26 avril 2025
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Tebboune promet un dialogue national et se défend de tout « autoritarisme »

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Tebboune face à la presse

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a réitéré son engagement à maintenir le caractère social de l’Etat et à ouvrir un dialogue national inclusif, souhaitant que ce dialogue serve les intérêts supérieurs du pays.

Lors de son entrevue périodique avec les médias, diffusée samedi soir sur les chaînes de télévision et de radio nationales, le président de la République a précisé qu’il s’adressait à l’opinion publique nationale à l’intérieur du pays et à l’étranger à travers un dialogue « ouvert et franc » sur l’actualité sociale, économique et politique.

Concernant l’actualité nationale, le président de la République a réitéré son engagement à maintenir le caractère social de l’Etat et à réaliser davantage d’acquis, notamment au profit des jeunes, qui sont « l’essence même du pays », et ce, « par fidélité aux chouhada de la Révolution de libération et à la Déclaration du 1er Novembre ».

A ce titre, le président de la République a réitéré son engagement à poursuivre l’augmentation progressive des salaires et de l’allocation chômage, saluant le sens élevé du patriotisme chez la jeune génération qui est « fière de son pays ».

« La valorisation des salaires se poursuivra en fonction de la situation économique du pays et dans des proportions raisonnables, sans déséquilibrer le budget de l’Etat », a-t-il expliqué.

A cette occasion, le président de la République a tenu à saluer « le retour de l’esprit patriotique chez les jeunes d’aujourd’hui, jaloux et fiers de leur pays, aussi bien à l’intérieur qu’à l’étranger ».

Les jeunes Algériens sont « fiers des produits de leur pays, reconnus pour leur qualité », a-t-il dit, ajoutant que c’est « une source de fierté et une preuve du patriotisme dont fait preuve la génération actuelle ».

« Nous vivons aujourd’hui dans une Algérie nouvelle. Le mérite ne revient pas seulement au président de la République ou au Gouvernement, mais aussi à toutes les Algériennes et à tous les Algériens », a-t-il soutenu.

Le président de la République a également réaffirmé son engagement à ouvrir un dialogue national fin 2025 ou début 2026, souhaitant que ce dialogue profite au pays.

Sur le choix de cette date, le président de la République a expliqué : « Je pense que d’ici là, nous aurons résolu presque tous les problèmes hérités et comblé toutes les lacunes, ce qui nous permettra de nous consacrer aux questions politiques inclusives », souhaitant que ce dialogue « profite au pays et non aux personnes ».

Saluant « l’évolution significative » du niveau de conscience collective, le président de la République a relevé que la majorité des jeunes universitaires avaient « la capacité d’analyser les événements.

L’Etat sanctionnera quiconque touche à la stabilité du pays

Le président de la République a, par ailleurs, affirmé que l’Etat sanctionnera quiconque touche à la stabilité du pays, à l’unité nationale et aux valeurs de la société algérienne sous couvert de « liberté d’expression ».

Il a précisé que « la liberté d’expression par la critique n’a jamais été interdite en Algérie, mais cela n’autorise pas de porter atteinte aux traditions et à la culture authentique de notre société », insistant sur « le rejet catégorique de tout ce qui est susceptible de toucher aux spécificités des différentes régions du pays et à l’unité nationale ».

En ce qui concerne les critiques adressées à l’Algérie sur la question de la liberté d’expression, le président de la République a affirmé que ces critiques visaient principalement à « déstabiliser le pays », soutenant que « quiconque emprunte cette voie est un agent et fait partie de la cinquième colonne ».

Evoquant la notion de démocratie, le président de la République a expliqué que « privilégier une opinion par rapport à une autre en se basant sur des principes biaisés serait injuste et contraire aux fondements et valeurs de notre société ».

L’Algérie « n’est pas un Etat totalitaire » comme certains tentent de le faire accroire sous couvert de « liberté d’expression », a insisté le président de la République, ajoutant que la société algérienne a « ses spécificités qu’il faut respecter ».

Le président de la République s’est en outre interrogé sur le deux poids deux mesures appliqué à la notion de liberté d’expression, en référence aux journalistes suspendus pour avoir parlé de la situation en Palestine.

« C’est ce qu’ils essaient de faire avec nous, mais ils ne nous feront pas taire », a-t-il assuré.

Le président de la République a, par ailleurs, affirmé que l’Etat était à pied d’œuvre pour généraliser la numérisation avant fin 2025, précisant que « les Etats modernes reposent sur des données exactes, avec une faible marge d’erreur ».

Concernant les relations algéro-françaises, le président de la République a affirmé que le contentieux entre l’Algérie et la France « a été créé de toutes pièces ».

« On garde comme unique point de repère, le Président Macron. Nous travaillons ensemble. Tous les problèmes doivent se régler soit avec lui ou avec la personne qu’il délègue, en l’occurrence son ministre des Affaires étrangères, à juste titre », a-t-il précisé.

« Le dossier est entre les mains de quelqu’un de très compétent qui a toute ma confiance, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères, M. Ahmed Attaf », a ajouté le président de la République.

