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vendredi, 7 novembre 2025
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Vendredi 3 octobre à Alger : zéro camion anti-émeutes, zéro casque bleu !

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Alger
Jour tranquille à Alger

Différentes voix se sont élevées pour annoncer des manifestations de la génération Z ou pour décrire un dispositif sécuritaire impressionnant déployée sur les principales artères. 

Ce ne fut pas le cas. Le scénario marocain ne s’est pas réalisé à Alger.

En fin de matinée point de casques bleus ou de camions anti-émeutes dans les rues. Un dispositif discret est déployé. 8

Trois 4×4 sont postées Place Audin. Quelques fourgons de police le long du front de mer et des policiers jalonnent discrètement le traditionnel parcours des marcheurs. 

A Bab El Oued aux trois horloges trois véhicules de police sont stationnés sereinement. Les policiers n’ont l’air ni nerveux ni inquiet. Tout se passe bien dans le meilleur des mondes.

Tout semble avoir été fait pour libérer le circuit pédestre habituel.

Des 13 heures l’hélicoptère   que l’on n’a plus revu depuis un moment fait entendre et tournoie dans le ciel bleu d’Alger.

Un convoi d’une dizaine de 4×4 noires taguées du sigle de la BRI se dirige vers Bab El Oued pour retourner se poster Boulevard Che Guevara avant de disparaitre.

Le muezzin appelle à la prière. Les fidèle quittent la mosquée et vaquent calmement à leurs occupations.

Il semble que l’on soit passé d’une gestion sécuritaire musclée et aveugle vers une démarche plus intelligente et plus élaborée qui dénote d’un changement significatif dans la gestion de la chose sécuritaire : un vendredi sans casque bleu ni camions anti-émeutes !

Correspondance particulière

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Tentative de chantage envers le roi du Maroc : deux journalistes français condamnés en appel

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Mohammed VI
Mohammed VI

La cour d’appel de Paris a confirmé jeudi 2 octobre la condamnation de Catherine Graciet et Éric Laurent, deux journalistes français, pour tentative de chantage envers le roi du Maroc en 2015. Les peines prononcées sont respectivement de dix et douze mois de prison avec sursis, assorties d’une amende de 5 000 euros pour chacun. En première instance, ils avaient été condamnés à un an de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende.

Les faits remontent à l’été 2015. Catherine Graciet et Éric Laurent, déjà auteurs en 2012 d’un ouvrage sur Mohammed VI intitulé Le roi prédateur, avaient signé un contrat pour un second tome sur le même sujet. À cette époque, Éric Laurent, ancien reporter pour Radio France et le Figaro Magazine, a contacté le secrétariat particulier du roi du Maroc pour réclamer de l’argent en contrepartie de la non-publication du livre.

Une première rencontre a eu lieu dans un palace parisien avec l’avocat Hicham Naciri, représentant du royaume. Le Maroc a rapidement porté plainte et une enquête judiciaire a été ouverte. Deux autres rendez-vous se sont ensuite tenus les 21 et 27 août 2015, sous surveillance policière. Catherine Graciet n’était présente qu’au troisième rendez-vous, au cours duquel les deux journalistes ont signé un accord financier de 2 millions d’euros pour abandonner le livre. À l’issue de cette rencontre, ils ont été interpellés avec deux enveloppes contenant chacune 40 000 euros en liquide.

Tout au long de la procédure, les journalistes ont contesté avoir formulé une menace contre Mohammed VI, le roi du Maroc, mais ont reconnu avoir commis une « erreur déontologique » en acceptant une proposition financière émanant de Rabat. Selon leurs déclarations, il ne s’agissait pas d’un chantage au sens strict, mais d’un excès de confiance et d’une mauvaise appréciation des conséquences de leurs actes.

Cette affaire a suscité une attention particulière dans les milieux journalistiques et diplomatiques. Elle illustre les difficultés auxquelles peuvent être confrontés des journalistes enquêtant sur des personnalités politiques puissantes, ainsi que les limites strictes imposées par la loi française en matière de pressions financières et de menaces.

