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Démission surprise du  président du Syndicat national des magistrats 

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Laidi Aoudeche, ancien president du syndicat des magistrats algeriens

Le président du Syndicat National des Magistrats (SNM) en Algérie, Laïdi Aoudeche, a annoncé ce vendredi son intention de se retirer de la présidence du syndicat.

Cette déclaration intervient dans un contexte de réformes majeures touchant le secteur de la justice.

​L’annonce de ce retrait innatendu a été faite via la page officielle du syndicat sur Facebook, invitant tous les membres à y participer afin de « prendre les mesures légales nécessaires », conformément aux statuts du SNM.

​Pour formaliser sa décision et organiser la suite, M. Aoudeche a appelé à la tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) fixée au 29 novembre prochain. L’objectif principal de cette réunion sera double : statuer sur sa volonté de retrait et de démission et procéder à l’élection du représentant du syndicat au Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM).

​M. Aoudeche n'a pas révélé les raisons qui l'ont poussé à prendre cette décision soudaine.

​Ce retrait intervient à un moment particulièrement sensible pour le secteur de la justice, qui connaît une série de réformes structurelles. Il y a quelques semaines seulement, le Conseil des ministres avait notamment approuvé le projet de loi organique relatif à la Magistrature.

​Cette démission soulève des questions quant à l’impact qu’elle pourrait avoir sur la stabilité interne du syndicat et sur sa capacité à interagir avec les autorités durant cette phase cruciale de réformes.

​L’Assemblée Générale du 29 novembre aura à statuer sur le départ ou le maintien de  Laïdi Aoudeche à son poste. Il a été élu par le Conseil National du SNM, le 27 avril 2023,  lors d’un scrutin tenu à l’École Supérieure de la Magistrature de Koléa (Tipaza). Il était auparavant l’intérimaire de son prédécesseur, Issaad Mabrouk, qui avait démissionné en septembre 2022. L’AGE du 29 novembre prochain sera donc une étape déterminante pour l’avenir du SNM, surtout dans un climat de vifs débats concernant la place du juge et le renforcement de l’indépendance de l’autorité judiciaire en Algérie. Les membres devront choisir une nouvelle direction pour représenter au mieux leurs intérêts face aux changements en cours.

La rédaction

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Criminalité : vers la réactivation de la peine de mort, selon Lotfi Boudjemaa 

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Lotfi Boudjema
Le ministre de la justice algérienne

Devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaa, a confirmé jeudi un tournant majeur de la politique pénale algérienne : la réactivation annoncée de la peine capitale, gelée de facto depuis 1993.

Cette grave décision de réactivation de la peine de mort est présentée comme une réponse à la montée des crimes violents qui suscitent une vive émotion au sein de l’opinion publique.

Ce  durcissement est justifié par « une demande sociale forte », selon le ministre, évoquant les récents enlèvements et assassinats d’enfants à Constantine et Chlef. Il a affirmé que « l’État ne peut demeurer spectateur » face à la multiplication des crimes qualifiés de « particulièrement odieux ». 

Dans cette perspective, la peine de mort serait réintroduite pour les infractions les plus graves, notamment les meurtres avec circonstances aggravantes, les enlèvements d’enfants ou encore les crimes perpétrés dans des établissements de santé et des écoles.

Selon Boudjemaa, cette orientation s’inscrit dans les directives du président Abdelmadjid Tebboune, qui appelle à un renforcement des sanctions et à une application plus rigoureuse des dispositions pénales existantes.

Outre les crimes violents ciblant les citoyens dans des espaces sensibles, le ministre de la justice garde de Sceaux  a insisté sur la lutte contre le narcotrafic, présenté comme « un danger majeur pour la société ». Les sanctions prévues par la loi – allant jusqu’à trente ans de prison, la réclusion à perpétuité ou la peine capitale pour les grands trafiquants – devront être appliquées sans compromis.

Ce tour de vive judiciaire intervient alors que les autorités affirment vouloir faire face à l’infiltration des réseaux criminels dans certains milieux éducatifs et urbains, où les trafiquants ciblent particulièrement les jeunes.

En parallèle de cette ligne pénale plus sévère, le gouvernement veut renforcer la protection des lanceurs d’alerte dans les affaires de corruption. Le ministère de la Justice prévoit de garantir la confidentialité et la sécurité physique des dénonciateurs afin d’encourager la participation citoyenne dans la lutte contre les pratiques frauduleuses.

