23 novembre 2024
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Trésor public : la valeur des investissements avoisine les 5 970 milliards de dinars

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La valeur des investissements en cours du Trésor public s’élève à près de 5 970 milliards DA, bénéficiant à 11 secteurs économiques, a fait savoir, hier lundi, le directeur général du Trésor et de la gestion comptable des opérations financières de l’Etat au ministère des Finances, Hadj Mohamed Sebaa.

Lors d’une audition devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre de l’examen des dispositions du projet de loi de finances (PLF) pour l’exercice 2025, présidée par Mohamed Hadi Oussama Arbaoui, président de la commission, M. Sebaa a précisé que la valeur des investissements du Trésor, accordés sous forme de crédits à divers organismes publics (en cours d’engagement), a atteint 5.969,12 milliards DA, consacrés au financement de 267 projets répartis sur 11 secteurs économiques.

Ces crédits ont bénéficié à plusieurs organismes publics, dont la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), l’Algérienne des autoroutes (ADA), l’Entreprise du métro d’Alger et Sonelgaz, ainsi qu’aux entreprises de dessalement de l’eau de mer, précise-t-il.

Le Trésor vise, à travers ces financements, à garantir le parachèvement des projets en cours et à lancer de nouveaux projets répondant aux besoins de développement du pays et renforçant les infrastructures de base dans divers domaines vitaux, ajoute l’intervenant.

En ce qui concerne le niveau de mise en œuvre des dépenses du budget de l’Etat, M. Sabaa a souligné qu’au cours du premier semestre de 2024, une augmentation significative de 34 % en base annuelle a été enregistrée, atteignant 6.946 mds da, stimulée par l’augmentation des dépenses du personnel, des dépenses d’investissement et des dépenses de transfert qui ont connu des augmentations de 365 mds da, 543 mds da et 490 mds da respectivement par rapport au premier semestre de 2023.

Le directeur général prévoit que le niveau de mise en œuvre des dépenses publiques atteindra plus de 90 % d’ici fin 2024 par rapport aux révisions de la loi de finances 2024, ce qui représente une amélioration par rapport au niveau de mise en œuvre des dépenses budgétaires qui était de 80 % en 2023.

S’agissant des dispositions du projet de loi de finances pour l’année 2025 concernant le trésor et la comptabilité, M. Sabaa a expliqué qu’elles visent principalement à renforcer la capacité de l’Etat à financer les projets stratégiques et les infrastructures, à soutenir l’activité économique et à diversifier les produits financiers, à renforcer la solidité financière du Fonds national d’investissement (FNI), à soutenir le système de retraite et à garantir sa durabilité, à réaliser la transformation numérique et à améliorer la gouvernance.

Elles visent également à soutenir les grands projets de développement, à élargir les perspectives de financement, ainsi qu’à renforcer la capacité de l’Etat à mettre en œuvre des projets prioritaires tendant à soutenir le développement socio-économique.

APS

L’armée israélienne bombarde près de l’hopital Hariri à Beyrouth : plusieurs morts

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Hôpital Hariri à Beyrouth
Hôpital Hariri à Beyrouth

Alors que des sirènes ont retenti dans le centre d’Israël, mardi 22 octobre, au moins quatre personnes ont été tuées, dont un enfant, par des frappes israéliennes près de l’hôpital Hariri de Beyrouth, le plus grand hôpital public du pays, a annoncé, lundi 21 octobre au soir, le ministère libanais de la Santé.

Un quartier sud de Beyrouth a été touché par des bombardements israéliens dans la soirée. Selon les médias internationaux, parmi les endroits visés figurait une zone proche de l’hôpital universitaire Rafik Hariri, le principal établissement de santé publique du Liban.

Tsahal a justifié ses bombardement en soutenant que le Hezbollah dissimulait au moins “un demi-milliard de dollars” dans un bunker sous l’hôpital Al-Sahel.

Un porte-parole de l’hôpital a déclaré au journal britannique « The Guardian » que le bombardement israélien a touché l’espace situé devant l’entrée de l’établissement. Comme à Gaza, l’aviation israélienne progresse dans sa stratégie en s’en prenant par graduation à des structures civiles puis des hôpitaux sous prétexte qu’elles habritent des combattants du Hezbollah.

En clair, ce qui a été pratiqué avec le succès qu’on sait à Gaza se reproduit à Beyrouth, avec en perspective sans doute une destruction de la capitale libanaise et des milliers de morts.

Les forces israéliennes ont fait exploser des habitations et ont assiégé des écoles et des refuges pour déplacés palestiniens ce même jour dans la bande de Gaza où déjà la guerre que mène Tsahal a fait près de 43 000 morts parmi la population palestinienne.

Comme pour Gaza, le peuple libanais se retrouve seul à faire face à la machine de guerre israélienne, soutenue, elle par les Etats-Unis et une partie de l’Occident. Les pays dits arabes brillent encore une fois par leur silence lâche et leur incapacité proverbiale à défendre un des leurs.

La rédaction avec agences

L’islam et l’altérité : une analyse tensive des dynamiques d’exclusion

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Conquête islamique

L’islam, cette religion qui nous est si familière et si étrangère à la fois, continue de fasciner et d’intriguer. Dans notre analyse, nous nous abstiendrons de tout jugement sur la véracité des récits entourant cette pratique religieuse. Notre objectif est plutôt de présenter un descriptif des faits historiques tels que rapportés par l’historiographie, tout en reconnaissant que nous ne saurions prétendre épuiser l’étendue de cette question complexe.

