Réuni le 9 novembre 2025, le bureau politique élargi du Mouvement du Peuple a publié un communiqué réaffirmant son attachement aux libertés, à la justice et à l’État de droit.
La formation dirigée par Zouhir Maghzaoui dénonce la détention abusive de citoyens sans garanties de procès équitable ni respect des conditions de détention conformes aux normes internationales. Ces pratiques, estime-t-elle, menacent la stabilité du pays et nuisent à son image à l’étranger.
Sur le plan économique, le parti critique sévèrement le projet de loi de finances 2026, qu’il juge dénué de toute vision réformatrice et calqué sur les politiques rejetées par les révoltes de 2011 et 2021. Ce texte, selon la formation, se limite à une approche comptable et aggrave l’endettement public, menaçant la survie des entreprises publiques et accentuant la dégradation des services de santé, d’éducation et de transport.
Le Mouvement du Peuple s’inquiète également du recours répété à l’emprunt auprès de la Banque centrale, estimant que cette politique alimente l’inflation et affaiblit le dinar, entraînant une érosion du pouvoir d’achat malgré les augmentations salariales prévues.
Concernant la situation à Gabès, le parti déplore la passivité du gouvernement face aux revendications légitimes des habitants, jugeant que les promesses creuses et la création de comités sans mandat clair ne font qu’aggraver la crise sociale et environnementale.
S’il réaffirme son soutien à la lutte contre la corruption et les lobbies, le parti met en garde contre la criminalisation généralisée des acteurs politiques et associatifs, une dérive qui assèche la vie démocratique et éloigne les citoyens de la gestion des affaires publiques.
Le Mouvement du Peuple appelle en outre à des réformes législatives urgentes : révision du décret 54, création de la Cour constitutionnelle, modernisation des codes du commerce, du travail et des institutions judiciaires et électorales.
Enfin, tout en réitérant son refus du financement étranger des partis et associations, il demande l’adoption d’une loi claire criminalisant ces pratiques, rappelant que le décret 88 de 2011 ne les interdit pas expressément et qu’il a déjà été utilisé de manière abusive contre le mouvement.
À quelques mois des élections municipales, Nora Preziosi et Erwan Davoux officialisent leur candidature pour la mairie de Marseille. Libres et indépendants, ils entendent offrir aux habitants une alternative centrée sur la proximité, l’écoute et la participation citoyenne.
Dans un message publié récemment, les deux candidats mettent en avant leur volonté de rassembler : « Nous bâtirons l’union des Marseillaises et des Marseillais. Avec vous, pour vous, nous nous engageons pour construire l’avenir de notre ville ». Cette formule souligne leur intention de placer les citoyens au cœur du projet municipal et de dépasser les clivages traditionnels pour mobiliser l’ensemble des Marseillais autour d’un programme commun.
Le duo se présente comme une force indépendante, affirmant vouloir « agir sans contraintes partisanes ». Leur démarche vise à répondre aux attentes des habitants, confrontés à des défis urbains majeurs : sécurité, mobilité, logement, développement économique et qualité de vie. L’accent est mis sur la transparence, la responsabilité et la concertation avec la population.
Pour Nora Preziosi et Erwan Davoux, ces élections représentent l’opportunité de créer un modèle de gouvernance plus ouvert et collaboratif, où chaque citoyen peut participer aux décisions qui concernent son quotidien. Leur stratégie repose sur un dialogue constant avec les Marseillais, et sur des actions concrètes visant à renforcer le tissu social et culturel de la ville.
Alors que la campagne municipale s’annonce intense, cette candidature indépendante attire l’attention par son approche rassembleuse et son message de proximité. Les prochains mois seront déterminants pour mesurer l’impact de cette dynamique citoyenne sur le paysage politique marseillais et sur la capacité des Marseillais à se mobiliser autour d’un projet collectif.
Le tribunal criminel de première instance d’Alger, siégeant au tribunal de Dar El Beïda (Cour d’Alger), a condamné, ce mardi, Mohamed Tadjadit, plus connu sous le surnom de “poète du Hirak”, à une peine de cinq ans de réclusion criminelle et à une amende de 200 000 dinars.
Cette énième condamnation arbitraire qui vise le courageux Mohamed Tadjadit s’accompagne d’une condamnation civile, le prévenu étant tenu de verser 500 000 dinars à l’Agent judiciaire du Trésor (AJT) à titre de réparation.
Selon le communiqué rendu public par son avocate, Me Fetta Sadat, Mohamed Tadjadit a été reconnu coupable de six chefs d’accusation relevant du code pénal algérien, parmi lesquels : crime d’apologie d’actes terroristes, utilisation des technologies de l’information pour soutenir des entités terroristes, propagation d’idées à caractère terroriste, outrage à corps constitué, atteinte à l’intérêt national par des publications publiques, et incitation à attroupement non armé. Les faits poursuivis s’appuient sur les articles 100 (alinéa 1), 146, 87 bis 12, 87 bis 4 et 96 du code pénal.
Lors de l’audience, le représentant du ministère public avait requis une peine de dix ans de réclusion contre le poète, estimant que les éléments du dossier constituaient des infractions graves aux lois en vigueur. L’Agent judiciaire du Trésor, pour sa part, avait sollicité une réparation civile à hauteur de deux millions de dinars, ramenée à 500 000 dinars dans le verdict final.
