
APS

 




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Lalmas, meilleur joueur algérien de tous les temps, n’est plus

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Disparition

Lalmas, meilleur joueur algérien de tous les temps, n’est plus

 L’ancien international algérien dans les années 1960 et 1970, Ahcene Lalmas, est décédé samedi à Alger à l’âge de 75 ans suite à une longue maladie.

Vivant complètement en retrait, Lalmas a évité ces dernières années tout contact avec le milieu du football ou de la presse. Il se trouvait en convalescence pour des problèmes de santé.

Considéré comme le meilleur joueur algérien de tous les temps, selon un sondage organisé par le journal sportif Echibek à la fin de 1999 auprès de 150 personnes entre joueurs, entraîneurs, dirigeants, arbitres et journalistes, Lalmas a marqué de son empreinte le football algérien.

Il a débuté sa carrière footballistique avec l’OM Ruisseau, réalisant un record original qui n’a d’ailleurs jamais été battu par un autre joueur. Il a inscrit à lui seul 14 buts en une seule rencontre officielle. C’était un match éliminatoire de Coupe d’Algérie contre la formation de Birtouta, qui avait encaissé ce jour-là 18 buts.

Lalmas a ensuite signé une licence au sein du club voisin, le CR Belcourt, créé en 1962 de la fusion de deux formations, le WRB et le CAB. Avec le Chabab, il a marqué le football algérien des années soixante.

Il a décroché 4 titres de champion (1965, 1966, 1969 et 1970), trois Coupes d’Algérie (1966, 1969 et 1970) et trois fois (1970, 1971 et 1972) le titre maghrébin.

En équipe nationale, il a été convoqué pour le premier match de l’Algérie indépendante, le 6 janvier 1963, contre les espoirs de la Bulgarie : il n’avait pas encore dépassé les 20 ans lorsqu’il a été appelé par le trio d’entraîneurs composé d’Abdelkader Firoud, Smaïl Khabatou et Abderrahmane Ibrir.

Evoluant en Algérie, Lalmas était toujours appelé en sélection, même lorsqu’on faisait appel aux joueurs professionnels exerçant en France, ceux qui avaient fait les beaux jours de l’équipe du FLN.

Les anciens se remémorent le match livré le 4 novembre 1964 à Alger devant la grande équipe de l’ex-Union soviétique qui possédait dans ses ranges plusieurs célébrités dont Lev Yachine, considéré jusqu’à aujourd’hui comme le plus grand gardien de tous les temps. 

Menés au score (2-1), les Algériens avaient enregistré en seconde mi-temps la rentrée de Lalmas qui avait réussi à égaliser pour son équipe d’une magistrale reprise de la tête qui avait pris à défaut Yachine.

La légende Lalmas était née. Ahcene fera l’histoire du football algérien tant son influence sur le jeu, sa combativité, sa maîtrise du ballon, son extraordinaire clairvoyance, ses dribbles déroutants et son sens très aigu du but étaient développés chez ce joueur comme on en fait peu. A son ombre pousseront de jeunes talents qui ont pour noms Amirouche, Fréha, Salhi, Seridi, Selmi, Kalem et Betrouni, entre autres.

 En plus de ses qualités de buteur, Lalmas a toujours eu un certain ascendant sur ses coéquipiers, ce qui l’amena petit à petit à se transformer en stratège, abandonnant le poste d’avant-centre. Son intelligence de jeu, ses qualités de meneur d’hommes et ses accélérations décisives en avaient fait l’un des joueurs les plus complets du continent africain.

A la fin de sa carrière, il avait quitté le Chabab pour intégrer le NA Husseïn-Dey avec sa pléiade de jeunes talents qui avaient pour noms Ali Fergani, Mohamed Khedis, Meziane Ighil et Mahmoud Guendouz. Lalmas a également exercé comme entraîneur des sélections nationales de jeunes (juniors) lors des années 1980.

Auteur
APS

 




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A Tiaret, excédés, les habitants de la cité Zabala bloquent la route

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Mouvement social

A Tiaret, excédés, les habitants de la cité Zabala bloquent la route

Quand les autorités font la sourde oreille aux cris de détresse de la population, les citoyens se soulèvent et envahissent les rues pour exprimer leur mal-vivre et ras-le-bol et c´est la seule façon qui semble actuellement valable dans notre pays pour attirer l’attention des responsables sur la misère et les problèmes que vivent les habitants des quartiers populaires.
 

En effet, c´est ce qui s’est passé hier après-midi dans les hauteurs de la ville de Tiaret, où, suite aux fréquents court-circuits d’électricité dans ce « bidonville en étages », un appartement qui appartient à un couple aux besoins spécifiques (sourds-muets), a été ravagé par une incendie. Heureusement que les propriétaires étaient absents et le pire a été évité. Il semble qu’un court-circuit soit à l’origine du sinistre.

Les éléments de la protection civile étaient les premiers sur place et ont pu maîtriser l’incendie.

Cet incident a été la goutte qui a fait déborder le vase et a poussé les habitants de ce quartier à bloquer des routes qui mènent à la cité Lombar, à l´aide de troncs d´arbres, de pierres et de pneus enflammés.

Des femmes et des hommes crient à tue-tête leur ras le bol. « Nous en avons marre d’attendre des promesses sans cesse non tenues, notre patience a des limites et nous sommes nombreux à se demander pourquoi le wali de Tiaret tarde à nous reloger comme il nous a promis à plusieurs reprises, il nous a promis que nous serions relogés avant 2018 dans le cadre de  résorption de l’habitat précaire RHP mais malheureusement ses promesses n’ont pas été honorés », s’insurge un père de famille rencontré sur les lieux de la protestation.

Effectivement, ce quartier précaire par excellence est complètement délaissé, les ordures stagnent partout, les routes sont défoncées, les câbles électriques aériens dénudés, les jeunes sont livrés à eux-mêmes, où la délinquance bat son plein. 

La population est fatiguée des promesses des responsables. Certains des responsables des protestataires ont menacé de radicaliser leur mouvement. Ils évoquent des mesures qui s’imposent dans le cas où les réponses ne seraient pas satisfaisantes.
 

Auteur
K. O.

 




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La République au garde-à-vous devant un portrait !

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Célébrations du 5 juillet

La République au garde-à-vous devant un portrait !

Ce qui s’apparentait jusque-là à un excès d’idolâtrie prend, décidément, les allures d’un “symbole” de campagne pour le cinquième mandat : le portrait d’Abdelaziz Bouteflika.

