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Missiles et barils d’explosifs sur les zones rebelles de la province de Deraa

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Syrie

Missiles et barils d’explosifs sur les zones rebelles de la province de Deraa

Le régime syrien et son allié russe ont soumis à un déluge de feu les secteurs rebelles de la province de Deraa après l’échec des négociations avec les insurgés, une escalade inédite depuis le début de l’offensive sur cette région du sud du pays en guerre.

Toute la nuit de mercredi à jeudi, des « centaines » de missiles et de barils d’explosifs ont été lancés par les aviations syrienne et russe sur les zones rebelles notamment près de la ville de Deraa, chef-lieu de la province du même nom, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Et les frappes se poursuivent jeudi matin.

« Les avions syriens et russes tentent de transformer ces zones en enfer », a affirmé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, en parlant d’un « bombardement hystérique sur la province de Deraa dans une tentative de faire plier les rebelles après leur refus de se soumettre aux conditions russes pour un arrêt des combats ».

Selon un correspondant de l’AFP à l’entrée de la ville de Deraa, le pilonnage, qui n’a pas cessé de la nuit, est le plus violent depuis le début le 19 juin de l’assaut lancé par le régime pour reprendre la totalité de la province, qui borde la frontière avec la Jordanie et le plateau du Golan en majeure partie occupé par Israël.

A la faveur des bombardements, les forces du régime ont réussi, pour la première fois depuis plus de trois ans, à prendre jeudi le contrôle d’un poste de sécurité à la frontière avec la Jordanie, selon l’OSDH.

D’après l’ONG, six civils dont une femme et quatre enfants ont été tués dans les violents bombardements sur la ville de Saida, dans l’ouest de la province.

« La peur de tout »

« Il s’agit de la nuit la plus dure et la plus violente depuis le début de l’offensive barbare du régime syrien et des forces d’occupation russes », a écrit sur Twitter le militant syrien Omar al-Hariri, présent dans la ville de Deraa.

« Depuis l’annonce de l’échec des négociations, les bombardements n’ont pas cessé un seul instant », a déclaré à l’AFP Samer Homsi, 47 ans, qui a fui la ville de Deraa avec sa femme et ses quatre enfants.

« Les gens ici vivent sous les arbres ou dans des tentes bondées, rien ne nous protège des frappes », déplore-t-il. « La situation est très difficile. Nous vivons au milieu des oliviers, dans la peur de tout, des bombardements, sans eau ou assistance médicale proche ».

Les bombardements dans la province de Deraa avaient repris mercredi soir après l’annonce par les insurgés d’un échec des négociations avec la Russie qui cherche à convaincre les insurgés de rendre leurs armes.

Le régime a ouvert ce nouveau front dans le sud après avoir consolidé son pouvoir sur Damas et ses environs, en chassant rebelles et jihadistes, et avoir repris d’autres régions. Il contrôle actuellement plus de 60 % du territoire syrien, selon l’OSDH.

Adoptant une stratégie alliant bombardements meurtriers et négociations parrainées par Moscou, le pouvoir du président Bachar al-Assad a reconquis une trentaine de localités rebelles dans la province de Deraa, notamment avec des accords dits de « réconciliation » qui s’apparentent à des capitulations.

Réunion de l’ONU

Mais les insurgés ont annoncé mercredi « l’échec » des négociations. Les Russes ont proposé que les rebelles remettent leurs artilleries lourde et moyenne et qu’ils rejoignent la vie civile ou s’enrôlent dans des forces progouvernementales antijihadistes.

Les Russes ont insisté pour que l’artillerie lourde (des rebelles) soit abandonnée en une seule fois, ce que les rebelles ont refusé.

Face à l’offensive du régime dans le sud, la communauté internationale se révèle, une nouvelle fois, impuissante.

Depuis 2011, toutes les initiatives internationales visant à trouver une solution au conflit en Syrie qui a fait plus de 350.000 morts ont échoué.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir jeudi une réunion d’urgence à huis clos pour discuter de la situation dans le sud, selon des sources diplomatiques.

Les violences dans cette région ont fait entre 270.000 et 330.000 déplacés depuis le 19 juin, selon l’ONU, certains trouvant refuge près des frontières jordanienne et israélienne, où ils vivent dans un dénuement total.

Mais ni la Jordanie ni Israël ne veut les accueillir et, face au risque d’une crise humanitaire, l’organisation Human Rights Watch a appelé les deux pays à ouvrir leurs frontières.

Auteur
AFP

 




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Le baby boom à l’algérienne risque de coûter cher !

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Débat

Le baby boom à l’algérienne risque de coûter cher !

Nous sommes, depuis le 1er janvier 2018, 47,2 millions d’habitants, selon l’ONS. En raison de la progression de la natalité, le cap d’un million de naissance par an a été atteint pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie : 1,06 million de naissances vivantes ont été enregistrées auprès des services de l’état civil en 2017. Cette croissance de la natalité en Algérie constitue selon les experts une « singularité internationale » qui permet de croire à un « baby boom » ! La crise décourage-t-elle les couples à faire des bébés ? Dans les pays occidentaux, peut-être, mais en Algérie, certainement pas ! On aurait pu s’attendre à ce que l’incertitude suscitée par la crise pétrolière fasse chuter la fécondité et/ou le désir d’enfants chez les couples ou ceux en devenir, apparemment non ! Ce désir d’enfant ou cette aptitude à la procréation sans limites ne sont pas dus au hasard, puisque, rappelons-le, dans notre pays, plus on procrée, plus on touche d’allocations.

Notre pays va, ainsi, occuper le « haut du pavé » mondial en la matière. Autrement dit, les naissances annuelles seront de la dimension de la population d’une wilaya ! Les problèmes qui se posent et se poseront davantage à l’avenir, concerneront le chômage et l’emploi ; les derniers chiffres du chômage viennent d’être rendus publics : le taux est passé de 9,6% à 10,6% voire plus ; 25% des diplômés universitaires souffrent de ce phénomène. La pression sur le marché du travail s’accentuera avec 380 000 demandes d’emploi/an qu’il n’est pas possible de satisfaire, sachant que la fonction publique n’est plus « un réservoir d’emploi ». Les années à venir vont être extrêmement difficiles nous prédisent les experts ; selon une étude de l’ONS, les Algériens seront au nombre de 55 millions d’habitants entre 2050 et 2100, quand, peut-être, au même moment, à Dieu ne plaise, nos richesses fossiles tariront. Il reste le gaz de schiste diront certains, mais à quel prix et surtout comment y recourir ou penser à l’exploiter dans le contexte de crispation dans lequel se trouvent nos régions du Sud ?

De plus, et si la croissance économique tarderait à venir, et si la population active occupée serait en régression ou se stabiliserait à son niveau actuel, comment le gouvernement pourrait assurer les retraites d’aujourd’hui et de demain ? On comptait en 1988, huit travailleurs qui côtisaient pour un retraité ; aujourd’hui, ce rapport n’est plus que de 2,5 et les causes de cette situation sont connues : vieillissement progressif de la population nombre de retraités en hausse, suite aux mesures de départs volontaires, et autres fermetures d’entreprises publiques Le ministre du travail devrait se soucier davantage du rapport «actifs-inactifs» ou le nombre de ceux qui ont un emploi diminue à vue d’œil, contrairement aux seconds dont le nombre augmente, ce qui a pour effet de diminuer la part des cotisations salariales. Sachant que notre système de retraite est fondé sur la logique de la répartition, il faudrait qu’il explique comment et surtout où il compte trouver des sources de financement complémentaires à même de garantir le système de retraite actuel ? Si l’on ne renoue pas, et vite, avec la croissance hors hydrocarbures, et de manière forte et durable, la population en âge de travailler ne trouvera pas d’emploi, y compris chez les universitaires, sachant que toutes les mesures Ansej et Anjem ont montré leurs. L’inéluctable vieillissement de la population risque, également, d’aggraver, encore plus, la situation : la population des «vieux» passant de 6,2% en 2000 à 9,2% en 2020, pourrait atteindre 22% en 2050. Phénomène encore inimaginable, il y a quelques années, les personnes âgées souvent démunies, sont de plus en plus nombreuses à se retrouver sans assistance ; les liens familiaux, de plus en plus distendus, voire une absence totale de liens, provoquent, en plus, une marginalisation de cette catégorie de citoyens qui ne bénéficient pas d’aides sociales suffisantes pour vivre décemment. Sur le plan des infrastructures, les foyers pour personnes âgées sont rares, ou quand ils existent manquent de tout.

