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Le ministre espagnol de l’Intérieur à Alger : la « route algérienne » au cœur des discussions

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Saïd Saayoud, ministre algérien de l’Intérieur, reçoit le ministre espagnol de l'Intérieur
Saïd Saayoud, ministre algérien de l’Intérieur, reçoit le ministre espagnol de l'Intérieur

La visite du ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, à Alger entamée dimanche 19 octobre et se poursuivant ce lundi 20 octobre 2025, s’inscrit dans une dynamique de relance active du dialogue bilatéral entre les deux pays. Au cœur de cette rencontre : la question migratoire, devenue un enjeu stratégique majeur pour Madrid comme pour Alger, ainsi que l’élargissement de la coopération sécuritaire et technique.

Cette visite intervient sur fond d’une hausse spectaculaire de 75,2 % des arrivées irrégulières aux îles Baléares en un an, et d’une augmentation globale de 22 % sur les côtes péninsulaires espagnoles. Face à cette pression croissante, l’Espagne cherche à renforcer ses mécanismes de coordination avec l’Algérie, partenaire clé sur la « route algérienne ».

Une rencontre bilatérale à forte dimension sécuritaire

La séance de travail a réuni Saïd Saayoud, ministre algérien de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, et son homologue espagnol dans une réunion bilatérale élargie aux délégations des deux pays. Les échanges ont porté sur plusieurs axes prioritaires : lutte contre la migration irrégulière, coopération policière, protection civile et sécurité routière.

Dès l’ouverture des discussions, le ministre algérien a souligné que « l’Algérie ne recourt pas à la migration irrégulière comme instrument de pression ou de chantage politique, contrairement à certaines autres parties ». Selon les données communiquées, plus de 100 000 tentatives de traversée ont été empêchées depuis 2024, et 82 000 migrants ont été rapatriés vers leurs pays d’origine dans des conditions « respectueuses de leur dignité et de leurs droits ». Parallèlement, 15 000 retours volontaires ont été facilités en coopération avec les organisations internationales.

Coopération policière et coordination technique

La coopération policière figure au cœur du dispositif bilatéral. Elle s’est intensifiée ces derniers mois à travers des visites de haut niveau, des formations conjointes et la mise en place d’un programme opérationnel 2025–2026. Celui-ci prévoit notamment : des échanges d’expertise sur la lutte contre les faux documents, la création de centres de renseignement spécialisés, le partage de données biométriques et génétiques et l’accélération des procédures d’entraide judiciaire liées aux flux financiers illicites.

L’objectif affiché est de renforcer les capacités de riposte aux réseaux criminels transnationaux impliqués dans les filières migratoires et la traite d’êtres humains.

Protection civile et sécurité routière : des champs de coopération élargis

Le dialogue bilatéral ne se limite pas au seul dossier migratoire. Dans le domaine de la protection civile, les deux pays s’appuient sur un accord signé en 2013 pour intensifier leurs échanges en matière de formation, de lutte contre les catastrophes naturelles et de prévention des incendies de forêts. Un plan d’action conjoint doit être adopté prochainement par des experts des deux côtés.

La sécurité routière constitue également un volet important de la coopération technique. Des échanges d’expériences ont été engagés autour de la gestion des permis à points, de l’analyse des données d’accidents et de la sensibilisation aux risques routiers.

Migration irrégulière : un enjeu stratégique et politique

Pour Madrid, la maîtrise de la route migratoire algérienne est devenue une priorité nationale. Pour Alger, il s’agit de concilier sécurité, souveraineté et respect de ses engagements internationaux. Les autorités algériennes insistent sur une approche globale associant fermeté opérationnelle et respect des principes humanitaires.

Ce positionnement s’inscrit dans une stratégie plus large visant à affirmer le rôle de l’Algérie comme partenaire incontournable dans la gestion migratoire en Méditerranée occidentale.

Un partenariat pragmatique appelé à se consolider

En conclusion de cette rencontre, les deux parties ont réaffirmé leur volonté de consolider leur partenariat, fondé sur la confiance mutuelle et la convergence d’intérêts stratégiques. La migration irrégulière, qui reste le moteur immédiat de ce rapprochement, pourrait également ouvrir la voie à une coopération plus structurée dans d’autres domaines sécuritaires et civils.

Dans un contexte européen tendu sur la question migratoire, l’Algérie et l’Espagne misent ainsi sur un dialogue opérationnel et pragmatique pour répondre à des défis communs, tout en préservant leurs marges de manœuvre politiques respectives.