Comme toute religion institutionnalisée, l’Islam peut être analysé à travers le prisme des rapports de pouvoir et des dynamiques d’inclusion/exclusion qu’il génère. Cet article propose d’examiner certains aspects de l’islam à travers le cadre théorique de la grammaire tensive de Claude Zilberberg, en portant une attention particulière aux dimensions spatiales et linguistiques de son expansion historique. Cette approche permet de mettre en lumière les mécanismes subtils par lesquels une vision du monde peut s’imposer au détriment d’autres expressions culturelles et religieuses

La diffusion de l’islam s’est historiquement accompagnée d’une reconfiguration des espaces conquis selon une logique centre-périphérie. Edward Saïd (1978, p. 93) dans son ouvrage fondateur « Orientalism » affirme avec force : « L’islam a toujours été une religion de conquête spatiale ».

Cette observation incisive d'Eward Saïd nous invite à considérer l'expansion de l'Islam non seulement comme un phénomène religieux, mais aussi comme une reconfiguration géopolitique et culturelle des territoires conquis. Cette dynamique est particulièrement visible dans l'expansion rapide de l'empire islamique au VIIe siècle. Un exemple frappant est la conquête de l'Égypte en 641. 

L’historien Hugh Kennedy (2007, p. 164) dans son ouvrage « The Great Arab Conquests » offre une analyse détaillée de cet événement crucial :

« La conquête de l’Égypte a marqué un tournant décisif dans l’histoire de l’expansion islamique. Non seulement elle a ouvert la voie à la conquête de l’Afrique du Nord, mais elle a également établi un modèle de gouvernance qui allait être reproduit dans d’autres territoires conquis. Les Arabes ont rapidement compris l’importance stratégique et économique de l’Égypte, avec son agriculture florissante et sa position géographique clé. Ils ont mis en place un système administratif qui, tout en s’appuyant sur les structures existantes, a progressivement islamisé et arabisé le pays. »

Kennedy poursuit en expliquant comment cette conquête a servi de modèle pour les futures expansions :

« Le succès en Égypte a fourni un bleuiront pour les conquêtes ultérieures. Les Arabes ont appris à gouverner une population majoritairement non-musulmane, à exploiter les ressources économiques, et à établir une nouvelle élite dirigeante tout en maintenant une certaine continuité administrative. Ce modèle serait appliqué, avec des variations locales, de l’Espagne à l’Inde dans les siècles suivants. »

Pour analyser cette dynamique d’expansion, nous pouvons nous appuyer sur les concepts développés par Claude Zilberberg (2006, p. 65) dans sa grammaire tensive. Il propose d’analyser ce type de dynamique à travers les notions de « tri » et de « mélange », affirmant : « Le tri et le mélange sont les opérateurs élémentaires de la syntaxe extensive. »

Appliquée à l’expansion de l’Islam, cette théorie nous permet de voir ce processus comme une opération de tri à grande échelle, visant à établir une homogénéité cultuelle et culturelle au centre, tout en repoussant l’hétérogénéité vers les marges. Au cœur des territoires conquis, on observe une intensification de la présence islamique, tandis qu’à la périphérie, les autres expressions culturelles et religieuses sont progressivement marginalisées. Cette dynamique est également analysée de manière approfondie par l’anthropologue Talal Asad (1993, p. 1) dans son ouvrage « Genealogies of Religion ». Asad souligne que « la construction d’une tradition religieuse implique toujours une négociation complexe entre inclusion et exclusion ».

 Il développe cette idée en expliquant : « L’établissement de l’Islam comme religion dominante dans les territoires conquis n’était pas simplement une question de conversion forcée. Il s’agissait plutôt d’un processus complexe de négociation, d’adaptation et de redéfinition des frontières sociales et culturelles. Les élites musulmanes ont dû décider ce qui était ‘islamique’ et ce qui ne l’était pas, un processus qui a conduit à l’inclusion de certaines pratiques et croyances locales et à l’exclusion d’autres. »

Asad nous invite ainsi à considérer l’expansion de l’Islam non pas comme un simple mouvement de conquête militaire, mais comme un processus de reconfiguration culturelle et sociale profond, impliquant des négociations constantes entre le centre et la périphérie. Dans la perspective de la sémiotique des passions, cette dynamique centre-périphérie peut être interprétée comme une manifestation du « vouloir-être » et du « pouvoir-faire » de l’islam en tant qu’actant collectif. Les sémioticiens Fontanille et Greimas (1991, p. 73) soulignent que « le pouvoir se manifeste comme une modulation de l’intensité et de l’étendue des forces en présence ».

Ainsi, l’expansion spatiale de l’islam peut être vue comme une intensification de son pouvoir, accompagnée d’une extension de son champ d’influence. Cette expansion ne se limite pas à une simple occupation territoriale, mais implique une reconfiguration profonde des structures sociales, culturelles et religieuses des espaces conquis.

L’imposition de l’arabe comme langue sacrée et véhiculaire a joué un rôle crucial dans ce processus d’uniformisation. Le linguiste Émile Benveniste (1966, p. 259) dans son ouvrage fondamental « Problèmes de linguistique générale » affirme :

« C’est dans et par le langage que l’homme se constitue comme sujet ».

