24 novembre 2024
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Le dialogue national aura lieu fin 2025 début 2026, selon Tebboune

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Tebboune

Abdelmadjid Tebboune a affirmé, lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias nationaux, que le dialogue national qu’il a annoncé précédemment aura lieu fin 2025 début 2026.

Dans des extraits de cette entrevue, qui sera diffusée samedi soir à partir de 21 heures sur les chaînes de la Télévision et de la Radio nationales, le président de la République a indiqué que le dialogue national qu’il a annoncé précédemment « aura lieu fin 2025 début 2026 », insistant sur la nécessité de « préparer ce dialogue ».

Il a en outre précisé que l’annonce de la composition du nouveau Gouvernement « interviendra avant la fin de l’année en cours ». « Nous recherchons les meilleures et plus hautes compétences du pays », a-t-il dit.

S’agissant de la révision de la loi sur les partis politiques, le président de la République a assuré que « les partis politiques seront associés » à cette révision.

Concernant la hausse des prix du café, le président de la République a précisé que « l’Etat a pris à sa charge la différence de prix à travers le Trésor afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens modestes », réaffirmant son engagement à continuer à soutenir cette catégorie et à ne pas l’abandonner.

Le président de la République a, par ailleurs, estimé que l’éradication de la contrebande « passe par la création de zones franches entre l’Algérie et les pays voisins frères ».

APS

Ligue 1 Mobilis : les résultats partiels de la 3e journée

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MCO ASO

Résultats partiels et classement, à l’issue des matchs de la 3e journée du championnat de Ligue 1 Mobilis disputés vendredi, devant se poursuivre dimanche.

Vendredi, 4 octobre :

– Olympique Akbou – JS Saoura ((2-1)

– ES Sétif – NC Magra (0-0)

– MC Oran – ASO Chlef (0-0)

Dimanche, 6 octobre :

– Paradou AC – JS Kabylie (16h00)

– CS Constantine – MC Alger (16h00 – Huis clos)

– USM Khenchela – ES Mostaganem (16h00)

– US Biskra – CR Belouizdad (17h45)

– USM Alger – MC El-Bayadh (18h).

Francophonie : l’organisation s’agrandit

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Sommet de la francophonie
Personne pour écouter Macron au sommet de la francophonie

Le XIXe sommet de la Francophonie est terminé. Après Villers-Cotterêts vendredi, les membres de l’OIF étaient réunis ce samedi 5 octobre sous la nef du Grand Palais, à Paris. État des lieux de l’organisation et tables rondes le matin. Entretiens bilatéraux aussi, concernant l’Afrique notamment. Puis un huis clos l’après-midi sans le président Félix Tshisekedi.

L’Organisation internationale de la Francophonie s’agrandit. Deux nouveaux pays et trois régions font leur entrée au sein de l’OIF. C’est le cas notamment de l’Angola, qui devient observateur, tandis que le Ghana de son côté change de statut et devient membre à part entière. L’institution passe ainsi de 88 à 93 États et gouvernements.

Dans le détail, les autres nouveaux arrivants sont le Chili, l’État allemand de la Sarre, la Nouvelle-Écosse et la Polynésie française. « Notre organisation modernisée a su prouver qu’elle gagnait chaque jour en attractivité et influence », a souligné Louise Mushikiwabo lors de son discours de clôture.

Mais dans la résolution finale (pdf) de ce XIXe sommet de la Francophonie, le premier en France depuis 33 ans, les chefs d’État et de gouvernement évoquent plusieurs situations de crise, et notamment en Afrique.

Concernant l’est de la RDC, les dirigeants disent ainsi condamner fermement les violations du droit national, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du pays. Ils condamnent également « tous les groupes armés opérant en RDC et tout soutien extérieur apporté à ces groupes ». Or justement, Félix Tshisekedi a boycotté le huis clos des dirigeants ce samedi.

La crise dans l’est de la RDC provoque un mini-incident diplomatique

Le président de la République démocratique du Congo n’a pas apprécié qu’Emmanuel Macron ne mentionne pas le conflit dans l’est de la RDC la veille lors de son discours à Villers-Cotterêts, au moment où il évoquait les crises que traverse le monde. M. Tshisekedi n’a pas non plus participé au déjeuner offert par Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de l’OIF, samedi midi.

« Qu’il n’y ait pas malentendu. Hier, je l’ai dit moi-même, je n’ai été que parcellaire dans les citations. Il y a beaucoup de crises, de tensions, de guerres que je n’ai pas citées », a réagi ce samedi soir Emmanuel Macron en conférence de presse. Et le président français d’ajouter : « Il n’y a pas de double standard dans la diplomatie de la France. »

« Nous encourageons très clairement la RDC et le Rwanda à parvenir à un accord dans le cadre de la médiation angolaise, et l’OIF doit jouer un rôle en soutien des efforts régionaux à ce titre, et je l’ai dit successivement au président Tshisekedi et au président Kagame. Pour ce qui est de la France, nous avons toujours été clairs et je l’ai redit à l’un à l’autre, nous appelons au retrait du M23 et des troupes rwandaises. Nous appelons aussi à procéder au démantèlement des FDLR et de tous les groupes armés en RDC, et à l’arrêt des discours de haine ».