Ce volet, présenté comme un complément indispensable au durcissement pénal, vise à consolider la crédibilité des institutions judiciaires et à répondre aux critiques récurrentes concernant l’efficacité du contrôle anticorruption.

Un tournant qui relance le débat national

L’éventuelle réactivation de la peine de mort, permise par les lois adoptées en juillet dernier, ravive un débat longtemps suspendu dans la société algérienne. Si une partie de l’opinion réclame plus de fermeté, notamment face aux crimes contre les enfants, des voix s’élèvent pour rappeler les engagements internationaux de l’Algérie et les risques d’erreurs judiciaires dans un système critiqué pour ses insuffisances structurelles et sa soumission aux injonctions verticales de l’exécutif ou venant de parties influantes tapies dans les rouages du pouvoir et de l’État.

Pour l’heure, le gouvernement assume un discours résolument sécuritaire, considérant que la situation exige une réponse « proportionnée à la gravité des menaces ».

Samia Naït Iqbal

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Algérie : un cadre d’homologation strict pour encadrer l’usage des drones

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Drones en Algérie

Un arrêté interministériel, cosigné par les ministres de la Défense nationale, de la Poste et des télécommunications et des Transports, est paru au Journal Officiel N°72 du 30 octobre 2025. Ce texte instaure un cadre strict pour l’homologation des systèmes d’aéronefs sans pilote à bord, communément appelés drones, sur le territoire algérien.

Visant à réglementer la prolifération et l’utilisation de ces technologies de drones, l’arrêté définit précisément les conditions et modalités d’obtention de la certification indispensable pour leur usage.

L’exécutif entend ainsi renforcer son contrôle sur une technologie en pleine expansion, tout en préparant un cadre propice à l’émergence d’activités économiques liées à la production et à l’exploitation de drones civils.

L’Arrêté désigne le Centre national des systèmes d’aéronefs sans pilote comme autorité unique chargée de délivrer les certificats d’homologation pour tout drone « prêt à l’utilisation ». Trois types de certificats sont prévus : un homologation de type pour les systèmes produits en série, un certificat restreint pour les appareils construits à titre privé et un certificat spécial pour les usages soumis à conditions particulières.

Le texte introduit également une classification des usages – Classes I, II et III – couvrant autant les drones de loisir que les appareils destinés aux services de sécurité, aux interventions de secours ou aux opérations de lutte contre les feux de forêts.

Pour le gouvernement, ce cadre resserré répond à un double enjeu : garantir la sécurité aérienne et consolider la souveraineté technologique de l’État, tout en offrant aux acteurs économiques – importateurs, fabricants et opérateurs professionnels – une visibilité réglementaire longtemps réclamée par le secteur.

Les autorités misent sur cette nouvelle architecture légale pour encadrer un marché national encore embryonnaire mais appelé à croître rapidement, à mesure que les usages professionnels et institutionnels des drones se multiplient.

La rédaction

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Soudan : à El-Fasher, des massacres à l’abri des regards postés sur les réseaux sociaux

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Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti)
Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti) soutenu par les Emirats reprend du terrain avec les FSR

L’inquiétude ne cesse de grandir sur l’ampleur des exactions commises par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dans la ville d’El-Fasher, aujourd’hui complètement coupée du monde.

Alors que des images satellites témoignent des massacres qui s’y sont produits, les hommes du général Hemedti, postent eux-mêmes des vidéos sur les réseaux sociaux dans lesquelles on les voit se mettre en scène et commettre de nombreux crimes.

L’inquiétude grandit au Soudan sur ce qu’il est en train de se passer à El-Fasher. Un peu plus de dix jours après la prise de la ville par les Forces de soutien rapide (FSR), le groupe paramilitaire du général Hemedti, la ville est totalement coupée du monde : alors que les communications avec elle sont interrompues, des images satellites montrent des corps nombreux et des fosses communes.

