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14e Festival national du théâtre amazigh à Batna : le théâtre, battement de notre identité

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Festival amazigh avec une affiche en arabe
Festival amazigh avec une affiche en arabe

Du 23 au 27 novembre 2025, Batna accueillera la quatorzième édition du Festival national du théâtre amazigh, placée sous le haut patronage du ministère de la Culture et des Arts et supervisée par le wali de la wilaya.

Cette édition rend hommage à Saleh Houch, figure majeure du théâtre amazigh et formateur reconnu, dont l’engagement a profondément marqué la scène kabyle et la formation de jeunes talents.

Pendant cinq jours, le théâtre régional de Batna se transformera en un véritable carrefour culturel où se rencontreront troupes professionnelles, jeunes créateurs et passionnés du spectacle vivant. Le programme prévoit des représentations, ateliers et rencontres, offrant un espace d’expression et de dialogue autour du théâtre amazigh, entre héritage traditionnel et innovations contemporaines.

Sous le thème « Le théâtre, battement de notre identité », le festival met en lumière la langue, la mémoire et les récits amazighs, tout en valorisant la créativité et l’engagement des artistes. Chaque spectacle devient une passerelle entre passé et présent, où se conjuguent histoire, culture et expression artistique.

Parmi les créations marquantes de Saleh Houch, on peut citer : « Yusɛad Boutelefa » (1980), « Ulac el-ḥarqa ulac » (2010), « Taslit Abe Nzzar » (2012), « Tafat d Cfiq ttlam » (2013), ainsi que son rôle dans « La guerre des 2000 ans » et la création de sa troupe Iqililen en 1988. Ces œuvres témoignent de son engagement à explorer des thèmes sociaux, culturels et identitaires, tout en formant et inspirant de nouvelles générations d’artistes.

Cet événement confirme le rôle du théâtre amazigh comme vecteur de mémoire, d’identité et de dialogue culturel, offrant au public un rendez-vous unique où la scène bat au rythme de l’âme amazighe et célèbre l’héritage artistique de Saleh Houch.

Un sérieux bémol tout de même : les organisateurs ne pouvaient-ils dont pas prévoir une affiche en langue amazigh ?

Mourad Benyahia

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Controverse sur la libération de Sansal : Ahmed Attaf minimise l’impact sur les relations algéro-françaises

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Boualem Sansal
Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison, a été gracié il y a quelques jours.

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a réagi pour la première fois à la controverse suscitée par la libération de l’écrivain Boualem Sansal, tentant d’en désamorcer la charge politique et d’en minimiser les effets sur les relations entre Alger et Paris.

S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue, mardi 18 novembre,  à Alger, M. Attaf a appelé à « ne pas donner à cet homme plus qu’il ne mérite », en référence à la polémique née de son élargissement le 12 novembre. Il a insisté sur le fait que les liens entre l’Algérie et la France sont « plus grands que cette personne », estimant que ce dossier judiciaire ne saurait infléchir la nature du dialogue diplomatique entre les deux pays.

Cette prise de position constitue la première réaction publique d’un haut responsable algérien depuis la remise en liberté de Sansal, incarcéré près d’un an. Elle intervient au moment même où l’écrivain, accompagné de son épouse, était reçu au Palais de l’Élysée par le président Emmanuel Macron.

Cette réception, en plaçant la figure du romancier franco-algérien au centre de l’attention présidentielle, renforçait le message adressé à Alger : si Paris salue la décision algérienne, elle entend également rappeler l’enjeu des libertés — liberté d’opinion, dissidence intellectuelle, droits fondamentaux — qu’elle estime avoir été au cœur de cette affaire.

Dans son communiqué, l’Élysée s’est dit « heureux » de cette libération qualifiée de « moment d’émotion et de joie, rendu possible par une méthode faite de respect, de calme et d’exigence ». Le texte, empreint de finesse diplomatique, salue la dignité et la force morale d’« un grand écrivain » et adresse ses « plus sincères remerciements » à ceux qui ont contribué à ce dénouement, tout en rendant hommage à « la décision prise par le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune de lui accorder sa grâce ».

Dans la foulée, l’Elysée insiste  sur un dénouement heureux de l’affaire du journaliste Christophe Gleizes incarcéré a Tizi-Ouzou et dont le procès pour « apologie de terrorisme » est prévu le 3 décembre prochain à la Cour de justice de la même ville.