« Nous appelons aussi à un processus politique avec le M23 et toutes les composantes politiques pour permettre justement un chemin de paix et le retour plein et entier de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC », a conclu le chef de l’État français.

En marge du sommet dans la matinée, la discussion en tête-à-tête entre MM. Macron et Paul Kagame, président du Rwanda, a duré une heure. La veille, le président français s’était entretenu sur le même format avec M. Tshisekedi. Deux rencontres séparées consacrées à la situation dans l’est de la RDC.

Emmanuel Macron entretenant de bons rapports avec les deux présidents, il a tenté, à l’occasion de ce sommet, d’utiliser cette carte pour favoriser la poursuite des discussions engagées dans le processus de Luanda, discussions qui ont récemment subi un coup d’arrêt.

L’objectif de l’Élysée est dans un premier temps d’aboutir « à une rencontre entre les deux présidents dans le meilleur délai possible et sous médiation angolaise », confiait-on à l’Élysée ce samedi. Une idée qui ne séduisait pas vraiment les autorités rwandaises : « Une rencontre entre les deux présidents, si c’est pour une photo, ça n’a aucun intérêt », expliquait à RFI Olivier Nduhungirehe, le ministre rwandais des Affaires étrangères.

Rfi

Quelques réponses de Tebboune aux questions des journalistes

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Tebboune
Tebboune s'écoute parler.

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que l’Algérie était engagée sur la voie du changement positif, en poursuivant sa marche avec détermination vers des perspectives prometteuses, avec pour objectif de réaliser le rêve des chouhada, pour un Etat algérien démocratique en mesure de défendre sa souveraineté et de protéger ses citoyens.

Lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias nationaux, diffusée samedi soir sur les chaînes de la Télévision et de la Radio nationales, le président de la République a exprimé sa volonté de remplir ses engagements envers le peuple algérien en «protégeant notre pays et notre indépendance et en défendant les personnes vulnérables», indiquant que le pays «est engagé sur la voie du changement positif et poursuivra sa marche».

«Notre objectif est de réaliser le rêve des chouhada pour un Etat algérien démocratique en mesure de défendre sa liberté et de protéger ses citoyens», a-t-il soutenu, soulignant que «l’Algérie est sur la bonne voie et que beaucoup d’efforts nous attendent pour permettre au citoyen algérien de vivre dans la dignité».

A ce propos, il a mis en garde contre  «les lobbies qui tentent de déstabiliser le pays et de semer le chaos», ajoutant que «l’époque de la Issaba (bande) est révolue bien qu’il existe toujours ses résidus», mais que l’Etat «combattra ces lobbies sans relâche».

Et de poursuivre que «les tentatives de déstabiliser l’Algérie existent encore mais nous sommes à l’affut pour y faire face grâce à la force de l’Armée nationale populaire (ANP) et aux mécanismes de contrôle et à la numérisation mis en place par l’Etat algérien».

Dans ce contexte, le président de la République a annoncé que le processus de numérisation définitive de tous les secteurs doit être achevé avant fin 2024, et ce, dans le cadre des «efforts d’édification de l’Etat algérien moderne», malgré l’opposition de certaines parties habituées à agir dans l’ombre, relevant que «la bureaucratie demeure un phénomène de sous-développement qu’il faut éradiquer».

En vue d’immuniser l’Algérie des ingérences étrangères et de contrecarrer les tentatives visant à semer la fitna parmi les enfants du peuple algérien, le président de la République a assuré qu’un dialogue national sérieux sera instauré «fin 2025 début 2026, soit après la révision des lois relatives aux organes de l’Etat moderne», à l’instar des codes communal et de wilaya, en sus de la loi relative aux partis politiques, qu’il s’est engagé à mettre en place en concertation avec les partis.

Le président de la République a évoqué les résultats préliminaires de la dernière élection présidentielle, annonçant «des investigations à ce sujet, dont les résultats seront rendus publics dès leur achèvement».

Au volet social, le président de la République a réaffirmé que l’Etat «n’abandonnera pas le citoyen», et ce, dans le cadre de la préservation de son caractère social, rappelant son engagement à renforcer le pouvoir d’achat des citoyens en vue de préserver leur dignité, à travers la lutte contre l’inflation, le renforcement de la production nationale et la poursuite de l’augmentation des salaires et des allocations, en sus du traitement du dossier du logement.

Sur le plan économique, le président de la République a estimé que «la construction d’une économie nationale solide et la protection de l’Algérie face aux fluctuations mondiales figurent parmi les priorités», mettant en avant l’importance de la production locale des produits de large consommation.

Et de souligner que l’Algérie a réussi à «atteindre 80 % d’autosuffisance dans la production de blé dur», ce qui signifie qu’elle «est capable d’atteindre 100 %».

Ainsi, Il a affirmé que le phénomène de la contrebande, nuisible à l’économie nationale, «doit cesser, car l’Algérie compte créer des zones franches avec les pays voisins frères».

En réponse à une question concernant l’organisation des BRICS, le président de la République a déclaré : «pour le moment, nous n’envisageons pas d’adhérer à cette organisation et notre intérêt se porte sur l’adhésion à la Banque des BRICS, qui est tout aussi importante que la Banque mondiale.»

