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lundi, 3 novembre 2025
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Choc dans le sport tunisien : Ghofrane Belkhir s’enfuie avant le mondial de force athlétique

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Ghofrane Belkhir

Un vent de stupéfaction a secoué le sport tunisien. Ghofrane Belkhir, jeune prodige de la force athlétique, a quitté la délégation nationale à l’aéroport d’Oslo, en Norvège, juste avant le championnat du monde qui se tient à Førde du 2 au 11 octobre 2025.

À seulement 24 ans, Ghofrane n’est pas une athlète ordinaire. Son palmarès est impressionnant : médaille d’or aux Jeux olympiques de la Jeunesse 2018, médaille d’or au championnat du monde 2021, et médaille d’or aux Jeux Méditerranéens 2022. Mais derrière ces succès éclatants, un geste inattendu vient troubler son parcours et interpeller le monde sportif.

Selon la Fédération tunisienne de force athlétique, Ghofrane a laissé son passeport et ses bagages à l’aéroport et informé son entraîneur de sa décision de ne pas retourner en Tunisie. Quelques jours plus tard, elle apparaît dans une vidéo depuis l’Allemagne, déclarant simplement : « J’ai réalisé mon rêve ». Ce geste, qualifié par certains de « fuite » vers l’Europe, alimente les interrogations sur ses motivations : quête de liberté, nouvelles opportunités ou choix personnel encore méconnu.

Cette situation place la Fédération tunisienne dans une position délicate. Le départ inattendu de l’athlète perturbe la préparation de l’équipe pour le championnat et pose la question de l’accompagnement des jeunes talents dans le sport de haut niveau. Pour Ghofrane, cette décision pourrait influencer son avenir sportif et ses relations avec les instances nationales et internationales.

Au-delà des implications institutionnelles, l’affaire souligne un dilemme récurrent pour les jeunes athlètes : concilier ambitions personnelles, pression institutionnelle et désir de liberté. Ghofrane Belkhir devient ainsi, malgré elle, le symbole d’une jeunesse qui ose franchir des frontières — physiques et symboliques — pour réaliser ses rêves.

Alors que les spéculations se multiplient et que les autorités tentent de comprendre les raisons de son départ, le monde sportif reste suspendu à l’avenir de cette jeune championne, dont le geste a marqué autant que ses performances.

Djamal Guettala

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Négociations sur Gaza : les Palestiniens espèrent la libération de Marwan Barghouti

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Marwan Barghouti

Ce mercredi s’ouvre le troisième jour de pourparlers à Charm el-Cheikh en Égypte entre le Hamas et Israël pour aboutir à un cessez-le-feu à Gaza. Les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner sont attendus sur les rives de la mer Rouge. 

Parmi les points sensibles des négociations, l’échange des otages contre la remise en liberté très attendues par la population palestinienne de 250 prisonniers politiques, auteurs de crimes de sang et qui purgent des peines de prison à vie.

Marwan Barghouti est le symbole de l’oppression israélienne en Cisjordanie occupée. Condamné en 2004 pour avoir commandité des attaques meurtrières en marge de la seconde Intifada, beaucoup l’appellent ici le « Mandela palestinien », comme ce client croisé dans un café de Ramallah : « C’est un homme simple, qui s’est battu pour son peuple et a sacrifié une grande partie de sa vie en prison où il a continué à militer comme Mandela. Il voulait la paix avec Israël, tout en préservant les droits du peuple palestinien. »

Barghouti, « un héros pour le peuple palestinien »

Terroriste pour les uns, résistant pour les autres, cet ancien cadre des Brigades des  martyrs d’Al-Aqsa est l’un des 301 détenus purgeant une peine de perpétuité dans les prisons israéliennes.

Sa libération est une priorité pour le Hamas, ainsi que pour Hussam, qui salue une figure consensuelle : « Il est comme l’égal de Yasser Arafat, près de 90 % des Palestiniens le soutiennent… le Hamas, le Fatah, parce que c’est un héros pour le peuple palestinien. »

Une raison suffisante, selon Hussein, pour que les autorités israéliennes refusent sa libération. « Même s’il n’est pas important pour les Israéliens, ils ne le libéreront pas parce qu’il est important pour les Palestiniens… Donc, je crains qu’ils ne récupèrent les otages et que derrière rien ne change. »

Outre celle de Marwan Barghouti, le Hamas exige la libération de 250 prisonniers condamnés à vie pour crimes de sang. Une requête qu’Israël étudie au cas par cas, refusant de relâcher les individus liés aux attaques du 7-Octobre. 