Jeudi. Alger vit ce jour au rythme des commémorations de l’indépendance nationale. La célébration officielle a été si singulière qu’elle est dans tous les commentaires et fait le buzz sur Internet. Et pour cause ! À la tête d’un cortège officiel, porté par deux scouts et accompagné de la fanfare de la Garde républicaine, le portrait du président Abdelaziz Bouteflika a défilé, jeudi 5 Juillet, dans les rues de la capitale. La scène est très solennelle au boulevard Zighoud-Youcef, lorsque le portrait géant du chef de l’État, toujours porté par deux scouts, arrive à hauteur d’une estrade où se tiennent debout des officiels, l’air très grave. Tendus, à l’évidence, ils attendaient comme l’arrivée du Président. Les deux scouts marchent d’un pas cadencé, la fanfare roule les tambours, le portrait est orienté avec soin vers l’estrade, c’est alors que le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, le nouveau DGSN, Mustapha Lahbiri, des ministres et autres personnalités politiques se mettent au garde à vous. Le fait est inédit, mais il fait suite à d’autres situations du genre. Depuis le début de l’année 2018, la démarche consiste à honorer le portrait d’Abdelaziz Bouteflika, lors de cérémonies, en présence d’officiels, mais on donnait toujours l’impression qu’il s’agissait d’initiatives individuelles, n’engageant pas ouvertement la présidence de la République. 

Lire la suite sur Liberté 

Auteur
Liberté

 




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Mondial-2018: la Belgique en demi-finale, la presse salue « un exploit »

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Football

Mondial-2018: la Belgique en demi-finale, la presse salue « un exploit »

Hurlements de joie, verres de bière levés, coups de klaxon: la Belgique a fêté vendredi la qualification des Diables rouges en demi-finales du Mondial-2018 contre le Brésil (2-1), saluée comme « un exploit » par tous les médias du Royaume.

A 21h53 heure de Bruxelles, le coup de sifflet final a fait exploser de joie les dizaines de personnes massées devant les écrans du « Petit Paris », un café du quartier européen de la capitale.

Un bonheur couplé au soulagement, tant les Brésiliens ont joué avec les nerfs des supporters dans le dernier quart d’heure en réduisant l’écart.

La victoire permet aux Diables de se qualifier pour les demi-finales d’une Coupe du monde pour la première fois depuis 1986, où ils rencontreront leur voisin, la France, mardi à Saint-Pétersbourg.

« Battre les grandes équipes, on n’y croyait plus ! », se réjouit Véronique Dewilde, le visage grimé de noir, jaune et rouge, aux couleurs de la Belgique.

« Maintenant on va se heurter à la France, à nos chers voisins, on va voir », sourit cette artisane de 57 ans, fière d’avoir elle-même joué au football dans sa jeunesse.

« Un match à ne jamais oublier »

Sur les sites internet des grands médias belges, le mot « exploit » se déclinait partout après le match.

« Un match à ne jamais oublier ! » écrivait le journal flamand Het Nieuwsblad, alors que la presse du matin soulignait, unanime, que la Belgique avait « rendez-vous avec l’histoire » face au Brésil.

Lors du Mondial-2014 et de l’Euro-2016, alors qu’ils faisaient déjà figure d’outsiders, les Diables rouges n’avaient pas réussi à aller au-delà des quarts de finale, éliminés respectivement par l’Argentine et le pays de Galles.

Cette dernière défaite (1-3), en juillet 2016, avait scellé le sort du sélectionneur Marc Wilmots, remplacé par l’Espagnol Roberto Martinez, désormais à la tête de la « génération dorée » belge.

Située à une belle 3e place au classement Fifa, cette équipe emmenée par les Vincent Kompany, Kevin De Bruyne, Eden Hazard, Romelu Lukaku ou Thibaut Courtois était d’autant plus attendue au Mondial russe.

« Aujourd’hui on a vraiment joué le football qu’on a promis depuis des années », faisait remarquer Joris, un supporter flamand de 30 ans, au milieu des effusions de joie du quartier européen.

Selon lui, c’est la défense des Belges qui « a fait la différence » vendredi soir face à la Seleçao de Neymar.

« Ces garçons méritent d’être des héros en Belgique, », s’est réjoui Martinez après le match. « C’est spécial et nous ne pouvons pas laisser tomber les Belges »

Auteur
AFP

 




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Au secours ! Brel et Brassens reviennent !

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FOOTAISES de Meziane Ourad

Au secours ! Brel et Brassens reviennent !

« Si jamais je tombe dans un caniveau, souvenez vous, dites vous que c’est ma destinée qui m’a fait appel. »

C’est Matoub, bien vivant, rieur, heureux qui chantait cela à l’ouverture d’un énorme concert au Zénith.

Ce jour là, il avait aligné deux grandes formules, un dimanche dans cette salle mythique de la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris. Sept mille places à chaque grande formule. Matoub en a reçu 14 000. La population de certains pays de quelques kilomètres carrés.

Il y en a beaucoup. Des petits rochers qui revendiquent leur indépendance. Il en est ainsi, d’ailleurs, du héros de notre adolescence, Ferhat Mehenni, qui nous propose de cracher sur notre algérianité pour proclamer de concert avec lui, l’indépendance des quelques pitons et talwegs, qui dessinent les contours et le cœur de ma Kabylie natale. Ferhat a, sans aucun doute, participé à l’édification de mon âme de rebelle. Il a aussi, à force de ténacité et de sincérité coupable mais assumée, contribué à me faire jeter un regard en arrière.

Pour me montrer d’où je venais. J’ai, grâce à lui et à certains de ses congénères comme Idir, Matoub, Aït-Menguellet, Djamel Allam, Nourredine Chennoud, Ben Mohamed, Medjahed Hamid et bien d’autres, retrouvé mon chemin. Sur leurs conseils, j’ai été sur les traces des ancêtres. Aujourd’hui, je suis serein. Je sais d’où je viens. D’autant plus que mes parents, avant de disparaître, ont pris le temps de me transmettre ma langue, tamazight, et les usages qui vont avec. 

Tout un univers ! Mon monde, c’est l’Algérie. Ferhat, qui a été mon ami – je ne sais pas s’il l’est encore, maintenant qu’il est président d’une république itinérante – voudrait que je devienne citoyen d’une république qu’il a peint dans l’espace nécessairement limité de son cerveau. Je ne veux pas y entrer. Mon pays, c’est l’Algérie. La Kabylie n’en est qu’une région. C’est là où je suis né. Il n’a pas plus de droit que moi sur ce territoire ! Il est d’Azazga. Je suis des Ouadhias. Vais-je, pour autant, demander l’autonomie de mon terroir réputé être le berceau de Slimane Azem, de la poterie, des peintures murales et de… la bière ! 

