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mercredi 17 septembre 2025
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France – Algérie : une crise à l’épreuve du miroir hégélien

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Tebboune Macron
Tebboune et Macron, main dans la main : loin est ce temps.

Au-delà des frictions diplomatiques conjoncturelles, la relation entre Paris et Alger semble prisonnière d’un schéma mental hérité de la colonisation, où l’un veut dominer et l’autre refuse de se soumettre sans parvenir à s’émanciper totalement.

À travers le prisme du miroir hégélien, cette tension récurrente s’explique moins par les aléas politiques que par une lutte symbolique pour la reconnaissance, qui entrave toute normalisation sincère.

I. L’énigmatique reconnaissance française de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental : une décision plus lourde qu’il n’y paraît

La reconnaissance par la France, sous Emmanuel Macron, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental constitue un basculement géopolitique majeur, mais également un geste éminemment symbolique aux résonances historiques complexes. Officiellement, il s’agirait d’un alignement progressif sur les positions américaines et israéliennes, déjà engagées dans une normalisation accélérée avec le Maroc depuis les Accords d’Abraham.

En réalité, cette décision signe davantage qu’un simple appui diplomatique : elle manifeste la volonté française d’ancrer un protectorat postmoderne dans le Maghreb, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU. Ce geste heurte d’abord la position de neutralité historique que la France affectait jusque-là de conserver dans ce conflit non résolu.

En se rangeant dans le camp de Rabat, Paris abandonne cette prétendue impartialité et confirme un tropisme marocain de longue date, nourri par des intérêts économiques, sécuritaires, migratoires et culturels. Mais au-delà de la realpolitik, cette reconnaissance soulève une interrogation fondamentale : qu’est-ce que la France cherche exactement ? La réponse est plurielle.

Paris semble vouloir se redéployer dans une Afrique sahélienne qui lui échappe progressivement (Mali, Burkina Faso, Niger, Centrafrique), et le Maroc lui offre une plateforme de repli stratégique, un allié fiable et malléable, fort d’un ancrage occidental profond et d’une monarchie stable. Ce soutien à Rabat est donc aussi un aveu de faiblesse : celui d’une France incapable de maintenir son influence en Afrique de l’Ouest, qui parie désormais sur une Afrique du Nord structurée autour du duo Rabat-Tunis, pour contrebalancer l’insoumission croissante d’Alger.

Ce choix comporte néanmoins un prix : il provoque une rupture brutale avec l’Algérie, qui, elle, incarne une autre temporalité de la décolonisation, plus tragique, plus intransigeante, et donc moins compatible avec le logiciel néocolonial français. La France, en soutenant ouvertement le Maroc, ne fait pas qu’approuver une revendication territoriale, elle donne raison à un protectorat contre une république, à un royaume soumis aux logiques atlantiques contre une nation qui s’est construite dans le sang contre l’ordre colonial. L’Histoire, ici, n’est pas oubliée, elle est cyniquement réécrite.

Enfin, cette reconnaissance française révèle une conception profondément hégélienne des relations franco-algériennes : pour Paris, l’Algérie reste dans une dialectique du maître et de l’esclave. La France serait le maître dont la reconnaissance est recherchée, le référent ultime. Et dès que l’Algérie s’en affranchit, qu’elle se tient debout, critique, libre, on lui oppose le dédain ou l’humiliation. En cela, cette reconnaissance du Sahara marocain n’est pas tant un soutien au Maroc qu’un camouflet adressé à Alger.

II. Le sens profond du soutien français au Maroc : entre stratégie atlantiste, consolidation du « pré carré africain » et redéfinition des alliances

Le choix de la France de soutenir la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental n’est ni un geste isolé, ni un simple alignement sur Washington. Il répond à une recomposition profonde de la stratégie française dans le monde postcolonial et à une nécessité de repositionnement dans un échiquier africain qui lui échappe progressivement.

D’abord, la France cherche à préserver ce qui reste de son influence en Afrique, dans un contexte où elle perd du terrain face à des puissances alternatives comme la Chine, la Russie ou même la Turquie. Le Maroc, allié fidèle, monarchie stable, figure comme un partenaire « fiable » à ses yeux, dans une région où l’Algérie s’autonomise de plus en plus, politiquement et économiquement, tout en renforçant sa coopération militaire avec Moscou. Ce choix reflète donc un pari français sur Rabat comme rempart contre l’effondrement de l’ordre postcolonial dans la région.

Ensuite, ce ralliement s’inscrit dans une logique atlantiste. En soutenant la position marocaine, la France se synchronise avec les États-Unis, qui ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara depuis l’administration Trump.

Cette convergence vise à renforcer l’axe euro-américain au Maghreb, contre les puissances dites « révisionnistes », notamment l’Algérie non-alignée, qui incarne une forme de résistance diplomatique à l’ordre occidental. La question du Sahara devient donc un test de loyauté géopolitique. Par ailleurs, le soutien à Rabat peut être lu comme une tentative de sanction indirecte de l’Algérie, dont la France supporte de moins en moins la posture souverainiste et intransigeante sur les dossiers mémoriels, migratoires et régionaux.

L’Algérie refuse de se soumettre à la repentance tronquée ou calculée de Paris, refuse le diktat du narratif unique sur l’histoire coloniale, et affiche une indépendance grandissante dans ses relations internationales. Soutenir le Maroc devient dès lors une manière de réaffirmer une autorité perdue sur le Maghreb. Enfin, ce choix diplomatique contient une lecture idéologique : celle d’un projet de réorganisation de la région où les États arabes monarchiques, perçus comme plus « stables » et « compatibles » avec les intérêts occidentaux (Maroc, Émirats, Arabie saoudite), deviennent les interlocuteurs privilégiés. L’Algérie républicaine, révolutionnaire, et historiquement liée aux luttes de libération devient, par contraste, un corps étranger dans la stratégie d’influence occidentale, surtout lorsqu’elle soutient des causes comme celle de la Palestine ou du Front Polisario.

