7 mars 2025
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La Rapporteuse de l’ONU dénonce la répression en Algérie

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Merzouk Touati

Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits humains, a exprimé sa profonde déception face à la répression continue des militants des droits humains en Algérie, un an après sa visite dans le pays.

Dans une déclaration officielle, Mme Lawlor a souligné que les défenseurs des droits humains en Algérie sont toujours victimes de détentions arbitraires, de poursuites judiciaires, d’intimidations et de criminalisation en vertu de lois vagues et restrictives. Elle a notamment critiqué l’utilisation de l’article 87 bis du Code pénal, une disposition antiterroriste souvent détournée pour réprimer la liberté d’expression et de réunion pacifique.

Elle a indiqué avoir rencontré personnellement la plupart de ces défenseurs des droits humains, soulignant qu’aucun d’entre eux n’avait participé à des actes de violence et qu’ils devraient tous être traités conformément au droit international des droits humains, que l’Algérie s’est engagée à respecter.

Mary Lawlor a déclaré que lors de sa visite en Algérie, elle avait également rencontré de nombreux responsables gouvernementaux dans une atmosphère de discussion constructive, mais elle s’est dite profondément déçue par la persistance des restrictions imposées aux défenseurs des droits humains. Elle a précisé qu’il existe une communication continue entre elle et le gouvernement algérien sur ces questions.

Des cas emblématiques

La Rapporteuse a mis en lumière plusieurs cas préoccupants de militants et de journalistes injustement ciblés. Dans sa déclaration, la rapporteuse s’est appuyée sur plusieurs cas, dont celui du militant Merzouk Touati, qui a été soumis à des procès basés sur des accusations qu’elle a qualifiées de fallacieuses pendant des années, ajoutant qu’il avait été arrêté à trois reprises depuis 2024.

La rapporteuse spéciale des Nations unies a également mentionné l’arrestation de trois avocats défenseurs des droits humains et d’un jeune blogueur entre février et juillet 2024, et a évoqué le cas de l’avocat Toufik Belaala, qui a été convoqué pour interrogatoire à trois reprises depuis avril 2024, et a ensuite été accusé de diffusion de fausses informations susceptibles de nuire à la sécurité nationale, avant d’être libéré sous contrôle judiciaire.

Elle a ajouté que l’avocat défenseur des droits humains, Sofiane Ouali, avait été arrêté à l’aube en juillet 2024, et détenu avec 14 autres personnes, dont le jeune blogueur Youba Mandjoulit. Ils ont été accusés en vertu de l’article 87 bis du Code pénal relatif à la lutte contre le terrorisme, qu’elle a qualifié d’ambigu et fréquemment utilisé pour réprimer la liberté d’expression et de réunion pacifique.

Elle a expliqué que d’autres articles restrictifs du Code pénal ont été utilisés pour poursuivre l’avocat Omar Boussak, qui a été accusé d' »incitation à un rassemblement non armé » et d' »insulte à un corps constitué » en raison d’une publication sur Facebook.

Par ailleurs, la rapporteuse spéciale des Nations unies a affirmé que ces cas ne sont pas les seuls. Il y a aussi le cas du défenseur de l’environnement Karim Kheima qui a été soumis à des poursuites judiciaires pendant des années en raison de l’organisation de manifestations contre un projet de logement sur un site archéologique, et de ses appels à la protection de l’écosystème entourant le lac de Mazaia, menacé par un projet de construction d’un parc d’attractions, mais elle a précisé qu’il avait finalement été acquitté.

Mme Lawlor a indiqué que l’association Rassemblement des familles de disparus, créée pendant la lutte contre le terrorisme islamiste, dans les années 1990, a été empêchée à plusieurs reprises, au courant de cette année, d’organiser des événements, la  police ayant  encerclé son siège à Alger.

Des informations ont révélé que des membres de l’association, pour la plupart des mères de disparus, ainsi que leur avocate, ont été maltraités et contraints de quitter les lieux.

Lors de sa visite en Algérie en décembre dernier, Mme Lawlor a déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue de sa mission avoir « demandé que les défenseurs des droits humains soient autorisés à faire leur travail. J’ai également demandé au gouvernement algérien de libérer les prisonniers politiques, les journalistes, ainsi que les blogueurs et les défenseurs de l’environnement. Elle a expliqué avoir discuté avec le ministre de la justice de « l’utilisation du Code pénal, notamment les articles 144, 146 et 87 bis, pour prononcer des peines contre des journalistes, alors que la Constitution les protège contre les peines privatives de liberté ». Elle a estimé que l’article 87 bis relatif au terrorisme, en vertu duquel plusieurs militants ont été poursuivis, est ambigu et contredit directement les principes énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur la promotion et la protection des droits humains et des libertés fondamentales reconnus universellement.

Un appel au gouvernement algérien

La Rapporteuse des Nations unies a exhorté le gouvernement algérien à prendre des mesures concrètes pour protéger les défenseurs des droits humains et garantir leur liberté d’expression et de réunion pacifique. Mme Lawlor a notamment appelé à la révision des lois restrictives et à la libération des personnes détenues arbitrairement.