Arrêtons ces foutaises et parlons de foot. Revenons aux choses sérieuses, comme le disait si bien El Hachemi Souami, l’ancien présentateur du périlleux J.T de la RTA (sous Boumediene), à la coupe du monde.

La France vient de battre l’Uruguay  2 à 0. Elle est en demi-finale. Moi, je me vois en finale, avec le drapeau français sur le dos. Comme des milliers d’Algériens qui ont déferlé sur les centres-villes de l’hexagone, ce soir, je me sens concerné par les exploits répétés de cette bande de jeunes issus de l’immigration qui redonnent des couleurs à mon pays d’accueil.

La France a tout faux quand elle pisse dans son froc à la vue d’un basané. La France a tout bon quand elle célèbre les victoires des hommes de couleur qui rafraichissent son drapeau.

Elle a oublié. Moi pas. En 1928, aux jeux olympiques d’Amsterdam, un troufion mobilisé comme 2éme classe en 14-18, remportait la première médaille olympique française. Il s’appelait Mohamed Bouguerra El Ouafi, il était né à Ouled Djellal, à quelques kilomètres de Biskra.

Arrivé sixième aux J.O de Paris, quatre ans plus tôt, il a été sifflé par un public, assoiffé de médailles mais qui n’avait personne sous le coude. Pas un champion à se mettre sous la dent. Les Américains toujours à l’affût de la bonne affaire ont détourné ce premier champion olympique franco-algérien, pour en faire une bête de scène. Ils l’ont exilé à New-York pour le faire courir contres des fauves sur les pistes du Madison Square Garden. Comme, à l’époque les « olympiques » étaient censés être des amateurs et ne devaient en aucun cas, monnayer leur talent, El Ouafi, qui a gagné quelques sous aux Etats-Unis, a été déchu de son titre olympique. La France l’a enterré.

L’Algérie, amnésique comme d’habitude, l’a totalement oublié. Effacé.

Quelques parcs omnisports de villes écoeurées, en France , portent son nom, comme certaines rues dans les profondeurs de cette terre d’immigration ont accueilli Matoub.

L’Uruguay a gagné la première coupe du monde en 1930. Elle s’était déroulée chez elle. Les joueurs de l’équipe de France dont Laurent, qui a signé le premier but de cette compétition, auraient mis trois semaines pour rallier Montevidéo en ce temps là. Après avoir gagné le premier match, ils ont perdu les deux suivants. Battus, ils sont rentrés heureux.

Heureux, les Français le sont aussi aujourd’hui, comme les Belges qui viennent de mettre fin aux singeries de Neymar.

La justice existe. Celle des humbles. Celle de Brel. Celle de Brassens . Vive le football ! 

Auteur
Meziane Ourad

 




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L’idéologie harkie aujourd’hui

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Contre l’idéologie harkie, pour la culture libre et solidaire (16)

L’idéologie harkie aujourd’hui

Au cours de la publication des diverses parties de cette contribution, des commentaires sur le journal ainsi que des messages privés me sont parvenus concernant la pertinence de l’emploi du terme « harki », après l’indépendance nationale. Proposons des réflexions du point de vue conceptuel, pour conclure cette étude.

Actualité d’une idéologie

Si ces écrits sur la notion d’idéologie harkie étaient adressés à des universitaires, il aurait été préférable de laisser le terme « harki »  à sa définition communément admise. Alors, pour l’époque actuelle, on parlerait d’agents (autochtones ou d’origine) au service du néo-colonialisme, de l’impérialisme ou d’un régime autoritaire interne. Dans l’une des parties de cette étude, fut évoquée la pertinente expression de Rachid Boudjedra, les « contrebandiers de l’histoire ». J’ai également employé le mot « néo-colonisé », notamment en me référant à Albert Memmi. On connaît, aussi, le terme générique mais trop flou de « traîtres », et celui spécifique à l’histoire française durant l’occupation nazie : « collabos ».   

Par ailleurs, parler de « mtourni » [retourné] (1) est une belle trouvaille, fruit de la créativité langagière populaire. Cependant, n’est-ce pas faire trop d’honneur aux personnes visées. En effet, pour être « retourné » et en venir à défendre une cause vile (contre le peuple), il faudrait, auparavant, avoir défendu une bonne cause, à savoir les intérêts du peuple. Or, certains individus mentionnés n’ont jamais commencé par ce dernier comportement pour échouer, ensuite, dans le premier (2). À moins de prétendre que parce qu’un individu est né en Algérie, de parents algériens, il devrait automatiquement défendre le peuple algérien. Ce serait croire que les classes sociales et la lutte entre elles n’existent pas. À moins de se révolter contre sa classe d’origine privilégiée, peut-on attendre d’une personne qui vit du coté des dominateurs (même si elle proclame en paroles le contraire) de la voir défendre la cause des dominés ?… Dès lors, ce terme de « mtourni », quoiqu’il sonne bien, ne décrit pas la réalité de ceux qui ont toujours été du coté des dominateurs, d’une manière ouverte ou opportuniste.

Le souci dans l’écriture de ces contributions est la lectrice et le lecteur « ordinaires », « simples », qui font partie du peuple. Rappelons que, dans tous ces écrits, ce terme désigne uniquement les dominés dans une nation. À la minorité qui les domine est réservé le terme de « caste », « oligarchie ». Ainsi, pas de confusion dans les mots. Même si tout le monde ne convient pas sur la définition donnée ici au terme « peuple », tout au moins, en lisant ce texte, chacun sait ce qu’il désigne exactement ici. Tout discours, pour être compris (même si pas accepté), devrait commencer par la définition des mots ; cela fut dit et expliqué par les premiers penseurs de l’humanité, notamment Confucius. Sans cette claire définition, nous sommes dans la confusion, en cas de bonne foi, sinon dans la manipulation intellectuelle. Efforçons-nous de les éviter.

Venons donc au problème : pourquoi employer, concernant la réalité actuelle, l’adjectif « harkie » en parlant d’idéologie ?

Commençons par une prémisse. Un lecteur de la partie précédente, « Argentroi », écrit :

« Le terme Harka a une origine étymologique d’avant la colonisation. Les guerriers de chaque tribu, en quelque sorte la garde, formaient une Harka. Le colonialisme français s’est saisi du prestige de cette dénomination pour nommer ces nouveaux supplétifs lors de la révolution. Au début de la colonisation, l’armée française d’Afrique a eu recours et de la même manière aux Goumiers arabes, aux Turcos qui sont les résidus des troupes ottomanes ou aux Zouaves kabyles qui devinrent par la suite des réguliers de l’armée coloniale contrairement aux harkis qui restèrent des supplétifs seulement et qui n’eurent même pas le droit d’être évacués par la France lors de la débandade d’avant le jour de l’indépendance. »

Ces informations permettent, donc, de ne pas cantonner l’idéologie harkie à la seule période de la guerre de libération nationale, mais d’en constater l’existence, également, dans le passé lointain. Pourquoi pas, alors, prolonger l’emploi de ce mot à l’époque actuelle ?