Connu pour ses poèmes engagés et ses prises de parole lors du mouvement de dissidence populaire de 2019, Mohamed Tadjadit a déjà été à plusieurs reprises interpellé et poursuivi pour des faits liés à ses activités militantes et à ses publications sur les réseaux sociaux. Cette nouvelle condamnation arbitraire, prononcée dans un contexte de multiplication des lois liberticides, suscite de vives réactions dans les milieux militants et juridiques, où elle est perçue comme un signal supplémentaire de la répression visant certaines formes d’expression politique ou artistique.
L’affaire illustre également l’élargissement du champ d’application des articles du code pénal relatifs à la sécurité de l’État et à la communication électronique, souvent mobilisés depuis 2021 pour qualifier pénalement des publications considérées comme portant atteinte à l’ordre public ou à l’unité nationale.
En attendant d’éventuels recours, cette condamnation marque une nouvelle étape dans le parcours judiciaire de celui que beaucoup surnommaient, au plus fort du Hirak, “la voix poétique de la contestation populaire”. Il restera donc parmi les 250 détenus d’opinion qui croupissent dans les prisons.
Bien au-delà du simple répertoire, l’œuvre de Georges Brassens est le fruit d’une alchimie poétique et existentielle rare, où la marginalité d’un « bâtisseur de mots » s’est muée en une littérature intemporelle, élevant la cause des humbles au rang de grand art.
Une alchimie poétique et existentielle
L’ouvrage Georges Brassens : Les coquins d’abord, paru aux Éditions L’Harmattan dans la Collection Cabaret, propose une analyse dense et singulière du célèbre chansonnier. Son auteur, Jean-Michel Wavelet, écrivain habitué à décrypter les figures majeures (Bachelard, Camus, Péguy), explore la trajectoire mystérieuse de ce fils de maçon, cancre devenu l’un des plus grands poètes de la langue française.
Loin de l’anecdote, cette étude révèle comment Brassens, par un travail acharné sur les mots et un refus total du conformisme, a transformé ses blessures personnelles et son héritage de la pauvreté en une œuvre intemporelle. L’analyse met en lumière la cohérence absolue entre l’homme, le « voyageur immobile » qui renonça à la descendance au profit de la pérennité poétique, et l’artiste, dont l’impact réside dans l’alliance inédite entre l’exigence formelle classique et la voix donnée aux exclus, aux humbles, à tous ceux que le monde oublie, assurant ainsi sa place définitive au panthéon des lettres.
La démarche de Wavelet dans l’étude de Brassens
L’ouvrage, judicieusement intitulé Georges Brassens : Les coquins d’abord, trouve sa place au sein de la Collection Cabaret des Éditions L’Harmattan, une collection reconnue qui vise à la fois à perpétuer la mémoire des cabarets comme lieux d’expression artistique et à publier les textes des auteurs-compositeurs-interprètes.
L’auteur de cette étude, Jean-Michel Wavelet, n’en est pas à son coup d’essai en matière d’analyse de figures marquantes. Son œuvre se distingue par une exploration constante des parcours de vie singuliers et des thèmes cruciaux de la transmission et de la culture. Avant de se pencher sur Brassens, Wavelet a ainsi consacré des études fouillées à de grands noms de la littérature et de la philosophie française, notamment Gaston Bachelard, avec un regard porté sur les chemins d’une volonté inattendue, Albert Camus, dont il a exploré la voix de la pauvreté et le rôle de pédagogue résistant, et Charles Péguy.
Complétant ce corpus d’analyses culturelles, il est également l’auteur d’ouvrages pédagogiques (Une école pour chacun, Libérons l’avenir de l’école), confirmant son intérêt profond et constant pour les questions d’éducation et la manière dont les grandes figures du passé peuvent enrichir la pensée contemporaine.
Brassens : un « bâtisseur de mots »
L’analyse de Brassens révèle une personnalité profondément singulière, un « bâtisseur de mots » qui a accédé à une véritable immortalité par son art, transcendant le statut éphémère de simple chansonnier. Mort en 1981, il n’a jamais été oublié ; ses chansons continuent de parler de l’humain dans ses élans et ses blessures avec une permanence éternelle, abordant les thèmes universels de l’amour, de la vie et de la mort.
Ce phénomène d’inscription durable, allant jusqu’à voir son nom figurer dans le Petit Larousse, est d’autant plus remarquable que le chanteur se voyait initialement promis à une gloire passagère. Cette pérennité de l’œuvre n’est pas le fruit du hasard, mais d’un choix existentiel et artistique rigoureux. Son existence fut presque monacale, entièrement orientée vers l’exigence de la création. Cette concentration absolue sur l’œuvre s’est traduite par des choix radicaux, notamment le fait de ne pas avoir d’enfants, une décision que l’auteur interprète non comme un refus de la vie, mais comme une conviction profonde que la paternité biologique aurait pu entraver le bonheur inénarrable de son œuvre, laquelle il destinait à une pérennité bien supérieure à la simple continuité généalogique.
Il a sacrifié la descendance personnelle au profit de la descendance poétique. Brassens se définissait ainsi comme un « voyageur immobile », ancré dans la fidélité de son refuge de l’Impasse Florimont, cette stabilité géographique et matérielle lui servant de socle à une exploration infinie du langage et de la nature humaine. En privilégiant l’intensité et l’approfondissement de son art à toute forme d’extension ou de dispersion superficielle, cette immobilité choisie est la métaphore de sa résistance fondamentale à l’air du temps et au conformisme. Il cultivait ainsi un rejet viscéral du « penchant moutonnier » de l’imitation et de la mode, assurant l’authenticité et l’intemporalité de son génie poétique face à l’éphémère de l’industrie du spectacle. Il n’a jamais cherché à coller à l’époque, mais à décrire l’homme de toutes les époques.
