Non, je n’ai pris qu’un café au lait ce matin, pas d’alcool ni d’autres substances qui font délirer. Je confirme bien que le MSP et El Bina, ces deux partis islamistes sont légitimes.
Qui sont-ils ? Sans aucune hésitation, par leur passé comme leurs discours, ce sont des islamistes issus de la racine profonde d’une idéologie mortifère. Ce sont les hommes à cravate de la mort et de la destruction de l’humain mais le peuple algérien les a passés dans la machine à laver et a appuyé sur le bouton marche.
Ils ont été élus par une partie du peuple qui n’est pas si insignifiante. Le principe démocratique les adoube dans leur droit à la représentation. Le droit algérien et sa constitution m’ont toujours été jetés à la figure depuis des années par des personnes bien pensantes. Il faut savoir !
Leurs détracteurs acceptent ce droit et cette constitution, il faut qu’ils en acceptent les principes dans un régime politico-militaire. C’est tout de même étonnant que cette ambiguïté constante qui les animent.
Qui respecte mieux qu’eux la constitution algérienne dans l’un de ses articles les plus importants, l’Islam comme religion de l’État.
Pourquoi en avoir peur ? L’Islam valide leur programme. Le dogme fait référence à chaque page de tout ce que les opposants à leur participation condamnent.
Voilà un petit résumé de sa loi pénale inscrite dans leur programme. Pour la mort :
L’homicide volontaire. Bon, là c’est parce que je suis opposant de la peine de mort, j’en profite pour le rappeler.
Le brigandage ou le banditisme armés. Et on leur reproche le second lors de la décennie noire ? C’est faire preuve de mauvaise foi.
L’adultère. Franchement, pour ceux qui peuvent épouser plusieurs femmes, c’est comique.
L’Apostasie. Bon, sur ce point, la jurisprudence n’est pas d’accord sur son appartenance au texte de la Loi. Il faut qu’ils fassent des études de droit, on ne peut exiger plus de leur part.
La rébellion, un acte d’hostilité armée envers l’autorité légitime. Alors là, c’est le gros culot de les accuser de danger au régime militaire, l’Islam prohibe tout combat armé contre lui.
Pour les coups de fouet :
Le crime. Principe de la double peine. Ils sont fouettés puis ensuite exécutés en conformité avec les règles ci-dessus pour la peine de mort.
La fornication. Encore le sexe ! En version sado-maso, le fouet. Des coquins !
L’adultère. Encore!
La consommation d’alcool. C’est vrai qu’avec les chameaux du 7e siècle, les accidents de la route étaient dangereux.
Bon, pour le blasphème, le vol et les relations homosexuels, il semble que les juriste ne se sont pas encore mis d’accord sur la peine encourue pour la même raison énoncée précédemment. Du moins dans ce que j’ai pu lire très rapidement.
Et on se permet de dénoncer la non conformité du MSP et de El Bina à la constitution. Bon sang, que faut-il alors pour respecter l’une de ses clauses majeures, celle de la religion exclusive de l’État inscrite dans le texte !
L’être humain est complexe. Il rejette ce qui le menace mais légitime le même danger si c’est pour les autres.
Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti) soutenu par les Emirats reprend du terrain avec les FSR
Au Soudan, les Forces de soutien rapide du général Hemedti (FSR) ont annoncé dimanche 26 décembre avoir d’abord pris le contrôle du quartier général de l’armée d’El-Fasher, au Darfour du Nord, puis de la ville.
El-Fasher – considéré comme le dernier bastion de l’armée dans la région – est assiégé depuis dix mois, théâtre d’intenses combats entre les FSR et l’armée soudanaise appuyée par ses alliés.
Les Forces de soutien rapide « annoncent avec fierté avoir pris le contrôle de la ville d’El-Fasher », selon un communiqué publié sur leur chaîne Telegram. Plus tôt dans la journée, elles revendiquaient déjà la saisie du quartier général de l’armée. C’était le dernier bastion gouvernemental du Darfour.
Prudence tout de même. L’armée du Soudan n’a pas encore réagi, mais un porte-parole du Comité de résistance populaire, le mouvement créé en soutien à l’armée soudanaise conduite par le général al-Burhan, rejette la version des FSR : « contrôler le QG de l’armée ne veut pas dire contrôler El-Fasher », et la bataille se poursuivrait.
Si cette avancée des FSR devait se confirmer, ce serait bien entendu un coup dur pour l’armée soudanaise. Les paramilitaires parlent déjà d’un « tournant décisif ».
La résistance populaire, alliée à l’armée soudanaise, assure qu’El-Fasher n’est pas tombée et que la bataille se poursuit. Des sources locales, le site Sudan Tribune parle d’un « retrait » de l’armée vers d’autres quartiers.
Caroline Bouvard est directrice pays de l’ONG Solidarités International, basée à Tawila, à une soixantaine de kilomètres d’El-Fasher. Elle est en contact avec des personnes sur place et partage ce qu’elle a entendu du terrain :
« Il y a eu hier une très grosse offensive des FSR sur El-Fasher. Cette offensive, hier soir [samedi 25 octobre, NDLR], elle a été à nouveau repoussée par les forces de l’armée régulière, même si les FSR avaient réussi à occuper la maison du gouverneur qui se trouve effectivement juste en face du quartier général du 6ᵉ bataillon. Et donc ce matin, la nouvelle complémentaire, c’est que le sixième bataillon, le quartier général du 6ᵉ bataillon, vraisemblablement, avait été abandonné par les troupes et a été effectivement occupé dans la foulée par les FSR. Il y a eu beaucoup de célébrations dans les villes contrôlées par les FSR, donc Geneina, Zalingei et Nyala ce matin assez tôt, ce qui fait que d’ailleurs, toutes les équipes humanitaires ont dû interrompre leurs activités parce qu’il y avait du happy shooting, des tirs de célébration et il y a encore des poches de résistance de l’armée régulière et de ses alliés qui sont dans le centre, enfin dans les différentes parties de la ville ».