RFI

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Hannah, me voilà de nouveau avec toi

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Anna Arendt
Anna Arendt

Hannah, tu m’as manqué depuis toutes ces décennies et comme la chanson de Simon et Garfunkel, je suis revenu pour te parler de nouveau. 

Aujourd’hui c’est moi qui viens donc à ta rencontre, au pied de ta tombe, pour te faire part de la leçon apprise de travers par ceux qui ont trouvé excuse dans ta réflexion pour reproduire les mêmes horreurs. Ils ont compris le texte dans un sens contraire de son message soit faire payer aux innocents le prix du sang et de la barbarie. 

Je t’ai connue dès ma première année à l’Institut des Sciences Politiques de Paris. Je ne pouvais pas t’éviter car tu étais dans la liste des fondamentaux sur les rayons de la bibliothèque. Tu avais rejoint le Panthéon des indispensables de cet Institut au côté d’Alexis de Tocqueville et d’autres.

Beaucoup nous ont raconté dans sa dimension historique l’abominable génocide qu’avait été la Shoah. Dans le roman avec le magnifique Et si c’est un homme de Primo Levy, dans le cinéma avec Claude Lanzmann et son film Shoah ou avec la présence médiatique et politique de  Simone Veil et bien d’autres.

Mais aucun n’a jamais rivalisé avec toi pour la mémoire du génocide dans son analyse et pas seulement dans son récit. Toi, à la différence des autres, tu l’as théorisée dans ses mécanismes. 

Israël, le peuple juif qui en avait payé le prix le fait payer maintenant par un génocide d’une ampleur de celui que tu avais analysé et dénoncé.  Tout ce que tu avais expliqué, ils l’ont interprété de travers avec la même barbarie que les nazis.

Tu nous avais enseigné que pour en arriver là qu’il fallait d’abord des idéologies qui emportent  les foules dans l’hystérie meurtrière. Elles se sont incarnées dans les discours des dirigeants d’Israël. 

Tu nous avais expliqué que cet aveuglement nécessitait une seconde étape pour transformer les idéologies en actes. Il faut impérativement donner le sentiment aux consciences que les victimes ne sont pas des êtres humains. La déshumanisation du peuple Palestinien permet d’affronter les victimes et les actes contre eux sans avoir l’impression de massacrer des humains.

Puis tu nous avais aussi appris que cette bonne conscience devait être trempée dans la dilution des responsabilités. Le policier français chargé des rafles se dédouanait en disant qu’il obéissait aux ordres, le conducteur des trains, qu’il faisait son métier et ainsi de suite. Chacun ayant le sentiment qu’il n’était responsable de rien alors qu’il était un des maillons du mécanisme de l’horreur.

De même, la majorité des Israéliens tournent le dos à l’image du génocide, le contestent et continuent à vivre le plus normalement possible dans l’insouciance des grandes villes.

Puis enfin tu nous avais appris que les génocides produisaient des silences. Au premier rang desquels se trouver la volonté d’oublier l’innommable. D’autres se sont réfugiés dans le négationnisme et ont gardé la même idéologie d’extrême droite. 

De même que la majorité des Israéliens qui prétend que les photos des populations massacrées sont des faux engendrés par l’Intelligence Artificielle. Les journalistes israéliens ne font part à la population d’aucune information réelle et objective. Tous, à l’exception de rares qui prêchent au fond du désert, sont dans le déni profond. Le réveil sera dur lorsqu’ils feront inéluctablement face aux réalités et à leurs lourdes responsabilités.

Ils refusent de croire en la réalité des mères effondrées avec leur bébé mort dans les bras. Ils refusent de croire que leur armée à fait déporter (un mot qu’ils invoquaient si souvent) les populations, les ont affamées et leur ont enlevé tout espoir de s’abriter, de se soigner ou de se nourrir.

