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lundi 15 septembre 2025
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Listériose en France : 21 cas dont deux mortels après la consommation de fromages

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Fromage

Des fromages vendus en supermarché sont soupçonnés d’être à l’origine de 21 cas de listériose dont deux mortels. Sont mis en cause, des camemberts ou des bûches de chèvre, pourtant pasteurisés et fabriqués dans la Creuse. Une enquête est en cours.

Une fromagerie mise en cause

Les fromages au lait pasteurisé sortent tous d’une usine de la Creuse. La PME familiale avait déjà été contrainte à des rappels il y a deux mois sur la même ligne de production, aujourd’hui fermée. Contacté, le porte-parole de l’entreprise n’a souhaité communiquer que par téléphone. « En temps normal, on procède à une dizaine d’analyses de contrôle par semaine. Nous, aujourd’hui, nous en faisons 1 000. Donc nous avons multiplié par 100 le nombre de contrôles sur une ligne neuve. Les fromages qui sont fabriqués aujourd’hui sont sains pour la consommation par le public », assure Guillaume Albert, chargé de communication à la Fromagerie Chavegrand.

La fromagerie est la principale entreprise de la commune de Moison-Feyne (Creuse). Les habitants craignent des répercussions économiques. « C’est le seul employeur que nous avons dans le coin. C’est vrai que ce n’est pas facile. Mais il y a quand même deux morts », lance un passant. Le scandale sanitaire aurait pu être évité, selon les associations de consommateurs qui réclament plus de contrôle et de transparence.

Qui sont les victimes ?

« Il s’agit de onze femmes et dix hommes âgés de 34 à 95 ans, 18 d’entre eux ont plus de 65 ans », détaille aussi Santé publique France.

Qui sont les 21 personnes souffrant de listériose en raison, possiblement, de la consommation de fromages contaminés ? Ces cas, dont deux mortels, sont répartis sur presque tout le territoire français, selon un point sanitaire de Santé publique France, mercredi 13 août. « Les cas sont répartis sur l’ensemble du territoire à l’exception des Pays de la Loire », selon le communiqué.

« Il s’agit d’onze femmes et dix hommes âgés de 34 à 95 ans, 18 d’entre eux ont plus de 65 ans », rapporte Santé publique France. Parmi ces 21 personnes, « trois d’entre elles prenaient des traitements médicamenteux au long cours susceptibles de favoriser les infections digestives et toutes les autres présentaient des comorbidités connues comme facteurs de risque de listériose (cancers, diabète, des pathologies cardiaques ou un grand âge) ».

Les fromages commercialisés à l’international

« Les investigations menées par Santé publique France (…) ont conduit à identifier début août des éléments épidémiologiques et microbiologiques convergents, établissant un lien possible entre ces » 21 cas de listériose », dont 18 depuis juin, « et la consommation de fromages au lait pasteurisé produits par la société Chavegrand », indiquait mardi un communiqué commun de SpF et du ministère de l’Agriculture. Les fromages concernés, camemberts, crémeux, ou fromages de chèvre, entre autres, ont été commercialisés « jusqu’au 9 août 2025 » par la fromagerie sur « l’ensemble du territoire national », notamment en supermarchés, ainsi « qu’à l’international », toujours selon ce communiqué commun.

La listériose, provoquée par la Listeria monocytogenes, est la seconde cause de mortalité par intoxication alimentaire avec, en France, quelques dizaines de décès par an.

Avec Francetvinfo

Entre autres sources : https://rappel.conso.gouv.fr

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Tunisie : Hamma Hammami dénonce une répression « pire qu’à l’époque de Bourguiba et Ben Ali »

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Manifestations en Tunisie

À Tunis, la journée nationale de la femme, célébrée chaque 13 août depuis 1956, s’est transformée cette année en véritable journée de contestation. Au lieu des traditionnelles cérémonies officielles, militantes, syndicalistes, membres d’associations et représentants de partis progressistes se sont mobilisés sur l’avenue Habib Bourguiba, haut lieu symbolique des luttes sociales et politiques en Tunisie.

L’appel venait de Mousawat, branche féminine du Parti des travailleurs, qui souhaitait marquer cette date par un message clair : il ne s’agit plus de fêter, mais de résister face à la dégradation inquiétante des droits et des conditions de vie des Tunisiennes.