 Cette observation profonde de Benveniste nous permet de comprendre comment l’arabisation linguistique a contribué à façonner une nouvelle subjectivité musulmane, au détriment des identités linguistiques préexistantes. Un exemple historique particulièrement révélateur de ce processus est la politique linguistique des Omeyyades en Égypte. L’historienne Petra Sijpesteijn (2020, p. 178) dans son ouvrage « Shaping a Muslim State » offre une analyse détaillée de ce phénomène :

« L’introduction de l’arabe comme langue administrative en Égypte au VIIIe siècle a profondément transformé la société égyptienne. Elle a non seulement facilité l’intégration de l’Égypte dans l’empire islamique, mais a également marginalisé progressivement le copte, la langue indigène. Ce processus n’était pas simplement linguistique, mais profondément social et culturel. L’adoption de l’arabe est devenue un moyen d’ascension sociale et d’accès au pouvoir, incitant de nombreux Égyptiens à abandonner leur langue maternelle. »

Sijpesteijn poursuit en expliquant les mécanismes subtils de cette transition linguistique :

« Les autorités omeyyades n’ont pas imposé l’arabe par la force, mais ont plutôt créé un système d’incitations. Les postes administratifs importants étaient réservés aux arabophones, les documents officiels étaient rédigés en arabe, et la connaissance de l’arabe devenait de plus en plus nécessaire pour les transactions commerciales. Progressivement, l’arabe est passé du statut de langue des conquérants à celui de lingua franca de l’Égypte, un processus qui a pris plusieurs siècles mais qui a profondément reconfiguré le paysage linguistique et culturel du pays. »

Du point de vue de la sémiotique des passions, cette domination linguistique peut être analysée comme une forme de « pouvoir-faire » et de « faire-croire ». Le sémioticien Jacques Fontanille (1998, p. 201) note que « le pouvoir linguistique est une forme de contrôle sur les représentations et les affects des sujets ».

L’arabe, en tant que langue du Coran, acquiert une intensité passionnelle élevée, devenant un vecteur puissant de l’identité et de l’autorité religieuse. La grammaire tensive de Zilberberg permet d’appréhender ce phénomène en termes d’intensité et d’extensité. Zilberberg (2012, p. 45) explique : « L’intensité et l’extensité sont les dimensions cardinales de la tensivité. » Dans le cas de l’arabisation, nous pouvons observer une forte intensité symbolique de l’arabe en tant que langue du Coran, combinée à une extension géographique et sociale progressive qui a marginalisé les autres langues, réduisant leur champ d’expression. Cette dynamique linguistique est également explorée de manière approfondie par Yasir Suleiman (2003, p. 69) dans son ouvrage « The Arabic Language and National Identity ». Suleiman note que « l’arabe a servi d’instrument puissant pour l’homogénéisation culturelle dans le monde musulman ».

 Il développe cette idée en expliquant : « L’arabe n’était pas simplement un moyen de communication, mais un vecteur de valeurs culturelles et religieuses. Son adoption impliquait souvent l’assimilation d’une vision du monde spécifique, celle de l’Islam. La poésie arabe, la rhétorique coranique, et les traditions prophétiques (hadith) ont façonné une nouvelle sensibilité culturelle qui s’est progressivement imposée dans les territoires conquis. Cette arabisation linguistique et culturelle a créé un sentiment d’unité transcendant les frontières géographiques, contribuant ainsi à la formation d’une identité musulmane supranationale. »

La conception islamique du monde, structurée autour de la notion d’unicité divine (tawhid), tend à valoriser l’uniformité au détriment de la diversité. Cette vision peut être analysée à travers ce que Zilberberg (2006, p. 103) nomme le « schéma de la décadence », où toute déviation par rapport à un idéal originel est perçue comme une dégradation. Un exemple historique particulièrement frappant de cette dynamique est la destruction des idoles de La Mecque par Muhammad en 630.

L’historien Fred Donner (2010, p. 78) dans son ouvrage « Muhammad and the Believers » offre une analyse détaillée de cet événement crucial :

« La destruction des idoles de La Mecque symbolisait non seulement le rejet du polythéisme, mais aussi l’établissement d’un nouvel ordre social et religieux basé sur le principe du tawhid. Cet acte n’était pas simplement iconoclaste, mais profondément révolutionnaire. Il marquait la fin d’une ère où différentes divinités coexistaient et le début d’une nouvelle conception du divin, exclusive et unifiée. »

Donner poursuit en expliquant les implications profondes de cet événement : « Cette purification du sanctuaire de la Kaaba a établi un précédent pour les futures conquêtes musulmanes. Partout où l’Islam s’est étendu, on a observé une tendance similaire à ‘purifier’ les espaces religieux, soit en convertissant les lieux de culte existants, soit en marginalisant les autres pratiques religieuses. Ce processus a contribué à créer un paysage religieux de plus en plus homogène, centré sur le culte d’Allah et les pratiques islamiques. »

Dans cette perspective, les expressions religieuses ou culturelles divergentes sont souvent considérées comme des formes d’ignorance (jahiliyya) ou d’association (shirk), justifiant leur marginalisation voire leur suppression.

Le philosophe Mohammed Arkoun (1984, p. 167) dans son ouvrage « Pour une critique de la raison islamique » offre une analyse pénétrante de cette tendance : « La pensée islamique classique a souvent eu tendance à réduire la complexité du réel à des schémas binaires opposant le vrai et le faux, le licite et l’illicite. Cette approche dichotomique a eu des conséquences profondes sur la manière dont l’Islam a interagi avec les autres cultures et religions. Elle a souvent conduit à une vision du monde où tout ce qui n’est pas explicitement islamique est potentiellement suspect, créant ainsi des barrières conceptuelles et sociales entre les musulmans et les non-musulmans. »

Arkoun poursuit en expliquant les implications de cette vision du monde : « Cette tendance à la simplification binaire a souvent empêché le développement d’une pensée nuancée capable d’embrasser la diversité et la complexité du réel. Elle a contribué à la création d’un ‘impensé’ dans la tradition islamique, c’est-à-dire des domaines de réflexion qui sont restés largement inexplorés ou tabous. Cette rigidité conceptuelle a parfois limité la capacité de l’Islam à s’adapter aux changements historiques et à dialoguer de manière constructive avec les autres traditions intellectuelles et spirituelles. »

Historiquement, l’expansion de l’islam s’est traduite par une transformation démographique et culturelle profonde des territoires conquis. Les populations non-musulmanes, bien que théoriquement « protégées » sous le statut de dhimmi, ont souvent connu un déclin progressif. Un exemple particulièrement révélateur est le sort des communautés chrétiennes en Égypte et en Syrie après la conquête musulmane.