Alors ils essaient désespérément de montrer la peine des familles d’otages pour détourner le regard et trouvé excuse à l’infâme. Ils ont diffusé notamment la situation de l’un d’entre eux, presque sans chair sur les os pour faire rappeler au monde les terribles images des prisonniers de la shoah qui, eux aussi, n’avaient que des os pour ultime image de leur humanité.

Hannah, les petits-enfants de l’horreur du génocide n’ont retenu de ton cours que la justification de leur barbarie. Tu avais raison, les mécanismes qui mènent à l’immonde s’expliquent toujours, dans leurs causes aussi bien que dans leurs conséquences.

Après le génocide de la Shoah tu nous avais fait part de ton inquiétude que la vigilance s’endorme avec le retour à une relative normalité. Tu disais que c’est le propre de l’humain de toujours oublier combien il était  dangereux lorsque l’âme et la conscience ont disparu.

Après le génocide actuel, il est certain que nous aurons une autre Annah Arendt. Elle sera Palestinienne et devra éviter de nourrir le chantage affectif pour se cantonner aux témoignages des crimes des génocidaires devant les juges des tribunaux et celui de l’histoire. Cette fois-ci, sur le banc des accusés seront les petits-enfants des anciennes victimes. 

Un autre jeune homme de vingt ans ira à la bibliothèque de l’Institut d’Études Politiques pour lire une Annah Arendt de Palestine. Il est certain que ce sera la réincarnation du jeune lecteur que j’étais.

Annah, reviens expliquer la méprise d’un cours mal compris ou sort de cette bibliothèque. 

Boumediene Sid Lakhdar

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17 octobre 1961 – 17 octobre 2025 : le racisme et la colonisation toujours d’actualité

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La Seine

Soixante-quatre ans après le massacre du 17 octobre 1961, lorsque des milliers d’Algérien·nes furent tué·es, torturé·es ou jeté·es dans la Seine sur ordre du préfet Maurice Papon, les héritages coloniaux et racistes continuent de marquer la France.

En Kanaky, treize jeunes Kanaks ont été tués depuis mai 2024 et plusieurs leaders indépendantistes déportés en Métropole. En Martinique, la répression policière s’intensifie face aux mobilisations contre la vie chère. Pendant ce temps, l’État français maintient son soutien politique et militaire à Israël malgré le génocide en Palestine.

Face à la montée du racisme d’État et d’une extrême droite nostalgique de l’Algérie française, plusieurs collectifs appellent à une manifestation et une descente aux flambeaux le vendredi 17 octobre 2025.

Rendez-vous à 18h sur les escaliers de la gare Saint-Charles à Marseille, pour un départ collectif jusqu’au Vieux-Port.

Cette marche vise à honorer la mémoire des victimes du 17 octobre 1961, à dénoncer les crimes policiers et racistes, et à affirmer la solidarité avec tous les peuples en lutte contre la domination coloniale.

Collectifs signataires : Stop Arming Israël, Secours Rouge 13, LFI, Rebel13, Solidarité Kanaky13, Libre Pensée 13, MNL13, Sud Culture 13, L’Antivol CRA, CIMK, Riposte antifasciste, UCL, Stop aux Violences d’État et Vérité pour Souheil, FUIQP, SLDT Marseille-13, Sud Éducation 13.
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Crise politique, crise de régime en France

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Emmanuel Macron

Cinq Premiers ministres français en deux ans et le dernier, Sébastien Lecornu, a eu à peine le temps de poser ses valises à Matignon qu’il annonce vouloir s’en aller. C’est un record dans la cinquième république. Une valse des chefs de gouvernement alors que de très gros dossiers attendent d’être réglés, comme l’indispensable budget. La France est dans un blocage inédit depuis 1958.

Après la dissolution irraisonnée du président de la République se pose cette fois-ci définitivement la question de la mort de la cinquième République. Elle s’était posée bien avant mais aujourd’hui il faut se rendre à l’évidence qu’elle ne pourra survivre longtemps encore. 

