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vendredi, 7 novembre 2025
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« Musulmans, osez la laïcité » ! de Mohamed Sifaoui : Ode à la laïcité retrouvée

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Mohamed Sifaoui

Il est des livres qui ressemblent à des sources d’eau claire dans un désert de confusion. Ils ne se contentent pas de dire : ils irriguent. Ils ne se bornent pas à exposer des arguments : ils ouvrent des chemins. Ainsi du texte de Mohamed Sifaoui, mince par son volume, mais vaste par la lumière qu’il projette.

À l’heure où tant de voix crient au conflit irréductible entre l’islam et la République, Sifaoui choisit la voie la plus difficile et la plus noble : rappeler que la laïcité n’est pas une arme contre la foi, mais une respiration pour tous les citoyens. Elle n’éteint pas les croyances, elle leur offre un ciel commun où nul ne règne en maître, où chacun peut lever les yeux sans craindre l’ombre de l’autre.

Ce livre n’est pas un simple plaidoyer : c’est une invitation à retrouver le geste originel de la laïcité — ce geste qui libère la conscience de toute tutelle, qui dit à l’homme et à la femme :     « Tu n’es pas réduit à ton appartenance, tu es plus vaste que ton héritage, tu es citoyen avant tout. »

Mohamed Sifaoui écrit avec cette fermeté claire des esprits qui ne veulent plus céder au vacarme des fanatiques. Là où les islamistes accusent la laïcité d’hostilité, il la restitue à sa vérité : un cadre de paix, une œuvre de civilisation, un espace où l’islam peut respirer librement sans se dénaturer ni s’enfermer.

Il y a, dans ses pages, une mémoire : celle des tentatives avortées ou inachevées de concilier islam et modernité, de la Turquie d’Atatürk à l’Égypte de Nasser. Mais surtout, il y a une promesse : celle d’un islam de France, affranchi des tutelles étrangères comme celles de la Turquie actuelle, de l’Algérie ou du Maroc, délivré de l’emprise des idéologues, accordé à l’esprit républicain.

Un chapitre se détache comme une pierre angulaire : celui qui s’adresse aux femmes. Sifaoui y dit sans détour qu’aucune harmonie n’est possible tant que la moitié de l’humanité demeure contrainte. La laïcité, écrit-il en substance, est cette clef qui ouvre la porte de l’égalité, qui brise les chaînes invisibles et restitue aux femmes leur pleine humanité. Ce n’est pas seulement une question sociale ou politique : c’est l’âme même de la République qui se joue là.

Et puis, il y a cette mise au point nécessaire : le voile n’est pas une prescription coranique, mais un signe instrumentalisé par les architectes de l’emprise. On croit y voir un choix intime, mais il est souvent devenu un étendard brandi pour intimider, pour dresser des cloisons, pour exiler les femmes de l’espace commun. Sifaoui dévoile ce piège avec une lucidité tranchante, rappelant que l’injonction qui traverse les mers – « Voyez, elles portent le voile même en Europe ! » – n’est qu’une arme rhétorique au service d’un totalitarisme travesti en ferveur.

Enfin, l’auteur ne cède pas aux facilités du rêve. Il sait le chemin long, semé d’embûches. Pour que l’islam s’accorde pleinement à la République, il faut trois conditions, dit-il : se détourner de l’idéologie islamiste, se soustraire aux influences étrangères, bâtir une pensée musulmane ancrée dans la culture française et républicaine. Ce constat réaliste n’éteint pas l’espérance : il la rend plus exigeante.

Ce livre se lit comme un appel. Il ne promet pas des victoires immédiates, mais il trace une route. Il ne flatte ni les uns ni les autres, mais il s’adresse à la dignité de chacun. En refermant Musulmans, osez la laïcité ! on comprend que la laïcité n’est pas une querelle d’experts : elle est notre bien commun, notre fragile miracle, le socle invisible sans lequel la maison France s’écroulerait.

Dans un temps où les dogmes hurlent et où les certitudes s’entre-déchirent, Mohamed Sifaoui choisit la voix claire. Sa plume est une résistance, son livre un flambeau. Il rappelle que la laïcité n’est pas un mot de loi, mais un souffle — un souffle qui nous tient debout, ensemble, libres, égaux, humains.

Kamel Bencheikh, écrivain.

― Musulmans, osez la laïcité ! Mohamed Sifaoui, Éditions David Reinharc, aout 2025, 80 pages, 5 €

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Le Matin d’Algérie : 18 ans de luttes sur fond de liberté d’expression !

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Par un savoureux « Et un 5 octobre Coucou ! Revoilà Le Matin ! », manchette de son édition n° zéro, en date du 5 octobre 2007, et après en avoir été chassé par ses propres petites portes, le journal Le Matin renaissait de ses cendres pour réapparaître dans cette lucarne du web, encore plus grandiose et magique que celle des kiosques habituels. Le tout par la grâce et le combat d’un homme que le pouvoir avait cru mettre à genou pour de bon, en le jetant, quelques années auparavant, tel un vulgaire délinquant, en prison !

