25 novembre 2024
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Saïd Moussi ne retournera plus à l’ambassade d’Algérie en France 

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Saïd Moussi, ambassadeur d’Algérie à Paris, rappelé suite à une crise diplomatique entre l’Algérie et la France est appelé depuis le 30 juillet à exercer une autre fonction. Il est pressenti à rejoindre l’ambassade du Portugal. En matière de pantouflage, c’est mieux qu’à Paris.

L’information est rendue publique dans le Journal officiel du 24 septembre.

« Par décret présidentiel du 14 Rabie El Aouel 1446 correspondant au 18 septembre 2024, il est mis fin aux fonctions d’ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de la République algérienne démocratique et populaire, exercées par MM. Saïd Moussi, à Paris (République française), à compter du 30 juillet 2024, appelé à exercer une autre fonction ; Chakib Rachid Kaid, à Lisbonne (République portugaise), à compter du 30 septembre 2024, appelé à exercer une autre fonction ; Mohammed Belaoura, à Dublin (République d’Irlande), à compter du 30 septembre 2024, admis à la retraite », lit-on dans ce numérodu Journal officiel.

Il y a quelques jours, Africa intelligence annonçait la fin de mission de Saïd Moussi et révélait qu’il allait rejoindre l’ambassade d’Algérie au Portugal. 

A Paris, il a dû plusieurs fois avaler son chapeau et faire des aller-retour selon les humeurs de Tebboune. Il a été rappelé à Alger une première fois en février 2023 suite à ce qui est appelé l’affaire Bouraoui, puis Tebboune ne renvoie à Paris en avril. 15 mois plus tard, il est encore rappelé.

L’ambassade d’Algérie en France demeure sans diplomate de premier plan depuis le 30 juillet. Cette énième crise est venue après le soutien d’Emmanuel Macron au plan d’autonomie du Sahara occidental que défend le roi Mohammed VI. Cette position a suscité l’ire des autorités algériennes qui font de la question sahraouie, une colonne vertébrale de leur diplomatie.

Depuis, le président français a dépêché au lendemain de la mascarade présidentielle qui avait donné Tebboune gagnant sa chargée de mission pour l’Afrique du Nord pour sans doute lui renouveler la confiance de Paris.

Entretemps, un nouveau scandale en lien avec la France a secoué la scène politico-sécuritaire nationale. L’arrestation de Farid Zinedine Bencheikh avec de lourdes accusations de traîtrise. Il a été arrêté et placé en détention pour entre autres ses «connexions» avec «un ancien ambassadeur» de France à Alger et «un officier» au sein de la représentation diplomatique française.

Certaines voix médiatiques évoquent Xavier Driencourt, ex-ambassadeur qui s’illustre par ses interventions répétées dans la presse française contre le régime algérien.

Mais qui va remplacer Saïd Moussi à Paris ? Vu comme les relations sont compliquées, notre ambassade risque de rester longtemps sans ambassadeur. Et dire que Tebboune voulait tenait mordicus à sa visite officielle à l’automne à Paris ! N’a-t-il pas fait changer la date de la présidentielle pour ce faire ? Encore raté ! Entretemps c’est Emmanuel Macron qui fera une visite officielle au Maroc fin octobre. Quel pied de nez !

Yacine K.

Tunisie : des professeurs de droit s’insurgent contre un amendement à la loi électorale

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Kais Saied

À trois jours de la présidentielle en Tunisie du 6 octobre 2024, le président Kaïs Saïed n’en finit pas de provoquer la colère des défenseurs des droits de l’homme mais aussi des juristes du pays. Accusé de dérive autoritaire, le chef de l’État tunisien, ancien assistant de droit, est aussi critiqué pour les libertés qu’il prend avec le droit, selon les professeurs de droit des universités tunisiennes.

En Tunisie, le président élu démocratiquement il y a 5 ans s’est transformé en autocrate. Prison, censure, interdictions diverses sont imposées à la société tunisienne. Pour autant, à trois jours  d’une présidentielle verrouillée, la société civile bouge.

Ils sont plus d’une centaine d’universitaires, profession d’origine de Kaïs Saïed, à signer une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent la promulgation au Journal Officiel d’un amendement retirant au tribunal administratif son rôle d’arbitre en cas de litige postélectoral.

C’est ce même tribunal administratif qui avait validé la candidature de trois autres prétendants à la présidence en plus des trois en lice actuellement : Kaïs Saïed donc, l’homme d’affaires emprisonné Ayachi Zammel, et l’ex-député Zouhaïr Maghzaoui. Des décisions que l’Isie, l’Instance supérieure indépendante pour les élections, n’a pas suivies.

