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Un monument à la mémoire des démineurs russes inauguré à El Tarf

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Hommage aux démineurs russes à El Tarf
Hommage aux démineurs russes à El Tarf

L’Algérie a marqué le 71e anniversaire de la Révolution du 1er Novembre 1954 par un geste fort envers la Russie, en inaugurant, ce mercredi 5 novembre, un nouveau monument commémoratif dans la ville d’El Ayoun, wilaya d’El Tarf. 

Ce mémorial est dédié à la mémoire des soldats russes (alors soviétiques) qui ont participé à la périlleuse mission de déminage des frontières algériennes après l’indépendance, mines héritées de l’occupation coloniale française.

​Une reconnaissance historique et stratégique

​La cérémonie, qui témoigne de la profondeur des relations stratégiques entre Alger et Moscou, a vu la participation de hauts responsables algériens, dont M. Saïd Sayoud, Ministre de l’Intérieur, et le Général-Major Noureddine Hambli, Commandant de la Cinquième Région Militaire. Ils étaient accompagnés de la délégation russe, menée par l’Ambassadeur de Russie en Algérie et des attachés militaires.

​L’événement a été particulièrement émouvant par la présence du Colonel (à la retraite) Andreï Pavlenko, un ancien ingénieur démineur russe. Le Colonel Pavlenko avait servi de 1962 à 1965 comme vice-commandant de l’unité de génie militaire russe chargée de cette mission vitale. Cette unité fut instrumentale pour neutraliser les vastes champs de mines, notamment ceux des lignes Challe et Morice, qui constituaient un danger mortel le long des frontières Est et Ouest de l’Algérie.

​L’érection de ce monument à la frontière n’est pas qu’un simple rappel du passé. Il scelle dans le marbre la gratitude algérienne pour le soutien de la Russie au moment critique de la reconstruction nationale. L’opération de déminage fut l’une des premières et plus significatives missions de coopération technique et militaire entre les deux nations, jetant les bases d’un partenariat qui perdure  aujourd’hui.

Le rôle décisif de l’URSS dans le déminage de l’Algérie indépendante

Au lendemain de l’indépendance en 1962, l’Algérie devait faire face à un péril majeur : des millions de mines antipersonnel posées par l’armée française le long des frontières Est et Ouest, sur les lignes Morice et Challe.

Dès juin 1963, un accord algéro-soviétique marque le début d’une coopération stratégique. Des unités du génie militaire soviétique, dirigées notamment par le colonel Andreï Pavlenko, participent jusqu’en 1965 à une vaste opération de déminage.

Grâce à l’expertise et aux moyens matériels de l’URSS, près de neuf millions de mines sont neutralisées, faisant de cette action l’une des plus importantes opérations de déminage de l’époque. Les Soviétiques forment également les premiers cadres algériens spécialisés dans la lutte antimines.

La rédaction

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Marseille célèbre Frantz Fanon, le penseur des décolonisations

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Frantz Fanon

À l’occasion du centenaire de la naissance de Frantz Fanon (1925-1961), la ville de Marseille rend hommage au psychiatre, écrivain et militant révolutionnaire à travers deux journées d’événements intitulées « Une vie brève, un héritage immense », les 14 et 15 novembre 2025.

L’initiative est portée par Comaguer, le FUIQP, le Cercle Frantz Fanon de Martinique et Radio Galère.

Le vendredi 14 novembre, le cinéma Le Gyptis (quartier de la Belle de Mai) ouvrira la commémoration avec la projection du documentaire « Fanon, hier et aujourd’hui », réalisé par Hassane Mezine, suivie d’un débat avec le public. Le film retrace la portée actuelle de l’œuvre fanonienne, entre luttes anticoloniales, engagement psychiatrique et héritage politique.

Le lendemain, à la Friche La Belle de Mai, une rencontre-débat réunira plusieurs figures du militantisme antiraciste et anticolonial : Saïd Bouamama (FUIQP), Bernard Genet (Comaguer), Pierre Lézeau (Comité Mam’Ega), ainsi que des représentants du Cercle Frantz Fanon de Martinique.

La journée se poursuivra avec la projection d’un reportage inédit consacré au recueillement de militantes et militants marseillais sur la tombe de Fanon à Aïn El Kerma (Algérie), en décembre 2011, avant un repas convivial ponctué de chants kabyles interprétés par Nadia Ammour du groupe Tighri Uzar.

À travers ces moments de mémoire et de réflexion, Marseille rend hommage à l’un des penseurs les plus lucides de la condition coloniale et postcoloniale. Un homme dont la voix continue de résonner dans toutes les luttes pour la dignité, la justice et l’émancipation.

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Tunisie : Sonia Dahmani s’effondre derrière les barreaux, selon sa sœur

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Sonia Dahmani

La prison pour femmes de la Manouba, en Tunisie, est devenue le théâtre d’une détresse qui dépasse le simple cadre judiciaire. Depuis sa condamnation, l’avocate Sonia Dahmani traverse une épreuve qui met en lumière les conditions souvent oubliées des détenues dans le pays.

Dans un long témoignage publié lundi 3 novembre sur les réseaux sociaux, sa sœur Ramla Dahmani décrit un état de santé alarmant et une situation carcérale inquiétante.

« Ce lundi, jour de parloir, ce sont Mehdi et Belhassen qui ont pu lui rendre visite. Ils savaient qu’ils ne la trouveraient pas mieux, qu’il n’y aurait pas de répit, pas de jour “moins pire” », écrit Ramla. Dès les premières minutes, Sonia n’a qu’une question : « Combien ? » Une interrogation adressée à propos de Maître Ahmed Souab, récemment condamné à cinq ans de prison et trois ans de surveillance administrative. Pour Ramla Dahmani, cette question illustre une réalité cruelle : « Les chiffres sont devenus notre seul langage : les années qu’ils volent, les mois qu’ils arrachent, les jours qu’ils comptent à notre place. »

Selon sa sœur, Sonia souffre depuis près d’une semaine d’une bronchite et d’une angine, accompagnées de fièvre et de toux violente. Six jours se sont écoulés sans soins médicaux. « Pas mardi, pas mercredi, pas jeudi, pas vendredi, pas samedi, pas dimanche. Rien. Personne », dénonce Ramla. Son frère Mehdi l’a trouvée « méconnaissable, tremblante, fiévreuse, sans force ».

Loin de se limiter à l’état de santé de l’avocate, le témoignage brosse le portrait d’un quotidien carcéral oppressant. Ramla évoque l’absence de médecins, la privation de repos, le froid, le manque de lumière et la suppression de la dernière chaîne de télévision accessible aux détenues depuis mercredi. « Parce qu’ils ne supportent même plus que ces femmes entendent un son qui ne vient pas d’eux. Parce que même un peu de lumière leur fait peur », écrit-elle.

L’atmosphère dans la prison est décrite comme « un endroit où on enterre les vivantes », où « la maladie est une punition » et où « le désespoir est contagieux ». Ramla Dahmani relate également un événement dramatique survenu vendredi : une jeune détenue, connue sur Instagram, a tenté de se donner la mort dans la cellule voisine. Elle a été sauvée in extremis, mais « l’odeur de la mort est restée », souligne la sœur de Sonia.

