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lundi, 3 novembre 2025
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En Algérie, les avocats sommés de se taire !

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Avocats

Devions-nous nous étonnés ? Evidemment pas. En Algérie, la liberté d’expression se réduit à deux hommes : Tebboune et Chanegriha. Tous les autres doivent se taire, y compris et surtout les avocats.

Longtemps considérés comme l’une des rares voix encore libres, les avocats justement voient leur liberté d’expression menacée de l’intérieur. Fin septembre, le bâtonnier d’Alger, Mohamed Baghdadi, a publié une note interdisant aux membres du barreau de s’exprimer publiquement. Médias, réseaux sociaux, conseils juridiques diffusés à la télévision : tout est désormais encadré. Les sanctions peuvent aller jusqu’à la radiation.

La justification officielle parle de « préserver la bonne image » de la profession. Mais pour de nombreux avocats, cette décision touche au cœur même de leur rôle. « Ce n’est pas qu’un métier, c’est un front de résistance », confie un avocat sous couvert d’anonymat. Dans un pays où journalistes et militants sont régulièrement muselés, les avocats incarnent un espace de parole critique et de transparence judiciaire.

La mesure suscite l’inquiétude au sein de la profession. Certains dénoncent une ingérence inédite : transformer une obligation déontologique en injonction de silence menace la crédibilité et l’indépendance des avocats. « Comment défendre la justice si nous ne pouvons pas parler ? », interroge une avocate spécialisée en droits humains.

Cette décision illustre la tension entre discipline interne et liberté d’expression. Elle oblige les avocats à mesurer chaque mot, à peser chaque intervention, tout en restant fidèles à leur mission : défendre, informer, critiquer lorsque nécessaire.

Dans un contexte de contrôle total de tous les espaces de parole, la question est ouverte : combien de temps la profession pourra-t-elle rester un rempart contre l’arbitraire, alors que son droit à s’exprimer est désormais restreint ? La parole des avocats, fragile mais essentielle, semble désormais en première ligne.

Mourad Benyahia

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République algérienne démocratique et populaire

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République algérienne démocratique et populaire

On la répète sans la vivre, on la montre sans la prononcer. République algérienne démocratique et populaire : quatre mots suspendus entre le passé glorieux et le présent désenchanté.

On les grave, on les imprime, on les affiche – mais on ne les habite plus. On les trouve sur les passeports, les frontons, les banderoles officielles. Ils décorent les murs comme on accroche un portrait qu’on ne regarde plus. Quatre mots censés unir un peuple, une histoire, un avenir. Et pourtant, à force d’être répétés, ils résonnent dans le vide.

À la télévision, un seul mot a survécu : Rais El Djemhouria, le président de la République. Le reste, “démocratique et populaire”, s’est éteint doucement, comme ces slogans qu’on garde par habitude. Trop exigeants pour être prononcés. Dire “démocratique” obligerait à rendre des comptes ; dire “populaire” rappellerait qu’il existe encore un peuple.

Alors la devise reste figée, comme un reliquat d’un rêve usé. On la lit, mais on ne la vit plus. Elle trône sur des institutions qui ne la pratiquent pas, veille sur des rues que personne n’entretient.

République ? Sans républicains. Démocratique ? Par intermittence. Populaire ? Par convenance.

Ces quatre mots, nos dirigeants les brandissent comme une preuve d’identité. C’est leur carte de visite, leur paravent moral, leur alibi historique. Mais plus personne n’y croit. Les Algériens n’ont pas besoin qu’on leur répète la devise : ils la subissent. Chaque jour, ils en mesurent la distance, le mensonge poli, la fracture entre la formule et la réalité.

Et pourtant, quelle beauté dans cette contradiction ! Nous avons réussi l’exploit de transformer l’idéal en décor, le symbole en écran. La République est devenue une marque déposée, la démocratie un argument de plateau, le populaire un mot qu’on sort les jours de défilé. Tout brille, rien ne vit. Tout s’affiche, rien ne s’applique.

Ce pays n’a pas trahi sa devise, il l’a fossilisée. C’est le syndrome national : on conserve les mots, on enterre leur sens.

Alors oui, République algérienne démocratique et populaire – qu’en reste-t-il ?

Un fronton, une signature, un souvenir.

Et si l’on osait la relire, simplement, sans emphase, sans hypocrisie ?

Pour que l’Algérie devienne enfin une démocratie et non une démagogie, une République et non un système, populaire et non populiste, algérienne et non confisquée.

Car au fond, tout commence et tout finit là – dans ces quatre mots qu’on n’écoute plus, mais qui attendent toujours qu’on les prenne au sérieux.

Zaim Gharnati

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Le Fibda cible des islamistes : jihad moral contre la liberté artistique 

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Fidba

Une fois de plus, les courants islamistes les plus conservateurs se mobilisent contre la liberté de création littéraire et artistique, perçue comme une menace directe à l’ordre moral dont ils se posent en gardiens. Ce festival international de la bande dessinée leur fait dresser les poils.

Après les attaques virulentes contre Houria, le roman de Inaam Bayoud publié au printemps 2024 et accusé d’« atteinte aux valeurs » pour avoir exposé les hypocrisies sociales à travers une fresque des quartiers populaires d’Oran, c’est aujourd’hui la jeunesse créative qui se retrouve dans leur ligne de mire.