L’historien Jack Tannous (2018, p. 342) dans son ouvrage « The Making of the Medieval Middle East » offre une analyse nuancée de ce phénomène : « Le déclin des communautés chrétiennes en Égypte et en Syrie n’était pas le résultat d’une politique délibérée d’extermination, mais plutôt d’un processus graduel d’attrition sociale et économique, combiné à des incitations à la conversion. Les chrétiens, bien que ‘protégés’ en tant que dhimmis, faisaient face à des désavantages économiques et sociaux croissants. La conversion à l’Islam offrait des avantages tangibles : exemption de la taxe de capitation (jizya), meilleures opportunités d’avancement social et économique, et pleine participation à la vie publique de la société musulmane. »

Tannous poursuit en expliquant la complexité de ce processus : « Ce déclin n’était pas uniforme ni inévitable. Dans certaines régions, les communautés chrétiennes ont persisté pendant des siècles, préservant leur identité religieuse et culturelle. Cependant, la pression constante de l’islamisation, combinée aux avantages de la conversion, a progressivement érodé ces communautés. Ce processus a été particulièrement marqué dans les zones urbaines, où l’interaction avec la culture islamique dominante était plus intense. »

Ce processus peut être analysé en termes de « concession » et d' »implication », concepts développés par Zilberberg (2012, p. 89) dans sa grammaire tensive. La tolérance initiale (concession) cède progressivement la place à une logique d’assimilation ou d’exclusion (implication), aboutissant à la minorisation des communautés non-musulmanes.

L’historienne Bat Ye’or (1985, p. 56) dans son ouvrage controversé « The Dhimmi: Jews and Christians under Islam » offre une perspective critique sur ce phénomène, affirmant que « le statut de dhimmi, bien que présenté comme une protection, a souvent servi d’instrument de domination et d’exclusion ».

Elle développe cette idée en expliquant : « Le système de la dhimma, tout en offrant une certaine protection aux non-musulmans, a également institutionnalisé leur statut de citoyens de seconde classe. Les restrictions imposées aux dhimmis – limitations dans la construction de lieux de culte, interdiction de prosélytisme, restrictions vestimentaires – ont créé un environnement où la conversion à l’Islam devenait de plus en plus attrayante. Ce système a ainsi contribué à une érosion graduelle mais constante des communautés non-musulmanes dans les terres d’Islam. »

Il est important de noter que la perspective de Ye’or est considérée comme controversée par de nombreux historiens, qui soulignent la nécessité d’une analyse plus nuancée et contextualisée des relations interreligieuses dans l’histoire islamique.

L’analyse tensive des dynamiques d’expansion et d’exclusion liées à l’islam permet de mettre en lumière les mécanismes subtils par lesquels une vision du monde peut s’imposer au détriment d’autres expressions culturelles et religieuses. Elle invite à une réflexion critique sur les rapports entre religion, pouvoir et altérité.

Comme le souligne le philosophe Abdou Filali-Ansary (2003, p. 234) dans son ouvrage « Réformer l’islam » : « La question de l’altérité reste un défi majeur pour la pensée islamique contemporaine ».

Il développe cette idée en expliquant : « L’Islam contemporain se trouve confronté à la nécessité de repenser son rapport à l’altérité dans un monde globalisé et pluriel. Cela implique non seulement une relecture critique de son histoire et de ses textes fondateurs, mais aussi une réflexion profonde sur la manière dont l’identité musulmane peut s’articuler avec d’autres formes d’appartenance et de croyance. C’est un défi intellectuel et spirituel qui nécessite à la fois fidélité à la tradition et ouverture à la modernité. »

Saïd Keciri, sémiotécien

Bibliographie étendue

Arkoun, M. (1984). Pour une critique de la raison islamique. Paris: Maisonneuve et Larose.

Asad, T. (1993). Genealogies of Religion: Discipline and Reasons of Power in Christianity and Islam. Baltimore: Johns Hopkins University Press.

Benveniste, E. (1966). Problèmes de linguistique générale. Paris: Gallimard.

Donner, F. (2010). Muhammad and the Believers: At the Origins of Islam. Cambridge: Harvard University Press.

Filali-Ansary, A. (2003). Réformer l’islam? Une introduction aux débats contemporains. Paris: La Découverte.

Kennedy, H. (2007). The Great Arab Conquests: How the Spread of Islam Changed the World We Live In. Philadelphia: Da Capo Press.

Saïd, E. (1978). Orientalism. New York: Pantheon Books.

Sijpesteijn, P. (2020). Shaping a Muslim State: The World of a Mid-Eighth-Century Egyptian Official. Oxford: Oxford University Press.

Suleiman, Y. (2003). The Arabic Language and National Identity: A Study in Ideology. Edinburgh: Edinburgh University Press.

Tannous, J. (2018). The Making of the Medieval Middle East: Religion, Society, and Simple Believers. Princeton: Princeton University Press.

Ye’or, B. (1985). The Dhimmi: Jews and Christians under Islam. Rutherford: Fairleigh Dickinson University Press.

Zilberberg, C. (2006). Éléments de grammaire tensive. Limoges: Presses Universitaires de Limoges.

Zilberberg, C. (2012). La structure tensive. Liège: Presses Universitaires de Liège.

Budget 2025 à l’Assemblée nationale : 49.3, motion de rejet de LFI, attitude du RN… 

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Assemblée nationale

Les députés commencent à examiner ce texte crucial d ubudget 2025 en séance publique, lundi soir. Les débats s’annoncent très tendus et le gouvernement Barnier est déjà menacé.