Concernant l’accord d’association avec l’Union européenne (UE), le président de la République a révélé qu’il sera révisé «à partir de 2025», soulignant que cette révision, désormais «nécessaire», sera menée «avec souplesse et dans un esprit amical sans entrer en conflit avec l’UE».

Sur le plan international, le président de la République a plaidé pour une «réforme approfondie» du système des Nations Unies et du Conseil de sécurité ainsi que de l’usage du droit de veto, soulignant la nécessité de conférer à l’Assemblée générale de l’ONU «plus de pouvoir».

Il a, à ce propos, exprimé son regret face à l’absence du droit international, où l’on assiste à la loi du plus fort.

S’agissant de la position de la France soutenant «le prétendu +plan d’autonomie+» au Sahara occidental, le président de la République a affirmé que le soutien de la France au Makhzen pour s’emparer du Sahara occidental «n’est pas nouveau, et même l’idée du soi-disant +plan d’autonomie+ est française et pas marocaine».

Il a, par ailleurs, fait observer que la décision du retrait de l’ambassadeur d’Algérie à Paris n’a aucune relation avec la visite qui était programmée en France, réaffirmant que l’Algérie «n’ira pas à Canossa».

Le président de la République a rappelé la position de l’Etat algérien qui «réclame la vérité historique et exige une reconnaissance des massacres commis par le colonialisme français en Algérie».

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a qualifié les appels de certaines parties françaises à la révision de l’accord de 1968 concernant la circulation et le séjour des Algériens en France de «slogan politique» d’une minorité extrémiste qui voue une haine à l’Algérie.

Evoquant les relations solides entre l’Algérie et la Russie, le président de la République a indiqué que «ce sont des relations d’amitié et d’intérêts mutuels, caractérisées par des liens profonds et historiques».

Sur les nombreux messages de félicitations qu’il a reçus suite à sa réélection pour un second mandat, le président de la République a affirmé que «cela témoigne de la réputation internationale de l’Algérie et de la place qu’elle occupe parmi les nations».

APS

Macron en faveur de l’arrêt des livraisons d’armes à Israël utilisées à Gaza

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Beyrouth

Le président français Emmanuel Macron se prononce pour la première fois pour l’arrêt des livraisons d’armes à Israël utilisées à Gaza. Après plus de 41000 morts, Emmanuel Macron se réveille pour seulement se prononcer contre la livraison d’armes sans avancer d’agenda.

Bien entendu, l’information est à prendre avec prudence. Là encore, Emmanuel Macron n’a pas parlé des armes utilisées contre le Liban.

Israël a poursuivi ses bombardements dans le sud de Beyrouth dans la nuit de vendredi 4 à samedi 5 octobre. De leur côté, les troupes du mouvement chiite libanais Hezbollah affirment affronter l’armée israélienne à la frontière dans le sud du pays.

Le mouvement libanais Hezbollah a affirmé être engagé dans des affrontements directs avec des troupes israéliennes à la frontière libanaise dans le sud du pays.

Alors qu’Israël avait demandé aux forces de l’ONU dans le pays de déplacer certaines positions, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a annoncé qu’elle les maintiendrait. Cette demande augure une intervention terrestre plus importante de l’armée israélienne sur le territoire libanais.

 Une série d’explosions a été entendue tôt samedi dans la banlieue sud de Beyrouth, après que l’armée israélienne a émis des ordres d’évacuation pour certains secteurs. D’après le service libanais de gestion des catastrophes, plus d’un millier de personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens au Liban depuis le 23 septembre.

Plus de 200 000 ressortissants libanais et syriens ont déjà franchi la frontière syrienne pour fuir les bombardements israéliens sur le Liban, selon le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés.

lusieurs centaines de personnes ont défilé à Paris, Lyon, Toulouse et Strasbourg samedi pour marquer leur « solidarité avec les peuples palestinien et libanais », ont constaté des journalistes de l’AFP. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes dans le cortège parisien qui a rallié la place de la République à celle de Clichy, aux cris de « Palestine vivra, Palestine vaincra ». En tête de cortège, plusieurs figures politiques de l’extrême gauche, notamment les Insoumis Jean-Luc Mélenchon, Manon Aubry, Thomas Portes ou encore Louis Boyard.

Un millier de personnes ont également défilé à Lyon, selon la préfecture. Parmi elles, Jérôme Faÿnel, président du Collectif 69 de soutien au peuple palestinien. Pour lui, c’est l’occasion de dénoncer l’anniversaire, lundi « d’un an de brutalité inouïe ».

La rédaction/RFI

5 octobre 1988, « un chahut de gamins » !

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5 occtobre 1988,
5 occtobre 1988, l'armée réprime dans le sang le soulèvement

Beaucoup de jeunes ont oublié ce que fut ce soulèvement pour la liberté. 500 Algériens sont morts sous la répression et des dizaines d’autres en gardent toujours des séquelles.

D’emblée, je dois préciser que si ce combat avait commencé en Kabylie bien avant le 5 octobre, ce qui est une réalité, je ne me positionnerais pas sur ce terrain.

