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Quand les olives tombent, la Kabylie se lève

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Récolte des olives en Kabylie
Récolte des olives en Kabylie. Crédit photo : DR

Il existe en Kabylie une saison qui n’est écrite dans aucun calendrier officiel, mais que tout le monde reconnaît immédiatement : la cueillette des olives.

Dès que les premières olives touchent le sol, un signal invisible traverse les villages, franchit les collines, descend les vallées.

C’est le moment où la Kabylie se lève, d’un même mouvement, comme un seul peuple.

Un peuple entier autour d’un même rituel

Pendant cette saison, c’est tout le village qui se mobilise.

Les champs se remplissent de silhouettes de tous âges :

les hommes, directement perchés dans les arbres, grimpant sans échelles avec une agilité incroyable, secouant les branches avec force et coupant parfois celles qui le nécessitaient pour faciliter la récolte et entretenir l’olivier ;

les femmes, droites et infatigables, étendant les draps, triant les olives, organisant le travail et chantant pour encourager tout le monde dès les premières heures du jour ;

les vieux, assis à l’ombre, gardiens de la mémoire, observant chaque geste et prodiguant des conseils que l’on respecte toujours ;

les enfants, insouciants, transformant les champs en terrain d’aventures ; les jeunes, fiers de renouer avec un héritage qu’aucune modernité ne parvient à effacer.

Les pièges aux oiseaux : les jeux d’enfance

Pour les enfants, l’hiver en Kabylie avait un autre charme.

Ils construisaient des pièges pour attraper les oiseaux de la montagne — imarga, ʿazzi, ijahmam — avec une ingéniosité qui ferait sourire aujourd’hui.

Un fil, une branche courbée, quelques grains de blé… et les voilà fiers comme des adultes quand le piège se refermait.

Les anciens les encourageaient, leur disant de continuer, d’en attraper encore un,

pour que toute la famille puisse y goûter le soir.

C’était un mélange de fierté, de complicité, et de bonheur simple.

Ce n’était pas la prise qui comptait, mais le rite, la participation, et la joie d’être ensemble dans les champs.

Les chants des femmes, l’écho du matin

À mesure que le soleil se levait derrière les crêtes, les voix des femmes commençaient à résonner.

Des chants puissants, réguliers, portés par l’air froid du matin.

C’étaient des chants de courage, de motivation, des mélodies qui donnaient de la force aux hommes dans les arbres et mettaient de la joie partout dans les champs.

La fumée des feux : la montagne vivante

Dans les champs, on voyait la fumée des petits feux.

On y chauffait du thé, on y grillait des galettes, on y réchauffait les mains engourdies.

Ces colonnes fines montaient lentement dans l’air frais du matin et rendaient la montagne vivante, habitée, humaine.

Le retour des ânes chargés d’olives

À la fin de la journée, quand les paniers débordaient et que la fatigue se mêlait à la satisfaction, arrivaient nos fidèles compagnons : les ânes

Ils avançaient lentement sur les sentiers, chargés de la récolte du jour.

Leur pas régulier accompagnait la descente vers le village, clôturant une journée de travail collectif.

Une nostalgie qui serre le cœur

Pour ceux qui vivent loin, cette saison est un souvenir qui ne vieillit pas.

Il suffit d’y penser pour revoir :

les collines humides, la lumière du matin, les chants qui résonnent, le bruit des olives qui tombent, l’odeur du bois brûlé, les rires, la fatigue heureuse.

La cueillette des olives, ce n’est pas seulement une récolte.

C’est la mémoire d’un peuple, un lien profond entre la terre et ceux qui l’aiment.

Et tant que l’olivier se tient debout, la Kabylie aussi se tiendra debout.

Aziz Slimani

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Dénonçant une «dérive institutionnelle» à l’APN : 42 députés saisissent la Cour constitutionnelle 

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APN

Quarante-deux députés ont déposé mercredi une nouvelle saisine auprès de la Cour constitutionnelle pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « violations systématiques » des droits parlementaires au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN). L’initiative est menée par le député Abdelouahab Yagoubi (MSP), qui signe là sa septième saisine.

Des députés se rebiffent ! C’est tellement rare dans cette Assemblée croupion que cela mérite qu’on s’y attarde. 42 élus ont décidé de mener la charge, Ils estiment que les blocages observés à l’APN ne relèvent plus du simple dysfonctionnement mais d’un « glissement institutionnel » remettant en cause l’équilibre des pouvoirs prévu par la Constitution de 2020.

Amendements rejetés et propositions gelées

Les députés reprochent au Bureau de l’Assemblée de rejeter des amendements pour des motifs de fond, alors que sa compétence devrait se limiter au contrôle formel. Ils dénoncent également le gel de plus de 60 propositions de loi, pourtant jugées recevables, et jamais transmises aux commissions compétentes, en violation du règlement intérieur et de la Constitution.