« Nous sommes extrêmement préoccupés », réagit ainsi Altahir Hashir, un Soudanais de la diaspora membre d’un réseau d’entraide avec El-Fasher. « Nous n’avons aucune idée de ce qu’il s’y passe : il y a un black-out total, rien ne sort de la ville. Les Nations unies disent qu’elle abritait 250 000 habitants. Si 70 000 ont pu fuir, qu’est-il arrivé à tous les autres ?, poursuit celui-ci. Nous étions en contact avec des habitants, des membres de la société civile, des médecins, des volontaires, des gens qui travaillaient dans les cuisines communautaires et nous n’avons aucune nouvelle d’eux : ils ont totalement disparu. C’est notamment le cas des médecins qui travaillaient à l’hôpital saoudien : nous ne savons pas s’ils sont encore vivants ou non. Comme nous avons vu sur les réseaux sociaux des vidéos montrant l’intérieur de l’hôpital où des paramilitaires tuaient tout le monde, je crains malheureusement que certains d’entre eux n’aient été tués », s’inquiète encore Altahir Hashir.

Le paradoxe d’El-Fasher, c’est que, parallèlement à ce black-out sur l’information, des dizaines de vidéos dans lesquelles les paramilitaires se mettent en scène en train de commettre les pires exactions circulent sur les réseaux sociaux. Parmi elles, l’une revient régulièrement : celle d’un commandant FSR qui se trouve face à des civils à genoux, visiblement terrorisés. S’adressant à eux, il rit, se moque, puis les abat à bout portant. Postées sur son compte TikTok qui compte 20 000 abonnés, ces images ont évidemment provoqué l’indignation.

Le commandant en question a, lui, pu être identifié : surnommé « le boucher du siècle », il s’appelle Abu Lulu – al-Fateh Abdullah Idriss de son vrai nom. Brigadier général au sein des FSR, il est jeune, porte des dreadlocks, et affiche un sourire aux lèvres. Temporairement arrêté par son propre camp qui a admis des débordements lors de la prise d’El-Fasher et promis d’ouvrir une enquête, Abu Lulu a toutefois été relâché quelques jours après son interpellation pour réapparaître sur des vidéos prises cette fois sur un autre front, au Kordofan.

Ce dernier est aujourd’hui devenu, en quelque sorte, le visage des combattants FSR : des jeunes qui se filment en train de commettre les pires exactions sur des civils en souriant, comme s’il s’agissait d’un jeu, allant même jusqu’à se vanter du nombre de personnes qu’ils ont tuées. Dans une autre vidéo, des FSR se filment par exemple en train de marcher au milieu des cadavres dans l’hôpital saoudien d’El-Fasher avant de tuer un rescapé allongé par terre.   

Très importantes parce qu’elles documentent ce qu’il se passe en ce moment sur place, ces images le sont d’autant plus qu’elles sont les seules disponibles à ce jour et constitueront peut-être plus tard des preuves contre les auteurs de ces crimes.

Rfi

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Des pluies orageuses attendues sur plusieurs wilayas de l’Est du pays 

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Pluies

Des pluies parfois sous forme d’averses orageuses, avec des rafales de vent sous orages, affecteront, jeudi et vendredi, plusieurs wilayas de l’Est du pays, indique un Bulletin météorologique spécial (BMS), émis par l’Office national de météorologie.

De niveau de vigilance « Orange », le BMS concerne les wilayas de Skikda, Mila, Guelma, Bejaia, Constantine, le Nord de Sétif, Jijel, Souk-Ahras, Annaba et El Tarf, avec des quantités de pluie estimées entre 20 et 30 mm et ce, de jeudi à 18h00 à vendredi à 06h00, précise la même source.

APS

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Justice : les projets de statuts des personnels des greffes et des personnels pénitentiaires en cours de finalisation

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MInistère de la justice

Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Lotfi Boudjemaa, a indiqué, jeudi à Alger, que les projets de statuts des personnels des greffes de juridictions et des personnels pénitentiaires étaient en cours de finalisation.

S’exprimant lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, M. Boudjemaa a précisé que « les dernières retouches étaient apportées aux projets de statuts des personnels des greffes de juridictions et des personnels pénitentiaires, qui seront transmis au Secrétariat général du Gouvernement dans les prochains jours ».

Répondant à une question relative à la spécialisation des magistrats de l’ordre judiciaire ordinaire et des magistrats de l’ordre judiciaire administratif, le ministre a précisé que « pas moins de 90% des magistrats exerçant dans les tribunaux administratifs ont bénéficié d’une formation spécialisée dans le contentieux administratif, aussi bien en Algérie qu’à l’étranger ».

