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vendredi 4 juillet 2025
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Algérie : c’est fini ! le forcing arabo-islamiste a porté ses fruits !

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Mokri

Depuis de nombreuses années, sur ces colonnes du « La Matin d’Algérie », nous ne cessons d’alerter sur le forcing qu’exercent les islamistes sur l’École et la société. La récente polémique déclenchée par le président du RCD, accusé de vouloir dédiaboliser le mouvement Rachad, n’est pas de bon augure pour la suite. Circulez ! Il n’y a plus rien à voir.

Comment aurait-on pu éviter tel forcing quand on sait que ces hurluberlus ont toujours combattu les avancées des kouffars, notamment, et surtout, en termes de droits humains ?

Pour rappel, les islamistes et les salafistes n’ont jamais accepté la Déclaration des droits de l’Homme ; en 1948, l’Arabie saoudite fait partie des cinq pays qui ne l’ont pas signée. Pour eux, les droits que cette déclaration reconnaît à tous les êtres humains sans distinction ne sont pas adaptés à leur religion. Ils ne concernent donc pas les musulmans. Les droits que l’islam reconnaît à l’être humain sont meilleurs, car issus du divin alors que ceux de la Déclaration universelle des droits de l’Homme sont issus de la pensée humaine.

Malgré cette position en totale opposition de phase avec toute évolution démocratique qui se respecte, le RCD n’a jamais cessé de flirter avec les islamistes algériens. L’on se souvient de la fameuse accolade entre notre docteur national et un dirigeant islamiste, sous prétexte d’un front uni contre le pouvoir, pour ne citer que ce baiser empoisonné qui nous avait tous assommés ! Sans compter la fameuse déclaration « je ne permettrai à personne de se dire plus musulman que moi » énoncé par le même docteur. Cette chronique ne se veut en aucun cas un pamphlet contre Saïd Sadi. Il nous reste tant à apprendre de lui, même de ces petits dérapages.

La connotation entre le pouvoir et l’islamisme n’est plus à démontrer. Le dernier forcing concernant l’enseignement de la langue de Shakespeare du primaire aux cursus universitaires ne souffre pas de la moindre ambiguïté quant à la volonté du pouvoir de renforcer l’islamisme dans ses rouages jusqu’à ce que la toute la société finisse par abdiquer à leurs balivernes.

De nombreux observateurs ne cessent de mettre en relief le ridicule de cet entêtement à vouloir remplacer le français par l’anglais. Il va sans dire que le peu de moyens logistiques dont dispose le pays rend ce remplacement suicidaire à l’irréversible.

Et cela arrange bien les islamistes de tous bords. Du simple fait que la francophonie reste encore le seul rempart contre le projet d’abrutir davantage la société et la rendre docile et préoccupée exclusivement par la comptabilité des points cumulés pour mériter une place de choix au trépas.

Il va sans dire que si le projet d’angliciser l’école est maintenu, cela sonnera le glas pour toute avancée démocratique au pays, et il ne restera plus à nos démocrates qu’une solution unique : abdiquer et se rendre à la mosquée pour donner un coup de main discursif de la bonne parole du haut des minbars.

Le forcing des islamistes sur l’École et la société ne date pas d’hier : on se souvient de ces professeurs d’arabe qui venaient nous apprendre le Coran quelques années avant l’indépendance. Les envahisseurs de 1962 savaient déjà que le peuple allait être formaté selon les préceptes de la djahilia et que ce n’était qu’une question de temps. Selon certains témoignages, « maman la France » n’est pas étrangère à cette mise sur orbite, puisque Abdelhamid Mehri nous a révélé que c’est De Gaulle en personne qui aurait exigé l’arabisation de l’Algérie (*). Il n’y a rien à dire, quel que soit l’angle de vision sous lequel on analyse nos déboires, l’ombre du Général n’est pas très loin.

De l’arabisation à l’islamisation, il n’y a qu’un tout petit pas. À cet égard, l’Algérie a fait de sacrés bonds.

Force est de constater que plus de 60 années plus tard, les efforts des uns et des autres n’ont laissé au pays qu’un canal unique de cheminement, celui de l’islamisme aveugle. Et ce ne sont pas nos coups de gueule à répétition ni les compléments éclairés de nos fidèles commentateurs qui y changeront quoi que ce soit !

L’élimination du français à l’école constitue la dernière bataille qui permettra aux islamistes de gagner définitivement la guerre idéologique et d’enterrer définitivement le pays. Par Dionysos, que j’eusse tant aimé me tromper !

Kacem Madani

(*) https://www.lexpressiondz.com/nationale/larabisation-nous-a-ete-imposee-par-de-gaulle-38281

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Georges Abdallah : une détention politique qui dure depuis 40 ans

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Mobilisation pour Georges Abdallah
Mobilisation pour Georges Abdallah

Militant communiste libanais et combattant de la cause palestinienne, Georges Ibrahim Abdallah est incarcéré en France depuis 1984. Condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité pour complicité dans l’exécution de deux agents des services secrets américain et israélien, il est pourtant libérable depuis 1999. Malgré de multiples demandes et décisions judiciaires en faveur de sa libération, il demeure derrière les barreaux, en grande partie à cause de pressions politiques, notamment des États-Unis et d’Israël.