C’était leur façon à eux, les Bouteflika, Zerhouni et tutti quanti, de lui apprendre, du moins le croyaient-ils, à faire preuve d’obédience à des maitres indus, vils et primitifs ! De loin, nous, les damnés de cette terre jamais en paix, avions suivi les étapes et le tissage du tapis de vilénies sur lequel Mohamed Benchicou devait apprendre à s’agenouiller pour vénérer ces imposteurs bonimenteurs qui s’acharnent à puiser une gloire factice d’infinies luxures emballées dans de perfides facéties !

C’est, je crois, en ces moments de Hogra extrême qu’est né, en la plupart d’entre nous, algériens exilés aux quatre coins du monde, le sentiment d’impuissance face aux dérives d’un pouvoir maléfique pour lequel compétence ne rime plus qu’avec barbarie et malfaisance, et une justice aux ordres, instrumentalisée pour être au service exclusif de l’association de malfaiteurs qui fait du drapeau, de la gloire à nos morts, et de l’épopée 1954-1962, un fonds de commerce diabolique et corrompu qui consiste à brader les richesses du pays pour leurs propres intérêts et ceux de cette foule de valets empressés pour acquiescer toutes sortes de félonies, faisant fi des nombreux préjudices physiques et moraux que leurs comportements indignes font subir à la société !

Par la condamnation de Mohamed Benchicou, le pouvoir en place signifiait à tous les algériens lucides que désormais les opinions et les idées des autres, particulièrement celles d’une intelligentsia combative sur le terrain, n’avaient plus leurs places dans l’Algérie de la « 3izza wa elkarama », devenue depuis « l’Algérie nouvelle »,des crapules qui l’ont confisquée, ne donnant guère d’autre choix aux têtes dures et autres récalcitrants que celui de la valise ou d’une place au cimetière à ciel ouvert qu’est devenu le pays, par la grâce d’une soldatesque de comploteurs insatiables, acquis corps et âmes à une cause injuste et odieuse !

Que de chemin parcouru par notre journal en 18 ans de vie ! Que de débats, que de joutes verbales ! Que de colères, que de coups de gueule ! Que d’indignations, que de ressentiments ! Mais aussi que de gaieté et de moments d’allégresse partagés avec des lecteurs éparpillés çà et là sur les cinq continents !

Le Matin d’Algérie, c’est tout cela ! Un mélange d’emballement et d’abattement quasi-consubstantielles, inhérents à toute dynamique d’interaction ! Le barycentre dont nous avions tous besoin pour garder un lien quasi vital avec nos racines !

La foi et la ligne de conduite « moustaquima » de ce journal peuvent se résumer à travers quelques rappels et prémices, sans les cloisonner dans des dates précises, de ce qui a fait la raison d’être du matin : libérer la parole et laisser s’affronter les idées et les débats, en toute démocratie, avec comme leitmotiv, celui d’une règle unique qui consiste à user d’un vocabulaire décent, approprié et respectueux ! En somme, une règle spontanément appliquée par toute personne qui se veut civilisée !

Les premières chroniques libres qui me viennent à l’esprit sont celles de sommités politiques, comme feu Abdelhak Brerhi ! Ce dernier, en porte-parole du fameux CCDR, avait vu en Le Matin une tribune à sens unique entre le savant qu’il était et les ignorants que nous sommes, pour nous vendre « une Algérie des valeurs républicaines, des libertés, ouverte sur la modernité et l’universalité de justice sociale, fondée sur la souveraineté du peuple… » et blablabla et blablabli. A. Brerhi en appelait, déjà en 2009, à une Algérie de résistance et de refus, pour contrecarrer le 3ème mandat de Bouteflika. Mais notre ministre avait vite fait de déchanter en découvrant son impopularité, décontenancé par la verve et les objections que ses interventions provoquaient parmi un lectorat bien remonté et au fait des arcanes qui se trament au sommet.

Monsieur le ministre croyait avoir affaire à une assemblée acquise, au même titre que l’imam du coin subjugue, de son minbar, une assemblée de croyants qui acquiescent et approuvent, de hochements de tête soutenus et contemplatifs, toutes sortes de discours diffus et confus !

Il avait suffi que quelques lecteurs lui rappellent qu’il était le premier fossoyeur de l’Université algérienne, coupable d’avoir cherché à arabiser jusqu’aux Sciences Exactes, coupable d’avoir accommodé des règles d’admission et de sélection ultra favorables aux cancres islamistes, pour que monsieur Brerhi batte en retraite et s’avise d’en rajouter ! Pour rappel, dès le milieu des années 1980, un étudiant en possession d’un bac, insidieusement dénommé Bac Sciences islamiques, était admissible à toutes les filières académiques ouvertes au pays, filières scientifiques, biologie, littérature, linguistique, Sciences économiques, Sciences sociales etc. 

