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Un réseau criminel international spécialisé dans le trafic de drogue démantelé à Alger

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Saisie de psychotropes à Alger.
Saisie de psychotropes à Alger.

Les éléments de la Brigade de sécurité et d’investigation (BSI) de la Gendarmerie nationale de Cheraga (Alger), ont démantelé un réseau criminel organisé international, spécialisé dans le trafic de drogue et de substances psychotropes, et saisi plus de 800.000 comprimés psychotropes de type Prégabaline 300 mg, indique un communiqué des même services.

« Dans le cade de la lutte contre toute forme de criminalité, les éléments de la BSI de la Gendarmerie nationale de Cheraga, ont réussi à neutraliser un réseau criminel organisé international, spécialisé dans la contrebande et l’importation illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de divers types », précise le communiqué, publié jeudi.      

« Ce réseau, d’un haut degré de dangerosité, constituait une menace pour la sécurité nationale et la santé publique, et était impliqué dans la détention, le transport et le stockage de drogue et de substances psychotropes à des fins de trafic illicite, dans le cadre d’un groupe criminel organisé », ajoute la même source.

Cette opération d’envergure a été rendue possible grâce à des informations parvenues aux éléments de la BSI, qui ont alors eu recours à des techniques spéciales d’enquête ayant permis le démantèlent de ce réseau criminel dangereux.

L’opération s’est soldée par « l’arrestation de sept (07) individus, dont la majorité sont des repris de justice déjà recherchés par la justice, ainsi que par la saisie de près de 810.000 capsules de type « Prégabaline 300 mg », 90 comprimés hallucinogènes de type Kietyl, une somme d’argent provenant des activités criminelles dépassant 151 millions de centimes, des téléphones portables, cinq (05) véhicules touristiques et un (01) tracteur.

« Les mis en cause ont été présentés devant les juridictions territorialement compétentes », conclut le communiqué.

APS

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Tunisie : l’affaire Abir Moussi renvoyée, Amnesty dénonce une « détention arbitraire »

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Abir Moussi duParti destourien libre (PDL)

Le dossier judiciaire de la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, continue d’alimenter la controverse à Tunis. Vendredi soir, la chambre criminelle du tribunal de première instance a décidé de reporter l’examen de son affaire dite du “Bureau d’ordre” au 14 novembre 2025, sans statuer sur son statut juridique. Une décision qui, pour ses avocats, prolonge une situation d’arbitraire déjà dénoncée par plusieurs ONG, dont Amnesty International.

En vrai, sous le régime autocratique de Kaïs Essaïed, on commence à s’habituer à ces revirements administratifs et à l’arbitraire ordinaire d’une justice aux ordres.

L’un de ses défenseurs, Naef El-Aribi, a indiqué que la cour n’a pris “aucune décision relative à sa position légale, entre détention et liberté provisoire”, alors que la validité des mandats d’incarcération émis contre elle serait arrivée à expiration. Selon lui, “aucun jugement définitif exécutoire ne justifie son maintien en prison”.

Deux ans de détention et une accusation politique

Arrêtée le 3 octobre 2023 alors qu’elle tentait de déposer un recours contre des décrets présidentiels au bureau d’ordre de la présidence, Abir Moussi est depuis détenue dans des conditions dénoncées comme illégales. Elle est poursuivie sous le chef d’accusation d’“atteinte à la sûreté de l’État” sur la base de l’article 72 du code pénal tunisien — un texte prévoyant la peine de mort pour toute tentative de “changer la forme du gouvernement” ou “provoquer les citoyens à s’attaquer les uns les autres”.

Cette qualification, jugée “extrêmement grave” par ses soutiens, repose selon eux sur un acte politique pacifique, assimilé à un crime d’État. Son parti, le PDL, issu de la tradition bourguibiste, s’est imposé ces dernières années comme l’un des principaux opposants au président Kaïs Saïed, notamment depuis la concentration de tous les pouvoirs entre ses mains à partir de juillet 2021.

ONG et juristes alertent sur la dérive autoritaire

Dans un communiqué publié le 24 octobre, Amnesty International Tunisie a exigé la libération immédiate d’Abir Moussi et l’annulation du jugement et des condamnations prononcées à son encontre. L’organisation estime que la militante “fait face à des accusations fabriquées en raison de son activité politique pacifique et de ses tentatives de contester les décrets présidentiels”. Elle rappelle que Moussi a déjà été condamnée à 40 mois de prison pour “atteinte à la sûreté publique”, une peine qualifiée d’“injuste” et “contradictoire avec le droit à la liberté d’expression”.

