L’ONG Riposte Internationale organise son université d’été du 19 au 22 août 2025. Comme chaque année, les droits humains, la justice et les relations entre pays d’Afrique du nord seront au centre de ces journées de débats et d’échanges.
Riposte Internationale organise son Université d’Été 2025 du 19 au 22 août à Nibelle, un rendez-vous incontournable pour toutes celles et ceux qui œuvrent en faveur des Droits Humains, de la justice sociale et de la solidarité internationale.
Dans un contexte mondial marqué par la montée des régimes autoritaires, la restriction des libertés fondamentales et la répression des mouvements citoyens, cet événement réunira militant (es), universitaires, journalistes, avocat (es) et représentant (es) d’ONG venus d’Afrique, d’Europe et du Maghreb. Ensemble, ils analyseront les réalités actuelles, partageront leurs expériences et construiront des stratégies communes de résistance pacifique.
Au programme de cette université d’été :
1. La justice algérienne à l’épreuve des Droits Humains.
2. Discussion autour du livre « Histoire de ma vie » de Fatma At Mansur.
3. Situation des Droits Humains en Afrique du Nord.
4. Violences faites aux femmes.
5. Proposition de réforme du code de la famille.
6. Le soulèvement populaire : état des lieux.
7. Liberté d’expression (presse écrite et audiovisuelle) en Algérie.
8. Amitié Maghreb-Afrique.
9. Fraternité algéro-marocaine.
10. Les ingérences étrangères au Maghreb et au Moyen-Orient.
L’Université d’Été 2025 se veut d’être un espace critique, engagé et prospectif. Il s’agit non seulement d’analyser les réalités actuelles, mais aussi de construire les voies d’un avenir fondé sur les Droits Humains, la justice et la solidarité.
Riposte Internationale – Parce que l’analyse critique, l’engagement et la solidarité sont nos meilleures armes.
Au lendemain de l’accident tragique survenu à Oued El Harrach, qui a coûté la vie à 18 passagers après la chute d’un bus vétuste du haut du pont, l’émotion et la colère demeurent vives dans l’opinion publique. Le drame a mis en lumière l’état alarmant du parc national de transport en commun et l’attentisme des pouvoirs publics quant à son renouvellement.
Il y a des drames qui réveillent les charognards. Mais alors que les responsabilités institutionnelles sont pointées du doigt, la réaction d’Abdelkader Bengrina, président du mouvement El Bina, a suscité incompréhension et indignation.
L’ancien ministre islamiste a choisi de détourner le débat en s’attaquant aux médias, accusés de ne pas avoir alerté suffisamment sur la vétusté des bus. Selon lui, une « vigilance » journalistique aurait permis au ministère des Transports de prendre les mesures nécessaires et d’éviter la catastrophe. Pour épargner l’incurie et l’incompétence de ses maîtres, le vassal Bengrina pointe le doigt ailleurs.
Cette déclaration est perçue évidemment comme une tentative grossière de défausse, qui élude les véritables responsabilités politiques et administratives. Car ce n’est pas à la presse de pallier l’inaction de l’État, ni de se substituer aux mécanismes de contrôle et de sécurité publique. Le propos de Bengrina illustre davantage une volonté de diversion qu’une réflexion sérieuse sur les causes structurelles de l’accident.
Redoublant de cynisme et d’ironie malvenue, le chef islamiste a également reproché à la ministre de l’Environnement et de la qualité de la vie de ne pas avoir initié un projet structurant à même d’empêcher l’association du nom d’El Harrach au fleuve pollué qui traverse la ville. Une sortie perçue comme déplacée et saugrenue, au moment où des familles pleurent leurs proches et où la société réclame des réponses claires.
L’accident d’Oued El Harrach a révélé les failles d’un système de transport à bout de souffle et l’incapacité chronique des pouvoirs publics à anticiper les drames. Il est le symptôme d’un système hors d’âge. Sans imagination qui passe son temps à faire semblant de rafistoler pour se maintenir le plus longtemps possible.