Pour le gouvernement de Michel Barnier, au complet depuis un petit mois, les choses très sérieuses commencent. A partir de 21h30, lundi 21 octobre, l’Assemblée nationale examine en séance publique le volet « recettes » du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, avec la perspective d’une guerre ouverte dans les travées du Palais-Bourbon.

Débattu, modifié et rejeté en commission des finances, samedi, le projet de budget retrouve son aspect initial, mais conserve son caractère explosif. Décidément, le fameux quoi qu’il en coûte cher à Emmanuel Macron va finalement coûter très cher aux Français.

Le gouvernement de la droite et du centre veut toujours mettre en place un effort budgétaire de 60 milliards d’euros. La gauche veut en profiter pour faire aboutir une motion de censure, et l’extrême droite a le sort de Michel Barnier et de ses ministres entre ses mains. Durant plusieurs jours ou plusieurs semaines, selon les décisions du Premier ministre, les parlementaires vont s’écharper sur des mesures qui affecteront le portefeuille des Français. Franceinfo vous présente les enjeux majeurs de ce texte extrêmement sensible.

LFI peut-elle espérer empêcher l’examen du texte ?

Sur le papier, le projet de budget pourrait ne même pas être débattu en séance publique. La France insoumise a déposé une motion de rejet préalable, ont confirmé lundi matin Eric Coquerel et Clémence Guetté, cadres du mouvement de gauche radicale. Si elle est adoptée, cette disposition permet d’empêcher les débats. Dans ce cas, la première partie du PLF 2025 serait directement examinée au Sénat, et non plus à l’Assemblée nationale.

Dans les faits, cette motion de rejet ne devrait pas être votée. Une partie du Nouveau Front populaire (NFP), hors LFI, veut débattre du projet de loi de finances et ne s’associera pas à cette démarche. De son côté, le RN a confirmé, par la voix du président-délégué du groupe d’extrême droite, Jean-Philippe Tanguy, qu’il ne votera pas cette motion de rejet. « On ne votera pas la motion de rejet (…) parce que c’est faire un cadeau à Michel Barnier », a-t-il affirmé dimanche sur BFMTV(Nouvelle fenêtre). Les débats devraient donc avoir lieu à partir de lundi soir, sauf retournement de situation.

Les mesures fiscales les plus sensibles seront-elles adoptées ?

De nombreux points cruciaux du projet de budget vont être abordés dès lundi soir. La contribution exceptionnelle et temporaire sur les hauts revenus, l’une des mesures saillantes de ce PLF, pourrait changer de forme. En commission, la gauche et le MoDem se sont accordés pour rendre pérenne le taux minimal d’imposition de 20% sur les foyers fiscaux les plus aisés, au grand dam d’une partie du bloc présidentiel. Ils pourraient aussi décider de relever le prélèvement forfaitaire unique, dit « flat tax », au-dessus de son taux actuel de 30% sur l’ensemble des revenus issus de l’épargne ou du capital financier hors immobilier (dividendes, loyers perçus, assurances-vie…).

En commission, les députés de plusieurs blocs sont également parvenus à supprimer la hausse de la taxe sur l’électricité, censée mettre fin au bouclier tarifaire instauré en 2022. Elle reviendra dans sa forme initiale lors des débats en séance publique et le gouvernement espère en tirer trois milliards d’euros. Par ailleurs, le durcissement du malus automobile pour les véhicules thermiques a aussi été supprimé en commission et devrait faire l’objet d’une âpre bataille entre les différents blocs de l’Assemblée nationale.

Les députés du « socle commun » vont-ils vraiment aider le gouvernement ?

En plus des oppositions, le gouvernement composite de Michel Barnier doit faire avec un « socle commun » qui ne va pas le soutenir systématiquement. Pour ce projet de budget, les députés du camp présidentiel et ceux de la droite vont défendre des options différentes, au nom de leur propre ligne. Parmi les sujets de division interne figure notamment la surtaxe « exceptionnelle » sur quelque 440 grandes entreprises. La mesure est ressortie indemne des débats en commission, mais une partie des députés Ensemble pour la République veut la supprimer.

L’exécutif marche donc sur des œufs au moment d’ouvrir ces débats dans l’hémicycle. Pour tenter d’apaiser les tensions, la ministre des Relations avec le Parlement, Nathalie Delattre, réunit lundi soir les députés du « socle commun », avant le début de l’examen à l’Assemblée nationale.

Le nombre d’amendements déposés sera-t-il réduit ?

La longueur des discussions dépendra, entre autres paramètres, du nombre d’amendements déposés par chacun des 11 groupes de l’Assemblée nationale. A ce petit jeu, la gauche a décidé de ne pas jouer la carte de l’obstruction parlementaire, comme elle a pu le faire par le passé. En revanche, le groupe Droite républicaine (DR, ex-Les Républicains) a déposé davantage d’amendements que d’habitude. Le gouvernement, lui, en a déposé une vingtaine.

Au total, plus de 3 400 propositions de modification du PLF ont été demandées, mais certaines seront retirées ou déclarées irrecevables par les services de l’Assemblée nationale. Pour la première partie du PLF 2024, ce nombre avait dépassé la barre des 5 000.

Le gouvernement cèdera-t-il à la tentation du 49.3 ?

Ce sont les deux grandes questions politiques de cet automne : Michel Barnier va-t-il recourir à l’article 49.3, qui permet d’adopter sans vote un texte à l’Assemblée nationale ? Si oui, quand ? Dans une Assemblée où le « socle commun » dépasse à peine les 200 députés, loin de la majorité absolue de 289, l’éventualité est plus que probable. « En cas de blocage parlementaire, retarder l’adoption du budget pourrait paralyser l’action publique, compromettre la gestion des finances de l’Etat et mettre en danger la crédibilité financière de la France », a mis en garde le Premier ministre auprès du Journal du dimanche

Le gouvernement se refuse pourtant à acter ce recours. Interrogé lundi matin sur BFMTV (Nouvelle fenêtre), Laurent Saint-Martin a assuré vouloir « que le débat ait lieu »« Il y aura des modifications du texte (…) mais j’ai une seule ligne rouge, maintenir le cap de la réduction du déficit à 5% du PIB en 2025 », a déclaré le ministre du Budget et des Comptes publics.