L’influence de l’origine sociale
L’apport de Brassens, au-delà de sa discographie, est profondément indissociable de son parcours de vie singulier. Fils de maçon, issu d’un milieu résolument populaire, son profil ne le prédisposait nullement à la reconnaissance intellectuelle : il fut un cancre notoire, quitta tôt le collège et connut même une condamnation avec sursis pour délinquance juvénile, un fardeau qu’il craignit toujours de voir resurgir.
Son succès, dans ce contexte, est perçu comme une mystérieuse trajectoire pour celui qui n’était visiblement pas destiné, de par son origine, à l’élite culturelle. Paradoxalement, c’est cet héritage de la pauvreté et de la marge qui lui a donné l’autorité et la légitimité pour devenir la voix des humbles, des exclus, et des « gueux » qui, trop souvent, n’ont pas les mots pour exprimer leur condition ou leur révolte. Sa mission devint celle de réconcilier le peuple avec la culture exigeante, non par l’abaissement du niveau, mais par la qualité.
Il puisait ainsi dans la poésie classique de ses maîtres comme Villon, Ronsard ou La Fontaine, pour bâtir un rapport exigeant à la langue, rejetant le style affecté ou pompeux de certains au profit de la clarté ciselée, de l’image suggestive et d’une versification impeccable. Ce chemin vers la poésie fut également un puissant instrument de maîtrise des pulsions et d’éducation personnelle ; l’usage rigoureux des mots et de la versification lui a permis de canaliser une énergie brute pour passer d’un langage strictement personnel à un langage universel pour le monde, forgeant chez lui une tempérance et un humanisme que les rudesses de l’existence avaient pu un temps interdire.
Finalement, sa révolte n’est pas un cri stérile, mais le « non » réfléchi d’un homme qui refuse l’intolérable et dénonce le malentendu persistant entre sa vision d’un monde juste et la rigidité de la norme sociale.
L’apport de Brassens
L’apport de Georges Brassens à la poésie et à la société est multiple et profondément original. Tout d’abord, il a su élever la chanson populaire au rang de poésie, en combinant rigueur formelle, richesse lexicale et images évocatrices. Loin de céder aux facilités du rythme ou aux effets superficiels, il a choisi la clarté, la précision et la subtilité des vers, créant un langage à la fois accessible et exigeant.
Ensuite, son œuvre a constitué un véritable instrument de justice sociale. En donnant voix aux « humbles », aux exclus et aux marginalisés, il a fait de la poésie un vecteur de dignité et d’humanité. Chaque chanson, même légère en apparence, porte un regard lucide sur les injustices et les hypocrisies de la société. Cette capacité à conjuguer humour, ironie et critique sociale constitue l’une de ses plus grandes originalités : il touche autant les cœurs que les consciences.
Enfin, Brassens a incarné une cohérence entre vie personnelle et œuvre artistique qui reste exemplaire. Libertaire dans ses choix, fidèle à ses convictions et à ses racines, il a montré que l’art peut être à la fois intime, universel et engagé. Son apport réside donc non seulement dans les textes eux-mêmes, mais dans la démonstration qu’une vie menée avec intégrité et exigence est le terreau d’une œuvre durable et profondément humaine.
L’authenticité et l’impact poétique
L’impact de Brassens réside tout d’abord dans cette authenticité singulière qui imprègne l’intégralité de son œuvre, teintant ses textes d’une vérité brute et sa manière de chanter d’une profonde honnêteté. Cette mise en place inimitable, souvent comparée à celle des chanteurs de blues par sa sobriété et son rythme, marque un refus viscéral de l’asservissement aux modes et aux techniques vocales superficielles, privilégiant l’expression sans fard du sens et de la rime.
Son génie s’exprime dans sa capacité à faire corps avec les victimes et les humiliés ; il ne se contente pas de les décrire de loin, mais se place résolument de leur côté, assurant leur défense et leur dignité. Ce faisant, il donne de la valeur, une voix et une humanité aux « sans-mots, les sans-cultures, les sans-dents », élevant leurs petites histoires au rang de poésie universelle et de critique sociale intemporelle.
Une éthique libertaire
Par ailleurs, la singularité profonde de Brassens se manifeste jusque dans ses choix personnels et moraux, notamment son positionnement libertaire face à la vie conjugale. Son histoire familiale, marquée par des deuils précoces (comme la mort de son oncle homonyme) et le soutien inconditionnel de ses proches (sa demi-sœur Simone notamment), a forgé chez lui une sensibilité particulière et une résistance farouche à l’institution du mariage telle que définie par la norme bourgeoise et cléricale.
Cette sensibilité, loin d’être un caprice ou une simple provocation, le conduisit à toujours se placer du côté de l’amour libre et des choix non conventionnels, en parfaite cohérence éthique avec le libertaire et l’anarchiste qu’il chantait dans ses œuvres. Cet impact se lit donc dans l’intégrité totale et rare qui s’établit entre l’homme, l’artiste, la critique sociale qu’il incarne et le message d’affranchissement qu’il lègue à la postérité.
Un poète majeur
En conclusion, Georges Brassens est plus qu’un chansonnier : il doit être réévalué comme un poète majeur qui, par un travail acharné sur les mots et une maîtrise exceptionnelle de la langue classique, a réussi l’alchimie de transformer un destin modeste, les vicissitudes d’une vie de marginal et des blessures personnelles en une œuvre magistrale et intemporelle.