L’Algérie s’était enfin libérée de sa léthargie dans laguelle la terreur du FLN et de son armée l’avait plongée.

C’était un moment terrible pour les hommes et femmes courageux mais aussi un grand moment d’honneur.

Le régime militaire avait été tétanisé par le soulèvement populaire qu’il ne pouvait concevoir avec la croyance de son pouvoir absolu.

C’est la raison pour laquelle un abruti dont l’abyssale déclaration restera mémorable. Un simple chahut de gamins avait -il dit. Je ne me souviens pas de son nom ni de sa fonction, mais de la bêtise de ce crétin.

En ce 5 octobre, je rends hommage à ce mouvement et ses héros qui ont tout fait pour redonner l’honneur à ce pays qui était sous le joug d’une terrible tyrannie.

Merci à la Kabylie comme à toute la jeunesse algérienne de cette époque.

Certains savent combien j’ai été critique et sévère contre le Hirak,

Personne ne lui demandait de porter les armes, ce que je suis absolument incapable de faire.

Mais au moins de ne pas salir la mémoire du 5 octobre par un cirque clownesque de danses et de youyous dans les rues.

L’esprit du 5 octobre est en nous, un jour il reviendra.

Le chahut des gamins aura cette fois-ci une puissance autrement plus explosive.

Les hommes courageux du 5 octobre n’ont pas à rougir de leur échec. Ce fut une grande victoire de la lutte pour la démocratie.

Un jour, le chahut de gamins n’ira pas se faire entendre en chansons et slogans.

Boumediene Sid Lakhdar

« Tudert-iw » (Histoire de ma vie) de Fadhma Ath Mansour Amrouche

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"Tudert-iw" (Histoire de ma vie) de Fadhma Ath Mansour Amrouche
Couverture Tudart iw Fnle

L’inestimable « Histoire de ma vie » de Fadhma Ath Mansour Amrouche, traduit vers la langue kabyle par Ahmed Aït Bachir sous le titre Tudert-iw a été édité par Koukou éditions. L’ouvrage sera disponible en libraire dès ce samedi.

  • Les éditions Koukou viennent de mettre sur le marché une publication qui rejouira les lecteurs. Elle est le fruit d’un patient travail de traduction au cordeau mené avec passion et savoir subtilepar Ahmed Ait Bachir.

Ci-dessous, la nouvelle préface de Tassadit Yacine (également traduite en kabyle).

Le vœu des enfants de Fadhma (Lebghi n Arraw n Fadhma)

La réédition du livre de Fadhma At Mansour Amrouche, mère de Jean et de Taos , Histoire de ma vie (Maspéro, 1967), tombe à poings nommés dans une Algérie en souffrance de son histoire, et dans une Kabylie traversée par un trouble politique et social inédit, gagnée notamment par ce mal être abyssal qui pousse ses enfants à se suicider, à fuir leur pays au risque de se noyer en mer faute d’enracinement et d’espoir en Algérie. Une terre qui, pourtant, a su survivre dans les conditions les plus difficiles de l’histoire.

Il est évident que ce malaise est inhérent à l’Algérie et aux pays récemment décolonisés d’Afrique brisés, traumatisés, désorientés à la recherche d’un modèle de vie, d’une autonomie réelle aussi bien économique que culturelle. Libérés de l’ancienne puissance coloniale et en quête d’ouverture sur le vaste monde, sur un univers « développé » réel et imaginaire, ils se sentent floués comme dirait Franz Fanon autant par les anciens colonisateurs que par les dirigeants de leurs pays. Autrefois dominants, les premiers avaient tendance à imposer leur empreinte idéologique, leurs modes de vie et de penser. C’est dans cette vision de l’entre-deux importée par une colonisation qui, sous prétexte d’apporter la civilisation, imposa son pattern.

La Kabylie, « une société à économie patriarcale »

Lorsqu’on évoque actuellement la Kabylie, on pense aux régions de montagne demeurées -par magie- berbérophones alors que tamurt l-leqbayel « el qbail , en arabe », désigne ce vaste espace – parlant le berbère / amazigh pour beaucoup- qui s’étend depuis les portes d’Alger jusqu’aux Kroumirs, en Tunisie (Nouschi ), à l’est et jusqu’aux portes du Sahara, à l’Ouest, depuis les montagnes de Blida, Beni Salah, l’Ouarsenis, puis les Aït Snacen pour atteindre le Rif. Réduire cet espace aux événements de 1871 , semble erroné. Une conscience culturelle « ethnique » « homogène » ayant des références spécifiques naîtra, selon moi, à partir de 1871, à partir d’une féroce répression qui frappera de plein fouet cette région et sera à l’origine de cette conscience de soi. Pour s’être insurgés collectivement (hommes, femmes, enfants) contre la domination coloniale, les Kabyles ont été punis doublement comme « nationalistes » et comme groupement ethnique.

A femme exceptionnelle, conduite exceptionnelle

Différentes batailles et autres affronts subis par les populations des montagnes accrochées à leurs valeurs et surtout à leur honneur ont commencé relativement tôt ; on n’évoque que les derniers épisodes : 1857 et 1871. Le colonisateur a aussi compris ce qui caractérise le fondement de la population kabyle à savoir sa culture, ses lois et ses fondements anthropologiques (l’honneur, lherma, ccaraf).