La saisine souligne que les commissions d’enquête parlementaires n’ont plus été créées depuis 2011, malgré plusieurs motions déposées depuis 2021. Neuf interpellations adressées au Gouvernement resteraient également en attente depuis des mois, voire des années, alors que la Constitution impose une transmission sous 48 heures et une réponse sous 30 jours.

Un acte présenté comme institutionnel, non politique

Pour Yagoubi, la démarche n’a « rien d’une manœuvre politique » mais relève du « devoir constitutionnel » face à la neutralisation des prérogatives législatives et de contrôle. Elle ravive le débat sur l’effectivité des réformes institutionnelles et le fonctionnement réel du pluralisme parlementaire.

Incertitude sur la réponse de la Cour

Reste à savoir si la Cour constitutionnelle acceptera d’examiner la requête. En septembre 2025, la juridiction, présidée par Leila Aslaoui, avait opposé une fin de non-recevoir à une saisine du groupe MSP concernant le report de l’ouverture de la session parlementaire.

Ce précédent alimente aujourd’hui les doutes quant à la capacité de la Cour à arbitrer des litiges internes à l’Assemblée. Il faut croire que cette Cour qui sert pour le pantouflage de grands serviteurs du système n’a jamais fait montre de quelque courage.

Pour les députés signataires, l’enjeu est de « replacer la Constitution au cœur du fonctionnement législatif » et de garantir un espace parlementaire où l’initiative et le contrôle puissent s’exercer pleinement.

Samia Naït Iqbal

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Sansalomania : une querelle qui n’a grandi personne

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Boualem Sansal
Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison, a été gracié il y a quelques jours.

Il y a dans cette affaire Sansal quelque chose d’étrangement familier : une querelle qui enfle, deux camps qui s’excitent, et au milieu un écrivain qui disparaît derrière son propre nom.

Depuis un an, la scène médiatique française rejoue la même pièce, comme si elle n’avait pas d’autre décor. Le Point n’est pas seul : une bonne partie de la presse parisienne, des matinales aux plateaux d’info en continu, s’est lancée dans une croisade qui tenait plus du réflexe pavlovien que d’une véritable défense de la littérature. On a présenté Sansal comme un symbole blessé, un martyr de la liberté, un étendard à redresser.

Le problème, c’est que personne n’a gagné cette guerre. Surtout pas le débat.

Quand on prend un peu de recul, quand on se place à la distance d’un passant qui regarde deux hommes s’empoigner sur un trottoir, on voit surtout le grotesque de la scène. Les sansalophiles crient à la liberté muselée, les sansalophobes hurlent à la trahison nationale, et chacun se convainc que son indignation est un acte politique. En vérité, ce sont deux réflexes jumeaux : la sacralisation d’un côté, la diabolisation de l’autre. Deux postures qui s’annulent, qui empêchent de penser, et qui transforment un écrivain – avec ses fulgurances, ses maladresses, ses excès – en simple prétexte.

Pendant un an, les médias français ont frappé fort, mais à côté. À force de vouloir fabriquer un héros, ils ont créé un punching-ball. À force de défendre la liberté d’expression, ils ont écrasé la complexité sous des mots trop grands. À force de chercher une victoire symbolique, ils ont perdu le sens même de la nuance. De l’autre côté de la Méditerranée, la riposte n’a pas été plus subtile : posture de fermeté, crispation patriotique, réponses sèches. Le tout pour aboutir, finalement, à une grâce discrète, glissée dans un couloir comme si l’on voulait réparer une maladresse en espérant que personne ne le remarque.

Tout cela pour ça.

Un an de bruit, de tribunes, de débats sans épaisseur, pour revenir exactement au point de départ. Sansal n’a pas changé. L’Algérie n’a pas changé. La France non plus. Seules les postures se sont épuisées. La vérité, c’est que cette Sansalomania ne dit presque rien de Boualem Sansal.

Elle dit tout de nous.

Elle dit notre incapacité à discuter sans nous enflammer, notre besoin compulsif de héros ou d’ennemis, et notre vertige devant la complexité. Elle dit une France médiatique qui transforme tout écrivain algérien un peu libre en trophée commode pour se rassurer sur sa propre vertu, encouragée par un ex-ministre de l’Intérieur qui a cru voir dans l’affaire Sansal l’occasion de rejouer la grande bataille morale qu’il n’avait jamais vraiment gagnée.

Et elle dit aussi l’autre réalité, plus gênante : une Algérie politique qui, au lieu d’ignorer un écrivain ouvertement critique envers le pays – ce qui aurait été la réaction la plus intelligente – a choisi la pire option, celle qui coûte cher et ne rapporte rien, en l’emprisonnant quelques mois comme on veut donner une leçon qu’on ne sait pas formuler. Un réflexe défensif, inutile, presque puéril, qui a surtout montré à quel point le pouvoir peut encore se piéger lui-même.

