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Gabriel Chakra : « Marseille, une mémoire à libérer de ses mythes »

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Gabriel Chakra
Gabriel Chakra

Longtemps, l’histoire de Marseille s’est écrite à la lumière du récit grec, façonnée par la tradition phocéenne et les chroniques de Justin. Dans Marseille phénicienne, publié aux éditions Maïa, Gabriel Chakra propose une relecture audacieuse et solidement étayée : celle d’une cité aux origines bien plus anciennes, ancrées dans la présence phénicienne, longtemps éclipsée par le mythe fondateur hellénique.

Archéologie, linguistique et analyse critique des sources antiques se conjuguent ici pour redonner à la ville une profondeur méditerranéenne plurielle, affranchie des récits dominants. Dans cet entretien accordé au Matin d’Algérie, l’auteur défend une idée forte : Marseille doit être replacée dans le vaste réseau d’échanges des civilisations orientales et méditerranéennes. Un travail d’enquête exigeant, nourri de doute, de rigueur et d’intuition, pour rouvrir le dossier de la mémoire marseillaise — et en libérer la vérité.

Le Matin d’Algérie : Votre livre remet en cause une version très ancrée de l’histoire marseillaise. Qu’est-ce qui vous a conduit à réexaminer cette origine grecque que l’on croyait indiscutable ?

Gabriel Chakra : Le doute ! C’est ce qui m’a conduit à revisiter l’histoire de Marseille. Car, telle qu’elle nous est narrée par Justin, prosateur latin du 2e siècle après notre ère, et auteur du texte essentiel sur la fondation de Marseille « vers 600 avant J.-C. », ce récit suscite le questionnement. D’abord, cette datation est très vague, et oblige ensuite à une étude sérieuse de la Méditerranée.

Justin n’étant point précis, on peut établir sur la base des données géopolitiques une estimation haute, 660 avant notre ère, quand les Phocéens se dotent d’une marine opérationnelle ; et une estimation basse, 546, qui correspond à la prise de Phocée par les armées de Cyrus et la fuite des habitants : c’était la valise ou le cercueil.

Il n’y a pas d’autre façon de calculer.

Le problème, c’est qu’entre ces dates, il y a plus d’un siècle. 115 ans, c’est beaucoup. Que ce soit dans l’Antiquité ou à n’importe quelle époque, sur une telle durée des événements surviennent inévitablement, heureux ou tragiques, qui bouleversent ou modifient les conjonctures politiques, sociales et culturelles d’une région. C’est ce qui m’a frappé en lisant Justin, toujours présenté comme l’abréviateur de Trogue-Pompée, sans autres détails. Pas un mot sur sa personnalité, sur son style ou sa méthode. Des lacunes qu’il fallait combler, si je devais écrire un jour sur le sujet.

Justin a pioché sans vergogne dans les Histoires philippiques de Trogue-Pompée, originaire de Vaison-la-Romaine, une somme de 44 livres portant sur Rome, bien sûr, mais surtout sur le monde oriental, de la Macédoine de Philippe II à Ninus, le fondateur de Ninive, une des plus vieilles cités de Mésopotamie. Tout un espace géographique auquel Justin, qui ne connaissait rien de l’Asie mineure, donne une tournure rhétorique. La rhétorique ne se fonde pas sur le vrai, sur la certitude du fait réel, authentique, mais sur le plausible, le vraisemblable. Aucun historien, à l’exception de Michel Clerc, n’a eu la curiosité de confronter sérieusement les écrits de Justin aux récits d’autres prosateurs de l’Antiquité, de procéder à une analyse scripturaire des faits. Car le récit de Justin contient des invraisemblances, des décalages dans la concordance des âges, sans oublier l’utilisation de la légende (le mariage de Gyptis et Protis, une fable !) C’est précisément ce que fait Justin. Et c’est là où chez moi le doute a sonné l’alerte !

Le Matin d’Algérie : Quelles sont, selon vous, les principales preuves archéologiques ou linguistiques qui attestent d’une présence phénicienne à Marseille avant les Phocéens ?

Gabriel Chakra : Les preuves archéologiques et linguistiques de la présence phénicienne à Marseille sont évidentes, mais soigneusement dissimulées – ou plutôt occultées – par les érudits locaux, universitaires ou appartenant aux élites de la ville.À ce sujet, je voudrais que l’on m’explique ce qu’il y a d’infamant ou de dégradant à admettre une présence phénicienne avant celle des Phocéens. L’origine orientale de Marseille serait-elle si méprisable en l’opposant à la filiation grecque ? J’ai écrit ce livre pour en débattre. Cependant les prétendus « fins connaisseurs » de Marseille ne se manifestent pas. Ni courageux ni téméraires ! L’élément principal à noter, n’en déplaise aux philhellènes, c’est que Marseille était déjà une cité avant l’arrivée des Grecs d’Ionie.

Une cité est un milieu physique et humain où se concentre une population qui organise son espace en fonction de ses besoins et de ses activités, avec la volonté de vivre ensemble. C’est exactement ce qu’était Marseille avant les Grecs. Strabon écrit que les marins grecs parvenus à Marseille « bâtirent un sanctuaire et honorèrent leur déesse Aristaché en la désignant comme prêtresse. » Mais ce qu’il ne dit pas, qui remettrait en cause la version grecque de la fondation de Marseille, c’est qu’un sanctuaire préexistait. Où ? Près de l’ancienne Major, plus précisément rue Rouge, une voie de passage rasée sous le règne de Louis-Philippe. Ce sanctuaire était phénicien. C’est là que fut découverte en 1845 la pierre connue sous le nom de « Tarif de Marseille » (sa photographie illustre la couverture de mon livre) par un maçon, le dénommé Allègre, travaillant dans les entrailles d’une vieille maison érigée à cet emplacement. Je raconte tout cela dans le détail. Ce vestige est la « pierre de Rosette » de Marseille.

Les Phéniciens y avaient un comptoir greffé sur l’économie locale, et le noyau du comptoir était ce sanctuaire où ils se plaçaient sous la protection de leur dieu El (prononcez Il), Baal ou Melkart. La diffusion du culte phénicien était la pierre de touche des alliances commerciales avec les Ligures, auxquels ils livraient tissus, huile, bois de cèdre, métaux précieux, bijoux et armes. Et j’ajoute que leurs navires, bateaux de 25 m de long et 50 rameurs, étaient amarrés dans l’anse de l’Ourse, l’actuelle place de la Joliette, face au Fioul, avant son comblement lors de la percée de la rue de la République, qui relie le Vieux-Port à la Joliette. D’autres navires phéniciens faisaient relâche à Pomègues notamment, le Frioul autrefois appelé « l’ile des Phéniciens ». Les vrais et honnêtes historiens que furent Jean-Baptiste Grosson, Michel Clerc et André Bouyala d’Arnaud ne l’éludent pas. Mais qui les lie ? Qui en fait référence ? À propos des vestiges, vous noterez la découverte en 1856 d’une pierre semblable au « Tarif », dans les fondations de la boulangerie Saint-Victor de M. Meiffredy, à l’angle du boulevard de la Corderie et de l’abbaye éponyme. Qui en parle ? Qui en fait référence ? Rien n’est affirmé ici qui ne soit corroboré par des faits précis et datés.

Il est tout à fait vraisemblable que la fondation de Marseille ait été précédée par la création d’un ou de plusieurs comptoirs exploités avant l’arrivée des Phocéens. Ceux-ci n’ont fait que suivre les voies phéniciennes dans leur reconnaissance de l’Occident. On ne part pas d’un point A (Phocée) vers un point B (Marseille) distant de 2 500 km, si celui-ci n’existe pas.