Pour comprendre les enjeux de cette détention politique, les appels réitérés à sa libération et les mobilisations internationales en son nom, Le Matin d’Algérie a rencontré des membres de la Campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah (CUpLGIA), qui œuvrent inlassablement pour faire connaître ce combat.

Le Matin d’Algérie : Depuis quand existe la Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah, et quels sont ses objectifs principaux ?

CUpLGIA : La Campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah (CUpLGIA) existe depuis le début des années 2010. Elle rassemble des collectifs, syndicats, organisations politiques, associations, militant·es et individus engagés pour la libération de ce prisonnier politique. Son objectif est d’organiser la solidarité en France et à l’international, d’amplifier la pression politique et de rappeler que Georges Abdallah est un militant révolutionnaire emprisonné parce qu’il n’a jamais renié ses engagements, notamment envers la cause palestinienne et anticolonialiste.

Le Matin d’Algérie : Pourquoi Georges Abdallah reste-t-il emprisonné alors qu’il est libérable depuis plus de vingt ans ?

CUpLGIA : Cette incarcération relève d’un véritable acharnement politique. Georges Abdallah a été reconnu libérable depuis 1999, et une libération conditionnelle lui a même été accordée par la justice française en 2013, sous réserve d’un arrêté d’expulsion. Mais cet arrêté n’a jamais été signé par le ministre de l’Intérieur de l’époque. Les autorités françaises ont cédé aux pressions des États-Unis et d’Israël, qui ne veulent pas de sa libération. Il s’agit donc d’une détention politique, qui bafoue le droit et révèle l’indépendance toute relative de la justice dans ce dossier.

Le Matin d’Algérie : En quoi son engagement révolutionnaire et son refus de renier ses convictions dérangent-ils autant ?

CUpLGIA : Georges Abdallah n’a jamais exprimé de repentir ni renié ses engagements révolutionnaires. Cela fait de lui une figure de résistance qui dérange profondément l’ordre établi. Il incarne la solidarité internationaliste, la lutte contre l’impérialisme, contre le sionisme et pour la libération de la Palestine. Le système veut faire de lui un exemple dissuasif pour toute une génération militante. S’il était libéré, il redeviendrait un symbole vivant de ces luttes.

Le Matin d’Algérie : Que représente Georges Abdallah pour les luttes anticolonialistes et les causes palestinienne et libanaise ?

CUpLGIA : Il est une figure de la continuité de la lutte anticoloniale dans le monde arabe, mais aussi en lien avec les mouvements révolutionnaires internationaux. Pour les Palestinien·nes, il est un exemple de constance et de loyauté. Au Liban, une mobilisation existe également. À travers lui, c’est la cause de tous les prisonniers politiques qui est posée : ceux et celles emprisonné·es pour leur engagement politique ou syndical, souvent dans le silence des médias dominants.

Le Matin d’Algérie : Quelles sont les formes actuelles de mobilisation pour exiger sa libération ? Quelle place y tient la jeunesse militante ?

CUpLGIA : Chaque année, une manifestation a lieu à Lannemezan, devant la prison où il est détenu. Des rassemblements, conférences, projections et actions de rue sont aussi régulièrement organisés dans plusieurs villes de France et à l’international. La jeunesse militante est très présente, notamment dans les milieux antiracistes, féministes, écologistes ou anticapitalistes. Beaucoup découvrent Georges Abdallah comme une figure de résistance contemporaine, au croisement de plusieurs luttes.

Le Matin d’Algérie : Quel rôle jouent les médias et les institutions dans le silence ou la stigmatisation autour de cette affaire ? Et que peut faire l’opinion publique ?

CUpLGIA : Le silence médiatique est presque total, à part quelques rares exceptions. Les institutions politiques préfèrent ne pas évoquer cette affaire, ou bien la traiter sous l’angle sécuritaire. Ce blackout contribue à l’oubli. Pourtant, plus l’opinion publique est informée, plus la pression monte. C’est pour cela que le relais médiatique est crucial. Informer, expliquer, témoigner, c’est aussi lutter.

Le Matin d’Algérie : Quel message souhaitez-vous transmettre aux lecteurs algériens et à celles et ceux qui découvriraient Georges Abdallah aujourd’hui ?

CUpLGIA : Nous appelons les lectrices et lecteurs à découvrir qui est Georges Abdallah, à lire ses lettres, à regarder les documentaires sur lui, à relayer ses prises de position. Nous lançons un appel à la solidarité internationale : que partout, des voix s’élèvent pour exiger sa libération. L’Algérie, par son histoire, connaît la valeur de la résistance. Georges Abdallah appartient à cette mémoire-là. Sa liberté est notre responsabilité collective.

Entretien réalisé par Djamal Guettala

Infos Utiles Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Abdallah

Campagne.unitaire.gabdallah@gmail.com
Facebook : pour la libération de Georges Abdallah
Instagram : cuplgia
Tweeter : CUpLGIA

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Attentats racistes en France : que représente la menace terroriste d’ultradroite ?