Madrid confirme la demande des familles algériennes pour le rapatriement de leurs enfants 

Le ministre espagnol de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska a confirmé que les parents des sept adolescents algériens arrivés illégalement à Ibiza début septembre ont demandé leur rapatriement.

La procédure, supervisée par le parquet espagnol, est en cours d’examen sur la base des documents transmis par Alger. Le ministre algérien Saïd Saayoud a indiqué que les deux pays coopèrent étroitement pour finaliser le retour des jeunes, âgés de 14 à 17 ans.

Samia Naït Iqbal

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La République du tournevis !

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Tebboune
Tebboune reproduit l'échec depuis 6 ans.

On nous l’a vendue comme l’ère du renouveau. L’ère Tebboune, dit-on, serait celle des grandes réformes : réforme de la justice, réforme du code communal et, tout récemment, réforme du code électoral. L’Algérie qui se réforme, encore et toujours, sur le papier. D’ordinaire, ces textes nourrissent d’abord la discussion parlementaire, puis celle des partis politiques, avant de finir dans les cafés où le peuple, entre deux gorgées, s’autorise à philosopher sur l’avenir du pays. Mais ici, rien de tout cela. Le débat n’a plus le temps d’éclore : il est déjà confisqué. Ce qui ressemble à un exercice démocratique finit souvent en manipulation de palais, où chaque réforme devient un outil de contrôle, habilement distribué entre clans rivaux du même pouvoir.

Le code électoral, dernier né de cette série, n’y échappe pas. Présenté comme une mise à jour technique, il n’a en réalité rien d’anodin. Sous couvert d’ajustements administratifs, le pouvoir remet en scène le même théâtre électoral : un scrutin prévu, cadré, anesthésié. Le citoyen y joue le figurant, l’administration la metteuse en scène, et la présidence tient le rôle principal, celui du magicien qui fait disparaître la souveraineté populaire sous un mouchoir légaliste.

À chaque réforme, la promesse est la même : moderniser, moraliser, rationaliser. Des mots qu’on récite comme un psaume sans foi. On réforme la justice pour la rendre indépendante, mais elle reste suspendue au téléphone du pouvoir. On réforme la commune pour la rapprocher du citoyen, mais elle demeure prisonnière du Wali. Et maintenant, on réforme le code électoral pour garantir la transparence, comprendre : pour mieux verrouiller le jeu.

Le problème n’est pas dans le texte, mais dans l’usage du texte. En Algérie, la loi n’est pas un instrument d’équilibre, mais un levier de domination. Elle ne protège pas le citoyen, elle protège le système contre le citoyen. Chaque réforme, aussi noble qu’elle paraisse, devient une opération de maquillage institutionnel. On repeint les murs fissurés, on remplace les ampoules, on change les rideaux, mais les fondations, elles, continuent de pourrir.

Le code électoral en est le parfait exemple. Il ne s’attaque ni à la fraude, ni à la centralisation du pouvoir, ni à la dépendance de l’administration. Il retouche les formulaires, ajuste les délais, harmonise les virgules. C’est la réforme cosmétique par excellence, celle qui donne l’illusion du changement sans rien changer. Pendant ce temps, les partis politiques, ceux qui ne sont ni décoratifs ni dociles, sont mis à l’écart. Le pluralisme devient un mot creux, et la compétition électorale une mise en scène où les dés sont jetés avant même le scrutin.

Résultat : le peuple se tait, non par sagesse, mais par lassitude. On ne croit plus à la vertu du bulletin, ni à la promesse des urnes. Les jeunes désertent les bureaux de vote comme on fuit une salle de spectacle où la pièce se répète depuis des années. Et quand le pouvoir s’étonne du désintérêt populaire, il feint d’ignorer que la confiance, une fois brisée, ne se répare pas par décret.

Ce qu’il faudrait, c’est une vraie refondation : un code électoral discuté publiquement, une autorité indépendante, une administration neutre, une décentralisation réelle. Bref, une démocratie vivante, pas un rituel sous perfusion. Mais pour cela, il faudrait d’abord accepter de perdre un peu de contrôle, et c’est bien là que le bât blesse.

Sous Tebboune, l’air des réformes ressemble à une symphonie jouée sur un piano désaccordé : les notes sont justes sur la partition, mais fausses à l’oreille. On continue à jouer, faute de savoir écouter. Et pendant qu’on réforme tout, on ne change rien.

