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Ahmed Ouyahia appelle le président Bouteflika à briguer un nouveau mandat

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Il prône la stabilité

Ahmed Ouyahia appelle le président Bouteflika à briguer un nouveau mandat

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a appelé jeudi à Alger le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à « poursuivre sa mission et son sacrifice au service de l’Algérie », l’assurant du soutien de son parti pour l’accomplissement d’un nouveau mandat à la Présidence de la République.

« Je suis heureux de constater que notre Conseil national entend appeler le moudjahid Abdelaziz Bouteflika à poursuivre sa mission et son sacrifice au service de l’Algérie et que le Rassemblement national démocratique l’assure de son soutien pour l’accomplissement d’un nouveau mandat à la Présidence de la République », a indiqué M. Ouyahia à l’ouverture des travaux de la 5ème session du Conseil national du parti.

« Ce sera là un engagement digne du Rassemblement national démocratique, pour la continuité et la stabilité et pour l’Algérie », a ajouté le SG du parti.

 




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Algérie : l’avenir à reculons !

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Tribune

Algérie : l’avenir à reculons !

Chakib Khelil après les scandales qu’il a suscités, il sollicite l’onction des zaouïas pour revenir en grâce.

« Appelle-moi Si Meziane ! En tant qu’amrabed (marabout) tu me dois le respect « (1).

Ce n’est pas de l’histoire ancienne. Cette réplique entre deux villageois a eu lieu en mai 2018. On est bien loin des principes de la déclaration universelle des droits de l’Homme qui stipule dans son article 1 que «Tous les Hommes naissent libres et égaux en droit » !

Notre propos ici n’est pas de refaire l’histoire du mouvement maraboutique (2) en Afrique du Nord, bien qu’il soit nécessaire de préciser l’essentiel : les familles dites ‘’maraboutiques’’ sont les descendants des militants de ce mouvement qui ont été dispersés à partir du sud marocain (Asif Azeggagh/Seguiet El-Hamra) pour porter la bonne parole de leur mouvement. Ces familles sont Amazighs comme tout le monde. Aujourd’hui, la plupart de ces familles se comporte en simples citoyens et ne reproduit pas l’ancien statut de privilégiés dans la société (hommes du Livre, régulateurs des conflits, neutralité, etc.).

Cependant, la réaction énergique de notre Meziane est révélatrice de la fragmentation actuelle dans la société, accentuée par l’apparition de l’islamisme salafiste et de la compétition pour le contrôle de ce mouvement.

De l’autre côté, les familles ‘’Chorafas’’(3), qui revendiquent leur origine moyen-orientale, se positionnent en dépositaires de la légitimité islamiste, car ‘’issues’’ de la famille du prophète et de ses compagnons !

Dans certaines régions du pays, des liaisons diverses (mariages mixtes arrangés, associations d’affaires,…) sont organisées avec des familles saoudiennes, qataries, … pour établir et raffermir les liens du sang. Des vols ‘’charters’’ sont organisés régulièrement en direction de Riyad, Doha, etc.

Dans cette course au pouvoir, certains marabouts (à travers leurs zaouïas notamment), au lieu de se positionner en autochtones qu’ils sont naturellement et en nationalistes nord-africains, semblent préférer l’élaboration d’une caste parallèle concurrente pour le contrôle de la société et finalement se comporter en supplétifs ou ‘’marche-pied’’ pour les chorafas / Salafistes.

Les diverses manifestations en cours pour la mobilisation et la manipulation des zaouïas par des financements importants, des inaugurations avec mises en scène, les tournées marketing de certains personnages politiques en recherche de légitimité (Chakib Khelil, …) ne signifient pas autre chose.

La responsabilité de l’État dans ce morcellement est manifeste.

La société algérienne évolue vite. Deux tendances lourdes se font chaque jour concurrence : le repli islamiste pour la vie ‘’comme à l’époque du prophète’’ (avec le bénéfice de la technologie de notre siècle !) et le bouillonnement  d’une société amazigh méditerranéenne, plurielle, en continuité avec son histoire multimillénaire.

Dans cet enjeu capital, l’État, au lieu de promouvoir la citoyenneté et la pluralité, participe à la fragmentation de la société

– En créant lui-même ‘’la famille révolutionnaire FLN’’ avec les anciens moudjahidines, les vrais et les faux, leurs enfants, leurs petits-enfants, etc… pour maintenir le contrôle sur la société et garder les privilèges de pouvoir qui vont avec. L’objectif de création à terme d’une nouvelle noblesse, les ‘’Si FLeN’’ est plausible. Bien évidemment, s’il existait des gènes ou une ADN ‘’révolutionnaire’’, les Cubains et autres leaders du Tiers-Monde l’auraient exploité depuis longtemps  !

– En  manipulant ces composantes de la société pour se positionner en arbitre et favoriser une société de clientèles et de soumission et non une société autonome faite de citoyens.

Dans cette stratégie de domination, le système actuel s’entoure chaque jour de l’opacité (4) tactique nécessaire pour avancer et durer. Il ne lui restera plus, pour parfaire le puzzle,  qu’à instituer demain une nouvelle carte d’identité algérienne mentionnant pour chacun sa distinction sociale, religieuse, linguistique, régionale ou politique comme c’est le cas aujourd’hui dans certains pays africains pour la spécification de l’ethnie ou de la tribu.

Les jeux ne sont pas faits.

Le devoir d’une société démocratique en construction est de débusquer ces manipulations souvent enveloppées dans des discours patriotiques… et la compromission de la population par le partage de la rente, «des miettes de la rente» comme le précisent certains, pour acheter sa complicité.