Pour ce qui est de la linguistique, le mot Massalia est la transposition hellénisée de l’ancienne dénomination du lieu où débarquèrent les marins ioniens, mais ce nom ne s’explique par aucun radical grec. On me l’a confirmé à Athènes.

La vérité est que MarsaElia était cette ancienne dénomination. Partout en Méditerranée où le nom d’une ville, généralement un port, porte le radical Marsa, cette ville est d’origine phénicienne.

C’est le cas de Marsa Matrouh en Égypte, de Marsaxlokk à Malte, de Marsala en Sicile, de La Marsa en Tunisie, de Mers-el-Kébir en Algérie. Pourquoi Marseille ferait-elle exception ?

Le Matin d’Algérie : Vous évoquez un “sanctuaire phénicien” sur le site de la future Massalia. Où situeriez-vous ce lieu et quels indices en témoignent ?

Gabriel Chakra : Le sanctuaire phénicien, mentionné plus haut, était à côté de la Vieille Major, à proximité de l’actuelle cathédrale de la Major.

Le Matin d’Algérie : Pourquoi, selon vous, cette dimension phénicienne de l’histoire marseillaise a-t-elle été si longtemps occultée ou minimisée par les milieux académiques ?

Gabriel Chakra : La dimension phénicienne de l’histoire de Marseille a été occultée par les milieux académiques pour une raison simple : il est plus prestigieux, à leurs yeux, de se rattacher à une filiation grecque, ou gréco-romaine, qu’à celle d’un peuple de race sémitique. J’y décèle un petit relent de xénophobie. Le paradoxe est que Marseille est définie par ceux-là mêmes comme une ville cosmopolite et pluriethnique !

Le Matin d’Algérie : Vous parlez d’un “refus idéologique” de reconnaître cette filiation sémitique. Pensez-vous qu’il existe encore aujourd’hui un biais culturel ou identitaire dans la manière dont on enseigne l’histoire méditerranéenne ?

Gabriel Chakra : Il n’y a pas UNE mais SEPT Méditerranées : la mer d’Alboran (la passe de Gibraltar), la mer des Baléares, la mer Tyrrhénienne, la Méditerranée Ouest, la mer Ionienne, l’Adriatique et la mer Égée. Toutefois, au lieu d’enseigner l’histoire de ce Bassin à travers ses SEPT mers, chacune ayant sa particularité et son histoire, on la considère dans sa globalité, c’est-à-dire sur 3 800 km, de Tyr à Gibraltar. Manière d’occulter les « sauts de puces » qui ont permis aux Phéniciens, dès le XIIe siècle avant notre ère, d’étape en étape, de fonder villes et comptoirs.

Le Matin d’Algérie : Dans votre livre, vous évoquez une “extravagance de la mémoire marseillaise”. Qu’entendez-vous par là ? Marseille serait-elle victime de sa propre mythologie grecque ?

Gabriel Chakra : C’est à cause de la manière dont on enseigne l’histoire méditerranéenne que j’invoque une « extravagance de la mémoire marseillaise ». Il est temps de remettre cette ville dans son axe véritable, sur sa bonne échelle, la vraie. Comme je l’écris, « ils ne peuvent, et sans doute ne le souhaitent-ils pas, s’affranchir d’une spécificité identitaire et culturelle, ce qui les amènerait à se renier. La tradition pèse ici lourdement. C’est elle qui dicte sa loi ! » Oui, Marseille est victime de sa mythologie grecque. L’héritage de Justin et consorts !

Le Matin d’Algérie : Votre démarche s’apparente à une “contre-enquête”. Comment avez-vous procédé concrètement ? Quelles sources, archives ou terrains avez-vous explorés ?

Gabriel Chakra : Jeune journaliste en 1969, je lisais et entendais dire que Marseille était d’origine grecque. Happé par mon travail, je n’avais ni le temps ni la compétence pour examiner le sujet. Je l’ai donc abandonné avant d’y revenir il y a une dizaine d’années.

Je vous ai parlé du doute. Il y avait aussi une grande part d’intuition après avoir lu l’Abrégé des histoires philippiques de Justin… Pour mettre tout cela en lumière, il m’a fallu du temps, la lecture de nombreux livres, une véritable contre-enquête qui m’a demandé une somme de travail considérable. Je répète que la démarche de Justin était littéraire et non point historique. C’était « ça » qu’il fallait d’abord débusquer, puis dénoncer, et entamer le récit sur une base nouvelle.

Le Matin d’Algérie : Le rapport entre Marseille et Carthage que vous établissez redessine la carte des influences méditerranéennes. Comment cette lecture pourrait-elle changer la perception que les Marseillais ont de leur ville ?

Gabriel Chakra : Dans sa longue histoire, Marseille s’est trouvée en contact, tantôt amical, tantôt concurrentiel, souvent hostile avec les Carthaginois, sans pour autant cesser les relations commerciales… Aujourd’hui, faute d’être informés en toute objectivité, la quasi-totalité des Marseillais ignorent ces liens commerciaux. La seule perception qu’ils ont de leur ville est l’horizon grecque. C’est une obsession !

Le Matin d’Algérie : On connaît votre parcours de journaliste et de chercheur indépendant. En quoi cette double expérience a-t-elle nourri votre méthode d’investigation historique ?

Gabriel Chakra : Ce que je vous dis là explique ma méthode. Celle-ci est fondée sur mes connaissances certes, mais aussi sur la logique, le bon sens, la déduction.

Le Matin d’Algérie : Certains historiens pourraient vous reprocher une lecture trop “symbolique” ou “interprétative” des faits. Que leur répondez-vous ?

Gabriel Chakra : Je leur réponds qu’il n’y a rien de symbolique dans mon livre Marseille phénicienne. Tout ce qui est affirmé est corroboré par des faits précis et datés. D’ailleurs, le livre récent d’Eitan Burstein, L’Étymologie de Marseille (2024), conclut à une « probable origine phénicienne » de la ville. Je suis ravi qu’il abonde dans mon sens.

Le Matin d’Algérie : En filigrane, votre ouvrage interroge aussi notre rapport à l’identité. Derrière l’histoire phénicienne de Marseille, n’y a-t-il pas un appel à repenser la Méditerranée comme un espace métissé, partagé ?

Gabriel Chakra : Mon récit traite effectivement de l’identité de Marseille. On ne peut plus continuer à penser et encore moins à écrire l’histoire de la plus ancienne ville de France sur le canevas traditionnel. Comme je le dis dans ma conclusion, il faut la replacer dans un mouvement plus général, où tous les peuples ont leur place.

Le Matin d’Algérie : Enfin, après Marseille phénicienne, avez-vous un autre chantier d’écriture en cours ? Peut-on s’attendre à une suite ou à une exploration d’autres ports méditerranéens liés aux Phéniciens ?

Gabriel Chakra : Je viens de terminer le manuscrit de mon prochain livre : Marseille, le soleil et le sang, 3 000 ans de tragédies. Des Phéniciens à nos jours, la vieille cité marchande a subi nombre d’épreuves : déferlement d’envahisseurs, saccages et incendies, peste et choléra, bombardements, destruction des vieux quartiers, etc. Mais avec toujours cette aptitude au rebond qu’elle puise dans son énergie, sa force vitale. Cette ville est un miracle !