De son côté, l’association Intersection for Rights and Freedoms (تقاطع) dénonce une “multiplication des poursuites judiciaires” contre Moussi et une “violation systématique de ses droits fondamentaux”, notamment celui à un procès équitable et à la participation politique. Pour cette ONG, ces poursuites relèvent d’une stratégie visant à neutraliser les voix dissidentes dans le paysage politique tunisien.

Un signal inquiétant pour l’opposition tunisienne

L’affaire Moussi s’inscrit dans un climat de répression croissante en Tunisie. Plusieurs opposants, journalistes et syndicalistes ont été arrêtés depuis le début de l’année sous couvert de “complot contre la sûreté de l’État”. Des formations comme le Parti républicain ou le Courant démocratique dénoncent une instrumentalisation de la justice et appellent à des procès publics pour les détenus politiques.

Si Abir Moussi reste une figure controversée — accusée par certains de nostalgie autoritaire et de proximité avec l’ancien régime —, son incarcération prolongée sans jugement renforce les inquiétudes quant à l’état des libertés publiques dans le pays. “Cette affaire dépasse la seule personne d’Abir Moussi”, commente un avocat tunisien. “Elle traduit la peur du pouvoir face à toute forme d’opposition organisée.”

En attendant l’audience du 14 novembre, la dirigeante destourienne demeure privée de liberté depuis plus de deux ans, sans décision judiciaire définitive. Pour Amnesty et d’autres organisations de défense des droits humains, le cas Moussi devient emblématique du recul de l’État de droit en Tunisie — un pays où, dix ans après la révolution, la promesse démocratique semble s’éloigner chaque jour davantage.

Mourad Benyahia 

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Marseille : la justice autorise la projection du film « Sacré-Cœur » au nom de la liberté culturelle

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Le film Sacré coeur créé la polémique à Marseille.
Le film Sacré coeur créé la polémique à Marseille.

La polémique a traversé Marseille avant de rebondir sur le terrain judiciaire. Le film Sacré-Cœur, docu-fiction à thématique chrétienne, devait être projeté le 22 octobre au Château de la Buzine, cinéma municipal du 11ᵉ arrondissement. À la dernière minute, la mairie a décidé d’annuler la séance, invoquant le principe de laïcité et la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État.

Selon l’équipe municipale conduite par Benoît Payan, un lieu public géré par la collectivité ne peut servir à la diffusion d’un film à contenu religieux, au risque de brouiller les frontières entre culture et culte. La décision, présentée comme une mesure de neutralité, a pourtant suscité un tollé immédiat.

Censure ou application stricte de la laïcité ?

Le sénateur Stéphane Ravier (Reconquête) et les producteurs du film ont dénoncé une atteinte à la liberté d’expression et saisi en urgence le tribunal administratif. Pour eux, interdire un film en raison de sa thématique spirituelle revenait à pratiquer une forme de censure idéologique contraire aux libertés fondamentales.

Le 25 octobre, le juge des référés du tribunal administratif de Marseille leur a donné raison. Dans son ordonnance, il rappelle que « la seule diffusion d’une œuvre cinématographique susceptible de présenter un caractère religieux dans un cinéma municipal exploité en régie ne porte pas, par elle-même, atteinte au principe de laïcité ». Autrement dit, la laïcité ne peut pas être invoquée pour exclure toute représentation artistique de la foi dès lors qu’elle n’équivaut pas à une reconnaissance d’un culte par la commune ni à une aide publique à une activité religieuse.

La liberté culturelle réaffirmée

Cette décision oblige la mairie à reprogrammer la projection du film avant le 28 octobre. Elle marque un rappel juridique fort : la neutralité religieuse des institutions publiques n’interdit pas à la culture de questionner le sacré, ni de faire une place au spirituel dans le champ artistique.

Sacré-Cœur est un docu-fiction qui mêle reconstitutions historiques et témoignages contemporains. Le film retrace l’histoire de la basilique emblématique de Paris, son rôle symbolique dans la foi catholique, et les tensions sociales et politiques qu’elle a suscitées au fil des décennies. À travers des séquences immersives, il explore la spiritualité, la dévotion et le rapport entre histoire, architecture et mémoire collective.