La réponse de la société algérienne n’est pas dans le repli local ou régional, ou la création ou la remobilisation de milices (5) de sinistre mémoire, quelles que soient les appellations et les justifications avancées.

On le sait que trop ; l’usage de la violence a toujours fait reculer les sociétés.

Pendant que des expériences diverses de démocratie participative et directe sont menées par d’autres peuples dans le monde, beaucoup en Algérie préfèrent s’enfoncer dans les ténèbres des sociétés secrètes, des ‘’émirs’’ tortionnaires et des organisations et partis politiques godillots… pour un avenir à reculons.

Le changement vers le mieux est souhaité. Cependant, chacun devrait méditer ce proverbe de nos anciens :

« Ma tseγled, ewwet. Ma ur tezmired, ur sγal » (si tu fais le geste (de frapper), alors frappe vite et fort. Si tu n’es pas capable (de frapper), alors surtout ne menace pas).

A. U. L.

Notes :

(1) Bien évidemment, la formule de politesse est comprise à sens unique par notre ‘’Si Meziane’’. Si pour les hommes la particule ‘’Si’’ (mot arabe, qui est la contraction de ‘’Sidi’’) veut dire simplement monsieur, pour les femmes le mot ‘’Lalla’’ (mot amazigh) est encore plus fort , il signifie ‘’altesse’’, ‘’maîtresse’’ !

La segmentation sociale est encore plus importante chez les Touaregs (nobles, imghad, harratines, iklan (esclaves), …)

(2) El Morabitoun / Imrabden (El Moravides), mouvement politico-religieux qui a unifié l’Afrique du Nord dès 1040, pendant plus d’un siècle. Mouvement autonome par rapport à l’Orient arabo-musulman, combattu et remplacé par les Al Mohades (El Mouwahhidin) dès 1152.

(3) Les ‘’Chorafas’’ regroupent tous ceux qui se construisent des descendances chérifiennes les plus farfelues, qui de Mohamed, de Ali, Aïcha, Abou Bakr Seddiq, etc. Les Alaouites marocains gouvernent le pays depuis plusieurs siècles !

(4) Tant que le gros passif national n’est pas soldé (reconnaissance des morts du FFS en 1963/1964, procès des tortionnaires des manifestants de 1988, des disparues de la guerre civile de 1992, des assassinats des 126 jeunes en Kabylie en 2001, …), il n’y aura pas de redémarrage sur de nouvelles bases pour un renouveau national.  

(5) Après 1962, Ben Bella avec Hadj Ben Alla, avait créé une milice de plus de 35000 membres pour la répression et le contrôle de la société suivant la méthode soviétique. Ceux qui l’ont subie et qui ont survécu s’en souviennent toujours.

 

Auteur
Aumer U Lamara, écrivain

 




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Les forces pro-Haftar annoncent avoir repris deux terminaux pétroliers

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Libye

Les forces pro-Haftar annoncent avoir repris deux terminaux pétroliers

L’Armée nationale libyenne (ANL), force autoproclamée dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, a annoncé jeudi une offensive pour « nettoyer » la région du Croissant pétrolier et dit avoir repris le « contrôle » de deux sites pétroliers, cible depuis une semaine d’attaques de groupes rivaux.

Dans un enregistrement sonore adressé à ses forces, le maréchal Haftar, homme fort de l’Est libyen, a annoncé le lancement de « la reconquête sacrée » dans le Croissant pétrolier, poumon de l’économie libyenne situé dans le nord-est du pays.

L' »heure zéro a sonné » pour « écraser l’ennemi », a affirmé le maréchal Haftar, accusant sans le nommer Ibrahim Jadhran, qui a conduit une attaque la semaine dernière contre deux sites pétroliers, de s’être « allié avec le diable ».

Peu après l’annonce de l’offensive par M. Haftar, l’ANL a dit avoir repris le « contrôle total » de deux terminaux pétroliers de la région.

« Nos forces armées ont le contrôle total de la région de Ras Lanouf », a indiqué le porte-parole de l’ANL, le général Ahmed al-Mesmari, avant d’annoncer que les forces du maréchal Haftar s’étaient emparées aussi du « terminal d’al-Sedra et pourchassaient l’ennemi à l’ouest ».

M. Jadhran, dont la tribu d’Al-Magharba est historiquement basée dans la région, avait autrefois commandé les Gardes des installations pétrolières (GIP) chargés de la sécurité du Croissant pétrolier.

Il avait réussi à bloquer les exportations de pétrole depuis cette région pendant deux ans avant d’en être chassé en 2016 par l’Armée nationale libyenne (ANL) de M. Haftar.

Depuis une semaine, des combats intermittents opposent les deux camps autour des terminaux de Ras Lanouf et al-Sedra, provoquant des « pertes catastrophiques », selon la Compagnie nationale de pétrole (NOC).

Des sources proches de l’ANL ont fait état d’une alliance entre M. Jadhran et les « Brigades de défense de Benghazi », formées de combattants islamistes chassés de la cité de Benghazi (est) par l’ANL.

L’offensive lancée par le maréchal Haftar intervient quelques heures après une condamnation américaine de l’attaque menée par M. Jadhran.

« Les États-Unis condamnent fermement les récentes attaques menées par les forces dirigées par Ibrahim Jadhran contre les ports pétroliers de Ras Lanuf et Al Sidra, ainsi que les violences qui ont endommagé les infrastructures pétrolières vitales à la Libye et perturbé les exportations de pétrole ».