III. L’Algérie et l’impossible séparation symbolique : entre dignité souveraine et mémoire toujours vive

L’un des ressorts fondamentaux de la crispation algérienne tient à ce que la France feint de ne pas entendre : l’histoire ne passe pas, surtout lorsque l’ancien maître, loin de s’effacer dignement, continue de jouer aux grands équilibristes sur les plaies non refermées. La guerre d’indépendance n’a pas seulement mis fin à une occupation ; elle a ouvert une ère où la blessure coloniale, loin de cicatriser, a produit un corps politique hanté par sa propre libération.

La réaction algérienne face à l’appui diplomatique de Paris à Rabat ne se limite pas à un désaccord géopolitique ou à une divergence stratégique. Elle prend racine dans une perception quasi existentielle : celle d’un retour du refoulé colonial. Comment interpréter autrement cette posture française qui, sous prétexte de pragmatisme diplomatique, semble récompenser un royaume resté aligné, loyal, occidental-compatible quand l’Algérie, elle, a toujours affiché une forme d’altérité souveraine, souvent mal comprise et mal acceptée par l’ancien colonisateur ?

La récurrence des différends, mémoriels, culturels, diplomatiques, entre Paris et Alger traduit l’impossibilité pour l’Algérie d’entrer dans une relation apaisée avec une puissance qui, aux yeux de l’élite politique algérienne, continue de parler la langue de la domination. Dans l’inconscient collectif de ses dirigeants, la France, en soutenant la position marocaine, adresse un message sourd : le modèle d’émancipation algérien est trop radical, trop incommode, trop autonome, et doit être marginalisé au profit d’un autre plus malléable.

L’Algérie ne refuse pas à la France le droit de soutenir un partenaire. Elle lui conteste le droit de le faire dans un dossier aussi inflammable que celui du Sahara occidental, où l’Algérie, en plus d’un positionnement historique, voit la projection de ses principes de décolonisation et de droit à l’autodétermination.

Soutenir le Maroc, c’est heurter l’Algérie sur son terrain le plus sacré : celui de sa légitimité historique post-coloniale. C’est pourquoi la diplomatie algérienne vit chaque geste de la France dans ce dossier comme une gifle adressée à sa dignité, un ricanement post-impérial. Ce n’est pas tant un désaccord politique qu’un affront ontologique. L’Algérie se veut libre, mais elle sent que cette liberté reste, pour l’ancienne métropole, une anomalie, une impertinence, voire un défi à son ordre international. Et c’est précisément cette résistance algérienne à toute dépendance symbolique ou diplomatique qui agace Paris, autant qu’elle galvanise Alger.

IV. La crise des visas diplomatiques : la France ferme ses portes aux élites algériennes

L’un des tournants les plus révélateurs de la dégradation silencieuse, mais stratégique, des relations entre Paris et Alger est cette décision, passée presque inaperçue dans les canaux officiels mais retentissante dans ses implications : l’interdiction de délivrance de visas diplomatiques aux hauts responsables algériens et à leurs familles.

En apparence, il ne s’agit que d’une formalité administrative, mais en réalité, c’est une claque institutionnelle. C’est la réplique douce, mais ferme, d’une France exaspérée par les postures algériennes, et qui choisit le levier le plus symbolique et le plus douloureux : celui de l’accès des élites algériennes à son propre territoire.

Il faut comprendre l’intelligence froide de cette manœuvre : la société algérienne peut bien se radicaliser dans ses discours nationalistes, les officiels algériens peuvent bien hurler à la souveraineté violée, à l’amitié trahie, mais les élites algériennes continuent de consommer la France : leurs enfants y étudient, leurs épouses y accouchent, leurs fortunes y sont placées, leurs retraites y sont préparées. Le visa diplomatique est donc moins un papier de voyage qu’un laissez-passer pour continuer à vivre une double existence : souveraineté dans les mots, dépendance dans les actes. En fermant cette porte, la France place le régime algérien devant son propre miroir, celui de sa contradiction la plus nue.

Comment prétendre s’ériger en puissance libre et affranchie, quand ceux qui parlent au nom de cette indépendance refusent eux-mêmes de couper le cordon avec l’ancienne métropole ? C’est ici que le mot post-colonial devient obscène. Car il n’y a rien de post dans cette relation : c’est encore la scène coloniale, rééditée en habits de souveraineté, mais avec les mêmes gestes de soumission sociale, éducative, sanitaire, financière.

L’interdiction des visas diplomatiques fonctionne alors comme un désenvoûtement brutal. Elle oblige l’État algérien à redevenir algérien, à cesser de vivre par procuration en France. Elle expose surtout le divorce entre un pouvoir qui vocifère contre l’Occident, et une caste dirigeante qui ne peut se passer de lui. Et cette mesure, à bas bruit, ne fait qu’amplifier un message : la France a cessé de croire à la fiction algérienne d’une puissance régionale insoumise. Elle enregistre désormais les contradictions algériennes comme autant de fragilités à exploiter.

V. Le rebondissement géopolitique : la restriction des visas diplomatiques par la France aux dirigeants algériens

La décision de la France de restreindre, voire de suspendre, l’octroi de visas diplomatiques aux hauts responsables algériens, ainsi qu’à leurs familles, n’est ni anecdotique ni accessoire. Elle agit comme un révélateur, une cristallisation soudaine d’un malaise plus ancien, plus structurel, entre deux États liés par une histoire saturée de blessures, de malentendus, de non-dits et d’intérêts divergents. D’un point de vue strictement diplomatique, c’est un camouflet.