Un débat symbolique à Marseille

Au-delà du cas juridique, la polémique révèle la sensibilité du sujet dans une ville comme Marseille, mosaïque de croyances et de mémoires. La droite et l’extrême droite y ont vu une victoire contre une « laïcité punitive », tandis que la majorité municipale défend toujours une lecture stricte du cadre républicain.

Cette affaire illustre la confusion fréquente en France entre neutralité et effacement du religieux. La laïcité, principe d’équilibre, garantit à la fois la neutralité de l’État et la liberté de conscience des citoyens. En confondant neutralité et exclusion, la mairie a pris le risque d’un excès de zèle, transformant un débat administratif en controverse politique.

Entre censure et liberté, la ligne de crête reste fine. Cette décision judiciaire rappelle surtout que la culture, dans un État laïque, demeure un espace d’expression et de dialogue — y compris quand elle évoque le sacré.

Mourad Benyahia 

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Campagne de plantation d’un million d’arbres : « Khadrâ bi idhn Allah » !

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Un million d'arbres à planter

C’est depuis la commune d’Aït Agouacha, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen (Kabylie), que le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine Mehdi Walid, a donné ce samedi 25 octobre le coup d’envoi de la campagne nationale de reboisement, en présence du ministre de la Jeunesse chargé du Conseil supérieur de la jeunesse.

Sous le slogan « Khadrâ bi idhn Allah » (“Verte, par la volonté de Dieu”), – un slogan qui interroge tout de même – l’opération ambitionne de planter un million d’arbres à travers le pays, avec pour objectif déclaré la restauration du couvert végétal et la lutte contre les effets du changement climatique.

L’événement a rassemblé responsables locaux, associations, jeunes et représentants du mouvement environnemental, traduisant la volonté des pouvoirs publics d’impliquer la société civile dans un projet à dimension nationale.

Mais derrière les discours officiels, les limites structurelles du dispositif de reboisement algérien demeurent entières. Chaque année, des campagnes similaires sont lancées avec enthousiasme, sans que les bilans ne traduisent une réelle progression de la densité forestière.

Faute de suivi technique, d’entretien des jeunes plants et de coordination entre les institutions, une grande partie des arbres plantés ne survivent pas à la première saison sèche. Tout ça pour un opération de communication donc ? C’est à le croire et à regretter quand on voir la débauche de moyens et d’argent pour si peu de résultat.

La question du modèle de gouvernance environnementale se pose dès lors avec acuité. La réussite d’une telle campagne dépend avant tout d’une planification rigoureuse : choix des espèces adaptées aux zones écologiques, préparation des sols, mobilisation de moyens humains et logistiques, et surtout, pérennisation du reboisement par un encadrement local durable.

Dans un pays où la couverture forestière reste inférieure à 12 % du territoire, le défi est autant écologique que politique. Face aux conséquences du dérèglement climatique – sécheresses, érosion, incendies récurrents – la restauration du patrimoine forestier exige une vision de long terme et une cohérence entre les politiques agricoles, hydriques et urbaines.

Le lancement de la campagne « Khadrâ bi idhn Allah » traduit sans doute une volonté de réconciliation entre l’État et la nature, mais elle rappellera aussi, à terme, que les arbres plantés aujourd’hui ne seront un succès que si le pays s’engage réellement dans la culture de la continuité et du suivi, bien au-delà des slogans et des inaugurations officielles.

La Rédaction 

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Cour de Tizi-Ouzou : le procès en appel du journaliste Christophe Gleizes fixé au 3 décembre

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Christophe Gleizes
Christophe Gleizes condamné à 7 ans de prison ferme

 La cour de justice de Tizi-Ouzou a fixé au 3 décembre 2025 la date du procès en appel du journaliste français Christophe Gleizes, condamné le 29 juin dernier à sept ans de prison, a indiqué son avocat Me Amirouche Bakouri sur sa page Facebook.

Dans une déclaration au site Casbah Tribune, l’avocat a reconnu que son client avait commis une « erreur administrative » en entrant en Algérie avec un visa touristique, sans accréditation officielle, comme l’exige la réglementation pour les journalistes étrangers.

