C’est Toufik Hedna qui sera l’invité du café littéraire parisien de l’Impondérable, au 320 rue des Pyrénées, ce dimanche 20 octobre 2024 à 18h autour de son roman, Les Amants disparus du pont de Bomarchi, publié sous le pseudo de Belson.
Toufik Hedna sera au côté de Youssef Zirem pour présenter son roman ce dimanche au café littéraire dominical qui a lieu à l’Impondérable. Cette adresse est devenue au fil des années un lieu incontournable des rencontres littéraires libres, sans a priori.
Café littéraire L’Impondarable dimanche 20 septembre à 18h.
Dans le paysage politique algérien contemporain, l’adage « au pays des mensonges, la vérité est un mensonge » prend tout son sens. Dans un contexte où la désinformation et les discours simplistes prévalent, il devient difficile de discerner le réel du fictif.
La manipulation des faits et la distorsion de la vérité sont devenues des stratégies courantes pour maintenir le pouvoir et détourner l’attention des véritables enjeux.
Une réalité déformée
L’Algérie, comme de nombreuses autres nations, est confrontée à des discours politiques qui se veulent rassurants, mais qui, en réalité, masquent une réalité complexe. Les dirigeants, souvent à travers un discours martelé par les médias d’État, présentent des narrations qui cherchent à justifier des décisions impopulaires ou à minimiser des crises économiques et sociales. Dans ce contexte, la vérité devient un concept malléable, utilisé pour servir des intérêts particuliers.
Les mirages d’une démocratie
Dans ce « pays des mensonges », où les illusions semblent plus séduisantes que la réalité, les promesses de réformes et de démocratie flottent comme des mirages. Les gouvernements successifs ont souvent promis un avenir radieux, mais les résultats concrets demeurent insaisissables. Les citoyens se retrouvent piégés dans un cycle de désillusion, où les discours politiques sont souvent déconnectés des véritables besoins du peuple.
L’ironie de la situation
Il est ironique de constater qu’au sein de cette dynamique, même les vérités acceptées peuvent devenir des mensonges. La manipulation des faits, les biais médiatiques et le contrôle de l’information participent à créer un climat de méfiance, où la vérité elle-même est questionnée. Dans cette atmosphère, les citoyens sont appelés à naviguer à travers un océan de désinformation, rendant leur quête de vérité d’autant plus difficile.
Un appel à la vigilance
Face à cette situation, il est crucial que la société civile s’engage activement dans la défense de la vérité. L’éducation à la pensée critique et la sensibilisation à la vérification des faits sont des éléments essentiels pour contrer cette dynamique de mensonges. Les Algériens doivent revendiquer leur droit à une information fiable et transparente, afin de pouvoir faire des choix éclairés pour leur avenir.
Conclusion
En fin de compte, « au pays des mensonges, la vérité est un mensonge » n’est pas qu’une simple observation cynique. C’est un appel à la vigilance, à la responsabilité et à l’engagement. L’Algérie a besoin de citoyens conscients et critiques, capables de distinguer les illusions des vérités. Car, au-delà des discours, c’est la réalité du quotidien qui compte, et celle-ci mérite d’être éclairée par une vérité authentique.
« Dans un monde de mensonges, la vérité est une denrée rare, souvent travestie et difficile à reconnaître. » Cette citation souligne le défi que représente la quête de la vérité dans un contexte où les faits sont souvent déformés et les discours manipulés. Elle invite à la réflexion sur la nécessité de rechercher des informations fiables et de ne pas se laisser séduire par des illusions.
Yannick Trigance était l’invité de l’écrivain Youcef Zirem dans son café littéraire parisien de l’Impondérable, qui est devenu maintenant depuis plusieurs années un rendez-vous culturel incontournable dans la ville lumière.
On a vu un homme convaincu, passionné, donnant l’échange avec sagesse, savoir et humilité sur un sujet crucial laissant le public attentif pour ne rien rater du débat. Yannick Trigance est venu présenter son livre publié aux éditions de l’Aube (Fondation Jean-Jaurès), intitulé « Mixité sociale et scolaire: quels leviers pour quel projet ?. »
L’école, est un sujet que Yannick Trigance connaît bien, il a un riche parcours dans l’éducation et dans son engagement politique auprès du parti socialiste.