Le secrétaire général du Parti des travailleurs, Hamma Hammami, figure historique de l’opposition, a vivement dénoncé « une hausse sans précédent du nombre de prisonnières politiques, pire qu’à l’époque de Bourguiba et Ben Ali ».

Selon lui, les Tunisiennes sont aujourd’hui parmi les plus exposées au chômage, à la précarité, aux violences physiques et psychologiques, ainsi qu’aux féminicides. Hamma Hammami a appelé à une révision du Code du statut personnel de 1956, texte fondateur des droits civils des femmes tunisiennes, afin de renforcer et non d’amoindrir ces acquis. Il estime que le pays, sous la présidence de Kaïs Saïed, recule dans tous les domaines : libertés, droits économiques, justice sociale.

Dans un communiqué publié à l’occasion de cette mobilisation, Mousawat a dressé un constat sévère : après plus de cinq années de présidence Kaïs Saïed, la Tunisie fait face à une « crise globale », menaçant d’effondrement économique, d’explosion sociale et de divisions politiques profondes.

L’organisation accuse le pouvoir d’encourager ou de tolérer des campagnes rétrogrades visant à remettre en question des avancées historiques comme l’interdiction de la polygamie, les conditions du divorce, la garde des enfants et le droit à la pension alimentaire. La mobilisation ne s’est pas limitée au Parti des travailleurs. Un collectif large, rassemblant associations féministes, syndicats et partis progressistes, a publié un appel commun.

Pour ses signataires, le 13 août ne peut plus être une fête symbolique, mais doit devenir une « journée de lutte » contre la répression, les restrictions des libertés et la crise multidimensionnelle qui secoue le pays depuis le 25 juillet 2021. Dans un contexte où le pouvoir central concentre de plus en plus les décisions, les militantes redoutent un retour en arrière sur des droits acquis de haute lutte depuis près de sept décennies.

Mourad Benyahia

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Noëlle Lenoir persiste dans ses déclarations controversées sur les Algériens en France

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Noëlle Lenoir

La politique française Noëlle Lenoir, présidente de la commission de soutien à l’écrivain Boualem Sansal, est de nouveau au centre de la polémique après avoir maintenu ses propos jugés stigmatisants envers les Algériens vivant en France, malgré trois plaintes déposées contre elle.

Dans un communiqué publié mercredi, Noëlle Lenoir a précisé : « Il fallait bien comprendre le mot ‘milliers’ et non ‘millions’. Après cette rectification, je confirme ma position », sans présenter d’excuses aux Algériens résidant légalement en France. Ses propos antérieurs les qualifiaient, sans distinction, « d’éventuels terroristes capables de sortir un couteau dans le métro, à la gare ou dans la rue, ou de conduire une voiture pour renverser un groupe de personnes ».

Elle a affirmé ne viser qu’une « minorité soumise à des ordres d’expulsion » et qui, selon elle, représenterait « un danger terroriste imminent ». Ces allégations, largement relayées, ne reposent sur aucun chiffre officiel et ont été dénoncées comme racistes et incitant à la haine par plusieurs associations et observateurs.

Noëlle Lenoir a également signalé avoir reçu des menaces de mort, des insultes et des accusations à connotation antisémite et sexiste via les réseaux sociaux et par téléphone. Elle a déposé plainte et a été entendue par la police de Paris.

Cette affaire survient dans un contexte de tension diplomatique persistante entre l’Algérie et la France, exacerbée par les décisions récentes de Paris en matière de visas. Elle relance le débat sur la représentation médiatique des communautés immigrées et la frontière entre liberté d’expression et incitation à la haine.

Pour rappel, Noëlle Lenoir a été ministre des Affaires européennes entre 2002 et 2004 et continue d’exercer ses activités politiques et juridiques tout en présidant la commission de soutien à Boualem Sansal. Ses propos ont provoqué un tollé tant en France qu’en Algérie et ont suscité des appels à des actions judiciaires renforcées contre elle. SOS Racisme affirme qu’il déposera plainte contre Mme Lenoir pour injure publique.

Etrangement le comité de soutien à Boualem Sansal garde pour le moment le silence sur ces déclarations comminatoires de Mme Lenoir.

