26 avril 2025
spot_img
Accueil Blog Page 30

Les violations des droits humains en Algérie : le cas de Mohamed Tadjadit

1

L’Algérie est devenue la risée du monde. A l’incapacité de ses dirigeants à rendre sa fierté au peuple s’ajoute une répression impitoyable des voix libres.

L’Algérie est un grand paradoxe. C’est un pays riche d’une histoire plurielle et marquée par des luttes pour l’indépendance et la souveraineté, mais otage d’une oligarchie qui l’entraîne depuis quelques années dans une entreprise de déclassement international.

Après octobre 1988 et son bain de sang, on croyait l’Algérie immunisée contre l’arbitraire et l’autoritarisme. Que nenni ! Avec Tebboune et Chanegriha, le pays macère dans l’ère du parti unique avec en prime, l’incompétence à tous les étages du système, le mensonge devenu outil de communication et une répression systématique.

En effet, les voix dissidentes sont étouffées, surveillées et emprisonnées. Un exemple frappant de cette répression est le jugement rendu par le tribunal de Rouiba (cour d’Alger) en date du 20 janvier 2025, qui a condamné Mohamed Tadjadit à cinq ans de prison ferme, accompagné d’une amende de 200 000 DA et de la confiscation de ses biens saisis.

Mohamed Tadjadit : une Illustration de la répression de la liberté d’expression

Le cas de Mohamed Tadjadit est l’exemple récent d’une répression systématique des voix dissidentes en Algérie. Le 20 janvier 2025, Tadjadit a été condamné par le tribunal de Rouiba à une peine de cinq ans de prison ferme, une amende de 200 000 DA et la confiscation de ses objets saisis. Les charges retenues contre lui sont graves et multiples : atteinte à l’intégrité du territoire national, exposition à la vue du public des publications, vidéos et enregistrements sonores de nature à porter atteinte à l’intérêt national, incitation à l’attroupement non armé par l’utilisation des technologies de la communication et de l’information, ainsi qu’outrage à un corps constitué.

Les accusations sont fondées sur plusieurs articles du code pénal , notamment les articles 79, 96, 100 et 146, qui criminalisent toute forme de contestation jugée nuisible à l’ordre public ou à l’unité nationale. Dans un contexte où la liberté d’expression est extrêmement limitée, ces lois sont utilisées pour étouffer toute forme de critique ou de résistance contre le régime en place. À travers ce jugement, les autorités algériennes cherchent à envoyer un message fort : toute remise en question du pouvoir sera sévèrement punie.

Les accusations fallacieuses

Il n’y a nul besoin d’être un grand clerc pour comprendre que le tissus d’accusations qu’avance le pouvoir contre les activistes ne tient pas la route. En cela, celles portées contre Mohamed Tadjadit soulignent la nature répressive du système juridique algérien. L’atteinte à l’intégrité du territoire national et l’exposition de publications considérées comme nuisibles à l’intérêt national sont des accusations vagues, souvent utilisées pour poursuivre des individus dont les opinions dérangent. L’ »atteinte à l’intégrité du territoire national » peut couvrir un large éventail de comportements, y compris la critique des politiques gouvernementales, la dénonciation des violations des droits humains ou le soutien à des mouvements de protestation.

L’incitation à l’attroupement non armé par l’utilisation des technologies de la communication et de l’information est une autre accusation qui fait partie d’une répression croissante des mouvements sociaux et des manifestations populaires, en particulier celles organisées par le biais de réseaux sociaux. Dans un pays où l’internet est devenu un espace crucial pour le débat public et la diffusion de l’information, l’utilisation de technologies pour organiser ou soutenir des manifestations pacifiques est considérée comme un délit grave.

Enfin, l’accusation d’outrage à corps constitué est souvent invoquée pour réprimer toute critique des autorités, qu’il s’agisse des forces de l’ordre, des juges ou d’autres institutions publiques. Cette accusation est utilisée de manière abusive pour réduire au silence toute forme de protestation légitime, qu’elle soit sur le terrain ou en ligne.