La pertinence de cet usage a divers motifs : 1) profiter de la charge émotive très forte de ce terme, aussi bien parmi le peuple que parmi les intellectuels, pour comprendre et décrire une situation actuelle ; 2) recourir à un mot très populaire, tout en étant perçu par les intellectuels ; 3) déceler en quoi, si les formes de manifestation des faits sociaux changent, leur nature demeure essentiellement identique. Ainsi, le harkisme, pour nous Algériens (et tant mieux si cette acceptation autochtone passe dans les dictionnaires étrangers) est une idéologie qui se caractérise par le servilisme dans l’intérêt d’une oligarchie dominante-exploiteuse, au détriment du peuple, et cela en échange de privilèges plus ou moins consistants, matériels et symboliques (« prestige » social) (3). Cette extension d’un terme l’enrichit de sens et de signification, en l’adaptant à l’évolution sociale qui a suivi, jusqu’à aujourd’hui.

Toutefois, une amie (4) remarque :  «il est difficile de donner tout seul une définition à un mot. Le langage sert précisément à communiquer en s’appuyant sur un sens admis collectivement.»

Pourquoi ne pas tenter une nouvelle définition personnelle ?… Citons un exemple célèbre. Sauf défaillance de ma mémoire, le terme « idéologue » fut inventé par Napoléon Bonaparte, pour désigner les personnes dont l’activité principale consistait à produire des idées. Par la suite, Karl Marx et Friedrich Engels ont donné au même terme une signification spécifique. Pour simplifier, il s’agissait de la production d’idées, encore, mais étrangères, non conformes à la réalité, donc aliénées. Depuis lors, « idéologie » et « idéologue » sont employés et entendus soit dans leur première définition, soit dans la seconde, mais, malheureusement, sans généralement préciser la définition de référence. D’où la confusion dans les textes correspondants.

Pourquoi donc ne pas envisager une nouvelle définition de « harki » et « harkisme », si elle est opératoire pour une compréhension meilleure de l’évolution sociale, et donc pour une action plus efficace sur elle ?… N’est-ce pas ainsi que s’opère le progrès intellectuel et social ?

Quand à l’autre observation : « Le langage sert précisément à communiquer en s’appuyant sur un sens admis collectivement ». Pas toujours. Il reste encore à établir : 1) jusqu’à quel point le « sens admis par la collectivité » est pertinent, non seulement au moment de l’invention du mot, mais, aussi, au cours de l’évolution socio-historique ; 2) que désigne-t-on par « collectivité » dans le cadre d’une société caractérisée par des dominateurs-exploiteurs en opposition avec des dominés-exploités ? Que dire, par exemple, du « sens admis collectivement » de mots tels que « domination », « exploitation », « liberté », « solidarité » ?

Un exemple. L’amie, évoquée auparavant, m’écrit : « (…) lorsque j’expliquais mon engagement pour l’indépendance de l’Algérie, certains Algériens m’ont fait la remarque suivante : « Dans le fond, tu étais le « Harki des Algériens », liant ainsi l’Algérianité à la seule appartenance à la communauté musulmane. »

Dans le cas de cette amie, parler de « harki » est totalement incongru. En effet, l’idéologie harkie se caractérise, comme défini précédemment, par l’abandon de la cause d’un peuple (d’appartenance ou non), visant à s’affranchir de toute domination sociale, pour servir l’intérêt de la caste qui domine ce peuple.

Dans le vocabulaire, c’est la créativité langagière populaire qui doit primer, et porter l’intellectuel à en tenir compte et à en faire trésor conceptuel, en vue d’une concrétisation des mots.  Ceci étant dit, en parlant avec le peuple, il n’est pas exclu, il est même nécessaire, en employant les mots « harki » et « harkisme », d’en expliquer la nouvelle conception, de la mettre en relation avec ce qu’on appelle « agent », « collaborateur », « supplétif » de toute forme de domination sociale, notamment, à l’époque actuelle, néo-coloniale ou impérialiste étrangère, et celle bureaucratique intérieure. Quitte à indiquer les particularités entre harki de l’époque coloniale,  et celui de l’époque néo-coloniale et impérialiste. En effet, par exemple, allez dire au peuple que tel intellectuel, tel ex-ministre de l’énergie, tel dirigeant de parti politique est un « agent du néo-colonialisme » ou de l’impérialisme. Ensuite, ajoutez que c’est un « harki » du néo-colonialisme ou de l’impérialisme. Et vous constaterez quel mot est le mieux compris.

Complexe d’infériorité

Dans la partie précédente fut mentionné l’hypothèse du mépris-haine de soi du harki, se manifestant comme mépris-haine contre son compatriote, et cela avec une intensité surpassant celle des maîtres colonialistes. Ne sommes-nous pas dans le même phénomène avec les harkis actuels, dans tous les domaines : culturel, économique et politique ?… Par exemple, les écrits des intellectuels harkis ne se distinguent-ils pas par un mépris-haine des Algériens pire que celui de leurs mentors français ?… Dans le théâtre, le recours de l’État à un Slimane Bénaissa comme « commissaire » d’un festival international, ne prouve-t-il pas la préférence, de ceux qui l’ont choisi à ce poste, pour les « artistes » harkis ? Et les personnes qui agissent dans l’économie en manifestant un zèle tout particulier à faire appel à l’ « expertise » étrangère (principalement aux États-Unis), au mépris de celle des experts algériens, n’agissent-ils pas en harkis ?