« Nous demandons à tous les acteurs armés (…) de cesser toutes les hostilités et de se retirer immédiatement des installations pétrolières pour éviter davantage de dégâts », a indiqué le département d’Etat dans un bref communiqué.

Auteur
AFP

 




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Le service internet de Djezzy sera indisponible deux heures par jour

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Pour cause du Bac

Le service internet de Djezzy sera indisponible deux heures par jour

Pour cause d’examen du baccalauréat, l’opérateur Dezzy informe que le service internet sera à l’arrêt 2 heures par jour à compter d’aujourd’hui jeudi 21 juin 2018 jusqu’à Lundi 25 juin 2018 selon ce planning. Et ce de 08:30 à 9:30 et 15:00 à 16:00.

 




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La femme entre rue et cuisine

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Tribune

La femme entre rue et cuisine

La jeune fille Ryma a été agressée par un homme avant l’iftar alors qu’elle exerçait son activité sportive.  

Des jours après, des femmes sont sorties  pour courir à Alger. Leur but est à la fois de dénoncer cet acte lâche et misogyne et de défendre le droit de la femme à l’espace public. Les cheveux voilés ou découverts, elles hissaient ce slogan : «Ma place  est partout, pas dans la cuisine».

Le combat féministe change d’armes selon la géographie et le temps. Dans la Grèce antique, Lysistrata a  organisé «une grève de lit » pour pousser les hommes à arrêter la guerre ; idée qui a influencé le film « La source des femmes ».  Alia Magda El Mahdy manifestait nue pour dire que le corps de la femme n’est pas un bien public. L’Algérienne à son tour exprime sa colère et son indignation par la course.

Etre dans la rue n’est pas donc un simple geste en Algérie. C’est un symbole du combat pour les droits de la femme parce que l’espace public est une dictature masculine. Un geste pour effacer le cliché ancestral : femme de foyer.

Allons au-delà de l’agression !

L’homme coupable, comme le Barbu qui a vandalisé la fontaine de Setif, réduit la femme à un seul mot : corps. Le corps de la femme est la maladie de l’homme ; il veut le cacher, l’effacer, pour  exister. Vis-à-vis de la femme, l’homme cultive une relation de duel pas d’altérité : il veut être au devant, elle par derrière. Exemple : lui dans la rue, elle dans la cuisine. Quand les deux se rencontrent dans le même espace, la  guerre des sexes se déclenche parce que l’équation a été violée. « Le déni de l’individu est consubstantiel à l’effacement du corps, véritable curseur de l’évolution des sociétés »

À quelques heures du jogging de solidarité, d’autres  femmes font circuler sur les réseaux sociaux  des slogans islamistes : « Ma place est dans la cuisine et où veut mon mari ».

Ces femmes sont enivrées d’islamisme. Ce courant impose à la femme une soumission au nom de la charia. Autrement dit, pour l’islamisme la femme doit se plier aux ordres de l’homme pour aller au Paradis. Sinon elle est maudite par  Allah et son Prophète. Elle doit donc supporter le chômage forcé après des études, les insultes, les crachats, et les gifles du conjoint. C’est son sort. Celle qui veut être libre, sortir dans la rue, se vêtir comme elle veut, manger des sandwichs, est une femme « débauchée » et son mari n’est qu’un « dayouth » (un efféminé).

Pour officialiser cette définition maladive de la femme, l’islamisme s’appuie sur les fatwas wahhabites et les fausses interprétations des versets et hadiths. Il ne faut pas confondre Islam et islamisme. Résultat : en Algérie ou dans les pays qui lui ressemblent, le grand ennemi de la femme c’est bel est bien la FEMME islamiste. Celle-ci réduit la féminité à la cuisine et voit la rue comme un péché.   

Une scène fictive du célèbre roman  « L’Immeuble Yacoubian » d’Alaa El Aswany illustre clairement cette réflexion. La jeune fille déclare à sa maman qu’elle a démissionné parce que l’employeur a la main baladeuse. « Ce taré a ouvert sa braguette », dit-elle. La maman répond froidement : « Tant que c’est pas la tienne, tout va bien ».

En Algérie,  il est facile de réviser un acte du Code de la famille ou de punir les misogynes. Le plus  difficile, voire complexe, est d’expliquer le concept d’être une femme aux femmes islamistes.  Alors quand celles-ci cesseront-elles « d’inoculer aux filles, avec le goutte-à-goutte de leur lait, les germes de la soumission et aux petits garçons le venin de la misogynie ? »  (Malika Mokeddem, ibid p 36). Quand une femme avance vers ses droits, une autre lui met des bâtons dans la roue.

Enfin, le féminisme algérien a deux combats à mener : définir encore la femme et lutter pour ses droits. La femme quant à elle est reléguée entre deux mouvements : un féminisme qui mène vers la lumière, et un islamisme qui mène vers les ténèbres. Entre rue et cuisine.

T. B.

Note

1 – Malika Mokeddem, « Féminisme ailleurs » ouv. collectif , Ed Indigènes, p36.

Auteur
Tawfiq Belfadel, écrivain-chroniqueur

 




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Juin, le mois de Matoub Lounès

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FOOTAISES de Meziane Ourad

Juin, le mois de Matoub Lounès

L’Algérie sortira de son isolement le jour où, en ayant terminé avec la haine, les insultes et les fioles d’acide, elle acceptera d’accueillir sur les terrasses de ses bistrots de joyeuses bandes telles que celle figurant sur la photo qui illustre cette chronique.