« Les faits sont clairs : Christophe Gleizes était en Algérie dans le seul but de réaliser un reportage sur la JS Kabylie. Il a commis une faute administrative, mais cela ne saurait être assimilé à un acte de terrorisme ou d’apologie de celui-ci », a déclaré Me Bakouri, ajoutant que la défense « plaidera une requalification des faits et une décision juste et humaine ».

Collaborateur du magazine français So Foot, Gleizes avait été arrêté à Tizi-Ouzou au printemps dernier alors qu’il réalisait un reportage sur le sport et la société en Kabylie. Sa condamnation à sept ans de prison pour « collecte illégale d’informations » et « activité journalistique non autorisée » avait suscité de vives réactions en Algérie et en France.

L’audience en appel devrait permettre à la défense de démontrer, selon Me Bakouri, qu’il y a eu « confusion entre une infraction administrative et une accusation criminelle »..

La rédaction

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Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara, un 4e mandat sans rival et des voix qui s’élèvent à l’étranger

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À 83 ans, le président ivoirien Alassane Ouattara s’avance vers un quatrième mandat comme vers une formalité.

Le scrutin du 25 octobre se déroule dans un climat d’apparente ferveur populaire mais sans véritable compétition politique : les principales figures de l’opposition ont été écartées, neutralisées ou disqualifiées, laissant le champ libre à un chef d’État tout-puissant qui semble désormais seul en scène.

Dans un stade Félix-Houphouët-Boigny transformé en meeting géant, des milliers de jeunes en tee-shirts orange scandent « ADO ! ». Le président, chapeau sur la tête, salue la foule depuis sa voiture. La mise en scène est rodée : le pouvoir se confond avec sa personne. « Il a construit des hôpitaux, des universités, des routes, la Côte d’Ivoire est belle ! », lance une jeune admiratrice, avant qu’une autre ne s’exclame : « Il n’a qu’à mourir au pouvoir ! ». La ferveur se mêle à la résignation.

Un pouvoir verrouillé

Depuis son retour au pouvoir en 2011 après la chute de Laurent Gbagbo, Ouattara a consolidé son autorité en s’appuyant sur un appareil d’État étroitement contrôlé. Les alliances héritées du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) se sont muées en une structure présidentielle quasi unique. La justice électorale a invalidé les candidatures de plusieurs figures majeures, dont celles de l’ancien Premier ministre Guillaume Soro et de l’ex-président Henri Konan Bédié.

Résultat : le scrutin présidentiel ne présente plus de véritable enjeu politique. Les institutions, largement inféodées au pouvoir, valident la continuité au nom de la stabilité. Le pays, vitrine économique de l’Afrique de l’Ouest francophone, affiche un taux de croissance envié, mais une démocratie épuisée.

La mobilisation ivoirienne à Marseille

Ce matin, à 12h00, un groupe de femmes s’est rassemblé à la sortie du métro Désiré-Clary à Marseille. Brandissant des drapeaux ivoiriens et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Non au quatrième mandat » et « Nous exigeons le départ d’Alassane Dramane Ouattara », elles ont manifesté leur opposition au scrutin en cours. Sur place, il était immédiatement clair que la présidentielle ivoirienne mobilise aussi les diasporas : ces militantes dénoncent un régime jugé autoritaire et rappellent que la voix de l’opposition ivoirienne continue de se faire entendre, même à des milliers de kilomètres de la capitale économique.

Une démocratie sous perfusion

Officiellement, tout va bien. Les grands bailleurs saluent la « bonne gouvernance » et la stabilité. Mais derrière les chiffres de la Banque mondiale se cache une démocratie de façade. Les libertés publiques se restreignent, les médias indépendants se raréfient et l’opposition, réduite à commenter depuis l’étranger, peine à exister. À Abidjan, certains observateurs évoquent un pays « fatigué du politique », où l’on préfère la paix à la parole. Les jeunes, nombreux à rêver d’Europe ou d’un avenir hors du pays, ne croient plus à l’alternance.

Le 25 octobre, Ouattara devrait donc l’emporter haut la main, confirmant la dérive d’une démocratie confisquée. Une victoire sans surprise, mais aussi sans éclat : celle d’un homme seul, au sommet d’un pouvoir qui n’admet plus de contrepoids, alors que la contestation commence à se faire entendre jusque dans la diaspora.