Mourad Benyahia 

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Alger, 1963 : Jacques Vergès et Richard Gibson sous l’œil de la CIA

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Vergès et Gibson

En 1963, Alger, fraîchement libérée de la colonisation, devient un carrefour politique et intellectuel majeur. Dans ce contexte bouillonnant, Jacques Vergès, avocat engagé et figure montante du paysage politique algérien, fonde la revue Révolution africaine. La publication attire militants, intellectuels et observateurs étrangers, et devient un lieu d’échanges et de débats sur l’avenir du pays.

Parmi ces visiteurs se trouve Richard Gibson, journaliste américain présenté comme sociologue. Sa présence intrigue : lorsqu’un photographe l’interroge en janvier 1963 sur ses activités, il répond simplement qu’il voyage. Mais selon Jean-Marie Boëglin, militant du FLN et homme de théâtre, Gibson aurait reçu une bourse pour mener une étude sociologique en Algérie. Ces éléments alimentent des soupçons sur ses intentions réelles.

Dix-huit mois plus tard, Jacques Vergès l’accuse publiquement de travailler pour la CIA, révélant une dimension de surveillance et d’influence étrangère dans la jeune Algérie indépendante. Cette affaire illustre l’attention portée par les services américains à la capitale et aux mouvements politiques locaux, ainsi que la complexité des relations entre militants, intellectuels et observateurs internationaux.

Le cas Vergès-Gibson montre comment Alger est devenue un point stratégique pour l’observation des mouvements de gauche et des réseaux internationaux. Les interactions, parfois cordiales, entre journalistes et militants se teintent rapidement de méfiance, reflétant la vigilance des autorités face aux influences extérieures.

Cette période met également en lumière le rôle ambigu de certains journalistes, évoluant à la frontière entre reportage et intelligence politique. Alger ne se limite plus à son rôle de capitale culturelle et politique ; elle devient un théâtre où chaque mouvement est scruté et analysé, et où la confiance est un enjeu fragile.

Les archives récentes, analysées par Patricia Neves, révèlent la profondeur de cette surveillance et l’omniprésence des services étrangers dans la vie intellectuelle et politique de l’Algérie naissante.

L’histoire de Vergès et Gibson rappelle combien la jeune nation a dû naviguer entre ambitions internes et pressions internationales, dans un contexte où chaque geste pouvait avoir des implications politiques ou diplomatiques.

Synthèse Djamal Guettala

Source : Patricia Neves, “Dans les nouvelles archives de la CIA – Alger, 1963 : Jacques Vergès dans un nid d’espions”, Mediapart, 13 août 2025.

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Expulsion de Nassera Dutour : l’ONU demande des explications à Alger

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Nassera Dutour.
Nassera Dutour expulsée d'Algérie

La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, a exprimé, dans un message publié sur X (ex-Twitter), sa « vive inquiétude » face au traitement réservé à Nassera Dutour, figure de la défense des droits humains en Algérie.

Selon la rapporteuse spéciale des Nations unies, la présidente de l’Association des familles de disparus en Algérie (ANFD) a été interrogée à son arrivée à l’aéroport d’Alger au sujet des activités de son organisation sur les disparitions forcées, avant d’être renvoyée en France « sans raison officielle ».

Mary Lawlor exhorte les autorités algériennes à « expliquer l’expulsion d’une défenseuse pacifique des droits humains », rappelant l’importance de protéger et de respecter le travail des militants engagés dans la défense des libertés fondamentales.

Nassera Dutour, installée en France, milite depuis les années 1990 pour faire la lumière sur le sort de milliers de disparus pendant la décennie noire. L’ANFD, qu’elle dirige, collecte témoignages et preuves, et plaide auprès des instances nationales et internationales pour que vérité et justice soient rendues aux familles.

Aucune réaction officielle n’a été communiquée par les autorités algériennes à ce stade. Toutefois, cet incident survient dans un contexte où les relations entre le pouvoir et certains acteurs de la société civile sont marquées par des tensions récurrentes, notamment autour de la question sensible des disparitions forcées, souvent perçue comme un sujet tabou dans le discours politique officiel.

Pour les observateurs, cette expulsion soulève une double interrogation : d’une part, sur le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie ; d’autre part, sur la capacité du pays à dialoguer sereinement autour de son passé récent. En choisissant d’empêcher l’entrée sur le territoire de cette militante, les autorités prennent le risque de renforcer la visibilité internationale de la cause qu’elle porte, tout en alimentant les critiques sur la situation des libertés publiques.