En dehors de la guerre, du combat réel qui conduit à l’élimination physique de l’autre, de son corps, il s’ensuit un autre, celui qui procède de l’ordre symbolique : la représentation de l’homme au niveau de son capital de l’honneur… La colonisation a joué sur la dévirilisation du masculin au point où il est parvenu à lui faire croire qu’il ne peut plus défendre son groupe et surtout ses femmes. Il est en quelque sorte déchu de son « hominité » en perdant les emblèmes de la virilité (tirrugza, en kabyle).

Le déclin du monde kabyle au XIXe siècle a donc permis l’émergence de phénomènes nouveaux qui n’avaient pas cours du moins officiellement dans la société du XVIIIe siècle. A partir de la deuxième moitié et surtout de la fin du XIXeme, la rencontre de deux systèmes antagoniques produit des comportements nouveaux. Les dominés, les femmes vont profiter de ces interstices pour un changement social ou pour défendre des intérêts personnels ou familiaux, ou refuser un ordre qui devient de plus en plus lourd à supporter . Des femmes pourront profiter de ce que peut offrir l’administration coloniale pour atteindre certains objectifs, rétablir ce qu’elles estiment relever de la justice et de l’égalité ; comme ici l’inscription de Fadhma dans la société après avoir combattu (comme le font aujourd’hui les femmes) pour que son père la reconnaisse, pour qu’elle ait un nom, une filiation.

C’est dans ce cadre, celui de la colonisation, que Fadhma Ait Mansour Amrouche est née et a grandi. Pour cette raison même, il s’avère être très difficile de revenir dans le détail à son récit de vie, un récit « poignant » à la fois exceptionnel mais qui peut aussi relever du commun des femmes bravant l’idéologie patriarcale. Commun parce que les femmes kabyles parties intégrantes du groupe n’ont pas le droit à la transgression. Ainsi, Fadhma, a subi toutes les discriminations possibles pour avoir survécu « comme enfant naturelle » et surtout parce que sa mère a défié, de surcroit, l’ordre masculin en assumant seule l’existence de sa fille au vu et au su des villageois. Ce deuxième aspect est à la fois impressionnant et novateur dans la société d’alors. Plus que la trajectoire de Fadhma, c’est celle de Aïni, sa génitrice, qui nous interpelle et, plus loin encore, celle de la mère de cette dernière qui va soutenir sa fille contre vents et marées.

L’itinéraire d’Aïni est marqué par une tragédie liée d’un côté à la tradition et de l’autre au métissage produit par les cultures en présence : arabe et musulmane, française et chrétienne.

En effet, la Kabylie comme région montagneuse enclavée est ancrée dans une civilisation qui compte parmi les plus anciennes et les plus riches de la Méditerranée. Dominée politiquement et culturellement depuis l’antiquité au moins, cette dernière s’est retrouvée complètement niée et mise à l’écart par les dominants qui occupèrent le littoral et les plaines grignotant son espace jusqu’ à le réduire comme peau de chagrin.

De ces ombres du passé mêlées aux mouvements des siècles, et aux traces de pas arrogants des vainqueurs, surgi la figure insolite d’Aïni. Cette femme « berbère » dans son expression la plus « authentique » est là comme pour réenraciner la vie, lui donner sens, y compris dans le champ des guerres. Comme dirait Kateb Yacine, bien que singulière, cette saga, celle des Amrouche, participe d’une histoire et d’une mémoire collectives. A petite échelle certes Aïni représente la lutte des femmes pour la prolongation « biologique » du groupe, mais elle n’est pas que cela, elle est celle qui dénoue, qui clarifie les situations, dessine le destin.

Aïni, Œil, en arabe (litt. Mon œil), se traduit par : ce que l’on a de plus cher au monde ! En berbère tit ou mieux encore tamemmuct, la prunelle de mes yeux.

C’est par l’œil que l’on voit, que l’on examine, que l’on discerne. En kabyle zrigh, a ce double sens de : je vois mais aussi je sais. D’une voyante on dit tezzar, elle a le pouvoir de voir , de deviner, de vaticiner, de sortir la vérité ou la lumière, de faire surgir des ténèbres, de forcer le sort. La vision et la connaissance sont ainsi liées. Celui qui ne sait pas est ignorant et celui qui ne voit pas est aveugle. Aïni est celle qui représente la prunelle des yeux de sa mère. Ce prénom emblématique la prédestine à voir, à indiquer la voie à toutes les autres femmes pour prodiguer la vie, arracher la vie à la mort contre vents et marées.

Ce qui rend explicite ce combat pour la protection de Fadhma lorsqu’elle la plaça enfant chez les sœurs blanches aux Ouadhias, puis à Michelet une fois adolescente. La vie voire la survie passe avant toutes les autres considérations religieuses, politiques. On voit bien là une « marque déposée » de femmes qui font dans le sacrifice dans les sociétés nord-africaines depuis la nuit des temps.