La répression des voix dissidentes et la crise de la démocratie

Il y a une crise, voire une absence de l’Etat de droit en Algérie. Les condamnations de Mohamed Tadjadit, comme celle de Boualem Sansal, de Cherif Mellal,… ne constituent qu’un exemple parmi de nombreux autres de l’intolérance du régime algérien envers la dissidence. Depuis le déclenchement du Hirak en 2019, de nombreux militants, journalistes et activistes ont été arrêtés, emprisonnés, voire condamnés pour des faits aussi insignifiants que l’expression de leur opinion sur les réseaux sociaux ou la participation à des manifestations pacifiques.

Le régime algérien représenté par la diarchie Tebboune et Chanegriha entretient un mépris souverain des libertés et de tout ce que le droit représente. Leur seule préoccupation est leur maintien au pouvoir et celui du système qui les a fait. Ils manient le double discours avec un cynisme consommé. Tout en clamant leur engagement à promouvoir les réformes, ils continuent de maintenir un contrôle strict sur la société civile, l’opposition politique et les médias. La répression des manifestations pacifiques, la surveillance des réseaux sociaux, la censure des médias indépendants et l’arrestation des dissidents témoignent d’une volonté de maintenir une mainmise sur les espaces publics et de museler toute forme de critique. Cette situation contribue à l’absence de démocratie véritable dans le pays et à la fragilité des institutions publiques.

Un système judiciaire inféodé au pouvoir

Le système judiciaire algérien souffre d’un manque d’indépendance et de transparence. Bien que la Constitution algérienne garantisse les droits et libertés fondamentaux, en pratique, les juges et les avocats sont souvent soumis à des pressions politiques, ce qui nuit à l’équité des procès. Le cas de Mohamed Tadjadit en est un exemple typique : la procédure judiciaire semble avoir été utilisée non pas pour rendre justice, mais pour punir un individu pour ses opinions et ses actions politiques. De plus, le recours à des accusations floues et à des peines sévères, comme dans ce cas, soulève des préoccupations sur la légalité et la proportionnalité des sanctions imposées.

Les organisations internationales de défense des droits de l’homme, telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, ont régulièrement dénoncé l’usage abusif du droit pénal algérien pour punir des actes de liberté d’expression et d’association. Ces accusations et condamnations, qui relèvent de considérations politiques plus que juridiques, contribuent à l’image d’une justice instrumentalisée et au manque de confiance de la population dans les institutions judiciaires.

L’Appel à la libération de Mohamed Tadjadit et la solidarité Internationale

Des voix courageuses s’élèvent (certaines timidement certes) pour réclamer la libération des détenus d’opinion et la fin de cet état d’exception qui ne dit pas son nom. L’embastillement de Mohamed Tadjadit, à l’instar de celle de nombreux autres militants appelle à une solidarité nationale accrue. il devient urgent que la classe politique, les défenseurs des droits humains, les avocats, la presse, les universitaires et les intellectuels, retrouvent leur liberté de parole et se ressaisissent.

Malgré un contexte mondial enclin aux autoritarisme, il est enfin crucial que les organisations de défense des droits humains et les gouvernements étrangers exercent des pressions sur le régime algérien afin de garantir la liberté d’expression et de demander la libération immédiate des prisonniers politiques. Le cas de Tadjadit devient ainsi un symbole de la dissidence courageuse d’une jeunesse éprise de liberté. Il est le nouveau parangon de lutte pour la démocratie et la justice en Algérie, et un rappel de la nécessité de défendre les droits humains partout dans le monde.

Conclusion

Le cas de Mohamed Tadjadit est révélateur d’une situation inquiétante en Algérie, où les violations des droits humains, en particulier celles liées à la liberté d’expression, sont devenues monnaie courante. L’absence de démocratie véritable et la répression systématique des voix dissidentes sont des problèmes majeurs qui freinent l’évolution politique et sociale du pays. Dans ce contexte, il est essentiel que des réformes profondes soient engagées pour garantir les droits fondamentaux et pour que la justice soit rendue de manière indépendante et équitable. En attendant, la solidarité internationale et l’attention portée aux cas de répression, comme celui de Mohamed Tadjadit, sont plus que jamais nécessaires.