Même si sa situation venait à s’améliorer, par exemple après une seconde dissolution ou une démission du président de la République, la mort des institutions est programmée par un tic tac du temps qui est prêt à s’arrêter. Ce sera le moment inéluctable de se poser la question de la transformation des institutions en fondant une 6ème république (avec cette appellation ou une autre).

Voilà revenu le grand sujet de dissertation que nous avions eu pendant nos cours de droit constitutionnel, crise politique ou crise de régime ? Mais ce n’était qu’une démarche de l’esprit car l’idée du retour à la quatrième République était impensable dans tous les esprits. Une éventualité rejetée après l’échec flagrant de mai soixante-huit que certains appellent encore une révolution avec plus de nostalgie que de réalité.

Qu’en est-il de la crise qui fait face en ce moment à la France dans cette dernière année ? Ma réponse personnelle est sans hésitation la qualification de crise de régime. Mais avant de revenir sur cette réponse tranchée, il faut rappeler au lecteur les marques fortes des deux terminologies en question.

Commençons par dire qu’il n’y a aucune définition juridique mais uniquement d’un usage qui peut se différencier selon chaque spécialiste ou commentateur qui ne crée aucune divergence de fond. L’hypothèse de la définition juridique n’est pas saugrenue car elle permettrait de déterminer les conditions d’un acte législatif ou même de modification de constitution.

Une crise politique est la conséquence du bouillonnement des oppositions partisanes dans leurs projets politiques. On dit qu’il y a une crise politique lorsqu’elle est à son niveau le plus aigu. On a ce sentiment que tout va éclater et se bloquer mais les institutions tiennent encore et permettent un fonctionnement normal de l’Etat. 

La période actuelle semble effectivement cumuler tous les exemples d’une crise politique, on ne sait plus où donner de la tête pour tous les identifier. La démission du Premier ministre si peu de temps après la valse des précédents en est l’ultime preuve.

Mais alors si le blocage politique est à son paroxysme, pourquoi certains hésitent encore à parler de crise de régime ? La seule explication vient de ce que nous avons déjà dit, de l’interprétation des deux termes du débat.

En effet, on peut aller dans le sens qui qualifie la situation de crise politique puisqu’il n’y a pas apparemment de blocage institutionnel et que tous les organes constitutionnels continuent à fonctionner. 

Le président de la République a toujours le pouvoir de l’article 8 et peut nommer des Premiers ministres. Il maîtrise l’opportunité de celui que lui attribue l’article 12 de la dissolution puisqu’il l’a déjà mis en action et que ses opposants lui demandent de l‘utiliser de nouveau. 

Pas plus que sa fonction de représentation à l’étranger de la France et les accords qui en découlent, surtout dans la situation actuelle. On ne lui conteste que le mauvais choix de la nomination du Premier ministre mais pas sa légitimité à le faire. Ou la contestation de la décision éventuelle d’envoi de troupes à l’étranger autant que celle d’activer la bombe atomique sans lui contester la légitimité de prendre seul ses deux lourdes responsabilités. 

La gestion courante des affaires de l’Etat n’est en rien perturbée. Et ainsi de suite, la crise est donc seulement politique et non celle du régime pourraient dire les partisans de cette option de qualification avec tous ces arguments.

Ils ont apparemment raison mais je persiste à penser, comme un nombre très élevé de contradicteurs dans ce débat qu’il s’agit de crise de régime et non seulement de crise politique.

Le contrat de confiance entre le peuple et la cinquième république venait de sa capacité à créer de la stabilité. Or elle n’a été possible que par certains points historiques incontestables. L’homme était au sommet de la gloire et du respect, le général de Gaulle fut le partisan de la libération. Il avait en plus mis fin (ou à peu près) aux grandes crises coloniales. La France était entrée dans un cycle économique faste, celui qu’on dénomme Les trente glorieuses par le temps de la période de prospérité croissante.

La majorité absolue à l’Assemblée était garantie  par la raison des deux points précédents. La dispersion des partis politiques dans la quatrième République n’existera plus avec la quasi hégémonie entre le parti gaulliste, majoritaire, et le parti communiste très puissant. Et se rajoute enfin un ingrédient très important dans la soupe, soit le système électoral qui menait mécaniquement à la création d’un parti majoritaire.