En appel, la cour a confirmé la culpabilité des deux journalistes, tout en ajustant légèrement les peines par rapport au jugement de première instance. Si les sanctions restent symboliques, elles réaffirment l’importance du respect des règles déontologiques et légales dans l’exercice du journalisme, en particulier lorsqu’il s’agit de publier des informations sur des figures politiques ou royales.

L’affaire Graciet-Laurent soulève également des questions plus larges sur la frontière entre enquête critique et tentative de chantage. Le simple fait d’accepter une somme d’argent pour renoncer à publier un ouvrage peut être interprété comme une infraction pénale, même en l’absence de menace explicite. La décision de la cour rappelle que la liberté de la presse et la responsabilité professionnelle doivent aller de pair, et que tout manquement déontologique peut avoir des conséquences judiciaires.

Pour la presse française et internationale, cette affaire constitue un rappel clair des risques liés aux enquêtes sur des sujets sensibles. Elle met en lumière la complexité des relations entre journalistes et pouvoir politique, et souligne la nécessité de maintenir des garanties légales et éthiques pour protéger la liberté éditoriale.

En résumé, Catherine Graciet et Éric Laurent ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et à des amendes pour avoir tenté d’obtenir un arrangement financier avec le royaume du Maroc afin d’éviter la publication d’un livre critique. Ils contestent toute menace directe mais reconnaissent une erreur déontologique. La cour d’appel confirme ainsi l’importance du cadre légal et éthique dans le journalisme d’investigation.

Avec le Monde Afrique et AFP

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20 ans après l’Accord d’association, Alger réclame un partenariat plus équilibré avec l’UE

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Rencontre Commission interparlementaire algéro- européenne
Rencontre Commission interparlementaire algéro- européenne

Réunie à Bruxelles, la commission parlementaire mixte Algérie–Union européenne a dressé le bilan de deux décennies de coopération. Alger plaide pour un rééquilibrage des engagements, tandis que Bruxelles mise sur de nouvelles perspectives, notamment dans les énergies renouvelables.

Selon les indications fournies par la cellule de communication de l’APN, cette réunion, la  deuxième du genre, qui rentre dans le cadre de la diplomatie parlementaire, s’est tenue jeudi à Bruxelles sous la coprésidence de Sid Ahmed Temamri pour la partie algérienne et de Ruggiero Razz pour la délégation européenne. La même source indique que les discussions, menées dans un climat qualifié de constructif, ont porté principalement sur l’évaluation de vingt années de mise en œuvre de l’Accord d’association.

Un rééquilibrage jugé nécessaire

Pour Alger, ce rendez-vous était l’occasion de rappeler les déséquilibres constatés dans l’application de l’accord, notamment sur le plan commercial. Le chef de la délégation algérienne a souligné que le processus de démantèlement tarifaire avait accentué les distorsions et que des mesures correctives étaient indispensables pour soutenir la production nationale et rétablir une forme d’équité dans les échanges.

Au-delà du commerce, l’Algérie met en avant la nécessité de bâtir une coopération industrielle de nouvelle génération, centrée sur le transfert de technologies, la montée en compétences et la diversification de son économie encore largement dépendante des hydrocarbures. Tout en affirmant cette ambition, Alger a tenu à réitérer son rôle de fournisseur fiable d’énergie, notamment de gaz, pour le marché européen.

Une Europe en quête de sécurité et de stabilité

Côté européen, Ruggiero Razz a insisté sur l’importance de renforcer le partenariat dans un contexte régional marqué par de multiples défis – sécurité, migrations, développement économique. Il a reconnu la place « centrale » de l’Algérie en Méditerranée et en Afrique du Nord, tout en appelant à développer de nouveaux domaines de coopération, en particulier autour des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert.

Le rôle accru des parlements

Les deux délégations ont souligné le rôle de la diplomatie parlementaire comme outil de rapprochement et de dialogue direct. Elle est présentée comme un levier complémentaire à l’action gouvernementale, permettant de consolider la confiance mutuelle et de suivre de près l’évolution des dossiers sensibles.

Des intérêts divergents 

 Après deux décennies d’un partenariat souvent critiqué pour son déséquilibre, Alger cherche à redéfinir les termes de la relation, tandis que Bruxelles souhaite sécuriser ses approvisionnements énergétiques et élargir la coopération à de nouveaux secteurs stratégiques.