Dans tous les cas, l’utilisation de cet article permettrait au gouvernement de récupérer la main : s’il utilise le 49.3, les débats s’arrêtent aussitôt au Palais-Bourbon et l’exécutif choisit ce qu’il veut intégrer au texte automatiquement adopté, sauf motion de censure.

Quel rôle jouera le RN ?

Durant l’examen du texte, la gauche ne va faire aucun cadeau au gouvernement, a fortiori si l’article 49.3 est déclenché. La France insoumise a promis de déposer une motion de censure à chaque fois que le Premier ministre aurait recours à cette disposition de la Constitution pour abréger les débats. Sans surprise, le reste du NFP soutiendrait ces initiatives. Dans ce contexte, la survie du gouvernement dépend du Rassemblement national, qui n’a pour l’instant pas prévu de voter la censure.

Rien n’est pourtant gravé dans le marbre du parti à la flamme. « Si des lignes rouges étaient franchies, bien sûr que le gouvernement s’expose et s’exposerait à une censure de notre part. Ce budget, il n’a ni cap ni cohérence. Il fragilise à la fois les épargnants, la France du travail et les entreprises », a affirmé lundi matin le président du RN, Jordan Bardella, sur Europe 1(Nouvelle fenêtre). En cas de vote d’une motion de censure par les députés d’extrême droite, le gouvernement de Michel Barnier tomberait et le projet de budget ne serait pas adopté.

Avec Francetvinfo

Salon du livre franco-berbère à Paris samedi et dimanche

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Le Réseau Culturel franco-berbère organise le salon du livre franco-berbère à la mairie du 12ème arrondissement de Paris.

50 auteurs sont attendus, les samedi 16 et dimanche 17 novembre 2024, à la mairie du 12ème arrondissement de Paris, soyez nombreux à venir à leur rencontre et à la découverte de leurs publications.

Mairie du 12ème arrondissement de Paris

130, avenue de Daumesnil – 75012 Paris

Informations : livres@cbf.fr

L’écrivain Kamel Daoud et le colonel Ben Daoud : visions et illusion

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Ben Daoud
Le colonel Ben Daoud

L’histoire de l’Algérie est marquée par des figures controversées, dont le colonel Mohamed Ben Daoud et l’écrivain Kamel Daoud.

Le premier, militaire français, incarne la collaboration, tandis que le second est une voix critique qui interroge les thèmes d’identité et d’appartenance. Leur destin se croise autour d’une question essentielle : l’illusion d’une identité algérienne reconnue dans un cadre colonial.

Un colonel, une trahison

Né en 1837, le colonel Ben Daoud est perçu par beaucoup comme un traître. Ancien élève de Saint-Cyr, son ascension dans l’armée française symbolisent une intégration dans un système colonial qui a étouffé les aspirations algériennes. Sa célèbre phrase, « Un Arabe reste un Arabe, même s’il est le colonel Ben Daoud », illustre les réalités racistes de l’époque, impliquant l’identité arabe à une étiquette indélébile.

Kamel Daoud : une réflexion contemporaine

Des décennies plus tard, Kamel Daoud émerge comme une critique de cette réalité. À travers ses œuvres, il interroge l’héritage colonial et ses effets sur l’identité algérienne moderne. Il déclare : « L’Algérie ne sera jamais un pays de modernité tant qu’il ne se sera pas réconcilié avec ses propres démons. » Son écriture révèle les luttes internes de l’Algérie et les contradictions d’une identité en quête de reconnaissance. Il appelle à une réconciliation avec l’histoire coloniale, y compris avec des figures comme Ben Daoud, et insiste sur l’importance d’une introspection collective.

Des échos dans le dialogue franco-algérien

Les parcours des deux hommes illustrent la lutte pour une identité algérienne affirmée, tant en Algérie qu’en France. En 2024, les relations entre les deux pays sont marquées par des discussions sur la mémoire, la réconciliation et l’identité. La phrase de Ben Daoud reste d’actualité : peu importe l’intégration ou le succès, les préjugés historiques persistants.

Vers un dialogue nécessaire

À l’heure où les deux pays cherchent à établir un dialogue plus profond, il est essentiel de reconnaître les complexités de leur histoire partagée. Kamel Daoud rappelle qu’une réévaluation des mémoires est cruciale pour construire des relations basées sur le respect mutuel. « Nous avons besoin d’un dialogue sur notre histoire », affirme-t-il, soulignant que la lutte pour une identité algérienne ne peut se limiter à des visions simplistes ; elle nécessite une réflexion sur les héritages du passé.

Ainsi, le colonel Ben Daoud et Kamel Daoud, à travers leurs réalités respectives, soulignent une vérité amère : l’identité algérienne est un champ de bataille où illusions et réalités historiques continuent de s’affronter. Pour avancer, la société algérienne doit embrasser ces dualités et s’engager dans un dialogue authentique qui reconnaît la richesse de son histoire.

Conclusion

La quête d’une identité algérienne authentique, qui dépasse les ombres du colonialisme, nécessite une démarche inclusive et réflexive. Pour construire un avenir commun, la France et l’Algérie doivent reconnaître les complexités de leur histoire et embrasser une identité plurielle, riche de ses multiples facettes.