Ils ont entre soixante et quatre-vingt-dix ans, ils sont fringants, farceurs et plein d’entrain. Ils sont installés là à la terrasse du café des sports d’Evron, une ville d’à peine neuf mille habitants. Ils ne dérangent personne. La veille, ils étaient devant leurs écrans de télévisions pour suivre les matchs du jour. Je ne les ai pas entendus parler de la mercuriale des fruits et légumes ou du prix du mouton de l’aïd à venir. Pas plus que des 14 milliards de centimes que coûte le hadj aux Algériens, chaque année. Non. Ils ne commentaient pas, non plus, les dernières déclarations de Marine Le Pen sur « l’immigrationnisme » supposé de Macron. 

Ils sont là pour taper l’apéro et rire de quelques futilités vitales. En Algérie, comme tout le monde le sait, on a banni l’apéro et on affectionne, par dessus tout, parler des choses de la mort. Les bistrots, ces lieux de vie innombrables dans les capitales du monde entier aussi diverses que le sont les cultures des peuples qui y vivent, ont été tout bonnement mis à mort dans notre pays. L’Algérie, devenue un informe et immense bazar, a offert ses rues, ses veines aux kebabs, cyber et épiceries. Ses trottoirs débordent de fardeaux d’eau et de jerrycans en plastique.

Ce pays qui possédait les plus belles brasseries du monde avec celles de Saint Germain à Paris, s’est suicidé. Il s’est livré pieds et poings liés aux islamistes et après lui avoir donné 200 000 de ses enfants, il a accepté de lui céder les clés de ses villes. Ils en ont gommé toute trace de l’histoire de ce peuple et de sa terre.

Saint Germain, justement. C’est là qu’a été ouvert, au 13 rue de l’ancienne Comédie, le Procope en 1686. Il a été fondé par Francesco Procopio Del Cotteli, un migrant italien. Encore un fait d’histoire à faire s’étrangler la Marine ! C’est à une de ses tables que Benjamin Franklin a rédigé les premiers paraphes de la constitution américaine.

Cette Amérique qui, tout en construisant un mur pour séparer les deux pays, s’apprête à coorganiser le mondial 2026 avec le Mexique.

Le Procope a accueilli La Fontaine et Racine. Ils y dinaient aux chandelles. Il a accueilli Diderot et d’Alembert qui ont lancé l’encyclopédie. Beaumarchais, Voltaire, Verlaine, Hugo, Balzac, Nerval, Musset… Tout le gotha de la littérature et des arts y est passé. Ainsi que les politiques. Gambetta y avait sa table. Pendant la révolution française, Robespierre, Danton ou Marat en avaient fait leur quartier général.

Les murs de ce café-musée parlent. Ceux d’Alger sont muets depuis longtemps. Les portes et portails des immeubles de notre belle cité ont été rognés par les mains dévastatrices de nos concitoyens sevrés de culture par l’école algérienne.

Ces portes d’immeubles étaient de vraies œuvres d’art comme l’étaient les statuettes qui ornaient les halls, les corniches des batisses qui font face à la mer ou les vestiges floraux légués par les pieds-noirs… 

Les colons, partis avec leurs seules valises, nous ont légués, en plus des rivières de sang, quelques stades, des ballons de football, un championnat… 

Il nous reste une équipe nationale composite, totalement artificielle et en aucun cas représentative des championnats nationaux. Une équipe  qui, certes, accomplit parfois des miracles lorsque les pétro-dollars et un peu de nif l’accompagnent mais ne peut, malheureusement pas masquer le foutoir dans lequel on a mis le football algérien.

Formidable exutoire, le football, capable d’embraser des populations entières, nous a laissé cette fois sur le quai. Comment être passionné par cette édition russe alors que résignés à ne pas y être, nous nous étions résolus à danser au rythme des victoires de nos voisins marocains, tunisiens, égyptiens et de nos frères continentaux nigérians et sénégalais ? A ce jour, seuls ces derniers ont réussi à semer quelques étoiles dans nos yeux de supporters frustrés.

Du coup, même le football ne jouant plus son rôle de pansement, toutes nos blessures se rouvrent. Nos plaies refont surface.

Revoici Ouyahia et le cabinet noir.

Revoici l’APN et le sénat, ces boîtes à rythmes désaccordées. Revoilà Ferhat Mehenni et sa « force contrainte », son appel à la foire d’empoigne. A la guerre.

Revoilà, encore et toujours Matoub Lounès, le symbole absolu de la sauvagerie qui s’est installée dans mon pays. Nous sommes en juin. Le 25 de ce mois marquera le 20éme anniversaire de son assassinat à quelques centaines de mètres de Thala Bounane, sur le chemin menant à son village de Taourirt Moussa, chez les Ath-Douala. Tombé dans un guet-apens tendu par des présumés terroristes islamistes, sa voiture a été criblée de 72 balles. Sa mort avait alors plongé la Kabylie dans de longues semaines quasi insurrectionnelles.

Trois années plus tard, Massinissa Guermah tombera, scié par une rafale de fusil mitrailleur, dans les locaux de la gendarmerie de Beni-Douala, la commune de Lounès. Ses chants rythmeront durant des mois, la révolte qui suivra l’exécution du lycéen Massinissa. « Le printemps noir », c’est ainsi qu’on baptisera la volcanique colère qui se déclenchera en Kabylie, emportera 126 jeunes innocents et en laissera des milliers, sur le carreau. Handicapés à vie.