Les services de gériatrie sont quasi-inexistants, carence qui impactera le corps médical, lui-même en butte à de nombreux problèmes que le ministre du secteur n’est pas arrivé à résoudre. Rappelons aussi pour corser cette équation que le boom des naissances des années 70/80/90 a fait qu’actuellement, environ 70% de la population algérienne a moins de 35 ans et que cela n’est pas sans conséquences sur l’emploi, le logement, la facture alimentaire, les loisirs etc. Tous ces trentenaires issus du boom des années 70/80/90 et notamment les jeunes algériennes nées à ces époques ont le désir de fonder une famille, même si elles ne doivent avoir qu’un ou deux enfants, ces naissances seront beaucoup plus nombreuses que les décès concomitants des personnes nées il y a 50 ans. Il s’en suit, selon les experts, que la population algérienne poursuivra, une croissance pendant une génération avant de se stabiliser. Si l’on voulait la stabiliser au plus vite, il faudrait des mesures dictatoriales pour empêcher les femmes d’enfanter. Il y a la piste du plafonnement des allocations familiales à 2/3 enfants mais beaucoup doutent de son efficacité. Il y a aussi le poids des traditions et de notre religion qui est contre toute limitation. On l’aura compris, inutile d’ouvrir ce débat, au risque de donner du «grain à moudre» à qui vous savez !

De plus, l’Algérie n’étant pas la Chine, on ne peut parler de restriction ou de limitation «politique» des naissances ; cela ne serait pas, seulement, immoral, ce serait, également, stupide avec le risque de déboucher sur un coup d’«accordéon», comme en 1970, lorsque les dirigeants de l’époque ont estimé «qu’il y a avait trop de médecins et pas assez de pêcheurs en Algérie». Ils ont donc fermé l’accès aux facs de médecine et subventionné l’achat massif de petites embarcations de pêche, pour s’apercevoir, ensuite (et à ce jour) que l’on manque de personnel médical (gériatrie, par exemple), et qu’on n’a pas, pour autant, résolu notre problème d’abondance de poissons. Le tableau est noir et cette histoire de démographie galopante va l’enténébrer davantage, ce qui doit inquiéter, en haut lieu ou pour le moins Ahmed Ouyahia et son ministre de la santé ! Ce dernier devra dérouler sa «feuille de route» pour dire ce qu’il compte faire pour juguler ou, pour le moins, réguler la démographie dans notre pays : Estime-t-il que la croissance démographique est excessive et préoccupante notamment dans la conjoncture présente, comme le soutiennent les économistes qui y voient un frein au développement ? Va-t-il donc s’engager dans une politique de planification familiale ? Ou est-ce une bénédiction et un atout pour l’avenir, comme le pensent certains démographes qui disent que l’Algérie, puissance régionale, s’il en est, se comporterait mieux avec une population de 100/200 millions d’habitants ? Que va-t-il faire, également, de tous ces «vieux», du million de naissances prévu annuellement et de tous ces trentenaires qui attendent tout de «l’Etat-providence» ? Voilà un débat à même de nous sortir des « oui au 5e mandat », des uns, ou du « wait and see » des autres, si tant est que tous ces politiques daignent parler à notre intelligence ! Notons, déjà, que deux écoles s’affrontent en la matière : La Chine qui contraint ses citoyens, depuis des lustres, à un contrôle des naissances draconien «politique de l’enfant unique» l’Inde, qui ayant décidé de «laisser filer», sera plus peuplée que la Chine avec un âge moyen moins élevé. Dans les années 1950, le général de Gaulle, disait de la Chine de l’époque, qu’elle était «innombrable et misérable». C’est parce qu’elle a fait l’effort de ne pas être plus innombrable chaque année, qu’elle a cessé, aujourd’hui, d’être misérable ! L’Inde, quant à elle, n’ayant pas voulu faire le même effort, s’est laissée distancer par la Chine et par la plupart des autres pays asiatiques. L’Algérie peut-elle emprunter la même voie que la Chine, c’est-à-dire tenter d’être innombrable ? Certains le pensent, en mettant en avant le qualificatif «jeune» pour définir la population du Maghreb en général et de l’Algérie en particulier. Ils évoquent un « dividende démographique » qui demeure une chance pour notre pays, car ce capital humain constitue un formidable vecteur de croissance si de lourds investissements sont rapidement investis dans l’emploi, la santé et l’éducation afin de pérenniser des économies encore fragiles. Le dividende démographique de l’Algérie, d’aujourd’hui, qualifié aussi « d’aubaine démographique », lui donne la possibilité selon les experts, d’accroître son PNB. Il commencera à se refermer à partir de l’an 2020 ! Toutefois, il nous reste à peine huit années pour engager les réformes et les efforts indispensables. Rater cette occasion, c’est rater son rendez-vous avec l’histoire et le prix en serait, alors, particulièrement lourd ! Nos gouvernants et tous ceux qui parmi les «résignés-réclamants» comme les décrit Jacques Attali, l’ancien conseiller de François Mitterrand qui continueront de suivre le mauvais exemple que nous donne l’Inde, doivent savoir qu’ils ne pourront ni éduquer, ni soigner, ni donner de l’emploi encore moins assurer la sécurité, ou loger une population en croissance démographique, trop rapide. Les résignés-réclamants, pour ceux qui viendraient encore à l’ignorer, sont des personnes qui sont incapables de prendre leur destin en mains, elles demandent à l’Etat de la sécurité (c’est-à-dire de la défense, de la police, de l’instruction, de la santé, un logement et un emploi qui passe par une formation), exigeant les meilleurs services pour le prix le plus bas. Ces gens-là sont consommateurs égoïstes de services publics qu’ils ne songent même pas à rendre aux autres. Ils ne font que réclamer des miettes d’une abondance en voie d’extinction ! L’explosion démographique bouleversera l’Algérie dans les années à venir et à moins d’une bonne gouvernance et d’une relance économique providentielle, le pays peut connaître de sérieux problèmes de dépendances, voire d’endettement. La croissance économique du pays va être « mangée » par une démographie galopante et le débat est, d’ores et déjà, ouvert entre ceux qui pensent que l’incertitude économique est mauvaise pour la démographie et ceux qui estiment que la récession encourage plutôt le nombre de naissances. N’est-il pas temps, aujourd’hui, de penser à maîtriser cette croissance inutile et perverse qui dilapide les ressources fossiles du pays ? Sans compter ses impacts sur la vie économique et sociale ? Le gouvernement d’Ahmed Ouyahia (ou celui qui viendrait à lui succéder en 2019) a donc, pour ardente obligation, de ramener la démographie à un taux raisonnable et qu’il cesse, une fois pour toute, de s’en remettre aux cours du pétrole, espérant quelque miracle !

Auteur
Cherif Ali

 




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Souvenirs d’un p’tit Algérien sur l’indépendance et ses travers !

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1962-2018 : la liberté confisquée par le clan d’Oujda

Souvenirs d’un p’tit Algérien sur l’indépendance et ses travers !

Bien des mois après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, il était encore là, le poste avancé de l’armée française, avec sa petite caserne bien dressée sur les hauteurs de la colline d’en face. Les soldats circulaient inlassablement entre la cime et le petit local d’en bas, lequel faisait office d’infirmerie, de cinéma, de salle de classe, de bibliothèque et de lieu de manifestations diverses auxquelles nous étions parfois conviés, au gré de l’humeur de l’officier ou du sous-officier responsable du jour.

Humeur souvent conforme à nos attitudes, arborée pour récompenser notre sagesse d’enfants dociles ou punir nos turbulences de récalcitrants. Parmi ces jeunes officiers, il y en avait un, il s’appelait Geste, un blond au visage rond, lunettes et sourire en permanence, qui avait conquis le cœur et la confiance de tous les villageois. Il faisait preuve de serviabilité, d’amabilité à l’égard de chaque homme, chaque femme et chaque enfant, avec une diligence telle que quand il était absent, nous n’osions plus nous aventurer autour du QG pour éviter de faire face à d’autres responsables qui étaient, à l’inverse, connus pour un comportement pas toujours bienveillant ! C’est dire que même parmi les ennemis, il y a des gentils et des méchants…. des hommes différents, tout simplement!

Je ne suis pas tout à fait sûr de la précision de l’agenda, mais il me semble que jusqu’au 3 juillet, ils étaient encore là ! Chaque jour on nous annonçait leur départ pour le lendemain, pour nous réveiller et découvrir, à moitié déçus et à moitié contents qu’ils fussent toujours là ! Comment ne pas se sentir désorienté, au point de plus savoir ce que serait le bonheur ou le malheur qui nous guettait quand les roumis seraient partis ? D’autant que tant de rumeurs avaient circulées avant leur départ, comme celle qui annonçait qu’après la France, ce serait la dictature qui s’installerait dans tout le pays ? Je me souviens avoir demandé à Ibrahim, un aîné de 2 ou 3 ans qui donnait l’impression de tout savoir et de tout comprendre ce qui se tramait à notre insu, de m’en expliquer la signification : -Eh bien, me dit Ibrahim, avec la dictature, même la chemise que tu portes, m’agrippant au col pour accompagner ses paroles d’un geste fort, ne t’appartient plus ! Quoi de plus métaphoriquement convaincant pour expliquer à un enfant la signification de ce mot nouveau pour lui ?