Le motif de ce harkisme (servilisme) d’autochtones ou d’origine est facilement explicable par trois motifs, au moins : 1) l’étranger, pour manifester son mépris-haine de l’autochtone à néo-coloniser, ne peut pas aller au-delà d’une certaine stigmatisation, pour ne pas risquer d’être accusé de racisme. Au contraire, l’autochtone ou d’origine algérien (ou africain, asiatique, latino-américain) peut exagérer autant que son mépris-haine le stimule, car il ne sera pas accusé de racisme, puisqu’il appartient où est d’origine de ce peuple qu’il stigmatise. Alors, bienvenues les outrances ! Au plaisir des néo-colonisateurs ! 2) Ces outrances sont d’autant plus graves que leur locuteur éprouve, plus ou moins consciemment, du mépris-haine pour soi, parce qu’il appartient ou vient de ce peuple qu’il stigmatise. L’intensité de ce mépris-haine de soi est telle que la personne qui en souffre fait tout son possible pour se démarquer-distinguer-se hausser du peuple dont il fait partie ou dont il est originaire. Nouvelle manière de « Ya banania ! » et de « Beni oui-oui ! », si chéris par les colonialistes. N’est-ce pas ainsi que se comprend, par exemple, l’article de Kamal Daoud sur les viols de Cologne ? 3) Le dernier motif qui caractérise les  harkis de tout pays est, faisant contre-poids à leur auto-mépris/haine, leur amour de leurs maîtres, amour révérenciel et référentiel, cependant pas toujours affirmé, peut-être non reconnu consciemment (5).

Le harki, qu’il appartienne aux supplétifs de l’armée coloniale ou aux « intellectuels » et représentants économiques et politiques de l’époque actuelle néo-coloniale, a une double particularité. D’une part, il est au service de la caste dominatrice-exploiteuse, en tant que « courroie de transmission », de contrôle et de légitimation ; en même temps, bien entendu, il se proclame au service de la « liberté », du « progrès », de la « démocratie », de la « nation », du « peuple », etc. D’autre part, ce harki est, lui aussi, dominé-exploité par cette caste maîtresse ; cependant, il déclare qu’il agit en personne « libre », « autonome », « indépendante », au service de l’humanité ». Le croit-il réellement, à moins d’être un imbécile ? Mais peut-on l’être quand on sait gagner, de la part des dominateurs, de l’argent et une position médiatique ?

L’hydre à plusieurs têtes

Venons à d’autres considérations. Les indépendances nationales ne furent accordées par les oligarchies colonialistes qu’en s’assurant de maintenir, d’une manière ouverte ou secrète, leurs intérêts économiques et territoriaux. Ces oligarchies ont appelé ce procédé du beau terme de « coopération ». Concernant les ex-colonies françaises, on sait comment elle s’est concrétisée : réseaux parallèles des services secrets français (Foccart, avec De Gaulle), bourses d’études à une « élite » indigène pour la transformer en agent local néo-colonial, présence d’entreprises françaises pour exploiter main-d’œuvre et ressources naturelles, traitements médiatiques de faveur pour toute voix « intellectuelle » justifiant les « bienfaits » du colonialisme et de son avatar néo-colonialiste, enfin, pour les ex-colonies les plus dociles, présence de bases militaires françaises, bien entendu pour la « stabilité du pays » (entendons : le maintien de la caste harkie qui le domine) et pour la « défense des intérêts de la France » (autrement dit : de son oligarchie économique). Voilà comment le passé colonial n’est pas entièrement révolu. Il existe sous une forme plus adaptée aux circonstances, tout simplement. Le rapace colonialiste est simplement devenu un rapace néo-colonial : le loup s’est déguisé en bonne grand-mère. Quoique, si nécessaire, le loup enlève son masque et se révèle ce qu’il est : Irak, Libye, Syrie, Yémen, etc. Si l’on n’y prend pas garde, demain l’Iran, puis l’Algérie.

Cependant, certains voudraient faire croire que ce passé est révolu. Parmi eux, le président Emmanuel Macron. Lors de son dernier « bain de foule » à Alger, il apostropha rudement un jeune Algérien, en lui déclarant qu’il devait oublier le passé, et ne s’intéresser qu’au présent et à l’avenir. Comment cela est-il possible quand le passé conditionne directement le présent ?… Contentons-nous de quelques exemples. Comment expliquer qu’un président français recourt toujours à un « bain de foule » lors de sa visite en Algérie, alors qu’un président algérien, au contraire, n’en a jamais bénéficié à Paris ? Que la reconnaissance de la valeur intellectuelle d’un Algérien, dans son pays même, passe obligatoirement par une primordiale reconnaissance par des Français, appartenant à l’oligarchie dominante ? L’ascendant d’un Bernard-Henri Levi sur des intellectuels algériens, sans lequel ils seraient méconnus ? Les considérations sur la femme et l’Islam de la part de Assia Djebbar, avant son accession à l’Académie Française ? Le refus de l’oligarchie française de reconnaître officiellement les méfaits du colonialisme en Algérie comme crimes de guerre et crimes contre l’humanité ? Sans parler des secteurs de la santé, de l’éducation et autre… De tels faits obligent à considérer que l’idéologie harkie, avec l’évolution socio-historique actuelle, n’a fait que se manifester dans des domaines plus larges, de manière différente. Nous n’en sommes plus à ce lumpenprolétariat d’Algériens de confession musulmane, supplétifs armés mercenaires de l’armada coloniale. À présent, en Algérie comme ailleurs, l’idéologie harkie est incarnée par des « intellectuels », des représentants économiques et politiques, au service du capitalisme néo-colonial ou impérialiste, et de son auxiliaire national.

Cheval de Troie et Muraille de Chine

Dans Wikipedia, on lit : « En 2008, l’historien algérien Mohamed Harbi écrit « qu’il faudrait étudier l’histoire d’une manière plus précise et renoncer le plus vite possible à toute une série de stigmatisations dangereuses ». Il reste à préciser en quoi consistent ces stigmatisations, et ne pas en faire un révisionnisme historique pour légitimer une domination passée et son avatar néo-colonial présent. Cette étude a tenté de fournir des éléments d’éclaircissement, et des motifs qui rendent pertinente la nécessité de parler, aujourd’hui, d’idéologie harkie et de harkisme actuels, sous forme inédite et plus large, pour les déceler et les neutraliser.

Le but de cette série de contributions s’explique également, par un autre fait. Ne jamais perdre de vue les leçons du passé pour affronter le présent. La ville de Troie résista une dizaine d’années aux agresseurs grecs coalisés. Elle ne fut prise que par la ruse : l’introduction dans la cité de guerriers assaillants, cachés dans une statue de cheval, présentée par les agresseurs comme un « don » aux habitants de la ville. On connaît la suite : massacre des résistants troyens, réduction des survivants à l’esclavage, et accaparement des richesses matérielles. Ne pas oublier non plus la muraille de Chine. Elle protégea pendant des siècles le peuple chinois des envahisseurs étrangers. C’est uniquement en soudoyant des soldats chinois, chargés de surveiller une porte de cette muraille, que les agresseurs réussirent à pénétrer en Chine, puis à asservir son peuple pendant longtemps.