Yacine K.

Mohamed Tajadit : un détenu d’opinion sous pression judiciaire constante

1
Mohamed Tadjadit

Le jeune militant Mohamed Tajadit, figure emblématique du Hirak, continue d’affronter une répression judiciaire implacable. Son procès, qui devait se tenir aujourd’hui, jeudi 27 mars 2025,  devant la Chambre criminelle de la Cour d’Alger, a une nouvelle fois été reporté au 10 avril prochain.

Ce énième renvoi prolonge l’incertitude et le calvaire de ce contestataire, devenu un symbole du combat pour la liberté d’expression en Algérie.

Un acharnement judiciaire continu

Arrêté le 16 janvier 2025, Mohamed Tajadit a été jugé en comparution immédiate par le tribunal de Rouiba, qui l’a condamné, dès le 20 janvier, à cinq ans de prison ferme et une amende de 200 000 dinars. Les charges retenues contre lui sont lourdes : « insulte à un organe systémique », « atteinte à la sécurité et à l’unité nationale », et « diffusion de contenus portant atteinte à l’intérêt national et incitation des foules désarmées via les médias et les technologies de communication ».

Depuis la fin du mouvement Hirak, ce n’est pas la première fois que Tajadit se retrouve dans le collimateur de la justice. Connu pour ses prises de position courageuses et ses discours enflammés appelant au changement du régime en place, il a été arrêté à plusieurs reprises ces dernières années. Ses vidéos et publications sur les réseaux sociaux lui ont valu de nombreuses poursuites, faisant de lui l’un des militants les plus ciblés par les autorités.

Un symbole de la répression post-Hirak

Depuis l’essoufflement du Hirak, le pouvoir algérien a intensifié la répression contre les voix dissidentes. Mohamed Tajadit en est l’un des exemples les plus frappants. Son engagement sans concession pour une Algérie libre et démocratique lui a valu une surveillance constante et une série d’inculpations qui visent à le réduire au silence.

Le collectif de défense du jeune militant dénonce un procès politique et réclame un jugement équitable, conforme aux principes des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. « Nous appelons à un procès juste et dénonçons les conditions dans lesquelles notre client est détenu et jugé », a déclaré le collectif dans un communiqué.

Les multiples reports et les condamnations répétées traduisent une volonté manifeste d’épuiser moralement et physiquement ce militant de la première heure du Hirak. Alors que la communauté internationale et les défenseurs des droits de l’Homme suivent son cas avec attention, l’acharnement judiciaire contre Mohamed Tajadit témoigne de la difficulté, pour les opposants au régime, d’exprimer librement leurs opinions en Algérie.

À l’approche de son prochain procès, le 10 avril, une question demeure : la justice algérienne se pliera-t-elle aux exigences du pouvoir ou respectera-t-elle enfin les principes d’un procès équitable ? Ne nous hasardons pas à croire à un sursaut de respectabilité de cette institution qui s’est complétement fourvoyée dans ses missions.

Samia Naït Iqbal

Le procès en appel de Mohamed Tadjadit reporté

1
Mohamed Tadjadit
Mohamed Tadjadit

La Cour d’Alger chambre pénale a décidé le renvoi au 10 avril 2025 du procès en appel de Tadjadit Mohamed dit le poète du Hirak.

L’appel concerne un jugement rendu par le tribunal de Rouiba (cour d’Alger) en date du 20 janvier 2025 ayant infligé à Mohamed Tadjadit une peine de 5 ans de prison ferme et 200000da d’amende ferme avec confiscation des objets saisis.