Bienvenue dans un pays qui démonte ses institutions avec un tournevis et remonte son histoire avec l’amnésie.

Zaim Gharnati

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L’Algérie dit refuser l’instrumentalisation de la question migratoire

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Saïd Sayoud avec son et son homologue espagnol, Fernando Grande-Marlaska
Saïd Saayoud avec son et son homologue espagnol, Fernando Grande-Marlaska


​Le ministre algérien de l’Intérieur, Saïd Saayoud, a fermement affirmé que « contrairement à a certaines parties, l’Algérie refusait d’utiliser la question de la migration irrégulière comme un moyen de chantage ou de marchandage avec les pays de destination européens ». 

Cette déclaration est intervenue lors d’une rencontre bilatérale tenue ce lundi à Alger avec son homologue espagnol, Fernando Grande-Marlaska, en visite de travail.

​Saïd Saïoud a exposé l’ampleur des efforts déployés par les autorités algériennes pour gérer et maîtriser les flux migratoires irréguliers. Selon le ministre, durant les années 2024 et 2025, les services de sécurité ont réussi à déjouer plus de 100 000 tentatives de traversée illégale.

De plus, l’Algérie a procédé au rapatriement de plus de 82 000 migrants vers leurs pays d’origine, en insistant sur le fait que ces opérations se sont déroulées dans des conditions garantissant leur dignité. Ces efforts ont également permis le démantèlement de réseaux criminels transfrontaliers spécialisés dans le trafic d’êtres humains et le crime organisé.

Priorité à l’approche humanitaire

​Malgré les « pressions et les menaces » que représente ce phénomène, le ministre algérien a réitéré le principe selon lequel l’Algérie ne fera pas usage de la question migratoire comme levier politique, contrairement à d’autres acteurs.

Il a souligné que la problématique de la migration doit être avant tout considérée comme une question humanitaire. Saïd Saayoud a insisté sur la nécessité de prendre en compte la souffrance de ces personnes, « semblables à nous », souvent poussées par des circonstances économiques ou des crises à entreprendre cette « aventure dangereuse ».

Le ministre algérien a par ailleurs réaffirmé que la coordination bilatérale avec l’Espagne constitue un pilier fondamental pour la gestion de ce dossier. Il a plaidé pour un échange d’informations accru et l’activation des mécanismes conjoints de lutte contre le crime organisé lié à la migration.

Cette rencontre intervient alors que le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, a entamé une visite de travail en Algérie ce dimanche, accompagné d’une délégation de haut niveau, soulignant l’importance stratégique de la coopération entre les deux pays. Une rencontre à huis clos s’est tenue ce lundi en présence des délégations des deux pays.

Samia Naït Iqbal

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L’OMI confrontée à des producteurs de pétrole

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Raffinerie du pétrole
Image par Thomas H. de Pixabay

Des pays majoritairement producteurs de pétrole ont réussi à faire reculer d’un an l’adoption d’une réglementation qui aurait permis une décarbonisation totale dans le transport maritime vers 2050.

Après quatre jours d’intenses négociations, les États-Unis, la Russie, l’Arabie saoudite, et d’autres pays ont réussi le 17 octobre à bloquer une taxe mondiale sur les émissions de gaz à effet de serre du transport maritime. La proposition de reporter d’un an le vote sur l’adoption de la nouvelle réglementation a été portée au vote par l’Arabie Saoudite et l’Organisation maritime internationale (OMI) a ajourné sa réunion.

Cette situation contraste avec ce qui s’était produit en avril. Le secrétaire général de l’OMI, Arsenio Dominguez, exultait alors quand plusieurs des plus grandes nations maritimes du monde avaient décidé d’imposer une taxe minimale de 100 $ US pour chaque tonne de gaz à effet de serre émise par les navires au-delà de certains seuils.

L’OMI estimait que cette première taxe mondiale sur les émissions de gaz à effet de serre, qui devait être entérinée le 17 octobre, générerait des recettes annuelles entre 11 et 13 milliards $ US qui devaient être versées au fonds « zéro émission nette ». Cet argent devrait soutenir des pays en développement et investir dans un transport maritime vert. Le plan contraindrait dès 2028 les navires à réduire progressivement leurs émissions, jusqu’à la décarbonisation totale vers 2050. Il devrait changer la situation actuelle alors que les émissions du transport maritime ont augmenté au cours de la dernière décennie pour atteindre environ 3 % du total mondial.

