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Halima Traoré : « Le sport m’a sauvée, la foi m’a relevée »

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Halima Traoré
Halima Traoré, une ancienne handballeuse ivoirienne

Dans le panthéon du sport ivoirien, Halima Traoré occupe une place singulière. Handballeuse d’exception, elle a marqué toute une génération avant qu’un tragique accident ne bouleverse sa trajectoire. Là où d’autres auraient cédé, elle a choisi de transformer la douleur en énergie, la chute en combat, le handicap en force morale.

Aujourd’hui encore, son nom résonne comme un symbole de résilience, de dignité et de foi en soi. Devenue fonctionnaire à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris, Halima n’a jamais cessé de défendre les valeurs du sport et du courage féminin. Elle prépare désormais la création de son ONG, HDR, destinée à soutenir les enfants handicapés et orphelins, tout en portant un message universel : la vie mérite qu’on se batte pour elle. Dans cet entretien exclusif, elle revient, avec sincérité et force intérieure, sur son parcours, ses blessures et sa victoire la plus précieuse — celle d’avoir survécu sans renoncer à être elle-même.

Le Matin d’Algérie : Halima, vous avez été l’une des figures emblématiques du handball ivoirien. Comment décririez-vous votre passion pour ce sport et l’impact qu’elle a eu sur votre vie ?

Halima Traoré : Je suis née dans une grande famille musulmane polygame, entourée de nombreux frères, sœurs et cousins. Le sport a été pour moi un véritable échappatoire, une manière de respirer, de découvrir la liberté et de m’ouvrir au monde. Je n’ai pas commencé directement par le handball, mais par l’athlétisme — le 200 mètres. C’est ce sport qui m’a d’abord permis de sortir du cocon familial et d’exister à travers mes propres efforts. Je crois sincèrement que le handball m’a révélée. Enfant, je me sentais peu aimée, incomprise. Ce sport m’a permis de m’affirmer, de m’épanouir et de me construire une identité forte.

Le Matin d’Algérie : Votre accident a bouleversé votre existence. Quels ont été les moments clés qui vous ont permis de transformer cette tragédie en force et en résilience ?

Halima Traoré : Mon accident a été une épreuve terrible. Mais paradoxalement, c’est cette douleur qui m’a poussée à me relever. J’ai grandi dans une famille où l’on me disait souvent que je ne serais rien. On m’avait cataloguée, jugée, rabaissée. Alors, ma meilleure revanche a été de réussir — de montrer que j’étais bien plus que l’image qu’on avait de moi.

J’ai refusé d’être une victime. J’ai choisi de prouver que je pouvais être forte, utile et digne. Ma résilience est née de cette soif de reconnaissance et de justice envers moi-même.

Le Matin d’Algérie : Beaucoup vous considèrent comme un symbole de courage et de détermination. Quelles valeurs personnelles vous ont permis de devenir cette source d’inspiration ?

Halima Traoré : Je ne parlerais pas seulement de volonté, mais de détermination. J’ai grandi dans un environnement où la discipline religieuse et familiale était stricte, presque étouffante. Pourtant, j’ai toujours eu au fond de moi une voix qui me disait : « Tu peux faire mieux, tu peux être plus grande. » Cette voix intérieure, nourrie par la foi, la dignité et l’envie de prouver ma valeur, est devenue ma force.

Le Matin d’Algérie : Vous avez refusé de rejoindre des équipes de handisport à l’étranger. Aujourd’hui, regardez-vous ce choix comme une perte ou comme un pas nécessaire dans votre parcours unique ?

Halima Traoré : Je le regrette profondément. Sur le moment, je ne pouvais pas accepter de me voir en fauteuil roulant. J’aimais la sensation du vent, la vitesse, la liberté du corps en mouvement. Mais avec le recul, je me dis que j’aurais dû accepter cette opportunité, car elle m’aurait permis de continuer à m’épanouir dans le sport et d’ouvrir d’autres portes. C’est une décision que je porterai toujours en moi.

Le Matin d’Algérie : Comment le soutien du président Félix Houphouët-Boigny et de votre entourage a-t-il façonné votre capacité à rebondir et à poursuivre vos ambitions ?

Halima Traoré : Je dirais que son soutien a été une grâce divine. Le président Houphouët-Boigny m’appelait chaque jour pendant mon hospitalisation. Il croyait en moi, même quand je doutais. C’est grâce à lui que j’ai pu reprendre une activité professionnelle et être affectée à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris. Son humanité et sa confiance ont profondément marqué ma vie.

Le Matin d’Algérie : Le sport féminin en Afrique a beaucoup évolué. Selon vous, quelles sont les prochaines étapes pour permettre à davantage de jeunes femmes de briller au niveau international ?

Halima Traoré : On dit souvent que le sport féminin a progressé, mais je ne le vois pas vraiment ainsi. Quand je vois encore des jeunes s’entraîner sur le goudron, je me dis que beaucoup reste à faire, surtout sur le plan des infrastructures et de la formation. Les femmes ont le talent, la passion, la rigueur — il faut maintenant leur donner les moyens matériels et institutionnels d’exceller.

Le Matin d’Algérie : Votre expérience en tant que fonctionnaire à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris est emblématique. Comment transposez-vous les valeurs du handball dans votre travail quotidien ?

Halima Traoré : Dans ce milieu diplomatique, j’ai rencontré du mépris, surtout envers les professeurs d’éducation physique. Mais le sport m’a appris la discipline, l’esprit d’équipe et l’humilité. Être diplomate, c’est avant tout savoir écouter et coopérer. J’ai toujours défendu cette vision, même dans un environnement parfois condescendant. Le handball m’a appris à ne jamais baisser les bras.

Le Matin d’Algérie : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes filles, en Afrique et ailleurs, qui rêvent de devenir sportives professionnelles malgré les obstacles culturels ou physiques ?

Halima Traoré : Je leur dirais : ne négligez jamais vos études. Le sport est magnifique, mais il doit aller de pair avec la connaissance. Il faut persévérer, croire en soi et surtout ne pas renoncer face aux obstacles. J’ai vu trop d’amies abandonner ou sombrer après des accidents. Certaines se sont même suicidées. Moi, j’ai tenu bon. Parce que la vie mérite qu’on se batte pour elle.

Le Matin d’Algérie : Vous parlez souvent de persévérance et de foi en soi. Quelles pratiques ou philosophies vous aident à rester forte au quotidien ?

Halima Traoré : Je vis avec mon handicap, mais je refuse d’en faire une limite. Chaque jour est un combat contre le découragement. Ma foi, mon sens du devoir et le souvenir de ceux qui ne sont plus là me portent. Ma persévérance est ma façon de leur rendre hommage et de continuer à avancer pour eux.

Le Matin d’Algérie : Vous projetez de créer une ONG pour enfants handicapés et orphelins. Quelle influence espérez-vous avoir sur la prochaine génération et sur la perception du handicap ?

Halima Traoré : Mon ONG, HDR, ne concernera pas seulement les enfants, mais toutes les personnes en situation de handicap. Je veux que les gens arrêtent de se cacher. Tant que nous dissimulerons notre handicap, la société continuera à nous invisibiliser.