La France, en interdisant l’accès de son territoire à ceux qu’elle traitait naguère avec une forme de déférence d’État à État, renverse l’étiquette, renoue avec une forme de verticalité coloniale : elle administre une punition morale, doublée d’un message de fermeté stratégique, comme pour rappeler que l’Algérie n’est pas en position de rapport égal, et que ses élites ne peuvent se mouvoir dans l’espace français à leur guise si elles contestent Paris sur la scène internationale.

Mais cette mesure, pour être comprise dans toute sa densité, doit être lue au prisme d’une contradiction majeure : l’élite algérienne, qui prétend incarner une souveraineté fière et rétive à toute tutelle, entretient en réalité une dépendance structurelle à l’espace français. Que ce soit pour les soins médicaux, les scolarisations, les biens immobiliers ou les affaires privées, la France demeure le prolongement quasi organique de la zone de confort des dirigeants algériens. Leur interdiction d’y accéder agit comme une fermeture brutale du sas de respiration auquel ils se sont habitués, rendant leur nationalisme plus théâtral que réel.

La France le sait. Et en jouant cette carte, elle expose au grand jour une faille morale et politique algérienne, celle d’une classe dirigeante qui vit dans la négation de ce qu’elle proclame, et dont les enfants, les intérêts, les loisirs, les retraites, parfois même les naissances, sont intégrés à la matrice française qu’ils critiquent officiellement. Dès lors, ce rebondissement n’est pas un simple épisode diplomatique. Il met à nu une vérité philosophique sur la nature du pouvoir algérien postcolonial : celui-ci n’a jamais complètement coupé le cordon ombilical avec l’ancien colon, il n’a fait que le maquiller.

L’interdiction de visas agit ici comme une rupture symbolique violente, une sorte de rappel brutal à la réalité : on ne peut à la fois se proclamer souverain et se lover dans le confort d’un ancien maître. Mais au-delà de l’humiliation, cette crise peut ( si elle est saisie avec lucidité ) devenir une opportunité.

L’Algérie peut y voir l’aiguillon d’une réorientation nécessaire, d’une reconfiguration de ses alliances, d’une refondation de son autonomie réelle, intellectuelle, géopolitique et économique. À condition qu’elle accepte de ne plus jouer en permanence sur deux registres (la souveraineté de façade et la dépendance effective) mais de trancher une fois pour toutes dans le sens d’une émancipation authentique.

VI. Le différend mémoriel et la verticalité brisée du rapport France-Algérie

Le dernier point du développement interroge la nature du lien mémoriel entre l’Algérie et la France, et la manière dont ce lien, qui aurait pu porter un dépassement historique ou un apaisement progressif, devient un levier de blocage récurrent dans la relation bilatérale. Le souvenir colonial, au lieu de se transmuer en enseignement ou en socle d’intelligence historique partagée, reste une matière inflammable, exploitée alternativement par les deux régimes pour servir des objectifs conjoncturels.

En France, la mémoire de la guerre d’Algérie divise encore les institutions et les imaginaires collectifs, entre une repentance partielle, souvent jugée excessive par certains cercles politiques, et un refus obstiné de regarder l’histoire en face, notamment chez les nostalgiques de l’Algérie française ou les tenants d’une lecture héroïsée de la colonisation.

À cela s’ajoute une instrumentalisation politique de la mémoire algérienne au sein même du champ politique français, dans les discours sur l’identité nationale, l’immigration ou les banlieues. En Algérie, cette mémoire continue d’être l’un des piliers du récit officiel de légitimation du pouvoir.

Le passé colonial est brandi comme une blessure toujours vive, à chaque tension diplomatique, dans un réflexe de retour au traumatisme originel. Mais cette mobilisation n’est pas pure, elle sert souvent à dissimuler les échecs de gouvernance, à esquiver les responsabilités présentes et à réactiver un patriotisme de façade. Elle révèle surtout que l’État algérien ne s’est jamais véritablement détaché du regard français, comme si sa souveraineté même restait en partie suspendue à la reconnaissance symbolique ou mémorielle que lui accorderait l’ancien colonisateur.

Or, cette fixation mémorielle empêche toute réelle verticalité stratégique : au lieu d’un rapport d’État à État mûr, froid, lucide et délié du ressentiment, les deux nations restent prisonnières d’un passé mal digéré. C’est une forme de codépendance historico-émotionnelle : la France ne parvient pas à reconnaître pleinement ce que son empire a produit de destructeur, et l’Algérie ne parvient pas à exister diplomatiquement sans invoquer la France, fût-ce pour s’en éloigner.

L’épisode de l’interdiction des visas diplomatiques, comme une humiliation infligée par Paris à Alger, a rouvert cette plaie. Il a rappelé à l’Algérie qu’elle est traitée non pas comme une puissance équivalente, mais comme une entité encore perçue dans un rapport d’infériorité. Ce geste français ne dit pas seulement : « vous n’êtes pas nos égaux », il ravive en creux l’idée que le regard du maître pèse encore, que l’ancienne colonie n’a pas totalement conquis sa pleine altérité.

Ainsi, la verticalité d’un lien d’égal à égal, entre deux puissances pleinement souveraines et affranchies de leur passé, reste brisée, et tant que la mémoire coloniale sera un instrument de pouvoir plutôt qu’un objet de vérité partagée, aucune relation apaisée ou stratégique ne pourra émerger.

Hassina Rabiane

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Une ONG basée à Londres dénonce des arrestations ciblées à la veille d’appels à manifester

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policiers algériens
Le régime et ses services de sécurité sur les dents après des appels anonymes à manifester.