Elle dit enfin notre difficulté collective, de part et d’autre, à écouter ce qui dérange sans immédiatement brandir un drapeau, sans confondre critique et menace, ni désaccord et trahison.

Ce qui reste, quand la poussière retombe, c’est un sentiment de vacuité. Une querelle bruyante qui n’a grandi personne. Une bagarre de trottoir où ceux qui frappaient fort ne savaient plus très bien pourquoi. Et peut-être qu’il est temps – vraiment temps – de laisser tomber les poses, de ranger les armures, et de relire l’écrivain pour ce qu’il est : un auteur. Ni prophète. Ni paria. Simplement un écrivain qui écrit, qui se trompe parfois, qui éclaire parfois, mais qui mérite d’être lu autrement qu’au travers du vacarme de ses supporters et de ses ennemis.

Tout le reste n’était que bruit. Un bruit inutile, qui masquait le silence essentiel : celui de la littérature qu’on n’a presque pas entendue.

Zaim Gharnati

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Sous le ciel de Batna : laissez-vous porter par la plume de Hajer Bali

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La librairie Guerfi, en partenariat avec l’Institut IEMFC Marseille et les Éditions Barzakh, vous ouvre ses portes pour un voyage au cœur des mots et des mémoires.

 Rencontre littéraire et vente-dédicace avec l’écrivaine algérienne Hajer Bali, auteure du roman Partout le même ciel, œuvre vibrante où se mêlent amour, engagement et quête de liberté.

« La mémoire de nos sociétés a été entrecoupée de blancs », confie Hajer Bali. Et c’est dans ces silences, dans ces interstices du temps et de l’histoire, qu’elle construit un récit où l’intime rejoint l’universel, où les voix de la jeunesse et les échos du passé se répondent.

Ses personnages avancent à la lisière des ombres et des lumières, portant en eux les passions et les questions de notre monde. À travers eux, Hajer Bali fait naître un roman qui nous touche, nous relie, et nous invite à regarder le ciel partagé au-dessus de nos vies.

La rencontre sera animée par :

 Dr. Tarek Benzeroual – Université Batna 2

 Dr. Lina Leyla Abdelaziz – Université Batna 2

M. Redha Guerfi – Éditeur et libraire, Librairie Guerfi

Jeudi 20 novembre 2025

 14h00

 Librairie Guerfi, en face du Palais de justice – Batna

 Diffusion en direct sur les réseaux sociaux

Venez écouter Hajer Bali, laissez-vous emporter par sa plume, partagez un instant suspendu, sous le ciel de Batna, et repartez avec le souffle d’un roman qui fait vibrer la mémoire et le cœur.

Djamal Guettala 

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Nader Ayache : 10 ans d’exil et une grève de la faim pour son droit au séjour

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Nader Ayache

Arrivé en France depuis la Tunisie en 2015 pour ses études en cinéma, Nader Ayache, doctorant et réalisateur de films documentaires, vit aujourd’hui un exil paradoxal. Malgré dix années passées à construire sa vie en France — études, thèse, films, mariage et relations sociales — il se retrouve menacé d’expulsion.

Depuis le 8 novembre, Nader est en grève de la faim pour obtenir son titre de séjour. En 2019, il a reçu une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) et une Interdiction de Retour (IRTF). Depuis, sa vie est marquée par la précarité : impossibilité de travailler, logement instable, peur constante des contrôles et éloignement familial.

Malgré de nombreuses démarches légales — recours auprès de la préfecture, du tribunal et de la cour de Versailles — toutes ses demandes ont été rejetées, y compris le 6 novembre 2025. Face à ce refus, Nader dénonce un système administratif bureaucratique, humiliant et inhumain, où les OQTF sont délivrées à tout-va et la précarité des personnes sans papiers criminalisée.

Sa grève de la faim, inspirée des prisonniers en lutte, est un acte de résistance et de visibilité pour une souffrance que Nader décrit comme invisible depuis dix ans. Il conteste la décision du tribunal de Versailles devant le Conseil d’État, un processus qui pourrait durer 18 mois, et dépose parallèlement une demande d’admission exceptionnelle au séjour (AES). Tout refus entraînerait une OQTF plus sévère, synonyme d’un second déracinement.

Mobilisation devant le CNC

Nader a installé sa tente devant le Centre National du Cinéma (CNC) pour chercher le soutien du milieu du cinéma, son environnement professionnel. Une présence massive est nécessaire demain matin à 8h pour l’accompagner lors de cette première matinée.

Un collectif de soutien a été créé pour accompagner Nader. Une cagnotte en ligne a été lancée afin de financer le matériel nécessaire à son campement : tente d’hiver, sacs de couchage résistants et couvertures.