Et d’ajouter que « les élèves magistrats de l’Ecole supérieure de la magistrature suivent, pour leur part, une formation recouvrant des matières essentielles dans les domaines connexes », soulignant que le ministère avait « adopté, depuis l’an 2000, un programme de formation continue qui a concerné toutes les catégories de magistrats ».

Evoquant la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, mise en place conformément aux orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le ministre a rappelé que la loi adoptée dans ce cadre comprenait des dispositions aussi bien préventives que coercitives.

Parallèlement aux campagnes de sensibilisation et à l’accompagnement des toxicomanes, ajoute le ministre, « les peines contre les narcotrafiquants ont été durcies, notamment à travers l’activation des dispositions relatives à la réclusion à perpétuité et à la peine capitale », tandis que « le débat de deux projets de décrets portant sur les modalités de dépistage de la drogue lors des concours de recrutement et en milieu scolaire, se poursuit ».

S’agissant des raisons du recours à une seconde autopsie des dépouilles d’Algériens décédés à l’étranger, malgré la présence d’un dossier médical, le ministre a expliqué que « la décision d’ordonner une nouvelle autopsie n’est pas systématique », précisant que cette mesure « intervient uniquement en cas de nouveaux éléments, notamment si le rapport médical émis par le pays étranger, révèle que le décès résulte d’un acte de violence ou d’un crime ».

De même, poursuit-il, « une seconde autopsie est effectuée lorsque le rapport médical ne précise pas clairement la cause du décès, ou qu’il n’est pas accompagné d’une traduction claire », précisant que cette mesure s’inscrit dans le cadre de « la protection que l’Etat assure à ses citoyens, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger ».

APS

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Industrie: hausse de la production du secteur public de 6,3% au deuxième trimestre

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Ecran plat

La production industrielle du secteur public national a enregistré une hausse de 6,3% au deuxième trimestre 2025, de meilleure ampleur que celle enregistrée durant la même période de 2024 (3,8%), a indiqué l’Office national des statistiques (ONS), qui a relevé que près de l’ensemble des secteurs a contribué à cette tendance.

Selon un communiqué de l’Office, « le secteur de l’énergie affiche une hausse de 9,2% proche de celle observée à la même période de l’année précédente (10,2%) », précisant qu’après quatre trimestres marqués de stabilités et de baisses modérées, le secteur des hydrocarbures « affiche une variation positive de 1,5% au deuxième trimestre 2025. Cette amélioration résulte, principalement, de la branche de la production du pétrole brute et gaz naturel (+3,0%) et de la branche du raffinage (+6,2%) ».

Pour le secteur des mines et carrières, un rebond de production a été relevé durant ce deuxième trimestre de l’année en cours, atteignant un taux de 1,2% contre une baisse de 3,7% observée au trimestre précédent, après une tendance haussière définissant l’année 2023 et l’année 2024″.

Même tendance pour les matériaux de construction qui enregistrent une « hausse remarquable de 16,7% » au cours de la même période, confirmant ainsi les performances observées dès le premier trimestre 2024, indique l’ONS.

Les industries chimiques, quant à elles, se sont redressées et « affichent une variation positive de 2,5% contre une baisse de 11,1% accusée au trimestre précédent, selon les données de l’Office qui précise que les secteurs des cuirs et des bois « continuent de progresser et affichent des taux respectifs de +40,7% et de 131,6%, bien au-delà de ceux inscrits au trimestre précédent, +13,7% et +91,1%, respectivement ».

En revanche, il est enregistré des reculs dans le reste des secteurs de moindre ampleur que ceux accusés au trimestre précédent: Le secteur des ISMMEE (industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques) affiche un taux de -1,8%, l’agro-alimentaire (-4,7%) et les textiles (-10,4%), ajoute le communiqué.

APS

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Abed Abidat : « Montrer la vie qui nous entoure, qui nous touche »

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Abed Abidat

Nous avons rencontré Abed Abidat pour la première fois à la librairie Transit, à Marseille, lors de la présentation de son livre 8 Mai 1945. L’émotion et la rigueur de son regard m’avaient alors frappé : une photographie ancrée dans la mémoire, nourrie d’une conscience historique aiguë.