Leur cible : la 17ᵉ édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Alger (FIBDA), accusée d’être un vecteur de « pratiques étrangères » et de « dérives sataniques ».

Un festival instrumentalisé

Ce rendez-vous culturel majeur, qui célèbre la diversité des univers visuels et l’imaginaire collectif, a été pris pour cible après la diffusion de vidéos d’une fête de jeunes à proximité du Maqam Echahid. Les participants, déguisés en personnages de mangas ou inspirés de l’univers rock métal, ont été accusés de déviance. L’incident a servi de prétexte à une campagne idéologique invoquant la « défense de l’identité nationale » pour réclamer davantage de censure.

Une offensive politique et morale

Le député islamiste Belkhir Zakaria a adressé une pétition au Premier ministre pour exiger une enquête, l’interdiction de manifestations similaires dans les lieux symboliques et une campagne nationale de sensibilisation. Derrière cette rhétorique morale se dessine une volonté d’imposer des « lignes rouges » culturelles et de restreindre les libertés artistiques.

Cette stratégie n’est pas nouvelle. En 2024, la polémique autour de Houria avait entraîné une vague d’attaques violentes contre l’autrice et sa maison d’édition, Mim Éditions, jusqu’à sa fermeture. Aujourd’hui, ce sont les expressions artistiques de la jeunesse — rock métal, cosplay, arts visuels — qui sont à leur tour désignées comme des menaces idéologiques.

Défendre la culture face à la censure

Des voix du monde culturel, dont celle du poète et journaliste Lazhari Labter, rappellent que la bande dessinée est un art mondialement reconnu et un espace d’ouverture culturelle. Le FIBDA, unique en Afrique et dans la région MENA, attire chaque année des milliers de jeunes. Ce sont ces espaces de liberté qui sont aujourd’hui visés par une mouvance conservatrice cherchant à imposer une vision uniforme de l’identité nationale.

Un enjeu de société

L’affaire dépasse la simple polémique : elle révèle un affrontement profond entre une jeunesse avide de création et une mouvance qui veut contrôler l’espace culturel et moral. Défendre le FIBDA et la création artistique, c’est défendre une Algérie plurielle et ouverte, capable de résister à la tentation d’uniformisation idéologique.

La rédaction

La 17ᵉ édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Alger, tenue du 1ᵉʳ au 5 octobre 2025 sur l’esplanade de Riadh El Feth, a réuni des artistes venus de 17 pays, dont l’Espagne, la France, les États-Unis, le Canada, le Japon, la Tunisie, la Palestine, le Liban, le Mexique et la Côte d’Ivoire. Une édition qui a confirmé, une fois encore, la dimension internationale de ce rendez-vous incontournable du neuvième art. 
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Le Hamas et Israël approuvent l’accord de paix américain

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Enfants à Gaza
Les enfants de Gaza, premières victimes des bombardements israéliens.

Le président américain a annoncé dans la nuit du 8 au 9 octobre qu’Israël et le Hamas ont approuvé la première phase de son plan de paix. « Cela veut dire que TOUS les otages seront libérés très prochainement et qu’Israël retirera ses troupes jusqu’à la ligne convenue, les premières étapes en vue d’une paix solide, durable et éternelle », a indiqué le président américain. 

Le Qatar confirme un accord Israël-Hamas sur la première phase du cessez-le-feu. Israël va ramener chez eux tous les otages de Gaza, a déclaré ce matin du 9 octobre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. De son côté, Le Hamas annonce être parvenu « à un accord prévoyant la fin de la guerre à Gaza ». Le mouvement islamiste palestinien appelle Trump à contraindre Israël à appliquer intégralement l’accord. Le chef de l’ONU appelle, de son côté, toutes les parties à le respecter « pleinement ».

« Je suis très fier d’annoncer qu’Israël et le Hamas ont tous deux signé la première phase de notre plan de paix. Cela signifie que TOUS les otages seront libérés très bientôt et qu’Israël retirera ses troupes selon une ligne convenue comme premier pas vers une paix forte, durable et éternelle. Toutes les parties seront traitées équitablement ! C’est un grand jour pour le monde arabe et musulman, Israël, toutes les nations environnantes et les États-Unis d’Amérique, et nous remercions les médiateurs du Qatar, de l’Égypte et de la Turquie, qui ont travaillé avec nous pour faire en sorte que cet événement historique et sans précédent se produise. Bénis soient les artisans de la paix ! », a annoncé le président Trump sur son réseau social Truth Social.  

« Je pense que les otages seront de retour lundi 13 octobre », a ajouté le président américain. Dans la foulée, le chef de l’ONU, António Guterres, appelle toutes les parties à respecter « pleinement » l’accord. Les États-Unis seront « impliqués » pour « maintenir la paix » à Gaza, dit Donald Trump.

Israël va ramener chez eux tous les otages de Gaza, a déclaré ce 9 octobre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu après l’annonce par Donald Trump d’un accord en ce sens. « Avec l’aide de Dieu, nous les ramènerons tous à la maison », a déclaré simplement Benyamin Netanyahu dans un bref communiqué publié par son bureau. L’armée israélienne dit pour sa part se préparer à réceptionner les otages. Le Premier ministre israélien a par ailleurs annoncé qu’il va réunir le gouvernement pour approuver l’accord.