À la veille d’appels anonymes à des rassemblements ce vendredi 8 août, l’organisation Shoaa for Human Rights, une ligue des droits de l’homme basée à Londres, a publié un communiqué dans lequel elle dénonce une vague d’arrestations et de convocations opérées ces derniers jours en Algérie.

L’ONG affirme que plusieurs dizaines de citoyens, pour la plupart d’anciens détenus d’opinion et militants civils, ont été interpellés par les services de sécurité dans la capitale et d’autres grandes villes du pays.

Selon cette organisation, ces arrestations ont été motivées par des appels diffusés sur les réseaux sociaux en faveur de marches pacifiques ce vendredi. La majorité des personnes interpellées auraient été relâchées après avoir été contraintes de signer des engagements écrits à ne pas participer aux manifestations, une pratique que l’ONG qualifie de « violation flagrante » de l’article 52 de la Constitution algérienne, garantissant le droit à la manifestation pacifique.

Dans son communiqué, Shoaa for Human Rights fustige également le refus opposé par le ministère de l’Intérieur à une demande de partis politiques d’organiser une marche en soutien à la cause palestinienne. Le département ministériel aurait rejeté la requête en suggérant que les activités se déroulent dans des espaces fermés, au mépris, selon l’ONG, du caractère public des manifestations et de leur reconnaissance constitutionnelle.

« L’arrestation ou la convocation de citoyens, ou les pressions exercées pour les dissuader d’exercer leur droit à manifester pacifiquement, portent atteinte aux libertés publiques fondamentales », déplore l’organisation, qui voit dans ces pratiques un facteur aggravant du climat de tension et de méfiance entre les citoyens et les institutions étatiques.

L’ONG conclut son communiqué en appelant les autorités algériennes à « cesser immédiatement toutes les formes d’intimidation et de persécution » liées à l’expression d’opinions pacifiques, et à « garantir l’exercice effectif des droits fondamentaux, dont la liberté de manifestation et d’expression, sans représailles ni restrictions ».

Un climat sous surveillance

Ces alertes surviennent alors que les autorités algériennes adoptent une posture de plus en plus restrictive vis-à-vis des initiatives citoyennes perçues comme potentiellement subversives. Depuis le Hirak, les rassemblements non autorisés sont systématiquement interdits, et les appels à manifester sont souvent suivis d’arrestations préventives.

La tension est à son comble et une lame de colère sourde traverse en silence la société depuis de nombreux mois. Si les appels à descendre dans la rue ce vendredi restent pour l’instant non revendiqués par des acteurs politiques ou associatifs identifiés, leur diffusion sur les réseaux sociaux semble avoir suffi à provoquer une réaction sécuritaire anticipée.

Reste une question essentielle : pourquoi ces appels à manifester émergent-ils précisément maintenant, et à qui profitent-ils ? Qui a intérêt à les relayer dans ce contexte particulier ? 

Ces appels anonymes à manifester interviennent quelques jours seulement après le discours offensif du général d’armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’ANP et ministre délégué à la Défense nationale (80 ans). Dimanche dernier, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de l’Armée nationale populaire, le haut gradé s’est exprimé devant des militaires et les familles de victimes du terrorisme. Dans une allocution à forte charge symbolique, il a réaffirmé l’engagement indéfectible de l’ANP en faveur de l’unité nationale et de la lutte contre le terrorisme, rendant un hommage appuyé aux anciens moudjahidines ainsi qu’aux « enfants fidèles de la patrie » ayant affronté, selon ses termes, « le terrorisme barbare » avec « vigueur et bravoure ».

Le général-major Saïd Chanegriha a souligné que ces sacrifices ont permis de déjouer les plans de « destruction du pays » et insisté sur le rôle central de l’ANP, héritière de l’Armée de libération nationale (ALN), dans la défense de l’État républicain et de ses institutions.

Dès lors, une question s’impose : ces appels à manifester, relayés sur les réseaux sociaux sans porteur officiel identifié, sont-ils une réaction à ce discours martial ? Ont-ils pour objectif de tester la capacité de mobilisation citoyenne ou, au contraire, de provoquer une réponse sécuritaire prévisible ? Le flou autour de leurs origines ne fait qu’accentuer les interrogations sur les intentions réelles et les enjeux politiques sous-jacents.

Samia Naït Iqbal

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Quels jeux casinos choisir en ligne – notre guide complet

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Image par Joachim Kirchner de Pixabay

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Quels jeux casinos choisir en ligne – notre guide complet

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Loi Duplomb : le Conseil constitutionnel censure la réintroduction d’un pesticide interdit

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!conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a censuré, jeudi 7 août, la disposition la plus contestée de la loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions d’un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes, jugée par les Sages contraire à la Charte de l’environnement.

Emmanuel Macron a annoncé avoir « pris bonne note de la décision du Conseil constitutionnel » et « promulguera » le texte « tel (qu’il) résulte de cette décision dans les meilleurs délais », a indiqué l’Élysée. Les Sages ont retoqué cette disposition contestée qui prévoyait la réintroduction sous conditions de l’acétamipride, jugée contraire à la Charte de l’environnement.

Le Conseil constitutionnel a, dans le même temps, validé les simplifications administratives accordées aux plus gros élevages, ainsi qu’à la construction d’ouvrages de stockage d’eau à finalité agricole – avec néanmoins quelques réserves pour cette deuxième mesure. Il a également estimé que la procédure d’adoption du texte, qui avait été rejeté par ses propres défenseurs à l’Assemblée, était conforme à la Constitution.

La Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, a salué une « victoire d’étape », appelant à « continuer de mettre la pression pour obtenir une réorientation des politiques agricoles ». « On espère que la mobilisation ne s’éteindra pas », a déclaré Stéphane Galais, porte-parole du syndicat qui défend une « réelle » transition agroécologique, à l’AFP devant le Conseil constitutionnel à Paris.