Cela pour dire que les intellectuels et les peuples des pays, dont l’Algérie, qui sont dans les plans de domination néo-coloniale, impérialiste ou colonialiste israélienne, doivent déployer le maximum de vigilance pour contrecarrer deux très graves menaces masquées. La première se constate dans les tentatives d’introduction d’un cheval de Troie au sein des peuples à néo-coloniser, sous forme de « coopération au développement ». La seconde menace consiste à veiller à l’intégrité citoyenne des « soldats » qui gardent les « portes » des « murailles » des peuples à risque : ces « soldats » agissent dans tous les domaines de la vie sociale : non pas seulement militaire, mais également dans la culture, l’économie et la politique. Autrement dit, il est impératif de déceler et combattre toutes les formes et avatars d’idéologie harkie, volontaire ou involontaire, dans tous les domaines, continuellement. Cette idéologie est la ruse dont se masquent les agents serviles autochtones (ou d’origine) des dominations ou projets de domination actuelle sur les peuples. Pour contrecarrer les dominateurs, il faut d’abord empêcher leurs agents autochtones de leur préparer le terrain.

Concluons par un un commentaire très émouvant, paru dans la contribution précédente (6). Son  auteur me fait l’honneur, dont je le remercie infiniment, de m’appeler « khayi », terme belabbésien pour dire « frère ». Par une anecdote du passé, il a montré la différence entre un comportement de harki et celui d’un défenseur du peuple opprimé. Aujourd’hui, les formes d’oppression ont simplement changé d’aspect, mais leur nature oppressive persiste. Il faut donc leur opposer les formes adéquates de résistance. La guerre de libération nationale doit être poursuivie par le combat pacifique pour la libération sociale, où se conjugueront harmonieusement liberté individuelle et solidarité collective. Fin.

K. N.,

Email : kad-n@email.com

Notes

(1) Voir A. Merdaci,  https://www.algeriepatriotique.com/2018/03/28/contribution-dabdellali-merdaci-breve-adresse-a-naturalise-honteux/

(2) Pour se limiter à deux cas, avant de s’illustrer médiatiquement, sauf erreur de ma part, Kamal Daoud reconnut avoir été proche du courant réactionnaire clérical islamiste, tandis que Boualem Sansal fut un bureaucrate du régime algérien. Cependant, dans les années 1969-1970, Slimane Bénaissa (s’il s’agit de la personne que j’avais alors connue) s’activait au sein de la compagnie « Théâtre et Culture », d’Alger, d’orientation « progressiste », autrement dit de « soutien critique » au régime alors existant.

(3) Dans un commentaire à la partie précédente , Bekaddour Mohammed écrit : « Par quel mot EXACT qualifier les Algériens qui même en 2018 tapent aux portes des administrations françaises pour avoir la nationalité française, malgré la loi française du mariage homosexuel, éclairez ma lanterne, merci infiniment ! »… Sur la base de tout ce qui vient d’être dit dans cette étude, demander une nationalité étrangère, y compris de l’ex-pays colonial, n’est pas en soi un comportement harki. Il l’est uniquement si le motif de cette décision réside dans un enrôlement, en échange de privilèges, comme serviteur dans le système de la caste oligarchique du pays envisagé. Distinguons donc : d’une part, il y un nationalisme chauvin, caractéristique de toutes les oligarchies dominantes, qui mettent en opposition les peuples, au nom de la prétendue « nation » ; nous avons constaté les guerres auxquelles cette conception a mené. D’autre part, il y a le nationalisme populaire patriotique, pour lequel l’appartenance à un peuple n’exclut pas mais englobe l’appartenance à tous les peuples de cette planète, parce que tous sont dominés par des castes diverses, et devraient par conséquent s’en affranchir pour être libres et solidaires à l’échelle planétaire.

(4) Son identité fut décrite en note dans la partie précédente : ses ancêtres de confession juive étaient présents dans le pays bien avant la conquête arabo-musulmane.

(5) Voir le très éclairant « Traité de la servitude volontaire » d’Étienne de la Boétie, librement accessible sur internet.

(6) https://www.algeriepatriotique.com/2018/07/02/contre-lideologie-harkie-pour-une-culture-libre-et-solidaire-lideologie-harkie-du-passe-bourreau-et-victime-15/

 

Auteur
Kaddour Naïmi

 




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Un 5 Juillet sous tension à Takhmeret

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Tiaret

Un 5 Juillet sous tension à Takhmeret

Lors de la visite du chef de l’exécutif de la wilaya de Tiaret, mercredi 4 juillet, en marge des festivités du 56e anniversaire de l’indépendance pour procéder à la remise symbolique des clés de 359 logements à la commune de Takhemaret, à l’extrême ouest du chef-lieu de wilaya de Tiaret, une manifestation citoyenne pacifique, a secoué cette paisible commune, a-ton-appris de source locale. En effet, plusieurs dizaines de citoyens rassemblés à l’entrée principale de la commune munis de pancartes, scandaient des slogans hostiles au wali et au président d’APC sous le regard de dizaines de policiers et gendarmes déployés depuis la matinée sur les principales artères de la commune.

Les manifestants ont dénoncé le bradage du foncier dans l’ensemble du territoire de la wilaya qui connaît ces dernières années une courbe ascendante et particulièrement dans la commune de Takhemeret. Les protestataires, excédés, accusent les autorités, entre autres, d’avoir cédé une assiette foncière de plus de 7500 m2, laquelle abritait il y a de cela quelques années, une caserne militaire spécialisée dans la lutte anti-terroriste pour la réalisation d’un centre de contrôle technique de véhicules. Cette transaction foncière a été qualifiée par les habitants de détournement flagrant du foncier au nom de l’investissement, rappelant que le standard international exigé pour la réalisation de ce genre de projet n’atteint pas 1000 m2.

Le raz-le-bol ajouté au mal-vivre ont poussé ces habitants à bout, à ce mouvement de protestation ; le maire a été ridiculisé et même traité de voleur par la foule.

Les services de sécurité qui ont procédé à des interpellations parmi les meneurs de ce mouvement pacifique ont d’ailleurs eu toute la peine pour ramener le calme. Devant ce spectacle le  wali quitte Takhemeret en colère pour se rendre ensuite à la commune de Aïn El-Hadid où il devait inaugurer une station service et prendre son déjeuner avec l’ensemble de la délégation wilayale. Quoi qu’il en soit cet incident a offert un spectacle navrant du début des festivités et a plombé l’événement qui était censé offrir une belle image de ce 5 juillet.

Auteur
K.O.

 




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Aux racines du désenchantement collectif

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Fête de l’Indépendance 56 ans après:

Aux racines du désenchantement collectif

Ces colonels de l’ALN étaient biffés et interdits de l’histoire officielle pendant près de 30 ans.