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Aboubakar Cissé

Pour la première fois, le Parquet national antiterroriste s’est saisi d’un homicide en lien avec cette idéologie. Si la menace n’est pas nouvelle, elle s’est accrue depuis les attentats de 2015.

Il avait annoncé son intention de tuer des personnes d’origine maghrébine et de confession musulmane dans des vidéos postées sur les réseaux sociaux. Le principal suspect du meurtre d’Hichem Miraoui, un Tunisien de 46 ans, à Puget-sur-Argens (Var), est entendu par les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) mardi 3 juin. « Moi, il n’y a pas d’allégeance à Al-Qaïda ou quoi que ce soit. Moi, c’est l’inverse, c’est l’allégeance au bleu-blanc-rouge », avait notamment déclaré Christophe B., 53 ans, avant de passer l’acte, appelant « les Français » à aller « les chercher là où ils sont ». Autant d’éléments qui ont conduit le Parquet national antiterroriste (Pnat) à considérer ces faits comme un possible attentat et à ouvrir une enquête pour assassinat et tentative d’assassinat terroriste.

C’est la première fois que le Parquet national antiterroriste se saisit dans une affaire d’homicide lié à l’extrême droite. La menace n’est pourtant pas nouvelle. Depuis sa création en 2019, le Pnat affirme avoir ouvert seize procédures en lien avec la mouvance d’ultradroite. Les autorités étaient parvenues jusque-là à intervenir avant le passage à l’acte. Christophe B., lui, n’était pas connu des services de renseignements. Etait-il un « loup solitaire », rattaché à des groupuscules ou téléguidé par une idéologie diffusée en ligne ? L’enquête devra le déterminer.

Des individus radicalisés en ligne

« Ces personnes vont beaucoup sur les réseaux sociaux et sont donc imprégnées des discours identitaires liés à la ‘remigration’ et à la thèse du ‘grand remplacement’ portée par l’écrivain Renaud Camus [une théorie complotiste sur la prétendue substitution des populations européennes par des immigrés non européens] », analyse le chercheur indépendant Jacques Leclercq, spécialiste de l’extrême droite et auteur du livre La menace de l’ultra-droite en France. Christophe B. partageait depuis plusieurs années sur Facebook ses commentaires haineux contre la communauté musulmane et les étrangers.

« Les réseaux sociaux constituent la fabrique des nouveaux ‘loups solitaires’ [de l’ultradroite]. Ces personnes finissent par considérer que l’immigration est un problème et passent à l’acte » explique Jacques Leclercq, spécialiste de l’extrême droite à franceinfo

Selon cet expert, « l’ultradroite est un terme un peu générique et pratique pour faire simple, mais qui recouvre plusieurs réalités ».

Nationalistes, révolutionnaristes, néonazis, conspirationnistes, suprémacistes… Dans une interview au Point(Nouvelle fenêtre), la directrice de la DGSI, Céline Berthon, affirmait en janvier que ses services portaient « une attention particulière aux thèses accélérationnistes [selon lesquelles il faudrait accélérer la survenue d’une guerre raciale avant qu’il ne soit trop tard pour l’emporter] et à la tendance de certains individus à vouloir s’armer ». Un pistolet, un fusil à pompe et une arme de poing ont été retrouvés dans le véhicule du suspect de Puget-sur-Argens.

Les groupuscules ou les mouvements d’ultradroite ont leur propre mécanisme de fonctionnement. Composés de quelques personnes, ils ont une structure proche de l’organisation militaire, plutôt hiérarchisée, selon les informations de franceinfo. Mais souvent lorsqu’un leader émerge, le groupe se scinde. En cela, ils diffèrent des organisations jihadistes, malgré un mimétisme dans les symboles : vidéo d’allégeance, volonté de mourir en martyr et fascination pour la violence.

Un climat favorable

Selon Jacques Leclercq, « la violence de l’ultradroite est un continuum depuis les années 1970, avec des périodes plus ou moins fastes ». Plus récemment, l’année 2015 « a constitué un tournant avec la survenance d’attentats terroristes sans précédent sur le sol européen et l’exposition de notre continent à d’importants flux migratoires », analysait l’ancien directeur de la DGSI, Nicolas Lerner, en juillet 2023, dans Le Monde(Nouvelle fenêtre). Après les attentats, une partie des militants du groupe Action des forces opérationnelles (AFO), par exemple, ont « commencé à se dire que parler, ça ne suffit pas, qu’il faut agir », d’après l’historien Nicolas Lebourg, interrogé par dans « Complément d’enquête ».

La pandémie mondiale de Covid-19 a ensuite été le catalyseur, pour l’ultradroite, de sentiments de haine, avec l’émergence de « profils d’un genre nouveau, complotistes ou conspirationnistes », poursuivait l’ex-patron du renseignement dans Le Monde. Nicolas Lerner citait également « la radicalité de certains discours politiques extrêmes ».