Mme Lawlor a, d’ailleurs, déclaré, déclaré lors d’une conférence de presse organisée, à l’issue de sa mission en décembre dernier, : « J’ai demandé que les défenseurs des droits humains soient autorisés à faire leur travail. J’ai également demandé au gouvernement algérien de libérer les prisonniers politiques, les journalistes, ainsi que les blogueurs et les défenseurs de l’environnement ». Elle a expliqué avoir discuté avec le ministre de « l’utilisation du Code pénal, notamment les articles 144, 146 et 87 bis, pour prononcer des peines contre des journalistes, alors que la Constitution les protège contre les peines privatives de liberté ».

Mme Lawlor a estimé que l’article 87 bis relatif au terrorisme, en vertu duquel plusieurs militants ont été poursuivis, est ambigu et contredit directement les principes énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur la promotion et la protection des droits humains et des libertés fondamentales reconnus universellement.

Réactions contrastées 

Les critiques de Mme Lawlor seront, comme d’habitude, diversement accueillies. Si les organisations de défense des droits humains vont saluer sans réserve son courage et sa détermination, il n’en sera pas de même pour le gouvernement algérien ainsi que des partis et organisations satellites qui le soutiennent. Il faut s’attendre à un concert de réactions comme ce fût le cas, récemment,  suite à la motion du parlement européen exigeant la libération de l’écrivain Boualem Sansal et l’arrêt des atteintes aux droits de l’homme. 

Cyniques, les autorités algériennes s’oposent farouchement à tous les déclarations critiquant la situation de la liberté d’expression et des militants des droits humains. 

Au cours de l’année écoulée, le gouvernement algérien, (à travers les interventions de ses ambassadeurs à Genève ou à travers des rapports écrits) a défendu la situation des droits humains dans le pays, en réponse à des comptes rendus de rapporteurs de l’ONU, qui critiquaient la réalité des libertés politiques et médiatiques. Ces rapports appelaient à la suppression d’articles du Code pénal qualifiés d’abusifs.

Faisant fi de tous les témoignages sur les violations quotidiennes des droits humains, le gouvernement algérien a envoyé un rapport détaillé répondant point par point au rapport publié par Clément Nyaletsossi Voule, Rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association (un autre rapporteur qui a visité l’Algérie en septembre 2023).

Contre l’évidence et les réalités, le gouvernement algérien a nié l’existence de toute « pratique anticonstitutionnelle » en réponse à ce qu’a déclaré le rapporteur, estimant que les textes en vigueur, en cours de révision, ne peuvent en aucun cas être considérés comme anticonstitutionnels, car la nouvelle Constitution elle-même stipule dans l’article 225 que « les lois dont la modification ou l’abrogation est requise en vertu de la présente Constitution restent en vigueur jusqu’à l’élaboration ou la modification de nouvelles lois ». 

Bien entendu pour les autorités, les 240 détenus d’opinion n’existent pas. Les cas de tortures, comme ce qu’a dénoncé Merzoug Touati devant le juge sont aussi imaginaires.

Le rapport gouvernemental a souligné – tenez-vous bien – qu’il n’existe aucune mesure discriminatoire à l’encontre des militants de la société civile, l’État assurant une protection juridique et judiciaire aux citoyens et aux étrangers, tant dans l’exercice de tous les droits et libertés dans le domaine des droits humains.

Concernant les procédures d’enquête et les procédures judiciaires, y compris la décision d’interdire aux personnes de quitter le territoire national, dont se sont plaints de nombreux militants ces dernières années et que le rapporteur spécial a inclus dans son rapport, le gouvernement a déclaré qu’elles sont « spécifiées avec précision et encadrées dans la Constitution et le Code de procédure pénale, de sorte qu’elles ne peuvent être prises que pour la nécessité de l’enquête et des procédures judiciaires et dans le plein respect des garanties et des droits reconnus aux suspects et aux accusés ».

La même source gouvernementale a ajouté que « le non-respect de ces procédures ou garanties entraîne des vices de procédure susceptibles d’entraîner des responsabilités disciplinaires et parfois pénales pour les responsables de ces actes ».

Samia Naït Iqbal

Banque d’Algérie : ouverture « prochaine » de 4 bureaux de change à la gare maritime du Port d’Alger

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Bureau de change

L’entreprise portuaire d’Alger (EPAL) a annoncé, jeudi dans un communiqué, l’ouverture « prochaine » de 4 bureaux de change, au niveau de la gare maritime, une démarche à même de faciliter l’opération de change pour les voyageurs.

Premiers du genre en Algérie, ces bureaux qui lanceront leurs services « bientôt », s’inscrivent dans le cadre de « la mise en œuvre de la décision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, relative à l’augmentation de l’allocation touristique au profit des citoyens algériens », précise le communiqué.

Les services de l’EPAL ont consacré « des sites adaptés à l’activité de ces bureaux au niveau de la gare maritime, en adéquation avec le processus exigé dans les procédures des traversées maritimes, facilitant ainsi l’opération de change pour les voyageurs, selon la même source.

Accompagné de cadres de la Banque d’Algérie dont le Directeur de la région centre et responsable du système de paiement, le vice-gouverneur de la BA, Mohamed Benbahane, avait inspecté, jeudi, les bureaux de change, où il a été accueilli par le Directeur général de l’EPAL, Abdelhamid Boulaam, ajoute la même source.