Depuis la crise pétrolière, plus rien de cela et la cinquième République s’est bercée d’illusions en croyant à sa puissance de stabilité et de prospérité. L’homme fort providentiel n’existe plus, la force économique n’est plus ce qu’elle était (bien que la France reste encore dans le rang des premières dans le monde). Les partis politiques se sont éclatés et la bipolarisation n’existe plus. 

Et cerise sur le gâteau, avec l’éclatement des partis à l’Assemblée, ils n’ont pas la culture du compromis comme l’Allemagne et bien d’autres pays. Ils ne savent même pas ce que c’est tant ils n’avaient jusque-là jamais eu à le faire.

Ni la dissolution, ni l’élection présidentielle anticipée ni celle des législatives n’y pourront rien. En cet instant de rédaction de cet article, on nous annonce la survenue imminente de le l’une de ces trois voies, c’est peine perdu. Il s’agit bien d’une crise de régime qui suppose une modification entière dans l’objectif politique et le contenu d’une nouvelle constitution 

En conclusion, si cela n’est pas une crise de régime mais seulement une crise politique comme l’affirment certains, quelle déflagration plus forte faudrait-il ? Une guerre, une météorite qui s’abat sur la France ou Cnews qui prendrait la tête des audiences ?

Boumediene Sid Lakhdar

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Bachar Al-Assad hospitalisé en Russie : tentative d’empoisonnement ?

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Bachar Al Assad, le boucher de Damas s'est enfui en Russie après la révolution syrienne.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Bachar Al Assad, l’ancien dictateur syrien aurait été admis dans un hôpital privé près de Moscou après une intoxication suspecte. Aucune source indépendante ni réaction officielle du Kremlin n’est venue confirmer l’information, qui reste entourée de zones d’ombre.

D’après le communiqué de l’OSDH, Bachar Al-Assad, désormais réfugié chez Vladimir Poutine, son protecteur qui dirige la Russie, aurait été hospitalisé d’urgence le 20 septembre dans un établissement médical privé de la banlieue moscovite, où il aurait été placé en soins intensifs. L’ONG affirme qu’il s’agissait d’un empoisonnement volontaire, et non d’une intoxication alimentaire, et précise qu’il aurait quitté l’hôpital le 29 septembre après amélioration de son état.

L’OSDH n’a désigné aucun coupable direct, mais a laissé entendre que l’opération pourrait viser à mettre en difficulté la Russie ou à tester sa capacité à protéger l’ancien chef de l’État syrien. Pour l’instant, le Kremlin n’a émis aucun commentaire public sur ces allégations.

Cette annonce survient dans un contexte d’incertitude autour du sort de l’ancien président, dont les apparitions publiques sont devenues extrêmement rares depuis son départ de Syrie. L’information a suscité de nombreuses spéculations sur les réseaux sociaux et dans les médias arabes, certains évoquant même des tensions au sein de l’exil syrien en Russie.

Les observateurs appellent toutefois à la prudence : l’OSDH est une source régulièrement citée dans le conflit syrien, mais elle ne fournit pas toujours de preuves indépendantes. Aucun média de premier plan — agence internationale de presse, média russe officiel ou médias occidentaux reconnus — n’a confirmé de manière indépendante l’hospitalisation ou l’empoisonnement.

L’affaire met en lumière, une fois encore, la fragilité et le danger permanent entourant les figures du pouvoir syrien exilées et l’importance de vérifier les informations dans des zones de conflit. Même si l’empoisonnement reste pour l’instant non confirmé, il illustre les tensions persistantes et les zones d’ombre qui entourent le sort de Bachar Al-Assad, chef d’État syrien depuis 2000 et acteur central de la guerre civile syrienne.

Cette situation rappelle également les liens étroits entre Damas et Moscou, qui ont soutenu le régime syrien militairement et politiquement depuis le début du conflit. L’incertitude autour de cette hospitalisation soulève des questions sur la protection dont l’ancien président peut bénéficier en Russie, et sur les enjeux diplomatiques et sécuritaires liés à son exil.