En tout cas, les humanitaires craignent un exode massif des civils. Médecins sans frontières dit avoir accueilli plus de 1 300 personnes venues d’El-Fasher le week-end dernier. D’après MSF, 75% des enfants examinés souffraient déjà de malnutrition aiguë. « L’inquiétude, c’est de voir un mouvement massif de population qui – les routes n’étant pas sécurisées et toutes les routes extérieures étant contrôlées par les FSR – vont probablement essayer de traverser, soit en payant leur traversée auprès des FSR s’ils en ont encore les moyens, soit en traversant à pied à travers le désert pour essayer de rejoindre Tawila, explique à RFI Caroline Bouvard, directrice pays de l’ONG Solidarités International. Cela risque d’impliquer qu’on va voir arriver des gens dans des conditions assez dramatiques de déshydratation, sachant qu’ils étaient déjà très probablement dans des conditions de malnutrition assez importantes. Le premier problème aujourd’hui sur El-Fasher, c’est l’accès à la nourriture, suivi de l’accès à l’eau et l’accès aux médicaments pour des gens qui sont déjà mal nourris. »
Ce dimanche 26 octobre 2025, en soirée, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a demandé un passage sûr pour les civils piégés à El-Fasher. « Avec les combattants avançant davantage dans la ville et les voies d’évacuation coupées, des centaines de milliers de civils sont piégés et terrifiés – bombardés, affamés, et sans accès à la nourriture, aux soins ou à la sécurité », a-t-il déploré dans un communiqué.
Le soutien logistique de la Libye
Pour le chercheur Roland Marchal, cette avancée a été rendue possible par un soutien logistique important venu du sud de la Libye, qui a donné aux FSR un net avantage. El-Fasher est une ville clé qui, si elle a changé effectivement de mains, permettra aux FSR de contrôler tout le Darfour. Elles pourront faire circuler hommes et armes depuis le Tchad et la Libye. Et elles mettront la main sur des ressources importantes, comme l’or.
« C’est un contrôle des routes d’approvisionnement, humanitaire bien sûr, mais aussi militaire. Donc, il est possible que les FSR, avec le soutien des Émirats arabes unis, arrivent à redresser la balance, parce que depuis maintenant plusieurs mois, elles sont en retraite à partir de la capitale vers l’ouest du pays », analyse au micro de RFI Marc Lavergne, directeur de recherches émérite au CNRS, spécialiste de la Corne de l’Afrique. « Pour les FSR, c’est un défi parce qu’il s’agit de gérer une ville avec des centaines de milliers de déplacés. Il faut les nourrir, il faut que l’aide humanitaire internationale parvienne. Donc, les FSR doivent protéger les convois au lieu de les attaquer. C’est leur crédibilité à l’échelle du Soudan en général, mais aussi international qui est en jeu », explique-t-il.
El-Fasher est considéré comme le dernier bastion de l’armée dans la région. La ville est soumise depuis des mois à des combats meurtriers, avec des attaques régulières de drones de plus en plus fréquentes ces dernières semaines, les habitants d’El-Fasher manquent de tout sur place. Selon l’ONU, 260 000 civils — dont la moitié sont des enfants – manquent de nourriture, d’eau et de soins. Plus d’un million de personnes ont déjà fui.
Les paramilitaires veulent peser davantage sur les négociations internationales Cette victoire, si elle était confirmée, pourrait être monnayée politiquement, souligne Roland Marchal, spécialiste du Soudan. Les FSR veulent ainsi s’imposer comme un acteur incontournable et affaiblir la position du général Burhan dans les discussions à venir. De fait, selon plusieurs observateurs, si cette avancée des RSF se confirme, ce serait un coup dur pour l’armée soudanaise au Darfour. Le contrôle du terrain passerait alors du côté paramilitaire et cette victoire pourrait être monnayée politiquement, souligne le chercheur Roland Marchal.
Une victoire encore qui intervient deux jours seulement après la création à Washington d’un comité opérationnel réunissant les États-Unis, l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Objectif : tenter d’obtenir un cessez-le-feu, un accès humanitaire et une transition politique au Soudan. Elles se posent ainsi en acteur incontournable, face à un Quad (États-Unis, Égypte, Arabie saoudite et Émirats arabes unis) qui pourrait être tenté de parler d’abord avec les autorités reconnues internationalement.
Un tournant dans le conflit ?
Si la chute d’El-Fasher se confirme, ce serait un succès « symbolique et psychologique » pour les FSR qui apparaissaient en difficulté ces derniers temps, ayant notamment dû abandonner Khartoum.
C’est le constat de Marc Lavergne, directeur de recherches émérite au CNRS, spécialiste de la Corne de l’Afrique. RFI lui a demandé s’il s’agissait d’un tournant dans le conflit.
Au Maroc, une semaine après les annonces du gouvernement, le 19 octobre 2025, allant dans le sens des revendications de la GenZ 212 avec des mesures pour l’éducation et la santé, le mouvement a répondu par deux soirées de manifestations, samedi 25 et dimanche 26 octobre.
La mobilisation reste faible, mais les protestataires sont déterminés à poursuivre le mouvement, tant que toutes les personnes arrêtées depuis le début des manifestations n’auront pas été libérées. A Rabat, un faible nombre de participants a été présent à cette action militante exigeant la libération des prisonniers du mouvement.
Ils sont une petite centaine de manifestants place Maréchal, dans le centre-ville de Casablanca. Il y a par exemple Mohammed. Il essaie d’être présent au maximum pour faire perdurer l’élan de mobilisation. « On essaye toujours de garantir la continuité de ces protestations. Ce n’est pas la fin du mouvement, assure-t-il. On continue et on va continuer jusqu’à la fin, jusqu’à la réalisation de nos objectifs. »
Il y a une semaine, le gouvernement marocain a annoncé une hausse du budget pour l’éducation et la santé. En 2026, 13 milliards d’euros seront consacrés à ces deux secteurs, au cœur des revendications de la GenZ 212.
Rachid n’y croit pas vraiment. « Les mesures royales sont bénéfiques à 100% pour les Marocains, mais vu la corruption qu’on a ici, cet argent va être perdu. Comme ce qui s’est passé avant avec d’autres budgets », s’inquiète-t-il.
La liberté des détenus en lien avec la mobilisation, nouvelle revendication de la GenZ 212 D’autant que les priorités de la GenZ 212 ont changé. Sur une immense banderole, on peut lire les noms des jeunes détenus, arrêtés en lien avec les manifestations. Plus de mille personnes sont toujours en détention, selon l’Association marocaine des droits humains. Rachid, un autre manifestant, résume l’état d’esprit actuel du mouvement. « La liberté pour tout le monde, c’est la première chose qu’on veut maintenant », déclare-t-il.
Les manifestants promettent de se réunir à nouveau. Même s’ils sont peu nombreux désormais à descendre dans la rue, ils forment un petit groupe de mieux en mieux organisé et ultra-motivé.