Lors de l’inspection des bureaux, M. Benbahane s’est dit « très satisfait de la concrétisation de cette opération qui s’inscrit dans le cadre de l’application des instructions des pouvoirs publics pour la création et l’équipement des bureaux de change au profit des voyageurs au niveau de la gare maritime », selon l’EPAL.

APS

Ligue 1 Mobilis : l’Olympique Akbou et l’USM Alger se neutralisent (0-0)

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Football

L’Olympique Akbou et l’USM Alger ont fait match nul (0-0), en match comptant pour la mise à jour de la 12e journée du championnat national de Ligue 1 Mobilis, disputé ce samedi au stade de l’Unité Maghrébine (Béjaïa).

Dans un match assez fermé, marqué par une absence quasi-totale d’occasion de marquer, le portier de l’USMA s’est mis en évidence aux moments opportuns pour éviter la défaite à son équipe et lui permettre de revenir avec le point du match nul.

Ainsi, ce résultat confirme le passage à vide que traverse les gars de Soustara. En effet, les camarades de Belkacemi n’ont pu récolter que 2 points, sur 9 possibles, après avoir été battus par le MC Alger (0-3) et tenus en échec par le Paradou AC (1-1).

Au classement, les Olympiens gagnent une place et reviennent à hauteur du MC Oran (10e – 18 pts), alors que les Rouge et Noir progressent également d’un rang et remontent à la 6e place (22 pts).

Pour leur dernier match de mise à jour, les Usmistes accueilleront l’USM Khenchela le mercredi 5 février prochain au stade du 5 juillet 1962 (19h00).

En attendant cette date, l’épuration du calendrier de la Ligue 1 Mobilis se poursuivra dimanche et lundi avec les rencontres ES Mostaganem – MC Alger (16h00) et MC Oran – CR Belouizdad (18h00).

À noter que les deux parties, entrant dans le cadre de la mise à jour de la 13e et 14e manche, se joueront à huis clos.

Pour rappel, l’entame de la phase retour de la Ligue 1 Mobilis aura lieu les 9 et 10 février avec le déroulement de la 16e journée. 

Classement de la Ligue 1
#EquipesPtsJ
1MC Alger     2714
2JS Kabylie  2515
3CS Constantine 2315
4CR Belouizdad2314
5Paradou AC 2315
6USM Alger  2214
7ES Sétif 2115
8ASO Chlef2015
9USM Khenchela2014
10Olympique Akbou1815
11MC Oran1814
12MC El Bayadh    1715
13JS Saoura 1615
14NC Magra1515
15ES Mostaganem1214
16US Biskra1215

Radio Algérie Multimédia

Immigration, la France en péril, vraiment ?

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Sarah Knafo et Eric Zemmour.
Sarah Knafo et Eric Zemmour, la haine de l'immigré comme projet politique

Les dernières déclarations de François Bayrou sur l’immigration méritent réflexion. Au-delà du fait que comparativement à d’autres pays, limitrophes ou éloignés de ses frontières, la France ne figure pas dans le peloton de tête des statistiques -loin s’en faut- il semble bien que de nombreux pays ont mieux su intégrer les exilés de toutes sortes dans le giron de la république.

Le but de cette chronique n’est pas de jouer aux vierges effarouchées de façon stérile en remettant en cause la formule de notre premier ministre, mais de témoigner de l’apport positif que constitue l’écrasante majorité des immigrés et sans laquelle la machine économique française serait grippée, pour ne pas dire à l’arrêt.

Décidément, nos politiques ont la mémoire courte et ne semblent pas se mêler du quotidien de leurs citoyens pour jauger de l’apport positif des réfugiés sur ses Terres.

De nombreux secteurs ne fonctionnent que grâce au concours des immigrés : il n’y a pas un hôpital en France, pas une agence d’aides à domicile pour personnes âgées ou atteintes de handicap, pas un marché bon marché etc. où ne contribuent pas des immigrés, en grande majorité africains.

Les exemples touchent quasiment tous les secteurs de main-d’œuvre bon marché. Et les politiciens ignorent allègrement cet apport quasi vital pour la France. Pas un politicien, de droite comme de gauche, ne met suffisamment en avant cette contribution positive, préférant se focaliser sur les minorités avec une surenchère verbale déconcertante qui font dire à Zemmour que « Roubaix, c’est l’Afghanistan à deux heures de Paris ».

L’écrasante majorité des immigrés épouse les valeurs républicaines de la France et n’aspire qu’à construire une vie décente et un avenir meilleur pour ses enfants.

Bien évidemment l’extrémisme islamiste pose problème, non seulement aux Français dits de souche mais aussi à cette majorité silencieuse d’immigrés qui, le plus souvent, ont fui cet extrémisme qui sévit dans son pays d’origine. D’un autre côté, les positions tranchées des partis comme le LFI contribuent plus à l’exaspération qu’à apporter des solutions dignes.

Ce n’est pas à coup d’interdits que l’on peut espérer régler tous les problèmes, mais avec une éducation de qualité. Or, force est de constater que le système éducatif français tend à devenir aussi sinistré que celui de certains pays sous-développés comme l’Algérie. Il est utile de rappeler, encore une fois, que le tort de l’Algérie est d’avoir laissé les circuits de l’éducation entre les mains des arabo-baathistes qui ont pollué la matière grise de l’écrasante majorité de nos écoliers.