Djamal Guettala 

Pour soutenir Nader :

Cagnotte en ligne : https://www.cotizup.com/collectifsolidaireavecnader

Instagram : @solidariteavecnader – @nader.s.ayache

Photo/vidéo de la tente devant le CNC : https://www.instagram.com/p/DRIS4HTjr98/?igsh=MTRsM214Ym44dG8yaw==

Adresse e-mail : ayacheyouness0@gmail.com

N.B. : Nader Ayache, réalisateur tunisien, est le lauréat du prix du CNAP de la 34e édition 2023 du FIDMarseille pour son film La Renaissance.

Nader Ayache réclame aujourd’hui une réparation et sa régularisation immédiate, incarnant le combat de nombreuses personnes confrontées à des procédures administratives déshumanisantes et à l’injustice des OQTF.

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L’art pictural en évocation : « L’astronome » de Johannes Vermeer

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Pays-BasVermeer, Johannes, Musée du Louvre, Département des Peintures, RF 1983 28 - https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010064324 - https://collections.louvre.fr/CGU
L'Astronome. Crédit : collection du Louvre

L’art est un évocateur pour celui qui le regarde à travers des émotions et des références qu’il a accumulées. Sa connaissance et le plaisir suscité se satisfont d’un esprit inlassablement curieux durant une vie sans qu’il atteigne l’érudition.

Voici exposé la proposition au lecteur d’un exemple de chef-d’œuvre dans l’art pictural qui provoque une émotion humaine, justement auprès d’une personne non érudite comme moi (mais non complètement ignorante tout de même). 

Récemment un prêt du musée du Louvre au musée de Marseille avait réveillé mon esprit, celui d’un tableau du peintre hollandais Johannes Vermeer, L’astronome. Et voilà les éléments habituels qui se bousculent dans la  mémoire de celui qui cultive sa curiosité.

Il ne faut surtout pas être étonné qu’une évocation d’un tel événement suscite un article de ma part seulement après plusieurs mois. La pédagogie de la culture n’est pas dans l’événement en lui-même, l’art n’est pas une actualité mais une pérennité.  Abordons l’œuvre choisie par quelques portes d’entrée. 

Le basculement du monde en une œuvre iconique 

Prenons ensemble l’audioguide du musée (petit boîtier avec des enregistrements audio) et écoutons-le nous faire la présentation du célèbre tableau. 

L’œuvre du grand maître évoque le bouleversement copernicien et le nouveau regard de l’humanité sur les connaissances et la science, ceux des arts et de la compréhension de son milieu terrestre et du ciel. Ce moment est dans la suite logique des grandes aventures d’exploration et d’explosion des savoirs entre le 16ème et 17 ème siècle, période appelée La Renaissance (le nom est évocateur) qui fait sortir l’humanité des dogmes du moyen-âge. L’art en était également soumis.

Dans L’astronome il y a de toute évidence l’idée que la lumière du savoir éclaire le monde. C’est la traditionnelle allégorie du savoir qui illumine les esprits en les libérant des ténèbres que représente cette chambre sombre du tableau.

Regardez le tableau, que voit-on  en plus de cette chambre pénétrée par la lumière ? Un globe terrestre qui avait contredit ceux qui avaient cru que le monde se limitait au seul territoire  chrétien. C’est donc la vision nouvelle du monde terrestre dont la principale référence est bien entendu celle de Christophe Colomb.

Mais on y voit également une lunette astronomique, d’où le nom du tableau qui fait référence au personnage, L’Astronome. L’objet représente la nouvelle connaissance du ciel et la place du monde dans celui-ci.

Nous devinons tous la référence de Nicolas Copernic qui avait donné son nom à la révolution des savoirs. La terre n’était plus le centre du monde autour duquel tournait le soleil mais le contraire. Un véritable bouleversement pour l’humanité, nous avons dans ce tableau ses deux identifiants, la connaissance de la terre et celle du ciel. 

L’astronome de Johannes Vermeer ne pouvait donc être absent des représentations picturales  pour enseigner la période de la Renaissance, chevauchant les deux siècles. C’est l’apparition en cascade de l’âge d’or en Italie (où est apparue l’humanisme) de l’âge d’or de la Hollande, de l’Italie (où est apparu l’humanisme), de l’Espagne, de la France de François Premier et de quelques autres qui ont suivi. 

Le peintre est Hollandais, il naquit dans la ville de Delft et deviendra un marchand d’art, ce qui est cohérent avec son talent artistique même si cela n’a pas un lien direct obligatoire. Sa vie est au centre du bouleversement du monde par sa naissance en 1632 et sa mort en 1675.

Une histoire contemporaine chaotique

Johannes Vermeer ne trouvera jamais la grande notoriété de son vivant, c’est au XIX ème siècle seulement que son œuvre avait été « redécouverte ». Elle avait été réelle mais très limitée au territoire local jusqu’à se perdre dans l’oubli. 

Par sa nouvelle naissance c’est dans la Collection Rothschild au début du 20 ème siècle que nous retrouverons le tableau. Au cours de la seconde guerre mondiale, il avait connu le sort de nombreux chefs-d’œuvre de l’époque, soit le vol par le régime nazi. 