Il faut que nous soyons fiers, visibles et unis. Nous rions, nous aimons, nous travaillons — nous sommes des êtres humains à part entière. Mon combat, c’est que le handicap devienne un atout, pas une honte.

Le Matin d’Algérie :Si vous deviez partager un message universel à toutes les personnes qui se sentent limitées par les épreuves de la vie, que leur diriez-vous ?

Halima Traoré : Même si une trahison te blesse, même si la vie te brise, même si l’on ignore tes efforts — continue d’avancer. Les épreuves ne sont pas des fins, mais des tremplins. La douleur d’aujourd’hui forge la lumière de demain. Ne laisse personne éteindre ta flamme.

Le Matin d’Algérie : Enfin, Halima, qui êtes-vous aujourd’hui, en dehors du sport et du travail ? Quelles sont vos plus grandes fiertés et vos aspirations ?

Halima Traoré : Ma plus grande fierté est d’avoir tenu bon, d’avoir survécu et d’avoir servi mon pays avec loyauté. Je remercie tous les présidents ivoiriens qui m’ont maintenue à mon poste malgré les difficultés. Mon souhait aujourd’hui est que mon livre “Halima Traoré – Handballeuse fauchée en pleine gloire” soit traduit et serve de témoignage à ceux qui doutent encore. Parce que la vie d’une personne handicapée est un combat quotidien — un combat qui mérite respect et admiration. Être soi-même, malgré tout, c’est ma plus belle victoire 

Propos recueillis par Djamal Guettala

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France : Lecornu fragilisé par une alliance gauche-RN sur la fiscalité des multinationales

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Assemblée nationale

L’Assemblée nationale a connu mercredi une série de votes inattendus : une alliance de circonstance entre la gauche et le Rassemblement national (RN) a permis l’adoption de plusieurs taxes visant les grandes entreprises. Une séquence qui complique considérablement la tâche du gouvernement, déjà confronté à une équation budgétaire et politique périlleuse.

Alors que le budget 2026 est encore loin d’être bouclé, ces votes symbolisent un tournant dans le débat fiscal. Le camp présidentiel dénonce une “folie fiscale”, tandis que ses opposants affirment vouloir “rétablir la justice” face aux grandes fortunes et multinationales.

Une alliance improbable qui défie le gouvernement

Mardi soir, un amendement instaurant un “impôt universel” sur les multinationales a été adopté grâce à la convergence des voix de la gauche et du RN. Présentée comme une mesure contre l’évasion fiscale, elle pourrait rapporter jusqu’à 26 milliards d’euros, selon ses défenseurs. Le gouvernement, lui, y voit une disposition inapplicable et contraire aux engagements internationaux de la France.

Mercredi, la dynamique s’est poursuivie : les députés ont adopté plusieurs mesures alourdissant la fiscalité des grands groupes. Parmi elles, l’élargissement de l’impôt minimum de 15 % sur les bénéfices des multinationales, porté par La France insoumise (LFI), a été voté malgré les mises en garde du ministre de la Fonction publique, David Amiel, qui a dénoncé “une autoroute vers le contentieux”.

“On assume à 100 % ce vote”, a répondu le député RN Jean-Philippe Tanguy, revendiquant une convergence de vue avec la gauche sur la lutte contre les abus fiscaux.

Rachats d’actions, superdividendes et holdings dans le viseur

Deux autres amendements sont venus accentuer la tension :

Une taxe sur les rachats d’actions, proposée par le RN et adoptée de justesse, afin de freiner la spéculation boursière.

Une taxe exceptionnelle sur les superdividendes, portée par LFI, validée à une voix près.

Ces votes successifs constituent autant de revers pour le gouvernement, qui voit son projet de loi de finances se transformer en un patchwork fiscal difficilement défendable. “Le coût de la stabilité politique devient exorbitant”, a réagi le chef des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau. Du côté du MoDem, Marc Fesneau a estimé que le texte devenait “totalement invotable”.

Le camp présidentiel sous pression

Face à cette série de défaites, la majorité tente de temporiser. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a rappelé qu’il ne s’agissait que du “début du processus parlementaire”. Mais en coulisses, plusieurs membres de la coalition reconnaissent craindre un blocage total.

Certains évoquent déjà la possibilité qu’il n’y ait pas de budget voté d’ici la fin de l’année, ce qui forcerait l’exécutif à recourir à une loi spéciale pour reconduire les dispositions de 2025, voire à des ordonnances, comme le permet la Constitution si les débats dépassent les délais fixés.

Vers une impasse budgétaire ?

Les députés feront jeudi une pause dans les discussions, avant de reprendre vendredi matin avec deux sujets explosifs : la taxe sur les holdings et la fameuse taxe “Zucman” sur les très hauts patrimoines.
Proposée par la gauche, cette dernière prévoit un impôt minimum de 2 % sur les fortunes supérieures à 100 millions d’euros, voire 3 % au-delà de 10 millions dans une version amendée. Mais son adoption semble compromise face à l’opposition conjointe du bloc central, de la droite et du RN.

Un amendement de compromis pourrait être présenté par le gouvernement pour tenter de rallier une majorité. “Il y a encore du travail”, a reconnu Mme Bregeon, consciente que chaque vote désormais engage la survie politique du texte… et peut-être celle du gouvernement lui-même.

Rabah Aït Abache/AFP

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Ligue 1 Mobilis : la JSS accrochée à Béchar, le CRB et l’USMA respirent

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Le leader du championnat de Ligue 1 Mobilis, la JS Saoura, a raté l’occasion de creuser l’écart en tête, en se contentant du nul à domicile face à la JS Kabylie (2-2), alors que le CR Belouizdad et l’USM Alger ont renoué avec la victoire en s’imposant, en déplacement, face respectivement à l’ASO Chlef (1-0) et l’ES Sétif (3-1), lors de la suite de la 9e journée, devant se clôturer jeudi.

La JSK a vu sa belle série de 8 victoires de rang, toutes compétitions confondues, s’interrompre à Béchar, face à une équipe de la JSS qui est revenue de loin pour arracher le point du nul.

Après une première mi-temps sans grand éclat, les débats se sont emballés dès le retour des vestiaires. Les joueurs de l’Allemand Josef Zinnbauer ont pris l’avantage grâce à une tête victorieuse de Mahious (47e), avant de doubler la mise neuf minutes plus tard, sur un but contre son camp du défenseur Akacem (56e).

Dos au mur, les Bécharis ont réagi avec caractère. Fettouhi a relancé les siens (67e) suite à une bévue monumentale du gardien Hadid, avant que Boutiche ne transforme un penalty en fin de partie (82e), offrant un précieux point à la JSS.

Ce partage des points met fin à la belle série de sept victoires consécutives de la JSK, qui espérait enchaîner pour se rapprocher du haut du tableau. La JS Saoura, de son côté, conserve provisoirement son fauteuil de leader avec 16 points.