La question reste désormais de savoir si les déclarations de bonne volonté parlementaires se traduiront en mesures concrètes capables d’instaurer un partenariat réellement équilibré et durable.

La rédaction

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Arraisonnement d’Algériens dans la flottille de Gaza : un casse-tête diplomatique pour Alger

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Militants de la flottille pour Gaza
Des militants de la flottille pour Gaza pris en otage par l'armée israélienne.

La capture de plusieurs Algériens participant à la flottille de la résistance à destination de Gaza par les forces israéliennes place l’Algérie devant un dilemme diplomatique inédit.

Dans une lettre adressée au ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, le groupe parlementaire de la mouvance islamiste du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a dénoncé un « acte de piraterie criminel » et exigé une réaction « urgente et efficace » du gouvernement.

Le texte, signé par le président du groupe, El-Aïd Boughraba, souligne que la détention forcée des volontaires algériens « constitue un attentat flagrant contre les droits humains et une violation grave du droit international ».

Parmi les demandes formulées figurent la saisie immédiate des organisations internationales telles que le Comité international de la Croix-Rouge et les Nations unies, l’ouverture d’une enquête internationale sur « cet acte de piraterie », et surtout des pressions politiques pour obtenir « la libération immédiate et inconditionnelle » des Algériens concernés.

Une initiative étrangère

Pourtant, l’initiative de cette flottille n’a jamais été algérienne. Elle est coordonnée par la Freedom Flotilla Coalition, un réseau international d’ONG et de militants pro-palestiniens provenant de pays comme la Turquie, la Grèce, la Norvège, la Suède, l’Espagne ou le Canada. L’Algérie n’a pas accepté que des bateaux liés à cette initiative démarrent de ses ports. Certains observateurs estiment que la participation de ressortissants algériens pourrait être  instrumentalisée à des fins idéologiques et partisanes, détournant l’attention des priorités nationales et mettant le pays dans une situation délicate.

Un défi diplomatique majeur

La situation pose à Alger un vrai dilemme : comment défendre ses ressortissants sans reconnaître Israël ni engager de discussions directes ? L’Algérie ne reconnaît pas l’État hébreu et n’entretient aucune relation diplomatique avec Tel-Aviv, en cohérence avec sa ligne de solidarité historique avec la Palestine.

Deux pistes semblent envisageables : soit un canal de communication indirect avec Israël – peu compatible avec la politique algérienne – soit la médiation diplomatique d’un pays tiers, déjà engagé dans le dossier gazaoui, comme la Turquie ou le Qatar.

Une épreuve pour la diplomatie algérienne

L’affaire constitue un test délicat pour la diplomatie algérienne, qui doit naviguer entre principes idéologiques et protection de ses citoyens. La réaction officielle d’Alger sera scrutée de près, car elle engage à la fois la crédibilité du pays et la sécurité de ses ressortissants.

Samia Naït Iqbal

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Les avocats algériens en colère, ah bon ?

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Ministère de la justice

J’ai lu avec attention la déclaration conjointe de six associations de la diaspora algérienne concernant la nouvelle mesure visant à interdire aux avocats leur expression en public. Après la lecture du communiqué je me suis retrouvé assommé, je venais de prendre conscience d’une déclaration révolutionnaire. Le régime militaire doit prendre garde !

On me dit d’arrêter de tirer sur tout ce qui bouge et que cela devient contre-productif. Je vais faire un effort et je vais tirer sur ce qui ne bouge pas.

J’ai dû m’expliquer à ce sujet une centaine de fois dans ce journal, je suis opposé à toute opposition qui légitime le droit lorsqu’on parle de l’Algérie. C’est paradoxal car c’est justement celui qu’on souhaiterait voir s’installer dans notre pays.

J’en avais beaucoup parlé lors de mon retour à Alger. Il faudrait qu’on m’arrache la langue pour que j’en reparle de nouveau. J’ai compris la leçon de ma très lourde erreur. Mais moi, cela fait 33 ans alors que les associations signataires du communiqué le font encore après les trois décennies.