« Il est clair que la vie politique de notre pays peut avoir une influence sur la propension de certains à passer à l’acte. » Analyse Nicolas Lerner, ancien directeur de la DGSI dans « Le Monde »

« Ce n’est pas vraiment une nouveauté, mais ce qui change, c’est la caisse de résonance, abonde Jacques Leclecq. Aujourd’hui le climat est délétère et tout est mélangé : la haine du voisin, la religion… »

Les dissolutions inefficaces

Pour lutter contre ce phénomène et sa résurgence, les autorités procèdent régulièrement, depuis deux ans, à la dissolution de groupuscules, comme la Division Martel en novembre 2023, l’emblématique GUD (Groupe union défense) quelques mois plus tard, ou encore Lyon populaire en mai. Mais les têtes coupées repoussent.  Quatre ans après la dissolution du groupe Génération identitaire, connu pour des actions contre les immigrés et contre l’islam, une autre organisation, les Natifs, revendique son héritage.

Treize de ses membres sont d’ailleurs jugés mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour la banderole raciste visant la chanteuse Aya Nakamura lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Le langage des Natifs est encore « plus radical que celui qu’utilisait Génération identitaire », pointe Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, auprès de l’AFP. Le politologue alerte sur « une fraction de la jeunesse qui vit dans un univers où la guerre civile est proche. Et cette guerre civile est en fait une guerre ethnique ».

Une tendance à la hausse

La situation de l’ultradroite en France s’inscrit dans un « contexte international où l’extrême droite et sa frange ultra ont le vent en poupe », écrit Jacques Leclercq dans son livre. Lors de son audition, suivie par Mediapart(Nouvelle fenêtre), au premier procès des quatre néonazis du « Projet WaffenKraft », condamnés pour avoir préparé des attaques terroristes, le chef de la sous-direction judiciaire de DGSI avait brossé le tableau d’une « nébuleuse mondiale ». L’ultradroite est « perçue comme la menace numéro un dans certaines démocraties occidentales, notamment anglo-saxonnes », avait-il relevé, soulignant que la France n’était « pas à l’abri ».

Un an plus tard, le directeur adjoint du Centre de recherche sur l’extrémisme de l’université d’Oslo expliquait, dans une tribune au Monde, que l’Hexagone était l’un des rares pays d’Europe occidentale où le terrorisme et la violence d’extrême droite s’intensifiaient.

D’après un rapport relayé par la Fondation Jean-Jaurès, l’Allemagne, avec un nombre élevé d’attaques terroristes d’extrême droite par rapport à ses voisins européens, continue de se distinguer. Mais la tendance n’est pas à la hausse outre-Rhin, contrairement à la France et au Portugal, qui ont connu une légère augmentation en 2022. Ce contexte oblige les autorités françaises à redoubler de vigilance. Et à accorder une surveillance particulière aux militants d’ultradroite pour tenter de repérer ceux qui sont susceptibles de passer à l’acte.

Francetvinfos

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Veto américain au Conseil de sécurité : feu vert à l’annihilation de Gaza

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Conseil de sécurité

Mercredi, les États-Unis ont, une fois de plus, utilisé leur droit de veto pour bloquer un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et à un accès humanitaire sans entrave. Un geste lourd de conséquences, perçu par une majorité d’États membres comme un feu vert à la poursuite de l’extermination du peuple palestinien.

L’histoire retiendra que les Etats-Unis a volé encore une fois au secours de l’Etat d’Israël. Ce veto, qualifié de « message extrêmement dangereux » par l’ambassadeur du Pakistan Asim Iftikhar Ahmad, résonne comme une approbation tacite de la politique israélienne à Gaza. « Cela signifie que la vie de deux millions de Palestiniens ne compte pas », a-t-il dénoncé, évoquant une « tache morale » sur la conscience d’un Conseil devenu spectateur de l’effondrement de toute éthique humanitaire.

Depuis des mois, la bande de Gaza est le théâtre d’un massacre continu. Derrière les discours sur la « sécurité d’Israël », se dissimule une stratégie méthodique de destruction systématique d’une population civile piégée, affamée, et bombardée sans relâche. Dans ce contexte, le projet de résolution rejeté n’était rien d’autre qu’un cri de détresse humanitaire. Comme l’a rappelé l’ambassadeur slovène Samuel Zbogar : « L’humanité est mise à l’épreuve en direct depuis Gaza. »

Les réactions ont été vives. L’ambassadeur algérien Amar Bendjama a déclaré : « Le silence ne défend pas les morts. » La Chine, la Slovénie, le Pakistan, et plusieurs autres pays ont accusé Washington de faire obstacle à la justice. Même la France et le Royaume-Uni, traditionnellement alignés sur les positions américaines, ont exprimé leur « regret ».

La position américaine, exprimée par l’ambassadrice par intérim Dorothy Shea, repose sur une rhétorique éculée : Israël aurait le « droit de se défendre », tandis qu’un cessez-le-feu risquerait de « renforcer le Hamas ». En réalité, ce discours sert surtout à justifier une campagne militaire qui a franchi toutes les lignes rouges du droit international humanitaire.

Le texte rejeté avait pourtant rallié 14 voix sur 15, appelant à un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent », à la libération des otages, et à une levée immédiate des restrictions à l’aide humanitaire. Mais ce soutien presque unanime n’a pas suffi à contrer le cynisme du veto américain.