Le geste du chef de l’Etat algérien, valorisé par Paris, apparaît comme un signal de détente dans un contexte où les deux capitales cherchent à préserver un processus de dégel engagé depuis plusieurs mois. Ahmed Attaf a d’ailleurs tenu à rassurer sur l’état du dialogue bilatéral, affirmant qu’un « processus de communication » demeure actif malgré les tensions latentes. Il a ainsi tenté de relativiser l’ampleur des répercussions que pourrait engendrer l’affaire Sansal sur la trajectoire des relations algéro-françaises.

Rappel des faits

Boualem Sansal avait été interpellé le 16 novembre 2024 à l’aéroport d’Alger, après des déclarations accordées au média en ligne d’extrême droite Frontières, jugées attentatoires à l’intégrité territoriale de l’Algérie, notamment concernant l’ouest du pays. Il avait été placé en détention provisoire.

Le 27 mars 2025, le tribunal d’Alger l’a condamné à cinq ans de prison ferme pour atteinte à l’unité du territoire national, une peine confirmée en appel le 1er juillet.

Une libération à dimension diplomatique

La remise en liberté de l’écrivain résulte d’une intervention diplomatique : le président Tebboune a accordé la grâce en réponse à une requête de son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, afin de permettre à Sansal de bénéficier de soins médicaux en Allemagne. 

Aussitôt élargi, Boualem Sansal a quitté l’Algérie pour Berlin avant de rejoindre Paris, où il a été reçu par le président Macron.

Tous ces  faits ont été largement commentés en Algérie,  suscitant des commentaires sur fond de controverse et d’incompréhension sur les réseaux sociaux.

Samia Naït Iqbal

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Le détenu d’opinion Cherif Mellal en grève de la faim

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Cherif Mellal
Cherif Mellal

Après Mohamed Tadjadit, condamné arbitrairement à 5 ans de prison, Chérif Mellal, ancien président de la JSK, a entamé, lui aussi une grève de la faim illimitée le 17 novembre, nous apprend Fetta Sadat, avocate et défenseure des droits humains en Algérie.

« Il est à son premier jour », écrit l’avocate dans un communiqué rendu public sur les réseaux sociaux Il en est à son premier jour.

« Détenu depuis le 19 janvier 2023 pour des accusations qu’il estime infondées, il proteste contre une série d’injustices qui, selon lui, n’ont jamais été prises en considération comme il se doit.

Une plainte pour faux et usage de faux a pourtant été déposée, accompagnée de preuves concrètes mettant en cause des documents figurant dans son dossier et ayant été utilisés pour déclencher les poursuites judiciaires ourdies à son encontre. Malgré la gravité de ces éléments, ladite plainte a été classée et ce à deux reprises, sans aucune instruction ni vérification.

Une grève de la faim n’est jamais un geste facile.

En détention, c’est hélas le seul moyen d’alerter sur une situation qu’on considère profondément injuste.

À ce stade, la demande est simple : que la justice prenne ses responsabilités, instruise les plaintes déposées et examine les irrégularités signalées afin que la vérité puisse enfin éclater », témoigne Me Fetta Sadat qui appelle à la libération de Cherif Mellal et de tous les détenu-e-s d’opinion et politiques.

La rédaction

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Gaza : Ahmed Attaf justifie le vote de l’Algérie au Conseil de sécurité

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Palestine
Image par hosny salah de Pixabay

Lors de sa conférence de presse de  ce mardi 18 novembre à Alger, Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, a expliqué le choix de l’Algérie de voter en faveur de la résolution sur Gaza présentée, la veille,  par les États-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU.

Faisant écho aux critiques et à l’incompréhension suscitées par son adhésion au projet de résolution présenté par les États-Unis – un texte pourtant rejeté par le mouvement palestinien Hamas – le ministre a tenu à clarifier la position de l’Algérie.

​Il a ainsi affirmé que ce vote reflète l’engagement constant de son pays en faveur des droits légitimes du peuple palestinien et de la recherche d’une solution politique durable au conflit israélo-palestinien.