Forte réaction des producteurs de pétrole

Ce report arrive à la fin d’une semaine de tractations à Londres, alors que les États-Unis ont menacé de pénalités commerciales, de restrictions de visas ou de frais portuaires supplémentaires les délégations qui voteraient pour le projet. « Les États-Unis ne toléreront pas cette nouvelle taxe écologique mondiale frauduleuse sur le transport maritime », a affirmé à ce sujet Donald Trump.

Le ministre français des Transports, Philippe Tabarot, a dénoncé les actions pour faire dérailler l’accord. Il considère que c’est un très mauvais signal. C’est que ces pressions pourraient convaincre des pays qui seraient en position de faiblesse.

De plus, Washington proposait un changement de procédure pour l’acceptation de ce projet. Les nouvelles réglementations de l’OMI sont considérées comme acceptées (l’acceptation tacite) sauf si un tiers de ses 176 membres ou l’équivalent de la moitié de la flotte marchande mondiale déclarent s’y opposer. Les États-Unis proposent une « acceptation explicite », qui demanderait que deux tiers des pays votent pour l’adoption. Le représentant brésilien a dénoncé en plénière les méthodes américaines, disant espérer que cela ne remplacera pas la manière habituelle de prendre des décisions au niveau mondial.

Les actions des membres de l’administration Trump face à cette nouvelle réglementation sont compréhensibles puisque la quasi-totalité des accords commerciaux qu’elle signe oblige l’achat de gaz ou de pétrole américain. Le directeur des programmes internationaux au sein du Natural Resources Defense Council, Jake Schmidt, affirme qu’« on observe une tentative plus systématique d’intégrer une stratégie de priorité aux énergies fossiles dans toutes leurs actions. »

L’ancienne envoyée spéciale de l’Allemagne pour le climat, Jennifer Morgan, considère que les membres de cette administration « utilisent clairement divers instruments pour tenter d’accroître la consommation mondiale d’énergies fossiles, au lieu de la réduire. » Un exemple de cela serait l’accord commercial avec l’Union européenne que l’administration Trump a conclu le mois dernier. En échange de réduire certains droits de douane, elle a imposé l’achat de 750 milliards de dollars de pétrole et de gaz américains sur trois ans.

Un an pour régler le problème

Le secrétaire général de l’OMI, Arsenio Dominguez a réagi laconiquement à ce report. « Je n’ai pas grand-chose à vous dire pour l’instant. Ça n’arrive pas souvent. » Il se déclare engagé à trouver un moyen d’avancer normalement.

La chef de la diplomatie climatique chez Opportunity Green, Emma Fenton, invite les pays à continuer à faire preuve de l’esprit de solidarité dont ils ont fait preuve en avril.

D’autres acteurs du domaine sont prêts à relever leurs manches. « Ce n’est pas une très bonne nouvelle, mais le travail continu dès la semaine prochaine sur le contenu du texte », affirme la déléguée générale de l’association Wind Ship, Lise Detrimont, « Il s’agit maintenant de faire en sorte que ce qui bloque aujourd’hui soit plus abouti dans un an. » L’organisme, qui développe le marché des navires propulsés par le vent, considère que beaucoup d’efforts ont été faits à partir de 2015 pour réduire l’intensité carbone de chaque navire. Malheureusement, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter en raison de l’augmentation du trafic. « C’est pour cela qu’il faut des navires très fortement décarbonés, si on veut réussir à réduire l’empreinte du transport. »

« En approuvant une norme mondiale sur les carburants et un mécanisme de tarification des gaz à effet de serre, l’OMI a franchi une étape cruciale pour réduire l’impact climatique du transport maritime », affirme Natacha Stamatiou de l’Environmental Defense Fund.

« En votant pour l’adoption de ce cadre, les gouvernements entreront dans l’histoire avec la première tarification mondiale du carbone et ouvriront la voie à la réduction de l’impact mondial du transport maritime sur le climat », a expliqué John Maggs, représentant de la Clean Shipping Coalition à l’OMI.

Michel Gourd

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États-Unis : des millions d’Américains dans la rue contre Trump

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Manifestation contre Trump

Des millions d’Américains ont défilé samedi 19 octobre à travers les États-Unis pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’« agenda autoritaire » du président Donald Trump. Sous le mot d’ordre « No Kings » (Pas de rois), plus de 2.700 rassemblements ont eu lieu dans les grandes villes comme dans les petites localités rurales, réunissant selon les organisateurs près de sept millions de personnes.