Lisons ce communiqué :

Il débute par un classique, le rappel de deux articles de la constitution. Je le fais toujours mais avec la précaution de les rejeter. Pourquoi ? Tout simplement parce que faire appel à eux est déjà posé le postulat que la constitution du régime militaire est une base de débat. C’est eux qui les ont reportées dans la constitution. Nous rejetons la légitimité des généraux, nous ne devons en aucun cas faire appel aux principes fondamentaux inscrits dans une constitution qui n’est pas légitime.

C’est comme si on leur rappelait que les vérités qu’ils proclament sont fondamentales et qu’ils ne les respectent pas. Autrement dit que ce qu’ils ont proclamé sur un bout de papier n’est pas à rejeter dans son ensemble.

La constitution est un tout, on ne peut pas valider des points et ignorer l’abject des autres. Le droit est une philosophie générale qui ne peut être envisagé par le respect de quelques articles et ne pas contester le tout qui associe des dispositions horribles. 

La seconde remarque qui en découle est que cette stratégie qui consiste à rappeler aux généraux le droit pour mettre en marche la révolution est tout simplement naïve et coupable. Le texte n’est pas seulement truffé des dispositions du droit, il en est exclusivement le contenu.

Ils ont juste oublié de mentionner le  texte de la déclaration des héros de la révolution, de la Bible, du discours de Danton et des emportées lyriques de Fidel Castro.

La fronde est grande, les avocats font trembler le régime et nous sommes à l’aube d’une ère qui aura définitivement mis fin aux généraux et autres pouvoirs à leurs bottes. Rien, absolument rien ni jamais un régime militaire et liberticide n’a interdit des propos qui se cantonnent à rappeler les principes du droit. Personne n’a été incarcéré ou menacé pour les avoir proclamés mais seulement en fustigeant clairement des actions et/ou des noms.

Soyons maintenant séreux et arrêter la dérision. 

1/ Je n’ai trouvé aucune mention concernant les prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles.

2/ J’ai retrouvé, perdu dans le texte, le même vocabulaire d’esquive que je dénonce depuis si longtemps. Jamais ils ne mentionnent les mots que sont, les généraux, le régime militaire, le fascisme, le gouvernement de la terreur, la dictature du président et ainsi de suite. Ils contestent le déni de droit qui leur est fait mais on ne sait pas par qui ni comment ? Quant au ministre de la justice, il n’existe tout simplement pas

3/ En corollaire j’ai retrouvé celui sur lequel j’aurais misé à l’Euromillion sans risque. Le fameux mot « régime ». Si vague qu’on pourrait penser au régime alimentaire ou à celui des bananes. Je leur fait crédit de la phrase « Nous faisons remarquer que cet acte est propre à la police politique et à l’État sécuritaire… », Cependant, là aussi, on prend bien soin de ne pas mettre l’adjectif algérien. 

On va jusqu’à la limite du danger mais il ne faut pas exagérer en écrivant « à la police politique et à l’État sécuritaire algérien ». C’est moins vague que le mot « régime » mais peut mieux faire. C’est vrai que «police politique algérienne » est un pas plus engageant, dangereusement engageant.

On m’avait appris en cours de droit d’être simple et court car la dilution dans un long ânonnement des dispositions légales est le meilleur moyen de ne rien dire dans l’analyse.

J’ai souvenir de ce conseil et je rédigerais ce communiqué, sans encombrement des références juridiques, de la manière suivante : « Vous, les généraux et vos pantins, êtes des monstres de barbarie, corrompus, diplômés de la terreur et de la communication du nationalisme que des gogos suivent ». Au passage, je pourrais citer le nom que je n’ai jamais trouvé dans le texte, celui de notre brave Abdelmadjid. D’ailleurs je n’en n’ai trouvé aucun autre. Il n’y a jamais de noms ni de visages dans la critique des algériens. Ils s’en souviennent seulement pour des rappels informatifs, lorsqu’ils sont éjectés, condamnés ou en fuite. 

Bien entendu je réitère ma pensée respectueuse aux rédacteurs car ils veulent bien faire et contribuer à la démocratie. Je n’ai aucun doute sur cela, c’est sincère. Juste leur dire d’arrêter ce genre de textes qui ne fait pas frémir un seul poil de la moustache d’un général.