Le témoignage met en lumière une double violence : celle de l’enfermement et celle d’un système qui semble ignorer les droits élémentaires des détenues, en particulier leur accès aux soins. L’avocate elle-même apparaît comme un symbole de résistance, demandant à être informée et consciente de ce qui se passe autour d’elle, malgré la faiblesse de son corps et l’isolement.

En terminant son message, Ramla Dahmani écrit : « J’écris pour qu’elle existe. Pour qu’on ne la laisse pas mourir dans ce silence. J’écris pour hurler. Parce que si je me tais, ils auront gagné. » Ces mots traduisent l’urgence et la colère face à un traitement qui dépasse la condamnation juridique, transformant la détention en une véritable épreuve de survie.

Cette affaire révèle l’importance de s’interroger sur les conditions de détention en Tunisie et sur le respect des droits humains, en particulier pour les femmes emprisonnées. Elle rappelle que derrière chaque condamnation se cache une personne, dont la vie et la santé doivent être protégées, même derrière les barreaux.

Mourad Benyahia 

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Répression et impunité : témoignages accablants de deux anciens cadres du CRA contre Ibtissam Hamlaoui 

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Ibtissem Hamlaoui et un de ses collaborateurs
Ibtissem Hamlaoui et un de ses collaborateurs qui l'a dénoncée

Le scandale autour d’Ibtissam Hamlaoui, présidente du Croissant-Rouge algérien et du Conseil national de la société civile, prend des allures d’affaire d’État. Deux anciens cadres au sein du CRA, Hadjer Zitouni et Yacine Benchattah, livrent des témoignages glaçants accusant la responsable d’avoir usé de son influence pour instrumentaliser la justice et les services de sécurité afin de faire taire ses opposants.

Derrière cette dérive, c’est toute la crédibilité des institutions civiles algériennes qui se trouve ébranlée, sur fond de silences officiels et de soupçons d’impunité. D’emblée, la première question qui s’impose est : qui est ou qui sont les protecteurs d ‘Ibtissem Hamlaoui pour qu’elle agisse ainsi sans impunité ?

En effet, la figure d’Ibtissam Hamlaoui, présidente du Croissant-Rouge algérien et du Conseil national de la société civile, suscite une nouvelle tempête médiatique et morale. Deux témoignages récents, particulièrement graves, viennent d’ajouter un éclairage accablant à une série d’accusations déjà anciennes de harcèlement, d’abus d’autorité et d’instrumentalisation des institutions publiques, notamment judiciaires et sécuritaires à des fins personnelles.

Témoignages accablants de deux anciens collaborateurs

La première à briser le silence est Hadjer Zitouni, ex-directrice de la communication du Croissant-Rouge algérien, qui a travaillé directement sous l’autorité d’Ibtissam Hamlaoui en 2024. Dans un témoignage rendu public, la journaliste raconte un calvaire fait d’humiliations, d’agressions verbales et de mauvais traitements au sein de l’organisation, avant de devenir la cible d’une machination judiciaire et sécuritaire après son départ.

Arrêtée arbitrairement, selon son récit, Hadjer Zitouni affirme avoir été privée d’eau et de nourriture pendant plus de cinq jours lors de sa garde à vue à la Brigade de recherches et d’investigations de Bir Mourad Raïs. Elle dit avoir été forcée à se dévêtir et avoir survécu “en buvant l’eau des toilettes” de son lieu de détention. Jugée pour “diffusion d’informations calomnieuses” à l’encontre d’Ibtissam Hamlaoui, elle aurait été condamnée lors d’un procès expéditif, sans possibilité de se défendre. Pire encore, elle accuse une gardienne de prison de l’avoir agressée physiquement sur instruction supposée de l’actuelle présidente du Croissant-Rouge. C’est dire la gravité de ce énième scandale après celui du général El Djinn dont les tenants et aboutissants relèvent du secret d’Etat.

Le second témoignage, tout aussi accablant, est celui de Yacine Benchattah, ancien responsable du bureau de Skikda du Croissant-Rouge algérien. Volontaire respecté, il raconte comment sa vie a basculé après avoir dénoncé des irrégularités financières et des dérives de gestion au sein de l’organisation. Il décrit une répression brutale : arrestation, torture, humiliations, détention arbitraire et harcèlement judiciaire répété. Selon lui, chaque épisode de maltraitance portait la marque d’une “vengeance personnelle” attribuée à Ibtissam Hamlaoui, qu’il accuse d’exercer “une influence délétère sur l’appareil judiciaire et sécuritaire”.

Une influence controversée

Ces récits, glaçants dans leur détail, soulignent un problème systémique de concentration du pouvoir entre les mains d’une responsable qui, depuis 2022, cumule des positions influentes au sein d’organismes censés être indépendants du pouvoir exécutif. Plusieurs observateurs estiment que la longévité et la puissance d’Ibtissam Hamlaoui ne peuvent s’expliquer sans un appui politique direct. D’aucuns évoquent une proximité avec les plus hautes sphères du régime, qui lui aurait permis d’imposer son autorité et de neutraliser toute contestation interne.

Appels à une enquête indépendante

Face à ces témoignages, des figures reconnues du monde juridique et politique, comme Boujemâa Ghéchir et Abdessalam Bachagha, appellent à l’ouverture d’une enquête impartiale et transparente. “Ces allégations sont trop graves pour rester dans la sphère médiatique. Il faut établir les faits, protéger les victimes et restaurer la crédibilité de nos institutions civiles”, plaide l’un d’eux.

Silence et crispation

Ibtissam Hamlaoui, fidèle à sa stratégie de silence, n’a toujours pas réagi publiquement. Mais le climat autour d’elle se durcit. Après le scandale suscité par l’incarcération de l’écrivaine Salima Mellizi, emprisonnée à la suite d’une plainte déposée par Hamlaoui, ces nouvelles révélations viennent renforcer l’image d’une personnalité autoritaire et controversée, symbole d’une dérive préoccupante du pouvoir moral et institutionnel en Algérie.  Tant que la lumière ne sera pas faite sur ces accusations, la figure d’Ibtissam Hamlaoui restera associée à une forme d’impunité qui mine la confiance du public dans les institutions censées incarner l’humanisme et la solidarité. Alors bénéficie-t-elle donc de protections haut placées pour qu’elle continue de passer entre les gouttes ?

Samia Naït Iqbal

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Zohran Mamdani : métis, musulman, démocrate et maire de New York

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Zohran Mamdani, nouveau maire de New York

Donald Trump vient de vivre sa journée la plus cauchemardesque depuis son élection. Il s’est réveillé avec ce qui pouvait le traumatiser au plus haut point, l’élection d’un maire de New York métis, musulman, jeune, démocrate et séduisant (dans le sens de charismatique). 

Et le cauchemar n’est pas terminé puisque Zohran Mamdani est  membre du parti démocrate. Pire encore, dans sa branche socialiste affiliée, les Socialistes démocrates d’Amérique (DSA), un mouvement dont le chef de file est Bernie Sanders, candidat à la présidentielle de 2016.