Plus de soixante ans après sa première parution, la biographie de Ferhat Abbas écrite par Amar Naroun en 1961 reprend vie grâce à la réédition chez Heritage préparée par l’historien Sadek Sellam.
Cette démarche n’est pas seulement une remise à disposition d’un texte oublié : elle permet de redécouvrir un parcours politique complexe, celui d’un homme qui a cru à l’émancipation pacifique de l’Algérie avant de soutenir la lutte armée, et de mettre en lumière les archives, témoignages et anecdotes qui éclairent d’un jour nouveau sa vie et son action. Dans cet entretien, Sadek Sellam revient sur son travail de réédition, l’importance de Naroun et la place de Ferhat Abbas dans l’histoire et la mémoire algérienne. Au-delà de l’homme politique, cette réédition révèle la dimension humaine de Ferhat Abbas, ses doutes, ses espoirs et ses engagements. Elle met également en lumière le rôle de Amar Naroun, témoin privilégié de l’époque et ami proche d’Abbas, dont la précision et l’acuité des observations offrent un regard unique sur l’Algérie coloniale. Enfin, elle invite les jeunes générations à renouer avec une histoire souvent méconnue, pour mieux comprendre les fondations de la nation et les débats qui ont façonné son indépendance.
Le Matin d’Algérie : Qu’est-ce qui vous a conduit à réunir et présenter à nouveau cette biographie de Ferhat Abbas écrite par Amar Naroun en 1961 ?
Sadek Sellam : Mon travail sur Ahmed Boumendjel m’a fait découvrir des aspects de la personnalité et de la vie de Ferhat Abbas qui ne sont pas suffisamment soulignés dans ce qui a été publié sur lui, sur l’UDMA, et les « UDMistes », comme on dit. Au lieu de lui consacrer un nouveau livre, j’ai préféré rééditer la biographie écrite en 1961 par son ami Amar Naroun, complétée par des documents trouvés dans différents centres d’archives.
Le Matin d’Algérie : En quoi ce texte garde-t-il, plus de soixante ans après sa première parution, une valeur particulière pour comprendre Ferhat Abbas ?
Sadek Sellam : Cette réédition permet d’abord de sortir de l’oubli Amar Naroun, dont l’importance est perdue de vue par la plupart des historiens. Cette biographie est la première à présenter une vue d’ensemble sur Abbas qui faisait l’objet de commentaires parcellaires, d’anecdotes, et de rumeurs. Les révélations et les appréciations faites par Naroun répondaient à un besoin ressenti par ceux qui le connaissaient bien et supportaient mal la désinformation sur son compte. Le livre a été lu dans les camps d’hébergements, dans l’ALN et au sein de l’OPA par des lecteurs qui ne se contentaient pas des « subtilités » du journal Le Monde, alors très lu en Algérie.
Le Matin d’Algérie : On sait que Ferhat Abbas a longtemps cru possible une émancipation pacifique au sein de la République française. Comment expliquez-vous son basculement vers le soutien à la lutte armée ?
Sadek Sellam : Abbas avait une formation exclusivement française et a cru à « l’autre France » que lui ont fait aimer ses maîtres. Il s’est appuyé sur cet enseignement pour combattre le colonialisme au nom des principes de 1789. Mais il s’est aperçu qu’on lui avait donné une image idyllique de « l’autre France ». Il a découvert en même temps l’influence des gros colons sur la classe politique de la France métropolitaine. Il croyait que le bon accueil qui lui y était réservé personnellement allait permettre la satisfaction de ses revendications. Mais il a perdu progressivement ses illusions à l’accumulation d’informations comme celles portant sur les 200 millions qui servirent aux gros colons pour saboter le projet Blum-Viollette.
Le Matin d’Algérie : Vous soulignez l’importance des blocages coloniaux dans cette «radicalisation ». Quels étaient, selon vous, les principaux points de rupture ?
Sadek Sellam : Après les premières désillusions dues à la découverte progressive des réalités de la classe politique de l’entre-deux-guerres, la Seconde Guerre mondiale a fait entrevoir à Abbas les possibilités d’obtenir un Etat algérien qu’il voulait d’abord « associé » à la France. La circulaire du 7 mars 1944 permit aux musulmans d’avoir des députés et après la création de l’UDMA, Abbas a obtenu 11 députés sur les 13 sièges prévus pour l’Algérie, aux élections de la deuxième Constituante de juin 1946. La Constitution préparée par les députés prévoyait un article rendant possible la transformation des colonies en Etats associés. Selon l’avis de grands professeurs de droit français, cette évolution était possible. Pour s’y opposer, le président du Conseil, Georges Bidault, du MRP (parti de droite) a négocié secrètement avec Maurice Thorez qui fit voter les 150 députés communistes en faveur de la Constitution gouvernementale en échange de l’adoption du statut des fonctionnaires dont le PCF faisait son principal cheval de bataille. C’était là une grande occasion manquée d’obtenir l’émancipation de l’Algérie sans effusion de sang.
Les 11 députés de l’UDMA servirent d’importante force d’appoint qui permit à Vincent Auriol d’être président de la République à l’issue d’une élection serrée. En échange de cet appui, le nouveau président de la République a nommé le préfet Chérif Mécheri secrétaire général du Conseil de l’Union française dont Auriol était également le président. Mécheri, qui se faisait aider par Naroun, rendait de précieux services à l’UDMA. Il plaidait pour le collège unique et recommandait la promotion musulmane.
Le Matin d’Algérie : Amar Naroun connaissait personnellement Ferhat Abbas. En quoi cela donne-t-il à son récit une tonalité différente des biographies postérieures, souvent écrites par des universitaires plus distants ?
Sadek Sellam : Amar Naroun était le fils d’un instituteur de Béni-Yenni, qui avait été formé à Avignon. Il était en France depuis la fin de ses études au lycée Bugeaud d’Alger en1928. Il connaissait bien Saïd, le frère cadet de Abbas, mort au début des années 30 à Paris où il était étudiant. Naroun est devenu l’ami de Ferhat Abbas qui appréciait la précision et l’ampleur de son information et la pertinence de ses jugements sur la classe politique française. Il lui révélait ce que pensait de lui exactement, dans les années 1930, les ténors du Parlement qui l’abreuvaient d’amabilités et multipliaient les compliments sur ses connaissances de la langue, de la culture et des institutions françaises, mais n’en pensaient pas moins.