Les propos du guignol Bengrina, eux, témoignent d’une autre faillite : celle d’un discours politique qui, loin d’assumer ses responsabilités, s’empresse de chercher des boucs émissaires.
Le sous-sol algérien est une ressource au service du pouvoir.
Près de soixante-dix ans après son indépendance, l’Algérie demeure prisonnière d’un système économique verrouillé, incapable de susciter un véritable essor ni de se diversifier suffisamment pour répondre aux besoins essentiels de sa population.
Pourtant, les atouts ne manquent pas pour rivaliser avec des pays émergents comme la Corée du Sud ou le Viêtnam. Les potentialités, les richesses et les opportunités abondent, mais elles sont systématiquement neutralisées par la volonté du pouvoir de tout contrôler.
L’emprise de l’État sur les richesses et les activités économiques constitue l’une des marques distinctives des régimes autoritaires, qu’ils se réclament de gauche ou de droite.
A l’instar de tous ces régimes totalitaires, qui nient toute autonomie de l’individu et de la société, le régime algérien ne conçoit la politique économique ni comme un levier de développement, ni comme un outil d’émancipation, mais un instrument de contrôle.
Il refuse que les acteurs économiques puissent s’affranchir de la tutelle politique, redoutant l’effet transformateur qu’une véritable autonomie pourrait exercer sur la société.
La mutation opérée dans les années 1980, du socialisme d’Etat des premières décennies au capitalisme de connivence actuel, n’a pas changé la logique profonde. Du statut d’acteur économique direct, l’Etat est passé à un contrôle indirect mais tout aussi étouffant, par des moyens plus pernicieux.
Autorisations, quotas, interdictions, contrôle et limitations des importations, complication des procédures bancaires, redressements fiscaux ciblés… Le monopole du commerce extérieur, la planification centralisée et la collectivisation ont simplement cédé la place à un arsenal juridique et réglementaire instable, appliqué au gré des intérêts du pouvoir.
Cette logique d’ingérence du pouvoir dans la sphère économique est si dense qu’elle a même conduit à un dédoublement du ministère du Commerce. L’un dédié au marché intérieur, l’autre aux commerce extérieur.
Ce dispositif de régulation, nourri par une méfiance viscérale envers les détenteurs de capitaux et une suspicion quasi pathologique sur leur intégrité, engendre blocages, incertitudes et climat répressif.
Il prive de facto les acteurs économiques de certains de leurs droits politiques, notamment celui de participer pleinement à la vie publique, au nom d’un dogme selon lequel l’argent et la politique ne feraient pas bon ménage.
Dans cette architecture, l’économie demeure soumise à la loi du plus fort, le plus fort étant celui qui détient le pouvoir et contrôle l’appareil coercitif de l’État.
Cette logique interne de contrôle absolu a des répercussions directes sur notre diplomatie. Nos difficultés économiques et nos fragilités politiques, connues de tous, nous précèdent dans chaque négociation et nous exposent à la surenchère de nos partenaires, pleinement conscients que nos seules ressources en devises proviennent des exportations d’hydrocarbures. Elles affaiblissent notre position de négociateur, entraînent une sous-cotation de nos richesses sur le marché mondial et ferment les portes à notre diplomatie, aggravant ainsi la spirale du sous-développement.
Placée en position de faiblesse, elle quémande des débouchés pour son gaz et son pétrole, se plie aux conditions imposées par leurs multinationales qui pratiquent le chantage à travers la coopération et l’assistance technologique dans l’exploration et l’exploitation des gisements Face à l’Europe énergivore mais unie, l’Algérie, reléguée à une posture de soumission diplomatique, est condamnée à dilapider ses richesses stratégiques.
D’arme de puissance, nos ressources sont ainsi rétrogradées au rang de moyen de subsistance ou de survie.