Il a enseigné pendant 25 ans en éducation prioritaire en Seine-Saint-Denis, puis directeur d’école maternelle et à l’école élémentaire, il devient après cette longue expérience inspecteur de l’Éducation Nationale en 2008 avant d’intégrer l’administration territoriale en 2010 comme directeur général adjoint d’une commune de la Seine-Saint-Denis, chargé de l’éducation, de la petite enfance et de l’insertion.
À l’occasion des élections régionales de juin 2021, Yannick Trigance est réélu au Conseil régional Ile-de-France sur la liste d’Audrey Pulvar au premier tour et sur la liste de gauche fusionnée des Yvelines au second tour. Il siège dans la commission lycées.
Par ailleurs il est formateur d’élus sur les questions de politiques éducatives, et publie régulièrement des articles sur les questions concernant l’éducation, nous pouvons dire que c’est un penseur ancré dans l’engagement politique, secrétaire National école, collège, lycée, membre du Bureau national et du Secrétariat national, secrétaire fédéral chargé des élections pour la Seine-Saint-Denis, il est Chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur depuis le 14 juillet 2014.
Yannick Trigance publie en septembre 2024, un ouvrage aux éditions de l’Aube (Fondation Jean-Jaurès), intitulé, Mixité sociale et scolaire: quels leviers pour quel projet ?.
Yannick Trigance est cet érudit infatigable investi d’une belle mission, celle de la beauté du vivre ensemble, de la rencontre des couleurs, pour casser le déterminisme social français et redonner ses notes de noblesses à l’école républicaine censée donner les mêmes chances pour tous faisant des différences un atout non un handicap.
Le Matin d’Algérie : De l’enseignement à l’engagement politique, qui est Yannick Trigance ?
Yannick Trigance : Je dirais simplement : un citoyen engagé au service de l’intérêt général, porté par les valeurs de la République que sont la liberté, légalité, la fraternité auxquelles je rajouterai la laïcité, ciment de notre société.
Mon engagement professionnel et mon engagement politique ont toujours été très étroitement liés avec un objectif : permettre à chaque enfant, quel que soit l’endroit où il vit et le milieu d’où il vient, de réussir son parcours en devenant un citoyen éclairé, critique et émancipé.
Le Matin d’Algérie: À une époque où l’on perçoit les enseignants comme des techniciens, l’enseignement semble être pour vous une vocation est-ce vrai ?
Yannick Trigance : Une enquête récente montrait que plus de 80% des enseignants aiment leur métier : c’est un engagement humaniste qui s’inscrit dans la philosophie des Lumières et qui vise à permettre l’émancipation de chaque jeune par la raison critique et la liberté de conscience.
En ce sens, on peut à mon sens parler de vocation quand bien même elle ne peut suffire à elle seule : la formation tant initiale que continue des enseignants est absolument indispensable
Le Matin d’Algérie: J’ai assisté à votre rencontre littéraire, invité de l’écrivain Youcef Zirem dans son café littéraire parisien de l’Impondérable, je tiens d’abord à vous remercier car au-delà de l’art de la rhétorique, vous avez su subjuguer le public en exposant les problématiques tout en ouvrant des perspectives concernant l’école et l’éducation en général, vous n’avez pas la langue de bois, avez-vous parfois le sentiment des vous battre contre des moulins à vents ?
Yannick Trigance : Je pense qu’il est des sujets pour lesquels nous devons persévérer quand bien même nous pouvons à certains moments ressentir une forme de découragement qui très rapidement s’efface pour laisser place à la force des convictions et aux valeurs qui fondent notre engagement.
Le Matin d’Algérie : Votre livre « Mixité sociale et scolaire: quels leviers pour quel projet ?. », tout le monde devrait le lire, le meilleur est toujours possible n’est-ce pas ?
Yannick Trigance : Oui, ne jamais renoncer, toujours continuer le débat, les échanges, dans le respect, pour convaincre et cet enjeu de la mixité sociale et scolaire mérite de poursuivre tant l’enjeu est fondamental : il y va du type de société que nous voulons pour aujourd’hui et pour demain.
Le Matin d’Algérie : Vous avez dit dans un de vos articles, « l’école publique n’a besoin ni de grandes déclarations, ni d’effets d’annonces sans lendemain », alors de quoi a-t-elle réellement besoin ?