Pendant ce temps, la catastrophe humanitaire s’aggrave. Malgré quelques camions autorisés à entrer depuis le 19 mai, l’aide demeure infime, une « goutte d’eau » selon l’ONU. À cela s’ajoute une instrumentalisation de l’aide par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation obscure soutenue par Israël et les États-Unis, qui distribue une aide jugée contraire aux principes humanitaires, provoquant des scènes de chaos mortel autour de ses centres.

Face à la paralysie du Conseil de sécurité, l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour a exhorté la communauté internationale à agir sans délai : « Agissez pour mettre fin à l’impunité. Agissez pour l’humanité. » Un appel qui résonne alors que l’Assemblée générale s’apprête à devenir le seul forum encore capable d’exprimer une volonté collective de mettre fin au carnage.

De son côté, Israël reste inflexible. Son ambassadeur Danny Danon a rejeté le projet de résolution, promettant de poursuivre la guerre « sans se laisser entraver par aucun vote ». Une posture guerrière qui, au nom de la lutte contre le Hamas, continue de broyer des dizaines de milliers de vies civiles, tout en détruisant les infrastructures vitales d’un territoire déjà assiégé.

La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a servi de prétexte à une opération militaire dont la disproportion et la brutalité ne laissent guère de doute quant à l’intention réelle : écraser Gaza jusqu’à sa disparition.

Rabah Aït Abache

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Ligue des nations : la France et l’Espagne s’affrontent en demi-finales

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Ligue des nations

Ce jeudi 5 juin a lieu la deuxième demi-finale de la Ligue des nations de foot qui oppose la France à l’Espagne. La Roja, tenante du titre européen, va pouvoir compter sur un large soutien : dans les tribunes de Stuttgart, théâtre de la rencontre, mais surtout dans tout le pays. Un élan populaire autour de la sélection qui n’avait pas été aussi fort depuis plus d’une décennie.

Un an après sa défaite à l’Euro 2024, l’équipe de France retrouve jeudi 5 juin l’Espagne de Lamine Yamal en demi-finales de la Ligue des nations à Stuttgart. Elle y espère profiter de l’euphorie de ses cinq champions d’Europe parisiens même si l’état de sa défense, handicapée par des absences majeures, a de quoi inquiéter.

Les héros de la capitale (Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Bradley Barcola, Lucas Hernandez, Warren Zaire-Emery) et les deux perdants milanais (Marcus Thuram, Benjamin Pavard) ne sont d’ailleurs arrivés que lundi 2 juin au Centre national du football à Clairefontane dans les Yvelines. Tout comme le capitaine Kylian Mbappé et Aurélien Tchouaméni, le Real Madrid n’ayant pas voulu libérer ses joueurs avant la date officielle fixée par la Fifa pour le début de la fenêtre internationale.

Difficile donc d’évaluer l’état physique et mental des Parisiens, toujours sur leur petit nuage après la nuit magique de Munich le 31 mai et les festivités du lendemain à leur retour. « Ils sont là, je compte sur eux. Ils sont très heureux. Ils ont une certaine fatigue. Le match était il y a peu de temps. On ne sait jamais comment l’organisme réagit. Ils ont vécu quelque chose de fabuleux et après un pic émotionnel, il y a une descente. Mais là, il faut vite remonter », a expliqué le sélectionneur Didier Deschamps en conférence de presse, le 4 juin.

« Les joueurs nous ont redonné envie d’y croire »

En Espagne, l’engouement populaire n’a pas été aussi fort depuis 10 ans. Des maillots de la Roja sur les terrasses, des drapeaux aux fenêtres… Au pays du football de club, l’Espagne vit au rythme de sa sélection. La Ligue des nations remportée il y a deux ans et l’Euro décroché l’an passé ont fait remonter l’engouement.

Pour José, 23 ans, l’équipe incarne aujourd’hui bien plus qu’un palmarès : « La victoire à l’Euro nous a séduits. Une caractéristique de cette équipe, c’est que les joueurs viennent de tous les horizons, non seulement des grandes équipes comme l’Atlético, le Real Madrid ou le Barça, mais aussi de toutes les régions. C’est ce qui attire davantage les supporters », confie-t-il au correspondant de Rfi à Madrid.

Autre argument : la jeunesse. Dix joueurs sur les 26 ont moins de 23 ans. Un vent de fraîcheur qui emballe les supporters, comme Jordi, fan du Barça : « Les joueurs nous ont redonné envie d’y croire. Avec leur jeunesse, on se remet à vibrer pour eux. Lamine Yamal, c’est le Ballon d’Or, mais il n’est pas seul : Pedri, Cubarsi… L’Espagne est candidate pour remporter le Mondial 2026. »

Rfi

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L’Aïd n’est pas la cérémonie du veau d’or

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L'Aïd

Avec la chronique d’aujourd’hui il est plus prudent pour moi de commencer avec la sincérité la plus profonde de mes vœux de l’Aïd à mes compatriotes. Le terme prudence est exprimé ici dans le sens d’une crainte d’une mauvaise compréhension plutôt que celle d’éviter la colère et des jugements peu conformes en cette période de fête collective.

Le massacre à une échelle incontrôlée des moutons est impressionnant autant qu’horrifiant. Il me semble que la religion a bon dos pour justifier une hystérie nationale qui n’a plus de sens si on s’éloigne de la nécessité d’un moment de partage et de réflexion.