Le CR Belouizdad s’est relancé pour sa part, en s’imposant sur le terrain de l’ASO Chlef (1-0). Les Belouizdadis ont rapidement pris l’avantage grâce à un but du défenseur Laouafi (7e).

Ce succès permet au finaliste de la Coupe d’Algérie 2025 de mettre fin à une série négative de 5 rencontres sans victoire (quatre nuls et une défaite). Le CRB confirme ainsi son regain de forme, après avoir validé vendredi dernier sa qualification pour la phase de poules de la Coupe de la Confédération, face au Hafia Conakry (aller : 1-1, retour : 2-0).

En revanche, l’ASO Chlef voit sa belle série de cinq matchs sans défaite (deux victoires, trois nuls) prendre fin, ratant l’occasion de se rapprocher du haut du tableau.

L’ESS s’enfonce

Au stade du 8 Mai 1945 de Sétif, l’ES Sétif continue de manger son pain noir, concédant sa première défaite à la maison et la troisième de la saison, face à l’USM Alger. Les «Rouge et Noir» ont rapidement fait la différence, en marquant deux buts, coup sur coup, par Benzaza (19e) et Draoui (21e).

Après la pause, l’Entente est revenue avec des intentions offensives. Le capitaine Djahnit a réduit le score sur penalty (63e), insuffisant pour espérer égaliser face à une équipe usmiste plus motivée. Bousseliou, entré en cours de jeu (66e), a enfoncé le clou en marquant le troisième but (82e), mettant les siens définitivement à l’abri.

A l’instar du CRB, l’USMA retrouve le sourire en championnat, en mettant fin à une mauvaise série de trois nuls et une défaite, quatre jours après sa qualification pour la phase de poules de la Coupe de la Confédération, aux dépens des Ivoiriens de l’Académie de FAD (3-0, aller : 0-1).

Un revers lourd de conséquences, qui place l’ESS à la 14e place de troisième relégable, en attendant de se réveiller lors des prochaines journées, sous la houlette du nouvel entraîneur Taoufik Rouabah, qui rate ses débuts sur le banc du club sétifien.

Lors des matchs déjà disputés, le MC Oran a réalisé une belle opération en s’imposant sur le terrain de la lanterne rouge, le MC El-Bayadh (2-0), rejoignant l’Olympique Akbou à la 2e place avec 14 points.

Le CS Constantine, de son côté, s’est relancé en battant Akbou (2-1), tandis que le Paradou AC a enfin goûté à la victoire face à l’ES Mostaganem (1-0). Le duel entre promus, MB Rouissat – ES Ben Aknoun, s’est soldé sur un nul vierge (0-0).

Le dernier match de cette 9e journée se jouera jeudi entre l’USM Khenchela (9e, 11 pts) et le double champion sortant, le MC Alger (4e, 13 pts). Un succès du «Doyen», seule équipe invaincue jusque-là, lui permettra de rejoindre provisoirement la JSS en tête, en attendant d’apurer ses trois matchs en retard.

APS

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Rym Khelil : « J’ai voulu répondre à la mort par la vie »

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Rym Khelil,
Rym Khelil,

Sous la plume de Rym Khelil, Alger retrouve ses couleurs, celles d’une jeunesse des années 1990 partagée entre l’insouciance, la peur et le besoin vital d’aimer. Dans Jeunesse à la fleur, l’autrice fait revivre cette époque à travers des personnages lumineux, portés par la tendresse et la résilience.

Ce roman, tout en pudeur et en lumière, mêle la mémoire à la beauté du geste, la douleur à la douceur, comme un hommage à la vie qui persiste malgré les blessures.

Loin du pathos, Rym Khelil choisit la nuance, la musique et la mer d’Alger pour raconter la jeunesse — celle qui espère, qui danse, qui résiste.

Édité chez El Barzakh, Jeunesse à la fleur est en librairie depuis le 20 octobre et sera présenté en vente-dédicace au SILA (Salon International du Livre d’Alger).

Le Matin d’Algérie : La quatrième de couverture évoque une scène d’une grande douceur : une jeune fille qui salue la mer d’Alger. Pourquoi avoir choisi de commencer votre roman par ce geste simple, presque sacré ?

Rym Khelil : J’évoque souvent la baie d’Alger dans mon roman, ce spectacle qui m’émeut profondément. Je parle de cette mer à « la beauté limpide et profonde, dissimulant dignement des abysses, des pages de douleur que les vagues s’efforcent de tourner. »

Pour moi, la mer incarne tout l’amour que j’éprouve pour Alger. Elle est le reflet d’une tendresse infinie, mais aussi d’un espoir tenace.

Le Matin d’Algérie : Votre livre se déroule dans les années 1990, une période marquée par la violence et la peur. Qu’est-ce qui vous a poussée à revisiter cette décennie à travers le regard de la jeunesse ?

Rym Khelil : Avant tout, il s’agissait pour moi d’un besoin de transmission. Car la mémoire ne peut perdurer que si elle est ravivée. Comme beaucoup d’Algériens, j’ai vécu cette période, un peu plus jeune que les personnages de mon roman. À travers leurs regards, j’ai voulu raconter — non pas prétendre refléter le ressenti d’une génération entière — mais offrir une perspective, une mosaïque de vécus qui, ensemble, esquissent une partie du spectre de cette époque.

Oui, nous avons connu la peur, la douleur de la perte pour certains, la tristesse. Mais notre quotidien, à nous les jeunes, était souvent anesthésié par une grande insouciance, celle de l’espoir, du désir de vivre, et de l’amour.

Le Matin d’Algérie : Vous parlez d’Assia, Amina et Majid avec une tendresse palpable. Ces personnages sont-ils inspirés de personnes réelles ou plutôt le reflet d’une génération ?

Rym Khelil : Oui, j’ai connu des Assia, des Amina et des Majid. Plus précisément, ces trois personnages principaux ont été sculptés à partir d’un mélange de traits de caractère empruntés à des personnes que je connais — et, pour certains, à moi-même.

Peut-être, en effet, qu’une certaine tendresse se dégage à leur évocation, sans doute parce que je me suis fortement attachée à eux, même s’ils n’existent pas exactement tels quels.

Le Matin d’Algérie : Lisa et Fadila gravitent autour du trio principal. Elles symbolisent deux formes d’amitié et de résistance féminine. Comment avez-vous construit ces deux figures ?

Rym Khelil : Le personnage de Lisa devait exister, car tout le monde n’a pas été épargné par l’horreur. En revanche, j’ai voulu qu’elle soit légère, vive, souriante. J’ai tenu à ce qu’elle aime, qu’elle prenne du plaisir, qu’elle réponde à la mort par la vie — un peu comme « la fille à la fleur ».

J’avais aussi besoin de la bienveillance de Fadila, cette amie fidèle.

Le Matin d’Algérie : Le chapitre du “jour du bac” est l’un des plus forts du roman. Il juxtapose trois scènes intimes où la peur et la vie cohabitent. Comment avez-vous travaillé cette polyphonie ?