Le secret de sa pérennité ne réside pas dans l’adaptation aux modes, mais dans la constance éthique et esthétique de sa démarche. Son succès n’est pas le fruit de la quantité ou de la versatilité thématique, mais repose sur l’intensité et l’approfondissement d’une seule passion, celle de la création poétique mise en musique. Il demeure ainsi inscrit sur le marbre du temps, non par l’accumulation de tubes éphémères, mais par la profondeur de son intégrité artistique.
L’écho de ses chansons continue, de manière cruciale, d’associer la beauté exigeante de la poésie à la cause des plus humbles, forgeant un humanisme populaire qui transcende les clivages culturels. Cette alliance entre l’exigence formelle héritée des grands classiques et la voix donnée aux exclus garantit que Brassens restera la conscience libertaire et poétique d’une époque qui, bien que révolue, porte toujours les mêmes injustices et les mêmes aspirations humaines. C’est cette intégrité totale entre l’homme, le verbe et le peuple qui assure sa place définitive au panthéon des lettres.
Brahim Saci
Georges Brassens. Les coquins d’abord, Éditions L’Harmattan
C’est vrai à en croire Djamel Khefif, le grand juriste et enseignant, inscrit dans la liste d’homologation du pouvoir algérien.
Cette déclaration fait suite à la signature de l’Algérie et du Vietnam à Hanoï en octobre 2025 de la première Convention des Nations unies concernant la lutte contre la cybercriminalité. Djamel Khefif salue cet accord et estime que les lois concernant cette criminalité doivent être renforcées.
S’exprimant dans la très libérale et indépendante radio nationale algérienne, il estime qu’il s’agit d’une « étape stratégique » pour la coopération internationale face à la criminalité numérique. Djamel Khefif a raison en déclarant,
« Le pays a multiplié les mesures de prévention et de répression des infractions numériques, entre autres, l’accès frauduleux aux systèmes informatiques, la falsification de données, vol de données, etc. Les pouvoirs des organes d’enquête ont également été renforcés afin de s’adapter aux nouvelles technologies, dans le respect des libertés individuelles et la vie privée des citoyens. Et de citer aussi la création de services de lutte de plus haut niveau contre la cybercriminalité ».
Selon l’expert, l’Algérie dispose déjà d’un arsenal juridique important en matière de lutte contre la cybercriminalité mais qu’il faudrait impérativement renforcer. « L’accès frauduleux à un système de données numériques est une infraction grave, surtout lorsqu’elle conduit à la suppression, la modification ou le vol d’informations »
Il estime que les trois ans d’emprisonnement pour cybercriminalité prévus par le code pénal ne sont pas suffisants et qu’il faudra prendre exemple des pays dont les sanctions sont beaucoup plus lourdes « comme les États-Unis, l’Allemagne ou encore les pays du Golfe, qui ont choisi de renforcer considérablement leurs législations face à ce type de menace, contrairement à d’autres pays comme l’Algérie, la France ou certains pays d’Amérique latine, où les peines demeurent plus clémentes selon sa perception des choses ».
Monsieur Djamel Khefif, je vous félicite pour votre analyse pertinente et vos propositions utiles pour renforcer la lutte contre la criminalité dans notre pays. Cependant j’ai quelques modestes remarques à formuler au très grand expert. Elles sont de deux ordres, l’égalité devant la loi et la proportionnalité des sanctions dans le droit pénal.
Vous estimez que les accords et dispositifs internationaux sont de nature à décourager ceux qui s’adonneraient aux crimes numériques, aux détournements financiers et des données. C’est très bien mais pourquoi refusez-vous de signer toutes les conventions précédentes et d’appliquer les dispositifs existants pour contrer ce que vous qualifiez être un « crime très grave » ?
Où étiez-vous et ou êtes-vous encore pour les mêmes crimes perpétrés par les gouvernants, leur branche militaire et leurs amis ? Je ne vous ai jamais entendu à ce sujet. Pourtant il n’est pas besoin de grandiloquence dans le rappel de votre compétence juridique et sa prétention d’expertise pour découvrir, analyser et condamner ce que le peuple algérien connait bien avant votre naissance.
Est-il besoin d’une expertise pour constater les immenses fortunes et détournements du droit, aussi visibles qu’un éléphant dans un couloir, en Algérie comme à l’étranger ?
Puis le second point que j’avais annoncé, la proportionnalité des peines en droit pénal. Je ne comprends pas que vous vouliez condamner très lourdement les chapardeurs numériques et vous ne le proposez pas pour les grands traîtres à la nation, les ennemis du peuple par leur action qui portent atteinte à l’honneur de cette nation algérienne.
Je constate que pour ces hauts criminels, soit des journalistes, des opposants politiques, des manifestants et des écrivains dont les crimes sont éminemment contraires à la sécurité et à l’honneur de l’Algérie, les peines prononcées connaissent un plafonnement de huit à dix ans. Vous proposez plus que quatre ans d’emprisonnement pour les uns, il faudrait augmenter en correspondance le niveau des peines pour ceux dont le crime met en danger l’Algérie par une compromission avec un État étranger.
8 à 10 ans, ce n’est pas suffisant, il faut prendre exemple des pays amis de l’Algérie, perpétuité en Russie, peine de mort en Corée du Nord. Voilà ce qu’est une bonne proportionnalité.
La proportionnalité des peines, monsieur le juriste, ce n’est pas seulement le nombre d’années d’emprisonnement en fonction de la nature des crimes mais aussi la correspondance comparée de la sanction des crimes.
Peut-être lirez-vous mon papier, celui d’une personne qui est aussi formée que vous mais qui ne crée pas une illusion de haute compétence. La crainte de vos mentors pour lesquels vous travaillez pousse toujours l’admiration de ceux qui en sont victimes. Ils seraient fous de mettre en doute cette compétence validée par le régime algérien.