Qu’importe mes convictions ou leur inexistence, là n’est pas la question. La signification  de l’acte de sacrifice représente un passage du récit religieux musulman mais il a un sens profond de parabole, c’est-à-dire d’un récit allégorique portant une signification symbolique au service d’un enseignement religieux. Le sacrifice d’un mouton a une légitimité dans la pratique de la religion mais qui a affirmé qu’il est inscrit dans le dogme ?

En lui-même, le sacrifice d’un animal ne peut me choquer car c’est indirectement ce que je vais faire tout à l’heure, très certainement, c’est à dire me nourrir de viande puisque j’ai cette chance de le pouvoir.

Il n’y a aucun sujet de polémique pour cela. Mais est-on obligé de ressentir la nécessité d’un spectacle d’égorgement et de dépècement de la bête en public, de surcroît avec la présence d’enfants ? Est-on obligé de tuer le pauvre animal sans l’anesthésier avec tellement de méthodes possibles ?

Est-on obligé de supporter l’image de la descente du bateau par des milliers de pauvres bêtes effrayées, c’est même contraire à la pensée de compassion religieuse. Un spectacle horrifiant de manquement de respect de ce que les croyants disent être des créatures de Dieu. Le prétendre est pourtant admirable pour la beauté de la nature qui nous enchante autant qu’elle subvient à nos besoins vitaux d’alimentation.

Est-on obligé de déverser dans les rues et les conduits des villes des immenses quantités de déchets ? Est-on obligé de provoquer un énorme gâchis de tonnes de nourriture vu le prix colossal de la viande qui serait un bien pour nourrir tellement de familles algérienne, souvent en incapacité d’en manger tous les jours même si elles ne sont pas dans l’indigence ?

Sans compter ce qui me met en rage, la compétition des familles à hauts revenus dans la quantité de moutons. Et nous, c’est deux moutons, et nous, c’est trois moutons. C’est un acte d’indécence le plus condamnable.

Et qu’on ne me dise pas que l’obligation de partage avec les nécessiteux suffit à acheter une bonne conscience. Le gâchis est au contraire l’impossible équilibre économique pour une perpétuation de la consommation de viande pour toutes les familles durant une période plus pérenne. 

Est-on obligé pour la réflexion religieuse d’en arriver au contraire de son message. Une gigantesque frénésie digne du récit du veau d’or ? Il faut revenir à la modestie et à la discrétion de cet acte symbolique. 

Non, la religion, pour ceux qui la pratiquent, doit être un moment de communion collective, pas un moment de massacre sans signification et hors du sens de l’allégorie. Il y a tellement de façons dignes de traiter ces malheureux animaux même s’il est légitime et nécessaire de nous en alimenter.

Bon, après ma grosse colère, une autre qui est annuelle, on ne m’a jamais laissé des côtelettes et abas en réserve, juste pour le symbole de mon appartenance à ce pays qui m’a vu naître et que j’aime.

Bien grillés et épicés, s’il vous plait !

Boumediene Sid Lakhdar

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Paris accueille le 31e Maghreb des livres : les lettres algériennes à l’honneur

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Maghreb des livres

Le rendez-vous littéraire emblématique du monde maghrébin revient à Paris pour sa 31e édition. Organisé par l’association Coup de soleil, en partenariat avec la Ville de Paris, le Maghreb des livres se tiendra les 28 et 29 juin 2025 dans les salons prestigieux de l’Hôtel de Ville.

Cette année, les lettres algériennes seront mises à l’honneur, dans un hommage vivant à la richesse et à la diversité des voix venues d’Algérie et de sa diaspora. 

Des milliers d’ouvrages et une librairie algérienne invitée

Les visiteurs auront accès à des milliers de titres (romans, essais, bandes dessinées, beaux livres…), édités en France ou au Maghreb, proposés par plusieurs librairies partenaires. Nouveauté de cette édition : la participation de la librairie Le Tiers-Monde d’Alger, aux côtés de L’Attrape-cœurs et du Tiers-Mythe. 

Une centaine d’auteurs présents

Une centaine d’écrivain(e)s ont d’ores et déjà confirmé leur présence. Parmi eux, des figures bien connues comme Maïssa Bey, Leïla Sebbar, Mohamed Kacimi, Kamel Daoud, Akli Tadjer, Lamis Saïdi, mais aussi des voix montantes telles que Dima Abdallah, Sabrina Kassa et Fatiha Saïd. 

Boualem Sansal, figure majeure de la littérature algérienne, ne pourra pas assister à cette 31e édition du Maghreb des livres. Emprisonné en Algérie depuis novembre 2024, il a été condamné à cinq ans de prison pour avoir remis en question l’intégrité territoriale du pays dans une interview accordée à un média français. Cette arrestation a suscité une vive réaction internationale, notamment de la part de la France, qui a exprimé son « regret » face à cette condamnation.  

Bien que physiquement absent, son œuvre continue de résonner. Des hommages et des lectures de ses écrits seront organisés lors du salon, témoignant de son influence durable sur la scène littéraire maghrébine. 