Grâce à Naroun, qui a pu vérifier la pertinence du proverbe arabe (« c’est ce qui est dit de toi en ton absence qui compte le plus »). Naroun savait qu’Edouard Herriot était hostile aux revendications d’Abbas qui risquaient, selon le chef radical-socialiste, de faire de la « France, la colonie de ses colonies ». Paul Raynaud, qui vouait une réelle estime pour Abbas, pensait à peu près la même chose. Dans les réunions privées, en l’absence d’Abbas, on lui reprochait de ne pas être un assimilationniste intégral. Son assimilationnisme était jugé électoral seulement et sa défense de l’islam et de la langue arabe suscitait une méfiance.
Les universitaires qui écrivent sur Abbas ne connaissaient pas les dessous des cartes comme Naroun, s’en tenaient à un « politiquement correct » et acceptaient censures et autocensures.
Le Matin d’Algérie : On se souvient des manifestations du 11 décembre 1960 à Alger où la foule scandait « Vive Ferhat Abbas ». Ce moment a-t-il été déterminant dans sa reconnaissance internationale ?
Sadek Sellam : Les manifestants de décembre 1960 à Alger scandaient « Algérie musulmane » et « Vive Ferhat Abbas ». Cela permettait de rappeler que à ses détracteurs restées marquées par les polémiques entre le PPA et l’UDMA que le président du GPRA a toujours été un musulman pratiquant soucieux d’affirmer la personnalité musulmane de l’Algérie. Cela l’a fait connaître dans le monde entier où il est devenu plus célèbre que Krim Belkacem qui a pourtant essayé de faire entendre « la clameur de Belcourt à Manhattan » et s’est fait recevoir par Khroutchev à l’ONU. On sait maintenant que les « 3B » avait songé à remplacer Abbas à la tête du GPRA en novembre 1960, juste avant les journées de décembre. Les manifestants de « l’insurrection musulmane » (c’est ainsi que l’appelait Tayeb Boulahrouf) les dissuadèrent de faire un putsch avant la réunion du CNRA où Abbas, malgré sa renommée, a fini par être remplacé par Benkhedda en août 1961. Cette disgrâce l’a ramené à sa première activité, l’écriture. Car avant la politique, il avait pratiqué le journalisme politique. Jacques Berque le considère comme « le fondateur du journalisme politique musulman ». Cette pré-retraite politique lui a permis d’achever à Rabat la rédaction de la « Nuit coloniale », qu’il avait commencé à écrire au Belvédère, sa résidence de la banlieue de Tunis.
Le Matin d’Algérie : Ferhat Abbas est parfois critiqué pour avoir été un « produit de l’école française » avant d’endosser le rôle de président du GPRA. Comment dépasser ce jugement réducteur ?
Sadek Sellam : Comme tous les hommes politiques de sa génération et de la suivante, il était effectivement un pur produit de l’école française. Il en était conscient et déplorait les obstacles à l’enseignement de l’arabe, déclarée « langue étrangère » en Algérie par le Conseil d’Etat en 1933. Cela servait à endiguer les progrès de l’enseignement des Oulamas que Abbas soutenait après la promulgation de la circulaire Michel en février 1933. La revendication de l’enseignement de l’arabe, y compris dans le primaire, faisait partie de toutes les plates-formes de revendication des années 30. Après la guerre, la longue profession de foi, unique, des candidats de l’UDMA, rappelait ces revendications. Quand les Oulémas sont venus à Paris, en novembre-décembre 1950 réclamer la reconnaissance de l’indépendance du culte musulman, maintenu sous contrôle administratif (en fait policier), Ahmed Boumendjel faisait adopter une motion approuvée par 2000 travailleurs algériens et réclamant le financement par l’Etat de l’enseignement de l’arabe aux enfants d’émigrés. En 1946, quand il était à deux doigts d’obtenir un Etat associé, Abbas a donné plusieurs interviews, y compris à des journaux de province, où il promettait un grand ministère de l’émigration chargé de former en France les enfants d’émigrés pour en faire « les cadres de l’Algérie indépendante ».
Le Matin d’Algérie : Quels apports spécifiques apporte cette réédition, notamment en termes de documents d’archives et d’éclairage inédit sur Abbas ?
Sadek Sellam : Outre les révélations de Naroun que l’on ne trouve ni dans les nouvelles biographies d’Abbas, ni dans les écrits sur les « UDMistes », de nombreuses pièces d’archives renseignent avec précision sur l’évolution qui l’a amené à soutenir la lutte armée. Sur les recommandations de Boumendjel (Ahmed, dont on parle moins depuis que son frère Ali a été célébré à l’Elysée), Abbas s’est rendu au Caire pour y rencontrer les Officiers libres, l’émir Abdelkrim et d’autres membres du Bureau du Maghreb arabe (Khider, Allal al Fassi, Nadir Bouzar,…). Boumendjel lui avait expliqué que rien de bon ne sortirait des Assemblées françaises, surtout pas de l’Assemblée algérienne. En 1954, Abbas est revenu au Caire où il a été reçu par Hassan Hodhéibi, guide des Frères Musulmans. Le 2 novembre 1954, il dit au sous-préfet de Sétif (qui venait de Batna et était particulièrement intéressé par les débuts de la guerre) que si la France ne commence pas par proclamer le collège unique avant de reconnaître la République algérienne, il soutiendrait l’ALN des Aurès qui ne comptait aucun membre de l’UDMA. Les archives de Lenoir sont très peu consultées par les historiens de l’Algérie, de plus en plus attirés par la télévision. Même ceux qui les ont consultées, préfèrent ne pas faire état de cette note de Lenoir qui dit avoir été marqué à vie par ce préavis de Ferhat Abbas. Cette omission permet de continuer à vanter les mérites de Abane Ramdane qui aurait été, selon une histoire devenue officielle, à l’origine du soutien du fondateur de l’UDMA à la Révolution.
Les archives révèlent également le rôle d’Abbas dans la diplomatie de guerre algérienne, avant même sa désignation à la tête du service de presse du CCE après le congrès de la Soummam. Seul un historien de l’université d’Alger 2, le professeur Mohamed Khichane a exploité une partie de ces archives dans sa thèse, soutenue en 2013, sur l’action diplomatique du FLN en Europe occidentale de 1956 à 1959. Plus de trente pages sont consacrées aux audiences accordées par Abbas à des journalistes et hommes politiques venus le voir à Montreux de tous les pays européens. Il y a également des interviews réalisés avec Abbas en Suisse, ou au Caire par des journalistes du Monde, mais que Beuve-Méry n’a pas voulu publier, parce qu’il trouvait qu’elles sortaient du « politiquement correct » du moment.