 La résolution, a-t-il justifié, permet de consolider des priorités urgentes à Gaza : maintien du cessez-le-feu, protection internationale des civils, facilitation de l’aide humanitaire et préparation du terrain pour la reconstruction.

Ahmed Attaf a précisé que la démarche algérienne s’inscrit dans la continuité des décisions internationales relatives à la Palestine et dans le cadre d’une coordination étroite avec les Palestiniens et les États arabes auprès de l’ONU. Il a également rappelé que le texte, bien qu’incomplet, constitue une étape importante : il encadre la phase post-guerre à Gaza tout en offrant une protection internationale à la population.

Le ministre des Affaires étrangères algérien a reconnu que la résolution ne résout pas encore les causes profondes du conflit ni l’unité du territoire palestinien, mais elle représente un compromis pragmatique, en phase avec le consensus arabe et islamique, et fidèle à l’engagement historique de l’Algérie envers la cause palestinienne.

Samia Naït Iqbal

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Médiation algérienne entre le Polisario et le Maroc : la belle affaire !

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Ahmed Attaf
Ahmed Attaf brasse du vent. Crédit photo : DR

Le 18 novembre 2025, depuis le ministère des Affaires étrangères à Alger, Ahmed Attaf a de nouveau tenté de présenter l’Algérie comme un acteur diplomatique responsable et un médiateur incontournable dans le dossier du Sahara occidental. Renversant.

Pourtant, cette posture volontairement vertueuse apparaît en profond décalage avec la réalité : un pays ayant rompu ses relations avec le Maroc et tenant un discours ouvertement hostile à Rabat peut-il sérieusement prétendre jouer les arbitres neutres ? La diplomatie versus Tebboune-Attaf ne recule devant aucun cynisme et ne craint surtout pas le ridicule. Maintenant que les Etats-Unis ont pris en main le dossier du Sahara occidental, l’Algérie qui abrite les bases des combattants du Polisario se découvre une mission de médiatrice.

Ahmed Attaf a réaffirmé la volonté du gouvernement d’accompagner une médiation entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide de l’ONU. Ainsi donc, l’Algérie de Tebboune veut être juge et partie ! Mais tout le monde le sait, cette « disponibilité » s’inscrit dans un contexte où l’Algérie soutient ouvertement l’une des parties tout en rejetant tout dialogue avec l’autre.

La même Algérie n’a-t-elle pas créé une crise diplomatique avec la France suite au soutien d’Emmanuel Macron au plan marocain pour le Sahara occidental ? N’a-t-elle pas rappelé son ambassadeur à Madrid pour les mêmes raisons avant de se raviser. Disons-le franchement, il est difficile, dans ces conditions, de crédibiliser un rôle de médiateur, a fortiori lorsque les relations diplomatiques sont inexistantes.

Qu’importe ! Le ministre des Affaires étrangères algérien a longuement salué la résolution 2797 du Conseil de sécurité, renouvelant le mandat de la MINURSO. Il a présenté ce renouvellement comme une victoire pour le Front Polisario, rappelant que la mission onusienne vise, entre autres, à préparer un référendum incluant l’option de l’indépendance. Cette lecture, alignée sur la position du Polisario, illustre une fois de plus l’absence d’équilibre algérien dans ce dossier — équilibre pourtant indispensable pour qu’un pays se pose en médiateur crédible.

Selon Attaf, la résolution préserverait les « garanties » d’un règlement juste, notamment l’autodétermination. Mais en insistant sur les avancées supposées du Polisario et en rejetant implicitement la proposition marocaine d’autonomie, Alger renforce l’impression d’un rôle partisan plutôt que celui d’un acteur neutre.

Concernant le Sahel, Ahmed Attaf a insisté sur la dégradation sécuritaire au Mali et sur la nécessité d’un dialogue national loin des « ingérences étrangères ». Ici encore, l’Algérie se présente en donneuse de leçons diplomatiques alors qu’elle peine à éviter une logique d’ingérence sélective, notamment lorsqu’il s’agit du Sahara occidental.

Enfin, évoquant la fin de la mission de l’Algérie au Conseil de sécurité, Attaf a tenté de dresser le portrait flatteur d’un pays fidèle à ses principes et engagé pour la paix régionale. Se pouvait-il autrement ? Or, la dissonance entre ce discours et sa diplomatie à l’influence quasi-nulle en Afrique et ailleurs, ne laisse aucun doute. Mieux encore, comment revendiquer la promotion du dialogue tout en refusant toute relation avec un voisin central pour la stabilité du Maghreb ? Ou en ouvrant une crise avec le Mali ?