À Washington, New York, Los Angeles, Chicago ou encore Atlanta, les manifestants ont scandé : « This is what democracy looks like ! » (« Voilà à quoi ressemble la démocratie ! »), brandissant des pancartes contre l’autoritarisme, les inégalités et les atteintes aux droits fondamentaux.

Les participants, souvent vêtus de jaune – couleur choisie comme symbole de solidarité et de résistance pacifique – affirmaient leur attachement à la démocratie américaine, qu’ils jugent menacée par la concentration du pouvoir exécutif.

« Trump démantèle notre démocratie morceau par morceau », s’est indignée Peggy Cole, retraitée du Michigan venue manifester à Washington le jour de ses 70 ans.

« C’est un moment effrayant pour notre pays », a-t-elle confié à CNN.

Dans un climat politique tendu, marqué par des raids migratoires massifs et l’envoi de la Garde nationale dans plusieurs États démocrates, les manifestations se sont déroulées dans le calme. Aucune arrestation majeure n’a été signalée à New York ou Portland. Quelques incidents isolés ont toutefois été relevés dans le Sud, où des contre-manifestants ont tenté de s’en prendre aux cortèges.

Les organisateurs du mouvement, regroupés autour du projet Indivisible, insistent sur le caractère non violent de leur action. Formés à la désescalade, les bénévoles ont transformé les rassemblements en véritables fêtes populaires : costumes, danses, musique et humour ont ponctué les cortèges.

« C’est difficile de parler de guerre civile quand on voit des gens déguisés en licorne ou en dinosaure chanter pour la liberté », a lancé un participant à Los Angeles.

Les slogans les plus repris traduisaient une inquiétude partagée : « No hate, no fear, immigrants are welcome here » (« Pas de haine, pas de peur, les immigrés sont les bienvenus »). Dans plusieurs villes, les manifestants ont dénoncé les politiques d’expulsion et les coupes dans les programmes sociaux fédéraux, notamment dans la santé et l’aide aux familles défavorisées.

Le sénateur démocrate Bernie Sanders, présent à Washington, a fustigé « l’alliance entre Trump et les milliardaires », citant Elon Musk, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg : « Une poignée d’hommes les plus riches de la planète ont confisqué notre économie et notre système politique pour s’enrichir au détriment des travailleurs. »

De New York à Fayetteville, le mot d’ordre reste le même : défendre les institutions et rappeler que les États-Unis ne veulent pas d’un roi, mais d’un président responsable devant le peuple.

Les organisateurs ont déjà annoncé une nouvelle journée nationale de mobilisation le week-end prochain. « Ce n’est pas la colère qui nous guide, c’est l’amour de la démocratie », a résumé une militante new-yorkaise.

Djamal Guettala 

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Dialogue franco-algérien : quelle réponse d’Alger à la main tendue de la France ?

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France Algérie

​La France a multiplié les signaux d’apaisement en l’espace de 48 heures, soulevant la question de la réponse d’Alger à cette main tendue.

L’initiative vise à débloquer la crise diplomatique et sécuritaire bilatérale qui semble  s’éterniser au point de compromettre les intérêts bilatéraux sur les plans diplomatique,  économique et culturels.

​Deux gestes symboliques et politiques majeurs ont été posés, indiquant une volonté française de changer de ton :

​Le 17 octobre : geste mémoriel

Le Président Emmanuel Macron a choisi de faire participer l’ambassadeur de France en Algérie à la cérémonie de recueillement en hommage aux victimes de la répression policière des manifestants algériens à Paris le 17 octobre 1961. Ce geste, hautement symbolique et lié à un épisode douloureux de l’histoire coloniale, est perçu comme un pas vers la reconnaissance et l’apaisement mémoriel.

​Le 19 octobre : appel sécuritaire

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a publiquement affirmé la nécessité d’une reprise urgente du dialogue sécuritaire avec Alger, insistant sur le fait que la question de la remise en cause de l’Accord de 1968 n’était « pas à l’ordre du jour ». Cette déclaration marque une rupture dans la forme par rapport à l’approche plus conflictuelle de son prédécesseur, privilégiant le pragmatisme opérationnel sur les questions migratoires (OQTF, laissez-passer).