Plus lourdes, les sanctions pénales pour les opposants, monsieur l’expert. Il faut être à la hauteur d’un régime que vous servez.
Ahmed al Charaa et Donald Trump. Crédit photo : Infos Minute
À la suite de la rencontre entre Ahmed al-Charaa et Donald Trump à Washington, l’ambassade de Syrie aux États-Unis va reprendre l’essentiel de ses opérations.
Mais sur le volet des sanctions qui grèvent toujours l’économie syrienne, et malgré la bonne volonté du président américain, Ahmed al-Charaa va devoir se contenter d’un moratoire de six mois, alors que c’est la priorité du nouveau régime syrien afin de relancer son économie, minée par dix ans de guerre civile.
La visite d’Ahmed al Charaa est une première dans l’histoire de la Syrie depuis son indépendance. Jamais les Assad n’ont été reçus à Washington. Après avoir pris le pouvoir à Damas et chassé le dictateur Bachar al Assad, l’ancien chef du groupe djihadiste, Hayat Tahrir al-Sham, Ahmed al Charaa se voit accueilli par Donald Trump. Mais pas pour rien. L’objectif est une recomposition de l’échiquier du Proche-Orient avec en toile de fond l’isolement de l’Iran et la neutralisation de ses satellites comme le Hezbollah.
La Syrie rejoint la coalition internationale de lutte contre le groupe État islamique. Le nouveau président syrien, reçu par Donald Trump à la Maison Blanche moins d’un an après son accession au pouvoir, en a pris l’engagement. Une volte-face spectaculaire pour cet ancien jihadiste, qui avait combattu les troupes américaines en Irak.
Quant aux sanctions économiques, Ahmed al-Charaa obtient un nouveau sursis de 180 jours. Autrement dit, une exemption temporaire de six mois. Donald Trump ne pouvait pas faire mieux, car ces sanctions ont été votées en 2019 par le Congrès. La décision finale – les abandonner pour de bon – appartient aux parlementaires américains.
Ce sont des mesures très strictes, prises à l’époque contre le régime de Bachar el-Assad. Elles coupent la Syrie du système bancaire international et interdisent les investissements ou les transactions en dollars. Or, la Maison Blanche sait qu’il y a tout à reconstruire sur le sol syrien, et qu’il y a beaucoup d’argent à la clé pour les entreprises américaines.
Depuis des mois, l’administration Trump fait pression sur les élus. Le Sénat a dit « oui » pour mettre fin aux sanctions. Mais la Chambre des représentants rechigne encore. Certaines personnalités politiques s’inquiètent ouvertement pour les minorités syriennes. Mais la presse américaine y voit aussi l’influence d’Israël, qui mènerait un lobbying discret auprès de ses soutiens politiques aux États-Unis afin de maintenir la Syrie dans son actuel état de faiblesse économique.
Marseille – Théâtre de La Criée, 28 octobre 2025. C’est dans la salle du Théâtre national de La Criée qu’a été présentée, lors d’une conférence de presse à laquelle Le Matin d’Algérie était convié, la nouvelle édition des Nouvelles Rencontres d’Averroès.
Ce rendez-vous marseillais emblématique, héritier de trois décennies de débats autour de la Méditerranée et des idées, entame un nouveau cycle sous la houlette d’une équipe renouvelée.
« Avec du souffle et pas de frontières » — cette phrase du poète André Velter résume l’esprit que veut insuffler ce collectif à la fois fidèle à l’héritage du fondateur Thierry Fabre et tourné vers de nouveaux horizons. Autour de Rémi Baille, écrivain et membre de la revue Esprit, Sobhi Bouderbala, historien à l’université de Tunis, Chloë Cambreling, journaliste et ancienne productrice à France Culture, Julien Loiseau, professeur d’histoire à Aix-Marseille Université, et des directrices Nadia Champesme et Fabienne Pavia, les Rencontres ambitionnent de faire de Marseille un port d’attache des idées et un espace de citoyenneté partagée.
La conférence a également mis en lumière La Bibliothèque Bleue, moment phare du cycle 2025, prévu le vendredi 21 novembre à 19h à La Criée. Cette soirée réunira les voix critiques de Chloë Cambreling, Julien Loiseau, Rémi Baille, Sobhi Bouderbala et Ariane Mathieu (du magazine L’Histoire), sous la modération de Fabienne Pavia. Conçu comme une émission de radio en direct, le plateau invitera le public à découvrir les coups de cœur littéraires en sciences humaines et sociales de l’année, autour de la Méditerranée comme cadre, sujet et horizon de pensée.
Produites et organisées par l’association Des livres comme des idées, qui porte également le festival Oh les beaux jours !, ces Rencontres s’inscrivent dans une dynamique d’ouverture et de transmission. Leurs actions s’appuient sur des dispositifs durables tels qu’Averroès Junior — en milieu scolaire — et le Collège de Méditerranée, nouvelle forme d’université populaire à l’échelle régionale.
Dans un monde traversé par les crises, les guerres et les replis identitaires, les Nouvelles Rencontres d’Averroès se veulent un havre pour la pensée libre, un lieu où les idées circulent entre les rives, entre passé et présent, entre histoire et actualité.
Et quand la Méditerranée devient théâtre du tumulte, Marseille — fidèle à son rôle de carrefour — rappelle que la culture peut encore être ce souffle commun, cet espace d’écoute et de résistance, où chaque livre, chaque mot, chaque rencontre, cherche à redonner sens au monde.