Une mesure contraire à la Charte de l’environnement

La loi Duplomb, adoptée au Parlement début juillet avec le soutien du gouvernement, a fait l’objet d’un vaste mouvement de protestation malgré l’été, y compris au sein du monde scientifique. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures.

La réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, interdit depuis 2018 en France, mais autorisé ailleurs en Europe, a cristallisé la contestation. Son retour était réclamé par le puissant syndicat agricole FNSEA – dont est issu le sénateur Les Républicains Laurent Duplomb – pour les producteurs de betteraves et de noisettes. Le syndicat a réagi à la décision des Sages, déclarant que c’est « inacceptable que le Conseil constitutionnel continue à permettre des surtranspositions » du droit européen, a indiqué à l’AFP Jérôme Despey, vice-président du puissant syndicat agricole. Il a toutefois salué la validation des « allègements administratifs » pour construire des bâtiments d’élevage et des ouvrages de stockage de l’eau.

Le Conseil constitutionnel a dû ainsi rendre une décision sous pression à la fois de l’opinion et du monde agricole. Il a finalement estimé que « faute d’encadrement suffisant », cette mesure était contraire au « cadre défini par sa jurisprudence, découlant de la Charte de l’environnement », selon un communiqué. Cette charte a une valeur constitutionnelle.

« Des risques pour la santé humaine »

Dans leur décision, les Sages rappellent que les néonicotinoïdes « ont des incidences sur la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux » et « induisent des risques pour la santé humaine ». En 2020, ils avaient consenti à une dérogation temporaire à leur interdiction, cantonnée à la filière des betteraves et à l’enrobage des semences.

Cette fois, le Conseil constitutionnel censure la dérogation introduite dans la loi en relevant qu’elle n’est pas limitée dans le temps, ni à une filière particulière, et concerne aussi la pulvérisation, qui présente des risques élevés de dispersion des substances.

En introduisant une telle dérogation, le législateur « a privé de garanties légales le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé garanti par l’article 1er de la Charte de l’environnement », écrivent les Sages dans leur décision.

Rfi

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Banque d’Algérie met en garde contre la fraude à l’allocation de voyage

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Banque d'Algérie

La Banque d’Algérie a émis une mise en garde concernant la diffusion de contenus sur les réseaux sociaux promouvant des pratiques contraires à la réglementation en vigueur en matière de change et de lutte contre le blanchiment d’argent. Ces publications font la promotion de voyages organisés à l’étranger impliquant des transactions illicites.

Dans un communiqué publié ce jeudi, la Banque d’Algérie a rappelé que l’instruction n° 05-2025, relative au droit de change pour les voyages à l’étranger, stipule clairement à l’article 10 que tout détournement de l’allocation de voyage est formellement interdit. Les contrevenants s’exposent aux sanctions prévues par la législation en vigueur.

Le communiqué souligne également que l’allocation de voyage est un droit personnel, exclusivement destiné au bénéficiaire. Il est strictement interdit de céder cette somme à un tiers sous peine de poursuites judiciaires. La Banque d’Algérie met ainsi en lumière les risques juridiques liés à ces pratiques frauduleuses, réitérant son engagement à faire respecter la réglementation et à protéger le système financier.

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Tunisie : le siège de l’UGTT visé par une tentative d’intrusion, le syndicat dénonce une « attaque ciblée »

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Siège de l'UGTT

Une tension inédite a secoué la scène syndicale tunisienne ce mercredi après-midi, lorsque des individus non identifiés, qualifiés de « bande étrangère au mouvement syndical », ont tenté d’envahir le siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), situé place Mohamed Ali, à Tunis.

Dans un communiqué ferme diffusé dans la foulée, l’UGTT dénonce un « acte lâche » visant à « faire taire la voix du syndicat et l’empêcher de jouer son rôle dans la défense des droits économiques et sociaux des travailleurs, et dans sa lutte pour les libertés publiques et individuelles. »

« Une facilitation étrange et condamnable »

L’organisation syndicale met en cause directement les autorités, les rendant responsables du déroulement des faits. Elle affirme que les assaillants ont pu accéder aux abords du siège « après la levée des barrières de sécurité », ce qui aurait facilité leur tentative d’intrusion.

Les slogans scandés par les manifestants visés sont d’une rare violence : appels à la dissolution de l’UGTT, atteintes à l’honneur et à la dignité des syndicalistes.

Appel à la justice et promesse de riposte judiciaire

L’UGTT appelle le ministère public à ouvrir en urgence une enquête pour « actes d’agression, diffamation, incitation à la violence et tentative de l’exercer ». Elle indique aussi se réserver le droit de poursuites judiciaires contre « toute personne ayant appelé à l’agression, participé à la tentative d’intrusion ou proféré des insultes et atteintes à la vie privée par des slogans indignes. »

L’ombre du pouvoir

Enfin, le communiqué syndical pointe sans détour les partisans du président Kaïs Saïed, qu’il accuse d’avoir orchestré ou au moins encouragé cette attaque, dans un climat de campagnes de haine et de diabolisation contre l’UGTT, exacerbées selon le syndicat par les dernières mobilisations sociales et l’annonce de nouvelles luttes à venir.

« Des militants présents dans le siège ont résisté avec calme et courage, refusant de tomber dans le piège de la provocation et de la violence que voulaient provoquer ces groupes. »

Mourad Benyahia 

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Le chargé d’Affaires de l’ambassade de France en Algérie convoqué au ministère des Affaires étrangères

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Affaires étrangères

Le Chargé d’Affaires de l’ambassade de la République française en Algérie a été convoqué jeudi au siège du ministère des Affaires Etrangères par le Directeur des Immunités et Privilèges, indique un communiqué du ministère.