La rapporteuse spéciale des Nations unies a fait une visite en Algérie à l’issue de laquelle, elle a dressé un sévère constat sur les nombreuses violations des droits humains et libertés en Algérie. Un rapport qui avait suscité l’ire des autorités algériennes.

La rédaction

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Lola Giraud : « Dolorès Clayfree » et la cité masquée

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Lola Giraud 
Lola Giraud 

Dans ce roman Dolorès Clayfree de Lola Giraud, publié aux éditions Le Temps d’un Roman, l’univers est plongé dans une crise sanitaire mondiale qui dépasse largement la simple menace biologique.

Le « Tueur-Sourire », virus mystérieux et insidieux, ne se contente pas de fragiliser les corps : il efface les expressions humaines, annihile la communication non verbale, et par conséquent brise le tissu social qui nous relie les uns aux autres. Cette maladie étrange plonge la population dans un état de peur diffuse et d’obéissance résignée, où l’absence de sourire symbolise la perte de toute forme d’espoir ou de rébellion.

Au cœur de ce chaos, Dolorès Clayfree se distingue par son refus radical de cette résignation collective. Animée par un esprit combatif et une volonté farouche de préserver l’humanité dans sa complexité, elle s’engage dans une lutte nocturne, presque mythique, contre les « soldats » du virus. Ces figures monstrueuses, à la fois réelles et métaphoriques, incarnent les menaces invisibles qui asphyxient la société : la peur, la manipulation, la perte d’identité.

Sa rencontre avec H., surnommé le Hardi, ajoute une dimension fraternelle et stratégique à cette résistance. Ensemble, ils vont remonter la piste d’une vérité plus sombre encore : l’épidémie n’est pas un mal naturel, mais un outil de contrôle savamment entretenu par un mystérieux Ordre Mondial. Cette organisation utilise la peur comme arme pour soumettre les masses, révélant une dimension politique et dystopique à l’intrigue.

Le parcours de Dolorès est jalonné de rencontres aussi singulières que symboliques. Un chat philosophe à l’œil unique, qui pourrait incarner la sagesse et le regard critique ; une vieille femme pauvre mais lucide, figure d’expérience et de clairvoyance ; et une galerie de résistants dont la loyauté et les motivations restent ambiguës, ajoutent une richesse narrative et une profondeur morale au récit.

Ces personnages, à la fois réels et oniriques, accompagnent Dolorès dans un voyage qui oscille entre visions surréalistes, presque cauchemardesques, et un quotidien social déformé par la pandémie.

L’écriture de Lola Giraud se caractérise par une vivacité dynamique et une imaginaire foisonnante. Elle emprunte à la fois au conte – par sa simplicité apparente et sa portée universelle –, à la fable politique – par sa dimension allégorique et critique –, et au réalisme magique – par ses moments de distorsion du réel et ses ambiances nocturnes. Ce mélange de genres confère au roman une force particulière, qui transcende le simple récit de science-fiction pour interroger des problématiques contemporaines majeures : la perte des libertés, la standardisation des comportements humains, la tentation du contrôle total.

L’impact de Dolorès Clayfree réside avant tout dans sa remarquable capacité à transmuter une expérience collective profondément contemporaine — celle des confinements successifs, du port généralisé du masque, de la distanciation sociale imposée — en un récit qui dépasse la simple chronique pour atteindre une dimension mythique et épique.

Ce roman ne se contente pas de décrire ou de revivre ces moments de privation et d’isolement ; il les magnifie par une écriture teintée d’absurde et de poésie noire, qui crée un univers où la dure réalité se mêle au fantastique, où la peur diffuse devient une force presque tangible et menaçante.

Cette transformation du vécu commun en aventure épique invite le lecteur à une double réflexion profonde :

D’une part, le roman pousse à comprendre que les crises sanitaires, si brutales et déstabilisantes soient-elles, ne sont jamais de simples phénomènes naturels ou biologiques isolés. Elles s’inscrivent toujours dans des cadres sociaux, politiques et économiques qui influencent leur perception, leur gestion, et les conséquences qu’elles entraînent.