De son côté, le Hamas annonce être parvenu « à un accord prévoyant la fin de la guerre à Gaza ». Le mouvement islamiste palestinien appelle Trump à contraindre Israël à appliquer intégralement l’accord. Les otages vivants seront libérés contre près de 2 000 détenus palestiniens a indiqué jeudi une source au sein du mouvement islamiste. L’échange doit avoir lieu dans les 72 heures suivant le début de la mise en œuvre de l’accord, a précisé à l’AFP cette source au courant des négociations.

Le Qatar confirme un accord Israël-Hamas sur la première phase du cessez-le-feu. Les médiateurs dans les pourparlers indirects entre Israël et le Hamas en Égypte ont annoncé l’accord à la télévision égyptienne. « Les médiateurs annoncent qu’un accord a été conclu ce soir sur toutes les dispositions et les mécanismes de mise en œuvre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, qui conduira à la fin de la guerre, à la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, et à l’entrée d’aide humanitaire. Les détails seront annoncés ultérieurement », a déclaré Majed al-Ansari, porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, sur le réseau social X.

« Je dois m’en aller à présent pour résoudre quelques problèmes au Moyen-Orient », a-t-il ajouté. « « La paix au Moyen-Orient« , c’est une belle expression, et nous espérons qu’elle deviendra réalité, mais nous en sommes très proches », avait-il dit peu auparavant.

Première observation : l’autorité palestinienne de Mahmoud Abbas est complètement ignorée dans cet accord. Il ne lui est réservé aucun rôle pour l’heure ni parole.

Des frappes nocturnes à Gaza

« Depuis l’annonce cette nuit d’un accord sur le cadre proposé d’un cessez-le-feu, il a été fait état de plusieurs explosions, notamment dans le nord de Gaza », a rapporté jeudi matin un responsable de la défense civile dans le territoire palestinien. Il a notamment évoqué « des frappes aériennes intenses sur la ville de Gaza ». De son côté, l’armée israélienne a appelé les habitants à ne pas retourner dans le nord de l’enclave palestinienne, disant se préparer à « tous les scénarios ».

Un accord qui se dessinait ces dernières heures

Le plan américain à la base des négociations prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre, le retrait par étapes de l’armée israélienne de Gaza et le désarmement du mouvement islamiste.

Dans sa réponse, le Hamas n’a pas mentionné la question de son désarmement, un point clé de la proposition, affirmant qu’il entendait participer à toute discussion sur l’avenir de Gaza et insistant sur la nécessité d’un « retrait total israélien ». Le plan exclut toutefois tout rôle du Hamas « dans la gouvernance de Gaza » et prévoit l’exil de ses combattants.

Parlant des négociations indirectes en cours entre le Hamas et Israël en Égypte visant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, auxquelles participent des émissaires américains, Donald Trump a dit qu’« ils faisaient du très bon travail ». « Nous avons une excellente équipe sur place, d’excellents négociateurs, et malheureusement, l’autre partie dispose également d’excellents négociateurs. Mais je pense que cela finira par arriver », a-t-il ajouté.

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a fait état d’indices « très encourageants », et dit avoir invité, en cas d’accord, le président américain pour « assister à sa signature ». Le plan Trump annoncé le 29 septembre prévoit un cessez-le-feu, un échange des otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre contre des prisonniers palestiniens retenus par Israël, le retrait par étapes de l’armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.

Trump va probablement se rendre en Égypte

Un peu plus tôt dans la soirée, Donald Trump avait annoncé qu’il se rendrait probablement au Moyen-Orient en fin de semaine, sans doute en Égypte, affirmant qu’un accord entre le Hamas et Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza était « très proche ». Il a reçu ce 8 octobre une note du chef de la diplomatie Marco Rubio, vue par un photographe de l’AFP, indiquant que son « autorisation » était requise pour annoncer un accord sur Gaza.

« Je m’y rendrai peut-être vers la fin de la semaine, peut-être dimanche, en fait. Nous verrons bien, mais il y a de fortes chances que cela se fasse. Les négociations avancent très bien », a déclaré Donald Trump à la Maison Blanche. « Comme vous le savez, notre dernière négociation concerne le Hamas, et elle semble bien se dérouler. Nous vous tiendrons donc informés, mais si tout se passe comme prévu, nous partirons probablement dimanche 12 octobre, voire samedi », a-t-il dit après avoir expliqué s’être entretenu au téléphone avec des responsables au Moyen-Orient.

Interrogé un peu plus tard par un journaliste, il a cité l’Égypte comme probable destination, sans exclure une visite dans la bande de Gaza ravagée par deux ans de guerre. « J’irai peut-être. On ne l’a pas encore décidé », a-t-il dit à propos de Gaza. En réponse à une autre question, il a encore précisé qu’il se rendrait dans la région « probablement, peut-être, avant la libération des otages ou juste après ».