« Nous ne pouvons pas changer le passé, mais nous pouvons apprendre de lui. »

Dr A. Boumezrag

Conseil des ministres : Oeuvre sur l’émir Abdelkader, importations…

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Conseil des ministres

Abdelmadjid Tebboune a présidé, hier dimanche, une réunion du Conseil des ministres consacrée à des exposés concernant plusieurs secteurs, indique un communiqué du Conseil des ministres dont voici le texte intégral :

«Le président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé, dimanche, une réunion du Conseil des ministres consacrée à des exposés, portant entre autres sur les mesures relatives aux bourses des étudiants et des enseignants-chercheurs des Ecoles supérieures du pôle scientifique et technologique de Sidi Abdellah, les mesures de régulation et de suivi des opérations d’importation, ainsi que les préparatifs en cours pour la réalisation d’une importante œuvre cinématographique sur l’Emir Abdelkader.

Après présentation par le Premier ministre des activités du Gouvernement au cours des deux dernières semaines, et suite aux différents exposés de Mesdames et Messieurs les ministres, le président de la République a donné les instructions et orientations suivantes :

Concernant un exposé commun des ministres du Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture sur la veille sur la pénurie:

– Monsieur le Président a perçu un relâchement chez certains, soulignant la nécessité pour tous de se ressaisir et de déterminer les responsabilités, par fidélité aux missions assignées vis-à-vis du citoyen qui doit être la préoccupation majeure de chaque fonctionnaire public.

–  Il a enjoint au gouvernement de procéder à une révision radicale de la règlementation régissant la commercialisation du produit national pour le citoyen, à travers l’élaboration d’une loi consacrant un système de plafonnement des prix, via des décrets, lorsqu’il s’agit de prix déraisonnables des produits de saison.

-Monsieur le président de la République a ordonné au Gouvernement et aux instances de contrôle y compris les organes de sécurité de faire preuve d’une extrême vigilance, d’intensifier et de porter, au plus haut point, le contrôle, en plaçant les produits agro-alimentaires et les médicaments au cœur des priorités.

Concernant un exposé sur les mesures de régulation et de suivi des opérations d’importation:

– Monsieur le Président a ordonné de ne pas interdire les opérations d’importation des matières premières utilisées dans la chaîne de production et les industries vitales. Le reste des opérations d’importation est soumis à une autorisation préalable.

– Monsieur le Président a affirmé que l’Algérie n’a jamais interdit et n’interdira pas l’importation. Or, elle y recourt seulement si besoin est, dans le but de promouvoir la production nationale et de protéger ses réserves financières, ce qui est à même de conforter son économie et de préserver sa stabilité.

Concernant les mesures relatives à la bourse des étudiants et des enseignants-chercheurs aux Ecoles supérieures du pôle scientifique et technologique de Sidi Abdallah:

– Le Conseil des ministres a approuvé les mesures relatives à la bourse des étudiants et des enseignants-chercheurs aux Ecoles supérieures du pôle scientifique et technologique de Sidi Abdallah.

-Monsieur le Président de la République a précisé que ce projet constituait un acquis pour l’Algérie et pour sa sécurité nationale, étant l’objectif suprême de la création du pôle scientifique et technologique.

-Monsieur le Président a affirmé que ces mesures prises en faveur des étudiants du pôle scientifique et technologique constituaient un encouragement pour les futurs cerveaux, chargeant le ministre de l’Enseignement supérieur d’assurer un accompagnement continu.

– L’association effective du ministère de la Défense nationale à cette vision stratégique pour préserver et défendre les fondements du pays.

Concernant un exposé sur les préparatifs pour la réalisation d’une importante œuvre cinématographique sur l’Emir Abdelkader:

– Monsieur le Président a donné instruction pour le lancement d’un appel d’offres international pour la production et la réalisation, en vue de conférer à cette œuvre une dimension universelle, vu la haute symbolique que représente l’Emir Abdelkader, de par son parcours dans ‘édification de l’Algérie contemporaine et son rayonnement international, outre tous ses efforts consentis pour la protection des minorités à travers le monde.

– Monsieur le président de la République a ordonné d’ouvrir la voie aux compétences cinématographiques algériennes et mondiales, en tenant compte du contenu convenu dans le cahier de charges.

A la fin de la réunion, certains exposés inscrits à l’ordre du jour ont été ajournés, pour enrichissement.

Avec APS

Riposte Internationale dénonce l’enlèvement de Hicham Aboud

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Hicham Aboud
Le journaliste Hicham Aboud libéré des mains de ses ravisseurs in extremis en Espagne.

Riposte Internationale a rendu public un communiqué condamnant l’enlèvement dont a été victime en Espagne le journaliste fondateur d’Amal TV et influenceur Hicham Aboud :

Nous tenons ici à exprimer notre satisfaction suite à la réapparition du citoyen algérien et homme de presse Hicham Aboud, suite à «l’enlèvement » dont il a été victime à son arrivée à Barcelone jeudi 17 octobre.

Riposte Internationale dénonce cette atteinte gravissime à l’intégrité physique d’un citoyen et journaliste algérien. Nous laissons le soin à l’enquête que mènent les autorités espagnoles pour en déterminer les tenants et aboutissants.

Nous dénonçons, pour notre part, ce qui semble être une opération de barbouzes qui s’inscrit dans la logique des menaces continuellement  dénoncées par Hicham Aboud dont il fait l’objet depuis des années.

Cette tentative d’enlèvement constitue un nouveau palier en matière de répression. Nous nous inquiétons sérieusement de cette dérive qui participe d’une politique de terreur visant les activistes algériens vivant à l’étranger. Après avoir étouffé la révolution populaire à l’intérieur du pays, il est manifeste que le régime a décidé de s’en prendre même aux activistes, journalistes et opposants réfugiés à l’étranger.