En l’absence de confirmations officielles, cette information demeure donc à prendre avec prudence, tout en restant un indicateur des tensions qui persistent autour de l’ex-président syrien et de son environnement proche.

Mourad Benyahia 

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Privé de passeport, le journaliste El Kadi Ihsane ne pourra pas recevoir son prix à Leipzig

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El Kadi Ihsane

Le journaliste algérien El Kadi Ihsane, cofondateur de Radio M et de Maghreb Émergent, ne pourra pas se rendre à Leipzig (Allemagne) pour recevoir le Prix de la liberté et de l’avenir des médias 2025, a rapporté mardi Maghreb Émergent. Son passeport reste confisqué par la justice depuis plus de quatre ans.

La cérémonie, prévue mercredi 8 octobre, marquera le 25ᵉ anniversaire de cette distinction décernée par la Fondation Sparkasse de Leipzig. Le prix, doté de 30 000 euros, récompense chaque année des journalistes ou institutions œuvrant pour la liberté de la presse. El Kadi partage cette édition avec le professeur allemand Michael Haller, honoré pour l’ensemble de son œuvre.

Ne pouvant quitter l’Algérie, El Kadi Ihsane adressera un message vidéo enregistré à son domicile à Alger, qui sera diffusé lors de la cérémonie, selon la même source.

Le journaliste s’était vu retirer son passeport en avril 2021 dans le cadre d’une procédure judiciaire ouverte après la publication d’un article critique envers les autorités. Il avait été placé sous contrôle judiciaire, puis arrêté en décembre 2023, avant de passer 22 mois en détention. Les locaux de Radio M ont été mis sous scellés et la société éditrice dissoute par décision de justice.

Libéré en novembre 2024, El Kadi Ihsane reste interdit de sortie du territoire, malgré les démarches de ses avocats. Il poursuit néanmoins ses activités au sein de Maghreb Émergent. En clair, ce journaliste subit la double peine : avoir été arbitrairement emprisonné puis interdit de voyager.

Créé en 2001, le prix de Leipzig a déjà distingué plusieurs figures emblématiques de la liberté de la presse, dont Anna Politkovskaïa, Aslı Erdoğan et le collectif Correctiv. En honorant El Kadi Ihsane, la fondation allemande entend saluer le courage d’un journaliste qui, « malgré les intimidations, continue de défendre une presse libre et indépendante en Algérie », souligne Maghreb Émergent.

Rabah Aït Abache

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Sous la khaïma du Sahara à Marseille

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Khaima à Marseille

Entre Ghardaïa et Constantine, l’âme du désert s’invite à la Foire internationale de Marseille. Sous la tente de Nassro Hadj Moussa, le thé, le tissu et la mémoire s’unissent dans un même souffle d’Algérie.

Chaque automne, la Foire internationale de Marseille devient un carrefour de cultures et de senteurs. Mais c’est au Hall 6, plus connu sous le nom de Village du Monde, que l’on retrouve l’une des plus belles respirations du salon : la khaïma saharienne. Sous sa toile épaisse, tissée à la main, l’agitation du monde s’efface pour laisser place à une douceur rare — celle du thé, du silence et de la mémoire.

À l’origine de cette tente, il y a un homme : Nassro Hadj Moussa, diminutif de Nasseredine. Né à Constantine, la ville du pont suspendu et du malouf, il vit aujourd’hui à Ghardaïa, cité du M’zab aux maisons ocre et à la rigueur solaire. Dans sa khaïma, ces deux mondes se rencontrent : le Nord lettré et musical, et le Sud artisanal et spirituel.

Pour concevoir cette tente, Nassro n’a rien laissé au hasard. Il a choisi un tissu artisanal de Ghardaïa, confectionné selon des méthodes ancestrales. La laine, filée à la main, conserve l’odeur du sable et du feu. Les motifs géométriques, discrets mais puissants, rappellent les architectures mozabites, leur ordre, leur harmonie et leur sens du sacré. « Ce tissu, dit-il, c’est la peau du désert. Il protège et raconte. »

Sous la khaïma, Nassro accueille les visiteurs avec la générosité tranquille des gens du Sud. Il prépare lui-même le thé du Sahara, boisson devenue au fil du temps un véritable rite d’hospitalité. Le thé n’est pas versé, il est offert, dans un geste mesuré, presque cérémoniel. L’eau chauffe lentement sur le brasero, les feuilles de thé vert se mêlent à la menthe fraîche, puis Nassro verse de haut, sans trembler, pour créer la mousse parfaite — signe du respect accordé à l’invité.