A cette occasion, deux notes verbales ont été remises au diplomate français, précise la même source.

«La première note verbale a eu pour objet de notifier formellement la dénonciation par la partie algérienne de l’Accord algéro-français de 2013 relatif à l’exemption réciproque des visas pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service. Cette dénonciation va plus loin que la simple suspension notifiée par la partie française et met définitivement un terme à l’existence même de cet accord », ajoute le communiqué.

« En conséquence, et sans préjudice des délais prévus dans l’accord, le Gouvernement algérien a décidé de soumettre, avec effet immédiat, les titulaires de passeports diplomatiques et de service français à l’obligation de visas. Il se réserve, par ailleurs, le droit de soumettre l’octroi de ces visas aux mêmes conditions que celles que le Gouvernement français arrêtera pour les ressortissants algériens. Il s’agit là d’une stricte application du principe de réciprocité qui exprime, avant tout, le rejet par l’Algérie des velléités françaises de provocation, d’intimidation et de marchandage ».

La seconde note verbale vise, quant à elle, « à informer la partie française de la décision des autorités algériennes de mettre fin à la mise à disposition, à titre gracieux, de biens immobiliers appartenant à l’Etat algérien au profit de l’ambassade de France en Algérie. Cette note annonce, également, le réexamen des baux, considérablement avantageux, contractés par l’ambassade avec les OPGI d’Algérie et invite la partie française à dépêcher une délégation à Alger pour entamer les discussions à ce sujet », souligne le communiqué.

« Il y a lieu de rappeler que la représentation diplomatique algérienne en France ne bénéficie d’aucun avantage de cette même nature. En conséquence, l’action algérienne ainsi décidée vise là également à introduire l’équilibre et la réciprocité dans la relation algéro-française globale », conclut la même source.

APS

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Crise algéro-française : une diplomatie de représailles en boucle

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France Algérie

Vingt-quatre heures après la décision de Paris de suspendre les visas de long séjour pour les Algériens et de restreindre l’accès aux détenteurs de passeports diplomatiques, Alger a riposté en dénonçant un accord clé sur les visas et en mettant fin à la mise à disposition gratuite de biens immobiliers à la diplomatie française. Un nouvel épisode dans l’escalade d’une relation bilatérale marquée par la défiance et la volonté algérienne d’imposer une stricte réciprocité.

Ainsi donc, le jeu de ping-pong diplomatique entre Paris et Alger se poursuit. Vingt-quatre heures après les mesures de rétorsion décidées par Emmanuel Macron à l’encontre des autorités algériennes, accusées de blocages dans le dossier migratoire et les questions sécuritaires, l’Algérie réagit vigoureusement en adoptant à son tour une série de décisions « punitives » à l’égard de la France. Une escalade aux allures de bras de fer diplomatique.

À l’origine de cette nouvelle montée des tensions, une lettre adressée mercredi par le président français Emmanuel Macron à son Premier ministre, révélée par Le Figaro. Il y annonce la suspension de l’octroi des visas de long séjour (type D) aux ressortissants algériens, accompagnée du refus systématique des visas de court séjour pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service.

Dans sa correspondance, le chef de l’État français exprime sa « profonde déception » face à ce qu’il qualifie de manque de coopération d’Alger sur des sujets jugés sensibles, notamment les reconduites à la frontière, la sécurité régionale et les échanges consulaires. Un durcissement qui s’inscrit dans une politique migratoire française de plus en plus restrictive à l’égard des pays du Maghreb.

À  cela s’ajoute une réduction de 30 % du quota global de visas délivrés aux Algériens — une mesure susceptible d’être renforcée à l’avenir. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a été chargé de transmettre cette décision aux autorités algériennes, tandis que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a reçu pour mission d’initier une concertation avec les partenaires européens en vue d’étendre ces restrictions à l’ensemble de l’espace Schengen.

Riposte algérienne : fin des privilèges immobiliers et du régime d’exemption de visas

Dès le lendemain, l’Algérie a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger pour lui notifier une série de mesures destinées à rétablir ce qu’elle considère comme un déséquilibre structurel dans les relations bilatérales.

La première décision concerne la fin de la mise à disposition gratuite de biens immobiliers de l’État algérien au profit de la diplomatie française. En ligne de mire : la résidence de l’ambassadeur de France, connue sous le nom de « Les Oliviers », un domaine de 4 hectares dans les hauteurs d’Alger, occupé depuis 1962 contre un loyer symbolique payé… en franc sysymbolique.

Alger a également annoncé la révision des baux à loyer très avantageux concernant 61 autres propriétés occupées par la mission diplomatique française sur le territoire algérien, dont le siège même de l’ambassade, installé sur un terrain de 14 hectares. L’Algérie a invité la partie française à envoyer une délégation pour renégocier ces accords, jusqu’ici jugés unilatéralement favorables à Paris.

Deuxième mesure forte : la dénonciation de l’accord bilatéral de 2013 sur l’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service. Contrairement à la suspension française, la décision algérienne est définitive. Dès à présent, les Français concernés sont soumis à une demande de visa pour accéder au territoire algérien. Alger se réserve par ailleurs le droit d’appliquer à ses propres ressortissants les mêmes conditions imposées par Paris, au nom du principe de stricte réciprocité.

Ces échanges de mesures hostiles viennent souligner une relation franco-algérienne structurellement instable, marquée depuis des années par une alternance de rapprochements symboliques et de crispations profondes.

Les autorités algériennes dénoncent depuis longtemps une série d’accords déséquilibrés hérités de l’après-indépendance. Parmi eux, l’accord de 1968 sur la circulation des Algériens en France, régulièrement contesté par certains responsables politiques français, mais toujours en vigueur.