Entretien réalisé par Djamal Guettala 

Gabriel Chakra est journaliste et historien marseillais. Après plus de trente ans au quotidien Le Méridional, il a contribué à documenter la vie locale et à valoriser le patrimoine de Marseille. Auteur de plusieurs ouvrages, dont Marseille phénicienne : Chronique d’une histoire occultée, il explore les facettes méconnues de l’histoire de la ville. Membre correspondant de l’Académie des Lettres, Sciences et Arts de Marseille, il se distingue par son engagement pour la mémoire et la culture locales.
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Kaylia Nemour, l’Afrique s’élève sur les barres du monde

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Kaylia Nemour
Kaylia Nemour sacrée en or

À Jakarta, sous les projecteurs des Championnats du monde de gymnastique artistique 2025, le drapeau algérien s’est hissé pour la première fois au sommet du podium mondial. Kaylia Nemour, 18 ans, vient de remporter la médaille d’or aux barres asymétriques.

En un instant, elle entre dans l’histoire : première gymnaste africaine à devenir championne du monde. Une prouesse qui dépasse le cadre du sport pour devenir symbole d’espoir et de renaissance pour tout un continent.

Une double appartenance, un choix de cœur

Née à Saint-Benoît, en France, de parents algériens, Kaylia Nemour a très tôt révélé un talent exceptionnel. Formée dans le système français, elle a rapidement gravi les échelons, se distinguant par une technique fluide et une élégance rare. Pourtant, en 2023, après des différends avec la fédération française, elle décide de représenter l’Algérie. Ce choix audacieux, motivé par un attachement profond à ses origines, a ouvert une nouvelle page de son parcours.

« Je voulais montrer que les rêves n’ont pas de frontières », confiait-elle à ses débuts sous le drapeau algérien. Derrière cette phrase simple, se cache une volonté farouche de redonner sens à la fierté nationale et d’incarner la possibilité d’un destin africain dans un sport dominé depuis toujours par les grandes puissances.

L’éclat d’un exploit

Le 23 octobre 2025 restera une date historique. Sur les barres asymétriques, son agrès de prédilection, Kaylia exécute un enchaînement d’une fluidité impressionnante, alliant légèreté et puissance. Son score de 15,566 points la place devant les Américaines et les Chinoises, habituées des podiums mondiaux. En se couronnant à Jakarta, elle inscrit l’Algérie et l’Afrique dans une histoire jusqu’ici écrite ailleurs.

Ce n’est pas seulement une victoire sportive. C’est une démonstration éclatante du potentiel africain, souvent sous-estimé, dans des disciplines techniques et artistiques. L’exploit de Kaylia Nemour résonne bien au-delà des frontières : il rappelle que l’excellence peut éclore partout, pour peu qu’on lui offre une chance.

Un symbole pour la jeunesse

Pour de nombreux jeunes Algériens, notamment les filles, Kaylia devient un modèle. Elle incarne la persévérance, la rigueur, mais aussi la liberté de choisir son chemin. Dans un monde où le sport féminin africain reste souvent en marge, son triomphe a valeur de manifeste. À travers elle, c’est toute une génération qui se découvre capable d’atteindre les plus hauts sommets sans renier ses origines.

En remportant ce titre, la jeune championne ouvre une brèche dans l’imaginaire collectif : celui d’une Afrique compétitive, digne, créative, capable de briller sur les scènes les plus exigeantes.

L’après-Jakarta : un nouvel horizon

Reste à savoir si cet exploit trouvera un prolongement durable. L’Algérie, qui voit naître là une ambassadrice d’exception, devra investir dans la formation, les infrastructures et l’encadrement. Car Kaylia Nemour n’est pas qu’une étoile filante : elle est le signe d’une possible révolution culturelle dans le sport africain.

À Jakarta, en une minute et trente secondes suspendues, elle a réécrit l’histoire. Désormais, le monde sait qu’une jeune fille venue d’Algérie peut, par la grâce et la détermination, faire vibrer les barres du monde.

Djamal Guettala 

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Tunisie : l’Association des femmes démocrates suspendue…

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Les femmes tunisiennes victimes de l'arbitraire du régime de l'autocrate Kaïs
Les femmes tunisiennes victimes de l'arbitraire du régime de l'autocrate Kaïs

Les autorités tunisiennes ont décidé de suspendre pour un mois les activités de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), suscitant une vive réaction de la part de ses responsables et du milieu associatif. L’annonce a été confirmée par la présidente de l’association, Raja Dahmani, dans un entretien avec Ultrasawt le 24 octobre 2025.

Selon Mme Dahmani, la décision est intervenue sans avertissement préalable et fait suite à des demandes répétées de présenter des documents relatifs aux activités de l’association, dans le cadre du décret n°88 régissant le fonctionnement des associations en Tunisie. L’association avait déjà été convoquée en novembre 2024 pour fournir ces informations et s’était conformée à toutes les exigences légales à ce moment-là. La nouvelle injonction de présenter des documents supplémentaires a été perçue comme un acte arbitraire.

« Nous avons toujours œuvré dans la transparence et conformément à la loi tunisienne pendant 36 ans », a insisté la présidente. Elle a également souligné que la suspension met en péril quatre centres d’accueil pour les femmes victimes de violence, alors que la Tunisie connaît une recrudescence inquiétante des violences envers les femmes.

La secrétaire générale de l’ATFD, Hala Ben Salem, a corroboré ces propos en affirmant que tous les rapports financiers et administratifs de l’association sont en règle et publiés conformément à la loi. Elle a indiqué que l’association contestera juridiquement la décision et fournira tous les documents requis. Dans une publication sur Facebook, elle a dénoncé le caractère politique de cette mesure, visant selon elle à museler les voix féministes et les acteurs de la société civile.

Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de pression sur les associations et organisations indépendantes en Tunisie. Plusieurs ONG et groupes civiques ont déjà été visés par des mesures similaires, limitant leur capacité d’action et leur rôle de soutien auprès des populations vulnérables. L’ATFD n’est pas la seule à subir ces restrictions : en août-septembre 2025, l’association « Voix des femmes » avait temporairement interrompu ses activités pour les mêmes raisons.

Selon les organisations internationales telles que Human Rights Watch et Amnesty International, les autorités tunisiennes recourent depuis plusieurs années à des mesures bureaucratiques et judiciaires pour restreindre le travail de la société civile, notamment dans les domaines de la défense des droits humains et de la protection des femmes.

Pour les responsables de l’ATFD, la suspension constitue un entrave directe aux droits des femmes et menace l’existence même des programmes de soutien et d’accompagnement pour les victimes de violences. La présidente de l’association a rappelé que ce type de décision affaiblit la société civile et compromet la protection des femmes en Tunisie.

Alors que l’ATFD prépare son recours, la communauté associative et les défenseurs des droits humains observent avec inquiétude l’évolution de cette affaire, qui pourrait devenir un baromètre de l’espace civique et des libertés publiques dans le pays.

Mourad Benyahia 

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Hoda Vakili : « Ses Yeux ouvre un regard universel sur la liberté et la condition féminine »

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Le roman Ses yeux

Ses Yeux, chef-d’œuvre de Bozorg Alavi, figure majeure de la littérature iranienne moderne, dépasse la simple fiction. Publié en 1952, ce roman reste très célébré en Iran, mais ce qui avait été oublié, c’était de le traduire en français. Grâce à la traduction de Hoda Vakili, le public francophone découvre enfin une œuvre qui mêle intimité et politique avec une justesse rare.