Dès la fin de la guerre, il fut retrouvé et restitué à la famille Rothschild qui le cédera à la France en 1983 au titre d’une dation (règlement de droits de succession par la cession d’une œuvre d’art).

Une contestation des contestataires

Revenons au début de l’histoire de l’œuvre. Johannes Vermeer s’était inscrit dans le mouvement baroque du siècle d’or de la peinture néerlandaise, nous l’avons déjà dit. Cette école est née d’un mouvement global en Europe qui voulait s’opposer à la Contre-réforme catholique qui, elle-même avait voulu restaurer le prestige de l’Église face à La Renaissance avant qu’il ne soit mis à mal (en tout cas très écorché) par le souffle des grandes découvertes de la réalité du monde, terrestre et cosmique, ainsi que des sciences et des technologies qui l’ont permis. 

Mais en même temps qu’elle voulait s’opposer à la Contre-Réforme, la peinture baroque avait néanmoins contesté l’école de la peinture de la Renaissance. Autrement dit, une contestation de ceux qui avaient eux-mêmes contesté l’art imposé. La peinture baroque veut émouvoir et impressionner le spectateur en supprimant toutes les rigidités de la peinture de la Renaissance (qui elle-même, nous l’avons dit, souhaitait briser les rigidités antérieures). 

Abandon des lignes droites au profit de celles courbées et des postures en tension, conformes à la réalité humaine. C’est l’être humain dans toute sa vérité qui est montré. La peinture baroque veut capturer les scènes sans exaltation et dévotion que suscitait la peinture doctrinaire des siècles précédents. Quoi de mieux que la représentation du quotidien de la vie et des sentiments humains pouvaient le faire ?

Johannes Vermeer n’était pas le seul représentant de ce mouvement artistique mais il en deviendra l’un des plus connus.

Le clair qui contraste avec le sombre

Il y a toujours une injustice lorsqu’on parle de la lumière traitée dans les œuvres des grands peintres. Interrogez les personnes autour de vous, beaucoup vous répondront que ce sont les impressionnistes qui ont été les premiers à faire de la couleur ce qui explose aux yeux. Une couleur due à la peinture à l’extérieur dont ils sont précurseurs, c’est vrai. 

Certes l’époque du Hollandais n’était pas encore aux peintures de la vie en plein air mais on ressent bien combien de nombreux artistes contemporains à Johannes Vermeer ont eu une envie d’un ailleurs, une soif de le découvrir à l’extérieur du carcan des dogmes antérieurs. Dans l’Astronome de de Vermeer, la lumière qui pénètre dans la pièce est ce qui éclaire mais également ce qui symbolise le chemin de la sortie par la fenêtre. 

J’avais toujours été fasciné, surtout par deux passages au Louvre, par la peinture de cette époque en majorité composée de noir et de blanc. Passionné mais en même temps interrogateur, comment un tableau en noir et blanc peut-il avoir une teinte si brillante ? 

La seule réponse que pouvait me donner mon esprit est que ces tableaux étaient recouverts d’un vernis qui les protégeait. Une réponse qui après tout n’est pas stupide mais qui s’est révélée fausse lorsque mes étudiants en École d’art m’avaient expliqué le phénomène (les braves petits !). 

C’était la technique du clair-obscur qui crée un contraste si appuyé du noir avec le blanc qui donne l’effet d’une teinture brillante. On attribue sa paternité aux peintres italiens Le Caravage, à l’Espagnol  Diego Velasquez et à bien d’autres.

Une incrustation dans l’image collective

Il faut rappeler que l’incrustation des œuvres d’art dans la mémoire collective prend souvent racine par des chemins tout à fait inattendus. Parfois même par ceux qui sont dénigrés par les érudits qui s’arrachent les cheveux de voir des œuvres célèbres reproduites dans des boîtes de biscuits, de chocolat ou des publicités. Le destin de Johannes Vermeer n’y échappe pas. 

Le chemin d’apprentissage indirect, contrairement à ce qui parait évident dans les esprits, n’est pas principalement celui des cours de dessin ou de peinture, comme on disait autrefois. C’est justement pour cette raison que l’histoire de l’art n’est enseignée que dans les niveaux supérieurs, du lycée ou de l’université, à l’âge où les esprits sont plus matures. 

Pour la sensibilisation à l’art des plus jeunes, la racine de la connaissance de ce tableau se trouve dans les illustrations des manuels scolaires des collégiens où apparaissent principalement ces chefs-d’œuvre. Quel autre tableau que celui de Johannes Vermeer pouvait mieux représenter l’extraordinaire bouleversement des savoirs scientifiques de l’époque concernée ?

Voilà ce qu’avait réveillé en moi ce prêt du célèbre tableau de Johannes Vermeer du musée du Louvre au musée de Marseille, une histoire et des sentiments provoqués par l’art. 