Quelques mois plus tard, je le retrouvais, cette fois en tant qu’éditeur, au Salon du Livre de la Métropole, fidèle à son engagement pour une photographie citoyenne et sociale.

À travers Images Plurielles, qu’il a fondée, Abed Abidat explore l’humain, les territoires et les traces de l’Histoire. Ses livres et expositions font surgir les mémoires enfouies, les visages des oubliés, les récits que l’on tait. En 2018, il est retourné dans sa cité d’enfance, les Aygalades, pour y initier Comme une résurgence, un projet participatif qui restitue, à partir d’albums de famille et de portraits, la dignité et la beauté d’un quartier souvent caricaturé.

Cette double rencontre a ouvert un dialogue sur la responsabilité de l’image face à l’oubli et aux silences de l’Histoire. Nous revenons ici, dans cet esprit, sur le parcours d’Images Plurielles, sur la démarche éditoriale d’Abed Abidat et sur la manière dont la photographie peut devenir un outil de transmission.

Le Matin d’Algérie : Qu’est-ce qui vous a motivé à créer Images Plurielles et à concentrer vos activités sur la photographie contemporaine ?

Abed Abidat : Images Plurielles est née du désir de diffuser les travaux de photographes qui n’avaient pas la possibilité de montrer leurs images au plus grand nombre. Avec un groupe de photographes, nous avons décidé de créer cette maison d’édition il y a plus de 25 ans. Ensuite, tout a été une histoire de rencontres. Il y avait aussi cette envie de montrer, à travers les expositions ou les éditions, la vie qui nous entoure, qui nous touche.

Le Matin d’Algérie : Votre ligne éditoriale met l’accent sur l’Histoire, la mémoire et les populations vulnérables. Comment choisissez-vous les projets que vous publiez ?

Abed Abidat : Les propositions arrivent de différentes manières. Parfois, c’est une envie personnelle de traiter un sujet d’actualité ou de revisiter une histoire contemporaine. Dans ce cas, je cherche les photographes qui travaillent sur ces thématiques : je consulte les agences, regarde sur Internet, visite des expositions. D’autres fois, ce sont des photographes qui me contactent avec des projets en phase avec la ligne éditoriale d’Images Plurielles ou qui méritent d’être mis en lumière parce qu’ils abordent des sujets peu traités ou méconnus.

Le Matin d’Algérie : Vous combinez édition de livres, coffrets photos et diffusion d’expositions. Comment ces différents supports se complètent-ils ?

Abed Abidat : En général, lorsqu’un livre ou un coffret est édité, nous l’associons à une exposition que nous produisons ou que le photographe met à notre disposition. L’exposition est un excellent outil pour mieux diffuser le livre et prolonger son impact.

Le Matin d’Algérie : Votre maison mène également des actions sociales et des ateliers auprès d’adultes et d’enfants. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Abed Abidat : Avant de devenir éditeur à temps plein, j’étais éducateur, et je suis toujours photographe. J’utilisais déjà la photographie comme outil de communication dans mes actions sociales : ateliers photos avec des chibanis dans les résidences Alotra, en milieu carcéral ou dans des foyers d’enfants. Cette démarche s’est poursuivie avec Images Plurielles. C’est un savoir-faire que je continue à transmettre à de nouveaux publics.

Mes dernières actions ont eu lieu à Alger, plus précisément dans la Casbah et à Bab El Oued, où nous avons organisé des ateliers photo avec des enfants et des adolescents. J’y ai même installé un labo photo argentique pour former des adultes à cette pratique.

Le Matin d’Algérie : Le projet Comme une résurgence à la cité des Aygalades est particulièrement emblématique. Quelle a été votre démarche pour constituer cette mémoire photographique ?

Abed Abidat : Ce projet a commencé à la suite d’un appel lancé par le FASILD sur le thème “Identités, parcours et mémoire”. Il s’agissait de créer des actions numériques autour de la mémoire de l’immigration. Avec une sociologue, nous sommes allés à la rencontre des acteurs sociaux de ce quartier, qui s’avérait être ma cité d’enfance. Le but était de laisser une trace écrite et visuelle consultable par tous.

Aujourd’hui, le site existe toujours et j’espère pouvoir l’enrichir. C’est un projet que nous aimerions d’ailleurs reproduire ailleurs.