Yannick Trigance : L’école publique, ses enseignants et au-delà, l’ensemble de la communauté éducative ont besoin de temps et de « respiration ».
C’est pourquoi le « à chaque ministre, une nouvelle réforme » n’est plus possible. Le temps de l’école n’est pas le temps du politique et à partir du moment où l’objectif reste bien la réussite de tous nos jeunes, alors il faut laisser le temps aux enseignants et à leurs élèves de s’approprier la réforme mais également qu’elle soit évaluée dans le temps afin de mesurer les régulations, modifications à apporter.
Et cela doit se faire dans une co-construction et non pas de manière descendante ou injonctive comme cela est trop souvent le cas malheureusement.
Par expérience, les réformes les plus bénéfiques pour nos élèves sont celles qui sont élaborées avec les enseignants dans un processus de collaboration.
Le Matin d’Algérie :Vous prônez la mixité scolaire : « Mettre dans les mêmes classes des enfants issus de milieux différents est la meilleure manière de créer du commun », expliquez-nous ?
Yannick Trigance : Ce que j’essaie de montrer dans mon livre, c’est que mettre sur les mêmes bancs d’une même école les enfants de classes sociales différentes afin de « créer du commun », c’est construire une société du partage, du respect et de la fraternité.
Travailler cette question de mixité sociale, c’est affirmer la volonté politique de permettre à des générations d’élèves de grandir ensemble sur le même territoire, dans une même institution, l’École, en se côtoyant au quotidien.
« Créer du commun », c’est réaffirmer que travailler à une plus grande mixité sociale et scolaire est d’autant plus important qu’en constituant des établissements et des classes où se rencontrent des jeunes de milieux socio-économiques différents, on améliore la réussite scolaire des jeunes d’origine modeste.
À travers la mixité sociale et scolaire, c’est l’égalité, la fraternité, la liberté et l’émancipation individuelle et collective que nous défendons. Et nous ne pouvons nous résoudre à voir notre école, pierre angulaire de notre République Française à laquelle nous devons tant, verser dans une logique de partition et de ségrégation sociale et scolaire.
« Créer du commun », c’est faire de l’école un lieu d’unité, de convivialité et d’apprentissage d’une vie véritablement citoyenne. Une école de l’altérité, de l’émancipation et de la coopération à rebours d’une école de l’individualisme, de l’entre soi et de la compétition.
Et si le séparatisme social et scolaire n’est bon pour personne, en revanche il est bon pour la République que les enfants de tous milieux grandissent ensemble le temps de la scolarité obligatoire. Nous avons besoin de cette mixité sociale car l’École ne peut transmettre une appartenance commune à la République sur des processus d’exclusion ou de ségrégation.
Le Matin d’Algérie: Vous voulez démocratiser la réussite scolaire, améliorer l’orientation des élèves, la formation des enseignants et rompre définitivement avec le déterminisme social français par la mixité, dans un monde qui va trop vite qui freine la pensée, est-ce encore possible ?
Yannick Trigance : Oui bien sûr, c’est possible, et les nombreuses expériences déployées dans certains territoires montrent qu’une école de tous pour tous ne relève pas de l’utopie mais bel et bien d’un projet politique fondé sur un objectif clair : la lutte contre les inégalités.
Et travailler à plus de mixité sociale comme je le dis dans mon livre, c’est porter un projet de société où chacun.e trouve sa place à l’école dans une altérité, où l’éducabilité de chaque jeune reste une certitude et où l’Autre est vécu comme une source d’enrichissement personnel à rebours de l’entre-soi et du séparatisme social : c’est l’un des piliers sur lequel les progressistes doivent construire leur projet politique pour les temps à venir.
Le Matin d’Algérie : Quels sont les penseurs qui vous influencent ?
Yannick Trigance : Ils sont nombreux donc je citerai d’abord et avant tout Jaurès, Blum, Ferdinand Buisson et plus près de nous Robert Badinter, formidable personnalité. Et je rajouterai Albert Camus, mon écrivain préféré .
Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?
Yannick Trigance : J’effectue actuellement un « tour de France » pour débattre à partir de mon livre de cette question centrale de la mixité sociale et scolaire.