Ce vendredi 22 juin, à partir de 19 heures, un hommage lui sera rendu par myriade d’artistes dont Oulahlou, Aki D, Domrane, Zeddek… Au Bataclan. Le lieu n’a certainement pas été choisi, par hasard, par l’association « Matoub Lounas mémoire et transmission » fondée par Nadia, sa femme et ses amis.

Le 13 novembre 2015, 1 500 personnes assistaient au concert du groupe de rock américain Eagles of Death orsque trois djihadistes se réclamant de Daesh ouvrent le feu sur le public. Bilan : plus de 90 morts. Des centaines de blessés. L’hommage à Matoub se veut une célébration du martyre des victimes de l’hydre islamiste.

Matoub Lounès a été assassiné 17 jours avant que Zidane ne soulève le trophée du premier mondial français à Saint-Denis.

Le foot n’est pas si loin de la musique. La preuve, ce 13 novembre, le Stade de France aussi a été attaqué. Place à la mémoire.

Le foot attendra.

 

Auteur
Meziane Ourad

 




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Son président, Abdelouahab Derbal, va-t-il passer la main ?

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Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE)

Son président, Abdelouahab Derbal, va-t-il passer la main ?

Le 9 octobre 2016, un communiqué officiel annonçait que le président de la République envisageait de nommer Abdelouahab Derbal à la tête de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) et que pour ce faire, il avait décidé de consulter les formations politiques du pays.

Aussitôt formulée, cette proposition a suscité une cascade de critiques et de réticences des partis dits démocrates, sachant que l’homme était membre d’un parti islamiste, Nahda en l’occurrence.

En effet, Abdelouahab Derbal a été élu en 1997 au titre du parti cité supra, puis a exercé successivement les fonctions de ministre chargé des relations avec le parlement et de conseiller à la Présidence de la République, avant de diriger le bureau de la Ligue Arabe auprès de l’UE à Bruxelles. Il a été également en poste en Arabie Saoudite, en qualité d’ambassadeur jusqu’au printemps de l’année 2016.

A l’issue donc du délai imparti aux partis politiques pour se déterminer sur la proposition de nomination de l’intéressé pour la présidence de la HIISE, la décision a été entérinée suite aux réponses des partis dont 47 ont marqué leur accord, 5 ayant formulé des réserves et enfin, 4 autres qui ont émis des objections politiques sur toute la démarche suivie par les pouvoirs publics.

Aussitôt installé avec son équipe, le président de la HIISE qui avait mis le curseur sur les élections législatives a multiplié les visites sur le terrain et les déclarations à la presse affirmant urbi et orbi la détermination de son « instance » à mobiliser les partis politiques qualifiés d’ « alliés » et de partenaires essentiels pour la réussite de toute élection. Quant à ses priorités, il a mis l’accent sur l’obligation d’assainir le fichier électoral et le fichier de l’état civil

Il a, par ailleurs, milité pour une révision de la loi électorale compte tenu de son impact sur la vie politique et le processus démocratique, invitant au passage les partis politiques à soumettre leurs propositions en la matière.

Le premier test sérieux pour le président de la HIISE a consisté à « encadrer » son premier rendez-vous électoral le 29 novembre 2017. Il s’est déclaré satisfait de l’organisation du scrutin qui s’est déroulé, a-t-il dit « dans des conditions normales et acceptables » ajoutant au passage et après des nombreuses contestations qui ont surgies à cette époque là, que « la mission de la HIISE s’achève avec la fermeture des bureaux de vote : ce qui se passe après –dépouillement et signature des PV- ne relève pas de nos prérogatives » a-t-il fait rappeler.

Il faut dire que les dernières législatives ont mis à nu les failles nombreuses liées au déroulement de la campagne électorale, avec notamment la polémique concernant « les affiches de candidates sans visage » et certains dépassements dont se sont plaints toutes les formations politiques, y compris le FLN et le RND.

Pour Abdelouahab Derbal toutes les élections dans le monde «sont entachées d’irrégularités» et s’il y a eu fraude, a-t-il ajouté, cela s’est fait à l’intérieur des partis par leurs propres militants. Aujourd’hui, le président de la HIISE le reconnaît, il s’est heurté à l’épreuve du  terrain et son instance est apparue limitée ; en l’état de sa composante (410 membres) elle n’a pas, selon lui, les ressources nécessaires pour contrôler les 1541 fichiers électoraux. Abdelouahab Derbal a admis, publiquement et courageusement, que la loi électorale, telle qu’elle existe, n’est pas propice à la démocratie. D’ailleurs, il n’a pas hésité à enfoncer le clou, peut-être sans s’en rendre compte, écrivait un éditorialiste, en expliquant chiffres à l’appui, que 29% des bureaux de vote seulement ont fait l’objet d’un suivi par des représentants de son instance lors des dernières législatives. Comme pour se dédouaner, il a ajouté aussi qu’enfin de compte « c’est l’affaire des militants des formations politiques » que de surveiller le scrutin !

L’aveu n’est-il pas révélateur de l’impuissance de l’homme ? De ce qui précède, peut-on s’autoriser à penser qu’en définitive le président de la HIISE, Abdelouahab Derbal, ne maitrise plus son sujet au regard des difficultés tant endogènes qu’exogènes qu’il n’a cessé de relater depuis son intronisation à la tête de l’instance ; et de ce fait, il n’est plus l’homme de la situation ?

L’ancien ministre chargé des Relations avec le parlement qui, vraisemblablement, n’a pas l’intention de jeter l’éponge, plaide pour «l’élargissement de ses prérogatives», sans pour autant donner le détail.