Au final, si l’Algérie officielle cherche à se présenter comme un acteur responsable et influen, ses contradictions et sa diplomatie sans envergure et figée dans le temps affaiblissent considérablement sa crédibilité.

Yacine K.

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Le ministre de la Communication devant les députés : sous le vernis du discours, l’illusion de liberté

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Zoheir Bouamama
Zoheir Bouamama

Devant la commission parlementaire de la culture, de la communication et du tourisme, le ministre de la Communication Zoheir Bouamama a présenté, lundi 17 novembre 2025, un tableau flatteur de l’évolution du secteur. Selon lui, la communication nationale serait engagée dans une « transformation profonde » impulsée par les orientations du président Abdelmadjid Tebboune.

Un discours volontariste, mais qui contraste avec la réalité complexe d’un paysage médiatique où la liberté d’expression reste davantage invoquée que protégée.

Bouamama s’est voulu rassurant : vision globale, évaluation permanente, mise à jour des outils et numérisation. Le triptyque est séduisant, mais souvent rabâché, sans traduction concrète.

Il assure vouloir développer les médias, garantir la liberté d’expression et protéger l’identité nationale. Autant d’engagements louables, mais qui demeurent pour l’heure au stade déclaratif.

L’annonce de l’activation « imminente » des nouvelles autorités de régulation et de la création d’un comité d’éthique pourrait marquer une étape. Mais leur indépendance réelle reste incertaine — et l’expérience récente invite à la prudence.

Bouamama a multiplié les annonces : réorganisation du marché publicitaire, révision du prix du Président pour le journaliste professionnel, restructuration administrative, modernisation de l’APS et des archives audiovisuelles.

Le discours technique est dense, mais il laisse dans l’ombre les questions politiques : pluralisme, pressions, dépendance à la publicité institutionnelle. Tout ce qui fâche est passé sous le tapis.

Derrière la modernisation promise affleure un risque : celui d’un vernis technologique qui masque mal l’absence de réformes structurelles et l’incapacité du secteur à garantir une véritable liberté d’informer.

Communication institutionnelle : tout pour le contrôle de l’espace public

Le ministre a présenté l’achèvement du Projet stratégique national de communication institutionnelle. Objectif affiché : renforcer la confiance et améliorer l’image du pays. Comme si les discours pouvaient suffire pour édulcorer une réalité autrement plus prosaïque.

Mais ce projet s’inscrit clairement dans une volonté de structurer le récit officiel, plus que dans une démarche de transparence ou d’ouverture.

La communication institutionnelle ne peut, à elle seule, instaurer la confiance. Pour cela, il faudrait un environnement médiatique pluraliste, indépendant et respectueux de la critique. Sans ces garanties, la liberté proclamée par les autorités demeure largement théorique.

En définitive, les annonces du ministre dessinent une feuille de route ambitieuse mais incertaine.

Les réformes sont énumérées, les concepts alignés, mais les pratiques demeurent inchangées. Les questions fondamentales — indépendance, pluralisme, droits des journalistes — restent éludées. Motus et bouche cousue.

Tant que ces questions ne sont pas abordées frontalement, le discours technique continuera de servir de paravent, et la liberté d’expression restera une promesse plus qu’une réalité.

D’où cette interrogation, à la fois simple et essentielle : le pouvoir veut-il réellement transformer le système médiatique ou seulement entretenir l’illusion de liberté ?

La rédaction

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Arabie saoudite : 45 pèlerins indiens périssent dans un accident près de Médine

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Car de pèlerin en feu en Arabie saoudite
Car de pèlerin en feu en Arabie saoudite. Crédit photo : DR

Un drame d’une rare violence a endeuillé, lundi, la route reliant La Mecque à Médine. Un autocar transportant des pèlerins de la Omra, majoritairement originaires de l’État indien du Telangana, est entré en collision avec un camion-citerne chargé de carburant, provoquant un incendie fulgurant qui a coûté la vie à 45 personnes.