La veille du véritable départ de Geste et de ses militaires, nous ne prêtions même plus attention à ces bobards qui avaient fini par nous agacer et nous lasser. Nous n’y croyions plus ! C’est donc sans nous laisser bercer par un trop-plein d’illusion pour le lendemain que nous avions traversé la soirée et la nuit.

Pourtant, c’est toujours avec le même rituel d’empressement que nous nous levâmes ce 3, 4 ou 5 juillet 1962 pour nous précipiter et occuper les premières places au balcon duquel nous jouissions d’une vue imprenable et panoramique sur toute la colline d’en face pour assister au départ des roumis. Manque de bol, ce jour-là, un brouillard épais avait envahi le village, comme pour l’envelopper d’une chape de silence et d’angoisse en ne laissant sortir aucune image et aucun son de ce qui se tramait encore une fois sur nos dos de villageois condamnés à subir la loi des autres, dame nature en complice implacable et cruelle !

Évalué de notre balcon, le temps s’étendait à déraison ! Les minutes se confondaient aux heures, la matinée allait bientôt céder sa place à l’après-midi…Dans le silence et le brouillard, comment avoir la notion du temps quand on a tout juste 10 ans ?

Quelle heure était-il, quand l’épaisse brume finit par battre en retraite face à nos suppliques innocentes ? 7h ? 7h15 ? 10h30 ? Si le temps avait suspendu son vol pour nous supplicier, je crois bien qu’il avait réussi son coup ce jour-là !

Quand le village commençait enfin à dévoiler ses habituels contours, un burnous nonchalant apparut au loin sur le sentier principal, comme pour nous rassurer que la vie fût encore là dans les artères et les principaux canaux d’activité du village.

Quand la caserne et ses environs immédiats apparurent sans qu’aucune silhouette de soldat n’y soit adossée, nous comprîmes enfin que pour les roumis c’était fini, bel et bien fini !

La nouvelle s’est propagée très vite ! Cependant, quitte à choquer les donneurs de leçons en matière de patriotisme, si tant est que mes souvenirs soient encore indemnes du virus du « harkisme », si ma chair, mes cellules et ma petite cervelle, n’en sont pas atteints, je ne me souviens pas d’une excitation particulière ce jour-là ! Ni youyous, ni quelconque manifestation singulière de bonheur ou de joie !

Etions-nous groggys ? Le village entier, qui ne comptait guère plus de 200 âmes à l’époque, était-il atteint, sans le savoir du syndrome de Stockholm au point de ne pas apprécier et fêter, ce jour J tant espéré dont nous guettions l’arrivée depuis de si longs mois, de si longues années ? Regrettions-nous, au petit matin déjà, l’absence de ce Geste si avenant envers nous ? Redoutions-nous un avenir incertain et ce saut vers l’inconnu que d’aucuns avaient annoncé ?

N’empêche qu’il nous a fallu quelques bonnes journées avant de nous mettre au diapason des « tahia-el-djazaïr » de folie qui avaient suivi pour se propager à travers toute l’Algérie et nous contaminer aussi !

Si cela vous intéresse, la suite, et quelle suite nom de Dieu ! je vous la conterai, si tant est que mes souvenirs ne me projettent pas dans l’une des nombreuses catégories des ennemis du pays, comme si on se devait de classifier jusqu’aux bribes de souvenances tapis dans la petite cervelle d’un enfant !

Et pour enfoncer le clou d’une Histoire détournée, je me souviens avoir été, comme tout le monde, un peu joyeux et un peu triste en ce 5 juillet 1962, mais des décennies plus tard, le peu de joie a disparu pour ne laisser place qu’à une grisaille qui s’étale jusqu’aux tréfonds de l’âme, en ce 5 juillet 2018 ou l’on ose parler d’un 5e mandat pour Bouteflika, l’un des hommes du clan d’Oujda que l’ami Ibrahim avait pressenti bien avant le départ des roumis !

En ces journées de souvenirs, le bonheur béat, il faut aller le chercher du côté de Gaïd Salah, resté perpétuellement grave et sérieux face à un défilé militaire (diffusé sur canal Algérie, ce lundi 2 juillet), pour s’amuser soudainement comme un enfant quand un soldat, de la stature de Tliba, se met à jouer le rôle de l’incroyable Hulk pour se déchainer sur une série de petits guerriers, comme pour nous faire admettre la suprématie de l’Algérie sur ses ennemis, réduits en charpie par un Hulk enragé ! Ceux qui n’ont pas vu ces images ont raté un spectacle inoubliable, celui d’un Gaïd Salah, au regard sévère, qui semble scruter la moindre imperfection du défilé, mais qui ne se retient pas de s’esclaffer, retrouvant avec gaieté son âme d’enfant devant un guignol qui joue au Hulk en sa présence ! Si c’est ainsi qu’on fête l’indépendance, autant vous en laisser plaisirs et connivences !

Quitte à passer pour un harki ou pour celui qui, au problème Algérie, n’a rien compris, en ce 5 juillet 2018, mes pensées vont à Geste ! Tout simplement parce qu’avec un bon millier de Geste, le pays n’aurait pas connu la déconvenue imposée par des Tliba et des Aek-El-Mali. Avec un bon millier de Geste, l’Algérie ne serait certainement pas redevenue une colonie ! Un territoire juste bon à piller ! Un pays transformé en empire où l’on n’érige plus rien d’autre que des prisons, des lieux du culte à n’en plus finir à la gloire d’un Allah qu’on a confisqué aussi ! Un pays au service d’un seul clan qui a privatisé le pays qui ose s’honorer du titre de révolutionnaire pour s’octroyer les privilèges d’une révolution à laquelle aucun membre n’a participé sur le terrain, aux heures chaudes du conflit pendants lesquelles nous étions ballottés d’un village à l’autre pour échapper aux bombes et au feu qui, de toutes parts nous encerclaient, nous les enfants effarouchés !

Geste, je ne sais pas si tu es encore vivant ou déjà mort ! mais je te dédie ces irritations au corps d’un enfant, à ses confessions défendant !

J’aurais tant aimé te dire merci d’être parti de mon pays, après 132 années d’occupation et de méfaits, par les tiens accomplis ! Mais sachant que d’autres en ont hérité, pour violenter nos corps, meurtrir nos cœurs et souiller nos racines, sous l’œil complice d’une France, plus que jamais insensible à nos douleurs d’indigènes, je te maudis et te maudirais à jamais !  

L’enfant que j’étais, en ce 5 juillet 1962, ne savait pas vraiment s’il devait être triste ou joyeux de cette indépendance que nous croyions avoir enfin retrouvée. Mais aujourd’hui, 56 années plus tard, après un long périple à chevaucher et croquer la vie ailleurs que sur ma terre, l’insouciance en bandoulière, le sexagénaire que je suis est dépité, car il coule en lui tant de peines et de chagrin, que l’exil ne fait qu’amplifier, à mesure que s’égrènent les jours, les mois et les années sans qu’aucune gaieté ne se profile à l’horizon du destin du pays !

Par la grâce d’un clan sans foi ni loi, l’Algérie est sous les verrous, depuis cet été maudit où des chars et des hommes tapis aux frontières se sont rués sur un peuple fatigué par sept années de souffrances, de combats et de tourments, pour confisquer Sa révolution et réduire ses symboles et ses espoirs à néant !

À ces prédateurs de la mémoire nationale, tout le bonheur d’une commémoration en fanfare ! À nous, le p’tit peuple d’innocents, larmes, désillusions et déboires !