Les acheteurs de notre gaz répondent à un impératif vital d’approvisionnement énergétique, rien de plus. Pourtant, au lieu d’exiger leur respect et de négocier d’égal à égal, nous les érigeons en amis et en alliés, allant jusqu’à leur témoigner notre gratitude à chaque rencontre diplomatique, comme s’ils agissaient par pure bienveillance. Nous les qualifions de partenaires privilégiés, favorisons l’achat de leurs produits et assumons pour leur compte des missions de gendarme face aux flux migratoires, alors qu’en réalité, ils ne font que valoir leurs propres intérêts.
Nous sommes donc incapables d’exploiter à notre avantage les richesses que la nature nous a généreusement offertes.
Nous sommes incapables d’en faire un levier diplomatique, de consolider nos positions sur la scène internationale, de négocier le transfert de technologies ou d’attirer les investissements stratégiques.
Pourtant, la conjoncture est favorable à des plus-values considérables. A l’échelle mondiale, les richesses du sous-sol s’amenuisent tandis que les besoins explosent. L’énergie et les terres rares figurent désormais parmi les matières premières les plus disputées. L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle, déjà fortement consommatrice d’énergie, a encore accru la demande. L’énergie est devenue un atout stratégique, et l’Algérie en possède d’immenses réserves.
Or, l’économie, c’est d’abord la liberté d’entreprendre. L’Algérie n’a pas besoin d’un État commerçant qui distribue privilèges et sanctions, mais d’un cadre stable, prévisible et équitable.
Elle a besoin que le pouvoir cesse de se substituer aux opérateurs économiques. Les ingérences répétées de celui-ci ne remplaceront jamais un cadre juridique clair et pérenne, tel que le réclament les investisseurs.
En décidant unilatéralement de ce qui peut être importé ou interdit, des quantités, des quotas et des bénéficiaires, il étrangle le secteur privé. En agissant ainsi, il détermine qui prospérera et qui sera conduit à la faillite, révélant l’absence criante d’un environnement économique prévisible. Dans ces conditions, le « guichet unique » ne saurait en rien suffire à stimuler l’investissement et compenser le manque d’une concurrence saine.
Tant que le pouvoir confondra développement et contrôle, l’Algérie restera à l’écart des grandes nations émergentes, condamnée à vivre au-dessous de ses potentialités, alors même que ses richesses pourraient en faire une puissance régionale et un acteur mondial respecté.
L’Algérie est un pays riche condamné à la précarité par sa gouvernance tant que perdurera cette logique.
La couverture du drame d'El Harrach a révélé de graves dérives éditoriales
L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel a frappé fort samedi soir en suspendant, pour 48 heures, El Bilad, Ennahar El Wataniya, El Hayat et Echourouk. Les chaînes sont accusées d’avoir bafoué la déontologie en exploitant l’émotion des victimes et de leurs familles dans leur couverture de l’accident tragique d’Oued El Harrach.
A chaque drame ses dérives, ses scandales ! L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA) a annoncé samedi la suspension, pour 48 heures, des chaînes El Bilad, Ennahar El Wataniya, El Hayat et Echourouk, leur reprochant de graves « manquements professionnels » dans la couverture du drame d’Oued El Harrach. Cette institution fait semblant de vouloir mettre le holà devant les dérives de ces médias sans rigueur éditoriale, prêts à tout pour plaire au pouvoir en place.
L’instance de régulation évoque notamment « l’interrogatoire de blessés dans les services d’urgence et de réanimation, la traque des familles des victimes en plein choc, la diffusion d’images et de sons choquants sans avertissement préalable, et la recherche de l’audience au détriment de la dignité et de la vie privée des citoyens ».
La suspension, entrée en vigueur samedi à 22h30, concerne à la fois la diffusion satellitaire et numérique, avec interdiction de publier de nouveaux contenus ou de rediffuser des vidéos sur les plateformes sociales pendant 48 heures.
La décision sera exécutée par l’Entreprise publique de diffusion radiophonique et télévisuelle (TDA), a précisé l’Autorité.