Il a indiqué, en outre, que l’Algérie et la France « sont deux Etats indépendants : une puissance africaine et une puissance européenne et deux Présidents travaillant ensemble. Tout le reste ne nous concerne pas », a-t-il martelé.

APS

Abdelmadjid Tebboune : entre déclarations et réalité

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Tebboune

Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé, au cours de son intervention télévisée, que l’Algérie avait réalisé de grands progrès dans divers domaines, notamment la sécurité alimentaire et hydrique. Pourtant ces déclarations sont régulièrement rattrapées par les faits.

Il a mis en avant l’augmentation de la production agricole et les projets liés à la dessalement de l’eau de mer, à l’interconnexion des barrages, et à l’exploitation des nappes phréatiques. Cependant, plusieurs de ses promesses sont restées non tenues et des violations de l’État de droit sont à déplorer. Au-delà de la sécheresse qui touche quand même toute l’Afrique du Nord, l’eau reste une denrée rare dans plusieurs régions du pays.

Evidemment, Abdelmadjid Tebboune a promis que l’Algérie atteindrait l’autosuffisance dans la production de blé dur d’ici 2025, mais cette affirmation semble encore incertaine, compte tenu des difficultés persistantes dans le secteur agricole.

De même, bien que le président souligne la réduction de la dépendance du pays vis-à-vis de l’étranger et les «grands progrès» réalisés, les agriculteurs et investisseurs continuent de faire face à des obstacles structurels tels que des difficultés d’accès au financement, des réglementations bureaucratiques et un manque de soutien réel sur le terrain. L’écosystème de production, de stockage et de distribution est en butte à de sérieux problèmes d’organisation. Ces derniers témoignent de l’incapacité de l’État à mettre en œuvre efficacement ses politiques et à les déployer sur le terrain.

Concernant la filière laitière, M. Tebboune avait annoncé que l’autosuffisance serait atteinte «d’ici deux ans», grâce à un projet d’investissement à Adrar en partenariat avec des investisseurs qataris. Toutefois, les défis structurels (là encore) dans ce secteur – en particulier la rareté des ressources en eau et le manque d’infrastructures adaptées – remettent en cause cette promesse, alors que la dépendance aux importations de produits laitiers reste élevée.

Le chef de l’Etat a aussi fait part de ses efforts pour lutter contre la spéculation, mais les actions concrètes dans ce domaine semblent insuffisantes. Le secteur informel domine largement le commerce. Il en est même du marché de la devise dont les cambistes proposent leurs billets en pleine rue et à proximité des banques sans qu’aucune autorité publique n’y trouve à redire. Alors oui, il y a des condamnations… Bien que les sanctions soient sévères, allant jusqu’à 30 ans de prison, le phénomène de la spéculation continue de prospérer, notamment dans les zones urbaines où les prix des produits de première nécessité restent exorbitants, créant une pression sur les citoyens.

En matière de gestion de l’eau, M. Tebboune a évoqué des projets ambitieux de transfert d’eau entre barrages et d’exploitation des eaux souterraines. Cependant, ces projets, qui nécessitent des investissements colossaux et une gestion rigoureuse, se heurtent souvent à la lenteur administrative et à des retards dans leur mise en œuvre, menaçant de rendre ces initiatives inefficaces. L’État n’a toujours pas mis en place des mécanismes de suivi et de transparence suffisants pour garantir l’exécution correcte de ces projets.

Enfin, la promesse de renforcer l’État de droit et la lutte contre la corruption, un sujet qu’il a fréquemment abordé, reste également un vœu pieux. L’Algérie continue de faire face à de nombreuses violations des droits humains, à des atteintes flagrantes à la liberté de la presse et à la répression des voix dissidentes, comme en témoigne la persistance des arrestations de militants et journalistes, et l’absence de réformes judiciaires concrètes pour garantir l’indépendance de la justice.

Les quelque 240 détenus d’opinion qui croupissent dans les prisons arbitrairement sont là pour rappeler que les pratiques autoritaires et les violations des libertés fondamentales continuent de marquer la gouvernance actuelle.

En clair, Abdelmadjid Tebboune s’est offert tous les satisfécits qu’il pouvait. Cependant, malgré des déclarations sur de prétendues avancées majeures dans divers secteurs, les promesses de M. Tebboune ont souvent été suivies d’échecs ou de retards, tandis que les violations des principes fondamentaux de l’État de droit restent préoccupantes, mettant en lumière une déconnexion entre les discours politiques et la réalité vécue par les citoyens.

Yacine K.

Tebboune joue l’apaisement avec la France et rassure la communauté algérienne

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Tebboune

Lors de sa rencontre régulière avec la presse nationale, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, s’est exprimé sur les relations algéro-françaises, marquées ces derniers mois par des tensions et des incompréhensions.

Dans un discours résolument tourné vers l’apaisement, il a clarifié la situation en insistant sur l’importance du dialogue et de la coopération avec son homologue français, Emmanuel Macron, qu’il considère comme l’interlocuteur clé dans le règlement de cette crise diplomatique.