« Annoncer l’accord en premier »

Vers la fin de la réunion, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, est entré dans la salle et lui a remis une note manuscrite qui, selon lui, assurait qu’on est « très proche d’un accord ». Sur cette note manuscrite, le ministre, qui venait de se joindre de manière imprévue à une réunion consacrée à un tout autre sujet, a écrit les mots « très proche », soulignés, et : « Il nous faut votre autorisation pour un message sur Truth Social bientôt pour que vous puissiez annoncer l’accord en premier. »

Avec RFI

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Emmanuel Macron «nommera un Premier ministre d’ici 48 heures»

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Macron
Macron

Le Premier ministre démissionnaire français Sébastien Lecornu a mené, mercredi 8 octobre, d’ultimes pourparlers pour sortir le pays de l’impasse politique, au dernier jour fixé par le président Emmanuel Macron. 

À l’issue de ses négociations, il a déclaré que « la situation permet » au président « de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures ». Ce que l’Élysée a confirmé dans la soirée.

 Emmanuel Macron « nommera un Premier ministre d’ici 48 heures », a déclaré l’Élysée ce mercredi soir. Sébastien Lecornu avait affirmé auparavant à l’issue de ses négociations : « la situation permet » au président Emmanuel Macron « de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures ».

Après une journée de discussions avec les différentes forces politiques, Sébastien Lecornu a achevé ses consultations vers 18h. Il a reçu dans la matinée le Parti socialiste, les Écologistes et le Parti communiste. Il a ensuite rencontré cet après-midi les présidents de groupes parlementaires de droite et du centre. Il s’est ensuite entretenu avec le président de la République avant de s’exprimer à 20h au JT de France 2.

La question de la réforme des retraites était au coeur des discussions. Mardi, Elisabeth Borne s’était dite ouverte à l’idée d’une « suspension », provoquant la surprise dans son propre camp. Alors que la gauche demande le retrait de cette réforme controversée et impopulaire, il s’agit pour la droite et d’une partie du centre d’une « ligne rouge ». « Il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme des retraites », a affirmé Sébastien Lecornu.

RFI

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Lutte anticorruption: l’OCRC révèle des mesures coercitives, mais soulève des questions sur l’ampleur des condamnations

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Ministère de la Justice


 L’Office central de répression de la corruption (OCRC), l’organisme chargé de répertorier les affaires liées à la corruption en Algérie, a rendu public son bilan d’activité couvrant la période 2020-2024. Ce rapport met en lumière l’intensité des mesures conservatoires prises par l’Office, tout en invitant à une analyse nuancée des résultats au regard des enjeux nationaux.

Selon les données communiquées par l’OCRC, la période de quatre ans a été marquée par la centralisation de 5309 signalements de corruption. Ces signalements ont donné lieu au traitement de 68 affaires au total, un chiffre qui représente un faible pourcentage des alertes reçues, soit environ 1,28%.

L’arsenal coercitif pleinement mobilisé

L’aspect le plus frappant de ce bilan réside dans l’application de mesures coercitives. Dans le cadre des enquêtes menées, l’OCRC a émis pas moins de 159 ordonnances d’interdiction de quitter le territoire national (ISTN). Cette mesure, visant à prévenir la fuite des personnes impliquées dans des affaires de corruption, confirme la volonté des autorités de maintenir sous contrôle judiciaire les suspects de haut niveau, une constante de la lutte anti-corruption depuis 2019.

L’impact financier des investigations est également notable : 33 ordonnances de gel des comptes et des transactions bancaires ont été émises. 16 ordonnances de saisie de biens immobiliers ont été prononcées.

Enfin, un total de 2048 réquisitions ont été lancées à travers le territoire national pour les besoins des enquêtes. Ces chiffres témoignent de l’engagement de l’OCRC à frapper au portefeuille les présumés coupables et à mettre sous séquestre les avoirs illicites.

​Une efficacité répressive à interroger

Si l’arsenal des mesures conservatoires (ISTN, gels, saisies) est impressionnant, le faible nombre de dossiers traités et les données manquantes dans le rapport invitent à une analyse critique.

​Avec seulement 68 affaires traitées sur plus de 5000 alertes, on est en droit de s’interroger sur la capacité de l’Office à gérer le flux des signalements ou sur la qualité et la recevabilité de la majorité des informations transmises.

La disproportion entre les signalements et les affaires effectivement traitées pourrait indiquer un goulot d’étranglement institutionnel, ou potentiellement le filtrage d’affaires jugées non prioritaires ou non fondées.

De plus, pour un bilan couvrant quatre années d’activité, les chiffres publiés mettent l’accent sur la phase d’instruction et les mesures d’urgence, mais n’apportent aucune indication sur le nombre de jugements définitifs, le total des peines prononcées, ou le montant global des fonds et des biens recouvrés et confisqués au profit du Trésor public. Or, l’efficacité réelle de la lutte anti-corruption se mesure in fine au nombre de condamnations et à la restitution effective des richesses détournées à la collectivité.

En conclusion, le bilan 2020-2024 de l’OCRC confirme une approche répressive vigoureuse, notamment à travers les interdictions de voyager et les saisies d’avoirs. Néanmoins, pour que le combat contre la corruption soit perçu comme étant véritablement systémique et non comme une simple purge sélective, l’Office devra, dans ses rapports futurs, fournir des données plus transparentes sur l’aboutissement judiciaire des affaires traitées.