Il est superflu de relater une fois de plus Histoire de ma Vie, écrite par la main de Fadhma elle-même ; elle a été revue par ses enfants (Jean et Taos) . Cette histoire, celle d’une mère célibataire a été tenue secrète pendant plusieurs années, elle ne sortira de l’ombre qu’après la disparition d’hommes jugés importants comme pour ne pas porter atteinte à leur capital social. L’histoire se répète, les femmes ne peuvent exister, leur histoire ne peut émerger qu’en l’absence des hommes. C’est ce que signifie profondément la publication d’Histoire de ma vie en français destinée à un public français et francophone. Il a fallu aussi que l’égalité des sexes commence à se poser dans la société française même si dans les faits, y compris dans les vieilles démocraties, les femmes avaient besoin de l’autorisation maritale pour disposer d’un chéquier ou pour quitter le territoire national avec leurs enfants.

L’histoire de Fadhma, à ce jour, est connue des jeunes et de personnes alphabétisées ; elle n’est pas encore arrivée dans les foyers, dans les familles kabyles, dans les villages de montagne où Fadhma a survécu.

Est arrivé ce jour où M. Aït Bachir a bouclé la boucle ; il a accompli ce formidable geste en restituant à cette histoire « orpheline » de retrouver sa famille, sa patrie, ce qui lui manquait absolument ; il a rempli un abime considérable, en organisant le retour de Fadhma chez elle après ce long exil, cette errance infinie, au royaume de Koukou… Ni Fadhma, ni Jean, ni Taos, ne se doutaient que c’était peut-être pour le meilleur !

Le retour de la mère, tel celui d’Ulysse, représente celui de tous ses enfants réels (les Amrouche), mais aussi de tous ces autres orphelins symboliques ces frustrés culturels : les sans noms, sans patrie, sans langue, sans culture.

Cependant, ce qu’il faut relever dans le récit de Fadhma en kabyle _ à ne pas lire comme un conte – tamacuht – sans effet sur les consciences – , mais comme un enseignement, une réflexion voire une analyse très fine de la société algérienne en général et kabyle en particulier. Histoire de ma vie n’est pas un traité de sociologie mais la trace d’une mémoire collective, de pratiques que nous voulons peut-être oublier, effacer car c’est une histoire malheureuse, inhumaine mais qui, hélas, persistent ici et là.

De façon très emblématique, Fadhma (sa mère et sa grand-mère) révèlent -fut-ce négativement – la force et le courage des femmes dans la société ancienne (celle d’avant 1830 et plus avant encore). Il a fallu ces empreintes dont elle avait conscience pour que Aïni refuse d’obéir à la loi en vigueur . Pour refuser l’injustice et, à plus forte raison, à s’identifier à un ordre patriarcal – devenu obsolète – après 1871 marqué par la chute totale et capitale de l’honneur masculin, Aïni avait probablement entendu parler de femmes qui l’ont précédée ayant un statut bien établi dans les différents groupes berbères. Dans cette insurrection et comme dans toutes les périodes de guerre, les femmes des montagnes ont pris part à la défense de leur pays aux côtés des hommes.

Ce très beau travail de restitution de la mémoire et des affects – Fadhma parle avec ses émotions dans sa langue, son langage simple et précis – mérite d’être salué et poursuivi d’autant que l’auteur est un homme. Ahmed Aït Bachir a saisi la souffrance de Fadhma et l’injustice dont elle a été l’objet à travers les femmes qu’il a connues. Pour avoir fait la guerre, elles ont connu les camps de regroupements, les tortures de l’armée française.

Sensible au récit de Fadhma, Ahmed Aït Bachir est aussi de ceux qui ont compris l’engagement des femmes de la montagne pour libérer leur patrie. J’ai encore en mémoire ces images qu’il m’a enseignées révélant des femmes transportant sur leur tête d’énormes poutres (ijga) appartenant à leurs propres maisons (détruites par l’armée) destinées à reconstruire le camp de regroupement initié par l’armée .

Par cette magnifique traduction dans une langue « populaire » claire et pourtant littéraire et dans une esthétique recherchée, sertie de métaphores, d’humour, que pratiquent les Kabyles dans leurs échanges quotidiens, Aït Bachir est parvenu à redonner sens au combat de Fadhma, à celui d’ Aïni et à toutes ces Antigone d’Afrique qui ont refusé la norme pour la justesse des sentiments et contre la domination masculine – cette guerre silencieuse sans fin – que connaissent beaucoup de femmes dans leur quotidien, y compris en 2024. »

Rencontre avec Ahmed Aït Bachir au café littéraire L’Impondérable

Tid d wid izedɣen di temnaṭ n Paris, tzemrem ad d tasem ass n 13 di tuber ar lqahwa taseklant (le café littéraire) yesuddus Youssef Zirem

D timlilit tamezwarut anda ara d nawi awal s telqey ɣef wedlisa-a, « Tudert-iw ».

Wid d tid yebɣan ad zdin lefreḥ-nneɣ neɣ bɣan ad aɣen adlis-a ansuf yes-wen/kent seg tura.

Timlilit ad d tili ɣef 18h di le café littéraire l’impondérable,

320 Rue des Pyrénées Paris 20ème.

Wa ad yeqqar i wa.

L’application du dictionnaire Issin téléchargeable sur android

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Issin

L’application Android du dictionnaire ISSIN est téléchargeable sur Androïd. ISSIN est le dictionnaire Kabyle / Kabyle de Mass Kamel Bouamara.