Le Matin d’Algérie : Quels sont les principaux défis d’une maison d’édition indépendante centrée sur la photographie contemporaine ?

Abed Abidat : Le principal défi pour une maison d’édition est de réussir à produire un ouvrage, mais surtout de trouver les moyens de le faire vivre après sa sortie : le diffuser le plus largement possible. Les conditions sociales et économiques actuelles rendent le travail d’éditeur de plus en plus difficile. Pour certains, c’est désormais une question de survie.

Le Matin d’Algérie Comment travaillez-vous avec les photographes et les artistes pour donner vie à leurs projets ?

Abed Abidat : Cela doit être une véritable collaboration, du début jusqu’à la fin du projet, si les conditions le permettent. La construction du livre se fait ensemble, et même après la publication, car la phase de diffusion est capitale. Le photographe doit se sentir en confiance avec son éditeur.

Le Matin d’Algérie : Quels projets récents ou à venir illustrent le mieux l’esprit et la mission d’Images Plurielles ?

Abed Abidat : Le prochain projet, qui paraîtra fin novembre, est particulièrement emblématique. Il s’agit d’une monographie consacrée à la photographe palestinienne des années 1920, Karmeh Abboud, la première photographe arabe professionnelle du Moyen-Orient. The Lady Photographer. C’est un projet initié en 2022, qui évoque la mémoire d’un lieu et d’un témoignage. L’objectif est de raconter une autre histoire, effacée par les bouleversements géopolitiques — celle de la Palestine d’avant la Nakba de 1948.

Le Matin d’Algérie : Comment percevez-vous l’évolution de l’intérêt du public pour la photographie contemporaine et les questions sociales qu’elle aborde ?

Abed Abidat : J’ai toujours constaté un fort intérêt pour la photographie contemporaine. Aujourd’hui, le champ est encore plus vaste grâce à l’évolution des techniques et à la diffusion numérique : réseaux sociaux, plateformes, applications…

Il y a trente ans, il existait peu de médias dédiés à la photo, mais leur contenu était souvent d’une grande qualité. Aujourd’hui, l’offre est plus large, mais beaucoup de productions sont “accompagnées” d’un flot d’images assez médiocres.

Le Matin d’Algérie : Quels conseils donneriez-vous à de jeunes éditeurs ou photographes souhaitant valoriser des voix et territoires méconnus ?

Abed Abidat : C’est déjà une très belle initiative que de vouloir aborder des sujets peu traités. Mon conseil serait de démarrer prudemment, sans prendre trop de risques, et d’avancer étape par étape. L’essentiel est de garder la passion et la rigueur du regard.

Propos recueillis par Djamal Guettala 

Images Plurielles 

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Sénégal : «On n’a jamais vu une dette cachée de cette importance» en Afrique, constate le FMI

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Sénégal. Pêcheur
Image par DEZALB de Pixabay

« On n’a jamais vu une dette cachée de cette importance » en Afrique, affirme Edward Gemayel. Le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal s’est exprimé, jeudi 6 novembre, à l’issue d’une visite de deux semaines pour discuter de la reprise d’un programme de prêt de l’institution internationale.

Cette importance explique, selon lui, que les discussions doivent se poursuivre et n’aient pu aboutir, jusqu’à présent, à la conclusion d’un nouveau prêt attendu par le Sénégal.

« Le cas du Sénégal, avec une dette cachée de cette importance, » est inédit, a reconnu auprès de RFI, Edward Gemayel, le chef de mission du FMI à Dakar, en faisant référence à la dette accumulée entre 2019 et 2024 par le Sénégal, de près sept milliards de dollars (sous l(administration de Macky Sall). Et c’est « ce qui complique les choses », dit-il au micro de Léa-Lisa Westerhoff. Une façon de justifier que les discussions entamées en août dernier avec le Sénégal prennent du temps et vont devoir se poursuivre à distance dès la semaine prochaine, assure le FMI, qui se dit « engagé » à aboutir à un nouvel accord de prêt « rapidement ».

Parmi les conditions préalables : la mise en place de mesures dites « correctrices » pour éviter qu’une telle dissimulation ne puisse se reproduire. La centralisation des fonctions de gestion de la dette au sein d’un seul ministère est un exemple parmi d’autres. Le FMI attend que le Sénégal mette en place cette mesure, tout comme la publication des résultats de l’audit des arriérés.