Évidemment, laisser pousser des écoles coraniques sous contrôle de groupes affiliés aux pétromonarchies, dans des endroits populaires ne présage rien de bon. Mais ce n’est pas en mettant tous les immigrés dans le même sac que l’on peut espérer régler le problème. Or, à écouter certains discours, on a l’impression que tous les immigrés ne sont en France que pour renforcer « l’Afghanisation de Roubaix » et de certaines cités. Ce n’est pas sérieux !

On reproche souvent aux intellectuels lucides issus de l’immigration de ne pas se positionner pour défendre la république et ses valeurs, mais pense-t-on leur donner la parole ? Invite-t-on ces intellectuels sur les plateaux télé ? Que nenni ! tout simplement parce que la course à l’audience et au populisme le plus vil font qu’un Éric Zemmour est plus à même d’attirer le téléspectateur qu’un Boualem Sansal, ce lanceur d’alerte cantonné à une presse écrite intellectuelle qui joue un rôle minime dans le circuit de l’information large public. Un Boualem Sansal qui subit le sort que l’on connaît.

Personne ne souhaite que la France se talibanise ! Mais ce n’est pas avec d’autres extrêmes que l’on viendra à bout de l’extrémisme islamiste ! Ce n’est pas avec des Zemmour ou des Mélenchon que la France s’en sortira. Bien évidemment.

Pour revenir à ce pilier social que représente l’immigré, ce n’est pas, non plus, en perpétuant sa mise à l’index que les politiques apporteront des solutions dignes à leur concitoyens.

Séparer le bon grain de l’ivraie, oui, mais jeter le bébé venu d’ailleurs avec l’eau du bain, non !

Il faut croire que dès lors que nos politiques sont en panne d’idées et qu’ils n’ont rien de sérieux à proposer à leurs compatriotes, ils brandissent le spectre d’une immigration néfaste et envahissante.

Que penseront les générations futures de tous ces remparts qui ne cessent de se multiplier entre les anciens et les nouveaux débarqués sur les mêmes lopins de terre nourricière ? Nul doute qu’ils nous prendront pour des tarés de la pire espèce. Ils auront bien raison.

Kacem Madani

Droits de douane américains : le Canada, le Mexique et la Chine ripostent à Trump

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Donald Trump
Trump part en guerre économique.

À partir du mardi 4 février, le Canada mettra en œuvre des droits de douane en réponse aux nouvelles taxes imposées par les États-Unis. Le Mexique, quant à lui, a également annoncé son intention de suivre cette voie. La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a vivement contesté les accusations de Donald Trump, qui a insinué que son gouvernement entretenait des liens avec des cartels de narcotrafic.

De son côté, la Chine a promis de prendre des mesures « correspondantes » et envisage de porter plainte contre les États-Unis auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le 1er février, Donald Trump a concrétisé sa menace de guerre commerciale en imposant des droits de douane de 25 % sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, ainsi qu’une augmentation de 10 % sur les produits chinois déjà taxés. Cette décision vise à contraindre ces trois partenaires commerciaux à agir pour réduire le trafic de fentanyl et les flux migratoires illégaux vers les États-Unis.

Trump a déclaré que la taxation était nécessaire pour protéger les Américains, affirmant que les migrants illégaux et les drogues mortelles, notamment le fentanyl, représentent une menace majeure. Il a également accusé la Chine d’exporter des substances chimiques vers le Mexique, utilisées par les cartels pour produire du fentanyl, qui est ensuite vendu aux États-Unis. Selon lui, le Mexique et le Canada ne font pas assez pour contrôler ces flux.

La Maison Blanche a justifié ces droits de douane en affirmant qu’ils étaient indispensables pour tenir la Chine, le Mexique et le Canada responsables de leurs engagements à stopper l’importation de drogues toxiques. Les droits de douane resteront en vigueur jusqu’à ce que le Mexique coopère pleinement avec les États-Unis dans la lutte contre le trafic de drogue. Trump a même insinué que les cartels mexicains avaient formé une alliance avec le gouvernement mexicain, une accusation que Sheinbaum a qualifiée de « calomnie ».

En réponse, le Canada a annoncé qu’il imposerait des droits de douane de 25 % sur une variété de produits américains, y compris des jus de fruits, des chaussures et des meubles, pour un total de 155 milliards de dollars canadiens (environ 102 milliards d’euros). Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a souligné l’importance des relations entre les deux pays tout en affirmant qu’il n’avait d’autre choix que de réagir. Il a encouragé les Canadiens à privilégier les produits locaux, comme le whisky canadien au lieu du bourbon américain.

Le gouvernement mexicain, qui avait jusqu’à présent prôné le calme, a adopté un ton plus ferme. Claudia Sheinbaum a rejeté les accusations de Trump et a suggéré que si une alliance existait entre un État et les cartels, cela viendrait plutôt des États-Unis, qui vendent des armes aux criminels. Elle a également appelé Trump à prendre des mesures contre le trafic de drogue sur son propre territoire.

Quant à la Chine, elle a exprimé son opposition aux nouveaux droits de douane et a averti que les guerres commerciales n’avaient pas de vainqueurs. Pékin a promis de réagir avec des mesures « correspondantes » pour protéger ses intérêts et a décidé de porter l’affaire devant l’OMC.