Il faut dire qu’à sa charge, malgré une composante bien fournie en cadres de la république, notamment des magistrats chevronnés et des prérogatives assez élargies, en plus d’une autonomie constitutionnellement acquise, la HIISE n’a pas réussi à laisser la moindre empreinte dans l’espace public et encore moins dans l’esprit des Algériens. Et à l’auteur de cette appréciation, largement partagée, de s’interroger :

  1. faut-il y voir un mauvais casting ou un coaching en deçà des attentes ?

  2. ou peut-être les deux à la fois ?

Maintenant que le curseur est mis sur les élections présidentielles de 2019, la HIISE et son président ne sont pas prêts d’échapper aux critiques des observateurs de la vie publique. Et aussi et surtout des formations politiques qui ont réglé leurs calendriers sur cette date. Forcément, leurs agendas ne collent pas avec ceux du président de la HIISE. La preuve, les principales formations politiques ont fait l’impasse sur la réunion de concertation à laquelle il les a conviées en mai dernier. Un véritable « casus belli », pour ne pas dire clash !

Ce n’étaient certainement pas les quelques représentants de certains micro-partis, en mal d’aura, présents à la rencontre qui ont comblé le vide sidéral auquel était confronté Abdelouahab Derbal qui, faut-il le remarquer aime à agir « en solo ».

On savait que la HIISE, mise en application de la constitution de 2016, n’avait jamais bénéficié du moindre préjugé favorable auprès de l’opposition. Mais de là à ce que des formations politiques issues de la majorité présidentielle, à l’image du FLN et du RND, boudent la réunion, c’est l’instance présentée pourtant dans le discours officiel comme un gage de crédibilité des élections, qui en prend un sacré coup !

Autant dire, le rappelait un chroniqueur, qu’« il s’agit là d’un véritable camouflet pour la commission proposée comme remède à la fraude électorale ». Et partant, un discrédit attentatoire à la personnalité qui la préside.

L’absence des « grosses cylindrées » à cette réunion et révélateur aussi de l’opinion que se fait la classe politique de la HIISE.    

Abdelouahab Derbal a dû certainement accuser le coup lui qui avait une fois déclaré qu’il était confiant et capable de remplir convenablement sa mission : «Je vais rassembler tous mes amis dans l’instance, tous mes amis dans les partis politiques et tous mes amis dans le gouvernement qui croient que l’Algérie peut faire quelque chose de bien et on va relever le défi ».

Après coup, l’ancien diplomate doit se sentir bien seul :

  • va-t-il, pour autant, passer la main et donner ainsi raison à tous ceux qui avaient émis de sérieux doutes sur sa capacité à mener une mission de contrôle sur le processus électoral qui, parfois, échappe à l’administration qui est sensée pourtant l’organiser et le contrôler  dans le moindre petit détail ?

  • continuer sa mission, comme à son habitude, ne prenant l’avis et les conseils de ses collaborateurs dont certains pourtant sont rompus à « la chose électorale » ?

  • se «défausser» sur les partis en évoquant l’incapacité de leurs observateurs à protéger leur vote, ou sur les médias, les accusant tantôt de ne pas être à ses côtés et tantôt de rapporter des « fake news » qui enflamment l’opinion publique à  chaque scrutin ?

  • ou continuer à « exiger » la révision de la loi électorale, le seul artifice redondant qu’il utilise pour justifier son échec ?

 

Auteur
Cherif Ali

 




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Mondial-2018: l’Afrique, déjà deux équipes au tapis

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Football

Mondial-2018: l’Afrique, déjà deux équipes au tapis

L’Egypte de la star Mohamed Salah et le Maroc entraîné par Hervé Renard sont déjà hors course: ce Mondial-2018 commence très mal pour l’Afrique, avec deux équipes éliminées sur cinq engagées.

Parmi ceux qui restent, seul le Sénégal peut avoir le sourire après avoir battu la Pologne (2-1). Car la Tunisie, dominée par l’Angleterre (2-1) et le Nigeria, mouché par la Croatie (2-0), sont très mal partis.

Les Nigérians « ont été battus par meilleurs qu’eux » et les « Super Eagles » n’ont « pas été à la hauteur de leur brillant parcours de qualification », a analysé auprès de l’AFP Alain Giresse, ancien sélectionneur du Gabon, du Mali et du Sénégal.

Le Nigeria, qui a pris un but sur corner et concédé un penalty évitable, a montré des grosses failles. « Il faut que tout le monde soit concerné par le collectif, ils ont des tendances individualistes », tacle Giresse, qui a trouvé que les leaders de l’équipe, « Moses, Obi Mikel ou Iwobi ont été un peu décevants ».

La Tunisie, elle, n’a perdu « qu’en fin de match » contre l’Angleterre, « ça se joue à peu de choses, mais ils ont énormément subi la pression anglaise », rappelle celui qui a terminé troisième de la CAN-2012 avec les Aigles du Mali. Et pris deux buts sur les deuxièmes temps de corners, la maladie africaine de ce Mondial.

Au final, « les équipes africaines sont un peu en-dessous des attentes par rapport à des nations habituées de la Coupe du monde », souligne-t-il.

Cette blessure le 26 mai…

Ce Mondial a pris des allures de cauchemar pour l’Égypte, battue deux fois. Elle a d’abord fini par craquer sous la pression de l’Uruguay (1-0), d’une tête – sur corner – de José Maria Gimenez (89e). Mais les « Pharaons évoluaient alors sans leur star, Mohamed Salah, convalescent.