Selon les autorités indiennes, 46 passagers se trouvaient à bord. Les corps, carbonisés, ne peuvent être identifiés qu’au moyen de tests ADN. Un seul survivant a été extrait des décombres ; il a été transféré en urgence vers un hôpital de Médine. L’accident s’est produit à une vingtaine de kilomètres de la ville, sur un axe très fréquenté par les bus de pèlerins.

Les autorités saoudiennes ont ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes de la collision, notamment pour savoir si le camion-citerne était à l’arrêt ou en mouvement au moment de l’impact. Les premiers éléments soulignent la violence extrême du choc et la difficulté des secours à intervenir face aux flammes attisées par le carburant.

En Inde, la tragédie a suscité un vif émoi. Le Premier ministre Narendra Modi a exprimé sa solidarité avec les familles endeuillées. L’ambassade d’Inde à Riyad et le consulat à Jeddah ont activé une cellule de crise pour accompagner les proches et coordonner les démarches avec les autorités saoudiennes. Le gouvernement local du Telangana a annoncé une aide financière aux familles des victimes et l’envoi d’une délégation sur place.

Ce drame remet en lumière la question de la sécurité des transports de pèlerins en Arabie saoudite. Malgré les efforts engagés ces dernières années, les routes menant aux Lieux saints demeurent le théâtre d’accidents meurtriers, souvent liés à la densité du trafic et aux conditions de transport durant les périodes d’affluence.

Mourad Benyahia 

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Boualem Sansal accueilli à l’Élysée : retour en France après un an de détention en Algérie

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Macron et Sansal

Mardi 18 novembre 2025, l’écrivain algérien-français Boualem Sansal et son épouse ont été reçus à l’Élysée par le président Emmanuel Macron, quelques heures après leur arrivée à Paris.

Cette rencontre intervient après qu’une grâce présidentielle accordée par le chef de l’Etat algérien Abdelmadjid Tebboune a mis fin à une détention arbitraire d’un an en Algérie, au terme d’une médiation impliquant les autorités allemandes.

Dans un communiqué, l’Élysée a salué « la dignité, la force morale et le courage exemplaire » de Boualem Sansal. « La libération de ce grand écrivain a été rendue possible par une méthode faite de respect, de calme et d’exigence », a précisé la présidence française. Emmanuel Macron a également remercié le président allemand Frank-Walter Steinmeier pour son rôle dans la médiation et a salué la décision de son homologue algérien.

Le Comité de soutien international à Boualem Sansal a de son côté exprimé « avec une profonde émotion » la joie de voir l’écrivain de retour en France. Il a rappelé que Sansal décidera lui-même du moment et de la manière dont il souhaitera parler de cette épreuve.

Boualem Sansal, âgé de 81 ans, avait été arrêté et incarcéré en Algérie après des propos tenus dans le média français Frontières, considéré d’extrême droite. L’écrivain y estimait que l’Algérie avait hérité, sous la colonisation française, de territoires auparavant marocains. Pour cela, il avait été condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale ». Son incarcération avait provoqué une vive réaction internationale et soulevé une crise diplomatique entre Alger et Paris.

Après sa libération, Boualem Sansal avait été transféré à Berlin pour des soins médicaux, résidant ensuite à la résidence de l’ambassadeur français. Son retour en France était depuis plusieurs mois attendu par le comité de soutien et par ses lecteurs, inquiets pour sa santé et sa sécurité. L’accueil à l’Élysée marque ainsi la fin d’un chapitre difficile et symbolise un geste fort en faveur de la liberté d’expression et du dialogue diplomatique.

L’Élysée a également saisi cette occasion pour rappeler que le journaliste français Christophe Gleizes demeure incarcéré en Algérie, ayant été condamné à sept années d’emprisonnement pour « apologie du terrorisme ». « Nous souhaitons ardemment sa libération et nous travaillons avec diligence à cet égard », a souligné la présidence, témoignant de la continuité des efforts diplomatiques en faveur des ressortissants français confrontés à la justice algérienne.

Le retour de Boualem Sansal en France est perçu comme un moment chargé d’émotion et de soulagement, tant pour sa famille que pour les institutions et les associations de soutien qui ont suivi son parcours. L’écrivain, figure emblématique de la littérature algérienne contemporaine, aura l’opportunité de revenir sur cette expérience et de témoigner, selon ses propres termes, sur les épreuves traversées, tout en restant fidèle à son engagement pour la liberté et la vérité.