Ainsi, la situation actuelle met en lumière les tensions croissantes entre les États-Unis et ses principaux partenaires commerciaux, alors que Trump cherche à imposer sa vision d’une politique commerciale plus stricte, tout en faisant face à des ripostes significatives de la part du Canada, du Mexique et de la Chine.

Rabah Aït Abache

La guerre des mémoires, dernier refuge des élites en échec

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Tebboune
Tebboune

Il y a 63 ans, les armes se sont tues entre la France et l’Algérie. Les peuples, eux, ont avancé, tant bien que mal. Mais alors que les anciens combattants disparaissent peu à peu, un autre conflit, plus insidieux, prospère : celui des mémoires.

Un champ de bataille où l’histoire est moins une quête de vérité qu’un outil politique, manié habilement par des élites en mal de légitimité.

Un passé qui ne passe pas… volontairement

Le souvenir de la colonisation et de la guerre d’indépendance devrait être un sujet d’histoire, pas un argument de campagne. Pourtant, des deux côtés de la Méditerranée, il sert de diversion face aux échecs contemporains. En Algérie, il est le rempart ultime contre toute remise en cause du pouvoir en place. En France, il est le carburant de querelles identitaires qui ressurgissent à chaque échéance électorale. Et pendant que l’on déballe les vieilles blessures, les problèmes actuels restent soigneusement sous le tapis.

Des mémoires instrumentalisées à géométrie variable

L’histoire est devenue une marchandise à usage politique. On s’en empare, on la déforme, on la revendique selon les besoins du moment. Un président français veut « apaiser » en reconnaissant tel crime colonial ? Il est accusé de trahison par certains, de geste insuffisant par d’autres. Un dirigeant algérien convoque l’héritage du FLN pour masquer la crise économique ? Il est applaudi par les uns, moqué par les autres.

Et à force de raviver les blessures, on entretient l’illusion d’une fracture toujours vive. Pourtant, les jeunes générations, elles, n’ont ni connu la colonisation, ni vécu la guerre. Elles ont d’autres urgences : le chômage, l’exil forcé, le mal-être identitaire. Mais ces réalités ne rapportent rien à ceux qui préfèrent faire parler les fantômes du passé.

Et si les peuples reprenaient enfin leur propre histoire ?

Le temps est peut-être venu de confisquer cette mémoire aux professionnels de la manipulation. Laisser l’histoire aux historiens, et la politique aux solutions d’avenir. Refuser d’être otage de querelles orchestrées par des élites qui se nourrissent de division. Après tout, si la guerre est finie depuis 1962, pourquoi faudrait-il que les esprits restent en guerre en 2025 ?

« L’histoire des peuples se vit, se transmet, se partage, loin des calculs des élites. Tandis que les dirigeants écrivent des mémoires virtuelles à coups de discours et de commémorations sélectives, les peuples, eux, racontent leur vérité sur les réseaux, dans les familles, et à travers les générations.

L’histoire authentique n’appartient ni aux palais, ni aux parlements, mais aux cœurs et aux mémoires vivantes. Au fond, la seule histoire qui vaille est celle que les peuples se. se réapproprier, loin des manipulations d’en haut. La guerre des mémoires passera, la vérité des peuples restera. »

Les peuples ont assez subi. Il serait temps de leur rendre leur histoire.

Dr A. Boumezrag

Platon, la caverne et le pouvoir algérien

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L'allégorie de la caverne.

L’allégorie de Platon est la plus célèbre réflexion de la philosophie pour imager la frontière entre le monde éclairé par la connaissance et le monde sous-terrain, celui de l’ignorance par l’inaccessibilité à la lumière.

Essayons de rappeler d’une manière très simplifiée le sens de cette allégorie. Platon se place dans une hypothèse où des êtres humains seraient depuis toujours prisonniers dans une caverne. Ils ne sont jamais sortis de cette caverne et la seule connaissance du monde qu’ils ont est la réalité observée et vécue dans celle-ci.

La seule vérité qu’ils connaissent est donc celle que leur condition leur a apprise. Même la lumière de l’extérieur, ils ne la perçoivent que par sa réverbération sur les parois. Pour eux c’est la paroi qui existe, pas la lumière.

Ils ne sont pas pour autant malheureux car ils ne connaissent pas le monde d’en haut et ne peuvent pas se représenter ce qu’il est. Pas plus qu’ils ne connaissent la notion d’enfermement.

Platon prend une autre hypothèse, que se passerait-il si ce groupe humain se libérait en sortant de la grotte ? Il en résulterait que les humains libérés ne comprendraient pas le monde nouveau, ils n’en ont ni les codes ni même une représentation cohérente.

Mais il y a un autre enfermement, celui qui n’est pas un choix mais un état dans lequel vous a placé votre environnement. Pour l’Algérie, ce sont les hommes du pouvoir (civils et militaires) et la religion qui ont fait des Algériens des hommes de la caverne, privés de la lumière.

Le peuple algérien, pour les nouvelles générations, a été biberonné par l’exclusive représentation du monde enseignée par leurs maîtres, autrement dit, le régime dans toute sa complexité et diversité. Ils n’ont connu que les vérités qui leur ont été apprises et les moeurs sociales contraintes.