Auteur
Kacem Madani

 




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La France épinglée pour ses ventes d’armes aux monarchies arabes

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Défense

La France épinglée pour ses ventes d’armes aux monarchies arabes

La ministre de la Défense française, Florence Parly a présenté mercredi à la commission de la Défense de l’Assemblée nationale le rapport sur les exportations d’armements françaises en 2017 qui, s’il montre une régression de 50% des ventes à 6,9 milliards d’euros par rapport à 2016, indique que le Proche et le Moyen-Orient ont représenté “un peu plus de 60% des exportations” pour un total de 3,92 milliards contre 1,94 milliard en 2016.
L’année 2019 devrait être marquée par un cumul de ventes “nettement au-dessus de sept milliards d’euros”, grâce au Qatar et au Koweït notamment, précise-t-on au ministère des Armées.
Les principaux clients de la France restent l’Arabie, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Qatar. Les trois premiers pays comptent avec l’Egypte parmi les principaux membres de la coalition militaire en guerre depuis 2014 au Yémen contre les rebelles houthis appuyés militairement par l’Iran.
Nombre d’ONG, dont Amnesty International, accusent la France de violer le traité sur le commerce des armes (TCA), qu’elle a ratifié en 2014.
Ce texte stipule que tout pays exportateur doit évaluer “de manière objective et non discriminatoire” si la vente de ses armes peut servir à “commettre une violation grave du droit international des droits de l’Homme ou à en faciliter la commission”.
“La France surfe de façon éhontée sur la crise entre les pays du Golfe, engagés dans une course inquiétante pour leur réarmement, mais aussi sur la guerre au Yémen”, selon l’Observatoire des armements.
“La France s’applique à ce que toutes ses exportations entrent dans le cadre des conventions internationales” au premier rang desquels le TCA, répond-on au ministère des Armées.
“On a un système d’analyse de à qui on vend, quoi, dans quelles circonstances, qui est extrêmement poussé et contradictoire”, assure-t-on.
“Quand une demande de licence nous est adressée, parmi les critères d’évaluation, il y a bien entendu l’emploi qui va pouvoir être fait de ces armes : est-ce que ces armes vont être utilisées de tel ou tel côté de la frontière?”, explique-t-on à propos du Yémen.
Manque de transparence
Soulignant “les relations anciennes” liant la France aux Etats du Golfe, dans un souci de “stabilité stratégique” régionale, l’entourage de la ministre des Armées concède que la France ne peut “dévendre” les chars Leclerc, Mirage-9 et canons Caesar dont les ONG affirment qu’ils sont utilisés au Yémen.
L’exécutif a par ailleurs répondu aux accusations de quatre ONG, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, qui affirment que “l’Etat français et plusieurs entreprises françaises ont participé à la sanglante répression égyptienne ces cinq dernières années.”
Elles citent notamment la vente de “technologies de surveillance individuelle, d’interception de masse, de collecte des données individuelles et de contrôle des foules (…) qui ont conduit à l’arrestation de dizaines de milliers d’opposants ou de militants”.
“On peut refuser l’exportation de tel ou tel équipement parce qu’on sait que l’Etat en question a des pratiques en termes de répression qui sont contraires aux droits de l’Homme”, dit-on.
Quant à l’accusation de manque de transparence portée par les ONG sur les ventes d’armes françaises, le ministère des Armées souligne ne pas avoir “à rougir du niveau d’information” du rapport.
“On a quand même le nombre de licences délivrées, par pays, les montants et le type de matériels”, plaide-t-on, soulignant que les enjeux industriels de Défense et les impératifs de protection des forces françaises imposent une classification.

Auteur
Reuters

 




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Gendarmerie nationale : le général-major Menad Nouba est remplacé par le Ghali Belekcir

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Limogeage

Gendarmerie nationale : le général-major Menad Nouba est remplacé par le Ghali Belekcir

L’affaire des 701kg de cocaïne continue d’ébranler les hautes sphères. Après le patron de la DGSN, c’est celui de la Gendarmerie d’être débarqué pour être remplacé sans tarder. En effet ce qui était qu’une rumeur est confirmé aujourd’hui officiellement.

Le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, Vice-Ministre de la Défense nationale, Chef d’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire a installé mercredi à Alger, le Général Ghali Belekcir en tant que nouveau Commandant de la Gendarmerie nationale en succession au Général-Major Menad Nouba, indique le ministère de la Défense nationale dans un communiqué.

Le général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah a présidé, cet après midi mercredi 04 juillet 2018, la cérémonie de passation de pouvoirs et l’installation du Général Ghali Belekcir en tant que nouveau Commandant de la Gendarmerie Nationale en succession au Général-Major Menad Nouba », précise la même source.

« Au nom de Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Forces Armées, Ministre de la Défense Nationale, et conformément au Décret Présidentiel du 03 juillet 2018, je nomme officiellement, Commandant de la Gendarmerie Nationale, le Général Ghali Belekcir en succession au Général-Major Menad Nouba », a-t-il annoncé.

Auteur
Avec APS

 




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Allah n’aime pas les musulmans !

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FOOTAISES de Meziane Ourad

Allah n’aime pas les musulmans !

Allah, décidément, n’aime pas trop les musulmans. Comment expliquer sinon, qu’après avoir freiné leur évolution à l’issue des conquêtes des premières dynasties, il les a cantonnés sur les territoires les plus arides de la planète ? Bien sûr, en certains endroits, il les a assis sur des richesses inestimables mais, ne leur ayant pas donné les têtes qui vont avec, ils ont dilapidé ces biens quand ils ne les ont pas tout simplement offertes aux peuplades de l’hémisphère nord dont ils sont devenus des serfs. Des jouets.

A Evron, ma petite ville de Mayenne, nous ne sommes pas très nombreux. Avec ma compagne, tous les matins au moment du petit noir, on refait le monde ou les matchs de la veille à la terrasse du « Longchamp », un des tabacs de la cité. Souvent nous grattons des tickets de mots croisés de la Française des jeux. Ce matin du 27 juin, nous l’avons fait aussi. Gains : 10 euros, peut-être 20. Peut-être rien ! Je ne me souviens pas. Ce que je sais par contre, c’est qu’un chrétien pur jus a, quelques minutes avant ou après moi, tiré du même paquet où on m’a servi, un bout de papier, qui lui a rapporté 250 000 euros ! Trois vies de travail ! J’en ai la migraine. Ni Allah, ni la FDJ ne nous aiment !!!

Comment regarder un Suède-Suisse après ça ? Surtout lorsqu’on apprend dans le même temps que le Real de Madrid aurait proposé à Neymar 45 millions d’euros, par mois s’il venait à y signer pour la saison prochaine…

A part un coup d’état, combien rapportent sept quintaux de cocaïne ? Je vais passer mes nuits jusqu’à la prochaine lune à imaginer ce que j’aurais pu faire avec ce quart de millions d’euros qui m’a filé sous le nez. Et puisque la chance m’a rasé et évité, je vais m’amuser à imaginer tous les quarts de millions qui ont transité par l’aéroport Houari-Boumediene dans les valises diplomatiques et les bagages à main des chéries de nos généraux et des enfants de nos hommes d’affaires. Le vertige !

Revenons au foot. Sur les coupes du monde qui se sont jouées depuis la première, en 1930, en Uruguay, 11 ont été remportées par les Européens et 9 par les Sud-Américains. Les Africains, Océaniens et Asiatiques sont quelquefois invités à y tremper le doigt. Je suis, cependant, sidéré par le nombre de plus en plus impressionnant de basanés qui portent les couleurs des nations européennes.

Comme le football n’est plus qu’une affaire de sous, bizarrement on y admet toutes les couleurs, tous les cultes, tous les rangs sociaux. La France est composée à 80 % de bruns et de noirs. Son histoire peut le justifier. Mais les autres, les Anglais, les Belges, les Hollandais (qui n’y sont pas cette année), les Allemands, les Danois, les Suisses…

Pendant que le conseil de l’Europe s’échine à trouver un moyen pour contenir les cousins qui se ruent par monts, vaux et mers vers le Vieux continent, les jeunes, dont les parents ont réussi la traversée au temps où les tocsins n’avaient pas encore sonné, où l’Europe ravagée par les guerres avait besoin de bras pour la reconstruire, prennent petit à petit le pouvoir au sein des clubs et équipes nationales des pays de la rive nord de la Méditerranée. Ces nouveaux gladiateurs, enfants de migrants désirés, sont fêtés comme des demi-Dieux lorsqu’ils titillent l’orgueil des Européens de souche. Dès qu’il leur arrive de trébucher, les cris de singe rejaillissent dans les travées des stades d’Europe, généralement envahis par les néo-fascistes qui réclament des barbelés aux frontières.

Dernière seconde du temps réglementaire, Mina, le Colombien répond à Kane, l’Anglais. Colombie 1 – Angleterre 1. Il ne reste plus que trois équipes sud-américaines en Russie. Les Asiatiques, les Africains et les Australiens sont déjà rentrés à la maison. Qui est donc resté ? Comptez les buts et les passes décisives. Voyez la couleur, l’origine de leurs auteurs. Riez ! Vous êtes dans une immense agora et vous assistez à un festival où l’absurde le dispute au folklorique.

Sur la planète football, les nationalités sont factices. Il en est de même dans d’autres sports d’ailleurs. Les Arabes n’ont rien à envier aux Européens en matière de carambouilles.

Le Qatar a quasiment dominé un championnat du monde de handball, celui qui l’a vu ne s’incliner qu’en finale, le 1er février 2015, face à la France 22 à 25, au Lusail Sports Arena de Doha. Les joueurs du Qatar étaient en presque totalité européens. Des mercenaires !