Ce thé, amer et sucré à la fois, reflète l’équilibre du désert : la rigueur et la douceur, la solitude et la chaleur humaine. Chaque gorgée transporte vers les dunes, là où les caravanes faisaient halte pour échanger les nouvelles du monde. Boire le thé, c’est renouer avec un art du temps : celui qui s’écoule lentement, au rythme de la conversation et du feu.

Cette année, la khaïma s’est ouverte à une note constantinoise. Sur une table basse en cuivre, la djouzia, confiserie de miel et de noix, attend les visiteurs. La douceur du sucre se mêle à la fraîcheur du thé, tandis qu’en fond, s’élèvent les airs feutrés du malouf. Pas de musiciens visibles — juste la musique, venue de loin, comme une brise d’Andalousie passée par Constantine. Elle enveloppe la tente, adoucit les mots, relie les mémoires.

Ainsi, sous cette khaïma du Hall 6, Ghardaïa rencontre Constantine, et Marseille devient pour un instant un carrefour d’Algérie. Les tapis berbères, les lampes de cuivre, les verres de thé, tout semble dialoguer. Le désert y parle à la mer, la tradition à la modernité, la mémoire à l’exil. Car pour beaucoup de visiteurs, cette tente n’est pas un simple décor : c’est un retour symbolique, une parenthèse d’appartenance dans un monde trop rapide.

Nassro, lui, observe en silence. Il sourit, raconte volontiers l’histoire de la khaïma : son nom vient du verbe arabe khama, « abriter ». Jadis, elle était l’unique maison des nomades, montée et démontée selon le vent. Elle symbolisait la liberté, mais aussi la fragilité de la vie humaine face à l’immensité du désert. Aujourd’hui encore, elle conserve cette sagesse du provisoire : rien n’est figé, tout passe, sauf la mémoire.

Quand on quitte la tente, le vacarme de la Foire revient d’un coup. Les lumières artificielles, les cris, les stands saturés contrastent avec la paix intérieure que la khaïma dépose dans l’esprit. Dans la bouche, il reste un goût de menthe et de miel ; dans le cœur, une impression de retour à soi.

Sous cette toile venue de Ghardaïa, dans cette lumière qui rappelle le Sahara, Marseille se découvre un autre visage — celui d’un port d’accueil où la culture algérienne, patiente et fière, continue d’abriter les mémoires et les rêves.

Djamal Guettala

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La Cour d’Alger condamne l’historien révisionniste, Mohamed El-Amine Belghit, à 3 ans de prison ferme

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Mohamed Lamine Belghit
Le négationniste Belghit.

La Cour d’Alger a rendu, ce mardi, son verdict dans l’affaire de l’universitaire et enseignant en Histoire Mohamed El-Amine Belghit, condamné à trois ans de prison ferme et deux ans avec sursis pour ses propos révisionnistes et mensongers sur l’identité et l’histoire de l’Algérie. Cette décision intervient à l’issue de l’audience d’appel tenue la semaine précédente, confirmant en partie la condamnation prononcée en première instance.

Le tribunal de Dar El Beïda avait, le 3 juillet dernier, infligé à l’enseignant une peine de cinq ans de prison ferme assortie d’une amende de 500 000 dinars. Le dossier portait sur des accusations liées à la diffusion d’un discours jugé attentatoire à l’unité nationale et incitatif à la haine.

Les poursuites contre Mohamed El-Amine Belghit trouvent leur origine dans une interview accordée à la chaîne “Sky News Arabia”, au cours de laquelle certaines de ses déclarations avaient été perçues comme offensantes envers l’identité nationale et les fondements de la nation algérienne.  Il avait affirmé que « tamazight  est une création des services de renseignements sionistes et français par excellence. Il a aussi déclaré qu’il n’y a pas de chose appelée amazighité, mais seulement les Berbères, qui sont des Arabes anciens.Ces propos avaient suscité une vive controverse sur les réseaux sociaux avant de donner lieu à une action en justice.