Toutes les portes leurs étaient grandes ouvertes, du simple fait de savoir reciter quelques sourates et versets ! Si ce n’est pas de la « tmesskhirologie » au sens absolu, faudra bien nous en démontrer les enjeux et les visées, mises à part celles d’abrutir le pays, et par-delà, l’humanité !

En ces années où le débat n’en était qu’à ses balbutiements, nous avions même eu droit à un échange vif et virulent entre Abdelkader Dehbi, le penseur islamiste, pour lequel tout a déjà été pensé par « elladina men kablihoum », et Arezki Aït Larbi, le journaliste fougueux, à la verve déchainée ! Ces prises de bec (à lire !) traduisent, à elles seules, le fossé profond qui sépare les deux composantes irréconciliables et antithétiques du pays. Car comment espérer réconcilier, ceux qui opèrent, éructent et jacassent avec le ton agressif et les préceptes erronés de l’an 622 et ceux qui s’acharnent à vouloir tracter le pays pour l’arrimer au XXIème siècle et le faire vibrer et frémir aux rythmes de son temps ?

Que d’hommes politiques, d’Ahmed Benbitour au Genéral Yala, De Brerhi à Benflis sont venus passer leur examen de tribuns sur ces colonnes indomptables pour s’en retourner bredouilles, contrecarrés par des commentateurs formatés et aguerris par la verve et la colère cumulées par des décennies de désillusions provoquées par moult entourloupes au sommet !

À cet égard, les 18 années de rubriques du Matin constituent une manne de références à transmettre aux générations futures, comme autant de témoignages sur lesquels devrait s’appuyer toute étude sérieuse du combat mené, avec pour seules armes le verbe et la plume, par les Hommes contre des Dieux autoproclamés !

Pour nous avoir ouvert ces colonnes, sans chichis ni salamalecs superflus ; pour toutes ces années d’analyses, de critiques, d’apprentissage et de leçons de vie ; pour nous avoir appris à débattre sans ressentiment ni quelconque animosité ; merci à toute l’équipe du Matin !

Puissions-nous tous, lecteurs et chroniqueurs fidèles, vivre d’autres années aussi palpitantes que les précédentes !

Longue vie et toujours plus de punch pour la petite famille de lecteurs, de commentateurs, d’analystes et de chroniqueurs !

On ne peut clore un hommage à notre journal sans remercier Hamid Arab, notre directeur, pour le sérieux, l’abnégation et une ligne éditoriale sans faille avec des moyens quasiment dérisoires.

Le combat continue !

Kacem Madani

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Le RCD dénonce l’étouffement du débat public et met en garde contre le chaos 

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Atmane Mazouz
Atmane Mazouz, président du RCD

Réuni la veille dans la capitale, le Secrétariat national du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a rendu public un communiqué où il dresse un constat sévère de la situation politique, économique et sociale du pays.

Le parti d’opposition, qui devait tenir son Université d’été à Melbou (Béjaïa), dénonce l’interdiction de l’événement par les autorités locales et y voit « une peur maladive de la liberté » et une nouvelle illustration du « verrouillage du champ politique ». Une seconde demande a été déposée pour organiser cette rencontre à Zéralda, près d’Alger.

Sur le terrain électoral, le RCD rappelle que la question des scrutins n’a de sens que dans le cadre d’un « processus authentique de refondation démocratique » et non à travers des « simulacres destinés à prolonger artificiellement un système à bout de souffle ».

Le communiqué revient également sur la rencontre du président de la République avec la presse, présentée comme une opération de communication déconnectée de la réalité sociale. Pour le parti, l’écart entre discours officiel et vécu des Algériens – chômage, harga, inflation, effondrement des services publics – ne fait que mettre en lumière « l’incapacité du régime à engager une véritable réforme ».

Sur le plan économique, le RCD tire la sonnette d’alarme face à la « gestion catastrophique des finances publiques ». Chute des exportations, inflation persistante, recul des réserves de change et déficits budgétaires creusés par l’endettement interne constituent, selon le parti, des menaces directes pour la stabilité du pays. La crise des pneus automobiles, suivie d’un accident mortel à Alger, est citée comme exemple des effets d’une politique « improvisée et restrictive ».

La rentrée scolaire et universitaire est également décrite comme un moment de « précarité et de désarroi » pour des familles confrontées à la hausse des prix et pour des institutions éducatives fragilisées par le sous-financement et les « pressions idéologiques ».

Au plan international, le RCD salue la reconnaissance croissante de l’État de Palestine mais déplore les tensions diplomatiques répétées, évoquant notamment les propos controversés de l’ambassadeur de Turquie sur « l’origine » des Algériens ou encore les accusations du Mali en matière de terrorisme.