Enfermés dans un système clos, ils n’ont aucune notion de l’évasion, elle aussi une abstraction inconnue dans leur champ de perception. Mais en Algérie, comme dans tous les régimes autoritaires, il se passe quelque chose de très singulier.

La caste des dirigeants s’est également enfermée elle-même dans cette grotte. Elle s’est créé un monde imaginaire dont elle est totalement prisonnière. Elle n’a plus aucune faculté d’imaginer d’autres concepts comme ceux de la lumière, des connaissances et des libertés, ceux de l’extérieur de la grotte.

Cloîtrés dans les ténèbres de la caverne, ils ne connaissent que les réflexes de la brutalité par un rapport du plus fort au plus faible. Leur barbarie vient de l’enfermement dans une situation dont ils ont construit les murs.

Mais Platon va plus loin dans son allégorie. Il imagine l’hypothèse d’une sortie de certains qui finissent par se libérer avec une très grande force. Une fois sortis de la grotte, il leur faut s’adapter et s’instruire de la réalité du monde.

D’autres n’y arrivent pas ou s’y refusent. Même avec la liberté d’expression, l’éducation scolaire et universitaire, ils restent enfermés dans la grotte et son monde malgré leur sortie pour l’étranger. Ils restent encore persuadés de la bonne vertu du régime algérien, de son projet, des doctrines et des mœurs que les gardiens de la caverne leur ont insérés dans la tête.

Puis Platon prend encore une autre hypothèse, celle de certains qui se sont extraits de la grotte et qui souhaiteraient y revenir pour faire découvrir aux autres ce qui existe à l’extérieur.

Les habitants de la grotte, pour leur majorité, ne comprendraient pas ce langage qui leur est imaginaire et lointain. Et même, le risque est réel qu’ils se retourneraient violemment contre ceux qui ont essayé de leur faire découvrir la connaissance des lumières. Les Algériens qui ont pu voir la lumière se rendraient alors coupables à leurs yeux de blasphème, de tentative de sédition ou de négationnisme.

C’est bien ce qui se passe avec ceux qui sont restés trop longtemps à la lumière qu’ils ne peuvent briser la carapace des croyances de leurs compatriotes. Cette carapace faite de nationalisme et des ténèbres religieux.

Il n’y qu’une seule solution dans cette situation d’impasse dans la grotte. L’organisation autoritaire de la communauté et ses croyances irréelles conduiront un jour où l’autre à renverser le sens de la terreur.

Ce jour-là, il en sera fini pour les dirigeants. Ils avaient refusé de laisser se propager la lumière qui leur a été apportée par ceux qui avaient pu fuir de la grotte, ils seront confrontés aux créatures qu’ils ont créées et qu’ils ont dominées. Mais ces créatures suivront-elles ceux qui voulaient leur apprendre le monde de la connaissance ou des hommes de caverne remplaceront-ils d’autres hommes de caverne et ainsi de suite ?

Beaucoup de dirigeants risquent pourtant de finir dans une autre grotte, enterrés par ceux qui ont enfin vu la lumière ou qui voulaient leur prendre la place de dominants. Et cette grotte est définitive, bien souterraine.

Le système algérien et les imams auraient dû lire Platon. Mais peut-on lire sans lumière ?

Boumediene Sid Lakhdar

Un nouveau média vient de naître, Voix-Med Radio-TV

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Voix Med

Un nouveau média vient de naître, Voix-Med Radio-TV, c’est un nouveau souffle, c’est une bouffée d’oxygène dans le vide médiatique que nous subissons.

Voix-Med Radio-TV ouvre ses portes, ses ondes ce premier février 2025, c’est un élan salvateur offrant des espoirs, un autre point de vue, une autre vision libérée sur la méditerranée, sur les deux rives et le monde actuel.

Avec Voix-Med Radio-TV, l’avenir s’annonce meilleur et nous lui souhaitons succès et bonheur.

« Voix-Med fait son entrée dans la sphère des médias en ligne. Son lancement aura lieu ce 1er février. Initiée par un collectif associatif épris de culture et de liberté de ton, cette chaîne de radio et télévision web se veut un espace ouvert sur la Méditerranée et la culture Amazighe et Nord-Africaine avec toutes sa diversité et sa richesse.

– Véritable plateforme d’échanges et de débats, Voix-Med propose des programmes variés : émissions musicales, documentaires, interviews d’artistes, mais aussi des débats stimulants sur les enjeux sociaux, culturels et politiques actuels. Défense des droits humains, droits de la femme, de l’enfant, traiter de la migration. Voix-Med se veut une tribune privilégiée à la culture dans toute sa diversité et ses expressions.

– À travers ses contenus, Voix-Med espère contribuer à la promotion et la préservation de la dimension Humaine, tout en encourageant un dialogue ouvert avec toutes les cultures. En offrant une alternative moderne et dynamique.

Voix-Med entend servir de passerelle et connecter les générations entre elles mais aussi unir les expressions autour de valeurs de diversité, de respect et de développement. »

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Syrie : Constitution suspendue, Ahmed al-Charaa désigné président

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Ahmed Al Charaa

Les nouvelles autorités annoncent la suspension de la Constitution, la dissolution du Parlement, la dissolution de tous les groupes armés et du parti Baas qui a gouverné la Syrie pendant plus de 60 ans. Ahmed al-Charaa a été nommé président « pour la phase de transition ». 