Des universitaires avaient réclamé la libération des prisonniers dits politiques

Craignant donc une annulation a posteriori du scrutin, des députés ont donc proposé de transférer à la Cour d’appel la capacité de régler d’éventuels recours post-électoraux. La justice civile étant, de l’avis des observateurs de la vie politique tunisienne, sujette aux pressions de l’exécutif, beaucoup y voient une façon de verrouiller davantage la présidentielle.

Ce n’est pas la première fois que les professeurs tunisiens de droit font état de leur mécontentement. En avril dernier, ils avaient demandé également la libération des prisonniers dits politiques dont la période de détention provisoire de quatorze mois a désormais été très largement dépassée.

Avec Rfi

L’armée israélienne annonce la mort de huit soldats dans les combats au Liban

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La résistance face à l'armée israélienne s'organise au Liban
La résistance face à l'armée israélienne s'organise au Liban

L’Iran a lancé mardi 1er octobre une attaque massive contre Israël à l’aide de missiles balistiques. L’armée israélienne a reconnu la mort de huit soldats au combat au Liban.

L’armée israélienne a parlé d’une escalade « grave et dangereuse » qui aura des conséquences. Téhéran se dit prêt à frapper « toutes les infrastructures » d’Israël si l’État hébreu riposte.

Le Hezbollah libanais a affirmé mercredi avoir affronté des soldats israéliens qui tentaient de s’infiltrer au Liban, ajoutant avoir pris pour cible des troupes israéliennes de l’autre côté de la frontière.

Le mouvement pro-iranien a également visé avec des roquettes et de l’artillerie « une importante force d’infanterie » israélienne à Misgav Am, dans le nord d’Israël, et des troupes dans trois autres zones en Israël le long de la frontière.

L’armée israélienne annonce avoir déployé des unités d’infanterie et de blindés supplémentaires au sud du Liban. L’armée israélienne affirme que la 36e division blindée de l’armée, qui comprend la brigade Golani, la 188e brigade blindée et la brigade Etzioni, a rejoint l’incursion terrestre. Israël a pour l’heure fait état de huit morts parmi ses soldats sur le territoire libanais.

Le ministère libanais de la Santé a annoncé un nouveau bilan, pour ces dernières 24 heures, de 55 morts et 156 blessés dans des frappes israéliennes au Liban. Depuis leur début lundi 23 septembre, ces bombardements ont fait plus de 1 000 morts, en majorité des civils, selon le ministère libanais de la Santé, et 6 000 blessés. Environ un million de déplacés sont également à déplorer. Les bombardements de lundi ont fait 95 morts.

Avec Rfi/AFP

Le RCD dénonce le verrou politique et juridico-administratif

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Verrou politique et juridico-administratif : est-ce cela « la véritable démocratie » promise ? est le titre d’un communiqué sans concession rendu public par le bureau régional de Bejaia ce mercredi.

« Les interrogations soulevées par le RCD dans son dernier communiqué à propos du retard dans la délivrance de l’autorisation de la rencontre-débat que devait animer le président du RCD, Atmane Mazouz, pour le 05 octobre à Béjaïa viennent confirmer nos appréhensions.

Tôt ce matin, les services de la wilaya de Béjaïa ont notifié aux représentants du parti un refus d’autorisation de cette activité sans invoquer aucun motif. Le fait du prince dans toute sa splendeur!

Depuis l’avènement du multipartisme , venu après les tueries d’un certain 05 octobre 1988, jamais l’administration n’est descendue aussi bas dans le caniveau des outrances pour interdire une activité sans motif, même dans les années sombres du terrorisme.

Le refus historique de la voie du suicide collectif exprimé par les populations lors du dernier scrutin ne semble, apparemment, pas être de nature à constituer une alerte; les promesses de dialogue du chef de l’Etat ne peuvent rien devant un engrenage répressif qui broie tout dans la Nouvelle Algérie.

Le RCD ne saurait abdiquer car son combat pour l’avenir se confond avec la reconnaissance et l’hommage continus aux victimes de la liberté et de la démocratie, parmi lesquels les 500 jeunes tués un certain 05 Octobre 1988 par les balles assassines du pouvoir d’alors.

L’instance régionale du parti a introduit dans l’urgence, un référé d’heure en heure qui a été refusé par le tribunal administratif de Béjaïa, ce qui a contraint la défense conduite par Me Nora Ouali à recourir à un simple référé devant la même instance.

Enfin, le Rassemblement ne baissera pas les bras pour renouveler sa demande d’organisation d’une rencontre-débat dans la région et dans la ville de Béjaïa dans les plus courts délais

Bgayet, 02 octobre 2024

Le Bureau Régional du RCD

Le journaliste Badreddine Karmat placé en détention provisoire à Djelfa

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Baddredine Karmat
Baddredine Karmat embastillé pour avoir dénoncé l'incurie qui règne à Djelfa.