À travers l’allégorie du « Tueur-Sourire » et de l’Ordre Mondial qui instrumentalise la peur, Lola Giraud révèle comment les peurs collectives peuvent être manipulées, amplifiées, utilisées comme outils de contrôle social, de surveillance accrue et d’appauvrissement des libertés individuelles. Le roman pose ainsi un regard critique sur les mécanismes invisibles qui se déploient en temps de crise, invitant à ne jamais prendre pour acquise la neutralité ou la bienveillance des structures de pouvoir.

D’autre part, cette œuvre engage également une réflexion intime et éthique sur la place de chacun dans la résolution de ces crises. Entre la tentation naturelle de la passivité, du repli sur soi, et la possibilité d’un engagement actif — même modeste, même symbolique — se joue un combat pour la dignité et la liberté.

En suivant Dolorès Clayfree, héroïne qui refuse la résignation et choisit de se battre malgré les risques, le lecteur est invité à considérer le rôle de l’audace, de la curiosité, de la révolte et du courage dans la sauvegarde du lien social et de la liberté intérieure. Ce faisant, le roman refuse la figure du sauveur tout-puissant, préférant mettre en lumière la force des gestes individuels qui, cumulés, deviennent actes de résistance.

Ainsi, le texte s’adresse à la fois à l’intellect — en offrant une lecture allégorique et critique de notre époque — et au cœur, en mobilisant l’émotion et l’imaginaire pour rappeler que l’humanité se joue dans le refus de la peur comme mode de gouvernance.

Cette double démarche confère à Dolorès Clayfree une puissance évocatrice rare, qui résonne bien au-delà de la simple fiction pour questionner durablement notre rapport au pouvoir, à la liberté, et au rôle de chacun face aux crises collectives.

L’apport majeur de Dolorès Clayfree réside dans cette hybridation réussie entre critique sociale aiguë et récit fantastique vibrant. Le roman propose un imaginaire où la résistance ne se limite pas à la confrontation directe, mais passe aussi par l’audace, la curiosité, le refus de l’uniformité et de la peur imposée. Il redonne souffle à la figure du héros ordinaire, capable de prendre en main sa destinée malgré un contexte hostile.

Dolorès Clayfree est autant une épopée de survie qu’un manifeste poétique contre la peur et la soumission. Lola Giraud rappelle à travers cette œuvre que, même face aux menaces les plus oppressantes – qu’elles soient réelles, fabriquées ou instrumentalisées – l’arme la plus précieuse demeure la liberté intérieure. C’est cette liberté qui pousse à regarder le monde en face, à déjouer la fatalité et à préserver, envers et contre tout, la faculté de sourire.

Brahim Saci

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Smaïl Ferrah, l’aîné des Ferrah et figure marquante de la chanson chaouie

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Smaïl Farrah

Né à Oum El Bouaghi, dans la région des Aurès, Smaïl Ferrah est l’un des pionniers de la chanson d’expression chaouie moderne. Aîné d’une fratrie de musiciens, il s’est très tôt imposé comme une figure centrale de cette scène musicale en construction, à la fois par sa voix, son jeu d’instrumentiste et son engagement dans la défense de la langue et de la culture chaouies.

Dans les années 1980, il cofonde le groupe Les Berbères avec Djamel Sabri. Ce groupe marque un tournant dans la visibilité de la musique chaouie en Algérie. À une époque où les expressions amazighes sont encore largement marginalisées, Les Berbères osent chanter dans leur langue maternelle, dans un style mêlant tradition et rythmes contemporains. Le succès est immédiat au sein de la communauté chaouie, et la portée symbolique forte : il s’agit de revendiquer une identité par la musique, sans violence, mais avec détermination.

Après cette aventure collective, Smaïl Ferrah entame une carrière solo. Il enregistre Netta Dhamazouarou puis Amethna, deux albums qui confirment son approche musicale exigeante : des textes travaillés, des compositions soignées, et une richesse d’arrangements qui empruntent autant à la tradition qu’aux musiques actuelles (funk, rock, jazz).

Smail Ferrah est aussi un pédagogue musical, qui joue de plusieurs instruments à cordes (mandole, guitare, banjo) et transmet son savoir-faire à ses frères Mo et Hichem Ferrah, qu’il a largement inspirés et accompagnés. Il est l’aîné de cette fratrie musicale, et son influence dans la formation de leurs carrières est reconnue.

En 2003, il participe à un grand gala à Oum El Bouaghi en hommage au maître Aïssa Djermouni. Un moment fort, à la fois personnel et collectif, dans lequel il rend hommage à l’histoire musicale des Aurès.