Ces rencontres permettent de maintenir ce sujet au cœur de l’actualité immédiate dans époque de « zapping ».
Et puis je pense à un second ouvrage sur le thème de l’éducation.
Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?
Yannick Trigance : Un grand merci au « Matin d’Algérie » de me donner la possibilité de parler de ce sujet dont l’enjeu est absolument crucial pour les générations d’aujourd’hui et de demain !
Entretien réalisé par Brahim Saci
Livre publié :
Mixité sociale et scolaire: quels leviers pour quel projet ?.
Le ministre des Affaires étrangères israélien a confirmé la mort du chef de Hamas Yahya Sinwar. L’armée israélienne a procédé à des vérifications au cours de la journée après une opération menée à Gaza. Avec la disparition de Sinwar, le Hamas perd un de ses plus importants chefs. Il aura symbolisé la résistance et la lutte contre l’occupation israélienne à Gaza depuis de nombreuses années.
« Lors des opérations de l’armée dans la bande de Gaza, trois terroristes ont été éliminés », a indiqué l’armée dans un communiqué.
Les forces israéliennes « vérifient la possibilité que l’un des terroristes soit Yahya Sinouar », et « à ce stade, les identités des terroristes ne peuvent pas être confirmées », ajoute le communiqué. Cela dit, le Hamas n’a pas encore confirmé l’information.
Une source de sécurité israélienne a indiqué que des analyses ADN étaient réalisées sur un corps pour confirmer s’il s’agit bien de Yahya Sinouar.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a écrit peu après sur le réseau social X: « Nous atteindrons chaque terroriste et nous les éliminerons ».
L’armée israélienne poursuit sa guerre également contre le Liban. Elle a frappé les environs de la ville de Tyr dans le sud, après avoir lancé un ordre d’évacuation. Dans l’est, l’aviation israélienne a visé trois villages de la vallée de la Bekaa, rapporte l’agence ANI. L’un « environ 10 minutes », le second « une heure et demie » et le troisième « environ une heure » après que l’armée israélienne a adressé sur X un « avertissement urgent aux résidents de la région de la Bekaa ».
Les États-Unis ont frappé cinq dépôts souterrains de munitions des rebelles Houthis au Yémen à l’aide de bombardiers stratégiques furtifs B-2, a annoncé mercredi soir le ministre de la Défense américain Lloyd Austin.
Les étudiants en sciences médicales ont entamé, depuis ce mercredi 16 octobre, une grève générale ponctuée par des sit-in, à travers plusieurs universités d’Algérie.
Cette grogne qui a débuté au niveau des facultés de médecine d’Alger, Blida et Oran et qui est entrain de faire tache d’huile touchant progressivement d’autres facultés de la même spécialité du pays, est venue en réaction à une série de dysfonctionnements. A savoir les conditions déplorables de formation, les faibles perspectives d’emploi à l’issue cursus universitaire ainsi que la précarité des bourses et des stages sont à l’origine de la grogne des étudiants.
Dans un communiqué rendu public, le collectif national des étudiants en médecine dénonce des conditions qui affectent la qualité des enseignements et freinent l’apprentissage des étudiants.
Une situation caractérisée par un manque flagrant d’infrastructures adéquates pour permettre aux étudiants de bénéficier d’une formation optimale; une surcharge des effectifs dans les départements de formation qui crée une pression supplémentaire sur les moyens pédagogiques disponibles.
En outre, les étudiants pointent du doigt un système de bourses et d’indemnités de stage jugé insuffisant. Ils réclament une révision à la hausse de la bourse dédiée aux internes, estimant que cette rémunération n’est pas en adéquation avec le volume de travail substantiel que ces derniers effectuent dans les hôpitaux où ils assument des responsabilités croissantes.
Outre ces conditions difficiles qui affectent leur cursus de formation, les étudiants dénoncent les perspectives professionnelles peu rassurantes, après l’obtention de leurs diplômes. Car, jugent-ils, le nombre de postes disponibles pour les spécialistes est largement insuffisant, surtout face au nombre croissant de diplômés.
Cette disparité entre les places disponibles dans les concours de spécialisation et les besoins réels des hôpitaux algériens crée un climat d’incertitude quant à leur avenir.