Bahrein s’apprête à prendre le départ du Tour de France. Son équipe sera composée de six coureurs dont le leader sera Vincenzo Nibali. Il sera épaulé par Domenico Pozzovivo. Ils seront accompagnés par Gorka Izagirre et son frère Ion. Il y aura aussi Koren, Pernsteiner, Cink Mohoric et Padun. Pas un Mohamed !

Sur 1 505 555 habitants recensés en 2017, on n’a pas trouvé six Arabes pour monter sur un vélo de course !

Ce monde où l’hypocrisie la dispute à la filouterie est franchement écœurant.

Comme est écœurante cette tendance qu’ont les principaux journaux algériens à offrir leurs « unes » à des hommes politiques fats qui s’égosillent pour nous vendre le cinquième mandat d’un président périmé depuis une décennie. On fait semblant de vivre dans un pays où il y a des débats. Où il y a une vie politique. « Bensalah a dit ! » « Ould Abbes proclame »… Des pantins désarticulés qui babillent des choses que personne n’entend.

Vivement qu’un samaritain arrive pour reprendre en charge l’équipe nationale de football. On se sent tout de même plus algérien, en vert, au « 5-Juillet » que dans les couloirs de l’assemblée populaire nationale.

Auteur
Meziane Ourad

 




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Le pétrole monte, s’interrogeant sur l’offre mondiale

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Marché

Le pétrole monte, s’interrogeant sur l’offre mondiale

Les cours du pétrole ont légèrement progressé mardi à la veille d’un jour férié, après que le brut américain a atteint en séance la barre des 75 dollars sous l’effet d’interrogations des marchés sur l’offre mondiale.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour le contrat d’août a terminé à 74,14 dollars contre 73,94 la veille, après avoir touché 75,27 dollars en séance, à son plus haut depuis novembre 2014.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a terminé à 77,76 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 46 cents par rapport à la clôture de lundi.

Lundi, les prix avaient reculé alors que les marchés digéraient un échange entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, le premier consommateur mondial demandant au premier exportateur d’augmenter sa production, de 2 millions de barils par jour, selon un chiffre évoqué par le président Donald Trump.

« Il ne faut pas oublier que l’Arabie saoudite n’a pas promis de déployer la totalité de ses 2 millions de barils quotidiens, et que même s’ils le voulaient il leur faudrait plusieurs mois pour produire à ce rythme », a souligné Tamas Varga, analyste chez PVM.

Après la dernière réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l’Arabie saoudite avait évoqué une hausse de la production de un million de barils par jour pour l’Organisation et ses partenaires, dont la Russie.

Selon un communiqué du ministère russe de l’Energie publié mardi, le ministre Alexandre Novak et son homologue saoudien Khaled al-Faleh se sont entretenus au téléphone et ont réaffirmé un objectif d’un million de barils par jour de hausse.

Manque d’offre

Le marché s’inquiète d’un possible manque d’offre alors que la majorité des exportations libyennes sont interrompues et que les Etats-Unis ont durci le ton sur les sanctions qui pourraient être imposées aux importateurs de pétrole iranien à partir de novembre.

« Ces risques viennent s’ajouter à une industrie vénézuélienne en baisse constante tandis que des problèmes d’infrastructures empêchent le pétrole du sud des Etats-Unis et du Canada d’atteindre le marché international », ont noté les analystes de Morgan Stanley, qui préviennent que le marché « épuise ses capacités de production sans augmenter son niveau réel d’extraction ».

Mais les cours ont perdu beaucoup de force en cours de séance sous l’effet de « deux rumeurs », d’après John Kilduff d’Again Capital.

« La première est que les Etats-Unis pourraient bientôt avoir recours à leurs réserves stratégiques et la seconde que la mine de sables bitumineux Syncrude au Canada pourrait reprendre son activité dès la semaine prochaine », a indiqué John Kilduff d’Again Capital.

L’exploitation de cette mine pouvant produire jusqu’à 350.000 barils par jour a été interrompue la semaine dernière en raison d’une panne électrique.

Dans ce contexte, et alors que les marchés seront fermés mercredi en raison des célébrations de l’indépendance américaine, les marchés attendront les données hebdomadaires sur les réserves des Etats-Unis.

Les chiffres gouvernementaux seront publiés jeudi par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA), tandis que la fédération professionnelle de l’American Petroleum Institute partagera ses données indépendantes mardi soir.

Auteur
AFP

 




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L’Algérie, pays des leurres politiques

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Népotisme, corruption, sénilité…

L’Algérie, pays des leurres politiques

Plus on s’intéresse à la politique de l’Algérie, plus on s’aperçoit que le mal est profond. Plus on creuse, plus le mur des fondations contemporaines apparaît pourri, plus la racine du mal qui les ronge recule toujours plus profond et toujours plus loin. On a beau zappé la chaîne de la corruption, on se retrouve à celle de la « fornication » et de la cocaïne.

Ces véritables leurres sont souvent agités par le pouvoir politique pour résoudre les contradictions entre les projets qu’il veut imposer et les choix de la société, souvent occultes. On cherche la stabilité dans l’instabilité et le confort dans l’inconfort. Devant l’ambivalence du discours politique, les gouvernés n’ont d’autres choix que de faire le zapping permanent du politique. De Gaulle disait que la vieillesse est un naufrage, mais en Algérie, le club du troisième âge n’accorde pas crédit à la sénilité.

Le bâton de la vieillesse est rangé au fond des caves pour une deuxième vie, s’il en existe ! Le poids des âges n’a nullement effréné la fringale du trône, et à en croire leur ambition, ces personnes cacochymes se prennent pour des Highlanders. Penseraient-ils que leur requiem ne se chanterait jamais ? La sénescence exhale un remugle de chancissure.

Ceux qui nous gouvernent font litière des revendications émanant de ce qu’ils considèrent comme la lie de l’humanité. On ne peut adhérer au credo politique véhiculé par une poignée d’affabulateurs s’adjugeant toutes les richesses du pays au nom de la légitimité historique. Les caisses de l’État sont vidées jusqu’au trognon. Le nationalisme factice et le patriotisme postiche sont anachroniques. Vous parlez de changement ! Lequel ? Un changement de caméléon.

Les discours captieux ne panseront pas les plaies, ne consoleront pas les damnés de cette patrie. Répéter à satiété leur lugubre ritournelle tend à la dérision, débitant une tirade à vriller les tympans. Et quand le radotage et les harangues farfelues ne tiennent pas la route, le discours vire en prêchi-prêcha. Moraliser le peuple au nom de la révolution, au nom des martyres et, par-dessus tout, l’unité nationale.

C’est un crime de lèse-majesté que de s’attaquer au deus ex machina. Toute honte bue, ils ne reculent devant rien pour gonfler leurs comptes bancaires, qui sont au bord de l’éclatement. Mettre son âme et son honneur à l’encan sans vergogne.

Le branle-bas de combat à l’approche des présidentielles de 2019 décontenance ceux qui ne connaissent pas la vraie image de l’Algérie. Des candidatures burlesques et des mises en scène qui ne servent qu’à combler le vide démocratique. La simplification abusive des maux qui secouent l’Algérie n’est que pure démagogie. Dans ce chaos qui ne dit pas son nom, l’Algérie risque de finir sur la chaussée. Corruption popularisée, fuite des cerveaux, dépendance chronique des hydrocarbures, banalisation de la violence…Des ingrédients qui renseignent sur la mauvaise santé d’un pays qui navigue à vue.

Tout le monde l’aura remarqué, dans la presse, ils sont presque tous « anti-système », mais derrière le rideau, ils appartiennent tous à la même secte. Tout ce beau monde n’hésite pas de cracher dans la soupe alors même que la quasi-totalité l’ont mangée et la mangent, (certains avec goinfrerie), depuis leur première crise d’acné.

Ce leurre, qui a poussé longtemps le bas peuple à croire que les lendemains chanteraient, que la corruption s’éclipserait, la croissance y reviendrait, le chômage y reculerait…Mais, que dalle ! Les prédictions du pouvoir en place sont déphasées. Et pour cause. La jeunesse brade la mer au péril de leurs vies, la corruption est à son apogée, l’inflation est galopante, le tissu social est lacéré, des projets budgétivores sans fin…L’Algérie accuse un retard criant en termes de compétitivité dupliquée d’un déphasage ahurissant par rapport au monde moderne qui ne cesse de se métamorphoser.