Mardi soir, il était titulaire… et n’a pu que sauver l’honneur sur penalty face au rouleau compresseur de la Russie (3-1). Les « Pharaons », sans jouer, ont été éliminés officiellement mercredi après la victoire (1-0) de l’Uruguay contre Arabie saoudite.

En aurait-il été autrement si Salah n’avait pas été blessé à la clavicule le 26 mai en finale de la Ligue des champions sur un contact en forme de prise de judo de Sergio Ramos ?

Le Maroc, lui, s’est sabordé contre l’Iran (1-0) sur une tête plongeante d’Aziz Bouhaddouz dans ses propres filets à la dernière seconde, lui aussi sur corner… Puis il a fallu affronter le Portugal et un certain Cristiano Ronaldo, qui a inscrit son 4e but de la compétition (1-0). Les Marocains n’ont pu retenir leurs larmes en quittant le terrain…

Amertume et fierté

Hervé Renard était amer contre les arbitres après la rencontre devant la presse: « Faites votre analyse et écrivez la vérité. (…) On a un homme de base à terre, et quand on fait faute sur votre homme de base, vous pouvez avoir Ronaldo qui surgit et marque. »

Le technicien à la chemise blanche salue tout de même le travail de son équipe: « La chose dont je suis certain à l’heure où l’on parle, c’est que tout le peuple marocain est fier de son équipe, très fier ».

Le Mondial-2018 part donc mal, mais jusqu’ici, les équipes africaines ont toutefois évité quelques épisodes peu flatteurs vus dans les Coupes du monde précédentes, comme les querelles de primes, récurrentes. Ou encore les conflits internes qui éclatent en public, comme avec le Cameroun en 2014 où Benoît Assou-Ekoto et Benjamin Moukandjo en étaient venus aux mains sur le terrain. La mauvaise image n’est pas non plus une spécialité africaine: les Bleus avaient fait grève de l’entraînement en 2010…

Pour rappel, la meilleure performance pour une équipe africaine reste les quarts de finale, atteints par le Cameroun en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010.

Auteur
AFP

 




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18 morts à Abidjan après des pluies torrentielles

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Côte d’Ivoire

18 morts à Abidjan après des pluies torrentielles

Dix-huit personnes ont été tuées dans des inondations causées par des pluies torrentielles qui se sont abattues sur Abidjan dans la nuit, un lourd bilan déjà enregistré les années précédentes en pleine saison des pluies dans la capitale économique ivoirienne.

Deux autres personnes ont été blessées et hospitalisées, et 136 personnes ont été secourues par les sapeurs-pompiers militaires pendant la nuit, selon le dernier bilan du ministère ivoirien de l’intérieur mardi soir.

Des « pluies torrentielles » sont tombées sans interruption « de 23 heures lundi à 6 heures mardi » sur Abidjan, métropole de 5 millions d’habitants en croissance continue, où les constructions anarchiques sont légion, y compris dans des zones inondables, habitées par des populations pauvres. Ville vallonnée bâtie autour de lagunes bordant la mer, Abidjan pâtit d’infrastructures défaillantes, en particulier pour les égouts et la gestion des eaux.

Plusieurs quartiers ont été frappés par les inondations: on compte huit morts dans la commune de Cocody, deux dans la commune populaire de Yopougon, un à Adjamé, un à Port Bouët, selon un comptage partiel du ministre de l’Intérieur. Un éboulement a fait plusieurs morts à Attécoubé, selon la télévision nationale RTI.

Dans le quartier Riviera 3 à Cocody, la Cité Allabra a été dévastée par les eaux en furie, ont constaté un journaliste et un photographe de l’AFP: pans de murs effondrés, portails arrachés, palmiers renversés, voitures défoncées gisant sens dessus dessous dans les rues recouvertes de boue et de débris, y compris des 4×4 pesant plus de deux tonnes.

« Je dormais à l’étage, mon ami à côté de moi m’a réveillé : +Lève-toi il y a de l’eau !+. J’ai regardé par la fenêtre, je voyais passer des voitures, des meubles emportés par l’eau. Puis l’eau a commencé à monter l’escalier, on a eu peur, mais la pluie a diminué », a raconté à l’AFP Ismaël Oulata, coach sportif.

Au rez-de-chaussée, toutes ses machines de musculation sont hors d’usage. Le salon de coiffure voisin est maculé de boue.

« Je n’ai jamais vu ça »

« On a tout perdu », témoigne Mme Sabine, gérante d’une pizzeria à l’entrée de la cité, qui préfère ne pas donner son nom de famille. « Quand on est arrivés ce matin, tous les congélateurs étaient renversés, tous les produits sont gâtés, et nos cinq motos de livraison ont été abîmées ». 

Selon plusieurs témoignages, l’eau est montée jusqu’à deux mètres pendant la nuit. « Je n’ai jamais vu ça de ma vie », a témoigné un habitant, qui a vu sa voiture emportée à 600 mètres.

Thierry Diarrassouba, agent de sécurité d’un centre commercial voisin, où les pompiers ont installé un poste de secours dans la nuit, a vu des gens « en état de choc » après avoir été sauvés.

« Des habitants étaient perchés sur les toits des maisons » en attendant les secours, a rapporté le directeur général de l’Office national de la protection civile, Fiacre Kili.

Le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, a déploré le lourd bilan de ces inondations et la récurrence de ce type de catastrophe à chaque saison des pluies, de mai à juillet.