En conclusion, le Secrétariat national appelle à un « sursaut national salvateur » afin de « rassembler les forces démocratiques, la société civile et les acteurs progressistes » autour d’un projet de refondation démocratique et nationale. Cet élan, estime le parti, n’est plus un choix mais « une exigence historique » pour éviter le chaos et reconstruire un État « civil, moderne et de droit ».

La rédaction

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Metz-OM : Marseille s’installe provisoirement en tête grâce à une victoire convaincante

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O Marseille

L’Olympique de Marseille a confirmé ses ambitions en Ligue 1 en s’imposant largement 3-0 sur le terrain du FC Metz, ce samedi à Saint-Symphorien, lors de la 7ᵉ journée du championnat.

Cette victoire permet aux Marseillais de prendre provisoirement la tête du classement, en attendant les rencontres du PSG et de l’OL, et de signer leur quatrième succès consécutif, une performance inédite depuis décembre 2023.

Dès les premières minutes, Marseille impose son rythme. Sous la houlette de Roberto De Zerbi, les Phocéens affichent un pressing intense et une circulation de balle fluide, mettant la défense messine constamment sous pression. Mason Greenwood se montre particulièrement actif, obligeant le gardien messin à plusieurs interventions décisives.

À la 30ᵉ minute, Greenwood frappe le poteau, symbole d’une première période dominée par les visiteurs mais qui reste vierge de buts. Amine Gouiri, également en vue, voit ses tentatives repoussées, illustrant une domination marseillaise stérile malgré la nette supériorité technique et tactique. La première mi-temps se conclut donc sur un score nul et vierge, laissant la tension intacte pour la seconde période.

La reprise marque un tournant décisif pour l’OM. Dès la 51ᵉ minute, Igor Paixão débloque la situation en profitant d’un tir dévié par Sané, ouvrant ainsi le score pour les Marseillais. Ce but libère l’équipe qui enchaîne rapidement les occasions et la construction de jeu. À la 69ᵉ minute, Matt O’Riley, servi par Gouiri, double la mise et donne un avantage confortable aux visiteurs. Dix minutes plus tard, Gouiri lui-même clôt le score avec un troisième but, parfaitement conclu après une combinaison efficace avec O’Riley. Cette seconde période illustre la capacité de l’OM à transformer sa domination en efficacité, soulignant la cohésion et la complémentarité du collectif marseillais.

Cette victoire a des implications importantes pour la suite de la saison. En plus de prendre la tête provisoire du championnat, l’OM renforce sa dynamique et son moral avant un calendrier chargé. La maîtrise tactique, l’efficacité offensive et la solidité défensive affichées face à Metz offrent des garanties sur la capacité de l’équipe à rivaliser avec les ténors du championnat. De son côté, le FC Metz, en dépit de quelques moments de résistance, reste en grande difficulté. Avec seulement deux points en sept journées, le club lorrain continue de patauger dans la zone rouge et doit impérativement trouver des solutions pour inverser sa spirale négative.

Cette rencontre montre aussi l’équilibre entre maîtrise technique et réalisme offensif. L’OM a su combiner patience et efficacité, transformant ses occasions en buts décisifs après une première mi-temps maîtrisée mais infructueuse. Les Phocéens semblent ainsi s’affirmer comme de sérieux prétendants au titre, capables d’imposer leur style de jeu à l’extérieur tout en gardant une solidité défensive qui rassure. Pour Metz, il s’agit désormais de corriger les lacunes défensives et de retrouver un équilibre pour sortir de la zone critique.

En résumé, cette victoire 3-0 à Metz constitue un tournant pour Marseille, qui confirme son renouveau et son ambition dans ce début de saison. Les Marseillais allient maîtrise collective, efficacité individuelle et régularité, posant les bases d’une saison ambitieuse. Metz, quant à lui, doit rapidement réagir pour éviter de s’enliser davantage dans la dernière place du classement.

Djamal Guettala

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Céréales: la production mondiale avoisinera les 3 milliards de tonnes en 2025

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Récolte de blé en Algérie

La production mondiale de céréales devrait atteindre 2.971 millions de tonnes en 2025, en hausse de 3,8 % par rapport à l’année précédente, selon les dernières prévisions de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Il s’agit de la plus forte croissance annuelle enregistrée depuis 2013, précise l’organisation onusienne.

Cette révision à la hausse, détaillée dans le nouveau Bulletin sur l’offre et la demande de céréales, s’appuie sur des perspectives de récoltes prometteuses pour toutes les principales cultures: le blé en Australie, le maïs aux Etats-Unis et le riz en Inde.

Concernant la campagne de commercialisation, la consommation mondiale de céréales sur la période 2025-2026 devrait s’établir à 2.930 millions de tonnes, soutenue par une offre abondante destinée à la consommation humaine et animale.

Les stocks mondiaux devraient, quant à eux, progresser pour atteindre 900,2 millions de tonnes à la clôture des campagnes de 2026 avec un ratio stocks/utilisation stable à 30,6 %, garantissant une sécurité d’approvisionnement.