Boumediene Sid Lakhdar

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Reddition d’un terroriste dans le Sud algérien

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Terroriste sud algérien
Un terroriste s'est rendu aux autorités dans le sud algérien. Crédit photo : MDN

Au cours de la semaine du 12 au 18 novembre 2025, l’Armée nationale populaire a mené une série d’opérations qui confirment une évolution notable des défis sécuritaires dans le pays.

Si la menace terroriste continue de s’éroder, les réseaux criminels transfrontaliers et l’orpaillage illégal prennent une place grandissante dans les bilans de sécurité. Le fait marquant reste la reddition du terroriste Tibari Hafedh, alias « Gaâsaoui », qui s’est livré aux autorités militaires à Bordj Badji Mokhtar, dans la 6ᵉ région militaire, selon un communiqué du Ministère de la Défense. L’homme, armé d’un pistolet-mitrailleur Kalachnikov et muni de munitions, a mis fin à plusieurs années de cavale dans une zone longtemps considérée comme un refuge pour les groupes résiduels opérant au Sud.

En parallèle, les forces de sécurité ont arrêté huit éléments de soutien aux groupes terroristes lors d’interventions ciblées dans plusieurs wilayas. Ce chiffre confirme la persistance d’un environnement logistique encore actif, même si les capacités opérationnelles de ces groupes sont aujourd’hui très affaiblies.

Mais c’est surtout la lutte contre la criminalité organisée qui domine le rapport. En coordination avec différents services de sécurité, l’ANP a interpellé 27 trafiquants de drogue, saisi plus d’un quintal de kif traité, 1,4 kg de cocaïne et près de 967 000 comprimés psychotropes. Ces volumes illustrent le poids croissant des circuits de narcotrafic reliant l’Ouest algérien aux marchés régionaux, ainsi que la mutation des réseaux, désormais bien équipés et structurés.

Le Sud du pays a été le théâtre d’opérations particulièrement vastes. À Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar, In Guezzam, Illizi et Djanet, les forces armées ont arrêté 186 individus impliqués dans l’orpaillage illégal, un phénomène devenu endémique. Le matériel saisi — 27 véhicules, près de 300 générateurs, plus de 160 marteaux-piqueurs — atteste de l’industrialisation croissante de cette activité clandestine, qui mobilise des moyens logistiques lourds et d’importants flux humains.

Les opérations ont également permis d’arrêter 14 individus armés, de saisir des fusils-mitrailleurs, des Kalachnikovs, des fusils de chasse, ainsi que 27 440 litres de carburant et dix tonnes de denrées alimentaires destinées à la contrebande.

Enfin, sur le plan migratoire, les Gardes-côtes ont secouru 152 candidats à l’émigration clandestine et procédé à l’arrestation de 491 migrants irréguliers sur l’ensemble du territoire. L’ensemble du bilan illustre un paysage sécuritaire en pleine reconfiguration, où les trafics transfrontaliers et les flux migratoires prennent désormais le pas sur la menace terroriste traditionnelle.

Mourad Benyahia 

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Villeurbanne : Alain Ruscio présente « La première guerre d’Algérie »

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La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance 1830-1852

L’historien Alain Ruscio sera à Villeurbanne au Palais du Travail (2e étage, place Lazare Goujon) jeudi 20 novembre à partir de 18h pour présenter son ouvrage : La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance 1830-1852

« Quand on pense aux pays du Maghreb aujourd’hui on a surtout en tête la seconde guerre d Algérie (1954-1962) et ses suites. Mais on oublie souvent que la première guerre (1830-1852) a été encore plus meurtrière que la seconde. Et si on évoque parfois la prise d’Alger (5 juillet 1830), les enfumades des grottes du Dahra ordonnées par le maréchal Bugeaud ou la légende d’Abd-el-Kader, on ignore en général ce moment crucial où tout se met en place. L’historien apporte un éclairage sur deux décennies d’affrontements d’une intensité et d’une violence extrêmes, une période méconnue. »

Alain Ruscio a consacré l’essentiel de ses travaux à l’histoire coloniale. II est auteur d’une quinzaine d’ouvrages parmi lesquels : La Guerre française d’Indochine 1945-1954(Complexe, 1992), Le Credo de l’homme blanc regards coloniaux français XIXe-XXe siècles(Complexe, 1996, 2002), et aux éditions La Découverte Nostalgérie. L’interminable histoire de l’OAS (2015), Les Communistes et l’Algérie des origines à la guerre d’indépendance (2019) et La première guerre d’Algérie Une histoire de conquêtes et de résistance 1930-1852 (2024).

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Le Marocain Achraf Hakimi sacré Joueur africain de l’année 2025

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Ashraf Hakimi

Les CAF Awards 2025 ont, sans surprise, sacré Achraf Hakimi comme meilleur joueur africain de l’année ce mercredi. Le défenseur du PSG, qui a presque tout gagné en club, a été récompensé de sa saison exceptionnelle.