La crédibilité des institutions anti-corruption algériennes dépend d’une plus grande clarté sur le passage de la phase d’enquête à celle de la condamnation.

Sofiane Ayache

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«Alger», le thriller qui exhume les secrets de la décennie noire en Algérie

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Le film Alger

Intitulé 196 mètres, en Algérie, le premier long-métrage de Chakib Taleb-Bendiab Alger débarque sur les écrans français le 8 octobre. Ce thriller, inspiré de faits réels, plonge dans la décennie noire (1992-2002).

Intitulé Alger, le film aborde deux tabous en Algérie : l’enlèvement d’enfants et la pédophilie, tout en dénonçant la corruption, les préjugés et les rapports hommes-femmes dans la société. L’action se déroule sur 48 heures, dans les rues étroites et parfois sombres d’Alger, qui deviennent le décor à la fois oppressant et vivant de cette intrigue.

« Tout part de mon enfance à Alger, quand j’avais 15-16 ans durant la décennie noire », confie le réalisateur. « On entendait souvent dans mon quartier parler d’enlèvements d’enfants non élucidés, car la police elle-même était attaquée, tout comme les artistes et bien d’autres. Certaines affaires ont peut-être été oubliées, et c’est ça qui m’a inspiré le film ».

Deux personnages pour déterrer les secrets

Seuls deux personnages – Dounia, brillante psychiatre (Meriem Medjkane), et Sami, inspecteur obstiné (Nabil Asli) – peuvent déterrer les démons du passé et révéler ce que beaucoup préfèrent taire.

Sami, chef du bureau de police chargé de l’enquête sur l’enlèvement, doit collaborer avec Dounia, avec qui il s’oppose sur la méthode de travail. Le conflit entre eux est permanent, mais leur rapprochement s’opère au fur et à mesure de l’enquête, jusqu’à élucider le mystère.

Pour le réalisateur, le film évoque aussi l’Algérie d’aujourd’hui et de demain. « Si chacun parmi nous croit qu’il a raison, nous n’aurions plus nulle part où aller », balance le personnage principal, un appel à la réflexion et à la tolérance pour avancer ensemble.

Avec RFI

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Mohamed Demagh, le loup blanc des Aurès : 8 ans déjà…

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Mohamed Demagh
Mohamed Demagh

Huit ans après sa disparition, Mohamed Demagh, surnommé « le loup blanc des Aurès », reste une figure incontournable de l’art algérien. Sculpteur, témoin de la guerre et rebelle dans l’âme, il a façonné la mémoire des Aurès et la mémoire de l’Algérie dans chaque éclat de bois brûlé et chaque morceau de métal. Cet hommage est une plongée dans la vie d’un homme entier, fidèle à ses combats et à son art.

Un atelier, une forteresse de mémoire

Né le 4 juillet 1930 à Batna, Mohamed Demagh a grandi au cœur des Aurès, là où la terre et les hommes forgent la résistance. La guerre de Libération l’a marqué profondément : le 24 juin 1956, il survit à un bombardement français dans le maquis où 35 compagnons périssent. Il refuse plus tard de partir combattre en Indochine. Ces blessures et ces choix font de lui un artiste engagé, fidèle à ses valeurs et à sa mémoire.

Son atelier à Batna n’était pas seulement un lieu de travail. C’était une forteresse où chaque débris, chaque morceau de bois brûlé par le napalm français prenait vie sous ses mains. « Ce bois a souffert, me disait-il, je veux lui redonner vie », et c’est exactement ce qu’il faisait, transformant la matière calcinée en œuvres chargées de mémoire et de révolte.

Un homme, des gestes et des souvenirs

Je me souviens du quartier du Stand, au 35 rue des Frères Guelil. Il préférait m’appeler « fils de… », suivi du nom de ma mère. Chez lui, l’atelier débordait de sculptures et de souvenirs, mais aussi d’odeurs de cuisine : sa marmite d’escargots, qu’il préparait à merveille, était un art en soi.

Mohamed Demagh refusait les titres et les honneurs. Un jour, alors que je tentais de récupérer ses archives pour en faire des copies, il me montre une photo avec Ben Bella :

— « Tu le connais, toi, Ben Bella ? »

Puis, presque en chuchotant : « Moi, je suis un combattant, pas un moudjahid. »

Une autre photo le montre avec Issiakhem et Kateb Yacine, ses compagnons d’âme et de révolte, tous trois inséparables dans leur refus de l’oubli et de la compromission.

Le geste qui en dit long

Une anecdote résume son audace : lors d’un exposé à Alger, le président Chadli Bendjedid lui tend la main. Lui, couvert de poussière de fer, lui tend sa manche à la place : « Mes mains sont sales. »

Simple geste, mais symbole de sa dignité et de sa fidélité à son art. Il ne trahissait ni ses valeurs ni son métier.

Tahar Djaout avait parfaitement saisi son talent : « Dans son atelier de Batna, Mohammed Demagh maintient le bois en éveil… Le corps de l’objet sculpté devient un champ de cris et de signes où chaque observateur peut loger ses propres visions et sa propre lecture. »

Héritage et mémoire

Mohamed Demagh n’était pas seulement un sculpteur : il était un témoin. Ses œuvres racontent la guerre, l’exil, la colère, mais aussi la beauté d’un peuple. Chaque sculpture est un cri muet, une trace vivante de l’histoire. Huit ans après sa disparition, Batna et l’Algérie continuent de ressentir sa présence dans chaque pièce, dans chaque geste de résistance artistique.