Vous rendez-vous compte, un socialiste, le mot de l’enfer pour Donald Trump qui les appelle des communistes. Le mot le plus repoussant pour l’Amérique profonde des MAGA et bien avant, celui de l’Amérique blanche. Un mot dont la traduction en français est les « radicaux».

Un tsunami, la peste qui envahit sa ville de New York dans laquelle il était né, fait sa fortune et s’est installé dans son trône. Sa ville qui compte le plus de milliardaires au mètre carré et de gratte-ciel dont le sien qui est l’image ostentatoire de sa gloire. 

Il avait déjà assez à faire pour combattre les démocrates qui sont majoritaires dans sa ville. Par sa campagne électorale et son élection, il les avait étouffés et réduits au silence. Le roi de New York ne s’imaginait pas qu’un jour un tel coup de tonnerre puisse dévaster son projet de domination.

Zohran Mamdani est né à Kampala, en Ouganda. Son père, Mahmoud Mamdani est universitaire et sa mère, Mira Nair, une indienne réalisatrice. Ils s’installent à New York lorsque Zohran avait sept ans. Une famille d’immigrés et qui, en plus, a l’affront d’être d’extraction éduquée et instruite. 

Le jeune est diplômé de la Bronx High School of Science. Il obtient une licence en études afro-américaines dans le Maine. Zohran a gravi tous les échelons jusqu’au plus haut, celui de maire de New York.

D’abord comme conseiller en logement puis membre de l’Assemblée de l’État de New York après avoir battu un élu démocrate en place. Je l’ai déjà dit,  il est de la mouvance la plus à gauche, le DSA, fortement affilié au Parti démocrate.

Il a ensuite participé aux primaires démocrates pour la Mairie de New York où il avait obtenu une victoire contre le puissant Andrew Cuomo qui s’était présenté comme indépendant.

Et le voilà, le 4 novembre 2025, à l’un des postes les plus prestigieux des États-Unis. Cela nous semble être un très long parcours pour y arriver mais Zohran Mamdani a seulement 34 ans, ce qui prouve une ascension fulgurante.

Il est l’image du renouvellement des leaders du Parti démocrates qui s’étaient enracinés jusqu’à ne présenter que la vielle garde. Avec Joe Biden, ce parti en est venu à faire d’un homme écrasé par l’âge, à la santé plus que fragile, un président.

La jeunesse a parlé et enfin apparait du sang neuf dont la gauche avait besoin, elle qui a été tétanisée par la  victoire de Donald Trump.

Zohran Mamdani a joué tout d’abord avec sa jeunesse et possède tous les codes de la nouvelle génération. Même si c’est anecdotique et très furtif, il s’était engagé dans le Rapp ce qui n’est pas rien pour maitriser la communication politique avec les moyens modernes que sont les réseaux sociaux.

Sa méthode était effectivement conforme aux nouveaux codes et il a pu capter un auditoire impressionnant. Il n’a cessé de multiplier des posts délirants dans leur humour, audace et jusqu’au burlesque. Il a su faire une campagne de proximité sans relâche avec les fou-rires et les selfies. Bref, Zohran a renvoyé l’ancienne garde démocrate au souvenir du passé. 

Mais ce n’est pas tout, conforme à ses idées politiques et son parcours, il a construit un programme social très ambitieux. Zohran Mamdani veut geler les prix des loyers, rendre gratuit les transports publics de la ville et autres rêves d’une majorité des citoyens de la ville, écrasés par les difficultés financières quotidiennes. 

Cette grande ville phare du rêve et du symbole de la prospérité est en fait le lieu d’une affolante misère. On s’imagine bien combien l’espoir a envahi cette population démunie de New York.

Mais il y a une lourde question qui me traverse l’esprit. Zohran Mamdani a utilisé tous les ressorts d’une communication moderne et exaltée. Il y a mis toute la fougue de son charisme et de sa fougueuse jeunesse. Et c’est là où débute mon questionnement.

Sa méthode et son discours ressemblent étrangement aux ressorts qu’utilisent les populistes. Je souhaiterais tant y croire mais j’ai une petite résistance à le faire. Même si son projet est admirable et enthousiasmant, ne va-t-il pas s’écraser contre le mur des réalités ?

Les loyers bas, les transports gratuits et l’accès à l’éducation pour tous, n’est-ce pas le même discours des populistes ou des idéologies de gauche et d’extrême gauche qui ont mené aux plus terribles des désillusions.

Bonne chance Zohran mais maintenant que tu es au sommet, enlève le costume de l’exalté et  mets celui des idées progressistes qui t’avaient tant pénétrés. Il n’y a aucun doute pour moi qu’elles étaient sincères.

Mais attention, le discours populiste n’a jamais été à la hauteur des rêves. S’ils étaient plus haut que les réalités, ce seront toujours les mêmes qui se fracasseront. Ceux qui t’ont cru et t’ont suivi.

Ah, j’oubliais, dans le même temps le Parti républicain a perdu les élections au poste de gouverneur dans deux États américains. Pauvre Trump, il n’y a que l’industrie pharmaceutique dans laquelle il ne s’était pas engagé et fait faillite comme dans toutes les autres. Il aura tant besoin de paracétamol avec les temps qui viennent et surtout avec les élections de mi-mandat de l’année prochaine.

Allez Zohran, tu le peux (Yes you can !), fonce mais avec calme, lucidité et intelligence politique qui sont contraires au populisme. Hélas tu ne peux être qu’un aiguillon puissant pour le mouvement progressiste car tu n’es pas né aux États-Unis pour être un jour élu président, la constitution américaine ne le permet pas.

Je l’aurais tellement voulu !

Boumediene Sid Lakhdar

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Laurent Mauvignier, lauréat du Prix Goncourt 2025 pour « La Maison vide »

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La maison vide

C’est dans le cadre feutré du restaurant Drouant, à Paris, que l’Académie Goncourt a décerné ce mardi 4 novembre 2025 son prestigieux prix à Laurent Mauvignier pour son roman La Maison vide, publié aux Éditions de Minuit.

Agé de 58 ans, Laurent Mauvignier est une figure discrète de la littérature française contemporaine ; il a emporté ce prix très couru dès le premier tour avec six voix contre quatre.

Une fresque familiale et historique

Dans La Maison vide, Mauvignier déploie une fresque de près de 750 pages où se mêlent mémoire familiale, silence et transmission. Au centre du récit, une demeure de village désertée devient le symbole des absences et des blessures héritées. À travers plusieurs générations, l’auteur explore les cicatrices de la Première Guerre mondiale, les mutations du monde rural et les secrets transmis d’une génération à l’autre.

« Je crois que mon histoire familiale ressemble à celle de millions de Français, avec ses zones d’ombre et ses parts plus glorieuses », a confié le lauréat, ému, à la sortie du déjeuner des jurés.

Un roman salué pour son exigence et sa profondeur

L’écriture de Mauvignier, dense et introspective, a séduit le jury par sa capacité à faire dialoguer les voix du passé et du présent. « La Maison vide est un roman de la mémoire, de la douleur et du temps, un texte fondamental sur ce que l’on transmet malgré soi », a déclaré le président du jury Goncourt.

Auteur reconnu depuis Des hommes ou Continuer, Mauvignier n’avait encore jamais été récompensé par un grand prix d’automne. Ce Goncourt vient couronner une œuvre exigeante, marquée par une attention rare aux silences et aux non-dits.