Frank-Walter Steinmeier et Tebboune. Crédit photo : DR
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier est sorti de sa réserve ce lundi 10 novembre en adressant un appel solennel à son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Comme Alger ne peut plus parler à Paris, c’est Berlin qui prend les choses en main.
« Un geste humanitaire », a plaidé Steinmeier, soulignant l’âge avancé de l’auteur franco-algérien, 76 ans, et son état de santé jugé fragile. Derrière cette initiative, c’est une double dimension — politique et morale — qui se dessine : celle d’un écrivain malade devenu, malgré lui, le symbole d’une crise diplomatique majeure entre Alger et Paris, mais aussi celle d’une personnalité intellectuelle dont la détention choque une partie de l’opinion européenne.
Une condamnation lourde de sens
Arrêté le 16 novembre 2024 à Alger, Boualem Sansal a été condamné en appel, le 1er juillet dernier, à cinq ans de prison ferme pour « atteinte à l’unité nationale », « outrage à corps constitué » et « possession de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays ».
La justice algérienne lui reproche notamment une interview accordée au média français d’extrême droite Frontières, dans laquelle Boualem Sansal soutenait que l’Algérie aurait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant au Maroc. Ces propos avaient provoqué une vague d’indignation à Alger et relancé le débat sur les frontières héritées de l’époque coloniale, un sujet particulièrement sensible dans la région.
Au-delà du cas personnel de l’écrivain, l’affaire Sansal s’inscrit dans une période de fortes turbulences diplomatiques entre l’Algérie et la France. Depuis un an, les relations bilatérales ont connu un gel quasi total : suspension de la coopération migratoire, échanges diplomatiques limités et départ de plusieurs responsables politiques impliqués dans la gestion du dossier algérien. Le soutien par Emmanuel Macron au plan de Mohammed VI pour le Sahara occidental a mis le feu aux poudres : rappel de l’ambassadeur et déclarations rageuses s’en sont suivies. En France, l’extrême droite se donne depuis à cœur joie à descendre en flammes l’Algérie.
Sur France Inter, ce lundi matin, le patron de la DGSE, Nicolas Lerner, a pourtant laissé entrevoir des « signaux » positifs venus d’Alger, évoquant une possible reprise du dialogue. « Il n’est dans l’intérêt d’aucun des deux pays de rester dans cette situation de blocage », a-t-il déclaré, appelant à la libération de Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes, également détenu en Algérie.
L’Allemagne, nouvel acteur dans le dossier
En s’adressant directement à Abdelmadjid Tebboune, le président allemand introduit une nouvelle donne diplomatique. Cette intrusion dans le dossier ne peut avoir été faite sans la main de la France derrière. Si le rôle de Steinmeier est en principe honorifique, son intervention publique traduit une inquiétude croissante à Berlin quant à la dégradation du climat politique en Algérie et à l’image du pays sur la scène internationale.
Proposant d’accueillir Boualem Sansal pour qu’il bénéficie de soins adaptés en Allemagne, Steinmeier s’inscrit dans une logique de médiation humanitaire, tout en renforçant le positionnement moral et culturel de son pays en faveur des libertés d’expression. Une manière pour Berlin de s’affirmer sur le terrain des droits humains, tout en évitant la frontalité diplomatique qui a plombé les échanges entre Alger et Paris.
Vers une issue possible ?
À Alger, les autorités n’ont pas encore officiellement réagi à la demande allemande. Mais l’appel de Steinmeier pourrait constituer une porte de sortie honorable pour le pouvoir algérien, lui permettant d’adopter un geste d’apaisement sans apparaître sous pression française.
Reste à savoir si Abdelmadjid Tebboune, souvent réticent aux injonctions étrangères, saisira cette opportunité. Gageons que oui, car le président allemand lui offre une porte dérobée pour sortir de cette isolement qui frappe sa diplomatie. L’affaire Sansal, devenue emblématique de la tension entre mémoire, liberté et diplomatie, continue en tout cas de mettre en lumière la difficulté des régimes autoritaires à tolérer la parole critique, même lorsqu’elle vient d’une plume respectée à l’international.
La récente annulation du colloque sur la Palestine organisé par l’historien Henry Laurens au Collège de France a provoqué une onde de choc dans le monde académique. Prévu initialement les 13 et 14 novembre 2025, cet événement scientifique a été suspendu pour des raisons qui semblent plus liées à des pressions administratives et médiatiques qu’au contenu intellectuel lui-même.
François Héran, titulaire de la chaire « Migrations et sociétés » au Collège et récemment retraité, a publié une lettre ouverte adressée à l’administrateur de l’institution, Thomas Römer. Dans ce courrier, il exprime sa consternation face à l’annulation, qu’il considère comme une illustration de la « cancel culture » au sein même d’une institution académique prestigieuse. Héran dénonce ce qu’il perçoit comme une tentative d’imposer une forme de censure déguisée, qui limite la liberté d’expression et le débat scientifique sur des sujets sensibles.
L’historien souligne que le programme du colloque, préparé par Henry Laurens, est le fruit d’un travail rigoureux et documenté, portant sur l’histoire de la Palestine depuis le dernier tiers du XVIIIe siècle jusqu’aux enjeux contemporains du conflit israélo-palestinien.
Le colloque devait aborder la montée du mouvement sioniste, le mandat britannique, les relations européennes et arabes, ainsi que les implications des décisions de l’ONU et des puissances européennes dans le conflit. Selon Héran, aucune ligne du programme ne justifie le soupçon d’antisémitisme invoqué pour motiver l’annulation.