Un appel à la désescalade

L’heure est manifestement à la désescalade. Abdelmadjid Tebboune balaye les petites phrases vipérines de Bruno Retailleau et se recentre sur l’essentiel. Dans son intervention, il a tenu à dissiper toute idée d’une crise profonde et durable entre les deux nations. Il a affirmé que cette situation était « entièrement fabriquée », évitant ainsi de pointer du doigt un responsable en particulier. « Il y a eu un malentendu, mais Emmanuel Macron reste le président de la France, et tous les problèmes doivent être résolus avec lui ou avec la personne qu’il délègue, c’est-à-dire les ministres des Affaires étrangères », a-t-il expliqué.

Cette déclaration marque une volonté claire de relancer le dialogue et d’éviter toute escalade inutile. Il a également rappelé que le dossier des relations avec la France était entre de bonnes mains, faisant confiance au ministre algérien des Affaires étrangères pour mener à bien les discussions et parvenir à une issue favorable.

Deux nations indépendantes et partenaires

Insistant sur l’importance de la relation entre les deux pays, le chef de l’Etat a souligné que l’Algérie et la France sont deux puissances, l’une en Afrique et l’autre en Europe, et que les chefs d’État ont la responsabilité de travailler ensemble. « Tout le reste n’a aucune importance », a-t-il tranché, minimisant ainsi les polémiques récentes.

Il a également évoqué la position française sur la question du Sahara occidental, rappelant que la notion d’« autonomie » défendue aujourd’hui par certains était à l’origine une idée française. Cependant, il a tenu à préciser que les relations historiques entre la France et le Maroc ne posaient aucun problème à l’Algérie. « La France n’a jamais caché ses relations avec le Maroc, et cela ne nous a jamais dérangés, et cela ne nous dérange toujours pas », a-t-il affirmé avec sérénité.

Un message fort à la communauté algérienne en France

Abdelmadjid Tebboune a tenu à adresser un message de réassurance à la communauté algérienne vivant en France. « Nous sommes là et personne ne leur fera de mal », a-t-il soutenu avec fermeté, soulignant que leurs droits seront protégés. Il a toutefois rappelé l’importance du respect des lois du pays d’accueil, en écho aux déclarations d’Emmanuel Macron, qui avait lui aussi affirmé son respect pour ceux qui vivent en paix en France.

Par cette intervention, Abdelmadjid Tebboune cherche à ouvrir une nouvelle page dans les relations entre Alger et Paris, misant sur le dialogue et la coopération pour surmonter les différends récents. En recentrant le débat sur l’essentiel et en évitant les accusations, il pose ainsi les bases d’un rapprochement fondé sur le respect mutuel et les intérêts communs.

Samia Naït Iqbal

Tebboune : Macron est mon alter ego ! (Vidéo)

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Tebboune

La miniconférence de presse accordée par Abdelmadjid Tebboune à la télé algérienne laisse augurer une baisse sensible de tension entre la France et l’Algérie.

Est-ce le début de l’apaisement souhaité par tous entre nos deux pays ? Il faut l’espérer car il faut bien l’avouer ces chicanes qui frisent souvent l’infantilisme ne font qu’angoisser les citoyens d’en bas, de part et d’autre de la Méditerranée. 

De but en blanc, Tebboune fait de Macron son alter ego. Il faut, a-t-il dit, « savoir raison garder, nous avons d’excellentes relations, beaucoup d’amis (en France) qui aiment l’Algérie ». « Emmanuel Macron est mon alter ego, on a eu des moments de sirocco, des moments de froid mais c’est avec lui que je travaille », appuie-t-il.

« Pour ne pas tomber dans le brouhaha ni le capharnaüm politique là-bas (en France), je dirais seulement trois mots : nous on garde comme unique point de repère le président Macron », a asséné le chef de l’Etat algérien. « Il y a eu un moment d’incompréhension, mais il reste le président français et tous les problèmes doivent se régler avec lui ou avec la personne qu’il délègue, à savoir les ministres des Affaires étrangères entre eux », a-t-il poursuivi. Grand moment de communion donc en perspective !

Pour M. Tebboune, le contentieux actuel a été « créé de toutes pièces » mais désormais « il est entre de bonnes mains ». Il a cité notamment le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, « qui a toute ma confiance ». Plusieurs communiqués de son ministère ont décrit l’Algérie comme victime d’une cabale de « l’extrême droite française revancharde et haineuse ».

« On est face à deux Etats indépendants, une puissance européenne et une puissance africaine, et on a deux présidents qui travaillent ensemble, tout le reste ne nous concerne pas », a ajouté M. Tebboune.

Quid du cas Boualem Sansal ?

M. Macron a demandé fin février à M. Tebboune de « régler » le cas Sansal pour « rétablir la confiance » mutuelle, disant s’inquiéter pour la santé de l’intellectuel, atteint d’un cancer, pour lequel le Parquet de Dar El-Beida a requis 10 ans de prison ferme avec un verdict prévu jeudi prochain.

En déplacement à Bruxelles, le président français a dit jeudi 20 mars souhaiter « une issue rapide » et que l’écrivain « puisse retrouver la liberté ». « J’ai confiance dans le président Tebboune et sa clairvoyance pour savoir que tout ça (les accusations contre Sansal) n’est pas sérieux », a dit M. Macron.