A ce tableau noir s’ajoute le blocage par la tutelle de la certification des diplômes de fin d’études. Une mesure jugée descriminatoire car touchant uniquement les étudiants en sciences médicales, contrairement à d’autres filières.
Les diplômés se retrouvent souvent dans une impasse lorsqu’ils tentent de postuler à des offres d’emploi, en raison de la non-validation de leur diplôme, accentuant ainsi leur frustration.
Le collectif national des étudiants en médecine demande une réforme structurelle du système de formation médicale, afin de pallier les dysfonctionnements actuels. Il affirme, en conclusion, que la mobilisation des étudiants ne s’arrêtera qu’une fois des solutions concrètes seront apportées à leurs problèmes.
Le 17 octobre 1961 reste une date tragique dans l’histoire franco-algérienne, marquée par la violence et la répression. Ce jour-là, des milliers d’Algériens, qui manifestaient pacifiquement à Paris pour revendiquer leur droit à l’indépendance, ont été confrontés à une répression brutale orchestrée par les autorités françaises.
Les événements de cette journée continuent de hanter la mémoire collective, évoquant une souffrance qui résonne encore aujourd’hui des deux côtés de la Méditerranée.
Ce titre souligne la nécessité de rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie ce jour-là. Des victimes innocentes, des martyrs d’une lutte pour la dignité et la liberté, dont les histoires ont souvent été étouffées par le silence et l’oubli. La mémoire de ces morts doit être ravivée, non seulement pour honorer leur sacrifice, mais aussi pour interroger le récit national français qui, pendant longtemps, a minimisé ou nié cette violence. Les commémorations et les discours doivent être des espaces où l’on peut enfin parler ouvertement de cette tragédie, afin d’offrir une reconnaissance et une justice à ceux qui ont souffert.
Un héritage de silence
Le silence autour du 17 octobre 1961 témoigne d’une difficulté à aborder le passé colonial. Cette amnésie collective a eu des répercussions sur les générations suivantes, entraînant une incompréhension des dynamiques socio-culturelles entre la France et l’Algérie. La lutte pour la reconnaissance des événements de cette journée est non seulement un enjeu de mémoire, mais aussi un combat pour l’identité et les droits des descendants des victimes. Il est crucial d’enseigner ces événements dans les écoles, d’organiser des colloques et de créer des œuvres artistiques qui interrogent cette mémoire.
Enterrer les vivants en Algérie
Cependant, le titre évoque également une autre dimension : celle des vivants, en Algérie, qui portent le poids de ce passé douloureux. La guerre d’Algérie a laissé des cicatrices profondes dans le tissu social algérien, marquées par des décennies de luttes pour l’indépendance et la construction d’une identité nationale. Les effets de cette guerre se manifestent encore aujourd’hui, tant sur le plan économique que social. Les générations actuelles héritent des luttes de leurs ancêtres, mais se heurtent aussi à des défis contemporains : corruption, inégalités et désillusion.
L’héritage colonial ne se limite pas à la mémoire des luttes pour l’indépendance ; il s’étend à la façon dont les sociétés se construisent aujourd’hui. En Algérie, les séquelles de la guerre et les défis socio-économiques affectent la vie quotidienne des citoyens. Les frustrations s’accumulent face à la corruption, au chômage élevé et à un manque de perspectives d’avenir. Pour beaucoup, les sacrifices des générations précédentes semblent avoir été vains. La nécessité de construire un avenir prometteur est donc cruciale, mais elle ne peut se faire sans un travail de mémoire et de reconnaissance des injustices passées.
Un passé partagé et un avenir à construire
Le 17 octobre 1961 nous rappelle que les blessures du passé ne peuvent être guéries sans un dialogue sincère entre les deux nations. Le récit de la mémoire doit inclure non seulement le souvenir des morts, mais aussi les aspirations des vivants, qu’ils soient en France ou en Algérie. Les initiatives de réconciliation et d’éducation doivent être encouragées, permettant aux jeunes générations de s’approprier cette histoire et de construire un avenir fondé sur la compréhension mutuelle.