Rym Khelil : La majorité des chapitres se concentrent sur un, voire deux personnages au maximum. Une fois que les histoires de chacun ont évolué en parallèle, j’ai voulu les faire converger. Les jours du bac et de l’annonce des résultats m’ont semblé être des moments pertinents pour réunir mes personnages, qui, tout au long du récit, ne font parfois que s’effleurer.

Le Matin d’Algérie : La musique, notamment Gangsta’s Paradise de Coolio, traverse le récit. Quelle place occupe la bande-son dans votre écriture ? Est-ce une manière de capter l’époque ?

Rym Khelil : La musique occupe une place très importante dans ma vie, et naturellement, elle s’invite dans mon écriture. Transmettre une émotion, peindre le contexte d’une époque, ou simplement éveiller un souvenir enfoui, s’accompagne souvent, pour moi, de musique.

J’ai du mal à dissocier la musique des moments et des expériences que j’ai vécus. Peut-être est-ce un héritage de mon père, artiste photographe, qui, lui aussi, pour entrer en symbiose avec ses tableaux, faisait souvent appel à Mozart, Beethoven…

Le Matin d’Algérie : Votre écriture se distingue par sa sobriété et sa lumière. Comment parvenez-vous à parler de la guerre sans jamais tomber dans le pathos ?

Rym Khelil : Plus que de la guerre, je voulais parler d’espoir, un peu comme ces pousses verdoyantes qui naissent sur les laves fraîches des volcans, là où tout a été dévasté.

Je voulais évoquer la résilience du peuple algérien, sa façon de chanter “the show must go on”. Parler de la vie, tout simplement.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes ingénieure de formation, diplômée de grandes écoles. Comment cette rigueur scientifique influence-t-elle, ou au contraire libère-t-elle, votre manière d’écrire ?

Rym Khelil : Oui, je suis ingénieure, et ma profession à plein temps est très éloignée du monde littéraire. J’aime ce que je fais, mais j’ai toujours été passionnée par l’écriture, ce puissant vecteur de transmission d’émotions.

J’ai besoin de cet équilibre dans ma vie, besoin de retrouver mes mots, mes métaphores, l’émoi des lieux et des personnages, lorsque trop de chiffres se bousculent dans ma tête.

Je pense que mon travail, plutôt technique, et ma passion pour la littérature s’auto-libèrent mutuellement. Ils sont, au fond, difficilement dissociables.

Le Matin d’Algérie : L’amitié, la tendresse et la pudeur traversent tout le roman. Pensez-vous que la douceur puisse être une forme de résistance ?

Rym Khelil : J’aime beaucoup cette phrase du film Into the Wild : “Happiness is only real when shared” (« Le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé »). J’ajouterais que le malheur n’est supportable que lorsque son poids peut être allégé par ceux qu’on aime. Je pense que nous avons tous besoin d’amitié, de tendresse et de douceur dans nos vies. Parfois simplement pour réussir à supporter l’insupportable. Pourquoi la pudeur ? Parce qu’elle est réelle chez certains caractères, et parce qu’elle nourrit l’imagination du lecteur.

Le Matin d’Algérie : Dans “Jeunesse à la fleur”, la ville d’Alger semble presque un personnage à part entière. Quelle image gardez-vous de cette ville des années 1990 ?

Rym Khelil : À la lecture de mon roman, je pense qu’on réalise rapidement combien je suis amoureuse d’Alger et de sa baie. Je crois, en effet, l’avoir décrite comme un véritable personnage, y compris l’âme qui, selon moi, en émane. En 1995, année où se déroule le roman, j’avais 12 ans et je passais mon examen de sixième à l’école primaire El Khanssa, au Sacré-Cœur. Mes souvenirs d’Alger ? L’avenue Didouche Mourad, la somptueuse vue sur la baie que m’offrait mon trajet quotidien vers le boulevard des Martyrs. Puis il y a eu le CEM, vers les hauteurs du Palais du Peuple, un passage par le lycée Descartes, et enfin le lycée technique.

Depuis chacun de ces lieux, on pouvait voir la mer… Je me souviens aussi d’une grande insouciance, des unes effrayantes des journaux, et de l’anxiété permanente des adultes.

Le Matin d’Algérie : En écrivant ce livre, cherchiez-vous à transmettre un témoignage, ou à offrir une œuvre de mémoire plus émotionnelle que documentaire ?

Rym Khelil : Je ne cherchais certainement pas à proposer une œuvre de mémoire documentaire. Émotionnelle, oui. La transmission a été l’essence de mon écriture. Celle d’un témoignage parmi tant d’autres.

Le Matin d’Algérie : Enfin, que voudriez-vous que les jeunes lectrices et lecteurs d’aujourd’hui — en Algérie ou ailleurs — retiennent de votre roman ?

Rym Khelil : J’aimerais que chacun retienne que l’amour et le désir de vivre sont plus forts que les bombes. Qu’ils s’arment d’espoir et de résilience. Toujours.

Propos recueillis par Djamal Guettala

Rencontres au SILA – Stand Éditions Barzakh

Samedi 1er novembre à 14h

Mardi 4 novembre à 15h30

Vendredi 7 novembre à 14h30

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Décès du général Hassan Ben Amar

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Le Général Hassan Ben Amar

Le général Hassan Ben Amar, Inspecteur de l’Arme Forces spéciales du commandement des Forces terrestres, décédé jeudi, suite à un malaise.

Le général d’Armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Chef d’Etat-Major de l’Armée nationale populaire (ANP), a présenté ses sincères condoléances et fait part de sa profonde compassion à la famille du défunt. 

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Mali : l’Italie et l’Allemagne appellent leurs ressortissants à quitter le pays

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Mali

Après les États-Unis mardi 28 octobre, l’Italie et l’Allemagne ont également demandé mercredi à leurs ressortissants de quitter le Mali, où le Jnim, le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans lié à al-Qaïda, accentue la pression sur Bamako.

Les attaques contre les convois transportant du carburant vers la capitale se poursuivent et la pénurie d’essence complique chaque jour davantage la vie des habitants. 

Depuis ce jeudi 30 octobre dans la matinée, les comptes favorables au pouvoir inondent les réseaux sociaux d’images de camions citernes. Un convoi sous escorte militaire serait entré cette nuit dans la capitale, où sévit une grave pénurie de carburant, dont la vente est rationnée et dont le prix flambe sur le marché noir.

À Bamako, la plupart des véhicules sont à l’arrêt. Une trentaine de bus « solidaires » ont été mis en circulation, selon l’ORTM.

L’économie au ralenti

Les coupures d’électricité sont devenues récurrentes, les écoles restent fermées et l’économie tourne au ralenti depuis que le Jnim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans affilié à al-Qaïda, a décrété début septembre un embargo sur la capitale en s’attaquant aux camions citerne venus des pays voisins. La dernière en date a eu lieu mardi à 50 kilomètres de Kati, une ville garnison non loin de Bamako, cœur du pouvoir militaire. 

Toujours selon les comptes pro-junte, le Niger aurait ordonné l’acheminement d’une centaine de citernes vers Bamako, tandis que des voix, comme celle du chercheur sénégalais Alioune Tine, s’élèvent pour appeler à la solidarité africaine au-delà de l’AES.