Boumediene Sid Lakhdar

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L’économie de Tebboune : un tunnel vers le ravin !

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Tebboune
Tebboune croit-il à ses mensonges ?

« L’économie algérienne est sur la bonne voie », a lancé Tebboune le 2 octobre devant les opérateurs économiques réunis au CIC. Un slogan rabâché mille fois, qui sonne creux face à la vie réelle.

Depuis six ans, le citoyen a connu ce qu’il y a de fatal dans sa vie : se battre pour un sachet de lait, payer la pomme de terre comme un luxe, voir la tomate s’envoler et la viande s’arracher au prix d’un salaire. Et chacun attend encore le prochain épisode, dans l’attente d’une « autonomie alimentaire » annoncée mais jamais réalisée.

pendant ce temps, le dinar est proclamé à son plus “haut” niveau – parole de notre cher chef de l’Etat. Une illusion qui ne dit rien de la force de l’économie, mais tout de la faiblesse d’un système bancaire incapable de rivaliser avec le marché noir, où l’euro s’échange déjà à 270 DA.

Derrière le slogan, il n’y a pas de gouvernance, seulement du bricolage. Son ministre de l’Économie – « sinistre » serait plus juste – a étranglé les entreprises en bloquant les importations au nom d’une autosuffisance fantôme. Les usines s’arrêtent faute de pièces, les contrats se dissolvent dans les fâcheries diplomatiques, les étals se vident faute de produits, et les prix flambent. Toute une politique réduite à l’improvisation, à l’ignorance et à l’arrogance.

Comme si cela ne suffisait pas, ses phrases à l’emporte-pièce ont tourné en dérision le tourisme, réduisant une industrie mondiale à de la mendicité. « Je ne plierai pas le dos », dit-il. Voilà comment on insulte une filière capable de créer des richesses, transformée en honte nationale.

À l’extérieur, la diplomatie économique n’est qu’un carnet de pertes. Chez Tebboune, une fâcherie devient une rupture : on se brouille et les contrats sautent. Résultat : huit milliards envolés avec l’Espagne, des partenariats algériens ruinés avec la France, des voisins transformés en adversaires. Une fierté mal placée qui confond coup de menton et suicide économique.

Et quand il parle d’emprunt, il déforme tout. Pour lui, emprunter revient à se vendre au FMI, incapable de distinguer la tutelle qui étrangle de l’emprunt d’État que toutes les nations sérieuses utilisent pour bâtir des projets. Il brandit ce spectre comme une malédiction, persuadé qu’y recourir serait une honte. Résultat : pas de grands projets, pas d’infrastructures, pas de vision.

Le pire, c’est qu’il traite les réserves de l’État comme son bien personnel. Il distribue à sa guise, et personne ne peut lui dire non. Le Parlement ? Une serpillière qu’il piétine à chaque sortie médiatique. Il parle de ces réserves comme nos grands-mères de leur petit Sordi, plié et caché dans la robe, sorti avec mille précautions. Mais chez lui, ce n’est pas une vertu d’économie : c’est la confusion entre pouvoir et propriété, répétée comme une incantation.

Et quand il distribue, le scénario est toujours le même : la répartition fonctionne comme un pipeline présidentiel troué de haut en bas ; chaque réseau y a branché sa paille, et au bout il ne reste que des miettes pour le peuple. Jamais corruption et détournement d’argent n’ont atteint une telle ampleur.

Tebboune n’est pas élu, il est imposé sous la tutelle de l’armée et de son chef d’état-major. Pas un militant forgé dans la rue, mais un bureaucrate recyclé en président. Et la rue qu’il ignore, c’est celle des pénuries, des promesses usées et des six années d’improvisation.

Ses slogans ne valent pas plus qu’un bavardage de café où l’on tue le temps. Sauf que ce café, c’est l’Algérie : le pays le plus vaste et l’un des plus riches du continent, par ses hommes comme par ses ressources, réduit à l’ennui et au vide présidentiel.

Alors non, l’économie algérienne n’est pas sur la bonne voie. C’est un tunnel d’incompétence enrobé de promesses, droit vers le ravin.