Une consécration et un symbole

Cette récompense assure à son lauréat une reconnaissance immense et une explosion des ventes en librairie. Le roman, déjà remarqué par la critique et lauréat du prix littéraire Le Monde en septembre, devrait désormais trouver un public bien plus large.

Laurent Mauvignier succède ainsi à l’écrivain algérien Kamel Daoud, lauréat du Goncourt 2024, avec Houris, publié chez Galimard. Ce prix de Mauvignier confirme la place centrale qu’occupent les Éditions de Minuit dans le paysage littéraire français. Une maison d’édition qui connut des heures militantes notamment pendant la guerre d’indépendance en publiant notamment La Question de Henri Alleg.

La maison et le silence

Avec La Maison vide, Mauvignier poursuit sa quête du souvenir et du non-dit, transformant une histoire familiale en miroir collectif. Son roman interroge la manière dont les maisons gardent trace de ceux qui les ont habitées, comment les générations portent en elles les blessures d’avant.

En couronnant ce texte ample et exigeant, l’Académie Goncourt choisit une œuvre de lenteur et de profondeur, à rebours des tendances rapides du monde éditorial. Une victoire pour la littérature patiente, celle qui explore les strates du temps et les cicatrices de la mémoire.

Rabah Aït Abache

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Le dictionnaire de Donald Trump !

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Trump
Donald Trump envers et contre tous.

Le dictionnaire de Donald Trump, président des Etats-Unis, a un trou béant dans les pages des mots commençant par G. Je me le suis procuré et j’ai retrouvé les mots, géant, gorgé de narcissisme, grandiloquence, gargantuesque, glamour et ainsi de suite.

Jusque-là, ce dictionnaire est parfaitement en accord avec des personnages comme lui, aucun souci pour le valider en bonne source lexicale trumpienne.

Sauf un mot débutant par la lettre G dont l’absence m’avait intrigué, celui de génocide. Après une minutieuse recherche, j’ai fini par le retrouver. Il était dissimulé à travers ce trou béant dont je viens de parler. On y trouve effectivement la définition mais une précision troublante, « mot qui n’est pas à attribué à Israël ».

Comme pour ses prédécesseurs, il semble exclu du vocabulaire trumpiste. Vous connaissez tous les dictionnaires de langue, il est toujours mentionné  que tel mot ou telle expression sont plutôt utilisés pour tel ou tel pays de la zone de la même langue, comme par exemple en espagnol, en Espagne ou en pays d’Amérique latine. 

Si nous n’avions pas retrouvé facilement le mot dans sa définition rigoureusement établie, ni dans son dictionnaire ni dans ses déclarations, il a su pourtant le repérer. Et d’une manière extrêmement rapide lorsqu’il s’est agi du Nigéria.  

Comment expliquer ce miracle ? Tout simplement parce que les massacres lui semblent être perpétrés contre les chrétiens du Nigéria par des milices fondamentalistes de l’Islam. C’est curieux, non ? 

Mais encore, dans sa lecture, il y a une subtilité. Pour la majorité d’entre eux, il s’agit d’évangélistes. Et qui sont majoritairement les évangélistes aux Etats-Unis ? Ils représentent le cœur de la base électorale MAGA (Make America Great Again), celle qui soutient leur leader évangélique, celui dont ils pensent être l’envoyé de Dieu sur terre pour les délivrer de tous les maux qu’ils jugent être destructeurs de l’Amérique blanche, chrétienne et puritaine. 

C’est tout de même étonnant que cette profonde interprétation des mots pour ne retenir que ceux qui alimentent sa puissance. Je ne dirais pas qu’ils alimentent son idéologie car il n’en n’a qu’une, son pouvoir, son narcissisme et l’argent.

Donald Trump ne s’est pas embarrassé de prononcer ce mot alors qu’il n’a aucune justification dans ce cas précis. Certes la situation est épouvantable et les crimes sont d’une barbarie sans nom. Mais ce n’est pas le fait de l’État Nigérian.

Il s’agit de milices incontrôlables que l’État combat.  On peut suspecter cet État de n’avoir pas mis, très hypocritement, tous les efforts pour arrêter les crimes des milices extrémistes musulmanes mais Trump a-t-il considéré que les Palestiniens n’étaient pas tous engagés dans le massacre du 7 octobre. Et qu’ils n’avaient plus d’État constitué librement.

Ce pays compte environ la moitié de musulmans en correspondance avec celle des chrétiens. La faible partie restante étant constituée d’animistes. Les musulmans sont les premières victimes de ces milices extrémistes. Trump ne perçoit en eux que des responsables du tout.

C’est vrai que Donald Trump a menacé d’intervenir car avec l’argument que l’État ne faisait pas tout pour arrêter le massacre et l’encourageait. Mais a-t-il eu les mêmes pensées pour les Palestiniens. 

A-t-il un seul instant imputé le génocide perpétré contre ce peuple aux dirigeants de l’État d’Israël et à la passivité complice de la majorité de sa population ?

Il avait promis pendant sa campagne électorale qu’il n’engagerait aucun soldat ni n’entraînerait les Etats-Unis dans un conflit militaire. Le voilà qu’il en menace la terre entière. Ou plutôt celle qui refuse de se plier à ses désirs ou est en contradiction avec les valeurs racistes de sa secte MAGA.

Décidément, Trump est Trump en toutes circonstances.  

Boumediene Sid Lakhdar 

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Gaz, armement et Sahara occidental : pourquoi Alger ne peut plus se contenter de Moscou

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Tebboune et Poutine à Moscou
Tebboune et Poutine à Moscou.

La relation entre l’Algérie et la Russie n’est pas une alliance de circonstance née d’un épisode récent. C’est une relation lourde d’histoire, construite sur l’assistance militaire soviétique pendant la guerre de libération, la formation des cadres de l’Armée nationale populaire après l’indépendance, et une proximité diplomatique fondée sur la défense de la souveraineté et du refus des tutelles extérieures.

1. Introduction.

Moscou voyait Alger comme une porte d’accès stratégique vers la rive sud de la Méditerranée et vers l’Afrique ; Alger voyait Moscou comme un partenaire capable de contrebalancer les pressions occidentales. Cette lecture est analysée dans les travaux du Gulf Research Center / Middle East Council, qui souligne le poids militaire de Moscou dans l’appareil algérien.

Mais depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, le paysage géopolitique s’est brutalement modifié. La Russie est désormais engagée dans une guerre longue, sous sanctions économiques et technologiques, absorbée par sa propre survie stratégique. L’Algérie doit donc se poser une question beaucoup plus froide : la Russie est-elle encore un partenaire opérationnellement fiable — en matière d’armement, d’énergie, de soutien diplomatique et d’influence régionale — ou est-elle devenue un partenaire symbolique mais fragilisé ?

Autrement dit : le capital historique reste réel, mais il ne suffit plus. Alger traite désormais Moscou comme un partenaire utile mais plus comme un garant absolu.