Mourad Benyahia 

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Mali : sous blocus jihadiste, les habitants de Nioro appellent à l’aide

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Groupe du Jnim
Les groupes terroristes du JNIM menacent les fondaments de l'Etat malien.

Au Mali, des régions entières, comme à Léré ou Nioro sont abandonnées au diktat les jihadistes du Jnim, liés à al-Qaïda.

Les terroristes de cette organisation islamiste armée continuent d’imposer leur embargo sur les importations de carburant, et poursuivent leur blocus décrété contre les villes de Kayes et Nioro du Sahel, dans le sud-ouest du pays, accusées de soutenir l’armée. A l’absence de carburant dans les stations-services suite au blocus des djihadistes sur les axes routiers s’ajoutent l’ordre islamiste imposé au population.

Dans une vidéo diffusée ce jeudi 23 octobre 2025 sur les réseaux sociaux, et dont l’authenticité a pu être confirmée par RFI, des habitants de Nioro racontent leur calvaire et appellent à l’aide.

Femmes voilées d’un côté, hommes de l’autre, quelques dizaines d’habitants de Nioro du Sahel, ville du sud-ouest du Mali, posent en vidéo derrière celui qui se fait courageusement leur porte-parole. « Actuellement, il est impossible pour les habitants de Nioro de sortir de la ville sans se faire arrêter et enlever », explique celui qui se présente sous le nom de Sidi Dicko.

« À ce jour, une cinquantaine d’habitants de Nioro sont aux mains des jihadistes, nous ne savons même pas où ils se trouvent. Nous qui sommes ici, nous avons tous un frère ou un fils qui a été enlevé », poursuit-il.

Une cinquantaine d’habitants enlevés

Les habitants de Nioro implorent l’aide « de tous » et supplient les jihadistes de libérer leurs parents. Des paroles qui semblent savamment pesées, pour ne pas attiser la colère du Jnim, ni froisser les autorités maliennes de transition. Depuis presque deux mois, le Jnim contrôle les véhicules qui entrent ou sortent de la ville. Les passagers qui viennent d’ailleurs peuvent repartir, mais ceux qui résident à Nioro ou à Kayes sont capturés.

« Subvenir à nos besoins »

« Ici à Nioro, nous sommes pour beaucoup des artisans ou des commerçants, poursuit Sidi Dicko. Mais aujourd’hui, nous sommes bloqués, nous ne pouvons pas sortir, nous ne pouvons pas nous rendre dans les marchés. Nous demandons à ceux qui nous imposent ce blocus, de grâce, de nous laisser mener nos activités, pour que nous puissions subvenir à nos besoins ».

Outre Nioro et Kayes, le Jnim impose ses restrictions à de nombreux villages qui refusent de se soumettre à des accords locaux. Jeudi 23 octobre, le Jnim a annoncé un nouveau blocus à Léré, dans la région de Tombouctou, et a donné trois jours aux habitants qui le souhaitent pour quitter la ville. Il y a un an, Léré avait déjà été placé sous embargo jihadiste pendant quelques mois. Le Jnim accuse aujourd’hui les habitants de ne pas avoir respecté les engagements pris à l’époque et qui avaient permis la levée de ce précédent blocus.

Ce vendredi 24 octobre 2025, le Jnim a également revendiqué la prise du poste de la milice Gatia, à l’entrée du village d’Intahaka. Les jihadistes ont aussi revendiqué la prise d’un poste militaire à Konna, région de Mopti, dans le centre du Mali.

Avec Rfi

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Affaire Abdelkader Djedei : l’Union interparlementaire place l’Algérie sous surveillance

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Abdelkader Djedei
Abdelkader Djedei

​Le Conseil directeur de l’Union interparlementaire (UIP) a pris une décision aux implications significatives pour l’Algérie, en adoptant à l’unanimité, lors de sa 151ᵉ session tenue à Genève le jeudi 23 octobre 2025, une résolution critiquant la situation du sénateur Abdelkader Djedei.

Cette décision fait suite à l’acceptation d’une plainte déposée par SHOAA for Human Rights et a conduit à l’inscription officielle de l’Algérie sur la «liste jaune» de l’UIP.