Plus globalement, le Maroc était à l’honneur avec, entre autres, les trophées de meilleurs jeunes de l’année qui sont revenus à Doha El Madani et Othmane Maamma. Ainsi que celui de la meilleure sélection pour les champions du monde U20 marocains.

Le peu de suspense qui entourait le nom du lauréat du Joueur africain de l’année 2025 a pris fin. Comme attendu, Achraf Hakimi a raflé la récompense au nez et à la barbe de Mohamed Salah et Victor Osimhen, les deux autres finalistes. La cérémonie des CAF Awards, organisée à Rabat, a donc finalement sacré le Marocain sur ses terres, à un mois de la CAN, lui qui avait déjà été finaliste des éditions 2023 et 2024. 

Il faut dire que la concurrence ne faisait pas le poids face à Hakimi cette année. Même si Mohamed Salah a terminé champion d’Angleterre avec Liverpool, en plus d’afficher des statistiques exceptionnelles (29 buts et 18 passes décisives en Premier League), avec les Reds, il s’est heurté à un mur en huitièmes de finale de la Ligue des champions. Le PSG d’Achraf Hakimi, justement. Le désormais nouveau Ballon d’Or africain a presque tout gagné en club. 

Champion de France, vainqueur de la Ligue des champions, finaliste de la Coupe du monde des clubs et vainqueur de la Supercoupe d’Europe, il a auréolé ce palmarès de statistiques impressionnantes pour un latéral droit. Il a fait valoir ses qualités offensives sous les ordres de Luis Enrique, avec quatre buts et six passes décisives en Ligue 1 et quasiment autant en Ligue des champions (quatre buts et cinq passes décisives). Il a surtout été décisif dans des matches très chauds, en marquant en demi-finale de la C1 contre Arsenal et en finale contre l’Inter Milan, en ouvrant le score.

Pendant toute l’année 2025, le capitaine de la sélection marocaine est resté performant, malgré la menace d’un procès pour viol, requis par le parquet de Nanterre en août dernier. Il avait déjà été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en mars 2023, après qu’une jeune femme l’avait accusé de l’avoir violée à son domicile.

Après le sacre de champion du monde de ses U20, le royaume chérifien a déjà une deuxième bonne raison de faire la fête grâce au football avec ce titre de Joueur africain de l’année. Même si, petite ombre au tableau, Hakimi est venu chercher son trophée sur une seule jambe. On l’a vu atterrir à Rabat avec une botte au pied, pour préserver sa cheville toujours blessée et tenter d’arriver le plus en forme possible à la CAN fin décembre… et tenter de donner une nouvelle bonne raison aux Marocains de faire la fête.

Chez les femmes, c’est une autre Marocaine qui a été sacrée Joueuse africaine de l’année. Ghizlane Chebbak, finaliste de la CAN féminine avec le Maroc, tournoi qu’elle a terminé en tant que meilleure buteuse. La capitaine de la sélection marocaine, qui a quitté le Championnat national et l’AS FAR en 2024 après avoir tout remporté au Maroc, évolue désormais du côté de l’Arabie Saoudite. Elle a signé cet été à Al-Hilal.

Le Maroc en force

Le Maroc était présent en force dans chaque catégorie de ces CAF Awards. Et dès le début de la cérémonie, deux Marocains ont été honorés : l’attaquante de l’AS FAR Doha El Madani et l’attaquant de Watford Othmane Maamma ont été sacrés meilleurs jeune joueuse et jeune joueur africains de l’année 2025. 

Côté sélection, c’est le Nigeria qui a logiquement remporté le trophée de meilleure sélection féminine, grâce à son succès à la CAN cet été, emmené par Rasheedat Ajibade, qui avait été élue meilleure joueuse du tournoi. Puisqu’il n’y avait pas de CAN chez les hommes en 2025, il a fallu aller chercher des exploits ailleurs. Mais il n’a pas fallu aller chercher bien loin : les U20 du Maroc ont été récompensés de leur sacre à la Coupe du monde, que le sélectionneur Mohamed Ouahbi est venu récupérer sur scène.

Le Pyramids FC à l’honneur

Le titre de meilleur club masculin de l’année revient au Pyramids FC, après son superbe parcours en Ligue des champions de la CAF qui l’a mené à sa première finale en éliminant les Orlando Pirates. Puis à son premier titre, avec une victoire finale contre le Mamelodi Sundowns. C’est d’ailleurs leur attaquant Fiston Mayele qui a été nommé joueur interclubs de l’année, auteur de neuf buts sur la compétition.