Zaim Gharnati

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Municipales à Marseille : Stéphane Ravier se retire, le RN se resserre derrière Franck Allisio

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Franck Allisio
Franck Allisio

À Marseille, l’extrême droite joue l’unité. Le sénateur Stéphane Ravier, longtemps figure du Front national dans la cité phocéenne, a annoncé qu’il ne serait pas candidat aux municipales de 2026. Il ne figurera même pas sur une liste de secteur et appelle ses fidèles à soutenir Franck Allisio, candidat déjà investi par le Rassemblement national (RN).

Un geste présenté comme un « sacrifice »

« Je ne serai pas le diviseur », a lancé Stéphane Ravier, en appelant ses soutiens à se « mettre à disposition » de la campagne Allisio. Celui qui fut l’un des plus solides relais du lepénisme dans les quartiers nord de Marseille évoque un « sacrifice ». En réalité, ce retrait évite un duel fratricide qui aurait risqué d’affaiblir le RN, alors que le parti espère plus que jamais faire tomber une ville symbole.

Ravier conserve son siège de sénateur et reste une voix influente dans la mouvance nationaliste, mais son choix marque la fin d’une trajectoire municipale personnelle. Le message est clair : il se met en retrait pour laisser au RN toute latitude de présenter un candidat unique.

Allisio, nouvel homme fort de l’extrême droite locale

Déjà lancé dans la course depuis juin, Franck Allisio s’impose désormais comme le visage incontesté de l’extrême droite marseillaise. Ancien collaborateur de Jean-François Copé passé dans le giron lepéniste, il a salué le geste de Ravier comme « extrêmement fort », le présentant comme une preuve de loyauté à Marseille et aux Marseillais.

Pour Marine Le Pen et Jordan Bardella, l’affaire est entendue : avec un candidat unique, le RN espère créer la surprise dans la deuxième ville de France. Jamais Marseille n’a basculé à l’extrême droite, malgré des scores électoraux élevés dans certains quartiers.

Le risque d’une banalisation

Le retrait de Ravier donne au RN un avantage tactique : éviter la division des voix. Mais il ne garantit pas pour autant la victoire. Les municipales marseillaises sont marquées par un électorat volatil, une abstention massive et une tradition d’alliances de circonstance.

Surtout, la perspective de voir l’extrême droite diriger Marseille suscite une inquiétude réelle. Ville cosmopolite, marquée par les fractures sociales et par une histoire de résistance à la tentation identitaire, Marseille pourrait devenir un laboratoire politique si elle tombait dans l’escarcelle du RN. Les enjeux dépassent donc les simples équilibres partisans : il s’agit d’un test grandeur nature de la stratégie de « dédiabolisation » de Marine Le Pen.

Une bataille ouverte

Face à Allisio, Martine Vassal (LR) tentera d’incarner la droite traditionnelle, tandis que le maire sortant, Benoît Payan (gauche), compte défendre son bilan et rassembler son camp. Dans un contexte où la crise sociale, la pauvreté et l’insécurité dominent le débat public, la gauche marseillaise aura la lourde tâche de contrer le discours simpliste du RN et de proposer une alternative crédible.

L’annonce de Ravier clarifie le jeu à l’extrême droite, mais la bataille ne fait que commencer. Plus que jamais, l’enjeu des municipales à Marseille dépasse les frontières locales : c’est l’avenir démocratique et social de la ville qui se joue.

Mourad Benyahia 

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Maroc : quand la rue dit « non » à l’injustice et à sa normalisation

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Manifestation au Maroc
La rue réclame la chute du gouvernement du milliardaire Aziz Akhannouch

Le Maroc est profondément secoué. Les villes vibrent au rythme de manifestations qui n’ont rien d’anodin : elles expriment un ras-le-bol populaire qui ne peut plus être ignoré. Santé défaillante, chômage endémique, pauvreté galopante, éducation en crise, corruption institutionnalisée, libertés bafouées… la liste des frustrations est longue, et chaque jour qui passe ajoute à la colère des Marocains.

Au cœur de ces protestations, une revendication politique forte : le rejet du processus de normalisation avec Israël. Une revendication qui, pour le peuple, dépasse les considérations diplomatiques : elle touche au sens même de sa souveraineté et de sa dignité.