Un autre français, le journaliste sportif Christophe Gleizes, est toujours en détention à la prison de Tizi-Ouzou. Il est condamné à 7 ans de prison ferme. Son procès en appel est prévu le 3 décembre. Par ailleurs, il y a plus de 250 prisonniers d’opinion en Algérie. Un fait que peu de médias français relaient, préférant se contenter d’évoquer seulement les cas concernant leurs compatriotes.

Actuellement deux détenus d’opinion, Mohamed Tadjadit, poète dissident, et Cherif Mellal, ancien président du prestigieux club de football, la Jeunesse sportive de Kabylie, mènent une grève de la faim depuis deux jours pour dénoncer l’injustice qui les condamnent. Qui s’en soucie ?

Mourad Benyahia 

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PLF 2026 : le FFS dénonce un budget « rentier », déficitaire et dépourvu de vision

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Youcef Aouchiche

Présenté par le gouvernement comme « le budget le plus ambitieux de l’histoire du pays », le Projet de loi de finances (PLF) 2026 essuie une critique sévère de la part du Front des Forces Socialistes (FFS).

Dans une déclaration détaillée, le plus ancien parti d’opposition dénonce un texte «déficitaire, peu sincère » et révélateur de « choix économiques et sociaux défaillants », loin des objectifs de diversification affichés par l’exécutif.

Un déficit global du Trésor estimé à  12,5 % du PIB

Au cœur des critiques, l’ampleur du déficit global du Trésor, estimé à plus de 5 000 milliards de dinars, soit 12,5 % du PIB. 

Pour le FFS, ce déséquilibre n’est ni conjoncturel ni maîtrisé : il s’inscrit dans une trajectoire structurelle d’endettement et de fragilisation des finances publiques. Le parti pointe notamment une faiblesse chronique dans la consommation des crédits d’investissement, une dette publique en hausse continue et des « dépenses imprévues » atteignant, une fois encore, près de 12 % du budget total.

Le cadrage macroéconomique est également contesté. Alors que le FMI et la Banque mondiale anticipent en 2026 un baril oscillant entre 61 et 64 dollars, le PLF retient un prix de référence fiscal à 60 dollars mais table sur un prix de marché de 70 dollars. Une hypothèse jugée « optimiste et non justifiée », qui exposerait l’Algérie à de sévères ajustements en cas de repli des cours pétroliers.

Une dépendance aggravée à la rente

Loin d’annoncer une sortie du modèle rentier, le PLF 2026 « consacre la centralité des hydrocarbures » dans le fonctionnement de l’État, selon le FFS. La fiscalité pétrolière y représente près d’un tiers des recettes, alors même que les volumes d’exportation sont appelés à reculer sur la période 2026-2028.

Pour le parti, les autres sources de financement restent incertaines, mal documentées ou fondées sur des mécanismes fragiles : prélèvements sur les entreprises publiques, sukuk souverains, contributions exceptionnelles. Le cœur des recettes demeure constitué par l’impôt sur les hydrocarbures, les salaires et la consommation – une « politique à courte vue », estime le FFS, qui met en garde contre ses conséquences pour la souveraineté économique du pays.

Si le gouvernement met en avant une hausse de 27,5 % des dépenses d’investissement par rapport à 2025, ces dernières ne représentent que 23 % de l’ensemble du budget, un niveau inférieur à celui des transferts sociaux et de la masse salariale. Pour le FFS, cette proportion illustre l’absence d’une stratégie industrielle et productive solide.

Surtout, le parti rappelle une réalité bien établie : une part importante de ces crédits risque de ne jamais être consommée. D’année en année, les projets restent bloqués, les chantiers s’enlisent et les enveloppes sont réévaluées. Le PLF continuerait donc de produire des « effets d’annonce » sans impact réel sur la production nationale, la diversification ou la création d’emplois.

Une gestion de la dette qualifiée d’«opaque» et «incohérent »

Autre point d’inquiétude : l’évolution du déficit et de l’endettement. Les prévisions pour 2026, 2027 et 2028 confirment des déséquilibres persistants dépassant les 5 000 milliards de dinars par an. Plus étonnant encore, la charge de la dette intérieure resterait identique sur les trois exercices, alors même que l’endettement est appelé à croître.