​L’organisation mondiale a affirmé sans équivoque que les déclarations parlementaires du sénateur Djedei n’avaient «pas dépassé les limites de la critique politique légitime des politiques publiques». En conséquence, l’Union interparlementaire a fermement condamné les violations dont a été victime l’élu, estimant que la condamnation prononcée à son encontre constitue une «atteinte claire à la liberté d’expression» et une violation des protections constitutionnelles garanties aux parlementaires.

Cette résolution marque un précédent historique, car il s’agit du tout premier cas de ce type enregistré pour l’Algérie au sein de l’Union interparlementaire. L’inscription sur la «liste jaune» est une sanction formelle qui recense les parlementaires exposés à la persécution politique et aux poursuites judiciaires abusives, signalant ainsi la profonde préoccupation de la communauté parlementaire internationale quant à l’exercice du mandat législatif dans le pays.

Le Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’UIP a, de son côté, exprimé sa «profonde préoccupation» concernant la «décision disproportionnée» rendue contre le sénateur Djedei, réaffirmant que ses propos relevaient d’une critique légitime formulée dans l’exercice de son droit fondamental à la liberté d’expression.
​Le Comité a par conséquent lancé un appel pressant aux autorités algériennes pour qu’elles «abandonnent toutes les poursuites judiciaires à son encontre» et qu’elles s’engagent à «renforcer la protection de la liberté d’expression pour l’ensemble des membres du Conseil de la nation».

Samia Naït Iqbal
​Source : https://shorturl.at/TyHFF

Encadré 

L’Union interparlementaire (UIP), dont le siège est situé à Genève, en Suisse est une organisation mondiale des parlements nationaux des États souverains.

​L’UIP est l’unique organisation internationale qui rassemble les représentants des parlements du monde entier, plutôt que les gouvernements. Elle compte actuellement 179 membres (parlements nationaux) et 14 membres associés.

Fondée en 1889 à Paris, elle est l’une des plus anciennes institutions internationales à caractère intergouvernemental. Son objectif principal est de faciliter la diplomatie parlementaire et de donner aux parlements et aux parlementaires les moyens de promouvoir la paix, la démocratie et le développement durable dans le monde. Elle est un forum de dialogue, de coopération et d’action parlementaires.

​La promotion de la démocratie représentative et du fonctionnement efficace des parlements, la défense des droits de l’homme des parlementaires, comme illustré par l’article précédent concernant le sénateur Djedei, la facilitation de l’échange d’expériences entre parlementaires sur des questions d’intérêt international et  la promotion de la participation des femmes en politique figurent parmi ses principales activités. 

L’ UIP est composée de plusieurs organes, dont le Conseil directeur (ou Conseil interparlementaire) et le Comité des droits de l’homme des parlementaires.
​L’UIP agit donc comme une plateforme mondiale où les législateurs se rencontrent pour aborder les enjeux globaux et œuvrer au renforcement des institutions démocratiques.

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Million d’arbres, minute de silence !

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Platation d'un million d'arbres en Algérie
Opération de plantation d'un million d'arbres en Algérie, simple effet d'annonce ?

25 octobre. On plante un million d’arbres. La pelle brille, le cadrage est net, la phrase tombe juste. Puis plus rien. Pas d’arrosage. Pas d’irrigation. Pas de sols ouverts. Pas d’équipes affectées. On confie l’ombre au ciel, la survie à la chance et la politique à la caméra. Voilà pour l’« acte fort ».

Le pays, l’Algérie, connaît la manœuvre. On rêve le soir, on promet le matin, on compte à voix haute. Le chiffre sert de morphine. Il endort. Il ne soigne rien.

Souvenir de l’Aïd. « Jusqu’à un million » de moutons, prix plafonné, images rassurantes. Et après ? Zéro bilan. Le silence a tenu lieu de rapport. Les marchés ont transpiré, les porte-monnaie aussi. Le chiffre a calmé, la logistique n’a rien réglé.

Le logement ? « Deux millions » promis. On remet des clés, on multiplie les cérémonies. La vie, elle, grimpe les escaliers à pied. Cages étouffantes, colonnes d’eau capricieuses, fissures au premier hiver, infiltrations qui mangent les murs, parties communes sans syndic, sans budget, sans lumière, sans arbres. Les deux millions ne sont pas réalisés et les délais glissent jusqu’à cinq ans entre l’annonce et la remise au compte-gouttes. On sait découper un ruban. On sait moins maîtriser une goutte.