Dans cette procédure Tadjadit Mohamed est poursuivi de pas moins de quatre infractions (délits), à savoir : atteinte à l’intégrité du territoire national, exposition à la vue du public des publications, vidéos et enregistrements sonores de nature à porter atteinte à l’intérêt national, incitation à attroupement non armé par l’utilisation des technologies de la communication et de l’ information et outrage à corps constitué (articles 79, 96, 100, 146 du code pénal).

Liberté pour Tadjadit Mohamed et tous les détenus d’opinion.

Me Fetta Sadat

Qatifa, les nouvelles éditions communique 

0

Après sa constitution administrative et la mise en place de ses structures opérationnelles, Le conseil d’administration de Qatifa-les Nouvelles Editions a le plaisir de vous informer de la mise en ligne de son site web tel qu’annoncé dans notre communiqué en date du 7 novembre 2024

Bien qu’il soit présenté dans sa forme finale, quelques liens risquent de ne pas fonctionner adéquatement du fait de quelques ajustements techniques encore en cours. Nous nous excusons de ce léger désagrément qui découle de notre choix de rendre publique sans tarder, la nouvelle maison d’édition fondée Le 28 septembre 2024, dans le champ culturel maghrébin. 

Le site est accessible par le lien ci-après : https://qatifalesnouvelleseditions.com/

QATIFA – LES NOUVELLES ÉDITIONS a pour but de faire émerger une édition, tournée vers le renouveau, la liberté de penser et d’écrire dans tous les champs de la connaissance et de la pensée contemporaine. Associative dans sa forme, elle est un miroir, dans sa composition et sa ligne éditoriale, de la diversité intellectuelle, culturelle et historique maghrébine. Elle produit et promeut les œuvres d’auteurs du champ culturel du Maghreb couvrant les domaines de la littérature, des Sciences Humaines, de l’Art, des Sciences et des Techniques, et constitue un carrefour d’échange entre les deux rives de la Méditerranée. Elle est ouverte, sans condition ni distinction à toutes personnes qui adhèrent à son objet et ses valeurs.

La création de notre entité culturelle, fait suite à une première expérience d’édition lancée en 2019 au sein de la diaspora algérienne de France et du Canada, par l’entreprise dénommée « Qatifa », spécialisée dans la publication et la diffusion des œuvres d’auteurs des deux rives de la méditerranée. Cette expérience bien que brève, a mis en évidence le besoin de faire vivre au niveau maghrébin un cadre d’échange intellectuel et culturel pour le développement d’une pensée de progrès, rationnelle et indépendante, résolument tournée vers les horizons d’un Maghreb global et solidaire.

Qatifa-les Nouvelles Editions accueille les auteurs de tous les pays du Maghreb. Elle diffuse leurs ouvrages dans cet espace, outre méditerranée et outre atlantique.  

Pour le conseil d’administration de Qatifa – les Nouvelles Editions.

El-Hadi Bouabdallah, Vice-président.

« Une guerre menée méthodiquement contre la presse » à Gaza

0
Journalistes à Gaza
Les journalistes constituent des témoins majeurs qu'il faut éliminer.

Depuis le 7 octobre, plus de 100 journalistes ont été tués, d’après le décompte de « Forbidden Stories » qui a enquêté sur les circonstances de la mort de ces journalistes, mais aussi sur tous ceux qui ont été visés, menacés ou blessés en Cisjordanie et à Gaza.

Etre journaliste à Gaza c’est souvent synonyme d’arrêt de mort pour Israël. L’armée israélienne ne veut pas de témoins pour ses massacres. Les révélations de l’enquête « Gaza Project » coordonnée par Forbidden stories sont accablantes : les journalistes utilisant des drones sont systématiquement ciblés par l’armée israélienne, et l’État hébreu essaie de s’exonérer de ses responsabilités devant les juridictions internationales. Franceinfo a pu recueillir le témoignage de Youssef, un des journalistes de Gaza, qui fournit des informations à distance. Car Israël et l’Égypte interdisent toujours l’accès au territoire aux journalistes étrangers.