En réalité ce n’est pas la première fois que ces chaînes de télévision son sanctionnées. Elles récidivent car elles savent aussi qu’elles agissent comme des idiots utiles au régime. Ce dernier a recours à leurs services pour relayer sa propagande. Il ne peut indéfiniment se tirer la même balle dans le pied.
Tebboune et Chanegriha : une diarchie sans vision et hors d'âge.
Le pouvoir algérien s’illustre par une singularité qui devient une règle : il ne gouverne pas en prévoyant, mais en réagissant. Son horizon n’est jamais celui d’une réforme ou d’une construction d’avenir, mais celui d’une survie immédiate.
Introduction. Chaque crise, chaque drame, chaque scandale est pour lui une menace qu’il faut neutraliser dans l’instant, non pas pour protéger les citoyens, mais pour sauver l’image du régime.
C’est un pouvoir qui connaît trop bien les failles du système (corruption endémique, clientélisme généralisé, vétusté des infrastructures), mais qui s’interdit d’y toucher, car y remédier reviendrait à ébranler les fondations mêmes de son édifice. Dès lors, une logique s’impose : laisser pourrir, puis réagir quand le pourrissement éclate au grand jour.
Le régime algérien n’est pas un pouvoir qui ignore les défaillances. Bien au contraire, il les connaît intimement, il sait que la corruption gangrène toutes les strates de l’administration, que le clientélisme bloque l’ascension des compétences, que les infrastructures vieillissantes mettent chaque jour en péril la vie des citoyens. Mais ce savoir n’ouvre sur aucune volonté d’action, car agir reviendrait à défaire les ressorts qui assurent sa propre reproduction.
Réparer les failles, c’est remettre en cause les réseaux d’intérêts, briser les circuits occultes, ébranler l’économie de la rente et de la complaisance. Autrement dit, se tirer une balle dans le pied. Le pouvoir choisit donc une autre voie : maintenir les dysfonctionnements, tolérer le chaos, mais en gardant la main sur son exploitation politique.
II. La logique du pompier : la spectacularisation des réponses
Le pouvoir algérien n’agit jamais dans l’ombre de la prévention, mais toujours sous les projecteurs de l’urgence. Sa méthode est celle du pompier : attendre que l’incendie éclate, puis accourir en brandissant des solutions rapides et spectaculaires. Non pas pour réparer le mal à sa racine, mais pour mettre en scène une autorité qui se veut ferme et efficace.
Cette spectacularisation de l’action publique se lit dans la rapidité théâtrale des procès, comme celui des jeunes d’Aïn Fekroun : moins de soixante-douze heures pour prononcer une peine de quinze ans de prison et une amende colossale. La justice ne se présente pas ici comme une institution impartiale, mais comme un instrument de communication. Il ne s’agit pas de rendre justice, mais de rassurer l’opinion par un châtiment exemplaire. Ainsi, chaque drame social devient l’occasion d’une démonstration d’autorité, là où l’absence de politique préventive aurait rendu cette démonstration inutile.
III. L’instrumentalisation de la souffrance et le rachat du silence
Quand la tragédie frappe, le pouvoir ne voit pas des citoyens brisés, mais des occasions de restaurer son image. La souffrance devient une ressource politique, à exploiter puis à acheter. L’exemple du bus vétuste tombé dans l’oued d’El-Harrach en est révélateur : au lieu d’ouvrir un chantier sérieux sur l’état délabré du parc de transport, toléré grâce à la corruption et à l’indifférence, le régime a choisi la voie la plus rapide, celle d’indemniser les familles à coups de millions. Un geste tapageur, destiné à calmer les colères et à acheter le silence, sans jamais s’attaquer aux causes profondes. De la même manière, chaque catastrophe devient une scène où l’État s’exhibe en bienfaiteur. Mais cette générosité de façade n’est qu’un masque : derrière l’indemnité offerte, il y a une responsabilité évacuée.
Les familles endeuillées ne sont pas reconnues comme des victimes de la négligence d’un système, mais transformées en figurants d’un spectacle où l’État se pose en sauveur.