Bio express :

Nom : Mohamed Demagh

Surnom : Le loup blanc des Aurès

Naissance : 4 juillet 1930, Batna

Décès : 16 août 2018, Batna

Profession : Sculpteur

Faits marquants : Survivant d’un bombardement dans les Aurès en 1956, ami de Kateb Yacine et Issiakhem, créateur d’œuvres avec bois calciné et fer recyclé, prix au Festival panafricain d’Alger en 1969.

Style : Sculpture engagée, mémoire de la guerre et des Aurès, audace des formes et liberté plastique.

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To the Algerian officials ! English instead of French : one way ticket to disaster !

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Tebboune
Tebboune maître d'œuvre d'une anglicisation forcée de l'Algérie

The purpose of this column is to once again draw the attention of our high-ranked leaders, particularly President Tebboune, to the irresponsibility of replacing French with English in schools in record time. Who on earth is in charge, then, to allow notorious lunatics to exacerbate the disaster in an area as sensitive as education?

How on earth can one ignore the catastrophic results of rapid and thoughtless Arabization?

Let’s be honest, who really speaks classical Arabic after more than fifty years of nuclear-Arabic bombardment? I’m not a good Arabic speaker, but the little I’ve been able to retain over a few years of forced and inadequate learning is enough for me to spot glaring errors in comments written in Arabic! That’s saying something…

As for French, in the post-independence years, there were certainly more French speakers fluent in it than in 2025. The comments of our young people on social media are, in this regard, quite eloquent. In sixty years, we have massacred French and driven tens of thousands of French speakers away, leaving behind an Arabization that no one understood. As a result, with a few exceptions, we have turned our children into bilingual illiterates. 

What is the purpose of a language, after all?

– First: To communicate clearly and intelligibly with those around us. First and foremost, within the family circle, from the cradle. In this regard, it would be interesting to know if there are mothers who communicate with their little cherubs, in their ticking-tickling developmental phase, or couples who exchange a little verbal affection in nuclear Arabic. It would be fun to see!

– Second: To interact with the outside world. With the neighborhood, the government, at the market, etc. But, for example, apart from the paperwork written in Arabic characters, when one goes to the counter of the local town hall or prefecture, for an overwhelming majority of Algerians, it is always with the same terminology, inherited from koufar: ixtri d’nissance, cardentity, passepourt, cazyi judiciyire, etc., that one addresses our administrators for any issuance of official papers!

– Third: to immerse oneself in worldly knowledge, from primary to high school, and beyond, to university. But it is clear that despite the multitude of subjects taught in Arabian Arabic, from the playgrounds of all schools to university campuses, it is unlikely that communication between pupils and students will take place in this Lougha El’Watania, which is imposed simply because other languages ​​are considered ineffective dialects and French is the language of the Colon, to be banished from our oral, verbal, and vocal genetics!

What does this rush towards English mean, and what are the real reasons driving our leaders to eliminate French, which is still used more or less in our country despite the determination of our leaders to erase all traces of it well before the country’s independence?

Indeed, we all agree that it is not a bad idea to add English as a strong foreign language but it needs to be ramped up slowly as the country builds up the supporting educational structures and available training competencies.

No doubt the eternal « patriots » who consider us as supporters of France will not miss their endless cries of outrage without putting forward the slightest argument. They are wrong! Because in terms of patriotism, we do not lack it either. We believe that debate is necessary in any project that commits the nation. However, everything has been imposed from the highest levels. This is not a very modern approach to governance. Let us resort to a referendum! We will then see that the people are much more lucid than they would have us believe.

Those who will read this text will not fail to conclude that its author mastered the language of Shakespeare, given that he was immersed in the English-speaking world for almost 50 years and that English was the language he practiced every day in his profession as a teacher and researcher in physics. This is evidenced by dozens of publications in prestigious journals and a research book published in his early years of retirement.

And yet, in an effort to make the text as perfect as possible, he had no choice but to have it proofread by two close friends. And believe me, there were mistakes. Some other careful reading will probably spot other errors. This shows how difficult it is to claim any kind of mastery in any language. To expect mastery of English with unexperienced teachers is absurd and ridiculous.

Despite warnings and alerts from educators and other knowledgeable pedagogues, the government and its cronies persist in their madness, wanting to impose English in our schools at all costs. Their predecessors ignored Mustapha Lacheraf and Kateb Yacine, who pointed to hasty Arabization in the 1970s. Why would the new clan heed the warnings of ordinary men and women, English speakers at that?

Do you have to be a graduate of Saint-Cyr to understand that replacing French with English is a collective suicide the country could do without?

Patching up, more patching up, nothing but patching up!

First question: who are the trainers of trainers? On what basis were they recruited, not to say appointed?

Second question: assuming these teachers are all pedagogical geniuses, what about the cultural environment necessary to enhance any self-respecting learning?

Third question: assuming we can overcome all sorts of difficulties and obstacles in primary school to give our little cherubs a good level, what magic wand will we use to maintain a decent level of the language of Shakespeare in middle and high school? Let alone university!