Suivant l’annonce des États-Unis la veille, l’Allemagne et l’Italie ont appelé mercredi leurs ressortissants de quitter le Mali.

RFI

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Esprit de Novembre, es-tu toujours là ?

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Moudjahidine en repos


La nuit de la Toussaint. Une poignée d’Algériens ont sollicité le destin et ont bravé le danger pour lancer une révolution nationale. Pour libérer le pays de la longue nuit coloniale. Ici, récit d’une épopée révolue. Souvenirs de parents et de voisins. 

De brefs souvenirs parviennent du passé de la prime enfance. Quelques bribes. L’intrusion de soldats en armes dans la hara de Langare. Cris. Peur. Panique. Menaces. Bruits de bottes. Armes bien en vue. Mères éplorées. Pères hagards. Enfants hébétés. Peur ce jour-là. Terroriser et installer la peur dans les esprits. Le tragique de la situation était accentué par la misère que vivaient les parents. Leur malchance était liée aux pénibles métiers du bâtiment. A leur inculture également. Ils ne s’expliquaient pas leurs tribulations dans un pays qui était le leur. Rares étaient ceux qui pouvaient comprendre les aberrations du système colonial…

Quartier de Langare. Des maisons sommairement construites et réparties à l’intérieur en chambrées où s’entassaient moult familles. Les briques en toub, en terre, étaient visibles à l’œil nu. Une architecture sommaire. L’urbanisme ? Un luxe. Autour, la désolation. Des terrains vagues baptisés Châaba. Littéralement lieux déserts où souvent gisaient les immondices et où erraient les chiens sans maîtres. Et où les enfants allaient jouer au ballon, faute de terrains adéquats. C’était là qu’ils vidaient leurs querelles en bagarres sous la houlette d’un arbitre improvisé.

Gare au perdant car s’il rentrait le nez en sang ou l’œil tuméfié et les vêtements déchiquetés ou simplement en poussière boueuse, il avait affaire à son paternel qui ne manquait pas là l’occasion de lui administrer la raclée de sa vie…

Le vie avait cours à la périphérie de la ville. Mais pas seulement, à l’ombre des sombres heures de la guerre de Libération. Surtout pour les parents, le jour exploités dans les chantiers et la nuit suspects de rébellion dans leur propre pays. Par moments, il leur arrivait d’en faire amèrement les frais car ils étaient conduits, manu militari, à la sortie de la ville, dans un stade pour y rester la journée exposés en masse sans nourriture ni eau… De pareils souvenirs dormaient agités dans les mémoires des gamins de l’époque qui méritaient mieux… 


Des bruits de bottes insistants dans la courette. Des torches allumées dans l’obscurité régnante qui ajoutait à la terreur des femmes déjà au paroxysme de la peur. La soldatesque franchissait brutalement et sans crier gare les
portes de ces maisons. Avec force cris et gesticulations pour effrayer encore plus les paisibles occupants dont certains dormaient déjà. Comme à la campagne. Figés comme des statues devant leurs seuils, les parents étaient
souvent rudoyés et, sans retenue, copieusement insultés et roués de coups. Il fallait avouer quelques délits et crimes, forcément commis à l’endroit des gaouris. Ils devaient coopérer avec l’administration coloniale appuyée par la force des baïonnettes en vue de dénoncer quelques fellagas, ces coupeurs de routes, embusqués quelque part dans les recoins de ces quartiers malfamés où la population européenne bien née ne rêvait mettre le pied.


Ces descentes policières effectuées par des militaires laissaient les uns et les autres, femmes, enfants et hommes, dans un état d’immense détresse psychologique à telle enseigne que les langues se déliaient durant de nombreux jours après pour les évoquer à la seule fin de conjuration. Ce qui explique sans doute que les enfants en éprouvaient alors une sainte répulsion. On installa en eux une peur que seul le temps réussit à les en débarrasser. Par moments, nos princes s’en inspirèrent hélas après l’indépendance.

Terroriser un peuple pour le dominer faisait alors partie de la panoplie des occupants indus du pouvoir. Comment devait-on alors espérer fraterniser avec la population tout occupée à digérer ses peurs et qui, vaquant à ses affaires, flirtait avec l’indigence quotidiennement renouvelée ? C’était pure illusion. Pourtant, le Viêtnam a été l’occasion de mesurer les limites de pareille politique. Avec Dien Bien Phu. Il est vrai que le général Giap a pu dire depuis que le colonialisme est un mauvais élève…

Douloureux et vague souvenir. Avec dépit. Seules traces échappées au temps, quelques rares photos de maisons en toub. A l’entour ? Oualou, nada, niente, rien, nothing. Autant dire le néant. Le vide sidéral. C’étaient les banlieues d’alors où la population était recalée tels des cancres. Les mères n’en sortaient quasiment jamais. Les pères si, pour aller dans les chantiers vendre leur force de travail. Pour un salaire de misère, payé à la quinzaine. De quoi reconduire le quotidien vécu à la force du poignet…

El Combatta (Les Combattants), quartier inséré dans la ville en une suite de villas qui appartenaient alors aux Roumis. Le must en matière d’habitat. Quant aux autochtones et indigènes, ils étaient logés à la même enseigne, c’est-à-dire de façon sommaire. Vu les revenus d’alors, ils avaient droit à une chambrée dans de grandes maisons dites Hara. La vie y était réglée de la façon la plus traditionnelle, les femmes à la maison et les hommes vaquant aux affaires du dehors. Nombreux qui échouèrent alors dans ces hara datant de l’ère coloniale. Composée de petites chambrées, elles firent à l’époque le bonheur de bailleurs peu scrupuleux qui les louaient à des familles dont le dénuement se mesurait à l’œil nu. Guère d’espace. A l’entrée, plusieurs petites pièces sur une rangée bordée par un couloir d’à peine un mètre. Hygiène exécrable. Pour des dizaines de familles, parents et enfants.

Certaines chambres avaient des murs aveugles, l’aération étant un luxe. Quatre murs et un sol en ciment. C’est à peine exagéré de qualifier ces chambres de cellules. Juste de quoi loger la plèbe.

Au bout de ce couloir, sorte de tunnel non éclairé, des courettes avec d’autres chambres en carré. Identiques dans leur conception que celles du couloir. En l’absence des maris, la petite cour servait aux femmes de lieu de rendez-vous où certaines d’entre elles se retrouvaient pour deviser. Claustrées comme dans un harem. A même les cours, souvent un semblant d’escalier menait à l’unique étage où les bailleurs d’alors dressaient parfois leurs quartiers pour tancer leurs locataires pour cause de loyers impayés…

Durant la guerre de Libération nationale, tel fut espace qui a servi d’univers à toute une flopée de familles qui espéraient exister. Survivre fut le credo quotidien de ces familles. Bien des querelles ont jonché cette promiscuité. Souvent pour des broutilles. C’était une manière de penser son existence. De panser cette blessure sociale vécue d’emblée dès l’indépendance. Occupés à vaquer à leur profession, les hommes échappaient à ces rixes anodines mais riches de quelques vocables dont les enfants auraient souhaité se passer.