Par conséquent, le pouvoir algérien n’est pas un architecte d’avenir, mais un gestionnaire de survie. Il ne bâtit pas, il colmate. Il ne réforme pas, il maquille.
Chaque drame révèle la même mécanique : tolérer les causes profondes parce qu’elles font partie du système, puis capitaliser sur les conséquences en jouant les pompiers et les bienfaiteurs. Cette logique condamne le pays à rejouer éternellement le même scénario : catastrophes prévisibles, réactions spectaculaires, indemnités ostentatoires, puis retour au statu quo. Tant que ce cercle vicieux perdure, l’État ne sera jamais au service des citoyens, mais uniquement au service de sa propre survie.
Les chaînes de télévision ont manqué de retenue lors du drame d'oued El Harrach
Au lendemain du drame survenu à Oued El Harrach, qui a coûté la vie à 18 personnes dans la chute d’un bus vétuste du haut d’un pont, l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRAV) a publié, samedi, un communiqué au ton ferme. Elle y dénonce des « dérives professionnelles » relevées dans la couverture médiatique de la catastrophe et rappelle aux chaînes de télévision leurs obligations en matière de respect de la dignité humaine et de la vie privée.
L’ANIRAV dit avoir constaté « des violations manifestes » de la déontologie. Certaines chaînes ont notamment filmé des blessés dans les salles de réanimation et harcelé des proches de victimes en état de choc, transformant la tragédie en « matière à sensation » destinée à accroître l’audience et les interactions sur les réseaux sociaux.
L’Autorité rappelle que ces pratiques constituent une infraction aux dispositions de la loi n° 23-20 sur l’audiovisuel ainsi qu’au décret exécutif n° 24-250, qui interdit toute atteinte à la dignité des personnes, l’exploitation de la souffrance humaine et impose des précautions lors de la diffusion d’images choquantes. Elle souligne que « la liberté d’informer implique des responsabilités » et prévient qu’elle « ne tolérera aucun manquement portant atteinte à la dignité des citoyens et à la réputation de la profession ».
Appel à une information de qualité
Plutôt que de céder à l’émotion et à la recherche du sensationnalisme, l’ANIRAV exhorte les rédactions à privilégier « les enquêtes de terrain, la vérification rigoureuse des faits et la protection des familles endeuillées et des espaces médicaux ».
Le communiqué de l’ANIRAV témoigne de la volonté des pouvoirs publics de resserrer le contrôle sur les pratiques médiatiques, dans un paysage marqué par une forte concurrence entre chaînes privées et une quête permanente de visibilité. La catastrophe d’Oued El Harrach, au-delà de son impact humain, agit ainsi comme un révélateur des tensions persistantes entre liberté d’informer, impératifs économiques et exigences éthiques.
Il est sans doute l’un des personnages politiques les plus clivants, les plus insaisissables et pourtant les plus cohérents dans leur déraison calculée. Trublion, Rachid Nekkaz n’est ni un idéologue classique, ni un militant de formation. Il est d’abord un corps en mouvement, une voix amplifiée par les réseaux, un homme qui a décidé de bousculer les règles du jeu, quitte à en sortir brûlé.
Mais un homme seul qui a cru trop à sa popularité et aux effets de ses discours. Très vite, il a été rattrapé par les réalités algériennes. Dans Mon combat contre la dictature algérienne (Max Milo, 2022), l’ancien candidat à tout – de la présidentielle française à la libération symbolique du peuple algérien – revient sur un parcours unique en son genre. Ce livre, loin de se limiter à une autobiographie militante, est une fresque humaine et politique, portée par un récit souvent poignant, parfois chaotique, mais toujours sincère.
L’histoire commence avec un pacte filial, scellé au chevet de son père mourant : « Fais quelque chose pour l’Algérie. » Une phrase qui va bouleverser le destin de ce Franco-Algérien, philosophe de formation, homme d’affaires autodidacte, provocateur médiatique devenu, contre toute attente, l’un des visages du Hirak.