Ces gestes ne sont pas les seuls. En vrai et malgré les apparences, les liens ne sont pas rompus entre les deux capitales. A l’Onu, Jérôme Bonnafont, l’ambassadeur de France au sein de cette organisation, aurait tenu des réunions régulières avec Amar Bendjama, afin d’échanger sur les tractations en cours sur le dossier du Sahara occidental avant le vote de la résolution sur la Minurso le 30 octobre prochain, selon Africa Intelligence.

​L’attente de la réponse algérienne

​Ces initiatives — l’une mémorielle émanant de l’Élysée, l’autre pragmatique et sécuritaire émanant du nouveau gouvernement — constituent une double approche d’apaisement.

​Il reste désormais à déterminer quelle suite Alger réservera à cette séquence diplomatique française. La réponse algérienne sera décisive pour savoir si la crise, qui a notamment bloqué les réadmissions de ressortissants sous le coup d’une OQTF, pourra être surmontée. Des deux rives, de gros intérêts sont en jeu. Alors on se demande qui bénéficie de ce crise ?

La rédaction

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Le Conseil des ministres adopte le nouveau statut des magistrats et renforce la stratégie nationale de l’eau

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conseil des ministres

Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a présidé ce dimanche une réunion du Conseil des ministres consacrée à plusieurs dossiers stratégiques, dont l’adoption d’un projet de loi organique relatif au statut des magistrats, le suivi des projets de dessalement de l’eau de mer et les préparatifs de la quatrième édition du forum africain sur les start-up.

Un nouveau statut de la magistrature : tout  pour le bien-être des magistrats 

Le point central de cette réunion a porté sur l’adoption du projet de loi organique fixant le nouveau statut des magistrats. Ce texte, approuvé par le Conseil des ministres, concrétise un engagement pris par le chef de l’État lors de la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire 2025-2026.

Le nouveau dispositif accorde une place importante à la dimension sociale du métier de magistrat. Abdelmadjid Tebboune a insisté sur l’amélioration des conditions de vie et de travail des juges, en mettant particulièrement l’accent sur les avantages liés à la retraite et au logement, deux revendications récurrentes de la profession.

Autre disposition notable : l’instauration d’une période de stage pratique obligatoire pour les magistrats nouvellement diplômés avant leur prise de fonctions. Cette mesure vise à renforcer la professionnalisation de la justice et à ancrer une culture judiciaire de terrain.

Le président a également ordonné l’adoption d’un système de pôles judiciaires spécialisés, présenté comme le cadre le plus adapté pour une justice efficace et modernisée, tout en favorisant une formation pratique et continue de haut niveau.

L’eau, une priorité stratégique face au risque de stress hydrique

En deuxième point à l’ordre du jour, le Conseil a examiné l’état d’avancement de la stratégie nationale de dessalement de l’eau de mer. Trois nouvelles stations seront implantées dans les wilayas de Chlef, Mostaganem et Tlemcen, chacune d’une capacité de 300 000 m³ par jour. Les trois autres projets prévus seront finalisés lors de prochaines réunions.

Le chef de l’État a mis en garde contre les risques liés à la sécheresse et à la surexploitation des ressources hydriques. Il a demandé la réalisation d’études scientifiques rigoureuses tenant compte des réalités climatiques locales et des besoins réels de consommation. L’objectif est d’anticiper les scénarios de stress hydrique et de protéger les nappes phréatiques, essentielles pour la sécurité hydrique nationale.

Il a également ordonné la mise en œuvre immédiate d’un plan national visant à réparer les fuites et pertes d’eau dans les réseaux de distribution, afin de limiter le gaspillage d’une ressource devenue critique.

L’Afrique et la jeunesse au centre d’une stratégie économique

Le Conseil a enfin abordé les préparatifs du quatrième forum africain des start-up, qui se tiendra prochainement à Alger. Le président Tebboune a insisté sur l’importance de réussir cette manifestation, présentée comme une prolongation des recommandations issues de la Foire du commerce intra-africain.

Cette rencontre vise à placer la jeunesse africaine au cœur de la coopération économique continentale, en favorisant les échanges entre entrepreneurs et en créant des passerelles durables entre les écosystèmes d’innovation africains.

Une indépendance de la justice: une vision affichée, mais une réalité plus nuancée

La réunion s’est conclue par une série de mouvements dans les postes et fonctions supérieures de l’État, ainsi que par la réaffirmation des priorités nationales, notamment la sécurisation de l’approvisionnement en eau et le renforcement de l’ancrage africain de l’économie nationale.