Vers une réconciliation significative
La réconciliation ne peut être qu’un processus continu. Il est essentiel d’ouvrir des espaces de dialogue où les voix des descendants d’Algériens en France et des Algériens eux-mêmes peuvent se rencontrer. Les récits croisés et les échanges culturels peuvent contribuer à apaiser les tensions et à forger de nouveaux liens. La mémoire du 17 octobre 1961 peut alors devenir un point de départ pour un avenir commun, où le respect et la solidarité remplacent les rancœurs et les divisions.
Une mémoire vivante pour l’avenir
Rendre hommage aux victimes du 17 octobre, c’est aussi donner une voix aux luttes actuelles. Les descendants d’Algériens en France doivent être reconnus non seulement comme les héritiers d’une mémoire douloureuse, mais aussi comme des acteurs clés dans la construction de nouvelles relations. Les initiatives culturelles, telles que le cinéma, la littérature et la musique, peuvent jouer un rôle essentiel dans ce processus. En racontant des histoires de résistance et de résilience, ces œuvres peuvent inspirer une nouvelle génération à se battre pour la justice sociale et l’égalité.
Conclusion
Le 17 octobre 1961 est bien plus qu’une date dans les livres d’histoire ; c’est un appel à l’action pour reconnaître le passé, honorer les morts et construire des relations pacifiques et équitables. Réveillons les morts à Paris, tout en permettant aux vivants en Algérie de ne plus être enterrés sous le poids des injustices du passé et du présent.
Ensemble, construisons un récit partagé qui célèbre la diversité et l’humanité de nos histoires. Ce chemin vers la réconciliation et la justice est long, mais il est indispensable pour un avenir apaisé et prospère pour les générations à venir.
« Là-bas, loin de l’Algerie, j’imagine un espace sans frontières, sans le poids de la religion imposée, où je pourrais m’épanouir librement, » confie Yanis, jeune informaticien.
Dans les rues d’Alger, de Constantine ou d’Oran, dans un douar à Bejaia, Tizi-Ouzou, autour d’un café à la Fac, la jeunesse algérienne évolue désormais dans un espace sémiotique marqué par la répression et la surveillance.
La réélection controversée d’Abdelmadjid Tebboune, et les récents remaniements au sein de l’État profond ont renforcé la perception d’un espace national hermétique, en contradiction flagrante avec les aspirations d’une génération connectée au monde.
L’espace algérien : une sémiotique de la fermeture
Selon les théories de la sémiotique de l’espace développées par A.J. Greimas, l’Algérie contemporaine peut être analysée comme un « espace tensif » caractérisé par une forte « intensité » (pression politique, sociale et religieuse) et une faible « extensité » (limitation des possibilités d’épanouissement et de mouvement).
« Nous vivons dans un espace clos, surveillé, contrôlé, » témoigne Yasmine, 26 ans, ingénieure. « Chaque aspect de notre vie est soumis à des restrictions, qu’elles soient politiques, religieuses ou sociales. » Cette fermeture de l’espace public, accentuée depuis l’échec du Hirak, se manifeste tant physiquement (répression des manifestations) que symboliquement (censure, autocensure).
Au cœur de ce dispositif de fermeture se trouve une gérontocratie qui, selon les jeunes, maintient le pays dans un état de stase temporelle. « Nos dirigeants vivent dans le passé, » explique Karim, 28 ans. « Ils ne cessent de ressasser les exploits de la guerre de libération, comme si rien ne s’était passé depuis 1962. » Cette obsession pour un passé glorifié sert de justification au verrouillage de l’espace public.
La « geste nationale » devient ainsi un outil de légitimation pour un pouvoir qui se présente comme l’héritier direct des combattants de l’indépendance, niant par là-même la légitimité des aspirations de la jeunesse à redéfinir l’espace national.
L’Algérie contemporaine peut être analysée comme un « espace carcéral » au sens où l’entendait Michel Foucault. La multiplication des emprisonnements d’opinion a créé un climat de peur et d’autocensure qui dépasse largement les murs des prisons.
« Chaque mot peut nous conduire derrière les barreaux, » témoigne Yasmine, 26 ans, blogueuse. « Nous vivons dans une prison à ciel ouvert où nos moindres faits et gestes sont scrutés. » Cette omniprésence de la surveillance, tant physique que numérique, a transformé l’espace public en un lieu de méfiance et de retenue.