2. Profondeur historique de la relation algéro-russe et son sens stratégique

Depuis l’indépendance, la politique étrangère algérienne repose sur un principe cardinal : préserver l’indépendance de décision face aux grandes puissances, refuser l’alignement automatique, conserver la capacité de dire non. Dans cette logique, Moscou (hier soviétique, aujourd’hui russe) a longtemps offert trois choses qu’aucune capitale occidentale n’offrait à ce degré :

  1. des livraisons d’armes lourdes et sophistiquées sans conditionnalité politique intrusive ;
  2. une formation militaire structurante ;
  3. un soutien diplomatique sur la scène internationale qui reconnaît l’Algérie comme puissance régionale et non comme simple « client ».

Le Middle East Council / Gulf Research Center insiste sur ce point : pour Moscou, l’Algérie n’est pas seulement un acheteur ; c’est un point d’ancrage d’influence au Maghreb, en Méditerranée et en Afrique. Pour Alger, Moscou n’est pas seulement un fournisseur ; c’est une carte stratégique permettant de résister à la pression occidentale.

Mais cette architecture s’est fissurée. Après février 2022, la Russie est devenue un État sous sanctions massives, engagé dans un conflit de haute intensité, accusé publiquement à l’ONU de violer l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Le 12 octobre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution condamnant l’« annexion illégale » de territoires ukrainiens par Moscou, par 143 voix contre 5, avec 35 abstentions. L’Algérie a fait partie des États qui se sont abstenus : elle n’a pas condamné frontalement Moscou, mais elle ne lui a pas accordé non plus un soutien inconditionnel. Cette position est consignée dans le communiqué officiel des Nations unies.

Ce geste algérien est profondément révélateur. Alger dit en substance : nous ne nous alignons pas sur l’Occident contre Moscou, mais nous ne nous laissons pas enfermer dans le camp russe. Autrement dit, la Russie reste une carte importante, mais ce n’est plus la carte maîtresse.

3. Dimension militaire : d’un pilier stratégique à une source potentielle de vulnérabilité

3.1. Héritage d’une dépendance lourde
L’Armée nationale populaire s’est historiquement équipée auprès de l’Union soviétique puis de la Russie : systèmes de défense aérienne longue et moyenne portée, systèmes de défense rapprochée de type Pantsir, sous-marins de classe Kilo, missiles antinavires, chars de bataille principaux, munitions guidées de précision, blocs de guerre électronique. Pendant des décennies, les officiers algériens ont été formés à l’utilisation, à la maintenance et à la doctrine d’emploi de matériels d’origine russe. Autrement dit, ce n’est pas seulement l’équipement qui est russe, mais aussi une partie du savoir-faire opérationnel.

Des estimations reprises par le Middle East Council / Gulf Research Center indiquent qu’environ 73 % des importations d’armement algériennes entre 2018 et 2022 provenaient de Russie. Cela signifie que Moscou n’était pas un fournisseur parmi d’autres : elle structurait l’ossature matérielle du potentiel militaire algérien.

3.2. Après l’Ukraine : rupture d’équilibre
Ce modèle s’effrite. Selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), les importations algériennes d’armes russes ont chuté d’environ 81 % si l’on compare la période 2015–2019 à la période 2020–2024. Dans le même temps, la part de la Russie dans les importations d’armement algériennes recule fortement, tandis que montent d’autres fournisseurs, comme la Chine, l’Allemagne ou la Turquie. Autrement dit : Alger s’emploie délibérément à réduire sa dépendance unilatérale à l’égard de Moscou.

En parallèle, les capacités exportatrices russes elles-mêmes se sont dégradées. Le SIPRI constate une chute d’environ deux tiers des exportations d’armes russes en moins d’une décennie. Raison principale : l’industrie de défense russe est réorientée vers les besoins immédiats de l’armée russe en Ukraine. Les munitions, les composants électroniques, les sous-ensembles critiques sont absorbés par l’effort de guerre. Les sanctions occidentales sur les composants sensibles compliquent encore la production. Résultat : les délais de livraison à l’export s’allongent, la maintenance lourde devient plus difficile à garantir, et l’accès à certaines pièces détachées devient aléatoire.

3.3. Conséquence doctrinale pour Alger
Cela crée une vulnérabilité stratégique. Une part importante de la défense aérienne algérienne, de la dissuasion navale en Méditerranée occidentale et de la capacité de frappe de précision dépend de systèmes russes. Si Moscou n’est plus capable d’assurer un soutien technique fiable, une chaîne de pièces détachées régulière et des mises à niveau crédibles en temps de crise régionale, alors la crédibilité opérationnelle algérienne est mécaniquement fragilisée.

Face à cela, l’Algérie ne rompt pas brutalement avec la Russie. Elle fait quelque chose de plus subtil : elle commence à diversifier. Diversifier, ici, ne veut pas seulement dire « acheter ailleurs », mais aussi transférer des compétences de maintenance, de modernisation et d’intégration technologique pour ne pas rester prisonnière d’un fournisseur unique. La Russie reste donc importante. Mais elle n’est plus considérée comme infaillible.

4. L’énergie : du discours commun de « producteurs souverains«  à une concurrence frontale en Europe

4.1. Avant la guerre en Ukraine
Avant 2022, Alger et Moscou pouvaient se présenter, sur le plan rhétorique, comme deux États producteurs d’hydrocarbures jaloux de leur souveraineté énergétique. Chacun défendait l’idée qu’aucune puissance occidentale ne devait dicter ses choix de prix, de volumes exportés ou de partenariats. L’Algérie partageait avec la Russie une certaine méfiance vis-à-vis de l’usage politique occidental de la question énergétique.

4.2. Après 2022 : basculement italien
Avec la guerre en Ukraine, ce paysage a explosé. L’Europe — et tout particulièrement l’Italie — a décidé de réduire rapidement sa dépendance au gaz russe. En avril 2022, le chef du gouvernement italien de l’époque s’est rendu à Alger pour annoncer une hausse d’environ 40 % des importations de gaz algérien, présentée comme un pilier de la stratégie italienne de sortie du gaz russe. Cet engagement a été rapporté par l’agence Reuters.

4.3. L’Algérie prend la place de la Russie
Dès 2023, l’Algérie devient le premier fournisseur de gaz de l’Italie, remplaçant de fait la Russie, qui fournissait auparavant une part massive des besoins italiens. Cela s’est traduit non seulement par une augmentation des flux gaziers algériens via les gazoducs existants, mais aussi par la signature d’accords structurants entre Sonatrach et Eni sur l’approvisionnement à moyen terme et la transition énergétique. Ces accords ont été mis en avant par Reuters.

Ce réalignement énergétique devient le socle d’une approche italienne plus large : faire de l’Italie une plateforme énergétique entre le sud méditerranéen et l’Europe, avec l’Algérie comme pilier. Cette lecture apparaît dans les analyses du Middle East Council / Gulf Research Center et dans des travaux spécialisés sur la coopération gazière et la transition vers des sources plus propres publiés par Ecco Climate.

4.4. De l’énergie à la sécurité commune
Cette dynamique ne se limite pas au gaz. À partir de 2023 et jusqu’en 2025, l’axe Alger–Rome s’étend à la sécurité du bassin méditerranéen, à la lutte contre le terrorisme, à la maîtrise des flux migratoires irréguliers, aux liaisons de télécommunications sous-marines, ainsi qu’à des engagements d’investissements conjoints. Des médias internationaux comme Reuters et Associated Press décrivent désormais la relation bilatérale non plus comme un simple contrat gazier, mais comme un partenariat stratégique complet, mêlant énergie, sécurité, économie et gestion commune des enjeux méditerranéens.