Les révélations de l’enquête « Gaza Project » coordonnée par Forbidden stories(Nouvelle fenêtre) sont accablantes : les journalistes utilisant des drones sont systématiquement ciblés par l’armée israélienne, et l’État hébreu essaie de s’exonérer de ses responsabilités devant les juridictions internationales. Franceinfo a pu recueillir le témoignage de Youssef, un des journalistes de Gaza, qui fournit des informations à distance. Car Israël et l’Égypte interdisent toujours l’accès au territoire aux journalistes étrangers.

Appel à l’aide

Comme sur la plupart des terrains de guerre, les journalistes à Gaza travaillent en groupe, s’entraident. Et, depuis près d’un an et demi, Youssef a perdu beaucoup d’amis. Le dernier en date s’appelait Hossam Shabat, il avait 23 ans, il travaillait pour la chaîne qatarie Al Jazeera. Israël estime qu’il était sniper pour le Hamas et assume donc l’avoir ciblé, lundi 24 mars. « C’est une guerre menée méthodiquement contre la presse, affirme Sami Abou Salem, du syndicat des journalistes palestiniens. Un missile s’est abattu sur la voiture de Hossam Shabat. Si ça avait été un tir de mortier, on aurait pu se dire c’est un tir accidentel, mais là, il s’agit d’un missile précis qui a atteint Hossam Shabat. »

Sami Abou Salem précise qu’Israël ne peut pas continuer à « piétiner, dit-il, le droit international ». Et il appelle à l’aide, alors que depuis le début de la guerre, selon son syndicat, plus de 200 journalistes sont morts, 400 ont été blessés et 51 sont dans les prisons de l’État hébreu.

Avec Francetvinfos

Karim Tabbou accuse

7
Karim Tabbou

𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐬𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞, 𝐣’𝐚𝐢 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐢 𝐜𝐞 𝐥𝐮𝐧𝐝𝐢 𝟐𝟒 𝐦𝐚𝐫𝐬 𝟐𝟎𝟐𝟓 𝐥’𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐠𝐢𝐬𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫o𝐥𝐞 𝐣𝐮𝐝𝐢𝐜𝐢𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐚𝐮 𝐧𝐢𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐚𝐬𝐞𝐫𝐧𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐞𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬é𝐮𝐫𝐢𝐭𝐞 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫𝐞.

𝐔𝐧𝐞 𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 « 𝐣𝐮𝐝𝐢𝐜𝐢𝐚𝐢𝐫𝐞 » 𝐪𝐮𝐢 𝐝𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐢𝐬.

Pour avoir participé à un débat politique et exprimé mon opinion personnelle sur la problématique démocratique au Maghreb lors d’un débat sur la chaine El Magharibia avec l’ancien président tunisien M. Moncef El Merzouki, je suis poursuivi en justice et mis sous contrôle judiciaire lequel dure depuis 22 mois. J’avais soutenu dans ce débat que « 𝒍𝒆𝒔 𝒓𝒆́𝒈𝒊𝒎𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒓𝒆́𝒈𝒊𝒐𝒏, 𝒅𝒆 𝒏𝒂𝒕𝒖𝒓𝒆 𝒎𝒊𝒍𝒊𝒕𝒂𝒓𝒊𝒔𝒕𝒆, 𝒄𝒂𝒓𝒂𝒄𝒕𝒆́𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒂 𝒑𝒓𝒆́𝒆́𝒎𝒊𝒏𝒆𝒏𝒄𝒆 𝒅𝒖 𝒔𝒆́𝒄𝒖𝒓𝒊𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒔’𝒂𝒑𝒑𝒖𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒔𝒖𝒓 𝒖𝒏𝒆 𝒑𝒐𝒍𝒊𝒄𝒆 𝒑𝒐𝒍𝒊𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒐𝒎𝒏𝒊𝒑𝒓𝒆́𝒔𝒆𝒏𝒕𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒕𝒐𝒖𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒅𝒐𝒎𝒂𝒊𝒏𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒗𝒊𝒆 𝒑𝒖𝒃𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆 ».

Ces propos qui font écho à une idée largement soutenue durant le Hirak m’ont valu une arrestation musclée et de graves accusations assorties d’une obligation de signature sur le registre de contrôle judiciaire au niveau d’une caserne relevant de la sécurité intérieure. Autres mesures qui me sont infligées : confiscation de mon passeport, interdiction de quitter le territoire national, interdiction d’écrire ou de diffuser sur les réseaux sociaux et interdiction de participation aux activités politiques où médiatique.

Je me retrouve ainsi accusé injustement d’outrage aux forces de l’ordre, d’offense au président de la République, d’outrage à corps constitué et de propagation de fausses informations de nature à porter atteinte à la sécurité publique !

L’ordonnance de renvoi du juge d’instruction devant le tribunal correctionnel date du 07 janvier 2024. Elle a fait l’objet d’un appel du procureur de la République. 22 mois se sont écoulés et l’instruction est toujours au point mort, au mépris de toutes les procédures pénales et les délais judiciaires. Le juge d’instruction en charge du dossier n’y peut visiblement rien, attendant sans doute les ordres d’en haut.

Tandis que ces affaires trainent, que le pouvoir maintient délibérément comme moyen de pression sur les militants politiques de l’opposition, celles touchant aux intérêts et au personnel du pouvoir sont traitées avec célérité et souvent pour des verdicts bien arrangés !

Le dossier judiciaire du fils du chef de l’Etat a connu un dénouement rapide. L’issue étant connue, le présumé a obtenu un non-lieu et les procédures n’ont duré que quelques jours ! Il s’agit bien sûr du fils du premier magistrat du pays

Dans cet ordre d’idées, les délais impartis à l’instruction du dossier de M. Boualem Sensal, la programmation et le déroulé de son procès laissent à penser que sa libération, sur une décision politique, est imminente. Une éventualité qui ne fera que conforter de nouveau l’idée que la justice en Algérie est loin d’être indépendante, comme le proclament les tenants du pouvoir. Non seulement, elle est sujette à manipulations et aux instrumentalisations, mais elle obéit aux injonctions !

Il est bien clair que lorsqu’il s’agit des intérêts du pouvoir, la justice s’y conforme et les procédures légales n’y comptent nullement. Elles ne servent, en définitive, que de couverture légale.

Je profite l’occasion de ce billet pour rendre un hommage vibrant et sincère aux avocats de la défense qui se sont battus durant toutes ces épreuves des arrestations, aux côtés de tous ceux nombreux qui subissent les poursuites judiciaires ainsi qu’aux côtés des détenus et de leurs famille.

𝐉𝐞 𝐫𝐞́𝐢𝐭𝐞̀𝐫𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐮𝐭𝐢𝐞𝐧 𝐚𝐛𝐬𝐨𝐥𝐮 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥’𝐞𝐧𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐞́𝐭𝐞𝐧𝐮𝐬 𝐝’𝐨𝐩𝐢𝐧𝐢𝐨𝐧𝐬

Gloire à nos martyrs

𝐊𝐚𝐫𝐢𝐦 𝐓𝐚𝐛𝐛𝐨𝐮

Alger, le 26 mars 2025

L’Algérie expulse le vice-consul général du Maroc à Oran

6
AEA
Le Ministère des Affaires étrangères

Le Gérant intérimaire du Consulat général du Royaume du Maroc à Alger, M. Khalid Chihani, a été convoqué jeudi au siège du ministère des Affaires étrangères, où il a été reçu par M. Mokhtar Amine Khelif, Directeur Général du Protocole, qui lui a notifié la décision des autorités algériennes de déclarer persona non grata, le Vice-consul général du Maroc à Oran, indique un communiqué du ministère.

Il a été notifié à M. Chihani « la décision des autorités algériennes de déclarer persona non grata M. Mohamed Isafiani, Vice-consul général du Maroc à Oran, avec l’obligation de quitter le territoire national dans un délai maximal de 48 heures, et ce pour des raisons liées aux comportements suspects de l’intéressé incompatibles avec la nature de l’exercice de ses fonctions au sein de ladite représentation consulaire, et ce en violation des lois algériennes en vigueur en la matière, ainsi que du Droit et des coutumes internationales pertinents, notamment la Convention de Vienne sur les relations consulaires », précise le communiqué.