Badreddine Karmat, journaliste d’un site internet, a été placé en détention provisoire à Djelfa après avoir dénoncé le wali de cette wilaya ainsi que des responsables locaux, selon Khaled Drareni.

On le sait, il ne fait pas bon d’être un journaliste libre en Algérie. Ne sont tolérés que ceux qui acceptent un fil à la patte. Ce qui n’est pas le cas de Badreddine Karmat qui se veut un lanceur d’alerte de l’incurie qui ronge la wilaya de Djelfa.

Un autre journaliste croupit depuis plusieurs mois en prison, c’est El Kadi Ihsane, journaliste fondateur de Maghreb Emergent et Radio M. Ce journaliste paye sa liberté de ton et son intransigeance devant le règne arbitraire et chaotique d’Abdelmadjid Tebboune.

Yacine K.

Dahou Ould Kablia (91 ans) placé à la tête de la commission de révision des codes communal et wilayal

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Commission de révision des codes communal et de wilaya.
Installation de la Commission de révision des codes communal et de wilaya.

Abdelmadjid Tebboune a installé, mercredi, la Commission nationale de révision des codes communal et de wilaya, avec à sa tête Dahou Ould Kablia (91 ans).

Ancien ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales de 2010 à 2013 dans le gouvernement Ouyahia VIII, le gouvernement Ouyahia IX et les gouvernements Sellal I et II, Ould Kabia vient d’être nommé par Tebboune à la commission qui sera chargé, selon le communiqué, de réviser les codes communal et de wilaya.

En 2015, Dahou Ould Kablia a assumé l’assassinat, en décembre 1957 au Maroc, d’Abane Ramdane. Comment ce homme qui a été plusieurs fois ministre en charge des collectivités locales peut-il aujourd’hui réformer ces dernières alors qu’il ne l’avait pas fait il y a 20 ans ?

Charger ce vieux monsieur sorti de sa retraite dorée d’une commission censée dépoussiérer la machine complexe des collectivités locales relève plus d’un renvoi d’ascenseur que d’une volonté de réforme. Cette décision est à mettre sur le compte des nombreux coups à blanc auxquels nous a habitués le chef de l’Etat

« Conformément à l’engagement du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, durant la campagne électorale et lors de sa prestation de serment, Monsieur le président de la République a procédé, ce jour, à l’installation la Commission nationale de révision des codes communal et de wilaya, qui est composée de :

– Dahou Ould Kablia, ancien ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, en tant que président de la Commission,

– Abdallah Moundji, Secrétaire général de la Présidence de la République, en tant que vice-président de la Commission,

– Cinq membres du Conseil de la nation,

– Cinq membres de l’Assemblée populaire nationale (APN),

– Cinq walis,

– Cinq présidents d’Assemblées populaires de wilaya (APW),

– Cinq directeurs de la réglementation et des affaires générales des wilayas,

– Cinq présidents d’Assemblées populaires communales (APC).

La Commission nationale de révision des codes communal et de wilaya entre en fonction aussitôt après son installation », lit-on dans le communiqué.

A part ça, les anciens affidés de Bouteflika ne sont plus aux affaires.

La rédaction

Présidentielle en Tunisie : incarcéré, le candidat Ayachi Zammel condamné à 12 ans de prison

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Layachi Zammel
Layachi Zammel emprisonné et condamné par un juge inféodé au dictateur en place à 12 ans de prison

Déjà placé en détention et successivement condamné à vingt mois puis à six mois de prison pour « falsification de documents », Ayachi Zammel a de nouveau écopé d’une peine de 12 ans de prison, mardi 1er octobre, en Tunisie.

La Tunisie vit ses jours les plus sombres depuis la révolution populaire qui a dégagé le dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Ancien député, candidat à la présidentielle du 6 octobre, il était poursuivi pour avoir enfreint les règles sur les parrainages. Cette nouvelle condamnation intervient à cinq jours seulement du scrutin. 

Ne cvherchez pas à comprendre, l’autocrate Kaïs ne compte pas quitter le pouvoir, quitte à annuler le scrutin présidentiel et à emprisonner tous les candidats. Elu démocratiquement, il a imposé un ordre autoritaire à toute la Tunisie.

Un « hold-up » sur la présidentielle. Depuis l’annonce de la condamnation de son candidat à 12 ans de prison, mardi 1er octobre, l’équipe de campagne d’Ayachi Zammel ne décolère pas. Condamné pour des soupçons de faux parrainages, l’industriel âgé de 47 ans qui a fait fortune dans l’agroalimentaire n’a pas pu faire campagne pour le scrutin du 6 octobre. À la place, celui qui est poursuivi dans 37 affaires différentes dans plusieurs régions du pay

s – toutes en lien avec de faux parrainages supposés – s’est livré à un tour des tribunaux tunisiens.