Ce qui se déroule dans les rues marocaines n’est pas seulement une manifestation, c’est un choc frontal avec un système politique déconnecté de ses citoyens. Aucun discours officiel, aucun renfort policier ou militaire, aucune tentative de diversion ne pourra étouffer cette colère. On ne peut nourrir un peuple avec des promesses creuses ou détourner son attention par des campagnes médiatiques bien rodées. La frustration accumulée ne se contente plus d’être ignorée : elle s’exprime, elle se fait entendre, et elle exige des réponses concrètes.

L’histoire récente de la région offre un parallèle évident : le geste de Mohamed Bouazizi en Tunisie, qui a déclenché une révolte nationale, rappelle que la patience des peuples n’est pas infinie. Le Maroc vit aujourd’hui un moment similaire, avec une population qui refuse de céder face au statu quo. La rue impose sa voix, non pas par hasard, mais parce que le système politique semble avoir épuisé tous les moyens de négociation et de dialogue.

Ce qui est frappant, c’est la résilience et la détermination des manifestants. Malgré la mobilisation impressionnante des forces de l’ordre, malgré le recours au contrôle sécuritaire et aux discours répressifs, le peuple tient bon. Et chaque recul de l’oligarchie corrompue, chaque hésitation des forces de sécurité, montre que la pression populaire fonctionne déjà. La rue marocain n’attend plus : elle agit.

Le rejet de la normalisation avec Israël n’est pas une posture idéologique vide. Il est le symbole d’un refus plus large : celui de sacrifier les intérêts du peuple sur l’autel des alliances étrangères ou des calculs politiques. Pour ces manifestants, la souveraineté nationale n’est pas négociable, et la dignité du peuple ne se vend pas.

Les autorités marocaines sont aujourd’hui face à un choix crucial : continuer à ignorer un peuple qui ne demande qu’à vivre dignement, ou écouter, réformer et répondre aux besoins de ceux qui font battre le cœur du pays. Le Maroc n’est plus un royaume de silences imposés. La rue, dans sa détermination, impose une vérité simple : aucun discours officiel, aucun arsenal sécuritaire, aucune alliance internationale ne remplacera jamais la justice sociale, la dignité humaine et la souveraineté populaire.

Et si les élites persistent à fermer les yeux, elles risquent de découvrir que l’histoire ne se répète pas seulement pour ceux qui observent : elle se fait, chaque jour, dans la rue.

Mourad Benyahia 

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Maroc : «Le peuple veut en finir avec la corruption», la gendarmerie fait deux morts

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Genz marocaine

Au Maroc, deux manifestants ont été tués par balle, mercredi 1er octobre, dans l’attaque d’une gendarmerie dans la ville de Leqliaa. Selon les autorités locales, les forces de l’ordre ont ouvert le feu dans la soirée en état de légitime défense, pour repousser l’assaut.

La GenZ 212 avait appelé à manifester une cinquième fois d'affilée. L’atmosphère était radicalement différente suivant les villes.

Tout s’est passé le 1er octobre au soir à Leqliaa, une ville de 100 000 habitants, à 20 kilomètres au sud d’Agadir, au sud-ouest du Maroc. Un groupe de manifestants a pris d’assaut un poste de gendarmerie, selon les autorités locales. Les gendarmes « ont alors été contraints de faire usage de leurs armes de service », en état de légitime défense, précisent les autorités. Deux personnes ont été tuées, tandis que plusieurs autres ont été blessées.

Le collectif de la GenZ 212 a réagi sur la plateforme de discussion Discord, où il se réunit depuis le mois de septembre. Il assure « rejeter toute forme de violence, de vandalisme ou d’émeute » et exhorte les manifestants « à respecter le caractère pacifique » du mouvement. Il appelle ses partisans à sortir ce jeudi 2 octobre dans la soirée. Des rassemblements sont annoncés entre 17h et 20h, heure locale.

Né sur internet, avant de descendre dans la rue pour la première fois le week-end dernier, le collectif revendique son pacifisme. Mais depuis lundi 30 septembre, certains rassemblements ont donné lieu à des violences. Elles ont atteint leur pic mardi, éclatant jusque dans Salé, ville dortoir de Rabat.