Alger rappelle que cette main-d’œuvre a contribué à la reconstruction et au développement de la France. De même, l’accord de coopération de 1994, notamment dans les domaines commercial et économique, est perçu comme avantageux surtout pour les entreprises françaises, au détriment des intérêts algériens.

Jusqu’où ira la crise ?

Si les deux capitales évitent pour l’instant une rupture officielle des relations, les gestes posés de part et d’autre témoignent d’une phase de durcissement sans précédent depuis, au moins, l’accession de Abdelmadjid Tebboune au pouvoir. Le climat de méfiance s’installe, et les dossiers sensibles — comme celui de la mémoire coloniale, de la mobilité des personnes ou des intérêts économiques — semblent aujourd’hui englués dans une logique de confrontation.

Derrière les décisions administratives et les gestes symboliques, c’est une reconfiguration du partenariat franco-algérien qui se dessine, portée par des revendications algériennes de souveraineté pleine et d’égalité dans les rapports bilatéraux. À Paris comme à Alger, le temps des privilèges semble révolu.

Samia Naït Iqbal

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Djamila Amrane-Mine ciblée : un symbole anticolonial sous les flammes à Bobigny

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Bobigny, le 5 août 2025. La maison du parc de la Bergère, qui porte le nom de Danièle Djamila Amrane-Minne, une combattante pour l'indépendance de l'Algérie a été en partie incendiée dans la nuit du 4 au 5 août. Des tags racistes, notamment des symboles suprémacistes avaient déjà été dessinés sur sa façade, le week-end du 19 juillet.
Bobigny, le 5 août 2025. La maison du parc de la Bergère, qui porte le nom de Danièle Djamila Amrane-Minne, une combattante pour l'indépendance de l'Algérie a été en partie incendiée dans la nuit du 4 au 5 août. Des tags racistes, notamment des symboles suprémacistes avaient déjà été dessinés sur sa façade, le week-end du 19 juillet.

Dans la nuit du 4 au 5 août, les flammes ont ravagé une partie de la maison Djamila Amrane-Minne à Bobigny (Seine-Saint-Denis), inaugurée à peine un mois plus tôt en hommage à une militante du FLN d’origine française.

L’incendie, ciblé et sans équivoque, s’inscrit dans une série d’actes de haine raciste qui visent aujourd’hui ceux qui rappellent que la France a été colonisatrice — et que certains de ses enfants l’ont combattue de l’intérieur.

Le feu a pris sous la terrasse en bois, au pied même de la plaque portant le nom de Danièle Djamila Amrane-Minne, figure de la guerre d’indépendance algérienne, arrêtée à 17 ans pour son engagement aux côtés du FLN, devenue ensuite universitaire et historienne des luttes de femmes. La baie vitrée a explosé sous l’effet de la chaleur. Il ne s’agit pas d’un simple acte de vandalisme, mais d’une attaque symbolique contre une mémoire que la République officielle peine toujours à assumer.

Bobigny, le 5 août 2025. La maison du parc de la Bergère, qui porte le nom de Danièle Djamila Amrane-Minne, incendiée.

Une femme, une histoire, une cible

Ce bâtiment public avait été renommé par le conseil départemental de Seine-Saint-Denis, dirigé par la gauche, dans le cadre d’une démarche de reconnaissance mémorielle. Dès la mi-juillet, il avait fait l’objet de tags racistes : croix celtiques, slogans anti-Algérie, insultes visant le FLN. Autant de signes d’une extrême droite qui, confortée par le climat actuel, s’en prend désormais aux lieux de mémoire comme à des champs de bataille idéologique.

« Ce qu’on attaque, ce n’est pas une façade. C’est ce que ce nom représente : le refus de l’ordre colonial, la fraternité entre les peuples, l’insoumission. » – Collectif syndical Visa 93

Quand l’extrême droite s’autorise

Dans un communiqué clair et ferme, le collectif Visa 93, qui regroupe la CGT, SUD, Solidaires et d’autres organisations engagées, dénonce un climat de haine nourri depuis les plus hautes sphères de l’État. Les regards se tournent vers Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, dont les déclarations contre la coopération franco-algérienne ou les commémorations liées à l’indépendance ne cessent de légitimer les récits nostalgiques du colonialisme.

Cette séquence n’est pas isolée. Elle fait écho aux multiples atteintes aux plaques en hommage à Maurice Audin, aux menaces contre les lieux de culte musulmans, ou aux lois qui criminalisent les paroles anticoloniales dans l’espace public. C’est une vision fermée, autoritaire et rance de la France qui cherche à s’imposer. Et elle cible d’abord celles et ceux qui, comme Djamila Amrane-Minne, ont osé trahir l’empire.

Ce que la République oublie, la droite radicale détruit

Djamila Amrane-Minne, décédée en 2017, incarne tout ce que la République officielle peine à honorer : une femme, blanche, française, mais debout contre le colonialisme. Avec son livre Des femmes dans la guerre d’Algérie (1994), elle a mis en lumière des voix longtemps invisibilisées, étouffées par une mémoire sélective.

Le président du conseil départemental, Stéphane Troussel, a dénoncé « un acte digne des héritiers de l’OAS » et promis que la Seine-Saint-Denis ne céderait pas. Mais la question reste posée : que fait l’État face à cette escalade ? Où sont les condamnations nationales ? Où est le sursaut républicain qu’on invoque à chaque vitrine brisée… sauf lorsqu’il s’agit de l’Algérie ?

Ne pas se taire

L’incendie de Bobigny n’est pas un fait divers. Il est le symptôme d’une France malade de son passé colonial, et qui laisse l’extrême droite manipuler la mémoire collective. Ce n’est pas seulement une plaque qu’on a voulu noircir, c’est une passerelle entre les peuples qu’on cherche à couper.

Dans ce combat pour la mémoire, se taire, c’est déjà céder.