Quand on sait que les moindres déclarations sont analysées au microscope électronique, la sortie de M. Tebboune laisse présager de meilleurs lendemains. Si tant est que de part et d’autre on cesse cette surenchère d’infantilisme et de bagarres de cours de récréation. La France et l’Algérie méritent mieux !

Nouvelle lune miel ou nième accalmie entre nos deux pays ? Wait end see. 

Kacem Madani

Le RCD alerte sur la crise politique et sociale

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Athmane Mazouz
Athmane Mazouz dénonce le pouvoir autoritaire qui gangrène l'Algérie

Le Secrétariat national du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) s’est réuni le vendredi 21 mars 2025 à son siège national à El-Biar, Alger.

Lors de cette rencontre mensuelle, le parti a dressé un bilan des actions menées sur le terrain et des conférences publiques animées par son président.

Ces événements, marqués par une forte mobilisation citoyenne, témoignent, selon le parti,  d’un regain d’intérêt pour le débat politique et la nécessité d’un dialogue ouvert sur la situation nationale et internationale.

Une crise sociale qui s’aggrave

Dans son analyse de la situation du pays, le RCD met en lumière la dégradation continue du pouvoir d’achat des Algériens. La flambée des prix et l’indisponibilité de certains produits alimentaires accentuent les difficultés des familles, notamment en ce mois de Ramadan..

Le parti dénonce l’instrumentalisation du prix de la banane dans les médias officiels, tentant de masquer une réalité bien plus préoccupante : le salaire minimum ne suffit même pas à couvrir les besoins alimentaires d’une famille moyenne pour une semaine.

Libertés en danger et verrouillage politique

Le RCD exprime également ses inquiétudes face à la répression politique et à la fermeture de l’espace médiatique. L’article 87 bis du code pénal, utilisé pour criminaliser l’opposition, demeure inchangé, tandis que des projets de loi restrictifs sur les partis et les associations restent d’actualité.

Le nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale interdit désormais aux députés de partager publiquement les documents liés aux débats parlementaires.

La récente déclaration du ministre de la Communication, Mohamed Meziane, annonçant la nécessité d’un « front médiatique » aligné sur la politique du régime, est perçue par le RCD comme une tentative supplémentaire d’étouffer toute voix dissidente.

« Le régime de Tebboune cherche à encadrer chaque aspect de la vie publique à travers des lois liberticides », souligne le parti, qui dénonce un climat politique marqué par la peur et l’absence de dialogue sincère avec les forces vives du pays.

Tensions diplomatiques : l’Algérie face à de nouveaux défis

Sur le plan international, le RCD observe avec inquiétude l’exacerbation des tensions entre l’Algérie et la France. Il condamne fermement les déclarations hostiles de certaines personnalités françaises, qui, sous couvert de critiques contre le régime algérien, adoptent des discours portant atteinte à l’image du pays et à son histoire.

Le parti met en garde contre les conséquences d’une rupture brutale des relations entre Alger et Paris, qui aurait un impact majeur sur les plans économique, diplomatique et humain.

« Il est crucial de s’interroger sur les bénéficiaires de cette escalade », affirme le RCD, soulignant la nécessité d’une gestion pragmatique des relations bilatérales. Le parti plaide ainsi pour une diplomatie souveraine et responsable, fondée sur le respect mutuel et les principes du droit international.

Soutien à Gaza et appel à l’engagement citoyen

Le RCD se dit également préoccupé par la recrudescence de la violence à Gaza et condamne la violation du cessez-le-feu, qui met en péril des milliers de vies innocentes.

Face à ces multiples crises, le parti réaffirme que « l’heure n’est ni à la résignation ni à la passivité ». Il appelle à un engagement collectif pour tracer la voie du renouveau et de l’espoir, mettant en avant la nécessité d’une action concertée pour sortir l’Algérie de l’impasse actuelle.

Samia Nait Iqbal

Invasion acridienne dans le sud : une situation maîtrisée, selon le ministre de l’Agriculture

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Lutte anti acridienne.

Intervenant en marge d’une cérémonie célébrant la Journée mondiale de l’eau, organisée, ce samedi, Youssef Cherfa, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a déclaré à l’APS  que l’apparition récente d’essaims de criquets pèlerins dans certaines zones frontalières du sud du pays ne représente aucune menace majeure et que la situation reste entièrement sous contrôle.

« Nous avons constaté la présence de quelques criquets dans certaines wilayas, mais il n’y a aucune situation alarmante à ce stade. La situation est sous contrôle », affirme le ministre.

Dans le cadre des efforts de lutte antiacridienne, le gouvernement a mis en place un programme de surveillance avancé, comprenant des opérations aériennes menées par des avions de Tassili Airlines et du ministère de la Défense nationale, ainsi que l’utilisation de drones pour un suivi en temps réel.

Des moyens conséquents déployés sur le terrain

Afin d’anticiper tout risque d’infestation, le ministère a renforcé ses capacités d’intervention en stockant plus de 1,2 million de litres de pesticides et en mobilisant tout le matériel nécessaire à une action rapide. Un escadron de drones spécialisés a d’ores et déjà été déployé pour surveiller les mouvements des essaims et permettre une réaction immédiate.

Le ministre a souligné que les autorités compétentes restent en état d’alerte permanent, notamment dans les régions les plus exposées comme Illizi, Ouargla, El Oued et Biskra.