Plus tard, après la cruelle guerre de sept ans, en de ces haras, quelques familles avaient pu prendre possession de maisons. Des biens vacants comme elles furent désignées officiellement. 

Perpendiculairement à ces hara, un quartier tout en villas, les unes contiguës aux autres. Elles étaient occupées précédemment par des Gaouris qui devaient être fonctionnaires, enseignants… La classe moyenne sans doute qui, les fins de semaine d’été, ouvraient toutes grandes leurs fenêtres d’où s’échappaient musique et rires. Joie de vivre dont les voisins indigènes étaient sevrés. Bannis. Handicapante situation dont ni les tenants ni les aboutissants n’étaient compréhensibles pour les enfants. Et pour cause, ils guettaient attristés leurs géniteurs patentés tous les soirs au retour de leur harassant travail. Ils espéraient la clé qui leur ouvrirait les joies de l’enfance, la leur étant maudite. Quasiment, aucun de leurs parents n’échappait un tant soit peu à la dure condition de forçats des chantiers. Beaucoup de familles végétaient ainsi…

Il est vrai cependant que la colonisation est une page sombre dans l’histoire mondiale. Singulièrement celle de l’Europe. Comment pratiquer l’amnésie ?

Comment la mémoire collective algérienne pourrait-elle effacer cette page ? Comme on a coutume de le dire : l’amnistie n’est pas l’amnésie. Le devoir de mémoire subsiste dans les consciences de générations entières nées avant comme après l’indépendance. Si le Président Mitterrand a pu estimer que l’Etat français et la République française ne sont pas responsables de Vichy et n’avait pas à faire d’excuses, son successeur, le Président Chirac, l’a fait. Mais ni ce dernier, ni ses successeurs n’ont voulu présenter aux Algériens la moindre excuse au nom de la France officielle. Encore moins une juste réparation. Ce que le Canada et l’Australie officiels ont fait.

Il est en effet loin le temps où la France découvrait l’or dans les caves de la Casbah d’Alger où était entassé un butin estimé, en toute vraisemblance, à quelques milliards d’euros. D’aucuns pensent que le trésor de la Régence d’Alger devait servir à Charles X pour corrompre le corps électoral. Déjà Alger était à l’origine de bouleversements politiques en France. Semblerait-il, ce trésor a profité à des militaires, des banquiers et des industriels, les Seillière et les Schneider, outre à Louis Philippe. Mais l’or d’Alger servit également au développement de la sidérurgie française. Quels résultats et quels produits pour les indigènes ?…

Ainsi, pour les parents, véritables damnés des chantiers, payés à la quinzaine. Souvent endettés auprès de leurs épiciers attitrés où les mères envoyaient leurs enfants pour moult courses : dix douros de sucre, dix douros de café, quinze douros d’huile… C’était la chanson des enfants. Répéter la quantité et le nom des denrées voulues par leurs mères le long du trajet. Les épiciers ne manquaient jamais l’occasion de sortir leurs stylos pour leurs additions en insistant pour demander à leurs pères pour passer régler, sinon plus de crédits. Il était difficile de boucler les fins de mois au vu des maigres salaires des parents. Surtout que, les mères vaquant aux affaires domestiques, les pères échappaient aux draconiennes contraintes des chantiers… 

Ainsi, durant la guerre de Libération nationale, la vie des parents fut des plus laborieuses. Après l’indépendance, elle le fut hélas tout autant. Leur indigence était de plus adossée à un analphabétisme alors endémique. A cela, s’ajoutaient les tracasseries coloniales. Des gens continuellement écrasés par leur destin. Un quotidien implacable. Beaucoup de voisins, d’amis et de parents vivaient ainsi, il est vrai. D’où leur propension à tout miser sur leur progéniture. Chacun d’eux rêvait d’un destin exceptionnel pour ses enfants. A tort ou à raison, l’école fut alors considérée comme l’idéal tremplin pour éliminer tous obstacles afin d’arriver à se construire une place dans la société. Une sorte de revanche sur le sort qui a été le leur.

L’école fut sans doute la planche de salut. Les pères espéraient énormément voir grandir leurs enfants dans un milieu plus prospère que le leur. Il est vrai aussi que moult familles, voisins immédiats, comptaient nombre d’enfants. Familles nombreuses dont les enfants de certaines d’entre elles ne dépassèrent hélas pas le niveau d’études primaires. Confiés souvent à la rue, l’éducation en pâtit. Du moins pour certains d’entre eux. 

Libération nationale. Libération sociale, culturelle, économique, politique. Cette révolution tarde encore après celle nationale. Que de défis encore pour s’affranchir du sous-développement. Esprit de Novembre es-tu toujours là ?

       Ammar Koroghli 

Avocat ; poète (« L’Abc et l’Alif »; « Sous l’exil l’espoir »), nouvelliste (« Les menottes au quotidien » ; « Mémoires d’immigré ») ; essayiste (« Institutions politiques et développement en Algérie »).

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Soudan : les voix indépendantes réduites au silence

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Mouammar Ibrahim
Mouammar Ibrahim

Le journaliste soudanais Mouammar Ibrahim a été arrêté par les Forces de soutien rapide (FSR) à El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, récemment tombée entre leurs mains.

Correspondant local reconnu, il couvrait depuis deux ans les affrontements entre les FSR du général Hemedti et l’armée régulière soudanaise. Son arrestation, confirmée par Reporters sans frontières (RSF) et le Committee to Protect Journalists (CPJ), illustre la répression grandissante visant la presse dans un pays ravagé par la guerre civile.

Selon RSF, au moins sept journalistes ont été tués depuis le déclenchement du conflit en avril 2023, tandis que dix-sept autres sont actuellement détenus. Plus de 400 reporters et une dizaine de médias indépendants ont dû fuir le pays, notamment vers l’Égypte, l’Éthiopie ou le Soudan du Sud. Dans plusieurs régions, les radios communautaires ont été réduites au silence, leurs studios pillés ou transformés en bases militaires.

« Les journalistes soudanais paient un prix humain exorbitant. Ils sont pris entre les deux feux d’une guerre qui détruit non seulement les villes, mais aussi le droit d’informer », alerte RSF dans un communiqué.

El-Fasher, ville martyre et symbole du silence

À El-Fasher, dernière grande ville du Darfour encore tenue jusqu’à récemment par l’armée soudanaise, les combats ont été d’une extrême intensité. Les FSR ont finalement annoncé sa prise complète, au prix de milliers de morts et de déplacés. Plusieurs observateurs, dont RFI et Al Jazeera, rapportent que de nombreux civils — journalistes, médecins, enseignants — ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de fuir la ville.

Le CPJ a exigé la libération immédiate de Mouammar Ibrahim, rappelant que sa couverture « indépendante et rigoureuse » avait permis de documenter les violations des droits humains dans une région largement coupée du monde.