Les échanges internationaux de céréales devraient également croître de 2,5% en 2025, pour atteindre 497,1 millions de tonnes. Cette hausse est portée par une dynamique accrue sur le marché du blé.

En revanche, les exportations de riz pourraient reculer, notamment vers l’Afrique, en raison de bonnes récoltes locales et d’achats déjà réalisés en 2025.

APS

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Retour de la flottille de la Liberté : six Algériens parmi les 137 militants libérés à Istanbul

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Flottille de la Liberté

Un avion turc s’est posé ce samedi à l’aéroport d’Istanbul, ramenant à la liberté 137 militants du mouvement international « Flottille de la Liberté », arrêtés il y a quelques jours par les forces israéliennes alors qu’ils tentaient de briser le blocus de Gaza.

Parmi eux, six Algériens dont les noms circulaient depuis plusieurs jours sur les réseaux de solidarité : Abderrazak Makri, Ammar Ounas, Zoubida Kherbache, Ahmed Fawzi Bouaziz, Tayeb Mehdane et Mohamed Zakaria Bendada.

Un voyage humanitaire transformé en détention

Les participants à ce convoi maritime international, venus de plus de quarante pays, avaient quitté Istanbul fin septembre, à bord de plusieurs navires chargés de médicaments, de vivres et de matériel médical destinés à la population gazaouie.

L’objectif affiché : rappeler au monde que le blocus de Gaza, imposé depuis 2007, est une violation permanente du droit international humanitaire.

Mais le convoi n’aura parcouru que quelques milles nautiques avant d’être intercepté en pleine mer par la marine israélienne. Les soldats ont pris d’assaut les bateaux dans une opération violente qui rappelle, douloureusement, celle menée en 2010 contre le Mavi Marmara.

Les militants ont été menottés, détenus, puis transférés vers la prison du Néguev, dans des conditions qualifiées de « dures et arbitraires » par plusieurs ONG.

Des interrogatoires sous tension

Les témoignages recueillis à leur arrivée à Istanbul font état d’un traitement humiliant et d’interrogatoires répétés.

Certains militants auraient passé plus de 48 heures sans pouvoir contacter ni avocat ni représentants consulaires. « Israël continue de considérer la solidarité comme un crime », dénonce un membre du collectif juridique palestinien Justice.

D’autres évoquent des confiscations de documents, d’ordinateurs, et la destruction de matériel médical destiné à Gaza.

Les avocats turcs et palestiniens qui ont plaidé pour la libération des détenus affirment avoir dû « batailler contre une machine judiciaire lente et opaque ».

Finalement, grâce à une intense médiation diplomatique turque et à la pression internationale, 137 militants ont pu être libérés et embarqués vers Istanbul.

L’Afrique du Nord unie dans la solidarité

Sur les 137 libérés, 28 sont originaires du Maghreb : dix Tunisiens, six Algériens, quatre Marocains, sept Libyens et un Mauritanien.

À Alger, la Coordination populaire pour la Palestine a confirmé la nouvelle et salué « le courage et la dignité » des six Algériens.

« Ces citoyens n’ont fait que répondre à l’appel de la conscience humaine. Leur engagement dépasse les frontières, il rejoint celui de tous ceux qui refusent la normalisation et l’oubli », a déclaré un membre du collectif.

En Tunisie, des comités citoyens se sont spontanément formés pour organiser un accueil populaire à l’aéroport de Tunis-Carthage.

À Rabat, à Tripoli comme à Nouakchott, les messages de félicitations affluent sur les réseaux. Une réunion régionale maghrébine est d’ailleurs en préparation pour renforcer la coordination des campagnes humanitaires en faveur de Gaza.

Un combat symbolique

La Flottille de la Liberté n’en est pas à sa première traversée, ni à sa première confrontation.

Depuis quinze ans, ses membres naviguent entre la Méditerranée et la conscience du monde, rappelant à chaque escale que la mer, elle aussi, peut devenir un champ de résistance.

« Nous ne transportons ni armes ni soldats, seulement la volonté d’un monde plus juste », confie un militant norvégien à son arrivée à Istanbul.

« Si Israël a peur de nos bateaux, c’est qu’il redoute ce que nous portons : la vérité. » Les Nations unies ont rappelé à plusieurs reprises que le blocus de Gaza constitue une punition collective interdite par le droit international.

Pourtant, aucune pression diplomatique majeure n’a encore contraint Tel-Aviv à lever cette mesure. La Flottille, elle, persiste — comme une forme de diplomatie morale face au silence des États.

Six visages algériens, une même cause

Les six Algériens libérés ont, chacun à leur manière, résumé leur engagement par la même phrase : « Nous n’avons rien fait d’illégal. Nous avons fait ce que la dignité humaine exige. »

Parmi eux, des figures connues du monde associatif et universitaire, mais aussi des anonymes, portés par la foi dans la justice.

Leur retour en Algérie est attendu dans les prochains jours. La Coordination algérienne pour la Palestine a promis d’organiser un rassemblement d’accueil « sobre mais symbolique ».