Après le 8 décembre et la chute du régime du dictateur Bachar el-Assad, Ahmed al-Charaa est devenu le dirigeant de facto de la Syrie, désigné pour assurer la transition du pays en tant que « président pour la phase de transition ». Cette nomination a été officialisée par les nouvelles autorités syriennes, à la suite d’une rencontre importante entre al-Charaa et plusieurs chefs de factions armées qui avaient participé à l’offensive contre le régime déchu.

Lors de cette réunion, al-Charaa a annoncé la dissolution du Parlement ainsi que la suspension de la Constitution de 2012, mettant en place un cadre pour un avenir incertain. Il a également été chargé de former un « conseil législatif intérimaire » qui devrait superviser le processus de transition en Syrie.

Les mesures prises par Ahmed al-Charaa s’inscrivent dans une série de décisions politiques qui visent à consolider son pouvoir et à remodeler l’architecture de l’État syrien après la chute du régime d’Assad. Parmi ces décisions, la dissolution des « groupes armés » qui avaient soutenu l’offensive contre le dictateur Bachar el-Assad, ainsi que celle de l’armée de l’ancien régime, marquent un tournant symbolique et politique majeur.

Ces groupes de miliciens, qui se réclamaient de la révolution syrienne, sont désormais appelés à intégrer les institutions de l’État dans le cadre de la transition politique. Le parti Baas, au pouvoir depuis plus de 60 ans, a également été dissous, mettant fin à une époque de domination absolue sur la vie politique et sociale du pays. Un nouvel appareil sécuritaire devrait être mis en place pour garantir la sécurité des citoyens dans ce contexte de changement radical.

La situation en Syrie après la chute de Bachar el-Assad demeure cependant incertaine et complexe. Les nouvelles autorités ont annoncé qu’un gouvernement de transition serait en place pour une période de trois mois, avec pour missions la rédaction d’une nouvelle Constitution et la remise en marche de l’économie syrienne, qui a été gravement affectée par plus de dix ans de guerre civile.

La transition ne semble pas totalement clarifiée. Selon Hasni Abidi, directeur du Centre d’Études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, la nomination d’Ahmed al-Charaa comme président pour la phase de transition était attendue, car il était déjà perçu comme l’homme fort de la situation. Mais cette officialisation ne résout pas toutes les questions. « Nous n’avons aucune information ou visibilité sur la transition », souligne Abidi. Il s’interroge notamment sur la fonction exacte du conseil législatif intérimaire qui a été annoncé et sur les compétences d’Ahmed al-Charaa dans cette nouvelle configuration.

Al-Charaa est ainsi perçu comme un acteur pragmatique, en quête de stabilité, mais aussi comme une figure qui pourrait bien incarner une forme de continuité politique après la chute d’Assad, tout en tentant de se distancer des dérives du régime précédent. Sa nomination à la tête de la Syrie de la transition laisse entrevoir un mélange de rupture avec le passé, tout en préservant certains éléments du système politique qui a existé sous Bachar el-Assad, même s’il y a de fortes attentes sur les réformes promises.

La position d’Ahmed al-Charaa, qui semblait être une figure de consensus parmi les factions armées ayant renversé le régime d’Assad, reste ambiguë. Certains observateurs s’interrogent sur la place qu’il occupera dans le nouveau système politique. Sera-t-il le président de l’exécutif, mais aussi l’arbitre du législatif et du judiciaire ? Le rôle du gouvernement de transition, dirigé par al-Charaa et son cabinet, semble aussi flou. L’orientation idéologique que ce régime prendra est l’autre interrogation.

Le sort des anciens membres du gouvernement et des structures administratives du régime déchu n’est pas précisé, et il demeure incertain si le gouvernement de l’ancien Premier ministre M. Al-Bachir continuera à jouer un rôle dans la transition ou sera remplacé.

Cette incertitude s’explique en partie par la complexité de la situation sur le terrain. La Syrie est toujours divisée entre différents groupes armés et factions politiques, qui ont des intérêts parfois contradictoires et des visions divergentes de l’avenir du pays. De plus, la Syrie continue de souffrir des conséquences de la guerre civile, avec des millions de réfugiés et une population traumatisée par des années de violence et de destruction.

Le rôle d’Ahmed al-Charaa sera donc déterminant pour l’avenir de la Syrie. Son pouvoir, bien qu’officialisé, reste dépendant de la capacité de son gouvernement de transition à concilier les différentes factions et à redonner espoir à une population exténuée par plus d’une décennie de guerre. Sa tâche sera d’autant plus complexe qu’il devra faire face à la pression des acteurs internationaux, notamment les puissances régionales et mondiales qui ont leurs propres intérêts en Syrie. Les pays arabes semblent soutenir le nouveau régime, dirigé par l’ancien membre d’Al Nosra.

L’émir du Qatar a été le premier dirigeant arabe à se rendre à Damas. Les autres pays, comme l’Egypte et l’Arabie saoudite, ont salué l’intronisation d’Al Charaa à la présidence de transition.