Du côté du l’institution monétaire internationale, c’est l’analyse de la viabilité de la dette qui peine à être finalisée. Une étape cruciale – réalisée avec la Banque mondiale – pour statuer si la dette du Sénégal est soutenable. En dépit de l’absence d’accord ce 6 novembre, le FMI se veut rassurant. « Il est rare qu’un nouvel accord soit finalisé après une première visite », assure Edward Gemayel, selon lequel le prochain round de négociations pourrait se terminer en quelques semaines, même s’il ne veut s’engager sur aucune date.

Du côté du Sénégal, la non-conclusion d’un nouvel accord avec le FMI est une mauvaise nouvelle. Elle risque de prolonger et d’aggraver la situation financière du Sénégal, dont la note s’est déjà vue dégradée à trois reprises en un an, « au vu de l’augmentation des risques concernant la trajectoire d’endettement et la situation budgétaire préoccupante du pays », selon l’agence de notation Moody’s. La dette du Sénégal s’élève désormais à 132% du PIB.

RFI

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Mali : Malick Aliou Maïga et Youssoufa Moussa Touré (journalistes) arrêtés à Gao et Ansongo

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Assongo

Au Mali, les journalistes Malick Aliou Maïga, de la radio Aadar Koïma de Gao, et Youssoufa Moussa Touré, de la radio Aadar Koukia d’Ansongo, tous deux très connus et respectés dans ces régions du Nord, ont été interpelés mercredi 5 novembre.

Malick Aliou Maïga a été libéré jeudi 6 novembre. Aucune communication officielle des autorités à leur sujet, mais selon les sources locales jointes par RFI, il leur est reproché d’avoir diffusé des informations ayant déplu aux autorités de Transition.

Malick Aliou Maïga a été arrêté mercredi 5 novembre par la brigade de recherche de Gao peu après 14 heures, avant d’être transféré au camp militaire Firhoun Ag Alançar de la ville. Youssoufa Moussa Touré a, quant à lui, été interrogé dans les locaux de la gendarmerie d’Ansongo.

Dans un communiqué transmis jeudi 6 novembre dans l’après-midi, la direction de la radio Aadar Koima de Gao informe de la libération de son journaliste Malick Aliou Maïga et remercie plusieurs organisations de la société civile qui se sont impliquées pour obtenir cette libération. À ce stade, Youssoufa Moussa Touré, de la radio Aadar Koukia d’Ansongo, est toujours détenu, mais les discussions se poursuivent pour obtenir sa libération, selon les sources jointes par RFI. Ni les autorités locales, ni les rédactions concernées n’ont communiqué officiellement sur les motifs de ces arrestations.

Mouvement de contestation

Selon des membres de l’entourage de ces deux journalistes et des notabilités de Gao et d’Ansongo, il leur serait reproché d’avoir relayé dans leurs journaux les communiqués de plusieurs ambassades – États-Unis, Allemagne ou Espagne, entre autres – qui demandent à leurs ressortissants de quitter le Mali en raison de la menace jihadiste grandissante et de l’embargo sur le carburant imposé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim).

Surtout, les deux journalistes ont évoqué sur leurs antennes l’existence d’un mouvement de contestation défavorable aux autorités de transition. Ledit mouvement appelle à des rassemblements pacifiques vendredi.

Deux personnalités respectées pour leur intégrité et leur courage

Youssoufa Moussa Touré est une personnalité respectée à Ansongo, directeur de sa radio et professeur au lycée public de la ville.

Quant à Malick Aliou Maïga, il est une figure incontournable de Gao, réputé pour son intégrité, son courage et son patriotisme. En 2012, lorsque les régions du Nord étaient occupées par les groupes jihadistes, sa radio Aadar Koïma avait été la dernière à poursuivre ses programmes à Gao. Alors qu’il relayait à l’antenne la mobilisation des habitants contre l’amputation d’un homme accusé de vol, les jihadistes du Mujao avaient interrompu son journal en direct et l’avaient tabassé, le laissant grièvement blessé.

Toutes les sources locales jointes par RFI se disent aussi indignées par ces arrestations qu’inquiètes pour les deux journalistes.

Rfi

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