La Flottille 2025 restera sans doute dans l’histoire comme une nouvelle traversée du courage et de la mémoire, à l’image du Mavi Marmara.

Elle rappelle qu’au-delà des frontières et des drapeaux, des hommes et des femmes continuent de croire qu’il est encore possible de naviguer contre l’indifférence.

À Istanbul, les chants et les drapeaux se mêlaient aux larmes. Et sur les quais, une pancarte résumait mieux que tous les discours : « Vous avez été prisonniers, mais vous êtes rentrés libres. »

Mourad Benyahia 

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62e anniversaire de la naissance du FFS : Youcef Aouchiche et la méthode Coué

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Youcef Aouchiche

À l’occasion du 62e anniversaire du Front des forces socialistes (FFS), célébré samedi 4 octobre 2025 au Théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou, le premier secrétaire national du parti, Youcef Aouchiche, a multiplié les déclarations affirmatives sur la place de son parti dans l’échiquier national. Un discours volontariste qui, pour ses détracteurs, relève davantage de la méthode Coué que d’une analyse objective de la réalité politique.

Dès l’ouverture de son allocution, Aouchiche a invoqué l’héritage d’Hocine Aït Ahmed : « Le 29 septembre 1963 symbolise un acte fondateur de notre histoire nationale, un jalon dans la lutte de notre peuple pour la liberté, la démocratie et la justice sociale. » Plus de soixante ans plus tard, a-t-il ajouté, « le message fondateur du FFS demeure d’une actualité brûlante », car il répond toujours aux aspirations du peuple à la « dignité, à la liberté et à la justice sociale ».

Mais ce rappel de fidélité à la ligne historique du parti est précisément ce que contestent une partie des militants et de l’opinion. Beaucoup accusent l’actuelle direction d’avoir compromis l’indépendance du FFS en participant à l’élection présidentielle anticipée de 2024. Aouchiche a défendu ce choix : « C’était une décision réfléchie et assumée par la direction. Nous avons choisi de saisir la moindre tribune pour porter le projet du FFS dans les quatre coins du pays et poursuivre la construction d’un grand mouvement politique capable de peser réellement sur la vie politique nationale. »

Le résultat, pourtant modeste –  580 495 voix. Soit 6,14 % des suffrages exprimés–et une troisième place derrière Abdelmadjid Tebboune et Abdelaali Hassani Cherif, le candidat du MSP – n’a pas ébranlé sa conviction. « Nous ambitionnons de prendre le pouvoir, pacifiquement et démocratiquement, pour mettre en place notre projet de société », a-t-il affirmé, avant de lancer à ses détracteurs : « Rien ni personne n’ébranlera notre volonté collective. Aucune force ne nous détournera du cap que nous nous sommes fixé : ni les critiques infondées, ni les invectives, ni les insultes. »

Le premier secrétaire a par ailleurs livré un diagnostic sévère de la situation nationale : « Pourquoi, 63 ans après l’indépendance, notre pays patauge-t-il encore dans les mêmes difficultés et les mêmes incertitudes ? Maintenir les choses en l’état, c’est exposer le pays à tous les dangers. » Selon lui, « l’immobilisme n’est plus tenable, c’est le plus grand danger qui pèse sur la sécurité nationale et la cohésion sociale ».

Ce recentrage stratégique, qui se traduit par un discours plus musclé contre le pouvoir, s’inscrit clairement dans une perspective électorale. Youcef Aouchiche n’a pas manqué d’appeler ses partisans à se préparer : « Nous devons travailler dès aujourd’hui pour les prochaines échéances politiques et électorales, qui seront denses à l’horizon 2026 et décisives pour l’avenir du pays. »

Au fil de son allocution, il a martelé l’idée que le FFS demeure « la force politique centrale pour une alternative démocratique », qu’il veut bâtir comme « une alternative patriotique, pacifique, sérieuse et crédible ». Mais cette insistance, pour ses critiques, relève de l’autosuggestion : en répétant inlassablement que le FFS est en position de force, ses dirigeants espèrent transformer la proclamation en réalité.

Entre fidélité proclamée à l’héritage d’Aït Ahmed et soupçons de compromission, le FFS reste aujourd’hui dans une position paradoxale : un parti qui revendique son rôle central dans la construction démocratique, mais qui peine à convaincre sur sa capacité réelle à incarner cette alternative au-delà de son cercle militant.

Samia Naït Iqbal

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Un ancien ministre condamné à 7 ans de prison pour détournement de 38 millions d’euros

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Tidjani Haddam

Hassan Tidjani Haddam, ancien ministre du Travail, a été condamné mardi 30 septembre à sept ans de prison ferme avec incarcération immédiate, pour détournement de fonds publics lorsqu’il dirigeait la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), rapporte la presse locale. Cette décision illustre la détermination des autorités algériennes à poursuivre les responsables impliqués dans des affaires de corruption, héritées de l’ère Bouteflika.