À travers Faranguis, femme déchirée entre désir de liberté et poids des conventions imposées par le regard masculin, Alavi tisse un récit où l’intime dialogue avec le politique, où l’art devient miroir des contradictions d’une société en mutation. À travers le prisme de l’amour, de la mémoire et de la résistance culturelle, le roman peint une époque tourmentée de l’histoire iranienne, et trouve une résonance nouvelle à l’ère du mouvement « Femme, vie, liberté ». Pour Hoda Vakili, née à Ispahan au cœur de la guerre, traduire Ses Yeux n’est pas seulement un exercice linguistique, mais un acte de transmission qui rappelle combien la littérature iranienne peut porter les combats universels pour la dignité et l’émancipation. Ses Yeux est Aujourd’hui édité chez Kidsocado 2025  Au Canada ,Disponible sur la plate-forme Amazon et Fnac 

Le Matin d’Algérie : Comment avez-vous découvert le roman Ses Yeux et qu’est-ce qui vous a donné envie de le traduire en français ?

Hoda Vakili : J’ai découvert Ses Yeux en explorant les classiques de la littérature iranienne moderne. Ce roman m’a frappée par sa profondeur et par la manière dont Alavi mêle l’histoire intime d’une femme à la mémoire collective de son pays. À travers le destin de Faranguis et le mystère d’un tableau, il raconte la tension entre amour, art et engagement politique.

J’ai voulu le traduire pour partager avec les lecteurs francophones cette œuvre universelle, où l’émotion individuelle rejoint la quête de liberté et de vérité d’un peuple.

Le Matin d’Algérie : Bozorg Alavi est un écrivain engagé, exilé, censuré. Que représente-t-il pour vous, en tant qu’Iranienne et traductrice ?

Hoda Vakili : Bozorg Alavi dépasse le simple statut d’écrivain : il est une mémoire vivante de l’Iran moderne et un témoin lucide des blessures de l’exil et de la censure. En tant qu’Iranienne, je le vois comme un intellectuel qui a osé défier les interdits de son temps et qui a payé le prix fort par la prison et l’exil. Son parcours rappelle celui de toute une génération d’artistes et de penseurs contraints de quitter leur pays pour que leurs voix subsistent.

En tant que traductrice, ce qui m’émeut profondément, c’est cette double tension dans son œuvre : d’un côté, un ancrage dans la réalité iranienne — avec ses injustices, ses luttes politiques et son androcratie — et, de l’autre, une écriture ouverte aux influences européennes, une modernité littéraire qui rapproche ses textes des grandes voix du XXᵉ siècle. Alavi allie réalisme et profondeur psychologique : dans Ses Yeux, par exemple, un simple tableau devient le miroir des contradictions d’une société.

Traduire Alavi, c’est faire entendre une voix qui a traversé la répression et l’exil tout en transformant la douleur en art. C’est un acte de transmission, permettant aux lecteurs francophones d’accéder à une littérature de résistance et de dialogue avec notre présent.

Le Matin d’Algérie : Le personnage de Faranguis est au cœur du récit. Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour restituer sa voix, ses nuances et ses contradictions ?

Hoda Vakili : Faranguis est un personnage complexe : moderne et éduquée, mais confrontée à un regard masculin qui pèse sur chaque choix. Traduire sa voix demandait un équilibre subtil : préserver sa force tout en respectant sa fragilité.

Le persan possède une musicalité et une pudeur difficiles à transposer en français. J’ai travaillé sur le rythme, les silences et la nuance pour que le lecteur sente à la fois sa lucidité et ses tensions intérieures. Faranguis est à la fois le miroir d’une société en mutation et un symbole universel de résistance personnelle.

Le Matin d’Algérie : Quelle image de la femme iranienne ce roman projette-t-il ? Et comment résonne-t-elle aujourd’hui, à l’ère du mouvement « Femme, vie, liberté » ?

Hoda Vakili : Ses Yeux montre la femme iranienne à travers Faranguis, éclairée, cultivée, mais entravée par le regard traditionnel de la société sur elle. Ce n’est pas l’androcratie au sens strict qu’elle affronte, mais la domination symbolique du regard masculin qui limite ses choix.

Aujourd’hui, le mouvement Femme, vie, liberté prolonge ce combat. Le roman résonne encore, rappelant que la liberté commence souvent par la résistance aux contraintes sociales et au silence imposé.

Le Matin d’Algérie : Le roman mêle l’intime et le politique. Comment avez-vous travaillé pour conserver ce double registre dans la traduction ?

Hoda Vakili : Pour traduire Ses Yeux tout en respectant à la fois la dimension intime et politique, j’ai d’abord cherché à saisir l’esprit global du roman : chaque émotion et chaque expérience personnelle de Faranguis reflètent la pression sociale et les contraintes d’une époque. Sa vie intérieure — souvenirs, sentiments, pensées — est tout aussi importante que le contexte social et politique — l’androcratie, les discriminations, et les limites imposées par le regard traditionnel de la société. Dans ma traduction, je n’ai pas voulu me limiter à restituer le sens littéral des mots. J’ai cherché à faire sentir les tensions et contradictions sous-jacentes afin que le lecteur francophone perçoive à la fois l’empathie pour Faranguis et la complexité du cadre historique et social qui façonne ses choix. Chaque phrase, même un simple dialogue, devient une occasion de conjuguer sphère personnelle et poids collectif. Le choix des mots, le rythme des phrases, ainsi que la traduction des silences et des regards servent à immerger le lecteur dans l’intimité de Faranguis tout en lui faisant ressentir l’impact des enjeux sociaux et politiques sur sa vie.

Le Matin d’Algérie : Traduire, c’est souvent « choisir ». Y a-t-il un passage ou un mot persan particulièrement difficile à rendre en français ?

Hoda Vakili : La traduction implique toujours des choix. Certains mots ou expressions persans, porteurs d’une charge culturelle ou émotionnelle intense, sont difficiles à restituer pleinement en français.

Par exemple, les nuances de politesse ou de distance entre les personnages, codifiées dans le persan, perdent leur subtilité si l’on traduit littéralement. De même, certains termes reflètent la perception masculine de la femme ou des tensions psychologiques précises, et il est délicat de trouver un équivalent français qui conserve exactement la même intensité.

Dans ces cas, j’ai souvent privilégié l’esprit ou l’atmosphère plutôt que la forme exacte, et j’ai parfois ajouté de brèves notes explicatives pour que le lecteur francophone saisisse la charge culturelle.

Le roman de Bozorg Alavi se situe dans un cadre relativement occidental, avec des personnages utilisant parfois des expressions françaises. La traduction des mots eux-mêmes n’a donc pas toujours posé problème. Mais le véritable défi a été de transmettre le contraste entre l’apparence moderne des personnages et le regard traditionnel de la société sur eux, exercice exigeant qui demande à la fois sensibilité et précision.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes née à Ispahan, au cœur de la guerre. Votre parcours personnel influence-t-il votre manière de traduire et de transmettre la mémoire iranienne ?

Hoda Vakili : Mon enfance à Ispahan, entourée de zones militaires et marquée par la guerre, a profondément façonné ma perception de la littérature et de la traduction. Grandir dans un environnement instable et violent m’a appris à percevoir les nuances humaines et psychologiques des personnages et à apprécier la valeur du récit.

Le Matin d’Algérie : Que cherchez-vous à travers vos traductions ?