Cette nouvelle application s’ajoute à celles existantes déjà. Comme Tassuqilt et Lmed.

Contre vents et adversaires, tamazight avance grâce à ses seuls intellectuels, chercheurs militants désintéressés. C’est sans doute l’une des seules langues au monde à réaliser l’exploit non seulement d’exister dans des Etats autoritaires qui travaillent à la faire disparaître, mais aussi et surtout à prospérer et de prendre le tournant du numérique avec brio.

Lien de téléchargement : https://play.google.com/store/apps/details…

Impôts, immigration… : Barnier imprime ses choix impopulaires

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Michel Barnier

« C’est moi qui fixe la ligne » a tonné jeudi Michel Barnier comme pour signifier qu’il est décidé à asseoir son autorité, en assumant des hausses d’impôt pour quelque « 300 entreprises » ainsi que « les personnes les plus fortunées », malgré les frictions avec le camp macroniste, et en nuançant la ligne dure prônée par son ministre de l’Intérieur sur l’immigration.

« Nous allons demander un effort aux plus grandes entreprises qui font plus d’un milliard » d’euros de chiffre d’affaires, « cela représente 300 entreprises », a développé le Premier ministre sur France 2. Le « temps » de cette contribution supplémentaire « sera fixé dans la loi », « ce sera un an, peut-être deux ans ».

« Mais il n’y aura pas d’impôts nouveaux sur la quasi-totalité des 4 millions d’entreprises », a-t-il ajouté, en réfutant tout « choc fiscal ». Le Nouveau front populaire ne l’entend pas de cette oreille. « M. Barnier va demander des miettes aux plus riches qui se sont engraissés sous Macron ! Les 500 plus grandes fortunes de France ont doublé leur fortune depuis 2017. Les dividendes du CAC 40 ont également doublé sur la même période », a déclaré Mathilde Panot, députée.

Michel Barnier a également annoncé que les hausses d’impôts qui viseront les personnes les plus fortunées – les ménages gagnant plus de 500.000 euros par an – permettront « de récupérer 2 milliards d’euros ».

Le chef du gouvernement avait été mis sous pression dans la matinée par Gérald Darmanin, fer de lance des opposants dans le camp macroniste à toute augmentation de la fiscalité.

« Inacceptable », avait notamment fustigé l’ancien ministre des Comptes publics, prévenant qu’il ne « voterait pas une augmentation d’impôts », en considérant notamment qu’une révision des allègements de cotisations patronales reviendrait à « une augmentation du coût du travail » et une remontée du chômage.

« Dans l’effort que nous allons faire pour réduire la dette, 60 milliards, il y aura deux tiers de réduction des dépenses publiques. Et ça va être très dur », a par ailleurs prévenu le Premier ministre, en annonçant son intention de « fusionner des services publics » et « sans doute ne pas remplacer tous les fonctionnaires ».

« La facture va être payée par les services publics, par les restrictions qui vont être opérées, par toute une série de mesures qui vont en fait impacter le quotidien des familles moyennes et modestes », a réagi dans la foulée le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, quand le leader insoumis Manuel Bompard a taclé un Premier ministre « exécuteur des basses œuvres d’Emmanuel Macron ».

Michel Barnier a encore indiqué vouloir lancer « pour l’année prochaine » un chantier de « l’allocation sociale unique », « de telle sorte qu’au bout de ce travail, ça paye plus de travailler que de ne pas travailler », un projet défendu par Laurent Wauquiez (LR).

Première étape: le vote du budget, dont M. Barnier a admis qu’il passera probablement par un 49.3, puisqu' »il n’y a pas de majorité » à l’Assemblée nationale.

« J’accepte d’être impopulaire »

L’exercice du grand oral télévisé de jeudi soir devait servir au locataire de Matignon à affirmer son cap mais aussi à asseoir son autorité, après plusieurs couacs dans sa fragile coalition.

A l’adresse de son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui avait provoqué l’ire de bon nombre de macronistes pour avoir assuré que l’Etat de droit n’était « pas sacré » ou que l’immigration n’était « pas une chance », Michel Barnier a rétorqué: « c’est moi qui fixe la ligne ».

« Il y aura des mesures rigoureuses pour maîtriser » l’immigration, a-t-il assuré, tout en semblant écarter l’idée d’une nouvelle loi réclamée par Marine Le Pen. « Je ne vais pas me lancer dans des grands débats idéologiques », a-t-il ajouté.

Attendu vendredi dans le Puy-de-Dôme au Sommet de l’élevage, le chef du gouvernement a en outre promis jeudi de « faire une pause sur les normes » agricoles pour « encourager » les agriculteurs touchés par les crises.

« Ils en ont ras-le-bol des contraintes, des règles et des contrôles » et « ils travaillent beaucoup de manière vitale pour faire vivre, pour nourrir les Français avec de la nourriture saine, équilibrée, diversifiée, traçable », a-t-il fait valoir, après avoir reçu mercredi à Matignon le patron du puissant syndicat agricole FNSEA, Arnaud Rousseau.