La répression comme outil de fermeture de l’espace
Les récentes vagues d’arrestations ont visé un large éventail d’acteurs : journalistes, militants des droits humains, intellectuels, et même de simples citoyens s’exprimant sur les réseaux sociaux. Cette répression systématique a eu pour effet de réduire drastiquement l’espace d’expression.
« Mon frère a été arrêté pour un simple post Facebook critiquant le gouvernement, » raconte Karim, 28 ans. « Depuis, toute notre famille vit dans la peur. Nous avons l’impression d’être constamment surveillés. »
La surveillance : un panoptique moderne
Le renforcement des moyens de surveillance, notamment numériques, a créé ce que l’on pourrait appeler un « panoptique algérien ». Inspiré du concept de Jeremy Bentham et repris par Foucault, ce panoptique moderne induit un sentiment constant d’être observé, conduisant à une forme d’autocensure généralisée.
« Nous sommes devenus nos propres censeurs, » explique le Dr. Nadia Benali, sociologue. « La peur d’être surveillé et potentiellement arrêté conduit de nombreux jeunes à s’autocensurer, même dans leurs conversations privées. »
L’ailleurs : entre rêve d’évasion et culpabilité
Dans ce contexte, l’idée de l’exil gagne du terrain. L’Occident est perçu comme un espace de liberté idéalisé, loin de la surveillance et de la répression.
« Partir devient une question de survie mentale, » explique Amina, 24 ans. « Mais c’est un choix déchirant. On a l’impression d’abandonner ceux qui restent, de fuir le combat. ». Cette tension entre le désir de liberté et le sentiment de responsabilité envers le pays crée un dilemme profond pour de nombreux jeunes Algériens.
Face à cet espace perçu comme étouffant, l’Occident se dessine dans l’imaginaire des jeunes Algériens comme un « espace utopique » au sens où l’entend Greimas : un lieu idéalisé, caractérisé par l’ouverture, la liberté et les opportunités.
La tension entre « ici » et « là-bas »
La sémiotique nous permet de comprendre la tension fondamentale qui structure l’expérience spatiale de la jeunesse algérienne. L' »ici » (l’Algérie) est associé à des sèmes de fermeture, de stagnation et de contrainte, tandis que le « là-bas » (l’Occident idéalisé) est chargé de sèmes d’ouverture, de mouvement et de liberté.
Cette dichotomie crée ce que le sémioticien Jacques Fontanille appellerait une « syntaxe tensive » : une dynamique de tension entre deux pôles opposés qui structure le vécu et les aspirations des jeunes Algériens.
Stratégies de résistance et de redéfinition de l’espace
Face à cette tension, la jeunesse algérienne développe diverses stratégies pour tenter de redéfinir l’espace dans lequel elle évolue :
1. L’exil physique : partir pour rejoindre l’espace ouvert idéalisé.
2. L’exil intérieur : créer des micro-espaces de liberté au sein même de l’espace fermé (culture underground, réseaux virtuels).
3. La résistance silencieuse : contourner les restrictions sans confrontation directe.
4. La réappropriation symbolique : redéfinir les symboles nationaux pour y inclure leurs aspirations.
« Nous essayons de créer nos propres espaces de liberté, » explique Sofiane, artiste de 30 ans. « Que ce soit à travers l’art, la musique ou simplement des rencontres entre amis, nous cherchons à ouvrir des brèches dans ce mur qui nous entoure. »
Conclusion : vers une nouvelle sémiotique de l’espace algérien ?
L’Algérie se trouve à un moment charnière où la définition même de son espace national est en jeu. La tension entre la fermeture imposée par le système en place et l’aspiration à l’ouverture portée par la jeunesse dessine les contours d’un conflit sémiotique profond.
L’enjeu pour l’avenir du pays est de parvenir à une redéfinition de cet espace qui puisse intégrer les aspirations de sa jeunesse sans pour autant rompre totalement avec son histoire. Il s’agit, en somme, de créer une nouvelle sémiotique de l’espace algérien, où l’ouverture ne serait plus perçue comme une menace mais comme une opportunité.
Comme le résume un graffiti aperçu sur un mur d’Alger : « Ni enfermés, ni exilés. Libres ici et maintenant. » C’est peut-être dans cette reformulation de l’espace national que réside la clé de l’avenir de l’Algérie et de sa jeunesse.