Une guerre contre la vérité

Depuis Khartoum jusqu’au Darfour, la presse soudanaise vit un effondrement sans précédent. Les journaux locaux, déjà fragilisés par la censure du régime d’Omar el-Béchir, ont cessé de paraître. Les correspondants étrangers ont quitté le pays. Les rares reporters encore sur place opèrent dans la clandestinité, souvent à l’aide de simples téléphones portables.

Dans un appel collectif publié par Le Monde en avril 2025, des journalistes soudanais et internationaux alertaient sur « l’extinction progressive de la liberté de la presse dans l’un des conflits les plus sanglants du continent africain ».

Exil et résistance

Exilés au Caire ou à Addis-Abeba, de nombreux journalistes tentent de maintenir en vie des plateformes d’information à distance, comme Sudan Witness ou Radio Dabanga, qui s’appuient sur des réseaux de citoyens pour documenter les exactions. Mais la surveillance numérique, les coupures d’Internet et le manque de financement rendent ce travail de plus en plus difficile.

« C’est une guerre contre la vérité », confie un reporter réfugié en Égypte, sous couvert d’anonymat. « Les armes tuent les corps, la désinformation tue la mémoire.»

Silence international

Malgré les appels répétés des ONG, la communauté internationale reste largement passive. Aucun mécanisme de protection spécifique des journalistes soudanais n’a été mis en place, et les violations demeurent impunies.

Pour RSF, « la disparition progressive des voix indépendantes au Soudan menace non seulement le droit à l’information, mais aussi la mémoire du conflit lui-même ».

Mourad Benyahia

Sources :

RSF, CPJ, Al Jazeera (27/10/2025), RFI, Le Monde (15/04/2025, 26/09/2024), Arab News, rapport RSF 2024.

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Koukou éditions interdite du Sila : Riposte Internationale réagit

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Koukou éditions interdit de participation au Sila.
Koukou éditions interdit de participation au Sila.

Riposte Internationale exprime sa vive préoccupation à la suite du communiqué publié le 28 octobre 2025 par Koukou éditions, relatant une troisième exclusion consécutive du Salon international du livre d’Alger, ainsi qu’un enchaînement de décisions administratives et judiciaires qui, selon l’éditeur, s’appuieraient sur un rapport secret des services de sécurité.

La confirmation d’une ordonnance de non-lieu par la Chambre d’accusation aurait empêché la tenue d’un procès public où les pièces et témoignages auraient pu être débattus de manière contradictoire. De précédents incidents rapportés depuis 2016, allant de la mise à l’écart d’ouvrages à des retraits informels en librairie, dessinent un schéma de restrictions qui, s’il était avéré, excède largement la simple gestion du bon ordre d’un salon du livre et relève d’une censure de fait.

La Constitution algérienne consacre la liberté d’expression et d’édition. L’article 54 rappelle que l’activité des publications ne peut être interdite qu’en vertu d’une décision de justice.

Ce principe implique un contrôle juridictionnel effectif, l’accès au dossier, la publicité des débats et la possibilité pour les personnes concernées de faire valoir leurs moyens. La hiérarchie des normes impose que toute mesure limitative portée par une autorité administrative ou par un organe placé sous tutelle ministérielle soit prévue par la loi, poursuive un objectif légitime et respecte les exigences de nécessité et de proportionnalité. Les juridictions ont en outre la responsabilité d’assurer la primauté de la Constitution sur toute instruction interne ou document non publié, surtout lorsque celui-ci conditionne l’accès d’un acteur culturel à un espace public de débat.

L’Algérie est partie prenante du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Son article 19 protège la liberté d’expression, y compris la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées. Le Comité des droits de l’homme, dans son Observation générale n° 34, précise que toute restriction doit être prévue par la loi, poursuivre un but légitime et être strictement nécessaire, et souligne la méfiance à l’égard des limitations fondées sur des motifs vagues ou des pièces non accessibles au public. L’Algérie est également liée par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Son article 9 garantit le droit de recevoir et de diffuser des informations, ainsi que la libre expression des opinions.

La Déclaration de principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique, adoptée par la Commission africaine en 2019, rappelle que la censure préalable est incompatible avec un régime démocratique et que les autorités doivent privilégier des procédures transparentes et des voies de recours rapides. Enfin, l’article 15 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels protège le droit de participer à la vie culturelle, ce qui inclut l’accès non discriminatoire aux espaces de diffusion du livre et des idées.

Lorsque des exclusions sont motivées par des documents non publics, non contradictoirement discutés et non soumis à un contrôle indépendant, la sécurité juridique est compromise. L’absence de motivation claire et accessible empêche toute compréhension des faits reprochés et prive les auteurs et éditeurs de la possibilité d’adapter leur conduite ou de contester utilement la mesure.

La répétition d’évictions ciblant un même éditeur actif depuis deux décennies engendre un effet dissuasif sur les professionnels du livre et restreint de manière tangible la pluralité des voix. L’ensemble crée un climat d’incertitude incompatible avec les garanties constitutionnelles, avec l’article 19 du Pacte et avec l’article 9 de la Charte africaine.

Riposte Internationale demande la publication intégrale et sans délai de toute pièce ayant fondé les mesures prises à l’encontre de Koukou Éditions, afin de permettre l’exercice effectif des droits de la défense et le contrôle du juge. À défaut d’une décision judiciaire motivée, fondée sur une base légale claire et répondant aux critères de nécessité et de proportionnalité, nous appelons à la levée des exclusions et à la réintégration de l’éditeur dans les salons du livre ainsi qu’au règlement des différends commerciaux ou contractuels selon des procédures régulières. Nous demandons la garantie d’une audience publique au fond, avec accès au dossier, audition des parties et possibilité de constitution de parties civiles pour les auteurs directement affectés.

Nous appelons les autorités compétentes, notamment le ministère de la Culture, les commissariats de salons et les entreprises publiques gestionnaires de librairies, à se doter et à publier des procédures claires d’admission, de refus et de retrait d’ouvrages.

Ces procédures doivent s’inscrire dans la loi, indiquer les critères précis, prévoir une notification motivée, offrir un recours rapide et suspensif et respecter les standards internationaux de liberté d’expression. Une formation régulière des responsables concernés au droit de la liberté d’expression et aux obligations internationales de l’Algérie contribuerait à éviter les dérives. Un mécanisme de dialogue permanent avec les éditeurs, auteurs, libraires, syndicats du livre et organisations de défense des droits humains permettrait d’anticiper les tensions et de favoriser la médiation plutôt que l’éviction.

Nous invitons la Présidence de la République, le Gouvernement et le Conseil supérieur de la magistrature à réaffirmer publiquement la primauté de la Constitution et l’interdiction de toute censure de fait, à garantir l’indépendance des juridictions dans l’examen de litiges touchant à la liberté d’expression et à ordonner que les administrations s’abstiennent de se fonder sur des rapports non publiés pour limiter l’accès aux espaces culturels.

La vitalité d’un salon du livre se mesure à la diversité des idées qui s’y confrontent pacifiquement et à la confiance que les citoyens accordent à la transparence des décisions publiques.