Le Matin d’Algérie : L’historiographie algérienne, parfois marquée par des présupposés idéologiques, a-t-elle sous-estimé ou mal interprété le rôle de Ferhat Abbas ?
Sadek Sellam : En dehors des exceptions comme M. Khichane, et Leïla Benamar Benmansour (qui a étudié Abbas comme journaliste et écrivain) , très peu d’auteurs ont essayé de mieux connaître Abbas pour faire connaître sa démarche. La plupart s’en tiennent à sa lettre au journal le Temps de février 1936, dont il s’est expliqué avec Ben Badis. Ceux qui privilégient l’étude des seuls « novembristes » restent avec leurs préjugés et prennent pour argent comptant les polémiques des lieutenants de Messali contre Abbas, que le chef du PPA n’approuvait pas tout le temps.
Pourtant Abbas devrait intéresser les journaux algériens « indépendants ». Car en tant que fondateur du journalisme politique musulman dans les années 20, il s’occupait personnellement de l’ « Égalité » (fondée en 1944) puis de la « République algérienne » à partir de 1948. Cette publication était un modèle d’acceptation du pluralisme. Par la qualité de ses informations et la pertinence de ses analyses, elle reste sans équivalent jusqu’à nos jours. La « République algérienne » avait une bonne rubrique littéraire tenue par Mme Barrucand, puis par Mme Boumendjel (née Charbonnier, qui signait « Juba III »). Après un compte -rendu élogieux sur « Visages de l’Islam », son auteur, Haïdar Bammate, qui déplorait la déculturation des jeunes Algériens, la « République algérienne » lui a ouvert ses colonnes pour faire connaître l’islam. Ces deux chroniqueuses se souciaient de faire connaître l’Islam aux Algériens francophones bien avant la revue « Jeune Islam », lancée par Mourad Kiouane, et le « Jeune Musulman » lancé par Ahmed Taleb et Ali Mérad dans le même but.
Le Matin d’Algérie : Au-delà de Ferhat Abbas, cette réédition permet aussi de remettre en lumière Amar Naroun. Pouvez-vous nous en dire davantage sur lui et son parcours ?
Sadek Sellam : Amar Naroun (1908-1988) mériterait à lui seul un livre. Il avait lancé le rappel en 1937 qu’il a publié jusqu’à l’aggravation de la guerre mondiale. On y apprend, grâce à Chérif Benhabylès, sur le programme de l’enseignement de Benbadis ce que des spécialistes de l’Islah algérien ne savent pas toujours. Naroun entretenait une relation d’amitié avec Abbas et Boumendjel malgré son appartenance à un courant politique français qu’ils contestaient. Il était député de Constantine élu en 1952 sous l’étiquette « indépendant ». Il a essayé d’industrialiser des régions reculées du Constantinois. Il était en rapport avec les associations d’émigrés algériens, dans le Nord de la France notamment. Ses relations avec les nationalistes, pas seulement algériens, mais orientaux comme les Syriens, et les Tunisiens (il connaissait personnellement Salah Benyoussef) lui valurent de figurer sur une liste de personnalités à arrêter le 2 novembre 1954. En 1955, il fait libérer par son « ami » Edgar Faure des étudiants de l’UGEMA arrêtés arbitrairement par la police. En septembre 1955, il signe la motion des 61 qui coupe l’herbe sous les pieds de Soustelle. Il était le grand-oncle de Khellaf (alias Kasdi Merbah). Dans les années 1980, il publiait une lettre confidentielle aux « franco-algériens » où il dénonçait l’hypocrisie du PS français au sujet de l’émigration, de l’Algérie et du Proche-Orient.
Le Matin d’Algérie : En tant qu’historien et observateur de la mémoire algérienne, comment voyez-vous la place de Ferhat Abbas dans l’imaginaire national aujourd’hui, notamment auprès des jeunes générations ?
Sadek Sellam : L’image d’Abbas mériterait d’être corrigée auprès des jeunes Algériens qui ont besoin d’une meilleure connaissance de leur histoire et de ceux qui l’ont faite, de quelque bord qu’ils soient, et quelles que soient leurs erreurs d’appréciation.
Le Matin d’Algérie : Enfin, que souhaiteriez-vous que le lecteur retienne en priorité de cette biographie et de votre travail de présentation ?
Sadek Sellam : Mon souhait est que les chercheurs algériens qui ne peuvent pas consulter les archives, ni en France, ni en Algérie (où des blocages persistent, malgré des changements dans le personnel des archives) puissent tirer profit des révélations de Naroun et des pièces d’archives mises en annexes. En attendant d’autres publications…
La présidence a tranché. Rachid Hachichi, désormais ex-PDG de Sonatrach, a été démis de ses fonctions et remplacé par Noureddine Daoudi, un cadre chevronné du secteur énergétique, ancien patron de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT).
La cérémonie d’installation, présidée dimanche par le ministre d’État chargé des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, vient clore une séquence dont le scénario semblait écrit d’avance. La fin du désormais ex-PDG était déjà écrit depuis plusieurs jours.
Avant d’être limogé, Hachichi avait en effet été livré à la vindicte médiatique à travers une série d’articles courageusement non signés publiés dans Le Soir d’Algérie et El Khabar. Ces textes, critiques et parfois injurieux, remettaient en cause sa compétence et sa gestion à la tête de « la locomotive de l’économie nationale ».
Dans les milieux informés, cette offensive médiatique a été interprétée comme une campagne commanditée depuis l’intérieur même de la présidence, destinée à préparer l’opinion à sa mise à l’écart. Comme s’il fallait tout ça pour ça. En vrai, il fallait humilier Hachichi avant de le renvoyer. A quoi bon ? Allez savoir, hormis que le système Tebboune passe désormais pour un maître en la matière.
Une valse managériale qui en dit long
La nomination de Noureddine Daoudi, saluée par Arkab comme un « choix d’expérience et de compétence », s’inscrit dans une longue série de changements à la tête de Sonatrach. En dix ans, plus d’une dizaine de PDG se sont succédé, souvent emportés par des rivalités internes, des luttes d’influence ou des arbitrages politiques opaques.
Ce turnover étourdissant qui rappelle celui qui a touché la DGSI fragilise la vision stratégique de la compagnie et accentue le sentiment que Sonatrach demeure un instrument de pouvoir autant qu’un acteur économique.