Dans cette Algérie qui s’est intégralement organisée autour du culte de l’argent et dans lequel le vrai pouvoir est donc d’abord économique, les gestionnaires et bénéficiaires de la gigantesque pompe à fric ont besoin de marionnettes serviles pour manipuler les troupeaux : la classe politique. C’est simple à comprendre : grâce à ces derniers, ils ont toutes les clefs du pouvoir : Aucun ministère ne leur échappe. Leur influence est omniprésente, ils ont le beurre, l’argent du beurre. En grosso modo, ceux qui détiennent le commandement sont ceux qui détiennent l’argent.

Dans le cas où des velléités de rébellion se font sentir ou se mettent à prendre forme, la puissance de l’argent vient poser un verrou de sécurité complémentaire pour rendre aléatoire toute tentative de déstabiliser le régime en place. Et pour les plus faibles et les « brebis égarées » comme aiment les appelées les gardiens du sérail, la prison saura les mâter pour ne plus cracher dans la soupe. La thèse de la manipulation est systématiquement accompagnée d’une délégitimation des demandes de la rue.

Et quand vint la campagne électorale, l’antagonisme de facette n’est qu’un secret de polichinelle. Radoter les mêmes rengaines devant un parterre d’auditoires amorphes où les rencontres ressemblent beaucoup plus à une orgie de bobards. Ils ne font que rebattre les oreilles de l’assistance avec leur histoire d’un avenir meilleur et des slogans caducs. Un univers réduit à la cacophonie. Tout ce charivari n’est qu’un blanchiment d’idées visant à jeter de la poudre aux yeux, faisant croire que tout roulent sur des roulettes et rien ne peut chambarder la stabilité du pays.

La monotonie des discours en fredonnant la même chansonnette depuis belle lurette, et qui crève les tympans. Le citoyen lambda ne prête plus l’oreille, étant donné qu’il en a par-dessus la tête. À trop vouloir répondre au désespoir provoqué par les inégalités par une redistribution clientéliste de logements sociaux ou par le subventionnement de produits importés qui, in fine, ne profitent qu’aux spéculateurs, la marmite risque d’exploser un jour ou l’autre. L’irrationalité économique d’un État rentier qui, en finançant des contrats de première embauche à hauteur de 50 euros par mois, ne fait qu’immobiliser les jeunes diplômés.

Renouveler derechef cette cascade de couacs, échaudée par la déconfiture managériale et ébranlée par de retentissants fiascos judiciaires équivaudrait à un retour au totalitarisme absolu. Et la boucle est bouclée ! Sommes-nous voués à la damnation ? Pouvions-nous échapper à l’autocratie version infernale ? Se claquemurer dans la bulle Algérie ne fera qu’accentuer l’anomie et l’individualisme. La méthode Coué serait la panacée aux multiples dysfonctionnements gangrénant la vie politique en Algérie. L’entretien du mythe citoyen modèle comme l’entendent nos politiciens, obtempérant au doigt et à l’œil sans montrer le moindre agacement quant aux exigences du maître.

Faire partie de la famille des « Bni oui-oui » ouvrirait des portes aux novices. Il suffirait de montrer sa carte d’adhésion pour que le génie de la lampe d’Aladin exauce les vœux. Nul besoin d’être un modèle de stakhanovisme, où le fruit du travail est récompensé à sa juste valeur.

Prononcer des philippiques contre des politiciens au service du roi est passible de lourdes peines, sans parler des préjudices moraux et physiques. Dans un système fonctionnant à la bouée de sauvetage, le petit peuple est considéré comme le bas-fond de l’humanité. Le monde lilliputien auquel appartiennent des écuyers au service du roi ne fait qu’avachir davantage les professionnels de la paresse. Le fauteuil est si doux qu’il prolonge le farniente. Il est grand temps de rompre avec la politique politicienne, car le mirage politique s’égaillera d’un jour à l’autre.

La longévité au pouvoir de ces personnes vieilles comme Mathusalem a chaviré le bateau Algérie, et à ce rythme, il coulera en plein océan. Un vieux dicton dit que : « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait », c’est valable sous d’autres cieux, mais en Algérie, on peut inverser la donne est dire : « Si jeunesse pouvait, si vieillesse savait. 

Auteur
Bachir Djaider (journaliste, écrivain)

 




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L’Algérie compte 3,2 millions de retraités en 2018

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Statistiques

L’Algérie compte 3,2 millions de retraités en 2018

Un total de 3,2 millions de bénéficiaires des avantages de la retraite sont enregistrés actuellement en Algérie, a indiqué mardi le directeur général de la Caisse nationale de retraite (CNR), Slimane Melouka.

« Les départs à la retraite pour l’exercice 2018 aux environs de 50.000, en baisse par rapport aux années 2015 et 2016 qui ont vu des départs entre 150.000 et 200.000 personnes » (estime Melouka)

« Un total de 3,2 millions de bénéficiaires d’avantages de la retraite (entre les pensions et allocations directes et indirectes) » est enregistré actuellement en Algérie, a précisé M. Melouka à la Radio algérienne.

Il a expliqué que « la situation financière de la CNR, qui était très favorable dans les années 2010 et 2012, s’est dégradée malheureusement, à partir de 2014 et 2015 pour atteindre un niveau assez important dans les années 2016, 2017 après le départ massif avant l’âge légal de plus d’un million de personnes ».

Pour remédier à cette situation, « de nombreuses dispositions ont été prises en faveur de la CNR notamment par des apports effectués par les autres caisses de sécurité sociale et puis récemment en 2018 par un apport de l’Etat assez important qui vient s’ajouter à un apport régulier qui se fait de la part de l’Etat et qui tourne autour de 15% des dépenses », explique-t-il.

Pour rappel, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, avait annoncé récemment que la revalorisation des pensions de retraite pour l’année 2018 est maintenue et sera modulable avec des taux allant de 0,5 à 5% en fonction du montant de la pension. L’incidence financière de cette revalorisation est de l’ordre de 22 milliards DA, avait-il ajouté.

Le gouvernement avait également inscrit 500 milliards DA à verser à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNAS) pour lui rembourser une partie des montants qu’elle a prêtés à la Caisse nationale de retraite (CNR) ».

Le DG du CNR a indiqué que « cet apport se fait aujourd’hui de manière conjoncturelle, il se pourrait qu’il soit reconduit si l’Etat reprendra cette décision dans la Loi de Finances 2019 », mais entre-temps, a-t-il dit, « il faudrait penser à mettre en place des mesures additionnelles telles que cela a été le cas pour la taxe sur les importations des produits revendus en l’état et dont nous verrons les retombées dans les jours qui viennent ».

« Il y a des réformes qui ont été réalisées à l’exemple du taux de 1% qui a été rajouté à la branche retraite en 2015 et qui a permis un apport de 30 milliards de dinars supplémentaires annuellement », a-t-il relevé.

« Pour 2010, la dépense en matière de retraite tournait autour de 350 milliards de DA, pour une recette de 370 milliards de DA, alors qu’en en 2012, grâce aux augmentations salariales de époque, la dépense n’atteignait pas les 600 milliards de DA pour une recette de 650 milliards de DA », a-t-il noté.

Actuellement, les recettes de la caisse « tournent autour de 700 milliards de DA en droits contributifs et en aide de l’Etat et une dépense qui va dépasser à la fin 2018 les 1.200 milliards de DA », dit-il, estimant que « le déficit s’est accru nettement ».

Auteur
APS

 




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Autopsie de la corruption en Algérie

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Débat

Autopsie de la corruption en Algérie

«Seul le processus de démocratisation de la corruption a été réussi en Algérie ! ». Un citoyen anonyme.

Ceux, autour du général Larbi Belkheir (1), qui ont organisé l’arrivée à la magistrature suprême d’Abdelaziz Bouteflika (2), la première (3) et la deuxième fois (ce fut la bonne) avec, par la suite, l’orchestration de sa désignation élective durant les quatre mandats, ont dû certainement consulter des experts économiques et financiers chevronnés, de manière à connaitre les tendances lourdes du marché des hydrocarbures et des prix (pétrole et gaz). Les recettes d’exportation escomptées, pour notre pays, à moyen et long terme (4), devaient être substantielles et permettre une aisance financière longue, de manière à obtenir un consensus populaire minimum à la consolidation de leur pouvoir. Il était, dès lors, très facile, pour qui sait effectuer une multiplication, de calculer la rente qui risquait d’entrer dans les caisses de la Banque centrale via Sonatrach et projeter la meilleur manière de se l’approprier.

Mais le problème, pour le nouveau Président, intronisé en 1999, n’était pas tant l’optimalité des entrées en devises mais, bien évidemment, le modus operandi pour les dépenser à son unique profit, tout en donnant l’illusion de reconstruire l’Algérie, ravagée par la décennie dite « noire » ! C’est ainsi, que trois professeurs d’économie émérites, furent ramenés dans les bagages présidentiels et distribués avec d’autres, dans tous les postes de rente (5) et seront mis à profit pour concocter un document «mode d’emploi», intitulé «Programme économique du Président de la République», bible incontestable et incontestée que tout un chacun (6), va devoir mettre en œuvre, sans état d’âme, sous peine d’un procès en hérésie et d’une montée au bûcher pour «purification idéologique» (7).