Riposte Internationale tient à témoigner sa solidarité à M. Hicham Aboud ainsi qu’à sa famille et ses proches dans cette douloureuse épreuve.

Nous exhortons les autorités espagnoles et européennes à faire la lumière sur cet acte qui porte lourdement atteinte aux libertés et à l’intégrité humaine. Nous interpelons également les instances internationales de défense des droits humains sur de possibles prochaines attaques visant des opposants réfugiés en Europe notamment.

Paris le 21 octobre 2024 

Riposte Internationale

Pour le Bureau Fédéral

Ali Ait Djoudi

Les vieux vivent dans le futur

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Seniors

Pourquoi dit-on que les vieux radotent, qu’ils sont dans la même répétition d’un passé révolu qui n’est connu que par eux et qui ennuie les plus jeunes, assez polis pour dissimuler leur exaspération ?

C’est parce que ces derniers n’ont pas compris que les vieux vivaient dans le futur alors qu’eux sont encore dans le présent. Je vous entends dire que je suis sénile et qu’il faudrait excuser mon grand âge.

Pourtant, c’est la vérité et je m’en vais la leur expliquer avant qu’ils ne fuient face à mon désir de rajouter dans la nostalgie désuète.

Il faut partir de l’idée qu’un gamin qui avait été scolarisé à Oran depuis la petite école jusqu’au baccalauréat n’est jamais oublié par lui-même, plus d’un demi-siècle après. Il a  gardé pour l’éternité le goût de son enfance, son soleil et les péripéties de cet âge.

Ainsi c’est comme si j’étais projeté dans le futur pour comprendre ce qu’il sera et revenir me le raconter à moi-même. Ce qui est pris comme un radotage est en fait la discussion entre la même personne dans deux temps différents.

Je raconte à ma partie qui est restée dans le passé qu’on avait prédit juste pour certaines choses mais avec erreur pour d’autres. Aussi ce qui n’était même pas concevable à l’époque du premier.

Je lui dis que nous nous sommes totalement trompés sur l’une des projections les plus fantasmées de l’époque, les voitures qui volent. Hélas, cela ne sera pas et je vois que la partie de moi-même qui est restée dans le passé est bien déçue.

Mais je la rassure, nos rêves sur les miracles de la médecine se sont réalisés. Je lui raconte qu’on peut explorer le cerveau par une imagerie miraculeuse et bien d’autres fabuleuses avancées. Je l’informe qu’il existera pour lui un miracle de technologie qui s’appelle l’intelligence artificielle qui est mille fois plus intelligente que notre brave instituteur qui était déjà à nos yeux dans les sommets des connaissances.

Mais je lui dirai aussi qu’il y a des choses qui n’étaient même pas concevables à son époque.  On peut discuter avec sa petite copine, dans la discrétion sans se risquer au gros téléphone à fil dans le couloir, à la sonnerie de Colombo, avec quinze personnes dans le salon qui font semblant de discuter alors que leurs oreilles sont suspendues à ce qui va se dire.

Non, les vieux ne radotent pas, ils se racontent. Et si vous me voyez un jour assis sur un banc public ou sur une table d’un café à parler tout seul c’est que je discute avec moi-même, ce petit jeune que j’étais pour lui raconter son futur.

Je laisse aux jeunes d’aujourd’hui le banal vécu dans leur présent. Avec le temps ils pourront enfin lire leur futur lorsqu’une partie de leur être y sera.

Le jeune Boumédiene est toujours impatient de connaître son futur par son vieux Boumédiene. Il ne sait pas encore qu’il viendra beaucoup plus vite qu’il ne le croyait.

Et c’est peut-être la seule chose qui nous fait regretter de vivre le futur et de laisser l’autre partie de nous-mêmes dans les merveilleuses années d’enfance et de jeunesse.

Quoi de mieux pourrait raconter le vieux Boumédiene au jeune Boumédiene que ce si connu vers du poème en latin d’Horace, Carpe diem, « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ».

Boumediene Sid Lakhdar

Hicham Aboud enlevé par des « trafiquants de drogue »

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On connaît un peu plus de détails sur l’incroyable enlèvement du journaliste et influenceur Hicham Aboud à Barcelone jeudi dernier.

Hicham Aboud a eu une chance inouïe. Il a sans doute échappé à une fin tragique. Ce journaliste remuant et très critique du régime algérien a été libéré par hasard par la Guardia civile au cours d’une opération antidrogue aux premières heures du 19 octobre.

La Guardia Civil a repéré un bateau suspecté de servir pour le trafic de drogue sur le fleuve Guadalquivir alors qu’il était près de la ville sévillane de Lebrija, selon le journal espagnol L’indépendant. Les agents ont observé trois véhicules préparés pour le déchargement.

Seulement, ayant découvert la présence des éléments de la Guardia Civile, les trafiquants ont pris la fuite, ajoute L’Indépendant. Deux individus seront toutefois rattrapés et arrêtés après une course-poursuite.

Les éléments de la garde civile espagnole ont découvert Hicham Aboud ligoté. Après avoir été libéré, le journaliste a déclaré à la Guardia Civile qu’il avait été enlevé à Barcelone. 

Pourquoi ces trafiquants de drogue s’en sont pris à Hicham Aboud ? Où comptaient-ils l’emmener ? Et qui sont leurs donneurs d’ordre ? Ce sont toutes ces questions auxquelles l’enquête devrait trouver des réponses.  

Réfugié en France, Hicham Aboud est sous le coup d’un mandat international lancé par la justice algérienne qui l’avait condamné à 20 ans de prison. Un autre influenceur critique du régime, Amir Dz, a été victime en avril dernier d’une mystérieuse opération de séquestration en France. L’enquête qui se poursuit n’a pour l’heure rien révélé.

La rédaction

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