APS

Répression en Algérie : Boualem Sansal condamné à cinq ans de prison ferme

9
Boualem Sansal. Crédit : Pierrick Abaca

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné, jeudi 27 mars, à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien, rapporte l’AFP. Ce verdict, prononcé par le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger, s’inscrit dans un climat politique marqué par une répression accrue des voix dissidentes. En effet, près de 240 détenus d’opinion croupissent actuellement dans les prisons algériennes, selon les organisations de défense des droits humains.

« La justice a failli »

Détenu depuis le 16 novembre 2024, Boualem Sansal, âgé de 80 ans, était poursuivi pour « atteinte à l’intégrité du territoire algérien », une accusation reposant sur ses déclarations dans un média français d’extrême droite. Il y avait évoqué la thèse marocaine selon laquelle le territoire du Maroc aurait été amputé au profit de l’Algérie sous la colonisation française.

Le parquet avait requis dix ans de prison ferme, mais le tribunal a finalement retenu une peine de cinq ans ainsi qu’une amende de 500 000 dinars algériens.

Me François Zimeray, son avocat français, a immédiatement exhorté le chef de l’Etat algérien Abdelmadjid Tebboune à faire preuve d’ »humanité », espérant une éventuelle grâce présidentielle, une pratique courante en Algérie à l’occasion de l’Aïd.

«Une détention cruelle, vingt minutes d’audience, une défense inexistante, et au final, cinq ans de prison pour un écrivain innocent : une sentence qui trahit le sens même du mot justice», a immédiatement réagi son avocat François Zimeray. «Son âge et son état de santé rendent chaque jour d’incarcération plus inhumain encore. J’en appelle au président algérien : la justice a failli, qu’au moins l’humanité prévale», a-t-il ajouté.

Tout porte à croire que eu égard aux derniers développements, Boualem Sansal sera gracié prochainement. Ce procès organisé à la va vite constitue une porte de sortie pour le pouvoir qui, sans doute, ne s’attendait pas à une telle levée de boucliers depuis l’arrestation de cet écrivain.

Renvoi de procès pour les activistes, pour la plupart maintenus en détention provisoire pendant un ou deux ans et rapidité du traitement du cas Sansal. Le traitement en dit long sur l’impasse auquelle a mené l’affaire Sansal Abdelmadjid Tebboune et ses soutiens.

Une crise diplomatique avec Paris

L’arrestation de Boualem Sansal en novembre avait aggravé les tensions entre l’Algérie et la France. S’en est suivie une série de déclarations de part et d’autres particulièrement virulentes.

Cette détérioration des relations bilatérales avait été provoquée, en premier, par le soutien d’Emmanuel Macron au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, une région disputée entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. En réaction, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur en France et menacé de mesures de rétorsion.

Une répression persistante des libertés en Algérie

Le cas de Boualem Sansal s’inscrit dans un contexte de répression généralisée contre les journalistes, militants et intellectuels critiques du pouvoir algérien. Malgré la fin du mouvement Hirak, les autorités poursuivent leur politique de criminalisation de l’opposition, de l’action politique, voire même de la liberté de la presse, avec des accusations souvent vagues telles que « diffusion de fausses informations », « atteinte à l’unité nationale » ou « intelligence avec l’étranger ».

Plusieurs organisations internationales, dont Riposte Internationale, Amnesty International et Human Rights Watch, dénoncent cette répression qui maintient des centaines de personnes derrière les barreaux pour leurs opinions. À l’approche de l’élection présidentielle de 2024 en Algérie, cette condamnation vient rappeler la fragilité des libertés fondamentales dans le pays.

La rédaction/AFP.

Niger : le général Abdourahamane Tiani officiellement investi président pour cinq ans renouvelables

0
Abdourahamane Tiani
Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie,

Le général de brigade Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a été officiellement investi président de la République du Niger, mercredi 26 mars, pour un mandat de cinq ans renouvelable.