La lettre ouverte de François Héran critique également la logique institutionnelle qui semble désormais primer sur l’expertise académique. Il ironise sur le fait que l’autorisation des colloques doive passer par l’administrateur et obtenir l’assentiment du ministre de la Recherche, et que le recrutement ou l’intervention des professeurs soit soumis à l’approbation de l’opinion publique et médiatique. Il regrette en particulier la disparition progressive du concept d’« engagement » dans la recherche scientifique, qui a longtemps été associé à la liberté intellectuelle et à la responsabilité morale des chercheurs.
L’affaire met en lumière un dilemme profond dans les institutions académiques françaises : comment concilier rigueur scientifique, liberté de débat et sensibilité politique dans des domaines politiquement chargés ? Le cas du colloque sur la Palestine illustre les tensions croissantes entre exigence académique et pression sociale ou médiatique, et soulève des questions sur la capacité des institutions à protéger l’indépendance intellectuelle de leurs enseignants-chercheurs.
Dans un contexte européen marqué par une attention accrue aux questions de politique internationale et de droits humains, cette annulation pose également la question de la responsabilité historique et morale des États et des institutions face à des sujets sensibles. La liberté académique, en tant que principe fondamental, est ici confrontée aux risques de censure indirecte, de polarisation médiatique et de récupération politique.
Pour les universitaires et observateurs, l’affaire rappelle que le rôle des institutions comme le Collège de France n’est pas seulement de transmettre des savoirs, mais aussi de garantir un espace de réflexion critique, où des sujets controversés peuvent être examinés avec rigueur et impartialité. L’annulation de ce colloque constitue donc une étape symbolique, qui pourrait influencer la manière dont les chercheurs abordent des sujets sensibles à l’avenir.
En définitive, la controverse autour du colloque de Henry Laurens révèle une tension persistante entre liberté académique et contraintes institutionnelles et sociales. Elle interroge la place de l’historien et du chercheur dans un environnement où la pression médiatique et politique peut, parfois, primer sur la science et la rigueur intellectuelle.
Dduklent d tarbaât ɣer sbiṭar, ad d-awint ddwa sɣur temrabḍin n Irumyen.
1. Aâdidi : D talemmast, taɣezfant, irna teǧhed, d tahrawant, armi ula d irgazen ttagaden-tt i wemseččew. Ayen i yas-d-inna uqerruy-is ad t-id-ini. Nettat ad d-tawi ddwa i taâbbuṭ-is.
2. ‘’Akufi’’ : (nettat isem-is Mesaâd, lakin qqaren-as akka, degmi tcuff s tuzert am ukufi) segmi taâwej tɣenjurt-is, tegumma ad taf i zwaǧ. Truḥ tesaâdda-d kra n wussan ɣur gma-s di Lezzayer, daɣ netta tḥefḍ-d sin imeslayen n trumit, tettzuxxu yis-sen ula nebla lmaâna. Nettat, d aqerruy-is.
3. ‘’Tamesaâuṭ’’ : D tamɣart, nettat ur iẓri ḥed dacu i d lehlak-is, tettruḥu kan tettawi-d ddwawi.
4. Tilawin nniḍen, akken aṭas, d tarbaât, mkul yiwet d ddwa i teḥwaǧ.
5. La sœur blanche, tamrabeṭ n Irumyen. Ur tessin ara taqbaylit ad tt-tfhem wala ad tt-tehḍer. Aâni… d tajḍit ɣer tmurt.
Beddent ɣer sdat tebburt n sbiṭar, segmi mazal lḥal, la traǧunt akka agemmaḍ, deg ubrid n Urumi, ad d-teffeɣ ‘’la sœur’’ ad tebdu tikci n ddwawi. Yaf, tabaɛ, dinna ɛument tlawin n tuddar nniḍen, ttraǧunt nutenti. Lakin mkul taddart ddukulent akken d tagemmuct.
La ttraǧunt… ttraǧunt… aṭas ayagi…
Yiwet tmeṭṭut : Annaɣ a Reppi ! Aâni ur d-teldint ara yakk tabburt ass-agi ?…
Tamesaâuṭ : A yell-i… nekkunti dacu ar aɣ-yerren s Adɣaɣ ! Ayagi aql-i mmuteɣ !
Tameṭṭut nniḍen : Akka-agi a yell-i mkul ass ; ɣef cwiṭ n ddwa alamma neqqim dagi ass kamel… yura…
‘’Akufi’’ : Axaṭer dagi ulac n serbis ! Lukan di Lezzayer…
Aâdidi : Ala a yexti, pudem-im kan kem ! N tɣenjurt-im !…
‘’Akufi’’ : (tezzi diɣen ɣer tmeṭṭut-nni taberranit) : A yell-i nniɣ-am, a lemmer di Lezzayer, ad tili ata aṭas ayagi ideg tewwiḍ ddwa, truḥeḍ s axxam-im, maâna dinna tifermliyin leḥḥunt serbis, serbis…
Tameṭṭut-nni : Tiffer… tiffermi… ?