Après plusieurs représentations à Paris, retour sur scène, d’Elisa Biagi. Elle va nous transporter dans un douloureux voyage dans le passé de sa grand-mère Nouara, veuve de Yaha Abdelhafidh, officier de l’ALN et chef politico-militaire du FFS.
Le Fil Rouge Spectacle à Aubervilliers pour commémorer les victimes du massacre du 17 octobre 1961.
Réservez vos places pour la date unique samedi 19 octobre à 19h à L’Espace Renaudie 30, rue Lopez et Jules Martin, à Aubervilliers
Les billets pour le 19 octobre à 19h à Aubervilliers!
Le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025, présenté mercredi par le ministre des Finances, Laaziz Faid, devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), comporte plusieurs mesures visant à soutenir le pouvoir d’achat et à améliorer les conditions de vie des citoyens.
Dans ce cadre, le nouveau projet de loi « autorise le Trésor à prendre en charge les intérêts pendant la période de différé et la bonification du taux d’intérêt des prêts accordés par les banques publiques, à hauteur de 100%, dans le cadre de la réalisation des logements du programme de type location-vente, d’une consistance de 135.000 logements au titre de l’année 2025 ».
Il a été également proposé un abattement de 10% au profit des bénéficiaires de logements dans le cadre des programmes de location-vente « AADL 3 » qui ont payé 38% du prix du logement et désirant solder leur logement par anticipation et avant terme échu.
Cet abattement sera calculé sur la base du reste du montant à payer des loyers par le bénéficiaire, en un seul paiement.
En vue d’améliorer les conditions de vie des citoyens, le PLF 2025 autorise les banques d’accorder, en sus des crédits immobiliers, des crédits à la consommation aux ménages pour l’achat de biens et des services, notamment dans le domaine de la santé et les voyages.
Pour soutenir le pouvoir d’achat des citoyens, le projet de loi a également prévu un certain nombre de mesures et d’exonérations fiscales, telles que celles relatives à la prise en charge de la mesure prise par les pouvoirs publics pour l’exonération des importations des viandes blanches congelées de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) durant la période allant du 8 janvier 2024 au 31 décembre 2025.
Il est également mentionné, dans le même texte, la prorogation de « l’exonération temporaire de la TVA jusqu’au 31 décembre 2025, sur la vente des légumes secs et du riz, importés ou produits localement, ainsi que les fruits et légumes frais, les œufs de consommation, les poulets de chair et les dindes produits localement ».
En outre, le projet propose de « proroger jusqu’au 31 décembre 2025, le système d’application du taux réduit de 5% des droits de douane à l’importation de cheptel bovins et ovin vif, ainsi que les viandes fraîches réfrigérées bovines et ovines sous vide ».
Neuf membres présumés de la DZ Mafia, le principal clan de narcotrafiquants marseillais, étaient en garde à vue mercredi pour leur implication dans un double meurtre en novembre 2023, a indiqué à l’AFP une source policière, confirmant une information du Parisien.
Dix personnes avaient été interpellées lundi dans cette affaire, mais l’une d’entre elles n’était plus en garde à vue mercredi, selon la source de l’AFP.
Ces personnes sont entendues dans le cadre de l’enquête ouverte après le meurtre d’une femme de 25 ans et d’un homme d’une vingtaine d’années, abattus dans leur véhicule sur le parking d’un McDonald’s des quartiers populaires du nord de Marseille le 11 novembre.
Selon le Parisien, « parmi les gardés à vue se trouvent les tueurs à gages présumés, les logisticiens et les chauffeurs » soupçonnés d’être impliqués dans cette fusillade, qui outre les deux morts avait blessé trois autres personnes à bord de la même voiture.
Au moment des faits le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone avait indiqué que les cinq personnes touchées étaient stationnées sur le parking d’un McDonald’s vers 23h00 « quand un véhicule (était) arrivé à leur hauteur et les a(vait) rafalés à la kalachnikov ».
Ce coup de filet intervient dans un contexte d’effervescence dans le milieu marseillais, puisque deux narchomicides ont de nouveau endeuillé la ville en octobre, notamment le meurtre d’un chauffeur de VTC, victime collatérale du trafic de drogue.
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