Tout a-t-il été dit sur le 5 juillet, son sens, sa profondeur, ses ambitions et, plus d’un siècle après, son…peu enviable destin? Feu Ali Zamoum, un des déclencheurs du 1er novembre sur le terrain, et au sujet duquel Mostefa Lacheraf dira : « Ali Zamoum, c’est la sincérité faite homme », écrit dans Le Pays des hommes libres, publié (Casbah Éditions-2006): « Depuis déjà de nombreuses années, j’ai entendu des critiques graves portées à l’égard de la lutte de libération.

D’abord, je ne prenais pas trop au sérieux ces excès de langage. Je me disais que ‘’les mots dépassaient la pensée’’ de ces personnes qui devaient affronter d’intolérables difficultés pour vivre décemment même après l’indépendance, alors que certains avaient commencé à amasser rapidement des fortunes. Le piston, le vol les passe-droits et les abus se développaient au sein de la classe dirigeante, au nom du FLN, de la révolution et des martyrs, et parfois, par les anciens combattants eux-mêmes, devant le peuple stupéfait et révolté. ‘’Tu vois ce qu’ils ont fait de ce pays que vous avez libéré ? Les martyres n’auraient pas accepté de mourir s’ils avaient su’’. Puis, c’est carrément : ‘’Nous aurions été mieux si la France était restée… ». Dans la suite de son explication, Zamoum nous fera savoir que le désenchantement collectif relève, quelque part aussi, d’une responsabilité collective dans laquelle sont impliqués, en premier lieu, ceux qui, en 62, ont volé la victoire au peuple, en légitimant la force armée des frontières au détriment des organismes réguliers de la révolution, à commencer par le gouvernement provisoire ; mais, sont aussi impliqués dans ce désenchantement tous ceux qui restèrent les bras croisés, s’arrêtant uniquement sur le constat de cette usurpation de pouvoir.

La jeunesse d’aujourd’hui a sans doute du mal à se représenter la motivation et la fougue qui ont conduit des jeunes, parfois à peine sortis de l’adolescence, à consentir le sacrifice suprême à partie de cette nuit de la Toussaint, le 1er novembre 1954. Si une telle méconnaissance de l’histoire contemporaine du pays est bien réelle, et si des « blancs » continuent à ponctuer certaines pages de cette glorieuse épopée, c’est que les années de l’Indépendance sont mal gérées. Elles n’ont pas pu, pour plusieurs raisons- à commencer par celles de vils calculs de la course au pouvoir-, éclairer les jeunes d’aujourd’hui sur ce que représentait le colonialisme en termes d’injustice et de déni de l’algérianité, et sur la nature et la force du combat des libérateur du pays.

Il ne faudrait surtout pas s’appuyer sur le contenu des manuels scolaires ou sur quelques émissions de télévision pour soutenir le contraire. Leur contenu est d’une affligeante pauvreté. Ce sont des récits et des photos sans âme, qui ne sont soutenus par aucune autre action pédagogique, ni, surtout, par un prolongement dans l’action quotidienne des dirigeants qui, depuis, 1962, se réclament de la légitimité historique. Au nom de cette légitimité, beaucoup de mal a été fait au pays. Plus d’un demi-siècle d’errements politiques, d’errance économique et de désert culturel.

Une légitimité historique débilitante

Au nom de la légitimité historique, des groupes ou des clans ont marginalisé d’autres groupes; voire, ils les ont éliminés même physiquement. En l’espace d’un demi-siècle, les Algériens ont connu la guerre des wilayas, le socialisme tiers-mondiste avec ses « trois révolutions », l’ouverture libérale nourrie à la rente et contrôlée par le parti unique, la cessation de payement et le passage sous les fourches caudines du FMI, la guerre civile des années 1990, l’euphorie de la rente pétrolière des années 2000, avec ses excès, ses dérives et la crise qui l’affecte à partir de 2014.

Tout au long de cette période, l’Algérie est passée de 9 millions d’habitant à plus de 42 millions. Elle a connu les maquis du FFS de 1963, le coup d’Etat de 1965, la tentative du coup d’Etat de 1967, les assassinats politiques, le Printemps berbère en Kabylie, la révolte de la jeunesse en octobre 1988, l’annulation des élections législatives en janvier 1992, le terrorisme islamiste à partir de cette date, le Printemps noir au cours duquel furent tués par le gendarmes 126 jeunes en Kabylie et les tentatives d’incursion du Printemps arabe à partir de 2011.

Hormis une chronologie squelettique et décharnée de la guerre de Libération nationale, la majeure partie du parcours de l’Algérie depuis l’Indépendance n’est pas écrite dans les manuels scolaires et est rarement évoquée, avec les circonspections d’usage, dans les médias publics. Les quelques actes symboliques de « réconciliation » avec l’histoire accomplis par le président Bouteflika au début de son premier mandat (baptisation de certaines infrastructures des noms de Ferhat Abbas, Messali El Hadj, Ahmed Medeghri,…) sont insuffisants pour réaliser le grand acte de réconciliation et, surtout, pour faire en sorte que la jeunesse d’aujourd’hui s’approprie complètement son histoire, avec ses épopées et ses déconvenues, ses triomphes et ses contradictions.

À quand la fin des règlements de compte ?

Incontestablement, les espaces arrachés dans le domaine des libertés publiques, à commencer par la liberté d’expression, ont mis en relief le désir, enfoui mais profond, de la société de chercher à se mettre en accord avec les repères historiques du pays, et singulièrement ceux qui ont jalonné et animé le combat pour la libération du pays des griffes du colonialisme; un combat qui remonte aux révoltes populaires du 19e siècle avant de s’organiser de façon moderne en regroupements politiques à partir de 1926, avec l’Etoile Nord-Africaine.

La jeunesse algérienne d’aujourd’hui, handicapée par une école claudicante et happée par le clinquant d’une civilisation technologique à laquelle elle n’a pas contribué par la création, s’est longtemps trouvée prisonnière d’une logique gérontocratique au niveau des instances dirigeantes du pays, laquelle ne cesse de faire valoir ses désirs de s’éterniser aux commandes des organisations politiques et du pays. Cela constitue imparablement un « brouillard », voire une fumée toxique pour les aspirations de la jeunesse à connaître l’histoire du pays, et particulièrement le glorieux épisode de la guerre de Libération, et à se projeter dans un avenir radieux, loin des vils calculs politiciens de ceux qui, à un âge avancé, s’étrillent encore pour des postes de responsabilité servis par une rente déclinante.