Le Niger tourne une nouvelle page de son histoire avec l’élévation du Général de Brigade Abdourahamane Tiani au grade de Général de Corps d’Armée et son investiture en tant que Président de la République. La cérémonie solennelle s’est tenue ce mercredi 26 mars 2025 à Niamey, marquant une étape clé dans la refondation du pays.

La cérémonie d’investiture s’est tenue à Niamey. Elle a aussi donné lieu à la signature d’ordonnances portant sur la dissolution des partis politiques au Niger et sur l’amnistie de prisonniers politiques et militaires.

La promulgation de la Charte de la Refondation du Niger s’est doublée d’une cérémonie d’investiture pour le général Abdourahamane Tiani – élevé aux fonctions suprêmes de la Nation et de l’armée nigérienne.

Le général Tiani, qui a été élevé au rang de général cinq étoiles, a salué dans son discours un « nouveau départ » pour le Niger.

Le chef de la junte occupera ces nouvelles fonctions pendant cinq ans au moins, en vertu de la Charte qui étend la durée de la transition et permet sa prolongation, selon le secrétaire général du gouvernement, Mahamane Roufai Laouali.

« La Charte a valeur constitutionnelle, en cela qu’elle constitue désormais la loi fondamentale devant régir les pouvoirs publics pendant la période de la refondation. La charte dispose également que la durée de la période de la refondation est fixée à 60 mois à compter de la date de sa promulgation ce 26 mars 2025. Cette durée est modulable, en fonction de la situation sécuritaire et de l’agenda des États du Sahel », indique le secrétaire général du gouvernement.

Dissolution des partis politiques 

Deux ordonnances portant sur la dissolution des partis politiques au Niger et sur l’amnistie de prisonniers politiques et militaires ont été signées par le général Abdourahamane Tiani, qui a insisté sur la nécessité d’une réconciliation nationale. « J’avais évoqué la nécessité pour les Nigériens de pardonner et de se pardonner entre eux pour donc se débarrasser des boulets de la haine et de la rancœur qui tirent le pays vers le bas ».

L’installation de bases militaires étrangères décidée par référendum

Le général Tiani a également annoncé que l’installation de bases militaires étrangères au Niger serait désormais décidée sur la base d’une consultation populaire.

Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie déclarait : « C’est véritablement dans son contenu que la Charte innove. Elle consacre, entre autres, le principe d’un recours au référendum populaire pour permettre au peuple de s’exprimer sur tout projet d’installation de bases militaires étrangères dans notre pays, ou encore des mesures inédites de protection de nos ressources naturelles pour que les Nigériens véritablement profitent de l’exploitation de leurs richesses. Il s’agit véritablement d’un pacte politique et social qui prend en compte nos réalités et nos légitimes aspirations d’un nouveau départ pour un Niger souverain et résolument engagé sur le chemin de son développement. »

Avec RFI

Le détenu d’opinion Cherif Mellal poursuit sa grève de la faim

1
Cherif Mellal

Cherif Mellal est en détention depuis le 19 janvier 2023. Il observe une grève de la faim illimitée depuis le 3 mars 2025. Soit depuis 24 jours.

Son action a pour objectif de réclamer un procès juste, donc sa libération si la justice était la justice. Comme quelque 240 prisonniers d’opinion, Cherif Mellal est victime de cette machine judiciaire actionnée par le pouvoir pour étouffer la société et embastiller les esprits libres.

« Une condamnation à une peine de quatre ans de prison ferme a été infligée à Cherif Mellal par jugement rendu par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi M’hamed en date du 23 octobre 2024, jugement confirmé dans toutes ses dispositions par arrêt rendu par la chambre pénale près la cour d’Alger en date du 25 février 2025. Liberté pour Cherif Mellal et pour tous les détenu.es d’opinion », s’alarme Me Fetta Sadat.

H. A.

DERNIERS ARTICLES

LES PLUS LUS (48H)