L’affaire concerne l’achat d’un bâtiment à Alger pour le compte de la CNAS. Le tribunal a estimé que M. Haddam, qui a dirigé l’institution entre 2015 et 2019, avait détourné 5,8 milliards de dinars, soit environ 38 millions d’euros, dans le cadre de cette transaction immobilière. Le promoteur immobilier qui avait vendu le bâtiment a également été condamné à sept ans de prison. Deux anciens maires de la commune de Kouba, dans le sud-est de la capitale, ont écopé de quatre ans de réclusion, tandis que l’ancien directeur des biens domaniaux et un autre fonctionnaire ont été sanctionnés par des peines de trois ans. Tous ont été reconnus coupables de « détournement de fonds et octroi d’avantages injustifiés à des tiers lors de la conclusion d’un contrat en violation des dispositions législatives », selon le journal Ech Chourouk.

Haddam avait été nommé ministre du Travail en avril 2019, dans les derniers jours de la présidence d’Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier avait été contraint à la démission le 2 avril 2019, après vingt ans au pouvoir, sous la pression du mouvement prodémocratie du Hirak. La nomination de M. Haddam s’inscrivait dans un contexte de transition politique marquée par les promesses de réforme et de lutte contre la corruption.

Depuis son élection en décembre 2019 et sa réélection en septembre 2024, le président Abdelmadjid Tebboune a mené une campagne vigoureuse contre la corruption, ciblant plusieurs ministres et hauts responsables de l’ancien régime. L’objectif est de traduire en justice ceux qui ont abusé de leur position et de renforcer la transparence dans les institutions publiques.

La condamnation de Haddam montre que la lutte contre la corruption ne se limite pas aux responsables politiques : des acteurs économiques et des fonctionnaires ont également été sanctionnés. Cette affaire rappelle que la CNAS, institution centrale dans la protection sociale en Algérie, est exposée aux malversations et que la vigilance sur la gestion de ses fonds publics reste essentielle.

Pour l’opinion publique, cette décision judiciaire est un signal fort : les abus de pouvoir et les détournements de fonds publics ne resteront pas impunis. Elle intervient alors que la société algérienne continue de réclamer plus de transparence et de justice sociale, et que le gouvernement cherche à restaurer la confiance dans les institutions après des décennies marquées par des pratiques opaques.

L’affaire Haddam s’inscrit ainsi dans un contexte plus large de réforme et de contrôle renforcé des institutions publiques, dans un pays toujours marqué par les séquelles de l’ère Bouteflika et par la mobilisation citoyenne du Hirak. La sanction infligée à l’ancien ministre du Travail illustre la volonté du pouvoir en place de mettre fin à l’impunité et d’affirmer l’État de droit dans la gestion des finances publiques.

Avec Le Monde Afrique 

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L’UGTA entre continuité rhétorique et prudente ouverture : appel à la libération de Lounis Saidi

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UGTA

 Fidèle à sa rhétorique habituelle et à un registre marqué par les éléments de langage traditionnels de la Centrale, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a clos, mardi à Zéralda, une rencontre nationale des  secrétaires  généraux des Unions de wilaya et des Fédérations présidée par  son  secrétaire général, Amar Takdjout, une déclaration finale qui se veut à la fois un acte d’adhésion aux annonces sociales du chef de l’État et un appel mesuré à la réhabilitation du dialogue social.

Tout en saluant les décisions présidentielles relatives à l’augmentation des salaires, des allocations chômage et étudiantes à partir de 2026, la Centrale insiste sur le fait que ces mesures « s’inscrivent dans l’engagement ferme de consolider les acquis sociaux et d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens ». Mais derrière ce soutien de principe, l’UGTA n’élude pas certaines préoccupations plus sensibles : « les atteintes flagrantes au libre exercice du droit syndical, le refus d’appliquer les décisions de justice rendues en faveur des travailleurs et des syndicalistes au nom du peuple, ainsi que les condamnations des syndicalistes pour des faits liés à l’exercice de leur droit syndical, sont le reflet d’un défaut de dialogue social et ne favorisent pas la paix sociale », affirme la déclaration.

En se prononçant sur ce terrain, l’UGTA ne déroge pas à sa posture traditionnelle de défenseur d’une « culture de dialogue social responsable », mais introduit une inflexion prudente en reconnaissant que la judiciarisation croissante de l’action syndicale mine la sérénité des relations professionnelles. Sans jamais évoquer explicitement la dernière loi relative à l’exercice du droit syndical, dénoncée par les syndicats autonomes comme restrictive, la Centrale appelle, avec des précautions de langage, à « l’arrêt des atteintes au droit syndical » dans plusieurs secteurs stratégiques.