Plus récemment, son album Thikli Dh Losayeth Seg Imokranen (Le message des sages ancêtres) confirme une volonté de transmission. À travers des chansons profondes comme Thikli n’Negh, Smail Ferrah parle d’identité, de mémoire, de continuité. Il s’adresse aux siens, mais aussi à la jeunesse, pour lui rappeler d’où elle vient.

Artiste discret, éloigné des projecteurs, Smail Ferrah continue d’œuvrer dans la durée, en dehors des circuits commerciaux, mais avec une exigence constante. Il reste aujourd’hui l’une des grandes voix des Aurès contemporains.

Djamal Guettala

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Pénurie de médicaments : le Parti des travailleurs alerte sur « une rareté mortelle » 

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Pénurie en médicaments

La disparition de nombreux médicaments des pharmacies est une bien terrible réalité tue par le pouvoir et ses relais. Ceux atteints d’un cancer par exemple en savent quelque chose. Le Parti des travailleurs tire la sonnette d’alarme.

Réuni le 13 août à Alger, le bureau politique du Parti des travailleurs (PT) a publié un communiqué alarmant, où la situation sanitaire nationale est décrite comme critique.

La formation conduite par Louisa Hanoune tire la sonnette d’alarme face à une « rareté mortelle » de médicaments dans les hôpitaux, y compris ceux destinés aux traitements anticancéreux, et accuse les autorités d’inaction malgré les avertissements répétés des professionnels.

Le PT rappelle que la Fédération nationale des pharmaciens avait, bien en amont, alerté sur les conséquences d’une rupture d’approvisionnement. Or, les autorités n’auraient pris aucune mesure corrective. Cette pénurie, qui touche aussi bien les hôpitaux publics que les cliniques privées, menace directement la continuité des traitements pour des milliers de patients atteints de maladies graves.

Pour le Parti des travailleurs, cette situation est aggravée par des décisions administratives : les procédures imposées par le ministère du Commerce extérieur aux opérations d’importation sont qualifiées de « bureaucratiques et étouffantes », au point de freiner non seulement l’accès aux médicaments mais aussi l’activité productive dans d’autres secteurs. Malgré les plaintes réitérées d’acteurs économiques, le gouvernement tarde à corriger le tir, au risque, prévient le PT, de provoquer des « conséquences fatales ».

Inquiétudes économiques et législatives

Le communiqué ne se limite pas à la santé. Il critique avec force le nouveau code des activités minières, perçu comme un danger stratégique : il mettrait en péril la principale ressource capable de protéger l’économie algérienne des fluctuations mondiales et d’un éventuel effondrement du prix du pétrole. Le parti appelle à son abrogation pure et simple, dénonçant un texte « bradant les richesses nationales ».

À cela s’ajoute la dénonciation des nouvelles taxes douanières américaines de 31 % sur toutes les importations, mesure qualifiée de « guerre économique » qui, même si les exportations algériennes vers les États-Unis restent limitées, aura selon le PT des effets indirects sur les prix des matières premières et des intrants importés par l’Algérie.

Alerte sociale et libertés publiques

Sur le plan sociopolitique, le PT exprime sa préoccupation face à la montée des « pratiques obscurantistes » de groupes autoproclamés « police des mœurs », et dénonce la complicité de certains responsables. Il appelle à ouvrir les champs politique et médiatique afin de permettre un débat national sur les défis intérieurs et extérieurs, jugeant l’« enfermement et la criminalisation » contraires aux intérêts du pays.

Dans le secteur éducatif, le parti réclame l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires contre six responsables syndicaux de l’enseignement à Oran, suspendus en pleine période estivale. Le PT estime que ces sanctions, prises contre des militants réclamant le respect des lois sur les droits syndicaux, relèvent d’une logique punitive et fragilisent la stabilité du système éducatif.

La santé comme ligne rouge

En insistant sur la crise des médicaments, le PT place la santé publique au centre de ses préoccupations et interpelle directement l’exécutif : lever les blocages administratifs et garantir l’approvisionnement sont désormais des impératifs vitaux. Le communiqué prévient qu’en cas d’inaction, l’Algérie devra assumer le coût humain d’une crise prévisible et évitable.

En toile de fond, cette alerte sanitaire se veut aussi un test politique : celui de la capacité du pouvoir à anticiper et à réagir dans un contexte où les vulnérabilités économiques, sociales et géopolitiques se multiplient.