L’analyse minutieuse de ce programme, dès lors, s’impose puisqu’il représentait la pièce centrale du dispositif de la prédation dont nous découvrons, aujourd’hui, les premières conséquences, fuitées dans la presse via les services de sécurité, tous confondus et pris en charge par l’institution judiciaire dite « de nuit » (8) selon un rituel digne des mafias calabraises et que la dernière tentative d’introduction de quelques 701 Kilos de cocaïne (9), vient de révéler tout haut ce que tout le monde savait tout bas, à savoir que des collusions très denses se sont tissées entre le « mode des affaires » et celui de la justice. Ce programme économique, pour être crédible, aux yeux de l’opinion nationale et internationale, devait obligatoirement être conçu par des compétences avérées, indiscutables et des signatures connues et reconnues, sachant, par ailleurs, que le Président est, lui-même, hermétique à la chose économique qui n’était certainement pas au centre de ses préoccupations.

En outre, il devait frapper l’imaginaire collectif national par deux conduits, chers au cœur de notre  population: Ses besoins sociaux pressants et sa dignité retrouvée. On peut citer par exemple, la promesse de la réalisation, d’un million de logements (10), durant le premier mandat, ce qui relève de la logique de la première séquence. Le « prêt présumé » de cinq (5) Milliards de US$ au FMI relève de la seconde. Pour donner du grain à moudre aux courtisans, boue constitutive de la classe politique, créée par le pouvoir, toutes catégories confondues (partis politiques, députés, sénateurs, syndicats, appareils, mouvements associatifs patentés…) et permettre de justifier la prise en charge financière de leur activisme, il était impératif d’inscrire cette démarche dans une enveloppe politico-idéologique (11) en la forme populiste (zerda), afin de fêter la « paix et la fraternité retrouvées », après une décennie noire, durant laquelle notre pays a conjugué au quotidien le sang, la cendre et les larmes…

Le décor étant planté, il ne restait plus qu’à mettre en œuvre ce programme présidentiel par les institutions de l’état, toutes fragilisées par un nomadisme sans précédent des cadres et des techniciens, dans l’histoire de notre pays (12). En effet, il fallait d’abord et obligatoirement s’assurer que les instruments administratifs d’exécution obéissent «au doigt et à l’œil» aux donneurs d’ordres visibles (ministères, wilayates, entreprises publiques, offices, institutions et organismes publics…) et surtout à ceux agissant dans l’ombre (courtiers, rabatteurs, commissionnaires, avocats d’affaires, conseillers, entremetteurs, consultants, intermédiaires, facilitateurs, escrocs, mafieux, blanchisseurs, hommes de mains…) bref, toute une faune et une panoplie de prédateurs recrutés aux quatre coins du monde (13) et spécialistes, chacun pour ce qui le concerne, dans ce genre de basses besognes. Les cadres qui tentèrent vainement de résister à cette vague de prédation, furent tous «remerciés» voire liquidés sans ménagement dans certains cas et dans d’autres cas, ils se retrouvèrent avec des poursuites judiciaires, dans le cadre, comble de l’ignominie, de campagnes récurrentes d’«opération mains propres», tout en servant de leçon pour les récalcitrants (14) ! Les autres cadres, plus poreux, ont essayé de faire le dos rond tout en préservant leurs acquis, ce qui est, par définition, incompatible et se terminera par des «départs négociés». Enfin, la dernière frange de l’encadrement du pays, à l’exemple de leur tutelle, va tremper dans la prédation tout en assurant leurs arrières… à l’étranger. Ils seront les «dindons de la farce» dans le casting des futurs procès en sorcellerie, quand ils n’arriveront pas à quitter le pays à temps ! Dès lors, le champ est libre à l’émergence d’une faune cooptée de «nass kraya» qui va être installée aux postes de commandement de la distribution de la rente, sous toutes ses formes (15), sifflant le départ de la grande bouffe nationale (el-waâda) d’une vingtaine d’années.

Cette forme de gestion de la rente, n’a pu se réaliser, que dans la mesure où, tous les acteurs du pouvoir étaient complices et parties prenantes dans le processus, ce qui va se traduire, en contrepartie, par une part substantielle de la rente, calculée proportionnellement au rang représenté dans l’institution militaire, dans les appareils civils et dans l’affairisme prédateur. Les seuls moments de crises et de tensions, enregistrés ces vingt dernières années, entre les tenants du pouvoir, seront liés directement au partage de la rente et à la proportion que chaque prétendant estime légitime.

Le Président se devait alors d’arbitrer les litiges de partage en choisissant toujours le clan le plus fort du moment et en attendant des opportunités plus propices à la consolidation de son pouvoir, par élimination successive de tous ceux qui avaient la prétention de vouloir partager avec lui le pouvoir absolu. Cette ruse politique a été menée de main de maître durant ces longues années et expliquerait, peut-être, les répercussions sur sa santé, compte tenu des moments de tension majeure. Il faut se rendre à l’évidence, la victoire personnelle présidentielle a été totale et éradicatrice avec cependant un bémol, puisqu’il a dû utiliser un clan de l’institution militaire contre un autre, ce qui, en fait, ne change pas fondamentalement l’essence même du fonctionnement du système qui lui perdure ! En fait, le Président a mené une guerre d’usure personnelle contre des éléments du pouvoir qui l’ont ramené et lui ont permis de se maintenir durant quatre mandat (et peut-être un cinquième à la clé) mais il n’avait nullement l’intention de changer le système qui l’a rendu monarque sans lignée, laissant l’Algérie prisonnière d’une voyoucratie immonde et prédatrice avec pour seule perspective pour notre jeunesse… La harga ! C’est ce que l’histoire retiendra de ces vingt dernières années.   

Et pour consolider son pouvoir, d’autres instruments vont être initiés, tous encore plus séditieuses et sournois, puisqu’ils vont combiner le régionalisme, le népotisme et l’affairisme, triplette désormais déterminante pour la promotion sociétale (16), de manière à fracturer encore plus la société et lui inoculer ce poison mortel, redoutable ennemi de l’unité et l’intégrité nationale. Etre natif de la « bonne » Wilaya et de l’« opportune » Daïra voire du douar et de la tribu régnante ou contracter une alliance directe ou indirecte avec un des cercles concentriques du pouvoir et ou de sa basse-cour, devient un argument décisif, négociable contre tous postes rentiers convoités et toutes les promotions sociétales dans les  institutions régaliennes (ministre, ambassade, direction générale, wali, officier supérieur…) et dans les rentes de situation (monopole, foncier, commerce, entrepreneur, courtier, commissionnaire, intermédiaire…). La compétence, l’effort, le professionnalisme, l’expérience, l’érudition, l’honnêteté, l’abnégation, l’ardeur au travail, les convictions, le patriotisme… autant de valeurs essentielles qui auraient dû être les critères sur lesquels devraient se fonder les  nominations aux hautes fonctions de l’état, dans notre pays, n’ont aucune importance dans les choix du pouvoir actuel. Seuls les arguments de la triplette évoquée plus haut, érigés en règle, peuvent assurer la promotion sociétale, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante. En effet, les Pouvoirs précédents ont toujours porté une attention très particulière aux équilibres régionaux et la répartition régionale équitable des richesses (16), facteurs essentiels de cohésion, de coexistence et de paix civile (17), à travers un dosage subtil qui valaient consensus. Une rupture totale ou partielle de ce pacte tacite, de notre nation en sédimentation sociologique récente, risque d’aller jusqu’à ébranler son « mythe fondateur », nourri, entre autres, par les équilibres partiaux de cette équation. Le risque est grand de voir notre pays entrainé dans une «aventure partitionniste» sanglante (18) et aux conséquences incalculables, à moyen et long terme, d’autant qu’un climat international favorable voire encourageant les processus de sécession (19), se fait sentir dans toutes les régions du monde et en particulier en Afrique.

Dès lors, deux décennies de prédation vont favoriser la constitution de fortunes colossales par des hommes de mains, couverts par des personnalités incarnant le pouvoir, au détriment d’une large frange de la population et notamment des jeunes, avec pour conséquences, l’augmentation des fractures sociétales et la montée des frustrations qui ne manqueront pas de se radicaliser à la première opportunité (20). En outre, après avoir mal-acquis d’énormes moyens financiers et patrimoniaux (en Algérie et à l’étranger), cette minorité se devait d’une part obligatoirement les blanchir, aux risques de devoir, un jour, rendre des comptes, pour eux-mêmes et pour leur famille (21) et d’autre part de s’affranchir de leurs « protecteurs » civils et militaires pour s’autonomiser vis-à-vis d’eux et de partir à la conquête du pouvoir directement (22). Il devient impératif pour sa survie de se peser, de tout son poids, sur le devenir «boulitique » du pays (23), de manière à toujours consolider ses intérêts futurs mais surtout de ne pas remettre en cause la prédation passée, qui lui a permis de réaliser, en un temps record (une vingtaine d’années), jamais égalé dans le monde, cette incroyable accumulation de richesses.