Les proches et les avocats d’Ayachi Zammel y voient une tentative de court-circuiter sa candidature. Ils assurent aussi que des pressions ont été exercées sur des citoyens lui ayant apporté leur soutien pour qu’ils se rétractent et portent plainte contre lui. Jusqu’alors très peu connu du grand public, Ayachi Zammel, de sensibilité libérale, a réussi à créer l’intérêt autour de sa candidature qui est portée, en son absence, par un noyau de militants s’efforçant de le  présenter comme le seul prétendant en mesure d’en finir avec le régime jugé autoritaire de Kaïs Saïed.

Ayachi Zammel vient allonger la longue liste des dissidents et des opposants détenus en Tunisie

Ayachi Zammel excepté, un seul autre candidat affrontera dimanche prochain le président sortant. Il s’agit de l’ancien député Zouhaïr Maghzaoui, également ex-leader d’un parti nationaliste arabe, dont la candidature suscite toutefois moins d’enthousiasme chez les détracteurs de Kaïs Saïed qui lui reprochent d’avoir longtemps ouvertement soutenu ce dernier.

Qu’il représente ou non un danger dans les urnes, ce qui est certain en revanche, c’est qu’Ayachi Zammel vient allonger un peu plus encore la longue liste des dissidents et des opposants détenus en Tunisie. Son équipe assure par ailleurs qu’il reste malgré tout candidat à la présidentielle.

Avec Rfi

« Houris » de Kamel Daoud : quand les « guerres culturelles » asphyxient la littérature

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Houris

Évoquant à juste raison l’histoire de la guerre civile algérienne (1990-2002), ses crimes toujours impunis contre des civils abandonnés à leur sort et le révisionnisme historique érigé en « vérité alternative » et « réconciliatrice » d’État, Houris, le nouveau roman de Kamel Daoud, n’a malheureusement pas su éviter l’écueil de l’essentialisme et du culturalisme.

Plutôt que de traiter cette fiction avec la complexité requise, l’œuvre transpose en littérature la logique simpliste des « guerres culturelles » que l’écrivain cultive à outrance dans ses éditoriaux du Point : pour lui, la genèse du phénomène intégriste et terroriste réside exclusivement dans le Coran et la tradition islamique, en négligeant les décennies de despotisme militaire, de politiques antisociales et d’instrumentalisation intentionnelle du religieux dans le dessein d’anéantir les gauches et les idées d’émancipation sociale et citoyenne en Algérie et dans l’entièreté de l’espace arabe.

Comment peut-on parler de la guerre civile algérienne (1990-2002) en littérature sans tomber dans l’écueil de l’essentialisme et du culturalisme, sans la retranscrire avec l’encre vénéneuse des « guerres culturelles » si chères aux réactionnaires de France, d’Algérie et d’ailleurs ?

C’est la question que l’auteur de ces lignes s’est posée en tournant les dernières pages de Houris, le nouveau roman de Kamel Daoud, malheureusement rédigé dans la même veine réactionnaire que ses éditos du Point – dont l’alignement aveugle sur les thèses conservatrices et néolibérales de l’actuel régime « jupitérien » participe de cette non-pensée réactionnaire que la presse et les médias Bolloré propagent depuis plusieurs années.

Prétendant écrire l’histoire d’une guerre prétendument oubliée de tous, une guerre dont aucun Algérien et Algérienne ne pourrait soi-disant parler, ce roman de plus de quatre cents pages ignore toute la bibliothèque romanesque de langue arabe, mais aussi de langue française et amazigh, consacrée à ce sujet en Algérie.

Il passe sous silence le rôle central du despotisme militaro-pétrolier et du désengagement social et culturel de l’État algérien dans l’émergence de l’intégrisme religieux, des groupes islamistes et de leurs pratiques terroristes[1].

Idéalement, la littérature est le terrain de la complexité, de la multiplicité des voix et des visions. Et ce d’autant plus que l’histoire de la guerre civile algérienne est gravement méconnue en raison de l’impossibilité d’accéder aux archives de l’État et de l’armée, de la difficile libération de la parole des témoins et des obstacles placés contre tout retour public sur cette période par « La charte pour la paix et la réconciliation nationale » de 2005.

Il eut donc été salutaire que le romancier dépeigne au lecteur la naissance de l’intégrisme religieux et de la mécanique terroriste par-delà les platitudes d’un culturalisme se contentant d’invoquer sans fin les « essences » anhistoriques du « Bien » et du « Mal », de la « civilisation » et de la « barbarie ».

La présence de personnages représentant les membres du FLN ayant rejoint les maquis du Front islamique du salut (FIS) aurait donné de l’épaisseur et de la crédibilité historique à un roman dont l’objectif serait de « briser le tabou de la guerre civile algérienne »[2]. Le continuum de la violence politique héritée des guerres fratricides de la lutte de libération nationale aurait été efficacement incarné aux yeux du lecteur[3].