4.5. Ce que cela change vis-à-vis de Moscou
En clair, l’Algérie a pris la place de la Russie dans la sécurité énergétique de l’Italie, et plus largement du sud de l’Europe. Moscou, elle, cherche à empêcher une éjection définitive du marché européen. Des responsables italiens ont d’ailleurs expliqué qu’à long terme, après la guerre, l’Italie ne fermerait pas la porte à l’éventualité d’un retour partiel du gaz russe. Cette nuance, rapportée par Reuters, montre que Moscou n’a pas renoncé à retrouver une influence énergétique.

Mais pour Alger, la situation est désormais limpide :

  • soit elle est le fournisseur stable, politiquement fréquentable, et donc incontournable pour Rome et, par ricochet, pour l’Union européenne du Sud ;
  • soit la Russie réoccupe l’espace.

Cela signifie que Moscou et Alger ne sont plus seulement deux producteurs souverains « côte à côte » : elles sont en concurrence directe pour la même rente géopolitique, c’est-à-dire l’accès privilégié au marché énergétique européen. C’est une transformation majeure de la nature de leur relation.

5. Dimension diplomatique et politique : neutralité affichée, coût réel

L’Algérie a adopté ce qu’elle présente comme une neutralité de souveraineté dans la crise ukrainienne : elle refuse de s’aligner sur une logique de blocs, ne vote pas mécaniquement contre Moscou, mais ne se place pas non plus en protectrice inconditionnelle de Moscou. L’abstention algérienne lors du vote du 12 octobre 2022 à l’Assemblée générale de l’ONU (documentée dans le compte rendu officiel des Nations unies) illustre cette ligne.

Mais cette ligne a un prix, sur trois plans :

5.1. Dans le rapport avec l’Europe
Les partenaires européens, surtout ceux qui dépendent désormais du gaz algérien (Italie, Espagne, en partie la France via le gaz naturel liquéfié), ne veulent pas seulement une source énergétique fiable. Ils veulent aussi un partenaire politique perçu comme convergent avec la lecture européenne de la sécurité, lecture dans laquelle la Russie est considérée comme un facteur d’instabilité. Plus Alger apparaît comme trop liée à Moscou, plus certaines capitales du nord de la Méditerranée seront prudentes avant d’accorder à l’Algérie un rôle politique plein dans la gestion du Sahel, des migrations, ou de la sécurité méditerranéenne.

5.2. Dans le Sahel
Depuis le recul de l’influence militaire française au Mali, au Niger et au Burkina Faso, la Russie tente d’occuper l’espace laissé vacant à travers des accords sécuritaires, des appuis militaires directs ou indirects, et parfois via des acteurs de sécurité non conventionnels. Or, pour Alger, le Sahel (Niger, Mali, sud-libyen, bande sahélo-saharienne) n’est pas un terrain abstrait : c’est le prolongement immédiat de sa profondeur stratégique et de sa sécurité nationale. Quand la Russie avance dans cet espace sans coordination étroite avec Alger, elle ne se comporte pas comme un allié discipliné qui reconnaît la centralité algérienne. Elle se comporte comme une puissance qui déploie sa propre stratégie d’influence, potentiellement concurrente de la vision algérienne de la stabilité régionale.

5.3. Dans le dossier du Sahara occidental
Pour Alger, la question du Sahara occidental n’est pas seulement un dossier diplomatique parmi d’autres. C’est un enjeu de sécurité nationale, d’équilibre régional avec le Maroc, et de légitimité internationale autour du principe d’autodétermination. Dans cette perspective, un « allié fiable » serait celui qui, au Conseil de sécurité, bloque systématiquement toute tentative de présenter l’autonomie sous souveraineté marocaine comme « seule option réaliste » et qui soutient sans ambiguïté la logique du référendum d’autodétermination.

Or, la Russie, tout en critiquant parfois les positions occidentales favorables à Rabat, ne va pas toujours jusqu’à offrir à l’Algérie une protection diplomatique totale et permanente sur ce dossier, contrairement au soutien très affirmé que Washington apporte au Maroc. Ce décalage envoie un message clair à Alger : Moscou ne fournit pas un parapluie politique automatique sur une question vitale.

Conclusion intermédiaire : la Russie parle le langage de la souveraineté et du rejet des ingérences, ce qui correspond à la tradition algérienne. Mais quand il s’agit des dossiers prioritaires pour la sécurité nationale algérienne (Sahara occidental, Sahel, Libye), Moscou agit d’abord selon ses propres intérêts, pas forcément selon ceux d’Alger.

6. La question centrale : la Russie est-elle encore un allié fiable ?

On peut définir un allié fiable selon quatre fonctions concrètes. Observons si Moscou les remplit encore du point de vue algérien :

6.1. Fonction militaire
Un allié fiable doit garantir l’approvisionnement continu en armement, la maintenance lourde, les pièces détachées critiques, l’accès aux munitions de précision, et une forme de transfert de savoir-faire technique, y compris en situation de crise. Or, les analyses du SIPRI ainsi que son étude sur les tendances des transferts d’armes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient SIPRI montrent que la Russie n’est plus en mesure d’assurer ce rôle avec la même régularité qu’auparavant. L’Algérie, constatant cette fragilité, diversifie ses sources. Traduction : la fiabilité militaire russe a baissé.

6.2. Fonction diplomatique
Un allié fiable doit apporter une couverture diplomatique dans les dossiers que l’on considère comme existentiels. Pour l’Algérie, cela inclut le Sahara occidental, le contrôle politique du Sahel et le refus de solutions imposées en Libye. Or, Moscou n’offre pas encore une défense automatique et inconditionnelle des priorités algériennes, même si elle reste utile pour contenir certaines pressions occidentales. Traduction : la fiabilité diplomatique russe est partielle.

6.3. Fonction économique et énergétique
Un allié fiable doit renforcer votre levier économique extérieur, pas l’affaiblir. Or, l’Algérie a investi la place laissée vacante par la Russie dans la sécurité énergétique de l’Italie et du sud de l’Europe. On assiste à la création d’un axe énergétique et sécuritaire Alger–Rome, avec des accords structurants sur le gaz, la transition énergétique, la sécurité frontalière, les infrastructures et les télécommunications sous-marines, comme le détaillent Reuters, Reuters, le Middle East Council / Gulf Research Center, Ecco Climate et Associated Press.

En clair : l’Algérie est désormais, aux yeux de Rome, le fournisseur stratégique qui remplace Moscou. Cela signifie que, sur le marché européen du gaz — qui est aujourd’hui la principale source de pouvoir d’influence extérieure d’Alger — l’Algérie et la Russie ne coopèrent plus, elles se concurrencent. La fiabilité économique-énergétique russe est donc discutable, car Moscou défend ses propres parts de marché, pas la montée en puissance algérienne.