Hoda Vakili : Lorsque je traduis, je cherche à transmettre non seulement les mots, mais aussi l’atmosphère historique, sociale et culturelle que l’auteur a créée, ainsi que les émotions réelles des personnages : de l’angoisse à l’espoir, de la douleur à l’amour. Cette expérience transforme la traduction en un vecteur de mémoire et d’humanité, un pont permettant au lecteur francophone de s’identifier à ce monde et à ces émotions.

Ma vie personnelle en tant que femme iranienne ayant vécu la guerre me permet de saisir les couches profondes des textes et de rendre plus intensément l’expérience de la condition iranienne. La traduction devient ainsi bien plus qu’un simple transfert linguistique : elle devient un vecteur de l’âme, de l’histoire et de l’expérience vécue iranienne.

Le Matin d’Algérie : Traduire Ses Yeux, est-ce aussi un acte de résistance ?

Hoda Vakili : Oui. Alavi a écrit malgré la censure et l’exil. Traduire son œuvre aujourd’hui, c’est prolonger sa résistance, faire entendre sa voix et partager l’expérience iranienne au-delà des frontières, malgré les obstacles à la diffusion dans son pays.

C’est aussi un moyen de rappeler que la littérature peut être un espace de liberté et de contestation, où les mots deviennent armes contre le silence. Chaque phrase traduite est un geste pour que cette mémoire, souvent réprimée, continue de vivre. Enfin, c’est un acte de solidarité avec toutes celles et ceux qui, en Iran ou ailleurs, voient leur voix étouffée par la censure.

Le Matin d’Algérie : Que peut apporter la lecture de Bozorg Alavi au lecteur francophone qui ne connaît pas l’histoire et la société iraniennes ?

Hoda Vakili : Les textes d’Alavi plongent le lecteur dans l’histoire sociale et politique de l’Iran au XXᵉ siècle, révèlent tensions et résistances, et dépassent les clichés. Ses Yeux montre un pays riche en culture, avec des villes comme Ispahan ou Chiraz, et fait ressentir la résilience et la quête de liberté de ses habitants, en particulier des femmes. Lire Alavi, c’est aussi découvrir les subtilités de la vie quotidienne, les codes sociaux, les aspirations et frustrations de chacun. Cela permet de comprendre comment la mémoire individuelle s’inscrit dans la mémoire collective. Le lecteur francophone peut percevoir la complexité de la société iranienne, ses contradictions et son dynamisme culturel.

Le Matin d’Algérie : La censure et l’exil traversent l’œuvre d’Alavi. Pensez-vous que traduire aujourd’hui ce roman soit aussi une manière de résister ?

Hoda Vakili : Bien sûr. Traduire Ses Yeux est un acte de résistance face à la censure et à la répression. Alavi a vécu dans un contexte de contraintes politiques, de censure et d’exil. Traduire son roman en français permet de transmettre cette voix de résistance et de faire accéder aux lecteurs hors d’Iran à cette expérience historique et culturelle. Ce travail dépasse la simple dimension littéraire : il restitue une vérité historique et sociale souvent limitée en Iran. La traduction permet de franchir ces barrières et de faire parvenir le message du roman au monde, comme si le texte exprimait la douleur et les combats du présent. Autrement dit, traduire Ses Yeux n’est pas seulement un transfert linguistique ; c’est prolonger la résistance culturelle et sociale de l’auteur. Ce roman est à la fois la voix du passé et un message pour aujourd’hui, montrant que l’art et la littérature restent des instruments de liberté même sous répression.

Le  Matin d’Algérie : Vous avez déjà traduit d’autres textes, français et persans. Qu’est-ce qui distingue le travail sur un chef-d’œuvre comme Ses Yeux d’autres projets ?

Hoda Vakili :L’expérience de traduction de Ses Yeux diffère nettement de celle des autres textes que j’ai traduits. Travailler sur une œuvre majeure présente des défis qui n’existent pas pour des textes ordinaires.

Le poids historique et culturel est immense : chaque mot, chaque phrase et même le rythme portent une charge culturelle et historique qu’il faut restituer. La complexité des personnages, notamment Faranguis, exige une attention exceptionnelle pour préserver leur subtilité, contradictions, espoirs et univers psychologique. Traduire Ses Yeux demande une empathie profonde, une compréhension du contexte historique et social et la préservation de l’authenticité artistique et philosophique de l’œuvre. Ce n’est pas seulement convertir des mots : c’est restituer une expérience humaine et culturelle, avec toutes ses nuances et sa profondeur.

Le Matin d’Algérie : Enfin, quel vœu formulez-vous pour cette traduction ?

Hoda Vakili :Je souhaite que cette traduction permette aux lecteurs francophones de découvrir l’histoire et la culture iranienne, en ressentant l’empathie pour Faranguis et son combat. J’espère qu’elle suscitera curiosité et engagement, donnant envie de découvrir d’autres textes iraniens et de comprendre les enjeux contemporains du pays. Mon vœu ultime est que ces œuvres, souvent méconnues, trouvent enfin leur place sur la scène mondiale et soient reconnues pour leur richesse littéraire et historique. Je souhaite aussi que cette traduction serve de pont culturel, favorisant un dialogue entre les mondes iranien et francophone, et montrant que, malgré la distance et les barrières politiques, la littérature reste un outil universel pour comprendre, ressentir et partager des expériences humaines. Enfin, j’espère qu’elle inspire d’autres traducteurs et lecteurs à s’ouvrir à des textes engagés, porteurs de mémoire et de résistance, qui nourrissent à la fois l’esprit et le cœur.

Entretien réalisé par Djamal Guettala 

Hoda Vakili, née à Ispahan en 1981. Son enfance, marquée par la guerre et la vie dans des zones militaires, l’a conduite très tôt vers la lecture et l’imaginaire. Les romans français — Hugo, Zola, Balzac, Sartre, Camus — ont été ses compagnons fidèles. Après des études en peinture et une expérience de rédaction artistique, elle choisit de se consacrer à la traduction, convaincue que la littérature peut créer des ponts entre les cultures.

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Dzaïr Media City !

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Répression en Algérie
Répression tous azimuts, mise au pas de la presse... le pouvoir a instauré un climat autoritaire.

L’Algérie vient de fêter ce 22 octobre la Journée nationale de la presse. Comme tout le monde ne le savait pas, au premier rang desquels je suis, cette date retenue est un souvenir du premier numéro du journal Résistance algérienne paru en 1955. Pour cette année-là, je ne retiens que la date de ma naissance. 

Heureusement que dans la majorité des cas nous maîtrisons nos pieds, retenons nos mains et fermons la bouche face à des imbéciles dangereux. Nos pieds en prendraient une crampe, nos mains une tendinite et notre langue serait muette de stupéfaction.

Par son discours du jour, c’est numéroté, il y en a 365 dans l’année, notre Abdelmadjid exprime :

« sa profonde estime pour cette profession noble et sa fierté envers les femmes et les hommes du secteur de l’information, qui accomplissent leur devoir au service de notre pays et défendent les causes nationales, avec intégrité et professionnalisme, par fidélité au message des Chouhada, garantissant ainsi le droit des citoyens à une information nationale objective, intègre et responsable ».

Tout semblerait légitime et heureux pour la presse mais vous l’avez remarqué, le verbe fêter n’est pas opportun pour une presse totalement muselée pour certains titres et entièrement sous emprise volontaire pour la majorité des autres.