Dans Houris, regrettablement, le récit et ses prétendues démonstrations s’enlisent dans un conformisme douceâtre rappelant la piètre adaptation théâtrale des éditos de Kamel Daoud, Un homme qui boit rêve toujours d’un autre qui écoute, par Denise Chalem en mars 2024. N’en sort qu’un roman au style aussi grandiloquent, scolaire, ampoulé que celui de Yasmina Khadra, qui tente de démontrer, de manière lourdement répétitive que les musulmans égorgent d’autres musulmans en raison du fait qu’ils abattent des moutons chaque année durant les festivités de l’Aïd el-Kébir. 

Le « sourire » et la canule

Fajr, qui s’appelle aussi Auber dans sa « langue intérieure » – le français, parle inlassablement. Un monologue ininterrompu. Une voix muette, un corps sculpté par la guerre. Un « véritable livre » d’histoire, lui répétait sa mère Khadija sur les lits d’hôpitaux, ouvert sur un monde indifférent. Une canule et une cicatrice, comme un horrible « sourire ». D’une voix étouffée, raconte à Houri, le fœtus qu’elle veut avorter, son histoire, celle de son pays, la violence ravageuse d’une guerre fratricide et la quête qui l’inspire : la justice.

Après l’égorgement raté de la nuit du 31 décembre 1999, au village de Had Chekala situé au nord-ouest algérien, Fajr, âgée seulement de cinq ans au moment des faits, renaît une seconde fois dans l’ambulance qui la menait vers l’hôpital d’Oran, le 1er janvier 2000. Depuis cette nuit-là, elle nourrit l’idée du retour. La nuit d’un grand massacre : 1 001 personnes trucidées dans le village de Had Chekala et ses alentours. La fin d’un monde.

Dans son salon de coiffure situé en banlieue oranaise, Aube refait le monde de ses révoltes quotidiennes, tente de réparer une injustice innommable, exacerbée par la promulgation de la charte du 29 septembre 2005, « le jour de la réconciliation des meurtriers avec les meurtrier ». Privée de ses cordes vocales, armée de sa canule, elle explique son livre d’histoire à sa petite Houri en deux langues. Une langue « comme la nuit », l’arabe ; une autre, « comme un croissant », le français.

L’arabe est donc sa langue extérieure, le français sa langue intérieure, cette « belle langue retentissante et muette », « celle avec laquelle » elle se « raconte des histoires depuis des années », celle dont elle use quand elle s’adresse dans sa tête à ses « ennemis, voisins, imams, à Dieu qui » lui a « volé des choses précieuses ».

Pour elle comme pour Kamel Daoud, le français est la « langue du rêve, des secrets, la langue de ce qui ne possède pas de langue ». Pour Fajr, l’arabe ne semble pouvoir exprimer que le fanatisme et le terrorisme des « égorgeurs »… Une curieuse et drôle conception des langues qui n’est pas sans lien avec le discours de l’auteur opposant implicitement, à la manière des national-conservateurs et des intégristes religieux algériens, la langue française (celle de la « civilisation » à la langue arabe (celle de la « barbarie »).

Portant sur son corps le « récit de ce qu’on ne doit pas oublier, un alphabet que seuls les ignorants ignorent », Aube retourne sur les lieux de l’atroce pour rappeler aux gens du village une histoire qui serait oubliée de tous.

Le retour

Aïssa Guerdi. Un drôle d’historien public ! C’est avec cet homme que Fajr partagera son voyage vers la terre d’enfance, au village du crime inachevé.

Dans les cafés, il se plaint de prêcher ses histoires à des sourds. Fils d’un libraire et éditeur révolutionnaire, sa foi en la mission du livre et de l’écrit est inébranlable. Il semble défier à la fois l’oubli d’une guerre qui serait massif, mais aussi les autorités qui entretiennent le voile de l’amnésie.

Devant le colonel qui lui dit : « Vois-tu, mon petit libraire, nous servons la paix et ce que tu racontes dans le café de ton quartier n’aide pas la paix que veut notre président de la République. Ce que tu dis, ça enflamme les esprits, ça leur donne des envies de vengeance, et puis ce n’est pas toujours vrai. Quelles preuves as-tu de ce que tu avances ? Hein ? Rien », Aïssa ne recule pas. Il continue de raconter la guerre, son histoire et sa mémoire. Il semble croire aux faits.

Arrivée au village, personne ne se souvient de Fajr et de sa famille, les Adjama. Rien de ce qu’elle voit ne semble évoquer ou rappeler l’histoire. En route vers le lieu de l’égorgement raté, elle rencontre Hamra, près du café Merhaba, une ancienne « terroriste », une « irhabiyya» qui lui raconte l’histoire de son enlèvement, le soir de son mariage, et de sa réduction en esclavage domestique et sexuel dans les casemates des « Émirs » des maquis. Elles étaient nombreuses, les femmes au destin semblable à celui de Hamra, marquées de l’indélébile stigmate de « terrorisme ». 