Djamal Guettala

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Crise algéro-française : les autorités algériennes répondent à Emmanuel Macron

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Tebboune Macron
Le dernier lien entre Macron et Tebboune est désormais rompu

Les autorités algériennes ont examiné avec beaucoup d’attention la lettre adressée par le Président français à son Premier ministre, ainsi que les explications fournies le 7 août courant au Chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie en France par le Quai d’Orsay, indique jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

«Les autorités algériennes ont examiné avec beaucoup d’attention la lettre adressée par le Président français à son Premier ministre, ainsi que les explications fournies le 7 août courant au Chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie en France par le Quai d’Orsay», note la même source, précisant que «l’examen de ladite lettre et des explications qui l’ont accompagnée autorisent des observations préalables importantes».

«En tout premier lieu, et s’agissant de la dégradation des rapports algéro-français, cette lettre exonère la France de l’intégralité de ses responsabilités et fait porter tous les torts à la partie algérienne. Rien n’est plus loin de la vérité et de la réalité. Dans toutes ses phases, la crise actuelle a régulièrement donné lieu à des communiqués officiels du ministère algérien des Affaires étrangères. Ces communiqués ont systématiquement établi les responsabilités dans l’escalade et révèlent que les réactions et les contre-mesures que les autorités algériennes ont pu adopter s’inscrivaient strictement et rigoureusement dans le cadre de l’application du principe de réciprocité», relève le communiqué.

«En deuxième lieu, la lettre s’emploie à projeter de la France l’image d’un pays hautement soucieux du respect de ses obligations bilatérales et internationales et de l’Algérie celle d’un Etat en violation continue des siennes. Là également rien n’est plus éloigné de la vérité et de la réalité. En l’espèce, c’est la France qui a contrevenu à sa propre législation interne. C’est la France, également, qui a manqué au respect de ses engagements au triple titre de l’accord algéro-français de 1968 relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour en France des ressortissants algériens et de leurs familles, de la convention consulaire algéro-française de 1974 et de l’accord algéro-français de 2013 relatif à l’exemption des visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service. C’est la France, en outre, qui s’est donnée pour seule et unique objet de fixation l’accord algéro-français de 1994 relatif à la réadmission des ressortissants algériens vivants en situation irrégulière en France, accord dont elle a dénaturé la raison d’être et détourné les objectifs véritables. C’est la France, enfin, qui s’est affranchie de ses devoirs contractés au titre de la convention européenne des droits de l’homme de 1950».

«L’ensemble de ces manquements français n’ont eu pour but que de passer outre le respect des droits acquis des ressortissants algériens éloignés souvent arbitrairement et abusivement du territoire français, leur privation des possibilités de recours administratifs et judiciaires que leur garantit pourtant la législation française elle-même et de vider de tout contenu le devoir de protection consulaire de l’Etat algérien à l’égard de ses ressortissants en tous lieux et en tout temps», souligne le communiqué.

«En troisième lieu, la France, dès la survenance de cette crise de son propre fait, a posé sa gestion en termes de rapports de force. C’est elle qui a procédé par injonctions, ultimatums et sommations. C’était ignorer, bien légèrement, que l’Algérie ne cède pas à la pression, à la menace et au chantage quels qu’ils soient. Ce sont ces constats qui dictent aujourd’hui la réponse algérienne à la lettre adressée par le Chef d’Etat français au Chef de son exécutif».

«L’Algérie tient à rappeler, une fois de plus, qu’elle n’a été  historiquement à l’origine d’aucune demande de conclusion d’un accord bilatéral d’exemption de visas au profit des titulaires de passeports diplomatiques et de service. A maintes reprises, c’est la France, et elle seule, qui a été à l’origine d’une telle demande. En décidant la suspension de cet accord, la France offre à l’Algérie l’opportunité idoine d’annoncer, quant à elle, la dénonciation pure et simple de ce même accord.

Conformément aux dispositions de l’article 08 dudit accord, le Gouvernement algérien notifiera incessamment au Gouvernement français cette dénonciation par la voie diplomatique».

«Désormais, les visas qui seront accordés aux titulaires français de passeports diplomatiques et de service obéiront, en tous points, aux mêmes conditions que celles que la partie française imposera à leurs homologues algériens».

«En relation avec l’annonce de la réactivation du levier visa-réadmission, le Gouvernement algérien tient à constater que ce levier est en flagrante violation de l’accord algéro-français de 1968 et de la convention européenne des droits de l’homme de 1950.  La protection consulaire de l’Algérie à l’égard de ses ressortissants en France sera sans faille. Elle les aidera à faire valoir leurs droits et à faire respecter tout ce que les législations française et européenne leur garantissent comme défense contre l’abus et l’arbitraire».

«La lettre du Chef de l’Etat français à son Premier ministre fait une présentation biaisée de la problématique des accréditations du personnel diplomatique et consulaire dans les deux pays. Depuis plus de deux années, c’est la France qui a pris l’initiative de ne pas accorder les accréditations en question au personnel consulaire algérien, dont trois Consuls Généraux et Cinq Consuls. A ce sujet, comme dans d’autres, l’Algérie n’a fait qu’appliquer le principe de réciprocité. Dès lors que les entraves françaises seront levées, l’Algérie répondra par des mesures similaires. Cette position a été déjà notifiée aux autorités françaises, elle demeure en vigueur», précise-t-on. 

Dans ses dispositions finales, la lettre du Chef de l’Etat français à son Premier ministre énumère un certain nombre de contentieux bilatéraux devant faire l’objet d’une recherche de règlements. L’Algérie entend, elle-aussi, saisir, par la voie diplomatique, la partie française d’autres contentieux devant faire l’objet d’une même recherche de règlements», conclut le communiqué.

APS

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