La rédaction

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Tizi-Ouzou : le wali récupère le terrain du futur institut français, dans un climat de tension

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Terrain du CCF Tizi-Ouzou
Le wali récupère le terrain du CCF Tizi-Ouzou pour un autre projet immobilier

À Tizi-Ouzou, le projet de Centre culturel français, initié en 2012, a été définitivement enterré : le wali a repris possession du terrain qui devait l’accueillir, mettant ainsi un terme à des années de tergiversations et de non-dits politiques autour d’un projet qui aurait pourtant pu redonner aux lycéens et étudiants de la région un lieu de référence, riche en ressources culturelles, pédagogiques et scientifiques.

Profitant des tensions diplomatiques persistantes entre Alger et Paris, les autorités locales ont mis un terme à un dossier emblématique de la coopération culturelle entre les deux pays. Prévu sur le site de l’ancienne école primaire de l’Office français, construite en 1966 et ayant abrité par la suite l’antenne locale du Centre culturel français d’Alger fermée dans les années 1990, l’Institut français de Tizi-Ouzou devait devenir la sixième institution de référence  du réseau culturel français en Algérie. Il ne verra jamais le jour.

Le dossier traînait depuis plus d’une décennie. Sur le papier, l’édifice devait renaître à l’emplacement de l’ancienne antenne du Centre culturel français (CCF) d’Alger, fermé dans les années 1990 (en 1994) en pleine crise sécuritaire. 

Le projet, financé à hauteur d’un million d’euros par un partenariat entre le service culturel de l’ambassade de France et des chefs d’entreprise de la région, prévoyait un bâtiment modernisé conçu par un bureau d’étude local. Le projet qui devait donner lieu au  futur Institut français appelé à devenir la sixième antenne du réseau culturel français en Algérie visait à répondre à une forte demande en Kabylie, région d’où provient une grande partie du public fréquentant l’Institut français d’Alger.

Mais du côté algérien, le signal n’a jamais été donné. Les discussions menées depuis 2012 n’ont pas dépassé le stade des intentions. Selon la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, le refus officiel invoquait des “raisons sécuritaires”, quand d’autres sources évoquent un contentieux sur la propriété du terrain. En vrai, les autorités ne veulent plus de présence de la culture française en Kabylie. Pourtant, d’autres villes du pays ont, entretemps, vu l’ouverture de centres culturels français.

Un symbole de crispation

En reprenant le site, le wali de Tizi-Ouzou ne se contente pas de solder un vieux dossier administratif : il envoie un signal politique clair, au moment où les relations franco-algériennes se tendent à nouveau. Le geste s’inscrit dans un contexte où Alger limite les initiatives françaises en matière culturelle et éducative, et  économique malgré un partenariat historique dans la formation et l’enseignement du français.

Tizi-Ouzou ne rejoindra donc pas le cercle des Instituts français déjà implantés à Alger, Oran, Constantine, Annaba et Tlemcen. Et avec cette décision, c’est aussi la perspective d’un ancrage plus fort de la diplomatie culturelle française en Kabylie qui disparaît, au profit d’une logique de souveraineté assumée par les autorités algériennes.

Samia Naït Iqbal

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«Une famine se produit sous nos yeux»: 26 pays dénoncent la situation à Gaza

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Gaza plongée dans la famine.
Gaza plongée dans la famine par le gouvernement israélien.

La crise humanitaire dans la bande de Gaza, soumise depuis 22 mois à une campagne militaire d’Israël sans précédent, a atteint des « niveaux inimaginables », ont dénoncé, mardi 12 août, 26 pays dans un communiqué commun.  

« Une famine se produit sous nos yeux. Une action urgente est nécessaire pour stopper et inverser cette situation », ont déclaré les ministres des Affaires étrangères dans un communiqué commun.

Cette déclaration est signée par la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, et les ministres des Affaires étrangères de 17 États membres de l’Union européenne, dont la France, mais pas l’Allemagne.

Des divisions au sein de l’UE

Les Vingt-Sept se sont montrés particulièrement divisés sur l’attitude à adopter vis-à-vis d’Israël depuis le début de sa guerre à Gaza. 