Une politique incarnée, pas calculée
Nekkaz n’a jamais appartenu à une école, à un courant, à une ligne idéologique. Il est sa propre école, faite d’improvisation assumée, de coups d’éclat spectaculaires, de fidélité à quelques principes : la liberté, la dignité, la justice. Ce sont ces trois idées qui l’ont poussé à renoncer en 2013 à sa nationalité française pour se conformer à la Constitution algérienne, dans l’espoir – vite déçu – de se présenter à la présidentielle de 2014. Un acte lourd de conséquences, mais révélateur de sa logique interne : être en règle pour mieux briser les règles.
Le récit de ses 443 jours de prison, de ses mobilisations contre les biens mal acquis, de ses marches à travers les wilayas, ou encore de son combat pour le droit des femmes à disposer de leur corps, dessine une trajectoire d’engagement sans équivalent. Là où d’autres négocient, s’adaptent, rentrent dans le rang, lui a préféré le tumulte, le risque, l’outrage parfois, mais avec une volonté farouche de rester libre, jusqu’au bout.
Ce que montre surtout le livre, c’est la solitude de l’engagement en contexte autoritaire. Ni encadré, ni sponsorisé, Nekkaz s’est fait une place à coups de vidéos postées sur Facebook, de meetings improvisés dans les villages, et d’actions de terrain menées souvent à ses frais. Ce n’est pas un opposant au sens classique du terme. C’est un empêcheur de tourner en rond, un agitateur public qui sait que son plus grand pouvoir n’est pas de conquérir le pouvoir, mais de forcer celui-ci à se dévoiler. Il a cru à son destin national.
Son arrestation, sa détention sans procès équitable, et sa résidence surveillée prolongée – aujourd’hui encore floue dans ses modalités – ont renforcé sa stature. Non pas comme leader charismatique incontesté, mais comme symbole vivant d’une Algérie qui veut briser le plafond de verre, qui ne supporte plus que des figures indépendantes soient neutralisées, exclues, effacées.
Il est vrai toutefois que depuis la grâce présidentielle dont il a bénéficié, on ne l’entend plus pourfendre le régime ni évoquer la lamentable situation des droits humains et des libertés en Algérie. Il estime sans doute qu’il a donné sa part.
Entre grandeur et démesure
Lire Rachid Nekkaz, c’est aussi mesurer ce que peut produire un individu porté par un mélange de culot, de conviction, et de démesure. Il agace, il séduit, il divise. Mais il oblige à penser. À penser l’Algérie autrement : non pas à travers des sigles, des clans, des traditions figées, mais par la force d’un récit personnel mis au service du collectif. On ne sait pas s’il ira jusqu’au bout, s’il survivra politiquement à l’usure ou à l’oubli. Mais une chose est sûre : il a déjà laissé une empreinte, peut-être désordonnée, peut-être imparfaite, mais inoubliable.
Et dans un pays où les figures libres sont souvent vite brisées, cela relève déjà d’un exploit.
Le Hezbollah, longtemps état dans l’Etat au Liban, traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Affaibli par une guerre dévastatrice en 2024 contre Israël, qui a décimé une grande partie de sa direction et anéanti une part importante de son arsenal, le mouvement chiite subit aujourd’hui des pressions sans précédent, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Dans ce contexte tendu, le chef adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem, a vivement critiqué vendredi le gouvernement libanais, l’accusant de « livrer le pays » à Israël en poussant au désarmement de la milice. Il a mis en garde contre une guerre civile, des propos que le Premier ministre Nawaf Salam a jugés « totalement inacceptables ».
Un tournant après des années de domination
Fondé dans les années 1980 avec le soutien de l’Iran, le Hezbollah a longtemps été considéré comme la « résistance » face à Israël, notamment après le retrait israélien du sud du Liban en 2000. Grâce à sa force militaire et à son réseau social, il est devenu un acteur central de la vie politique libanaise.