Le FFS y voit une incohérence manifeste et redoute un retour au financement monétaire des déficits, rappelant le précédent de la « planche à billets » de 2017. Une inquiétude renforcée par certaines dispositions du PLF : élargissement de la notion de ressources budgétaires ouvrant droit aux avances de la Banque d’Algérie, doublement du plafond de ces avances et prolongation de leur durée de remboursement. Autant de mesures assimilées à une « légalisation du financement non conventionnel ».

Les « dépenses imprévues », qui dépassent encore 2 000 milliards de dinars, constituent un autre signal d’alerte. Pour le FFS, leur proportion – environ 12 % du budget – trahit l’absence de planification solide et laisse une « marge discrétionnaire excessive » à l’exécutif, au détriment du contrôle parlementaire et public.

Face à ce qu’il considère comme un modèle à bout de souffle, le parti appelle à une réforme fiscale profonde, plus progressive et équitable, visant à stabiliser les finances publiques et à garantir une meilleure utilisation des investissements.

Il réclame notamment : la limitation stricte du recours aux avances de la Banque d’Algérie, l’intégration du secteur informel dans l’assiette fiscale et une réorientation stratégique des dépenses issues des hydrocarbures vers des projets productifs dans l’industrie, l’agriculture, la transition écologique et l’économie de la connaissance.

Pour le FFS, seule une économie capable de générer de la richesse hors hydrocarbures pourra réduire durablement le déficit, garantir l’emploi et renforcer la souveraineté économique du pays.

Dans sa conclusion, le FFS inscrit sa critique du PLF dans une réflexion plus large sur le fonctionnement institutionnel. Il estime que l’élaboration quasi exclusive de la loi de finances par l’exécutif, dans un cadre organique dépassé, limite le débat démocratique et empêche l’émergence d’alternatives viables.

Le  parti appelle donc les citoyens à se mobiliser pour élire une Assemblée « plus représentative et responsable », capable de jouer pleinement son rôle dans la définition, l’amendement et le contrôle de la politique budgétaire.

Samia Naït Iqbal

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Populisme, ignorance et comédie : anatomie d’une dérive locale

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Populisme
Image par El Sun de Pixabay

On croise aujourd’hui des figures qui se proclament “défenseurs du peuple”, alors qu’ils ne maîtrisent ni les dossiers, ni les institutions, ni même l’exigence morale que suppose l’engagement public.

Leur mission ? Exister. Leur méthode ? Le spectacle. Leur stratégie ? Agiter, diviser, accuser, jouer les justiciers — alors qu’ils sont souvent les premiers à contourner les règles qu’ils prétendent défendre.

Ces apprentis du politique ne sont pas rares. Ils envahissent les réseaux sociaux, filment chaque geste, transforment la moindre insignifiance en acte de bravoure.
Ils prennent la pose, se mettent en scène, multiplient les déclarations creuses, mais disparaissent dès qu’il s’agit de travailler, de proposer, ou simplement de comprendre les réalités qu’ils prétendent représenter.

Le populisme est devenu leur carburant.
Les approximations, leur langue maternelle.
Et la manipulation, leur seul savoir-faire.

Pendant ce temps-là, les vrais enjeux restent sans réponses : développement local, infrastructures défaillantes, jeunesse abandonnée, services publics exsangues.
Mais ces sujets n’intéressent pas ceux qui cherchent la lumière plutôt que le travail.
Ils préfèrent l’indignation facile aux solutions difficiles.

Le plus grave n’est pas qu’ils existent : c’est qu’ils prospèrent.
Parce que, lassés et désabusés, beaucoup de citoyens confondent agitation et action, colère et courage, bruit et compétence.

Pourtant, la politique reste une chose sérieuse — ou devrait l’être.
Elle réclame de l’humilité, du travail, du sens du collectif, une véritable proximité avec les gens, et surtout une éthique.

Face à cette comédie devenue norme, il revient aux citoyens de ne plus se laisser séduire par les fausses vocations et les vrais opportunistes.
La politique mérite mieux que les amateurs.
Et nos communes, nos régions, nos familles méritent mieux que ces figurants qui confondent mandat et mise en scène. 

Aziz Slimani

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