Débats, hommages et cafés littéraires

Le Maghreb des livres ne se limite pas à la dédicace. Pas moins de 16 débats sont programmés autour de thématiques phares : France, Maghreb, Méditerranée, culture, vivre-ensemble. 

Deux « cartes blanches » marqueront l’événement : l’une autour du collectif Enfance de filles, avec entre autres Maïssa Bey et Leïla Sebbar, l’autre dédiée à la revue Awal pour ses 40 ans. 

Deux rencontres mettront à l’honneur : 

« Les femmes remarquables du Maghreb », avec Faouzia Charfi et Zakya Daoud 

« Traduire les littératures du Maghreb », avec Touriya Fili, Salah Badis, Souad Labbize et Lamis Saïdi 

Deux hommages importants rythmeront également cette édition : l’un sur les attentats de 2015 et leur impact sur le vivre-ensemble, l’autre sur les journalistes du Maghreb. 

Les cafés littéraires, qui rassemblent cinq auteurs autour d’un thème commun, aborderont des sujets variés tels que l’immigration, le polar, la poésie méditerranéenne, les racines, l’écriture féminine et la fiction comme levier de transformation. 

Enfin, quatre tables rondes concluront le week-end, avec des échanges approfondis sur : 

L’actualité (Proche-Orient, conflits sans fin ?) 

L’intégration (20 ans après Zyed et Bouna) 

L’histoire (L’Algérie en résistance, d’Abd el-Kader à Fanon) 

La littérature algérienne, de la guerre d’indépendance à nos jours. 

Une agora littéraire à Paris

Avec cette nouvelle édition, le Maghreb des livres confirme son rôle de passerelle intellectuelle entre les deux rives. Dans une période où les enjeux mémoriels et les fractures sociales traversent de nombreux débats en France comme au Maghreb, ce salon reste un lieu d’échange indispensable. 

Entrée libre. 

Hôtel de Ville de Paris, 3, rue de Lobau, Paris 4e. 

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À Aix-en-Provence, l’Algérie au cœur des réflexions sur les guerres chimiques

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, Aix-en-Provence accueille le congrès de l’AEGES

Le jeudi 19 juin 2025, Aix-en-Provence accueille le congrès de l’AEGES (Association pour les Études sur la Guerre et la Stratégie) avec un panel au titre évocateur : « Prométhée aux Enfers : permanences et mutations de la guerre chimique aux XXe et XXIe siècles ». Au cœur des débats : les usages, les mémoires, mais aussi les silences entourant les différentes formes de guerres chimiques à travers l’histoire, notamment durant la conquête coloniale de l’Algérie.

Parmi les temps forts de panel accueillie par Sciences Po Aix, l’intervention très attendue du professeur Mostéfa Khiati. Intitulée « Les enfumades lors de la conquête de l’Algérie : état des connaissances », elle revient sur une des pratiques les plus controversées de la guerre coloniale française : l’usage d’asphyxies et de gaz dans les grottes où se réfugiaient les populations civiles. En érudit de la mémoire algérienne, Khiati exhume, à partir de sources rares, cette violence de masse longtemps reléguée aux marges de l’histoire officielle. Elle sera accompagnée d’une intervention du Dr. Christophe Lafaye sur les traces et stigmates de la guerre chimique pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962).

L’Algérie n’est pas seulement objet d’étude mais aussi pleinement actrice de cette rencontre scientifique. La chercheuse Lina Leyla Abdelaziz de l’université de Batna 2, clôturera la journée par une intervention de synthèse proposant un autre regard sur la guerre chimique aux XXe et XXIe siècles.

Le panel, co-organisé par le Professeur Pierre Journoud, le docteur Christophe Lafaye et la docteure Lina Leyla Abdelaziz, s’ouvre avec quelques mots d’accueil du professeur émérite Jean-Charles Jauffret et une introduction générale du docteur Olivier Lepick, spécialiste international des armes chimiques. Il est structuré autour de trois tables rondes, l’une sur les aspects méthodologiques et les origines de la guerre chimique, une autre sur les atteintes environnementales et une dernière sur les formes contemporaines de la guerre chimique. Ce panel réunira une dizaine de chercheurs venus de France, d’Allemagne, du Cameroun ou encore d’Algérie.

Si les interventions sur le Cameroun, l’Algérie et le Vietnam sont d’un grand intérêt comparatif, la présence algérienne dans ce dispositif intellectuel souligne un regain d’intérêt scientifique et mémoriel pour les violences chimiques coloniales. Ce retour du refoulé colonial dans les études stratégiques interroge aussi bien les pratiques passées que les responsabilités présentes, dans une période marquée par de nouvelles conflictualités au Moyen-Orient et en Afrique.

Avec ce congrès, l’AEGES ouvre un espace critique où les voix du Sud, encore trop marginales dans les sciences de la guerre, prennent enfin leur juste place ».

Djamal Guettala en collaboration avec Dr Christophe Lafaye 

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Chasse aux sorcières à El Eulma : quand l’ignorance brandit le Coran comme un filet à papillons

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Sorcière
Image d'illustration


Bienvenue à El Eulma, charmante bourgade de l’est algérien, connue pour son commerce florissant, son marché « Charaâ Dubaï », et désormais pour sa toute nouvelle spécialité : la traque à la sorcière importée.