L’historien était poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, notamment atteinte à l’unité nationale, atteinte à l’intégrité du territoire et diffusion de discours de haine et de discrimination via les moyens technologiques.

Au fil de la procédure, la défense avait sollicité la remise en liberté provisoire de son client, arguant de garanties suffisantes de représentation et contestant la nature pénale des faits reprochés, relevant davantage, selon elle, de la liberté académique et d’expression. La chambre d’accusation de la Cour d’Alger avait toutefois rejeté cette requête le 21 mai, maintenant l’universitaire en détention provisoire.

L’affaire Mohamed El-Amine Belghit a ravivé le débat sur la fragmentation du discours national et l’absence de consensus au sein de la société algérienne autour des questions identitaires et de la lecture de l’histoire. Elle met également en lumière la persistance des résistances à la reconnaissance et à la promotion effective de la dimension amazighe dans les institutions, en particulier dans le secteur de l’éducation nationale.

La rédaction

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7 octobre, Israël pleure ses morts. 77 ans que la Palestine pleure les siens

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Gaza

En ce 7 octobre, Israël veut arracher les larmes au monde. Les yeux de ce monde sont secs pour les avoir tant fait couler pour ses victimes. En ce jour du 7 octobre, Israël veut faire croire aux Palestiniens et au monde qu’ils n’ont aucune âme humaine et qu’ils se réjouissent. 

Ce sont les Palestiniens qui ont une âme, pas les Israéliens. Mais ce jour du 7 octobre n’a aucune signification particulière pour eux, le désespoir est à jamais accroché à leurs visages et les tombes, à leur existence. Ils savent reconnaitre la douleur d’un être humain détenu en otage et de ses enfants disparus. Ils ont toujours souffert pour les leurs qui ont croupi dans les geôles d’Israël et que beaucoup le sont encore. 

Pour ce peuple colonisé et massacré, le 7 octobre, c’est tous les jours, la souffrance est le quotidien de sa vie. Ses enfants sont confrontés au malheur dès leur naissance. Ils savent ce que sont les pleurs.  

Pourtant, le pays génocidaire nous demande aujourd’hui de pleurer sa peine. Le bourreau demande à la victime sa compassion. Il veut nous rappeler les statistiques de leurs otages et de leurs morts, les Palestiniens n’ont pas assez d’encre pour compter les leurs depuis toujours.

Israël a refusé de restituer aux Palestiniens leur terre qui leur aurait  été confisquée au nom d’un héritage divin nous dit-il. Et si ces derniers avaient fini par accepter le droit de vivre dans un pays amputé en reconnaissant des frontières négociées (ou plutôt imposées), c’était pour enfin cesser une vie d’exilés et de retrouver une dignité.

Mais ce ne fut jamais le cas. Israël n’a jamais respecté la vie humaine et a aussitôt repris sa colonisation et ses meurtres. Ce pays est aujourd’hui génocidaire, un mot qu’il nous avait toujours lancé à la figure pour acheter le silence coupable de nombreuses nations.

Aujourd’hui, 7 octobre, le peuple palestinien compte ses morts, ses affamés et ses sans abris. Il n’a pas le temps de penser au malheur d’une poignée d’otages et de disparus du pays qui commet un génocide les plus atroces de l’histoire. Ce peuple palestinien sait pourtant qu’une vie est précieuse et que chacune en vaut une autre. Mais il est occupé à penser aux dizaines de milliers qu’il doit pleurer et aux centaines de milliers d’autres qu’il doit protéger autant qu’il le peut encore.

Pour ce peuple, hier était le 6 octobre, demain sera le 8 octobre. Le drame palestinien n’a plus de calendrier pour compter les jours abominables que lui fait subir celui qui pleure le 7 octobre.

Israël devrait par contre en avoir un  pour cocher les mois ou les années afin d’égrainer le temps qui le sépare de sa fin. C’est le sort de toutes les colonies, à fortiori les génocidaires.

Boumediene Sid Lakhdar

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