Signe d’un léger déplacement de ton, l’organisation se saisit aussi, pour la première fois, d’un cas concret : celui de Lounis Saidi, ex-secrétaire général de la Fédération des cheminots, actuellement incarcéré. « Une issue positive, se traduisant par l’acquittement de l’intéressé, lors du procès en appel prévu la semaine prochaine » est souhaitée par les responsables syndicaux, qui appellent également à « l’annulation des décisions administratives abusives » et à « l’application effective des décisions de justice rendues en faveur des travailleurs ».

Au-delà de ce plaidoyer, l’UGTA continue d’affirmer sa volonté de moderniser son fonctionnement interne : adaptation des textes au nouveau cadre législatif, élaboration d’une charte d’éthique syndicale, assainissement de la situation financière et renforcement des capacités de négociation collective. Des axes qui s’inscrivent dans la continuité de ses résolutions antérieures, mais que la Centrale présente comme la clé pour jouer pleinement son rôle de « force de proposition et de défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs ».

Cette déclaration illustre une tension entre continuité et nuance : l’UGTA reste alignée sur les grandes orientations gouvernementales, mais choisit, avec prudence et sur un ton mesuré, d’aborder certains sujets sensibles de la vie syndicale.

En évoquant le cas de Lounis Saidi, elle rompt un silence significatif, tout en s’arrêtant aux frontières d’une critique plus frontale de l’arsenal juridique en vigueur. Un signal faible, mais politique, qui montre que même la plus institutionnelle des centrales syndicales ne peut ignorer les fractures sociales et syndicales qui traversent aujourd’hui le pays.

La rédaction

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Sifi Ghrieb « tête de cordée », Kamel Rezig, le début de la fin 

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Sifi Ghrieb
Tebboune mise sur Sifi Ghrieb

La scène politique et économique algérienne a connu, jeudi, un basculement symbolique mais lourd de signification. En confiant au Premier ministre Sifi Ghrieb la supervision directe du comité permanent chargé de la mise en œuvre des 11,6 milliards de dollars de contrats (potentiels) signés lors de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), Abdelmadjid Tebboune a consacré son choix : celui d’un homme de confiance, présenté comme « homme de terrain », au détriment d’un ministre jusque-là considéré comme son protégé, Kamel Rezig.

Ghrieb, figure de proue du dispositif

À travers cette décision, Tebboune mise clairement sur la centralisation. Sifi Ghrieb, ancien ministre de l’Industrie, est désormais placé au cœur de l’agenda économique. Dans les cercles présidentiels, il est présenté comme le dirigeant capable de « montrer la voie », un rôle qui s’apparente à celui d’une « tête de cordée ». La formule résume bien la philosophie actuelle du pouvoir : miser sur un leader unique, doté d’autorité et de pragmatisme, pour entraîner tout un dispositif bureaucratique et politique souvent jugé inefficace.

Mais cette logique personnalise à l’extrême une responsabilité qui devrait relever d’un travail collectif interministériel. Elle érige Ghrieb en chef d’orchestre incontesté, tandis que les ministres sectoriels apparaissent relégués au second plan.

Rezig, du protégé au fusible

La disgrâce de Kamel Rezig apparaît aujourd’hui éclatante. Longtemps perçu comme proche du président, l’ancien conseiller de la présidence devenu ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations se voit brutalement dépouillé de l’une de ses principales prérogatives. Le comité de suivi, censé coordonner l’application des accords de l’IATF, lui échappe désormais.

C’est un désaveu implicite mais cinglant. Déjà critiqué pour son style jugé autoritaire et son incapacité à apaiser les relations avec les opérateurs économiques, Rezig était devenu une figure controversée, régulièrement prise pour cible dans l’opinion publique. Ses déclarations, ses décisions font rire plus qu’elles ne rassurent. Ses promesses de « révolution des exportations » n’ont jamais convaincu, et ses initiatives se sont heurtées à la réalité des blocages administratifs.

Son maintien dans le gouvernement, lors du dernier remaniement, apparaît désormais comme une simple manœuvre tactique : préserver une façade de continuité, tout en préparant son effacement progressif.

Un système fragilisé par la personnalisation

Ce double mouvement – l’ascension de Ghrieb et l’effacement de Rezig – traduit les limites d’un système où la réussite dépend trop souvent de la confiance présidentielle dans un homme, plutôt que d’une stratégie collective et institutionnalisée. La mise en avant d’une « tête de cordée » peut donner l’illusion d’une efficacité retrouvée, mais elle fragilise l’équilibre du gouvernement, accentue les rivalités et réduit la marge d’action des ministres.

En toile de fond, c’est l’ensemble de la politique économique qui se retrouve prisonnière de cette logique. Si Sifi Ghrieb réussit à transformer les contrats de l’IATF en projets concrets, le pari de Tebboune sera validé. Mais si les obstacles structurels persistent, la centralisation des pouvoirs au sommet risque de montrer rapidement ses limites – et de révéler, à nouveau, la fragilité d’un État qui peine à s’appuyer sur ses institutions.

Samia Naït Iqbal

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