Mais la guerre de 2024 a marqué un tournant. Israël, dans une campagne militaire d’envergure, a infligé de lourdes pertes au Hezbollah, détruisant des dépôts d’armes stratégiques et visant des cadres de haut rang. Depuis, l’influence du mouvement a nettement reculé, et son image de force invincible est sérieusement entamée.
Le gouvernement libanais opte pour le désarmement
Face à la pression croissante des États-Unis et à la menace d’une reprise des hostilités, le gouvernement libanais a demandé, le 5 août, à l’armée de préparer un plan de désarmement du Hezbollah d’ici fin 2025. Une décision sans précédent, qui s’inscrit dans le cadre de l’application du cessez-le-feu négocié fin 2024 sous médiation américaine, après plus d’un an de violences.
Naïm Qassem a immédiatement rejeté cette initiative, dénonçant une soumission du gouvernement à un « agenda américano-israélien ». Lors d’un discours télévisé, il a affirmé que « la résistance ne rendra pas les armes tant que l’agression et l’occupation israéliennes se poursuivront », tout en promettant que le Hezbollah était prêt à « livrer bataille, quel qu’en soit le prix ».
Des tensions au sommet de l’État
Le Premier ministre Nawaf Salam a réagi avec fermeté sur X (ex-Twitter), en qualifiant les propos de Qassem de « menace implicite de guerre civile ». Il a insisté sur le fait que les décisions du gouvernement étaient « souveraines et purement libanaises », rejetant toute ingérence extérieure.
Le président Joseph Aoun et le Premier ministre ont également adressé un message clair au représentant iranien en visite à Beyrouth, Ali Larijani : aucune interférence dans les affaires internes du Liban ne sera tolérée. Une prise de position rare et directe, qui marque un durcissement de ton inédit envers Téhéran.
Reconstruire ou replonger dans le chaos ?
Selon la Banque mondiale, le coût de la reconstruction post-guerre est estimé à 11 milliards de dollars. Or, comme l’a rappelé Nawaf Salam, « sans stabilité ni sécurité, aucun espoir de redressement économique n’est possible ». Le Premier ministre a souligné que les Libanais avaient « le droit à la paix », dans un pays épuisé par des années de crise politique, économique et sécuritaire.
Malgré cela, le Hezbollah continue d’accuser Israël de violer le cessez-le-feu en menant des frappes au Liban Sud et en occupant certaines positions. De son côté, Israël affirme cibler les infrastructures du mouvement pour empêcher sa reconstruction et menace d’élargir ses opérations si le processus de désarmement n’aboutit pas.
Naïm Qassem a également révélé que le Hezbollah et son allié Amal avaient décidé de suspendre temporairement les manifestations prévues, afin de privilégier le dialogue et éviter une confrontation directe. Mais il a averti que si le plan de désarmement était maintenu, « des manifestations massives » pourraient reprendre, y compris « jusqu’à l’ambassade des États-Unis ».
Alors que le Liban tente de tourner la page d’un conflit meurtrier, le sort du Hezbollah divise profondément le pays. Pour certains, il reste un rempart contre Israël. Pour d’autres, il est devenu un obstacle à la paix et à la souveraineté nationale. Ce qui est certain, c’est que son avenir n’a jamais été aussi incertain.
La garde à vue de l’ancien Premier ministre malien Choguel Maïga au Pôle national économique et financier de Bamako, a été prolongée jusqu’au lundi 18 août (il est en garde à vue depuis le 12 août). Il fait l’objet d’enquêtes pour détournements présumés de deniers publics. Ses partisans et proches se disent inquiets des restrictions dont il fait l’objet.
S’il reste bien retenu jusqu’à lundi, Choguel Maïga aurait finalement passé six jours en garde à vue au total. C’est un record pour un ancien Premier ministre malien dans les mailles de la justice. Pour le moment, celui qui était au pouvoir entre 2021 et 2024, demeure retenu au Pôle national économique et financier de Bamako, où sa garde à vue vient tout juste d’être prolongée.