6.4. Fonction d’image et de statut international
Un allié fiable doit améliorer votre statut politique international, pas le miner. L’Algérie cherche à se présenter auprès des capitales européennes comme un acteur de stabilité en Méditerranée, un garant de sécurité dans le Sahel, un partenaire sérieux sur les flux migratoires et un fournisseur d’énergie responsable. Les comptes rendus internationaux de Reuters et Associated Press décrivent précisément ce repositionnement algérien comme un axe stratégique pour l’Italie et pour l’Europe du Sud.

Or si Alger apparaissait trop alignée sur Moscou, cela limiterait sa capacité à convertir sa rente gazière en influence politique à Bruxelles, à Rome, à Madrid ou à Paris. Ce n’est pas dans son intérêt. Donc, même en termes d’image, s’enfermer dans le sillage russe est devenu risqué.

Bilan de ce test : sur les quatre fonctions (militaire, diplomatique, énergétique, réputationnelle), la Russie ne satisfait plus pleinement la définition de l’allié fiable.

7. La réponse algérienne : non pas la rupture, mais le découplage contrôlé

L’Algérie ne cherche pas une rupture brutale avec la Russie. Une rupture frontale coûterait très cher en termes de continuité des équipements militaires, de légitimité historique interne (mémoire de la solidarité soviétique), et d’équilibre diplomatique global. En revanche, Alger mène une stratégie de découplage contrôlé, qui s’articule en trois volets complémentaires :

7.1. Préserver le canal politique avec Moscou

Alger continue de se présenter comme une puissance souveraine qui ne reçoit pas d’ordres d’un camp contre l’autre. L’abstention à l’Assemblée générale des Nations unies du 12 octobre 2022, telle que rapportée par les Nations unies, est un signal : l’Algérie ne se laisse pas enrôler dans une croisade contre Moscou, mais refuse également d’endosser la guerre russe comme si c’était la sienne.

7.2. Réduire la dépendance militaire critique

La diversification des fournisseurs d’armes, confirmée par les données du SIPRI, permet à l’Algérie de ne plus être captive d’une seule base logistique et technologique. Moscou reste un fournisseur majeur, mais elle cesse progressivement d’être l’unique garant. Cela redonne de la marge doctrinale à Alger.

7.3. Consolider un axe stratégique avec l’Italie et, au-delà, avec l’Europe du Sud

La relation algéro-italienne n’est plus seulement gazière. C’est une relation de sécurité, d’infrastructures critiques, de contrôle des flux migratoires, de lutte contre le terrorisme, et d’intégration industrielle méditerranéenne. Reuters, Reuters, le Middle East Council / Gulf Research Center, Ecco Climate et Associated Press décrivent une architecture dans laquelle Alger devient un partenaire de stabilité euro-méditerranéenne, pas seulement un vendeur de gaz.

Ce mouvement est fondamental : il donne à l’Algérie un levier direct à Rome, et par ricochet dans l’espace européen, sans passer par Moscou. Il inscrit l’Algérie dans une logique méditerranéenne et sahélienne où elle assume un rôle d’acteur structurant, pas un rôle d’auxiliaire d’une puissance extérieure.

8. Conclusion générale

On peut résumer l’état actuel de la relation Algérie–Russie en quatre constats lourds :

Sur le plan diplomatique, Moscou parle le langage de la souveraineté et du refus de l’ingérence — un langage que l’Algérie revendique depuis 1962. Mais Moscou ne fournit pas, de façon automatique, un parapluie politique total sur les dossiers que l’Algérie considère comme existentiels : Sahara occidental, architecture sécuritaire au Sahel, gestion de la profondeur libyenne.

Sur le plan énergétique, l’Algérie n’est plus dans une posture de solidarité implicite avec la Russie face à l’Europe. Elle est devenue l’alternative à la Russie dans la sécurité énergétique de l’Italie et du sud de l’Europe. Cela place Alger et Moscou en concurrence directe pour l’accès au marché européen du gaz — qui est aujourd’hui l’outil principal d’influence extérieure de l’Algérie.

Sur le plan de l’image stratégique, l’Algérie veut être perçue par les capitales européennes comme une puissance de stabilité en Méditerranée et au Sahel, dotée d’une crédibilité énergétique, migratoire et sécuritaire. Une proximité trop visible avec Moscou deviendrait un handicap, car elle rendrait plus difficile la conversion de la rente gazière en influence politique concrète au nord de la Méditerranée.

Dès lors, l’Algérie se repositionne. Elle ne rompt pas avec la Russie, car ce serait coûteux et inutilement brutal. Mais elle refuse de rester enfermée dans une relation de dépendance héritée. Elle construit un axe méditerranéen avec l’Italie et, plus largement, avec l’Europe du Sud ; elle affirme que le Sahel n’est pas un terrain d’ingérence extérieure libre mais une zone de sécurité nationale algérienne ; elle rappelle que la question du Sahara occidental reste un dossier de souveraineté stratégique.

Ce repositionnement signifie quelque chose de très clair :

  • La Russie demeure une carte importante dans le jeu extérieur algérien.
  • Mais la Russie n’est plus la carte unique, ni la carte sûre en toutes circonstances.

L’Algérie agit désormais comme une puissance moyenne consciente de sa valeur, dans un environnement stratégique en recomposition rapide, où la guerre en Europe, la compétition énergétique, la crise du Sahel et la redéfinition des rapports euro-méditerranéens obligent chaque acteur à redessiner ses alliances.

Dr Tewfik Hamel

Enseignant-chercheur-formateur

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France–Algérie : Alain Ruscio dénonce « le retour du refoulé colonial»

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Alain Ruscio
Alain Ruscio est l'auteur d'un immense livre sur la première période de la colonisation

Dans une analyse lucide, l’historien français Alain Ruscio estime que le vote de l’Assemblée nationale sur les accords migratoires de 1968 révèle une France travaillée par ses vieux démons coloniaux. Selon lui, le pays vit aujourd’hui « le retour du refoulé impérial », où la nostalgie de l’empire se mêle à la xénophobie politique.

Au moment où Alger et Paris semblent renouer un timide dialogue, à la faveur du message envoyé par Emmanuel Macron à Abdelmadjid Tebboune pour la commémoration du 1er Novembre, un autre débat, plus profond, ressurgit en France : celui de la mémoire coloniale.

Le vote du 29 octobre à l’Assemblée nationale, favorable à la révision des accords migratoires de 1968, a ravivé les démons du passé et mis en lumière ce que l’historien français Alain Ruscio (spécialiste reconnu de la colonisation et de la guerre d’Algérie, auteur de Les non-dits de la colonisation, ancien chercheur au CNRS) nomme « le retour du refoulé colonial ».

Pour Ruscio, ce rapprochement du camp macroniste et de la droite traditionnelle avec l’extrême droite autour de cette motion n’a rien d’un accident politique.

« Ce n’est pas un épisode parlementaire isolé, dit-il, mais la réactivation d’un imaginaire impérial longtemps enfoui. »

Selon lui, la France n’a jamais réglé son rapport à son passé colonial, préférant substituer au travail critique une nostalgie impunie.