Les bus. « Des milliers » arrivent, juré. Mais sans pièces détachées disponibles, sans ateliers armés, avec l’import qui cale au premier virage administratif, un réseau reste un communiqué en panne. Un horaire qui tient sous la pluie vaut mieux que cent conférences de presse. Ici, l’atelier dit la vérité. La tribune dit le reste.

Revenons aux arbres. Oui, on peut mettre en terre un million de plants. Ce pays sait compter haut. Ce qu’il ne sait pas, c’est tenir longtemps. Un arbre urbain n’est pas une figurine protocolaire. C’est une fosse large, pas un trou au marteau-piqueur. C’est un sol vivant, pas une boîte en béton. Ce sont des espèces locales, pas une mode importée. C’est un réseau d’arrosage opérationnel. Ce sont des spécialistes formés, des jardiniers identifiés par secteurs, des lignes budgétaires nominatives, des taux de survie publiés à six, douze, vingt-quatre mois. Sans cela, on plante des promesses et l’on récolte des tuteurs secs.

Le mal est là, la politique de l’annonce. On remplace le plan par le slogan, le calendrier par le chiffre, le métier par le montage. Prières pour la pluie (Ṣalât al-Istisqā’), horoscopes pour le beau temps, oracles pour les budgets. On cumule l’imam, Madame Soleil et Nostradamus. Questions simples : et les plans ? et les dates ? et les tuyaux ? Le futur fait écran, le présent fait semblant.

On veut du concret ? Le concret commence avant la pelle. Par des cartes qui nomment rues, places, priorités. Par des dates qui disent début, milieu, fin. Par des noms qui répondent à qui arrose quoi et quand. Par des budgets qui indiquent combien, où, sur quelle ligne. Par des règles qui ouvrent les sols, cassent la dalle, captent l’eau non potable, réutilisent les eaux grises, installent des sondes d’humidité, publient des taux de survie. Par des métiers qui existent et travaillent : paysagistes, hydrologues, jardiniers, chefs d’équipe. Par des comptes à rendre mensuels, publics, vérifiables.

On dira « intention ». L’intention n’arrose rien. On dira « vision ». La vision ne débouche pas un avaloir. On dira « mobilisation ». La mobilisation ne remplace pas un tuyau.

Alors oui, un million d’arbres aujourd’hui. Mais qu’on écrive tout de suite ce qui manque toujours : politique d’arrosage, politique d’irrigation, politique des sols. Qu’on annonce non pas combien, mais comment. Non pas « bientôt », mais à quelle date. Non pas « nous », mais les équipes. Non pas « la photo », mais le plan.

Sinon, l’histoire sera la même. L’arbre meurt de soif. Le bus meurt de pièces. Le logement meurt d’attente. Et le pays, lui, meurt d’annonces.

Ce 25 octobre, on a planté un chiffre. À nous de planter la méthode. Sinon, rendez-vous en août. Minute de silence sous un soleil sans ombre. Madame Soleil dira que c’était écrit. Nostradamus confirmera. Et nous compterons les pertes.

Zaim Gharnati

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Assises nationales de la société civile lancées à Tizi-Ouzou : entre promotion participative et encadrement politique

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Assises nationales de la société civile lancées à Tizi-Ouzou : entre promotion participative et encadrement politique
Assises nationales de la société civile lancées à Tizi-Ouzou.

Sous le haut patronage du Premier ministre, la présidente de l’Observatoire national de la société civile (ONSC) et du Croissant-Rouge algérien (CRA), Dr Ibtissem Hamlaoui, a donné jeudi à Tizi Ouzou le coup d’envoi officiel des assises wilayales des comités de quartiers et de villages. Contrôle, verticalité… ce raout n’est pas dénué d’arrière-pensées.

L’événement, organisé à la Maison de la culture Mouloud Mammeri, s’est déroulé en présence du wali, Aboubakr Essedik Boucetta, du représentant du ministère de l’Intérieur, Djilali Hammam, d’élus et d’un large panel d’acteurs associatifs.

Sur le papier, ces assises visent à promouvoir la démocratie participative, renforcer le rôle des comités de proximité et impliquer les citoyens dans la gouvernance locale. Dans les faits, elles s’inscrivent dans une stratégie plus globale du pouvoir : celle d’un encadrement étroit du champ associatif et d’une participation citoyenne sous contrôle.