Fajr avançait sur une terre qui semblait être sourde, amnésique. En s’aventurant vers un hangar situé non loin de sa maison natale, un berger, le frère de l’imam intégriste du village, versé dans le trafic de viande la kidnappe, l’enferme et la ligote dans le hangar désert, sans toiture ni couverture. Il voulait en finir avec elle, l’égorger une nouvelle fois. Sa vie défile devant elle, dans une peur glaçante. 

Soudain, Aube entend une voix lui dire : « Je t’ai retrouvée, ma sœur ». C’était Aïssa. Il est arrivé avec du renfort, des villageois, pour la libérer de ce hangar, cet abattoir clandestin. Il l’étreint et la rassure : « Les gendarmes vont arriver, ils les ont arrêtés, lui et son frère, l’imam. Ils vendaient de la viande d’âne », explique un villageois à un voisin. Et Aïssa de la soulever et de lui chuchoter : « Tu es un signe ! ».

Un an plus tard, Fajr est mère d’un bébé, la petite Kalthoum. C’est l’été, elle « porte une robe d’été blanche avec des tulipes » et savoure le temps en compagnie de Khadija, « heureuse d’être grand-mère », et Aïssa Guerdi. « La mer est partout, surtout si l’on ferme les yeux ». Elle a retrouvé sa voix, après le voyage périlleux à Had Chekalla. Sa « voix est là, affamée, heureuse, mouillée de salive ».

Pourquoi le retour, qu’est-ce qu’elle a trouvé au village ? Pourquoi un barbu hirsute voulait l’égorger une seconde fois ? Pourquoi une telle fin semblant heureuse ? Le roman n’éclaire rien de cette quête de justice, et noie le récit dans l’obscurité d’un propos qui se voulait clair, celui de « briser le tabou de la guerre civile algérienne ».

Les impasses de l’orientalisme à rebours

« La guerre ! Oui, la guerre ! Ce n’était pas celle contre les Français, mais celle de tous contre tous ». Cette formule est un leitmotiv aussi lassant dans Houris que dans les éditos de Kamel Daoud, est éminemment confusionniste, voire paradoxale.

Ce mantra occulte plus d’un siècle de colonisation inhumaine en Algérie et inverse, par conséquent, les thèses révisionnistes du régime algérien : si, en France, l’hypermnésie cultivée au sujet de la guerre civile algérienne sert un certain agenda politique obsédé par la traque des « ennemis de l’intérieure » – les Français musulmans pour ne pas les nommer –, alors, l’amnésie totale sur l’atrocité de la colonisation devient utile, vitale même et indiscutablement justifiée. Comme si établir une distinction claire entre les faitset leur instrumentalisationà des fins répressives et antidémocratiques était impossible.

Au lieu de repolitiser une histoire algérienne confisquée, Kamel Daoud signe avec Houris une nouvelle Contre-enquête, un récit aux antipodes des idées défendues dans un livre qu’il ne cite plus dans sa bibliographie : Ô Pharaon (Dar El Gharb, 2005). En deux décennies, on est passé de « Seuls le régime et les militaires tuent » à « Seuls les islamistes tuent », sous prétexte que la violence qui serait inhérente à leur ADN islamique et arabe. La « vérité romanesque » que Kamel Daoud essaye de défendre dans Houris s’avère donc un cuisant échec de l’explication.

Si l’on sait depuis Claude Lefort qu’une société devient autoritaire et totalitaire lorsqu’elle refuse  d’assumer, de tolérer le conflit en politique et le criminalise, Houris est un roman qui n’apporte aucune réflexion littéraire de l’autoritarisme d’un parti unique, qui a fait de la conflictualité politique un sacrilège. Le terrorisme des intégristes religieux découle de cette mise hors-la-loi du pluralisme, et certainement pas de ce qu’on appelle Dieu et les Livres sacrés que les êtres humains lui attribuent.

Tandis que nombre d’écrivains arabes continuent de louer des régimes despotiques comme ceux de l’Algérie, du Maroc et de l’Égypte, Kamel Daoud, en cultivant avec zèle un essentialisme qui rappelle un certain orientalisme à rebours – un phénomène que le philosophe syrien Sadik Jalal al-‘Azm avait critiqué dans son célèbre article de 1981, « Orientalism and Orientalism in Reverse »[4] – endosse le rôle des « scélérats subalternes » (dixit Diderot dans Le Paradoxe sur le comédien), en écrivant un roman conforme aux présupposés du « choc des civilisations » chers aux droites dures et extrêmes françaises et occidentales.