Auteur
Amar Naït Messaoud

 




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Pas de coup d’Etat avant la finale S.V.P !

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FOOTAISES de Meziane Ourad

Pas de coup d’Etat avant la finale S.V.P !

Ce samedi 7 juillet, l’équipe de Tunisie rencontre celle du Zimbabwe pour le compte des qualifications de la zone Afrique à la coupe du monde de rugby qui doit se dérouler, l’année prochaine, au Japon.

Comme à l’accoutumée, ce continent qui adore les guerres et les scandales s’est offert en spectacle. Les Zimbabwéens qui prétendent aller au Japon défendre les couleurs de l’Afrique dans un sport, le rugby, qu’ils découvrent à peine, débarquent à Béja, sans argent de poche, sans régie. Les hôtes tunisiens, pour leur part, habitués à brader les séjours « all inclusive » à 200 euros la semaine dans leurs « quatre étoiles » Taïwan, ont complètement manqué à leur devoir d’accueillants. Ils ont proposé aux Zimbabwéens un taudis auquel ces derniers ont préféré le trottoir ! Une équipe nationale africaine s’est retrouvée au vu et au su de l’ensemble de la planète, réduite, avec armes et bagages, à coucher dans la rue !

L’avenir de la terre se trouve en Afrique, nous serinent, à longueur de subtiles projections, les experts occidentaux. Il n’y a que les Africains qui ne croient pas à cette prédiction fondée, en fait, sur l’élévation du potentiel économique et des ressources inestimables du continent.

La corruption, le tribalisme, l’intégrisme religieux, des fléaux destructeurs gangrènent nos terres soixante ans après les indépendances.

On en arrive à consacrer le ridicule comme mode de vie. Comment est-il possible qu’on en arrive là ? Un pays, dont l’essentiel de l’économie repose sur un tourisme au rabais, oublie « l’hospitalité légendaire des maghrébins » à tel point de laisser coucher dehors une délégation d’une trentaine de personnes représentant 14 millions d’âmes !

David Cottart, l’ancien ministre des Sports de ce pays d’Afrique australe, qui se prépare à aller à ses premières élections supposées démocratiques le 30 de ce mois, n’a pas mâché ses mots : « Notre équipe nationale de rugby est traitée de la façon la plus épouvantable en Tunisie. Ils ont été contraints de dormir dans la rue car le logement qui leur a été offert était dégoutant. »

Ces coups de Trafalgar sont monnaie courante sur le continent, et nos équipes engagées, notamment, dans les championnats africains de football en ont eu à souffrir à maintes reprises. Ça a commencé, les vieux s’en souviennent, par la pichenette du gardien sénégalais de la « Jeanne d’Arc » qui a fracassé le crâne de Lalmas, en 1970. De graves incidents avaient eu lieu au « 20-Août » qui s’appelait alors « le stade El Annassers ». Le grand Chabab de Belcourt et son attaque mitrailleuse – Boudjenoune, Lalmas, Khalem, Selmi, Achour – bien que vainqueur 5 à 3 à l’aller, a déclaré forfait pour le retour à Dakar où il était acquis qu’il allait tomber dans un traquenard.

Beaucoup plus près dans l’espace et dans le temps, ce sont les supporters des Verts qui ont été piégés à Sfax, à l’occasion de la coupe d’Afrique des nations de 2004. Les fans de l’équipe qui n’ont pas eu un comportement irréprochable ont été piégés par les hooligans tunisiens ostensiblement épaulés par la police. Le bilan n’est à ce jour pas connu avec exactitude : deux morts, entre une dizaine et une vingtaine de blessés. Quelques disparitions et plusieurs arrestations. L’Afrique est un territoire encore sauvage. Beaucoup de zones d’ombre y sont encore à explorer. C’est tellement sauvage que Madjer jusque-là réputé être plutôt proche du pouvoir, vient de se découvrir une âme rebelle. Viré, après à peine huit mois d’exercice à la tête de l’EN, sans jamais avoir disputé et donc perdu un match officiel, il crie au complot. « Mon limogeage est un acte politique. Les gens qui m’insultaient et réclamaient ma tête lors des matchs amicaux joués à domicile, étaient payés 2000 DA pour le faire ! »

La messe est dite. Si Madjer lui-même, pouponné par celui dont il a soutenu le quatrième mandat, se rebiffe, c’est qu’il y a de l’eau dans le gaz.

Au moment même où Madjer s’exprimait, Bouteflika, le spectre d’El-Mouradia limogeait le général-major Menad Nouba, patron de la gendarmerie et quelques autres lampistes.

Pour noyer le poisson et qu’on ne spécule pas trop sur le sens de ces purges de juillet, l’Algérie, rompue à l’exercice, agite une nouvelle fois les attaques inoffensives du Maroc.

Sputnik France, le média russe, au lieu de se placer à l’avant-garde de l’information sur son mondial de foot, s’amuse à jeter de l’huile sur le feu, en exposant quotidiennement les derniers monstres de guerres achetés par l’Algérie à son pays. Il ne pouvait y avoir mieux pour flatter l’égo de notre redoublante équipe nationale que de lui rappeler que son armée est en passe de devenir l’une des plus puissante au monde…

Les Français, ces cousins qui nous boudent depuis que nous avons choisi d’être indépendants, ne sont pas en reste en matière d’orgueil mal embouché.

Comme à chaque veille de rencontre impliquant les Bleus, observateurs et supporters y vont de leurs prévisions chauvines. Ils ont déjà enterré l’Uruguay et se voient – pourquoi pas ? – vainqueurs du Brésil en demi-finale. La première fois que la France a rencontré l’Uruguay en coupe du monde c’était en 1966 en Angleterre. 2 à 1 pour la céleste. Les deux autres retrouvailles, en 2002 et 2010 se sont soldées par des nuls vierges. Il n’y a donc pas de quoi se la ramener avant que le match de demain ne soit joué.

La France est le premier pays au monde à avoir reconnu l’indépendance de l’Uruguay, acquise en 1825 et actée en 1928. Nombreux de grands joueurs de ce petit pays d’Amérique latine ont évolué dans l’hexagone. Le plus célèbre d’entre eux reste Enzo Francescoli qui a fait les beaux jours de Marseille et qui a légué son prénom au fils de Zidane, son inconditionnel admirateur.

Maintenant, qu’il ne reste plus que deux matchs à jouer aux nombreux migrants qui constituent l’équipe de France, avant la finale, la cour de Bouteflika serait bien inspirée de ne pas nous concocter un séisme.

Pas de coup d’Etat avant la finale, s’il vous plaît !

Auteur
Meziane Ourad

 




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