Un lancement symbolique mais lourd de sens

Le choix de Tizi Ouzou, présenté comme « wilaya pionnière » par la présidente de l’ONSC, n’est pas anodin. La région, qui compte plus de 1 100 comités de quartiers et de villages, incarne historiquement un modèle d’auto-organisation communautaire à travers le système ancestral de la Tajmaât. Cette institution traditionnelle, synonyme de délibération collective et d’autonomie locale, symbolise une forme de société civile enracinée dans la participation directe.

Or, c’est précisément cette tradition de gouvernance communautaire que le pouvoir tente désormais d’institutionnaliser — ou, selon certains analystes, de neutraliser. En plaçant le lancement des assises sous la bannière de l’ONSC, structure étroitement liée à la présidence, le message est clair : l’État veut être l’acteur principal de la « refondation » du lien entre société et institutions, dans un cadre maîtrisé et hiérarchisé.

Entre participation affichée et contrôle discret

Pour le politologue Mohamed Hennad, cette dynamique s’inscrit dans une logique de reprise en main du champ social. Selon lui, « les structures créées à la suite du hirak, telles que l’Observatoire national de la société civile ou le Conseil supérieur de la jeunesse, ne visent pas à organiser la société, mais à permettre à l’appareil sécuritaire de s’y infiltrer, afin d’éviter une réédition du soulèvement de 2019 ».

Le discours officiel, axé sur la citoyenneté active et la proximité, contraste donc avec une réalité où la société civile reste sous tutelle. La cérémonie de lancement de ces assises nationales, largement médiatisées, servent davantage à légitimer la gouvernance participative proclamée qu’à offrir un véritable espace de débat. Les associations présentes sont souvent invitées, voire désignées, dans un cadre institutionnel où la contestation ou la critique sont peu tolérées.

Une approche verticale de la société civile

La présidente de l’ONSC a insisté sur la nécessité d’impliquer les comités de villages dans la lutte contre les fléaux sociaux — notamment la drogue et la violence — et de renforcer leur rôle dans la sensibilisation et la cohésion communautaire. Mais cette approche réduit la société civile à un outil d’accompagnement social, cantonné à des missions de soutien moral ou de gestion de proximité, loin de toute revendication politique ou citoyenne structurante.

Cette orientation illustre ce que Hennad décrit comme une « domestication du civisme » : transformer la participation en instrument de stabilisation plutôt qu’en levier d’émancipation. Les comités de quartier, au lieu d’être reconnus comme espaces d’autonomie et de proposition, se voient intégrés dans un dispositif de gouvernance verticale, où la société civile devient un relais de la politique de l’État.

La symbolique du contrôle

Même la dimension cérémoniale de ces assises — remise de prix aux villages les plus propres, signature d’une convention entre le CRA et l’association Ikraa — participe à cette mise en scène d’une société civile disciplinée, valorisée dans la mesure où elle s’aligne sur les priorités institutionnelles. Les thèmes abordés (environnement, sécurité communautaire, lutte contre les risques) relèvent d’une approche technocratique, non politique, de la citoyenneté.

Ainsi, derrière le discours consensuel sur la « participation », se dessine une logique de canalisation du civisme, où les associations sont invitées à participer sans pouvoir réellement peser. L’État organise la société civile, mais n’accepte pas qu’elle s’organise elle-même.

Une Algérie nouvelle sous surveillance

En définitive, ces assises, censées consolider le rôle des comités de proximité dans la gouvernance locale, traduisent moins une ouverture politique qu’un effort de recentralisation du champ social sous couvert de modernisation participative. L’« Algérie nouvelle » vantée par le discours officiel reste ainsi marquée par un paradoxe : la volonté d’impliquer les citoyens sans leur accorder d’autonomie réelle.

Pour reprendre les mots de Mohamed Hennad, la société civile algérienne est aujourd’hui « non pas fécondée, mais stérilisée par le contrôle ». Les institutions créées pour la dynamiser pourraient, à terme, contribuer à l’étouffer si elles ne laissent pas émerger des espaces libres, critiques et indépendants — conditions essentielles de toute démocratie vivante.

Sofiane Ayache

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