Et on continue :

« une tradition annuelle témoignant de l’intérêt porté par l’État à ce secteur vital et traduisant sa reconnaissance pour les efforts de ses enfants journalistes, correspondants, techniciens et fonctionnaires, à travers l’ensemble des établissements publics et privés et dans toutes les wilayas du pays ». 

Et je pourrais rajouter un paquet de paragraphes de cette insulte à notre intelligence tant nous ne serions pas capables de voir la réalité et d’entendre une si grossière supercherie. Comme dans tous mes articles je qualifierais cela de clownerie mais, paradoxalement, qui ne me fait pas rire du tout. 

Allez, je ne pas résister, une troisième et dernière pour la route :

« les médias nationaux ont, en toute circonstance, prouvé qu’ils étaient un rempart inexpugnable face aux campagnes malveillantes et tendancieuses visant à ternir l’image de notre pays, à porter atteinte à son histoire et à remettre en cause ses positions, et ce, grâce aux efforts des professionnels du secteur, qui ont toujours pleinement accompli leur devoir, tout en encadrant, grâce à leur expérience et à leur savoir-faire, et blablala ».

Il ne peut y avoir de respect à la tradition, sans une annonce finale. Et savez-vous ce qu’est cette décision qui inaugure une ère nouvelle pour la presse algérienne libre, objective et indépendante ? Le ministre annonce un projet de construction d’une nouvelle cité de la communication qui sera baptisée Media City.

Voici sa feuille de route : 

« l’accompagnement du secteur de la Communication par l’État permettra de consolider les droits garantis aux journalistes, dans l’exercice de leur mission d’information, dans le respect de la loi, de la déontologie de cette noble profession et des droits et libertés, loin des discours de discrimination, de division et de haine ».

Je suis peiné de ne pas avoir assisté à cette cérémonie, vraiment. Je suis interdit d’entrée sur un territoire qui me condamne pour des propos indignes envers la presse algérienne. Tout le monde a droit aux erreurs et je me mettrais à genoux pour me faire pardonner. À mes côtés, mes compagnons de pénitence que sont le directeur de la publication et les rédacteurs. Ils sont plus jeunes et pourront s’agenouiller plus facilement.

J’aurais tellement aimé poser cette question au ministre de la Communication, Zoheir Bouamama : combien de journalistes et auteurs de blogs, menacés, jugés et incarcérés ? Combien de journalistes se sont autocensurés ? Et de bien d’autres questions. 

Gloire à nos garants de la presse, gloire aux journées commémoratives de la presse. J’annonce aux lecteurs la prochaine date de la représentation du cirque, tout à fait appropriée, le 1er novembre, jour d’Halloween. 

Et là, j’entends  une voix forte et menaçante de Zoheir Bouamama me dire, « On vient à peine de te pardonner tes écarts à la grande démocratie algérienne que tu recommences à l’insulter…/…Le 1er novembre, c’est la commémoration des morts pour la patrie ! ». 

Mince alors, c’est tout le calendrier qui y passe pour la gloire de notre vaillant pays ?

Boumediene Sid Lakhdar

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Le Polisario met en garde le Conseil de sécurité : rejet du projet de résolution américain et menace de retrait du processus politique

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Tebboune et Brahim Ghali, le chef du Polisario
Tebboune et Brahim Ghali, le chef du Polisario

​ Le Front Polisario qui se présente comme le représentant légitime et unique du peuple sahraoui, a adressé une lettre officielle au Président du Conseil de sécurité des Nations Unies, S.E. l’ambassadeur Vassily Nebenzia (Représentant permanent de la Fédération de Russie), datée du 23 octobre 2025.

Cette missive exprime la position ferme de rejet à l’égard du projet de résolution diffusé par les États-Unis d’Amérique concernant la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO).

​Rédigée par le Dr. Sidi Mohamed Omar, Représentant du Front Polisario auprès de l’ONU et coordinateur avec la MINURSO, la lettre affirme que le projet de résolution « constitue un écart grave et sans précédent » non seulement par rapport aux principes du droit international régissant la question du Sahara Occidental en tant que question de décolonisation, mais aussi par rapport à la base sur laquelle le Conseil de Sécurité traite ce dossier. Le Polisario souligne que le texte proposé contient des éléments qui « minent les fondements du processus de paix des Nations Unies » et constituent une violation dangereuse du statut juridique international du territoire.

​Réaffirmation du droit à l’autodétermination

​Le Polisario rappelle dans sa lettre les fondations établies par le Conseil de Sécurité pour le processus de règlement, à savoir des « négociations sous les auspices du Secrétaire Général sans conditions préalables et de bonne foi », visant à parvenir à une solution « garantissant l’autodétermination du peuple sahraoui ». Le Front s’appuie sur la Cour Internationale de Justice qui a confirmé que la souveraineté sur le Sahara Occidental « appartient exclusivement au peuple sahraoui », jouissant d’un droit à l’autodétermination inaliénable.

​Par conséquent, le Polisario rejette toute approche qui imposerait un cadre ou des résultats préalables aux négociations ou qui entraverait l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination, les qualifiant d' »approches totalement inacceptables ».

​Menace de retrait et appel à des négociations crédibles

​Adoptant une posture ferme, le Front Polisario déclare explicitement que « si le projet de résolution est adopté sans prendre en compte ni traiter effectivement les éléments susmentionnés, il ne participera à aucun processus politique ou négociation sur la base du contenu de ce projet de résolution. »

​En conclusion, le Front   Polisario exhorte toutes les parties prenantes à « user de leur influence de manière constructive pour créer les conditions nécessaires » permettant aux deux parties (Front Polisario et Maroc) de s’engager dans « des négociations sérieuses, crédibles et limitées dans le temps, sans conditions préalables et de bonne foi, sous les auspices des Nations Unies. » Le Front  Polisario insiste sur le fait que cette voie, visant une solution politique juste et mutuellement acceptable qui garantisse l’autodétermination du peuple sahraoui, est « la seule voie saine qui mènerait à l’instauration d’une paix juste et durable dans notre région. »

​Cette lettre décisive intervient après que le Front Polisario a soumis une proposition élargie au Secrétaire Général de l’ONU le 20 octobre 2025, témoignant de sa bonne foi et de sa volonté de s’engager positivement dans le processus de paix, tout en réaffirmant son engagement envers une paix juste et durable.

La rédaction

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Baléares : plus de 90 mineurs algériens non accompagnés placés sous tutelle administrative 

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Tandis que le rapatriement de sept adolescents fait l’objet d’une demande exceptionnelle de l’Algérie, plus de 90 mineurs algériens non accompagnés sont  placés sous tutelle administrative aux Baléares, selon le  média espagnol en ligne El Confidential 

 L’arrivée de sept adolescents algériens à Ibiza, en septembre, à bord d’un bateau de plaisance volé et la diffusion de vidéos de leur traversée sur les réseaux sociaux, ont mis en lumière une situation migratoire déjà critique aux Îles Baléares. Cet événement inhabituel a conduit le gouvernement algérien à solliciter auprès du parquet espagnol le rapatriement exceptionnel de ces mineurs, âgés de 14 à 17 ans, à la demande de leurs familles.

​Cette démarche est d’autant plus singulière qu’elle contraste avec la situation de centaines d’autres mineurs non accompagnés originaires de ce pays d’Afrique du Nord, dont l’Algérie n’a pas réclamé le retour.