Le hic : un contrat historique suivi d’un limogeage brutal
Le hic — car il y a un vrai hic — c’est qu’aucune explication officielle n’a été donnée sur les raisons de ce limogeage, survenu à peine quelques jours après la signature d’un accord majeur entre Sonatrach et Midad Energy, filiale du groupe pétrolier saoudien Al-Fozan Holding.
Active dans plusieurs segments du secteur énergétique, la société saoudienne venait de conclure avec Sonatrach le plus important contrat gazier de type “partage de production” de l’histoire du pays, pour un montant d’investissement estimé à 5,4 milliards de dollars, dans la wilaya d’Illizi.
Un tel enchaînement — une signature suivie d’une éviction brutale — ne peut qu’alimenter les interrogations. Faut-il y voir un désaccord stratégique au sommet de l’État ? Une entourloupe dans ce contrat présenté comme historique ?! Une contestation du contenu du contrat ? Ou, plus simplement, une lutte d’influences autour de la manne énergétique ?
Autant de questions laissées sans réponse, mais qui rappellent que dans l’Algérie de Tebboune, la rationalité économique reste souvent subordonnée à la logique du pouvoir. Voire à des humeurs erratiques d’un chef d’Etat sans boussole économique et politique.
La façade des “grandes priorités”
Officiellement, le ministre Arkab a exposé une feuille de route ambitieuse : renforcer la production gazière, développer la pétrochimie, augmenter la valeur ajoutée nationale et ouvrir de nouveaux partenariats avec des majors comme Chevron ou ExxonMobil. Des sociétés américaines, comme pour plaire à la Maison Blanche !!! Des objectifs récurrents, déjà promis à plusieurs reprises par ses prédécesseurs, et dont la réalisation reste hypothétique tant que la gouvernance du secteur demeure soumise à des calculs politiques.
Dans ses premiers mots, Noureddine Daoudi a salué la confiance des hautes autorités et promis de répondre aux “grandes aspirations du pays”. Un ton mesuré, institutionnel, qui laisse entrevoir une transition sous haute surveillance plus qu’une rupture réelle.
Quant à Rachid Hachichi, il quitte la scène sans mot dire — remercié pour ses “efforts” par un ministre qui n’a pas cherché à le défendre quand la presse le livrait en pâture.
Ainsi s’achève un épisode qui, au-delà de la façade technique, révèle une constante du système : dans le secteur des hydrocarbures comme ailleurs, le sort des dirigeants se joue moins sur leurs résultats que sur leur degré d’utilité politique. Un destin que devrait méditer tout hiérarque du régime.
Une semaine après le spectaculaire cambriolage du musée du Louvre, l’enquête se poursuit avec d’importants moyens mobilisés. Deux suspects dont l’un tenait de rejoindre Alger ont été interpellés samedi. Deux autres personnes sont toujours recherchées pour ce casse spectaculaire.
Plus de 100 enquêteurs sur le terrain
« Depuis dimanche, plus d’une centaine d’enquêteurs travaillent jour et nuit », a indiqué Fabrice Gardon, patron de la police judiciaire de Paris, dans les colonnes du Monde. La brigade de répression du banditisme (BRB) dirige les opérations, appuyée par plusieurs autres services spécialisés. « Dans ce genre d’affaires, tout se joue dans les premières heures. Il faut frapper fort dès le départ », souligne le responsable policier.
Deux interpellations samedi soir
Deux hommes ont été arrêtés samedi soir, a confirmé la procureure de Paris, Laure Beccuau. L’un d’eux a été interpellé à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle alors qu’il tentait d’embarquer pour Alger, selon des informations de France Inter, confirmant Paris Match. Les arrestations ont été réalisées par la Brigade de répression du banditisme (BRB) avec le soutien de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI). L’un des suspects a été interpellé dans la soirée à l’aéroport francilien de Roissy, alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion vers un autre pays, confirme le parquet de Paris. Il aurait été en partance vers l’Algérie, selon plusieurs médias.
Leur identification a été rendue possible grâce à des traces ADN retrouvées sur les lieux du vol, ont appris France Télévisions de sources proches du dossier.
Deux autres suspects toujours recherchés
Selon les enquêteurs, quatre individus ont pris part au casse commis le 19 octobre. Deux malfaiteurs se seraient introduits dans la galerie d’Apollon à l’aide d’une nacelle, tandis que deux complices assuraient leur fuite à bord de scooters.
Un butin estimé à 88 millions d’euros
Le préjudice a été évalué à près de 88 millions d’euros par la conservatrice du musée. Huit joyaux de la Couronne de France ont été dérobés, dont le diadème de l’impératrice Eugénie — serti de près de 2 000 diamants — ainsi que le collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense.
Laure Beccuau a parlé d’un montant « spectaculaire », tout en précisant qu’il ne reflétait pas la valeur historique des pièces volées.
Pas de commissariat au Louvre, tranche le ministre de l’Intérieur
À la suite du cambriolage, la présidente-directrice du Louvre a proposé l’installation d’un commissariat au sein du musée. Une idée rejetée par le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, dans La Tribune. « J’y suis opposé. Si on commence par le Louvre, on devra en mettre partout », a-t-il déclaré, rappelant que le commissariat actuel se situe « à proximité immédiate » du site.
Plus qu’un simple guide de développement personnel, « Libérez vos talents : personne ne le fera à votre place ! » de Philbert Corbrejaud est une œuvre inspirée par un parcours hors-norme, qui transforme l’absence de diplômes en une force et l’incertitude en une opportunité. L’auteur y propose une méthode pragmatique et puissante pour identifier et activer vos « talents latents », vous offrant une véritable feuille de route pour une reconversion ou une évolution professionnelle alignée sur l’ambition qui fait réellement battre votre cœur.
L’auteur, son parcours et la légitimité de l’ouvrage
Philbert Corbrejaud est un homme d’entreprise, coach et consultant fort de plusieurs décennies d’expérience dans le monde des ressources humaines et du développement professionnel. Son ouvrage, publié par les éditions Eyrolles, apporte une analyse originale et puissante du potentiel individuel, s’inscrivant dans un contexte où la remise en question professionnelle est devenue centrale. L’autorité du livre repose sur l’ancrage biographique profond de l’auteur.
Philbert Corbrejaud n’est pas un théoricien déconnecté de la réalité, mais un praticien aguerri. Il a bâti sa légitimité sur un parcours inspirant : issu d’une enfance modeste sur l’île de Noirmoutier, il a été confronté au « coup terrible » du manque de diplômes et à un environnement initialement peu favorable aux études.