No matter how much we ponder the matter, we always arrive at the same dead ends!

By dint of believing in the genies of the Arabian Nights, our leaders are no doubt hoping for a visit from Jafar, the djinn who makes Aladdin’s carpet fly, to instill English in our schoolchildren’s heads!

None of this is serious! If nothing is done to stop this impending massacre, in a few years, the repercussions will emerge in the form of a third linguistic gibberish after that of Arabic and French.

History will record that it was within the framework of the « new Algeria » that this new gibberish was born in the land of all the unusual!

Education requires a general overhaul of programs, from primary to high school, and beyond, to university, and it is not by pretending to replace one language with another that we can claim to train better… in this regard, many teacher friends, even those in primary school, report the fact that they still continue to teach their classes in French, not having, themselves, a good knowledge of English. No! Clearly, everything is going upside down in Tebboune-Changriha’s « new Algeria ».

By digging deeper, our leaders will soon find themselves on the other side of the planet! They will come back with the idea of ​​replacing English with the only language of the future, Chinese!

But if you look closely, the recipe of the ruling clans has not changed one inch since Chadli was imposed on us, replacing Boumediene. The clan at the time promised us a better future by importing eggs and bananas, but the suicidal Arabization was never questioned, quite the contrary, Zeroual had done and said everything to reinforce it. Bouteflika arrived and dared to break some taboos by not hesitating to express himself in the language of the unbeliever, but it was only smoke and mirrors, since nothing was done to rectify the situation regarding school programs. Programs concocted by morons to make our cherubs good Muslims, and nothing else, by stuffing them with surahs and other useless verses, thus hardening the active parts of their brains, those which reflect instead of swallowing everything by heart and without understanding anything of what is being plotted behind their innocent backs!

Our president promises us a new Algeria, with English as our new spearheads to pull the country out of the quagmire it’s mired in!

In fact, the formula is simple and seems to have been well-researched by our demagoguery experts. It consists of blaming the previous clan for all sorts of setbacks and finding other ways to sink the country further. Thus, the new clan has plenty to keep itself busy, getting excited in every direction to force us into another tunnel and better blind us.

No matter who the President is, it’s always the fault of the previous one! For Tebboune, if nothing goes right, it’s Bouteflika’s fault; for the latter, if everything has fallen apart, it’s Liamine’s lack of experience; for Zeroual, if everything is sordid, it’s Bendjedid’s accountability; for Chadli, all the filth is Houari’s responsibility! As for the next one, we already know, the bad luck will be Tebboune’s immaturity!

Destroy what has been built and then pretend to build on shifting sands! And there you have it!

New or old, this is how the Algeria of the Officers is!

Turn around, Mr. Tebboune, before it’s too late! Do it for us, for our children, and also for yours! History will thank you!

I know that unpacking all this risks attracting a lot of hostility. Only sincere love of Algeria pushes us to take such risks!

Like many Algerians, I was fortunate to be born in a village in the Kabyle hills where my mother tongue was a unique language: Kabyle. During our early school years, French began to subtly inundate our brains. Following a move to Algiers, as teenagers, it was the turn of Algiers Arabic to take over. By the time we were 15, we were already trilingual. Learning English afterward was child’s play. But no matter how hard we tried, we were impervious to classical Arabic thanks to incompetent teachers (let’s not be afraid to unpack it all).

Where are we, in the year of grace 2025? Despite decades of Arabization, our children only retain a few verses from the Quran from their studies. We’re not going very far with that!

The logic of our leaders – if, in fact, they know what such a word means – suffers from obvious distortions. From Boolean Algebra, they retain and apply only the exclusive « or » principle: it’s Arabic or French or English, never both or all three at once. This is the case with our social problems: it’s Arabic or Kabyle, whereas the inclusive « and » principle allows for a better blending of things: Arabic and French and English, or Arabic and Kabyle and Chaoui and Mozabite, etc. The inclusive principle is imbued with strength and modernity. The « and » is unifying, while the « or » is divisive. Yet our leaders keep proclaiming, to anyone who will listen, that they are champions in Computer Science!

Moreover, they operate as if by tossing a coin in the air, it inevitably falls on an English-teacher’s head! This is not serious! English teachers aren’t running around blindly rushing into the language of Shakespeare!

For historical reasons, the ideal way to get back on track is to reinforce French from the first years of primary school. It takes no more than two years to master a language with dedicated teachers who believe in their profession. With teachers of a decent level, Arabic could also be mastered by the end of primary school, if only, and only if, the ideological aspect is courageously evacuated so as not to harden the brains of our little cherubs. As for English, it can wait until middle and high school, and beyond that, university.

And where does Tamazight stand in all this, you might ask?

Tamazight is the best cherry on the cake. Its transmission is of capital importance. It should be shared among all the citizens.

If there’s one salutary message to convey throughout the country, it’s to maintain an oral tradition like no other, by encouraging any expectant mother who still speaks Berber to pass it on to her offspring like a priceless treasure!