Plusieurs pays, dont l’Allemagne, ont longtemps insisté sur le droit d’Israël à se défendre, dans le respect du droit international, tandis que d’autres, comme l’Espagne, dénoncent un « génocide » à l’encontre des Palestiniens de Gaza. Pourtant, ce n’est pas Israël qui est actuellement menacé d’extinction mais bien la population de Gaza. Berlin a toutefois amorcé un changement de cap majeur vendredi, en annonçant suspendre les exportations d’armes qu’Israël pourrait utiliser à Gaza. Cela suffira-t-il pour laver la conscience de l’Allemagne devant le drame humanitaire gazaoui ? Peu sûr.

Au sein même de la Commission, les lignes commencent, elles aussi, à bouger. Dans une interview donnée à Politico, sa vice-présidente Teresa Ribera a estimé que la situation à Gaza « ressemblait beaucoup » à un « génocide ».

La déclaration a été signée par les ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Australie, de la Belgique, du Canada, de Chypre, du Danemark, de l’Estonie, de la Finlande, de la Grèce, de l’Islande, de l’Irlande, d’Italie, du Japon, de la Lituanie, Lettonie, du Luxembourg, de Malte, des Pays-Bas, de la Norvège, du Portugal, de la Slovaquie, de la Slovénie, de l’Espagne, de la Suède, de la Suisse et le Royaume-Uni.

Intensification des bombardements israéliens

La Défense civile à Gaza a fait état d’une intensification des bombardements israéliens sur la ville de Gaza ces derniers jours et annoncé la mort de 24 Palestiniens mardi à travers le territoire palestinien ravagé par plus de 22 mois de guerre.

« Le bombardement est extrêmement intense depuis deux jours. A chaque frappe, le sol tremble. Il y a des martyrs sous les décombres que personne ne peut atteindre car les tirs n’ont pas cessé », a témoigné Majed al-Hossary, un habitant de Zeitoun.

 Le chef de l’armée israélienne a « approuvé » le nouveau plan des opérations militaires « à venir à Gaza », indique un communiqué de l’armée publié mercredi.

« Le chef d’état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, a tenu aujourd’hui (mercredi) une discussion au cours de laquelle il a approuvé le cadre principal du plan opérationnel de l’armée dans la bande de Gaza », selon le texte qui ne donne cependant aucune précision sur le calendrier.

Benjamin Netanyahu avait affirmé dimanche qu’Israël contrôlait militairement « 70 à 75% » de la bande de Gaza et qu’il restait à prendre la ville de Gaza ainsi que des secteurs du centre du territoire palestinien.

Face à une crise humanitaire d’une ampleur inédite, un front diplomatique large exhorte Israël à lever les obstacles à l’action des ONG internationales à Gaza.

Drame humanitaire sans précédent au Proche-Orient

Les souffrances humanitaires dans la bande de Gaza ont atteint, selon 29 partenaires internationaux, « des niveaux inimaginables ». Dans une déclaration conjointe, les signataires alertent sur la propagation de la famine et la nécessité d’une action « urgente » pour inverser la tendance. « L’espace humanitaire doit être protégé et l’aide ne doit jamais être instrumentalisée à des fins politiques », souligne le texte.

Le communiqué met en garde contre les nouvelles exigences restrictives d’enregistrement imposées aux ONG internationales opérant dans les territoires palestiniens occupés. Celles-ci, préviennent les ministres et responsables signataires, pourraient contraindre certaines organisations « essentielles » à cesser leurs activités du jour au lendemain, aggravant encore une situation déjà critique.

Les 29 partenaires demandent instamment au gouvernement israélien « d’accorder une autorisation à toutes les livraisons d’aide des ONG internationales et de lever tous les obstacles qui empêchent des acteurs humanitaires essentiels d’intervenir ». Ils réclament la mise en place de mesures « immédiates, permanentes et concrètes » pour permettre un accès « à grande échelle et en toute sécurité » des Nations Unies, des ONG et de l’ensemble des partenaires humanitaires.

Le texte précise que tous les points de passage et les routes doivent être ouverts afin de permettre l’entrée massive de vivres, de produits nutritifs, d’abris, de carburant, d’eau potable, de médicaments et d’équipements médicaux. Les signataires rappellent également que « la force létale ne saurait être utilisée sur les sites de distribution » et que la protection des civils, des travailleurs humanitaires et des personnels de santé est une obligation.

Avec AFP/RFI

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