Un système d’accueil saturé

​Les Îles Baléares sont confrontées à une pression migratoire croissante, avec 6 196 arrivées de migrants par bateau en provenance d’Algérie depuis le début de l’année 2025, soit une augmentation d’environ 75 % par rapport à 2024. Cette intensification a conduit à la saturation des services d’accueil.

Nombre de mineurs concernés : L’article indique que les conseils insulaires, responsables de la tutelle des enfants et adolescents, accueillent 718 mineurs étrangers non accompagnés, dont plus de 90 sont Algériens rien qu’à Formentera et Minorque (93 à Formentera et 2 à Minorque). Plus largement, selon les données de l’article, Majorque en prend en charge 133, et le Conseil d’Ibiza en a 77 sous sa garde (incluant les sept réclamés), portant le total à 305 mineurs algériens non accompagnés recensés dans les trois îles. Près de quatre sur dix des mineurs non accompagnés accueillis par les conseils insulaires sont Algériens.

Les autorités locales aux abois

Le Conseil d’Ibiza a formellement demandé à la Délégation du Gouvernement aux Îles Baléares d’organiser le rapatriement des 70 autres mineurs algériens dont il a la charge. Surcharge des structures : les institutions de l’archipel espagnol et le gouvernement régional ont rejeté le transfert de mineurs migrants des Îles Canaries en raison de la surpopulation de 1 000 % dans leurs propres services d’accueil par rapport aux places disponibles.

Le cas particulier des sept adolescents d’Ibiza

Les sept jeunes hommes sont arrivés sur la plage d’en Bossa à Ibiza le 3 septembre 2025. Un porte-parole du parquet a confirmé qu’il n’y avait aucune preuve que les adolescents aient volé le bateau, malgré une plainte déposée par le propriétaire.

Le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, a confirmé que le parquet examine la demande de rapatriement déposée par l’Algérie, précisant que les parents des sept mineurs ont demandé l’exercice de l’autorité parentale. Le ministre de l’Intérieur algérien, Said Sayoud, a souligné que son pays avait transmis toutes les informations nécessaires aux autorités espagnoles et souhaitait une réponse rapide.

Bien que le rapatriement de mineurs vers l’Algérie soit rare (seulement deux ont été effectués au cours des trois dernières années), le cas des sept adolescents d’Ibiza est en cours de traitement, marquant une tentative de coopération inhabituelle entre les deux pays sur un sujet épineux.

Samia Naït Iqbal

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Le ministre de la communication promet de revoir les critères de l’ANEP : Zouheir Bouamama, la vérité si je mens !

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Le ministre de la Communication a l'APN
Le ministre de la Communication a l'APN

Le ministre de la Communication, Zouheir Bouamama, a promis de « mettre à jour les critères de distribution de la publicité publique » afin de garantir davantage de transparence et d’équité dans un secteur longtemps miné par le soupçon d’ingérence politique.

Une annonce qui se veut réformatrice, mais que beaucoup accueillent avec prudence et scepticisme, tant la question de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) reste associée à une logique de contrôle plus qu’à celle de régulation.

Lors de la récente séance des questions orales au Parlement, plusieurs députés ont interpellé le ministre sur le fonctionnement de l’ANEP, accusée de distribuer de manière opaque les budgets publicitaires issus des institutions publiques. Pour le député Kamel Kourichi, du groupe des Indépendants, le manque de transparence dans la répartition des annonces constitue « une menace directe pour la survie économique et l’indépendance éditoriale des médias ». Il a rappelé que l’agence, en position quasi monopolistique, « détermine souvent la ligne de vie ou de déclin » des journaux, selon qu’ils bénéficient ou non de ses placements publicitaires.

En réponse, Zouheir Bouamama a défendu la gestion de l’agence, affirmant qu’elle repose sur « des critères conformes aux orientations stratégiques de l’État », tout en tenant compte de « la crédibilité des médias et de leur contribution à l’intérêt général ». Il a reconnu que ces critères de distribution doivent être mis à jour pour « renforcer la transparence et la répartition équitable des publicités publiques », et a annoncé un élargissement de l’accès des médias électroniques aux annonces de marchés publics.

La publicité publique, instrument d’influence ou enjeu de transparence ?

Pourtant, l’histoire récente du paysage médiatique algérien montre que la publicité publique, distribuée par l’ANEP, a souvent servi de levier politique : récompenser les organes de presse alignés et asphyxier financièrement ceux qui adoptent une ligne éditoriale critique ou indépendante. Ce système de financement sélectif a permis, depuis des décennies, au pouvoir exécutif de maintenir un contrôle indirect mais décisif sur les équilibres médiatiques du pays.

La promesse de réforme suscite donc autant d’attentes que de scepticisme. Les observateurs du secteur s’interrogent : le ministre pourra-t-il imposer une répartition strictement fondée sur des critères objectifs et professionnels — tirage, audience, performance éditoriale — ou devra-t-il composer avec une tradition où la publicité institutionnelle reste un outil d’influence politique ?

Au-delà du débat technique sur les quotas et critères, c’est la question de la confiance et du pluralisme médiatique qui est posée. La manière dont l’État gérera le dossier de l’ANEP sera perçue comme un test de sa volonté réelle de garantir l’autonomie de la presse. Dans un contexte où l’économie des médias reste fragile, la publicité publique demeure à la fois une bouée de sauvetage et un levier de contrôle. En faire un instrument équitable et professionnel, c’est poser les bases d’un paysage médiatique plus libre — et donc plus crédible.

Samia Naït Iqbal

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France : TotalEnergies condamnée pour pratiques commerciales trompeuses

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TotalEnergies

La justice française a condamné partiellement TotalEnergies, jeudi 23 octobre, en estimant qu’elle avait commis des « pratiques commerciales trompeuses » en communiquant sur son « ambition d’atteindre la neutralité carbone » et « d’être un acteur majeur dans la transition énergétique ». 

Le tribunal a en revanche rejeté les plaintes des associations, qui accusaient le géant des hydrocarbures de « greenwashing », concernant les allégations de TotalEnergies sur le gaz fossile et les agro-carburants.

Le tribunal de Paris a estimé que TotalEnergies avait fait état d’allégations environnementales qui « étaient susceptibles d’altérer le comportement d’achat du consommateur » et de « l’induire en erreur » en lui faisant croire qu’elle pouvait atteindre la neutralité carbone en 2050 tout en augmentant la production de pétrole et de gaz, selon un communiqué du tribunal sur cette procédure civile.

Le tribunal a ainsi donné partiellement raison aux ONG Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous qui avaient saisi au civil le tribunal en 2022.

Il s’agit de facto de la première condamnation pour greenwashing, ou écoblanchiment, d’une compagnie pétrolière dans le monde pour la façon dont elle présente ses engagements climatiques, dit à l’AFP l’ONG ClientEarth qui suit de près la jurisprudence contre l’industrie pétrolière et gazière.

Cette condamnation constitue « un tournant » pour la lutte contre le « greenwashing », ont réagi Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, à l’initiative de la plainte en 2022. « Cette victoire marque un tournant pour la protection des consommateurs, la préservation du climat et la lutte contre les pratiques de greenwashing. C’est la première fois à travers le monde qu’une major pétrogazière est condamnée par la justice pour avoir trompé le public en verdissant son image au sujet de sa contribution à la lutte contre le changement climatique », ont indiqué les trois associations dans un communiqué commun.

Pour Edina Ifticène, chargée de campagne pour Greenpeace, « c’est une victoire parce que le juge considère que Total a bien effectué des pratiques commerciales trompeuses en se disant acteur majeur de la transition. Il cite même l’accord de Paris dans son jugement. Donc pour nous, ça, c’est historique », souligne-t-elle au micro d’Elisa Barthès du service environnement de RFI.