Une coopération régionale pour endiguer la menace

Lors de sa réunion hebdomadaire de mercredi, le gouvernement a examiné la situation acridienne et adopté une série de mesures visant à renforcer le dispositif de prévention et d’intervention rapide. Un plan d’action a été activé en collaboration avec les pays voisins, afin d’assurer une lutte coordonnée contre ce fléau migratoire.

Un risque d’invasion dans 14 wilayas 

Malgré les mesures prises, l’Institut national de protection des végétaux (INPV) met en garde contre une possible invasion de criquets pèlerins dans 14 provinces, notamment en raison de vents forts du sud-est attendus dans les prochains jours. Ceux-ci pourraient favoriser le déplacement des essaims du sud de l’Atlas saharien vers les régions du centre, de l’est et du sud-est du pays.

Les wilayas potentiellement concernées sont Biskra, Ouargla, El Oued, Touggourt, El Menia, El Meghair, Djelfa, Laghouat, Ouled Djellal, Tébessa, Khenchela, Batna, Souk Ahras et M’Sila.

L’INPV invite les agriculteurs et la population à rester vigilants et à signaler immédiatement toute apparition d’essaims afin de permettre une intervention rapide et efficace.

La rédaction

Crise diplomatique algéro-française : l’indignation à géométrie variable de Yasmina Khadra 

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Yasmina Khadra

Dans une tribune publiée dans L’Humanité du 19 mars dernier, l’écrivain algérien Yasmina Khadra livre une analyse acerbe de la politique française vis-à-vis de l’Algérie, dénonçant ce qu’il considère comme une diversion orchestrée par le gouvernement français pour masquer ses propres échecs.

Selon Yasmina Khadra, Paris instrumentalise la relation avec Alger en désignant l’Algérie comme bouc émissaire, plutôt que de s’attaquer aux véritables problèmes qui préoccupent les Français.

Il fustige particulièrement les déclarations de certains responsables politiques,  ceux notamment de l’extrême droite et l’emballement médiatique, qu’il perçoit comme des manœuvres politiciennes dénuées de bon sens.

Toutefois, si Yasmina Khadra critique avec virulence la posture du gouvernement français, son regard sur la situation en Algérie est bien plus mesuré. Il exprime seulement une vague critique, teintée de nuances et de retenue, comme en témoigne ce passage extrait de sa tribune :

« De son côté, l’Algérie se doit de garder son calme et de ne pas aller sur le terrain miné sur lequel veulent l’attirer des carriéristes insolés, galvanisés par des chaînes info en quête d’audimat aux dépens de la forme et du fond, et surtout de la déontologie.

Les Français en Algérie sont bien accueillis dans toutes nos villes et villages. Ils n’ont qu’à toquer à n’importe quelle porte pour se sentir chez eux. Nous sommes, nous Algériens, un peuple généreux, hospitalier et xénophile. Nous essayons de trouver une voie, dans la tourmente de tous les jours, qui nous sortirait la tête de l’eau. Nous n’avons nul besoin de surenchérir ou de nous compliquer une existence déjà copieusement malmenée. »

Loin de la virulence qu’il réserve aux autorités françaises, l’écrivain adopte ici un ton plus apaisé lorsqu’il évoque la situation socio-politique en Algérie, mettant en avant la résilience du peuple plutôt qu’une critique explicite du régime.

Pourtant, le contexte algérien est marqué par une gestion politico-judiciaire de la vie publique et des restrictions croissantes des libertés individuelles.

Mais sur ce point, Yasmina Khadra se garde bien de commenter. Aucun mot sur l’emprisonnement de Boualem Sansal, aucune condamnation non plus. Pas plus d’ailleurs sur les dizaines de détenus d’opinion et le climat répressif qui étrangle le pays. Circulez il n’y a rien à voir !

On aurait tant aimé que cette plume talentueuse s’élève contre l’arbitraire.

Hélas on voit bien que son analyse de la crise franco-algérienne semble asymétrique : dénonciation frontale des dérives françaises, mais silence sur l’instrumentalisation politique de cette crise par le pouvoir algérien, qui n’hésite pas à exacerber le sentiment patriotique pour consolider son assise par une gestion autoritaire de la société.

Ce positionnement interroge sur la portée réelle du discours et les limites de l’engagement critique de l’auteur de l’ancien officier de l’armée algérienne devenu romancier à succès. 

Sofiane Ayache

L’économie mondiale en panne : un dérèglement temporaire ou une mutation irréversible ?

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Conteneurs
Image par Elchinator de Pixabay

Faut-il encore parler de « crise économique » quand le monde ne connaît plus de reprise Depuis longtemps on s’est habitué à voir l’économie comme une alternance de hauts et de bas, de prospérité et de récession. Mais aujourd’hui, ce modèle semble obsolète.

L’intelligence artificielle redéfinit le travail, le vieillissement des populations dans les économies dominantes transforme profondément les modèles de consommation et de production, et les dérèglements climatiques ne sont plus des chocs isolés, mais un nouveau facteur permanent de déstabilisation perturbant durablement les chaînes de production. Désormais, l’économie ne fonctionne plus en cycles, mais en perpétuelle adaptation à des mutations systémiques : c’est un changement de paradigme.