Cette minorité est prête à mettre le pays «à feu et à sang» si elle se sent menacée, par quiconque, qui viendrait remettre en cause ses futurs privilèges ou son accaparement passé, ce qui signifie qu’elle est en mesure de «pactiser avec le diable», s’il le faut, pour se maintenir, le plus près des cercles concentriques du futur pouvoir. A la limite, une situation de statuquo, serait la moins mauvaise des solutions pour elle, si elle ne peut, pour le moment, prétendre à faire main basse sur la totalité du pouvoir boulitique. En attendant de pouvoir imposer son existence idéologique, politique, économique et sociale, une période de transition (certain s’avance même à proposer deux années élastiques), lui parait être la fuite en avant la moins nocive à ses intérêts vitaux, à la faveur d’une inattendue maladie, toute présidentielle (24), qui la menace dans son existence et prend en otage tout un pays !

M.G

Notes

(1) Il sera le premier, de ceux qui ont contribué à son retour au pouvoir, à se voir écarter du pouvoir sans ménagement, par A. Bouteflika qui préparait son frère Saïd, en doublure à la Présidence. Cette opération va se répéter avec assiduité et ruse, pour tous les autres généraux (M. et S. Lamari, M. Touati, A. Ghoziel, M. Mediene…) jusqu’à atteindre son objectif de départ, devenir un « président à 100% » et inscrire cette démarche dans le cadre d’un « état civil ».

(2) Souvenons-nous de la première tentative de retour avortée mais surtout de la seconde, organisée autour d’un repas avec comme invité d’honneur le Général K. Nezzar, le feu Général L. Belkheir (l’organisateur du rendez-vous), le Commandant Moussa (décédé) et A. Bouteflika entres autres, qui s’est soldée par l’intronisation de ce dernier.

(3) Le Général K. Nezzar avait traité, en son temps, A. Bouteflika de «canasson » car il avait décliné cette première offre et quitté le pays pour Genève, précipitamment.

(4) En 1999, le baril de Brent n’était que de 14 US$, alors qu’il a atteint une moyenne de 116 US$ à juin 2013.

(5) Il faut noter à cet endroit, le caractère régionaliste et clanique systématisé, retenu pour ses nominations, pour la première fois dans l’histoire de notre pays.

(6) La coalition politique (FLN, RND, HAMAS) a été sommée de renoncer à son programme économique respectif et d’entériner ce dernier sans débat, dans un espèce d’œcuménisme sacré autour de lui.

(7) L’Algérie a enrichi les sciences politiques universelles d’un nouveau concept intitulé le «redressement», qui signifie l’art d’imploser une organisation sociétale et la réduire en plusieurs morceaux antagoniques.

(8) Les affaires de corruption précédentes (Khalifa, Autoroute Est-ouest, Sonatrach 1, 2, 3…) nous avaient édifiés sur les dérives de l’institution judiciaire. Mais celle dite de K. « el-Boucher », nous démontre l’ampleur des dégâts par le nombre de magistrats, jusqu’à l’heure, impliqués.   

(9) La permissivité en douane est calculée et analysée par un organisme international de coopération douanière. L’Algérie figurait, dans les années 70, parmi les pays les plus difficiles à « infiltrer », alors qu’aujourd’hui, les études entreprises indiquent que lorsque les douanes algériennes font « une prise », dix (10) sont passées. Cet indice, discutable en l’espèce, nous donne cependant un aperçu de l’ampleur de cette affaire puisqu’il indiquerait  que 700 kilos de cocaïne ont été pris et donc que 7.000 kilos sont passés !

(10) Malgré le recours effréné aux entreprises étrangères de réalisation, moins de 700.000 logements seulement seront achevés, lors de la première mandature. Pour les autres mandatures, il n’y a plus de statistiques par mandat et tous les chiffres sont publiés bruts.

(11) Les déplacements présidentiels, dans les wilayates, étaient organisés à sa gloire et à celle de ses courtisans locaux.

(12) Il est assez intéressant de noter à cet endroit, que les enquêtes d’habilitation qui auraient dû jouer leur rôle de stabilisateur et de filtre, de l’encadrement, n’ont en fin de compte, qu’amplifier le processus de la «moubayaâ» et du clientélisme.

(13) Et notamment, ceux qui avaient financé l’exil doré du Président en Suisse et dans les pays du Golf et qui attendaient de lui un retour de « bon procédé » (essentiellement A. Kouninef, l’émir Zayed…).

(14) Aucune analyse sérieuse et quantifiée n’a vu le jour dans notre pays, relative au nombre de cadres supérieurs qui ont rejoint l’exile intérieur et celui extérieur mais empiriquement on peut les évaluer à plusieurs centaine de milliers.

(15) Un travail rigoureux et scientifique de recensement des nominations à tous les postes et les charges supérieures de l’état, comme celui de l’affectation des ressources financières publiques par wilaya, durant ces trois mandats, devra permettre d’établir cette désastreuse réalité.

(15) L’émergence de la médiocrité dans toutes les institutions de l’état, doit être obligatoirement liée à cette stratégie de prédation. Des bataillons d’analphabètes ou dotés de faux diplômes, d’expériences douteuses et de recommandations mafieuses, va investir tous les secteurs (économie, finances, commerce, éducation, universités, culture, médias, culte, sports, diplomatie…), ce qui va se traduire par une gouvernance catastrophique du pays.

(16) Des programmes spéciaux avaient été initiés dans les régions les plus pauvres pour leur faire rattraper les retards de développement, dans les années 60 et 70.

(17) Les revendications actuelles, dans certaines régions du pays et notamment dans le Sud, sont les conséquences directes, visibles d’une politique inéquitable de la répartition des richesses nationales.

(18) Les revendications dans les régions du sud pétrolier, l’agitation du fondateur du MAK et les autres mouvements Touaregs aux frontières extrême sud, sont des indices perceptibles d’une situation en maturité.  

(19) Les accords de Yalta et ceux de Malta ont vécu et s’inscrivent désormais dans les registres de l’histoire contemporaine. Les redécoupages de l’ex URSS, ceux de l’ex Europe de l’Est, la remise en cause des frontières coloniales en Afrique, les revendications régionalistes en Europe occidentale (Espagne, Italie, Belgique, Royaume-Uni,…) sont autant d’indices qui démontrent clairement qu’une vague profonde est entrain d’ébranler les équilibres construits sur les anciens paradigmes et que d’autres sont entrain de tracer les nouvelles frontières internationales.   

(20) Cette situation est similaire à celle vécue, en 1988, où la diminution drastique des recettes pétrolières et la lutte des différents clans du pouvoir, avaient permis l’exploitation du mécontentement populaire pour procéder aux  « réajustements politiques » par le clan sorti vainqueur de ce rapport de force. 

(21) Phénomène nouveau mais qui tend à se développer rapidement, le pouvoir vieillissant dans notre pays, est enclin à « passer le relais » à sa progéniture. C’est ainsi que l’on note, de plus en plus, de « fils de…» dans le monde de l’affairisme et de la corruption. Cette situation permet de créer une distanciation entre les personnes physiques ou morales directement impliquées et le cas échéants, de laver de tous soupçons les commanditaires vis-à-vis des lois et règlements en vigueur. Ceci étant dit, personne n’est dupe !      

(22) Il est très facile, avec les dossiers d’état civil laissés par la France coloniale, de dresser l’origine et la filiation réelle des vingt milliardaires actuelles et de s’apercevoir qu’il sont sortis quasiment du néant et qu’en l’espace d’une ou deux générations ils ont accumulé une telle fortune donc forcement douteuse à plus d’un titre. 

(23) Les dernières élections législatives ont clairement démontré le poids du pouvoir de l’argent sur les résultats du scrutin, nonobstant le niveau de l’abstention et de sa signification politique.

(24) C’est cette minorité qui a imposé le «mandat présidentiel à vie», après que L. Zéroual eut imposé l’alternance politique par la limitation à deux mandats. De manière à éviter que l’alternance politique ne vienne remettre en cause son processus de prédation et d’accumulation, elle va sponsoriser une solution de coup d’état, déguisé en un aggiornamento.

Auteur
Mourad Goumiri, professeur associé

 




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