La campagne de communication au cœur de la condamnation

Les associations avaient épinglé une quarantaine de messages dans la campagne de communication du groupe déployée à partir de mai 2021 sur son site internet, dans la presse, sur les réseaux sociaux et à la télévision.

À l’époque, Total venait de se rebaptiser TotalEnergies pour souligner son ambition d’être « la compagnie de toutes les énergies », du pétrole à l’électricité éolienne et solaire. Le groupe affichait alors son objectif de « neutralité carbone d’ici à 2050, ensemble avec la société » et vantait le gaz comme « l’énergie fossile la moins émettrice de gaz à effet de serre », malgré son bilan climatique contesté en raison des fuites de méthane, très réchauffant pour l’atmosphère.

Le tribunal a ordonné au groupe « de cesser la diffusion de la communication trompeuse, alloué des dommages et intérêts en réparation du préjudice moral subi par les associations demanderesses et prévu une mesure de publication du dispositif de la décision sur le site commercial du groupe », selon le communiqué.

En revanche, il a débouté les associations sur leurs demandes concernant les allégations environnementales de TotalEnergies qu’elles jugeaient exagérées concernant le gaz et les agro-carburants. Le tribunal estime que de tels messages ne pouvaient être considérés comme des publicités adressées au consommateur « en relation directe avec la promotion, la vente ou la fourniture des énergies de la société TotalEnergies aux consommateurs ».

« TotalEnergies SE prend acte du jugement du tribunal judiciaire de Paris qui a rejeté l’essentiel des demandes formulées à l’encontre de TotalEnergies SE, en particulier celles relatives à la communication institutionnelle », a indiqué le groupe dans un communiqué. Interrogé, le groupe ne précise pas s’il fera appel du jugement.

Rfi

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L’industrie du sport : performance, économique et le rôle clé du football

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Découvrez comment le sport mondial, mené par le football, stimule la croissance économique, crée des emplois et ouvre une nouvelle ère d’innovation et de spectacle

Le sport mondial : un écosystème où le football mène la danse

Le sport est aujourd’hui bien plus qu’un simple divertissement : il constitue une force économique, culturelle et sociale majeure. Derrière chaque compétition se cache une industrie mondiale où se croisent innovation, passion et stratégie. Parmi toutes les disciplines, le football occupe une place dominante — véritable locomotive d’un secteur en pleine expansion, il relie continents, entreprises et millions de fans dans un même élan collectif.

Les clubs ne sont plus seulement des équipes – ce sont des marques, des entreprises multimillionnaires, parfois fragiles, souvent flamboyantes. Des plateformes comme 1xbet illustrent le lien entre stratégie sportive et enjeux économiques. Le football n’est plus un simple sport : c’est une industrie où le rêve et la rentabilité avancent main dans la main, parfois sur un fil.

Ballon de football posé à côté d’un trophée brillant sur l’herbe verte d’un stade

Une industrie en pleine expansion

Le football professionnel s’impose aujourd’hui comme une puissance économique autonome, une véritable bourse parallèle où la cote d’un joueur s’échange avec la volatilité d’un actif spéculatif. En France, il orchestre un flux d’environ cinq milliards d’euros, une circulation d’énergie qui irrigue les médias, stimule le tourisme, inspire la mode et parfume même la gastronomie des soirs de match.

Chaque rencontre devient un microcosme où les émotions humaines rencontrent la logique du capital. À l’échelle mondiale, cet univers atteint les 400 milliards d’euros : un firmament financier constellé d’investisseurs, de diffuseurs et de marques de prestige, tous gravitant autour d’une même étoile – celle du spectacle. Ce n’est plus un simple sport, mais une dramaturgie.

Pour ceux qui souhaitent explorer cette dimension économique et émotionnelle de manière plus immersive, des applications comme 1xbet apk permettent d’accéder à l’univers du pari sportif, reflet numérique de cette économie en constante effervescence.

Chaque match génère des revenus multiples : diffusion télévisée, billetterie, contrats publicitaires et transferts de joueurs. Derrière chaque action sur le terrain, un système économique précis et rapide est en jeu.

Sources de revenus principales

  • Droits audiovisuels : Ils constituent une part importante des recettes des clubs, notamment en France où ils représentent 24% des revenus hors transferts.
  • Billetterie : Les recettes issues de la vente de billets pour les matchs sont également cruciales, bien que leur importance varie selon les clubs et les pays.
  • Sponsoring et publicité : Les partenariats avec des marques et des entreprises génèrent des revenus substantiels, en particulier pour les clubs de premier plan.
  • Transferts de joueurs : Les transactions entre clubs peuvent rapporter des sommes considérables, influençant directement la santé financière des équipes.

Un grand match

Impact économique global

Les marques, elles, se livrent une guerre silencieuse pour quelques secondes de visibilité sur les maillots ou les panneaux lumineux. Derrière chaque but célébré se cachent des flux financiers colossaux : contrats publicitaires, ventes de produits dérivés, droits télévisuels et tourisme sportif. Le football, en somme, ne se contente pas de divertir – il fait tourner la planète, une passe après l’autre.

Retombées économiques majeures

  • Création d’emplois : Chaque compétition génère des milliers de postes temporaires ou permanents dans les hôtels, restaurants, sociétés de sécurité et chaînes logistiques. Les jours de match, de nombreux professionnels interviennent pour assurer le bon déroulement des événements.
  • Impact sur le tourisme : Les villes hôtes attirent un afflux de visiteurs, remplissant les hôtels et stimulant les commerces locaux. Les événements sportifs renforcent l’activité touristique et les revenus associés.
  • Investissements en infrastructures : Les stades, routes et gares sont modernisés, laissant un impact durable sur le tissu urbain et économique des villes hôtes.
  • Hausse des recettes fiscales : Les gouvernements bénéficient des taxes sur les billets, impôts sur les gains et contributions indirectes, renforçant les finances publiques grâce à l’organisation de ces compétitions.

Les défis financiers du football

Malgré ses revenus vertigineux et ses vitrines étincelantes, le football professionnel avance souvent sur une fine ligne de crête. Derrière les chiffres mirobolants se cache une fragilité presque théâtrale : des clubs surendettés, des budgets qui vacillent comme des châteaux de cartes après une défaite de trop. 

Problématiques financières

  • Dépendance aux revenus volatils : La santé financière des clubs repose trop souvent sur un fil ténu – celui des performances sportives. Une saison sans éclat, une élimination prématurée, et les chiffres basculent dans le rouge. Les droits de retransmission et les primes de victoire deviennent alors des talismans incertains, dictant la survie économique de structures pourtant monumentales.
  • Dépenses démesurées : Les salaires s’envolent comme des fusées dans un ciel saturé de zéros, tandis que les transferts atteignent des montants que même la logique économique peine à suivre. Cette inflation permanente transforme les clubs en mécaniques voraces, avalant budgets et illusions avec la même ardeur. Certains dirigeants, hypnotisés par la gloire immédiate, jouent avec le feu du déficit comme des alchimistes cherchant à transformer le plomb des dettes en or médiatique.

Entre passion et rationalité économique

Le football professionnel est un secteur économique majeur, mais il doit évoluer pour assurer sa viabilité à long terme. Gestion financière rigoureuse et diversification des sources de revenus sont essentielles pour garantir un avenir prospère à cette industrie.

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