Sommes-nous entrés dans un monde où la croissance n’est plus qu’un mirage, où l’innovation profite davantage aux rentes qu’à la prospérité collective ? Face à ces bouleversements systémiques, l’État redevient le grand architecte de l’économie, redessinant de nouvelles règles du jeu puisque celles existantes sont devenues inopérantes pour de bon. Une seule certitude demeure : les vieux repères économiques ne tiennent plus.

Le grand dérèglement économique est-il une mutation permanente ?

Les cycles économiques traditionnels, fondés sur l’alternance de phases d’expansion, de surchauffe, de récession et de reprise, apparaissent de plus en plus obsolètes face à des transformations structurelles profondes. L’intelligence artificielle et l’automatisation bouleversent le facteur travail, entraînant une décorrélation entre croissance et emploi, un phénomène inédit dans l’histoire économique.

Par ailleurs, le vieillissement démographique, notamment en Europe, aux USA, en Chine, au Japon et dans le reste de l’Asie, modifie la structure de la demande en réduisant la consommation de biens durables et en réorientant l’économie vers les services aux seniors. Simultanément, les dérèglements climatiques introduisent des chocs asymétriques permanents, perturbant les chaînes de production et imposant une restructuration continue des infrastructures énergétiques et industrielles. Contrairement aux crises cycliques classiques, ces bouleversements ne sont pas temporaires mais s’inscrivent dans un horizon de long terme, modifiant en profondeur les dynamiques macroéconomiques.

L’ampleur des transformations en cours s’observe déjà à travers plusieurs tendances concrètes. Aux États-Unis, en Chine ou au Japon, la montée en puissance des robots et de l’intelligence artificielle dans de nombreux domaines et pour ne citer que l’industrie automobile (Tesla, Toyota, …) réduit l’élasticité emploi-croissance, rendant obsolètes les politiques traditionnelles de stimulation par l’emploi.

En parallèle, le vieillissement de la population, a provoqué un basculement vers une économie de services à la personne, à titre d’exemple ceci est illustré au Japon par la forte expansion des entreprises de soins aux seniors comme Nichii Gakkan.

De même, la fréquence croissante des catastrophes climatiques – ouragans aux États-Unis, sécheresses en Afrique et inondations en Asie et en Europe – entraîne une reconfiguration constante des chaînes logistiques. L’exemple du canal de Panama, où la baisse du niveau de l’eau force à limiter le trafic maritime, illustre bien la nécessité d’une adaptation structurelle continue face aux chocs climatiques.

Ces mutations confirment que l’économie mondiale ne suit plus des cycles de crise et de reprise, mais des transformations systémiques permanentes.

La stagnation économique est-elle notre avenir ?

Les transformations susmentionnées orientent l’économie vers un régime de croissance plus linéaire et stagnante, marqué par une tendance structurelle à la faible productivité et aux taux d’intérêt bas. L’hypothèse de stagnation séculaire, théorisée par Lawrence Summers, devient une réalité observable, où les politiques monétaires perdent de leur efficacité et où la relance de la demande par l’investissement productif se heurte aux rigidités structurelles du marché du travail et du capital.

De plus, l’émergence d’un capitalisme de plateformes et de la finance algorithmique génère une concentration extrême des richesses, favorisant des logiques de rente plutôt que d’innovation et limitant les effets redistributifs de la croissance. Dans ce contexte, les cycles économiques traditionnels sont remplacés par des dynamiques de long terme, où les marchés ne répondent plus aux mêmes impulsions cycliques qu’auparavant.

L’économie japonaise illustre parfaitement ce nouveau régime de faible croissance et de taux bas structurels : depuis les années 1990, malgré des politiques monétaires ultra-accommodantes – comme également observé depuis plus de dix ans en Europe – l’investissement privé peine à se traduire en productivité accrue.

Par ailleurs, l’essor du capitalisme de plateforme renforce les positions dominantes de quelques grandes entreprises. En Chine, Alibaba et Tencent concentrent des pans entiers de l’économie numérique, captant la majorité des flux de paiements, de commerce en ligne et de données, ce qui freine l’émergence de nouveaux acteurs innovants.

Dans la finance, l’essor du trading algorithmique amplifie les tendances spéculatives plutôt que l’investissement productif, comme en témoignent les mouvements erratiques sur les marchés boursiers déclenchés par les algorithmes à haute fréquence. De grands investisseurs préfèrent aujourd’hui la spéculation à l’investissement dans l’économie réelle. L’accumulation de ces facteurs déforme la logique classique des cycles économiques et installe un capitalisme plus centré sur la captation de valeur que sur la création de richesse.

Vers une économie sous pilotage permanent ?

Dès lors, l’économie mondiale semble évoluer vers un nouveau paradigme économique, où l’interventionnisme public devient une variable permanente pour gérer les transitions écologiques et technologiques. La nécessité d’une planification à long terme, notamment dans le cadre d’un Green New Deal permanent, impose un cadre où l’État joue un rôle central dans l’orientation des investissements et la stabilisation des déséquilibres.