La liberté d’expression et les droits culturels ne sont pas des concessions accordées au gré des circonstances, ce sont des droits opposables qui protègent la société tout entière. La censure informelle n’apporte ni sérénité ni stabilité. Elle nourrit la défiance, tarit le débat public et affaiblit les institutions chargées de garantir l’État de droit. Riposte Internationale se tient aux côtés des auteurs, des éditeurs, des libraires et des lecteurs pour défendre un espace de discussion ouvert, fondé sur la loi, la raison et la dignité.

Fait à Montreuil, le 30 octobre 2025

Riposte Internationale

Pour le Bureau Fédéral

P/R Ali Ait Djoudi

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Europe : le système discriminatoire de délivrance de visas Schengen exclut les défenseur·e·s des droits humains, dénonce AI

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Défenseurs des droits humains
Crédit : Olivia Papagnies

Amnesty International a rendu public un communiqué dans lequel cette ONG dénonce le système d’attribution de visas par l’Europe.

      Le système de délivrance de visas dans l’espace Schengen européen a tout d’une course d’obstacles pour les défenseur·e·s des droits humains de différentes régions du monde, empêchant bon nombre d’entre eux de participer à des forums majeurs de prise de décision. Ces obstacles sont contraires aux droits et aux valeurs que les États Schengen affirment défendre, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport publié le 30 octobre 2025.

      Ce document, intitulé Closing the door? How visa policies in Europe’s Schengen area fail human rights defenders, expose les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés les militant·e·s de 104 pays soumis à des restrictions en matière de visas, principalement en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, lorsqu’ils tentent d’obtenir des visas de court séjour pour se rendre dans l’espace Schengen afin de mener des actions de plaidoyer, de créer des réseaux ou de s’accorder un répit face aux risques encourus en raison de leur travail.

      Ces défenseur·e·s des droits humains sont pour la plupart racisés, en tant que personnes noires, asiatiques et/ou musulmanes, et les répercussions négatives sur leur mobilité équivaut à une discrimination indirecte, selon l’analyse d’Amnesty International.

      « Du fait des difficultés à obtenir des visas Schengen, les voix et les témoignages des défenseur·e·s des droits fondamentaux des pays du Sud sont exclus des forums où sont pourtant prises des décisions qui affectent profondément leurs vies, a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice générale de la recherche, du plaidoyer, de la politique et des campagnes à Amnesty International.

      « Les États Schengen ont le droit de décider qui entre sur leur territoire, mais les répercussions de leur système de visa sur les défenseur·e·s des droits humains de 104 pays illustrent un décalage flagrant entre ce à quoi ils se sont engagés, à travers leurs lignes directrices et autres instruments visant à protéger les défenseur·e·s, et ce qu’ils font réellement.

      « Il est indispensable de garantir aux défenseur·e·s des droits humains l’accès à des visas Schengen de court séjour par le biais d’une procédure fiable, prévisible, transparente et rapide afin qu’ils puissent exercer leur droit de défendre les droits d’autrui sans discrimination. »

      Les obstacles à l’obtention de visas de court séjour

      Le Code des visas de l’Union européenne (UE), instrument législatif régissant les visas Schengen de court séjour, permet d’accepter au cas par cas les demandes de visa qui ne remplissent pas toutes les conditions requises. Cependant, les personnes chargées de recevoir et traiter les demandes, dont les prestataires de services externes, semblent souvent ignorer l’existence de cette souplesse, ce qui est source de nombreux blocages ; des demandes sont parfois rejetées avant même d’atteindre le stade de la prise de décision.

      L’un des premiers obstacles à l’obtention d’un visa Schengen concerne le fait de savoir où déposer la demande. De nombreux États Schengen n’ont pas de représentation diplomatique ni d’accord avec

      chacun des pays soumis à des restrictions en matière de visas. Aussi, les défenseur·e·s des droits humains peuvent-ils être amenés à se rendre dans un autre pays pour déposer leur demande : ce déplacement peut s’avérer prohibitif en termes de coût ou présenter un risque pour leur sécurité.

      Autres difficultés que les défenseur·e·s doivent surmonter pour se rendre dans les pays de l’espace Schengen : le délai pour obtenir un rendez-vous et attendre une décision, ainsi que la durée de validité des visas. Dans certains cas, ils sont délivrés trop tard ou pour une période si courte qu’ils ne tiennent pas compte du temps nécessaire pour se rendre sur place et en revenir, ni d’éventuels retards de vols.

      Par ailleurs, on demande bien souvent aux demandeurs·euses de fournir une longue liste de pièces justificatives et généralement des preuves de leurs moyens financiers – situation professionnelle, bulletins de salaire ou titres de propriété notamment. Critères difficiles à remplir pour les militant·e·s, en particulier les plus marginalisés et discriminés.

      Une défenseure des droits humains membre de la communauté dalit au Népal a déclaré à Amnesty International : « Ils demandent des relevés bancaires à ceux qui souhaitent se rendre dans un État de l’espace Schengen. Imaginez ce que cela signifie pour des gens qui vivent dans une situation où ils ne parviennent même pas à gagner leur vie au quotidien. Ceux qui souhaitent se mobiliser au niveau international ne disposent pas forcément de ces documents, car ce sont des défenseur·e·s des droits humains et la plupart de leurs actions sont menées à titre bénévole. »

      Ces obstacles entraînent une discrimination indirecte à l’égard des défenseur·e·s des droits humains, car la politique en matière de visas Schengen a un impact disproportionné sur les demandeurs et demandeuses racisés. Si les règles en matière de visas ne mentionnent pas explicitement l’appartenance raciale ou ethnique comme motif de traitement différencié et semblent donc neutres dans ce domaine, il existe toutefois une forte corrélation entre la liste des pays soumis à des restrictions en matière de visas et des populations racisées – noires, asiatiques et/ou musulmanes.

      Souplesse existante et avancées

      En juin 2024, la Commission européenne a publié une version révisée du manuel sur les visas de l’UE : cet ensemble de lignes directrices explique comment appliquer le Code des visas et donne des exemples pratiques en vue de simplifier les demandes des défenseur·e·s des droits humains.

      Saluant cette avancée, Amnesty International invite les pays de l’espace Schengen à veiller à ce que ce manuel révisé soit largement diffusé et pleinement mis en œuvre, en s’assurant que les agents chargés de délivrer des visas dans le monde entier, y compris les prestataires de services externes, soient parfaitement formés s’agissant de faciliter les déplacements des défenseur·e·s.

      En outre, Amnesty International demande aux pays de l’espace Schengen de recueillir des données ventilées sur l’origine raciale et ethnique afin de mettre un terme à la discrimination au sein du système de délivrance des visas, et d’élaborer et d’appliquer une procédure simplifiée pour les défenseur·e·s des droits humains, s’appuyant sur un traitement accéléré des demandes. Enfin, les pays Schengen devraient délivrer plus fréquemment des visas de longue durée et à entrées multiples, car ce sont des outils de protection essentiels qui garantissent la possibilité de voyager en cas de besoin, sans passer à chaque fois par le même parcours du combattant bureaucratique.

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