Refusant la fatalité, son histoire est celle d’une quête acharnée et autodidacte pour l’élévation personnelle. Parvenir à devenir ingénieur à 40 ans sans même avoir obtenu le baccalauréat au départ est la preuve vivante que la volonté et la méthode peuvent triompher des déterminismes sociaux et académiques. Cette expérience vécue, faite de désir de revanche positive, de résilience et d’une stratégie constante d’amélioration continue, constitue la source principale de la méthode qu’il propose.
La dédicace de l’ouvrage à ses trois sœurs souligne cette dimension très personnelle : le livre est un hommage à leur mérite familial et à tous ceux qui, comme elles, ont fait preuve de courage sans bénéficier des voies académiques classiques. L’œuvre donne au lecteur la preuve qu’il est possible de « faire sauter les barrières invisibles » pour se réaliser pleinement. L’essence de son message tient dans le titre : le potentiel de chacun est une responsabilité personnelle et « Personne ne le fera à votre place ! ».
La distinction talents latents et la méthode en cinq phases
L’apport essentiel du livre réside dans la distinction qu’il opère entre les « talents patents » et les « talents latents ». Les talents patents sont les compétences formelles, connues et le plus souvent validées par un diplôme académique ou une certification professionnelle. Inversement, les talents latents représentent la véritable mine d’or individuelle : ils sont l’ensemble des dons, savoir-faire, aptitudes personnelles et potentiels cachés, inexprimés, qui n’attendent que d’être éveillés par un puissant moteur : le désir et la passion. L’auteur insiste sur le caractère fondamental de l’action personnelle en affirmant que « vivre, c’est décider et faire », faisant du lecteur l’unique artisan de sa réussite.
La méthode pour libérer ce potentiel se concrétise à travers un itinéraire structuré en cinq phases (souvent appelées les cinq « planètes ») : découvrir son potentiel, se reconnecter à sa passion, développer son professionnalisme, élaborer son projet et se perfectionner (via l’auto-apprentissage, l’expérimentation et le déploiement continu). L’ouvrage est un manuel pratique, riche en illustrations concrètes, témoignages réels et outils pratiques, notamment des tests psychométriques. L’auteur raconte d’ailleurs avoir utilisé ces outils sur lui-même, réalisant que sa plus grande force était sa capacité d’être entrepreneur, créatif et inspirant, une vérité souvent occultée par le rôle d’analyste qu’il s’était longtemps forcé d’adopter.
L’alignement comme objectif
L’impact du livre est de fournir une véritable feuille de route pour la reconversion et l’évolution professionnelle, une démarche particulièrement pertinente dans un contexte d’incertitude et de mutation du marché du travail. Rédigé en partie en pleine crise sanitaire, l’auteur y voit une occasion cruciale pour l’individu de s’arrêter et de prendre du recul. Cette période de bouleversements est considérée comme une opportunité de trouver sa singularité et de consolider son avenir professionnel. La méthode vise à opérer une transformation psychologique essentielle : celle de transformer le risque subi (lié aux crises ou à l’épuisement) en un risque maîtrisé, choisi et initié par la personne elle-même.
Le livre s’adresse résolument à ceux qui se sentent épuisés, qui ont perdu leur motivation ou qui, fait notable, n’ont pas de diplôme et se sentent freinés par les conventions. Il offre une méthode concrète pour sortir d’une voie toute tracée et dépasser les croyances limitantes qui associent trop souvent la réussite au seul cursus académique. L’auteur utilise son propre parcours pour prouver par l’exemple que les « gens ordinaires peuvent faire des choses extraordinaires » grâce à la volonté et à la méthode. Il encourage fortement le lecteur à se lancer dans l’action et à valoriser ses talents latents, sans attendre que la reconnaissance académique soit le seul déclencheur de son succès. L’impact est donc de rendre le développement personnel et la réussite professionnelle accessibles à tous.
« Libérez vos talents » est décrit comme une démarche initiatique qui est, avant tout, un appel puissant à l’alignement personnel et à l’autonomie. L’auteur, ayant lui-même parcouru ce chemin de manière empirique, est convaincu que le monde serait meilleur si chacun exploitait pleinement ses compétences, une philosophie qui dépasse la seule réussite individuelle pour toucher à l’amélioration collective. Le livre se révèle donc une invitation ferme et optimiste à façonner son propre avenir. Il encourage le lecteur à se concentrer sur son ambition véritable, celle qui est profondément ancrée, celle qui fait battre le cœur. L’objectif final est double et lié : utiliser ses talents latents non seulement pour trouver sa juste place sur le plan professionnel, mais surtout pour atteindre un état d’épanouissement durable et authentique. C’est un message d’autonomie et de responsabilité face à son propre destin.
Le Paradou AC a enregistré ce samedi sa première victoire de la saison en disposant de l’ES Mostaganem (1-0), au stade du 20 Août 1955 (Alger), en match comptant pour la suite de la 9e journée du championnat national de Ligue 1 Mobilis.
Il aura ainsi fallu attendre la 9e manche de cet exercice 2025-2026 pour voir les Académiciens savourer leur premier succès, eux qui n’ont empoché qu’un seul petit point, en 8 sorties, et qui restent sur une série noire de 7 défaites consécutives.
Face à cette équipe de l’ESM, en méforme également, les camarades du portier Moussaoui ont réalisé l’essentiel en s’imposant par la plus petite des marges (1-0) grâce à la réalisation d’Islam Abdelkader (75’).
À la suite de ce résultat, le PAC met fin au signe indien et quitte par la même occasion la dernière place du classement (14e – 4 pts).
De leur côté, les Mostaganémois alignent un 3e revers de suite et pointent à la 11e position avec 8 unités.
Dans la première partie de cette 9e journée, disputée samedi, le MC Oran a damé le pion au MC El Bayadh (0-2), le CS Constantine a pris le meilleur sur l’Olympique Akbou (2-1), alors que le MB Rouissat a été accroché à domicile par l’ES Ben Aknoun (0-0) dans une confrontation entre deux ex-pensionnaires de la Ligue 2 amateur.
Les péripéties de cette 9e semaine se poursuivront mercredi et jeudi prochains avec les quatre derniers matchs, dont une belle affiche attendue entre le leader, la JS Saoura et la JS Kabylie.
Si la Russie demeure encore le pays le plus visé par cette cyber-war mondialisé, ses hackers sont les plus redoutés de part la planète. Leur secret c’est d’être former dans les mêmes établissements spécialisés.