Les politiques économiques ne cherchent plus seulement à moduler les cycles, mais à réorganiser en profondeur les structures productives pour répondre aux défis de la transformation numérique, du vieillissement et du climat. Ce basculement remet en cause les fondements mêmes de l’analyse économique classique et ouvre la voie à de nouvelles théories, davantage axées sur la soutenabilité et la régulation proactive des mutations en cours.

L’importance croissante de l’État se manifeste dans de nombreux pays à travers des plans d’investissement massifs. Aux États-Unis, l’Inflation Reduction Act (IRA) vise à réindustrialiser le pays en orientant les capitaux vers l’énergie et la relocalisation des semi-conducteurs. En Europe, le Green Deal impose une régulation forte pour transformer les infrastructures énergétiques et les transports, forçant les entreprises à intégrer la transition écologique dans leurs stratégies.

La Chine, quant à elle, adopte une approche dirigiste avec son plan « Made in China 2025 », qui vise à renforcer sa souveraineté technologique en réduisant sa dépendance aux technologies occidentales. Ces politiques marquent un tournant : plutôt que de simplement corriger les cycles, elles redessinent les structures économiques elles-mêmes. Dès lors, la macroéconomie classique, centrée sur l’ajustement conjoncturel, cède la place à une économie de transition permanente, nécessitant de nouveaux cadres théoriques pour penser la soutenabilité et la résilience face aux mutations en cours.

Quels choix stratégiques pour le Sud global ?

Une première voie consiste à accélérer l’industrialisation de préférence verte et la montée en gamme des chaînes de valeur. Au cœur de cette voie, l’industrialisation des biens intermédiaires, qui sont naturellement exemptés de contraintes de certification ou de normes imposées habituellement sur les marchés étrangers, constitue un levier clé de montée en gamme et de compétitivité.

Plutôt que de rester cantonnés à l’exportation de matières premières, les économies du sud doivent favoriser la transformation locale des ressources. Ce qui permet de créer des emplois qualifiés, d’augmenter la valeur ajoutée locale et de réduire la vulnérabilité aux fluctuations des prix des matières premières. 

Une seconde priorité stratégique pour le Sud global est de renforcer sa souveraineté technologique et son intégration dans l’économie numérique mondiale. À l’image de l’Inde, qui s’est imposée comme un acteur clé dans le développement de logiciels et de services informatiques, d’autres économies émergentes peuvent tirer parti de la révolution numérique, ce qui leur permettrait d’accélérer leur diversification économique, d’améliorer leur productivité et d’attirer des investissements étrangers. 

L’interventionnisme d’État est-il une arme à double tranchant ?

Alors que les grandes économies mondiales réhabilitent le rôle de l’État dans l’orientation économique, les pays du Sud global doivent trouver un équilibre entre interventionnisme stratégique et efficacité du marché. Un État stratège peut jouer un rôle déterminant en stimulant l’investissement dans les infrastructures, l’éducation et la recherche, autant de secteurs essentiels pour garantir une croissance soutenable à long terme. De même, une intervention ciblée permettrait de réduire les inégalités économiques et sociales grâce à des politiques publiques renforçant les mécanismes de protection sociale.

Le retour de l’interventionnisme présente aussi des risques majeurs. Une implication excessive de l’État peut conduire à une bureaucratie inefficace, une allocation sous-optimale des ressources et une corruption accrue, transformant les bonnes initiatives économiques en rentes pour des groupes restreints.

Loin d’un simple ajustement conjoncturel, l’économie mondiale traverse une mutation structurelle d’ampleur inédite. Le paradigme cyclique, longtemps considéré comme une loi immuable du capitalisme, s’efface au profit d’une transformation permanente où l’innovation, la démographie et le climat redessinent les dynamiques de croissance.

 Face à ces bouleversements, l’intervention de l’État s’impose non plus comme un instrument de stabilisation, mais comme un architecte de long terme, réorientant les investissements, encadrant les nouvelles formes de création de valeur et arbitrant les tensions entre souveraineté et ouverture économique. 

Mais ce retour du dirigisme n’est pas sans risque : un interventionnisme mal calibré pourrait étouffer l’initiative individuelle et rigidifier des économies déjà fragilisées par la concentration des richesses et l’érosion de la productivité. Dès lors, le véritable défi pour les économies du Sud comme du Nord n’est pas de choisir entre marché et État, mais d’inventer un modèle hybride, capable d’accompagner les transitions sans compromettre la dynamique entrepreneuriale. Si les anciennes certitudes s’effondrent, une chose demeure : seuls les pays qui sauront anticiper et adapter leurs structures aux nouvelles réalités du XXIᵉ siècle émergeront comme les gagnants de cette ère de recomposition économique.

Ould Amar Yahya, économiste, banquier et financier

Benjamin Stora avertit contre l’instrumentalisation de la crise diplomatique par la droite et l’extrême droite françaises

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Benjamin Stora
Benjamin Stora

Dans un entretien accordé au quotidien L’Humanité, l’historien Benjamin Stora revient sur la crise diplomatique actuelle entre la France et l’Algérie.

Membre d’une commission mixte franco-algérienne chargée d’examiner les questions mémorielles, il analyse les tensions récurrentes entre les deux pays et met en garde contre l’instrumentalisation politique de cette crise par la droite et l’extrême droite françaises.