L’affaire ? Une étrangère en niqab, un Coran en main, un carnet dans l’autre. Elle traduit quelques versets pour elle-même, sans crier gare, sans tambour ni bougie noire. Malheureusement pour elle, dans ce pays où l’écriture étrangère a des airs d’incantation, c’était déjà trop.

Passe alors un auto-proclamé défenseur de la foi, radar mystico-policier vissé entre les deux oreilles. Il jette un œil sur le carnet. Il ne reconnaît ni l’arabe standard, ni le langage étranger, encore moins l’orthographe de Bled Makhlouf. Il voit des signes, des trucs chelous. Il ne comprend pas, donc il accuse. Sorcière, évidemment ! Parce qu’ici, dans cette Algérie 2025, tout ce qu’on ne comprend pas, on brûle. Et vite.

L’histoire aurait pu rester une bête méprise. Un de ces quiproquos qui font rire au café du coin. Mais non. Elle s’est transformée en micro-drame viral. On l’a traînée, verbalement, moralement, puis presque physiquement. Les gens ont crié, les téléphones ont filmé, et Internet a rendu son verdict : sorcière de catégorie A, Coran trafiqué, carnet maléfique.

Ce n’est plus de la paranoïa, c’est une ligne éditoriale. Un ministère fantôme de la suspicion permanente, avec ses agents zélés, armés de superstition, de fatigue sociale, et de chaînes YouTube aussi fiables qu’un horoscope sous acide.

Et l’État dans tout ça ? Spectateur. Mieux : figurant bénévole. Il laisse faire. Il applaudit parfois. Il embauche des hommes en uniforme pour aller traquer les sorcières – femmes exclusivement, évidemment, les hommes eux sont trop saints pour ça – et retourner des tombes dans les cimetières comme s’ils jouaient à Pokémon Go version Nécropole. On exhibe des poupées piquées, des cheveux ficelés, des fioles scellées… pendant que les vraies maladies, elles, se baladent en paix. Cas psychiatrique ? Alzheimer ? Cancer ? Diabète ? Ah non, ce sont sûrement les djinns. On vous dit que c’est spirituel.

On en est là. L’État fuit la rationalité comme le diable fuit l’eau bénite. Il laisse la médecine moderne se faire gifler par des « Roqias sponsorisées », où l’eau minérale se vend comme élixir sacré. On guérit tout par le Coran… sauf l’ignorance. Celle-là, elle est vaccinée, boostée, sanctuarisée.

Ce n’est plus la foi qui parle, ce sont les islamistes ; pas les musulmans, attention, mais les héritiers low-cost de l’inquisition. Version TikTok. Des barbus en 4G, algorithme affûté, qui diffusent la peur et récoltent les vues. Chaque malheur est un sortilège, chaque femme libre une menace, chaque carnet non homologué par un cheikh devient un grimoire de sorcellerie.

La société ? Elle suit. Elle obéit. Elle like. Fatiguée, enragée, désorientée, elle accepte n’importe quel coupable. Pourvu qu’il soit faible, différent, silencieux.

Pendant ce temps-là, les vrais sorciers courent toujours. Ils ne portent pas de turban, mais des cravates. Ils ne vendent pas des fioles, mais des contrats publics. Ils ne lisent pas dans le marc de café, mais dans les budgets à siphonner. Eux, aucun djinn ne les dérange. Aucun enquêteur ne les voit. Pas même une petite caméra de surveillance pour la forme.

Et pendant que les caméras filment les sorcières imaginaires, l’APN, elle, dépoussière le bon vieux Code de la famille. Voté récemment avec la souplesse d’un cercueil en chêne, il nous rappelle gentiment que la femme reste mineure à vie. Elle ne peut s’opposer au remariage de son mari. Et pour divorcer ? Ah non, pas elle. L’homme, oui, en une phrase, une salive. Elle ? Elle n’a qu’à se taire.

Mais rassurez-vous, l’État veille. Il veille à ce que la femme reste à sa place, allongée dans le Code. Il veille à ce que la superstition remplace la science, que les islamistes gangrènent les institutions, qu’on ferme les frontières à la pensée et qu’on ouvre les prisons à ceux qui pensent trop. Diviser pour mieux régner. Entretenir l’obscurantisme pour mieux gérer la lumière. Et on y arrive. Les prémices d’une révolte grondent doucement : restrictions de libertés, interdictions de sortir du territoire, enfermements arbitraires. Et pour couronner le tout, on balance en guise de diversion l’éternelle grenade dégoupillée : l’identité. Celle du peuple, qu’on secoue à coups de lance historique, à chaque fois qu’on veut noyer un poisson pourri.

Bienvenue en Algérie, où l’on chasse les sorcières imaginaires pendant que les véritables injustices dansent en toute impunité – et en costume trois-pièces.

Zaim Gharnati

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Tebboune préside une réunion du Haut Conseil de sécurité

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Haut conseil de sécurité

Le président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé, mercredi, une réunion du Haut Conseil de sécurité, indique un communiqué de la Présidence de la République.

«Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, a présidé, ce jour, une réunion du Haut Conseil de sécurité», lit-on dans le communiqué.

APS

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