Pour mieux comprendre la genèse et la cristallisation de l’intégrisme religieux en Algérie et ailleurs, il serait bien plus profitable, tant littérairement que politiquement, de se décentrer du terrain franco-algérien et de lire des œuvres arabes antitotalitaires, comme La Coquille (Actes Sud, 2007) de Moustafa Khalifé – ce classique syrien de la littérature carcérale, ou Walîma Li A‘châb al-Bahr (Damas,1983)de l’intellectuel communiste Haidar Haidar,

Faris Lounis

Journaliste

Source : https://www.carep-paris.org/recherche/varia/houris-de-kamel-daoud/

Le CAREP, le 18 septembre 2024.

Kamel Daoud, Houris, Paris, Gallimard, 2024, 413 pages. 19,99 euros


[1] Comme les autres traditions dites monothéistes, la tradition islamique comporte indéniablement des textes violents et intolérants. Des livres comme Pour une lecture profane des conflits. Sur le « retour du religieux » dans les conflits contemporains du Moyen-Orient (La Découverte, 2012), de l’historien et économiste Georges Corm, ou Carbon Democraty. Le pouvoir à l’ère du pétrole, du politiste et anthropologue Timothy Mitchell (La Découverte, 2013), proposent des analyses rigoureuses et savamment documentées des investissements massifs de certaines pétro-monarchies du golfe Persique et de leur grand allié étasunien dans la fabrication d’un islam hégémonique, rigoriste et intégriste.

[2] François-Guillaume Lorrain, « ‘‘Houris’’, le nouveau roman de Kamel Daoud déjà primé », Le Point, 28/08/2024.

[3] Voir à ce sujet le livre de Myriam Aït-Aoudia, L’expérience démocratique en Algérie (1988-1992). Apprentissages politiques et changement de régime, Paris, Presses de Sciences Po, 2015.

[4] Voir la traduction française de cet article dans Sadik Jalal Al-‘Azm, Ces interdits qui nous hantent. Islam, censure, orientalisme, « Orientalisme et orientalisme à l’envers », traduit par Jalel El Gharbi et Jean-Pierre Dahdah, Marseille, éd. Parenthèses/MMSH/IFPO, 2008, p. 151-176.

« Yetnehaw ga3 » !

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Hirak

Dans ce régime gangrené par une guerre de sérail sans fin, les luttes intestines au sommet de l’État dominent la scène politique. Loin d’un processus transparent et démocratique, ces conflits pour le contrôle du pouvoir se jouent en coulisses, entre factions rivales animées par des intérêts égoïstes.

Ce régime, qui rappelle les intrigues des monarchies absolutistes, est marqué par des trahisons, des alliances opportunistes et des complots permanents. Ces rivalités incessantes bloquent toute possibilité de réforme véritable, empêchant ainsi l’émergence d’une stabilité institutionnelle durable.

Chacune des factions se bat non pas pour le bien collectif, mais pour consolider son emprise, nourrissant un cycle de stagnation politique.

Tout y est coup de force. La légitimité du pouvoir ne repose pas sur le consentement populaire ou des processus électoraux transparents, mais sur la capacité à s’imposer par la violence et la coercition. Chaque geste politique est un acte de force, qu’il s’agisse de répressions violentes, de coups d’État cachés, ou d’épisodes de leur guerre de sérail.

Les décisions sont unilatérales, ne laissant aucune place au débat ou à la participation citoyenne. Le pouvoir, né de la force, se maintient par la peur et la suppression systématique de toute forme de contestation.

Cet immobilisme empêche également tout frémissement de dynamique politique. Le régime se fige dans une posture de refus total des réformes, craignant qu’une ouverture, même minime, ne fragilise les bases sur lesquelles repose son autorité. Cette absence de volonté politique freine non seulement le développement du pays, mais elle sème également un sentiment d’impuissance au sein de la population. Les institutions, déjà viciées et affaiblies, se réduisent à de simples vitrines, incapables d’agir ou de se réinventer.

L’idée même de changement est perçue comme une menace pour l’ordre établi, verrouillant ainsi toute possibilité d’évolution positive.

Dans cette autocratie, la moindre voix qui s’élève pour critiquer l’ordre en place est immédiatement réduite au silence. Les prisons se remplissent de journalistes, d’activistes, et de simples citoyens dont le seul tort est d’avoir osé exprimer une opinion divergente.

Le régime voit dans chaque contestataire un ennemi à neutraliser, préférant réprimer plutôt que dialoguer. Les droits fondamentaux, pourtant garantis par les conventions internationales, sont bafoués dans une indifférence générale, renforçant l’oppression et la peur au sein de la société.

Le dysfonctionnement du système est particulièrement visible dans l’incapacité de sa dorsale militaire, qui constitue la colonne vertébrale du régime, à gérer même les crises les plus mineures, comme les crises sanitaires à l’image de celle qui frappe nos concitoyens du sud.