Mastering Tamazight from childhood is an immeasurable guarantee of success, as such mastery provides a potential for phonematic articulation capable of facilitating the learning of any other foreign language, including Arabic. And only Berber speakers know this! Others delude themselves with the illusion that a single language, Arabic, is the only language of God, and that it is therefore above all others. As a corollary, in this atmosphere of Islamist benevolence, these other languages ​​must be eliminated as quickly as possible to please Allah! We won’t get very far when the majority of our compatriots are consumed by such nonsense, including the lunatics in power!

Tamazight therefore imposes itself as a mother tongue, to be enriched from the first grade. By mixing with their classmates, non-Berber speakers will quickly assimilate its subtleties. These lessons should continue throughout elementary, middle, and high school. Our children are not stupid! Far from it.

A simplistic scenario? Perhaps. The fact remains that if the focus on English is maintained, we will be the only country in the world to have massacred three languages ​​in a row. And that deserves a special mention in the “Guiness book of records”.

Speedily replacing French with English will cost us dearly. Entire generations will inevitably be sacrificed if we do not react urgently.

The ball is in our leaders’ court. Let us hope that our ancestor wisdom will ultimately prevail, having in mind that it is the future of the country that is at stake!

Please stop de disaster before it’s too late! Isn’t it already? 

Kacem Madani

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Algérie : une rentrée sociale et politique sous contrôle, sans débat ni contre-pouvoir

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Répression en Algérie
Aucun mouvement de contes n'est toléré en Algérie. Photo d'illustration.

La rentrée sociale et politique 2025 consacre une dynamique de recentralisation autoritaire du pouvoir au sommet de l’État. Tandis que le débat public s’efface, l’exécutif verrouille l’espace politique et marginalise toute forme d’opposition institutionnelle ou autonome.

Censée ouvrir une nouvelle séquence de débat public, la rentrée politique et sociale, moment clé dans la vie institutionnelle et démocratique d’un pays, se déroule cette année dans un silence assourdissant. 

Alors qu’aucune déclaration de politique générale n’a encore été présentée devant le Parlement par le nouveau premier ministre dont le gouvernement est désigné,  il y a une vingtaine de jours, le pouvoir verrouille le terrain institutionnel et médiatique, reléguant les contre-pouvoirs à une quasi-inexistence politique.

Le président Abdelmadjid Tebboune, son Premier ministre – réduit à une fonction de vitrine – et les partis du cercle présidentiel, se contentant de soutenir les orientations présidentielles sans réelle capacité de proposition, occupent seuls le terrain politique. L’exécutif concentre ainsi l’ensemble des leviers institutionnels et médiatiques, marginalisant toute dynamique autonome et réduisant les autres acteurs au rôle de figurants dans un paysage où le pluralisme se vide de substance.

Le Parlement, réduit à une chambre d’enregistrement, reste invisibilisé et privé de sa fonction de contrôle et de débat. Cette mise à l’écart d’une institution qui aurait dû être le cadre d’une discussion sur la politique gouvernementale en dit long sur l’état du système. L’absence de la déclaration de politique générale, pourtant exigée par la Constitution, traduit une dérive institutionnelle assumée : la marginalisation du législatif et la concentration du pouvoir exécutif.

Dans ce paysage figé, les rares formations politiques qui tentent de préserver leur autonomie et d’exprimer une position critique sont marginalisées. Des partis comme le  Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), Jil Djadid ou le Parti des Travailleurs (PT) sont systématiquement écartés des médias publics et privés dominants, quand ils ne sont pas neutralisés par des mesures administratives ou judiciaires. L’accès à l’espace médiatique devient ainsi un instrument de contrôle politique, verrouillant toute alternative au discours officiel.

Les syndicats, eux, oscillent entre prudence et résignation, laissant le champ libre à un pouvoir qui contrôle désormais tous les leviers d’expression sociale.

Cette logique de mise au silence s’étend également aux acteurs de la société civile et du monde culturel, souvent parmi les rares voix critiques restantes. Les figures politiques et associatives qui refusent l’alignement subissent harcèlement judiciaire, intimidations ou interdictions d’activité. Le cas récent des poursuites engagées, suite à des critiques qu’il a formulées contre la politique du chef de l’État, a l’encontre de  Fethi Ghares, coordinateur du Mouvement Démocratique et Social (MDS), parti placé sous le coup d’une mesure de suspension judiciaire de ses activités, illustre cette stratégie d’asphyxie organisée.

Dans ce contexte, la rentrée politique 2025 apparaît comme une simple façade institutionnelle. Les syndicats et formations politiques, pour la plupart alignés ou neutralisés, ne jouent plus aucun rôle structurant dans le débat public. L’État concentre tous les leviers de parole, réduisant la scène politique à un monologue présidentiel.

Ce verrouillage progressif, renforcé par un usage sélectif de la justice et des médias, confirme la marginalisation de toute opposition autonome. Le pluralisme politique, déjà fragilisé, s’efface au profit d’une gestion verticale où le pouvoir s’exprime seul, sans contradiction ni contrepoids. 

Sous une apparente normalité institutionnelle, la rentrée 2025 révèle ainsi une réalité politique figée : un pouvoir qui se reproduit en effaçant toute contradiction, des partis  politiques, des syndicats et des acteurs de la société civile autonome réduits au silence,privés des espaces de débat qui fondent l’exercice démocratique.

Samia Naït Iqbal

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