En outre, si cette session du Conseil des ministres affiche, en apparence, une orientation claire en faveur du renforcement de l’indépendance de la justice, le discours officiel se heurte à une réalité plus nuancée.

En effet, parler de “renforcement” de l’indépendance de la justice relève presque de l’euphémisme, tant le pouvoir judiciaire demeure structurellement inscrit dans la verticalité de l’exécutif. Les mécanismes de nomination, de mobilité et de discipline des magistrats restent largement sous l’emprise des autorités politiques, réduisant de fait la marge d’autonomie des juridictions.

Dans ce contexte, les réformes annoncées — aussi ambitieuses soient-elles — peinent à lever les doutes quant à la capacité du système judiciaire à exercer ses prérogatives à l’abri des interférences du pouvoir central.

Le discours sur l’indépendance de la justice s’apparente ainsi moins à une véritable rupture institutionnelle qu’à la reconduction d’un rapport de forces déséquilibré, où l’exécutif continue d’imprimer sa marque sur un pouvoir censé incarner un contrepoids démocratique.

Samia Naït Iqbal

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Conseil des ministres : statut du magistrat, dessalement de l’eau de mer…

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Conseil des ministres

Le président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé, dimanche, une réunion du Conseil des ministres, a indiqué un communiqué du Conseil des ministres, dont voici la traduction APS :

« Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, a présidé, ce jour, une réunion du Conseil des ministres consacrée à un projet de loi organique portant statut de la magistrature, au suivi de la localisation et de la réalisation des stations de dessalement de l’eau de mer, conformément aux orientations du précédent Conseil des ministres, ainsi qu’à des exposés, concernant notamment les préparatifs de la 4e édition de la Conférence africaine des start-up.

Monsieur le président de la République a donné les instructions, directives et orientations suivantes :

1- Concernant le projet de loi organique portant statut de la magistrature:

– Le Conseil des ministres a approuvé le projet de loi organique, portant statut de la magistrature, en application de l’engagement pris par Monsieur le président de la République devant les magistrats lors de la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire 2025-2026, et ce, en tenant compte des orientations suivantes :

    – Accorder une importance capitale à la situation sociale des magistrats, notamment en matière d’accès à la retraite et au logement.

    – Avant sa prise de fonctions, soumettre le magistrat nouvellement diplômé à un stage pratique, dont la durée sera fixée par la réglementation régissant le secteur de la justice.

    – Monsieur le président de la République a instruit le Gouvernement d’adopter le système des pôles judiciaires spécialisés, en tant que cadre le mieux adapté à la pratique judiciaire, permettant au magistrat de bénéficier d’une formation pratique de haut niveau en vue de promouvoir la justice.

2- Concernant le suivi de la localisation et de la réalisation des stations de dessalement de l’eau de mer :

Après étude et débat, le Conseil des ministres a approuvé la localisation de trois (3) stations de dessalement de l’eau de mer dans les wilayas de Chlef, de Mostaganem et de Tlemcen, avec une capacité de production quotidienne de 300.000 mètres cubes d’eau potable chacune. 

La localisation des trois stations restantes sera déterminée lors des prochaines réunions du Conseil des ministres.

– Monsieur le présidentde la République a mis en garde contre les effets de la sècheresse, ordonnant l’élaboration d’études scientifiques rigoureuses qui prennent en considération les moyennes et les chiffres réels de la consommation d’eau potable, tout en tenant compte de la spécificité de chaque région en matière de pluviométrie.

– Il doit s’agir d’études prospectives précises épargnant à l’Etat de potentielles catastrophes environnementales, notamment l’épuisement des nappes phréatiques, qui mettrait la sécurité hydrique en péril.

– L’impératif de s’atteler immédiatement à la réparation de toutes les sources de fuites d’eau, qui entraînent des pertes considérables dans la réserve nationale d’eau potable, impactant ainsi la distribution de cette ressource vitale.

3- Concernant les préparatifs de la 4e édition de la Conférence africaine des start-up :

– Monsieur le président de la République a insisté sur l’impératif d’assurer la réussite de la prochaine édition de la Conférence africaine des start-up, prévue à Alger, cet événement s’inscrivant dans le prolongement des recommandations de la Foire commerciale intra-africaine (IATF).