L’historien rappelle que cette nostalgie prend racine dès les débuts de la Ve République, lorsque Charles de Gaulle, tout en admettant l’inéluctabilité de l’indépendance algérienne, a traité la question algérienne comme une nécessité politique, non comme une refondation morale. Après lui, la droite a entretenu cette mémoire blessée, notamment sous la pression des pieds-noirs qui n’ont jamais accepté la perte de « leur Algérie ».

Cette sensibilité, observe Ruscio, s’est transmise jusqu’aux cercles du pouvoir : Philippe Tabarot, actuel ministre des Transports, est le fils d’un cadre de l’Organisation de l’armée secrète (OAS).

Pour l’historien, la séquence politique actuelle illustre un phénomène plus vaste qu’il appelle la « téléscopie idéologique » entre la droite classique et l’extrême droite.

Depuis les années Giscard, la frontière entre ces deux familles politiques s’est estompée, portée par la banalisation des discours islamophobes et xénophobes. Les médias, ajoute-t-il, ont contribué à cette dérive en offrant une tribune permanente à ceux qui réhabilitent, sous couvert de « mémoire historique », les pages les plus sombres du passé colonial.

Concernant les accords de 1968, Alain Ruscio démonte une idée reçue : ces accords n’ont jamais été un privilège pour les Algériens, mais une réponse aux besoins économiques de la France, soucieuse d’attirer une main-d’œuvre issue de l’ex-colonie pour soutenir la croissance des Trente Glorieuses.

Les présenter aujourd’hui comme un « avantage injustifié » relèverait d’une manipulation politique, destinée à désigner l’Algérie et les immigrés comme responsables symboliques d’un malaise identitaire français.

« Ce n’est pas l’Algérie qu’ils attaquent, c’est leur propre incapacité à se penser en dehors du passé impérial », résume Alain Ruscio.

Et d’ajouter que cette nostalgie ne s’arrête pas aux portes d’Alger : elle s’étend aussi aux territoires d’outre-mer, de Mayotte à la Nouvelle-Calédonie, où les mêmes réflexes coloniaux persistent sous couvert de défense de la souveraineté nationale.

Face à cette régression mémorielle, l’historien appelle à une riposte intellectuelle et morale : « Il ne suffit pas de s’indigner ; il faut déconstruire patiemment les récits falsifiés et restituer à l’histoire sa fonction critique. »

Pour lui, l’histoire n’est pas un mausolée, mais un outil de résistance contre le déni, l’oubli et la manipulation.

Synthèse Mourad Benyahia 

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France : les ordonnances ne servent à rien sans majorité

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Lecornu et Macron
Lecornu et Macron

Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, est face à une impasse pour le vote de son projet de budget. S’il n’en n’a pas exprimé de vive voix le désir de recourir aux ordonnances, on lui prête cette intention comme levier de chantage. Cela ne servirait à rien dans les conditions actuelles.

Peut-être finira-t-il par choisir la voie des ordonnances mais rien n’est sûr car elle n’est pas la sortie garantie du blocage. Examinons ce que dit l’article 38 de la constitution française à propos de la mystérieuse existence des ordonnances. 

Article 38.

Le Gouvernement peut, pour l’exécution de son programme, demander au Parlement l’autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.

Les ordonnances sont prises en conseil des ministres après avis du Conseil d’État. Elles entrent en vigueur dès leur publication mais deviennent caduques si le projet de loi de ratification n’est pas déposé devant le Parlement avant la date fixée par la loi d’habilitation. Elles ne peuvent être ratifiées que de manière expresse.

A l’expiration du délai mentionné au premier alinéa du présent article, les ordonnances ne peuvent plus être modifiées que par la loi dans les matières qui sont du domaine législatif.

Utilisons un langage peu orthodoxe et très populaire pour ceux qui n’ont pas perçu véritablement le sens et la procédure.

« Bon, leur dit le Premier ministre, si vous continuez à m’exaspérer, je décide de faire passer seul le texte malgré votre chahut de gamins insupportable. Je signe une ordonnance dans mon bureau pour laquelle je demanderai l’approbation du président et celle du gouvernement. Et le premier qui prononce la moindre opposition, je le vire. Car n’oubliez pas, le président siège et préside le conseil des ministres

C’est l’article 37 qui attribue à l’exécutif le pouvoir de signer des ordonnances car ils sont du domaine réglementaire défini par cet article. Il m’en autorise, sous réserve d’un avis du Conseil d’état et d’une validation par le conseil constitutionnel.

L’Assemblée, elle me fatigue, je passe outre son blocage exaspérant. D’autant que l’article 38 me le permet lorsqu’il y a une urgence. Et je ne vous rappelle pas que le vote d’un budget est encadré dans ses dates par la constitution ».

Il le pourrait effectivement mais ce n’est que gagner du temps. Car si nous relisons l’article 38, le premier alinéa n’autorise les ordonnances que pour une période limitée. Comme le vote du budget est du domaine de la loi, il faut une loi d’habilitation, donc votée par le parlement. 

Et on retourne au problème du début, où est la majorité pour voter cette loi d’habilitation ?  Où est donc l’intérêt des ordonnances ? Eh bien, voici notre première conclusion, elles n’ont d’intérêt que s’il y a une majorité absolue ou clairement identifiée. 

Dans ce cas, il obtiendrait satisfaction pour la loi d’habilitation puisqu’il est facile d’argumenter par l’urgence. Quelle chance aurait-il avec la même assemblée fracturée qui existe en ce moment ?

Il y a aussi un chantage avec justement ce délai imposé par la constitution pour voter un budget. Dans le cas d’un dépassement, le budget de l’année précédente est reconduit. Vous pouvez vous douter combien politiquement c’est difficile à le faire comprendre à la population. Les partis politiques seraient vraiment embarrassés. Notamment face à ceux qui attendent des revalorisations ou des décisions de soutien comme les subventions.

Mon dieu, que deviendrait mon 1% d’augmentation de ma retraite ? Je vais les assassiner !

Devant un chantage aussi dangereux dans ses conséquences, aussi bien pour les députés que pour le gouvernement, il peut activer l’article 49.3, celui qu’il s’était promis de ne pas utiliser. Il serait encore une fois confronté à la centième menace d’une mention de censure qui renverserait son gouvernement.

La décision de l’Assemblée serait alors de provoquer un autre danger, la dissolution. Les partis sont partagés car il faudra retourner aux urnes au risque de perdre des plumes au profit du Rassemblement National, ce qui est plus que possible.

D’autres possibilités existent comme celle de renvoyer le texte dans son écriture initiale  au Sénat. Mais s’enchainerait un dispositif pas moins risqué.

Reste enfin la possibilité d’une élection présidentielle anticipée. Si le Président l’a écartée, le Rassemblement National en rêve pourtant car c’est pour lui la perspective d’une victoire plus que probable. Surtout que la cour d’appel risque de confirmer avant cette date l’inégibilité prononcée à l’encontre de madame Le Pen par la juridiction du premier degré. 

Voilà pourquoi la France se trouve dans une crise de régime et non plus dans une crise politique. 

Il ne reste qu’un sursaut devant l’absolu gouffre qui menace tout le pays, celui d’un retour aux responsabilités des partis politiques. Mais là, autant demander à ma défunte grand-mère de revenir sur ses décisions. 

Fou est celui qui l’espérait. 

Boumediene Sid Lakhdar

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