Avec Rfi

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La liberté d’expression des avocats : un droit constitutionnel garanti, insusceptible de restriction

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Avocats algériens
Les avocats algériens sommés de se taire.

Nous publions la déclaration conjointe de six associations de la diaspora algérienne dans le monde concernant la dernière mesure visant à interdire aux avocats algériens d’exprimer leurs opinions publiquement.

Les associations algériennes signataires ci-dessous expriment leur profonde indignation face à la note émise par le Barreau des avocats d’Alger en date du 28 septembre 2025, qui impose des restrictions arbitraires et injustifiées à la liberté d’expression des avocats, en conditionnant leur participation aux débats médiatiques et publics à l’obtention préalable d’une autorisation du bâtonnier.

Cette note constitue une atteinte manifeste aux droits fondamentaux garantis par la Constitution algérienne, en particulier :

L’article 54 de la Constitution de 2020, qui consacre le droit de tous les citoyens à la liberté d’expression et à la liberté de la presse.

L’article 34, qui stipule que les droits et libertés fondamentaux sont garantis et protégés par l’État.

Nous rappelons que l’avocat n’est pas un simple auxiliaire de justice, mais l’un des piliers essentiels de l’État de droit. Ses rôles fondamentaux sont notamment :

• Défendre les droits et libertés des citoyens.

• Contribuer au débat public relatif à la justice, au droit et à la société.

• Participer à la protection de l’État de droit, à la dénonciation des violations et à la prévention des abus.

Réduire l’avocat au silence en dehors des salles d’audience ne fragilise pas seulement la profession, mais sape les fondements mêmes de la démocratie et prive la société du bénéfice d’opinions juridiques indépendantes.

Nous faisons remarquer que cet acte est propre à la police politique et à l’État sécuritaire, pour qui les textes et les lois ne sont appliqués et invoqués que dans l’intérêt du régime, et complètement bafoués lorsqu’il s’agit de celles et ceux qui veulent vivre pleinement leur citoyenneté, dont l’un des piliers est la liberté d’expression.

Nous soulignons également que cette mesure constitue une violation flagrante du droit international et des engagements internationaux de l’Algérie, notamment :

La loi n°13-07 du 29 octobre 2013, régissant la profession d’avocat, définit clairement les obligations et règles déontologiques (secret professionnel, indépendance, dignité), mais ne prévoit nulle part l’obligation d’obtenir une autorisation préalable du bâtonnier pour s’adresser aux médias.

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (article 19), ratifié par l’Algérie, qui garantit la liberté d’opinion et d’expression.• La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui consacre la liberté d’expression et le droit à un procès équitable.

Les Principes de base relatifs au rôle du barreau (ONU, La Havane, 1990), qui affirment le droit des avocats à la liberté d’expression et de participation au débat public, sans restrictions illégitimes.

L’imposition d’une telle condition relève d’une censure préalable illégale, contraire aux principes de l’État de droit, aux garanties constitutionnelles et aux engagements internationaux de l’Algérie.

Nous demandons donc :

1. Le retrait immédiat de la note du 28 septembre 2025, qui constitue une violation flagrante de la Constitution et de la loi.

2. Le respect intégral de la liberté d’expression des avocats, dans les limites prévues par la loi (secret professionnel, dignité de la profession, interdiction de la publicité commerciale).

3. La réaffirmation que l’indépendance de l’avocat fait partie intégrante de l’indépendance de la justice et de la crédibilité des institutions de l’État, tant auprès de la société que de l’opinion publique internationale.

La tentative de restreindre la liberté d’expression des avocats par le Barreau algérien constitue un précédent dangereux et une atteinte grave à l’essence même de la mission de l’avocat. La liberté d’expression des avocats n’est pas un privilège octroyé par le barreau, mais un droit fondamental et une garantie démocratique qui ne peut être suspendue ni conditionnée à une autorisation préalable.

L’avenir de l’État de droit en Algérie exige des avocats libres, indépendants et pleinement engagés dans le débat public au service de la justice et de la démocratie.

Fait le 29 septembre 2025

Signataires :

Democratic Algeria (France)

Solidarités algériennes (Canada)

Riposte Internationale (France)

Collectif des familles disparue (CFDA)

Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED)

SHOAA for Human Rights

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