C’est en jetant un simple coup d’oeil sur sa Cybermap, que le géant de l’antivirus informatique russe Kaspersky, nous fait découvrir et en direct, qu’actuellement l’Algérie est parmi les 48 pays les plus attaqués au monde par une cybercriminalité utilisant notamment, le programme malveillant Trojan.Win32.Agentb.bqyr atteignant les 35,16 % d’utilisation pour la seule période allant du 25 septembre dernier au 24 octobre en cours.
Une information qui survient au moment où Evgueny Valentinovitch Kaspersky, le co-fondateur du géant de l’informatique Kaspersky Lab., fêtait ses 60 ans le 4 octobre en cours. C’est un homme serein qui arbore à chaque rencontre son téléphone portable analogique pour dire que c’est ici que s’arrête toute cyberguerilla Nordatlantique. En 2024, Kaspersky Lab a atteint les 822 millions de dollars de chiffre d’affaires, sachant que depuis 2022, son entreprise est membre du Conseil des experts du gouvernement russe, faisant du fils de l’ingénieur concepteur et de l’historienne et archiviste de Novorossiyesk ( ville sur la mer Noire), un des hommes les plus redoutés tant en Russie que dans le reste du monde.
Son entreprise est toute sa vie, affirme-t-il au correspondant du quotidien russe Kommersant dans son édition régionale de la ville natale de Kaspersky. Pour cet «archiduc» de l’antivirus informatique, le secteur de la sécurité informatique est d’abord une affaire de confiance, lui, qui ne travaille exclusivement qu’avec des logiciels malveillants. « C’est beaucoup moins complexe que ce que la nature peut créer», estime-t-il avec certitude avant d’indiquer que toutes «les infrastructures du monde, absolument tout, reposent sur des systèmes d’exploitations non sécurisées» et que la technologie numérique ne devient pas seulement coûteuse, elle est aussi cruciale en matière de sécurité.
C’est à travers cette démarche que Evgueny Valentinovitch Kaspersky (EVK) s’est retrouvé le 25 octobre du mois en cours à Hanoï (Viet-Nam) et sur invitation du ministre de la Sécurité, le général Luong Tam Quang, afin d’assister à la cérémonie de signature de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la cybercriminalité dite Convention de Hanoï. Un domaine connu de la part de EVK puisque le portefeuille de son entreprise comprend une dizaine de solutions pour la protection d’infrastructures allant des particuliers aux entreprises, en passant par les distributeurs de billets automatiques et les systèmes industriels. Pour lui, la technologie numérique, ne devient pas seulement coûteuse, elle est aussi cruciale en matière de sécurité.
Pour ce géant de l’antivirus informatique, « les pays qui se respectent seront contraints de conserver toutes les informations à l’intérieur de leurs frontières ». Un avis de poids de la part de celui qui, en 2012 figurait au 40e rang mondial parmi les 100 penseurs les plus influents en cette année, selon le magazine Foreign Policy et au 8e rang du classement des « personnes les plus dangereuses au monde » selon cette fois le magazine Wired, pour avoir révélé un programme de cyberespionnage US au Moyen-Orient.
L’homme travaillait 12 à 14 heures par jour, sans un jour de repos ni même de vacances entre 1991 et 1996. Le monde du social impérialisme qui s’écroulait à ses pieds, ne l’intéressait pas. Il préfère ce consacrer à son travail et c’est bien en 1989, qu’il réussit à «attraper» son premier virus informatique dont il est devenu totalement obsédé. Membre de l’Organisation internationale de recherche informatique (CARO), Kaspersky est surtout un style de management où les décisions ce prenaient au sein même du groupe de travail qu’il fond au départ en fixant les orientations générales, mais sans en devenir l’opérateur principal à la différence des négriers de la Silicon-Valley.
À ses débuts, EVK s’occupait de l’aspect technique et n’est devenu PDG de l’entreprise portant son nom qu’en 2007. Sa femme Natalya qui l’accompagnait dès ses débuts, quittera la société en 2011 pour devenir directrice des ventes d’une boutique de solutions antivirus. C’est elle qui proposa le nom de Kaspersky à ce nouveau holding informatique. En 1997, le chiffre d’affaires de la société atteint l’heureux million de dollars et en finalité, on pouvait jouer dans la cour des grands de l’informatique sécuritaire. Chaque jour, Kaspersky Lab détecte plusieurs milliers de fichiers suspectés de contenir des fonctionnalités malveillantes, laissant dire que « le niveau de sécurité des infrastructures est bien inférieur au professionnalisme de ceux qui les attaquent ».
Le cas EVK est surtout à retenir aujourd’hui comme un des faiseurs de la nouvelle géopolitique russe dans le monde. Après le déménagement de sa famille de Novorossiysk vers Dolgoproudny, près de Moscou, le jeune Evgueny s’est inscrit à l’école Gastello n° 3, puis, après avoir remporté une olympiade de mathématiques, il entrera à l’internat spécialisé en mathématiques de Kolmogorov, auprès de l’Université d’Etat de Moscou.
En 1982, EVK s’inscrit au département technique de l’Ecole supérieur du KGB (actuel FSB), où il a étudié la cryptographie et la sécurité informatique. Après avoir obtenu son diplôme, il travailla au sein d’un Institut de recherche top-secret du ministère de la Défense où il a découvert le virus informatique, Cascade, lui permettant de créer son premier et propre système d’antivirus.
En 1991, EVK dirige un groupe de travail au sein du Centre des technologies de l’information (KAMI), développant la sécurité informatique. Trois après, il créera son premier antivirus qui remportera un concours organisé par l’Université de Hambourg (RFA) acquérant depuis, la reconnaissance mondiale.
Aujourd’hui, les entreprises informatiques russes dont Kaspersky Lab, se préparent à augmenter le coût de leurs licences logicielles de 10 à 40 % en 2026, selon le quotidien Kommersant du 26 octobre. Parmi les raisons invoquées figurent la hausse de la pression fiscale, le taux directeur élevé de la Banque centrale, la hausse des coûts de personnel et les investissements dans le développement de nouvelles solutions.
Le ministre d’Etat, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, a procédé, dimanche à Alger, à l’installation de Noureddine Daoudi au poste de PDG du Groupe Sonatrach, en remplacement de M. Rachid Hachichi.
La cérémonie d’installation s’est déroulée au siège de la Direction générale de Sonatrach, en présence des membres du Conseil d’administration du Groupe, ainsi que des cadres du ministère.
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