‘’Akufi’’ : Ti-fer-mli-yin, ih dinna akka i d ismawen-nsent. Mačči am tigi n dagi, ad tent-ixdaâ Reppi, ur am-ttakent ddwa alamma…
Aâdidi : A yell-i, ad kem ixdaâ Reppi kan kem !… Nek ssneɣ-tent kra degmi d-ruḥeɣ ɣur-sent fkant-iyi ddwa, ḥliɣ. Ur d-wjiɛeɣ ara di tbermlin, neɣ tibermilin-im !… yerna dɣa a taxeddaât, ihi acimi d-truḥeḍ ass-agi ɣur-sent ?… Mi d iwermilin i tḥemmleḍ ?…
‘’Akufi’’ : Acimi d-ruḥeɣ ?… Aâni d lemzegga-nsent ? D la lwan ad iyi-fkent ddwa bessif !… D berzidan i tent-id-ittxellisen si Fransa !…
Aâdidi : Ad iberreẓ Reppi aqerru-im dɣa ! Alma d deqqal ad as-tiniḍ i Massur (ma sœur) !… (dɣa la sœur atta teldi-d tabburt, kra din n tlawin kkrent ɣef ubrid, guggint ɣur-s, zzint-as, mkul yiwet d akken tettaâggiḍ : « Nnaɣ a Massur ! Annaɣ a Massur ! D nek i d tamezwarut, nnaɣ a Massur ttxil-m ! (la sœur tugad ad tt-aâfsent, temdel diɣen tabburt).
‘’Akufi’’ : A Massur, sivupli, mwa jiswi buku malad !… sivupli !…
La sœur : (i Ukufi) Viens toi.
(taâdda-d tkufit ɣer la sœur, ad as-temmal akk s trumit dacu i tt-iqerḥen. La sœur teddem-d tiaâqqayin, la sent-id-tḥesseb s afus. S yahin akkin, Aâdidi ur tufi yara akken ad d-taâddi ɣer leḥris-nni n tlawin, la d-treffed kan afus-is s igenni, acebbub ixreb, la d-tesmermuɣ).
Aâdidi : A Massur ! A Massur ! Ur as-ttak ara ddwa i m-yinzer-nni ! A Massur ! Tura kan i yam-tedaâ s ccer ! A Massur ! Irna tezwar-d deg-s !!!
La sœur : (i Ukufi) : Qu’est-ce qu’elle raconte celle-a ? (dacu i d-tḥekku ta ?)
‘’Akufi’’ : A Massur, i fu pa likuti, ili ful. (ur as-smeḥsis ara i tin, tesleb).
La sœur : Ah ! Bien.
(Di syen aâddint tilawin nniḍen, wwint mkull yiwet d ddwa i yas-ilaqen. Taâddi akken ula d Tamesaâut, ma d Aâdidi, dɣa segmi simal la trennu s usmermeɣ, mi d-tqerreb ula d nettat nnuba-s, ad as-tini la sœur : « toi la folle, laisse-nous tranquille », sakin la tt-ttarrant kan ɣer deffir… ar tt-ttarrant ɣer deffir… armi ruḥen akk tlawin, teqqim-d kan nettat weḥd-s d taneggarut. Ula d sut Udɣaɣ ; niqqal urǧant-tt, urǧant-tt… taggara-ya, ruḥent, tedda yid-sent Kufi. Teḍher-as i Aâdidi, ala Tamesaâut i ibedden weḥd-s deg ubrid n Urumi la tt-tettraǧu. Taâddi sakin ɣer temrabeṭ, tefka-yas-d taqeraâtt n waman n ddwa i taâbbuṭ-is, di syen tsubb-d s abrid, taf-d Tamesaâût, ruḥent, dduklent. Ass yaâdda di nsaf. Tiyiḍ ahat wḍent yagi s axxam).
Aâdidi : Meqqar d kem turǧaḍ-iyi , ad am-iḥerz Reppi tamgart-im.
Tamesaâut : Hi aâni ad kem-in-ǧǧeɣ ad n-truḥeḍ weḥd-m ?…
Aâdidi : A yell-i !… daya !… tin yeḍran yid-i ass-agi ur tt-tettuɣ ara !…
Tamesaâut : Ayexti !… Ula d kem !… Di laânaya n Reppi dacu ara kem-yawin ad tesmermuɣeḍ akken, neɣ acimi yakk ara teskecmeḍ iman-im deg wayen i kem-ixḍan ?…
Aâdidi : I yi-ixḍan ?… A yell-i nek ɛuddeɣ… maâna… d tidet ɣur-m lḥeqq… lemmer ḥsiɣ akka…
Tamesaâut : Mer ḥsiɣ akka ! Mer ḥsiɣ akka !… daya kan i tessnemt ad tinimt !… Maâna alamma ifut lḥal !… Mer ḥsiɣ akka …
(Tamesaâut tkemmel akken testemtum, la tleḥḥu tekna i taârurt-is ɣef taâkkazt ; ma d Aâdidi tebra kan i tuyat-is. Taswiɛt)
Tamesaâut : Mektiɣ-d yiwen usefru, wissen ma tessneḍ-t ?
Aâdidi : Anwa ?
Tamesaâut : D asefru-nni kan n temɣarin, maâna nek gummaɣ ad t-ttuɣ :
A yiles illan d aksum
Dacu k-irran d ilili
Aqerru yerwa lehmum
Uli d-ternuḍ keččini
Tura ddunit i leqzub
ɣas ma d ccer yettmenni
Ma ur tettcebbiḥeḍ ara i laâyub
Susem kan xir-ak a mmi !…
Lamaâna atan ula d isefra, alamma ifut lḥal i ten-id-nettawi. Nessen ad nini « mer ḥsiɣ akka » !… « Mer ḥsiɣ akka » !…
Belaïd At Ali
Timerna/notes :
1. « Semmum laâdri « : semmum lqiqeb i wuccen ; semmum-it tẓurin i wuccen…
Dans un sous-sol parisien, l’encre et le papier exhalent leur odeur âcre. Trois cents millions de francs circuleront bientôt grâce aux presses clandestines de...
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