Sur le sujet de la fin de vie, le locataire de Matignon s’est dit « favorable à reprendre le travail au moment où il a été interrompu » à l’Assemblée nationale, dissolution oblige, en soulignant qu’il n’était « pas forcément d’accord avec tous les amendements » adoptés lors de l’examen de cette proposition de loi.

Et, sur l’ensemble de ses projets et de son action, il a martelé accepter d' »être impopulaire ».

Y compris au sein de sa coalition? La manière dont le chef du gouvernement a publiquement mouché son prédécesseur, Gabriel Attal, sur le déficit budgétaire « trouvé en arrivant », a laissé des profondes traces dans l’attelage de la nouvelle majorité.

« Je ne suis pas sûr que la meilleure manière de s’assurer du soutien de ses députés est de mettre une petite gifle au président de groupe », a observé l’ex-ministre macroniste Roland Lescure. « Ce n’était pas nécessaire », a renchérit Gérald Darmanin, « surtout qu’il n’a pas répondu sur le même ton à Madame Le Pen ».

Avec AFP

  

 

Football : l’arrêt de la Cour européenne qui va révolutionner les transferts

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Foot

La Cour de justice de l’Union européenne a rendu ce vendredi 04 octobre un arrêt qui va révolutionner le monde du football et son marché des transferts sur les conditions dans lesquelles un joueur peut rompre son contrat avec un club.

Après l’arrêt Bosman, l’arrêt que vient de rendre la Cour de justice européenne pourrait prendre le nom de « Diarra » (Lassana) à l’initiative de ce jugement. À la demande de la justice belge, la haute juridiction établie au Luxembourg examinait le cas de l’ex-international français qui avait contesté, il y a dix ans, les conditions de son départ du Lokomotiv de Moscou. Ce départ était assorti de pénalités financières ayant poussé le Sporting de Charleroi à renoncer à son recrutement. La justice européenne a estimé ce vendredi que certaines règles de la Fifa encadrant les transferts entre clubs sont « contraires » au droit de l’Union européenne et « de nature à entraver la libre circulation » des footballeurs professionnels, a estimé ce vendredi la Cour de la justice de l’Union européenne.

L’affaire Bosman 2.0…

Le milieu défensif, aujourd’hui retiré des terrains, s’était d’abord tourné vers la justice belge, qui a fini après plusieurs rebondissements par interroger la Cour du Luxembourg pour trancher un cas relatif à la « libre circulation des travailleurs » dans l’UE.

Plusieurs règles de la Fifa étaient ciblées dont celles régissant les litiges entre un footballeur et son ex-employeur, et qui « ont pour véritable objet de dissuader tous les joueurs de procéder à une rupture », accuse l’avocat belge Jean-Louis Dupont, qui défend Diarra.

« En quelque sorte, l’affaire Lassana Diarra est l’affaire Bosman 2.0 », estime ce conseil, qui était déjà à la manœuvre il y a trente ans auprès du Belge Jean-Marc Bosman, à l’origine de l’arrêt de 1995 portant son nom, qui avait mis fin aux quotas de joueurs étrangers dans un club.

« Toute la logique économique derrière le marché des transferts est battue en brèche aujourd’hui », explique à l’AFP Pieter Paepe, l’avocat de la Fifpro, le syndicat international des joueurs. « La Cour ne dit pas que les joueurs ont le droit de rompre leur contrat sans aucune conséquence, mais que l’indemnité est disproportionnée et qu’on ne peut pas y inclure la somme non amortie du transfert », comme le demandait le Lokomotiv à Diarra, ajoute l’avocat belge, qui défend également l’UNFP, le syndicat des joueurs français.

« La Fifa prévoit aussi une sanction sportive contre le joueur, et c’est également disproportionné pour la CJUE », ajoute Me Paepe.

Ces règles litigieuses « ont pour objet de restreindre, voire d’empêcher, la concurrence transfrontalière à laquelle pourraient se livrer tous les clubs de football professionnel établis dans l’Union », estime la CJUE dans son arrêt.

Une porte pour le Congolais Chancel Mbemba ?

L’affaire Diarra remonte à 2014, quand le Français aux 34 sélections sous le maillot des Bleus s’était fâché avec le Lokomotiv Moscou à la suite d’une réduction drastique de son salaire qu’il jugeait injustifiée. Son contrat portant initialement sur trois saisons avait été rompu, et le club moscovite lui avait réclamé 20 millions d’euros – ramenés ensuite à 10,5 millions – pour le préjudice subi. Cela en s’appuyant sur les règles de la Fifa relatives à un départ considéré injustifié et abusif par le club.

Le Sporting de Charleroi avait ensuite tenté de recruter Diarra, mais le transfert n’avait pas abouti, le club belge étant refroidi par la perspective de devoir payer une partie de la somme au titre de codébiteur.

Avec cet avis, la justice européenne pourrait permettre à un joueur « dans le loft », c’est-à-dire clairement écarté du groupe, de rompre unilatéralement son contrat sans que son futur club ne soit solidaire des risques juridiques et de l’amende encourue. Un joueur comme le Congolais Chancel Mbemba, placé actuellement dans le « loft » à Marseille, pourrait ainsi rompre son contrat et s’engager dans un club.

Rfi

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