Au lieu de miser sur des solutions techniques ou des politiques de santé publique adaptées, le régime reste englué dans une approche mensongère et autoritaire. L’absence de compétences civiles et de mécanismes de gestion moderne révèle à quel point ce système est inadapté aux besoins réels de la société.

Les militaires, s’ils excellent dans la répression, se montrent démunis face aux urgences qui requièrent des compétences autres que celles de la force brute.

Enfin, ce pouvoir est également gangrené par une corruption systémique, un corps parasité par des élites extractrices qui siphonnent les ressources de l’État pour leur bénéfice personnel. Ces pratiques de corruption minent l’efficacité des institutions publiques et aggravent les inégalités sociales. La notion de parasitisme souligne que ces élites n’apportent aucune contribution positive au pays, préférant piller les ressources sans jamais investir pour le bien commun. Cette situation accélère la déliquescence des services publics, créant une frustration grandissante au sein de la population.

Ce climat délétère valide le mot d’ordre « Yetnehaw_ga3 ». Ce slogan cristallise l’exaspération de la population face à un régime oligarchique qui se maintient contre toute logique. « Qu’ils dégagent tous », un appel à une refonte totale du système, exprime la volonté d’en finir avec un pouvoir qui ne sert que les intérêts de quelques-uns au détriment de l’ensemble du peuple.

Ce slogan résonne encore aujourd’hui comme une exigence de changement radical, non pas d’un simple renouvellement des visages au sommet, mais d’une transformation profonde des structures politiques, économiques et sociales du pays. L’exigence d’un nouveau contrat social démocratique.

Mohand Bakir

Farid Zinedine Bencheikh, ex-patron de la police, de nouveau arrêté

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Farid Zinedine Bencheikh
Farid Zinedine Bencheikh a été l'instrument répressif du Hirak

Viré de la tête de la Direction générale d e la sécurité nationale en janvier dernier, Farid Zinedine Bencheikh est arrêté pour la deuxième fois.

L’ancien homme fort de la police a été arrêté samedi dernier et placé sous mandat de dépôt après sa présentation devant le tribunal militaire de Blida et son audition dans une affaire de « complot contre les institutions de l’Etat », rapporte El Watan. La même source parle de connexions avec des « officines étrangères » et des cyberactivistes installés à l’étranger sans donner plus de détails.

D’autres anciens collaborateurs de Zinedine Bencheikh sont dans le collimateur des limiers du renseignement et de la justice.

C’est en plein manifestations de dissidence populaire que Bencheikh a été placé à la tête de la DGSN le 15 mars 2021. L’homme s’est employé à étouffer la dissidence avec un zèle inoui. Il aura servi Tebboune et ses parrains avec un savoir-faire consommé.

Instrument répressif du Hirak par excellence, Farid Zinedine Bencheikh a été débarqué sèchement en janvier 2024 de la DGSN pour être remplacé par Farid Badaoui. Par qui et pourquoi ? Le contexte de ce limogeage a été à ce propos l’un des plus cocasses de la vie politique algérienne.

Ayant trouvé le prétexte qu’un jeune a réussi à s’introduire sur le tarmac de l’aéroport d’Oran et d’embarquer clandestinement sur le train d’atterrissage d’un avion en partance pour Lyon, les autorités vire en premier le DGSN Bencheikh. Bien évidemment, cette raison n’a convaincu personne en Algérie.

Bencheikh a été placé dans la foulée sous interdiction de quitter le territoire national. Ce haut fonctionnaire de la police qu’on disait très proche du clan Tebboune a été arrêté une première fois en avril dernier. Puis relâché une dizaine de jours plus tard après avoir été entendu par le juge d’instruction.

Né en février 1964, Farid Zineddine Bencheikh est orginaire de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Il avait exercé, avant sa dernière nomination, les fonctions de contrôleur général et d’inspecteur régional de la police du centre (Blida).

Il a rejoint le corps de la Sûreté nationale en février 1993, occupant plusieurs postes à responsabilité. 

Que retenir de toute ça ? Avec une quarantaine de généraux, colonels, d’anciens premiers ministres, ministres, walis, DGSN derrière les barreaux, personne n’est à l’abri d’une arrestation parmi ceux qui sont actuellement aux manettes du pays.

Ces limogeages et arrestations successives renseignent surtout sur la fragilité de l’écosystème qui dirige l’Algérie. Rien de rassurant quand on sait que les frontières sud sont sous les canons des mercenaires Wagner, l’est menacé par Haftar… Si l’on ajoute que Tebboune jouit d’une impopularité jamais connue depuis l’indépendance, on peut raisonnablement s’inquiéter de ce qu’ils ont fait de ce pays.

Sofiane Ayache

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