Ses partisans et proches se font entendre et le plaignent : ses téléphones portables lui ont été retirés, il n’aurait plus droit aux visites et sa famille est sans nouvelles précises. Au Pôle économique et financier de Bamako, il n’a pas à ce jour subi de traitements physiques dégradants, mais ses conditions d’existence sont difficiles. Jusqu’à ce vendredi, il passerait une bonne partie de la nuit plutôt assis.
Ex-allié
D’après nos informations, son dossier a été transféré à la Cour suprême de Bamako qui devrait le recevoir ce lundi. Puis, la chambre criminelle décidera de la suite. Inculpation ou pas ? Placement sous mandat de dépôt ou non ? Ex-allié du régime, limogé en novembre dernier, il va devoir patienter encore un peu pour connaître son sort.
Depuis plusieurs jours, Bamako est secouée par une série d’arrestations d’officiers supérieurs de l’armée.
Le RCD dénonce le pouvoir autoritaire qui gangrène l'Algérie
Réuni à Alger le 15 août, le Secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a rendu publique une déclaration dans laquelle il dresse un constat sévère de la situation nationale. Blocages politiques, autoritarisme, paralysie économique… rien n’est oublié.
Le parti démocrate dénonce la dérive autoritaire du régime, l’aggravation de la crise sociale et éducative, ainsi que l’absence de vision économique, tout en appelant à une alternative démocratique crédible.
Dérives autoritaires et blocages politiques
Dans sa déclaration, le RCD estime que le pays est « pris au piège de la tyrannie », où les institutions se réduisent à « l’allégeance à un dirigeant » plutôt qu’à un mandat populaire. Pour le parti, il devient impératif d’ouvrir un horizon politique « sérieux et crédible » afin d’éviter le chaos.
La formation met également en avant l’importance de la déclaration commune signée récemment avec deux autres partis contre la nouvelle loi minière, perçue comme une menace pour les richesses nationales. Pour le RCD, seule une action collective et coordonnée peut contrer la « précipitation » du pouvoir, motivée par le tarissement des recettes pétrolières et gazières.
Crise sociale et effondrement éducatif
Le parti tire la sonnette d’alarme sur la montée de la violence sociale, alimentée par « un cocktail explosif de radicalisme religieux, de prosélytisme agressif et de propagation des drogues ». La cohésion nationale est, selon lui, gravement menacée. Le secteur de l’éducation est particulièrement pointé du doigt : absence de vision, décisions improvisées et emprise idéologique fragilisent l’avenir du pays. Le RCD appelle à restaurer la neutralité de l’école publique et à protéger l’enseignement des influences rétrogrades.
Déclin économique et politiques incohérentes
Sur le plan économique, le parti s’appuie sur les données de l’Office national des statistiques qui confirment la dégradation des indicateurs : chute des réserves de change, baisse des exportations et absence de diversification hors hydrocarbures. Les mesures récentes du gouvernement en matière de commerce et d’importations sont qualifiées de « rustines », révélatrices d’une gestion improvisée et aggravant inflation et ralentissement économique.
Position sur les dossiers internationaux
À l’international, le RCD condamne avec force l’agression israélienne contre Gaza et la Cisjordanie, dénonçant le silence des grandes puissances. Concernant la France, le parti appelle à privilégier le dialogue pour redéfinir des relations pacifiées et constructives, fondées sur l’histoire commune et les intérêts partagés.
Un parti sous pression mais résolu
Face aux critiques et aux divisions internes, le RCD affirme rester fidèle à son héritage démocratique et rejette toute tentative de réécriture de son histoire militante. Le parti réaffirme son ambition : engager une transition démocratique et reconstruire un État digne des sacrifices consentis par les générations de militants et à la hauteur des ressources du pays.
C’est une marotte de vieux rouspéteurs que de prétendre que les jeunes jettent presque instantanément tout ce qui est légèrement déchiré, troué ou passé...
C’est une marotte de vieux rouspéteurs que de prétendre que les jeunes jettent presque instantanément tout ce qui est légèrement déchiré, troué ou passé...
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