– Le président de la République a affirmé que le principal objectif de cet événement est de placer la jeunesse africaine, dans son ensemble, au cœur des préoccupations, pour mettre en œuvre la feuille de route et ériger une passerelle de communication permanente et pérenne entre les jeunes de tous les pays africains.

-Monsieur le président a appelé à tout mettre en œuvre pour la réussite de cet événement économique de la jeunesse africaine.    

La réunion du Conseil des ministres s’est achevée par l’approbation de décisions portant nominations et fins de fonctions dans des postes supérieurs de l’Etat ».

APS

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Salon du Livre Métropolitain 2025 : la Grèce à l’honneur

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Salon du livre métropolitain

Le Salon du Livre de la Métropole Aix-Marseille-Provence a déroulé ses pages les 17, 18 et 19 octobre 2025 au Fort Saint-Nicolas, bastion historique de Marseille fermé au public pendant 360 ans, désormais ouvert pour laisser respirer ses pierres et ses jardins, véritables refuges de mémoire et de lumière. Depuis mai 2024, ces jardins accueillent voisins, Marseillais et voyageurs, offrant un écrin poétique aux mots et aux histoires.

Dès samedi, les allées se sont animées de pas pressés, de regards curieux et de sourires échangés. Les livres, empilés sur les stands, semblaient chuchoter aux visiteurs leurs secrets, et chaque rencontre avec un auteur devenait un instant suspendu, une parenthèse où la littérature s’incarne et respire. Dimanche, dernier jour de l’événement, a prolongé ces moments d’émerveillement et de partage, laissant à chacun le goût doux des rencontres et des découvertes.

Cette édition, dédiée à la Grèce, rappelait que Marseille puise ses racines dans ce berceau méditerranéen, où mythes et légendes se mêlent aux pierres de la ville. Les auteurs, éditeurs et libraires venus du pourtour méditerranéen ont offert au public un voyage entre le réel et l’imaginaire, où les mots deviennent des ponts entre les cultures et les époques.

Un grand merci aux maisons d’édition qui nous ont accueilli : Le Miel des Anges, Gaussen, Alifbata, Agone, Hors d’Atteinte, Le Port à Jauni, Images Plurielles, Vanloo, Hikaya et Épousées Par l’écorce. Leur chaleur et leur générosité ont transformé le salon en un carrefour culturel vibrant, un lieu où les livres ne sont pas seulement lus, mais ressentis, partagés, vécus.

Entre dédicaces, lectures improvisées et tables rondes, le salon s’est révélé plus qu’un simple événement : un lieu de respiration et de mémoire, où chaque mot trouve son écho, chaque page sa résonance. Les visiteurs sont repartis les bras chargés de livres, mais surtout le cœur rempli d’émotions, avec le sentiment d’avoir traversé un espace où littérature et vie se rejoignent.

Le Salon du Livre Métropolitain 2025 restera gravé comme une célébration poétique de la littérature méditerranéenne, un lieu où les histoires se croisent, se racontent et continuent de vivre au-delà des murs du fort, dans l’esprit et l’âme de chacun.

Correspondance Djamal Guettala 

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Chérif Mellal : 1005 jours de détention, 1005 jours d’injustice

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Cherif Mellal

Cela fait trente-trois mois, soit 1005 jours que Chérif Mellal est privé de liberté. Mille cinq jours d’attente, d’injustice et de silence imposé.

Mille cinq jours de trop. Ce n’est pas la justice qui s’exprime dans cette détention, mais sa dénaturation. Lorsqu’une peine cesse d’être la conséquence d’un jugement équitable, elle devient une atteinte au droit lui-même.

Un État de droit se reconnaît à sa capacité de garantir l’équité, même envers ceux qui dérangent. Derrière cette détention prolongée, ce n’est pas seulement un homme qu’on prive de liberté, c’est la confiance dans la justice qu’on ébranle.

Chaque jour supplémentaire passé en prison ajoute une ombre au droit et une blessure à la société.

Car une injustice, même isolée, compromet la légitimité de l’ensemble.

Il est temps d’y mettre fin.

Libérer Chérif Mellal, ce n’est pas une faveur :

c’est rendre à la justice sa raison d’être et au droit sa dignité.

Liberté pour Chérif Mellal.

Liberté pour toutes les consciences emprisonnées.

Liberté pour tous les détenu-e-s d’opinion.

Me Fetta Sadat

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