L’an dernier, les pluies avaient fait 15 morts entre mai et juin à Abidjan. En juin 2015, 16 personnes étaient mortes. Et le 19 juin 2014, 23 personnes avaient péri dans des glissements de terrain. Le plus lourd bilan remonte au 29 mai 1996, où des pluies diluviennes avaient fait 28 morts à Abidjan.

« Les zones à risque, nous les connaissons, ce sont toujours les mêmes quartiers », avec « des constructions sur des bassins d’orage ou des bassins versants », a déclaré le Premier ministre qui présidait la cellule de crise.

Il faut « des prévisions météo plus fines », pour « avertir les populations au moins 24 heures à l’avance », afin qu’elles évacuent leurs logements, a-t-il plaidé. « Nous travaillons avec les maires des communes pour identifier les zones de relocalisation » pour ces populations. « Des travaux d’assainissement sont en cours mais il faut du temps avant qu’ils ne produisent leurs effets », a conclu le Premier ministre.

Auteur
AFP

 




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L’augmentation de l’allocation pour demandeurs d’asile : une mesure symbolique ?

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Par décret du 31 mai 2018

L’augmentation de l’allocation pour demandeurs d’asile : une mesure symbolique ?

Le 1er juin 2018 est paru au Journal Officiel le décret n° 2018-426 du 31 mai 2018 « portant diverses dispositions relatives à l’allocation pour demandeur d’asile ».

Ce qu’on appelle l’allocation pour demandeur d’asile (ADA) consiste en fait en le versement d’une somme à l’intéressé destinée à compenser le manque résultant de son impossibilité de travailler pendant la durée d’instruction de son dossier. Cette somme est versée à plusieurs conditions comme la majorité ou la possession d’une attestation de demande d’asile, et elle est également conditionnée par la situation familiale.

Cette allocation est composée d’un montant forfaitaire, qui dépend du nombre de personnes composant le foyer du demandeur, ainsi que d’un montant additionnel dans le cas où le demandeur est hébergé. Le décret du 31 mai a apporté des précisions en ce sens : « Le montant additionnel n’est pas versé au demandeur qui n’a pas manifesté de besoin d’hébergement ou qui a accès gratuitement à un hébergement ou un logement à quelque titre que ce soit. Lorsqu’il n’est pas hébergé dans un des lieux mentionnés à l’article L. 744-3, le demandeur d’asile informe l’Office français de l’immigration et de l’intégration de son lieu d’hébergement ou de logement ainsi que des modalités s’y rapportant. Le demandeur d’asile communique ces informations à l’Office français de l’immigration et de l’intégration deux mois après l’enregistrement de sa demande d’asile et ensuite tous les six mois. »

Pour déterminer ce montant journalier additionnel, on se réfère à l’annexe 7-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.

Avant le décret du 31 mai 2018, c’était celui du 21 octobre 2015 qui fixait ce montant à 4,20 €. Mais le Conseil d’Etat, dans une décision de décembre 2016 (CE, décision n°394819 du 23 décembre 2016), a jugé que ces 4,20 € ne suffisaient pas à permettre à ces demandeurs d’asile, privés de place d’hébergement, de disposer d’un logement sur le marché privé de la location. Ainsi, la plus Haute juridiction administrative avait annulé le décret du 21 octobre 2015. Aussi, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait jugé « lorsqu’un État membre a opté pour la fourniture des conditions matérielles d’accueil sous la forme d’allocations financières, ces allocations doivent être suffisantes pour garantir un niveau de vie digne et adéquat pour la santé ainsi que pour assurer la subsistance des demandeurs d’asile en leur permettant de disposer notamment d’un logement, le cas échéant, sur le marché privé de la location » (CJUE 27 févr. 2014, C-79/13, Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile c. Selver Saciri et autres).

Le décret du 31 mai 2018 modifie cette somme et la fixe à 7,40 €. Une augmentation donc de moins de 3€ par jour. Il n’apparaît d’abord pas évident que cette augmentation est significative et qu’elle permettrait réellement de disposer d’un logement sur le marché privé de la location. En fait, au-delà de ça, le problème principal reste celui du presque impossible accès aux demandeurs à une location, du fait de l’exigence par les bailleurs d’une garantie financière et de stabilité. La situation restera ainsi très problématique pour les personnes auxquels l’OFII ne peut pas proposer d’hébergement. Il en résulte que la priorité serait plus à la mise à disposition d’hébergements qu’à l’augmentation de ce montant.

Cette augmentation suffira-t-elle alors à « garantir un niveau de vie digne et adéquat pour la santé ainsi que pour assurer la subsistance » ? La France adoptera-t-elle des « normes pour l’accueil des demandeurs qui suffisent à leur garantir un niveau de vie digne et des conditions de vie comparables dans tous les États membres » comme exigées par la directive européenne du 26 juin 2013 (directive 2013/33/UE du Parlement Européen et du Conseil) ?

Une autre question importante subsiste, qui a été délaissée par de nombreux arrêts du Conseil d’Etat et reste écartée du décret du 31 mai, celle de la réservation de ladite allocation aux demandeurs d’asile majeurs. En effet, le Conseil d’Etat avait jugé que les mineurs isolés étaient susceptibles d’être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance et qu’ils n’étaient ainsi pas concernés par l’ADA, et que cela n’est contraire ni à la Convention internationale des droits de l’enfant, ni à la directive européenne de 2013.

Auteur
Mme Charlotte Henry, juriste et Me Fayçal Megherbi, avocat

 




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