Une crise diplomatique d’une rare intensité

Interrogé sur le caractère inédit de la situation, Benjamin Stora estime que le rappel de l’ambassadeur algérien en France, toujours non remplacé, est un fait sans précédent. Il souligne toutefois que les tensions entre Paris et Alger ne sont pas nouvelles et ont jalonné l’histoire des relations franco-algériennes depuis l’indépendance en 1962.

Benjamin Stora évoque notamment la crise de 1973, marquée par une vague de crimes racistes en France et un attentat contre le consulat algérien à Marseille, ainsi que le refroidissement diplomatique qui a suivi la visite de Valéry Giscard d’Estaing en 1975.

D’autres périodes de tensions sont également mentionnées, comme celles de 1992 après l’arrêt du processus électoral en Algérie ou encore de 2005, lorsque le vote d’une loi en France vantant les « aspects positifs » de la colonisation a torpillé un projet de traité d’amitié entre les deux pays.

L’instrumentalisation de la crise à des fins politiques

Benjamin Stora met en lumière l’exploitation de la question algérienne dans la politique intérieure française, particulièrement en période électorale. Il rappelle que Nicolas Sarkozy, lors de sa campagne de 2007, a récupéré la nostalgie de l’Algérie française pour séduire l’électorat du Front national.

Aujourd’hui, il voit en Bruno Retailleau l’héritier de cette stratégie, l’accusant de reprendre et radicaliser les thématiques de l’extrême droite, notamment sur l’immigration et la remise en cause de la décolonisation.

Il estime que cette instrumentalisation vise à effacer la frontière entre la droite républicaine et l’extrême droite, notamment en contestant l’accord franco-algérien de 1968, qui découle directement des accords d’Évian ayant mis fin à la guerre d’Algérie.

Une méconnaissance persistante des crimes coloniaux

L’historien déplore également le manque de connaissance du passé colonial français, malgré les avancées historiographiques des vingt dernières années. Il note que, bien que de jeunes chercheurs aient produit des travaux remarquables grâce à l’ouverture des archives, une partie de la classe politique continue à minimiser ou nier les crimes de la colonisation.

Il explique ce décalage par l’ancrage du nationalisme français dans l’histoire impériale, où l’Algérie occupait une place particulière en tant que territoire administrativement intégré à la France. Cette spécificité explique, selon lui, pourquoi la perte de l’Algérie a été vécue comme une crise nationale et pourquoi la colonisation n’a jamais fait l’objet d’un véritable examen de conscience en France.

Quelle issue pour la crise ?

Benjamin Stora conclut en appelant à la poursuite du travail mémoriel entamé ces dernières années. Il rappelle son rapport remis en 2021 au président Emmanuel Macron, dans lequel il recommandait des gestes symboliques pour reconnaître les crimes coloniaux, notamment l’assassinat d’Ali Boumendjel par l’armée française.

Il regrette la suspension des travaux de la commission mixte franco-algérienne d’historiens à cause des tensions diplomatiques, tout en insistant sur l’importance de maintenir un dialogue avec ses collègues algériens. Enfin, il affirme que, malgré les crises successives, les liens entre la France et l’Algérie restent profonds et ancrés dans une histoire commune qui ne saurait être effacée.

Ainsi, Benjamin Stora met en garde contre la tentation de faire de cette crise un enjeu électoraliste en France et insiste sur la nécessité d’un travail historique et mémoriel dépassionné pour apaiser les relations entre les deux pays.

Samia Naït Iqbal

L’inoubliable Djamal Menad s’est éteint

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Djamel Menad

Considéré comme l’une des légendes du football algérien, l’ancien international Djamel Menad est décédé, dans la  matinée de ce samedi, à l’âge de 65 ans,  après une bataille contre la maladie, selon sa famille.

Né le 22 juillet 1960 à El Bayadh, Menad a marqué l’histoire du football algérien, aussi bien avec la JS Kabylie en première division qu’avec l’équipe nationale, pour laquelle il est considéré comme le meilleur buteur de l’histoire.

 Djame Menad a remporté de nombreux titres nationaux et continentaux, dont la Coupe d’Afrique des clubs champions en 1981 et la Coupe d’Algérie en 1986. Il a également remporté le Championnat d’Algérie à cinq reprises. Il a également joué en Europe, notamment en France avec Nîmes et au Portugal avec Famalicão et Belenenses.

Un buteur racé 

Avec l’équipe nationale, il a marqué 25 buts en 81 sélections et a été l’un des artisans de la victoire des Verts à la Coupe d’Afrique des Nations 1990, où il a terminé meilleur buteur du tournoi. Il a également participé à la finale de la Coupe du monde de 1986 au Mexique, laissant une marque indélébile dans l’histoire du football algérien.

Lutte contre la maladie

Il y a plus d’un mois, Djamel Menad a été transféré à l’hôpital Saint-Pierre, en Belgique, pour y être soigné. Son transfert a été coordonné par la Présidence de la République. Cependant, malgré les soins prodigués, son état de santé s’est dégradé, nécessitant son retour en Algérie vendredi dernier pour des soins complémentaires.

La rédaction

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