La rédaction

La tombe de Jean-Marie Le Pen saccagée

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La tombe de Jean Marie Le Pen saccagée
La tombe de Jean Marie Le Pen saccagée

Jean-Marie Le Pen revient encore au devant de l’actualité. La tombe de la figure emblématique de l’extrême droite française a récemment été profanée.

Moins de trois semaines après sa mort, sa tombe a été en effet découverte gravement endommagée, déclenchant une vague d’indignation et de condamnation. Les premiers sont les plus attendus.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé cet acte comme une « abjection absolue », soulignant que « le respect des morts est ce qui distingue la civilisation de la barbarie ». Le ministre dégaine plus vite que le RN. La dégradation de la tombe de Jean-Marie Le Pen, inhumé dans sa ville natale de La Trinité-sur-Mer a suscité des réactions fortes au sein du Rassemblement national et de la famille de l’ex-leader historique de l’extrême droite.

Jean-Marie Le Pen, décédé le 7 janvier à l’âge de 96 ans, avait marqué l’histoire politique française, notamment en fondant le Front National en 1972, devenu plus tard le Rassemblement National sous la présidence de sa fille Marine Le Pen. Ses idées extrémistes ont fini par infuser dans les rangs de la droite française et au sein de la société. L’homme ne pouvait assister à meilleur hommage avant sa mort.

Ses idées, souvent controversées et extrêmes, ont fait de lui une figure divisant profondément la société française. Le 11 janvier, sa dépouille a été inhumée dans le caveau familial du cimetière de La Trinité-sur-Mer, en Bretagne. Cependant,probablement à coups de masse, comme l’a suggéré Gilles Pennelle, député européen du Rassemblement national.

La dégradation de la tombe a choqué et révolté de nombreux proches et partisans de Jean-Marie Le Pen, à commencer par ses enfants. Marie-Caroline Le Pen, l’une de ses filles, a exprimé sa colère sur les réseaux sociaux en publiant une photo de la tombe profanée. Elle a écrit : « Pas de mot pour qualifier les individus qui s’attaquent à ce qu’il y a de plus sacré. Ceux qui s’attaquent aux morts sont capables du pire contre les vivants ».

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a également réagi vivement, qualifiant l’acte de « profane » et appelant à ce que les responsables soient retrouvés et sévèrement punis. Il a ajouté que cet acte « inqualifiable » reflétait le mépris total des auteurs envers non seulement les morts, mais aussi les vivants. Ce genre de dégradation vise, selon lui, à anéantir la mémoire d’un homme qui, pour ses partisans, a incarné une lutte pour la défense de la France et de ses valeurs.

L’acte de profanation de la tombe de Jean-Marie Le Pen n’est cependant pas un simple incident isolé, mais un événement qui réveille des tensions profondes au sein de la société française, souvent liées à son passé controversé. Jean-Marie Le Pen était connu pour ses prises de position provocatrices et souvent choquantes, notamment sur les thèmes de l’immigration, du nazisme, de l’Holocauste, de la question juive et de l’immigration auquelle il faisait porter tous les maux de la France.

Parmi ses déclarations les plus infamantes, on retrouve son célèbre commentaire sur les chambres à gaz, qu’il qualifiait de « détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale », une affirmation qui lui a valu plusieurs condamnations pour négationnisme. Il a également été reconnu coupable à plusieurs reprises d’incitation à la haine et d’injures racistes et homophobes.

La carrière de Jean-Marie Le Pen a été marquée par ses saillies et sorties de routes langagière. Il était volontiers provocateurs. Avec ses discours nationalistes, parfois teintés de xénophobie et d’antisémitisme, il a su fédérer un électorat qui se sentait marginalisé, tout en choquant une large partie de la société française.

Son charisme et ses talents oratoires lui ont permis de devenir l’un des hommes politiques les plus controversés du pays, dirigeant le Front National durant plus de quarante ans. Sous sa direction, le FN a connu des succès électoraux notables, bien qu’il n’ait jamais réussi à accéder au pouvoir national.

Jean-Marie Le Pen a été exclu de la scène politique après sa destitution de la présidence du Front National en 2011. Sa fille, Marine Le Pen, lui succédant à la tête du parti, a progressivement tenté de « dédiaboliser » l’image de son père et d’en faire une formation politique plus modérée. Toutefois, l’héritage de Jean-Marie Le Pen reste indélébile et continue de diviser profondément la France, d’autant plus que les enjeux autour de l’immigration, de l’identité nationale et de la place de la France dans l’Union européenne sont plus que jamais d’actualité à la faveur de la montée de l’extrême droite dans le Vieux continent.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a insisté sur le respect dû aux défunts, un principe qui s’applique au-delà des divergences politiques. « Le respect des morts est sacré, c’est très profond en Bretagne », a ajouté Gilles Pennelle, soulignant la dimension presque spirituelle de cet acte dans une région qui se distingue par son attachement à la tradition et au respect des aînés.

La France, en particulier avec la montée des partis d’extrême droite et de gauche, semble prise dans un tourbillon d’affrontements idéologiques, où chaque geste, même celui visant une tombe, devient un champ de bataille.

u-delà de l’acte isolé de violence, cet acte rappelle que la société française est encore marquée par les luttes idéologiques, même au-delà de la mort de ses figures les plus divisées.

Rabah Aït Abache

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