Chez les gardiens, la Nigériane Chiamaka Nnadozie a réalisé un triplé avec un nouveau titre de meilleure portière africaine, après ceux de 2023 et 2024. Tout juste transférée à Brighton, elle avait réalisé une très belle saison sous les couleurs du Paris FC, avec qui elle avait remporté la Coupe de France. Chez les hommes, c’est encore un Marocain, Yassine Bounou, qui a remporté le trophée de gardien de l’année. Il l’avait déjà reçu en 2023.

Côté entraîneurs, enfin, chez les hommes, qui d’autre que Bubista, qui a qualifié le Cap-Vert pour la première Coupe du monde de son histoire.

Le palmarès des CAF Awards 2024

Joueur de l’année

Achraf Hakimi

Joueuse de l’année

Ghizlane Chebbak

Entraîneur de l’année (Hommes)

Bubista (Cap-Vert)

Gardien de but de l’année

Yassine Bounou (Maroc / Al-Hilal)

Gardienne de but de l’année

Chiamaka Nnadozie (Nigeria / Brighton)

Jeune Joueur de l’année

Othmane Maamma (Maroc / Watford)

Jeune Joueuse de l’année

Doha El Madani (Maroc / AS FAR)

Équipe Nationale de l’année (Hommes)

Maroc U20

Équipe Nationale de l’année (Femmes)

Nigeria

RFI

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Cherif Mellal : 1036 jours de détention, 5e jour de grève de la faim

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Cherif Mellal

Cherif Mellal et Mohamed Tadjadit sont en grève de la faim depuis 5 jours. C’est l’ultime moyen qu’ils ont trouvé pour se dresser contre leur emprisonnement et l’arbitraire qui les frappe.

Me Fetta Sadat a rendu public le communiqué ci-dessous sur l’insoutenable arbitraire dans lequel est plongé depuis 34 mois l’ancien président de la JSK.

« 1036 jours de détention et cinquième grève de la faim : la justice doit enfin regarder le dossier Mellal.

Cela fait désormais 34 mois, soit 1036 jours que Chérif Mellal est privé de liberté.

Mille trente-six jours au cours desquels aucune des irrégularités signalées dans son dossier n’a été examinée, malgré leur gravité et malgré les voies de recours engagées.

Face à cette impasse judiciaire, et pour alerter sur l’inertie des institutions, Chérif Mellal a entamé une grève de la faim illimitée il y a trois jour.

Depuis sa mise en détention le 19 janvier 2023, c’est la cinquième fois qu’il met sa vie en danger pour faire entendre sa voix.

Ce seul fait devrait suffire à alerter l’institution judiciaire.

Depuis sa condamnation, Chérif Mellal n’a cessé de contester la procédure qui a conduit à son incarcération.

Deux plaintes successives pour faux et usage de faux ont été déposées, chacune accompagnée de pièces concrètes mettant en cause l’authenticité de documents essentiels, utilisés pour engager les poursuites.

Ces documents — dont la vérification est déterminante pour évaluer la régularité même du processus judiciaire — n’ont fait l’objet d’aucune expertise, aucune audition, aucune instruction. À deux reprises, les plaintes ont été classées sans suite, comme si leur contenu n’avait aucune portée juridique.

Or, lorsqu’une condamnation repose potentiellement sur des éléments falsifiés, l’obligation de réexaminer la procédure n’est pas une option : c’est une exigence absolue du droit à un procès équitable, garantie par la loi.

Il ne s’agit pas ici de discuter la peine en elle-même, mais de rappeler un principe fondamental : aucune condamnation ne peut subsister si les pièces qui l’ont fondée sont suspectes, contestées et jamais vérifiées.

Le refus d’examiner des éléments nouveaux, sérieux et circonstanciés constitue : une violation du droit de la défense, une atteinte à l’obligation d’impartialité et une rupture manifeste avec les principes de bonne administration de la justice.

Lorsque l’on refuse de regarder les preuves d’une possible falsification, ce n’est plus la décision judiciaire qui est protégée : c’est son dysfonctionnement qui est couvert.

Une grève de la faim n’est jamais une stratégie. C’est un acte ultime.

Le fait que Chérif Mellal en soit à sa cinquième grève de la faim révèle une situation anormale : un justiciable ne met pas sa vie en péril à cinq reprises si le droit lui est réellement accessible.

Sa santé, déjà fragilisée par ces renoncements alimentaires successifs, engage désormais la responsabilité pleine et entière des autorités judiciaires et pénitentiaires.

La demande de Chérif Mellal est simple, légitimée par le droit et par la raison : instruire les plaintes pour faux, expertiser les documents contestés, réévaluer sa condamnation à la lumière des irrégularités signalées.

La justice ne perd jamais de sa force lorsqu’elle corrige ses erreurs. Elle ne s’affaiblit que lorsqu’elle refuse de les regarder.

La vérité doit être établie. Le dossier doit être réexaminé, et Chérif Mellal mérite enfin d’être entendu et libéré.

Liberté pour Chérif Mellal.

Liberté pour toutes les consciences injustement détenues.

Me Fetta Sadat

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